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AGNOSIE

L'agnosie est l'incapacité de reconnaître certains stimuli en l'absence de déficits sensoriels


primaires comme la cécité ou la surdité par exemple. Il y a perte d'informations qui permettent
d'interpréter certains types de sensations reçues. Le sujet atteint perçoit les stimuli, mais ne les
traite pas au niveau logique. L'agnosie n'est pas un trouble de la conception, du langage. Il
existe plusieurs types d'agnosies selon la modalité sensorielle ou le type de perception qui est
affecté.

Les agnosies visuelles


Il s'agit d'un déficit de la capacité de reconnaissance visuelle causé par une lésion au niveau
du lobe occipital et des aires associatives visuelles. Le patient ne peut reconnaître l'objet par la
vision, mais peut cependant le reconnaître par d'autres sens tels que le toucher, l'audition ou
l'odorat.

Agnosie visuelle aperceptive


Dans l'agnosie visuelle aperceptive, le patient est incapable de reconnaître, copier ou apparier
des formes simples. L'acuité visuelle, la perception de la couleur et la perception du
mouvement sont préservées. Le patient peut parfois reconnaître des parties de l'objet, mais est
incapable de former le percept de l'objet, de synthétiser l'information sensorielle qu'il reçoit.
L'agnosie aperceptive est le déficit de la perception des formes. La dénomination d'un objet
est impossible. Le sujet n'a pas accès à la signification de l'objet en question (impossibilité de
savoir à quoi il sert). On distingue 3 types d’agnosies aperceptives :

 L’agnosie de la forme qui est l’incapacité à discriminer les formes géométriques


élémentaires.

 L’agnosie intégrative qui est l’absence d’intégration globale cohérente des


informations.

 L’agnosie de transformation : le patient ne peut décrire un objet que de son point de


vue (il ne peut pas le décrire comme s'il le voyait de côté, par exemple)

Agnosie visuelle associative


L'agnosie visuelle associative est une incapacité à reconnaître les objets bien que la personne
les perçoive. Elle est habituellement causée par une lésion dans les aires associatives
temporales ou occipitales. Le patient ne peut identifier l'objet alors qu'il est généralement
capable de dessiner l'objet à partir d'un modèle, de le comparer ou l'apparier à un autre objet et
d'utiliser l'objet correctement. Le problème semble situé au niveau de l'association (d'où le
nom d'« associative ») entre la représentation visuelle de l'objet et ses liens sémantiques
(connaissances sur l'objet, catégorie, fonction). Le percept est formé mais n'évoque pas la
trace mnésique de sa signification. Toutefois, la signification du concept est souvent
préservée, ce qui est visible si on demande au patient d'attribuer une définition au mot qui
correspond à l'objet qui lui est présenté.
En évaluation, on notera qu'une personne qui souffre d'agnosie visuelle associative a des
difficultés à faire des dessins de mémoire montrant que l'accès à l'image mentale de l'objet est
déficient. Elle éprouvera souvent des difficultés à acquérir de nouvelles informations
concernant les objets.

Dans l'agnosie associative, la perception de la forme est normale mais la perception de la


signification de l'objet est diminuée. On distingue l'agnosie sémantique de l'agnosie d'accès
sémantique (difficilement observable).

Prosopagnosie
Ce mot vient du mot grec prosos, qui signifie « visage ». La prosopagnosie est l'incapacité à
reconnaître les visages familiers. Les patients voient bien les morceaux du visage (nez, yeux,
bouche...), mais ils ne forment pas un tout reconnaissable pour eux. Certains patients ont
même de la difficulté à reconnaître les caractéristiques du visage comme le sexe, l'âge et
l'expression faciale en plus de l'identité de l'individu. Ils peuvent reconnaître les gens par leur
voix ou parfois leur posture ou leurs vêtements. Les personnes prosopagnosiques ont peu de
problème à apparier des visages, mais ils ont souvent de la difficulté à mémoriser de
nouveaux visages. La prosopagnosie est souvent causée par des lésions bilatérales aux régions
occipito-temporales inférieures. Ces patients ont souvent de la difficulté à reconnaître les
objets dans des catégories où les items individuels se distinguent par des caractéristiques
fines, comme des édifices familiers ou des modèles de voitures. Ce trouble est à différencier
du syndrome de Capgras dans lequel les patients reconnaissent la personne mais n'ont pas de
sentiment de familiarité. Ils ont l'impression que cette personne a été remplacée par une autre
lui ressemblant fortement. On s'approche plus dans ce cas d'une pathologie psychiatrique de
type psychose.

Achromatognosie ou agnosie aperceptive des couleurs


L'achromatognosie est une incapacité à identifier les différentes teintes de couleurs. Ce
problème d'origine cérébrale doit être distingué du daltonisme, qui est plutôt dû à une
anomalie génétique des cônes de la rétine. Les lésions qui causent l'achromatopsie sont
généralement bilatérales dans les régions occipito-temporales du cortex.
Agnosie associative des couleurs
L'agnosie associative des couleurs une incapacité à associer une couleur particulière avec un
objet particulier. La perception des couleurs est normale mais le patient est incapable de
choisir tous les objets d'une couleur donnée parmi une série d'objets, d'indiquer une couleur
sur commande verbale, de nommer la couleur ou d'évoquer la couleur d'objets communs
(banane, fraise). Les lésions semblent causer une déconnexion des aires responsables de la
perception des couleurs et des régions plus complexes impliquées dans les associations
sémantiques.

Alexie agnosique
L'alexie est l'impossibilité de reconnaissance des mots (lettres) écrits.

Simultagnosie
Il est important de préciser que la qualification de la simultagnosie en tant qu’agnosie visuelle
est contestée.
C’est en 1924 qu’un chercheur a décrit le cas d’un de ses patients qui était incapable
d’interpréter une image complexe ou de lire d’une autre façon que lettre par lettre. Il a qualifié
ce trouble de « percevoir tout ». D’après lui, c’est la forme la plus élaborée d’agnosie visuelle.

Par la suite Luria2 a étudié un patient souffrant de ce même trouble et prétendait que les
mouvements du regard étaient perturbés et en a déduit que les troubles du regard avaient un
rôle primordiale dans l’agnosie visuelle. Lhermitte3 quant à lui a étudié deux cas d’agnosie
visuelle et pour lui les mouvements du regard étaient tout à fait normaux.

Kinsbourne et Warrington4 ont étudié 4 cas de simultagnosie. Pour eux ce n’est pas un déficit
gnosique car la perception, la dénomination et la mémorisation de formes isolées étaient
normales, ils émettent plutôt l’hypothèse qu’il y a une réduction de la mémoire immédiate. 

Akinétopsie
C’est en 1983 que Zihl5 et ses collaborateurs ont décrit le trouble d’une patiente qui avait une
lésion sous-corticale bilatérale située à la jonction temporo-occipitale latérale. Cette patiente
était incapable de percevoir le mouvement des objets.

Dans la littérature, on ne retrouve pas d’autre cas. Mais Horton et Trobe, en 1999 6, ont vu
deux patients qui semblait avoir ce trouble, ces patients recevaient un antidépresseur
inhibiteur de la recapture de la sérotonine. Mais dans ces cas, le trouble était réversible.
Agnosies auditives
Les agnosies auditives sont des troubles de la reconnaissance des sons qui ne peuvent être
attribués à la surdité ou à des troubles de compréhension du langage. Elles sont causées par
une lésion au lobe temporal.

Agnosie des sons


L'agnosie des sons est une incapacité à identifier les sons de l'environnement. Le patient dit
parfois entendre toujours le même son ou encore il confond les sons entre eux. Ce qui reste
incroyable, c'est que le patient perçoit correctement la parole. Par exemple, il saura
reconnaître le mot « bonjour » quand une personne lui dira, mais il ne reconnaîtra pas le son
d'une sirène de pompier.

Surdité verbale pure


Il ne s'agit pas de surdité à proprement parler. L'oreille n'est pas endommagée, mais ce trouble
est causé par une lésion au lobe temporal. La surdité verbale pure est un problème rare qui
affecte la capacité à reconnaître les mots sans affecter la reconnaissance des sons non
verbaux.

Phonagnosie
La phonagnosie est une difficulté spécifique à reconnaître les voix de ses proches ou de
personnalités connues. Dans le lobe temporal supérieur, il y a des aires sélectives aux voix,
qui sont possiblement touchées chez les personnes phonagnosiques.

Amusie
L'amusie est un problème de perception de la musique. Elle peut prendre plusieurs formes
dont l'incapacité à discriminer différentes tonalités, une difficulté à reconnaître les mélodies,
ou un trouble de reconnaissance des rythmes. Elle est habituellement causée par une lésion
dans les régions temporales supérieures (cortex associatif auditif) de l'hémisphère droit.

Agnosies somesthésiques
Les agnosies somesthésiques ne sont pas dues à des difficultés sensorielles, mais à des lésions
aux aires associatives somesthésiques du cortex.

Astéréognosie
L'astéréognosie est un déficit du « sens stéréognostique », en relation avec le toucher. Les
patients ont des difficultés à reconnaître les objets tactilement, d'après leur texture, leur taille
ou leur poids. Ils restent toutefois capables de les décrire verbalement, de les distinguer
visuellement des objets de même catégorie et de les dessiner. Les astéréognosies sont dues à
des lésions du cortex somesthésique (lobe pariétal postérieur). Il semblerait qu'il existe deux
types d'astéréognosie: aperceptive et associative.

Amorphognosie
L'amorphognosie est définie par un problème de reconnaissance de la taille et de la forme de
l'objet.

Ahylognosie
L'ahylognosie est un problème de reconnaissance de poids, texture, densité et température de
l'objet.
Il est possible d'avoir une agnosie tactile unilatérale droite ou gauche.

Asomatognosies
Perturbation de l'image du corps.

Anosognosie
Article détaillé : anosognosie.
L'anosognosie est définie par l'absence de conscience de ses propres troubles.

Autotopoagnosie
L'autotopoagnosie est un trouble qui affecte la capacité de distinguer les différentes parties de
son corps, une fonction généralement maîtrisée vers l'âge de 2 ans. L'autotopoagnosie n'est
pas due à un trouble de langage ou de démence qui perturberait la compréhension, mais c'est
un trouble affectant les mécanismes de base qui participent au schéma corporel.

Hémiasomatognosie
L'hémiasomatognosie : Hallucinations kinesthésiques, non-reconnaissance de son propre
corps. Un membre paralysé est considéré comme étranger, c'est le « phénomène de la
troisième main ».

Apraxognosie
L'apraxognosie : troubles praxiques et gnosiques

Agnosies spatiales - Héminégligence


L'héminégligence est un symptôme fréquent qui apparaît à la suite d'une lésion cérébrale
focale de l'hémisphère pariétal, beaucoup plus fréquent, durable et sévère du côté droit que
gauche. Trouble de l'orientation de l'attention spatiale. Le patient ignore partiellement ou
totalement les éléments de l'espace situés du côté opposé à la lésion. Ce trouble concerne tous
les sens.
Héminégligence attentionnelle
Héminégligence attentionnelle : à la suite d'une lésion du cortex visuel V1 dans le lobe
occipital, le patient perd conscience de l'hémichamp visuel contralatéral de l'hémisphère lésé.
Ce trouble est détectable par la demande de reproduction d'un dessin simple par le patient; ce
dernier ne reproduit alors que la moitié du dessin original voir la droite de ses objets. La
fonction visuelle reste intacte dans ce trouble: l'œil voit, l'analyse cérébrale des informations
recueillies existe toujours (détection du mouvement, réflexe d'évitement d'un objet lancé par
le côté pseudo-aveugle du patient), mais le patient a perdu l'accès conscient à ce sens.

Héminégligence centrée sur l'objet[modifier | modifier le code]


L'héminégligence centrée sur l'objet est un trouble attentionnel qui n'est pas dû à un déficit
visuel. La personne qui souffre d'héminégligence centrée sur l'objet n'aura pas conscience
d'une des moitiés des objets qu'elle regarde. La personne perd conscience de l'hémichamp
visuel controlatéral de l'hémisphère lésé, mais cette perte de conscience est chaque fois
focalisée sur l'objet et non sur toute une partie de l'espace, indifféremment des objets ou des
personnes qui s'y trouvent. Ainsi, toutes les personnes qui se trouvent dans la même pièce
qu'une personne souffrant d'une héminégligence centrée sur l'objet pourront être perçues
consciemment par celle-ci, mais uniquement leur côté droit, alors que, dans le cas d'une
héminégligence spatiale, seules les personnes se trouvant dans la partie droite de la pièce
seront perçues consciemment par la personne héminégligente (l'héminégligence du côté visuel
gauche de la personne étant la plus fréquente). Ce qui est également remarquable chez les
personnes souffrant d'héminégligence centrée sur l'objet est que, si la personne n'a conscience
que de la partie droite de l'objet, quand on fait pivoter l'objet de 180 degrés, la personne
continue de ne percevoir que la partie qu'elle a précédemment attribuée comme étant le côté
droit de l'objet.

Héminégligence rétino-centrée
Héminégligence rétino-centrée : héminégligence relative au point de fixation oculaire.

Héminégligence égocentrique
Héminégligence égocentrique : héminéglicence relative au corps du sujet et indépendante du
point de fixation oculaire

Héminégligence gravitationnelle
Héminégligence gravitationnelle : relative à l'axe gravitationnel haut-bas.

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