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Cours de Gériatrie IDE 3 - Copie
Cours de Gériatrie IDE 3 - Copie
Gériatrie
IDE 3
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SI en gériatrie – IDE 3 par M. NJINZEU N. Yvan Lionnel
M. NJINZEU
-Gérontologie
C’est la science qui étudie le vieillissement sous tous ses aspects : biomédical, culturel,
démographique, socio-économique…
-Gériatrie
C’est la discipline médicale qui prend en charge les personnes âgées malades de même que la
pédiatrie, qui elle s’occupe des enfants malades.
-Vieillissement
Le vieillissement est un processus physiologique inévitable lié à des mécanismes moléculaires,
cellulaires, tissulaires, provoquant des modifications biologiques, morphologiques et psychologiques,
consécutives à l’action du temps. Il est la résultante des effets intriqués de facteurs génétiques
(vieillissement intrinsèque) et de facteurs environnementaux auxquels est soumis l’organisme tout au
long de sa vie. Notons que le vieillissement est un processus lent et progressif qui doit être distingué
des manifestations des maladies. En gros, le vieillissement n’est pas toujours l’apanage des maladies.
-Sénescence : Phénomène physiologique et programmée. Elle concerne tous les organes, toutes les
cellules du corps humain qui se mettent à vieillir. Ce vieillissement entraîne un ralentissement de
l'activité de l'organisme et des fonctions vitales, créant un affaiblissement général de l'organisme puis
sa mort.
décrire, chez une personne âgée, une atteinte simultanée des facultés physiques et psychiques (→
vieillesse).
-Longévité maximale
La longévité maximale d’une espèce est la durée de vie maximale observée pour cette espèce. Dans
l’espèce humaine, le record de longévité est de 122 ans.
-Espérance de vie
C’est le nombre moyen d’années de vie restant des personnes d’une certaine classe d’âge à un
moment donné. L’espérance de vie sans incapacité (EVSI) est le nombre moyen d’années de vie sans
incapacité.
a- Type de vieillissement
-Vieillissement réussi (ROWE et KHAN)
Il correspond au maintien d’un haut niveau de fonctionnement cognitif et physiologique, à l’absence de
maladie ou de handicaps associés et au maintien de l’engagement dans les activités sociales et/ou
productives
-Vieillissement pathologique
Il est plus rapide que la normale.
b- Modifications physiologiques
Trois mots résument le vieillissement biophysiologique :
- Involution : elle se traduit par une régression anatomique et physiologique des organes.
- La sclérose : elle provoque une perte d’élasticité au niveau des organes et de ce qui soutient
les organes (tendons, ligaments, etc.)
- La surcharge : elle est essentiellement graisseuse ; elle vise à compenser l’involution de la
masse musculaire
Tableau 1 : Composition corporelle selon l’âge
Eau corporelle totale Masse maigre Masse adipeuse
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Dormir et se reposer
La qualité et la quantité du sommeil se modifient :
- Le temps d’endormissement peut s’allonger
- Le sommeil est plus léger
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- Les réveils nocturnes sont plus nombreux, plus longs, souvent générés par des envies
fréquentes d’uriner.
Se vêtir et se dévêtir
Les modifications physiques nécessitent souvent l’achat de nouveaux vêtements plus seyant et plus
amples.
Les pieds subissent aussi quelques transformations, ainsi le choix de nouvelles chaussures souples,
confortables, stables et bien enveloppantes (afin d’éviter toute blessure et chute) s’impose.
Il faut que les chaussures et les vêtements soient faciles à enfiler, à fermer et à ôter
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Se recréer
La diminution des différentes capacités de la personne génère des difficultés à se récréer. La capacité
d’accepter et de vivre sa nouvelle situation est fonction des loisirs antérieurs et de la volonté de les
poursuivre ou de pouvoir les modifier. La diminution de la force musculaire, les troubles de l’équilibre ne
permettent plus de pratiquer des loisirs très physiques.
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Apprendre
Avec l’âge apparaissent des déficits cognitifs qui, associés à des troubles mnésiques, visuels et auditifs,
peuvent limiter les capacités d’apprentissage. La fatigabilité ne permet pas toujours à la PA de se
concentrer pour intégrer de nouvelles connaissances. Ses expériences de vie, ses acquis variés doivent
être mobilisés régulièrement pour maintenir son niveau de connaissances. Le rôle infirmier consiste à
aider le sujet âgé à conserver ses acquis plutôt qu’à apprendre de nouvelles choses.
Exercice de compréhension :
Répondre aux questions
1- Quelle est la différence entre vieillissement habituel et vieillissement pathologique?
2- Entre une PA et un jeune, lequel des deux a :
- La plus grande masse maigre
- La plus grande masse adipeuse
3- Qu’est ce qui peut expliquer les infections bronchiques chez la PA ?
4- C’est quoi : une hypogueusie, une anosmie, une hypoxie, une presbyacousie
5- Pourquoi la PA ne peut-elle plus pleinement se recréer ?
Les affections du pied, sont des pathologies d’alerte, dues le plus souvent à des négligences. Ces
négligences sont elles-mêmes imputables aux difficultés des PA ; du fait que dans sa vieillesse, il ne
soit plus capable de satisfaire totalement tous ses besoins fondamentaux. Ces affections sont
responsables de troubles de la marche.
1- Différentes pathologies
Maladies des ongles
L’onychose est une hypertrophie de l’ongle. La courbure transversale de l’ongle augmente souvent avec
l’âge et provoque l’apparition d’ongles incarnés douloureux. Ces lésions accentuent la fréquence des
mycoses.
Affections cutanées
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Les frictions ou les pressions répétées provoquent des lésions d’hyperkératose. Elles apparaissent
sous forme de callosité, de cors et de durillons. Les infections mycosiques surtout, sont également
fréquentes avec lésions.
Les affections cutanées qui surviennent chez un sujet diabétique ou artéritique (plaies torpides,
ulcérations, gangrène) nécessitent une surveillance médicale et infirmière spéciale. Il faut signaler au
médecin, un point de nécrose, l’extension d’une plaie… bref toute modification d’une plaie chez ce type
de patient.
Problèmes biomécaniques
Ils résultent de voûtes plantaires déformées (pieds plats, pieds creux), de déformations de l’avant-pied
(hallux valgus, orteils en griffe) ou de douleurs provoquées par des hyper-appuis plantaires (tête des
métatarsiens) sont extrêmement fréquents.
2- Traitement
En fonction du type d’atteinte, le traitement peut être médicamenteux, fonctionnel (rééducation,
chaussures, semelles) ou parfois chirurgical.
Rôle de l’infirmier
- Dans tous les cas, il faut s’assurer d’une bonne hygiène des pieds et des ongles chez le patient
âgé.
- Chez les patients à risque (diabétique, artéritique), il faut surveiller les téguments.
- L’infirmier doit donner des conseils sur le choix de bonnes chaussures souples. Surtout, il faut
expliquer pourquoi il faut préférer des chaussures fermées, antidérapantes. Pour ceux qui ont
des pieds déformés, il faut conseiller des chaussures adaptées aux pieds déformés.
- Pour tous ceux qui en ont besoin, organiser des rendez-vous réguliers avec le pédicure et le
podologue.
- A la moindre anomalie, prévenir le médecin.
Exercices de compréhension
1- Définir les mots qui sont en gras dans le cours.
2- Quelles peuvent être les conséquences des problèmes biomécaniques pour la PA ?
Chapitre 3 : Arthrose
Prérequis : notions d’anatomie de l’appareil locomoteur
Objectif général : à la fin de ce cours, l’étudiant IDE 3 devra être capable de prendre en soin une PA
souffrant d’arthrose
Obejctifs spécifiques : plus spécifiquement, il devra être capable de :
- Connaitre et citer les différents types d’arthrose
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1- Définition
L’arthrose est une pathologie qui concerne 100% des personnes de plus de 80 ans. Généralement, elle
est définie comme une maladie des articulations qui se traduit par une dégénérescence des cartilages
aboutissant à leur lente destruction. Elle peut toucher l’ensemble des articulations et on parle alors de
maladie « arthrosique ». Dans le cas où elle touche seulement certaines articulations et survient de
façon isolée, il s’agit alors :
- D’arthrose post-traumatique
- D’arthrose sur articulation mal axée
- D’arthrose en relation avec un excès pondéral
Lorsqu’elle concerne les articulations importantes du membre inférieur, elle provoque une incapacité à
la marche. On l’appelle coxarthrose si l’atteinte porte sur la hanche et gonarthrose si elle porte sur les
genoux.
Les atteintes de la colonne provoquent d’importants phénomènes douloureux et limitent les activités.
Celles de la main ou de l’épaule génèrent des incapacités dans la vie quotidienne (lors de la toilette, de
l’habillage, pour cuisiner, etc.).
2- Manifestations cliniques
L’arthrose est une maladie qui se caractérise par des douleurs localisées principalement au niveau de
l’articulation :
- Pli de l’aine ou douleur irradiant vers le genou pour la hanche
- Face interne pour le genou
- Irradiations vers le haut de la fesse dans l’arthrose dorsolombaire.
En plus des douleurs, à l’examen médical, le médecin notera une raideur articulaire, une limitation des
mouvements, des phénomènes de craquements et parfois un épanchement articulaire (œdème à
l’articulation). Tous ces phénomènes sont majorés à l’appui (pour ce qui concerne les membres
inférieurs) et lors des mouvements. La personne décrit classiquement un phénomène de « dérouillage »
matinal (c’est-à-dire, la personne va se craquer les articulations au réveil).
3- Traitement
Ici, nous avons trois types de traitements :
a- Le traitement de la douleur
En fonction des cas, des situations, la prescription comprend des antalgiques, des anti-inflammatoires,
des traitements locaux kinésithérapiques (électrothérapie) et des infiltrations.
L’OMS propose un schéma thérapeutique en 3 paliers :
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c- Traitement prothétique
Une articulation détruite peut être remplacée par une prothèse (hanche, genou, épaule, petites
articulations).
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d- Rôle de l’infirmier
L’infirmier se doit :
- D’assurer le suivi des traitements, donner les conseils d’hygiène de vie, en l’occurrence :
• Bien utiliser sa canne
• Eviter l’excès de poids
- Expliquer au patient âgé comment gérer les crises douloureuses.
- De prendre en charge les étapes pré- et postopératoires éventuelles.
- D’accompagner psychologiquement les personnes atteintes d’une maladie qui n’est pas
mortelle, mais qui est chronique et handicapante dans le quotidien.
A l’installation
S’assurer que la personne est confortablement installée, utiliser préférablement des matelas ou des
coussins qui maintiennent la personne dans une position adaptée. Il faut se faire aider d’un kiné. Lors
des soins d’hygiène, favoriser une mobilisation douce de chaque articulation en dehors des crises
douloureuses.
Massages et relaxation
- Réaliser des massages doux
- Favoriser toutes les méthodes de relaxation (même les bains chauds)
- Mettre en place des ateliers de musicologie
Relation d’aide et écoute active
- Favoriser l’expression de la personne pour retrouver des ressources internes ou externes
- Préparer la visite du psychologue si nécessaire (en cas de douleur psychogène, de repli, etc.)
Resocialisation
- Favoriser le lien social
- Favoriser et respecter les temps de visite des membres de la famille ou d’amis.
Exercices de compréhension :
1- Définir les termes en gras
2- Repréciser le rôle de l’infirmier dans la prise en soin (PES) d’une PA souffrant d’arthrose.
Chapitre 4 : Arythmie
Prérequis : notions en cardiologie, en soins infirmiers en cardiologie
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Objectif général : à la fin de ce cours, l’étudiant IDE 3 devra être capable de bien prendre en soin une
PA souffrant d’arythmie
Objectifs spécifiques : plus spécifiquement, il devra être capable de :
- Connaitre les manifestations cliniques d’une ACFA
- Connaitre ses causes
- Connaitre le traitement d’une ACFA, surtout chez la PA
L’arythmie complète par fibrillation auriculaire (ACFA) est le trouble du rythme cardiaque le plus
fréquent chez le sujet âgé. Sa prévalence est de 2 à 4% après 60 ans et de 50% au-delà de 90 ans.
1- Clinique
Cliniquement, sa présence est signalée par des palpitations, des lipothymies, des épisodes de
dyspnée. Mais, le plus souvent, elle est parfaitement asymptomatique et est découverte fortuitement
lors d’un examen médical. A l’auscultation, c’est l’irrégularité des bruits du cœur, qui peut parfois être
repérée par l’infirmier par la prise de la fréquence cardiaque au pouls radial, qui alerte le médecin.
Le diagnostic se fait sur l’ECG qui montre :
- Une absence d’onde P sinusale
- Des complexes ventriculaires irréguliers, souvent rapides (100/min)
2- Etiologie
On retrouve comme causes :
- La cardiopathie ischémique
- L’HTA
- L’hyperthyroidie. La correction de cette dysrégulation hormonale entraîne souvent un retour
spontané au rythme sinusal.
3- Traitement
Si l’arythmie est asymptomatique et que la PA ne présente aucun signe de complications, l’arythmie est
souvent respectée c’est-à-dire, elle ne constitue pas un problème de santé. Le risque ou le bénéfice du
traitement anticoagulant est délicatement discuté après 80 ans, car la marge entre l’apparition d’une
complication ou d’une normalisation du rythme sinusal est très étroite. La PA est habituellement traité
par aspirine à dose préventive cardiovasculaire (160mg/jr) sauf contre-indication.
Par contre, chez le sujet jeune, la régularisation de l’arythmie est importante à prendre en compte dès
sa survenue. Le rythme sinusal doit redevenir régulier. Pour cela, on utilise des médicaments
cardiotropes comme les digitaliques, l’amiodarone et ceux de la classe des inhibiteurs calciques.
Eventuellement, un choc électrique externe peut être nécessaire. Dès la découverte de l’arythmie, le
malade est mis sous traitement anticoagulant.
Le rôle de l’infirmier ici consiste à surveiller dans ce cas les effets du traitement anticoagulant.
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Exercices de compréhension
1- Définir les mots qui sont en gras dans le cours
2- Donnez deux exemples de digitaliques
1- Définition
La bronchopneumopathie, qui est l’infection des bronches et du parenchyme pulmonaire, est une cause
importante de décès chez le sujet âgé. Sa fréquence est élevée, cycliques lors des épidémies (c’est-à-
dire, en fonction des épidémies elle est présente), mais aussi (c’est le plus grave) liée à des facteurs
propres au malade tels que:
- Une moindre résistance aux infections
- Une mauvaise qualité de ventilation
- Des difficultés de déglutition avec une grande fréquence de fausses routes (origine parfois
neurologique)
- Des régurgitations
2- Manifestations cliniques
Elle associe :
- Un état fébrile
- Une toux avec expectoration
- Une asthénie et une anorexie
- Enfin, une baisse rapide de l’état général.
La dyspnée et la polypnée sont fréquentes. A l’auscultation, on retrouve les signes caractéristiques d’un
foyer pulmonaire et/ou des râles bronchiques.
La radiographie du thorax, lorsqu’elle peut être réalisée dans de bonnes conditions, montre des
opacités parenchymateuses, systématisées ou non. Elle peut mettre en évidence, éventuellement,
d’autres facteurs (cardiaque, néoplasique, tuberculeux).
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3- Etiologie
Il convient de distinguer :
- La bronchopathie épidémique d’origine bactérienne (à pneumocoque) ou virale. Les
infections épidémiques à Haemophilus influenzae sont fréquentes chez les personnes
porteuses d’une BPCO (asthme, bronchite chronique, emphysème). Les infections à
staphylocoque doré sont plus fréquentes en milieu hospitalier. Leur traitement fait appel aux
antibiotiques et à la vaccination (antipneumocoque) recommandée chez les PA.
- La broncho-pneumopathie d’inhalation qui se produit lors de régurgitations (cas des
maladies œsophagiennes) ou de troubles de la déglutition. Les germes sont fréquemment des
bacilles à gram négatif (klebsiella pneumoniae) ou des germes anaérobies. L’antibiothérapie
(ATB) utilisée est différente de celle des pneumopathies épidémiques.
4- Traitement
Il consiste en :
- Une ATB large ou orientée si on dispose du germe responsable et de sa sensibilité
- Une réhydratation et une renutrition
- Une kinésithérapie respiratoire comprenant des aspirations et des exercices d’expectoration.
a- Soins infirmiers
Surveillance infirmière
Elle porte sur :
- Les différents paramètres : fréquence et amplitude respiratoires, température, pouls, pression
artérielle
- Le niveau de l’encombrement bronchique nécessitant parfois des aspirations bronchiques à
réaliser efficacement mais peu fréquemment pour éviter les irritations, une kinésithérapie
respiratoire pour faciliter le désencombrement et l’expectoration
- L’état d’hydratation de la personne.
Toutes ces données sont notées sur des feuilles de suivi, placées dans le dossier de soins.
Soins de prévention
Il convient :
- De s’assurer que la personne est suffisamment couverte
- D’éviter les fausses routes
- De conseiller le plus souvent possible aux personnes âgées de se faire vacciner (vaccin
antipneumococcique)
- De mener une politique de conviction sur la nocivité du tabac, ceci dans le but d’amener ceux
qui fumaient à arrêter.
Exercices de compréhension :
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Les chutes sont trop fréquentes chez les personnes âgées. Leurs survenues doivent toujours être
considérées comme un évènement grave. Elles impliquent chez le médecin comme chez l’infirmier, de
ne jamais banaliser la chute chez le sujet âgé. Il faut garder à l’esprit qu’après 65 ans, la survenue
d’une chute doit inciter le praticien à déterminer sa cause, à rechercher ses complications directes et
indirectes, et prévenir les très probables récidives (prochaines chutes).
La prise en charge de leurs causes et conséquences doit rester une priorité permanente.
1- Causes
On peut les repartir en causes extrinsèques et intrinsèques.
a- Causes extrinsèques
Tous les éléments de l’environnement sont à examiner :
- L’état des chaussures en premier, facteur fréquent d’instabilité et de chutes
- La présence de tapis, de sols glissants, d’inégalités de terrain, d’escaliers peu accessibles, de
seuils de porte, etc.
- L’éclairage : c’est un élément très important car plus le sujet vieillit, plus il a besoin de
distinguer les éventuels obstacles
b- Causes intrinsèques
Chute avec malaise
L’origine est soit cardiovasculaire (trouble du rythme, hypotension), métabolique (hypoglycémie) ou
neurologique (accident vasculaire transitoire, absence d’épilepsie).
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2- Conséquences
Elles peuvent découler sur des traumatismes de deux ordres :
a- Traumatismes physiques
Traumatismes bénins
Ils entrainent une immobilisation temporaire qui ne saurait être exempte de risques
Fractures
Les plus fréquentes sont :
- Les tassements vertébraux
- Les fractures du poignet
- Les fractures de l’humérus
- Les fractures du col du fémur. Bien que ces dernières soient maintenant facilement opérables,
elles sont plus graves en raison du pronostic vital qu’elles mettent en jeu.
b- Traumatisme psychologique
La PA qui tombe peut présenter un syndrome « post-chute ». Ce dernier associe des signes physiques
(rétropulsion, collage au sol, hypertonie) et une anxiété dans laquelle prédomine la peur de retomber.
Ils disparaissent en position allongée. Les conséquences sont importantes. La peur de retomber peut
aller jusqu’à la panique à l’idée d’être en position debout. Le simple fait de se rappeler de la douleur
passée lors du choc effraie la personne âgée qui peut sombrer dans un ESPT (état de stress post-
traumatique). Ainsi, le refus de se déplacer peut aussi conduire à un état grabataire.
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- Mécaniques - Sociales
- Traumatiques - Perte d’autonomie pour les activités de
- Métaboliques la vie quotidienne
- Psychomotrices - Admission en institution, maison de
- Psychologiques retraite
5- Soins infirmiers
Au moment de la chute
Il faut :
- S’assurer de la permanence des fonctions vitales (pouls, respiration, éveil)
- Rassurer la personne, quelle que soit la situation
- Vérifier l’intégrité osseuse du sujet avant de le relever (éviter de le relever brusquement, de
peur qu’en cas de fracture l’on aggrave le traumatisme)
- Prévenir le médecin
Dans un 2e temps
• Assurer le traitement médical selon les prescriptions (médicaments, rééducation)
• Vérifier l’état des chaussures et des lunettes (adaptation, propreté).
• Procéder à un examen de l’environnement :
- Obstacles à supprimer (s’il y en a, les éliminer)
- Barres d’appui à placer (dans les WC par exemple)
- Eclairages à modifier, etc.
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- Proposer de fréquents déplacements et plus tard des marches quotidiennes.
Exercices de compréhension
1- Définir les termes qui sont en gras dans le cours
2- Parlant des tests de Tinetti, ils concernent la marche et l’équilibre. Présenter dans un tableau,
les tests de marche et d’équilibre de Tinetti
Les FESF sont directement en rapport avec la fréquence des chutes et la fragilité osseuse
(ostéoporose).
1- Clinique
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Application des SI en Gériatrie
Après une chute, même minime, la personne se plaint :
- De douleurs (typiquement situées au pli de l’aine)
- D’une impotence fonctionnelle
- D’une attitude du membre inférieur en rotation externe avec un raccourcissement du membre
atteint.
Attention toutefois aux PA atteintes de démence qui peuvent ne pas déclarer leur douleur suite à une
chute.
2- Radiologie
Elle confirme la fracture et son type exact :
- Fracture vraie du col du fémur : son degré de déplacement est alors apprécié selon la
classification de Garden ;
- Fracture trans-trochantérienne, plus ou moins déplacée.
3- Traitement
Il est en principe chirurgical. Seules des personnes en extrême fin de vie, ou totalement impotentes
avec un fracture non déplacée, ne sont pas opérées. Toutefois, l’intervention est toujours préférable, car
elle assure un nursing indolore. Elle est bien sûr à réaliser avec le consentement éclairé de la PA ou de
la personne de confiance.
Deux grands types de chirurgie sont effectués :
- Ostéosynthèse : l’intervention, après réduction, c’est-à-dire remise en place des surfaces
osseuses, s’effectue avec des clous, des plaques ou des vis ;
- Arthroplastie : l’intervention assure un remplacement prothétique de la tête du fémur seule
(prothèse céphalique) ou de la tête et du cotyle (prothèse totale de hanche).
4- Soins infirmiers
Nursing
C’est la clé de la survie et de la récupération fonctionnelle du sujet âgé.
Prendre en considération :
- Le traitement de la douleur : il est prioritaire
- L’hydratation : elle est adaptée aux besoins. Elle peut aussi se faire avec des perfusions sous-
cutanées si l’état du sujet le nécessite.
- La prévention d’escarres : elle impose une installation adéquate, vérifiée toutes les 2 heures,
sans cesse corrigée, en tenant compte des impératifs qu’impose une prothèse. Elle utilise
toutes les possibilités de matelas et de coussins.
- La prévention de la thrombose veineuse : injecter l’héparine de bas poids moléculaire en sous-
cutané, sur prescription, et s’assurer de la pose de bas de contention dès les premiers levers.
- La nutrition : elle est suivie soigneusement de même que les apports de suppléments
protidiques (préparations liquides ou gels enrichis)
- La prévention de la constipation et de la rétention d’urines : ces complications sont fréquentes
dans cette pathologie. Veiller à noter la quantité et la fréquence des selles et des urines ;
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Application des SI en Gériatrie
s’assurer que le patient reçoit un régime suffisamment riche en fibres et une hydratation
suffisante (1,5 l/jr) ; demander au besoin la prescription de laxatifs doux.
Aspects fonctionnels
La mobilisation est précoce, dès le 1er jour postopératoire. Elle est douce, indolore et répétée. Le lever
est aussi précoce que possible, avec appui (si le chirurgien l’autorise) et suivi d’une confortable
installation au fauteuil.
Dès que possible, l’opéré est confié au kinésithérapeute qui le remet en position verticale et lui
réapprend à marcher.
Pour le maintien de l’état général :
- Veiller à la propreté de la plaie opératoire
- Surveiller les constantes en vue de détecter un état infectieux ou une thrombose veineuse
- Faire tousser et respirer le patient en s’aidant, si nécessaire, d’un petit spiromètre.
Penser également au facteur psychique de l’opéré. La fracture est souvent vécue par les PA comme le
« début de la fin ». Le rassurer, lui redonner confiance sur les possibilités fonctionnelles de son corps.
Ce sont des éléments relationnels importants de la prise en charge. Dans certains cas, un traitement
psychothérapeutique apporte une aide au travail de kinésithérapie.
Prévention de la rechute
Une bonne prise en charge assure et évalue :
- Un traitement conjoint de l’ostéoporose
- Des conseils pour la vie quotidienne afin d’éviter d’autres chutes (chaussures fermées
adaptées, supprimer les tapis…)
- La réinstallation du domicile en fonction du handicap de la personne (pour les personnes
porteuses de prothèse, de barres d’appui, etc.)
- La prescription d’aides à la marche (canne, déambulateur, fauteuil roulant) ou d’autres objets
ergonomiques utiles (pince pour ramasser un objet au sol, enfile-bas, etc.).
A noter qu’une personne ayant chuté rechute une fois sur trois (1/3) par peur de tomber.
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Application des SI en Gériatrie
Pour se chausser, expliquer à la PA qu’elle doit s’asseoir, se chausser, puis se lever en s’aidant des
membres supérieurs.
Pour la toilette, conseiller au patient de s’asseoir le plus possible, d’équiper la douche (préférable au
bain) de tapis antidérapants et de barres d’appui, de siège-douche. En ce qui concerne les W-C,
expliquer que les cabinets à la turque sont à éviter. Qu’il faut aménager les toilettes (rehausser les W-C,
poser une barre d’appui, etc.)
Pour l’habillement, insister sur le fait de ne pas mettre un slip ou un pantalon en se tenant sur un pied.
Enfin, expliquer au patient que, dans la journée, il doit éviter de s’asseoir sur un fauteuil trop bas ou de
rester debout trop longtemps, de faire un demi-tour en appui sur le côté de la prothèse.
Chapitre 8: Escarres
Prérequis : soins infirmiers en dermatologie
Objectif général : à la fin de ce cours, l’étudiant IDE 3 devra être capable de prévenir et de traiter les
escarres chez une PA
Objectifs spécifiques : plus spécifiquement, il devra :
- Connaitre les stades évolutifs et les principales localisations des escarres
- Connaitre les facteurs de risque de survenue des escarres chez la PA
- Connaitre le traitement et apporter des soins infirmiers de qualité chez une PA ayant des
escarres
1- Description
L’escarre est un trouble trophique cutané et sous-cutané. C’est une lésion ischémique tissulaire liée à
une compression prolongée des tissus contre un plan dur. Le temps de compression et la force de
compression sont des éléments déterminants d’apparition de l’escarre.
a- Stades évolutifs
Altération
On décrit 5 stades :
- Stade 0 : sujet à risque et documenté
- Stade 1 : rougeur de la peau
- Stade 2 : ouverture cutanée avec atteinte de l’épiderme et du derme
- Stade 3 : nécrose sèche ou humide avec destruction du tissu sous-cutané
- Stade 4 : destruction des muscles, mise à nu de l’os.
Reconstruction
Lors de la reconstruction tissulaire, les stades évolutifs sont :
- L’escarre constituée
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- L’escarre détergée
- L’escarre au stade de la granulation
- L’escarre cicatrisée avec épidermisation
Si l’évolution est négative, l’escarre peut s’aggraver ou être récidivante.
b- Bactériologie
L’escarre infecté est rare mais nécessite un traitement par voie générale s’il est nocif et prédominant.
Dans ce cas, l’escarre s’accompagne généralement d’une rougeur et d’un œdème des tissus
environnants et de signes généraux (fièvre, etc.). La colonisation bactérienne de l’escarre est
physiologique.
c- Localisations
L’escarre survient sur des localisations préférentielles :
- Le sacrum
- Le trochanter
- L’ischion
- Les malléoles
- Les talons
2- Facteurs de risque
Les pressions prolongées, avec leurs corollaires que sont les frictions et les macérations, provoquent
des lésions chez les sujets à risque. En l’occurrence lorsque les personnes sont en situation de :
- Restriction de mobilité : c’est le premier facteur de risque. Ses causes sont multiples :
paralysies, douleurs, perte de sensibilité, excès de médications, fractures ;
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Application des SI en Gériatrie
- Fragilité de la microcirculation locale : elle favorise l’apparition d’escarres. Il s’agit des effets
conjugués du vieillissement et de la pathologie (artérite, chutes tensionnelles, anémies)
- Diminution du matelas graisseux et musculaire : c’est un facteur important. Elle est
partiellement liée au vieillissement mais surtout à l’état nutritionnel, facteur primordial de la
protection tissulaire.
- Facteurs cutanés locaux : ils peuvent jouer un rôle comme le dessèchement de la peau
(habituel avec l’âge), une plus grande sensibilité aux infections (en cas de macération, par
exemple) et aux phénomènes d’étirement et de frictions ;
- Etat psychique anormal : chez le sujet âgé, c’est un facteur de risque ; suivre attentivement les
sujets dépressifs, ceux en régression ou en état confusionnel.
3- Prévention
Elle repose sur :
- Le traitement des pathologies constituant des facteurs de risque après évaluation attentive et
planifiée ; l’équipe de soins insiste sur la nutrition et la mobilisation
- La mise en place de supports appropriés comme les matelas anti escarres et les coussins
- Le changement de position toutes les trois heures, chez le sujet à risque, à augmenter si un
début de rougeur apparaît.
Seul l’effleurage a une véritable incidence bénéfique sur la circulation locale. Le massage des parties
molles est contesté : il altère la microcirculation sanguine.
4- Evaluation du risque
Cette étape est essentielle afin de prévenir l’apparition d’escarres. Il existe plusieurs échelles
d’évaluation du risque préconisées par la conférence de consensus de 2001 :
- Norton (1962) : la plus utilisée, validée pour les âges >65 ans.
- Waterlaw (1985) : validée pour tous les âges
- Braden et Bergström : validée par conférence de consensus de l’ANAES
5- Traitement
Il comporte, outre l’application des trois mesures prises en prévention :
- Matelas : les soignants choisissent les supports les plus appropriés
- Mobilisation et suppléments nutritionnels protidiques systématiquement
- Soins locaux associant détersion, absorption des exsudats, cicatrisation, lutte éventuelle contre
l’infection, selon le stade évolutif et le degré de l’escarre.
- Les soins sont appliqués selon des protocoles de service.
a- Chirurgie
Elle peut se faire à différents stades de l’escarre. Une détersion chirurgicale des tissus nécrosés
favorise le bourgeonnement et la cicatrisation. Des greffes cutanées peuvent être envisagées pour
augmenter la cicatrisation. La chirurgie est limitée en fonction de l’état général de la personne,
25
Application des SI en Gériatrie
notamment de son état cutané et de ses capacités d’adopter dans un premier temps une position
évitant toute pression sur le tissu greffé.
b- Soins infirmiers
Installation
Si la situation médicale de la personne le permet, effectuer des changements de position à intervalles
réguliers, toutes les 2 ou 3 heures. Ils diminuent les pressions sur les proéminences osseuses et
favorisent la vascularisation tissulaire. Pour cela, placer la personne en décubitus dorsal, puis latéral
droit, puis latéral gauche, puis ventral. Cette dernière position est plus difficile chez une personne âgée
car elle limite la fonction respiratoire. Chaque position et le temps seront inscrits sur la feuille de suivi.
S’assurer régulièrement que les draps du lit sont secs et ne présentent aucun pli ou ne contiennent
aucun corps étranger (miettes de pain, vêtements, matériel médical, etc.). Attention : des draps trop
tirés constituant un plan dur.
Favoriser le lever et la mise au fauteuil, même pour un temps court, et ce, le plus tôt possible. Les
précautions d’installation de la personne sont là encore indispensables. Un coussin sous le siège limite
la pression sacrée.
Noter les actes sur une grille de changement de position. La feuille est jointe au dossier de soins.
Hygiène corporelle
La peau de la personne doit être propre et sèche. Inspecter les plis cutanés et vérifier qu’ils sont bien
séchés.
En cas de sueurs ou d’incontinence urinaire et/ou fécale, mener une surveillance rapprochée. La
personne est changée dès qu’elle est souillée. Lorsqu’une escarre apparaît et que la personne souffre
d’incontinence, protéger la plaie avec un pansement imperméable afin d’éviter toute surinfection. Chez
l’homme, le port d’un étui pénien peut limiter les risques de macération. De même, lors d’épisodes e
diarrhées très liquides, une sonde rectale connectée à un sac collecteur peut aider à protéger la peau
au niveau du siège.
Effleurages
Ils sont préventifs. Ils servent à favoriser le confort et le bien-être de la personne.
Les massages sur une zone érythémateuse avec pétrissage et décollement cutanés sont à proscrire. Ils
aggravent la destruction cutanée.
L’effleurage est doux, réalisé à mains nues car l’utilisation de gants en matière plastique ou caoutchouc
brûle la peau. Il intéresse tout particulièrement les zones très exposées (occiput, épaules, hanches,
sacrum, genoux, coudes, talons, malléoles). Des crèmes ou des huiles peuvent être utilisées pour
favoriser l’effleurage. Mais ces produits sont des médicaments et ne peuvent être utilisés que dans le
cadre de prescriptions médicales ou de l’application d’un protocole. Les produits contenant de l’alcool
(alcool modifié, eau de Cologne) ou les produits colorés sont à proscrire. Les premiers assèchent la
peau et les seconds masquent l’état cutané.
26
Application des SI en Gériatrie
Alimentation et hydratation
S’assurer que l’alimentation est hyperprotidique et hypercalorique. Cependant, tenir compte des goûts
de la personne et de ses différentes difficultés (troubles de la déglutition, édentement).
Pour éviter des repas au volume trop important qui écœurent la personne, ceux-ci sont fractionnés (5 à
6 repas/jr).
Eventuellement, le médecin peut décider de poser une sonde nasogastrique ou une sonde percutanée
(gastrotomie percutanée endoscopique).
La déshydratation est un risque important chez la PA. S’assurer d’un apport hydrique de 1,5L/jr,
absorbé par petites quantités en restant vigilant aux fausses routes (utilisée de l’eau gélifiée si besoin)
Procéder au besoin aux soins de bouche pour l’hygiène buccodentaire, une hydratation des muqueuses
et un confort de la personne.
Matériel de prévention
De nombreux types de matelas vont contribuer à la prévention des escarres :
- Les mousses creusées permettent de maintenir les talons ou l’occiput dans le vide, donc sans
pression
- Les mousses et les coussins servent à maintenir confortablement la personne dans les
différentes positions. Glissés entre les genoux, ils limitent les pressions et les frictions.
Ces supports nécessitent une surveillance accrue des points d’appui. Ils peuvent constituer un plan dur.
Pansements
Le nettoyage de la plaie est réalisé au sérum physiologique, l’usage des antiseptiques est à proscrire.
Un nettoyage à l’eau stérile est douloureux.
Soins d’escarres
Les soins proposés ici sont consensuels. Se référer avant tout aux protocoles établis dans la structure.
Face aux risques d’escarres, le rôle infirmier préventif est fondamental. Une analyse très précise de la
situation de la personne et une connaissance parfaite de ses facteurs de risque permettent, en
collaboration avec les autres soignants, de proposer un projet de soins individualisé. La réussite du
projet, donc l’absence d’apparition d’escarres, dépend en grande partie de la rigueur et de la continuité
avec laquelle les soins sont prodigués.
L’escarre épuise et fait souffrir la personne. Demeurer vigilant quant à l’apparition d’une douleur. Un
antalgique préventif prescrit par le médecin est souvent indispensable avant de faire un pansement.
Exercices de compréhension
1- Citez les stades évolutifs de l’escarre :
- Lors de l’altération
- Lors de la reconstruction
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2- Quelles sont les zones où apparaissent le plus les escarres ?
3- Citez les échelles qui permettent d’évaluer le risque d’escarre
4- En quoi consistent les soins infirmiers chez une PA ayant des escarres ?
1- Définition
La confusion mentale fait partie des syndromes cérébraux organiques. Elle se caractérise par un
désordre cognitif majeur, d’installation rapide (de quelques heures à quelques jours). Médicalement, il
importe de la différencier d’un état démentiel.
2- Clinique
Dès le début, on retrouvera les signes suivants :
- Une désorientation temporo-spatiale
- Des troubles de la mémoire
- Une perturbation de la capacité d’attention
- Une perturbation du cycle veille-sommeil
Les fausses reconnaissances, les hallucinations, les idées délirantes sont fréquentes.
3- Etiologie
On distingue les causes organiques et les causes médicales
Cause organiques
L’état confusionnel est déclenché par des causes organiques survenant chez des sujets en général
fragilisés par des facteurs prédisposant du type :
- Altérations sensorielles de la vue ou de l’ouïe
- Terrain anxieux
- Evènements intercurrents qui renforcent le sentiment d’angoisse tels les changements dans
l’environnement matériel ou personnel du sujet.
Causes médicales
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On peut citer :
- Les infections (température élevée)
- Les troubles métaboliques : déshydratation, hyponatrémie, hypokaliémie, hypo- ou
hypercalcémie, acidocétose, hyperuricémie
- L’insuffisance rénale ou hépatique
- L’anémie, l’hypoxémie par insuffisance respiratoire
- La dysthyroïdie
- Une prise de médicaments (effets iatrogènes) : antidépresseurs, anticholinergiques,
barbituriques, digoxine, corticoïdes, avec surdosage ou interactions médicamenteuses
- Les maladies cérébro-vasculaires : AVC, hématome sous-dural, épilepsie, tumeur
- Les pathologies cardiaques : dysrythmies, infarctus
- La postchirurgie, la posthanesthésie
- Des éléments divers : rétention d’urine, constipation
4- Diagnostic
Le diagnostic repose surtout sur l’interrogatoire de l’entourage qui retrouve le caractère récent des
troubles et les facteurs déclenchants. L’examen physique détermine parfois le caractère organique de la
cause.
Les examens biologiques éliminent un dysfonctionnement thyroïdien, métabolique ou hématologique.
L’électroencéphalogramme peut aussi révéler des signes d’épilepsie ou des signes d’origine
métabolique.
Si une chute a été évoquée, le scanner est particulièrement utile pour éliminer un hématome sous-
dural. Mais il peut aussi montrer un AVC passé cliniquement inaperçu.
Une échographie ou un sondage est systématiquement réalisé par le médecin pour éliminer une
possible rétention urinaire.
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Application des SI en Gériatrie
• Pas de contention physique sans prescription
*Favoriser la communication
Il faut toujours créer un climat de confiance.
Verbale ou non verbale : même si la PA ne comprend pas toujours le sens des mots, elle est sensible
au climat qui entoure ces mots.
Les PA sont très sensibles à l’attitude et au regard :
• Choisir un moment propice aux échanges (toilette)
• Se placer à hauteur physique de la personne
• Chercher à obtenir un contact visuel
• Attention à l’intonation de la voix
• Ne pas infantiliser la personne
• Donner des ordres simples avec des phrases courtes, en parlant lentement
• Ecouter peut être suffisant
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• Vérifier l’efficacité et réévaluer (le ttt est-il encore nécessaire ?)
*Evaluation
Evaluer si les actions mises en place ont eu un effet sur la PA.
En conclusion :
Ne pas oublier l’importance du travail en équipe.
Le fait d’aborder ce type de patient requiert des qualités particulières :
• empathie,
• patience,
• congruence entre la parole et le geste,
• constance dans la façon de prodiguer des soins,
• attitude instaurant douceur, calme et patience
• au fil du temps développement de compétences
Exercices de compréhension
1- Quelles sont les causes médicales de confusion mentale chez la PA ?
2- Quelle est la clinique d’une confusion mentale chez la PA ?
3- En quoi consiste le rôle de l’infirmier dans la thérapeutique de la confusion mentale chez la
PA ?
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Notons que les patients dénutris guérissent moins vite, récupèrent plus lentement et développent
davantage de complications, d’où l’importance de pouvoir bien prendre en soin ce problème, surtout
chez les PA.
1- Types de dénutrition
Ils sont essentiellement de deux ordres :
- La dénutrition par manque/insuffisance d’apports : c’est le cas lors de dépression, de
solitude, de pauvreté, mais aussi lors de maladies empêchant toute alimentation (atteintes
neurologiques) ou diminuant l’absorption (atteintes digestives). La malnutrition par excès est
rare ; la plus fréquente est la dénutrition protéinoénergétique aussi appelée malnutrition
protéinoénergétique.
- La dénutrition par hypercatabolisme : elle est liée à des maladies aiguës ou chroniques avec
syndrome inflammatoire.
2- Causes de la dénutrition
Certaines incapacités chroniques empêchent le sujet âgé de pourvoir seul à ses besoins alimentaires
(paralysies, cécité, démence).
Parfois, les moyens financiers réduisent les capacités d’achats alimentaires. La solitude favorise un
laisser-aller nutritionnel. La perte de dents et/ou l’incapacité d’avaler accentuent la difficulté de mâcher.
Il ne faut pas oublier qu’il y a une diminution du goût et de l’odorat. Les sécrétions salivaires comme la
sécrétion acide de l’estomac diminuent. La motilité intestinale se ralentit.
3- Besoins nutritionnels
Il est établi que les besoins nutritionnels restent les mêmes durant toute la vie adulte. Seuls les besoins
énergétiques, qui sont directement liés à l’activité, diminuent. Ainsi, les PA ont besoin des mêmes
apports en protéines, en sucres, en lipides, en vitamines que les plus jeunes, sans oublier les fibres, les
sels minéraux dont le calcium nécessaire à la prévention de l’ostéoporose, les oligo-éléments et une
hydratation suffisante.
Le danger de la dénutrition est important surtout lorsque la PA se met à réduire de façon conséquente
ses apports et surtout lorsqu’elle privilégie un seul type d’aliments (sucré en général) comme le café au
lait, au détriment de la variété qui permet l’équilibre alimentaire.
Voici les apports quotidiens recommandés :
- 1800kcals pour les femmes
- 2000kcals pour les hommes
- 35kcal/kg de poids par jour
- Une répartition quotidienne équilibrée contient :
• 12 à 15% de protides, cela correspond chez la personne âgée à 1,0-1,2 g/kg/j
• 55 à 60% de glucides
• 30 à 35% de lipides
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Application des SI en Gériatrie
Une consommation inférieure à 1500 kcal par jour ne peut couvrir les besoins en vitamines et minéraux.
Analyses biologiques
Elles précisent les valeurs de :
- L’albumine : qui reflète l’état de santé global de l’organisme
➢ 3 seuils pathologiques sont reconnus :
▪ Malnutrition modérée : entre 30 et 35 g/l
▪ Malnutrition sévère : inférieur à 30 g/l
▪ Malnutrition grave : inférieur à 25 g/l
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Application des SI en Gériatrie
- Une partie de dépistage composée de 6 items
- Une partie d’évaluation globale comprenant 12 items.
Le score total obtenu est sur 30 points. Ainsi, en fonction du score, plusieurs situations peuvent être
identifiées :
- Score supérieur à 24 : bon état nutritionnel
- Score compris entre 17 et 23,5 : il existe un risque de dénutrition (une prise en charge rapide
et efficace à ce stade est de bon pronostic)
- Score inférieur à 17 : situation de malnutrition protéinoénergétique. Le traitement est alors
étiologique à chaque fois que cela est possible (une renutrition énergétique doit être entreprise
en urgence).
5- Traitement
C’est d’abord celui des causes :
- Traitement antidépresseur
- Resocialisation
- Rééquilibrage des rations alimentaires
- Traitement de la maladie provoquant l’hypercatabolisme ou le manque d’apports.
C’est ensuite la renutrition entérale si elle est possible, avec apports de suppléments protéinés sous
forme :
- De plats enrichis
- De suppléments liquides hyperprotéinés
- De collations
La renutrition associe des aides médicamenteuses prescrites de fer, de vitamines ou de calcium.
En cas de maladie aiguë par exemple, la renutrition peut être parentérale. Elle est proposée
uniquement dans le cas où la voie entérale n’est pas utilisable. Les apports se font alors par voie
intraveineuse. Ils nécessitent la mise en place d’un cathéter central.
De plus, la nourriture liquide donnée par sonde gastrique impose des conditions d’administration
précises :
- En position semi-assise
- Des « passages » en débits réguliers, d’où la nécessité d’un régulateur de débit ou d’une
nutripompe
- Une administration de l’alimentation à température ambiante
- Une surveillance des reflux, surtout s’il existe des troubles de la déglutition.
Pour des PA refusant volontairement l’alimentation, un questionnement éthique est alors nécessaire.
6- Prévention
C’est la base du traitement. Elle repose en grande partie sur toute l’équipe soignante, que ce soit à
l’hôpital, en institution ou à domicile.
- Informer les PA sur les règles élémentaires d’hygiène alimentaire. Au besoin, les lui répéter
patiemment.
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Application des SI en Gériatrie
- Créer des ateliers pour apporter les connaissances de base.
- En accord avec le médecin et la diététicienne, corriger la dénutrition à ses débuts.
- Signaler au médecin les alimentations aberrantes.
- S’assurer que la nutrition correspond aux désirs de chaque individu et qu’elle est donnée dans
le cadre de soins personnalisés.
7- Soins infirmiers
Equilibre alimentaire
Réfléchir avec l’équipe pluridisciplinaire pour établir un projet regroupant des objectifs tels que :
- La lutte contre la malnutrition
- L’assurance d’une alimentation optimale (tant en qualité qu’en quantité)
- Le maintien de la socialisation
- La garantie des repères dans le temps et l’espace
- La conservation de la notion de plaisir associé aux repas
Pour chaque individu :
- Etablir des fiches selon ses goûts alimentaires
- Fractionner les repas (4/jr au minimum) en respectant un délai de trois heures entre chaque
prise alimentaire : la PA se rassasie beaucoup plus rapidement que le sujet jeune ;
- Se rappeler que ses besoins énergétiques sont d’environ 1800 à 2000 kcal/24h
- Penser à donner un petit déjeuner copieux : il doit couvrir 30% des besoins de la PA, et
comporter un apport calcique augmenté
- Proposer des plats relevés et parfumés, car la sensation gustative s’amenuise avec l’âge. De
plus, certains traitements médicamenteux altèrent cette perception. Etre cependant vigilant
pour l’apport en sel (à cause des problèmes cardiaques)
- Prévoir, pour les personnes de faible appétit, des préparations enrichies sous un volume
identique
Pour les personnes dépendantes, notamment celles qui ne peuvent pas exprimer leurs besoins :
- Etablir une fiche de surveillance journalière, à la fois qualitative et quantitative
- Peser régulièrement la personne sur une chaise-balance ou sur un lave-personne associé à
une balance
- Augmenter en accord avec le médecin et la diététicienne les apports en fibres et en eau de
manière à lutter contre la diminution du péristaltisme intestinal
- Utiliser, selon les besoins, des aliments adaptés aux troubles de la déglutition (aliments
épaissis, purée, eau gélifiée, etc.), en favorisant leur absorption par une position adaptée
tentant de rapprocher le plus possible menton et sternum.
Choix alimentaires
Prendre en compte le contexte socioculturel des personnes. Ne pas choisir les menus en fonction de
ses propres goûts. Mais privilégier les goûts de la PA. De même, la formule « plateau-repas », repas à
emporter reste peu adaptée aux PA.
S’assurer de la bonne présentation des plats, notamment pour les aliments mixés, et vérifier que le
cadre où les repas sont pris est agréable.
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Application des SI en Gériatrie
Repenser au besoin l’horaire des repas, trop souvent très en avance sur les habitudes antérieures.
Exercices de compréhension
1- Quels sont les apports quotidiens recommandés :
- Pour les femmes ?
- Pour les hommes ?
Chapitre 11 : Déshydratation
Prérequis : cours de physiologie générale
Objectif général : à la fin de cours, l’étudiant IDE 3 devra être capable de prendre en soin un cas de
déshydratation de la PA
Objectifs spécifiques : plus spécifiquement, il devra être capable de :
- Connaitre et présenter les causes de la déshydratation chez la PA
- Poser le diagnostic de déshydratation chez la PA
- Apporter des soins infirmiers de qualité à une PA déshydratée
1- Définition
La déshydratation chez la PA est un phénomène très fréquent qui doit toujours être surveillé. Souvent,
elle survient chez les sujets qui ne peuvent plus ressentir ou satisfaire leur soif.
La déshydratation de la personne âgée est liée à une perte rapide et non compensée d'une grande
quantité d'eau et d'électrolyte.
Elle peut se dépister cliniquement grâce :
-au pli cutané
- à une perte de poids
- à une diminution de la diurèse
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Application des SI en Gériatrie
- plus rarement à une tachycardie ou à une hypotension orthostatique.
Dans ce cas, prévenir le médecin et conduire les gestes indispensables à une hydratation correcte et
continue.
2- Causes
• diminution de la sensation de soif
• chaleur
• hyperthermie
• diarrhée, vomissement
• polypathologie
• dépendance et perte d'autonomie
• prise d'un traitement diurétique
3- Facteurs de risques
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Application des SI en Gériatrie
4- Clinique
Les mécanismes de la carence en eau sont une perte excessive ou un défaut d’apport, ou les deux.
Ces phénomènes entraînent initialement une diminution du volume du secteur extracellulaire.
Secondairement, pour compenser, un transfert d'eau se fait du secteur intra au secteur extracellulaire.
Ce transfert d'eau est insuffisant pour pallier la déshydratation extracellulaire mais suffisant pour une
déshydratation intracellulaire. La déshydratation chez le sujet âgé est donc le plus souvent mixte, intra
et extracellulaire. Les signes cliniques sont spécifiques, nombreux, rarement tous présents.
• Signe de déshydratation extracellulaire : perte de poids, pli cutané, hypotonie des globes oculaires,
tachycardie, diminution de la pression artérielle, en particulier en position orthostatique et à un stade
extrême, collapsus par hypovolémie responsable d'oligurie.
Ces éléments peuvent être délicats à apprécier chez le sujet âgé.
• Signe de déshydratation intracellulaire : sècheresse des muqueuses, une fébricule à 38°C, et des
troubles neuropsychiques sans parallélisme avec la sévérité de la déshydratation. La soif est rare.
Sur le plan biologique
Toute suspicion clinique de déshydratation, voire toute situation susceptible de l'induire (infection par
exemple) doit faire doser l’hématocrite, la protidémie, la créatininémie et la natrémie.
En présence d'une déshydratation, on observe le plus souvent:
• une augmentation de l'hématocrite et de la protidémie, à comparer aux taux antérieurs
• une augmentation de l'urée sanguine et de façon moins importante de
la créatinine sanguine
• une hypernatrémie en cas de déshydratation principalement
intracellulaire.
Une hyponatrémie ou une natrémie normale n'élimine pas une déshydratation, car le malade peut avoir
perdu « autant d'eau que de sel » voire « plus d'eau que de sel », quand on compare la quantité d'eau
et de sel perdue à une solution isotonique.
En résumé :
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Application des SI en Gériatrie
5- Soins infirmiers
Rôle de l’infirmière
- Prévention => prise d’une quantité suffisante de liquide, manger du yaourt (eau, Ca2+)
• Compenser toutes les pertes
• Organiser les tournées d’eau
- curatif => faire le bilan des entrées et des sorties
• perfusion : - intraveineuse
- sous cutané abdominale ou cuisse (cette voie d’abord permet d’apporter jusqu’à 2 litres
de sérum glucosé isotonique (5%) ou hypotonique (2,5%).
=>OAP (œdème aigu du poumon) si la surcharge hydrique.
• PA, FR, pulsation et conscience
Efficacité du traitement
- diurèse redevient normale
- amélioration de l’état de santé
- bilan sanguin bon
Surveillance clinique
- Mesurer les paramètres hémodynamiques, pouls et pression artérielle.
- Peser la personne (1 litre d’eau pèse 1kg)
- Vérifier la diurèse et sa régulation
- Surveiller l’état cutané et la disparition du pli cutané
- Surveiller l’état de conscience et la disparition d’un éventuel syndrome confusionnel
Surveillance biologique
Sur prescription :
- Ionogramme sanguin : il montre la normalisation de la natrémie (140 mmol/L) et de la
protidémie (70g/L)
- NFS et taux d’hémoglobine (12 à 16 g/100 ml) ainsi que taux d’hématocrite (40 à 45%).
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Application des SI en Gériatrie
Le bilan hydrique est un calcul de l’apport et de la perte des liquides de l’organisme en 24h. Son but est
de :
- Contrôler le fonctionnement rénal
- Prévenir de la déshydratation
- Prévenir l’excès de volume liquidien.
Bilan hydrique
Connaitre le poids habituel de la personne, d’où la nécessité de la peser lors de son entrée dans la
structure pour avoir un poids de référence, puis régulièrement.
Apprécier sa natrémie, témoin de l’eau totale contenue dans l’organisme.
Le volume d’eau à apporter se calcule à partir d’une simple soustraction :
- L’organisme contenant 60% d’eau, le volume d’eau normal est égal à : Poids x 60/100
- Le volume d’eau réel est égal à :
Volume d’eau normal x 140 (natrémie normale en mmol/L) / natrémie réelle (mmol/L)
- Le volume d’eau à apporter est égal à : Volume d’eau normal – Volume d’eau réel.
Il ne faut pas oublier que le volume d’eau à apporter permet de corriger le déficit. Il doit être ajouté aux
1,5L qui composent la ration quotidienne.
Exercice de compréhension
1- Quelle est l’importance de la natrémie ?
2- Sur le plan biologique, quelle est la différence entre une déshydratation extracellulaire et une
déshydratation intracellulaire ?
Quelle est la clinique d’une déshydratation de la PA ?
40
Application des SI en Gériatrie
L’incontinence est fréquente et pose un problème grave pour les personnes vieillissantes et âgées.
Souvent cachée elle peut conduire à un isolement qu’il faut éviter. Aborder ce thème de façon
systématique permet une prévention et un traitement à partir d’un diagnostic précis. La prise en charge
médicamenteuse, rééducative et psychologique, voire en dernier recours, chirurgicale s’avère le plus
souvent efficace.
L’incontinence urinaire est définie par une perte involontaire d’urines objectivement constatée. La
prévalence de l’incontinence urinaire permanente dans la population communautaire âgée de plus de
65 ans est élevée. Elle atteint environ 10 % des sujets âgés de 70 à 75 ans et un quart des sujets après
85 ans.
1. Facteurs de risque/Etiologies
Le vieillissement et la dépendance physique et/ou mentale sont les principaux facteurs favorisant la
survenue d'une incontinence urinaire. La survenue d'une incontinence urinaire est fortement liée au
déclin cognitif : 90 % des sujets ayant une démence avérée ont une incontinence urinaire permanente.
2. Mécanismes physiopathologiques
3. Sémiologie
a- Examen clinique
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Application des SI en Gériatrie
• les traitements médicamenteux notamment ceux récemment administrés.
Les données de l’anamnèse les plus discriminantes permettant d’évoquer les mécanismes de
l’incontinence urinaire sont résumées dans le tableau 3.
Il s’agit principalement de :
- L’examen cytobactériologique des urines (ECBU), en cas de positivité des bandelettes
réactives, est systématique pour rechercher une infection urinaire basse. Le traitement d’une
infection urinaire symptomatique lors d’une incontinence urinaire récente restaure parfois la
continence urinaire. En cas d’incontinence urinaire chronique, le traitement d’une infection
urinaire est moins efficace.
- Le résidu post-mictionnel (RPM) : Cet examen mesure le volume post-mictionnel, rapporté
au volume mictionnel.
- Un test de remplissage vésical, progressif, à l’eau stérile ou au sérum physiologique tiéde,
détecte les contractions vésicales prématurées ou intempestives et étudie le seuil de perception
du besoin mictionnel. Il est réalisé au lit du malade après la mesure du résidu post-mictionnel
par la sonde mise en place dans la vessie.
- L’examen urodynamique utilise un matériel spécialisé et repose sur des tests dont les plus
utilisés chez la personne âgée sont les suivants : la débimétrie (étude du débit urinaire c’est à
dire la relation volume uriné / unité de temps), la cystomanométrie (mesure de la pression
intra-vésicale durant un remplissage vésical et durant les mictions, grâce à une sonde urétro-
vésicale munie d’un capteur) et la sphinctérométrie (apprécie le tonus du sphincter et donc sa
pression de clôture. Elle est efficace si elle atteint 80 cm d’eau et inefficace si elle est inférieure
à 30 cm d’eau).
c- Démarche diagnostique
L’approche clinique d’un malade âgé incontinent urinaire comporte quatre étapes successives :
1) Recherche d’une incontinence urinaire fonctionnelle liée à l’incapacité du malade à réaliser la miction
dans des conditions satisfaisantes.
2) Recherche et traitement de facteurs aggravants ou précipitants : fécalome, infection urinaire, effets
secondaires de médicaments.
3) Mesure du résidu post-mictionnel. Un résidu nul ou faible est en faveur d’une vessie instable ou
d’une incontinence sphinctérienne. Un résidu important est en faveur d’une vessie atone ou d’un
obstacle urétral.
43
Application des SI en Gériatrie
4) Si besoin, réalisation d’autres explorations
4. Traitement
a- Moyens thérapeutiques
• Traitements médicamenteux
Les anticholinergiques (oxybutinine, imipramine) inhibent les contractions vésicales et sont donc
indiqués dans l’urgence mictionnelle. Ils sont contre-indiqués en cas de troubles cognitifs qu’ils peuvent
déclencher ou aggraver, de glaucome à angle fermé et d’obstacle cervicoprostatique patent ou latent où
ils peuvent entraîner une rétention vésicale aiguë.
• Le traitement chirurgical
Un traitement chirurgical de l’incontinence urinaire doit être proposé aux malades ayant des mictions
par regorgement pour corriger une sténose urétrale ou une hypertrophie prostatique obstructive. Pour
les femmes âgées ayant des déficiences périnéales majeures, on propose une cervicopexie et, en cas
de contre-indication chirurgicale la pose d’un pessaire reste une solution possible.
Le recours au sphincter artificiel reste exceptionnel.
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L’utilisation de sondages vésicaux (intermittents ou à demeure) est uniquement réservée aux cas de
vessie rétentionnelle. L’utilisation de couches de protection représente aujourd’hui la solution palliative
habituelle. Elle n’est légitime qu’après échec ou non-indication des autres thérapeutiques. Son coût est
élevé et à la charge du malade.
Chez les hommes atteints d’incontinence urinaire sans rétention, l’utilisation d’étui pénien peut être
proposée, si le malade l’accepte et le supporte.
b- Indications
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