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AMINOSIDES

Introduction :
Depuis la découverte de la streptomycine en 1944 (actinomycètes), la famille des aminoglycosides
s'est enrichie de nombreux antibiotiques : néomycine, gentamycine, tobramycine, kanamycine, etc.
Classification :
La classification des aminosides repose sur :
- Leur origine :
Molécules naturelles : Ceux qui sont dérivés des actinomycètes du genre Streptomyces prennent le
suffixe -mycine, ceux qui sont dérivés du genre Micromonospora prennent le suffixe -micine.
Produits d’hémi-synthèse.
- Leur structure chimique :
Ils sont constitués de sucres aminés et d’un amino-cyclitol : aminoglycosides
- Leur mode d’administration :
Aminosides par voie parentérale : amikacine, gentamicine, kanamicine, nétilmicine, spectinomycine,
streptomycine, tobramycine. Aminosides par voie orale : néomycine.
Points communs des aminosides :
- Absence de résorption par voie orale. Excrétion rénale à la fois rapide et exclusive.
- Pas de passage des aminosides à travers la barrière hémato-méningée
- Un spectre large qui englobe essentiellement les staphylocoques et les bacilles gram négatif
- Mécanisme d’action: action sur la synthèse protéique
- Bactéricides, concentration dépendants. Toxicité rénale et auditive: administration IV à éviter.
Mode d’action :
- Les aminosides ont une action sur la synthèse protéique par action sur la lecture du code et
l’assemblage des chaînes protéiques (Action au niveau de la sous unité 30S microsomale → erreur de
lecture du code génétique → synthèse de protéines létales)
-Ils sont bactéricides à des concentrations proches de leur concentration minimale inhibitrice: effet
postantibiotique.
Spectre antibactérien : Large spectre
- Les aminosides sont essentiellement actifs sur : Les bacilles Gram négatif. Les Staphylocoques
méticilline-sensibles et résistants (40-60%). La streptomycine et l’amikacine sont également actives
sur Mycobacterium tuberculosis à doses thérapeutiques.
- Les bactéries anaérobies strictes, les streptocoques et le pneumocoque sont résistants à l’action des
aminosides (Nécessité d’association avec les bétalactamines).
Synergie :
- Sont pratiquement toujours utilisés en association en particulier avec les bêta-lactamines
- meilleure pénétration de la bactérie par la streptomycine grâce à l’inhibition de la synthèse de la
paroi bactérienne par les bêta-lactamines.
- Association possible avec : la fosfomycine, quinolones, vancomycine.

Propriétés pharmacocinétiques :
- Résorption quasi nulle par voie orale
- Pic plasmatique 1 h après injection IM (ou IV en perfusion lente)
- Diffusion tissulaire faible notamment dans le LCR à l’exception du parenchyme rénal
- Affinité importante vis-à-vis des cellules cochléaires de l’oreille interne
- Biotransformation pratiquement inexistante
- Élimination essentiellement urinaire sous forme inchangée. Demi-vie de l’ordre de 2 à 3 heures.
Indications :
- Essentiellement indiqués en association dans les infections sévères hospitalières : Septicémies,
Endocardites, Infections ostéo-articulaires chez les malades immunodéprimés ou agranulocytaires
- Seule indication en monothérapie : Infection urinaire avec atteinte du parenchyme rénal
Mais d’autres produits sont aussi efficaces et moins toxiques : céphalosporines de 3ème génération et
fluoroquinolones.
- Streptomycine : Tuberculose: active contre Mycobacterium tuberculosis
- Spectinomycine : Réservée aux gonorrhées (TTT des blennorragies gonococciques)
Urétrite gonococcique chez l’homme. Cervicites gonococcique chez la femme.
Contre-indications :
- Association de deux aminosides. Allergies aux aminosides (rares)
- Myasthénie → Blocage neuromusculaire
- Grossesse et allaitement: Streptomycine et Kanamycine
- Insuffisance rénale → nécessite une adaptation de la posologie
- Voie auriculaire → en raison du risque d’ototoxicité.
- Hypoacousie préexistante. Infections à anaérobies. Insuffisance hépatique (Tobramycine)
- Infections aux salmonella car les aminosides ne diffusent pas dans les tissus lymphatiques
Effets indésirables :
- La toxicité des aminosides est fonction de la dose et de la durée du traitement.
- La molécule la plus toxique est la néomycine.
- Néphrotoxicité : Réversible à l’arrêt du traitement. Captation préférentielle de ces médicaments par
les cellules des tubules proximaux et par la rétention et accumulation dans le cortex rénal se
manifestant par une protéinurie, hématurie, augmentation de l’urémie et de la créatinine.
- Ototoxicité ( toxicité cochléo-vestibulaire) : Favorisée par des posologies excessives, par une IR, elle
se manifeste soit par :
o une atteinte de l’audition et bourdonnement (cochléaire) au début et une baisse de la
perception des sons pouvant aller jusqu’à la surdité (Irréversible).
o une atteinte vestibulaire entraînant vertige, céphalées et perte d’équilibre.
- Toxicité musculaire : à doses élevées les aminosides peuvent avoir un effet curarisant pouvant aller
de la myasthénie jusqu’à la paralysie pulmonaire et une mort par asphyxie effets rares : réactions
cutanées (dermite de contact), cytopénie, cytolyse hépatique ( tobramycine).
Associations médicamenteuses :
Permises :
AMINOSIDE + : Beta-lactamines, vancomycines, teicoplanine, fluoroquinolones, rifampicines,
fosfomycines, l’acide fusidique.
INTERACTION : synergie.
Exemple d’associations Intérêt de l’association
PéniM + aminoside (5j) Augmenter la vitesse de l’action bactéricide
Streptomycine , amikacine + isoniazide, rifampicine Traitement de la tuberculose
Aminoside + pénicilline Élargissement du spectre
Contre-indiquée :
AMINOSIDE + INTERACTION
Diurétique : Furosémide, Amphotécrine B potentialisation de la néphrotoxicité par
déshydratation et augmenta de l’accumulation
Anti-infectieux néphrotoxiques : vancomycine, toxicité similaire
sulfamides, Polymixine
anesthésiques généraux et myorelaxants, curare Augmentation de l’effet curarisant
Anticancéreux: le cisplatine Ototoxicité et néphrotoxicité additive
AINS : L’aspirine à forte dose Ototoxicité
Presentations et posologie :

Recommandation :
1. Aucun aminoside ne doit être prescrit à visée préventive
2. Lorsque le germe responsable de l’infection n’est pas identifié, il n’est pas licite de prescrire un
aminoside
3. La durée du traitement doit toujours être la plus courte possible.
4. Éviter d’associer les aminosides à d’autres thérapeutiques néphrotoxiques ou ototoxiques, en
particulier à certains diurétiques (furosémide)
5. Éviter les aminosides chez la femme enceinte en raison du risque toxique pour l’appareil cochléo-
vestibulaire du fœtus. 6. En cas d’insuffisance rénale: dosages sériques.
7. Surveiller la fonction rénale et la fonction auditive au cours du ttt. 8. Suivi thérapeutique.
Conclusion :
- Les aminosides sont des antibiotiques à usage quasi exclusivement hospitalier, et qui paraissent
particulièrement utiles de par leur spectre et leur vitesse de bactéricidie dans le traitement des
infections sévères ou à germes multirésistants.
- Les principaux effets indésirables que sont la néphro et l'ototoxicité sont généralement liés à de
mauvaises habitudes de prescription et à l'absence de prise en compte des facteurs de risque.
- L'administration en dose unique journalière avec une surveillance des taux plasmatiques permet la
prescription des aminosides avec un rapport bénéfice-risque favorable chez les patients présentant
une infection sévère.
- L'augmenta importante depuis des années des IN à germes résistant à cette classe, en particulier
Pseudomonas , pose un problème majeur et invite à un usage raisonné des antibiotiques en général.
Les sulfamides antibactériens
Introduction :
- Les 1ers antibiotiques d’hémisynthèse et qui ont ouvert la voie de l’antibiothérapie moderne.
- Ils sont utilisés le plus souvent en association avec les diamino- pyrimidines (triméthoprime).
Sur le plan biologique :
- Propriétés antibactériennes
- Bactériostatiques: ils ne deviennent bactéricides qu’à fortes concentrations.
- Large spectre: mais de nombreuses résistances acquises existent et sont mal tolérées.
Classification: basée sur les sites d’action : action digestive, action urinaire, action locale, action
systémique.
Mécanisme d’action :
- Action au niveau du métabolisme intermédiaire: inhibiteurs de la synthèse des folates.
- compétition avec l’acide para-
aminobenzoïque = précurseur de l’acide folique.
- prennent sa place → inhibition de la synthèse
de l’acide folique.
- inhibent ainsi les voies métaboliques qui en
dépendent. C'est la production d'ADN, d'ARN
et de protéines qui va ainsi être touchée.
Spectre d’action :
Souvent sensibles Parfois sensibles Toujours résistantes
Gram+ Listeria Bacillus anthracis Streptoccocus Staphylocoques
Clostridium tetani et pyogenes Mycobacterium tuberculosis et
perfringens Pneumoniae et leprae mycoplasme
Corynebactrium diphteriae viridans
Gram - Enterobacteriacées : E .coli, Serratia, Trepomèmes et Leptospires
proteus, yersinia, salmonella et enterobacter, neisseria meningo,Gono ,
shigella, Haemephilus Klebsiella, Bordetella pertussis , francisella
influenzae providencia tularensis, borrelia
divers Bacillus pestis Toxoplasma Pseudomonas, Campylobacter
gondii Pneumocystis carinii Bacterioides, Brucella, Rickettsies,
Chlamydia trachomatis amibes,
Spécialités :

Pharmacocinétique :
Absorption Pour la plus part des sulfamides, la résorption est rapide et excellente par voie orale
au niveau de l’intestin grêle (Tmax: 5 heures)
Distribution Bonne dans tous les tissus et liquide de l’organisme. Passage placentaire → risque de
toxicité chez le fœtus. LPP Faible (20 à 30%), la majorité des sulfamides sont libres
Métabolism Hépatique sous formes acétylées. Cette acétylation est rapide ou lente selon les
e personnes. Les dérivés acétylés sont moins solubles → risque de précipitation dans
les urines → il faut boire régulièrement de l’eau lors du traitement
Élimination Rénale: par filtration glomérulaire et sécrétion tubulaire
T1/2 Prolongées d’où la possibilité de prises espacées (9 à12h)
Indications :
Les indications restantes des sulfamides seuls sont limitées :
- Infections urinaires non compliquées et non récidivantes (Sulfamethoxazole)
- La rectocolite hémorragique et maladie de Crohn (sulfasalazine)
- infections intestinales (Sulfaguanidine). Traitement des infections génitales à Chlamydia.
Effets indésirables :
- Accidents cutanés : 30% des patients traités ;
mineurs : purpura 72h après début du traitement photosensibilisation, urticaire, érythème pigmenté.
majeurs : apparaissent de moins en moins grâce à la purification des sulfamides, syndrome de
Stevens-Johnson, syndrome de Lyell.
La survenue de ces atteintes cutanées est imprévisible définitivement les sulfamides.
- Accidents gastro-intestinaux
- Accidents hématologiques :
mastocytose sans anémie, avec parfois une leucopénie, une thrombopénie centrale, toutes les deux
sont asymptomatiques. Plus fréquentes chez les éthyliques, les hémodialysés ou lors d’utilisation des
anticancéreux (méthotrexate) inhibiteurs de folates.
rarement une agranulocytose, parfois une thrombopénie périphérique des plaquettes.
- Troubles rénaux : rares, sous forme de néphrite interstitielle aigue (chez les personnes âgées qui ont
déjà une fonction rénale altérée).
Contre indications :
- Antécédents d’intolérances aux sulfamides.
- Insuffisance rénale ou hépatique, troubles hématologiques, Grossesse et l'allaitement.
- déficit en G6PD: risque de déclenchement d'hémolyse.
- Chez les prématurés et les nouveaux nés: immaturité hépatique.
Interactions médicamenteuses :
- Contre-indiquées : Méthotrexate : augmentation de la toxicité hématologique du méthotrexate par
déplacement de sa liaison aux protéines plasmatiques et diminution de son excrétion rénale.
- Déconseillées : Phénytoïne : augmentation des concentrations plasmatiques de phénytoïne jusqu'à
des valeurs toxiques (inhibition de son métabolisme) / Hyperkaliémiants.
Sulfamide en association :
- Renforcement de l’activité 20 à 100 fois. L’association a un effet bactéricide.
- Élargissement du spectre d’activité à des souches du plasmodium, de toxoplasma, des histoplasmes
et des pneumocystis.
- Les principes associés aux sulfamides :Triméthoprime = antibactérien urinaire
Pyriméthamine = antipaludéen
Indications :
En 1ère intention
- Infections urinaires basses non compliquées, prostatites, pyélonéphrites aigues
- Sinusites aigues, otites moyennes aigues. Pneumocystoses pulmonaires (carinii)
- Accès palustres à plasmodium falciparum. Infections opportuniste du SIDA
- Salmonellose, shigellose, yersiniose, cholera. Urétrite gonococcique non compliquée et à chlamydia
- Lymphogranulomatoses vénériennes et chancre mou.
En 2ème intention
- Bronchites aigues au cours de la BPCO. Méningites listériennes, nocardiose, brucellose
- Infections à bacilles Gram-, endocardites bactériennes. Pneumopathies à bacilles Gram-
Précautions d’emploi :
- Conseiller la prise d’eau pour éviter les calculs urinaires.
- Prévenir l’intolérance digestive et l’acidose, prescrire du bicarbonate.
- La surveillance hématologique est de règle en cas de traitements de longue durée.
Conclusion :
Sulfamides sont très toxiques par leurs multiples effets indésirables.
Le prescripteur ainsi que le dispensateur se doivent de prodiguer des conseils aux patients afin de
faciliter la stricte observance des sulfamides.
Les quinolones

Introduction :
Les quinolones sont des antibiotiques bactéricides de synthèse qui occupent une place importante en
thérapeutique humaine.
Mécanisme d’action : inhibiteurs d’acides nucléique
1.PENETRATION DANS LA BACTERIE : 2.ACTION INTRACELLULAIRE :
Les quinolones agissent sur deux cibles
spécifiques dans la cellule bactérienne : la
topoisomérase II (Gram -) et la topoisomérase
IV (Gram+).
Elles modifient la conformation topographique
de l'ADN et sont impliquées dans les processus
de transcription, de réplication et de
ségrégation du chromosome et des plasmides.

Classification des Quinolones :


En fonction de leur spectre antibactérien : première, seconde, troisième et quatrième génération.
1ère génération  Quinolones classiques / Deuxième à quatrième génération  Fluoroquinolones
1. QUINOLONES DE PREMIÈRE GÉNÉRATION :
L’acide Nalidixique = NALIXINE * / Acide Pipémidique = PIPRAM FORT*
Fluméquine = APURONE* / Rosoxacine = ERACINE *
Spectre d’action :
Ils sont caractérisés par un spectre antibactérien étroit limité aux Bacilles Gram- particulièrement les
entérobactéries (Escherichia coli, Klebsiella, Providencia, Proteus mirabilis, Salmonella...) à
l’exception de Pseudomonas aeruginosa.
Pharmacocinétique :
- Diffusion tissulaire faible sauf dans le tissu rénal, passage transplacent et dans le lait maternel
- Métabolisme hépatique intense
- Excrétion urinaire, sous forme
active, à concentration élevée.
Indications :
- Infections urinaires basses non
compliquées aiguës ou récidivantes
de l’adulte à germes sensibles
- Mucoviscidose (seulement l’acide nalidixique)
- Antigonococcique (Rosoxacine).
Interactions médicamenteuses :
Potentialisation des anticoagulants oraux : risque de surdosage (à l’exception de l’acide pipémidique).
2. LES FLUOROQUINOLONES :
Spectre d’action : Ils ont une activité beaucoup plus puissante et un spectre très élargi qui s’est
étendu successivement aux bactéries Gram positif et aux anaérobies.
Deuxième génération : Ciprofloxacine :CIFLOX* / Norfloxacine :NOROXINE*/
Ofloxacine : QUINOLOX* / Enoxacine : ENOXOR
Germes Sensibles Germes Résistants
- Les Gram-: Haemophilus Legionella,Neisseria, Acinetobacter ; Gram+ : Entérocoques,
- Gram + : Staphylococcus méti-S; Staphylococcus méti-R,
-Mycoplasma hominis. Streptococcus dont
-Pseudomonas Streptococcus pneumoniae.

3ème génération : Moxifloxacine : AVELOX* / Lévofloxacine : TAVANIC*


Germes sensibles Germes résistants
- Tous les Gram- - Gram+ : Staphylococcus
- Gram + : Staphylococcus aureus méti-S, Staphylococcus coagulase méti-R, Enterococcus
négative méti-S, Staphylococcus saprophyticus, faecium, Staphylococcus
Streptococcus, Streptococcus pneumoniae (pneumocoque). coagulase négative méti-R.
- Chlamydia spp / Mycoplasma hominis et pneumonie.

4ème génération : Trovafloxacine: TROVAN*


La quatrième génération conserve l’activité Gram négative et Gram positive de la troisième
génération tout en couvrant largement les anaérobies, en particulier Bacteroides fragilis.
Pharmacocinétique :

- Très bonne diffusion tissulaire,


passage dans le LCR et pénétration
intracellulaire.
- Élimination urinaire et par les fèces.

Indications :
Infections sévères à bacilles Gram (-) et staphylocoques sensibles:
- Infections respiratoire et ORL (sinusites, otites...), poussées de surinfections sur
2ème mucoviscidose
génération - Infections ostéoarticulaires. Infections intestinales, hépato-biliaires et cutanées
- Infect urinaires basses et hautes, compliquées ou non (y compris prostatites)
- Septicémies, endocardites, méningites. Les tuberculoses pulmonaires (Ofloxacine).
- Infections sexuellement transmissible et gynécologiques
3ème - Exacerbations aiguës de bronchite chronique. Sinusites aiguës bactériennes.
génération - Pneumopathie communautaire à l'exception des formes sévères
-Traitement des pneumonies nosocomiales, des pneumonies bactériennes acquises en
4ème milieu communautaire
génération - Infections gynécologiques, pelviennes et intra-abdominales incluant les
complications chirurgicales. Infections de la peau et des tissus mous
Effets indésirables :
- Troubles gastro-intestinaux : 7%, nausées, anorexie, rarement une colite pseudomembraneuse.
- Troubles neuropsychiques : céphalées, insomnie, tremblements, anxiété, agitation
- Troubles cutanés : Ruch cutané: le plus fréquent, quelques cas d’urticaire, d’érythèmes. Problème
de photosensibilisation dose dépendant.
- Troubles articulaires : souvent une arthralgie chez l’adulte et donc un gonflement articulaire, puis
une inhibition de la croissance ou destruction du cartilage articulaire (tendon d’achille).
- Au niveau biologique : leucopénie modérée, élévation des transaminases.
- Au niveau cardiaque : FQ 2G allongement de l’espace QT, palpitation, tachycardie, fibrillation
auriculaire, crise cardiaque.
Contre indications :
- Hypersensibilité à un produit de la famille des quinolones
- Enfant moins de 15 ans en raison des troubles articulaires possibles
- Déficit en G6DP; épilepsie. Grossesse (relative), Allaitement (absolue).
- Antécédent de tendinopathie relative à l’administration de fluoroquinolones
- Allongement congénital ou acquis de l’intervalle QT(moxifloxacine).
Interactions médicamenteuses :
- Contre-indiquées : Médicaments allongeant l’espace QT (moxifloxacine)
- Déconseillées :
Théophyllines et aminophylline : augmentation de la théophyllinémie
Ropinirole : augmentation des concentrations plasmatiques ( ciprofloxacine, énoxacine),
Caféine : augmentation importante des concentrations de caféine dans l'organisme (ciprofloxacine,
norfloxacine, énoxacine).
- Utiliser avec précaution : Topiques gastro-intestinaux (antiacides : Mg2+...), Sucralfate : diminution
de l'absorption digestive des fluoroquinolones. Anticoagulants oraux (sauf moxifloxacine).
Précautions d’emploi :
- Éviter l'exposition au soleil et aux rayonnements ultra-violets pendant la durée du traitement
- Tendinites : l'apparition de signes de tendinite demande un arrêt du traitement
- Utiliser avec prudence chez les patients ayant des antécédents de convulsions ou des facteurs
prédisposant à la survenue de convulsions.

Conclusion :
-Ils peuvent présenter l’avantage d’être un traitement minute en cas d’infections sexuellement
transmissibles
-Un des avantages des fluoroquinolones: leur administration orale particulièrement lors du
traitement de longue durée. Cependant leur prix élevé devrait faire obstacle à leur généralisation.
-Ils font l’objet d’une antibioprophylaxie: chirurgie ophtalmique, transurétrale, traumatologie...
-Ils ont l’inconvénient d’entrainer des troubles du cartilage et des effets cardiaques.
-Préserver leur usage pour éviter les résistances.
LES PHENICOLES

- Les Phénicolés sont des antibiotiques à spectre large et représentés par : Le chloramphénicol
- Il est d’un prix abordable pour les pays en voie de développement, et son efficacité sur les germes
fécaux fait pencher en sa faveur le rapport bénéfice/risque.
- Le thiamphénicol est un dérivé du chloramphénicol. Le spectre est le même que le chloramphénicol.
Mécanisme d’action :
- Les phénicolés agissent par inhibition de la fraction ribosomale 50s empêchant ainsi la synthèse
peptidique bactérienne. Il en résulte une activité essentiellement bactériostatique.
- Cette activité s’exerce au niveau des ribosomes bactériens et des mitochondries des cellules, ce qui
explique les effets myélotoxiques qui ont restreint leur utilisation.
Spectre :
Leurs spectre est très large couvrant certaines bactéries Gram+ et Gram- et les bactéries anaérobies.
Cependant, il existe de plus en plus des résistances chez les entérocoques et les entérobactéries.
Classification :
- Thiamphénicol : THIOPHENICOL® (VO, cp 250mg) / THIOPHENICOL® (IV, flacons 750 mg)
- Chloramphénicol : CEBEDEXACOL® (Collyre, association avec la Dexaméthasone)
- Les formes orales et injectables ne sont plus commercialisées en France, mais elles sont toujours
utilisées dans certains pays en raison de leur faible coût.
Pharmacocinétique :
Chloramphénicol:
- Absorption : Bonne par voie digestive mais non en IM. La voie IV est réservée pour les milieux
hospitaliers en cas d’infection sévère,
- Diffusion : Très bonne dans tous les tissus surtout dans le foie, poumon, rate et reins. Au niveau de
la lymphe les concentrations sont supérieurs aux concentrations plasmatiques ce qui justifie
l’indication du Chloramphénicol dans la fièvre typhoïde.
- FPP: 50%
- Métabolisme: Hépatique par glucoronoconjugaison en produit inactif.
- Élimination: Le chloramphénicol et son métabolite sont éliminés par voie urinaire.
- T1/2: 2,5h.
Thiamphénicol:
- Absorption : Absorption par le tube digestif plus lente/ chloramphénicol. Pic plasmatique atteint en
2h30 à 3 heures.
- Distribution : Passe dans le lait. Liaison aux protéines sériques: 5 à 10%
- Métabolisme : Ne subit pas de transformation métabolique décelable.
- Élimination : Voie rénale : Importante élimination rénale sous forme active: 60 à 74% en 24h.
Voie biliaire : Importante concentration biliaire. Demi-vie 3.25 heure.
Indications :
Les Phénicolés sont des antibiotiques de deuxième ligne, qui seront utilisés en cas d’allergies ou
d’infections résistantes aux autres antibiotiques. Leur utilisation sera limitée à :
- Fièvre typhoïde et d’autres salmonelloses graves.
- Méningites à Haemophilus influenzae sensible, aux méningocoques ou à pneumocoques lorsqu’un
antibiotique du groupe des béta-lactamines ne peut pas être utilisé.
- Infection grave provoquée par Bacteroides fragilis.
- Rickettsiose non sensible à la tétracycline ou lorsque celle-ci ne peut pas être utilisée.
- Infection oculaire: Forme collyre de chloramphénicol pour les infections inflammatoires
surinfectées.
Effets indésirables :
Toxicité hématologique :
Atteinte centrale, plus fréquente avec le Thiamphénicol, mais plus grave avec le chloramphénicol due
à l’inhibition de l’hématopoïèse qui peut être :
- Une inhibition réversible qui apparaît dès le début du traitement, dose dépendante qui se manifeste
par une atteinte de la lignée érythroblastique et l’apparition d’une anémie.
- Une inhibition irréversible : une aplasie médullaire rare et imprévisible, cela est favorisé par un
terrain prédisposé et par l’utilisation répétée du chloramphénicol.
Atteinte neurologique :
- névrites optiques (chloramphénicol à forte dose).
Atteintes hépatiques : ictère. Elles sont rares.
- Prudence chez l’insuffisant hépatique et aussi l’immaturité hépatique,
Syndrome gris: qui associe un teint cendré, une cyanose, des troubles digestifs, une hypotonie, puis
un collapsus cardiovasculaire souvent mortel.
Contre indications :
- Antécédent d’aplasie médullaire, anémie, leucopénie, thrombopénie,
- Déficit en (G6PD): Favisme avec destruction des GR: hémolyse
- Allergie aux phénicolés
- Grossesse (effet tératogène démontré), allaitement et nourrisson moins de 6 mois→ Syndrome gris
- Insuffisance rénale. Insuffisance médullaire.
Interactions médicamenteuses :
- Associations déconseillées :
Elles sont dues à l’inhibition de certains métabolismes (effet inhibiteur enzymatique du
chloramphénicol) entraînant une prolongation des demi-vies sériques des molécules suivantes :
Antivitamines K , Sulfamides hypoglycémiants, Antiépiléptiques.
Précaution d’emploi des phénicolés :
- Hémogramme complet avec les réticulocytes, préalablement puis chaque semaine ;
- Éviter toute administration prolongée ou répétée, même par voie locale surtout chez l’enfant ;
- Éviter le Thiamphénicol en cas de grossesse, allaitement et chez le nouveau né et prématuré ;
- Dans la fièvre typhoïde, toujours augmenter très progressivement la posologie.

Conclusion :
- Les phénicolés sont représentés par le chloramphénicol et le thiamphenicol.
- Antibiotiques essentiellement bactériostatique par inhibition de la synthèse protéique bactérienne.
- L’emploi de cette classe d’antibiotiques doit être limité aux infections graves lorsque d’autres
molécules antibiotiques sont moins efficaces ou plus toxiques, du fait du risque rare mais
potentiellement mortel d’aplasie médullaire.

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