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ORAL 1 DE GRC

Point de départ = cours sur l’hypertexte et Cortazar.

Définition / Introduction de l’hypertexte.

• Notion d’hypertexte débute en 1945 sous le nom de memex

• “inventeur”, 1er à en parler = Vannevar Bush


→ système qui permettrait de classer des documents (textes, images, audios …)
→ agrémenté de notes personnelles, d’annexes
→ de liens entre les ressources
• ce n’est donc pas quelque chose de récent, c’est un concept qui existait avant la technique
// Jules Verne et ses inventions.
→ mais on va voir plus loin qu’on peut remonter encore plus tôt que 1945

hypertexte = informations textuelles que l’on peut consulter en fonction de nos besoins à travers des
liens entre les différents documents.
hypermédia = informations d’ordre textuel, pictoral, audio etc que l’on peut consulter en fontion de nos
besoins à travers des liens entre les différents documents.

• Important: le but du memex est de pouvoir lire et retrouver les informations “En fonction de nos
besoins” =
→ c’est à dire qu’on ne conçoit plus la lecture en fonction de l’émmeteurice mais en fonction
de la récepteurice.
→ c’est le lecteur , le recepteur qui va manier les informations à sa manière et recréer l’oeuvre
finalement.
(Choisit l’ordre de lecture par exemple)

• Ensemble de documents polysémiques


→ = “sa sémantique n’est pas connue de l’automate qui le gère”, ce n’est pas le logiciel qui est
en lui-même intellectuel. Il faut une personne lectrice.
→ c’est le lecteur qui fait un travail sur la lecture pour que cela fasse sens. Le lecteur se fraye
un chemin en décidant du sens donné au texte/images lues, en fonction de ses attentes.
= individualisation du rapport au sens.
=> Forme donc un réseau, terme très courant ajd avec internet et compagnie

• Passons au domaine littéraire: il y a organisation de l’information


→ livre organisé en chapitres, de droite à gauche en Europe ou inversement, mais il y a une
logique.
Expressions littéraires représentatives du memex de Bush:
Italo Calvino, Le chateau des destins croisés
• Question de l’association,
→ Le cerveau humain fonctionne par association selon Bush
→ tarot ( // Italo Calvino, Le chateau des destins croisés) // codex tarot européen

Julio Cortazar, Rayuela


• Ordres de lectures multiples
→ ordre “normal”, mais on laisse 200 pages de côté (peut-on vraiment en être satisfait?
Désobéissance au mode de lecture “normal” en s’arrêtant au milieu du livre.)
→ invitation à le lire dans le “désordre”
→ peur de se tromper de chapitre (ou nouvelle création et lecture du livre trouvée?)

Centrage sur les codices mexicains

À partir de cette vision du memex, je voudrais centrer mon étude sur des documents à la fois récents et
très anciens: les codex mexicain.

Codex (Codices) =
Codice vient du latin Codex = “livre manuscrit”
Supports flexibles (papier)
Rédigés dans les systèmes langagier des indiens d’Amérique, et ici du Mexique (Mayas, Nahuatl pour
les plus connus)
Auteur·es: Tlacuilos (=escribir pintando) Ah st’ib et Ah woh(=escriba et pintor) spécialistes des
systèmes d’écriture indigène + du dessin / peinture. Classe dirigeante, hommes ou femme.
Thèmes: commerce (numéros), naturalisme (animaux), astronomie, histoire des hommes et des
femmes, religion, littérature (poésie: Nezahualcoyotl, roi de Texcoco et poète reconnu) …

Regroupés, organisé dans ce que les nahuatl appellent les Amoxcalli (amox=livre, calli=maison).
La amoxcalli la plus importante au moment de l’arrivée des espagnols était celle de Texcoco.
Aujourd’hui on en compte plus que 15 exemplaires de codices précolombiens pour des raisons trop
évidentes (conservation des matériaux + destruction volontaire colonialiste). 93 au total avec les
coloniaux sont conservés à la bibliothèque nationale d’antropologie et d’histoire au Mexique.

Classification des écrits restants:


- Temporalité: préhispaniques / coloniaux
- Région: mexicas, mixteca puebla, mixtecos, mayas.
- Format: paravent, rouleau, livre, feuille de métal.
- Support: Figuier blanc (pc),cuir(pc), papier européen et tissus (coloniaux)
- Pigments: origine animale (cochinilla des nopales pour la couleur rouge), végétale (indigo: azul maya
o mesoamericano), minérale
- Outils: plumes, sceaux

Ces écrits on été classés en 1997 au patrimoine “memoria del mundo” de l’UNESCO
→ ils ont été digitalisés et sont maintenant consultables gratuitement en ligne
→ mais il ne s’agit pas seulement d’une consultation “passive” du lecteur où les textes auraient été mis
en ligne tel quel,

L’inah = Institut National d’Anthropologie et d’Histoire du Mexique.


→ propose une lecture interactive des codices.
→ sous forme d’un hypermédia
→ tant dans le contenu des textes que dans la forme de leur présentation

DONC ICI AVEC ces codices = double dimension d’hypertexte


1→ hypertexte dans leur contenus: données sur leur culture, la culture européenne aussi …
2→ hypertexte numérique dans le sens ou internet et la technique permette un accès avec des
associations nouvelles

1 – dans le contenu des codex.

Question de la linéarité de la lecture

• roman classique européen: début/fin, gauche/droite.


→ différent dans les codex où cette linéarité n’est pas automatique
◦ sens de lecture en zigzag, calendrier et rapport au temps différent
• Différents types de lecture selon
→ langue, contenu, format
→ centre du mexique: de gauche à droite, complètement dépliés pour une lecture plus simple
→ mayas: un peu comme nous; gauche à droite + haut en bas
→ oaxaca: zigzag inversé: en partant du bas à droite puis en montant suivant des zigzags
→ textes divinatoires: se lisent en fonction de la question posée
→ cartes: en général en partant du centre, lieu où la carta a été créée
→ textes précolombiens: séparations par traits rouges ou par empruntes de pieds pour guider la
lecture, mais parfoid les empruntes partent dans plusieurs sens, donnant au lectorat un travail de
retraçage et de choix du parcours.

• Les codices les plus récurents sont les calendaires


→ org du códice borbónico:
260 jours,
en haut à gauche = dieu qui préside chaque période = la scène la plus importante,
puis de gauche à droite et de bas en haut
→ códice Madrid (pages 78, 77)
calendrier circulaire = vision d’ensemble, vision circulaire, disposition des lecteurices
autour du manuscrit complètement déplié. C’est à dire vision d’ensemble + liberté dans
l’ordre de lecture.
→ códice borbonico: zigzag en modules.
• Époque coloniale
→ disparition des caractéristiques de lecture indigènes pour que les codes européens
du livre prennent le pas et nous amène aux textes tels qu’on les connait aujourd’hui.
// códice Florentino

Références hypertextuelles des connaissances de chaque culture


• Synchétisme au niveau des connaissances médicales: ouvrages de botanique et de médecine
→ médecine: codice Martin de la Cruz – Badiano: sorte d’herbier qui regroupe les
connaissances indigènes mexicas et européennes autour du pouvoir des plantes.
https://www.codices.inah.gob.mx/pc/micrositio.php
→ cad que sur une même réalité concrète: telle plante, on projete des interprétations et utilités
diférentes. Ici les deux sont regroupées.

Hypermédia dans les outils utilisés


• Synchrétisme dans le style graphique
→ codice Boturini : plis dans les robes des personnages, feuillage semblable au style européen,
sourcils accentués pour plus d’expressions sur le visage des personnages.
→ dans les pigments: cochinilla , azul maya / papier européen, pigments européen contenant
du fer.

Intérêt antropologique pour la culture de l’autre: ZOOM SUR


el codice florentino

Genèse:
• En 1558 fray Francisco de Toral, décimo provincial de los franciscanos, comisionó a fray
Bernardino de Sahagún para escribir en lengua mexicana sobre aquello que pudiera ser útil para
mantener la 'cristiandad de estos naturales de la Nueva España'.
• Le missionaire= Fray Bernardino de Sahagun, fraile franciscano
→ mode de travail et de recherche: + de 40 ans de recherches avec l’aide de jeunes indigenas
évangélisés.

Le Chilam Balam a donc été écrit par un missionaire européen


but = comprendre les coutumes indigènes pour pouvoir utiliser ces connaissances comme d’un outil
évangélisateur.
Nécessité de passer par la forme d’expression de la culture cible pour avoir une communication
efficace.
• Donc ce document est assez exeptionnel car il nne s’agit pas d’un document répondant
strictement aux codes littéraires du vieux monde:
→ alphabet hélénique
→ langue espagnole / latine
→ dessins aux codes graphiques européens
→…
• Ici on a
→ alphabet hélénique certe
→ langue nahuatl
→ couleurs, pigments et codes esthétiques indigenas
◦ de profil, sans sourcils, positions des mains, pieds, expressions du visage assez neutre.
◦ Parole représentée à la nahuatl

Intérêt antropologique pour la culture de l’autre: ZOOM SUR


Codice Chilam Balam

= logique inverse de celle du Codice Florentino


• écrit pendant la période coloniale, auteur = maya
→ relate l’intérêt que les mayas eurent des écrits européens
◦ la Bible par exemple
◦ et des traditions européennes
→ objectif = compréhension de ces écrits et la comparaison avec leur propre culture.

• Intéressant de noter que le CB est rédigé en pictogrames mais aussi en alphabet hélénique en
langue maya. (ex: “kan”)
→Chilam = “personne + bouche”. Cela fait directement référence aux écrits sacrés, c’est à dire
aux prêtes. Les prêtes étaient considérés comme des interprêtes des dieux.
→ Balam = Jaguar.
= le prêtre jaguar.

• Le CB contient des recettes curatives contres certaines maladies


→ 66 recettes écrites en maya / alphabet hélénique
→ beaucoup semblent relever de la médecine européenne
◦ noms, techniques
• Représentation de l’astrologie et du calendrier européen:
→ comme des cartes: “taureau”, “balance”, “lion”, “cancer” … avec les recettes médicinales
associées, tant provenant de la culture maya que des cultures européennes.

Conclusion 1 :
- il y a donc, au sein de ces documents anciens précolombiens et coloniaux, des références internes
à des textes européens (bible, médecine … ) ainsi qu’un usage de leurs matériaux important.

2 – Hypertexte / Hypermédia dans leur forme numérique.

L’inah récupère donc les codices pour les numériser en 1997 au moment du passage des codices à
l’UNESCO.
Numérisation et mise en accès qui a tout de l’hypertexte:

Différentes lectures possibles:


• Par concept:
→ pouvoir, temps et espace. Avec les pictogrammes associés qui sont des liens vers
l’explicitation de ces concepts dans la cosmovision précolombienne et vers les codices associés
à ces concepts.
→ donc on peut choisir une lecture à travers le filtre d’une notion.
• Par temporalité:
→ codices précolombiens / coloniaux
→ sous forme d’une frise chronologique avec des liens.
• par auteur
→ peintures représentant les différents auteurs avec des liens vers leurs écrits
• intéractif
→ 5 codices mis en place avec une lecture interactive
◦ liens pour avoir plus d’informations sur tel ou tel concept

=> Le côté représentatif (pictoral) des codices devient un avantage pour présenter une version plus
intéractive des codices. Le lien image-mot est fait grace à la technologie. Mais c’est bien le lecteur qui
choisit l’ordre d’arrivée de l’information, s’il / elle veut cette information ou non.

Dimension didactique volontaire


→ le logiciel propose ensuite d’écrire à l’aide de pictogrames en aliant les symboles entre eux.
→ la notion de combinatoire est importante dans la dimension littéraire de l’hypertexte. Hors ici le
lecteur peut continuer de créer les codices en combinant les pictogrames à sa guise.

Conclusion

Le memex ou l’hypertexte est donc un concept bien antérieur à 1945 et aux techniques auxquelles
nous avons aujourd’hui accès.
Le cas des codices est particulièrement représentatif puisqu’il s’agit de:
→ systèmes d’écritures et cultures extrèmement lointaines qui se sont rencontrées et qui ont
manifesté un intérêt réciproque (avec certes des moyens et conséquences différentes des deux côtés).
→ Cet intérêt ainsi a donné lieu à des manifestations littéraires truffées de renvois à d’autres textes ou
images.
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On peut considérer les écrits de conquistadores comme des doccuments hypermédias à cause des
liens qu’ils tissent entre les cultures et les supports:

un/des textes de conquistadores

avec des dessins, plans…

qui fait ref à des textes européens (Marco Polo, textes religieux…)

et des refs à des mythes et légendes du nouveau monde (tradition orale)

exemples d’auteurs: Colon, Cortez, BDDC, Cabeza de Vaca, De Las Casas …

• Ce n’est là que la vision des vaincus,


→ d’abord par leur victoire milliraire et concrète: destruction de la culture des vaincus et d’une
grande partie de leurs écrits
→ matériaux périssables: non-abondance d’écrit qui sont restés
→ culture orale forte
• le lecteur créé le sens en fontion de ses attentes
→ // txt de conquistadores qui lisaient dans les légendes et mythes des codex ce qu’ils voulaient
bien lire en fct de leurs besoin: emplacement de richesse, peuple violent et barbarre: justifie
l’évangélisation.

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