Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
VECTEN, Adrien
Novembre 2020
Remerciements
Bibliotique tient à remercier l’auteur pour avoir autorisé la diffusion de son mémoire d’expertise
comptable. Il permet ainsi à la profession d’accéder à un fonds documentaire inestimable par sa richesse
et son caractère unique.
Avertissements
L'utilisation de ce document est réservée à un usage strictement personnel. Toute reproduction ou
représentation, en tout ou partie, à d'autres fins sur un quelconque support est interdite. Le non-respect
de cette interdiction constitue une contrefaçon pouvant engager la responsabilité civile et pénale du
contrefacteur.
Remarques
Dans la mesure du possible, Bibliotique communique une version numérique identique en tout point à
l’exemplaire déposé par le candidat au diplôme d'expertise comptable. Toutefois, si à la lecture de ce
mémoire des éléments étaient amenés à manquer, nous vous invitons à les demander à l'équipe de
Bibliotique qui vous les communiquera dans la mesure du possible.
Ref : 147060
SOMMAIRE
SOMMAIRE ....................................................................................................... I
INTRODUCTION ............................................................................................ 1
I
NOTE À L’INTENTION DU
LECTEUR
Afin d’illustrer les propos et démontrer l’aspect opérationnel de cette étude, un cas
pratique factice a été introduit en ANNEXE 1 et sert de fil conducteur.
M. BONAPPÉTIT, dirigeant d’un petit groupe familial composé de deux restaurants,
fait part à une collaboratrice, Mme PROACTIVE, de son souhait d’ouvrir une
troisième enseigne. Mme PROACTIVE informe Monsieur PATRIMO, expert-
comptable du cabinet Consimo, de ce projet. Ce dernier décèle alors une potentielle
mission de restructuration du patrimoine immobilier d’entreprise à lui proposer.
Lorsqu’elles s’y prêtent, les ANNEXES proposées dans le TOME 2 seront complétées
à partir de ce cas. Des commentaires ainsi que des comptes rendus seront eux aussi
présentés lorsque cela s’avérera nécessaire. Les documents remplissables et outils
vierges sont quant à eux disponibles sur les clés USB transmises aux lecteurs.
Des encadrés pédagogiques ont été insérés dans le corps du mémoire. Ils visent à attirer
l’attention du lecteur sur certains points essentiels et à rendre l’étude résolument
pratique. Ainsi :
II
NOTE DE SYNTHÈSE
Hormis quelques start-up et TPE qui exercent leur activité dans leur lieu d’habitation
ou au fond d’un garage, et les jeunes entreprises qui, pour des raisons de souplesse et
de capacité financière, privilégient la location, les dirigeants sont amenés tôt ou tard à
s’interroger sur l’intérêt d’acquérir leurs locaux professionnels.
Lorsque l’entreprise atteint une certaine maturité, les besoins inhérents à l’activité sont
connus. Acheter peut alors devenir opportun. Si cela permet de sécuriser les actifs
d’exploitation stratégiques et constitue une garantie pour l’obtention de prêts
nécessaires à de futurs investissements, l’acquisition résulte toutefois principalement
de la volonté du dirigeant de se constituer un patrimoine privé afin de bénéficier d’une
source de revenu complémentaire lors de la cessation d’activité.
La plupart du temps, les chefs d’entreprise ont recours à une SCI semi-transparente
détenue dans le patrimoine privé. Cette structure est plébiscitée pour des raisons de
gestion et de transmission. Elle présente néanmoins l’inconvénient majeur de générer
de l’impôt sans pour autant dégager la trésorerie nécessaire pour y faire face. Ce mode
de détention semble donc convenir lorsque le parc immobilier est réduit.
III
adaptée à l’organisation du groupe naissant et à l’évolution de la situation personnelle
du dirigeant.
La priorité des chefs d’entreprise porte essentiellement sur leur cœur d’activité, et les
services internes d’un groupe, pour diverses raisons, n’engagent pas toujours de
réflexion sur leur organisation. Les enjeux inhérents à l’immobilier sont donc
fréquemment relégués au second rang, voire occultés. La définition d’une stratégie de
détention est alors trop souvent réactive, et fait suite à la sollicitation d’un client
soulignant une pression fiscale trop importante et cherchant à l’atténuer.
IV
LISTE DES ABRÉVIATIONS
AG Assemblée générale
AGE Assemblée générale extraordinaire
ANC Autorité des normes comptables
Art. Article
BTP Bâtiment et travaux publics
C. civ. Code civil
C. com. Code de commerce
C. mon. fin. Code monétaire et financier
C. pen Code pénal
CAC Commissaires aux comptes
CAHT Chiffre d’affaires hors taxes
Cass. 1re civ. Cour de cassation, première chambre civile
Cass. Com. Cour de cassation, chambre commerciale
CE Conseil d’État
CFE Centre de formalités des entreprises
CGCT Code général des collectivités territoriales
CGI Code général des impôts
CGPI Conseiller en gestion de patrimoine indépendant
CNCC Compagnie nationale des commissaires aux comptes
Cons. const. Conseil constitutionnel
CRC Comité de la réglementation comptable
CRL Contribution sur les revenus locatifs
CSOEC Conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables
DBE Déclaration de bénéficiaires effectifs
DIA Déclaration d'intention d'aliéner
EIP Entité d'intérêt public
ERP Établissement recevant du public
FSIF Fédération des Sociétés Immobilières et Foncières
IFI Impôt sur la fortune immobilière
IR Impôt sur le revenu
IS Impôt sur les sociétés
V
LRAR Lettre recommandée avec avis de réception ou lettre recommandée
avec accusé de réception
NPMQ Norme professionnelle de maîtrise de la qualité
PCG Plan comptable général
PFU Prélèvement forfaitaire unique
PME Petites et moyennes entreprises
PMI Petites et moyennes industries
PV Procès-verbal
QPC Question prioritaire de constitutionnalité
RCP Responsabilité civile professionnelle
RCS Registre du commerce et des sociétés
SARL Société à responsabilité limitée
SAS Société par actions simplifiée
SC Société civile
SCI Société civile immobilière
SIE Service des impôts des entreprises
SPE Société pluridisciplinaire d’exercice
SSI Sécurité sociale des indépendants
TNS Travailleur non salarié
TPE Très petites entreprises
TPI Très petites industries
TRACFIN Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers
clandestins
TVA Taxe sur la valeur ajoutée
VNC Valeur nette comptable
VI
TABLE DES FIGURES
Figure 1: Principales caractéristiques des groupes de sociétés en 2017 .......................... 7
Figure 2 :Principaux avantages procurés par le recours à l'interprofessionnalité ........10
Figure 3 : Synthèse des cessions de parts sociales de SCI soumises au DPU ..............18
Figure 4 : Étapes de valorisation des parts sociales .........................................................20
Figure 5 : Formule synthétique de calcul du prix de revient des parts sociales de SCI
.................................................................................................................................................22
Figure 6 : Hypothèse du cycle de vie proposée par Modigliani (Nobel 1985) .............25
Figure 7 : Schéma d'optimisation de la protection du conjoint .....................................31
Figure 8: Schéma illustratif des frictions fiscales de réemploi de fonds à des fins
d’investissements de sociétés soumises à l'IS ....................................................................35
Figure 9:Schéma illustratif des frictions fiscales de réemploi de fonds à des fins
d’investissements de SCI semi-transparente détenue dans le patrimoine privé...........35
Figure 10: Principales problématiques liées à la forme juridique en cas de rattachement
des SCI à la holding animatrice ...........................................................................................47
Figure 11: Critères justifiant l'activité d'animation de la holding ...................................48
Figure 12: Points de vigilance et principaux axes de valeur ajoutée lors de la rédaction
des statuts d'une holding patrimoniale ...............................................................................53
Figure 13 : Formule de taxation du résultat de la période précédant le changement de
régime fiscal de la SCI ..........................................................................................................73
Figure 14 : Régime d’imposition des cessions de parts sociales en fonction de la qualité
de l’associé cessionnaire .......................................................................................................80
Figure 15 : Formule de calcul du plafonnement dit « amendement Charasse »...........82
Figure 16 : Formalités liées à la cession de parts sociales ...............................................82
Figure 17 : formule de calcul de la prime d'émission.......................................................85
Figure 18 : Formalités à accomplir lors d’un apport de parts sociales ..........................86
Figure 19 : Schéma de report d'imposition du régime de l'apport-cession ..................89
Figure 20 ; Schémas illustratifs avant et après mise en place du Cash poolig ..............92
Figure 21: Synthèse des avantages et inconvénients liés à la mise en place d'un Cash
pooling ....................................................................................................................................93
Figure 22: Seuils d’exemption de comptes consolidés ....................................................97
Figure 23: Seuil de nomination des commissaires aux comptes ....................................98
VII
INTRODUCTION
Dans une optique de sécuriser leurs actifs stratégiques et de se constituer un patrimoine
privé, les dirigeants ont souvent à cœur d’acquérir leurs locaux d’exploitation. Le
recours à une SCI semi-transparente détenue dans le patrimoine privé est alors
fréquent. En effet, cette structure constitue un bon moyen de gérer l’indivision,
d’optimiser la transmission et permet de protéger l’immeuble en cas de procédure à
l’encontre de la société d’exploitation. En revanche, ce mode de détention peut
entraîner une charge d’impôt conséquente sans pour autant générer la trésorerie
permettant d’y faire face. Les loyers servant en général au remboursement de
l’emprunt, et les charges déductibles des revenus fonciers étant limitées, le dirigeant
devra alors recourir à d’autres sources de revenus pour faire face à cette fiscalité. Ce
mode de détention semble donc convenir lorsque le parc immobilier est réduit. En
revanche, la démultiplication du nombre d’immeubles détenus de la sorte peut vite
générer une charge d’impôts conséquente, voire « insupportable ».
1
l’ensemble de son patrimoine professionnel à un repreneur qui pourra être un membre
de sa famille, auquel cas la transmission sera souvent effectuée à titre gratuit. La
restructuration est le moment propice pour adapter l’organisation du patrimoine à ces
évolutions tout en commençant à préparer l’avenir et la cessation d’activité.
Les petits groupes sont de plus en plus prégnants dans le tissu économique français
mais ne disposent pas toujours de services leur permettant d’avoir une réflexion sur
leur organisation, et il y a fort à parier que les questions relatives à l’acquisition, à la
gestion et à la transmission de l’immobilier n’aient pas été appréhendées. Pourtant,
redéfinir la stratégie de détention de l’immobilier d’entreprise dans un groupe de petite
taille constitue un réel enjeu pour le dirigeant et une source de nouvelles missions pour
l’expert-comptable. Si d’autres acteurs sont positionnés sur ce marché, l’expert-
comptable possède pour sa part tous les atouts pour proposer ce type de mission aux
dirigeants d’entreprises. En effet, il jouit de compétences pluridisciplinaires et bénéficie
d’une vision globale de la situation de son client, aussi bien de son patrimoine
professionnel que de son patrimoine privé.
2
SCI semi-transparente de location d’immeuble nus fait naitre de nombreuses
problématiques face auxquels, l’expert-comptable doit être en mesure de répondre afin
de conseiller son client sur les différents choix de restructuration qui s’offrent à lui.
Ainsi, seront abordés les principales difficultés liées à ce changement d’associés et des
solutions seront proposées pour permettre à l’expert-comptable de conforter ses
conseils. La réorganisation du patrimoine immobilier dans le cadre d’une gestion de
groupe nécessite une bonne connaissance de l’actualité juridique et un conseil avisé
pour éviter toute remise en cause et sécuriser les relations entre entités. Cette étude
tiendra compte des dernières décisions de jurisprudence dans son analyse afin de pallier
ces risques. Les différents outils de calcul proposés permettront quant à eux de
conforter les recommandations émises en s’assurant de l’intérêt financier pour le client.
Ainsi, la première partie montre qu’il est nécessaire d’adopter une démarche proactive
pour identifier les besoins de nos clients, répondre au devoir d’information et de
conseil mais aussi développer de nouvelles missions. Pour cela, l’expert-comptable doit
soulever toutes les interrogations avec son client et l’aider dans la définition de ses
objectifs afin de lui faire prendre conscience des enjeux inhérents à cette
restructuration. Il convient ensuite de dresser un diagnostic de la situation actuelle pour
démontrer que l’intégration des parts de SCI au sein d’une holding soumise à l’IS
constitue la solution aux problématiques actuelles du chef d’entreprise. Il s’agit
également ici de proposer une démarche d’étude de conformité visant à s’assurer qu’en
l’état actuel, la holding intégrant les sociétés d’exploitation répond bien aux objectifs
définis avec le client, ou au contraire de justifier l’intérêt de créer une structure dédiée
à la gestion du parc immobilier.
La seconde partie soulève les problématiques liées à l’entrée d’un associé personne
morale au sein d’une SCI semi-transparente et présente les conseils à apporter ainsi
que les missions pouvant être proposées pour y faire face. Elle expose aussi la
démarche que doit adopter l’expert-comptable pour opérer des choix de
restructuration conformes aux attentes du client et ainsi optimiser l’opération. Enfin,
elle vise à aider le professionnel dans la mise en place des relations opérationnelles
entre la holding et les SCI. Pour cela, elle proposera des outils visant à aider l’expert-
comptable à formaliser sa réflexion.
3
PARTIE I :Chapitre 1 :Détection du besoin et mise en place de la mission
d’accompagnement par l’expert-comptable
L
e développement de l’activité, la constitution d’un groupe et l’accroissement
du parc immobilier amènent souvent le dirigeant à s’interroger sur la
pertinence du mode de détention actuel de l’immobilier d’entreprise. En
effet, à mesure que le patrimoine immobilier croît, la détention dans le patrimoine privé
peut vite générer une charge d’impôt conséquente. Parallèlement, les besoins financiers
du groupe pour poursuivre son développement sont de plus en plus conséquents.
L’expert-comptable devra donc trouver avec son client une solution permettant de
concilier ses intérêts personnels avec ceux du groupe naissant.
Ainsi, cette première partie, dans un premier chapitre, met en avant les attentes des
clients sur des marchés autres que les missions traditionnelles d’établissement de
comptes annuels. Elle montre aussi l’intérêt pour le cabinet de communiquer sur ses
compétences afin de se différencier, fidéliser ses clients actuels et développer son
activité. Le second chapitre sera quant à lui consacré à un élément essentiel de la
réussite d’une mission de conseil, la satisfaction client, grâce à l’établissement d’un
diagnostic de la situation actuelle et un accompagnement dans la définition des
objectifs. Enfin, le troisième chapitre présentera les différents modes de détention dans
le but d’orienter le professionnel dans sa réflexion et de lui permettre de proposer au
client une solution conforme à ses attentes.
4
PARTIE I :Chapitre 1 :Détection du besoin et mise en place de la mission
d’accompagnement par l’expert-comptable
Selon une étude menée par OpinionWay 1, « près de 7 chefs d’entreprise sur 10 n’ont
pas de stratégie pour optimiser leur coût immobilier ». Pourtant, toujours selon cette
étude, « 85 % des dirigeants de PME considèrent l’immobilier comme un enjeu
stratégique, 68 % déclarent n’avoir engagé aucune stratégie ou aucune action concrète
d’optimisation de leurs coûts immobiliers ».
Cette étude, ainsi que les échanges que nous avons avec les chefs d’entreprise,
montrent bien que les dirigeants de TPE et PME ont conscience de l’importance
d’avoir une stratégie en termes d’immobilier d’entreprise, tant pour sécuriser leurs
actifs d’exploitation et maîtriser les coûts que pour se constituer un patrimoine privé.
Mais leur priorité au quotidien porte plus sur leur cœur d’activité : développement de
parts de marchés, gestion des relations avec les tiers et le personnel de l’entreprise.
Bien qu’ils aient conscience de l’importance des enjeux liés à la détention de
l’immobilier d’entreprise, les questions relatives à leur gestion sont placées au second
rang, voire occultées, soit par manque de temps, soit par manque de connaissance. Si
les experts-comptables ont pour habitude de conseiller leurs clients sur les
problématiques propres à la gestion de leur société d’exploitation, il y a de réelles
attentes à ce sujet.
Les CGPI 2 accompagnent les clients professionnels et les particuliers dans la mise en
place d’une stratégie patrimoniale. Ils disposent généralement d’une bonne
connaissance des marchés financiers et d’une expertise technique sur certains produits
financiers et programmes immobiliers. Mais leur manque de connaissance de la
1 Enquête réalisée par OpinionWay du 25 septembre au 9 octobre 2017, auprès d'un échantillon de 400
dirigeants d’entreprise de 50 à 249 salariés représentatifs des dirigeants d’entreprise de 50 à 249 salariés
en France.
2 Conseiller en gestion de patrimoine indépendant.
5
PARTIE I :Chapitre 1 :Détection du besoin et mise en place de la mission
d’accompagnement par l’expert-comptable
b. Les notaires
Les notaires sont des juristes investis d’une mission d’autorité publique qui rédigent
des actes authentiques et sont eux aussi tenus à une mission de conseil vis-à-vis de
leurs clients lors de leur rédaction 3. Ils peuvent aussi gérer des affaires pour le compte
de leurs clients, notamment celles concernant le patrimoine familial, mobilier et
immobilier. Ce dernier représente une part importante de l’activité notariale. Ils
jouissent généralement d’une connaissance approfondie de ce marché et de ses
mécanismes. Grâce à leurs compétences en matière juridique et fiscale, ils sont de bon
conseil sur ces sujets. Enfin, ce sont les seuls professionnels habilités à rédiger des actes
portant sur des immeubles.
Néanmoins, ils sont assez peu présents sur le marché de l’entreprise et la maîtrise de la
comptabilité et de la finance leur fait souvent défaut. Or, ces disciplines sont
indispensables pour mener à bien une mission de réorganisation du patrimoine
immobilier au sein d’un groupe de sociétés.
Leur champ de compétences est large, puisqu’il regroupe l’ensemble des domaines
juridiques. En revanche, ils interviennent sur des problématiques bien précises ainsi
que sur des missions ponctuelles. Ils ne disposent que rarement d’une vision globale
du patrimoine du dirigeant et de ce fait, ne sont pas les plus enclins à participer à
l’élaboration d’une stratégie de restructuration.
d. Les experts-comptables
6
PARTIE I :Chapitre 1 :Détection du besoin et mise en place de la mission
d’accompagnement par l’expert-comptable
clients ou non. Elle met aussi en avant la reconnaissance des conseils de qualité que les
experts-comptables offrent en matière fiscale, ainsi que leur bonne connaissance du
monde de l’entreprise 5. Cette confiance témoignée par les entrepreneurs procure un
avantage concurrentiel sans équivoque.
Par ailleurs, ces services internes n’engagent pas nécessairement de réflexion sur la
stratégie de détention de l’immobilier d’entreprise. Cela s’explique principalement par
le fait que le patrimoine immobilier d’entreprise fait souvent partie du patrimoine privé
du dirigeant, celui-ci préférant alors le préserver des aspirations de ses salariés. Le
5 8 entreprises sur 10 considèrent que l’expert-comptable prodigue des conseils de qualité en matière
fiscale et a une bonne connaissance des entreprises.
6 Ils sont souvent investis d’une mission d’assistance à l’établissement des déclarations fiscales des
personnes physiques.
7 INSEE, Les entreprises en France, édition 2019, 216 p.
8 Groupes qui, d’une part, emploient moins de 250 personnes, et d’autre part, ont un chiffre d’affaires
annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros.
9 Les microgroupes emploient moins de 10 personnes, et ont un chiffre d’affaires annuel ou un total de
7
PARTIE I :Chapitre 1 :Détection du besoin et mise en place de la mission
d’accompagnement par l’expert-comptable
personnel n’aura donc pas vocation à connaître les conditions de détention des locaux
professionnels, et de fait à conseiller le chef d’entreprise sur ce sujet. De plus, le recours
aux salariés des sociétés d’exploitation à des fins personnelles pour le dirigeant pourrait
constituer un abus de biens sociaux.
Les clients historiques seront généralement les plus réceptifs aux nouvelles offres de
services proposées par le cabinet, c’est pourquoi il est essentiel de les fidéliser. Avant
d’envisager la mise en place d’une offre de services à destination de clients extérieurs,
il conviendra de faire une analyse du portefeuille existant du cabinet afin de détecter
un potentiel besoin. En fonction de l’organisation du cabinet, elle pourra être effectuée
par chacun des collaborateurs en charge de dossiers, ou par l’expert-comptable lui-
même. Il s’agira dans un premier temps de récolter au sein du cabinet des données
simples et souvent déjà disponibles permettant de détecter un potentiel de missions. A
titre d’exemple, voici des faisceaux pouvant être relevés :
• les clients ayant acquis leurs locaux professionnels et, le cas échéant, le nombre
de locaux acquis ;
• le mode de détention et la date d’acquisition de l’immobilier d’entreprise ;
• le montant des revenus fonciers issus des actifs professionnels ;
• l’organisation sous forme de groupe ou la détention par le dirigeant de plusieurs
entités d’exploitation autonomes.
Pour mener à bien ce type de mission, il est nécessaire d’établir un panorama des
compétences de chacun des collaborateurs et de ce que le cabinet est en mesure
d’accomplir seul. Dans le cas où les compétences internes seraient insuffisantes, une
8
PARTIE I :Chapitre 1 :Détection du besoin et mise en place de la mission
d’accompagnement par l’expert-comptable
réflexion autour des moyens de les acquérir est nécessaire. Ces choix doivent être
réalisés en fonction de la stratégie du cabinet et permettre une rentabilité suffisante.
a. La formation du personnel
Le choix des formations dépendra quant à lui de la nature des missions à développer
et de leur caractère récurrent ou non. Si celles-ci portent sur des besoins précis et
ponctuels, des formations de courte durée (une à deux journées maximum) sont
suffisantes. En revanche, si le souhait du cabinet est de développer une réelle
compétence et de capter de nouveaux clients, des formations plus longues et
diplômantes sont à envisager.
b. Le recrutement
Là encore, il n’existe pas de profil type. Néanmoins, pour ce genre de mission il est
indispensable d’avoir des compétences en droit. Le recours à un jeune en formation
est envisageable et peut s’avérer moins onéreux dans un premier temps, mais nécessite
la présence d’un tuteur compétent au sein du cabinet.
9
PARTIE I :Chapitre 1 :Détection du besoin et mise en place de la mission
d’accompagnement par l’expert-comptable
c. Le recours à l’interprofessionnalité
Avantages de l’interprofessionnalité
Limiter le coût d’entrée sur le marché : travailler de manière conjointe avec d’autres
professionnels limite les investissements et permet de bénéficier de leurs compétences et
des outils qu’ils utilisent
Représenter un gage de qualité pour nos clients, chacun, intervenant sur les parties dont il
est spécialiste
Faciliter l’accès à de nouvelles missions, en permettant la captation de nouveaux clients et
la mise en place d’une offre complète à destination des clients actuels, évitant ainsi qu’ils ne
se tournent vers un autre professionnel
Figure 2 :Principaux avantages procurés par le recours à l'interprofessionnalité
L’expert-comptable ne doit donc pas percevoir l’interprofessionnalité comme une
menace mais comme une réelle opportunité d’accroître son champ d’exercice et son
savoir.
10 Loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, dite
« loi Macron ».
11 Société pluriprofessionnelle d’exercice.
10
PARTIE I :Chapitre 1 :Détection du besoin et mise en place de la mission
d’accompagnement par l’expert-comptable
sont simplifiées grâce à une interface de plus en plus ludique et à une automatisation
des calculs.
Il existe deux grandes familles de logiciels sur le marché. La première est composée de
logiciels axés sur un produit en particulier 12. Ils permettent d’éditer rapidement des
états prévisionnels mais leur spécialisation en limite l’intérêt pour la réalisation d’une
étude générale. La seconde famille est composée de logiciels de gestion globale du
patrimoine 13. Ils permettent l’élaboration d’un diagnostic de la situation patrimoniale
du client en tenant compte des actifs mais aussi des passifs. Les simulations sont
effectuées selon des flux prévisionnels de trésorerie et en fonction d’hypothèses
retenues. Néanmoins, leur utilisation dans une stratégie de groupe reste limitée. Les
outils proposés dans ce mémoire permettront quant à eux une analyse adaptée.
Comme il a été rappelé précédemment, il est rare qu’un dirigeant de PME et TPE fasse
de la gestion de son patrimoine immobilier un enjeu stratégique. Pourtant, c’en est un,
tant pour la société d’exploitation que pour sa volonté de se constituer un patrimoine
privé. Le dirigeant, par ailleurs, n’a pas toujours conscience de ce qui peut lui être
proposé. Il appartient donc à son conseil de l’éveiller sur l’intérêt d’adopter une
stratégie de détention d’immobilier d’entreprise et de l’informer sur ce que le cabinet
est en mesure d’accomplir.
Les collaborateurs sont en lien direct avec les clients et connaissent généralement bien
leur situation personnelle du fait de la relation de confiance établie. L’expert-comptable
devra donc les sensibiliser à l’intérêt d’adopter une démarche proactive et les
encourager à porter une attention particulière aux postes de charges correspondant aux
loyers 14 ainsi qu’au montant des revenus fonciers déclarés. Le rendez-vous bilan annuel
sera l’occasion d’aborder ces points avec les clients, d’échanger sur leur besoins et les
inviter à se rapprocher du cabinet lorsqu’ils envisagent un nouvel investissement. À cet
effet, des questions types permettant de déceler des problématiques liées à l’immobilier
d’entreprise sont présentées en ANNEXE 3.
11
PARTIE I :Chapitre 1 :Détection du besoin et mise en place de la mission
d’accompagnement par l’expert-comptable
Les experts-comptables ont depuis 2004 la possibilité de communiquer sur leur cabinet
et leurs activités. Conformément au code de déontologie 15, cette communication devra
faire preuve de discrétion, être décente, empreinte de retenue et s’exempter de tout
élément de comparaison. Par ailleurs, le Conseil supérieur à saisi l’opportunité de la loi
PACTE pour intégrer dans les textes réglementaires des dispositions relatives à la
reconnaissance de compétences. Dans un courrier du 23 juin 2020 repris en ANNEXE
5, Charles-René TANDE, président du CSOEC, a confirmé l’insertion dans les textes
encadrant l’exercice de la profession de la possibilité pour les experts-comptables de
faire reconnaître leurs compétences spécialisées. Il a par ailleurs été récemment
annoncé l’ouverture de la plateforme « compétences spécialisées » 16. Pour aider les
professionnels dans leurs démarches, le CSOEC a mis à disposition 10 questions-
réponses relatives aux compétences spécialisées 17.
15 Art. 152 du décret n°2012-432 du 30 mars 2012 du code de déontologie des experts-comptables repris
en ANNEXE 4.
16 Plateforme disponible à l’adresse suivante : https://meo.experts-comptables.org
17 https://extranet.experts-comptables.org/download/document/7d435dab-5d66-4130-8e9f-
958410271161/pdf
18 Accompagnement à l’international, accompagnement des start-up, conseil patrimonial, évaluation,
12
PARTIE I :Chapitre 1 :Détection du besoin et mise en place de la mission
d’accompagnement par l’expert-comptable
comme un réel spécialiste. Cette communication permettra non seulement d’attirer des
clients, mais constituera aussi un gage d'amélioration de l’image de marque du cabinet,
ce qui devrait faciliter le recrutement de collaborateurs qualifiés.
Il n’existe pas de liste préétablie. Celle-ci étant évolutive au gré des demandes,
il nous semble possible de demander la reconnaissance d’une compétence
spécialisée en matière de conseil immobilier.
a. Cadre de la mission
b. Code de déontologie
Quelle que soit la mission exercée par l’expert-comptable, celle-ci doit se faire dans le
respect du code de déontologie. Le professionnel devra notamment respecter son
indépendance, mettre à jour régulièrement sa culture professionnelle ainsi que ses
connaissances générales, et faire preuve de discrétion.
Même s’il ne s’agit pas d’une reprise de dossier, dans le cas où la mission
d’établissement des comptes annuels serait établie par un confrère, il est
essentiel de l’en informer par courtoisie et afin de faciliter les échanges futurs.
Cette norme s’applique à toutes les structures et à l’ensemble des missions. Elle répond
à un double objectif :
Pour répondre à ces objectifs, l’expert-comptable devra s’assurer qu’il dispose des
moyens techniques et humains nécessaires à la mise en place et au bon déroulement
de la mission, de l’absence de conflit d’intérêts, ainsi que de l’intégrité du client. Pour
13
PARTIE I :Chapitre 1 :Détection du besoin et mise en place de la mission
d’accompagnement par l’expert-comptable
ce faire, il devra affecter à ce type de mission des membres du personnel ayant les
compétences requises, la capacité et le souci de respecter le code de déontologie.
d. La norme anti-blanchiment
2. Responsabilité de l’expert-comptable
L’expert-comptable est soumis à une obligation de moyen vis-à-vis de ses clients. Afin
d’atténuer le risque de mise en cause, il convient d’être rigoureux dans l’établissement
de la lettre de mission et de définir de manière précise le rôle de chacun des
contractants. La formalisation des échanges, la documentation des travaux et la
justification des recommandations émises à travers un compte rendu de fin de mission
écrit sont essentielles pour se prémunir d’une action en cas de responsabilité.
20 Pour les personnes physiques, l’identification consiste à obtenir « un document d’identité officiel en
cours de validité et comportant une photographie ». Pour les personnes morales, « un acte ou extrait de
registre officiel datant de moins de trois mois constatant la dénomination, la forme juridique, l’adresse
du siège social et l’identité des associés et dirigeants ».
21 Responsabilité civile professionnelle.
14
PARTIE I :Chapitre 1 :Détection du besoin et mise en place de la mission
d’accompagnement par l’expert-comptable
N’existant pas modèle de lettre pour ce type de mission disponible sur le site
du Conseil Supérieur de l’Ordre des experts-comptables, afin de faciliter sa
rédaction, l’ANNEXE 9 en propose un. Pour aider le professionnel à définir le
montant des honoraires, une grille tarifaire par phase est proposée. Elle indique un le
volume horaire estimé ainsi que les principaux critères influençant le temps nécessaire
à la réalisation de chaque étape. Elle permet ainsi au professionnel d’établir un budget
estimatif proche du montant réellement facturé à l’issue de la mission.
La facturation, quant à elle, pourra se faire en deux étapes ou faire l’objet de deux
acomptes prévus dans la lettre de mission. Le premier acompte pourra intervenir à
l’issue de l’étude de la situation patrimoniale et personnelle du dirigeant, et le second
lors de l’accompagnement dans l’organisation de la restructuration.
15
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
a. La collecte d’informations
Pour toute mission, l’expert-comptable est tenu de mettre en place un dossier de travail
contenant l’ensemble des documents fournis par le client, ainsi que les feuilles de travail
établies par les collaborateurs. Il est impératif de documenter l’ensemble des travaux
16
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
et des diligences accomplies, non seulement pour répondre à la NMPQ, mais aussi
pour se prémunir de toute mise en cause engageant sa responsabilité. Pour aider
l’expert-comptable dans sa mise en place, L’ANNEXE 12 propose un modèle de
dossier de travail.
Outre les statuts, un certain nombre de documents, tels que les baux, les contrats
d’emprunts, les PV d’AG et les conventions réglementées, peuvent ne pas être adaptés
ou absents, et devenir source de conflit à l’issue de la restructuration.
Celles-ci reprennent les éléments clefs à étudier concernant les SCI, mettent en avant
les potentielles faiblesses et les principaux conseils, source de valeur ajoutée, à
apporter. Elles seront complétées grâce aux documents collectés précédemment. La
première grille permet une lecture des statuts et recense les principales problématiques
rencontrées lorsque les associés ont recours à des statuts standardisés. La seconde met
en avant d’autres points d’attention.
Les cessions de parts de SCI sont désormais soumises 23 au droit de préemption urbain
dès lors que le patrimoine est composé d’une unité foncière 24 et qu’elles portent sur la
17
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
majorité des parts ou sur une minorité conduisant un acquéreur à détenir la majorité
du capital social de la société. Les SCI familiales 25 sont quant à elles exclues de ce
dispositif.
18
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
Appréhender les principales spécificités est aussi capital pour l’expert-comptable dans
la mesure où elles influent sur la valorisation de ces actifs. Même s’il ne procède pas
lui-même à l’évaluation du bien immobilier, il doit être en mesure d’apprécier la
pertinence du rapport émis par l’expert immobilier. L’évaluation de ce type d’actif ne
peut être basée que sur de simples critères de superficie et de situation géographique.
En effet, des commerces situés dans une même ville, voire dans un même quartier, et
ayant des surfaces identiques n’auront pas la même valeur. Le chaland de l’axe, la
visibilité de l’enseigne, l’accessibilité, etc., sont autant de facteurs qui influeront sur la
valeur.
Les parts sociales doivent être valorisées de manière à obtenir un chiffre aussi proche
que possible de celui qu’aurait entraîné le jeu de l’offre et de la demande. Si le prix n’est
pas sérieux et décorrélé du marché, la cession peut être requalifiée en donation
déguisée 30 ou indirecte 31, avec les risques civils 32 et fiscaux 33 qui en découlent. La figure
à indemniser les héritiers réservataires qui n’auraient pas perçu leur part minimale d’héritage.
33 Application des droits de mutation à titre gratuit + intérêts de retard (0,40 % par mois) + si mauvaise
foi, pénalité de 40 % (portée à 80 % en cas de manœuvres frauduleuses). Les droits à payer sont calculés
sur la valeur du bien au moment de la révélation et non de la transmission.
19
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
Les autres actifs pourront quant à eux être pris pour leurs valeurs réelles, desquelles
seront soustraites les dettes. Celles-ci correspondent en général à leurs valeurs
comptables. À noter que lorsque l’acte ne mentionne pas le sort du compte courant du
cédant, l’associé reste titulaire de sa créance et pourra en demander le remboursement
à tout moment. Dans le cas où il serait cédé, il s’assimile à une cession de créance 37 et
20
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
Une seconde décote pour situation minoritaire est applicable et se fonde sur l’absence
de pouvoir lié au statut de minoritaire. Une décote supplémentaire peut donc être
appliquée à ce titre, dans une proportion pouvant aller de 15 % à 20 %.
Enfin, une décote liée aux contraintes juridiques ou contractuelles peut être appliquée.
En effet, sauf clauses statutaires contraires, les parts de SCI ne sont pas librement
cessibles. Des clauses et des pactes d’associés peuvent encadrer les conditions de
cession et justifient l’application d’une décote. À ce titre, une décote complémentaire
de 10 % pour apprécier une clause d’agrément a été admise par la Cour de cassation39.
À notre sens, lorsque les parts de sociétés civiles ne sont pas librement
cessibles et lorsque l’associé cédant est majoritaire, une décote maximale de
10 % sera à appliquer pour éviter un redressement de la part de l’administration fiscale.
21
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
Lorsque les parts ont été acquises ou souscrites à des dates différentes, la correction
du prix de revient doit être appliquée distinctement pour chaque lot de titres acquis ou
souscrits à la même date. La cession est réputée porter en priorité sur les parts sociales
les plus ancinennes. La numérotation des parts dans l’acte est sans incidence 45.
𝑃𝑃𝑃𝑃𝑃𝑃𝑃𝑃 𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟 = 𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉 𝑑𝑑 ′ 𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎 + 𝑏𝑏é𝑛𝑛é𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓 𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖é𝑠𝑠 (𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝 − -𝑣𝑣𝑎𝑎𝑙𝑙𝑙𝑙𝑙𝑙𝑙𝑙 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐)
− 𝑏𝑏é𝑛𝑛é𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓 𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑és + 𝑑𝑑é𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐é𝑠𝑠
− 𝑑𝑑é𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓 𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓 𝑑𝑑é𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 (𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 − -𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐)
Figure 5 : Formule synthétique de calcul du prix de revient des parts sociales de SCI
c. Détermination du délai de détention et de la plus-value
Les délais de possession sont comptés par période de douze mois à compter de la date
exacte d’acquisition des titres. À défaut de pouvoir fournir une preuve de la date
d’acquisition précise, l’associé est réputé avoir acquis les titres depuis moins de
cinq ans 46. L’ANNEXE 16 présente la date à retenir en fonction de l’origine des parts.
respectivement à : Partie II, Chapitre 1, Section 1, 1 ; Partie II, Chapitre 1, Section 1, 2 et Partie II,
Chapitre 1, Section 1, 6
45 CE, 8 août 2016 n° 381289 : RjF 10/16 n°801.
46 BOI-RFPI-SPI-20 n° 40.
22
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
23
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
Dans le cas où les biens apportés seraient des biens communs, les parts reçues en
échange auront le caractère de bien commun 48. La Cour de cassation rappelle 49 que les
parts de SCI ne sont pas des droits sociaux négociables. Leur cession nécessite l’accord
du conjoint même en l’absence de revendication de la qualité d’associé. À défaut, la
vente encourt la nullité pendant un délai de cinq ans.
Le principe veut que seul le chef d’entreprise jouisse de la qualité d’associé et donc du
droit de participer à la vie de la société. Néanmoins, pour les titres sociaux non
négociables communs, la qualité d’associé peut être revendiquée jusqu’au prononcé du
divorce via une notification faite auprès de la société. L’époux mal intentionné pourrait
l’utiliser comme moyen de pression, une situation pouvant mettre à mal l’autonomie
de gestion ainsi que la source de revenu du dirigeant, et conduire à des situations de
blocage voire une implosion de la société en cas de désaccord entre les associés.
24
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
Pour éviter tout litige ultérieur lié à une détérioration du lien conjugal l’expert-
comptable invitera son client à :
justifier de l’information du conjoint dans l’acte d’apport ou de cession, sous
peine de voir l’opération sanctionnée de nullité ;
obtenir une position définitive du conjoint au jour de l’apport ; et
dans le cas où le conjoint ne se prononcerait pas, prévoir que la revendication
de la qualité d’associé nécessite un agrément.
i. L’âge
L’âge constitue un élément essentiel de l’état civil du dirigeant à prendre en compte.
Les besoins et problématiques patrimoniales sont souvent fonction de l’âge. En effet,
le dirigeant construit et adapte son patrimoine en fonction de différentes motivations
qui rythment sa vie, tel que l’illustre la figure ci-dessous.
25
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
en place et sur celles pouvant encore être prises. L’objectif est de protéger ses actifs
professionnels et personnels en cas de situation invalidante du dirigeant.
Lors d’une restructuration portant sur l’immobilier stratégique, si rien n’a été prévu par
le dirigeant, il est important de l’informer des risques résultant d’une situation
invalidante, voire du décès, ou encore d’une sortie d’un régime communautaire.
La jurisprudence applique une distinction entre le titre et la finance pour les titres
sociaux non négociables, ce qui signifie qu’en cas de sortie d’un régime
communautaire, les parts sociales communes échappent à l’indivision. Seule la valeur
est indivise.
Le décès brutal d’un dirigeant associé ou le fait qu’il se retrouve en situation invalidante,
peut être lourd de conséquences, aussi bien sur la répartition des titres que sur
l’attribution des pouvoirs. Il peut parfois conduire à des situations de blocage et
entraîner de fait une perte de valeur des actifs. Lors d’une phase de restructuration,
d’autant plus dans l’éventualité où l’immobilier serait rattaché à l’outil professionnel, la
26
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
holding animatrice, l’expert-comptable devra être attentif aux mesures déjà mises en
place ou, le cas échéant, à celles qui peuvent l’être. La composition du foyer familial,
l’existence d’un contrat de mariage, la mise en place d’une dévolution successorale ou
de mesures prévenant une situation invalidante, sont les principaux points sur lesquels
le professionnel se doit d’être attentif.
L’ANNEXE 21 vient lister des solutions qu’il est possible de mettre en place, en
rappelant leur intérêt et aidera le professionnel en indiquant les cas dans lesquels il est
souhaitable d’y recourir.
27
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
51 L’IFI est apprécié au 1er janvier de chaque année et est dû par les personnes physiques dont le foyer
agricole ou libérale.
53 Alfred Chandler, 1962.
28
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
Les stratégies mises en place par les entreprises visent à leur donner un avantage
concurrentiel en termes de coûts, d’innovation et de technologie, de différenciation ou
via une coopération. L’entreprise, ou le groupe, définira ensuite un axe de
développement. Le dirigeant dispose alors de 3 principaux choix nécessitant des
ressources plus ou moins conséquentes :
Le présent mémoire s’inscrit dans une phase de développement de groupe ; quels que
soient la stratégie et l’axe choisis, la recherche d’accroissement de l’activité nécessite
l’attribution de ressources.
Une fois la stratégie définie, il convient de voir dans quelle mesure l’intégration du
patrimoine immobilier d’entreprise au sein du groupe pourrait répondre aux objectifs
de développement. Ainsi, l’intégration peut permettre de :
Que ce soit de manière indirecte (gage de sécurité financière) ou directe (utilisation des
excédents de trésorerie), l’intégration de l’immobilier au sein du groupe semble bien
permettre d’allouer des ressources, permettant ainsi de renforcer le potentiel de
croissance.
29
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
La principale raison pour laquelle les dirigeants de TPE et PME acquièrent les
immeubles professionnels dans leur patrimoine privé est de se constituer un
patrimoine en vue d’avoir une source de revenus complémentaires lors de leur départ
à la retraite. La restructuration ne doit pas occulter cet aspect. C’est donc à ce moment
que l’expert-comptable doit définir avec son client la manière dont il souhaite
appréhender les revenus issus du patrimoine immobilier lors de la cessation d’activité :
sous forme de capital, ce qui se traduit le plus souvent par une cession, ou à travers un
revenu régulier, dans le cas de l’immobilier, en continuant à percevoir les fruits de la
location.
30
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
mais également l’ensemble des biens communs 54. L’interposition d’une société à
responsabilité limitée entre la SCI et le dirigeant constitue une première sécurité. Sous
réserve que le conjoint en question ne soit pas lui-même associé de la SCI ou ne le
reste pas à l’issue de la restructuration.
54 En l’absence de revendication de la qualité d’associé, les biens propres du conjoint restent protégés.
31
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
La survenance d’un repreneur au sein du cercle familial est souvent le point de départ
d’une réflexion sur la manière d’organiser la transmission du patrimoine professionnel.
En présence d’un seul enfant dans le foyer familial, les problématiques de transmission
sont moindres. En revanche, lorsqu’il est composé de plusieurs enfants, la succession
doit tenir compte de la réserve héréditaire.
L’existence d’un groupe justifie généralement le recours à une holding, car cette
structure facilite les leviers juridiques de transmission en permettant un partage
égalitaire tout en assurant le pouvoir au repreneur. Il est essentiel de connaître le
souhait du dirigeant et potentiellement du repreneur à ce moment car il influera sur le
choix de restructuration.
Bien que cela ne soit pas l’objet de ce mémoire, si le souhait du dirigeant est de
transmettre son patrimoine, il est du devoir de l’expert-comptable de l’informer des
divers mécanismes d’optimisation existants (notamment les abattements pour
donation présentés en ANNEXE 25) ainsi que de l’intérêt de mettre en place une
stratégie de transmission dès la phase de restructuration – par exemple, en intégrant
les héritiers dans le capital de la société d’accueil avec ou sans attribution de droits
préférentiels, ou encore en mettant en place une stratégie de démembrement.
32
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
Que le dirigeant soit gérant ou président, les revenus issus de son activité sont fixés
dans les statuts ou résultent d’une décision prise en AGO 56. De fait, lorsque le dirigeant
est majoritaire, ils peuvent être adaptés aux besoins et faire l’objet d’un arbitrage entre
perception d’un salaire et rémunération sous forme de dividendes. Ces rémunérations
se traduisent par deux caractéristiques essentielles : elles peuvent être maîtrisées et
donnent lieu à des flux de trésorerie. Le dirigeant aura donc généralement conscience
de la charge d’impôts générée et disposera des ressources pour y faire face. En
revanche, la détention dans le patrimoine privé de l’immobilier via une société civile
semi-transparente présente un inconvénient majeur, qui est de générer de l’impôt sans
pour autant permettre de dégager des liquidités. Les loyers encaissés servant
généralement à couvrir l’emprunt et les charges déductibles étant limitées, le dirigeant
devra recourir à d’autres sources de revenus pour faire face à cette fiscalité. La
démultiplication du nombre d’immeubles détenus de la sorte peut vite générer une
charge d’impôt conséquente, voire « insupportable ». En l’absence de liquidités dans le
patrimoine, ce financement pourrait se traduire par une hausse de rémunération
générant elle aussi de l’impôt, voire des charges sociales, entraînant de ce fait un cercle
vicieux.
La composition du foyer fiscal est, elle aussi, amenée à évoluer. Passé un certain âge,
les enfants ne pourront plus être rattachés au foyer familial commun. La diminution
du nombre de parts pourra alors entraîner une forte hausse de l’imposition. De plus,
l’exclusion du rattachement au foyer fiscal des parents ne signifie pas pour autant que
les enfants sont autonomes financièrement. Il est alors nécessaire pour le professionnel
de proposer un schéma de restructuration permettant au dirigeant de maîtriser ses
revenus.
33
PARTIE I :Chapitre 2 :Diagnostic de la situation actuelle et accompagnement du client
dans la définition des objectifs
34
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
l’activité est certes essentiel, mais il est possible que le potentiel de développement du
marché soit limité ou simplement que le dirigeant n’ait plus la volonté de développer
son activité. Ces montants peuvent alors servir à des fins patrimoniales.
Figure 8: Schéma illustratif des frictions fiscales de réemploi de fonds à des fins d’investissements de sociétés
soumises à l'IS
b. Recourir à la trésorerie disponible des SCI pour contribuer à l’essor du
groupe ou pallier d’éventuelles difficultés
Une fois les emprunts soldés, les SCI sont souvent génératrices de trésorerie. En
revanche, la fin de l’emprunt signifie la fin de la déduction des charges liées aux intérêts
et donc l’imposition liée aux revenus fonciers de plus en plus lourds. Le réemploi de
capitaux au bénéfice du groupe s’avère alors onéreux. Intégrer l’immobilier en son sein
permet une optimisation de ses ressources à des fins de développement du groupe, en
limitant les frictions fiscales. Ces excédents peuvent aussi être utiles en cas de difficultés
des sociétés d’exploitation.
Figure 9:Schéma illustratif des frictions fiscales de réemploi de fonds à des fins d’investissements de SCI semi-
transparente détenue dans le patrimoine privé
Après avoir établi un diagnostic de la situation actuelle et défini les objectifs, c’est
conjointement que l’expert-comptable et son client analyseront les différentes
possibilités de détention. Le choix de la société de rattachement, de la forme juridique
et l’adaptation des statuts sont des étapes essentielles de la restructuration.
35
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
Cette séparation vise aussi à faciliter la cession. Dans le cas où l’immobilier serait inscrit
à l’actif et l’acquéreur principalement intéressé par l’outil de production, la valeur du
patrimoine immobilier risquerait d’être sous-évaluée. De plus, lorsque l’immeuble n’est
pas inclus dans le patrimoine de l’entreprise, le prix de celle-ci est moindre, ce qui
devrait donc attirer plus d’acheteurs.
Cette dissociation est aussi intéressante en présence d’un enfant repreneur, en ce qu’elle
permet de transmettre le patrimoine opérationnel à ce dernier et l’immobilier aux
autres, facilitant ainsi le respect de la réserve héréditaire de chacun.
En cas de cession, la fiscalité attraite aux plus-values immobilières des particuliers est
avantageuse, grâce notamment aux abattements pour durée de détention. Le produit
de la vente, après imposition de la plus-value immobilière, revient au dirigeant,
contrairement à une vente dans le patrimoine professionnel imposée au niveau de la
société et dont la sortie de capitaux entraîne à son tour une fiscalité pour l’associé. En
revanche, l’immobilier d’entreprise est spécifique et il est possible de dégager une
moins-value qui, dans le cadre privé, ne peut être imputée ni sur les plus-values de
même nature 58, ni sur le revenu global du dirigeant.
L’une des principales raisons du recours à la société civile est qu’elle permet de
substituer aux règles de l’indivision celles prévues dans les statuts. Outre cet aspect, la
58Sauf en cas de vente en une fois et en bloc d’un immeuble qui a été acheté antérieurement par fractions
successives.
36
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
SCI constitue un bon outil pour optimiser la transmission au sein du cercle familial.
Contrairement à une détention en direct, la SCI permet notamment la mise en place
d’une donation-partage avec ou sans démembrement de titres, une association des
héritiers et une dissociation entre l’avoir et le pouvoir 59. Ainsi, le dirigeant peut céder
une partie du capital tout en conservant le pouvoir et les fruits.
Le recours à la SCI offre aussi divers avantages fiscaux. Tout d’abord, la possibilité
d’opter à l’IS, qui permet de maîtriser les revenus tirés de la location durant la période
de détention. En revanche, le coût de sortie des liquidités lié à la cession de l’immeuble
peut s’avérer onéreux. Ensuite, s’agissant d’immeuble professionnel, l’option à la TVA
est elle aussi possible. Cette option est intéressante lorsque le locataire est lui-même
soumis à la TVA. Elle permet à la SCI de récupérer la TVA, notamment celle relative
à l’acquisition des locaux (immeuble neuf achevé depuis moins de 5 ans, frais
d’acquisition, travaux etc.). De plus, contrairement à une acquisition directe, la SCI
offrira la possibilité de déduire les intérêts d’emprunt relatifs à l’acquisition du bien
immobilier.
Enfin, la SCI offre la possibilité de faire des apports en comptes courants pour éviter
le recours à l’emprunt. Les intérêts alors versés sont déductibles du résultat de la SCI
et les intérêts perçus à ce titre supportent une fiscalité moindre que celle des revenus
fonciers 60.
37
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
la sécurité financière procurée par les biens immobiliers. Ce choix peut d’ailleurs être
souhaité par les banques qui préféreront généralement une société ayant une situation
financière saine et des actifs, à des garanties offertes par les associés. En revanche, il
fait perdre certains des objectifs initiaux, la facilité de cession du bien professionnel
qui serait augmenté du prix du patrimoine immobilier pouvant entraîner une sous-
évaluation de celui-ci ou une entrave à sa cession. Il ne respecte pas non plus la volonté
du dirigeant de se constituer un patrimoine privé en vue de la retraite. En effet,
l’immeuble sera cédé en même temps que la société d’exploitation, ne permettant plus
la perception de revenus complémentaires lors de la cessation d’activité. Enfin, la
dissociation entre patrimoines professionnel et privé dans une optique de transmission
ne serait plus respectée.
Une autre possibilité serait alors de détenir l’immobilier au sein de la holding animatrice
du groupe. Ce schéma permet de dissocier l’immobilier des sociétés opérationnelles et
facilite donc l’analyse des résultats liés à l’exploitation. Il facilite aussi la cession à terme,
car l’acquéreur pourra choisir de n’acheter que les titres des filiales exploitantes. Si son
souhait est aussi d’acquérir l’immobilier, la holding pourra céder les locaux en même
temps que les titres de la filiale qu’elle détient.
Enfin, il peut être préférable de créer une filiale immobilière. Dans ce cas, regrouper
l’ensemble du patrimoine immobilier dans une société distincte facilite la cession ou la
transmission au profit des enfants du dirigeant, en permettant par exemple de
transmettre les titres d’exploitation à un enfant intéressé par la reprise d’activité et les
titres de sociétés immobilières à un autre héritier. Cette structure constituera un bon
outil de développement du patrimoine sans avoir à se soucier du risque de remise en
cause du caractère animateur de la holding.
b. Les avantages liés à l’interposition d’une SCI détenue par une société
soumise à l’IS
Même sans option à l’IS, l’article 238 bis K du CGI permet de calculer la part du
résultat revenant à l’associé selon des règles de calcul semblables à celles applicables à
38
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
une société à l’IS, sans pour autant être soumis à cet impôt. La plus-value en cas de
cession de l’immeuble suit le régime de l’IS. L’option à l’IS permet quant à elle de
bénéficier du taux réduit au sein de la SCI et en fonction de la détention, l’option pour
un régime fiscal de groupe de sociétés est possible 62, optimisant ainsi la remontée de
résultats.
27. Celui-ci permet d’effectuer des simulations relatives aux modes de détention
suivants :
39
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
• via une SCI semi-transparente détenue par une société soumise à l’IS ;
• via une SCI ayant opté l’IS détenue par une société soumise à l’IS.
S’agissant d’une société à part entière, aucune règle juridique spécifique n’est applicable
à la holding. Néanmoins, ce mémoire ne présentera que les trois formes les plus
fréquemment utilisées et qui semblent adaptées dans le cadre de la gestion d’un groupe
de petite taille : la société civile, la SAS et la SARL. Le choix de la forme intégrant le
patrimoine immobilier est une étape essentielle de la mission. L’expert-comptable
devra donc s’assurer que le client dispose des éléments nécessaires à sa prise de
décision. Pour faciliter ce choix, l’ANNEXE 28 reprend les principales caractéristiques
de chacune d’elles et le développement ci-dessous donne des orientations à préconiser
en fonction des objectifs poursuivis par le dirigeant.
a. La société civile
Cette forme permet une grande souplesse dans l’aménagement des pouvoirs et des
conditions d’accès des associés 64. Ainsi, elle permet de verrouiller le contrôle d’une
entreprise et d’éviter l’entrée d’un tiers au sein du capital. Elle est donc adaptée pour
organiser et transmettre son patrimoine dans le cadre d’un groupe familial.
La société sera par nature soumise au régime des sociétés de personnes mais pourra
opter à l’IS afin de maîtriser la fiscalité relative à la détention d’un patrimoine
immobilier. Compte tenu de la responsabilité indéfinie induite par cette forme
juridique et du risque de requalification en société commerciale de fait, elle sera utilisée
dans une optique purement patrimoniale, mais semble être à écarter dans le cas de
l’exercice du rôle d’animateur du groupe.
b. La SAS
Il s’agit d’une société par actions dont les titres sont négociables et dans laquelle l’intuitu
personæ 65 est prédominant. Elle n’a pas le droit de procéder à une offre publique de
64 Conditions de nomination et de révocation du gérant, majorité requise lors des décisions en AG,
droits de vote, etc.
65 Locution latine signifiant « en fonction de la personne ».
40
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
titres ou à l’admission de ses actions aux négociations sur un marché réglementé, sauf
s’il s’agit d’offres réservées à des investisseurs qualifiés ou à un cercle restreint
d’investisseurs.
Tout comme la société civile, les statuts fixent librement la nature et les règles de
fonctionnement des organes de gestion. Ils définissent aussi les conditions et formes
dans lesquelles sont prises les décisions collectives. Les conditions d’entrée et de sortie
peuvent être adaptées aux objectifs et besoins des associés. L’insertion de clauses
permet de conserver un caractère fermé propice au holding familial et pourra être
complétée par la mise en place d’actions de préférence, permettant une attribution sur
mesure des droits de vote et droits financiers. Cette structure est aussi bien adaptée
pour endosser le rôle d’animateur que dans une optique purement patrimoniale et
contrairement à la société civile, elle peut être constituée avec un associé unique.
c. La SARL
Contrairement aux formes évoquées précédemment, le contenu des statuts est encadré
par le code du commerce et n’offre pas les mêmes libertés. Les statuts de SARL
peuvent prévoir des quorums ou une majorité plus élevée, sans pouvoir, pour cette
dernière, exiger l’unanimité des associés. En revanche, à l’instar des formes évoquées
précédemment, l’insertion de clauses permet de conserver un caractère fermé. Cette
forme est donc aussi adaptée lorsque le groupe a un caractère familial.
L’intérêt d’une telle forme juridique semble malgré tout limité dans une optique
patrimoniale, les dividendes versés aux gérants majoritaires associés étant soumis à
charges sociales. Elle pourrait cependant être utilisée afin de dégager des revenus
supplémentaires visant à augmenter la protection sociale.
a. Le fondement juridique
i. La réglementation bancaire
Les avances de trésorerie à une autre société constituent sur le plan juridique des
opérations bancaires, dont le monopole revient aux seuls les établissements bancaires.
Néanmoins, une société est autorisée 66 à « procéder à des opérations de trésorerie avec
des sociétés ayant avec elle, directement ou indirectement, des liens de capital
41
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
conférant à l’une des entreprises liées un pouvoir de contrôle effectif sur les autres ».
Une convention de trésorerie entre sociétés sœurs est admise à condition que des parts
soient détenues par un seul et même dirigeant, personne physique, détenteur de la
majorité des parts dans l’une et de la moitié dans l’autre 67.
Par dérogation, les sociétés peuvent recevoir des avances en compte courant de leurs
associés ou actionnaires 68. La loi PACTE a assoupli les conditions d’octroi d’avance en
compte courant d’associés en supprimant les conditions de détention de capital
imposées aux associés 69. Les conditions de remboursement sont précisées dans les
statuts ou à défaut dans une convention passée entre les associés et la société.
42
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
iii. Fiscalité
Pour être déductibles, les intérêts versés par la société emprunteuse ne doivent pas
excéder le taux limite de référence 73 ou le taux du marché 74. Les intérêts dépassant l’un
de ces seuils sont exclus de toute déduction fiscale 75. Ces opérations restent par ailleurs
soumises aux mesures de plafonnement des charges financières prévues par le
législateur 76.
Dans un arrêt du 13 juin 2018 79, le Conseil d’État a pour la première fois précisé sa
définition de la notion de « holding animatrice ». Il résulte de cette décision que, pour
être considérée comme animatrice, l’activité d’animation doit être prépondérante. Il
considère cette condition remplie dès lors que la valeur vénale des participations
animées représente plus de 50 % de son actif brut au jour de l’opération. Cet arrêt
43
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
donne aussi un critère subjectif qui est de pouvoir démontrer de manière concrète
l’activité d’animation.
44
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
Sauf en cas de remise en cause par l’administration, par exemple en présence d’une
rémunération excessive et injustifiée, la charge liée aux redevances est déductible du
résultat des filiales. En cas de contrôle, la filiale devra justifier que les montants facturés
ont un caractère normal. Le caractère normal s’apprécie aussi au niveau de la société
mère, sous risque d’être qualifié d’acte anormal de gestion. La TVA facturée ouvre
droit à déduction, à condition que ces prestations soient réelles et que ces dépenses
soient affectées par les filiales à l’exercice de leur activité économique.
45
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
46
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
SARL SAS
Coût lié à la sortie de capitaux lorsque
l’associé est gérant majoritaire. Qu’il s’agisse
d’un salaire ou de dividendes, si l’associé est
La notion de distinction du titre et de la
gérant majoritaire, chacune de ces
finance ne s’applique pas à la SAS. En cas de
opérations sera soumise à charges sociales 86.
biens communs et de divorce, les actions
L’option pour la flat tax reste néanmoins
deviennent indivises. L’époux non associé
possible pour les revenus de capitaux
peut donc revendiquer la propriété des parts.
mobiliers mais ne s’appliquera que pour la
Lorsqu’il s’agit d’une société d’exploitation
partie relative à IR
dans laquelle l’associé exerce son activité,
L’existence d’une cogérance égalitaire visant
l’époux pourra demander au juge l’attribution
à bénéficier du statut TNS. Dans ce cas, il
préférentielle87. S’agissant d’une holding, la
serait impossible pour le dirigeant
solution est beaucoup plus incertaine et
d’apporter ses parts sociales par le biais d’un
dépendra sans doute du caractère de cette
apport en capital. Cela entraînerait une
dernière.
hausse de la détention, faisant ainsi perdre
.
le statut de gérant égalitaire et le régime
social afférent à l’autre associé qui
deviendrait minoritaire.
La souplesse offerte dans la rédaction des
Les règles de fonctionnement de la SARL
statuts est un avantages mais peut aussi être
sont encadrées par la loi et ne permettent
un inconvénient. À l’instar de l’analyse
pas la même souplesse que les autres formes
statutaire présentée dans le cadre de la SCI,
évoquées précédemment. L’optimisation de
l’expert-comptable devra regarder avec
l’organisation du pouvoir et des droits au
attention la manière dont ceux-ci ont été
bénéfice s’en retrouve donc limitée.
rédigés.
Figure 10: Principales problématiques liées à la forme juridique en cas de rattachement des SCI à la holding
animatrice
c. La présence de pactes d’associés
L’existence de pactes d’associés dans les petits groupes de sociétés s’explique par la
nécessité de combler différents besoins. Ces pactes sont nombreux et dépendent
essentiellement de la composition des associés et de leurs objectifs. Ils consistent
principalement à créer une cohésion entre membres majoritaires, à engager les associés
à voter dans un sens en fonction d’objectifs à plus ou moins long terme, tels qu’une
alternance dans les postes de direction ou de contrôle, le maintien d’une répartition
établie lors de la constitution du groupe, la mise en place de restrictions à la cession de
titres, le renforcement de la protection contre l’entrée d’un tiers, etc.
47
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
48
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
Une autre décision du Conseil d’État 90 rappelée précédemment fait état de faisceaux
d’indices permettant de justifier le caractère animateur et invalide les critères de
l’administration, qui ne permettaient pas de prendre en compte :
• les actifs circulants, même affectés à une activité éligible (ex : stocks pour
l’activité d’achat-revente ou la trésorerie en instance d’emploi dans l’activité
opérationnelle) ; et
• l’affectation des actifs immobilisés alors que ceux-ci n’étaient pas
nécessairement destinés à l’activité opérationnelle (ex : immeuble de rapport
patrimonial).
Cette décision souligne que les critères définis par l’administration fiscale ne prennent
pas en compte les divergences de composition patrimoniale nécessaire à l’exercice de
l’activité, même lorsqu’elle est opérationnelle. Les commentaires de l’administration
ayant était annulés 91, il revient au contribuable de démontrer que l’exercice d’une
activité mixte ne remet pas en cause son éligibilité à la notion d’animatrice.
49
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
Même si l’intégration de parts de SCI ne semble pas en soi être de nature à remettre
en cause le caractère animateur de la holding, la gestion d’une branche patrimoniale en
son sein nécessite néanmoins une grande vigilance.
Les dirigeants des filiales exécutent la politique du groupe et émettent des comptes rendus Intégration au sein de la holding animatrice envisageable mais une analyse plus fine sera nécessaire pour apprécier le L'émission de compte rendu est un moyen de matérialiser l'animation
Oui Moyen
Critères primaires ? risque. Notamment l'appréciation du contrôle des filiales et la prépondérance ou non de la branche patrimoniale effective des filiales.
Il est nécessaire de documenter la communication des instructions aux Cass. Com. 7 Juil et 1993, n°91-22251
Possibilité d'apporter la preuve de l'animation : PV de conseils rapports de CAC, comité de Intégration au sein de la holding animatrice envisageable mais une analyse plus fine sera nécessaire pour apprécier le
Oui Moyen filiales et de conserver tous documents qui retracent périodiquement leur
direction composé de filiale… ? risque. Notamment l'appréciation du contrôle des filiales et la prépondérance ou non de la branche patrimoniale
mise en œuvre.
La cour de cassation considère comme un moyen de preuve indispensable
Conseil d’Etat, Plénière, 13 juin 2017,
l'existence d'une convention d'animation.
La mise en place d'une convention d'animation constitue un moyen de preuve mais ne suffit pas. L'animation doit être n°395495, 399121, 399122 et 399124
Existence d'une convention d'animation ? Oui Moyen Le conseil d'état quant à lui ne la considère pas nécessaire dès lors que
effective Cass. com. 19 novembre 1991 n°1457 et
l'activité d'animation figure dans les statuts.
21 juin 2011 n°10-19770.
L'animation doit être effective.
La holding dispose t'el e d'important moyens humains et matériels nécessaires à l'exercice Le fait que la holding dispose de moyen humains et matériels ne justifie Cass. com. 27 septembre 2005, n° 03-
Oui Moyen Critère jugé insuffisant pour apporter la preuve du carcatère animateur de la holding
du rôle d'animateur ? pas à eux seuls l'animation effective du groupe. 20.665, Gros
Il se présente sous la forme de questions dont les réponses conditionnent des critères
de vigilance. Il propose de manière automatique certains conseils et recommandations
pouvant être émis en indiquant l’opportunité d’intégrer les SCI au sein de la holding
animatrice.
Bien que les décisions rendues par les juridictions administratives et civiles tendent
vers une définition commune, le défaut de définition légale est toujours source
d’insécurité pour le contribuable. L’expert-comptable se doit d’éveiller le client sur ce
point et de préconiser le recours à un avocat spécialiste du sujet si nécessaire, tout
particulièrement lorsque le contribuable effectue ce montage afin de profiter des
avantages procurés par le caractère animateur, rappelés en ANNEXE 35.
Pour éviter un redressement, une demande de rescrit peut être effectuée. En cas de
retour favorable, l’administration ne pourra pas remettre en cause la situation fiscale, à
condition d’avoir suivi la position et les indications communiquées dans le rescrit. En
revanche, une attention particulière devra être portée à la question posée. En effet, le
rescrit répond sur un point très précis et n’a pas vocation à valider un montage ou une
50
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
La holding patrimoniale est parfois utilisée par des grands groupes dans le
cadre de franchises, et est d’ailleurs à l’origine de certaines « success
stories » bien connues. Ainsi, le franchiseur achète les locaux et impose
contractuellement au franchisé d’exercer l’activité en leur sein. Le franchiseur touchera
alors des loyers en plus de ses royalties. Ce schéma est transposable à des groupes de
taille plus modeste et lorsque le dirigeant envisage de franchiser son activité.
51
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
société a généralement une valeur moindre, c’est donc le moment de faire entrer les
héritiers dans le capital à moindre coût.
De manière générale, une holding peut être constituée de deux façons : soit « par le
haut » (apport ou cession de participations à une société holding), soit « par le bas »
(apport des activités industrielles ou commerciales à une filiale). L’étude portant sur
une activité patrimoniale, seule la création « par le haut » (apport ou cession de
participations à une société holding)sera abordée dans ce point.
C’est le schéma le plus couramment rencontré. Les associés apportent ou cèdent une
partie de leur titre à une société qui deviendra de ce fait une holding. Il convient
parfaitement dans le cadre d’une gestion familiale et permet la mise en place d’une
stratégie de transmission dès la création. Que l’opération se passe par voie d’apport ou
de cession, elle est susceptible de générer des plus-values égales à la différence entre la
valeur réelle des titres apportés ou cédés et leur valeur d’acquisition. L’apport de titres
s’apparente à une cession et entraîne de fait l’imposition des plus-values latentes.
Néanmoins, l’administration fiscale a mis en place des mécanismes de sursis et de
report d’imposition visant à ne pas causer de tort économique aux associés et à faciliter
ainsi les opérations de restructuration.
b. Holding de rachat
Cette structure sera créée par la voie d’un apport en numéraire et sera soumise aux
formalités de constitution habituelle. Afin de bénéficier d’un effet de levier, elle aura
recours à l’emprunt pour financer ses acquisitions. Ce montage permettra de déduire
les intérêts de l’emprunt ayant servi à l’acquisition de la cible. Compte tenu de la
faiblesse des taux d’intérêts actuels, de la durée relativement courte de l’emprunt
(généralement inférieur à 7 ans) et des limites de déduction des intérêts d’emprunts 92,
ce mécanisme présente un intérêt limité. Le réel intérêt de la holding dans ce cas est de
limiter les frictions fiscales liées au remboursement de la dette. Si le dirigeant s’endette
à titre personnel, les dividendes versés dans le but de rembourser l’emprunt génèrent
52
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
une imposition sur le revenu et selon le statut du dirigeant, des charges sociales.
L’intérêt de la holding, dans ce cas, résulte des régimes fiscaux intra-groupe avantageux.
93 Seules les décisions portant sur l’affectation du résultat sont réservées aux usufruitiers, celles portant
sur un changement de responsabilité des associés revenant aux nus-propriétaires.
94 La durée ne peut cependant excéder 24 mois.
53
PARTIE I :Chapitre 3 :Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée
Cette partie montre également qu’un conseil de qualité passe nécessairement par un
diagnostic précis de la situation personnelle et patrimoniale du dirigeant et par un
accompagnement dans la définition des objectifs. Il n’existe pas un mode de détention
type correspondant à toutes les situations. L’expert-comptable devra donc exposer à
son client les différentes possibilités qui s’offrent à lui et c’est conjointement qu’ils
conviendront d’une solution adaptée.
54
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
U
ne fois la structure d’accueil choisie, une réflexion quant à l’optimisation
de la restructuration doit être menée conjointement avec le client afin
d’établir un schéma conforme aux objectifs définis précédemment. Les
possibilités sont nombreuses. Cette partie vise donc à proposer une démarche et des
outils pour aider l’expert-comptable dans l’organisation de la restructuration si celui-ci
effectue lui-même les opérations dans le cadre de sa mission. À défaut, elle lui
permettra de répondre à son devoir de conseil en mettant l’accent sur les éléments-
clés de la réussite de la restructuration ainsi que sur les principales zones de risques.
55
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
Ainsi, l’impact du changement déterminé à l’ouverture, après effet d’impôt, est imputé
en « report à nouveau » dès l’ouverture de l’exercice.
56
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
La production d’une annexe n’est à établir que lorsque la SCI franchit les seuils
légaux 103 ou lorsqu’elle est nécessaire à l’obtention d’une image fidèle. Dans la mesure
où les changements portent sur un élément significatif de l’actif et impactent de
commerce lorsque le nouvel associé détient plus de 25 % du capital ou des droits de vote ou à défaut,
si celui-ci devient gérant de la SCI.
103 C. com., art. L123-16-1 du code de commerce dispense les entreprises d’établir des annexes lorsque
deux des trois seuils suivants sont franchis : 350 000 € de total de bilan ; 700 000 € de chiffre d’affaires
et 10 salariés en moyenne au cours de l’exercice.
57
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
Le Conseil d’État avait par ailleurs déjà précisé 105 que l’écart de réévaluation est
assimilable à une plus-value latente qui n’est imposable qu’au moment de la cession de
l’immobilisation. En revanche, le transfert de ces sommes en comptes courants
d’associés préalablement à la cession de l’immeuble s’assimile à une distribution desdits
montants et entraîne l’imposition immédiate de la plus-value.
Il ressort de ces décisions qu’une SCI pourra procéder à une réévaluation libre de ses
actifs et de sa base amortissable à condition que :
La réévaluation aura pour seul effet d’accroître la base amortissable mais ne permet
pas d’amortir la totalité du bien. Les amortissements qui auraient pu être pratiqués
restent perdus. L’option à l’IS peut aussi entraîner l’imposition immédiate des résultats
mais permet d’amortir le bien sur l’ensemble de la valeur réévaluée. Si l’option pour la
réévaluation reste malgré tout préférable, notamment pour continuer à bénéficier du
58
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
Sauf à être inscrite dans l’acte, ce qui est rare, la principale difficulté est de déterminer
la base foncière. Celle-ci ne pouvant faire l’objet d’un amortissement, elle est source
de remise en cause et de redressement par l’administration fiscale. En pratique, un
montant forfaitaire du terrain d’environ 10 % à 20 % de la valeur du bien peut-être
appliquée lorsqu’il est situé dans une zone sans forte tension immobilière. Dans le cas
où la valorisation du bien aura fait l’objet d’un rapport d’expertise immobilière,
59
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
Dans le cas où la SCI appliquait le PCG, l’option pour l’incorporation des frais
accessoires au coût d’acquisition étant irrévocable, il est impossible d’opérer une
quelconque modification. En revanche, dans le cas où la SCI n’appliquait pas le PCG,
il sera toujours possible d’opter pour leur incorporation. Ceux-ci seront alors répartis
au prorata de la valeur de chacun des composants et amortis au même rythme.
60
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
immobilier. Dans le cas où des écarts persisteraient, à défaut de pouvoir les imputer en
compte courant, ceux-ci seront imputés en report à nouveau.
Lorsque l’immeuble a été construit, il est assez facile, notamment grâce aux éléments
communiqués par l’architecte ou les différents intervenants, de procéder à une
décomposition. En revanche, lorsque celui-ci a été acquis, la décomposition peut
s’avérer plus délicate. Elle sera fonction du type de bien et/ou de la nature de la
construction mais aussi de son affectation. S’agissant d’immobilier professionnel, à
défaut de pouvoir déterminer de manière précise les composants et leur durée
d’utilisation, l’expert-comptable pourra s’appuyer sur les fourchettes de décomposition
et d’amortissements issues de l’étude de la FSIF, reprises par l’administration fiscale 110.
Il est possible que cette approche ne tienne pas compte de certaines spécificités propres
au bien telles que l’ancienneté, la qualité de la construction et des matériaux utilisés ou
l’état de certains composants, et soit nécessaire d’adapter la décomposition ainsi que le
taux d’amortissement. Dans ce cas, le recours à une expertise technique est
recommandé pour conforter le professionnel dans ses choix.
Sauf à avoir opté à l’IS au préalable avec une imposition de la plus-value, le bien sera
amorti sur sa valeur historique et les amortissements qui auraient dû être pratiqués,
repris dans le bilan d’ouverture. Le rôle du professionnel sera alors d’optimiser la
61
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
Date Cumul
Désignation Quote-part Montant Durée VNC
d'acquisition amortissements
Terrain 10% 40 000 26/06/2013 - - 40 000,00
Gros Œuvre 75% 300 000 26/06/2013 60 37 555,56 262 444,44
Façade 5% 20 000 26/06/2013 40 3 755,56 16 244,44
Installations techniques 5% 20 000 26/06/2013 30 5 007,41 14 992,59
Agencements 5% 20 000 26/06/2013 15 10 014,81 9 985,19
Totaux 100% 400 000 56 333 343 667
Bien que cela semble rare, les statuts peuvent prévoir une clause interdisant de
procéder à une cession de parts non entièrement libérées. Dans ce cas, le capital devra
nécessairement être libéré pour pouvoir procéder à l’opération de restructuration. Par
ailleurs, chaque associé reste débiteur envers la société de ce qu’il a promis
d’apporter 112. Le capital non libéré est donc une créance de la société sur ses associés 113.
Le transfert de la dette peut être prévu dans l’acte de cession de parts mais nécessite
l’accord des associés. À défaut, le cédant reste débiteur des sommes non libérées.
L’expert-comptable devra informer son client sur ce point afin de lui éviter une
mauvaise surprise à l’issue de sa cession, tout particulièrement en cas d’acte sous seing
privé rédigé par le dirigeant lui-même.
62
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
Dans certains cas et pour éviter un traitement défavorable, il peut être préférable que
la SCI opte au préalable pour la cession de parts à l’IS 114. Dans ce cas, la non-libération
du capital lui fait perdre le bénéfice du taux réduit.
Il appartient donc à l’expert-comptable de trouver une solution pour son client afin de
permettre la libération.
L’une des premières solutions envisageables serait que le gérant procède à un appel de
capital. Bien qu’elle puisse sembler intéressante à première vue afin de minorer le
montant de la plus-value, elle entraînerait en réalité une hausse de la trésorerie et
n’aurait aucune incidence car le prix de cession se retrouverait mécaniquement
augmenté dudit montant. De plus, les associés ne disposent pas toujours des deniers
suffisants pour libérer leurs apports et ces sommes peuvent être utilisées à d’autres
fins.
Une autre solution serait l’affectation des reports à nouveau issus des bénéfices
antérieurs. Cela présente un intérêt moindre dans la mesure où il s’agit d’un simple jeu
de compte à compte, il n’influe donc pas sur la valeur des titres et empêcherait une
distribution future.
63
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
Le transfert de propriété des parts sociales n’entraîne pas de plein droit le transfert du
compte courant. Sa cession doit faire l’objet d’une convention expresse 115. Lorsque
l’acte ne mentionne pas le sort du compte courant du cédant, ce dernier reste titulaire
de sa créance. Le remboursement peut être effectué à tout moment, selon les limites
statutaires et conventionnelles ou selon les modalités fixées dans l’acte de cession. Si
la SCI dispose de la trésorerie nécessaire, le remboursement pourra être opéré
préalablement à la cession de parts.
Dans le cas où le compte courant serait cédé, il est essentiel de faire apparaître dans
l’acte la ventilation entre le prix des parts et la valeur du compte courant, dans la mesure
où celui-ci n’est ni soumis au droit proportionnel ni à la plus-value. La cession du
compte courant est soumise à un droit fixe de 125 € 116. Le cédant étant indirectement
le cessionnaire, en cas de cession, cette somme ne lui reviendra qu’à proportion de sa
détention indirecte. Sauf à détenir la holding à 100 %, il est donc dans la plupart des
cas préférable de ne pas céder cette créance.
Les associés étant responsables indéfiniment du passif social de la société, il ne leur est
pas interdit d’avoir des comptes courants débiteurs. En revanche, il s’agit d’une
opération inhabituelle et irrégulière pouvant constituer un abus de confiance 117. La
présence d’un compte courant débiteur est assimilable à un prêt pouvant être contraire
à l’intérêt de la SCI, et peut donc s’avérer conflictuelle. De plus, les opérations
bancaires ayant un caractère commercial et non civil, une SCI ne peut avoir pour objet
64
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
d’accorder des prêts. Enfin, cette situation pourrait aussi être considérée comme une
atteinte au monopole bancaire 118.
Quel que soit le régime fiscal de la SCI, cette situation semble donc à éviter. Pour
pallier ces risques, le professionnel pourra envisager les solutions suivantes :
Lorsque la SCI est endettée, les loyers servent généralement à couvrir les échéances
d’emprunt. Il est donc dans ce cas peu probable que le résultat des exercices antérieurs
ait été entièrement distribué, laissant ainsi des réserves qu’il est possible d’affecter au
compte courant. L’expert-comptable doit donc s’interroger sur l’intérêt de distribuer
ces réserves en compte courant d’associé afin de pouvoir récupérer ces sommes en
franchise d’impôt à l’issue de la restructuration. Cela aura un effet négatif sur la valeur
des parts sociales et fera perdre le bénéfice de la revalorisation 120. Compte tenu de
régimes fiscaux intra-groupe avantageux, cette opération n’est à envisager que lorsque
le compte courant n’est pas cédé et en cas de faible plus-value, voire de moins-value.
118 Le délit d’exercice illégal de la profession de banquier est passible de 375 000 € d’amende, montant
pouvant être porté à 1 875 000 € pour un associé personne morale.
119 Provenant d’une réévaluation libre ou d’une imposition immédiate en cas d’option à l’IS.
120 Voir Partie I, Chapitre 2, Section 3, 4, b, ii.
65
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
Le Code civil impose à la gérance de rendre compte de sa gestion aux associés au moins
une fois par an 121. Le défaut de tenue des assemblées générales :
• engage la responsabilité civile 122 du gérant et peut être retenu comme motif de
dissolution judiciaire 123 ;
• constitue une faute de nature à justifier la révocation du gérant 124 et ce même
dans le cas d’une SCI de famille 125 ;
• fait encourir un risque de conflit entre associés, en particulier sur les montants
apportés en comptes courants ; et
• peut entraîner la qualification en SCI fictive par l’administration fiscale et
provoquer les conséquences d’une dissolution 126.
la société lorsque celle-ci est dépourvue de gérant depuis plus d’un an.
124 C. civ., art. 1851 l.
125 Cass. com., 23 octobre 2019, n° 17-31.653.
126 Réintégration des biens immobiliers dans le patrimoine de chacun des associés, taxation sans délai
66
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
Dans le cas où une comptabilité était tenue au préalable, la mission aura pour objet la
régularisation, au travers d’une assemblée générale, des obligations omises lors des
exercices précédents.
S’agissant d’une location d’immeuble nu, l’impôt est dû si les conditions suivantes sont
remplies :
67
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
Sont exonérés de CRL les revenus tirés de la location dont les loyers sont soumis à
TVA, de plein droit ou sur option. S’agissant initialement de location d’immeubles nus,
cette opération n’est pas soumise de plein droit à la TVA mais l’option est possible
lorsque la SCI loue des biens à usage professionnel. Si cela n’est pas encore fait, et à
condition que la société d’exploitation soit elle-même redevable de la TVA, l’expert-
comptable pourra recommander au client d’opter à cette taxe. Les modalités d’exercice
de l’option ainsi qu’un modèle de courrier à adresser au SIE sont présentés en
ANNEXE 38.
Le Conseil d’État, dans un arrêt du 10 juillet 2017 129, précise que la date de départ du
calcul des amortissements est la date d’acquisition de l’immeuble par la SCI et non la
date d’entrée du nouvel associé. Cela peut s’avérer très pénalisant en cas de détention
de l’immeuble depuis plusieurs années, même s’il est possible d’atténuer les incidences
en jouant sur les tolérances fiscales en matière de décomposition d’immeuble et de
durée d’amortissement des composants. Selon la durée de détention, le solde
d’amortissements déductibles peut être faible, voire nul. Une solution pour pallier cet
inconvénient est de faire opter la SCI à l’IS sans report d’imposition de la plus-value 130.
intégration fiscale.
68
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
Les sociétés civiles ont la possibilité d’opter pour leur assujettissement à l’impôt sur les
sociétés 132 et peuvent bénéficier d’un taux réduit d’imposition. Pour en bénéficier, le
chiffre d’affaires doit être inférieur à 7 630 000 €, le capital être intégralement libéré et
détenu à 75 % au moins, directement ou indirectement, par des personnes physiques.
S’agissant de location d’immeubles nus dans le cadre d’un groupe de TPE/PME, sauf
à inclure de nombreux biens au sein d’une seule SCI, la condition relative au chiffre
d’affaires devrait être remplie. C’est donc sur les conditions de détention par une
personne physique que l’expert-comptable devra être attentif. La rédaction du texte
implique que le seuil de détention de 75 % au moins par des personnes physiques,
directement ou indirectement, s’apprécie dans la limite d’un seul niveau d’interposition.
Si le choix est d’opter à l’IS, le professionnel devra prêter attention à la composition
du capital social de la SCI et au nombre de niveaux d’interposition envisagé à l’issue
de la restructuration. Certains schémas dits « en cascade », excluent d’office les sociétés
du bénéfice de ce dispositif. L’ANNEXE 39 illustre différents cas permettant de
profiter ou non du taux réduit.
L’administration précise que « les dividendes reçus par les redevables dont l’activité
consiste en la gestion de leur patrimoine mobilier ne sont pas pris en compte pour la
détermination de leur chiffre d’affaires » 133. Que la SCI opte à l’IS ou non, la remontée
69
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
de résultats n’aura donc pas d’incidence sur la possibilité pour la société mère de
bénéficier du taux réduit.
Dans le cas où l’option à l’IS serait retenue, l’expert-comptable indiquera les modalités
d’exercice de l’option au client et si nécessaire, proposera une mission complémentaire.
Il l’informera aussi sur la récente possibilité de renoncer à l’option mais l’éveillera sur
les conséquences de la renonciation.
a. Notification de l’option
L’option à l’IS doit être formulée par écrit (LRAR) et notifiée au service des impôts
dont elle dépend, ou encore auprès du centre des formalités des entreprises 134. Elle doit
être exercée au plus tard dans un délai de trois mois à compter de l’ouverture de
l’exercice au cours duquel elle souhaite être soumise pour la première fois à l’IS.
Un modèle de lettre est présenté en ANNEXE 40, elle doit comporter les indications
suivantes :
La notification doit être signée dans les conditions prévues par les statuts ou à défaut
par l’ensemble des associés.
b. Renonciation à l’option
70
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
Tout comme l’option, la renonciation vaut cessation et entraîne de fait l’imposition des
résultats non encore taxés mais aussi la taxation des plus-values latentes. Un
mécanisme d’atténuation permet de ne pas déclarer les plus-values à condition :
L’option à l’IS d’une SCI semi-transparente est assimilée à une cessation d’activité
donnant lieu à l’imposition immédiate des bénéfices réalisés depuis la fin du dernier
exercice taxé, ainsi que des plus-values latentes constatées sur les actifs immobiliers.
Néanmoins, lors de l’exercice de l’option, deux choix sont possibles concernant les
plus-values latentes sur le bien immobilier :
• imposition immédiate des plus-values latentes. Dans ce cas, les immeubles sont
repris au bilan pour leur valeur vénale et peuvent être amortis pour leur valeur
d’inscription ;
• le report d’imposition. Dans ce cas, les biens sont repris au bilan pour leur
valeur d’origine en faisant les amortissements qui auraient dû être pratiqués si
l’entreprise avait été soumise à l’IS au moment de leur acquisition.
Ce choix s’opère sur l’ensemble des actifs immobiliers détenus par la SCI.
71
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
majorations de prix d’achat qu’il est possible d’effectuer 136, l’imposition peut être faible
voire nulle au regard des économies d’IS liées aux amortissements.
PDT
14/08/2013
ABF ABG
14/08/2013 25/07/2015
-
SCI 5
-
SCI 6
-
SCI 7
-
SCI 8
-
SCI 9
-
SCI 10
-
Pour effecteur un choix, l’expert-comptable pourra recourir à l’outil de calcul
TVA
Frais d'acquisiiton Forfaitaire Forfaitaire Forfaitaire Forfaitaire Forfaitaire Forfaitaire Forfaitaire Forfaitaire Forfaitaire Forfaitaire
Montant Réel : préciser le montant - - - - - - - - - -
Travaux Forfaitaire Forfaitaire Forfaitaire Forfaitaire Forfaitaire Forfaitaire Forfaitaire Forfaitaire Forfaitaire Forfaitaire
l’outil de recalcul des amortissements pour analyser les incidences sur les cash-flow. Il
met aussi en avant le montant de la potentielle plus-value imposable pour l’associé
personne moral en cas d’exercice de l’option avec imposition immédiate suite à la
restructuration.
Dans le cas où les immeubles ont été acquis par la SCI, celle-ci se trouve redevable du
droit spécial de mutation au titre des apports purs et simples portant sur des
immeubles. Ce droit d’enregistrement s’élève à 5 % de la valeur vénale de l’immeuble
et est liquidé au cours de la première période d’exercice de l’option. Il doit faire l’objet
d’une déclaration spécifique 137 dans le même délai que l’option à l’IS. Aucun droit n’est
dû si l’immeuble a été apporté.
d. Conséquences comptables
En cas d’option pour l’imposition immédiate de la plus-value, que la SCI ait appliqué
le PCG ou non, les biens devront être inscrits à leur valeur actualisée au bilan
d’ouverture. Dans ce cas la méthode prospective s’applique. Les incidences comptables
seront affectées en capitaux propres 138. En cas d’option pour le report, le bien sera
72
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
repris à sa valeur d’origine et subira le même sort que lors de l’entrée d’un associé
soumis à l’IS 139.
Si l’option pour l’imposition immédiate est retenue, l’écart de réévaluation pourra être
affecté en compte courant en franchise d’impôt. L’exonération est possible
uniquement dans le cas où l’ensemble des bénéfices et/ou réserves réalisés depuis
l’assujettissement à l’IS ont été préalablement répartis 140.
− 𝐶𝐶ℎ𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎
∶ 𝐷𝐷é𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝 𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝é𝑒𝑒𝑒𝑒 + 𝑑𝑑é𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝 𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒é𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛 𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑟𝑟é𝑔𝑔𝑔𝑔é𝑒𝑒𝑒𝑒
− 𝑑𝑑é𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝 𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝é𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 à 𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝é𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟 à 𝑙𝑙𝑙𝑙 𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑑𝑑′𝑜𝑜𝑜𝑜𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡
Figure 13 : Formule de taxation du résultat de la période précédant le changement de régime fiscal de la SCI
Sans option pour le sursis, les associés devront purger la plus-value préalablement à la
cession de parts selon le régime des plus-values immobilières. En cas d’option pour le
73
PARTIE II :Chapitre 1 :Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration
La société n’étant plus fiscalement transparente, une réflexion sur l’option à un régime
fiscal intra-groupe avantageux est nécessaire pour éviter une double imposition.
L’expert-comptable doit être en mesure d’apprécier la possibilité d’opter pour l’un ou
l’autre des régimes avant d’effectuer un choix quant à la manière et aux éléments à
transmettre.
a. Le régime mère-fille
Le régime mère-fille 141 permet de bénéficier d’une exonération des dividendes perçus
par la holding. Seule une quote-part de frais et charges de 5 % est à réintégrer. Les
titres détenus doivent représenter au moins 5 % du capital 142 et être conservés durant
au moins 2 ans 143. Il n’existe aucun formalisme, l’option découle uniquement des
mentions portées sur la liasse.
Les sociétés soumises à l’IS peuvent sur option pour 5 ans, constituer un groupe de
sociétés dans lequel la société mère, détenant au minimum 95 % du capital des filiales,
est seule redevable de l’IS sur l’ensemble des résultats des entités du groupe entrant
dans le périmètre d’intégration.
Tout comme le régime mère-fille, les dividendes sont exonérés d’IS au niveau de la
holding. En revanche, une quote-part de frais et charges de 1 % est à réintégrer.
Pour bénéficier de ce régime, les sociétés doivent être soumises à l’IS. L’option doit
être notifiée au SIE avant la fin du délai accordé pour le dépôt de la déclaration de
résultat de l’exercice précédent. Un modèle de courrier est présenté en ANNEXE 43.
Les sociétés doivent ouvrir et clôturer leurs comptes d’une durée de 12 mois aux
mêmes dates. Le capital de la holding ne doit pas être détenu à 95 % au plus,
rectificative et de verser au SIE, suivant la cession des titres, le montant de l’impôt dont elle a été
indûment exonérée, majoré de l’intérêt de retard.
74
PARTIE II :Chapitre 2 :Organisation et optimisation de la restructuration
directement ou indirectement, par une autre personne soumise à l’impôt sur les
sociétés dans les conditions de droit commun.
Pour bénéficier des régimes de faveur, le montage doit être considéré comme
authentique. C’est-à-dire être mis en place pour des « motifs commerciaux
valables qui reflètent la réalité économique ». Sur ce point, l’administration fiscale
précise, BOI-IS-BASE-70 § 20, que la notion de motifs commerciaux s’entend au sens
large. Les structures de détention patrimoniale ayant des activités financières ou encore
les structures répondant à un objectif organisationnel bénéficient de régimes de faveur.
L’expert-comptable devra donc être particulièrement vigilant sur ce point afin que le
montage ne soit pas considéré comme ayant un but principalement fiscal.
Une fois les incidences liées à l’entrée d’un associé répertoriées et maîtrisées, et la
réflexion quant à l’intérêt d’opter à l’IS analysée, il convient de définir avec le client un
schéma de restructuration adapté.
Le recours à l’emprunt pour financer les titres, grâce à la déductibilité des intérêts
d’emprunt, peut permettre un effet de levier et de ce fait accroître la rentabilité des
capitaux propres. Si ce mode de financement est envisagé, l’expert-comptable
sensibilisera le client sur la nécessité pour la holding de générer des revenus suffisants
75
PARTIE II :Chapitre 2 :Organisation et optimisation de la restructuration
pour faire face à ces échéances, et s’assurera de la possibilité de déduire les intérêts
d’emprunts 144.
b. L’apport de l’immeuble
d. La fusion
La fusion consiste à réunir deux sociétés ou plus afin de mettre leurs patrimoines et
leurs activités en commun. Elle vise généralement à accroître ses parts de marché en
absorbant un concurrent, à acquérir des savoir-faire complémentaires, à faire des
76
PARTIE II :Chapitre 2 :Organisation et optimisation de la restructuration
2. L’analyse au cas par cas des parts à transmettre, nécessaire pour faire
un choix
Même si cela semble rare, il est possible qu’au sein d’une même SCI soient détenus des
immeubles d’exploitation et de l’immobilier résidentiel. Dans ce cas, il convient de
s’assurer que le choix du dirigeant est bien d’intégrer ce type d’actifs dans la structure
et de l’informer des possibles incidences, notamment en présence d’un régime de
défiscalisation propre à ces types de biens.
De nombreux critères peuvent entrer en compte, l’analyse ne devra donc pas être
uniquement objective. L’expert-comptable devra en effet prendre en compte des
77
PARTIE II :Chapitre 2 :Organisation et optimisation de la restructuration
critères subjectifs propres au patrimoine immobilier afin de définir les biens et donc
les parts sociales devant faire l’objet de la restructuration.
Il est important de rappeler au client que la réunion de toutes les parts de SCI en une
seule main n’entraîne pas la dissolution de la société, mais que l’associé dispose dans
ce cas d’un délai d’un an pour régulariser la situation. À défaut, tout intéressé peut en
demander la dissolution. Dans le cas d’une SCI et d’une holding familiale, il ne faudrait
pas que l’ensemble des parts soit apporté à la holding, au risque de voir celle-ci devenir
associé unique.
Nombre minimum de parts à céder pour bénéficier du régime mère-fille 120 190 70 - - - - - - -
Pourcentage de détention 60% 95% 70% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0%
Valeur à atteindre 5% 5% 5% 5% 5% 5% 5% 5% 5% 5%
Nombre de parts à conserver ou devant faire l'objet d'un apport (pour bénéficier du sursis d'imposition) 120 190 70 - - - - - - -
Nombre maximum de parts devant faire l'objet d'une cession - - - - - - - - - -
Montant de la plus value sur cession de parts sociales 76 123,22 57 214,95 32 019,04 - - - - - - -
Montant imposable au nom de l'associé 45 673,93 54 354,20 22 413,32 - - - - - - -
Délai de détention 8 8 6 - - - - - - -
Abbatement pour durée de détention IRPP 18% 18% 6% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0%
Abbatement pour durée de détention PS 5% 5% 2% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0%
Montant de l'IRPP (19%) 7 116 8 468 4 003 - - - - - - -
Montant des prélèvements sociaux (17,2%) 7 467 8 886 3 791 - - - - - - -
Surtaxe sur cession de parts - 805 - - - - - - - -
Montant de l'imposition 14 583 18 159 7 795 - - - - - - -
Montant maximal de l'imposition jugé comme acceptable - - - - - - - - - -
Nombre de parts à céder pour obtenir les liquidités souhaités 120 190 70 - - - - - - -
Nombre de parts à conserver ou devant faire l'objet d'un apport (pour bénéficier du sursis d'imposition) - - - - - - - - - -
Prix de cession des parts sociales (actif net comptable corrigé) 277 914,69 120 794,39 82 021,15 - - - - - - -
Prix de cession des parts détenue par l'associé 166 748,81 114 754,67 57 414,81 - - - - - - -
Montant de la plus value sur cession de parts sociales 76 123,22 57 214,95 32 019,04 - - - - - - -
Montant imposable au nom de l'associé 45 673,93 54 354,20 22 413,32 - - - - - - -
Délai de détention 8 8 6 - - - - - - -
Abbatement pour durée de détention IRPP 18% 18% 6% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0%
Abbatement pour durée de détention PS 5% 5% 2% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0%
Montant de l'IRPP (19%) 7 116 8 468 4 003 - - - - - - -
Montant des prélèvements sociaux (17,2%) 7 467 8 886 3 791 - - - - - - -
Surtaxe sur cession de parts - 805 - - - - - - - -
Colonne B Colonne C Colonne D Colonne E Colonne F Colonne G Colonne H Colonne I Colonne J Colonne K
Réin. B Réin. C Réin. D Réin. E Réin. F Réin. G Réin. B Réin. I Réin. J Réin. K
Réinitialisationgénérale
Optimisationgénérale
régime mère fille, de l’impôt relatif à la plus-value jugé comme soutenable, liquidité
souhaitant être retirée de l’opération et montant maximum de l’imposition au titre des
revenus fonciers jugé comme soutenable.
Dans une SCI, l’associé redevable du résultat en cours lors de la cession ou de l’apport
est le détenteur des parts sociales à la date de clôture de l’exercice. La date de cession
n’aura donc pas d’incidence sur ce point. En revanche, si la cession est envisagée et en
cas de forte plus-value, il pourra être préférable d’attendre avant d’effectuer la vente
afin de bénéficier d’abattements supplémentaires ou d’étaler la transmission de parts
pour lisser la charge d’impôt.
78
PARTIE II :Chapitre 2 :Organisation et optimisation de la restructuration
Les déficits fonciers sont imputables sur le revenu global dans la limite de 10 700 € par
an et sous réserve que le bien soit loué ou que les titres de sociétés soient conservés
jusqu’au 31 décembre de la troisième année suivant son imputation 146. Le solde
éventuel est imputable sur les revenus fonciers des dix années suivantes 147.
Lorsque les titres cédés relèvent du régime fiscal des sociétés de personnes et sont
détenus par des personnes physiques, la cession est soumise au régime d’imposition
des plus-values immobilières 148. La loi de finances rectificative 2012-III instaure une
surtaxe 149 dans le cas où la plus-value nette après abattements pour durée de détention
excéderait 50 000 €.
Dans le cas où la société serait soumise à l’IS, la cession est soumise au régime des
plus-values de cession mobilière 151 sauf lorsqu’elle concerne des non-résidents.
146 Le revenu global de l’année au cours de laquelle l’une des conditions n’est pas respectée est majoré
dudit déficit.
147 CGI, art. 156, I, 3°.
148 CGI, art. 150 UB, I.
149 CGI, art. 1609 nonies.
150 CGI, art. 150 VD : autorise une compensation entre les plus-values et les moins-values dans le cas
79
PARTIE II :Chapitre 2 :Organisation et optimisation de la restructuration
Depuis le 1er janvier 2018, les plus-values de valeurs mobilières détenues dans le
patrimoine privé sont imposables dans la catégorie des plus-values mobilières et sont
soumises au prélèvement forfaitaire unique au taux de 30 % 152. L’option pour le
barème progressif avec abattement de 40 % reste possible mais est à effectuer pour
l’ensemble des revenus issus de cette catégorie. Les gains nets réalisés peuvent
néanmoins bénéficier d’abattements 153 pour durée de détention à hauteur de :
• 50 % du montant lorsque les parts sont détenues depuis au moins deux ans et
moins de 8 ans ; ou
• 65 % s’ils sont détenus depuis au moins 8 ans.
Figure 14 : Régime d’imposition des cessions de parts sociales en fonction de la qualité de l’associé cessionnaire
L’outil de calcul de plus-value de cession de parts sociales présenté en
IRPP sur plus value immobilière SOMMAIRE 19,00%
Montant des prélèvement sociaux 17,20%
PDT ABF ABG SCI 4 SCI 5 SCI 6 SCI 7 SCI 8 SCI 9 SCI 10
Date d'acquisition des parts sociales 26/06/2013 26/06/2013 27/04/2015
Valeur des parts sociales à retenir pour le calcul de la plus value 250 123,22 108 714,95 73 819,04 - - - - - - -
préalable de la cession.
Bien que l’étude soit effectuée pour le cédant, celui-ci étant indirectement le
cessionnaire, l’expert-comptable devra préciser les incidences financières pour
ce dernier. S’agissant de titres de sociétés à prépondérance immobilière, l’acquéreur, en
l’occurrence la holding soumise à l’IS, devra s’acquitter d’un droit d’enregistrement de
5% du prix de cession, sans application d'aucun abattement.
80
PARTIE II :Chapitre 2 :Organisation et optimisation de la restructuration
suffisants et de la trésorerie pour distribuer des dividendes et faire face aux échéances
d’emprunt.
Dans le cas où l’entreprise serait sous-capitalisée 155, ces plafonds sont respectivement
ramenés à 1 million d’euros et 10 % pour la proportion des charges nettes se rapportant
à des dettes entre entreprises liées.
154 Résultat fiscal avant imputation des déficits + charges financières nettes + dotations aux
amortissements et provisions déductibles nettes des reprises imposables + plus ou moins-values
soumises au taux de 15 ou 19 %.
155 Une société est présumée sous-capitalisée si le montant moyen des sommes laissées ou mises à sa
disposition au cours d’un exercice par l’ensemble des entreprises qui lui sont directement ou
indirectement liées excède 1,5 fois ses fonds propres.
156 Achat de titres entrant dans le même groupe fiscal intégré.
157 CGI, art. 223-B, al 7.
81
PARTIE II :Chapitre 2 :Organisation et optimisation de la restructuration
vise à limiter les montages juridiques ayant pour objectif de réaliser des économies
d’impôt grâce à la déduction des intérêts :
• les titres de la société cédés sont acquis par une société contrôlée par la même
personne (directement ou indirectement) ;
• les titres de la société cédés sont acquis par une autre société contrôlée par la
même personne que celle qui contrôle de manière directe ou indirecte la
société cessionnaire.
L'enregistrement
La purge du droit L'agrément de la La mise à jour
L'acte de cession de l'acte de
de préemption cession de parts des statuts et le
de parts sociales cession et des
urbain sociales dépot au greffe
statuts
158Plafond de déduction des charges nettes + montant des charges financières nettes en report imputées
au titre de l’exercice.
82
PARTIE II :Chapitre 2 :Organisation et optimisation de la restructuration
La première étape consiste à s’assurer que le bien n’est pas situé dans une zone de
préemption. Le cas échéant, la procédure rappelée précédemment devra être
respectée 159.
Sauf disposition statutaire contraire, la cession de parts sociales, même consentie à une
société contrôlée par le dirigeant, s’assimile à une cession à un tiers et est donc soumise
à l’agrément de l’unanimité des associés. Néanmoins, il est possible que des
dispositions statutaires soient prévues concernant le champ d’application et les
modalités d’agrément. L’expert-comptable se référera à l’analyse effectuée
précédemment pour en connaître la portée et rappellera au client le déroulement de la
procédure d’agrément et au cas d’espèce, de préemption, reprises en ANNEXE 47.
83
PARTIE II :Chapitre 2 :Organisation et optimisation de la restructuration
au profit de l’apporteur sans subir la fiscalité propre à une cession de parts sur
l’ensemble de l’opération. Avant la loi rectificative de 2016, la plus-value résultant
d’une opération d’échange de titres donnant lieu au versement d’une soulte inférieure
à 10 % bénéficiait en totalité du mécanisme de sursis d’imposition. Depuis le 1er janvier
2017, la plus-value est imposable l’année de l’apport à concurrence de la soulte. La
mise en place d’une soulte ne présente donc qu’un intérêt limité pour le contribuable
et en cas de dépassement du seuil de 10 %, l’ensemble de l’opération serait exclu du
mécanisme de sursis d’imposition.
Si une soulte est mise en place, l’expert-comptable devra être particulièrement attentif
à son montant. Celui-ci doit être calculé en dedans 161 et sur la valeur nominale des
titres, excluant le cas échéant la prime d’apport 162. Dans le cas où le dirigeant
souhaiterait retirer des liquidités de l’opération, il pourra être préféré un panachage
entre cession et échange de titres.
Lorsque les titres sont apportés à la constitution, ils sont valorisés à leur valeur
nominale. L’opération ne présentera donc pas de particularités. En cours de vie sociale,
les apports peuvent aussi être réalisés par simple augmentation de capital sur la valeur
nominale des titres. En revanche, lorsque le choix porte sur l’intégration au sein de la
holding animatrice existante et que celle-ci est composée d’autres associés, l’expert-
comptable devra s’interroger sur la mise en place ou non d’une prime d’émission. En
effet, il est possible que les associés actuels souhaitent garder une certaine équité dans
la répartition du capital en place. Dans ce cas, le recours à une prime d’apport paraît
nécessaire car elle a l’avantage d’apporter un supplément de prix sans modifier la valeur
intrinsèque des titres. Aucun texte de loi n’encadre son calcul ainsi que ses conditions
de validité. Néanmoins, si le souhait des associés est d’émettre une prime d’émission,
une mauvaise appréciation pourrait faire échouer le projet. Une sous-estimation aurait
un impact négatif pour les associés actuels car le capital serait davantage dilué. Une
surestimation pourrait quant à elle faire échouer le projet car l’apporteur pourrait y voir
un avantage pour les associés en place du fait de l’effet de dilution réduit. Pour éviter
tout litige ultérieur, la valorisation doit donc être sérieuse.
161 Exemple : valeur des titres remis à l’échange : 200 000 € ; soulte maximal : 200 000/10 = 20 000 €.
162 Cons. const., 16 juin 2017 n° 2017-638 QPC.
84
PARTIE II :Chapitre 2 :Organisation et optimisation de la restructuration
L’acte d’apport est considéré comme une cession et entraîne de fait la taxation au titre
de la plus-value. Néanmoins, l’administration, afin de limiter les incidences
économiques pour les associés, accepte dans certains cas un report ou un sursis de
taxation desdites plus-values. Ces mécanismes ont pour objectif de faciliter les
restructurations. Par ailleurs, le législateur a voulu éviter, au nom de la lutte contre
l’évasion fiscale, que ces opérations ne permettent de dégager une proportion
significative de liquidités. C’est dans cette optique que, lorsque la soulte dépasse le seuil
de 10 % du montant de la valeur nominale, la totalité de l’opération est exclue du
bénéfice du sursis d’imposition.
85
PARTIE II :Chapitre 2 :Organisation et optimisation de la restructuration
reçus en échange, diminué de la soulte n’ayant pas fait l’objet d’imposition l’année de
l’échange ou majoré de la soulte versée lors de l’échange. Lors de la cession, la plus-
value est imposée au régime des plus-values immobilières si la société est à
prépondérance immobilière et à défaut au régime des plus-values mobilières.
Les apports en nature constituant tout ou partie du capital social doivent être évalués.
Afin de préserver l’égalité entre les associés actuels et futurs, cette évaluation doit être
effectuée par un expert indépendant et extérieur à la société, le commissaire aux
apports. Celui-ci aura pour mission d’apprécier sous sa responsabilité la valeur des
biens apportés. Son rapport sera déposé au RCS et en cas d’apport à la constitution de
la société, annexé aux statuts. À noter que lorsque la holding bénéficiaire de l’apport
est une société civile, elle n’est pas tenue d’en nommer un.
Une fois les parts évaluées, il convient de convoquer une AGE décidant de
l’augmentation de capital social par apport en nature. Le PV sera ensuite à enregistrer
86
PARTIE II :Chapitre 2 :Organisation et optimisation de la restructuration
aux impôts 164, un avis d’augmentation de capital devra être publié dans un journal
d’annonces légales et un dossier complet d’enregistrement de l’augmentation de capital
sera à déposer au CFE.
La SCI effectuant l’apport doit quant à elle suivre les mêmes formalités que lors d’une
cession de parts sociales 165.
Pour diverses raisons, la mise en place d’un diagnostic permanent semble pertinente.
L’expert-comptable pourra à ce titre proposer une mission de veille à des fins
d’optimisation de la détention du patrimoine immobilier, voire de gestion du groupe.
Celle-ci pourra prendre la forme d’une mission ponctuelle dont les contours seront à
définir avec le client en fonction des objectifs poursuivis et du schéma de
restructuration opéré.
164 Droit proportionnel de 5 % du montant de l’apport. Exonération possible si les apports sont
87
PARTIE II :Chapitre 2 :Organisation et optimisation de la restructuration
L’expert-comptable se doit d’informer le client sur ce point afin qu’il ait connaissance
du mécanisme mais aussi de la durée de détention et des conditions de réinvestissement
88
PARTIE II :Chapitre 2 :Organisation et optimisation de la restructuration
Réinvestissement
Détention des titres
Apport des titres à la supérieur à 60 % du
apportés inférieure à
holding prix de cession dans les
3 ans
2 ans
Lorsque le groupe se situe dans une phase de développement, il est probable que le
dirigeant envisage de nouvelles acquisitions. L’expert-comptable, s’il dispose des
moyens techniques et humains pour proposer ce type de mission au client, doit
l’informer de la possibilité de l’assister lors des acquisitions futures dès la mise en place
de la restructuration. Cela permettra d’éviter qu’il ne se tourne vers un autre conseil.
De plus, l’expert-comptable ayant réalisé la restructuration apparaît légitime dans la
mesure où il connaît la composition patrimoniale des sociétés et la composition du
groupe. La constitution sous forme de holding permet de multiples schémas
d’acquisition des futurs biens immobiliers, tels que la mise en place d’une stratégie de
démembrement, l’entrée des héritiers dans le capital à l’acquisition, la réflexion sur le
mode de financement, le choix de la société effectuant l’achat du bien, etc.
89
PARTIE II :Chapitre 3 :Accompagnement dans la mise en place et la sécurisation des
relations intra-groupe
Après avoir solutionné les problématiques propres à l’entrée d’un associé soumis à l’IS
au sein d’une SCI semi transparente et défini un schéma de restructuration conforme
aux objectifs du dirigeant, afin de rendre l’opération efficiente, il convient d’organiser
et de formaliser les relations intra-groupes. La restructuration opérée peut aussi faire
naître de nouvelles obligations que l’expert-comptable devra porter à la connaissance
de son client.
L’option pour un régime intra-groupe est essentielle pour optimiser les flux financiers
entre entités. L’expert-comptable, après avoir analysé la possibilité d’opter pour l’un
ou l’autre des régimes 166, devra donc donner des orientations au client quant au choix
à privilégier.
L’intégration fiscale est généralement préférée lorsque la société mère est bénéficiaire
et que la filiale génère des pertes sans qu’il ne soit attendu de bénéfices dans l’immédiat.
De même, ce régime est aussi intéressant lorsque la société mère est déficitaire alors
que la filiale est bénéficiaire. Ce dernier cas se retrouve essentiellement dans le cas
d’une holding de rachat. Celle-ci emprunte pour financer ses titres et amortit ou déduit
90
PARTIE II :Chapitre 3 :Accompagnement dans la mise en place et la sécurisation des
relations intra-groupe
L’expert-comptable informera aussi son client sur le fait que la sortie d’un groupe
fiscalement intégré peut engendrer des conséquences fiscales non négligeables et
remettre en cause certaines opérations effectuées durant l’intégration, notamment le
sort des distributions de résultats antérieurs à l’entrée dans le groupe. En effet, en cas
de sortie et ce, peu importe la date, les dividendes provenant d’exercices antérieurs
seront réintégrés dans le résultat d’ensemble du groupe. Par ailleurs, une filiale ne peut
imputer ses déficits antérieurs à son entrée dans le groupe fiscalement intégré que sur
ses propres bénéfices Enfin, il semble utile de rappeler que depuis le 1er janvier 2019,
le principe général de neutralisation des subventions et abandons de créance est
supprimé.
Sauf lorsque l’immeuble est vacant, il est assez rare qu’une SCI génère un déficit
chronique. De plus, compte tenu de la lourdeur de sa mise en place et de son suivi
(nouvelles déclarations, respect du délai de cinq ans, etc.) et de ses avantages de plus
en plus restreints, y recourir ne sera recommandé qu’après une analyse approfondie de
la situation de chaque entité.
Dans les petits groupes, ils se traduisent généralement par de simples mouvements de
fonds réalisés entre la holding et ses filiales ou directement entre filiales, et ce dans un
91
PARTIE II :Chapitre 3 :Accompagnement dans la mise en place et la sécurisation des
relations intra-groupe
sens comme dans un autre. Mais dans certains cas, les opérations peuvent être réalisées
par une société, appelée « société pivot », le plus souvent la holding. Elle sera alors
mandatée par les autres sociétés du groupe et aura à charge de centraliser les excédents
de trésorerie, d’attribuer les crédits, et pourra réaliser tout type d’opération financière
y compris effectuer des placements. On parle dans ce cas de convention de trésorerie
ou encore de convention omnium, voire de cash pooling 168.
168Ce terme vient de l’anglais et regroupe les termes cash, pour « liquidités », et pooling, « mise en
commun ». Il s’agit donc d’une technique d’équilibrage des comptes au sein d’un groupe.
92
PARTIE II :Chapitre 3 :Accompagnement dans la mise en place et la sécurisation des
relations intra-groupe
Avantages Inconvénients
Perte de l’indépendance économique et financière
Facilité à négocier des
des filiales. L’objectif étant principalement de
conditions tarifaires, notamment
répondre à un intérêt de groupe, elle pourrait ne pas
des taux d’intérêts,
convenir à des filiales disposant de forts excédents.
avantageuses avec les banques.
A l’inverse, les filiales en difficulté pourraient avoir
En présence de filiale étrangères
tendance à trop s’appuyer sur ce système de
au sein du groupe, permet de
mutualisation et de fait ne pas gérer de manière
maitriser les risques de change.
optimale leurs emprunts.
Optimisation des capitaux
disponibles en interne :
Optimisation des excédents à
des fins de développement
interne ; Si une filiale n’est plus en mesure de faire face aux
Besoins externes en capitaux échéances d’emprunts et est en situation
réduits au maximum, réduisant d’insolvabilité, cela aura un impact sur le groupe.
ainsi les coûts de transactions.
Eviter le recours à un organisme
financier extérieur et donc
limiter les coûts associés
Permet au groupe et à la holding
d’avoir une vue d’ensemble sur
les liquidités, et ainsi prévenir Nécessite de mobiliser des moyens humains et
d’éventuelles difficultés techniques pour sa mise en œuvre. Notamment pour
financières et améliorer la éviter toutes remises en causes juridiques et fiscales ;
performance économique du
groupe.
Figure 21: Synthèse des avantages et inconvénients liés à la mise en place d'un Cash pooling
L’expert-comptable informera aussi le client des différentes méthodes de cash pooling
existantes (physique ou notionnel), dont le fonctionnement propre à chacun est
rappelé en ANNEXE 50.
93
PARTIE II :Chapitre 3 :Accompagnement dans la mise en place et la sécurisation des
relations intra-groupe
94
PARTIE II :Chapitre 3 :Accompagnement dans la mise en place et la sécurisation des
relations intra-groupe
possibilité n’est offerte dans aucune autre forme juridique et n’est donc pas applicable
aux SCI.
L’expert-comptable rappellera au client les risques induits par une remise en cause de
ces prestations :
95
PARTIE II :Chapitre 3 :Accompagnement dans la mise en place et la sécurisation des
relations intra-groupe
Il est possible, lors du rappel au client des conditions de mise en place d’une telle
convention, que des manquements soient décelés. Ceux-ci peuvent aussi bien résulter
d’un manque de précision dans la rédaction des conventions, pouvant induire une
confusion avec les fonctions de direction, que dans la détermination des montants
facturables, voire être liés à une absence totale de formalisme. L’expert-comptable
pourra donc proposer une mission portant sur la sécurisation des conventions de
management fees au sein du groupe.
Si les manquements portent sur les services facturables, le professionnel analysera avec
son client les éléments qu’il est possible de facturer au regard de la composition et des
compétences du personnel de la holding animatrice. S’agissant de la convention
d’assistance administrative portant sur la gestion d’un patrimoine immobilier, à
condition que ces prestations soient effectives, certaines prestations propres à ce type
d’actifs pourront être facturées. Ainsi, les prestations pourront porter sur :
96
PARTIE II :Chapitre 3 :Accompagnement dans la mise en place et la sécurisation des
relations intra-groupe
Dans le cadre de notre étude, seules les sociétés commerciales citées précédemment,
la SAS et la SARL, sont soumises à l’obligation d’établir des comptes consolidés. Les
sociétés civiles, même en cas de dépassement des seuils, ne sont pas tenues d’en établir.
Pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016, les groupes de taille moyenne
sont exemptés de l’obligation d’établir et de publier des comptes consolidés sauf
lorsqu’ils comprennent une entité d’intérêt public et qu’ils franchissent deux des trois
seuils suivants 174 :
Les groupes étudiés dans le cadre de ce mémoire semblent donc rarement concernés
par cette mesure. Néanmoins, si les seuils ne sont pas franchis au jour de l’opération
de restructuration, l’expert-comptable informera son client du risque de devoir établir
des comptes consolidés à l’avenir, ainsi que des risques encourus en cas de
manquement à cette obligation. Selon l’article L247-1 II du code de commerce, « [e}st
puni d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 9 000 euros le fait, pour
les présidents, les administrateurs, les directeurs généraux ou les gérants de toute
97
PARTIE II :Chapitre 3 :Accompagnement dans la mise en place et la sécurisation des
relations intra-groupe
société […] de ne pas établir et adresser aux actionnaires ou associés, dans les délais
prévus par la loi, les comptes consolidés ». La Commission des études juridiques de la
CNCC constate que cet article ne mentionne pas expressément les présidents de SAS
ou les dirigeants que les statuts désignent à cet effet. Elle considère donc que le défaut
de production de comptes consolidés dans une SAS ne constitue pas une infraction
pénale au sens de l’article précité.
Même sans avoir franchi les seuils ou en l’absence de sanction dans le cas d’une SAS,
l’expert-comptable éveillera le dirigeant sur l’intérêt d’établir des comptes consolidés.
En effet, ils offrent une vision plus juste du groupe, facilitant ainsi son développement
et une optimisation de l’organisation.
La loi PACTE a récemment modifié les conditions de nomination d’un CAC au sein
des petits groupes. La CNCC a par ailleurs apporté des précisions quant aux conditions
de nomination 177. Ainsi, sont tenus de nommer un CAC : les petits groupes formés par
une personne ou entité non EIP et non soumise à l’obligation d’établir des comptes
consolidés 178, qui contrôlent 179 une ou plusieurs sociétés et qui dépassent deux des trois
seuils suivants pendant deux exercices consécutifs 180 :
177 CNCC, questions/réponses relatives à l’application de loi Pacte, version 2, octobre 2019.
178 Au sens de l’article L223-3 du Code de commerce.
179 Au sens de l’article L-233-3 du Code de commerce.
180 C. com., art. L823-2-2 et D823-1.
181 C. com., art. L823-2-2 et D823-1-1.
98
PARTIE II :Chapitre 3 :Accompagnement dans la mise en place et la sécurisation des
relations intra-groupe
L’intervention du CAC ne doit pas être perçue comme une menace par le
client. Au contraire, elle constitue un moyen de sécuriser les opérations. Dans
le cas d’une holding animatrice, ses travaux porteront sur l’appréciation des
conventions. Lors de la mise en place d’un pacte Dutreil, la doctrine administrative
impose une attestation d’un commissaire aux comptes, qualifiant sous sa responsabilité
la nature de l’activité de la holding.
Les holdings mixtes sont susceptibles d’avoir trois activités : gérer leurs participations,
gérer la trésorerie du groupe et effectuer des prestations de services pour leurs filiales.
L’activité de gestion étant considérée comme hors champ d’application de la TVA et
l’activité de gestion de trésorerie étant par nature exonérée, pour échapper à la taxe sur
les salaires, son activité soumise à TVA doit représenter plus de 90 % du chiffre
d’affaires. Une décision récente du Conseil d’État 183 confirme que les dividendes sont
99
PARTIE II :Chapitre 3 :Accompagnement dans la mise en place et la sécurisation des
relations intra-groupe
L’expert-comptable devra rappeler à son client les solutions pour éviter d’être soumis
à la taxe sur les salaires, et si nécessaire, proposera une mission d’accompagnement
destinée à cet effet. Il indiquera notamment qu’une sectorisation est nécessaire et que
celle-ci doit impérativement être matérialisée. La simple tenue d’un tableau
d’affectation du personnel à chacun des secteurs n’est pas suffisante 185. La sectorisation
doit être démontrée grâce à des moyens précis permettant de distinguer les secteurs
d’activités. Pour cela, il est nécessaire d’apporter des précisions et des justifications sur
la nature de l’activité ainsi que sur ses moyens d’exploitation. Le professionnel
rappellera que la rémunération de certains dirigeants affiliés au régime général de la
sécurité sociale 186 est présumée affectée au secteur financier et donc taxable à la taxe
sur les salaires 187. Cette présomption n’est que simple, charge à la société d’apporter la
preuve que les dirigeants n’ont pas d’affectation au secteur financier. Cette preuve peut
notamment être constituée lorsqu’à la vue de l’organisation adoptée, l’un des dirigeants
est dépourvu de tout contrôle et responsabilité en la matière 188. À défaut, elle devra
être démontrée par tout moyen tel qu’un contrat de travail, un bulletin de paye ou
encore une délibération du conseil d’administration. Une dernière solution pour éviter
la soumission à la taxe sur les salaires serait de sous-traiter l’activité financière,
comptable et administrative.
Même si cela semble rare, rien n’interdit à une holding non animatrice d’avoir
recours à du personnel et au dirigeant de SAS de percevoir une rémunération.
Elle pourrait de fait être soumise à la taxe sur les salaires.
Les titres ou actions de sociétés ayant pour activité la gestion de leur propre patrimoine
immobilier sont en principe exclus de l’exonération au titre des biens professionnels 189.
184 Coefficient d’assujettissement = CA non passible de la TVA (total des recettes et autres produits
dont la valeur de la participation représente plus de 50 % de son patrimoine), dans laquelle il exerce une
fonction de direction éligible donnant lieu à une rémunération normale représentant plus de la moitié
de ses revenus professionnels.
100
PARTIE II :Chapitre 3 :Accompagnement dans la mise en place et la sécurisation des
relations intra-groupe
Néanmoins, les titres de sociétés immobilières qui louent ou mettent à disposition des
immeubles professionnels au profit d’une société d’exploitation dont les parts ou
actions sont-elles mêmes des biens professionnels restent eux aussi exclus de ce
dispositif. Les titres détenus de la sorte sont exonérés dans la limite du produit de la
participation du redevable dans la société d’exploitation par la valeur de l’ensemble des
immeubles loués ou mis à disposition par la société immobilière.
L’administration précise que lorsque les biens immobiliers sont détenus par une SCI
ou toute autre forme de société, un seul niveau d’interposition est admis. Ainsi, en cas
de double niveau d’interposition, même lorsque le bien est considéré comme outil
professionnel et destiné à une activité industrielle ou commerciale, il ne permet pas de
bénéficier de l’exonération. De même, si le redevable ne remplit les conditions de l’outil
professionnel qu’au niveau de la holding animatrice, l’exonération ne pourra
s’appliquer sur l’immobilier affecté aux filiales. L’expert-comptable devra donc être
vigilant quant au schéma de restructuration afin, si possible, d’éviter que le(s) bien(s)
constituant l’outil professionnel ne se retrouve(nt) soumis à l’IFI. Pour aider le
professionnel dans son approche, l’ANNEXE 52 illustre un certain nombre de cas de
soumission et d’exonération ainsi que le pourcentage de soumission le cas échéant.
19015e législature, question n° 20302 de Mme Anne Brugnera (La République en Marche - Rhône).
Disponible pour suivi à l’adresse suivante : http://questions.assemblee-nationale.fr/q15/15-
20302QE.htm
101
PARTIE II :Chapitre 3 :Accompagnement dans la mise en place et la sécurisation des
relations intra-groupe
Cette seconde partie a montré que l’intégration de parts de SCI dans une société
soumise à l’IS fait naître de nombreuses problématiques face auxquelles plusieurs
solutions sont possibles. Afin d’aider le professionnel dans son analyse, elle expose les
différentes possibilités et propose des outils permettant de l’accompagner dans sa prise
de décision et ses conseils.
Cette partie met aussi en avant les différents choix de restructuration existants. Ceux-
ci doivent permettre une optimisation de l’opération et une adaptation sur mesure aux
objectifs du dirigeant. Elle précise par ailleurs que la mise en place des relations intra-
groupe constitue une étape essentielle permettant de rendre efficiente cette opération.
Néanmoins, elle rappelle que leur gestion nécessite une grande vigilance pour éviter
toute remise en cause ultérieure. Bien que cette mission ne donne pas lieu à l’expression
d’une assurance, l’expert-comptable reste tenu d’émettre un compte rendu de fin de
mission tel que celui présenté en ANNEXE 54.
102
CONCLUSION :
Cette étude démontre que la gestion du patrimoine immobilier d’entreprise au sein
d’une holding soumise à l’IS est une solution adaptée dans le cadre d’une gestion de
groupe. En revanche, si l’intégration de SCI en son sein peut d’apparence sembler
simple, cette opération fait en réalité naître de nombreuses problématiques. La
souplesse procurée par les sociétés civiles ainsi que la dimension patrimoniale et
souvent familiale de l’investissement immobilier dans les petits groupes nécessitent
d’être regardées avec attention. L’absence d’obligations comptables lorsqu’il s’agit de
location d’immeubles nus détenus dans le patrimoine privé via une SCI semi-
transparente ainsi que l’absence d’obligation de dépôt de comptes annuels peuvent
laisser apparaitre un certain nombre de manquements auxquels il est nécessaire de
pallier au préalable de la restructuration afin d’éviter tout désagrément à l’issue de
l’opération. L’objectif de ces travaux est donc de proposer une stratégie de détention
adaptée à l’organisation du groupe naissant, à l’accroissement du parc immobilier ainsi
qu’à l’évolution de la situation personnelle du dirigeant tout en sécurisant le montage.
La réussite de cette mission passera quant à elle nécessairement par un diagnostic précis
de la situation préalable à la restructuration. Celui-ci doit permettre d’explorer les
différentes possibilités afin de répondre à la volonté de développement patrimonial du
dirigeant sans entraver l’essor du groupe mais en y contribuant. Pour cela, la première
partie s’attache à proposer une méthodologie et des outils de diagnostic du patrimoine
immobilier d’entreprise permettant une mise en avant des faiblesses et les conseils à
apporter. La priorité des chefs d’entreprise porte essentiellement sur leur cœur
d’activité et ceux-ci n’ont pas toujours connaissance des différentes solutions qui
s’offrent à eux. Cette partie propose à ce titre une démarche destinée à accompagner
le dirigeant dans la définition de ses objectifs et à l’informer sur les différentes
103
possibilités de détention du patrimoine immobilier qui s’offrent à lui afin de convenir
d’une solution adaptée. Ce diagnostic et cet accompagnement doivent permettre aux
professionnels d’émettre des conseils à forte valeur ajoutée. Ils se traduisent
essentiellement par des adaptations statutaires, la mise en place de mesure de
protection et le choix d’une structure d’accueil adaptée. Ces éléments repris dans ce
mémoire constituent les premières étapes clés de la réussite d’une telle mission mais
restent en revanche insuffisants pour rendre la restructuration efficiente.
Le potentiel de mission auprès des petits groupes est vaste. Accompagner le dirigeant
dans la restructuration de son patrimoine immobilier permettra à l’expert-comptable
de se positionner en tant qu’interlocuteur privilégié en vue de prestations futures. Cette
mission sera aussi l’occasion de faire connaitre d’autres compétences auprès des clients.
Il sera notamment utile de leur rappeler que le meilleur moyen d’optimiser la détention
d’un patrimoine immobilier est d’opérer des choix conformes aux objectifs dès lors
qu’une nouvelle acquisition est envisagée et qu’une assistance en ce sens est possible.
Enfin, comme il a été rappelé dans le cadre de cette étude, la phase de restructuration
précède la transmission. C’est donc naturellement que le client devrait se tourner vers
le même conseil pour préparer sa succession.
104
BIBLIOGRAPHIE
DOCTRINE PROFESSIONNELLE (textes de référence / textes officiels)
BOI-TPS-TS-20-30, « Taxes et participations sur les salaires – Taxe sur les salaires –
Base d’imposition – Cas particuliers », publication du 25/07/2020. 20p.
Direction générale des finances publiques, « L’évaluation des entreprises et des titres
de sociétés », novembre 2006 (disponible à l’adresse suivante :
https://www.impots.gouv.fr/portail/files/media/3_Documentation/guides_notices
/guide_eval_entreprises.pdf)
105
Conseil Supérieur de l’Ordre des experts-comptables, Référentiel normatif 2019 de
l’Ordre des experts-comptables, édition octobre 2019, 266 p.
Conseil d’État, 8 / 3 SSR, du 16 février 2000, 133296, publié au recueil Lebon, SA Ets
Quémener
Éditions Francis Lefebvre, Livre blanc – Conventions entre une société holding et ses
filiales : régime juridique et fiscal, avril 2018, pages 151 à 171.
OUVRAGES PROFESSIONNELS
Service juridique du CSOEC, La profession d’expertise comptable après la loi Pacte, Pratique
professionnelle - Guide d’expert, septembre 2019, 68 p.
Revue Fiduciaire, Créer, organiser, gérer un groupe de PME 2020, 4e édition, février 2020,
830 p.
Éditions Francis Lefebvre, L’impôt sur la fortune immobilière, 2e édition, décembre 2017,
239 p.
106
HAÜY Christian, « Changement de régime fiscal de la société civile immobilière louant
des locaux professionnels à la TPE, le passage de la semi-transparence à l’impôt sur les
sociétés : Une vraie mission pour l’expert-comptable », session mai 2017, 132 p.
BLANCHET Laurent, (2017), Une nouvelle mission pour nos cabinets : le conseil en
gestion de patrimoine, Revue Française de Comptabilité n° 514, novembre 2017, pages
56 à 58, 64 p.
TORT Eric, (2017), SCI : le cas de l’associé personne morale, Revue Française de
Comptabilité, avril 2017 n° 508, pages 24 à 25, 39 p.
107
Alexia, ReceiptBank, Réflexions sur la différenciation des cabinets d’expertise
comptable, 22/06/2020, disponible à l’adresse suivante : https://www.receipt-
bank.com/fr/journal/reflexions-sur-differenciation-des-cabinets-dexpertise-
comptable/ (date de dernière consultation : août 2020)
La loi Pacte assouplit les conditions d’octroi d'avances en compte courant d’associé,
Éditions Francis Lefebvre – La quotidienne, 16/05/2019, disponible à l’adresse
suivante : https://www.efl.fr/actualites/affaires/societes/details.html?ref=ui-
73db3bf6-c7fa-43d9-a144-18da64fdcd7b (date de dernière consultation : août 2020).
L’action en nullité d’une délibération d’associés pour abus de majorité se prescrit par
trois ans, Éditions Francis Lefebvre – La quotidienne, 10/07/2018, disponible à
l’adresse suivante : https://www.efl.fr/actualites/affaires/societes/details.html?ref=u
i-4c35fab2-d021-4076-8586-dfa230db18e0 (date de dernière consultation : août 2020)
Nomination d’un CAC dans les petits groupes, Francis Lefebvre Formation,
30/12/2019 (disponible à l’adresse suivante,
https://www.flf.fr/actualite/nomination-dun-cac-dans-les-petits-
groupes#:~:text=Nouvelles%20d%C3%A9finitions%20et%20obligations&text=L%
108
20823%2D2%2D2%20et,d%C3%A9sign%C3%A9%20un%20commissaire%20aux
%20comptes. (date de dernière consultation : août 2020)
Frédéric Espirat, Le conseil patrimonial fait partie de nos axes de diversification, article
paru dans Gestion de Fortune, n° 300, février 2019, disponible à l’adresse suivante :
https://www.lemondeduchiffre.fr/interviews/67388-conseil-patrimonial-fait-partie-
axes-diversification.html (date de dernière consultation : août 2020)
Matias Labé, Lorsque la « holding animatrice » rencontre l’IFI…, article paru sur le site
Internet LEXplicite, 23 mai 2018, disponible à l’adresse suivante :
https://www.lexplicite.fr/lorsque-la-holding-animatrice-rencontre-lifi/ (date de
dernière consultation : août 2020)
Sebastian Boyxen « Réévaluation d’immeubles au sein d’une SCI détenue par des
particuliers : conditions et portée pratique en cas de cession des parts », article paru sur
LEXplicite, 3 janvier 2019, disponible à l’adresse suivante :
https://www.lexplicite.fr/reevaluation-dimmeubles-au-sein-dune-sci-detenue-par-
des-particuliers-conditions-et-portee-pratique-en-cas-de-cession-des-parts/(date de
dernière consultation : août 2020).
109
http://www.fiscalonline.com/Conventions-de-management-fees-
la,7237.html?artpage=5-5 , 5 p. (date de dernière consultation : août 2020)
CATTIER Clotilde, « L’option pour l’assujettissement des SCI à l’impôt sur les sociétés
», 28/04/2019 (disponible à l’adresse suivante : https://www.compta-
online.com/option-pour-assujettissement-des-sci-impot-sur-les-societes-ao2032), 5p
110
online.com/la-holding-animatrice-de-groupe-notion-essentielle-mais-incertaine-
ao2235), 8 p. (date de dernière consultation : août 2020)
Le Moniteur Immo, « L’immobilier, entre enjeu stratégique et contrainte pour les chefs
d’entreprise », disponible à l’adresse suivante : https://www.lemoniteur.fr/article/l-
immobilier-entre-enjeu-strategique-et-contrainte-pour-les-chefs-d-
entreprise.1049874), 08/12/2017 (date de dernière consultation : août 2020)
Bercy infos, « Projet de loi de finances pour 2020 : les principales mesures pour les
entreprises », 10/01/2019, disponible à l’adresse suivante :
https://www.economie.gouv.fr/entreprises/projet-loi-finances-plf-2020-mesures-
entreprises) 4p. (date de dernière consultation : août 2020)
111
ECF, OUVERTURE N° 96 (juin 2015), « Le Commissaire aux comptes et la Holding,
risques et interventions spécifiques », pages 38 à 45, 68p.
Francis Lefebvre Formation, « Nomination d’un CAC dans les petits groupes »,
30/12/2019, disponible à l’adresse suivante :
https://www.flf.fr/actualite/nomination-dun-cac-dans-les-petits-
groupes#:~:text=Nouvelles%20d%C3%A9finitions%20et%20obligations&text=L%
20823%2D2%2D2%20et,d%C3%A9sign%C3%A9%20un%20commissaire%20aux
%20comptes. (date de dernière consultation : août 2020)
CONFÉRENCES / WEBINAIRE
Le juste prix d’une entreprise : quels sont les leviers de négociation ? (Reims,
février 2020), CSOEC.
Knight Frank, Bilan 2019 & perspective 2020 – L’immobilier d’entreprise en France,
70 p.
DIVERS
Royal formation, Support « « Holding animatrice Holding passive », janvier 2019, slide
4, disponible à l’adresse suivante : https://www.gestion-de-patrimoine-du-chef-d-
entreprise.com/50_Holding-animatrice-holding-passive-definition.pdf (date de
dernière consultation : août 2020)
112
Blandine le Foyer de Costil, La lettre du cabinet le Foyer de Costil, lettre n°1,
disponible à l’adresse suivante : https://www.blandine-lefoyerdecostil.fr/newsletter-
le-foyer-de-costil/le-chef-d-entreprise-et-son-regime-matrimonial (date de dernière
consultation : août 2020)
113
TABLE DES ANNEXES
Pagination
N° Pagination Type
Titre ANNEXE tome 2
ANNEXE mémoire d'Annexe
ANNEXES
1 Présentation du cas fil rouge 5 II Information
2 Extrait de l’enquête CSOEC 8 6 Information
sur la satisfaction client
3 Questionnaire type pour 9 11 Information
déceler un potentiel de / analyse
mission en matière de
conseil en immobilier
d’entreprise
4 Décret n° 2012-432 du 30 11 12 Information
mars 2012 relatif à l'exercice
de l'activité d'expertise
comptable - Article 152
5 Lettre à la profession – 12 12 Information
Ouverture de la plateforme
de compétences spécialisées
6 Processus de 13 12 Information
reconnaissance des
compétences spécialisées
7 Schéma général du cadre de 14 13 Information
référence
8 Phases et schémas de 15 14 Information
blanchiment
9 Modèle de lettre de mission 16 15 Outil
et outil d’aide quant à la
détermination du montant
facturable
10 Liste des documents 33 16 Outil
nécessaires à la réalisation
de la mission de
restructuration : (à joindre
avec la lettre de mission)
11 Questionnaire patrimonial 34 16 Outil
12 Proposition d'un dossier de 38 17 Outil
travail
13 Grilles de diagnostic du 40 17 Outil
patrimoine immobilier
d’entreprise recensant les
éléments clefs à analyser
avec une mise en avant des
faiblesses et les principaux
conseils à apporter
14 Schéma descriptif du 48 18 Information
processus de mise en œuvre
lors de l’application d’un
droit de préemption urbain
et formulaire Cerfa n°
10072*02
114
15 Typologie et spécificité de 54 19 Information
l’immobilier d’entreprise / analyse
16 Détermination du délai de 55 22 Information
détention des parts sociales
17 Taux d'abattement pour la 56 23 Information
vente d'un bien immobilier
18 Exemple de calcul de plus- 57 23 Outil /
values de parts sociales : application
illustration à travers le cas fil
rouge
19 Bilan patrimonial 61 23 Outil
d’immobilier d’entreprise
20 Pouvoir et droit du conjoint 65 23 Information
sur les parts en fonction du
régime matrimonial
21 Présentation des intérêts et 66 27 Information
des cas de recours aux / analyse
mesures de prévention de
situations invalidantes
22 Synthèse des conditions 67 28 Information
d'exonération de l'IFI
23 Formulaire d’analyse des 68 28 Outil
objectifs à destination des
dirigeants de groupe
détenteur de patrimoine
immobilier
24 Clauses et schéma 87 31 Information
illustratifs d’optimisation de / analyse
la protection du conjoint
25 Abattements fiscaux pour 89 32 Information
donation ou succession
26 Tableau comparatif des 90 39 Information
différents modes de / analyse
détention
27 Présentation de l’outil de 92 39 Outil
calcul de cash-flow et
illustration chiffrée
28 Rappel des caractéristiques 103 40 Information
propres à chacune des
formes juridiques :
29 Procédures d’agrément des 105 42 Information
conventions réglementées
30 Précision de la CNCC 108 42 Information
concernant les conditions
normales et courantes des
transactions financières au
sein des groupes
31 Projet retiré du PLF 2019, 110 43 Information
art. 787 D
32 Définitions de la notion de 111 43 Information
holding animatrice
33 Extrait des décisions de 113 46 Information
jurisprudence concernant le / analyse
caractère animateur des
holdings
115
34 Grille d’analyse permettant 115 50 Outils
une mise en avant des zones
de risques liées à
l’intégration d’un
patrimoine au sein d’une
holding animatrice
35 Synthèse des principaux 118 50 Information
avantages fiscaux procurés
par le statut de holding
animatrice
36 Rappel des conditions et 119 53 Information
limites d’émission de titres
de préférences
37 Présentation de l’outil de 120 62 Outil
recalcul des amortissements
38 Formalités relatives à 122 68 Modèle de
l’exercice de l’option à la courrier
TVA et proposition d’un
modèle de courrier d’option
à la TVA à adresser au SIE
39 Schémas illustratifs du 124 69 Information
bénéfice du taux réduit / analyse
40 Proposition d’un modèle de 126 70 Modèle de
courrier d’option à l’IS à courrier
adresser au SIE
41 Outil de calcul des plus- 127 72 Outil
values d’immeubles
42 Arbre de décision facilitant 134 73 Outil
le choix de l’option à l’IS ou
non et le cas échéant le
choix de l’imposition
immédiate ou du report
d’imposition
43 Modèle de courrier option 135 74 Modèle de
pour l’intégration fiscale courrier
44 Synthèse des différences de 139 75 Information
traitement de plus-values de
cession de parts de sociétés
civiles immobilières et de
cession d’immeuble
45 Proposition d’un outil 140 78 Outil
d’aide quant au choix des
parts à transmettre et à
l’option de restructuration à
retenir
46 Présentation de l’outil de 142 80 Outil
plus-values de cession de
parts sociales
47 Rappel de la procédure 143 83 Information
d’agrément et de
préemption lors d’une
cession de parts sociales
48 Aide-mémoire : régimes de 144 85 Information
report et de sursis
d’imposition des plus-values
116
en cas d’apport à une
société
49 Arbre de décision facilitant 146 91 Outil
le choix du régime
intragroupe à privilégier
50 Rappel des différentes 147 93 Information
méthodes de Cash pooling
51 Questionnaire d’analyse 148 96 Ouitl
destiné à étudier la
possibilité de mettre en
place des conventions de
management fees, d’aide
dans la détermination des
services et des montants
facturables
52 Schémas illustratifs de la 152 101 Information
soumission à l’IFI ou non / analyse
53 Question à l’assemblée 155 101 Information
nationale N° 20302
54 Modèle de compte rendu de 156 103 Outil
fin de mission
117
TABLE DES MATIERES
DÉTAILLÉE
SOMMAIRE....................................................................................................... I
INTRODUCTION ............................................................................................ 1
118
Section 3 : Déontologie de la mission et formalisme à respecter.....................13
119
Chapitre 3 : Analyse des différents modes de détention de l’immobilier
d’entreprise et proposition d’une solution adaptée..................................................... 35
120
Chapitre 1 : Problématiques et réflexions à mener préalablement à la
restructuration 55
121
2. L’analyse au cas par cas des parts à transmettre, nécessaire pour faire un
choix ........................................................................................................................ 77
Section 1 : Les outils facilitant les flux de trésorerie avec les nouvelles entités
du groupe ............................................................................................................... 90
122
Section 2 : Distinction entre gérance et convention de management fees :
réflexion autour de leur mise en place et détermination des montants facturables
................................................................................................................94
123