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GESTION DE LA PRODUCTION

INDUSTRIELLE
I. EL ABOUDI
i.elaboudi@fstg-marrakech.ac.ma

2009-2010 ISA2 & LST:PCM S6


PLAN
• Introduction
• Gestion des stocks
• Planification de la production
• Programmation linéaire de la production
• Méthodes de prévision
• Méthodes d’ordonnancement de la production
• Le lancement et le suivi directs
• La gestion globale MRP(manufacturing ressources planning)

2
INTRODUCTION A LA GESTION DE LA PRODUCTION
Objectif de l’entreprise Durer longtemps (éternellement)

Satisfaire ses clients


Proposer des produits innovants
répondants aux exigences des clients
dans les meilleurs délais et avec un
Conserver ou même
meilleur rapport qualité/prix
augmenter sa part
de marché

Vente des produits: maintenir l’équilibre budgétaire (achat matières premières,


payement de la main d’œuvre, machines,…

But de la gestion de la production: fluidifier et flexibiliser la production de façon à


optimiser le flux de trésorerie de l’entreprise
3
INTRODUCTION A LA GESTION DE LA PRODUCTION
- Réduire les délais
Sur quoi on peut agir pour atteindre ce but ?
- Réduire les prix
- Améliorer la qualité

Quels sont les moyens dont on dispose pour atteindre ce but?


- Moyens: toutes les actions que l’ensemble du personnel va mettre en point dans
son plan d’entreprise (mise en place de la qualité totale)

1- Prévoir à long terme (mois, années) pour assurer l’avenir de l’entreprise: planification, c’est
la conversion du plan d’entreprise en décision d’investissement humain et matériel (plan de
production industriel)

2- Engager (moyen terme: semaines, mois) les commandes le plus rapidement possible:
programmation, on définit aussi le programme directeur de production (P.D.P), celui-ci donne
une image précise des fabrications à engager en fonction des données fournies par le service
commercial.

3- Suivre (court terme): il s’agit de l’exécution contrôlée du P.D.P, c.à.d. respecter les directives
du P.D.P et contrôler leur réalisation. Cette phase englobe principalement les fonctions
d’ordonnancement, lancement, gestion des stocks et expédition (programme d’assemblage).

4
INTRODUCTION A LA GESTION DE LA PRODUCTION

Actions

Planification Actions qui dépendent du type


Programmation (P.D.P) des produits et du type de la
Ordonnancement production: classification des
Lancement entreprises
Gestion des stocks

Critères de classification des entreprises ?

5
TYPOLOGIE DES ENTREPRISES
1- Mode de réponse au marché

B- Produit terminé au moment de


la commande: sous ensembles ou C- a partir des stocks de
A- Mettre à disposition des produits finis. La seule activité
clients, des produits conçus modules standards. Finition qui
nécessite des phases de directe vis-à-vis du client est la
et réalisés à la commande mise à disposition (transport,
conception, approvisionnement et
fabrication complémentaires installation, assistance)

2- La structure des produits

B- Transformation convergente:
obtenir à partir de plusieurs C-Transformation linéaire:
A-Transformation divergente: fabriquer à partir d’une seule
obtenir à partir d’une seule composantes ou matières
premières un seul produit fini. matière de base, un seul
matière première, plusieurs produit fini.
produits finis
plastiques Chocolat Aciérie

Divergence de type ET: un Divergence de type OU: Un


processus avec lequel un seul processus qui permet d’aiguiller
produit de base aboutit à la fabrication vers tel ou tel
plusieurs produits semi-finis produit fini 6
TYPOLOGIE DES ENTREPRISES
3- Répétitivité de la production: quantité produite et fréquence

Non répétitive (unitaires ou en Unité fabrication 1


série): chaque centre de
production agit sur une partie du Unité fabrication 2 Produit
produit en vue d’un processus final
Unité fabrication 3

Unité fabrication 1 Unité fabrication 2


Répétitive (en série ou en lots). Des
processus adaptés à chaque produit
suivent un chemin complexe parmi les Unité fabrication 3 Unité fabrication 4
ressources de production qui sont
polyvalents Unité fabrication 5

Matière première
De masse répétitive en processus
direct: les produits suivent une chaîne Unité fabrication Unité fabrication
de façon presque permanente et
continue. Matière première

La production de masse répétitive en


continu: le mode de fabrication est
identique au précédent et se déroule en
permanence (absence totale d’arrêt).
7
TYPOLOGIE DES ENTREPRISES
4- La nature de la valeur ajoutée au produit
Main d’œuvre direct
Main d’œuvre indirecte:
 Savoir faire études (capacité d’innovation, créativité…)
 Savoir faire fabrication (maitrise du métier)
Service qui traduit la volonté de fournir une solution au problème du client plutôt qu’un
simple produit

Méthodes correspondantes: A chaque cas évoqué, correspond une technique de


gestion de production optimale

Horizon Long terme Moyen terme Court terme


Principe à appliquer Prévoir Engager Suivre
Application planification programmation Exécution
Gestion de Programme
Plan industriel P.D.P
production d’assemblage final
Niveau de détail grossier moyen Fin
Unités élémentaires
Actions sur Grandes masses (usine) Grandes unités (ateliers)
(postes de travail)8
PLAN
• Introduction
• Gestion des stocks
• Planification de la production
• Programmation linéaire de la production
• Méthodes de prévision
• Méthodes d’ordonnancement de la production
• Le lancement et le suivi directs
• La gestion globale MRP

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GESTION DES STOCKS
Le succès d'une organisation est déterminé, entre autres, par sa capacité de proposer le
bon produit (ou service) au bon moment et au bon endroit. Un stockage intelligent
contribue de manière décisive à cet objectif stratégique .

Quels sont les différents types de stockage ?

 Stocks de produits finis


 Stocks d'entrants de fabrication (matières premières, pièces sous-traitées)
 Stocks de pièces de rechange et de produits pour la maintenance des équipements de
production
 Stocks d'outillages et d'accessoires
 En-cours: articles qui ne sont plus des matières premières mais pas encore des
produits finis

10
GESTION DES STOCKS
Quels sont les rôles positifs du stockage ?

 Lissage de la production dans les cas nombreux où la demande subit des variations
saisonnières
 Réduction des délais de mise à disposition (dans le cas des stocks de produits finis)
 Robustesse par rapport à des indisponibilités de ressources de production
☺Assurer la production et éviter le risque de rupture

Quels sont les inconvénients du stockage ?

 Immobilisation de moyens financiers importants (ils peuvent représenter 25 à 30 % du


capital immobilisé)

 Utilisation d'espace

 Occultation d'insuffisances graves en matière de prévision et de gestion.

☻Investissement considérable et improductif


11
GESTION DES STOCKS
Le but d’entreprise est de vendre ses produits
aux clients avec un taux de service aussi élevé

Coût du stock
que possible.

Le taux de service est le rapport entre le


nombre de clients servis dans les conditions
normales (quantité, délai,…)sur le nombre total
des clients. Il a un impact direct sur la masse Taux de
60 70 80 90 100 service %
d’argent investie dans les stocks.

Combien de produits finis doit-on maintenir en stock pour assurer un taux de service
correct ?

Tous les produits n’ayant pas la même valeur, ne seront pas gérés de la même façon !

CLASSIFICATION DES PRODUITS EN STOCK: METHODE PARETO ou ABC

12
GESTION DES STOCKS: Classification des produits (ABC)
Cette analyse très classique permet de focaliser l’attention des gestionnaires sur les articles vitaux:
 Sont classés A, les 20% d’articles du stock qui correspondent aux valeurs annuelles les plus grandes.
 Sont classés B , les 45% d’articles qui suivent (représente 15% de la valeur annuelle).
 Les 35% subsistants sont classés C (représente moins de 5% de la valeur annuelle)..
Il arrive fréquemment que les articles A correspondent à 80% de la valeur annuelle totale. Il va de soi que la plus
grande attention doit être dévolue à cette catégorie d’articles.
Principe: Tracer le diagramme de PARETO en suivant les étapes suivantes:

1. Définir les éléments à analyser ou rechercher les critères d’analyse correspondants à la


classification désirée, exemple: Valeur=f(quantité), bénéfices=f(produits), heures de
fabrications=f(produits), nombre de travaux=f(postes), heures d’’arrêts=f(postes)

2. Établir le classement de ces éléments selon leurs valeurs du critère sur la période concernée
3. Ordonner ces éléments (ordre décroissant des pourcentages en valeur du critère)
4. Réaliser leur cumul des pourcentages en valeur du critère
5. Tracer le diagramme de PARETO (pourcentage en valeur du critère cumulé en fonction des
produits à classifier) (choisir des échelles qui représente la courbe dans un carré)
6. Pour interpréter la courbe: déterminer les classes de répartition des produits en calculant le ratio
de discrimination: B
LongueurAC C
RD =
LongueurAB
7. Selon la valeur de RD, on détermine les valeurs des classes A, B et C
selon le tableau suivant (page suivante) A
8. L’exploitation des résultats consistera à savoir quelle technique de gestion des stocks il faudra
13
appliquer aux différents produits selon la classe à laquelle ils appartiennent (chapitre suivant)
GESTION DES STOCKS: Classification des produits (ABC)
RD Zone A B C
0.9<RD<1 1 10 10 80
0.85<RD<0.9 2 10 20 70
0.75<RD<0.85 3 20 20 60
0.65<RD<0.75 4 20 30 50
RD<0.65 5 Non interprétable

Choix du critère de classification ABC: (affaire de bon sens) connaissance


des problèmes du terrain !
Exemple Les informations concernant le stock d’une entreprise sont:
Produit consommation Prix unitaire Produit Consommation Prix unitaire
1 3000 20 6 15000 73
2 20000 150 7 10000 37
3 5000 70 8 1500 33
4 4000 199 9 8000 2
5 500 178 10 1000 198

Analyser le critère consommation avec la méthode ABC 14


MESURE DE L’ETAT DES STOCKS
Exemples des méthodes d’inventaire

Inventaire permanent: le stock est comptabilisé et enregistré et valorisé à chaque


mouvement. Cette technique n’est applicable qu’à des faibles volumes ou à l’aide de l’outil
informatique avec un enregistrement automatique des entrées/sorties (système à code
barre).

Inventaire périodique: le stock est contrôlé par comptage manuel, comparé à


l’enregistrement fait en cours de période (manuel ou informatique), enregistré, remis à
jour si nécessaire et valorisé. Cette technique est la plus utilisée en entreprise.

A retenir:
- Les articles pourront se répartir en classes d’après la méthode de PARETO (ABC),
et suivant la classe à laquelle ils appartiennent on appliquera une des méthodes de
réapprovisionnement,

- Pour chaque article il sera nécessaire de calculer statistiquement un seuil de


sécurité en fonction du risque de rupture qu’on accepte de prendre.

15
Coûts des Stocks
1. Définition: Coût des stock
On distingue entre le coût de possession, le coût de passation et le coût de rupture.
Le coût de possession ou de maintien en stock comprend:
 Coût d’opportunité (ce qu’on aurait pu faire avec l’argent si on l’avait pas investi dans le stock
 Les salaires et charges des sections: gestion de stock, magasinage
 Loyer et amortissement des locaux utilisés
 Frais d’éclairage, chauffage,… de ces locaux,
 Prix de l’énergie dépensée pour conserver la qualité des produits en stock
 Entretien du stock et du matériel nécessaire à cet entretien
 Loyer et amortissement des moyens de manutention
 Frais administratifs (assurances…)
 Perte par obsolescence, vol, détérioration,…
Soit Cp le coût de possession d’un article pendent une période

Le coût de passation (d’acquisition) d’une commande comprend:


 Salaires et charges des sections d’achat, de réception, et de comptabilité
 Frais de déplacement des commerciaux,
 Fournitures et imprimés nécessaires, timbres, téléphone, fax,…
 Amortissement des matériels et mobiliers utilisés
 Loyer et amortissement des locaux occupés
 Energie nécessaire pour éclairer, chauffer ces locaux,
 Utilisation du service informatique
Ce coût est toujours estimé proportionnel au nombre de commandes passées
 Soit CC le coût d’une commande (!! ne comprend pas le prix de la commande) 16
Coûts des Stocks
 pénurie)
Coût de rupture (
 La perte d’une vente ou d’une commande = perte d’un profit ponctuel
 Pénalités suite à un retard de livraison = détérioration de l’image de marque de l’entreprise
(plusieurs retards entraînera la perte d’un client)

☺ Comment limiter la pénurie et les retards ?

 Démontage des produits achevés pour récupérer des pièces manquantes (!! Cannibalisme)
 Mise en œuvre des procédures d’approvisionnement d’urgence
 Remplacement d’une pièce par une autre plus coûteuse sans augmentation du prix de
livraison (diminution des bénéfices)

Définition:

Soit Cr le coût de rupture, selon le cas, Cr sera estimé proportionnel à:

 nombre de pénuries constatées


 nombre de produits manquants multiplié par le temps
 nombre de jours d’arrêt

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Fonction économique
Définitions:
Fonction économique: Le but de la gestion de stocks est de les minimiser en respectant
le taux de service donné. Ce niveau de service est quantifié par la probabilité de rupture.
Si e (t) et s (t) représentent les débits d' entrée et de sortie d'un stock donné, le contenu
instantané dudit stock correspond à :
t
C (t ) =
∫ (e (t ) − s ( t ) )dt − C ( 0 )
0

Dans le cas un peu idéalisé d'une fonction s(t) constante et d’une réception
instantanée, on obtient l'évolution de la figure ci-dessous:

e (t) = Q pour t = nT
Il existe une quantité optimale moyenne qui permet
e (t) = 0 pour t ≠ nT
de minimiser le coût des stocks en évitant toute
pénurie, il s’agit de la quantité économique.

 Comment calculer cette quantité optimale (Q, T fixes) ?


(voir modèle de Wilson)

Niveau du stock en fonction du temps 18


METHODES DE REAPPROVISIONEMENT
Un stock est défini par son niveau et par les variations qu’il subit dans le temps, les questions
centrales dans la gestion des stocks se résument à:
Quant il faut approvisionner ?
Combien faut-il commander ?
Quant il faut approvisionner ?
 Faut-il s’approvisionner à un intervalle de temps T (gestion calendaire)
 Lorsque le niveau du stock devient inférieur à un niveau S déterminé (gestion à point de commande)
 On passe la commande si au bout d’un temps T le stock devient inférieur au niveau S (gestion
calendaire conditionnelle)
Réponses liées
Combien faut-il commander ?
 Une quantité q fixée par calcul ou règle empirique, cette valeur sera constante si la demande est
stationnaire, et variable si la demande est dynamique
 La quantité nécessaire pour recomplèter le stock au niveau S le jour de la livraison
La réponse à ces deux questions constitue en elle-même la décision dans le choix de la méthode de
réapprovisionnement. Celle-ci dépend de la connaissance que l’on a a sur la demande:
Demande constante: régulière (fluctuation autour d’une valeur moyenne avec un écart type faible) et stable
dans le temps
Demande statistique: la demande est fluctuante, mais statistiquement prévisible, à partir de l’étude des
demandes passées,
Demande anticipée: la demande est déterminée par la connaissance des ventes futures (fermes ou
prévisionnelles) et non par référence aux consommations passées. 19
Méthodes de réapprovisionnement selon la valeur des produits
Méthodes de gestion des stocks: classées par ordre de complexité

Période fixe Période variable

Méthode Modèle Méthode Modèle


M3: gestion à point de
M1: Quantité économique
Quantité Modèle de commande:
de commande: Modèle (q, s)
fixe Wilson Demande statistique
Demande constante

M2: Recomplètement M4:


Quantité Méthodes de
calendaire: Réapprovisionnement à la
variable Modèle (T, S) Prévision de
Demande statistique demande:
la demande
Demande anticipée

Valeur du produit et méthode de réapprovisionnement correspondante:

Pièces de faible valeur, utilisées en grand nombre: Quantité économique de commande

Produits de moyenne consommation (tel que les produits volumineux, responsables d’un fort
coût d’immobilisation): Méthode 2 et 3

Produits de valeur importante (Produits de Classe A-PARETO): Méthode 4 20


Méthode de réapprovisionnement 1: Modèle de Wilson
Modèle de Wilson (EOQ: Economic Order Quantity): Trouvé par Harris en 1915, appliqué par le conseiller d’entreprise
Wilson:
Hypothèses:
-La demande D est connue et constante sur la période d’étude
- La pénurie est interdite
- Le délai de livraison est nul: L = 0
- Le coût de passation est Cc par commande
- Le coût de possession d’un article pendent une période est Cp
 Coût d’une commande: Cc, soit des coûts moyens de commande par article: fc = Cc/Q
 Coût de possession égale à: CpQ²/2D(*), soit des coûts moyens de possession par article: fP = CPQ/2D

On cherche la valeur Q* qui minimise la fonction: C (Q ) = f c + f p = Cc / Q + C p Q / 2 D


C (Q ) min ⇔ f c = f p
Coût
2 DCc
Quantité économique de commande: Q* = fc = Cc/Q
Cp

2Cc C p fP = CPQ/2D
Coût de stockage minimum: C (Q*) =
D
2C
Intervalle entre deux commandes: T = DC
c Q
p Q*
21
*Q (en stock) = Demande x période T , la quantité en stock moyenne est Q/ 2, d’où l’expression du coût de possession
Méthodes de réapprovisionnement: Modèle de Wilson
Exemple
Dans une entreprise, la demande hebdomadaire d’une pièce est de 200, le coût de
possession d’un article est estimé à 0.5 € par semaine. Le coût administratif d’une
commande s’élève à 500 € auquel il faut ajouter 500 € de frais de livraison.

1- Calculer la quantité économique de commande

2- Calculer le délai entre deux livraisons

3- Calculer le coût moyen de stockage

Résultats:

Q* n’est pas un nombre entier, il faut choisir entre 894 et 895 pièces. Il se peut aussi que les pièces
soient livrées par palettes de 10, il faut donc choisir entre 890 et 1000 pièces.
 Il se peut qu’un délai de livraison de 4,47 soit peu commode à gérer et l’on se ramènera à une
livraison toute les quatre semaines (soit 800 pièces) ou cinq semaines (soit 1000 pièces).

Ces arrangement remettent-elles en question le calcul de Q*? Quel choix doit –en faire?

22
Modèle de Wilson: Analyse de sensibilité
S’il on commande Q au lieu de Q*, comment varie le coût C(Q) en fonction de C(Q*)?
C (Q ) 1  Q* Q 
=  + 
C (Q*) 2  Q Q * 

 Q −Q*  α2 
β =  
Une variation relative de: α =   induit une variation relative du coût de stockage:
  2 + 2α 
 Q*   

β en fonction de α, ou sensibilité - Le coût de stockage est peu sensible à


la variation de Q : 10% autour de Q*
entraîne une variation de β inférieure à
1%, et compte tenu des incertitudes sur
Cp et Cc, ce résultat est acceptable.

-Qu’elle quantité Q doit-on choisir pour


faciliter la gestion des tournées de
livraison ( 4 semaines, ou 5 semaines) ?

- A variation égale, on retient la valeur


de Q supérieure à Q*:
une quantité supérieure de 20% induit une
augmentation du coût de 1,67%, et inférieure à 20%
23
induit une augmentation de 2,5%.
Modèle de Wilson: Estimation du coût de possession Cp

Difficile d’estimer Cp! il existe une méthode simple qui consiste à déterminer le coût de
possession annuel, en prenant un pourcentage γ de la valeur moyenne V de l’article. Ce
pourcentage γ est de l’ordre de 20 à 30%.

Il faut considérer la demande annuelle Dan pour calculer Q*, C(Q*), et T*:
2 Dan Cc 2γVCc
Q* = C (Q*) =
γV Dan

2Cc
T* est exprimée en années T * =
γVDan
Exemple

La demande annuelle d’une pièce est de 10000. Le coût de la livraison est de 500 € , et la
valeur moyenne d’une pièce est de 100 €, L’entreprise utilise un taux de possession de
30%. Calculer Q*, C(Q*) et T*.
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Modèle avec coût variable: Prix de l’article fonction de la quantité commandée
Lorsque les quantités commandées passent certains seuils, le fournisseur peut réduire le prix
unitaire.
Exemple:
 10 € par article si la commande est inférieure à 400
 9,5 € par article si la commande est supérieure à 400 mais inférieure à 600
 9 € par article au-delà de 600 articles

La demande D est de 100 articles par jour, le coût d’acquisition Cc= 1000 euros et le coût de
possession Cp = 1 euro par article.
Détermination de l’optimum
On partitionne les commandes en intervalles [ai, bi]
de prix d’achat pai. On doit minimiser le coût de
revient global d’un article, c’est-à-dire la somme du
coût d’achat, du coût de possession et du coût
d’acquisition(ces deux derniers coûts ne sont pas
modifiés). La fonction à optimiser sur [ai, bi] est:

Ri (Q ) = pai + Cc / Q + C p Q / 2 D
Algorithme de résolution
Compte tenu de l’intervalle [ai, bi], trois cas se
2 DCc
présentent: 1- Calculer Q* =
Si bi < Q*, alors Qopti=bi Cp
Si ai ≤ Q*≤ bi alors Qopti=Q* 2- Sur chaque intervalle i, déterminer Qopti
Si ai > Q*, alors Qopti=ai et R(Qopti)
Application: Reprendre l’exemple pour lequel Q*=447, et 3- Garder Qoptk donnant Min R(Qopti)
25
suivre l’algorithme de résolution.
Modèle avec coût variable: Coût de commande dépendant de la quantité

Le coût administratif d’une commande est indépendant des quantités, néanmoins, le coût de
livraison est fonction de la quantité livrée.

Exemple: on a le choix entre deux modes de transport en fonction de la quantité à livrer:


 Si la quantité est inférieure à 400 pièces: le plus compétitif est la livraison par route et Cc = 1000 euros
 Si la quantité est au dessus de 400 pièces, le rail l’emporte et Cc = 1500 euros.

On a un coût de commande Cci sur l’intervalle [ai, bi]. On, doit minimiser la somme des coûts de
possession et d’acquisition. La fonction à optimiser sur [ai, bi] est celle du modèle de base:

Ci (Q ) = Cci / Q + C p Q / 2 D

2 DCci
Sur l’intervalle [0,∞[. Le minimum est : Q* = . Compte tenu de l’intervalle existant [ai, bi],on a
Cp
trois cas:

Si bi < Qi*, alors Qopti=bi Algorithme de résolution


Si ai < Qi*< bi alors Qopti=Qi* 2 DCci
1- Calculer Qi* =
Si ai > Qi*, alors Qopti=ai Cp

2- Sur chaque intervalle i, déterminer Qopti


Application: Reprendre l’exemple pour et C(Qopti)
lequel Q*=447, et suivre l’algorithme de 3- Garder Qoptk donnant Min C(Qopti)
résolution.
26
Modèle de Wilson avec rupture de stock
On suppose que la pénurie est permise avec ventes différées. Le coût de pénurie Cr est proportionnel au
nombre d’articles manquants et à la durée de pénurie.
Soit P le nombre d’articles manquants. A la livraison, ces P articles seront livrés immédiatement (vente
différée) et le stock initial sera (Q – P).
Au bout d’un temps T1=(Q-P)/D, il y aura rupture de stock, pendent un temps T2 = P/D. Le coût moyen
par article est:
2
C c C p (Q − P ) Cr P 2
C (Q , P ) = + +
Q 2QD 2QD
La condition nécessaire pour minimiser le coût du stock en tenant compte de la pénurie est:
dC (Q, P ) dC (Q, P )
= =0
dP dQ
Modèle avec pénurie
Quantité économique de commande:

2 DCc Cr
Q* = avec ρ=
ρC p Cr + C p

27
Méthodes de réapprovisionnement: Recomplètement calendaire
Cette méthode est appliquée si le réapprovisionnement se fait à intervalle régulier de période T. La quantité
de commande Q est déterminée afin de recomplèter le stock de début de période à un niveau S
prédéterminé. Lorsqu’il y a une pénurie de p articles en fin de période précédente , Q sera égale à S si les
ventes sont perdues, Q sera égale à p+S si les ventes sont différés. En général si α % de ventes est différée,
le reste perdu, Q sera égale à αp+S .

Avantages:
 La gestion administrative de la commande est simplifiée
 Il permet la mise en place des tournées de livraison régulières
Le contrôle du stock se fait lui aussi de manière régulière au moment de la passation de la commande.

Paramètres: La politique calendaire dépend des deux paramètres T et S. La période T découle de


considérations extérieures telle que la mise en place de tournées régulières de livraison, du lissage de
la charge du service de réception, c’est pourquoi, la période T sera considérée comme une donnée, et
nous recherchons à trouver le niveau optimal de recomplètement S. L’optimisation a pour but
d’assurer un taux de service fixé par l’entreprise ou de minimiser le coût du stock.

Hypothèses: La demande pendent la période T est aléatoire, mais statistiquement prévisible. Pour
déterminer la loi de la demande, on relèvera les demandes faites sur n périodes consécutives.
Soit X=(x1, x2,…xn) la série ordonnée croissante des différents valeurs, ni le nombre d’observation de

xi, et N = ni , la probabilité d’observer une demande X de valeur xi est donnée par:
i
P ( X = xi ) = p xi = ni / N
28
Recomplètement calendaire: Modèle basé sur le taux de service
Définitions: i
 La loi de probabilité discrète (ou fonction de répartition): F ( xi ) = P ( X ≤ xi ) = ∑ P( X = x )
k =1
k

x
 La loi de probabilité continue (ou fonction de répartition): F ( x ) = P ( X ≤ x ) =
∫ f ( z)dz
z =0

La quantité de commande est déterminée à l’aide du modèle basé sur le taux de service

Le rôle du stock est de fournir les matières et composants nécessaires à la production. Le


critère retenu sera la probabilité de fournir (ou de servir) la demande. Il existe deux
indicateurs de service notés α et β:

 Si le problème réside dans l’existence d’une rupture, l’indicateur retenu sera la


probabilité de satisfaire la demande sans interruption, il est noté α .

 Si l’on considère que l’important est le nombre d’articles manquants, l’indicateur sera
le rapport entre le nombre d’articles fournis et la demande, il est noté β.
29
Recomplètement calendaire: Modèle basé sur le taux de service
Exemple
 Un pharmacien vend chaque jour 6 à 9 boites d’un certain vaccin infantile obligatoire. Sur le mois
précédent, la loi de demande journalière a été:

X px F(x) Ce vaccin doit être conservé au réfrigérateur. La place étant


6 35% 35% comptée .
La demande moyenne est de: E ( X ) = 6 * 35% + 7 * 50% + 8 *10% + 9 * 5% = 6.85
7 50% 85%
8 10% 95% Le pharmacien décide de fixer le seuil de réapprovisionnement
à 7 boites.
9 5% 100%

Considérant une période de fonctionnement de 100 jours:

Sur 100 jours, il y a 15 jours pour lesquels la demande est supérieure strictement à 7. Certains
clients repartiront sans vaccin, le stock étant épuisé. Le service est donc pleinement assuré 85% du
temps, donc α = 85%.

 La demande moyenne étant de 685, en 100 jours, 685 vaccin ont été demandés (en moyenne),
Les 10 jours où la demande était de 8, un seul vaccin n’a pu être fourni (soit 10 vaccins sur 10
jours). Les 5 jours où la demande était de 9, deux vaccins n’ont pu être livrés sur le champs (soit 10
vaccins sur 5 jours). Soit une pénurie de 20 vaccins. On a pu fournir sans retard 665 vaccins sur
685, ce qui donne une valeur de: β = 97%
30
Calcul du taux de service en temps α
 Pour être en rupture, il suffit que la demande X sur la période T excède le stock S en début de
période.
 La probabilité de rupture est donnée par: P ( X > S ) = 1 − P( X ≤ S ) = 1 − F ( S )
 La probabilité de service sans rupture est: α = F(S)

Exemple discret(1):
 Dans un magasin de pièces détachées, la référence RT35 fait l’objet d’un réapprovisionnement
mensuel. Sa demande mensuelle suit la loi de probabilité discrète ci-dessous:

X px F(x)
4 5% 5% L’objectif fixé par le directeur du magasin est de
5 10% 15% pouvoir satisfaire tous les clients 90% du temps. Pour
6 25% 40% cela, nous devons prendre S = 9. Le taux effectif de
satisfaction est de 95%.
7 30% 70%
8 15% 85%
9 10% 95%
10 3% 98%
11 2% 100%
31
Calcul du taux de service en temps α
Exemple continu (2):
Une pièce est gérée selon la méthode de recomplètement calendaire. Sa demande
pendent l’intervalle T suit une loi normale de moyenne 1000 et d’écart type 100. On s’est fixé
une valeur de α=99%. Pour cette valeur, le tableau de la loi normale N(0,1) nous donne
 z = 2,33=[(S-1000)/100]
(voir valeurs de Fs utilisé pour calculer le stock de sécurité)

 Le stock S en début de période pour assurer la valeur voulue de α sera: S = 1000+2,33*100

S = 1233 pièces

32
Calcul du taux de service en pièces β
β est le rapport entre le nombre d’articles fournis sur la demande moyenne. Le nombre
d’articles fournis est égal au nombre d’articles demandés moyen E(X) moins le nombre
d’articles manquants P(S):
E ( X ) − Ρ(S ) P(S )
β= =1−
E( X ) E( X )

En pénurie, la demande x est supérieure à S et le nombre de manquants est (x-S). La


rupture moyenne est donnée par:

 Cas discret: P(S ) = ∑ (x − S ) p
x =S
x



 Cas continu: P ( S ) = ( x − S ) f ( x ) dx
x=S

La demande moyenne E(X) est calculée à partir de:



 Cas discontinu: E( X ) = ∑ x. p
x =0
x


 Cas continu: E( X ) =
∫ x. f ( x)dx
0 33
Calcul du taux de service en pièces β
Exemple discret:
On reprend l’exemple précédent (1), mais l’objectif est que dans 90% des cas, le client repart avec les
pièces qu’il était venu chercher.
 Calculer la demande moyenne: E(X)= 6.92
Nous voulons β ≥ 90%, calcul de P(S):
11 11 11
P(S ) = ∑ ( x − S ) p = ∑ xp
x = S +1
x
x = S +1
x −S ∑p
x = S +1
[
x = G(S ) − S 1 − F (S ) ]

x px F(x) x.px G P(S) β Le calcul de G s’obtient par


4 5% 5% 0.2 6.72 2.92 57.80% sommation des termes (x.px) et G
5 10% 15% 0.5 6.22 1.97 71.53% de la ligne d’en dessous et en
6 25% 40% 1.5 4.72 1.12 83.82% initialisant G(11) à zéro.
7 30% 70% 2.1 2.62 0.52 92.49%
8 15% 85% 1.2 1.42 0.22 96.82%
Pour avoir β ≥ 90%, nous
9 10% 95% 0.9 0.52 0.07 98.99% prenons S = 7 et nous pourrons
10 3% 98% 0.3 0.22 0.02 99.71% satisfaire 92,49% des
11 2% 100% 0.22 0.00 0.00 100.00% demandes. 34
Calcul du taux de service en pièces β
La détermination de β repose sur le calcul de P(S). Lorsque la demande X suit la loi normale
N(µ,σσ) de moyenne µ et d’écart type σ, on se ramène à la variable centrée réduite z = (X-µ)/ σ
de loi N(0,1) avec: P(S)= σ P(z) (voir diapo 41 ).

P(z) est calculée à partir de la fonction de répartition de la loi normale F(z) selon*:

e− z / 2
2

P( z ) = + zF ( z ) − z

P ( z )σ
Pour la loi normale, la demande moyenne est égale à µ, et l’on obtient: 1 − β =
µ
Exemple continu:

On reprend l’exemple précédent (2): µ = 1000, σ=100, β= 99%.

 P(z) = 0.1, z = 0.9 et

S = 1000 + 0.9*100 = 1090

*: H. Molet, une nouvelle gestion industrielle, Edition 1997


35
Gestion calendaire de stock: Modèle basé sur le coût global
On distingue entre la gestion calendaire de stock à rotation nulle et à rotation non nulle
Exemples : stock à rotation nulle :

1- Un marchand de journaux achète chaque jour une quantité fixée d’un certain quotidien.
Il paye chaque exemplaire 4DH et le revend à 6DH, soit une marge de 2DH. Si la demande
est supérieure à son stock, le marchand constate un manque à gagner de 2DH, d’où Cr =
2DH. Tout exemplaire non vendu lui est racheté 3DH par le groupe de presse, ce qui
engendre une perte sèche de 1DH, d’où Cp=1DH.
2- Une entreprise fabrique en série des articles de mode et des gadgets. Si les séries sont
trop longues, les articles restants sont écoulés à bas prix chez un soldeur (Cp est égal à la
perte sèche), si les séries sont très courtes, il perd les clients (Cr est égal au manque à
gagner).
Gestion calendaire de stock à rotation nulle
Stock à rotation nulle: lorsqu’il n’y a pas de report possible des invendus aux périodes suivantes.
Objectif: déterminer le niveau du stock initial S, qui est donc ici la variable de commande.
Remarque: la période de révision calendaire, c.-à-d. l’intervalle entre deux approvisionnements (T) est fixé
par la nature de l’approvisionnement. Par exemple, un pâtissier met en fabrication des gâteaux chaque jour.
Le libraire commande des journaux chaque jour, des périodiques chaque semaine ou chaque mois.
Cas où la demande suit une loi de probabilité discrète: Exemple du pâtissier []:
Le coût de fabrication d’un gâteau est de 25 F l’unité et le prix de vente est de 60 F l’unité. Supposons que
la demande quotidienne de ce gâteau, que nous noterons X, suive une loi de Poisson de moyenne égale à
2,5 gâteaux par jour (λ=2,5). Le tableau ci dessous reprend la distribution de probabilité du nombre X de
clients par jour pour ce produit. Dans ce tableau x indique une valeur possible de la demande et P(X = x)
indique la probabilité d’occurrence de cette valeur.

Question du pâtissier: combien mettre de gâteaux en fabrication chaque


jour pour maximiser son bénéfice ?
 Le coût de possession, Cp, lié `a l’invendu en fin de journée est 25 F, c.-à-d. le coût de
production.
 Le coût de rupture, Cr lié à une vente manquée est égal à la marge, c.-à-d.: 60 F - 25 F = 35F.
 Le coût de commande, c.-à-d. CC , correspond au coût de mise en route d’une fabrication de
gâteaux.

Réponse à la question: On doit déterminer S, le stock initial, de manière à minimiser:


C ( S ) = C p I p ( S ) + C r I r ( S ) + Cc I c
Gestion calendaire de stock à rotation nulle
Ip(S): le stock moyen résiduel en fin de journée et Ir(S), nombre moyen de ruptures sur la
journée. Ic le nombre moyen de commandes fixé par jour.
Résolution numérique du problème
- On prend pour S différentes valeurs de 1 à 6
- Calculer le nombre de rupture ( valeurs positives de (x-S)) en fonction du stock initial et de la demande
observée x.
- Calculer Ir(S), le nombre moyen de ruptures, pour chaque valeur de S, faire la moyenne pondérée de ce
nombre par la probabilité d’observer x.
n
I r (S ) = ∑ (x − S) p
x =S
= S +1
x n demandes observées

- Calculer le stock final possédé en fonction du stock initial (S) et de la demande observée (x) : c’est la partie
positive de (S-x).

- Calculer Ip(S), le stock moyen possédé en fonction du stock initial (S): pour chaque valeur de S, faire la
moyenne pondérée du stock final (S-x) par la probabilité d’observer x.
S
I p (S ) = ∑ ( S − x) p
x =0
x

- Calculer le coût moyen de possession du stock en appliquant la formule suivante: C(S ) = 35I r (S ) + 25I p (S )

- Tracer le graphique C(S) et en déduire la valeur de S optimale: S* 38


Gestion calendaire de stock à rotation nulle

Le Coût est une fonction convexe de S


39
Gestion calendaire de stock à rotation nulle
Résolution analytique du problème

Le stock optimal S* est celui pour lequel le coût de gestion C(S*) est inférieur à celui des stocks
immédiatement inférieur et supérieur:
C ( S * + 1) > C ( S * )
C ( S * − 1) > C ( S * )

Pour déterminer S*, il suffit d’étudier l’´evolution de la différence de coût de stocks successifs définie
comme : C(S + 1) − C(S),

La différence des coût de deux stocks initiaux consécutifs:

[ ]
C ( S + 1) − C ( S ) = C p I p ( S + 1) − I p ( S ) + C r [I r ( S + 1) − I r ( S )]
 S +1 S   n n 
= Cp
 ∑
 x =0
( S + 1 − x) p x − ∑
x =0
( S − x ) p x  + Cr 




∑ ( x − S − 1) p x − ∑ ( x − S ) px 


 x=S +2 x = S +1

 S   n 
= Cp
 ∑ p x  − Cr 
 x =0 
  ∑ p x  = C p P ( X ≤ S ) − Cr P ( X > S ) = C p F ( S ) − Cr (1 − F ( S ))
 x = S +1 

Détermination de la solution optimale: stock initial S* qui minimise le coût global:


[
C ( S + 1) − C ( S ) = F ( S ) C p + Cr − Cr] 40
Gestion calendaire de stock à rotation nulle
Résolution analytique du problème

Les conditions d’optimalité deviennent:


( C p + C r ) F ( S *) − C r > 0 Cr
F ( S * − 1) < = ρ < F ( S *)
(C p + Cr ) F ( S * −1) − Cr < 0 Cr + C p

Application: exemple du pâtissier

Cr 35
ρ= = = 0 ,583
Cr + C p 35 + 25

Pour λ = 2,5, on a F ( S * − 1 = 2 ) = 0 ,5438 < ρ = 0 ,583 < F ( S * = 3) = 0 ,7576

Voir tables de la loi


S* = 3 de poisson

On en conclut qu’il est optimale de mettre en production 3 gâteaux chaque jour


41
Gestion calendaire de stock à rotation nulle
Cas où la demande suit une loi de probabilité continue [1]:

Exemple: Marchand des journaux

Un marchand de journaux qui vent un quotidien à 3,5F l’unité, qui lui-même l’acquière
à 2,8F auprès de son grossiste qui lui reprend les invendus au prix de 2,6F l’unité.

Le coût de rupture, Cr est lié à l’invendu et vaut donc la marge bénéficiaire:


3,5F - 2,8F = 0,7F
Le coût de possession, Cp, vaut la perte enregistrée par invendu, c’est-à-dire:
2,8F - 2,6F= 0,2 F.
On suppose que la demande quotidienne suit approximativement une loi normale de
moyenne E(X) = 300 et d’´ecart type σ = 20.

Question: quel est le nombre d’exemplaires à commander S de manière à


minimiser le coût de gestion :
S ∞
C ( S ) = C p I p ( S ) + Cr I r ( S )
∫ ∫
C ( S ) = C p ( S − x ) f ( x ) dx + Cr ( x − S ) f ( x) dx
0 S
[1]: Vincent Giard, Gestion de la production et des flux, Ed 2003
Gestion calendaire de stock à rotation nulle
La condition d’optimalité s’écrit dans le cas d’une loi continue : C’(S*) = 0
S ∞ S  ∞ S 
∫ ∫ ∫ ∫ ∫
dC ( S )
C ' (S ) = = C p f ( x) dx − C r f ( x) dx = C p f ( x )dx − Cr  f ( x )dx − f ( x )dx 
dS 0 S 0  0 0 
S ∞
= (C p + C r )
∫ f ( x)dx − C ∫ f ( x)dx = (C
0
r
0
p + C r ) F ( S ) − C r .1

Cr ρ est donc la probabilité de ne pas


S* est optimal si: F ( S *) = =ρ être en rupture de stock lorsque le
C p + Cr
niveau initial est S*

Application: exemple du marchand des journaux

Cr 0,7
ρ= = = 0 , 78
Cr + C p 0,7 + 0 , 2
Comme on ne dispose que de la table de la normale réduite, il faut réduire la variable aléatoire X en lui retranchant sa
moyenne et en la divisant par son écart type. On obtient:

S * −300 S * −300
F( ) = 0,78 = 0,765 L’approvisionnement périodique optimal:
20 20 S * ≈ 315
43
Gestion calendaire de stock à rotation nulle:
Les conséquences économiques de la solution optimale
La rupture du stock Le nombre moyen des ruptures Ir(S) correspond au
nombre de demandes non satisfaites:
n n n
Cas discret I r (S ) = ∑ ( x − S ) p = ∑ xp
x = S +1
x
x = S +1
x −S ∑p
x = S +1
x

n
Pour la distribution de Poisson de paramètre λ[1]:
∑ xp
x = S +1
x = λP ( x > S − 1)

I r ( S ) = λP ( x > S − 1) − SP ( x > S )

∞ ∞

Loi de demande continue I r ( S ) = ( x − S ) f ( x )dx =
s ∫ xf ( x)dx − SP( x > S )
s

Pour la distribution normale N(µ, σ) [1] : I r ( S ) = σ [ f (t s ) − t s P (t > t S )] = σ .g (t S )


− t S2
S − E( X ) e
tS = ; f (t S ) =
σ 2π
44
Gestion calendaire de stock à rotation nulle:
Les conséquences économiques de la solution optimale
Le stock moyen possédé

Il correspond au stock résiduel moyen. Cet indicateur s’obtient à partir de la rupture


moyenne aussi bien dans le cas discret que dans le cas continu par la relation[1]:

I p (S ) = S − E ( X ) + I r (S )

Le coût moyen

Le coût moyen C(S) peut être calculé par la relation suivante :

C ( S ) = C p I p ( S ) + C r I r ( S ) + Cc I c ( S )

45
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle
On parle de stocks à rotation non nulle lorsque les invendus d’une période seront vendus
aux périodes suivantes (ventes différées). C’est de loin le cas le plus répandu.

La variable de commande du système est S, le niveau de recomplètement, c’est-`a-dire le


niveau du stock que l’on cherche à retrouver périodiquement.

Remarques: La différence fondamentale avec le cas du stock à rotation nulle:

La commande à passer pour un approvisionnement en début de période n’est plus fixe. Deux
cas sont possibles :

 Il reste un stock résiduel positif : dans ce cas, on commande la différence entre S


et le stock résiduel;

 Le stock résiduel est nul : dans ce cas, on commande S augmenté des demandes
non satisfaites de la période précédente qui ont pu être reportées.

46
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle

Exemples : Electricien

On suppose que la demande hebdomadaire d’ampoules de 60Watt suit une loi normale de
moyenne 300 et d’´ecart type 20. Le réapprovisionnement se fait en début de semaine chez
le grossiste au prix d’achat de 3 F l’unité. Les ampoules sont vendues au prix de 3,5 F l’unité.
On suppose que la valeur moyenne annuelle d’un article est de 3F, et que le pourcentage γ
est de 20 %, d’où un coût de possession annuel par ampoule en stock de : 3 F × 0,2 = 0, 6 F.
Pour arriver à un coût de possession hebdomadaire, il faut tenir compte du nombre de
semaines sur lesquelles la demande s’exprime. Ici, on suppose le magasin ouvert 52
semaines par an, d’où un coût unitaire de possession : Cp = 0, 6 F /52 = 0, 0115 F

Calculons maintenant le coût unitaire de rupture: il correspond à la marge non réalisée par
ampoule : 3, 5 F − 3 F = 0, 5 F.

Quel est le niveau de recomplètement optimal S*?

47
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle
Supposons qu’un niveau de recomplètement de 320 ait été choisi.

Cas d’une demande inférieure à S


Il n’y a pas de rupture de stock. C’est l’exemple d’une demande observée de 310. Le stock de
fin de période vaut donc :
320 − 310 = 10 ampoules.
Evolution du stock: on peut supposer que la demande de 310 ampoules est également
répartie sur toute la semaine et on peut faire une interpolation linéaire:

le stock moyen possédé Ip(S):

320 + 10 S + ( S − x )
I p (S ) = =
2 2

2S − x
Si ( x ≤ S ) : I p ( S ) =
2
48
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle
Cas d’une demande supérieure à S
on observe une rupture de stock. C’est le cas, par exemple, d’une demande observée de 350.
On détermine à partir de quand le stock est nul. La demande, comme dans le cas sans
rupture, est supposée uniformément répartie sur la semaine (cinq jours).
La demande journalière est: 350/5=70 ampoules par jour.

L’évolution du stock moyen possédé est obtenue par: S (t ) = 320 − 70t

Le stock est nul au bout de T1:


320 S
T1 = = 4,57 jours =
70 x /T
T1 T2
Le stock moyen possédé pendent T1:
320 + 0
= 160
2
Le stock moyen possédé par période T :
S T1 S S 320 320 S2
I p (S ) = = I p (S ) = . = 146 Si ( x > S ) : I p ( S ) =
2 T 2 x 2 350 2x
49
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle
Cas d’une demande supérieure à S

Le stock moyen de rupture par période T :

x− S T2 x− S x − S
I r (S ) = = . T1 T2
2 T 2 x

Si ( x > S ) : I r (S ) =
( x − S )2
2x

(350 − 320) 2
I r (S ) = = 1,28
2 * 350

50
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle
Détermination de la solution optimale S*: cas discret
S n
S2
∑ ∑
Le stock moyen possédé Par période T: x px
I p (S ) = (S − ) p x +
2 2 x
x =0 x = S +1
n
( x − S )2
Le nombre moyen de rupture par période T: I r (S ) = ∑
x = S +1
2x
px

Le coût de gestion global par unité de période T :

 S 2 n  n
( x − S )2
∑ ∑ ∑
 x S p 
γ (S ) = C p (S − ) p x + x + Cr px
 2 2 x  2x
 x = 0 x = S +1  x = S +1
Pour déterminer S*, il suffit d’étudier l’´evolution de la différence de coût de stocks successifs définie
comme : γ(S) − γ(S-1),
 n 
+

2 S 1 p
γ ( S ) − γ ( S − 1) = (C p + Cr )  F ( S ) + x −C
r
 2 x 
 x = S +1 
n
Soit: G(S ) = ∑ Px

x = S +1
x
γ ( S ) − γ ( S − 1) = (C p + Cr ) L ( S ) − Cr
1
L ( S ) = F ( S ) + ( S + )G ( S ) 51
2
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle
Détermination de la solution optimale S*: cas discret
Les conditions d’optimalité deviennent:
(C p + C r ) L ( S *) − C r > 0 Cr
L ( S * − 1) < = ρ < L ( S *)
(C p + Cr ) L( S * −1) − Cr < 0 Cr + C p

Application:
Une pièce donnée est en approvisionnement tous les 15 jours. On estime que son coût de pénurie par
période est équivalent à 20 fois son coût de possession sur la même période. La demande sur 15 jours
varie de 20 à 27 avec les probabilités du tableau ci-dessous. Calculer la quantité de recomplètement
calendaire S*. S, x P (%) F(x) P /x G(S) L(S)
x x

20 4
21 8
22 16
23 20
24 16
25 16
26 14
27 6 52
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle

Détermination de la solution optimale S*: cas continu

L ( S ) = F ( S ) + SG ( S )
Cr
L ( S *) = =ρ
C p + Cr ∞ f ( x)
G(S ) =
∫S x
dx

Exemple:
Dans un supermarché, la demande d’un article de très grande consommation suit une demande que
l’on a pu approximer par la fonction de densité (avec λ =1/2000):

Si ( x < 0); f ( x ) = 0
Si ( x ≥ 0); f ( x ) = λ2 xe − λx

Cet article revient à 10F la pièce et le supermarché applique un coefficient de 35% pour estimer les
coûts de possession annuels. La direction a jugé que l’absence prolongée de cet article de
consommation courante serait mal perçue par les clients. Aussi, on estime que le coût de rupture
doit être proportionnel au nombre d’articles manquants et au délai de rupture, et on évalue ce coût
à 20 fois le coût de possession. Le réapprovisionnement est assuré tous les mercredis.

53
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle
Détermination de la solution optimale S*: cas continu

Vu que le coût de rupture est élevé par rapport au coût de possession, la rupture de stock ne se
produira que rarement. Dans ce cas, elle ne se produira qu’en fin de période, et l’on simplifiera le
problème en supposant que: T1=T et T2=0.

S n
Le stock moyen possédé par période T : I p (S ) = ∑
x =0
x
(S − ) p x +
2
S
2 ∑p
x = S +1
x

n
Le nombre moyen de rupture pendent la période T: I r (S ) = ∑ (x − S ) p
x = S +1
x

Détermination de la solution optimale S*: cas discret


2Cr − C p
F ( S * −1) < = τ < F ( S *)
C p + 2Cr

Détermination de la solution optimale S*: cas continu


S 2Cr − C p

F ( S *) = f ( x ) dx =
0 C p + 2C r

54
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle
Appliquons la méthode simplifiée aux données numériques de notre exemple de ventes d’ampoules
électriques:
2 * 0 ,5 − 0 , 0115
τ = = 0 ,977
2 * 0 ,5 + 0 ,0115

Nous disposons des valeurs de la loi normale N(0,1) correspondante à la variable centrée réduite:

X −µ S * − 300 S * − 300
P( = ) = 0 , 023 ⇒ =2
σ 20 20

Le niveau optimal de recomplètement S * = 340

55
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle:
Les conséquences économiques de la solution optimale
La rupture du stock Le nombre moyen des ruptures Ir(S) correspond au
nombre de demandes non satisfaites:
n n n
Cas discret I r (S ) = ∑ ( x − S ) p = ∑ xp
x = S +1
x
x = S +1
x −S ∑p
x = S +1
x

n
Pour la distribution de Poisson de paramètre λ[1]:
∑ xp
x = S +1
x = λP ( x > S − 1)

I r ( S ) = λP ( x > S − 1) − SP ( x > S )

∞ ∞

Loi de demande continue I r ( S ) = ( x − S ) f ( x )dx =
s ∫ xf ( x)dx − SP( x > S )
s

Pour la distribution normale N(µ, σ) [1] : I r ( S ) = σ [ f (t s ) − t s P (t > t S )] = σ .g (t S )


− t S2
S − E( X ) e
tS = ; f (t S ) =
σ 2π
56
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle:
Les conséquences économiques de la solution optimale
Le stock moyen possédé

Il correspond au stock résiduel moyen. Cet indicateur s’obtient à partir de la rupture


moyenne aussi bien dans le cas discret que dans le cas continu par la relation[1]:
E ( X ) I r (S )
I p (S ) = S − +
2 2

Le coût moyen

Le coût moyen C(S) peut être calculé par la relation suivante :

C ( S ) = C p I p ( S ) + C r I r ( S ) + Cc I c ( S )

57
Gestion à point de commande

La gestion par point de commande se caractérise par:

 Une quantité de commande économique constante, notée q


 Une périodicité de commande variable

On commande lorsque le stock passe en dessous du point de commande, s

Il y a deux cas de figure:

 La gestion (q, S) en univers certain, c.à.d. la demande est certaine, on commande


avant rupture de stock et il n’ y a pas de coût de rupture. La commande correspond à la
quantité économique. Elle est déterminée en appliquant le modèle de Wilson.

 La gestion (q, s) en univers incertain: le coût de rupture intervient. Les variables de


décision sont q et s, le point de commande seront déterminés de manière à réaliser un
taux de service en temps ou en pièces ou à minimiser le coût de gestion.

58
Gestion à point de commande
Hypothèses pour une étude générale

- La demande est connue statistiquement


Remarque : la différence entre la gestion calendaire (T,S) et à point de commande (q, s) réside dans la
définition de la période. Si le réapprovisionnement avec (T,S) est hebdomadaire, on s’intéresse à
connaitre la loi de demande sur la semaine, et si le délai de livraison est de quelques jours, et que l’on
veut passer pour le même article à une gestion (q, s) , la connaissance de la demande hebdomadaire
est peu précise, et la loi de demande journalière doit être déterminée.

- On note X la demande d’une période élémentaire et f(x) sa densité.

Etude générale de l’évolution du stock

L’évolution du stock entre deux points de commande consécutifs est décomposée en


deux phases:

 Le passage du point de commande au point de livraison correspondant

 Le passage du point de livraison au point de commande suivant

59
Gestion à point de commande: Etude générale
Le passage du point de commande au point de livraison correspondant
Description de phase: correspond à l’attente de livraison où la pénurie peut se produire. Comment?
La pénurie dépend uniquement du niveau s du seuil de commande et de la demande globale durant
cette période d’attente de durée L.

La demande pendent la phase d’attente de livraison (comme la demande X est aléatoire) XL est aussi
aléatoire. On note f(XL) sa densité. On note xL la demande réelle pendent L.

Cas 1: Si s ≥ xL , il y aura un stock résiduel de s-xL articles à l’arrivée de la nouvelle commande. Le


stock résiduel moyen R(s) est exprimé par: s
R(s) =
∫ (s − x
xL
L ) f L ( x L ) dx L

Cas 2: Si s < xL , il y aura une pénurie P(s) de (xL-s) . La pénurie moyenne est exprimée par:

P (s) =
∫ (xL − s ) f L ( x L ) dx L
xL = s 60
Gestion à point de commande: Etude générale
Le passage du point de commande au point de livraison correspondant

Lorsque le délai de livraison L est constant, cette première phase se modélise exactement comme
une gestion calendaire (T,S) en prenant:

 Pour période T = L
 Niveau de recomplètement S=s
 La loi de demande fL(xL)

Le passage du point de livraison au point de commande suivant


Description de phase: A la suite de la livraison, le stock initial est noté SInit. Il diminue de SInit à s
selon la loi de la demande X. La valeur moyenne de SInit dépend du devenir de la pénurie (phase 1).

Cas 1: Si les demandes sont différées, la quantité livrée q vient s’ajouter au stock résiduel R(s) ou
bien est diminué du nombre d’articles manquants P(s) s’il y a pénurie.

SInit =
∫ (q + s − x
xL =0
L ) f L ( x L ) dx L = q + s − E ( X L )

Cas 2: Si les demandes sont perdues, SInit est égale (q+s- xL ) lorsqu’il y a un stock résiduel et q s’il
y a pénurie. En moyenne:
s

SInit = q + ( s − x L ) f L ( x L ) dx L
xL =0
61
Gestion à point de commande: Etude générale
Durée moyenne entre deux livraisons (entre deux points de commande s)

Pour estimer la durée T entre deux livraisons, considérons la demande globale sur un
nE ( X
horizon assez long correspondant à n commande. Celle-ci est exprimée en)Tfonction de la
demande moyenne pour une période élémentaire E(X), de n et de T:
La quantité livrée à la suite des n commandes est (nq).

 Si les demandes sont différées sur l’horizon retenu, la demande globale et la


quantité livrée s’équilibrent: q
T =
E(X )

 Si les demandes sont perdues, la demande globale est égale aux quantités livrées
nq plus le nombre de demandes perdues nP(s):

q + P(s)
T =
E(X )

62
Gestion à point de commande: Etude générale
Détermination de la loi de demande XL à partir de la loi de demande X
Pour la gestion (q,s), il faut connaitre les deux lois de probabilité de XL et de X.
Exemple: Cas discret

Il est possible de déterminer la loi de probabilité de XL par combinaison des occurrences de


X. Soit la demande journalière suivante:

Demande 2 3 4 5 6
Probabilité 5% 10% 10% 45% 30%

On note X1: la demande relative à une journée


X2: la demande sur deux jours qui varie entre 2x2 et 2x6
X3: la demande sur 3 jours qui varie entre 3x2 et 3x6
 Si X varie ente xmin et xmax, alors XL varie entre L xmin et Lxmax
Algorithme pour calcul itératif des lois de X1, X2, …XL
Poser X1=X Si le délai L est une variable
Pour k de 2 à L faire aléatoire variant de Lmin et Lmax, les
Initialisation: P(Xk=x) = 0 ∀ x valeurs de XL varie de Lmin.xmin et
Pour x de xmin à xmax faire Lmax.xmax avec:
L max
Pour y de (k-1)xmin à (k-1)xmax faire
P(Xk=x+y)←P(Xk=x+y)+P(X=x)*P(XK-1=y)
P( X L = x) = ∑ P( X
k = L min
k = x) P( L = k )
63
Fin pour
Gestion à point de commande: Etude générale
Exemple: Cas discret

Demande 2 3 4 5 6
Probabilité 5% 10% 10% 45% 30%

Cas continu

Lorsque X suit une loi continue, le calcul de la densité fL(XL) de XL est difficile, y compris lorsque X suit
une loi classique sauf dans le cas de la loi normale : Si X suit une loi normale N(µ,σ σ), la demande XL
suit une loi normale de moyenne µL et d’écart type σL1/2. 64
Gestion à point de commande: Délai de livraison L connu
Gestion (q,s) avec les deux indicateurs de service α et β
Le taux de service α: Probabilité de ne pas avoir de rupture pendant le délai de livraison:

P ( x L ≤ s ) = FL ( s ) = α
La valeur de s est déterminée par la fonction de répartition FL(xL) et par α.

La valeur de q est déterminée en minimisant le coût de possession et de commande: en utilisant le


modèle de Wilson. Elle correspond à la quantité économique de commande, mais, calculée à partir
de la demande moyenne par période E(X) (ici la demande est statistique, on prend E(X) au lieu de la
demande D supposé fixe dans le modèle de Wilson):

2 E ( X )C c
q* =
Cp
Exemple continu

La demande journalière d’une pièce peut s’approximer par une loi normale de moyenne 100 et d’écart
type 10. Le coût de passation d’une commande est de 1000 francs et le délai de livraison 4 jours. Le
coût de possession d’une pièce est 0,01 francs par jour. On se fait livrer q pièces. On met s pièces en
réserve et le reste est mis directement dans l’atelier. Si on tombe en pénurie, on doit mettre en route
une procédure d’approvisionnement d’urgence, relativement onéreuse. On ne veut pas que cela arrive
plus d’une fois toutes les 100 livraisons. Calculer q* et s.
Gestion à point de commande: Délai de livraison L connu
Gestion (q,s) avec les deux indicateurs de service α et β
Le taux de service β: Dans le cas de demande différée, la demande est globalement
satisfaite, mais P(S) articles en moyenne sont livrées avec du retard:

q − Ρ(S ) P(S )
β= = 1−
q q

Dans le cas de demande perdue, q articles sont fournis et P(S) demandes sont perdues. La
demande moyenne est la somme des deux: q+P(s), et on:

q
β=
q + P (s )

Dans les deux cas, β est une fonction de deux variables (q,s). Pour déterminer (q,s), on suit la
démarche suivante:

Calculer q* par la formule de Wilson en remplaçant D par E(X)

Calculer P ( s ) = q * (1 − β ) Si la pénurie est différée

P ( s ) = q * (1 − β ) / β Si la pénurie est perdue

Déterminer le s* correspondant
Gestion à point de commande: Délai de livraison L connu

Gestion (q,s) avec les deux indicateurs de service α et β

Exemple continu

La demande journalière d’une certaine pièce suit une loi normale de moyenne µ =100 et d’écart type
σ =10. Le coût de possession est estimé à 0.5F par jour et le coût de passation d’une commande est de
1000F. Le délai de livraison est de deux jours. Lorsque cette pièce est manquante, on continue quand
même le montage du produit final et on monte la pièce plus tard. On désire que cette pratique n’arrive
pas un plus qu’un produit sur 1000.
Gestion à point de commande: Délai de livraison L connu
Gestion (q,s) avec minimisation du coût
Exemple continu

Il s’agit d’un électroménager de cuisine acheté par un supermarché au prix unitaire de 30 F et vendu
40 F l’unité. La demande suit une loi normale de moyenne 2 400 unités et d’écart type 189,74. Le coût
de possession annuel reste de 6 F. Le coût unitaire de commande est de 300 F. Le coût de passation
d’une commande est de 300 F et est indépendant de la quantité commandée. Le délai de livraison est
de 20 jours ouvrables. On considère que l’année comporte 48 semaines de 6 jours ouvrables, soit 288
jours..
La demande annuelle X suit une loi normale N(2400, 189,74)  La demande XL pendant
le délai de livraison L suit une loi normale N(µL, σL) avec:

20 20
µ L = Lµ = 2400 = 167 σL =σ L = 189,47 = 50
288 288

La fonction de coût à minimiser fait intervenir les trois variables que sont :
• Le nombre moyen de commandes, Ic
• Le stock moyen annuel, Ip
• La rupture moyenne annuelle, Ir
C ( s , q ) = C p I p ( s , q ) + C r I r ( s , q ) + Cc I c ( s , q )
Gestion à point de commande: Délai de livraison L connu

Pour résoudre le problème, On détermine s et q d’une manière indépendante


(séparation des variables) en se basant sur l’observation suivante:

 Dans l’expression du coût global, le nombre moyen de commandes dépend


essentiellement de la quantité commandée q tandis que le nombre moyen de ruptures
dépend essentiellement du point de commande s. On peut donc récrire l’expression de C
comme :
C ( s , q ) = C p I p ( s , q ) + C r I r ( s ) + Cc I c ( q )

 Le terme qui lie la variable q et la variable s est le stock moyen possédé Ip qui dépend à
la fois de q et de s. On va déterminer une solution approchée en séparant le problème à
deux variables en deux problèmes à une variable de la manière suivante:

1. Déterminer la quantité économique q* en arbitrant entre le cout de commande et le


coût de possession à partir de la demande moyenne comme si on ´était en univers certain.

2. Déterminer le point de commande s en arbitrant entre le coût de rupture et le coût de


possession en utilisant la gestion calendaire pendant le délai d’obtention L, en retenant
comme s le niveau de recomplètement optimal.

69
Gestion à point de commande: Délai de livraison L connu
1. Déterminer la quantité économique q* à partir de la formule de Wilson

La solution optimum pour minimiser le coût: C ( q ) = C p I p ( q ) + Cc I c ( q ) est:

2 E ( X )C c 2 * 2400 * 300
q* = = = 490
Cp 6

2. Déterminer le point de commande s* en prenant s le niveau de


recomplètement calendaire S qui minimise le coût d’une gestion
calendaire durant le délai d’obtention L:
Avec Ip le stock moyen possédé durant L,
C ( s ) = C p I p ( s ) + Cr I r ( s ) et Ir le nombre moyen d’articles non
fournis durant L.
 Hypothèse simplificatrice: En pratique, Le stock s est suffisamment grand pour que la
pénurie soit un cas exceptionnel. Dans ce cas, que les demandes soient perdues ou
différées, le délai moyen T séparant deux livraisons est donné par:
q*
T=
E( X )

490 490 * 288


T ( années ) = = 0,204 T ( jours ) = = 59 jours
2400 2400 70
Gestion à point de commande: Délai de livraison L connu
2. Déterminer le point de commande s* en prenant s le niveau de
recomplètement calendaire S qui minimise le coût d’une gestion
calendaire durant le délai d’obtention L:

Calcul du coût de possession du stock:


Le stock moyen possédé Ip(S) correspond à une immobilisation sur 59 jours (durant toute
la durée optimale de consommation de la commande q). Donc le coût unitaire (par
article) de possession durant T est de :

q
C 'p = C p = 6 * 0,204 F / article / 59 jours
D
Coût global de gestion calendaire à minimiser: C ( s ) = 6 * 0,204 I p ( s ) + 10 I r ( s )

S 2Cr − C p
Méthode simplifiée (voir diapo 60): F ( S *) =
∫0
f ( x ) dx =
C p + 2C r

S * −µ L 2Cr − C p
Ou: F( )= =τ
σL C p + 2Cr

S * −µ L 2 *10 − 1,225 S * −µ L
F( )= = 0,884 = 1,2 S * = 227
σL 1,225 + 2 *10 σL
71
Gestion à point de commande: Délai de livraison L connu
Conséquences économiques:
Le stock de sécurité est défini comme la différence entre le niveau de recomplètement et la demande
moyenne durant L et vaut ici:
s − E ( X L ) = 227 − 167 = 60articles

Le nombre moyen de commandes dépend uniquement de q et se calcule par la formule :


D 2400
I c (q) = = = 4,9commandes
q 490
Le nombre moyen de ruptures au cours d’un cycle (pendent la durée d’obtention L), noté Irc, se calcule
par la formule de la gestion calendaire :
I rc ( s = 227 ) = σ .g (t S = 1,2) = 50 * 0,0561 = 2,81 Voir l’expression de g(ts):
diapo 50
or le nombre de cycles est égal au nombre de commandes Ic(q). Le nombre moyen de ventes manquées
par an Ir(q) s’élève donc à:
I r ( s ) = I c ( q ). I rc ( s ) = 4 ,9 * 2 ,81 = 13 ,77 articles

Le calcul du stock moyen possédé est plus compliqué car il dépend à la fois de s et de q. On peut
montrer (voir Giard [1]) que :
q I rc ( s )
 En cas de ventes manquées perdues (le cas ici): I p ( s , q ) = + ( s − E ( X L )) + = 306 , 405
2 2
q DL c
 En cas de ventes manquées différées: I p ( s, q ) = + ( s − E ( X )) + I r (s) 72
2 2q
Gestion à point de commande: Délai de livraison L connu
Conséquences économiques:

Que les ventes manquées soient perdues ou différées, le coût de gestion se calcule par la formule :

C ( s, q ) = C p I p ( s, q ) + Cr I rc ( s ).I c ( q ) + Cc I c ( q )

2400 2400
= 300 * + 6 * 306,4 + 10 2,81 = 3445,45 F
490 490

La marge nette moyenne annuelle est obtenue en soustrayant à la marge bénéficiaire sur la demande
moyenne, le coût de gestion annuel:

B ( s, q ) = m u D - C(s, q) = ( PV − PA) D − C(s, q)

B ( s, q ) = 24000 − 3445,45 = 20554,45

73
Vente par correspondance: qu’elle politique choisir: (T,S) ou (q,s)
But: Comparer les deux méthodes de gestion de stock vues à savoir
• la gestion calendaire de stock,
• la gestion par point de commande sur un même exemple pratique.
Exemple:
Une société spécialisée dans le vente par correspondance un article peu vendu. Il s’agit d’un matelas
orthopédique. La demande mensuelle de cet article suit une loi de Poisson de moyenne 8. L’acheteur
responsable de l’approvisionnement hésite entre trois systèmes :

1- La gestion calendaire avec une période de révision calendaire de deux mois. Le coût de passation de
commande est estimé à 20 euros, le produit est acheté 200 euros et revendu 350 euros (y compris le
coût moyen de transport vers le client égale à 50 euros). La régularité de l’approvisionnement permet
d’avoir un délai d’obtention insignifiant. Une demande non satisfaite est différée avec un coût de
10euros (frais administratifs).

2. Une gestion du type quantité économique de commande - point de commande avec les mêmes coûts
que précédemment, mais avec cette fois un délai d’obtention de 15 jours environ.

3. Servir d’intermédiaire en répercutant au fournisseur la commande, ce qui permet `a l’entreprise de


percevoir une commission de 50 euros.

L’entreprise estime que la rentabilité marginale de son capital est de 24 %. Après étude du bénéfice net
dans les trois cas, quel politique doit-on choisir ?
Indice: Comparer les bénéfices de chaque politique, en calculant d’abord les coûts de gestion
global 74
PLAN
• Introduction
• Gestion des stocks
• Planification de la production
• Programmation linéaire de la production
• Méthodes de prévision
• Méthodes d’ordonnancement de la production
• Le lancement et le suivi directs
• La gestion globale MRP

75
Ordonnancement

Objectifs
Transforme les décisions de fabrication définies par le programme directeur de
production en instructions de d’exécution détaillées pour le pilotage et le contrôle à
court terme de l’activité des postes de travail dans l’atelier

Les sous - fonctions d’ordonnancement

Elaboration des ordres de fabrication (OF): transformer les suggestions de de


fabrication (informations du PDP) en OF.

Elaboration du planning d’atelier: En fonction des OF et de la disponibilité des


ressources consommables (matières premières, composants) et partageables
(poste de travail), le calendrier prévisionnel de fabrication sera déterminé
(transformer les prévisions à court terme en ordre d’exécution à très court
terme).

Lancement et suivi: distribuer aux postes de travail les documents nécessaires


à la bonne exécution des fabrications et assurer leur suivi.

76
Ordonnancement

Objectifs : Transforme les décisions de fabrication définies par le programme directeur de


production en instructions de d’exécution détaillées pour le pilotage et le
contrôle à court terme de l’activité des postes de travail dans l’atelier
Les sous - fonctions d’ordonnancement
Elaboration des ordres de fabrication (OF): transformer les suggestions de de fabrication
(informations du PDP) en OF.

Elaboration du planning d’atelier: En fonction des OF et de la disponibilité des ressources


consommables (matières premières, composants) et partageables (poste de travail), le calendrier
prévisionnel de fabrication sera déterminé (transformer les prévisions à court terme en ordre
d’exécution à très court terme).

Lancement et suivi: distribuer aux postes de travail les documents nécessaires à la bonne
exécution des fabrications et assurer leur suivi.

Types d’ordonnancement
Le pilotage de la production:

 Centralisé (le plus répondu): elle propose un planning d’atelier très complet (de synthèse),
la prise de décision est centralisée

 Décentralisée ou local: la décision est prise en fonction d’informations sur les lots en attente
devant un poste de charge sans avoir à considérer la situation des autres fils d’attente. 77
Ordonnancement: Elaboration des OF

Définition : Ensemble de documents donnant ordre à la fabrication des produits spécifiés


avec des quantités données pour une date donnée. Les OF sont matérialisés par
le dossier de fabrication.

Gammes de Disponibilité des ressources:


PDP production (quantité à fabriquer, dates de
mise à disposition prévisionnelle…)

Politique de l’entreprise:
Elaboration des OF (priorité au délai, aux coûts, ou à
l’utilisation de certains moyens…)

OF

- Taille des lots de fabrication et de transfert

- Processus de réalisation à adopter


78
Ordonnancement: Elaboration des OF
- Détermination du lot de fabrication = déterminer la quantité de pièces lancées en
fabrication en une seule fois,

 Eclater en plusieurs lots (si lot important)

- De 1 à 500 pièces: lot petit


- De 500 à 5000 pièces: lot moyen
- Au-delà de 5000: lot important

 Regrouper (pour minimiser les effets de lancement de fabrication)

- Détermination du lot de transfert = déterminer la quantité de pièces transportées d’un


poste de charge à un autre au cours de la fabrication des produits:

 Egal au lot de fabrication

 Inférieur au lot de fabrication: recouvrement des opérations de fabrication

79
Ordonnancement: Elaboration des OF
- Détermination du processus de réalisation En fonction des gammes opératoires
possibles et de substitution, de la disponibilité des ressources, et du lot de fabrication.
Exemple: Choix de gamme
Gamme de
Coût ou délai ou,… substitution 2

Gamme principale

Gamme de
substitution 1

Question: Selon la quantité à réaliser


pour cet OF, déterminer les gammes
les mieux adaptées à la politique de
l’entreprise.

Q1 Q2 Quantité à fabriquer

80

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