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AGRO-INDUSTRIELLES
NATIONAL SCHOOL OF AGRO-INDUSTRIAL SCIENCES
Po. Box. 455- Ngaoundere, Cameroon/Tel. : 237 699546227
ATELIER DE LAITERIE
Formateurs :
Pr. TATSADJIEU NGOUNE Leopold (Université de Ngaoundéré)
Dr. NODEM SOHANANG Francky Steve (Université de Ngaoundéré)
Au regard de sa composition, ce dernier est sujet à une dégradation rapide sous l’action des
micro-organismes qui y trouvent tous les nutriments nécessaires pour leur développement
et leur prolifération. Pour augmenter sa durée de conservation, ses propriétés
organoleptiques (aromes, saveur, texture…) et surtout une plus-value, le lait est transformé
en divers produits dérivés tels que le yaourt, le fromage, le lait pasteurisé, la crème, etc. par
des mécanismes impliquant la modification de ses caractéristiques physiques, de sa
composition chimique. Dans le cadre de cette session de formation en laiterie, il sera
question pour nous de produire du yaourt, du beurre et du fromage, à partir de lait frais
local ou du lait reconstitué.
Chapitre 1 : Le beurre
1.1. Généralités
Le beurre est un produit laitier extrait, par barattage de la crème. Il est obtenu,
conformément aux bonnes pratiques industrielles et est constitué essentiellement de la
matière grasse du lait. Au plan physico-chimique, le beurre est constitué principalement de
la matière grasse du lait, à l'état d'émulsion du type eau dans l'huile. Son procédé de
fabrication a justement pour effet d'inverser l'émulsion originale du lait ou de la crème où
les globules gras sont dispersés dans le sérum. Le beurre se fabrique à partir de la crème.
Jusqu'à l'avènement de l'écrémeuse centrifuge en 1879, on obtenait la crème par écrémage
spontané ou naturel, c'est-à-dire par gravité, dans des récipients profonds.
Préchauffage
Cette étape s’effectue à une température comprise entre 40 – 45 °C et permet de liquéfier le
gras dans le lait pour faciliter l’écrémage ;
Ecrémage
Par crémage naturel
Il s’agit d’un phénomène naturel de remontée lente de la crème à la surface du fait de sa
différence de densité avec le lait écrémé (940 g/L < 1035 g/L).
Par écrémeuse
Il s’agit d’un procédé mécanique qui sépare la crème du lait écrémé par la force centrifuge.
La température d’écrémage est de 30 – 35°C, équivalent à la température de sortie de la
traite. Le principe de fonctionnement de l’écrémeuse repose sur la force centrifuge crée par
le moteur, les disques coniques tournent dans un bol (tambour) à une vitesse de 6 000 à 10
000 tours par minute selon le modèle. Lorsque le lait entier pénètre dans le bol, la force
centrifuge la traverse par les trous des disques. Les globules gras du lait vont se diriger vers
le centre du tambour et le lait écrémé à son bord, le lait écrémé sort par l’orifice du bas et la
crème par l’orifice du haut.
Pasteurisation et refroidissement
La crème qui représente la matière première est sujette à une pasteurisation (températures
de 95°C ou plus) pour détruire les levures et les moisissures, le plus possible de bactéries et
d'enzymes, dont les lipases et la peroxydase.
Maturations
Maturation biologique
La maturation biologique commence par l’inoculation de la crème par les bactéries lactiques
à l’instar de Lactococcus lactis, L. diacétylactis, L. cremoris, Leuconostocs lactis, Leuconostoc.
cremoris, Leuconostoc mesenteroïdes (Dose : 1 à 3 %). Elle contribue au développement des
caractéristiques sensorielle et texturale de la crème et du produit fini (le beurre). Les
paramètres de maturation biologique couplent la température et le temps et des barèmes
ont été défini : maturation très longue : 8 °C, 36/48 heures ; maturation longue : 16 °C,
24/36 heures ; maturation courte : 20 °C, 12/20 heures.
Maturation physique
Par la suite, la maturation physique vient compléter la maturation biologique, et va apporter
une modification physico-chimique de la matière grasse de la crème, très importante pour la
fabrication du beurre. Par ailleurs, le maintien de la crème à basse température (10/12°C
pendant 12 à 20 heures) entraînera une solidification des acides gras, permettant un
épaississement naturel de la crème. L’efficacité de la maturation physique va également
dépendre du taux de matière la grasse de la crème et de sa composition en acides gras.
Barattage
Le principe du barattage est de provoquer des chocs mécaniques sur la crème induisant une
inversion de phase : On partira de la crème (matière grasse dans de l’eau) pour obtenir du
beurre (l’eau dans la matière grasse). La membrane de certains globules gras est rompue,
libérant de la matière grasse liquide, qui favorise l’agglomération de globules gras restant
avec formation des grains de beurre. L’eau est expulsée au fur et à mesure, c’est le «
babeurre ». Le barattage peut durer entre 10 et 40 minutes, selon la qualité de la crème.
Lavages
Les lavages interviennent quand les grains de beurre commencent à bien se former et
s’alternent avec les différentes étapes de malaxage. L’objectif de ces étapes est d’éliminer le
babeurre, mais aussi de refroidir le beurre afin de le raffermir pour un bon malaxage.
Malaxage
Le malaxage s’effectue dans la baratte à vitesse lente et peut être affiné à la main, avant le
moulage. Cette opération permet de regrouper les grains de beurre en masse homogène,
d’éliminer le babeurre restant ainsi que l’eau excédentaire.
Conditionnement
Le beurre, comme la crème, doit être conditionnée dans un emballage hermétique et
opaque, afin de les protéger de l’air et de la lumière, pour éviter une oxydation des produits.
En général, le beurre est emballé dans un papier métallique ou simili-sulfurisé mais surtout
pas du plastique transparent.
1.4. Guide pratique de production
4.1. Matériel
Le Lait entier liquide ou en poudre (à reconstituer au 1/8, m/v)
Ferment commercial
Le sel (NaCl)
4.2. Méthodes
Le procédé de fabrication du beurre est illustré sur la figure ci- dessous.
Beurre
Lait écrémé
Conditionnement
Pasteurisation
(80 °C/15 min)
Ferment Fermentation
a
b
Le barattage
Afin d’obtenir du beurre de la crème, cette dernière est fortement agitée avec obtention
progressive des agrégats de globules gras. En effet, durant cette opération, il y a
agglomération des globules gras, déstructuration et libération des triglycérides baignant
dans le babeurre.
A l’industrie le barattage se fait à l’aide d’un équipement appelé baratte ; La baratte est un
outil qui permet de transformer la crème de lait en beurre.
Conditionnement
Le beurre est conditionné dans des pots plastiques recouverts d’un papier d’aluminium afin
d’éviter l’exposition du produit à la lumière et conservé dans un réfrigérateur et conservé au
réfrigérateur à 4 °C.
Egouttage
L’égouttage est un phénomène hydrodynamique qui traduit la quantité de lactosérum
éliminé avec le temps. Le processus d’égouttage est lié à des facteurs directs correspondant
à des traitements de types mécaniques et thermiques, des facteurs indirects (acidification et
coagulation enzymatique) et des facteurs liés à la matière première (richesse en caséine
laitière, en protéines solubles et en matières grasses). Selon le type d’égouttage effectué,
deux catégories de fromages se distinguent : le fromage égoutté en moule et le fromage
égoutté en vrac sous forme de pâte. Dans ce dernier cas, l’égouttage se fait avant le
moulage.
Salage
Le coagulum égoutté est saumuré (NaCl, 1% ; m/v), conditionné dans les faisselles et stocker.
Méthodes
La filtration : cette opération consiste à éliminer les matières étrangères et les
impuretés physiques du lait entier
Démoulage : Au bout de 24h d’égouttage, renverser les faisselles dans des assiettes
pour obtenir un fromage frais.
Les dernières étapes de fabrication (le salage puis l’affinage) peuvent également être
effectuées dépendamment de la nature ou du type de fromage envisagé.
Lait entier
(standardisé) Barattage
Beurre
Lait écrémé
Conditionnement
Pasteurisation
(80 °C/15 min)
Ferment Fermentation
Présure : sécrétion de l’estomac des jeunes ruminants utilisée pour faire cailler le lait.
Caillé : partie du lait obtenue par coagulation et servant à fabriquer le fromage.
Lactosérum : liquide se séparant du caillé après coagulation.
Faisselle : récipient à parois perforées pour l’égouttage des fromages frais.
Affinage : vieillissement en cave.
Chapitre 3 : Le yaourt
3.1. Généralités
Le yaourt est le produit laitier le plus consommé à travers le monde. La dénomination yaourt
est réservée au lait fermenté obtenu par le développement exclusif des bactéries lactiques
Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus viables qui doivent être ensemencées
simultanément. Suivant le procédé technologique, le yaourt est classé en plusieurs types :
Traitement thermique
Après la préparation/standardisation, le lait éventuellement sucré, subit un traitement
thermique. Les températures appliquées varient de 85 à 95 °C pendant une durée de 3 à 10
minutes. Le traitement thermique à de multiples effets sur la flore microbienne ainsi que sur
les propriétés physico-chimiques et fonctionnelles du lait.
Conditionnement et stockage
Que se soient fermes ou brassés, les yaourts conditionnés subissent une conservation
frigorifique à des températures de 4 à 6°C. A ce stade ils sont prêts à être consommés. La
caducité du produit varie, suivant les conditions de production, de 21 à 24 jours. Pendant la
conservation, les bactéries lactiques maintiennent une activité résiduelle très réduite,
appelée post-acidification qui se manifeste par un léger abaissement du pH.
3.4. Guide pratique de production du yaourt
Matériel
Lait écrémé (yaourt maigre) ou entier
Sucre
Ferment lactique
Méthodes
Le schéma simplifié de fabrication du yaourt est illustré sur la figure ci- dessous.
Standardisation du lait
La teneur du lait en matière grasse et en matière sèche est généralement standardisée
suivant les normes et les principes d’usage. Le yaourt peut avoir une teneur en matière
grasse de 0 à 10%. Toutefois, le taux de matière grasse le plus courant est de 0,5 à 3,5%.
Choix de levain
L’obtention d’un yaourt avec une consistance épaisse et homogène nécessite l’utilisation
d’un ferment convenable, comportant des souches ayant des propriétés technologiques
intéressantes. Cependant, arriver à trouver des souches rassemblant tous les paramètres
technologiques désirés, n’est pas facile, puisque chaque caractéristique varie grandement
d’une souche a une autre à l’intérieur d’une même espèce
Homogénéisation
Traitement thermique
Refroidissement
Ensemencement
Refroidissement et stockage
Figure 9: Diagramme simplifié de fabrication du yaourt