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Ariane 5

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ariane_5

Ariane 5 est un lanceur spatial moyen/lourd de l'Agence spatiale européenne (ESA), développé pour
placer des satellites sur orbite géostationnaire et des charges lourdes en orbite basse.

Ariane 5 fait partie de la famille des lanceurs Ariane et a été développée pour remplacer Ariane 4 à
compter de 1995, dont les capacités limitées ne permettaient plus de lancer de manière concurrentielle
les satellites de télécommunications de masses croissantes, alors que ce secteur était auparavant le point
fort du lanceur européen1.

Comme pour les précédentes fusées Ariane, Ariane 5 est lancée depuis le Centre spatial guyanais
(CSG) à Kourou en Guyane.

Historique et développement
La décision de développer un successeur à la fusée Ariane 4 est prise dès janvier 1985 alors que cette
version n'a pas encore volé et que le succès des fusées Ariane dans le domaine des satellites
commerciaux n'est pas encore évident. Le programme est officiellement approuvé au cours de la
réunion annuelle des ministres européens des affaires spatiales de 1987 qui a lieu cette année-là à La
Haye. Le nouveau lanceur Ariane 5 est un des trois composants du programme spatial habité que
l'agence spatiale prévoit d'implémenter. Les deux autres composants sont une mini-navette spatiale de
17 tonnes, Hermès, et un laboratoire spatial Colombus. Alors que Ariane 4 a été optimisée pour placer
des satellites en orbite géostationnaire, l'architecture retenue pour Ariane 5 a pour objectif de pouvoir
lancer ces engins spatiaux très lourds en orbite basse : le premier étage et les propulseurs d'appoint sont
dimensionnés de manière à pouvoir les placer sur leur orbite sans étage supplémentaire (la navette
Hermès, placée sur une trajectoire suborbitale, doit toutefois, tout comme la navette spatiale
américaine, utiliser sa propulsion pour se placer en orbite). Ariane 5 devant lancer des équipages, la
fusée est conçue pour obtenir un taux de succès de 99 % (avec deux étages). La version tri-étages
utilisée pour les satellites géostationnaires doit avoir un taux de succès 98,5 % (par construction le taux
de succès d'Ariane 4 était de 90 % mais il atteindra en fait 97 %)2. Pour faire face à la croissance
régulière de la masse des satellites de télécommunications le lanceur devait pouvoir placer sur une
orbite de transfert géostationnaire 6,8 tonnes, soit 60 % de plus que Ariane 44L, avec un coût au
kilogramme réduit de 44 %.

Durant sa conception détaillée, la masse de la navette Hermès augmente régulièrement et atteint 21


tonnes. Pour que le lanceur puisse remplir son objectif la poussée du moteur principal Vulcain passe de
1050 à 1150 kilonewtons et plusieurs composants de la fusée sont allégés. Finalement en 1992 le
développement de la navette Hermès, trop couteux, est abandonné. Les travaux sur le lanceur sont alors
trop avancés pour que son architecture soit remise en cause2.
Environ 1 100 industriels participent au projet. Le premier vol, qui a lieu le 4 juin 1996 est un échec.
Le lanceur connait des débuts difficiles, avec deux échecs (Vol 517 en 2002) totaux et deux échecs
partiels sur les quatorze premiers lancements. mais il renoue progressivement avec les succès d'Ariane
4. En 2009, Ariane 5 détient plus de 60 % du marché mondial des lancements des satellites
commerciaux en orbite géostationnaire. En décembre 2016, il est prévu que le dernier tir d'une Ariane 5
ait lieu en 20233.

Caractéristiques et performances générales


Commercialisée par la société Arianespace, la fusée effectue cinq à sept lancements par an, en général
doubles (deux satellites), depuis le centre de lancement de Kourou, en Guyane. Par rapport à Ariane 4,
Ariane 5 est capable d’emporter des charges particulièrement lourdes en orbite basse : la version ECA, la
plus récente, peut placer jusqu'à 10,73 tonnes4 de charge utile en orbite de transfert géostationnaire et 21
tonnes en orbite terrestre basse. Ariane 5 est construite par un consortium d'entreprises européennes,
placées sous la maîtrise d’œuvre d'ArianeGroup.
Ariane 5 a été développée pour franchir un saut qualitatif par rapport à Ariane 4. Il était prévu au début de
sa conception qu'elle puisse mettre en orbite la navette européenne Hermès et assurer des lancements
tous les quinze jours. C'est un lanceur complètement nouveau dans sa conception, à l'architecture
simplifiée, et conçu pour constituer la base d'une famille évolutive, dont les performances pourront être
augmentées progressivement de façon que le lanceur reste pleinement opérationnel, au moins jusqu'en
20205 :
Ariane 5 G : (Générique) Plus puissante qu'Ariane 4, elle peut placer jusqu'à six tonnes de charge utile en
orbite de transfert géostationnaire. Entre le moteur Viking d'Ariane 4 et le moteur Vulcain d'Ariane 5, la
poussée dans le vide est passée de 80 à 110 tonnes ;
• Ariane 5 ECA : Peut placer 10,5 tonnes en orbite de transfert géostationnaire. Elle est équipée
avec le moteur Vulcain 2 et un nouvel « étage supérieur cryotechnique A » ;
• Ariane 5 G+ ;

• Ariane 5 ES : Ariane 5 générique équipée d'un étage supérieur réallumable à propergol stockable
(EPS).
Suivant les modèles, la capacité d’emport d'Ariane 5 se décide entre Arianespace et ses clients (en
général des grands opérateurs satellites).

Caractéristiques détaillées du lanceur


Hauteur : de 47 à 52 mètres6 ;
Diamètre : environ 5,40 m ;
Poids : environ 750 tonnes au moment du décollage, soit un dixième de la Tour Eiffel ;
Carburant :
Propulseurs d'appoint (EAP) : 480 tonnes de poudre (propergol solide), répartis dans les deux étages
d'accélération à poudre mis en place dans le bâtiment d'intégration lanceur. Les EAP consomment
chacun deux tonnes de poudre par seconde pendant environ deux minutes.
Étage principal cryogénique (EPC) : 220 tonnes d'ergols liquides (hydrogène et oxygène). Il est rempli
juste avant le décollage ;
Vitesse : supérieure à 8 000 km/h deux minutes après le décollage ;
Vitesse à la séparation de la charge utile GTO (finale) : 10 km/s ;
Vitesse maximale à la séparation de l'EPS (ESC) : 17,3 km/s (ECA).

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