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Pr. K. BESSEDIK
I/ Introduction :
La plupart des troubles délirants chroniques non schizophréniques ont été
décrits en Europe et regroupaient classiquement la psychose paranoïaque,
la psychose hallucinatoire chronique, la paraphrénie et les psychoses
passionnelles.
Actuellement, les délires chroniques non schizophréniques ne sont plus
reconnus en tant qu’entités distinctes dans les nomenclatures
internationales et sont regroupés sous le label de « troubles délirants
persistants ».
III/ Epidémiologie :
Elle est difficile en raison de sa rareté relative.
Le trouble délirant est sous-évalué car ces patients recherchent rarement
une aide psychiatrique.
La prévalence est estimée actuellement de 0,02 à 0,03 %.
L’âge moyen de début est d’environ de 40 ans.
V/ Diagnostic :
Diagnostic positif:
Pour poser le diagnostic de trouble délirant, les idées délirantes doivent être non
bizarres. C’est-à-dire que le contenu du délire apparait relativement plausible.
Ces idées doivent persister depuis plus d’un mois.
Critères DC DSM V:
Le diagnostic de trouble délirant persistant peut être posé si:
A. Il Ya présence d’une ou plusieurs idées délirantes pendant plus d’un
mois.
B. Que le critère A de la schizophrénie n’est pas valide.
C. Le fonctionnement n’est pas altéré et le comportement n’est pas bizarre
en dehors du domaine du délire.
D. Si des symptômes maniaques ou dépressifs ont eu lieu, ils ont été très
brefs par rapport à la durée du délire.
E. Le délire n’est pas la conséquence d’une prise de substance toxique ou
d’une affection médicale générale.
Formes cliniques :
La psychiatrie française distingue dans le groupe des délires paranoïaques:
1- Les délires passionnels et de revendications
- Ils reposent sur une passion pathologique, toutes les manifestations de la
psychose découlent de cet état passionnel initial et fondamental.
le délire de jalousie
- il consiste à transformer la situation de la relation amoureuse du couple en une
relation triangulaire. Le tiers introduit est un rival supposé et c’est sur lui que se
projettent ressentiment et haine, accumulés lors defrustrations engendrées par le
patient.
- Pendant longtemps, la conviction d’être trompé se mélange de doutes
obsédants. Le délirant jaloux cherche la certitude, il cherche des preuves
(pseudo-preuves qu’il fabrique ou interprète des signes). Il surveille, fait
surveiller, ouvre le courrier, épie les gestes et interprète tout dans le sens de la
passion négative.
I. Erotomaniaque:
Les idées délirantes sont centrées sur la conviction erronée d’être aimé (e) par
un individu.
Elles sont à mécanisme essentiellement intuitif et interprétatif.
Elles sont plus fréquentes chez les femmes.
Les idées délirantes évoluent en trois phases:
Une phase longue d’espoir, puis une phase de dépit puis de rancune durant
laquelle des sollicitations deviennent injures et menaces.
Le risque est alors important et peut justifier une hospitalisation sous contrainte.
II. De jalousie:
Les idées délirantes portent sur la conviction délirante que son partenaire est
infidèle. Elles sont plus fréquentes chez les hommes.
III. Mégalomanie:
Elles portent sur la conviction délirante d’être doué d’un talent ou d’un pouvoir
méconnu, ou d’avoir fait une découverte importante.
IV. Persécution:
Anciennement appelées paranoïaques, portent sur la conviction délirante d’être
victime d’un complot, d’espionnage.
V. Somatique:
Portent sur les sensations ou fonctions corporelles.
VI/ Diagnostic différentiel :
Psychiatriques:
- Schizophrénie et trouble schizo-affectif.
- Troubles de l’humeur.
- Certains troubles de la personnalité: personnalité paranoïaque, antisociale
et borderline.
Non psychiatriques:
- Traitement médicamenteux, par exemple: Baclofène, L-Dopa…
- Troubles neurologiques.
- Autres maladies organiques, par exemple: maladie de Wilson…
- Conduites meurtrières.
- coups et blessures volontaires.
- menaces écrites.
- diffamation par voie de presse.
- persécutions par voie téléphonique.
- vols.
- dégradation, destruction de biens.
VIII/ Evolution :
IX/Prise en charge :
Le traitement peut avoir une efficacité sur la réactivité et sur la sthénicité voire
sur certains mécanismes mais souvent le caractère paranoïaque n’évolue guère.
1- L’hospitalisation :
Elle peut se faire en service libre en particulier au moment des accès
dépressif mais lors des moments féconds, ily a souvent un refus de soinlié
à l’adhésion au délire et un placement dans un service fermé en fonction
de ladangerosité et de la perturbation de l’ordre public peut s’avérer
nécessaire.
2- Traitement médicamenteux :
- Les antipsychotiques.
- Les antidépresseurs :
Pour certains types de pathologies en particulier chez les sensitifs.
3- Psychothérapie