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Règlement amiable
du litige : « Un
mauvais
arrangement vaut
mieux qu'un bon
procès » ?
Écrit par Louise Bargibant le 14 novembre 2019.
Publié dans Articles.

Un procès est parfois nécessaire voire


indispensable pour préserver vos intérêts ou
faire valoir vos droits.

En effet, le Juge va pouvoir «  trancher  » le


différend que vous rencontrez avec un
locataire, avec un associé, avec un
fournisseur, avec un constructeur etc...

Néanmoins, les voies juridictionnelles


peuvent parfois s’avérer contraignantes et
délicates dans la mesure où existe toujours
un « aléa judiciaire ».

Aussi, avant d’envisager le «  procès  », il est


parfois possible d’envisager au préalable une
«  issue négociée  » afin de sortir à l’amiable
d’un dossier.

Honoré de Balzac a même été jusqu’à


affirmer qu'«  un mauvais arrangement vaut
mieux qu'un bon procès ! ».

Cette citation est à prendre avec recul car un


acte transactionnel s’il est « mauvais » pourra
engendrer des conséquences fâcheuses pour
vous que vous n'aurez peut-être pas eues
avec une décision de Justice.

En tout état de cause, l’objet de cet article


n’est pas de faire le procès de la Justice
souvent vue comme lente, complexe ou
encore trop coûteuse, mais avant tout de
rappeler qu’il peut, dans certains dossiers,
être intéressant d’envisager la recherche d’un
accord amiable et qu'à ce titre, pour
adapter  la formule de Balzac,  mieux vaut un
bon arrangement qu'un mauvais procès.

Envisager le
règlement
amiable des
différends
Avant de saisir un tribunal, il est important de
réfléchir à l’éventualité d’une sortie amiable
d’un différend.

La démarche peut ainsi être spontanée, à


l’initiative d’une des parties.

En effet, afin d’éviter la voie juridictionnelle,


vous pouvez choisir de discuter au préalable
avec l’autre partie.

Cette discussion doit être «  éclairée  » et elle


sera d’autant plus fructueuse si elle passe par
le canal d’un avocat qui vous rappellera les
droits et les obligations des parties avant
d’envisager les négociations amiables.

La démarche peut également être


obligatoire.

En effet, d’une part, il existe désormais une


obligation générale de tenter des
négociations amiables.

A ce titre, l’article 56 du Code de procédure


civile rappelle que, par principe, l’acte qui
saisit le Tribunal (l’assignation) doit
«  précise[r] également les diligences
entreprises en vue de parvenir à une
résolution amiable du litige. ».

Aussi, il est recommandé à la partie qui est


susceptible d'agir en justice de se prémunir
de la preuve qu'elle a tenté la recherche de la
solution amiable du différend.

Ceci peut être fait par échange de courriers,


courriels etc.

Ces courriers de tentatives de discussions


amiables peuvent également être envoyés
par votre avocat.

D’autre part, il existe des «  obligations


spéciales  » de règlement amiable du
différend.

En effet, les parties sont dans l'obligation de


tenter le règlement amiable de leur litige
lorsqu'une disposition légale le leur impose.

De plus, en matière contractuelle, une clause


de règlement amiable préalable obligatoire
est parfois insérée dans le contrat litigieux.

Aussi, il est fréquent de trouver ce type de


clause dans un contrat : « En cas de litige, les
deux parties conviennent d'épuiser toutes les
solutions amiables avant de les porter devant
le tribunal de… »

Ces démarches amiables, qu’elles soient


obligatoires ou facultatives, doivent en tout
état de cause être envisagées dans l’objectif
d’aboutir à une transaction.

La transaction
La transaction est définie à l’article 2044 du
Code civil comme étant «  un contrat par
lequel les parties, par des concessions
réciproques, terminent une contestation née,
ou préviennent une contestation à naître.

S’agissant des conditions de forme de la


transaction, l’article 2044 du Code Civil exige
que la transaction soit écrite.

S’agissant des conditions de fond, il faut noter


que pour qu’une transaction soit reconnue,
elle doit comprendre trois éléments :

une situation litigieuse ;


l’intention des parties d'y mettre fin ;
des concessions réciproques consenties à
cette fin.

La transaction doit donc porter sur  une


situation litigieuse c’est-à-dire une
contestation née ou à naître.

Ainsi, on distingue les transactions


extrajudiciaires, qui interviennent avant
l'introduction de toute instance, et les
transactions judiciaires, qui peuvent
intervenir en cours d'instance, mais avant
qu'une décision définitive n'ait été rendue.

La transaction doit également


traduire l’intention des parties de mettre fin
au différend. Il est en effet logique que si
cette intention fait défaut, l'accord intervenu
entre les parties n'est pas une transaction.

L'acte transactionnel, pour être valable, doit


enfin comporter de réelles concessions
réciproques et en préciser la nature.

Le mot concession implique une renonciation


à une partie de ce qu'une partie prétend être
son droit.

La Cour de cassation estime que chaque


contractant doit, par la transaction, renoncer
à une partie au moins de ses droits, actions
ou prétentions (Cass. civ. 3 mai 2000 : RJDA 7-
8/00 n° 815).

Concernant la réciprocité, la jurisprudence


rappelle que les concessions n’ont pas à être
nécessairement d’une stricte proportionnalité
mais qu’en revanche, elles ne doivent pas être
dérisoires.

En tout état de cause, il faut que le


consentement à la transaction soit libre et
éclairé. La transaction doit être exempte de
vices du consentement (dol, violence, erreur).

La transaction a des effets importants et le


principal étant que  : «  La transaction fait
obstacle à l'introduction ou à la poursuite
entre les parties d'une action en justice ayant
le même objet » (article 2052 du Code civil).

Le rôle de l’avocat
L’avocat est tenu d’un devoir de conseil tout
au long de la mission qu'il mène pour le
compte de son client.

Ce devoir de conseil consiste à orienter la


décision du client sur ses différentes
demandes, sur les voies et moyens utilisables,
à évaluer les options envisageables, à
apprécier les chances de succès, à mettre en
garde sur les risques d'échec, sur les
incertitudes du droit positif et en particulier
de la jurisprudence, etc.

Dans ce cadre, l’avocat doit présenter à son


client les possibilités non contentieuses
envisageables.

L’avocat peut également mettre en oeuvre


les négociations amiables lesquelles seront
confidentielles s’il correspond directement
avec l’avocat de la partie adverse (les
correspondances entre avocats sont
confidentielles et ne peuvent être produites
en Justice).

Le rôle de l’avocat ne doit donc pas se limiter


à celui de vous représenter devant le Tribunal.

Il est bien plus large et le passage par un


avocat peut parfois éviter un mauvais procès
et permettre au contraire "un bon
arrangement" par l'intermédiaire de
négociations et d'une transaction réussie.

Article rédigé par Maître Louise


BARGIBANT

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