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2013/2014
FISCALITE INTERNATIONALE
F TURQ - Université Paris Descartes
Il résulte des dispositions, tant du CGI marocain (art. 5) que du CGI français (art. 209), que
les bénéfices passibles de l'IS sont constitués, en principe, par les bénéfices réalisés dans
les entreprises exploitées sur le territoire ainsi que par ceux dont l'imposition est attribuée à
l’état par une convention internationale relative aux doubles impositions.
La convention internationale qui peut modifier la portée de la loi fiscale nationale l'emporte,
en droit français, comme en droit marocain, sur une disposition d'une loi de droit interne. Le
présent document analyse la situation en droit interne.
I - LES PRINCIPES
I - 1 – Le territoire
MAROC FRANCE
Au sens du présent Code (*), l'expression « Au regard des règles de territorialité,
au Maroc » s'entend de tout le territoire l'expression « France » s'entend
marocain, des eaux territoriales marocaines, - de la France continentale, de la Corse et
des navire et aéronefs de nationalité des îles du littoral ;
marocaine. - des départements d'outre-mer, de la
Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane
et de la Réunion ;
- du plateau continental.
(*) Code de la nationalité
I - 2 - le concept d’exploitation
Les lois marocaines ou françaises ne prévoyant que le principe général de territorialité de
Selon l’OCDE, l’expression « établissement stable » désigne une installation fixe d’affaires
par l’intermédiaire de laquelle une entreprise exerce tout ou partie de son activité.
En France, le Conseil d'État a été amené à définir la notion d'« entreprise exploitée en
France » ou à l'étranger. Bien évidemment, les critères définis par cette juridiction ne
s’appliquent qu’en absence de dispositions conventionnelles. Il en résulte que, sont
imposables, les entreprises :
- qui, sans posséder d'établissement sur le territoire, y utilisent néanmoins le concours
de représentants n'ayant pas de personnalité professionnelle distincte de la leur ; ces
intermédiaires sont considérés comme de véritables préposés exerçant une activité
dans le pays pour le compte de l'entreprise étrangère ;
- ou bien, qui, sans avoir sur le territoire d'établissement ou de représentant qualifié, y
réalisent des opérations formant un cycle commercial complet.
D'ailleurs, les services de la direction générale des Impôts sont constamment sollicités pour
avis, y compris par voie diplomatique. L'absence de jurisprudence ne fait qu'amplifier ces
difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises au quotidien. Le directeur général des
Impôts, Noureddine Bensouda, concède «qu'en matière de fiscalité internationale, il y a bien
des aspects à améliorer dans notre système».
Source : http://www.maghress.com/fr/leconomiste/70719
Inversement, les entreprises peuvent échapper à l'impôt sur les sociétés, non seulement à
raison des profits tirés d'un établissement situé à l'étranger, mais aussi :
- lorsque les opérations qu'elles réalisent habituellement à l'étranger sont effectuées
avec le concours d'intermédiaires n'ayant pas de personnalité professionnelle
indépendante ;
- ou lorsque lesdites opérations forment un cycle commercial complet et se détachent
des autres opérations de l'entreprise.
a - Établissement
La condition d'exercice habituel d'une activité est notamment remplie lorsque l'entreprise
exploite un « établissement » qui se caractérise, en principe, par l'existence :
- d'un organisme professionnel ;
- dont l'installation présente un certain caractère de permanence ;
- et qui possède une autonomie propre.
Enfin, l'établissement doit constituer une unité propre ayant une certaine autonomie au sein
de l'entité juridique constituée par l'entreprise. L'autonomie de l'établissement peut être
caractérisée, notamment, par l'existence des éléments suivants ou de certains d'entre eux :
- d'un personnel distinct ou d'un préposé spécialement délégué ;
- de services commerciaux, financiers ou techniques propres ;
- d'une comptabilité séparée de celle du siège ;
- d'un centre de décision.
MAROC FRANCE
Est réputé établissement stable, sous réserve D'une manière générale, sont
des dispositions des conventions et accords : considérés comme constituant des
- un siège de direction ou d'exploitation ; établissements :
- une succursale, une agence, un magasin - le siège de la direction d'une
de vente ; entreprise ;
- un chantier de construction ou de - une usine ou un atelier de
montage ; fabrication ;
- un bureau ou comptoir d'achats exploité - un bureau, un comptoir d'achat
au Maroc par une société non résidente ou de vente
qui y procède à l'achat de marchandises - une succursale, un magasin,
en vue de leur revente en l’état. une agence ;
- une mine, carrière ou tout autre
Il en est ainsi même si : lieu d'extraction de ressources
- ce bureau ou comptoir est destiné à naturelles ;
approvisionner la société non résidente ou - un chantier nécessitant des
un de ses établissements à l’étranger ; travaux importants, continus, de
- la revente des marchandises et longue durée ainsi que la prise
l'encaissement des fonds n'ont lieu qu'à de décisions techniques par des
l'étranger. responsables se trouvant sur ce
chantier.
L’installation doit présenter une certaine autonomie à l’égard du siège ; c’est d’ailleurs cette
autonomie qui la rend apte à poursuivre les buts économiques qui lui sont assignés. Une
exploitation qui serait pleinement dépendante du siège et qui ne pourrait fonctionner seule
ne pourrait pas être individualisée fiscalement.
Pour être fiscalement « indépendant », il faut que l’établissement le soit d’abord
économiquement. Autrement dit, l’exploitation située à l’étranger, tout en n’étant qu’un
simple démembrement du siège, fonctionne comme si elle était en réalité une entreprise à
part entière. Elle dispose, pour ce faire, d’un personnel distinct, de services commerciaux,
financiers, techniques propres et parfois d’une comptabilité séparée de celle de la société.
En résumé, il faut que la valeur ajoutée qui sera imposable à l’étranger soit personnellement
« imputable » à l’établissement, qu’elle résulte de sa création propre.
Exemple :
Une succursale sans autonomie de gestion qui ne réalise aucune affaire en France, mais
se borne à assurer pour le compte de son siège situé hors de France, auquel est refacturé
l'ensemble des frais qu'elle expose, le suivi et la coordination de budgets de publicité, ne
peut être regardée comme exploitant une entreprise en France, dès lors qu'il n'est pas établi
que son gérant serait investi de pouvoirs lui permettant de conclure des contrats au nom de
la société ou d'intervenir comme instance de décision dans le traitement d'affaires.
MAROC FRANCE
Les opérations réalisées au Maroc par une L'exercice habituel d'une activité peut enfin
société non résidente et constituant un cycle résulter de la réalisation d'un cycle
commercial complet sont imposables à commercial complet d'opérations, alors
l'I.S. et ce, même si leur réalisation même que l'entreprise ne posséderait dans
s'effectue en l'absence de tout établissement le pays concerné aucun établissement ou
et sans recours à un représentant mandaté représentant permanent.
à cet effet par ladite société.
d - Sites internet
L’évolution technologique et l’élargissement du champ géographique sont des éléments dont
tous les systèmes fiscaux doivent tenir compte, ainsi en matière de commerce électronique,
Cette conception traditionnelle permet cependant, s’agissant des serveurs, dans la mesure
où leur appréhension dans l'espace et dans un lieu donné est susceptible d'être effectuée,
de leur appliquer la notion d'établissement stable à l'emplacement où se trouve localisé le
serveur.
Le Comité de l’OCDE a toutefois estimé que :
- la localisation d'un serveur ne permet pas à elle seule de retenir l'existence d'un
établissement stable,
- il est nécessaire, en outre, que le serveur soit à la disposition de l'entreprise
- et que des fonctions essentielles de cette entreprise soient réalisées par
l'intermédiaire du serveur.
II - APPLICATIONS
Il résulte des principes développés que les bénéfices provenant d'opérations effectuées par
les entreprises d’un état dans les « établissements » qu'elles possèdent à l'étranger ne sont
pas imposables à l'impôt sur les sociétés dans cet état. Les entreprises qui exploitent
exclusivement des établissements situés à l'étranger et ne possèdent en France que leur
siège social échappent généralement à toute taxation dans le pays.
Lorsqu’une personne morale soumise à l’IS a son siège en France, sa quote part de
bénéfice dans une structure fiscalement transparente ayant une activité à l’étranger n’est pas
considérée comme imposable en France.
Corrélativement les charges ou les pertes afférentes aux opérations effectuées à l’étranger
ne sont pas déductibles des bénéfices soumis à l'impôt sur les sociétés de l’état.
Ce principe doit être modulé en raison du caractère « détachable » ou non des opérations à
l’étranger. On peut en effet trouver des opérations réalisées à l'étranger :
Un chantier à Monaco d'une société française de travaux publics doit être considéré comme
une entreprise exploitée hors de France en raison de la durée, de la continuité et de
l'importance des travaux alors même que certaines tâches de direction, de gestion et
d'approvisionnement sont exercées en France (CE, arrêt du 29 mars 1978, n° 04883).
Représentant autonome :
Une société immobilière qui a son siège en France ne peut y être taxée à raison du gain
qu'elle réalise sur la vente d'un immeuble qu'elle possède dans un pays étranger, dès lors
qu'elle a habilité dans ce pays un représentant qualifié, chargé par elle d'y gérer ses
immeubles et, le moment venu, d'en opérer l'aliénation devant notaire. Il y a lieu, en pareil
cas, de réintégrer dans la base d'imposition en France, la quote-part correspondante des
frais généraux d'administration. (CE, arrêt du 5 juin 1937, n° 42274).
Chantier :
Une société française qui exploitait une verrerie avait conclu un contrat relatif à la
construction, à l'équipement et à la mise en fonctionnement d'une usine de même nature
dans un pays d'Asie. Le contrat comportait une clause d'assistance technique au cours de la
première période de fonctionnement de l'usine, clause en vertu de laquelle la société
percevait des redevances. Au cas d'espèce il a été jugé que :
- d'une part, ni la construction - d'ailleurs exécutée en sous-traitance par une tierce
entreprise - ni l'équipement de ladite usine ne constituaient, pour la société
intéressée, l'exercice habituel à l'étranger d'une activité commerciale détachable de
son activité en France ;
- d'autre part, les prestations fournies au titre de l'assistance technique, ayant été
exécutées à l'aide d'un personnel mis temporairement à la disposition de son
cocontractant, devaient être regardées comme une extension occasionnelle de son
activité, alors même que celle-ci n'aurait pas comporté jusqu'alors de prestations de
l'espèce (CE, arrêt du 3 avril 1968, n° 70822)
Activité commerciale :
Cas d'une entreprise sise en France qui, ayant cédé une usine qu'elle exploitait au Japon, a
consenti à l'acquéreur la location de certains éléments de son matériel industriel moyennant
une redevance en partie fonction des bénéfices, la Haute Assemblée a estimé que la société
ne pouvait être regardée, par le seul fait de ce contrat, comme exerçant habituellement une
activité commerciale à l'étranger, qu'au contraire cette opération rentrait par sa nature, bien
que le matériel fût loué hors de France, dans le cadre de l'exploitation de l'entreprise en
France, et ne pouvait, dans les conditions où elle avait été réalisée, en être détachée,
nonobstant la circonstance qu'un représentant ait été spécialement chargé de surveiller sur
place l'exécution dudit contrat. (CE, arrêt du 5 février 1945, req. n°s 68348, 72132 et 73150).
C'est ainsi qu'une société qui, sans posséder à l'étranger d'agence ou de succursale, y vend
par l'intermédiaire d'une maison de commission ayant une personnalité indépendante de la
sienne, les produits qu'elle fabrique en France, doit être regardée comme exploitant une
seule entreprise sise en France : elle est par suite imposable à raison de l'ensemble des
bénéfices afférents à cette entreprise (CE, arrêt du 18 mars 1932, n°s 16452, 21607 et
24688).
Brevets :
Lorsqu'une entreprise française concède à des sociétés étrangères, moyennant le paiement
de redevances, le droit d'exploiter à l'étranger des brevets lui appartenant, ces redevances
constituent pour elle des recettes qui ne sauraient être détachées de celles qu'elle retire de
son activité en France, sauf en cas d'inscription des droits générateurs des redevances à
l'actif du bilan d'un établissement étranger, si cette inscription est justifiée par l'activité de
l'établissement.
Activités financières :
Sauf si les placements effectués à l'étranger sont détachables des activités du siège en
France (ce qui peut être le cas lorsqu'ils ont un lien étroit avec un établissement installé hors
de France), les produits correspondants sont imposables en France, à défaut, ils sont
réputés effectués à partir de la France.
Activités immobilières :
Il convient de distinguer les deux hypothèses suivantes :
a. Les immeubles situés à l'étranger sont affectés à l'exercice d'une activité
commerciale habituelle dans le pays de leur situation ou constituent de par leur
gestion, l'exploitation d'une véritable entreprise indépendante.
Lorsqu'une entreprise française exerce une activité commerciale habituelle dans le
pays où sont situés les immeubles, les revenus de ces immeubles - qui figurent à
l'actif du bilan de l'établissement étranger - doivent en principe être compris dans
les résultats de l'activité étrangère et échappent par suite à toute imposition en
France.
b. Les immeubles à l'étranger ne sont pas affectés à une activité commerciale
habituelle de la personne morale propriétaire et les conditions de leur gestion ne
sont pas caractéristiques d'une activité détachable de celle du siège.
Dans les situations de ce type, les revenus des immeubles situés à l'étranger sont
imposables en France.
Assurance :
Tel est le cas, également, d'une société effectuant en France -où elle a son siège et ses
bureaux- des opérations de courtage de réassurance ; les opérations de même nature
qu'elle réalise à l'étranger où elle ne dispose d'aucune succursale, ni d'aucun établissement,
et qu'elle effectue, soit par correspondance émanant de son bureau en France, soit par
l'intermédiaire de sous-courtiers installés à l'étranger et ayant une personnalité
indépendante, doivent être regardées comme se rattachant à l'activité exercée en France
(CE, arrêt du 18 juin 1969, n° 68042).
Navigation :
Une compagnie de navigation ayant à l'étranger son siège social où elle ne possède ni local
spécial ni préposé et où elle ne traite aucune affaire, alors qu'elle a en France le siège de sa
Les exemples précédents s’appliquaient aux cas d’entreprise ayant leur siège dans un état
(la France ou le Maroc). Par symétrie, les bénéfices réalisés par une entreprise ayant son
siège à l’étranger (hors France ou Maroc) sont imposables dans ce pays, notamment
lorsqu'ils résultent d'opérations constituant l'exercice habituel d'une activité dans ce pays.
Cette condition est réputée remplie lorsque l'entreprise dont le siège est situé à l’étranger :
- exploite un « établissement » sur le territoire national ;
- y réalise des opérations par l'intermédiaire de représentants n'ayant pas de
personnalité professionnelle indépendante ;
- ou encore lorsque les opérations effectuées sur le territoire y forment un cycle
commercial complet.
Plus-values de cession de droits sociaux : sous réserve des conventions internationales, les
plus-values réalisées par des personnes morales ou organismes, quelle qu'en soit la forme,
ayant leur siège social à l’étranger, doivent donner lieu à imposition dans l’état source.
Participation dans un GIE : Les personnes morales étrangères passibles de l'impôt sur les
sociétés sont personnellement assujetties à cet impôt à raison de la quote-part des
bénéfices des sociétés de personnes ou des GIE, correspondant à leurs droits sociaux.
Cette part de bénéfices est déterminée selon les règles applicables à l'impôt sur les sociétés.
Revenus d’immeubles possédés par une entreprise ayant son siège à l’étranger :
D'une manière générale, lorsqu'une entreprise étrangère exerce dans un territoire une
activité habituelle, les revenus des immeubles qu'elle y possède et qui figurent à son actif
doivent, quelle que soit l'affectation de ces immeubles, être compris dans le bénéfice
imposable dans le territoire.
Lorsqu'elle n'exerce aucune activité habituelle, une société étrangère qui possède un
immeuble à usage commercial ou d'habitation donné en location, est également passible de
l'impôt sur les sociétés, en raison de sa forme ou du caractère lucratif de l'opération, sur les
profits retirés de cette location.
Article 990 D
Les personnes morales qui, directement ou par personne interposée, possèdent un ou
plusieurs immeubles situés en France ou sont titulaires de droits réels portant sur ces biens
sont redevables d'une taxe annuelle égale à 3 % de la valeur vénale de ces immeubles ou
droits.
Est réputée posséder des biens ou droits immobiliers en France par personne interposée,
toute personne morale qui détient une participation, quelles qu'en soient la forme et la
quotité, dans une personne morale qui est propriétaire de ces biens ou droits ou détentrice
d'une participation dans une troisième personne morale, elle-même propriétaire des biens ou
droits ou interposée dans la chaîne des participations. Cette disposition s'applique quel que
soit le nombre des personnes morales interposées.
Ainsi, dans le cas d'une société qui possède en France une fabrique et des services
commerciaux et qui a d'autre part, à l'étranger, un dépôt de marchandises dont la direction
Dans tous les cas où, ni les conditions de fonctionnement de l'entreprise, ni la comptabilité,
ne permettent de déterminer avec précision les opérations nationales et étrangères, il
convient d'avoir recours à une ventilation forfaitaire. Il y a lieu de noter, toutefois, que le
terme « forfaitaire » employé ici doit être entendu au sens d'« évaluation approchée », mais
faite à partir de données comptables incontestables.
Un comptable peut être étonné par cette méthode de répartition du bénéfice par un rapport
de bénéfices !.
Ou bien, pratique plus répandue :
CA de l’établissement distinct
CA de l’ensemble de l’entreprise
Article 10
4. Lorsque les contribuables dont l'activité s'étend sur les territoires des deux Etats
contractants sont dans l'impossibilité de faire ressortir distinctement et exactement les
bénéfices afférents aux établissement stables situés dans l'un et l'autre Etat, le bénéfice
respectivement imposable par ces Etats peut être déterminé en répartissant les résultats
globaux au prorata du chiffre d'affaires réalisé dans chacun d'eux.
C'est ainsi que, dans le cas d'une société possédant des établissements en France et à
l'étranger, il a été jugé que les frais engagés dans l'intérêt de l'ensemble de l'entreprise,
notamment ceux concernant la gestion du capital et la direction générale de la société,
devaient donner lieu à ventilation. La part de ces frais imputable à l'établissement sis en
France a pu être valablement fixée, dans les circonstances de l'affaire, d'après la proportion
existant entre le chiffre d'affaires de l'établissement français et le chiffre d'affaires global de
la société.
Mais, dans de nombreux cas et plus spécialement, lorsque l'on se trouve en présence :
- soit d'activités commerciales auxiliaires ou préparatoires réalisées dans un
établissement, tel qu'un bureau d'achat ou un bureau de vente ;
- soit de prestations de services diverses effectuées sur le territoire, par exemple, par
un bureau d'études, ou de publicité, qui, dans l'un et l'autre cas, caractérisent
l'exercice habituel d'une activité imposable, il convient de recourir à la « méthode de
la commission ».
Le bénéfice réputé réalisé sur le territoire doit alors correspondre à celui que réaliserait
l'établissement, le dépôt ou le bureau en cause s'il effectuait pour le compte de tiers les
opérations qu'il exécute pour la société étrangère dont il dépend.
En d'autres termes, ce bénéfice peut être évalué en défalquant les frais exposés localement
du montant des commissions ou rémunérations diverses que l'entreprise étrangère aurait dû
verser à des tiers (représentants ou prestataires de services) pour effectuer les opérations
qu'elle réalise ainsi directement elle-même.
Bien entendu, la méthode de répartition par comparaison ne saurait être retenue que dans le
cas où la comptabilité ne permet pas l'évaluation exacte des résultats de l'activité déployée
ou lorsque la méthode de répartition au prorata du chiffre d'affaires ne peut être retenue.
Cas particulier des intérêts versés par les succursales dans un état à des banques
étrangères.
En ce qui concerne les banques et les autres établissements financiers et de crédit, il
convient de distinguer, dans les relations entre un siège et ses succursales étrangères :
- d'une part, les dotations attribuées aux succursales à titre de quasi-capital ;
- d'autre part, les avances en comptes courants inhérentes à la nature même de
l'activité des établissements, c'est-à-dire le commerce de l'argent.
Dans le cas français, les sociétés et personnes morales assimilées exerçant partiellement
leur activité à l'étranger sont tenues de produire deux séries de tableaux normalisés à l'appui
de leur déclaration de résultat :
- la première, regroupant les éléments comptables concernant l'ensemble des
activités exercées quelle que soit leur localisation ;
- la seconde, mentionnant les éléments afférents aux seules opérations dont le
résultat est imposable en France.
Les tableaux de la seconde série doivent être établis dans les conditions suivantes : le total
du bilan figurant sur les tableaux à caractère fiscal doit être identique à celui du bilan
comptable. En conséquence, les éléments actifs et passifs rattachables aux activités
exercées hors de France doivent être extournés des postes correspondants.
En vue d'assurer la concordance avec le total du bilan, le montant total des postes ainsi
extournés doit être compris respectivement dans les comptes de régularisation actif et
passif. La ventilation des comptes de régularisation doit être annexée aux tableaux à
caractère fiscal.
En revanche, les autres tableaux ne doivent mentionner que les opérations courantes ou
exceptionnelles qui participent à la réalisation des résultats imposables en France.
MAROC FRANCE
Article 2.- Personnes imposables Instruction du 21 janvier
I.- Sont obligatoirement passibles de l’impôt sur les 1997 :
sociétés : On considère comme
… « quartier général » une
5°- les centres de coordination d’une société non société dont le siège est en
résidente ou d’un groupe international dont le siège est France ou un établissement
situé à l’étranger. stable situé en France d'une
Par centre de coordination, il faut entendre toute filiale ou société dont le siège est à
établissement d’une société ou d’un groupe international l'étranger, qui dépend d'un
dont le siège est situé à l’étranger et qui exerce, au seul groupe international contrôlé
profit de cette société ou de ce groupe, des fonctions de depuis la France ou
direction, de gestion, de coordination ou de contrôle. l'étranger, et qui exerce au
seul profit de ce groupe des
Article 8.- Résultat fiscal fonctions de direction, de
… gestion, de coordination ou
IV.- La base imposable des centres de coordination … est de contrôle.
égale à 10 % du montant de leurs dépenses de
fonctionnement. A cette base s’ajoute, le cas échéant, le
résultat des opérations non courantes.
Dans la mesure où une partie des activités du quartier général ou du centre de logistique
serait sous-traitée, les frais de sous-traitance correspondants seront pris en compte dans les
charges, pour leur totalité.
Exemple :
Soit un quartier général établi en France avec des charges de 900 000 € et qui ne réalise
aucun produit.
L’administration propose un taux de base d’imposition de 8%
Le bénéfice forfaitaire utilisé sera : 8% * 900 000 = 72 000 €
Bien évidemment, dans un cadre fiscal, les charges à retenir sont celles conformes au
règlement du code des impôts. Dans le cas où certaines de ces charges seraient non
déductibles et devraient être réintégrées, par exemple 30 000 €, l’administration retiendrait
comme base d’imposition :