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UE2 – Biophysique

Pr. Peretti
Le 16/10/18 à 13h30
Ronéotypeur : Madeleine Walckenaer
Ronéoficheur : Hélène Soursou

Cours n°4 : Imagerie par Résonance Magnétique :


bases physiques

Les formules sont à connaître. Mme. Peretti a débuté son cours sur l’IRM à la fin du cours sur l’imagerie
analogique et numérique.

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PLAN

II/ La Résonance Magnétique Nucléaire

A- La magnétisation

B- La résonance

C- La relaxation

III/ La formation de l’image

A- Séquences d’impulsion

B- Le contraste

C- Paramètres d’acquisition

D- Localisation du signal et durée d’une acquisition

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II/ La RMN

La RMN se décompose en 3 étapes :


1) La magnétisation
2) La résonance
3) La relaxation

La RMN requiert l’utilisation de noyaux, en médecine on utilise la plupart du temps les noyaux de l’atome
d’hydrogène car ils sont intéressants pour deux raisons :

• Il y a beaucoup de molécules d’eau dans les tissus biologiques donc beaucoup d’atomes d’hydrogène.
• Ces noyaux ont une propriété de rotation intrinsèque, ils tournent sur eux même (spin en anglais) donc ils
se comportent comme des petits aimants.

Quand on s’intéresse à un tissu biologique, il y a toute une population de noyaux d’hydrogène (= de petits aimants).
Dans un environnement naturel, le champ magnétique est trop faible pour que les petits aimants soient
influencés, c’est pour cela qu’ils pointent vers des directions aléatoires : c’est le désordre le plus complet.
Lorsqu’on fait la somme des vecteurs des petits aimants on obtient un vecteur nul : aimantation totale M = 0.

A – La magnétisation

Les noyaux d’hydrogène n’étant pas influencés par le champ magnétique terrestre, on procède à la première étape
de la RMN : la magnétisation. Pour cela, on plonge le tissu biologique qu’on veut étudier dans un champ
magnétique intense B0 (beaucoup pus fort que le champ magnétique terrestre). Sous l’action de ce champ intense,
les protons vont se mettre à tourner autour de l’axe de B0 sur leur cône de précession (représenté en vert) avec une
certaine fréquence, appelée fréquence de Larmor :

Avec γ le rapport gyromagnétique γproton/2 π = 42,58 MHz/T

Tous les protons tournent sur un axe vertical à la même


fréquence (même vitesse) mais on remarque qu’ils sont
divisés en deux populations :

ü les uns qui pointent vers le haut (dans le sens de


B0) et qui sont légèrement en excès par rapport à ceux
qui pointent vers le bas.
ü les autres qui pointent vers le bas.

Si on additionne les vecteurs, le fait que les protons qui pointent vers le haut soient légèrement plus nombreux
donne une aimantation totale M non nulle. Le tissu biologique est maintenant aimanté.

A l’équilibre, on peut représenter M parallèle à B0 et la décomposer en deux vecteurs :


• aimantation longitudinale ML, parallèle à B0 et non nulle.
• aimantation transversale MT, perpendiculaire à B0 et nulle.

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B/ La résonance

Pour faire de l’IRM, on a besoin d’un champ très puissant B0 mais cela ne suffit pas, il faut aussi utiliser des ondes
radiofréquences.

Cette impulsion radio va apporter une certaine quantité d’énergie qui va perturber l’état d’équilibre qui s’était
instauré. Une impulsion radio est une onde radiofréquence qui possède une durée brève. Pour que l’impulsion
arrive à perturber le système, il faut respecter la condition de résonance : la fréquence de l’onde radio doit être
égale à la fréquence caractéristique du proton (fréquence de Larmor).

A l’arrêt de l’impulsion (qui est brève), l’aimantation M a été inclinée d’un


angle θ et n’est plus parallèle à B0.

On projette le vecteur M sur l’axe z pour obtenir l’aimantation


longitudinale ML (parallèle à B0) et sur le plan horizontal pour obtenir
l’aimantation transversale MT.

En général, on utilise un angle θ de 90°, M se retrouve perpendiculaire à


B 0.

Au niveau microscopique (des protons), deux phénomènes interviennent à l’arrêt de l’impulsion :


• égalisation du nombre de protons entre les deux populations.
• les vecteurs sont inclinés de la même façon, ils sont tous au même endroit sur leur cône de précession, ils
ont été mis en phase les uns par rapport aux autres.

C/ La relaxation

Récapitulons : Les protons étaient dans le désordre, on a introduit un certain ordre en aimantant la matière grâce au
champ B0 (magnétisation), ensuite on a apporté de l’énergie pendant une durée brève (résonance) et lorsqu’on
arrête cette apport en énergie, on observe un retour à l’état d’équilibre : la relaxation.

Le retour à l’état d’équilibre ne se fait pas par une bascule de 90° en ligne droite de M pour qu’elle retrouve sa
position initiale. L’aimantation M se met à tourner autour de B0 tout en se rapprochant de la verticale pour à la fin
se retrouver dans sa position initiale, càd parallèle à B0 (cela prend un certain temps).

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- Tout au long de la relaxation, MT ne change pas
de plan (plan horizontale), au début le vecteur MT
va faire une sorte de cercle qui va diminuer de
diamètre jusqu’à ce que M redevienne verticale
(MT sera alors nul).

- Au début de la relaxation ML vaut 0 puis au fur et


à mesure de son replacement, ML va augmenter
jusqu’à la valeur qu’il y avait à l’équilibre.

Quand on fait des mesures en IRM, on utilise des antennes. Le vecteur MT tourne alors que ML ne tourne pas (ML
passe de la valeur 0 à la valeur maximale mais sans tourner). C’est cette aimantation qui tourne (MT) devant
l’antenne qui entraine un courant et un signal qu’on utilise en IRM. Le signal est sinusoïdale décroissant car le
vecteur MT décroit au cours du temps jusqu’à s’annuler.

1- La relaxation de l’aimantation longitudinale

Après l’arrêt d’une impulsion de 90°, ML suit la première loi de BLOCH :

Pour t=0, 𝑒 ! =1 à ML= Meqx 0


Pour t=∞, 𝑒 !! = 0 à ML = Meq
Pour t=T1, 𝑒 !! = 0,37 à ML = Meq x 0,63

T1 = temps de relaxation longitudinale.

T1 est le temps caractéristique décrivant l’évolution de ML, il correspond au temps mis par l’aimantation
longitudinale pour atteindre 63% de sa valeur à l’équilibre Meq.
Théoriquement pour que M rejoigne sa position d’équilibre il faudrait attendre l’infini. En médecine, on se contente
d’attendre 3 ou 5 fois T1, car 𝑒 !! = 0,001 donc on estime qu’on est proche de Meq.

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2- La relaxation de l’aimantation transversale

Du point de vue macroscopique, MT suit la deuxième loi de BLOCH :

On observe une décroissance exponentielle.

Pour t=0, 𝑒 ! =1 à MT = M𝜏
Pour t=∞, 𝑒 !! = 0 à MT = 0
Pour t=T1, 𝑒 !! = 0,37 à MT = M𝜏 x 0,37

T2 = temps de relaxation transversale

T2 est le temps caractéristique décrivant l’évolution de MT, il correspond au temps mis par l’aimantation
transversale pour atteindre 37% de sa valeur initiale.

On donne T1 pour un champ de 1,5T.


(Ne pas retenir les nombres, juste les ordres de grandeur)

Remarques :
Les liquides ont des temps très longs.
La graisse a le T1 le plus court.

II/ La formation de l’image

A/ Les séquences d’impulsion

Pour former une image par résonance magnétique, on fait appelle à des séquences d’impulsion (suite
d’impulsions) :
• impulsion d’excitation (onde radiofréquence qui perturbe le système)
• impulsion de détection qui va nous servir à détecter le signal
Ces deux impulsions sont séparées par un intervalle de temps : TE (temps d’écho).

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Une séquence correspond à une impulsion d’excitation suivie d’une impulsion de détection. Ces séquences sont
répétées un certain nombre de fois à intervalle de temps régulier et deux séquences sont séparées par un temps TR
(temps de répétition).

La séquence d’écho de spin est la plus utilisée. La séquence


élémentaire est composée d’une impulsion d’excitation de
90° qui va exciter le système et d’une impulsion de
détection de 180° qui va permettre de créer un signal
(correspondant à MT) dont le maximum sera au temps TE.
Cette séquence est répétée à intervalle de temps régulier.
Ce sont les médecins qui choisissent les valeurs de TR et
TE.

B/ Le contraste

En IRM, on cherche des contrastes simples pour interpréter facilement les images.

(la courbe jaune correspond à l’aimantation longitudinale, la courbe verte correspond à l’aimantation
transversale, le point rouge est le point de mesure à TE)

à On a choisi un TR suffisamment long pour que la relaxation longitudinale soit terminée avant une autre
impulsion de 90°. On n’a pas de renseignement sur le T1 des tissus car on n’a pas de renseignement sur la vitesse
de croissance de l’aimantation longitudinale. On minimise l’influence du T1 dans les images.

à On a choisi un TE relativement long càd qu’on laisse la décroissance se faire puis on effectue la mesure du
signal. Si au moment de la mesure :
- il n’y a pas de signal, on en conclut que la décroissance a été rapide.
- il y a encore beaucoup de signal, on en conclut que la décroissance est très lente.
Un TE long renseigne sur la vitesse de décroissance du signal et donc sur T2 des tissus.

On appelle l’image pondérée en T2 car on a qu’un renseignement sur T2.

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à Quand on choisi un TR court, on attend pas que la relaxation soit terminée, on renvoie une impulsion de 90° :
ce qui était vertical devient horizontal et inversement. ML qui était sur l’axe vertical se retrouve sur l’axe
horizontal, se met à tourner ce qui crée un courant dans l’antenne et donc un signal.

à On fait la mesure du T1 le plus vite possible (point important), pour cela il faut que TE soit le plus court
possible pour que la décroissance de la courbe verte ne se termine pas : on minimise l’influence du T2.

On appelle l’image pondérée en T1 car on a qu’un renseignement sur T1.

Schéma récapitulatif

Le point 1 correspond à une image pondérée en T1 avec TR court et TE le plus court possible.
Le point 2 correspond à l’image pondérée en T2 avec un TR long et un TE relativement long (il ne faut pas qu’il
soit trop trop long sinon on a plus de signal et les images sont de mauvaise qualité).
Le point 3 correspond à un TR long (on supprime l’influence de T1) et à un TE court (on supprime l’influence de
T2) donc il reste seulement le 3eme paramètre : 𝝆 (la densité de protons). Plus il y a de protons qui résonnent et
meilleur sera le signal.

Remarque : le paramètre 𝜌 intervient dans toutes les images donc il faudrait dire image pondérée en 𝜌 et T1, image
pondérée en 𝜌 et T2.

Exemples :

TR = 500 ms TR = 2000 ms TR = 2000 ms


TE = 20 ms TE = 80 ms TE = 20 ms

TR et TE courts TR et TE longs TR long et TE court


Image pondérée en T1 Image pondérée en T2 Image en 𝜌

C / Paramètres d’acquisition
Il faut bien faire la différence entre les paramètres T1, T2 et 𝜌 qui caractérisent les tissus et les paramètres
d’acquisition TE et TR qui nous permettent de faire des images.

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Quelques ordres de grandeur :
• TR de 300 à 4000 ms Fixés par l’opérateur
• TE de 10 à 120 ms

TR court et TE court : image pondérée en T1


TR long et TE long : image pondérée en T2
TR long et TE court : image pondérée en p

On compare maintenant les signaux de plusieurs tissus :

La courbe en vert :
Correspond au T1 le plus long car on arrive plus
lentement à l’équilibre.
Correspond au T2 le plus long car on arrive plus
lentement à 0.

Lequel des deux tissus aura le signal le plus important ?


Sur une image pondérée en T2, le tissu qui est en hypersignal (apparaît blanc), c’est le tissu qui aura le T2 le plus
long. Par exemple, si sur une image en T2 on voit une masse blanche, on peut se dire qu’elle est remplie de liquide
car on sait que les T2 des liquides sont élevés.

Lequel des deux tissus aura le signal le plus important ?


Sur une image pondérée en T1, c’est le tissu qui a le T1 le plus court qui est en hypersignal. Par exemple, la
graisse qui a un T1 très court apparaitra en blanc.

Images en T1 Images en T2
Tissu à T1 long à hyposignal Tissu à T2 long à hypersignal
Tissu à T1 court à hypersignal Tissu à T2 court à hyposignal

La graisse (T1 court) et la moelle osseuse (contient principalement de


la graisse) seront en hypersignal.

La substance blanche sera plus blanche que la substance grise car son
T1 est plus court.

Les liquides apparaissent en noir.

L’os cortical et l’air apparaissent en noir pas parce que leur T1 est
long mais parce qu’ils contiennent que très peu de protons.

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Les liquides sont en hypersignal (T2 long).

La substance grise sera plus blanche que la substance blanche.

D/ Localisation

En IRM, on n’utilise pas seulement le champ magnétique principal B0, on utilise aussi des gradients de champs
magnétiques qui vont permettre de localiser le signal. En effet, quand on recueille un signal électrique dans
l’antenne, on ne sait pas de quelle partie du tissu biologique provient le courant : les gradients de champs
magnétiques nous permettent de localiser le signal, ils servent à faire un codage spatial.

On se base sur la relation de Larmor : f est proportionnelle à B donc toute variation de B va entrainer une
variation de la fréquence de Larmor. Le champ B total ne sera pas le même dans tous les points du sujet grâce à ces
gradients de champs magnétiques, ce qui permet de coder l’espace.

Le sujet est soumis à la somme des champs (champ intense Bo et gradient de champ magnétique d’intensité très
faible) donc au total le sujet est soumis à un champ qui varie dans l’espace. Du coup, les fréquences de
résonance des protons ne seront pas les mêmes (le protons ne tournent pas à la même fréquence) quand on va de la
gauche à la droite du sujet par exemple.

La prof insiste sur le fait qu’on va faire la somme de Bo + des gradients de champs magnétiques qui ont une
intensité très faible par rapport a Bo à les spins ne tournent pas tous à la même fréquence car le champ
magnétique total varie dans les différents points de l’espace.

EXEMPLE :
v On applique un champ total Bo + Bz à un sujet, ainsi toutes les fréquences de résonance ne sont pas les
mêmes dans tous les points de l’espace. En revanche, tous les spins qui sont dans un même plan axial vont
résonner à la même fréquence.
v Quand on envoie une onde radiofréquence, elle va exciter seulement un plan de coupe, c’est à dire
seulement les protons qui ont la même fréquence qu’elle.
v Le signal qu’on recueille est seulement le signal de ce plan et pas du volume entier du sujet.

La durée d’une acquisition correspond au temps pour obtenir une série d’images : D = TR.Nlignes.Nacc

Nlignes : le nombre de lignes de l’image, cela correspond au nombre de répétitions de la séquence élémentaire.
Nacc : le nombre d’accumulation (1,2…). Par exemple, si on craint que l’image soit trop bruitée, on va accumuler
tous les signaux deux fois (Nacc = 2)

Par exemple, avec TR = 2000 ms, N lignes : 256 et N acc = 1


D = 8,5 minutes donc le patient ne doit pas bouger pendant 8,5 minutes

Cette durée correspond au temps pour une seule série, or on réalise plusieurs séries d’images donc l’examen peut
durer de 30 à 40 minutes.

Ronéo 4, cours n°4, UE2 10/10

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