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La notion de flux n'est pas propre au domaine économique. On parle de flux et de reflux pour
décrire les mouvements réguliers de la mer ; en physique, on étudie les flux magnétiques, les flux
lumineux. Dans tous ces exemples, le terme de flux est lié à l'idée d'une quantité en mouvement
au cours d'une période déterminée.
Par analogie, les économistes définissent sous le terme de flux les mouvements de biens et de
valeurs qui se produisent dans un intervalle de temps déterminé. Dans le domaine de l'activité
économique, quels déplacements peut-on constater ? Il peut s'agir de mouvements de biens
matériels, de prestations de services, de mouvements de sommes d'argent ou de moyens de
règlement. Chaque mouvement de biens, de services, de moyens de règlement mettant en jeu des
agents de l'activité économique dans le cadre de la dite activité constitue un flux économique. En
comptabilité, les quantités en mouvement sont toujours mesurées en unités monétaires.
Tout flux peut être caractérisé par son sens et sa valeur. Tout flux à un point de départ et un point
d'arrivée. Nous dirons que tout flux a une origine et une destination. D'une manière générale, la
grandeur d'un flux est fonction de l'intensité du mouvement considéré. En ce qui concerne les flux
économiques, l'unité de mesure retenue est l'unité monétaire.
Le flux se produit au cours d'une certaine période de temps et dans une entreprise, on regroupe les
flux qui s'écoulent pendant une durée. Cette période est dite exercice comptable. L'exercice
comptable est très souvent la période annuelle coïncidente avec l'année civile. Parfois, l'exercice
comptable a une durée de douze mois, mais son point de départ ne correspond pas au premier
janvier.
débit crédit
Toute opération interne donne naissance à un seul flux dont l'origine et la destination sont
intérieures à l'entreprise. La notation se fait donc en notant pour le flux unique, l'origine et sa
nature ainsi que la destination et sa nature.
1.3.1. Le compte
Cette convention est valable pour tous les comptes. Dans la pratique, la partie droite du compte
est appelée crédit, la partie gauche est appelée débit. On appelle grand livre l'ensemble des
comptes qui sont ouverts dans la comptabilité d'une entreprise.
Enregistrer une somme dans la partie gauche (débit) c'est débiter le compte. Enregistrer une
somme dans la partie droite (crédit) c'est créditer le compte. En général, dans un compte, le total
des débits n'est pas égal au total des crédits. Le solde du compte est donc la somme qu'il faut
ajouter au plus petit de ces deux totaux pour obtenir le plus grand.
On doit retrouver dans le compte tous les renseignements indispensables relatifs au flux que l'on
veut enregistrer. Le compte doit donc donner :
Les opérations effectuées par l'entreprise ont donné lieu à un enregistrement dans les comptes.
A la fin d'une période comptable, on totalise les sommes qui ont été portées au débit et au crédit
de chaque compte. Il reste alors à établir la balance des comptes. La balance est un tableau qui
reprend tous les comptes du grand livre sans exception (il ne faut pas omettre les comptes soldés,
c'est-à-dire ceux pour lesquels débit = crédit). Le tableau comprend en général six colonnes :
− numéro du compte
− nom du compte
− total des débits du compte
− total des crédits du compte
− solde du compte (débiteur ou créditeur)
Le total des mouvements débits est égal au total des mouvements crédits. Le total des soldes
débiteurs est égal au total des soldes créditeurs.
La balance est un moyen de contrôle des enregistrements. Elle permet de vérifier si, pour chaque
opération, on a bien :
origine = destination
La balance est un tableau permettant de connaître une situation. Les soldes des comptes
expriment une situation à la date de l'établissement de la balance. Le solde d'un compte caisse est
égal, en principe, à l'existant en caisse ; le solde d'un compte client représente la somme restant
due par ce client à l'entreprise ; le solde du compte achats de marchandises indique le montant des
marchandises achetées depuis le début de l'exercice comptable.
Les emplois définitifs (comptes à solde débiteur) sont des flux dont on peut, à la destination,
démontrer la consommation des biens ou des services qu'ils recouvrent. Dans le langage
comptable, ces emplois définitifs sont appelés des charges.
Les emplois intermédiaires (comptes à solde débiteur) sont des flux dont la destination démontrent
la subsistance des biens dans l'entreprise. Ces emplois intermédiaires qui subsistent à un moment
donné sont appelés actif de l'entreprise.
Les ressources internes (comptes à solde créditeur) sont des flux dont l'origine démontre la
création de ressources produites par l'activité de l'entreprise et qui ne donneront pas lieu à
restitution. Dans le langage comptable, ces ressources internes sont appelées produits.
Les ressources externes (comptes à solde créditeur) sont des flux dont l'origine démontre
l'existence de ressources procurées à l'entreprise ou laissées à sa disposition sur décision ou
acceptation d'un tiers. Elles seront restituées à un terme plus ou moins lointain. Ces ressources
externes sont appelées passif de l'entreprise.
Dans une balance par soldes, les emplois intermédiaires représentent les biens de l'entreprise ; les
ressources externes font apparaître les dettes de l'entreprise et l'apport de l'exploitant individuel ou
des associés. Le rapprochement de ces deux types d'informations donne une image du patrimoine
de l'entreprise. Le langage comptable appelle ce rapprochement bilan et les comptes d'emplois
intermédiaires et de ressources externes sont appelés comptes de bilan.
Dans une balance par soldes, les emplois définitifs représentent les emplois consommés ; les
ressources internes représentent ce que l'entreprise a produit. Il va de soi que la différence entre la
valeur de ce qui a été produit et la valeur de ce qui a été consommé par l'entreprise constitue le
résultat de son activité. Les comptes d'emplois définitifs et les comptes de ressources internes sont
appelés comptes de gestion.
Le premier plan comptable français a été publié en 1947 ; il avait opté pour une séparation de la
comptabilité analytique d'exploitation et de la comptabilité générale, ainsi que dans cette dernière,
pour une analyse par nature des composantes du résultat (charges et produits par nature) ; il
répartissait les comptes de la comptabilité générale en huit classes, numérotées de 1 à 8,
réservant la classe 9 à la comptabilité analytique et la classe 0 à des comptes spéciaux. Il prévoyait
les documents de synthèse annuels suivants :
Révisé en 1957, le Plan comptable général présentait fort peu de différences, en comptabilité
générale, avec le Plan 1947 ; la révision avait en effet principalement porté sur la comptabilité
analytique d'exploitation. Le Plan comptable 1957 a été profondément remanié en 1982. Ce
nouveau plan comptable marque une évolution sensible par rapport au Plan 1957 car il a été
élaboré en tenant compte :
- d'une évolution dans l'analyse de la gestion des entreprises et, plus spécialement, de
concepts économiques (valeur ajoutée) et financiers (tableau de financement) ignorés dans
le Plan 1947-1957
La rénovation des règles comptables impliquait une synthèse des textes existants comme base de
départ pour l’intégration de compléments ou de nouvelles règles à venir. Cette réécriture du Plan
comptable sous forme de règles organisées en article savait pour objectif d’aboutir à un texte unifié
et cohérent regroupant les règles et la doctrine comptable en vigueur et pouvant par la suite
facilement évoluer pour intégrer des modifications, des textes nouveaux ou des sujets nouveaux,
c’est-à-dire un Plan comptable général qui serait régulièrement mis à jour des nouvelles normes
comptables adoptées par le Comité de la Réglementation Comptable (CRC).
- une évolution rapide des règles comptables françaises (le CRC étant habilité à élaborer des
textes comptables qui jusqu’à présent ne l’étaient que par voie législative ou réglementaire)
- une unification des textes comptables et l’élaboration de nouvelles règles de consolidation (le
CRC ayant le monopole de l’élaboration des textes applicables à toute personne tenue
d’établir des documents comptables)
- rendre plus cohérent, en l’unifiant, le processus d’élaboration des normes comptables : les
sources du droit comptable sont aujourd’hui dispersées puisqu’il s’agit tout à la fois de
décrets, d’arrêtés issus de différents ministères, d’avis du Conseil National de la comptabilité
(CNC), de règlements du Comité de la Réglementation Bancaire et Financière. Cette disparité
des textes nuit à leur clarté, et ce d’autant plus qu’ils n’ont pas la même force juridique (la loi
est supérieure au décret, lui-même supérieur aux arrêtés…). Il était donc nécessaire de créer
un organisme unique doté du monopole de la réglementation comptable.
- accompagner et encadrer l’utilisation des règles internationales dans les comptes consolidés :
pour répondre aux besoins des entreprises faisant appel à des capitaux étrangers, la loi
autorise certaines d’entre elles à opter pour un référentiel international dans leurs comptes
consolidés, ce qui leur permettra de ne publier qu’un seul jeu de comptes. Mais cette
possibilité vient d’être bloquée par le CRC en juin 1999. Il était donc nécessaire de disposer,
au plan interne, d’une capacité (le CRC) à valider les règles internationales applicables par les
sociétés françaises.
Ce principe est en relation directe avec celui de la continuité. Les différents utilisateurs de
l’information comptable ont besoins d’informations périodiques. Il faut déterminer les résultats de
la gestion passée de l’entreprise et prévoir les résultats futurs, et donc découper la vie continue
des entreprises en périodes ou exercices comptables.
Les règles d’établissement des différents documents comptables ont posé le principe de la durée
d’un an des exercices comptables (auquel il peut être dérogé exceptionnellement). L’inventaire doit
être fait chaque année ; les entreprises à caractère industriel et commercial doivent déposer
chaque année une déclaration de résultat auprès de l’administration fiscale et les associés ou
actionnaires d’une société commerciale doivent chaque année se réunir en assemblée générale
pour approuver les comptes annuels.
C’est l’un des plus controversés actuellement. Il consiste à respecter la valeur nominale de la
monnaie sans tenir compte des variations de son pouvoir d’achat. Il suppose donc que l’unité
monétaire est une unité de mesure stable et que l’on peut additionner les unités monétaires (francs
d’hier ou euros d’aujourd’hui) de différentes époques…
Selon le Plan comptable général, la comptabilité est établie sur la base d’appréciations prudentes,
pour éviter le risque de transfert, sur des périodes à venir, d’incertitudes présentes susceptibles de
grever le patrimoine et le résultat de l’entreprise.
La notion d’importance relative vient d’être introduite dans le Plan comptable 1999. En effet,
désormais, la régularité et la sincérité s’apprécient par rapport à la traduction de la connaissance
que les dirigeants ont de la réalité et de l’importance relative des événements enregistrés. Il faut
comprendre tous les événements susceptibles d’influencer les comptes de l’exercice, que ce soit le
bilan, le compte de résultat ou l’annexe.
Les éléments d’actif et de passif doivent être évalués séparément. Aucune compensation ne peut
être opérée entre les postes d’actif et de passif du bilan ou entre les postes de charges et de
produits du compte de résultat (par postes, il faut comprendre les lignes du bilan et du compte de
résultat.)
1.5.3.8. Le principe de bonne information
Au-delà de la conformité aux règles et aux principes, le problème essentiel est d’apporter aux
différents utilisateurs des documents financiers, une information satisfaisante, c’est-à-dire une
information suffisante et significative pour les comprendre. Il souligne l’importance qui s’attache
aux informations financières figurant dans les notes annexes ou les rapports de la direction par
exemple. A cet égard, la publicité des méthodes comptables utilisées par l’entreprise est l’un des
éléments de cette bonne information.
Le bilan d’ouverture d’un exercice doit correspondre au bilan de clôture de l’exercice précédent. Le
Plan comptable général précise qu’il s’agit du bilan de clôture avant répartition du résultat.
Une liste de comptes rationnellement classés, codifiés et définis par une terminologie et par des
règles précises de fonctionnement. Les comptes proposés par le Plan comptable général sont
répartis en huit classes numérotées de 1 à 8 :
Chaque classe est divisée en comptes à deux chiffres numérotés de 0 à 9 dans cette classe; nous
appellerons comptes d'ordre 2, ces comptes. De même, les comptes d'ordre 2 sont divisés en
comptes d'ordre 3, numérotés de 0 à 9, à l'intérieur de chaque compte d'ordre 2. Ces comptes sont
eux-mêmes divisés en sous-comptes qui peuvent être, eux aussi, subdivisés, si les besoins de
l'analyse comptable l'exigent...
exemple :
21 immobilisations corporelles
211 terrains
2115 terrains bâtis
21151 ensembles immobiliers industriels
Par ailleurs, la rationalisation de la codification fait apparaître des symétries entre les classes 6 et 7
et des correspondances, notamment entre les classes 3 et 6 :
37 stock de marchandises
Dans le système classique, les opérations à enregistrer sont décrites sous la forme d'écritures dans
un support appelé livre journal.
Le système énoncé précédemment peut être simplifié pour éviter les travaux de recopie, lorsque le
nombre d'écritures est peu important, par l'utilisation d'un journal / grand livre unique dans lequel
des colonnes de ventilations sont prévues pour les différents comptes.
L'emploi du système classique est limité par le nombre d'écritures, soit parce que le report des
écritures du journal sur le grand livre représente un travail trop important, soit que l'utilisation d'un
journal général / grand livre s'avère impossible compte tenu du nombre de comptes utilisés, soit
enfin que l'on ait besoin de décentraliser les enregistrements; d'où l'utilisation de journaux
auxiliaires pour les différents types d'opérations du journal. Les journaux auxiliaires qui sont créés
en pratique sont :
- le journal des achats qui regroupent l'ensemble des factures reçues (achats, frais)
- le journal des ventes qui regroupent l'ensemble des factures émises
- le journal de banque qui regroupent l’ensemble des encaissements et décaissements
effectués par chèque, traite ou virement
- le journal de caisse qui regroupent l’ensemble des encaissements et décaissements effectués
en espèces
- le journal des opérations diverses
1.5.4.5. Les documents de synthèse
Les documents annuels, bilan, compte de résultat et annexe sont indissociables. Trois modèles de
présentation sont prévus, destinés à donner une certaine souplesse à l'application du Plan :
- un système de base prévu pour toute entreprise quelle que soit sa dimension (le système
correspond à un modèle-type de documents de synthèse et à l'ensemble des comptes
permettant de les obtenir)
- un système abrégé ou simplifié réservé aux P.M.E. ne dépassant pas une taille fixée par la loi
(sur la base du chiffre d'affaires et/ou de l'effectif salarié et/ou du total du bilan)
- un système développé, plus complet et facultatif pour les entreprises proposant une analyse
plus poussée de la situation et surtout de la gestion
La taxe sur la valeur ajoutée est un impôt indirect créé en France en 1954. Étendue à l'ensemble
des affaires relevant d'une activité industrielle ou commerciale par la réforme de 1968, puis à
l'ensemble de l'activité économique par celle de 1979 qui l'a adaptée à la 6ème Directive
européenne, cette taxe est un impôt général sur la consommation qui frappe en principe, tous les
biens et services consommés en France. Elle a pour caractéristique d'être normalement répercutée
sur le client qui en supporte la charge définitive.
Un certain nombre d'opérations sont expressément exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée. Il
s'agit :
La base imposable en cas de ventes de travaux immobiliers et de services est constituée par le
prix, à l'exclusion de la partie du prix représentant la TVA. Toutes les réductions de prix entraînent
une diminution de la base imposable.
1.6.1.4. Le calcul de la taxe à payer
La TVA qui a grevé les éléments du prix d'une opération imposable est déductible de la TVA
applicable à cette opération.
- TVA à payer : taxe sur le chiffre d'affaires imposable diminuée de celle figurant sur les
factures fournisseurs
- Conditions de déductibilité : tous les biens et tous les services acquis pour les besoins de
l'exploitation ouvrent droit à déduction à condition que la TVA figure sur la facture d'achat et
que ces biens et services soient utilisés pour la réalisation d'une affaire imposable
Face à l'exigibilité de la taxe, il faut envisager les principaux cas d'opérations imposables :
- Vente de biens corporels : la TVA est exigible au moment de la livraison du bien. En pratique
cela coïncide généralement avec la comptabilisation de la facture et donc le débit du compte
client
- Vente de prestations de services : la TVA est exigible lors de l'encaissement du prix ou des
acomptes. Le prestataire de services peut, dans certains cas, opter pour le paiement de la
TVA d'après les débits
La TVA collectée et la TVA déductible ne doivent pas figurer dans les produits et les charges.
S'agissant d'opérations effectuées pour le compte du Trésor Public, elles sont enregistrées dans les
comptes appropriés de la classe 4. La TVA non déductible est, part contre, un élément du coût
d'achat ou du coût de production.
Les factures non parvenues et les factures à établir sont enregistrées TTC et la TVA à régulariser
est portée au compte 44. A l'ouverture de la période suivante, les écritures sont contre-passées ou
bien l'entreprise peut virer directement la TVA à régulariser dans les comptes appropriés de TVA au
moment de l'émission ou de réception de la facture.
(le compte 44551x affichera un solde créditeur de (299.00 – (150.00 + 59.00)) = 90.00 euros)