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Raphaël Devred
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Raphaël Devred
Doctorant en histoire environnementale
à l’Université-Versailles-Saint-Quentin, Centre d’Histoire
Culturelle des Sociétés Contemporaines (EA 2448)
raphael.devred arobase gmail.com
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Le rite du tableau
Après la chasse, après que les fusils ont fait parler la poudre et
tomber les oiseaux et autres bêtes, les hommes des domaines, les
ouvriers et les gardes, sont chargés de rassembler chaque animal,
chaque pièce, savamment rapportée, tantôt par les humains, tantôt
par les chiens de rapport, pour être placée au tableau final. Le tableau
désigne cet étalage d’animaux morts, rangés, ordonnés, classés, par
individu, par sexe et par espèce. On dispose les animaux tués en
lignes et en colonnes, en tableaux, afin de pouvoir les compter plus
facilement et contenter les yeux des tireurs : les lignes se composent
de dix animaux, regroupés par bloc de cent 4.
Les animaux morts sont les autres acteurs de ces listes et du céré-
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tion est aussi documenté dans le cas des grands mammifères, puisque
tous ces animaux sont introduits dans les parcs. Le cas du cerf sika
est le plus probant : en 1898, les animaux sont déplacés de Marly
à Rambouillet, et on les voit apparaître dans les tableaux dans les
années 1906-1911, signe que leur effectif est assez important pour
se permettre d’en tuer 9.
ɱ
Cette esquisse de la richesse historiographique des tableaux de
chasse, tant du point de vue humain, avec la dimension sociolo-
gique, politique et prosopographique, que du point de vue animal,
avec l’opportunité de suivre l’évolution des populations, des espèces
chassées et des pratiques de chasse, permet d’appuyer non seulement
la force de la source elle-même, mais de sa double lecture par l’his-
toire environnementale.
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