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ÉCONOMIE INDUSTRIELLE
DÉFINITIONS ET
DÉVELOPPEMENTS
Chapitre 1 THÉORIQUES DE
L’ÉCONOMIE
INDUSTRIELLE
3
Définitions de l’économie industrielle
Structurations
de l’appareil
productif
5
La construction théorique de l’économie industrielle
! Analyse des conflits stratégiques entre les entreprises à l’aide d’utils méthodologiques issus
de la microéconomie de la concurrence imparfaite et de la théorie des jeux (Industrial
Organization)
Les adeptes de la célèbre virgule ont peut-être entendu parler des Nike Air Zoom Moire, ces
chaussures « running » équipées de capteurs capables d'enregistrer la distance parcourue, le rythme 13
des foulées ou la vitesse de course, puis d'en déduire le nombre de calories brûlées ou, pourquoi pas,
le poids perdu grâce à l'effort. Inconvénient de telles chaussures, il est difficile de lire les informations
qu'elles transmettent sur la semelle tout en courant.
Pour pallier à cet inconvénient, Nike s'est associé à Apple pour proposer un kit baptisé Nike+iPod
Sport Kit, permettant de recevoir les informations liées à la course directement sur son iPod Nano. Le
coureur se les verra transmises via ses écouteurs, par une douce voix féminine qui peut-être l'incitera à
courir quelques kilomètres supplémentaires. Le kit sera quant à lui proposé sur l'Apple Store au prix
unique de 29 $.
Visiblement, Apple et ses concurrents n'ont pas les mêmes préoccupations. Alors que Microsoft
tente, avec l'aide de MTV, de mettre au point un disquaire capable de rivaliser avec iTunes, alors
qu'une jeune pousse croit avoir trouvé la solution pour contourner les DRM (mesures de protection
numérique des fichiers WMA diffusés sur les plateformes de vente de musique en ligne) d'Apple, la
firme de Cupertino, elle, annonce un partenariat avec Nike. L'objectif ? Porter la musique et le sport à
un autre niveau, car ces deux-là sont faits pour s'entendre. Plutôt que se limiter à vendre de la
musique aidant les joggers à se surpasser, les deux sociétés ont conçu un petit module qui fera le lien
entre les chaussures, le baladeur d'Apple, iTunes et les bases de données de l'équipementier.
Introduction à l’économie industrielle - cas d’Apple – Nike : Quand la tennis parle au baladeur
Depuis quelques mois déjà, pour maintenir l'attractivité de son offre, Apple n'a pas cherché à
14
améliorer techniquement ses lecteurs MP3, mais à leur ouvrir de nouveaux horizons. Le salon avec l'iPod Hi-
Fi et maintenant le monde du sport avec son kit. Nul doute que cette stratégie n'en est qu'à ses débuts et
qu'Apple va vouloir apporter sa touche personnelle partout où la musique est concernée.
La démarche d'Apple est redoutable. Plutôt que de se lancer dans une course technologique
effrénée, la marque à la Pomme agrandit le champ des applications de ses baladeurs. Elle développe
ainsi l'écosystème de l'iPod et diversifie ses sources de revenus. Petit à petit, le lecteur d'Apple est en train
de devenir une plate-forme à part entière et ce phénomène pourrait s'accélérer le jour où iPod sera doté
d'une technologie sans fil. Le pari d'Apple est simple : rendre son baladeur incontournable. Quand on
compare les agissements d'Apple et ceux de la concurrence, on se dit que la Pomme est sur la bonne
voie.
Apple et Nike assurent avoir collaboré pendant 18 mois pour mettre au point cette solution
technologique qui ne représente à les entendre que l’écume de ce que les deux entrerprises comptent
faire ensemble dans les années qui viennent. Toutefois, si le Nike+iPod Sports Kit semble à la portée de
toutes les bourses, le jogger devra par ailleurs avoir acheté l’iPod Nano (le seul modèle actuellement
compatible avec le Kit) et une paire de chaussure se sport haut de gamme (environ 100$) de
l’équipementier américain.
Introduction à l’économie industrielle : cas d’Apple – Nike 15
: Quand la tennis parle au baladeur
En résumé :
! L’économie industrielle est un champ de l’analyse économique qui vise à :
! expliquer le fonctionnement des relations d’échange entre les entreprises qui opèrent sur
un même marché
! analyser l’impact de ces relations sur l’organisation et le fonctionnement de l’industrie ou
du marché
! proposer des outils de politique industrielle aux pouvoirs publics et aux autorités de
règlementation
1
ÉCONOMIE INDUSTRIELLE
LE MODÈLE
STRUCTURE-
Chapitre 2 COMPORTEMENT-
PERFORMANCE
3
Historique du paradigme SCP
c. Notion de « Workable competition » est introduite par Clarck (1940) en parallèle des
travaux de Mason, Bain et Sherer
« Une industrie peut être considérée comme réellement compétitive lorsque, après un examen
approfondi des caractéristiques structurelles de son marché et des forces dynamiques qui les
ont façonnées, il n'y a pas de changement clairement indiqué pouvant être effectué par des
mesures de politique publique qui se traduiraient par des gains que des pertes sociales »
! Vision plus réaliste de la concurrence en considérant que les acteurs de marché sont
constamment sous la menace d’entrants potentiels;
! Au lieu d’atteindre la perfection, les politiques doivent comme objectif de rendre la
compétition « praticable », « efficace », « workable »;
! Proposer des outils afin de déterminer un niveau de concentration acceptable
8
Paradigme
structure-comportement-performance
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9
Paradigme
structure-comportement-performance
! 1ère composante du SCP est « les conditions de base », sur lesquelles, les
firmes n’ont aucun pouvoir
Offre Demande
! Matières premières ! Élasticité-prix
! Technologie ! Taux de croissance
! Durée de vie des produits ! Possibilité de substitution
! Situation géographique ! Conditions de commercialisation
! Méthodes d’achat
! Caractéristiques cycliques ou
saisonnières
11
Les composants du paradigme
structure-comportement-performance
Entrants potentiels
2ème composante est la structure
de marchés : Menace de nouveaux
# Nombre de vendeurs et d’acheteurs entrants
! Facteurs institutionnels,
environnementaux et physiques qui Substituts
influencent les interactions parmi les
firmes
12
Les composants du paradigme
structure-comportement-performance
! Ce groupe reflète les faiblesses les plus évidentes du modèle SCP car les entreprises
n’ont pas de comportement stratégique
13
Les composants du paradigme
structure-comportement-performance
Efficacité dans :
! La production ! Indicateurs de mesure
en terme de rentabilité
! L’allocation des ressources (taux de marge, taux
! Le progrès technique de profit)
! L’emploi
14
Modèle SCP et les éléments de structure
Entre les 4 composantes, le modèle SCP pose des relations de cause à effet
a. Les conditions de base déterminent la structure
" Du coté de l’offre: les aspects techniques de la production affectent le choix quant à
la taille de l’installation pour minimiser les couts. Ceci influence le nombre d’entreprises
dans le secteur
" Du coté de la demande: la nature du produit fait ressortir à quel point une
différenciation constitue une barrière à l’entrée
L'Etat marocain a adopté un décret loi, publié le 31 juillet, qui prolonge, jusqu'au 31 décembre 2010, le monopole
d'Etat de l'importation et la distribution en gros des tabacs manufacturés. Ce monopole est concédé à la Régie des
Tabacs du Maroc, détenue à hauteur de 80 % par Altadis depuis 2003.
Le décret loi modifie la loi 46-02 qui réglemente le secteur du tabac depuis avril 2003 et qui prévoyait initialement la
suppression du monopole de l'importation et de la distribution en gros des tabacs manufacturés au 31 décembre 2007.
Ce monopole est ainsi prolongé pour une période de trois ans.
A cet effet, le décret loi confie à la Régie des Tabacs, compte tenu de son expérience dans ce domaine,
l'assistance technique aux cultivateurs de tabacs, jusqu'au 31 décembre 2010, en vue de mettre en œuvre un plan de
développement de culture de diverses variétés de tabac blond.
Le décret loi inclut également un système de régulation des prix de vente des tabacs manufacturés sur le marché
marocain, visant à prévenir les risques de guerre des prix.
20
Les éléments de la structure industrielle
! une augmentation de la productivité va créer de la demande sur le secteur visé, entraînant une
qualification du personnel plus élevée (formations dédiées, transmission du savoir…), du matériel plus
performant et donc des travailleurs plus efficaces
24
Les éléments de la structure industrielle
" Expliquent une large partie de la croissance et de la taille des firmes dans chaque
secteur
" En présence d’EE, les firmes ont intérêt à accroître leur taille pour améliorer leur
compétitivité
" Si cet accroissement se fait à un rythme plus rapide que celui du marché, l’industrie se
concentre au risque d’affaiblir la concurrence
" Les économies d’échelle donnent un avantage concurrentiel aux entreprises qui en
bénéficient dès lors qu’elles conduisent à une baisse de prix et à une augmentation
des ventes
" Les économies d’échelle sont donc source de pouvoir de marché.
26
Les éléments de la structure industrielle
! Coût irrécouvrable : ce coût subi est nécessaire pour entrer sur le marché et n’est pas
récupérable à la sortie du marché (indépendant du niveau et de la durée de la production).
Ce coût est typiquement présent dans les industries de réseau
! Exigence de capitaux : souvent associés aux coûts irrécouvrables, une exigence de capitaux
élevés peut limiter l’entrée de concurrents sur le marché
! Stratégie prix-limite : consiste à choisir le prix de vente et la production de telle façon que
la demande restante soit insuffisante pour qu'une autre entreprise pénètre sur le marché
! Forclusion : cet acte désigne le plus souvent la restriction d’accès à une ressource
essentielle de la part de la firme établie, ce qui bloque l’entrée sur le marché
! Clauses contractuelles (ex ; discriminatoires et d’exclusivité) : ces clauses peuvent
restreindre l’entrée effective de concurrents et coïncident souvent avec un abus de
position dominante de la firme établie
! Accords de reports d’entrée : ils peuvent porter sur les brevets et être considérées comme
des barrières à l’entrée (Hatton et al., 2020).
29
Les éléments de la structure industrielle
! L’âge du produit
! Le cycle de vie du produit est rattachée aux caractéristiques de la structure,
! Influence la structure de part le niveau de concurrence et nombre de producteurs
Cycle de vie d’un produit
31
Ventes
Profits
32
Les éléments de la structure industrielle
! Âge du produit
! Le lancement : Coûts de Production supérieurs au profits, où plusieurs entreprises pénètrent dans
l’industrie
! La croissance : les économies d’échelle permettent de réduire les coûts de production, le produit est
rentable " La demande est en augmentation
! Émergence de la concurrence, nouveaux entrants
! Besoins d’investissements pour acquérir ou conserver une part de marché
! La maturité : la demande est stagnante
! Concentration industrielle, les moins efficaces seront éliminés de la course
! l’incitation à l’entrée devient faible peu de concurrents nouveaux
! Produit très rentable demandant peu d’investissements
! Le déclin : la demande baisse
! Existence de substituts au produit
! La concentration devient plus importante
33
Les éléments de la structure industrielle
En résumé, les conditions de base d’une industrie aussi bien celles qui relèvent de son
environnement (externe) que celles qui sont sous-jacentes à son fonctionnement
(offre et demande) influencent ses structures et poussent dans certains cas à la
concentration.
En effet, les EE et les barrières à l entrée agissent sur le nombre de compétiteurs sur le
marché ce qui affecte la performance du secteur en terme de part de marché et
c’est la concentration industrielle.
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La concentration industrielle
! La concentration industrielle (CI) est un processus qui accroît le poids relatif des entreprises
présentes dans une industrie,
! Les entreprises industrielles cherchent à éliminer la concurrence en se concentrant
! Situation d’inégalité : un petit nombre de firmes produit une grande part des produits ou
services de l’industrie
! La concentration peut être définie par la répartition des parts de marché d’une entreprise
! Les mesures de la CI peuvent résulter de l'emploi de nombreux indicateurs statistiques tels
que :
1. L’indice de concentration
2. L’indice de Hirschman-Herfindahl
3. La courbe de Lorenz
La concentration industrielle
36
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37
La concentration industrielle
2. La courbe de Lorenz
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40
La concentration industrielle
IHH = Σ Pi2
i=1
! Exemple 2
% 2 entreprises se partageant un marché à part égale: IHH = 2*2500 = 5000
% 4 entreprises se partageant un marché à part égale: IHH = 4*625 = 2500
% 5 entreprises se partageant un marché à part égale: IHH = 5*400 = 2000
ÉCONOMIE INDUSTRIELLE
LA REPRÉSENTATION
DE LA FIRME DANS LA
Chapitre 3 THÉORIE
ÉCONOMIQUE
3
La représentation de la firme dans la
théorie économique
Firme =
Firme =système
Firme = nœuds de contrats alternative au
cognitif
marché
! Chaque entreprise a une tendance identique aux autres à rechercher son intérêt maximum
! Rationalité
! Chaque entreprise a une méthode identique aux autres et « infaillible » pour y parvenir
8
La théorie néoclassique de la firme
La représentation microéconomique « la boite noire »
1. La fonction de production
! Dans la théorie néoclassique, la firme ne peut produite qu’un seul output en combinant deux
facteurs de production : capital (K) et travail (L)
! " #$%& '(
! À court terme, la fonction de production est une fonction à une variable (l’autre étant fixe)
)(
! " #$%& '
9
La théorie néoclassique de la firme
La représentation microéconomique « la boite noire »
! Le produit total (PT) est la quantité totale d’output (Q) produite pour chaque niveau d’input
! Le produit moyen (PM) d’un facteur de production mesure la quantité produite par unité de
facteur employé
- -
! *+ , " ; *+ / "
. 0
! Le produit marginal d’un facteur de production mesure la de la quantité produite 1! pour
une variation infinitésimale de la quantité de facteur
4-
! *3 , "
4.
! Si le producteur est rationnel, il situera son volume de production dans la phase où la
productivité marginale des facteurs de production est toujours décroissante et positive
10
La théorie néoclassique de la firme
La représentation microéconomique « la boite noire »
! La fonction de coût moyen CM(Q) indique le coût, en moyenne, par unité d’output. Ce coût varie pour
chaque niveau de production : CM(Q) = CT(Q) / Q
! Le coût moyen peut être calculé à partir du coût total, mais aussi du coût variable et du coût fixe. On
obtient ainsi les égalités suivantes :
CM(Q) = CT(Q)/Q = CV(Q)/Q + CF/Q = CVM + CFM
! La fonction de coût marginal indique, pour chaque niveau d’output, le coût additionnel que le
producteur doit supporter pour produire une unité supplémentaire d’output
Cm(Q) = ∂CT/∂Q
La théorie néoclassique de la firme 12
La représentation microéconomique « la boite noire »
5. La maximisation du profit
! Le producteur choisit le niveau de production y qui maximise le profit ! la différence
entre la recette total et le coût total
max π = max (RT ( y) − CT ( y)) = max ( p. y − CT ( y) )
y y y
! L’offre y* de la firme est telle que le coût marginal de cette offre est égale à sa recette
marginale, laquelle est égale en concurrence au prix du bien offert
5. La maximisation du profit
! le profit du producteur est maximum ! l’intersection entre le prix du marché et la courbe
de coût marginal dans sa partie croissante, soit le niveau y*
! le profit associé à la quantité optimale de production y* est égal à la surface CPAB
Cm
CM Cm CM
O(y) La fonction d’offre de
CVM CVM
O(y) l’entreprise à court terme
comme étant la partie
croissante de la courbe du
coût marginal située au-
pR
dessus de la courbe du coût
pF variable moyen
y
Courbe d’offre de l’entreprise à court terme
La théorie néoclassique de la firme
La représentation microéconomique « la boite noire »
.3
23
• Pour un prix pC, la firme ne produit pas car elle réaliserait une /1
perte de [C,C’]. Ce déficit est supérieur au montant des CF 2! !
à amortir
1. Rupture avec l’assimilation de la firme à une « boite noire » qui ne joue pas un rôle central
dans la structure des marchés et les mécanismes de prix
! seules importent la quantité de ressources qui «entre» dans la firme, les inputs (capital, travail,
matières premières...) et la quantité de biens qui en «sort», les outputs, directement vendus sur le
marché
La théorie managériale apparait à partir des années 1930, les changements de structures de marché et les
mouvements de concentration du tournant du siècle sont si forts qu’apparait une nouvelle littérature,
hétérodoxe (Berle et Means (1932) ;The Modern Corporation and Private Property) ;
La théorie managériale
La théorie managériale
22
Deux grandes catégories associés à l’approche managériale ;
1. Les approches de la discrétion managériale selon Baumol (1959) :
! La préférence des managers pour les dépenses discrétionnaires avec comme objectif de satisfaire
leur fonction d’utilité
! Ces dépenses sont directement liées aux rentes que peut tirer le manager de la situation non
parfaitement concurrentielle qui règne sur le marché des biens et services (pouvoir de monopole)
! Jensen et Meckling (1976) « Nous définissons une relation d’agence comme un contrat
par lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engage une autre personne (l’agent)
pour exécuter en son nom une tache quelconque qui implique délégation d’un certain
pouvoir de décision à l’agent »
! Cette divergence d'intérêt est accentuée par la différence des risques encourus.
L'actionnaire peut perdre ses apports. Le dirigeant encours le risque de perdre son emploi
et sa valeur sur le marché du travail
! les efforts déployés par les dirigeants en faveur de l'entreprise, s'ils sont bénéfiques aux actionnaires,
comportent pour eux une certaine désutilité
! Il est donc de leur intérêt d'entreprendre des investissements moins risqués et plus rentables à court terme que
ce qui serait souhaitable du point de vue de l'actionnaire
La théorie de l’agence
27
2. Asymétrie dans la distribution de l'information, le problème de l'opportunisme :
! Les problèmes d'agence sont liés à la fois à l'incertitude, à l'imparfaite observabilité des
efforts de l'agent ainsi qu'aux coûts d'établissement et d'exécution des contrats
! La complexité du travail managérial ne pouvant faire l'objet d'une spécification précise,
l'actionnaire s'expose, par conséquent, à l'opportunisme du dirigeant
! Les relations d'agence laissent entrevoir les problèmes de risque moral, de sélection
adverse et d'opportunisme
! Le risque moral signifie qu’une des parties à la relation ait la possibilité de recourir à des actions
cachées, l’autre partie en subissant les conséquences
! L'opportunisme du gestionnaire peut le conduire à détourner pour son profit personnel diminuant
d'autant le profit résiduel du propriétaire
! La sélection adverses peut être qualifié « d’opportunisme ex ante » et le risque moral peut être
qualifié « d’opportunisme ex post »
La théorie de l’agence
28
3. Les coûts d’agence
! Le coût d’agence est constitué des coûts monétaires et non monétaires que supportent
les deux parties du fait de la nécessité de mettre en place un système d’obligation et de
contrôle
! Les dépenses de surveillance et d’incitation : coûts supportés par le principal et liés à la gestion
de l’information, la surveillance, l’incitation
! Les dépenses d’obligation : coûts supportés par l’agent pour signaler la bonne exécution du
contrat (publication des comptes, rapports, etc…)
! La perte résiduelle : la perte d'utilité subie par le principal par suite d'une divergence d'intérêt
avec l'agent, comme le coût subi par le principal suite à une gestion par l'agent défavorable
aux intérêts de celui-ci ! coût d’opportunité
29
II- Dépassements et ruptures
La théorie comportementaliste
30
La théorie comportementale
! Cette approche met l’accent sur la façon dont les décisions sont prises au sein de l’entreprise
! Elle prend en compte les objectifs, les règles et les critères de décision, propres et souvent opposés, des
membres de l’organisation
! Elle tente de prédire le comportement en ce qui concerne les décisions de prix, de production et
d'allocation des ressources
La théorie comportementale
31
! L'entreprise comme coalition de groupes
! L’entreprise ne peut pas être considérée comme un bloc unique, car les différents individus ont leurs
propres aspirations et forment souvent « des coalitions d’acteurs » pour faire valoir leurs attentes et
intérêts
! Les grandes entreprises sont des coalitions d'individus ou de groupes (dirigeants, actionnaires,
travailleurs, fournisseurs) qui participent à la définition des objectifs et à la prise de décisions
! Les priorités et les informations peuvent varier d'un groupe à l'autre, créant potentiellement des
conflits
Critique
! Cette approche majore le rôle des procédures au détriment de l'action des individus.
! La théorie béhavioriste de la firme occulte la présence cognitive des individus dans l'entreprise.
! Qui perçoit les opportunités et les menaces ?
! Qui interprète les bonnes et les mauvaises performances de l'organisation ?
! Qui décide ou non de modifier la stratégie de l'entreprise ?
! L'approche béhavioriste tend à uniformiser les ressources de l'organisation comme s'il s'agissait d'un
ensemble unitaire et homogène.
! Elle minore, donc, la dynamique intra-organisationnelle et les les interactions visibles et invisibles entre certains
individus ou entre certains groupes d'individus.
! Dans la théorie comportementaliste, l'apprentissage organisationnel est surtout une adaptation, c'est-à-
dire un changement incrémental en oubliant les modifications radicales des cognitions
entrepreneuriales et de leurs cadres d'actions individuelles.
34
II- Dépassements et ruptures
! Le marché n'est pas l'unique moyen de coordonner l'activité économique ; Il existe des coûts à
recourir au système de prix, des coûts de transaction (coûts de coordination par le marché)
! Les coûts liés à la recherche de l’information (découverte des prix adéquats)
! Les coûts de négociation et de conclusion des contrats pour chaque phase de la transaction (recherche du
partenaire, négociation des conditions du contrat, résolution des désaccords éventuels)
! La firme propose une coordination administrative par internalisation qui passe par l'autorité et la
hiérarchie
! Pour Coase, c'est l'autorité (de l’entrepreneur) qui caractérise fondamentalement une firme
! Mode alternatif et dans certaines circonstances plus intéressant et plus économique que le mode
de coordination décentralisée par un système de prix prétendu « optimal » sur le marché (l’externalisation)
36
La théorie des coûts de transactions
! Selon Coase, l’internalisation des transactions permet d’éviter les coûts engendrés par un
recours au marché et donc au mécanisme des prix
" Néanmoins, elle entraîne aussi des coûts d’organisation interne susceptibles d’augmenter avec la
taille de la firme
! Une firme atteint une taille optimale dès lors que « les coûts d’organisation de transactions
supplémentaires en son sein deviennent égaux au coût de réalisation de cette même
transaction par le biais d’un échange sur le marché, ou aux coûts d’organisation dans une
autre entreprise » (Coase, 1987, p. 145)
37
La théorie des coûts de transactions
! L’organisation hiérarchique (la firme, l’entreprise) est une solution alternative quand elle
permet de réduire suffisamment les coûts de transactions sur un marché
! La rationalité limitée des agents a pour conséquence l’impossibilité d’établir des contrats
exhaustifs
! Les informations dont disposent les agents sont dès lors asymétriques.
! L’incomplétude des contrats est susceptible de conduire à des comportements
opportunistes
! Le risque d’opportunisme s’accentue dès lors que le nombre de participants au marché est faible
et limite leur substituabilité.
! Les comportements opportunistes des acteurs peuvent se manifester à travers trois formes :
! l’aléa moral qui résulte d’une action menée par un agent décentralisé qui est ignorée par
l’opérateur central,
! la sélection adverse qui découle d’une information cachée et donc d’une méconnaissance de la
part d’une des parties
! le hold-up qui désigne un comportement différent de ce qui avait été prévu initialement par les
partenaires (Joffre, 1999)
39
La théorie des coûts de transactions
Selon Williamson, la nature des transactions est appréhendée à partir de trois dimensions :
! La spécificité des actifs :
! un actif est dit spécifique s'il nécessite des investissements spécifiques
! Ce sont des investissements durables, effectués pour réaliser une transaction particulière, et qui ne sont pas
redéployables sans coûts vers d'autres usages
! L’existence d’un fort degré de spécificité des actifs rends donc souhaitable le recours à l’organisation interne
! La fréquence de la transaction :
! La fréquence des relations contractuelles peut être unique, occasionnelle ou récurrente
! plus une transaction est répétée, plus les contractants ont des occasions d'être opportunistes, ce qui augmente
d'autant les coûts de transaction
! Quand la transaction porte sur un actif spécifique, sa fréquence intervient dans le choix de la firme : les transactions
occasionnelles sont confiées au marché, les transactions récurrentes internalisées
41
La théorie des coûts de transactions
! Pour Williamson : plus l’investissement est spécifique, plus l’incertitude et la fréquence des
transactions sont élevées, plus la rationalité limitée et l’opportunisme sont présents, alors
plus l’intégration se justifie
! Dans la réalité : les chefs d’entreprise dans leurs choix stratégiques ne citent que rarement
les coûts de transaction. En revanche, ils mentionnent toujours les économies d’échelle, la
complémentarité et la pénétration de nouveaux marchés face au processus de
mondialisation pour justifier les orientations de la croissance
! Formes organisationnelles
La théorie des coûts de transactions 42
Les formes organisationnelles
! Pour Williamson, il faut trouver la forme organisationnelle la plus adaptée, au sens où elle limite
les coûts de transaction
! La firme est un système contractuel particulier, un «arrangement institutionnel» caractérisé par
un principe hiérarchique qui permet à la direction de l'entreprise
! de prendre les décisions en cas d'événements non prévus par les contrats,
! de limiter les risques liés à l'opportunisme
La théorie des coûts de transactions 43
! (1) Marché : transaction occasionnelle dont l'objet est parfaitement délimité et où toutes les éventualités
sont prévues (pas d'incertitude). L'identité des parties importe peu, la relation est impersonnelle
! (2) Contrat avec arbitrage : relation qui ne peut pas se dérouler sur le marché car elle se déroule sur le
long terme, elle est donc soumise à une incertitude forte. Dans ces circonstances, les comportements
opportunistes sont possibles ainsi que les conflits d'intérêts. Pour y faire face, ce type de contrat prévoit
l'arbitrage d'un tiers
! (3) Contrat bilatéral : il se déroule entre des contractants qui restent autonomes. Exemples : contrat de
sous-traitance, contrat de franchise
! (4) Internalisation : cette relation se distingue de la précédente par le degré d'incertitude, qui est plus
élevé dans un mode de coordination internalisé. Ainsi, la firme est le mode de coordination le plus adapté
lorsque la transaction est répétée, dans un contexte de forte incertitude et que les actifs mobilisés sont
très spécifiques
La théorie des coûts de transactions 44
Comparaison des formes organisationnelles en fonction des coûts de transaction
! Faible spécificité des actifs, de faible incertitude et de faible fréquence des transactions:
! le marché est plus efficace que la hiérarchie
! Il favorise l’émergence de structures d’incitation suffisamment fortes (évite les distorsions bureaucratiques et
administratives grâce au mécanisme de prix)
! Les formes hybrides constituent une véritable solution de rechange au marché et à l’organisation
hiérarchique.
! Pour un degré de spécificité nul, les formes hybrides ont un coût d’organisation plus élevé que le marché, car elles
supposent la mise en place d’instruments de gestion de la transaction
! Pour un degré de spécificité intermédiaire, cette forme d’organisation réduit les distorsions bureaucratiques propres
à l’intégration verticale
La théorie des coûts de transactions 46
Alternative marché – entreprise en fonction des coûts de production et des coûts de transaction
! Choisir la structure la plus efficace
! Arbitrer entre deux types de coûts : les coûts de production et les coûts de transaction
! Deux conditions de base : un volume de production donné et un niveau d’incertitude
intermédiaire, mais constant
Soit :
! k : degré de spécificité des actifs
! 567 8 : le coût d’organisation interne des transactions au sein d’une entreprise
! 569 8 : le coût de transaction sur le marché
! faire apparaître le rôle du degré de spécificité des actifs dans le choix du mode
organisationnel de la transaction.
La théorie des coûts de transactions 47
! Si k = 0 (actif non spécifique), le marché permet des incitations plus fortes que l’intégration et permet
d’éviter les coûts bureaucratiques, tel que dans l’équation
! Pour mesurer l’efficacité relative du marché en fonction des coûts de transaction, il suffit de
déterminer la différence des coûts de gestion entre l’organisation-entreprise et l’organisation-marché
! Quelles sont les formes d’organisation les plus efficaces ? Càd celles qui permettent de
minimiser les coûts de transaction
! Selon l’approche transactionnelle, les performances de l’entreprise dépendent directement de son organisation
$ Donc, la seule véritable décision stratégique de l’entreprise réside dans le choix de son organisation
! La forme en U ! La forme en M
!" !"
!13141%25+ !13141%256
#$%&' (%))*$' +,-./ 012/ #$%&' 012/ (%))*$' #$%&' 012/ (%))*$'
+,-./ +,-./
La théorie des coûts de transactions
! Forme en U (unitaire)
! Organisation centralisée de sorte que toutes les unités fonctionnelles (production, financement
R&D, commercialisation,,..) dépendent de la DG
! Organisation problématique
% La croissance implique la création de niveaux hiérarchiques supplémentaires et donc une moins bonne
circulation et un contrôle moins efficace de l’information, ce qui provoque une altération du processus
de prise de décision
% La croissance implique la prise de décisions par les directeurs fonctionnels et donc des difficultés pour
apprécier les performances. En effet, les dirigeants ont tendance à négliger les objectifs globaux de la
firme au profit de ceux de leur propre fonction
% La complexité et la lourdeur croissante des tâches impliquent que les dirigeants ont tendance à négliger les
décisions stratégiques au profit des décisions opérationnelles
! caractérise une organisation avec différentes divisions de sorte que chacune est responsable
d’un type de produit ou d’un marché géographique donné et jouit d’une certaine autonomie
par rapport à la direction générale
% Permet aux dirigeants de consacrer du temps aux décisions stratégiques et d’éviter de privilégier une
fonction particulière
% Une gestion des incitations plus facile grâce à la séparation des activités
$ La forme en M reste plus efficace pour les grandes firmes que la forme en U. Elle permet
de minimiser les coûts de transaction interne à la firme
La théorie des coûts de transactions
! Ce consensus nous pousse à envisager un équilibre quant à la détermination
de la frontière de la firme :
ÉCONOMIE INDUSTRIELLE
ACQUISITIONS DE
Chapitre 4 POSITIONS
STRATÉGIQUES
3
Introduction à la stratégie
! Dans les proximités sémantiques, le mot ‘stratégie’ est utilisé le plus souvent quand le cadre de
réflexion impliquant un objectif à atteindre par des moyens ou manœuvres diverses (plan)
impliquant des actions tactiques (ruses, politiques, diplomatiques) afin, soit :
! de déjouer une intrigue (renseignement, contre-espionnage)
! pour gagner un jeu, une guerre
4
Introduction à la stratégie
! Sun Tzu : stratège chinois qui vivait à l'époque des Royaumes Combattants (Vè siècle avant JC),
Œuvre «L'art de la guerre»
5
Introduction à la stratégie
! « Voici la règle de la guerre : si nos forces sont 10 fois celles de l’ennemi, il faut
l’encercler ; si elles sont 5 fois, il faut l’attaquer ; si elles sont deux fois plus nombreuses,
il faut diviser son armée en deux parties, la première pour l’attaquer de front, la
seconde à revers… si elles ont égales aux siennes, nous pouvons batailler, si elles sont
légèrement inférieures, nous pouvons éviter l’ennemi ; si elles sont nettement
inférieures de tous les points de vue, nous devons nous enfuir au plus vite ».
SUN TZU
" L’art de réflechir aux voies et aux moyens nécessaires pour gagner sur ses concurrents
1- Les objectifs de la stratégie 6
! Avantage concurrentiel
! C'est le fait pour une entreprise de surpasser ses concurrents. L'entreprise détient alors une
position dominante dans son environnement concurrentiel, qui lui permet d'obtenir une
rente de situation.
! Performance économique
! La stratégie a pour objectif d'améliorer la performance économique des entreprises. Il s'agit
d'améliorer la rentabilité, donc la valeur financière de l'entreprise.
! Créer de la valeur
! La stratégie permet de créer de la valeur financière (de faire du profit), mais elle permet
également de créer d'autres formes de valeur.
! Les différentes parties prenantes de l'entreprise (salariés, fournisseurs, clients, etc.) ont une
vision différente de la valeur : la valeur sociale, la valeur sociétale, l'image de marque, la
qualité des produits, etc. sont autant de sources de valeur pour les parties prenantes de
l'entreprise.
! Pérenniser l'entreprise
! La stratégie d'entreprise a également pour objectif d'assurer la pérennité de l'entreprise sur
le long terme. Il s'agit de chercher à maîtriser la trajectoire stratégique de l'entreprise.
Les objectifs de la stratégie : exemple 7
CAS LAFARGE : LA VISION STRATEGIQUE DANS UNE GRANDE ENTREPRISE
Le groupe LAFARGE, est une entreprise française largement centenaire. Initialement spécialisée dans
la fabrication de ciment, le groupe s’est petit à petit diversifié dans des activités connexes comme le
béton
! La vision stratégique de Lafarge est la suivante : « devenir le leader mondial des matériaux de
construction »
! décliner le thème de la maison confortable
! stratégie d’acquisition
! stratégie de développement ou de renforcement dans certains pays, etc
! stratégie de réduction des coûts, etc.
! La stratégie d'entreprise est souvent le fruit d'un compromis entre stratégie déduite et stratégie
construite
! La stratégie d'entreprise repose sur une démarche structurée d'analyse et de mise en œuvre
3- Les différents niveaux de stratégie 9
On distingue différents niveaux de décision dans les entreprises :
! Stratégie business :
! Nommée également business strategy ou de stratégie concurrentielle.
! Il s'agit de déterminer comment chaque activité doit se comporter sur ses propres marchés.
Comment obtenir un avantage concurrentiel pour chaque activité ?
! Elle concerne donc la stratégie pour chaque activité de l'entreprise ! domaine d'activité
stratégique (des décisions en termes de prix de différenciation, etc.) pour positionner l'activité par
rapport aux concurrents
! Stratégie fonctionnelle :
! stratégie de chaque fonction au sein de la stratégie globale
! Production (intégration ou sous-traitance)
! Finance (augmentation de capital ou endettement)
! Ressources humaines (CDI, CDD, Intérim)
! R&D : (oui ou non, intégration ou sous-traitance)
Exemples de stratégies de grands groupes
11
! Actions de diversification :
" Investissements sélectifs sur des activités (1) où la position concurrentielle est forte,
(2) à forte croissance
" Abandon ou cession d’activités sans synergie avec les activités conservées par
l’entreprise et ne présentant pas les caractéristiques (1) et/ou (2)
Stratégies de grands groupes – Etude de cas
13
!"#$%&'("#)*+",-*#"./#(%&(%*0/1*%"#-"#-*220%",/".#",/%"(%*.".3#!"#$%&'("#"./#(1%#4&,.05'",/#-*+"%.*2*0#
-1,.#-*220%",/".#-&61*,".#-714/*+*/0#./%1/0$*5'"#89:;<#=#>,*+"%.1?@#;AB@#C1,1?#D@#"/43
Le modèle PESTEL est un outil d’analyse stratégique qui s’intéresse à s’intéresse à l’étude de l’environnement
global de l’entreprise
! Politique : ensemble des décisions prises par les gouvernements nationaux et instances internationales
(comme les décisions de l'Union européenne, de l'OMC...) qui fixent de nouvelles règles du jeu.
! Economique : état de santé macro-économique (taux de croissance, confiance des consommateurs,
inflation...) qui crée des tendances de fond en matière de niveau de consommation.
! Socioculturel : évolution de la population et de ses caractéristiques (démographie, pyramide des âges,
nouveaux comportements socioculturels...) générant, entre autres, de nouveaux comportements d'achats.
! Technologique : les avancées et innovations technologiques qui viennent fragiliser le leadership technique
des acteurs en présence ou bien créer de nouvelles opportunités.
! Écologique (ou Environnemental) : les réglementations et contraintes écologiques, les nouvelles normes
édictées par les positions prises en matière de développement durable.
! Légal : évolution du cadre réglementaire et législatif (droit du travail, droit du commerce...). Avec des
impacts de tout ordre pouvant créer des charges supplémentaires, des lourdeurs administratives, des accès
restreints à certains marchés, etc.
II- L’étude des forces du jeu concurrentiel
Le modèle LCAG 20
L’un des premiers modèles de
1 Diagnostic de l’E/se 2
l’analyse stratégique est le Analyse de l’environnement
Identification des forces et
modèle LCAG (1965) (en Identification des opportunités
faiblesses
et menaces
référence à ses auteurs Compétences distinctives
Learned, Christensen, Andrews
et Guth)
3
! Basé sur deux concepts 4
4 Recensement et
clés : la compétence Valeurs de évaluation des possibilités Valeurs
distinctive (Selznick, 1957) l’environnement d’action managériales
et la stratégie de secteur Responsabilité I Avantages / Objectifs
d’activité (Chandler, 1972) sociale de inconvénients généraux des
l’entreprise I Risques / Résultats dirigeants
! Le modèle offre un
raisonnement logique sur 5
phases 5 Formulation de la stratégie
•Production
•Marketing
•R&D
•Finances
•Ressources humaines
II- L’étude des forces du jeu concurrentiel
La matrice SWOT 21
% Opportunités : éléments de
l'environnement que l'entreprise ou le
projet pourrait exploiter à son avantage.
Threats (Menaces) : éléments de
l'environnement qui pourraient causer des
problèmes à l'entreprise ou au projet
II- L’étude des forces du jeu concurrentiel
La matrice SWOT – exemple : Renault
22
Source : Clarances
consulting
II- L’étude des forces du jeu concurrentiel
23
! Selon Porter, cinq forces déterminent la structure concurrentielle d’une industrie de biens
ou de services :
! Le degré de rivalité avec les concurrents
! La menace des nouveaux entrants
! Dans
ans sa démarche,
dé
émarche, il a considéré
co
onsid
nsid
déré
éré
é less structures
sttructures
res industrielles
industrie
trie
elles
less comme
e étant
é un ens
ensemble
de
e forces
es concurrentielless où
ù less firmess doivent
nt adopter
er less stratégiess adéquates
II- L’étude des forces du jeu concurrentiel
Les cinq forces de Porter 25
Menace de
nouveaux entrants
Pouvoir de Intensité de la
négociation concurrence Pouvoir de
négociation
des entre firmes
fournisseurs du secteur des clients
Menace de produits
de substitution
II- L’étude des forces du jeu concurrentiel
Les cinq forces de Porter 26
1. L’intensité de la concurrence
! Des coûts fixes prépondérants : cette caractéristique entraîne une vulnérabilité face à
un ralentissement conjoncturel dû à des charges de structures lourdes. Pour subsister, ces
entreprises vont se livrer de violentes guerres des prix
! Des fortes barrières à la sortie : c'est le cas avec des outils de production fortement
spécialisés ayant nécessité des investissements considérables. Les acteurs en place ne
peuvent pas sortir du marché. Ils vont défendre chèrement leur place
II- L’étude des forces du jeu concurrentiel
Les cinq forces de Porter 27
1. L’intensité de la concurrence
! Une forte concurrence se traduit généralement par une guerre de prix, qui peut
impacter négativement les marges de l’entreprise
! L’atteinte de la rentabilité sera plus compliquée. Pour cela, l’entreprise doit avoir un
important volume d’activité. Si les concurrents ont une taille importante, leur domination
par les coûts peut être forte
II- L’étude des forces du jeu concurrentiel
Les cinq forces de Porter 28
! Le pouvoir des clients dépendra aussi du niveau d’équilibre entre l’offre et la demande.
! Si l’offre est supérieure à la demande, les clients disposent d’un important pouvoir de négociation.
! Sans une innovation majeure, l’entreprise va se retrouver dans une bataille concurrentielle qui se
traduira par une guerre des prix.
! La création d’un nouvel espace stratégique, basé sur l’innovation, vous permet d’éviter cette
situation
II- L’étude des forces du jeu concurrentiel
Les cinq forces de Porter 29
! La qualité liée
! La valeur du produit fabriqué par un secteur est fortement déterminé par la qualité de ce qui est acheté au
fournisseur
! Le fournisseur possède alors vis-à-vis du secteur client un pouvoir de négociation important
! Le coût de transfert
! les dépenses engendrées pour un changement de fournisseur
! Plus le coût de transfert est élevé, plus le client est lié à son fournisseur et plus le pouvoir de
marché de ce fournisseur est important
! Aval (amont) confèrent au fournisseur (au client) un pouvoir de négociation important vis-à-vis
de son client (fournisseur)
! Ex: fabricants de marque menaçant d’établir leurs propres débouchés pour les ventes au détail
II- L’étude des forces du jeu concurrentiel
exemple sur les coûts de transfert 31
« La tendance chez la plupart des constructeurs automobiles est aujourd’hui à la désintégration : ils confient
à leurs fournisseurs de première ligne une part croissante des fabrications qu’ils réalisaient en interne. Ainsi, la
part des fournisseurs extérieurs qui étaient de 50% lors du lancement de la Citroën BX en 1982 est passée à 60%
sur la ZX. Cette part devrait atteindre 70% pour les modèles à venir. Parallèlement, les constructeurs français
veulent limiter le nombre de leurs fournisseurs à l’image des Japonais Toyota et Nissan qui traitent avec moins de
200 fournisseurs de premier rang. C’est pourquoi ils sélectionnent plus strictement les sous-traitants. Le critère
n’est plus seulement le prix des fournitures. La qualité technique, le degré d’internationalisation, la santé
financière du fournisseur, la qualité du management sont maintenant pris en compte. Cette politique entraîne
une plus grande spécialisation des fournisseurs, désormais souvent attachés à un constructeur unique. Cette
relation privilégiée leur permet de bénéficier de volumes de production importants mais accroît aussi fortement
leur dépendance vis-à-vis de leurs clients. Leur survie peut désormais dépendre d’une résiliation de contrat. Le
rapport de force est donc en faveur des constructeurs surtout si ces derniers ont recours à la « double source ».
Les constructeurs automobiles japonais traitent ainsi avec deux fournisseurs afin de maintenir la pression sur les
prix et exigent, outre les critères de qualité et de productivité, des baisses de 5% sur les prix des équipements
chaque année »
Source Stratégor P.18
II- L’étude des forces du jeu concurrentiel
Les cinq forces de Porter 32
4. La menace de nouveaux entrants ou concurrents
! Son effet immédiat est soit de diminuer la demande disponible, soit de réduire la
part absolue du marché et donc de renforcer l’intensité de la concurrence
! La capacité des firmes d’exercer des représailles des entreprises déjà établies
II- L’étude des forces du jeu concurrentiel
Les cinq forces de Porter 33
! Consiste à remplacer un produit existant par un autre, qui remplit la même fonction
d’usage, voire une fonction plus large, procurant ainsi au consommateur une plus
grande utilité pour un coût compétitif
& De la fonction d’usage du produit : la plus forte menace est celle qui aboutit à la disparition
pure et simple de la demande (Ex Strategor : le café moulu ou lyophilisé a rendu
progressivement hors usage le moulin à café)
Les salles de cinéma connaissent une crise sans précédent et sont progressivement
détrônés par les applications telles que Netflix . Ces derniers permettent en effet, de
reconstituer chez soi le principe du cinéma avec en plus une bonne qualité d’image
et de son.
Netflix présente l'avantage d'être compatible avec une gamme assez complète
d'appareils, allant de la console de jeu aux lecteurs blu-ray et téléviseurs en passant
par les mobiles et tablettes.
De plus, Netflix par rapport au cinéma a l’avantage de : l’intéractivité (revoir le film,
avance ou retour), un abonnement ne dépassant pas 150 dh/mois (et multitude de
films, séries, documentaires….) alors qu’une place de cinéma coûte entre 45 et 65 DH,
auxquels il faut souvent ajouter la place de parking, le taxi ou la baby-sitter
35
II- L’étude des forces du jeu concurrentiel
Les cinq forces de Porter 36
! Les concurrents potentiels sont considérés dans les éléments de structures lorsqu’on traite des
barrières à l ’entrée
! Les produits substituables et les acheteurs font partie des conditions de base lorsqu’on
analyse la demande
! Les fournisseurs apparaissent lorsqu’on examine les fondements de l’offre et les coûts
des intrants
1
ÉCONOMIE INDUSTRIELLE
A. Le monopole
B. La discrimination par prix
C. L’oligopole
D. La différenciation par produits
E. La collusion
F. Les relations verticales
3
Le monopole
Définition du monopole :
! Une entreprise qui domine tout le marché (ou presque tout le marché)
! Entre 50% et 100% de son marché
! Sans rival important
! Le monopole correspond donc à la situation d'un seul offreur faisant face à de multiples
acheteurs.
! le monopole est donc une structure de marché à l'instar du marché oligopolistique caractérisé
par un petit nombre d'offreurs (on parle de duopole lorsqu'ils sont deux.) Ou encore, bien sûr, à
l'instar du marché concurrentiel atomisé où se font face un très grand nombre d'offreurs et de
demandeurs
! Exemples de monopoles :
! Les entreprises dans certaines industries de réseau, les sociétés de transport (L’ONCF), de
fournitures d’eau et électricité
4
Les sources du monopole
C Charge morte C
du monopole
A CM PM* A CM
PM*
PC* B
B D
F G F G RM
RM E
E Rm P(y)
Rm P(y)
yM* y *
yM* C !"#
!"#
! Surplus collectif en cas de " Surplus collectif en cas de
monopole : concurrence :
(consommateur+monopole) est (consommateur+monopole) est
égal à la surface FEGAC égal à la surface FEBC
! La discrimination par les prix est une stratégie adoptée par beaucoup de firmes en
situation de monopole.
! Elle revient à vendre le bien à des prix différents selon la disposition à payer de
chaque catégorie de consommateurs
! L’objectif derrière cette stratégie est de couvrir l’ensemble de la demande potentielle
d’un bien. Aucune frange de la population consommatrice du bien ne doit être exclue
! La discrimination par les prix n’est pas imputable à une baisse des coûts de
production des entreprises mais aux caractéristiques particulières de la demande
! La demande d’un bien n’est pas homogène et regroupe des consommateurs qui n’ont
pas le même pouvoir d’achat. Leurs prix de réservation sont différents et leurs élasticités-
prix de la demande aussi
12
Les stratégies de discrimination par les
prix
: sinon #" = 0
# La firme connaît les différences entre les consommateurs MAIS ne peut pas identifier
individuellement les consommateurs
# Problème lié à l’asymétrie d’information
! La firme ne connait pas la fonction de demande individuelle ni les préférences de chaque
consommateur
! Solution : utilisation d’instruments d’auto-sélection afin d’extraire (imparfaitement) le
surplus du consommateur :
! la firme offre des « packages » différents (prix, quantité) ou (prix, qualité)
! les consommateurs s’auto-sélectionnent
! contraintes d’incitation pour s’assurer que les consommateurs préfèrent le « package » qui leur
est destin#
! La discrimination est donc quand même possible
18
La discrimination de 2ème degré
Exemples
# la discrimination de second degré est particulièrement prônée par les opérateurs de
télécommunication qui proposent plusieurs packs ou forfaits ! des prix mensuels différents
! Maroc Télécom propose plusieurs offres, entre autres, un pack de 16 heures de communication et 16 Giga Internet ! 180 dhs ; un
pack de 25 heures de communications et 12 Giga Internet ! 240 dhs ou encore un pack de 40 heures de communication et 25 Giga
Internet ! 382 dhs par mois
B B B
A A A
C C D C
Y Y Y
Y1 Y1 Ym1 Y2
Y2 Y2
A) A) B) B) C) C)
Le monopole souhaite offrir une $ Afin de contrôler ce genre de La disposition à payer de la deuxième
quantité ./ au prix A et une comportement et inciter les catégorie est plus importante que la première
consommateurs à s’auto-sélectionner
quantité .0 au prix A+B+C en fonction de leur propension à $ le monopole va continuer ! réduire les
payer, le monopole peut proposer la quantités offertes à la 1ère catégorie afin de
MAIS ; consommateur avec une quantité .0 au prix A+C
forte propension ! payer peut être les proposer à la deuxième ! un prix plus
incit# à acheter la quantité./ au Il recevra le même surplus B que s’il cher
prix A avait choisi ./
$ Un équilibre s’établit sur le march# : les
Cette perte enregistrée avec la consommateurs de la première catégorie
$ son surplus sera égal à la première catégorie (petit triangle achèteront Ym1 unités de l’output au prix A
surface B comparé à un surplus nul noir) est plus que compensée par le
et leur surplus est nu
s’il avait opt# pour le prix C prix payé par la deuxième catégorie
proposé par le monopole qui voit son prix revue à la hausse $ les consommateurs de la deuxième
$ Profit pour le monopole catégorie choisissent une quantit#$ Y2 au
prix A+C+D avec un surplus égal ! B
La discrimination de 3ème degré 20
! Les ventes liées ont pour objectif de faciliter la discrimination par les prix puisque les
consommateurs vont révéler leurs demandes
! Vendre deux biens ensemble ou deux unités du même bien
! Les ventes liées sont un moyen d’isoler différents groupes de consommateurs, comme dans la
discrimination au troisième degré
! Un exemple de vente liée peut être un appareil photo numérique et les cartes mémoire
servant à stocker les photos
! Les ventes par assortiment représentent des ventes de produits différents vendus sous le
même emballage.
25
En résumé
ÉCONOMIE INDUSTRIELLE
Les sources de la naissance de l’oligopole sont les mêmes que pour le monopole :
! L’existence de barrières à l’entrée empêche l’accès au marché à d’autres entrants
potentiels
! La présence d’économies d’échelle élevant la taille minimale efficiente de l’entreprise
peut rendre le marché difficile pour beaucoup d’entreprises
! La taille minimale efficiente est atteinte au niveau d’output réalisé avec le coût moyen
minimum
! Le progrès technologique, les investissements en recherche et développement ou la
possession d’un brevet d’invention peuvent introduire de nouvelles techniques de
production qui permettent d’abaisser les coûts de production des entreprises et/ou de
différencier l’output
4
Exemples d’oligopole
! le march! des télécommunications au Maroc : Il est domin" par trois opérateurs identifiables :
Maroc télécom, l’opérateur historique, Orange et Inwi. Depuis plusieurs années, ces géants de
la télécommunication se livrent à une concurrence acharnée en matière de prix, d’offre, de
publicité, d’innovation, d’investissement, de taux couverture
! L’oligopole des producteurs d’eaux minérales en France : 3 entreprises (Danone, Nestlé,
Neptune) détiennent environ 80% du marché. Commercialisation sous différentes marques
(Danone : Evian, Volvic, ...; Nestlé : Perrier, Contrex, ... ; Neptune (ancien Castel) : Saint-Yorre,
Vichy, Cristalline, ...) → firmes multi-produits
! Emergence en 1993 du groupe Castel liée à une décision de la Commission européenne qui lui a
permis d’acquérir la Société des eaux minérales du bassin de Vichy
! Différenciation entre les eaux minérales (santé, bien-être, différents types de conditionnement), qui
rend plus difficile la comparaison des prix
! Interdépendance des décisions stratégiques : si un groupe augmente le prix de l’eau minérale, ses
concurrents peuvent choisir de faire de même, ou de ne pas réagir, en espérant capter une partie de
la clientèle
6
La théorie des jeux non coopératifs
Sur des marchés marchés oligopolistiques, le niveau de profit varie avec le modèle
choisi
! Modèle de Bertrand : profits proches de 0
! Modèle de Cournot: profits proches du niveau de monopole
8
Oligopole non coopératif selon Cournot
Concurrence par les quantités
! Le duopole de Cournot étudie la concurrence par les quantités entre des entreprises
! Le modèle repose sur des hypothèses :
! Les entreprises produisent des biens homogènes (parfaitement substituables)
! Les firmes ont un pouvoir de marché, elles sont « Price maker »
! Les entreprises sont en concurrence sur les quantités, et non sur les prix, et choisissent leurs
quantités simultanément
! Les entreprises agissent dans un environnement d’information symétrique
! Elles ont parfaite connaissance de leurs fonctions de coûts et de demande mutuelles
! Chaque entreprise considère l’offre de sa rivale comme une donnée et déterminée, en
maximisant son profit, sa quantité optimale.
Le modèle de Cournot 9
! Équilibre de Cournot. Pour déterminer l’équilibre, chaque entreprise va maximiser son profit pour un
niveau de production donné du concurrent. Donc, l’équilibre va vérifier les deux conditions du
premier ordre suivantes :
! La condition du premier ordre pour l’entreprise 1 exprime sa production optimale en fonction de ses
anticipations sur le choix de l’entreprise 2.
! C’est ce que l’on appelle la «fonction de réaction» de l’entreprise 1 : elle montre les réactions de
l’entreprise 1 compte tenu de ses différentes conjectures sur le choix possible de l’entreprise 2.
Le modèle de Cournot 11
! L’entreprise 1 va maximiser son profit en égalisant sa recette marginale à son coût marginal.
Comme l’entreprise 2 est identique en coûts et en produits, la fonction de meilleure réponse (ou
fonction de réaction) est évidemment symétrique à celle de l’entreprise 1, conduisant à
!"* = !#*
! Le modèle classique de Cournot permet d’expliquer l’existence de cet équilibre à partir d’un
processus d’ajustement.
! Il repose sur l’hypothèse qu’il n’existe qu’une seule entreprise sur le marché.
! Cette entreprise choisit ce qu’elle considère être le niveau d’extrant qui maximise son profit.
Ensuite, la seconde entreprise entre sur le marché.
! On suppose que le choix de la quantité produite par la première entreprise est connu et que la
seconde entreprise va s’adapter à cette situation et fixer la quantité qui maximise son profit. La
première entreprise réagira à son tour au choix de la seconde.
! Ce processus d’ajustement s’étend sur plusieurs étapes d’actions et de réactions jusqu’à ce que
les deux entreprises atteignent un équilibre et n’aient plus le moindre intérêt à modifier leurs
quantités produites.
Oligopole non coopératif selon Bertrand 13
Concurrence par les prix
Théorème de Bertrand (1883) : Sous les hypothèses H1 à H5, il n’existe qu’un seul équilibre de
prix :
+*, = +*- = ./
Oligopole selon Bertrand 15
Concurrence par les prix
C’est sur la base de cette combinaison 0+*, 1 +*- 2 que seront fixées les parts de marché des
entreprises. Le processus d’équilibre de Bertrand est le suivant:
! comme les prix sont de connaissance commune, nous pouvons partir d’une situation
initiale o! les prix sont égaux.
! Une entreprise peut décider de baisser légèrement son prix en étant persuadée que la
concurrente conservera son prix initial.
! Comme la demande est parfaitement élastique en raison de l’homogénéité du bien,
l’entreprise 2 récupèrera l’intégralité de la demande et obtiendra un profit de monopole.
! La première entreprise essaiera de récupérer la demande en fixant un prix inférieur au prix
initial. La demande du marché se déplacera vers l’entreprise 1. Et ainsi de suite.
! Cette guerre des prix va continuer jusqu’à l’équilibre de Bertrand o! les prix égaliseront le
coût unitaire c
Oligopole selon Bertrand
Concurrence par les prix 16
! Formellement, l’équilibre de Bertrand est atteint en suivant le processus compétitif suivant :
! Si +*, > +*- > ./ : La demande de l’entreprise1 s’est entièrement réorientée vers l’offre de
l’entreprise 2. Elle détient le monopole du marché. La seule possibilit"$ pour l’entreprise 1
pour remédier # cette situation est de baisser son prix
! Par conséquent, une telle situation ne peut pas être un équilibre, car les deux entreprises
continueront simplement à pratiquer des réductions de prix jusqu’à ce que le prix atteigne le coût
marginal Cm.
! Si +*, = +*- > ./ : Les prix sont égaux et la demande est repartie équitablement entre les
entreprises. Cet équilibre s’avère instable car les entreprises sont incitées à dévier de
l’équilibre en réduisant leur prix tant qu’il reste supérieur au coût marginal
! Si +*, > +*- = ./ : l’entreprise 2 ne fera aucun profit (car prix =Cm) et l’entreprise 1 non plus,
car son prix est trop élevé. Cependant, l’entreprise 2 a intérêt à augmenter son prix en le
maintenant toujours inférieur à P1 pour s’emparer de la totalité du marché. Ce n’est pas
un équilibre
Oligopole selon Bertrand
Concurrence par les prix 17
! Si +*, = +*- = ./ : L’équilibre de Bertrand est stable. Il s’agit d’un équilibre de Nash car, à
ces prix qui égalisent le coût marginal, aucune entreprise n’a d’intérêt particulier à
modifier son prix par rapport à l’équilibre , étant donné le prix appliqu" par la concurrente.
! Les profits sont nuls car les prix égalisent le coût marginal et correspondent au minimum des coûts
moyens de long terme.
! L’équilibre de Bertrand, bien qu’il porte sur un marché de duopole avec barrières #
l’entrée, aboutit au même prix d’équilibre que la concurrence pure et parfaite.
! Cette situation est avantageuse pour les consommateurs car elle leur donne la possibilité
de se procurer un bien de duopole au prix de la concurrence.
! paradoxe de Bertrand ; l’hypothèse réaliste de la concurrence en prix entre les entreprises
du duopole aboutit à un résultat irréaliste qui procure aux deux entreprises un profit nul.
! Les deux entreprises, qui disposent d’un pouvoir de march" important, se retrouvent néanmoins
dans une situation équivalente # la situation concurrentielle dans laquelle elles n'ont aucun
pouvoir de marché et les profits sont nuls.
18
Stratégie de prix limite et prix prédateur
L’oligopole est un marché concurrentiel dans lequel les baisses de prix sont
fréquentes, elles peuvent s’expliquer soit par :
! des réductions préalables des coûts de production
! la volonté de prendre des parts de marché à ses concurrents
! les prix sont alors des signaux qui reflètent ou non le niveau des coûts
! Si les consommateurs n’ont pas les mêmes préférences sur les deux biens
(certains classent le bien A devant le bien B et d’autres le bien B devant le
bien A), alors les deux biens sont considérés comme différenciés
horizontalement.
23
La différenciation horizontale
! L’entreprise A va obtenir tous les clients qui se trouvent dans 34 , l’entreprise B, ceux
qui sont situés dans 35
1 - La différenciation spatiale : La ville linéaire
26
a. Duopole et stratégies de parts de marché
! En présence de consommateurs hétérogènes, le consommateur indifférent entre
deux alternatives (indifférent entre acheter # la firme A et acheter à la firme B si le
montant qu’il doit payer est le même pour les deux entreprises)
! À l’équilibre, les deux entreprises vont avoir la même localisation: A=B. Cette stratégie
s’appelle la différenciation minimale. Cela explique donc le fait que des entreprises
choisissent souvent des produits proches
! Pour des prix fixés et des coûts de transport linéaires, les deux entreprises se localisent
à l’équilibre au milieu de la ville (différenciation minimale). Chaque entreprise se
localise à cet endroit, car en l’absence de concurrence par les prix, elle cherche à
avoir le maximum de parts de marché
1 - La différenciation spatiale : La ville linéaire
27
b. Duopole et stratégies de prix
! On suppose maintenant que les entreprises fixent aussi le prix du bien.
! Les firmes choisissent leurs localisations (avant les localisations étaient exogènes).
! On étudie un jeu à 2 étapes :
! Les firmes choisissent leurs localisations et leur prix (6" et 6# )
! Puis elles se font concurrence en prix
! Des biens sont différenciés verticalement lorsque les consommateurs sont unanimes
dans leurs classements de ces biens
! Cette forme de différenciation tient à des différences dans la qualité des biens :
! à prix identique, les consommateurs préfèrent tous un bien de qualité supérieure à un bien de
qualité inférieure.
! Différenciation par le haut ou le bas perçue par l’ensemble des clients.
! Choix stratégique :
! Incitation # choisir la qualité permettant de maximiser sa marge.
! Incitation à se différencier des concurrents en termes de qualité.
! Parfois plus intéressant de se positionner # une des extrémités (qualité max. ou min.).
! Lors de l’entrée, préférable de chercher une niche plutôt que de se positionner sur la
même qualité que les firmes en place.
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La différenciation verticale
Comment se différencier ?
! Par exemple, une entreprise installée peut multiplier les offres comportant différents
niveaux de qualité de service, différentes options ou fonctionnalités.