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CHAPITRE 3 : lobe occipital, temporal, pariétal et perception

✪ Généralités sur les agnosies


La perception =
- fonction cognitive supérieure et en interaction avec mémoire et langage.
- rôle dans le ttt des informations : attribuer une signification aux info sensorielles : rôle
dans interactions sociales.

 Perception est unimodale = est spécifique à chaque modalité sensorielle.


 Elle définit la gnosie « faculté qui permet de reconnaitre par l’un des sens (toucher,
vue,etc..) un objet, de se le représenter et d’en saisir la signification ».
 On distingue le gnosie visuelle, auditive, tactile
La perception est :
- Une fonction essentielle pour appréhender notre environnement physique.
- Joue un rôle essentiel dans nos interactions sociales notamment.
- Assure du percept et la dénomination de l’élément identifié.
- Assure :

 L’analyse des informations sensorielles de l’environnement (élaboration d’un


percept),
 L’identification (en interaction avec la mémoire) et
 La dénomination (en interaction avec le système sémantique) de ces éléments.
Permet d’attribuer une signification aux éléments de l’environnement. Intervient après le
traitement sensoriel des informations = codage des informations de l’environnement et à
leur transmission au système nerveux central.
1890, Lissauer : modèle en 2 étapes pour la reconnaissance des éléments du monde
environnant :

 Une étape « perceptive » : analyse des traits élémentaires, puis l’élaboration d’un
percept unitaire. (objet, visage, musique..) Celui-ci correspond,
 Une étape « associative » : Permet d ́identifier/reconnaitre et de nommer le percept
en associant celui-ci avec les éléments similaires contenus en mémoire et avec les
étiquettes du système sémantique, respectivement.
- Dans la modalité visuelle, l’on pourra reconnaitre l ́objet comme étant mon téléphone, le
visage comme étant ma voisine et le mot écrit "MOT".
- Dans la modalité auditive, la musique entendue pourra être reconnue...
Dans le modèle de Humphreys et Riddoch, = l'étape de catégorisation sémantique.
Agnosies = déficit au niveau de la gnosie est appelé « agnosie ».
- Terme introduit par Freud 1981 : déficit de la gnosie
- « la perception déshabillée de sa signification »
- « l’incapacité à analyser et à reconnaître ce que l'on voit, entend ou touche, alors que la
vision, l'audition et le tact ne sont pas perturbés ».

 Résulte d’une lésion au niveau des aires sensorielles secondaires et/ou associatives
qui assurent la perception.
On distingue les agnosies selon l’étape de traitement perceptif qui est touchée (classification
des agnosies).
Un déficit qui touche le traitement sensoriel se traduit par un handicap sensoriel.
Ex : la cécité au niveau visuel, est associée à une atteinte au niveau des voies sensorielles
périphériques (p.ex. dans la modalité visuelle : nerfs et radiations optiques, cortex visuel
primaires)
Classification des agnosies

Selon la modalité sensorielle qui est touchée : atteinte corticales des aires sensorielles
secondaires/associatives

 Agnosies soit visuelles, soit auditives, soit tactiles.


Les aires corticales de la perception visuelle organisées en 2 voies :
- Voie ventrale, occipito temporale : Le traitement du « Quoi » = caractéristiques visuelles
des attributs visuels : forme, taille, bords, couleurs……….
- Voie dorsale occipito- pariétale : Le traitement du « Où » = caractéristiques spatiales :
localisation dans l’espace, position par rapport à d’autres éléments, mouvement

Voie dorsale occipito-


pariétale du « Où »

Voie ventrale occipito-


temporal du « Quoi »
Découverte des voies ventrale et dorsale : Haxby et al une étude sur des tâches
d’appariement en TEP (tomographie par émission de positions)

 1er ligne : tache de localisation de point : activation voie dorsale


 2ième ligne : tâche d’appariement de visages : activation voie ventrale

Plus on se rapproche du pôle temporal, plus les éléments traités sont complexes.
Plus on est proche de l’aire visuelle primaire, plus le traitement concerne des
caractéristiques visuelles simples (un pattern de formes).
Selon le niveau de traitement perceptive qui est touché :
- Les agnosies aperceptives : déficits qui concernent l’étape perceptive, (Incapacité
d’élaborer un percept à partir des impressions sensorielles).
- Les agnosies associatives : affectent l’étape d’identification/dénomination est
touchée (incapacité de reconnaitre et/ou de dénommer ce qui est perçu).
La spécialisation fonctionnelle des aires perceptives :
- Si elle est faible – cas de modalité tactile – on distingue qu’une seule agnosie
aperceptive et une agnosie associative différente.
- Si elle est élevée on observe plusieurs agnosies aperceptives et associatives selon la
nature des infos :
 Agnosies auditives pour la musique et les bruits, des sons, du langage
 Agnosies visuelle pour les couleurs, des objets, des visages et des mots écrits.
Dans la modalité visuelle, la spécialisation fonctionnelle est très développée chez l’homme.
Relative spécialisation fonctionnelles des aires sensorielles secondaires
Les agnosies visuelles :
- Selon les aspects concernés dans une étape de traitement en particulier des objets, et
d’autre part,
Selon la nature de l’information visuelle (couleurs, objets, visages, symboles graphiques =
mots lus).
- agnosies des couleurs
- agnosies des objets
- agnosies des symboles graphiques
- agnosies des visages (prosopagnosie)
En résumé :
Le tableau clinique des agnosies visuelles, auditives et tactiles est spécifique et les difficultés
peuvent être limitées à une étape du traitement perceptif et/ou d’informations d’un seul
type = nature de l’information visuelle et auditive.
La principale agnosie spatiale connue = l’héminégligence unilatérale,
 Est caractérisée par un tableau clinique beaucoup plus complexe et handicapant.
Les manifestations des agnosies diffèrent selon l’hémisphère cérébral touché.
L’hémisphère droit :
- assure une perception visuelle et spatiale globale et simultanée de nombreux attributs de
l’environnement.
- Est plus souvent impliqué dans l’agnosie des visages ou spatiale, tandis que
L’hémisphère cérébral gauche :
- Effectue une analyse de détails, qu’il traite successivement
-Est plus souvent impliqué dans l’agnosie des symboles graphiques.
✪ Les agnosies visuelles : atteinte de la voie occipito-temporale
Agnosies Visuelles = déficit de reconnaissance de certains composants du monde visuel.
L’étude de patients souffrant d’agnosie des objets.
Reconnaissance des visages et agnosies des visages (prosopagnosie)
La perception des visages = processus cognitif par lequel le cerveau analyse une image pour
y détecter et identifier un visage.
Agnosie aperceptives : atteinte de l’encodage des caractéristiques visuelles élémentaires
Agnosie aperceptives : atteinte de l’assemblage des caractéristiques visuelles élémentaires
en percept unifié.
Agnosie associative : déficit d’accès aux images en mémoire qui se traduit par
- Copie correcte sans identifier l’objet par la vue
- Dessin de mémoire incohérent
- Svt anosognosie
Perception et agnosies des visages

Processus cognitif par lequel le cerveau analyse une image pour y détecter et identifier un
visage.
Importance sociale du visage :
- Identifier une personne et de nombreuses infos épisodiques et sémantiques : nom,
profession, contextes de rencontre…
- Catégoriser une personne, même inconnue : âge, genre….
- Identifier son état émotionnel/ cognitif
- Déterminer la direction de son attention (regard)
- Faire des inférences sur sa personnalité, compétences, attirance
Le visage joue un rôle fondamental dans la communication : expliquerait le développement
d’une faculté très développée chez tous les primates.
Personnes ayant subi des lésions cérébrales localisées dans les régions du lobe occipital et
temporal : difficultés de reconnaissance des visages.
A l’état pur, ce syndrome est rare personnes prosopagnosiques ont difficultés à reconnaître
les objets.

• Méthodes d’études expérimentales (sujets sains)


Différentes épreuves expérimentales permettant d’étudier comment nous traitons les
visages
Ces études montrent que le traitement des visages porte sur :

 traits du visages ou composants : yeux, bouche et nez


 caractéristiques relationnelles de 1er ordre : position relative des traits
 caractéristiques relationnelles de 2e ordre : distances entre les traits
La reconnaissance des visages se fait en plusieurs phases :

 Une phase de traitement holistique, précoce, basée sur un traitement configural


(informations relationnelles)
 Une phase d’intégration des composants, plus tardive
Outils d’évaluation clinique
Deux types d’outils :
Le premier (test des célébrités) fait appel à des souvenirs du passé (mémoire des faits
publics)
Le test des visages célèbres (Top 30)
Principe ? Des photographies de visages d’artistes, sportifs ou hommes politiques des
années 1940 à nos jours sont présentés, une à une.
La tâche ? une série de questions, posées par ordre de difficulté décroissant.
Le second (test de reconnaissance des visages) évalue les capacités d’acquisition de
nouveaux matériels.
Tests de reconnaissance des visages (inconnus) de Warrington :
Principe ? 50 visages ; 50 paires de visages
La tâche ? indiquer celle qu’il a vu durant la présentation initiale.
Méthodes d’études expérimentales (sujets sains)
Permettent avant tout d’étudier comment nous traitons les visages.
Paradigme d’inversion du visage dans son ensemble ou de ses composants.
Utilisé pour examiner les mécanismes d’encodage mis en jeu dans le traitement des stimuli
visuels complexes.
L’effet d’inversion du visage, démontré par Yin en 1969.
- La reconnaissance d’un visage est plus difficile s’il est présenté à l’envers
- perturbe le ttt configural, traitement des composantes
- Est majoré lors d’une inversion des principaux composants du visage, yeux et bouche.
Thatchérisation :
- un ttt des composantes du visage inversé
-Le ttt configural pour un visage inversé
- Principe :
Yin demande à des sujets normaux de mémoriser et reconnaître différentes catégories de
stimuli complexes en noir et blanc (visages, maisons, avions et silhouettes de personnages
revêtus de costumes d’époques différentes), présentés à l’endroit ou à l’envers.
Les résultats :
L’effet d’inversion varie en fonction de la catégorie des stimuli :
- Plus marqué pour les visages, significatif
- Plus faible pour les maisons et les silhouettes
- Absent pour les avions.
Les visages seraient donc traités d’une manière différente des autres catégories de stimuli.
L’utilisation de dessins de visages comparés aux dessins de personnages révèle : un effet
d’inversion plus marqué pour les stimuli faciaux.
Ces résultats suggèrent que l’information configurale dans le traitement des visages
reposerait sur l’encodage à la fois des traits faciaux et des interrelations spatiales entre ces
différents traits.
Selon une hypothèse alternative :
Un schéma facial général serait progressivement construit au cours du développement, et
s’enrichirait au fur et à mesure de nos multiples expositions avec des visages.
Valentine (1991) propose un codage des visages dans un espace multidimensionnel, avec
une représentation faciale prototypique.
Des visages ’déviants’ du visage prototypique : plus facilement détectés,
Permettant d’interpréter :

 L’effet d’inversion
 D’autres effets reconnaissance plus facile
- D’une caricature
- D’un visage asiatique/africain parmi des visages européens,
- Difficulté pour un européen de distinguer les visages asiatiques entre eux.
L’hypothèse de l’effet d’inversion faciale associée à celle de rotation mentale des visages
inversés :
- Propose une rotation mentale est nécessaire pour reconnaître les visages inversés.
- Repose sur la mise en évidence d’une corrélation des temps de réponse avec le degré de
rotation mentale nécessaire pour orienter le visage à l’endroit
Le degré de saillance des traits faciaux pourrait également jouer un rôle dans l’effet
d’inversion, puisque certains traits inversés (yeux, nez, bouche) sont moins bien reconnus
que certains traits externes inversés (front, oreilles, menton).
Modèle de reconnaissance des visages (Bruce et Young, 1986)

Permet :
-De synthétiser un ensemble de considérations théoriques, de données empiriques récentes
sur le traitement des visages,
- A prise en considération des données cliniques d’études de patients souffrant de
prosopagnosie.
Le traitement des visages fait appel à (au moins) sept étapes différentes :
1. Une étape d’encodage pictural
2. Une étape d’encodage structural
Ces deux premières étapes d’analyse correspondent à un traitement perceptif initial des
visages inconnus ou familiers. Une fois le traitement perceptif accompli, le stimulus peut
être soumis à divers traitements autonomes.
3. 4. et 5. L’encodage structural des traits faciaux active ensuite trois modules permettant
l’extraction
Les deux dernières étapes de traitement dans le modèle de Bruce et Young sont associées au
traitement des visages familiers et aux processus de reconnaissance faciale.
Elles impliquent l’activation en mémoire à long terme d’une unité de reconnaissance faciale
(Face Recognition Units), ou URF
6. accès aux différentes informations sémantiques sur l’identité de la personne ou
informations biographiques
7. accès au registre sémantique des noms stockés en mémoire et association d’un nom au
visage familier perçu
Prosopagnosie acquise et données neuroanatomiques du traitement des visages
Ce déficit de reconnaissance/d’identification des visages familiers est la plupart du temps
acquis = survient suite à une lésion cérébrale.
Prosopagnosie développementale = une mauvaise capacité de reconnaissance des visages
dès l’enfance.
Prosopagnosie congénitale = le trouble apparaît dans le contexte d’une transmission
génétique
Dans le contexte développemental ou congénital, la prosopagnosie peut être comparée à la
dyslexie.
La description des traits du visage est préservée
La reconnaissance des personnes familières se fait par d’autres caractéristiques
- Visuelles (cheveux, tache de naissance, lunettes...)
- Non visuelles (voix, démarche, gestuelle...).
Des patients souffrant de lésions du cortex postérieur droit
- Un moindre effet d’inversion des visages que les sujets contrôles
- Un effet d’inversion d’égale intensité entre les stimuli faciaux et les autres
catégories d’objets.
Le modèle neuropsychologique dominant des agnosies et le modèle de Bruce et Young
suggèrent :
Existence de formes différentes de prosopagnosie (très rares), selon le niveau de codage
affecté

 Prosopagnosie aperceptive :
Lésion de la région postérieure du cortex occipito-temporale inférieur (aire fusiforme faciale
et aire faciale occipitale)
Déficit d’analyse structurale

 Prosopagnosie associative
Lésion de la région du cortex inféro- temporal antérieur
Déficit d’accès aux visages mémorisés

 Prosopagnosie sémantique
Lésion du pôle temporal antérieur
Déficit d’accès aux informations biographique et amnésie spécifique des personnes.
La prosopagnosie acquise est typiquement associée à une lésion du gyrus fusiforme droit.
Les principales causes de lésion de la prosopagnosie acquise :
AVC artère cérébrale postérieure (40%)
- Traumatisme crânien (20%)
- Hématomes, encéphalites virales (20%)
- Tumeurs cérébrales, crises d’épilepsie (10%)
L’enregistrement cellulaire au niveau du cortex inféro-temporal chez le macaque montre
- Des décharges similaires face à un visage d’un congénère et d’un humain.
- Le neurone décharge moins souvent avec la disparition de certains traits (yeux).
- Les deux derniers enregistrements, réalisés lorsque le macaque voit un pattern,
indiquent un taux de décharge très faible, non spécifique.
Résultats :
Ce neurone correspond bien à une « face-cell »
Il décharge à haute fréquence uniquement lorsqu’on lui présente des visages (animaux ou
humains).
Les face-cells ont été découvertes par Dave Perrett en 1984.
Imagerie cérébrale fonctionnelle chez l’homme :
Présentation en alternance d’un visage et d’une maison.
La figure indique, en haut, que la réponse de l’aire fusiforme faciale (FFA) est
- Ample lors de la présentation du stimulus « visage »
- Faible pour le stimulus « lieu ».
L’enregistrement en bas montre le profil inverse au niveau de l’aire para-hippocampique
(PPA), spécialisée dans le traitement des lieux :
- La réponse à « maison » (image de lieu) est ample
- La réponse faible pour « visage ».
Les résultats indiquent une reconnaissance spécifique visages vs. maisons, traduisant une
spécificité catégorielle.
La reconnaissance visuelle implique des structures des lobes occipitaux et temporaux :
Lobe occipital :
- Le cortex visuel Iaire (ou B17 chez l’homme)
- Les cortex secondaires (aires B18 et B19 chez l’homme).
Zeki montre que des afférences du cortex primaire se projettent sur 4 aires de B18 et B19
impliquées dans le traitement d’un aspect différent (orientation, couleur, ...) du champ
visuel opposé ; donnés confirmées par des enregistrements de l’activité cellulaire.
Lésions à ce niveau :
- Difficultés de discrimination de stimuli visuels élémentaires (dimension du
stimulus, ouverture des angles)
- Pas de stimuli complexes (patterns)
Lobe temporal : Mishkin et Pribram (1954)
L’ablation du cortex inféro- temporal (IT, ou cortex temporal inférieur) est responsable de
l’incapacité à « reconnaître la signification des objets au moyen de critères optiques ».
Les animaux ont un champ visuel intact, parviennent à faire.
Des discriminations d’aspects élémentaires (p.ex. des formes arrondies et des formes
carrées),
Non pas des discriminations complexes (d’objets).
Des ablations sériées et des enregistrements cellulaires de zones adjacentes du cortex IT
suggèrent un modèle sériel du traitement de l’information visuelle : les informations
passent du cortex visuel primaire, au cortex visuel secondaire, puis au cortex IT et
finalement au niveau limbique (structures mnésiques) ; cheminement qui permet une
intégration de plus en plus riche.
Elles montrent également une spécificité unimodale jusqu’à un niveau élevé d’élaboration
d’une perception.
Données cliniques chez l’homme

Des observations anatomo-cliniques chez l’homme montrent que des


lésions bilatérales, généralement des gyri fusiforme et lingual, sont observées dans les cas
d’agnosie visuelle.
Lésions sont causées par :
- Un infarctus des artères cérébrales postérieures (irriguant à la fois les lobes
occipitaux gauche et droite)
- Des hémorragies et des tumeurs
- Un traumatisme.
Ces données rejoignent alorscelles de l’expérimentation animale.

✪ Les agnosies spatiales : atteinte de la voie dorsale


Concernent la reconnaissance de l'espace visuel, suite à une lésion au niveau de la voie
visuelle dorsale occipito-pariétale (voie du « OU »), svt de l’hémisphère droit.
On distingue deux troubles concernant la gnosie de l’espace.
La planatopoagnosie = perte des notions topographiques : incapacité
- De retrouver son chemin,
- S’orienter,
- Dessiner un plan d’une pièce,
- De placer des villes sur carte de France...

Ce trouble peut exister de manière isolée ou être associé à héminégligence.


L’héminégligence = agnosie spatiale unilatérale = négligence spatiale unilatérale (NSU)
Négligence spatiale unilatérale (NSU)

1. Définitions
" Incapacité de détecter, de répondre à et de s’orienter vers des stimuli nouveaux et
significatifs présents dans l’hémi-espace controlatéral à une lésion cérébrale " (Heilman,
1979).

 trouble le plus fréquent et le plus spectaculaire agnosies.


 Conséquence neuropsychologique la plus fréquente et la plus spectaculaire observée
lors d’une lésion de l’hémisphère droit (HD) et concerne typiquement la moitié
gauche de l’espace.
L’héminégligence est plus fréquente et sévère après une lésion de l’HD et concerne alors
typiquement la moitié gauche de l’espace.
Trouble de la gnosie spatiale est le plus fréquent et le plus spectaculaire des agnosies.

 Ce syndrome invalidant a des répercussions significatives dans la vie quotidienne de


ces patients.

2. Outils d’évaluation neuropsychologiques de la NSU


Une NSU peut être mise en évidence à l’aide de tests « papier-crayon » et de batteries de tests
complètes.

Le test de bissection de ligne proposé par Axenfeld : on demande à un patient d’indiquer par un trait
vertical le milieu d’une ligne droite.

On observe : un décalage de la bissection du côté de lésion cérébrale.

Epreuves de dénombrement, ou de barrage

Sur une feuille rectangulaire, le patient doit barrer des cibles disséminées

Test des cloches (Gauthier, 1989) : repérer 35 cloches présentés avec 210 distracteurs

Dessins de mémoire ou sur copie d’objets symétriques : le patient omet de dessiner la partie G de
l’objet.

Epreuves perceptives,

Epreuves d’écriture et lecture spontanées ou sur dictée : erreurs/omissions de lecture d’un texte en
début de ligne

La copie d’une figure complexe : la copie d’une scène généralement constituée de 5 éléments
permet d’affiner le diagnostic.

Epreuves représentationnelle : indiquer villes sur carte de France muette

Tests écologiques 

L’échelle de Catherine Bergego (ECB ; 1995)

Elle permet une double cotation :

- Par un thérapeute (observation directe du patient dans son environnement naturel),


- Auto-évaluation par le patient sur une version parallèle des mêmes actes.

Batteries d’évaluation standardisées

Ces outils proposent à la fois une mesure du déficit observée dans la NSU mais aussi de l’incapacité
qui en résulte dans la vie quotidienne.

On utilise la plupart du temps la BEN et la BIT.

La batterie d’évaluation de la négligence (BEN comporte un ensemble d’épreuves

Behavioural inattention test (BIT)

Dans le Rivermead Behavioural Inattention Test (RBIT), on demande au patient de simuler des
activités de la vie quotidienne.

3. Données d’observations cliniques

En phase aiguë des lésions : NSU inférée à partir du comportement spontané et le biais postural du
patient :

-reste dans le lit, tête et yeux déviés vers le côté de la lésion, la déviation du regard s’estompe et
disparaît le sjours qui suivent.

-répond pas /peu aux stimili provenant côté gauche

-ignorer les aliments qui se trouvent d’un côté de leur plateau, en général le côté gauche

-ignorer un côté de leur corps, en général le côté gauche

- Ne sait pas où est le tel, même qd il sonne

Après la phase aigüe, le Tableau clinique comporte un ensemble de symptômes spécifiques.

L’hémi-négligence. Ce symptôme clé

- Est variable d’un patient à l’autre


- Est relative et dynamique
- Elle dépend des stimuli présents
- Chez un patient donné la négligence n’est pas homogène

L’attraction magnétique de l’attention

- Il s’agit d’un aspect positif de l’hémi-négligence décrit par Fischer (1956),


- Nommée « attraction magnétique du regard » pat Cohn (1972)

L’extinction constitue un symptôme important et persistent, et subsiste souvent comme symptôme


résiduel chez les patients qui récupèrent.

Troubles associés : ces symptômes sont fréquemment associés à d’autres symptômes :

- Perturbations des fonctions sensori-motrices élémentaires


- Perturbations du schéma corporel
- Troubles des conduites émotionnelles
- Signes d’atteinte diffuse des fonctions attentionnelles et d’analyse visuo-spatiale
- Apraxies spécifiques
4. Localisation des lésions

Même si les auteurs s’accordent pour souligner la prépondérance des lésions D dans la NSU, il
n’existe pas de consensus sur la localisation anatomique intra-hémisphérique de ces lésions.

Les études de corrélation anatomo-clinique montrent qu’il s’agit souvent de lésions vasculaires dans
le territoire de l’artère cérébrale moyenne, entraînant une lésion corticale au niveau du carrefour
temporo-occipito-temporal et du lobe pariétal inférieur, en particulier des gyrus angulaire et
supramarginal.

Une NSU a également été observée après une lésion au niveau des structures suivantes :

- Des aires temporales


- Des aires prémotrice ou motrice supplémentaire,
- De structures sous-corticales
- Du faisceau longitudinal supérieur

5. Modèles neuropsychologiques

Les deux principales théories attentionnelles auxquelles se réfèrent les spécialistes actuellement.

Hypothèse de la balance inter-hémisphérique ( Kinsbourne 1970, 1993)

L’hémisphère gauche est dominant pour l’attention spatiale.

L’activation d’un hémisphère cérébral s’accompagne d’une inhibition de l’hémisphère controlatéral,


assurant ainsi un équilibre attentionnel.

Après une atteinte hémisphérique droite, il n’y aurait plus de régulation inhibitrice des mécanismes
hémisphériques gauches dévolus à l’orientation attentionnelle droite, ce qui donnerait lieu
automatiquement à une orientation attentionnelle dans le champ droit.

Hypothèse de l’asymétrie attentionnelle (Heilman et al., 1985 ; Mesulam, 1990)

Postulat : une boucle reliant le cortex cingulaire et la formation réticulée du tronc cérébral (boucle
cortico-cingulo-réticulaire) assurerait le contrôle de l’hémi-espace controlatéral pour tous les aspects
(attentionnels et intentionnels).

Le réseau attentionnel d’un HC assure l’attention normale du champ visuel controlatéral :

Cependant, ce réseau attentionnel ne serait pas symétrique au niveau des hémisphères cérébraux :

- Les neurones attentionnels de l’hémisphère D auraient des champs réceptifs bilatéraux


(exception par rapport à l’organisation générale précisée plus haut),
- Les neurones attentionnels de l’hémisphère G auraient des champs réceptifs unilatéraux.

Par conséquent, lors d’une lésion :

- à G : elle ne provoquerait pas de NSU puisque les neurones attentionnels D (épargnés par la lésion ;
à projection bilatérale) pourraient détecter les stimuli se présentant dans l’espace ipsi- et
controlatéral à la lésion.
- à droite : une l’hémi-négligence de l’espace G serait observée. Les neurones attentionnels G,
épargnés mais à projection unilatérale peuvent seulement surveiller l’espace D, entraînant une
négligence G.

Le principal intérêt de ces deux modèles = ils tiennent compte de l’asymétrie des effets des lésions de
l’hémisphère D que du G observée en clinique.

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