Vous êtes sur la page 1sur 22

Verre

Aller à : Navigation, rechercher


Cet article concerne le verre (le matériau). Pour les autres significations, voir Verre
(homonymie).

La définition la plus commune et la plus consensuelle du verre est celle de Jerzy


ZarzyckiNote 1 : « un verre est un solide non-cristallin présentant le phénomène de
transition vitreuse »1, reprise également par J. Barton et C. Guillemet2. Le verre est
donc un matériau solide, qui n'a, contrairement aux matériaux cristallins, pas d'ordre
atomique à longue distance. Généralement dur, fragile, souvent transparent et isolant
électrique, imputrescible, ininflammable, la plupart des verres utilisés par l'homme
sont issus d'une des matières premières les plus abondantes sur la Terre : le sable.

La définition enseignée à l'école de soufflage de verre de Paris est: Le verre est une
solution solide en état de surfusion provenant de la fonte d'un mélange homogène
comprenant principalement de la silice, de la soude et de la chaux.

Une bouteille de verre coloré.


Bouteille en verre utilisée pour le vin.

Sommaire
 1 Types de verres
 2 Histoire
 3 Science
o 3.1 Physico-chimie
 3.1.1 Structure
 3.1.2 Principaux composants
 3.1.2.1 Formateurs de réseau
 3.1.2.2 Modificateurs de réseau
 3.1.2.3 Intermédiaires
 3.1.2.4 Centres colorés
 3.1.3 Transition vitreuse
 3.1.4 Un liquide qui s'ignore ?
 3.1.5 Résistance chimique et altération du verre
o 3.2 Calcul de propriétés
 3.2.1 Valeurs représentatives
 3.2.2 Calcul par combinaison des propriétés de différentes
phases
o 3.3 Autres verres
o 3.4 Verre biologique
o 3.5 Verres naturels
o 3.6 Verres bioactifs
 4 Production
 5 Utilisation
o 5.1 Types de verres industriels
o 5.2 Techniques artisanales du verre
o 5.3 Terminologie
o 5.4 Recyclage
 5.4.1 Refonte
 5.4.2 Consigne
 5.4.3 Autres utilisations
 6 Transparence
 7 Économie
 8 Symbolique
 9 Impacts de projectiles
 10 Notes et références
o 10.1 Notes
o 10.2 Références
 11 Voir aussi
o 11.1 Liens externes
o 11.2 Articles connexes

Types de verres
Au sens commun, le verre est un matériau ou un alliage dur, fragile (cassant) et
transparent à la lumière visible. Le plus souvent, le verre est constitué d’oxyde de
silicium (silice SiO2, le constituant principal du sable) et de fondants3. Parmi tous les
types de verre, le plus courant est le verre sodocalcique.

Aujourd'hui, un grand nombre de solides amorphes sont regroupés sous le nom de


verre. Ainsi, on fabrique non seulement des verres minéraux, mais aussi des verres
organiques et même des verres métalliques4. On peut regrouper les verres
inorganiques sous différentes classes2 :

 verres sodocalciques ;
 verres au plomb ;
 verres borosilicatés ;
 verres oxyazotés ;
 verres d'alumino-silicates ;
 verres de fluorures ;
 verres de phosphates ;
 verres de chalcogénures ;
 verres métalliques.

La liste est exhaustive. Parmi ces verres, nombres ne sont pas transparents (verres
oxyazotés, verres métalliques…) ou au moins pas dans le visible (verres de
chalcogénures).

Histoire

Bracelet en perles de verre, nécropole de Prosnes (Marne) culture de La Tène,


Ve siècle avant notre ère.
Article détaillé : Histoire du verre.

Science
Physico-chimie

Cette partie aborde le verre et ses caractéristiques d’un point de vue physico-
chimique. Dans cette partie, nous limiterons notre étude à des verres d’oxydes.
Cependant, il existe d’autres grands types de verres, en particulier, les verres
métalliques (composés uniquement d’éléments métalliques) et les verres de spin
(composés cristallisés caractérisés par une absence d’ordre magnétique à grande
distance, d’où leur nom).

Structure
Le verre est un matériau amorphe, c’est-à-dire non cristallin. De ce fait, il présente un
désordre structural important. Sa structure microscopique est telle qu’il n’existe aucun
ordre à grande distance dans un verre. Un verre peut même être vu comme un
« réseau » tridimensionnel, semblable à celui d’un cristal, mais dans lequel seul
l’ordre à courte distance est conservé.

Comparons, par exemple, la structure de la silice (SiO2) cristalline (sous sa forme


cristobalite) et celle de la silice vitreuse :

Représentation schématique bi-dimensionnelle de la silice cristalline


(cristobalite).

Représentation schématique bi-dimensionnelle de la silice vitreuse.

Dans les deux cas, chaque atome de silicium est lié avec quatre atomes d’oxygène,
formant ainsi des tétraèdres SiO4 ; chaque tétraèdre pouvant être considéré comme
une « brique » de l’édifice final. Mais tandis que la cristobalite peut être définie
comme un empilement régulier de ces briques SiO4, la silice vitreuse peut être
considérée comme un empilement anarchique de ces mêmes briques SiO4.

Diffractogramme de rayons X d’un mélange de deux composés : l’un vitreux et


l’autre cristallin.

En raison de sa structure amorphe, les verres produisent, en diffraction des rayons X


(DRX), un halo de diffusion, contrairement aux cristaux qui donnent des pics étroits
et intenses.

Principaux composants
En raison de sa structure amorphe, le verre est soumis à très peu de contraintes
stœchiométriques. De ce fait, un verre peut inclure en son sein une très grande variété
d’éléments et présenter des compositions très complexes.

Dans un verre d’oxydes, ces différents éléments sont sous une forme cationique, afin
de former des oxydes avec l’anion oxygène O2-.

Les cations intervenant dans la composition de verres peuvent être classés en trois
catégories selon le rôle structural qu’ils jouent lors de la vitrification (formation du
verre) : les formateurs de réseau, les non-formateurs de réseau (ou modificateurs de
réseau) et les intermédiaires. Les critères structuraux de cette classification prennent
en compte le nombre de coordination (nombre d’atomes d’oxygène auquel est lié le
cation) et les forces de liaison.

Dans les verres non-oxydes (chalcogénures, verres métalliques…), on ne peut pas


parler en termes de formateurs/modificateurs de réseau. On peut en particulier réaliser
des verres avec un unique élément, comme le verre de soufre ou le verre de sélénium
(qui sont les seuls éléments connus aujourd'hui pouvant former, seuls, un verre): ces
éléments ne sont donc classables ni comme formateurs, ni comme modificateurs. Un
multitude de verres de chalcogénures peuvent être formés, dont germanium-sélénium,
arsenic-sélénium, tellure-arsenic-sélénium5. Pour ces verres, on ne parlera pas en
termes de formateurs/modificateurs de réseau. Les verres métalliques sont
généralement formés à partir d'au moins trois atomes ayant de grandes différences de
rayon atomiques, de façon à rendre la cristallisation plus difficile, et l'obtention du
verre possible avec des vitesses de trempe acceptablesNote 2. Les verres métalliques
n'ont pas de liaisons covalentes, et on ne parlera donc également pas de en termes de
formateurs/modificateurs de réseau.

Formateurs de réseau

Les formateurs de réseau sont des éléments qui peuvent à eux seuls former un verre.
Les éléments formateurs les plus courants sont le silicium Si (sous sa forme oxyde
SiO2), le bore B (sous sa forme oxyde B2O3), le phosphore P (sous sa forme oxyde
P2O5), le germanium Ge (sous sa forme oxyde GeO2) et l’arsenic As (sous sa forme
oxyde As2O3).

Ce sont des éléments métalliques de valence assez élevée (généralement 3 ou 4,


parfois 5), qui forment des liaisons iono-covalentes (mi-covalentes mi-ioniques) avec
les atomes d’oxygène. Ils donnent des polyèdres de faible coordinence (3 ou 4),
comme SiO4, BO4 ou BO3. Ces polyèdres sont liés par leurs sommets et forment le
réseau vitreux.

Modificateurs de réseau
Rupture d’un pont Si-O-Si par adjonction d’une molécule de modificateur Na2O.

Les modificateurs de réseau (ou non-formateurs) ne peuvent pas former de verre à eux
seuls. Ce sont essentiellement les alcalins, les alcalino-terreux et dans une moindre
mesure certains éléments de transition et les terres rares.

Ils sont habituellement plus volumineux (rayon ionique plus important) que les
formateurs de réseau, faiblement chargés et donnent des polyèdres de grande
coordinence. Leurs liaisons avec les atomes d’oxygène sont plus ioniques que celles
établies par les formateurs.

Ils peuvent avoir deux rôles structuraux bien distincts, soit modificateurs de réseau
vrais, soit compensateurs de charge.

 Les modificateurs de réseau vrais cassent les liaisons entre les polyèdres du
réseau vitreux provoquant une dépolymérisation de ce dernier. Ils transforment
alors les oxygènes pontants, qui lient deux éléments formateurs de réseau, en
oxygènes non-pontants, liés à un seul formateur de réseau. Ceci se traduit à
l’échelle macroscopique par une diminution du point de fusion et de la
viscosité.

 Les compensateurs de charge quant à eux compensent une charge négative sur
un polyèdre formateur de réseau, par exemple BO4-, lui permettant d’être
stable dans cette configuration.

Intermédiaires

Les éléments intermédiaires ont différents comportements : certains de ces éléments


sont soit formateurs, soit modificateurs selon la composition du verre tandis que
d’autres n’auront ni l’une ni l’autre de ces fonctions mais un rôle intermédiaire.

Les principaux éléments intermédiaires dans les verres d’oxydes sont l’aluminium Al,
le fer Fe, le titane Ti, le nickel Ni et le zinc Zn.

Centres colorés

Un verre de teinte bleue peut être obtenu avec un ajout de cobalt.

Des métaux et des oxydes métalliques peuvent être ajoutés lors du processus de
fabrication du verre pour influer sur sa couleur.
 L’ajout d’une faible quantité de manganèse permet d’éliminer la teinte verte
produite par le fer. À des concentrations plus élevées, il permet l’obtention
d’une couleur proche de celle de l’améthyste.
 De même que le manganèse, le sélénium utilisé en faible quantité permet de
décolorer le verre. Une quantité plus importante produit une teinte rouge. Le
verre est teint en bleu par l’ajout d’une faible concentration de cobalt (0,025 à
0,1 %).
 L’oxyde d’étain et les oxydes d’antimoine et d’arsenic permettent de produire
un verre blanc opaque. Ce procédé a été utilisé pour la première fois à Venise
pour obtenir une imitation de porcelaine.
 L’ajout de 2 à 3 % d’oxyde de cuivre produit une couleur turquoise alors que
l’ajout de cuivre métallique pur conduit à un verre rouge très sombre, opaque,
parfois utilisé comme substitut au rubis doré.
 Suivant la concentration utilisée, le nickel permet de produire des verres bleus,
violets ou même noirs.
 L’ajout de titane conduit à un verre jaune-brun.
 L’or métallique ajouté à des concentrations très faibles (voisines de 0,001 %)
permet d’obtenir un verre de couleur rubis, tandis que des concentrations plus
faibles encore conduisent à un verre de rouge moins intense, souvent présenté
comme « groseille ».
 De l’uranium (0,1 à 2 %) peut être ajouté pour donner au verre une teinte
jaune ou verte ou encore mauve, fluorescente appelé ouraline. Ce dernier n’est
pas assez radioactif pour être dangereux. En revanche, s’il est broyé pour
former une poudre, par exemple en le polissant avec du papier de verre, la
poudre peut être cancérigène par inhalation.
 Les composés à base d’argent (notamment le nitrate d’argent) permettent
d’obtenir des teintes dans une gamme allant du rouge orangé au jaune. La
couleur obtenue par l’ajout de ces différents additifs dépend de manière
significative de la façon dont le verre a été chauffé et refroidi au cours du
processus de fabrication.

Transition vitreuse

Article détaillé : Transition vitreuse.

Variations thermiques du volume spécifique V et de l’enthalpie H lors du passage de


l’état liquide à l’état solide (vitreux ou cristallin).
D’un point de vue thermodynamique, le verre est obtenu à partir d’une phase liquide
surfondue solidifiée au point de transition vitreuse, Tg.

Pour une composition donnée, on s’intéresse à la variation d’une grandeur


thermodynamique du premier ordre comme le volume occupé par cette phase (en
maintenant la pression constante) ou une des fonctions thermodynamiques
énergétiques molaires, comme l’enthalpie H, par exemple (on aurait aussi pu choisir
l’énergie interne U).

Intéressons-nous au refroidissement d’un liquide. À priori, pour des températures


inférieures à la température de fusion Tf (Tf dépend de la pression), l’état le plus
stable thermodynamiquement correspond à l’état cristallisé (enthalpie la plus faible
possible). À Tf, on observe alors une variation de H ou de volume: il s'agit d'une
modification d'une grandeur thermodynamique du premier ordre, qui correspond à un
changement d'état. Sous la Tf on observe aussi un changement de pente de H (cette
pente est beaucoup plus faible pour un solide que pour un liquide).

Mais si, lors du refroidissement du liquide, la viscosité est trop importante ou le


refroidissement très rapide, la cristallisation n’a pas le temps de se produire et un
liquide surfondu est alors obtenu. Aucune discontinuité de H n’est alors observée à
Tf et sa pente reste inchangée. En poursuivant le refroidissement, la viscosité du
liquide augmente de façon exponentielle et le liquide surfondu devient quasiment
solide. Lorsqu’elle atteint 1013 poises, la rigidité empêche les mouvements
microscopiques locaux et on observe un changement de pente de l’enthalpie: il n'y a
pas de variation de grandeur thermodynamique du premier ordre, mais un changement
de grandeur thermodynamique du second ordre comme le coefficient de dilatation, ou
la capacité calorifique (qui s'observe par dilatométrie et calorimétrie différentielle à
balayage respectivement). La température à laquelle se produit ce changement
s’appelle température de transition vitreuse, Tg. La transition vitreuse est donc
appelée "transition thermodynamique du second ordre" (par opposition à la fusion qui
est une transition du premier ordre)Note 3. La transition vitreuse résulte d'une perte de
mobilités atomiques au fur et à mesure du refroidissement. Elle n'est pas intrinsèque
et dépend donc de la vitesse de refroidissement2: elle augmente si la vitesse de trempe
augmente. Pour une température inférieure à Tg, le matériau est un solide avec le
désordre structural d’un liquide : c’est un verre. Le désordre, et donc l’entropie, sont
plus élevés dans un verre que dans un cristal. Sous la Tg, l'entropie (l'enthalpie ou le
volume) varie de la même façon pour le verre et pour le cristal. Mais, en théorie, si le
verre est refroidi suffisamment lentement, la Tg s'abaissant, par extrapolation de la
variation d'entropie du liquide surfondu, on pourrait obtenir un verre d'entropie plus
faible que le cristal équivalent: c'est ce qu'on appelle le paradoxe de KauzmannNote 4.
L'alternative à ce paradoxe reste débattue.

Le passage continu de l’état liquide à l’état vitreux se fait dans une plage de
température délimitée par la température de fusion (Tf) et la température de transition
vitreuse (Tg). La zone de transition vitreuse encadre Tg. En dessous de Tg, le verre
devient "hors équilibre": il s'éloigne de son équilibre thermodynamique, puisque les
mobilités atomiques ne sont plus suffisantes (la viscosité augmentant) pour que
l'équilibre soit atteint (il s'éloigne donc d'autant plus de l'équilibre que la vitesse de
refroidissement est élevée). Hors équilibre, on dit que le verre est l'isostructural d'un
liquide de température plus élevée (ce qu'on appelle la température fictive6). Le temps
de relaxation nécessaire pour atteindre l’équilibre de configuration (l'équilibre
thermodynamique) est alors supérieur au temps d’expérience. Ainsi, le verre est un
matériau métastable, évoluant inévitablement vers l’état d'équilibre (jusqu'à ce que sa
température fictive égale sa température effective).

Un liquide qui s'ignore ?

Le verre est souvent décrit comme un liquide extraordinairement visqueux et son


caractère de solide est souvent discuté7. Le verre est décrit comme un liquide qui
s'ignore, car il aurait la propriété de couler à température ambiante. Rappelons tout
d'abord que cette propriété n'est pas propre au verre : la glace, par exemple, pourtant
solide cristallin, s'écoule à l'échelle des temps humains avec une viscosité à -13 °C à
peine supérieure à celle des verres à leur TgNote 5. Rappelons ensuite que le caractère
solide, en rhéologie, ne se définit que par rapport au temps d'observation. Le temps de
relaxation mécanique d'un corps est défini, au sens de Maxwell, comme le ratio entre
sa viscosité et son module d'élasticité en cisaillement8. Il est de l'ordre de grandeur de
l'inverse de la fréquence des mouvements atomiques associés à l'écoulement. Le
nombre de Deborah est défini comme le ratio entre le temps de relaxation et le temps
d'observation. Un corps est dit solide si ce nombre est très supérieur à 1, liquide sinon.

La plupart des verres silicatés ont des temps de relaxation à l'ambiante qui dépasse
l'âge de l'universNote 6, et donc des nombres de Deborah très supérieur à 1, même en
considérant un temps d'observation de l'ordre de l'âge de l'humanité. Ce sont des
solides au sens rhéologique. Ainsi d’après Daniel Bonn, du Laboratoire de physique
statistique de l’ENS, si les vitraux des cathédrales ou les glaces de la Galerie des
Glaces au château de Versailles sont plus épais à la base qu’à leur sommet, c’est du
fait du procédé de fabrication utilisé, la partie la plus épaisse étant disposée vers le bas
pour des raisons de stabilité9,10. En revanche, certains verres, dont les verres de
chalcogénures, ont des Tg relativement basses, proches de l'ambiante. C'est le cas du
sélénium amorphe (Tg=42 °C)11, qui a un temps de relaxation à l'ambiante de l'ordre
de 15 000 secondes (3,7 heures). L'écoulement du sélénium amorphe s'observe donc
facilement à température ambiante12 bien qu'il soit sous sa Tg.

Résistance chimique et altération du verre

Le verre industriel a de bonnes compatibilités avec la plupart des composés


chimiques, par contre l’acide fluorhydrique (HF) dégrade facilement le verre.

Les verres ne sont pas insensibles à l’action de l’eau ou de l’air. Bien sûr, cela
n’empêche pas l’existence de verres ayant plusieurs millions d’années et non altérés
car la sensibilité des verres à l’altération dépend de leur composition chimique.

Contrairement à une idée reçue assez courante, le verre solide ne s’écoule pas ni à
l’échelle des temps historiques13, ni à l’échelle des temps géologiques (l'obsidienne est
un verre naturel).

Calcul de propriétés

Valeurs représentatives
Les valeurs qui suivent ne sont destinées qu’à fournir un ordre de grandeur, car il
existe plusieurs variétés de verres, des flints lourds (chargés en plomb ; masse
volumique variant de 2 500 à 5 900 kg/m3) au verre à vitre standard (2 500 kg/m3) en
passant par les crowns (de 2 200 à 3 800 kg/m3), etc.

Propriétés physiques moyennes du verre sodique


Propriété physique Valeur Unité
Masse volumique 2 500 14 kg/m3
Module de Young 69 000 14 MPa
Coefficient de Poisson 0,25 15
-
Limite d'élasticité 3 600 14
MPa
Résilience de 1 500 à 2 500 16
Pa
Coefficient de dilatation linéaire de 0,5 à 15×10 -616
/°C
Conductibilité thermique 115 W/m/°C

Calcul par combinaison des propriétés de différentes phases

Les propriétés de verre peuvent être calculées par l’analyse statistique des bases de
données de verre17,18, par exemple SciGlass19 et Interglad20. Si la propriété de verre
désirée n’est pas liée à la cristallisation (par exemple, la température de liquidus) ou à
la séparation de phase, la régression linéaire peut être appliquée en utilisant des
fonctions polynômes communes jusqu’au troisième degré. Au-dessous figure une
équation d’exemple du deuxième degré. Les C-valeurs sont les concentrations
composantes de verre comme Na2O ou CaO en pourcentage ou d’autres fractions, les
b-valeurs sont des coefficients, et n est le chiffre total des composants de verre. La
composante principale de verre, la silice (SiO2), est exclue dans l’équation ci-dessous
en raison de l’au-dessus-paramétrisation, due à la contrainte que tous les composants
résument à 100 %. Beaucoup de termes dans l’équation ci-dessous peuvent être
négligés au moyen de l’analyse de corrélation et de signification.

Propriété du verre =

Autres verres

Par extrapolation le nom de verre est employé pour d’autres matériaux amorphes.

Par exemple, des mélanges à base de fluorures de zirconium, baryum, lanthane et


aluminium produisent des verres fluorés plus transparents dans l’ultraviolet et le
proche infrarouge que le verre de silice. Ils servent donc à fabriquer des instruments
optiques pour ces rayonnements21.

Beaucoup de verres de lunettes sont fabriqués avec des verres organiques qui sont des
polymères à base de carbone comme le polycarbonate de bisphénol A ou le
polycarbonate d’allyle.

Certains alliages métalliques peuvent être solidifiés avec une structure amorphe grâce
à un refroidissement très rapide, on les appelle alors des verres métalliques. On peut
par exemple projeter le métal en fusion sur un tambour de cuivre tournant à grande
vitesse. Ces alliages sont utilisés par exemple pour les cœurs de transformateurs. En
effet leur cycle d’hystérésis est très faible, ce qui réduit considérablement les pertes.

On peut obtenir des dépôts d’alliages métalliques (Al-Cu-Fe) amorphe par dépôt sous
vide.

Certains aciers peuvent être solidifiés sous forme amorphe. Du fait de leur isotropie,
ils ont des propriétés non-magnétiques intéressantes notamment pour la construction
de sous-marins furtifs. Ils ont également une grande dureté et une très bonne tenue à
la corrosion.

Verre biologique

Cyclotella meneghiniana est une petite espèce commune de diatomée d’eau douce.

L’espèce produisant le plus de verre sur Terre n’est pas l’homme, mais la famille des
diatomées. En effet, ces algues unicellulaires sont protégées par une coque de verre22
aux formes surprenantes et délicates. Constituant du plancton, la masse de ce verre est
considérable et bien supérieure à la production humaine. Depuis 2008, les
scientifiques commencent à identifier le détail de la synthèse : elle part des silicates
présents dans l’eau de mer, et ils commencent à savoir reproduire en laboratoire des
réactions similaires23. Cette fabrication a lieu dans des conditions physiques de la
chimie douce, c’est-à-dire qu’elle ne nécessite ni température ni pression élevées.

L’intérêt majeur du verre pour la diatomée est de ne pas faire obstacle à la


photosynthèse en laissant passer la lumière. Il est synthétisé très rapidement au
moment de la méiose.

Verres naturels

Article connexe : verre volcanique.

De nombreuses roches silicatées, si elles sont refroidies suffisamment rapidement, ont


tendance à vitrifier. On observe en particulier ce phénomène, sur Terre, auprès des
volcans, où on peut par exemple observer la formation d'obsidienne, de pierres ponces
(de composition généralement proche de l'obsidienne), de tachylyte, de palagonite…

Les fulgurites sont un autre exemple de verre naturel produit par un impact de foudre
(généralement sur le sable). L'impactite se forme, elle, par l'impact d'un météorite. Sa
forme la plus connue est le verre lybique2. La Lune possède également, à sa surface,
de la roche vitrifiée par des impacts de météorites2.

Les comètes seraient également constituées, de "verre d'eau" ou glace amorpheNote 7.

Verres bioactifs

Les verres bioactifs, ou bioverres, sont des matériaux utilisés en chirurgie réparatrice
comme substituts osseux. Voir l'article verres bioactifs

Production
En dehors de films minces, déposés suivant diverses méthodes, le processus de
synthèse de verre est très souvent le suivant: fusion, trempe et recuit2 (la méthode de
"fusion-trempe" ou "melt quenching method", en anglais). Concernant les verres
silico-sodocalciques, les éléments nécessaires à la synthèse du verre, généralement
des oxydes (silice) et des carbonates (carbonates de calcium, de sodium) sont
mélangés puis amenés à fusion. Pour le verre à vitre standard, on utilise du sable
blanc, de la soude, de la chaux et du verre cassé (le calcin)24 qu'on porte à 1 550 °C.
Le verre est ensuite souvent affiné, surtout pour des volumes importants: on le
débarrasse de ses bulles en le maintenant à haute température, où la viscosité est assez
faible pour que les bulles remontent à la surface. On peut également passer par un
processus d'homogénéisation, en mélangeant par exemple le liquide, si les
mouvements de convection au sein du liquide ne suffisent pas. Le verre est ensuite
trempé, c'est-à-dire refroidi brutalement pour permettre la vitrification. Pour la plupart
des verres silicatés, une trempe à l'air ambiant suffit. Les verres métalliques
nécessitent des trempes plus violentes, puisque le refroidissement doit parfois
atteindre plusieurs milliers de kelvins par seconde. La trempe induit un
refroidissement plus rapide de la surface du verre (en contact avec l'air) que du cœur,
et donc des contraintes résiduelles. Ces contraintes détériorent considérablement la
tenue mécanique du verre. Pour les relaxer, le verre est recuit à une température
proche de la Tg, pour des durées qui varient selon la nature et le volume de verre.

Les verres peuvent ensuite être mis en forme pour moulage, fibrage, soufflage,
abrasion, extrusion…, s'ils n'ont pas déjà été mis en forme lors de la trempe.

Utilisation
Bouteille pour eau minérale.

Diverses présentations utilisées notamment comme renfort de plastiques ou de


composites.

Le verre est utilisé essentiellement en optique pour ses propriétés réfringentes


(lentilles, verres de lunettes). Les verres d'oxydes sont connus pour leur application en
optiques dans le visible et le proche infrarouge (lentilles, prismes, fibres, miroir…) et
en télécommunication (fibre optique). La transparence des verres silicatés en font un
élément majeur dans le développement de l'énergie solaire25,26. Les verres de
chalcogénures se développent aujourd'hui pour des applications d'optique infrarouge,
dont la vision nocturne, la spectroscopie infrarouge par onde évanescente27, des
applications d'holographie, d'optoélectronique28… Les verres de chalcogénures sont
également massivement utilisés dans le DVD où ils sont supports de l'information27.

Il est également utilisé en chimie et dans l’industrie agroalimentaire : il réagit très peu
avec la plupart des composés utilisés dans ces domaines, c’est donc un matériau idéal
pour les contenants (bouteilles, pots de yaourt, béchers, erlenmeyers, colonne de
distillation, éprouvettes, tubes à essai, etc.). Un des seuls liquides ayant le pouvoir de
dissoudre le verre est l’acide fluorhydrique (HF).

Le verre est le matériau dans lequel sont confinés les déchets radioactifs de haute
activité (HAVL) par le procédé de vitrification. Étant désordonné, le verre supporte en
effet bien les radiations sur le long terme, à l'inverse des métaux dont la structure a
justement tendance à s'amorphiser et donc à perdre ses propriétés mécaniques sous
irradiation. De plus, le verre vieillit très bien à l'échelle géologique, même en présence
d'eau.

Le verre est aussi un matériau de construction très important dans l’architecture


moderne et dans l’industrie automobile. Il est notamment présent sous forme de laine
de verre, isolant léger, imputrescible et ininflammable et la brique de verre est utilisée
pour réaliser des parois translucides. L'émergence des verres métalliques a permis
d'introduire des verres comme matériaux de structure, du fait de leurs extraordinaires
propriétés mécaniques, en particulier sous forme de fibres ou de rubans de renfort
pour des bétons hautes performances29. Les verres métalliques se sont également
introduits dans les articles de sports (raquettes, skis, battes…)30. Les fibres de verres
vont également jouer un rôle important dans les ouvrages architecturaux futurs, en
étant tantôt des éléments de renfort mécanique et tantôt des guides optiques véhiculant
l'information des différents capteurs permettant la surveillance continue des
ouvrages31.

Le verre est également présent dans les éléments de haute technologie du quotidien:
disques durs, écrans tactiles32, verres autonettoyants, et les industriels du verre
envisagent de multiples applications futures33.

Les utilisations artistiques du verre sont innombrables depuis les origines. Elles ont
accompagné de nombreuses innovations techniques (pâte de verre, fusing, thermo-
formage, etc).

Dans de nombreuses applications, le verre est actuellement remplacé par des matières
plastiques, plus légères et souvent plus résistantes au choc.

On peut le rencontrer sous forme de microbilles, de fibres (coupées ou non), de mats


(fibres disposées « en vrac ») ou de tissus (mode de tissage « taffetas », par exemple).
Incorporées dans la matrice polymère ou déposées en surface, ces présentations sont
utilisées notamment comme renfort (fibreux34 ou non) de résines thermoplastiques
(polyamides…) ou thermodurcissables (polyesters, époxydes…) dans les plastiques,
ainsi que dans les matériaux composites.

Types de verres industriels

 Verre plat :
o Verre « float » ou verre flotté
o Verre à vitre
o Verre imprimé et armé
o Verre spécial pour des applications particulières.

 Verre moulé : Utilisé surtout pour fabriquer des bouteilles.

 Verre étiré : Produit semi-fini permettant de réaliser des ampoules, des flacons
ou de la verrerie de laboratoire.

Le verre peut subir des modifications pour le renforcer et le sécuriser :


 Verre trempé :
o Trempe thermique : Des traitements thermiques permettent
d’améliorer la résistance des pièces : les vitres latérales et arrières des
automobiles comme certaines pièces d’ameublement sont trempées par
un refroidissement rapide et contrôlé, le plus souvent par de l'air.
o Trempe chimique : Ce type de trempe a lieu en remplaçant par
diffusion une partie des ions sodium du verre par des ions potassium
(plus gros).

 Verre feuilleté : Composé de couches verre-plastique-verre ou plus. Les pare-


brises des automobiles et les vitres blindées sont en verre feuilleté. Ainsi, lors
d’un choc, le pare-brise se casse, mais reste en place. Les passagers risquent
moins d’être blessés par des bris. Le verre blindé ayant 8 couches de plastique
peut résister à 70 coups de hache avant d'être traversé.

Le verre peut aussi subir des traitements de surface, le plus souvent des dépôts :

 Verre antireflet : Verres de lunettes de vue


 Verre hydrophobe : Pare-brises et miroirs…

Techniques artisanales du verre

La verrerie constitue une activité artisanale.

 Travail du verre à la flamme « souffleur de verre au chalumeau » : les


verriers travaillent à partir de tubes et de baguettes de verre étiré qu’ils
ramollissent à l’aide de la flamme d’un chalumeau pour le transformer par le
souffle ou par différents outils. En France, le travail du verre soufflé, à la
flamme, pour la réalisation d’objets décoratifs ou utilitaires35, ou de pièces
uniques est pratiqué par plusieurs artisans.
 Verre soufflé: les souffleurs de verre font chauffer une boule de verre au bout
d’une canne dans laquelle ils soufflent pour faire gonfler le verre et réaliser
une boule vide. Ensuite, ils étirent, aplatissent, percent cette boule pour lui
donner sa forme finale. Une fois durci, certains le dépolissent pour réaliser des
motifs.
 Verre bombé : déformé à la température de ramollissement (≈ 600 °C) sur la
courbure d'un moule, ce procédé de bombage peut être combiné à la trempe,
au feuilletage, de manière artisanale (bombeur de verre fabriquant des
lampadaires, vitrines d'argentier, globes d'horloges) ou industrielle (pare-brise
et lunettes automobiles, miroirs optiques)36.

Depuis l'Antiquité, les artistes-peintres ont adopté la feuille de verre comme support
pour peindre; entre autres la peinture sur verre inversé (ou peinture sous verre ou
peinture sur verre) est une technique artistique difficile qui s'exécute directement sur
une feuille de verre. Le verre supporte la peinture comme le ferait une toile. Soudée
au verre, c'est à travers ce support que l'on contemple l'œuvre. Ainsi le verre sert à la
fois de support et de vernis protecteur. Précisons que c'est une technique de peinture à
froid de sorte que le procédé n'exige pas de cuisson au four. Le pigment est lié au
verre par un véhicule huileux le plus souvent à base de vernis.
Terminologie

 Cristal: verre à haute teneur en plomb qui lui donne un éclat plus intense et se
travaille de façon similaire au verre. Pour mériter l’appellation de cristal, la
concentration en oxyde de plomb doit être comprise entre 24Note 8 et 56 %
[réf. nécessaire]
.

 Pâte de verre: le moule de la pièce à réaliser se fabrique dans un matériau


réfractaire (à base de kaolin par exemple) selon diverses techniques dont la
cire perdue. Après cuisson, selon des paliers de chauffe destinés à éviter les
fissures, le moule est refroidi et garni de poudres ou de granulés de verres
colorés diversement selon le décor recherché. Une nouvelle cuisson a lieu et,
après refroidissement, le moule est détruit délicatement par un moyen
chimique ou mécanique pour dégager la pièce dont la forme et les couleurs
auront été parfaitement contrôlées. Cette technique attribuée aux Égyptiens, a
été réinventée presque simultanément par Henry Cros, François Décorchemont
et Georges Despret dans la deuxième partie du XIXe siècle. Almaric Walter,
Gabriel Argy-Rousseau s’y sont illustrés.

 Thermoformage: cette technique consiste à poser à froid une (ou plusieurs)


feuilles de verre, éventuellement colorées, sur un réfractaire dont elle épousera
le relief à la cuisson.

 Fritte: composition de verre, pouvant être colorée (à l’aide d’oxydes


métalliques), portée à fusion et trempée dans un bain d’eau froide afin de la
réduire en granulés servant à l’élaboration d’émaux ou de « ballottes » (barres)
colorées, matériaux de base des verriers.

 Cueiller: action de prélever une masse de verre dans le four à l’aide d’une
canne ou d’un pontil.

 Pontil: tube métallique plein, le pontil permet une mise en forme au


« marbre » ou à l’aide de divers outils. Il sert aussi à la séparation de l’objet de
la canne afin de percer et travailler le col, à rapporter des éléments de décor,
des anses, un pied.

Recyclage

Le verre, s’il est bien trié (Tri sélectif) peut se recycler indéfiniment sans perdre ses
qualités. Dans certains pays tels que l'Allemagne, la Belgique, la Suisse ou les pays
nordiques, le tri peut différencier le verre blanc, vert et brun pour un recyclage plus
performant, et les bouteilles consignées puis réutilisées sont plus fréquemment
choisies par les producteurs et consommateurs[réf. souhaitée].

Refonte
Conteneur destiné à accueillir du verre brisé à recycler (fonte).

Les bouteilles de verre usagées peuvent être fondues. La matière ainsi récupérée
permet de fabriquer de nouvelles bouteilles.

Le verre peut également être produit à partir de calcin (verre broyé) de récupération.
La fabrication du verre à partir de calcin de récupération économise des matières
premières et de l’énergie.

Avant d’être refondu, le verre subit différents traitements : broyage, lavage,


élimination des colles, étiquettes, capsules, séparation du verre et des métaux et
élimination des rebuts (porcelaine, cailloux…).

En France, le gros du verre est récupéré sous forme de verre brisé. Le verre consigné
est récupéré dans l'ensemble des bars et cafés, ainsi que pour les bouteilles de bière en
vente publique en Alsace. L'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie
(ADEME) pense que le bénéfice de la consigne de contenants en verre n'est pas
évident, compte tenu des circuits d'approvisionnement assez longs en France37.

Consigne

Avec ce système les bouteilles sont récupérées entières, moyennant une contrepartie
financière, lavées puis réutilisées.

En Europe, la consigne du verre re-remplissable est autorisée à la discrétion des États


membres, à condition de ne pas générer de distorsions de concurrence et dans le cadre
d'une politique de protection de l’environnement37.

L’Allemagne et la Belgique ont privilégié la consigne. Le Canada utilise un système


similaire à l’Allemagne et a uniformisé le format des bouteilles de bière pour faciliter
une réutilisation plus rentable et facile par diverses compagnies.

Autres utilisations

En Guyane, depuis fin 2006, les déchets de verre (70 tonnes collectées de fin 2006
avec un premier chantier-test mi 2007 au centre de Cayenne) sont utilisés en fond de
couche routière. Il faut 4 600 t de verre pour 30 km de route. Ce type de réutilisation
peut cependant poser des problèmes de dangerosité (lors des chantiers et pour la faune
fouisseuse).
Transparence
Certains verres sont transparents dans le visible, c'est notamment le cas de la plupart
des verres silicatés, et c'est l'une des propriétés les plus exploitées des verres. D'autres
verres sont transparents dans d'autres gammes de longueurs d'onde, comme les verres
de chalcogénures. Le verre à vitre courant est transparent de l'UV vers le moyen
infrarouge38, il ne transmet pas les UV-B et les UV-C. Ainsi, on peut bronzer derrière
une vitre, puisque les UV-A sont transmis, mais très difficilement attraper des coups
de soleil. Les verres qui sont transparents ne le sont toujours que dans une certaine
gamme de longueurs d'onde, limitée aux basses longueurs d'onde par l'énergie de
bande interdite et aux hautes longueurs d'onde par la coupure multi-phonon.

Les verres silicatés, du fait du silicium, possèdent une large bande interdite séparant la
bande de valence de la bande de conduction (9 eV39 pour la silice vitreuse, entre 1 et
3 eV pour les verres de chalcogénures). Pour qu'un photon soit absorbé par le verre il
doit avoir une énergie suffisante pour exciter les électrons de valence vers la bande de
conduction. Si le photon a une énergie trop faible (une longueur d'onde trop grande)
pour permettre à un électron de franchir la bande interdite, il est transmis et le verre
est transparent à cette énergie de photon.

Du fait du désordre qui caractérise un verre, les bandes de valence et de conduction


s'étendent dans la bande interdite (ils forment ce qu'on appelle des queues de bandes)
et réduisent l'énergie séparant bande de valence et bande de conduction. La limite
optique d'absorption (limite basse, en longueur d'onde, où le verre commence à
transmettre) n'est donc pas abrupte (il n'y a pas un seuil précis d'énergie de photon
pour laquelle la transparence commence) mais progressive, une fraction infime des
photons pouvant être absorbés même à des énergies bien plus faibles que l'énergie de
bande interdite. Cette zone de faible absorption correspond à la "queue d'Urbach"40.

À la vibration du réseau atomique on associe également une quasi-particule appelée


phonon. Les phonons interagissent de diverses façons avec les photons (voir la
diffusion Raman et la diffusion Brillouin). Des phonons peuvent interagir entre eux et
générer un moment électrique qui affectera le rayonnement électromagnétique41: c'est
ce qu'on appelle l'absorption multi-phonons. Aux longueurs d'ondes élevées (énergies
faibles) les verres ne transmettent donc plus du fait des interactions photons-phonons.
Dans les verres silicatés, la vibration d'élongation de la liaison Si-O correspond à une
longueur d'onde de 8,9 μm, et le verre absorbe donc énormément à cette longueur
d'onde. Tellement que la première harmonique (fréquence double, donc 4,5 μm)
produit déjà une très forte absorption2.

La fréquence de vibration d'un réseau atomique, et donc l'énergie de phonon, est


inversement proportionnelle à la masse des atomes42 et les éléments chalcogènes étant
relativement lourd, ils repoussent la limite de transparence à des plus grandes
longueurs d'onde (des plus faibles énergies) que les verres silicatés, et les verres de
chalcogénures sont donc transparents plus loin dans l'infrarouge que les verres
silicatés.

Les verres métalliques possèdent des électrons libres, ils sont conducteurs et n'ont
donc pas de bande interdite. En conséquence, ils ne sont pas transparents. Chaque
type d'impureté dans le verre va induire une ou plusieurs bandes d'absorption qui
perturbe la transparence du verre. Pour le verre à vitre, le fer (ses oxydes) est
l'impureté qui génère la teinte vert-bleutée que l'on peut déceler en regardant une vitre
sur la tranche. Des verres contenant énormément d'impuretés, comme le verre de
REFIOM, ne sont pas transparents mais noirs.

Économie
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la
bienvenue !

Symbolique
Le verre est un des premiers matériaux mis au point, rêvé par l’homme]. Il est le
symbole de la fragilité, la finesse et la transparence : par exemple, la pantoufle de
verre de Cendrillon dans le conte de Charles Perrault et le dessin animé de Walt
Disney. Il est souvent considéré que dans le conte original, la pantoufle était de vair,
mais Perrault a écrit sa version de l’histoire avec une pantoufle de verre43,44, le dessin
animé reprend également cette idée.

Dans l'univers des Elder Scrolls, le verre est un minerai volcanique précieux utilisé
pour forger en particulier des armes et des armures. Elles sont efficaces, mais
paradoxalement fragiles. Cependant, dans le dernier opus, Skyrim, aucune précision
n'est donnée sur sa solidité, étant donné que la dégradation de l'équipement n'est plus
pris en compte dans le jeu.

Impacts de projectiles
Le verres selon son épaisseur, sa composition et son mode de production est plus ou
moins résistants aux chocs, chutes et impacts.

Il a été récemment (2013) montré45 que pour un verre donné, le nombre de fissures en
étoile compté autour d'un point d'impact (de balle par exemple) traduit la vitesse
relative du projectile contre le verre au moment de l'impact. En cas d'accident ou
d'utilisation d'arme à feu ayant percuté du verre, il devient donc possible d'obtenir des
informations sur la vitesse du projectile (et donc sur la distance du tireur si on connait
le type d'arme et de munition utilisées) ; Selon des test ayant porté sur des projectiles
lancés à une vitesse de plus en plus élevée jusqu'à 432 km/h, plus la quantité d'énergie
cinétique est importante, plus le nombre de fissure est important, avec une équation
simple reliant ces deux paramètres. Inversement, on peut maintenant déduire aussi la
vitesse d'un véhicule au moment d'un accident, par l'observation des fissures d'un
phare ou pare-brise perforé lors de l'accident45.

Notes et références
Notes
1. ↑ Professeur en sciences des matériaux à l'université de Montpellier jusqu'en 1995
authors.library.caltech.edu [archive].
2. ↑ Voir : Alliage métallique amorphe
3. ↑ Si une dérivée première de l'enthalpie libre par rapport à la température subit une variation
brutale, il s'agit d'une transition du premier ordre, si une dérivée seconde de l'enthalpie libre
(coefficient de dilatation, capacité calorifique, compressibilité) subit une variation brutale, il
s'agit d'une transition du second ordre. Voir: Matériaux non cristallins et science du désordre,
Jo Perez, Presses Polytechniques et universitaires romandes,2001
4. ↑ (en) Voir Kauzmann's paradox
5. ↑ Voir Viscosité
6. ↑ Voir par exemple Edgar Dutra Zanotto, Do cathedral glasses flow ?, American Journal of
Physics, May 1998, Volume 66, Issue 5, p. 392-395. Selon Zanotto, le temps de relaxation
d’un verre serait supérieur à 1032 années, ce qui correspond à une durée dix mille milliards de
milliards de fois supérieur à l’âge de l’Univers.
7. ↑ Voir : Glace amorphe de haute densité
8. ↑ Voir Composition du cristal

Références
1. ↑ J. Zarzycki, Les Verres et l’état vitreux,  éd. Masson, (1982)
2. ↑ a, b, c, d, e, f et g Le verre science et technologie, James Barton et Claude Guillemet, EDP
Sciences, 2005.
3. ↑ Définitions lexicographiques [archive] et étymologiques [archive] de « verre » du TLFi, sur le
site du CNRTL.
4. ↑ Traité des matériaux - Volume 1 - Introduction à la science des matériaux, PPUR, 1999
(ISBN 2-88074-402-4) p. 64 ; plus de détails sur les substances vitrifiables p. 205-210.
5. ↑ Popescu, M. A. Science, S.-S. & Library, T. (Eds.) Non-Crystalline Chalcogenides Kluwer
Academic Publishers, 2000
6. ↑ Tool, A. Q., Relation between inelastic deformability and thermal expansion of glass in its
annealing range, Journal of the American Ceramic Society, 1946, Volume 29, p. 240-253
7. ↑ Le verre est-il un solide ou un liquide ? [archive], de Philip Gibbs, octobre 1996.
8. ↑ J.C. Maxwell, Philos. Trans. 157 (1867) 49.
9. ↑ L'obscure nature du verre [archive], sur le site cnrs.fr
10. ↑ Aurélien Ledieu, Les verres coulent-ils ?, Pour la Science, no 383, septembre 2009, p. 20
11. ↑ [PDF] (en) Creep of selenium near the glass temperature [archive], sur le site
polymerphysics.net
12. ↑ (en) Böhmer, R. & Angell, C. A. Elastic and viscoelastic properties of amorphous selenium
and identification of the phase transition between ring and chain structures Physical Review
B, 1993, 48, 5857-5864
13. ↑ « window glasses may flow at ambient temperature only over incredibly long times, which
exceed the limits of human history. » Edgar Dutra Zanotto, Do cathedral glasses flow?,
American Journal of Physics, May 1998, Volume 66, Issue 5, p. 392-395.
14. ↑ a, b et c Michel F. Ashby, D.R.H. Jones, Matériaux, Dunod, coll. « Sciences Sup », 1981.
15. ↑ a et b (de) Horst Küchling, Taschenbuch der Physik, Francfort, Harri Deutsch Verlag, 1985.
16. ↑ a et b G. Pissarenko et al., Aide-mémoire de résistance des matériaux, Moscou, éd. Mir, 1979.
17. ↑ Calcul de propriétés de verre [archive] Sur le site glassproperties.com
18. ↑ (en) N. T. Huff, A. D. Call: Computerized Prediction of Glass Compositions from
Properties ; J. Am. Ceram. Soc., vol. 56, 1973, p. 55-57.
19. ↑ (en) SciGlass - Glass Property Information System [archive] Sur le site sciglass.info
20. ↑ (ja) Erreur 404 le 2 mai 2012 [archive] Sur le site big.or.jp
21. ↑ Le Verre Fluoré [archive] Sur le site leverrefluore.com
22. ↑ Quand le verre se forge une carapace : du nouveau chez les diatomées [archive]
23. ↑ [PDF] Le verre biologique inspire les chimistes [archive] Sur le site bio-nica.info
24. ↑ La fabrication du verre [archive]
25. ↑ Verres pour les applications solaires [archive]
26. ↑ Énergie solaire: avancées vers un verre transparent [archive]
27. ↑ a et b Bureau, B. & Lucas, J, Verres et optiques Bulletin de l'Union des Physiciens (BUP),
2006, 100, p. 581-598
28. ↑ La magie des verres chalcogénures [archive]
29. ↑ Matériaux non cristallins et science du désordre, Jo Perez, Presses Polytechniques et
universitaires romandes,2001
30. ↑ Liquidmetals [archive]
31. ↑ Des ouvrages sous haute surveillance Les dossiers de la recherche, no 48, avril 2012, Cahiers
technologiques, p. 86-87
32. ↑ Asahi Glass Co dévoile le substrat de verre le plus fin au monde pour écrans tactiles  [archive],
sur le site fr.akihabaranews.com
33. ↑ A day made of glass 2, une nouvelle vision du futur [archive], sur le site nowhereelse.fr
34. ↑ Les renforts fibreux sont caractérisés par leur grammage (poids de fibres au m2).
35. ↑ par exemple le formages des tubes en y introduisant un gaz "rare" appelé néon
36. ↑ Le bombage du verre [archive]
37. ↑ a et b ADEME, « Fiche technique de l'ADEME sur la Consigne pour les emballages
boissons » [archive], ADEME, 22 novembre 2011 (consulté le 17 août 2012)
38. ↑ [PDF] Le verre et le rayonnement solaire [archive], sur le site saint-gobain-glass.com
39. ↑ [PDF]+(en) Femtosecond ultraviolet autocorrelation measurements based on two-photon
conductivity in fused silica [archive], sur Optic letters du 15 mai 1998
40. ↑ [PDF]Introduction a la luminescence des materiaux [archive], sur le site pcml.univ-lyon1.fr
41. ↑ (en)Lattice absorption [archive], sur le site reading.ac.uk
42. ↑ [PDF] Vibration du reseau chrisalin : Phonons [archive], sur le site ief.u-psud.fr
43. ↑ Nomenclature de la Bibliothèque nationale de France [archive]
44. ↑ Lire le conte de Charles Perrault [archive]
45. ↑ a et b Nicolas Vandenberghe & al. (2013), [Star-like cracks can reveal the speed of a bullet
"Starburst fractures can help forensic experts crack a case"], New Scientist magazine,
no 2915 ; p. 17. publié 2013-05-04, consulté 2013-05-05

Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :

 Verre, sur Wikimedia Commons


 verre, sur le Wiktionnaire

Liens externes

 Propriétés et fonctions du verre dans le Bâtiment Sur le site GuidEnR HQE


 Cerfav | idverre.net - Ressources et veille stratégique sur les arts verriers et le
verre industriel Sur le site cerfav.fr
 Verre Online - Portail informatif sur le monde verrier Sur le site verreonline.fr
 Verre Avenir Juniors - Le recyclage du verre expliqué aux enfants Sur le site
verre-avenir.fr
 Musée du verre et de ses métiers Sur le site musee-dordives.com
 Les voyages du verre - Le site du Musée des civilisations de l’Europe et de la
Méditerranée Sur le site ethnologie.culture.fr
 Conférence expérimentale de l'École supérieure de physique et de chimie
industrielles de la ville de Paris
 Conférence Verres et céramiques de l'université de tous les savoirs par Jacques
Livage, professeur au Collège de France
 L'union national des chercheurs et industriels du verre français Sur le site
ustverre.fr

Articles connexes

 Ampoule (récipient)
 Lampe électrique
 Verre optique,
 Verre autonettoyant,
 Lentilles de contact,
 Verre (récipient),
 Collage du verre,
 Alliage métallique amorphe,
 Entretien et restauration du verre,
 Refroidissement du verre
 Industrie du verre
 Perle d'art
 Verre filé
 Verre cannelé
 Verre craquelé
 Procédé sol-gel
 Polyamorphisme
 Microbille de verre pour marquage routier

Vous aimerez peut-être aussi