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Chapitre 1 : Généralités

Les cycles financiers internes à l’entreprise

▪ Le cycle d’investissement

L’investissement peut être effectué à différentes périodes durant la vie de l’entreprise. Le cycle d’investissement rassemble les opérations ayant pour objet l’acquisition
ou la cession d’immobilisations.

Le cycle d’investissement génère des flux monétaires négatifs au moment d’acquisition des immobilisations (besoin de financement) ou positifs lors de la cession
d’immobilisations (excédent de financement).

▪ Le cycle d’exploitation

Le cycle d’exploitation comprend toutes les opérations relatives à la phase d’approvisionnement, à la phase de production et à la phase de commercialisation des
produits de l’entreprise.

Le cycle d’exploitation génère des flux monétaires positifs et négatifs, la

différence entre les encaissements et les décaissements générés par les opérations d’exploitation au cours d’un exercice comptable constitue l’excédent de trésorerie
d’exploitation.
 Le cycle de financement

Le cycle de financement comprend toutes les opérations permettant à l’entreprise de disposer des ressources nécessaires à son activité. Il englobe les opérations
d’endettement et de remboursement des emprunts, mais également les opérations d’autofinancement.

Les opérations de financement peuvent être à long terme pour financer le cycle d’investissement ou à court terme pour financer le cycle d’exploitation.
Les cycles financiers internes à l’entreprise

Cycle d'investissement :
Acquisition et Cession
d'immobilisation

Cycle d'exploitation :
Achat, Production et Vente de Cycle de financement :
marchandises et de services Autofinancement et emprunt
Notion d’actualisation

▪ Définition

La valeur actuelle d’une somme à verser ou à recevoir dans le futur, dans n années, est représentée par le capital qu’il faudrait placer aujourd’hui, à intérêts composés, pour
reconstituer cette somme future au terme de n années. L’actualisation permet de rendre comparables des flux monétaires qui ne sont pas perçus à la même date.

–n
La formule mathématique : V0 = Vn× (1 + t)

▪ V0 : la valeur actuelle du capital à verser ou à recevoir dans le futur, V : la valeur du capital présent, t : le taux d’actualisation, n : la durée de prêt.
n

 Exemple 1

Calculez la valeur actuelle d’un capital de 1 000 DT à échéance dans 4 ans, au taux d’actualisation de 5% et de 10%.

Solution 1

La valeur actuelle de 1 000 DT au taux de 5% est :

–n -4
V = V × (1 + t) = 1 000 x (1+0,05 ) = 822,70 DT.
0 n
–n -4
La valeur actuelle de 1 000 DT au taux de 10% est : V = V × (1 + t) = 1 000 x (1+0,10) = 683,01 DT.
0 n

On constate que, la valeur actuelle au taux de 10% est inférieure à la valeur actuelle au taux de 5%.
▪ Exemple 2

Calculez la valeur actuelle d’un capital de 1 000 DT à échéance dans 4 ans et dans 10 ans, au taux d’actualisation de 10%.

Solution 2

–n -4
La valeur actuelle de 1 000 DT au taux de 10% pour une période de 4 ans est : V = V × (1 + t) = 1 000 x (1+0,1) = 683,01 DT.
0 n

–n -10
La valeur actuelle de 1 000 DT au taux de 10% pour une période de 10 ans est : V = V × (1 + t) = 1 000 x (1+0,10) = 385,54 DT.
0 n
On constate que, la valeur actuelle pour une période de 10 ans est inférieure à la valeur actuelle pour une période de 4 ans.

Le taux d’actualisation d’un investissement est un taux minimal de rentabilité en dessous duquel l’investisseur considère qu’il n’a pas d’intérêt à investir ses capitaux, il
peut être :

- Le taux de rentabilité des capitaux de l’entreprise


- Le taux moyen du marché financier
- Le taux d’inflation
En pratique, en ajoute un coefficient de risque (deux ou trois points) au taux d’actualisation pour tenir compte des aléas qui peuvent être liés aux investissements.
Capitaliser une somme, c’est renoncer à la consommer immédiatement et la projeter en une valeur future supérieure compte tenu du taux d’intérêt auquel elle est placée.
La capitalisation permet de déterminer la valeur future d’une somme.

La capitalisation repose sur la technique des intérêts composés : La capitalisation est l’inverse de l’actualisation :
n
Vn = V0 × (1 + t) où V0 est la valeur initiale du placement, t le taux de placement, n la durée du placement en années.

▪ Exemple

n 4
Soit un capital de nominal 1 000 DT à échéance 4 ans. Sa valeur Future au taux de 5% est : Vn = V0× (1 + t) = 1000 x (1+0,05) = 1215,50 DT

Notion d’annuité

Les annuités sont des versements effectués à intervalles de temps égaux appelés périodes. Ces annuités, placées à intérêts composés, servent à constituer un capital (valeur acquise
par ces versements) ou à rembourser un emprunt (valeur actuelle des versements) versées en fin de période (remboursement) ou en début de période (placement).

▪ Valeur acquise par une suite d’annuités constantes

Si, pendant n périodes, on verse au début de chaque période une même somme « a » en vue de constituer un capital.

La valeur acquise VCn par l’ensemble des versements constants au moment du dernier versement est donnée par :

▪ Valeur acquise par une suite d’annuités constantes


Exemple

On place chaque année, en début d’année pendant 4 ans, une somme a = 800 DT (taux annuel 5%, capitalisation annuelle):

Calculons la valeur acquise totale notée VC4 au début de la quatrième année juste après le versement

des 800 DT

VCn
(1+ t) n -1 (1,05)4 -1
= 3 448,100
a = 800 * 0,05
t
▪ Valeur actualisée par une suite d’annuités constantes

Si, pendant n périodes, on verse en fin de chaque période une même somme « a » en vue de rembourser une dette.

La somme des valeurs actualisées VA0 de tous les versements, une période avant le premier versement est:

1- (1+ t ) - n
VA0  a
t

t: taux par période


a: versement constant
n: nombre de versements

Exemple

Pour rembourser une dette, on verse chaque fin d’année pendant 4 ans une somme de 500 DT (taux d’actualisation annuel : 6% ; actualisation annuelle).

Calculons la valeur actualisée totale notée VA0. Le premier versement est effectué 1 an après la date

choisie pour calculer l’actualisation.

VA0
1- (1+ 0,06) _ 4
1- (1+ t ) - n
a = 500 *
= 1 732,550
t 0,06
Chapitre 2 : Les décisions d’investissements

1/ La notion d’investissement

▪ Définition comptable

L’investissement est une immobilisation. C’est une dépense destinée à l’actif immobilisé. Il s’agit donc des élément de la classe 2:

- immobilisation en non valeur

- immobilisation incorporelle

- immobilisation corporelle

- immobilisation financière

Cette définition présente un caractère restrictif, car elle ne prend pas en compte tout investissement qui n’a pas d’incidence sur l’actif de l’entreprise ou qui ne se prête pas à une
évaluation monétaire explicite.

 Définition psychologique
L’investissement conduit à décaler la consommation dans le temps, c’est accepter l’échange d’une satisfaction immédiate et certaine à laquelle on renonce, contre
une espérance d’acquérir plus. le bien investi est le support. D’après cette définition la mesure de l’investissement reste très difficilement quantifiable.

▪ Définition financière
L’investissement représente une dépense immédiate en vue d’un encaissement futur supérieur sur plusieurs périodes. Dès lors, tout décaissement immédiat
susceptible d’entraîner des recettes ultérieures est supposé relever du champ de la politique d’investissement. Cette conception est plus large, car elle inclut la formation du
personnel, la publicité, etc.
Typologie d’investissement

Classification selon la destination

- Les investissements en non-valeur (frais préliminaire, charges à repartir sur plusieurs exercices…)

- Les investissements corporels (Biens physiques)

- Les investissements incorporels (Recherche, publicité, brevets…)

- Les investissements financiers (Actions, droits de propriété)

- L’investissement humain (recrutement, formation, mise à jour des compétences…)

Classification selon l’objet

- L’investissement de remplacement

- L’investissement de modernisation
- L’investissement d’expansion
- L’investissement stratégique
- L’investissement de restructuration
Classification selon la finalité

- L’investissement productif

- L’investissement non directement productif


2/ Le montant d’investissement

Représente l’ensemble des dépenses directes ou indirectes nécessaires à la réalisation du projet (Prix d’acquisition des biens incorporels et financiers, frais
accessoires d’achat, d’installation, de transport, de douane, de manutention, d’installation...).

Un projet d’investissement conduit à une augmentation de l’activité et donc des besoins de financement d’exploitation (BFE). La prévision de cette augmentation est nécessaire et se comptabilise
avec le montant d’investissement.

Le montant total de l’investissement se comptabilise hors taxes.

Le montant global de l’investissement comprend :


Coût des études préalables (généralement exclus)
+ Coût d’acquisition et d’installation
+ Coût de démontage
+ Frais accessoires d’achat
+ Formation du personnel
+ Coût de mise en route
+ Coût des investissements liés
+ Variation du BFR

( - ) Revente de l’ancien matériel (net d’impôt)

3/ Caractéristiques d’investissement

▪ a/ La durée de vie d’investissement

La durée de vie utile d’un projet est différente de la durée de vie comptable. La durée de vie utile correspond à la plus courte de la durée de vie technologique, de la durée de vie physique et de la durée
de vie du produit. En principe on retient la durée de vie économique, si non la durée d’amortissement

La durée de vie d’un investissement est la période durant laquelle il génère des flux de trésorerie. Elle peut être :
▪ Technique, varie en fonction des conditions d’utilisation des immobilisations. Valable pour évaluer la qualité technique des Immobilisations.

▪ Economique, varie en fonction du contexte économique de l’entreprise. Valable pour Évaluer la rentabilité économique du projet.

▪ Fiscale, correspond à la durée d’amortissement de l’immobilisation effectivement utilisée par l’entreprise pour calculer le flux des cash-flows créés.

b/ La valeur résiduelle de l’investissement

Elle représente le prix de revente du bien objet d’investissement, à la fin du projet. Elle correspond à une plus-value, car les immobilisations vendues sont généralement amorties. Elle doit être
intégrée au dernier Cash-Flow de la durée de vie du projet.

Elle est considérée comme une recette additionnelle à ajouter à la dernière année du projet. Si on a l’intention de vendre la machine à la fin de la période nous devons retrancher l’impôt
de la plus- value de cession. Dans le cas où la valeur de cession est inférieure à la VR on aoute le gain d’impôt.

Il s’agit donc de la valeur de revente probable de l’investissement, à la fin de la période d’utilisation, après déduction de l’impôt éventuel sur la plus value de cession. La valeur résiduelle
correspond le plus souvent à la Valeur Comptable Nette. Elle constitue une recette pour la dernière année.
c/ Cash-flow (ou Flux de trésorerie) de l’investissement

Le profit des flux de trésorerie induits par le projet est le solde monétaire crée par l’investissement. Il est calculé sur une période d’un an pour toute la durée de vie
l’investissement. Il égal à la différence entre les recettes et les dépenses induites par le projet.
Cash-flow = Chiffre d’affaires – Charges décaissables = Résultat net + Dotations – Reprises

Cash-flow = Résultat net engendré par l’investissement + Dotations aux amortissements

Les cash-flows de la dernière année de l’investissement sont composés par le résultat net de cette année, les amortissements, la valeur résiduelle de l’investissement et la récupération
de la valeur besoin de fonds de roulement (BFR) de départ.
d / Le risque lié à l’investissement

L’investisseur estime le degré de risque auquel les ressources investies seront soumises et réalise un arbitrage rentabilité/risque avant de prendre la décision
d’investir. Le risque peut se mesurer en comparant les coûts des ressources propres et le taux d’intérêt des dettes financières. Pratiquement on ajoute deux à trois points,

spécifique au risque, au taux d’actualisation utilisé pour augmenter la pertinence de l’investissement .

Tableau type pour l’analyse des flux nets de trésorerie liés à l’exploitation d’un investissement

0 1 2 3
Dates
Début 1 Fin 1 Fin 2 Fin 3

Encaissements (+) X X X
• CAF X
• Valeur résiduelle des immobilisations
• Récupération du BFRE X

Décaissements (-) X X X
• Immobilisations X
• Augmentation du BFRE

FNT0 FNT1 FNT2 FNT3


Flux nets de trésorerie
(Encaissements – Décaissements)

Flux nets de trésorerie cumulés X X X X

Exemple
Soit un projet d’investissement comportant du matériel pour 200 000 DT amortissable linéairement sur 5 ans. L’augmentation du besoin de fonds de roulement (BFR)
est estimée à 12 000 DT. Les charges fixes, hors amortissement, supposées constantes durant toute la période sont estimées à 24 000 DT. A la fin du projet, le matériel a été vendu au
prix de 17 000 DT. Les prévisions d’exploitation relatives à ce projet sont les suivants (en milliers de DT) :

Années 1 2 3 4 5

Chiffre d’affaires 110 150 190 220 240

Charges variables 70 83 95 104 118

▪ Taux IS = 15 %,

▪ Déterminez les caractéristiques de cet investissement.

1 - Le montant de l’investissement

Le montant de l’investissement est égal :

Le prix d’achat du matériel 200 000,00

Augmentation BFRE 12 000,00

Le montant total de l’investissement est égal à : 212 000,00

2 - La durée de vie d’investissement est égale à 5 ans.

3 - La valeur résiduelle de l’investissement est égale à : 17 000 DT.


4- Les cash-flows générés par l’investissement

Tableau des cash-flows générés par l’investissement (en milliers de DT) :


Années 1 2 3 4 5

Chiffre d’affaires 110 150 190 220 240

- Charges variables 70 83 95 104 118

- Charges Fixes hors amortissement 24 24 24 24 24

- Amortissement 40 40 40 40 40

= Résultat avant impôt -24 3 31 52 58

- Impôt IS 15 % 0 0,45 4,65 7,8 8,7

= Résultat net -24 2,55 26,35 44,2 49,3

+ Amortissement 40 40 40 40 40

+ Récupération du BFR 12

+ Valeur résiduelle 17

= Cash-flows 16 42,55 66,35 84,2 118,3


Les critères d’évaluation des projets d’investissement
1/ La valeur actuelle nette (V A N) (I. Fisher 1930): Net Present Value ‘NPV’.

La VAN est égale à la différence entre les flux nets de trésorerie actualisés, prévisibles par
un projet durant sa vie, et le montant des capitaux investis pour réaliser ce projet.

VAN= Cash-flows actualisés – Investissement initial


Remarques :

▪ Les cash-flows de la dernière année de l’investissement sont composés par le résultat net de cette année, les amortissements, la valeur résiduelle de l’investissement et la
récupération de valeur besoin de fonds de roulement (BFR) de départ.

▪ La VAN est une fonction décroissante du taux d’actualisation : chaque fois que le taux d’actualisation croit, la valeur de la VAN diminue.

On accepte les investissements, dont la VAN ≥ 0

▪ Si la VAN = 0 alors la somme actualisée des CF à un taux t d’actualisation donnée a permis la récupération du montant initial de l’investissement.

▪ Si la VAN > 0 alors la rentabilité de l’investissement est supérieure aux taux d’actualisation retenu.

▪ Si la VAN<0 alors le projet n’est pas rentable aux taux d’actualisation retenu.

La VAN est un critère de sélection entre deux projets, sera retenu celui dont la VAN est la plus élevée.
Exemple

Reprenons l’exemple traité dans le cadre Caractéristiques d’investissement

Soit un projet d’investissement comportant du matériel pour 200 000 DT amortissable linéairement sur 5 ans. L’augmentation du besoin de fonds de roulement (BFR) est estimée à
12 000 DT. Les charges fixes, hors amortissement, supposées constantes durant toute la période sont estimées à 24 000 DT. A la fin du projet, le matériel a été vendu au prix de 17 000 DT. Les
prévisions d’exploitation relatives à ce projet sont les suivants (en milliers de DT) :

▪ Taux IS = 15 %, taux d’actualisation est égal à : 18 %.

▪ Déterminez la VAN de cet investissement.

Années 1 2 3 4 5

Chiffre d’affaires 110 150 190 220 240

Charges variables 70 83 95 104 118


Les cash-flows générés par l’investissement (en milliers de DT) :

Années 1 2 3 4 5

Chiffre d’affaires 110 150 190 220 240

- Charges variables 70 83 95 104 118

- Charges Fixes hors amortissement 24 24 24 24 24

- Amortissement 40 40 40 40 40

= Résultat avant impôt -24 3 31 52 58

- Impôt IS 15% 0 0,45 4,65 7,8 8,7

= Résultat net -24 2,55 26,35 44,2 49,3

+ Amortissement 40 40 40 40 40

+ Récupération du BFR 12

+ Valeur résiduelle 17

= Cash-flows 16 42,55 66,35 84,2 118,3


Les cash-flows actualisés générés par l’investissement (en milliers de DT) :

= Cash-flow 16 000 42 555 66 350 84 200 118 300

x (1,18)-t 0,8475 0,7182 0,6086 0,5158 0,4371

Cash-flows actualisés 13 560 ,000 30 563 ,001 40 380,610 43 430,360 51 708,930

Cash-flows cumulés 13 560 ,000 44 123,001 84 503 ,611 127 933,971 179 647,901

Montant de l’investissement en DT :

Le montant de l’investissement est égal :

Le prix d’achat du matériel 200 000,00

Augmentation BFRE 12 000,00

Le montant total de l’investissement est égal à : 212 000,00

La VAN de ce projet est égale à : 179 647,901 – 212 000,00 = - 32 352 ,099

La VAN est négative, ce projet est non rentable au taux d’actualisation de 18 %. Il faut revoir les conditions de lacement de l’investissement.
▪ Avantages de la VAN

Le critère de la VAN présente une rigueur conceptuelle faisant de lui le critère de décision préféré des experts financiers parce qu’elle :

▪ Indique directement la valeur créée par un investissement ;

▪ Tient compte de la valeur temps ;

▪ Tient compte du risque à travers le taux d’actualisation

▪ Inconvénients de la VAN

- La VAN ne peut pas être utilisé dans la comparaison des projets de durée de vie et/ou de montant d’investissement sont différents.

- La méthode suppose que les cash-flows dégagés seront réinvestis au cours des périodes suivantes au taux d’actualisation, or le taux de placement peut varier d’une année à une
autre.

- 2/ Le taux interne de rentabilité (TIR)

Le taux interne de rentabilité est le taux qui égalise entre le montant de l’investissement et les cash-flows induits par ce même investissement.

Le TIR est le taux d’actualisation qui annule la VAN. Il est calculé à partir de la formule suivante :

Le TRI est égal au taux d’actualisation qui annule la VAN.


Pour chercher le TRI on procède par étape jusqu’à se rapprocher du taux qui annule la VAN. Le TRI est déterminé le plus souvent en utilisant les interpolations linéaires.
Le TRI est un rendement du projet qui devra être comparé au coût du projet (coût du capital) . Tout projet dont le TIR est inférieur au taux d’actualisation utilisé par l’investisseur sera rejeté, car la réalisation du
projet entraînera la chute de la rentabilité globale de l’entreprise.

▪ Le TIR permet de sélectionner entre deux ou plusieurs projets, le projet dont le TIR est le plus élevé sera retenu.

▪ Le TIR correspond au coût maximum que l’entreprise pourrait supporter sur son financement pour que l’investissement demeure avantageux.

▪ Exemple

▪ Calculer le TIR de l’exemple précédant traité dans la VAN.

▪ Solution

Pour la détermination du TIR, on procède par approximations successives du taux d’actualisation de façon à cadrer la VAN entre deux valeurs l’une positive et l’autre négative
les plus proches possible de la valeur zéro.

Dans notre exemple, nous avons :

▪ VAN (10 %) = 3 930,17

▪ VAN (11 %) = -2 932,46

Les résultats des calculs confirment bien que la VAN est une fonction décroissante du taux d’actualisation et permettent de situer le taux qui l’annule, c’est-à-dire le TIR, entre 10
% et 11 %.
Le TIR peut être déterminé par interpolation linéaire nous avons :

▪ Première méthode :

▪ VAN (10 %) = 3 930,17

▪ VAN (11 %) = -2 932,46

Donc :

▪ 11 % – 10 % = 1 % et (-2 932,46 - 3 930,17) = -6862,63

10 3 930,17
▪ 𝑇𝐼𝑅 = % + % = 10 % + 0,57 % = 10,57 %
1 6 862,63
▪ Donc le TIR est égal à 10,57 %.

Deuxième méthode :

▪ Cash-flows cumulés (11 %) = 209 067,54

▪ Cash-flows cumulés (TIR %) = 212 000,00

▪ Cash-flows cumulés (10 %) = 215 930,17

10 , 11 = 10−11
𝑇𝐼𝑅 209 067,54 10−𝑇𝐼𝑅 215 930,17−209 067,54
215 930,17 , 212 000,00 → 215 930,17−212 000,00

▪ 10−𝑇𝐼𝑅 3930,17
−1 = 10 + 0,57 = 10,57
→ 𝑇𝐼𝑅 = 10 +
3930,17 = 6862,63
6862,63
Donc le TIR est égal à 10,57 %.

▪ Avantages du TIR

Le TIR étroitement lié à la VAN et mène généralement aux mêmes décisions, il se comprend et s’exprime facilement.

▪ Inconvénients du TIR

La principale limite du critère provient du taux d’actualisation utilisé. En effet, la méthode suppose que les cashflows dégagés seront réinvestis au cours des
périodes suivantes au taux d’actualisation, or le taux de placement peut varier d’une année à une autre.

▪ Dans certains cas le TRI est inexistant, ou le résultat obtenu est en contradiction avec les autres indicateurs.

3/ L’indice de profitabilité (IP)

L’indice de profitabilité mesure le profit induit par une unité du capital investi. Il mesure l’avantage relatif susceptible d’être retiré d’un projet d’investissement.

Il est calculé par la formule suivante :

IP = ∑ CFi actualisés / Montant Investi

IP = VAN /I0 +1

Pour qu’un investissement considéré soit acceptable, il faut que son indice de profitabilité soit supérieur à 1.
L’IP est un critère de rejet pour tout projet dont l’indice est inférieur à 1. Pour deux ou plusieurs projets, sera retenu celui dont l’indice de profitabilité est le plus élevé.

▪ Exemple

Calculer l’IP de l’exemple précédant traité dans la VAN.

▪ Solution

Pour un taux d’actualisation égal à 18 %, l’IP de ce projet est égal à :

𝐈𝐏 = 𝒏 179 648
∑ 𝑪𝑭𝒊 𝟏+𝒕 −𝒊
𝒊=𝟏 = = 𝟎, 𝟖
𝑰 𝟐𝟏𝟐 𝟎𝟎𝟎
On constate que, l’IP de ce projet est inférieur à 1, on peut confirmer que ce projet est non rentable au taux d’actualisation de 18 %.

Pour un taux d’actualisation égal au TIR, soit 10,57 %, l’IP de

ce projet est égal à : n


𝒏 ∑𝒊
𝑪𝑭𝒊 𝟏+𝒕
–𝒊
𝐈𝐏 = =𝟏
=
𝟐𝟏𝟏 𝟗𝟔𝟔,𝟔𝟓
≈ 𝟏, 𝟎𝟎

𝑰 𝟐𝟏𝟐 𝟎𝟎𝟎
Le projet est à la limite de la rentabilité.
▪ Avantages de l’IP

L’IP est étroitement lié à la VAN et mène généralement aux mêmes décisions ;

Se comprend et s’exprime facilement ; Permet de comparer des projets qui ont des montants d’investissements différents.

▪ Inconvénients de l’IP

Mêmes inconvénients que la VAN.

4/ Le délai de récupération du capital investi (DRC)

Le délai de récupération du capital investi correspond au délai au bout duquel le montant cumulé des cash-flows actualisés est égal au montant du capital investi, c’est
le délai le plus court possible. Le DRC est tel que :
𝒏

𝐈 = ∑ 𝑪𝑭𝒊 (𝟏 + 𝒕)
−𝒊

𝒊=𝟏
Le DRC doit être inférieur à la durée prévue de l’investissement, sinon le projet est non valable.

Plus le DRC est court plus l’investissement est intéressant, car il permet de récupérer le capital le plus vite possible et minimise les risques que le projet peut courir dans le temps.
C’est le temps nécessaire pour récupérer le capital investi. Les Cash-Flow Nettes sont additionnés année après année jusqu’à représenter l’investissement initial. Le délai donne le temps
nécessaire pour que l’investissement soit rentable.
Exemple

Calculer le DRC de l’exemple précédant traité dans la VAN.

▪ Solution : Pour un taux d’actualisation de 18 %, les cash-flows générés par ce projet sont comme suit :

1 2 3 4 5

= Cash-flow 16 000 42 555 66 350 84 200 118 300

-t 0,8475 0,7182 0,6086 0,5158 0,4371


x (1,18)

Cash-flows 13 560 ,000 30 563 ,001 40 380,610 43 430,360 51 708,930

actualisés

Cash-flows cumulés 13 560 ,000 44 123,001 84 503 ,611 127 933,971 179 647,901


On constate que, le montant des Cash-flows cumulés lors de la dernière année du projet est égal à 179 647,901 inférieur à 212 000, montant de l’investissement. Donc
le projet est non rentable sur la période de 5 ans.

1 2 3 4 5

= Cash-flow 16 000 42 555 66 350 84 200 118 300

-t 0,8475 0,7182 0,6086 0,5158 0,4371


x (1,18)

Cash-flows 13 560 ,000 30 563 ,001 40 380,610 43 430,360 51 708,930

actualisés

Cash-flows cumulés 13 560 ,000 44 123,001 84 503 ,611 127 933,971 179 647,901


─Pour un taux d’actualisation de 10 %, les cash-flows générés par le projet sont comme suit :

1 2 3 4 5

= Cash-flow 16 000 42 555 66 350 84 200 118 300


-t
x (1,10) 0,9091 0,8264 0,7513 0,6830 0,6209

Cash-flows 14 545,600 35 167,452 49 848,755 57 508,600 73 452,470


actualisés

Cash-flows 14 545,600 49 713,052 99 561,807 157 070,407 230 522 ,877


cumulés

▪ Le DRC est situé entre la quatrième et la cinquième année, donc le DRC est égal à :
( 𝟐𝟏𝟐 𝟎𝟎𝟎 – 𝟏57 070,407) 54 929,593 / 73 452,470 = 4,747

𝟒+ (230 522,877 – 157 070,407) =
Soit, 4 ans et (0,747 x 12 = 8,964) mois.

▪ Le projet ne va être rentable qu’après environ 4 ans et 9 mois.


Avantages

▪ Le DRC permet de tenir compte de la valeur temporelle de l’argent ;

▪ il est facile à comprendre ;

▪ Exclut les investissements dont la VAN a une estimation négative ;

▪ Favorise la liquidité.

▪ Inconvénients

▪ Parmi les inconvénients du DRC ce qu’il :

▪ Peut exclure des investissements dont la VAN est positive ;

▪ Ne tient pas compte des flux monétaires au-delà de la date limite ;

▪ Défavorise les projets à long terme tels que la recherche et le développement ainsi que les nouveaux projets.

Pratiquement, pour prendre une décision d’investissement :

- On devrait considérer plus d’un critère de décision ;

- La VAN et le TIR sont les critères les plus souvent utilisés ;

- Le délai de récupération est le critère secondaire le plus utilisé, c’est-à-dire qu’il vient appuyer la décision prise basée sur la VAN ou le TIR ;

- La VAN mesure directement la valeur ajoutée du projet pour la firme ; Lorsqu’il y a contradiction entre la VAN et une autre règle de décision, on doit toujours utiliser la VAN pour prendre une

décision.

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