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PELLE Eva

1èreG2

La Révolution Française est une période historique bouleversante pour les français,
durant laquelle de nouvelles idéologies viennent perturber le système, comme celles de
Nicolas de Condorcet. Condorcet est un représentant des Lumières du 18 ème siècle.
Mathématicien, philosophe, éditeur français et homme politique Girondin durant la
Révolution, il est né en 1743 et mort à en 1793, condamné pour de ses idées qui allaient
contre celles des Montagnards, qui dominaient la France à cette époque. En 1791, il écrit
Cinq mémoires sur l’Instruction publique, ouvrage dans lequel il pose les fondements de
l’école républicaine. En s’appuyant sur un extrait du Premier mémoire, « Nature et objet de
l’instruction publique », nous allons voir en quoi, selon Condorcet, le savoir est la clé de
l’égalité. Nous verrons en quoi le savoir est une arme puissante, puis pourquoi l’instruction
publique est la meilleure arme contre l’inégalité.

Dans un premier lieu, Condorcet nous fait comprendre que le savoir est une arme
puissante.
Tout d’abord, dans les premières lignes du texte, il affirme que la connaissance est
aussi puissante que les armes. Il explique que durant les siècles où le peuple peu voire pas
éclairé était sous le joug de despotes violent, une certaine partie de gens même peu éclairés,
les « lumières faibles », résistaient malgré tout car ils savaient. En effet, il écrit que les
marchands, médecins et jurisconsultes « n’étaient pas moins les maitres du monde que les
guerriers armés de toutes pièces ». En mettant les « lumières faibles » et les « guerriers
armés de toutes pièces» sur un pied d’égalité, Condorcet insiste donc sur la supériorité des
lumières. Il écrit également qu’avant l’invention de la poudre, ce qui faisait la supériorité des
guerriers était leur « apprentissage exclusif dans l’art de manier les armes » ce qui insiste
encore une fois sur l’importance de la connaissance puisqu’elle est même nécessaire à
manier une arme. 
L’auteur nous fait également comprendre que la connaissance peut être une source
de dominance. Il prend comme exemple les peuples Indiens et égyptiens chez qui les castes
qui ont résolu les « mystères de la religion » et découvert les « secrets de la nature » ont
réussi à tyranniser des populations. Il explique que « même le despotisme militaire des
sultans a été forcé de plier devant le crédit des interprètes privilégiés des lois de l’alcoran  »
ce qui montre que les armes plient devant la connaissance, dans cet exemple la
connaissance de la religion.
Enfin, Condorcet nous explique dans la dernière phrase du premier paragraphe que
l’ignorance est un obstacle à la liberté de chacun. Dans cette phrase, il commence par utiliser
une métaphore en comparant l’ignorant à un « jouet » afin de montrer qu’il sera facilement
manipulable et « séduit ». L’ignorant « ne peut défendre lui-même ses intérêts » et est
« obligé de se livrer en aveugle à des guides qu’il ne peut ni juger ni choisir ». On comprend
donc qu’il n’a aucun libre arbitre, qu’il est soumis et en quelque sorte aveugle. L’auteur
associe cet état à une « dépendance servile » et, dès lors, la liberté et l’égalité ne sont plus
des droits mais des mots dénués de sens. Maintenir un peuple dans l’ignorance est donc la
meilleure façon de le manipuler et en conséquence, de le dominer. Le savoir est donc l’arme
la plus puissante selon Condorcet.
Dans la deuxième partie de cet extrait, Condorcet nous explique en quoi, selon lui,
l’instruction publique est la meilleure arme contre l’inégalité.
Il affirme d’abord que la différence d’éducation est une source d’inégalité. Il dit en
effet « quand la loi a rendu tous les hommes égaux, la seule distinction qui les partage en
plusieurs classes est celle qui naît de leur éducation », ce qui signifie que tant que tous les
hommes n’auront pas la même éducation, les inégalités persisteront. Il insiste également sur
l’impact de cette différence d’éducation en énumérant ses conséquences :« la seule
distinction qui les partage est celle qui nait de leur éducation ; elle ne tient pas seulement à
la différence des lumières, mais à celle des opinions, des goûts, des sentiments, qui en est la
conséquence inévitable. ».
Ensuite, Condorcet explique que l’instruction devrait permettre de niveler la
connaissance des hommes afin de réduire ces différences. Il écrit « le fils du riche ne sera
point de la même classe que celui du pauvre, si aucune institution publique ne les
rapproche ». En opposant le fils du riche au fils du pauvre, l’auteur nous montre que les
chances de réussite ne sont pas égales, et d’après lui une instruction publique devrait
permettre une égalité des chances. A travers une nouvelle énumération, Condorcet amplifie
la différence d’éducation entre les deux castes. Il explique que « la classe qui en recevra une
plus soignée aura nécessairement des mœurs plus douces, une probité plus délicate, une
honnêteté plus scrupuleuse ; ses vertus seront plus pures, ses vices, au contraire, seront
moins révoltants, sa corruption moins dégoutante, moins barbare et moins incurable ». On
note que le champs lexical utilisé pour mettre en valeur l’éducation soignée a été choisi avec
précision : il oppose par exemple des mots comme « douce » et « barbare » afin de captiver
le lecteur.
Enfin, Condorcet déclare que l’éducation doit être une institution publique
obligatoire, c’est-à-dire que l’état doit fournir à chacun les connaissances nécessaires pour
qu’il puisse « exercer les fonctions communes d’homme, de père de famille et de citoyen ».
Il déclare que cette institution publique est le « devoir de la société ».

Nous avons donc vu dans ce texte que selon l’idéologie de Condorcet, le savoir est
l’arme la plus puissante, et l’instruction publique devrait permettre à chaque homme d’être
égal à son prochain. En voulant faire de l’instruction publique la poudre à canon du XIXème
siècle à venir, Condorcet s’est vu traité comme un paria, exilé, condamné puis mort. Ses
idéologies humanistes et féministes se sont révélées être des balles mortelles tirées par les
jacobins. Ses idées sont cependant restées dans certains esprits et ont permises à des
auteurs et autrices, comme Olympe de Gouges, féministe engagée du XIXème siècle, de
continuer à diffuser le message et de se battre pour l’égalité. Nous pouvons alors nous
questionner sur cette égalité que nous pensons avoir gagnée aujourd’hui. N’est-elle pas
qu’une simple illusion ? Sommes-nous vraiment des hommes et des femmes libres et égaux,
ou bien, pour reprendre les mots de Condorcet, des jouets du charlatan qui voudra nous
séduire ? .

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