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DIEU ?
Sophie Ramond
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prOpHétIE Et sAgEssE,
DEux éCrIturEs DE L’ACtION DE DIEu ?
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Sophie ramonD
Professeur au Theologicum-Faculté de Théologie et de Sciences Religieuses
Institut Catholique de Paris
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1. Paul bEauCHamP, L’un et l’autre Testament, 1. Essai de lecture, Paris, Seuil, 1976,
p. 187.
2. Ibid., p. 193.
3. Paul rICœur, « Expérience et langage dans le discours religieux », dans :
L’herméneutique à l’école de la Phénoménologie, Paris, beauchesne, 1995, p. 178.
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humain dans une histoire qui sans cesse oscille entre rupture et réconcilia-
tion.
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découvrir le sens, en les situant entre une séquence passée et une direction
future. Is 7,1 donne encore deux indications chronologiques : aux jours
d’Akhaz, fils de Yotam, fils d’Ozias, roi de Juda et Recîn, roi d’Aram, et
Peqah, fils de Ramalyahou, roi d’Israël montèrent contre Jérusalem pour
l’attaquer… C’est là une allusion à la guerre syro-éphraïmite, c’est-à-dire
à la guerre menée par la Syrie et Israël contre Juda, suite au refus du roi
akhaz d’entrer dans la coalition formée contre le roi d’assyrie Tiglat-
Piléser III. Dans ce contexte Isaïe reçoit l’ordre d’aller trouver akhaz pour
l’inviter à ne pas entrer dans la coalition anti-assyrienne. Car la promesse
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divine de maintenir la lignée davidique (cf. 2 S 7, 1-17) ne sera pas mise en
échec si akhaz et son peuple sont capables de confiance. le discours du
prophète au roi s’achève par une affirmation forte: si vous ne croyez pas vous
ne subsisterez pas (7,9)5. Il s’agit de croire pour subsister, de mettre sa
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5. Ce verset, qui constitue le climax de l’oracle, joue sur deux formes du même verbe
croire, ’mn, d’abord utilisé à l’inaccompli hifil puis au nifal.
6. Cf. Cristiano GroTanEllI, « Prophecy and Writing in the ancient near Eas », in : Kings
& prophets : monarchic power, inspired leadership, & sacred text in biblical narrative, new
york, oxford university Press, 1999, p. 176.
7. Chistophe baTSCH, « Écriture et prophétie en Israël à la fin de l’époque monarchique »,
Semitica et Classica 2, (2009), p. 35-41.
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en est aussitôt donné : avant que l’enfant ne sache parler, les deux rois du
nord auront été vaincus. l’acte est accompli devant témoins et en faisant
usage d’un outil, le burin, qui manifeste le geste de graver durablement les
volontés divines. Dans ce même chapitre figure une consigne d’Isaïe :
Enferme l’attestation, scelle l’instruction parmi mes disciples (8,16). Ce qui
est décrit ici, c’est le scellement d’un acte juridique effectué en présence de
plusieurs témoins. l’instruction (tôrah) renvoie aux agissements du prophète
en tant qu’ils dévoilent le projet divin ; l’attestation (teûdah)8, comme le
signale la racine hébraïque et l’usage du mot (cf. rt 4,16)9, est un acte officiel
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posé devant témoins, qu’il est possible de reproduire et de répéter. Dans ce
cadre « l’écrit, scellé et fermé, n’est donc pas spontanément conçu comme
un moyen de transmettre la prophétie. Ce qui importe au prophète c’est la
transformation, au moyen d’une série de gestes connus et pratiqués par la
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société de son temps, de sa tôrah en une teûdah, qui engage la divinité et son
peuple dans un rapport contractuel »10.
l’écriture apparaît donc ici d’abord comme une fonction sociale dont
l’usage symbolique renforce la puissance convaincante de la prophétie. En
scellant dans sa persistance l’intervention non-entendue du prophète, elle met
ses destinataires face à leur endurcissement et à l’intervention inéluctable de
Dieu (cf. 8,14-15). Dans la forme canonique du livre, cette révélation d’une
logique historique en forme de jugement met le lecteur en présence d’un
drame qui a commencé avant lui mais qui, en quelque sorte, ne se résoudra
pas sans lui : le destinataire du livre réussira-t-il à discerner et à savoir
reconnaître là où le peuple a, pour l’instant, échoué ?… « Écoutez de toute
votre écoute et ne comprenez pas… et vous serez prêts à recevoir l’inouï de
Dieu comme la raison ultime de l’écriture prophétique », vous serez prêts à
entendre les paroles du livre (29,18)11. les paroles prophétiques d’Israël ne
s’épuisent pas dans leur seul cadre historique : elles sont une signification
pour toutes les générations à venir qui les relisent et les réactualisent.
Il est classique de dire que le discours de sagesse est quant à lui
achronique. l’écriture de sagesse convertit « l’aujourd’hui fuyant dans la
8. Ce substantif ne compte que trois occurrences dans la bible hébraïque (Is 8,16.20 ; rt
4,16).
9. le substantif teûdah dériverait de la racine ‘wd dont le sens originel est celui de la
répétition, du retour.
10. Christophe baTSCH, op. cit., p. 38.
11. Jean-Pierre SonnET, « le motif de l’endurcissement, Is 6,9-10, et la lecture d’Isaïe »,
Biblica 73 (1992), p. 239.
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Ce qu’est l’écriture de sagesse se comprend peut-être mieux encore dans
le processus qui a pu donner naissance au canon des Écrits, la troisième collec-
tion normative de la bible hébraïque. albert de Pury propose l’hypothèse
convaincante que cette collection est une anthologie des genres littéraires
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sagesse, car c’est là l’occupation de malheur que Dieu a donné aux fils
d’Adam pour qu’ils s’y appliquent (1,13). le poème du chapitre 3 de ce livre
introduit l’idée que tout événement et toute action a son propre temps, que
Dieu détermine : il y a un moment pour tout et un temps pour chaque chose
sous le ciel (3,1). Il déploie une série d’activités humaines et signale qu’il
y a pour chacune d’elles un ‘et, un ensemble de circonstances où elle est
appropriée, un moment opportun pour être accomplie. le poème trouve un
prolongement dans les versets suivants : je vois l’occupation que Dieu a
donnée aux fils d’Adam pour qu’ils s’y occupent. Il fait toute chose belle en
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son temps ; à leur cœur il donne même le sens de la durée (‘ôlam) sans que
l’homme puisse découvrir l’œuvre que Dieu fait depuis le début jusqu’à la
fin (v. 10-11). l’agir de Dieu y est décrit comme acte de donner et acte de
faire : Dieu d’une part donne une occupation aux hommes (v. 10) et il leur
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donne le sens de la durée (v. 11b) ; il fait d’autre part toute chose belle en
son temps (v. 11a) et il fait son œuvre du début à la fin (v. 11c). le don de
Dieu met l’accent sur la finitude humaine, que le faire divin souligne encore
puisqu’il convient au temps de Dieu et non de l’homme. la durée, ‘ôlam,
est en effet le temps de Dieu dont l’œuvre est durable (je sais que tout ce que
fait Dieu, cela durera toujours, v. 14), alors que celle de l’homme est
éphémère. l’homme est en quelque sorte soumis au plan de Dieu qui a prévu
son temps pour chaque chose : c’est dans l’œuvre de Dieu que chaque
moment prend sa place et son sens. or l’homme ne peut saisir l’œuvre
durable de Dieu, ni donc décrypter les circonstances en lesquelles chaque
chose est appropriée. Cette affirmation relative à l’ignorance humaine face
à l’œuvre de Dieu est reprise plus loin dans le livre : j’ai vu toute l’œuvre de
Dieu ; l’homme ne peut découvrir l’œuvre qui se fait sous le soleil, bien que
l’homme travaille à la rechercher, mais sans la découvrir ; et même si le sage
affirme qu’il sait, il ne peut la découvrir (8,17). le tragique pour l’huma-
nité c’est que Dieu ne lui découvre pas le sens de son œuvre14.
Qohélet ajoute à cette considération sur le temps l’affirmation que les
injustices emplissent le monde : j’ai vu encore sous le soleil qu’au siège du
jugement, là était la méchanceté, et qu’au siège de la justice, là était la
méchanceté (3,16). Il observe les violations de la justice et indique que Dieu
14. Sur Qo 3,10-15 voir : michael V. fox, A time to tear down and a time to build up. A
Rereading of Ecclesiastes, Grand rapids, William b. Eedermans Publishing Company,
1999 ; Jean-Jacques laVoIE, « Puissance divine et finitude humaine selon Qohélet 3,10-15 »,
Studies in Religion / Sciences Religieuses 31/ 3-4, (2002), p. 283-296.
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jugera le criminel. Comme toute chose a son temps, le jugement divin a son
temps aussi. Je me suis dit en moi-même, Dieu jugera le juste et le méchant
car il y a un temps pour chaque chose et pour chaque action (3,17). mais
cette assurance est en réalité de peu de réconfort, car si la sentence est la
mort, l’universalité de la mort rend la sentence insignifiante ; et si la sentence
est autre, la mort viendra l’annuler !… Qohélet ne postulant pas l’existence
d’une survie, la justice divine, qui s’exerce au moment de la mort et qui
pourrait être une réponse à l’injustice, est dérisoire puisque l’homme n’exis-
tera plus quand il sera jugé équitablement. la vie est injuste de toute façon
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puisque les distinctions entre hommes et animaux sont oblitérées par la mort.
Car le sort des fils d’Adam, c’est le sort de la bête, c’est un sort identique :
telle la mort de celle-ci, telle la mort de ceux-là ; ils ont tous un souffle
identique : la supériorité de l’homme sur la bête est nulle, car tout est
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Montagnes, collines et fondements de la terre sont convoqués comme
témoins. Puis, selon le schéma littéraire de la controverse bilatérale, suit un
interrogatoire: mon peuple que t’ai-je fait? En quoi t’ai-je fatigué? Réponds-
moi? (6,3). le destinataire, mon peuple, est nommé car c’est dans un contexte
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d’alliance que s’inscrit le procès, qui prend la forme d’un échange verbal
instauré par la partie lésée. Réponds-moi, lui dit Dieu, ouvrant ainsi l’espace
possible d’un dialogue. mais sa parole est aussi une intimation et pratiquement
une accusation. Car le réquisitoire qui vient après, en énonçant les bienfaits
accordés par Dieu à son peuple, ne peut que laisser celui-ci sans voix : En te
faisant monter du pays d’Égypte? En te rachetant de la maison de servitude?
En t’envoyant comme guides Moïse, Aaron et Miryam? Mon peuple, rappelle-
toi donc ce que tramait Balaq, roi de Moab, ce que lui répondit Balaam, fils
de Béor, le passage de Shittim à Guilgal, et tu reconnaîtras alors les victoires
du Seigneur (6,4-6). Dieu est celui qui a fait monter son peuple d’Égypte, l’a
racheté de la maison de servitude, lui a donné des guides. Il lui a envoyé la
bénédiction quand les ennemis de son peuple demandaient la malédiction et
lui a fait traverser le Jourdain pour le faire entrer en terre promise. En évoquant
les grands actes sauveurs du passé, Dieu semble répondre à des griefs qu’Israël
aurait formulés contre lui. Mon peuple rappelle-toi… Il s’agit bien de faire
mémoire pour reconnaître les œuvres divine de justice.
16. Danielle Ellul-DuranD, « le rîb procédure d’alliance. recherche sur les formes du
discours prophétique », Cahier Biblique 14, (1975), p. 66-73 ; Julien HarVEy, Le plaidoyer
prophétique contre Israël après la rupture de l’alliance. Étude d’une formule littéraire de
l’Ancien Testament, bruges-Paris-montréal, Studia 22, 1967 ; « le “rib-Pattern”, réquisitoire
prophétique sur la rupture d’alliance », Biblica 43, (1962), p. 172-196 ; Sophie ramonD,
Leçon de non-violence pour David. Une analyse narrative et littéraire de 1 Samuel 24-26,
Paris, Cerf, 2007, p. 103-106.
17. Wilhelm WESSElS, « meeting yahweh’s requirements : a proposed reading of micah
6,1-8 », Old Testament Essays 15 (2002), p. 539-550 ; Horacio SImIan-yofrE, « I profeti di
fronte a mosè (alla Torah) », Ricerche Storico-Bibliche 16 (2004), p. 25-43.
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le moins étonnant puisque son climax est le sacrifice du fruit des entrailles,
on peut se demander si elles ne constituent pas en réalité un défi arrogant :
n’insinueraient-elles pas qu’aucun acte liturgique expiatoire ne peut parvenir
à son but ? le verset suivant, en répliquant aux interrogations du peuple,
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18. Voir Hans JonaS, Le concept de Dieu après Auschwitz, Payot rivages, 1984, p. 26-
27 : « Ce Dieu soucieux n’est pas un magicien qui, par le seul acte de ce dont il a le souci,
provoquerait simultanément la réalisation du but dont il a le souci : au contraire, il a laissé à
d’autres acteurs quelque chose à faire, de sorte que son souci dépend d’eux. C’est donc un
Dieu en péril, un Dieu qui encourt un risque propre… Il a laissé à d’autres que lui, créés par
lui, une marge de jeu et un pouvoir de codécision, relativement à ce qui fait l’objet de son
souci. »
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immanente s’exprime parfois sous forme de principe établissant un lien de
cause à effet entre péché et punition: on est châtié par où on pèche (Sg 11,16).
Dieu, cependant, est quelquefois introduit comme protagoniste, qui
précisément sanctionne les actes humains, et cette introduction permet le
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19. Sophie ramonD, « Causalité divine, causalité humaine dans le livre de la Sagesse »,
dans : anne Pasquier, Daniel marguerat, andré Wénin (éd.), L’intrigue dans le récit biblique,
Peeters, bETl 237, 2010, p. 201-214.
20. « Il existe une vierge, Justice (dikê), fille de zeus, qu’honorent et vénèrent les dieux,
habitants de l’olympe », Hésiode, Les travaux et les jours, 256, trad. P. brunet, Paris, librairie
générale française, 1999.
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rétribution sur terre : que dire du méchant et du pécheur ! (Pr 11,31). or la
validité de cette rétribution terrestre ne va pas sans poser question. C’est
pourquoi le livre de Job déploie l’histoire de l’affliction d’un juste sous la
forme d’une confrontation entre la croyance traditionnelle en la rétribution
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21. Voir SoPHoClE, Antigone, 538, trad. P. mazon, Paris, les belles lettres, 1997.
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médiation scripturaire de communautés croyantes méditant les péripéties de
leur histoire et il constitue un miroir où se reflète, à différentes époques,
l’identité de ces dernières. une communauté se reconnaît en effet dans
l’histoire qu’elle se raconte à elle-même sur elle-même. le discours prophé-
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et Sauveur. le rachat est de ce point de vue délivrance de l’endurcissement,
effacement de la faute et pardon des péchés, retour à une relation de
communion avec Dieu.
Sous la forme du discours d’un messager royal, le livre d’Isaïe contient
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l’exil23, l’œuvre de Dieu qu’il s’agit ici d’oublier ; les souvenirs d’une
relation d’Israël avec Dieu marquée par le jugement ne doivent plus être
ressassés. Car c’est désormais l’action future de Dieu qu’il convient de
connaître.
Dieu fait en effet du neuf traçant une route dans le désert transformé en
paradis ruisselant d’eau pour que le peuple revienne sur sa terre, escorté par
les fauves pacifiés. Ce peuple n’est pas anonyme ; il est l’élu, le partenaire
que Dieu a formé, et qui redira sa louange, comme autrefois sur la rive de
la mer des Joncs (cf. E 15,1-21). la foi ne nous tourne pas vers un passé
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révolu. Dieu reste à jamais créateur : il fait toujours pour les siens du neuf,
de l’inouï qui déjà bourgeonne ; ne le reconnaîtrez-vous pas ?
Dans la littérature de sagesse, la souveraineté et la puissance de Dieu sont
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23. Georg foHrEr, Jesaja, 40-66, zürich-Stuttgart, zwingli Verlag, 1964, p. 67 ; John
D.W. Watts, Isaiah 34-66, Waco, Word books Publisher, 1987, p. 135 ; Jean-Daniel maCCHI,
« «ne ressassez plus les choses d’autrefois» : Esaïe 43,16-21, un surprenant regard deutéro-
ésaïen sur le passé », Zeitschrift für die Alttestamentliche Wissenschaft 121, (2009), p. 234.
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séparations permettant une mise en ordre. Dieu orchestre ses œuvres dans
un cosmos harmonieux, résonnant en une parfaite obéissance à sa parole
(16,26-28). Il ordonne les parties de l’univers en leur assignant une place
singulière où elles remplissent une tâche propre. Puis il crée les végétaux et
les animaux (16,29-30), l’homme enfin qui est mortel (17,1-2a), qui reçoit
pouvoir sur tout ce qui est sur la terre (17,2b) et est créé à l’image de Dieu
(17,3). Dieu donne à l’homme différents organes et facultés, lui assigne des
fonctions définies. les dons de Dieu permettent à l’homme de réfléchir, de
connaître bien et mal et d’admirer la grandeur des œuvres divines (17,6-10).
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autrement dit, l’homme reçoit ce qui est nécessaire au discernement et à
l’exercice du choix. Capable de percevoir la grandeur des œuvres divines,
elles qui toujours sont fidèles à la parole de Dieu et accomplissent leur tâche,
il peut louer son Créateur ; capable de distinguer le bien et le mal, il peut
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24. John J. CollInS, Seers, Sybils and Sages in Hellenistic-Roman Judaism, JSJS 54,
leiden, brill, 1997, p. 376 ; cf. également du même auteur : « before the fall : the earliest
Interpretations of adam and Eve », in Hindey naJman, Judith nEWman, The Idea of Biblical
Interpretation. Essay in Honor of James L. Kugel, brill, leiden-boston, 2004, p. 293-308.
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mais au terme du parcours, peut-on dire qu’il est possible de contraster
un modèle prophétique et un modèle sapientiel de l’action de Dieu ? Il
n’aura pas échappé qu’il est malaisé et réducteur de définir en des catégo-
ries claires et distinctes Prophétie et Sagesse comme deux écritures de
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l’action de Dieu. S’il est possible de tenter d’en donner quelques caracté-
ristiques propres, il faut néanmoins reconnaître et l’appartenance mutuelle
et l’inachèvement de ces écritures comme la pluralité à l’œuvre au sein même
de chacune d’entre elles. n’y-a-t-il pas, par exemple, de l’irréductible entre
la conception de Qohélet d’une œuvre divine mystérieuse et indéchiffrable
et celle des Deutérocanoniques d’une œuvre divine harmonieuse que
l’homme doit discerner et à laquelle il doit collaborer ?
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