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Université Abou BakrBelkaid

- TLEMCEN -

FACULTE DE MEDECINE

Département de Pharmacie

Les Formes Galéniques Solides


Destinées à la Voie Orale :
Le contrôle des comprimés

Module : Pharmacie galénique

3eme année pharmacie

06/02/2023

Dr BOUYAKOUB Y.
V.1- Matières premières :

 Contrôle de l’identité et de la pureté des matières premières : principes


actifs et adjuvants.

 Contrôles des propriétés physiques et mécaniques de la matière première


en particulier la forme cristalline et la ténuité des poudres.

V.2- En cours de fabrication:

V.2.1- Sur le grain :

- Vérification de l’homogénéité du mélange :

par dosage du principe actif sur une prise d’essai.

- Dosage de l’humidité résiduelle : on dose le taux d’humidité résiduelle en


ayant recours:

 Au dessiccateur à infrarouge (15 mn à 85°C). OU

 Étuve (30mn 105°C).

On mesure la perte en poids. Le taux d’humidité doit se situer entre 4 et 6%.

Si l’humidité est trop élevée : l’écoulement dans la chambre de compression se


fera mal et le comprimé collera à la matrice (grippage) et aux poinçons (collage).

Si l’humidité est trop faible : la cohésion des comprimés sera insuffisante, les
comprimés seront friables avec comme conséquences : un clivage ou un
décalottage.

- Contrôle de la fluidité du grain : la fluidité du grain conditionne le


remplissage précis et rapide de la chambre de compression.

V.2.2- Sur les comprimés :

En cours de compression on fait des prélèvements périodiques de comprimés et


on détermine :

 La dureté : si la dureté évolue, on effectue un réglage des poinçons.

 La masse : on vérifie le poids moyen d’un échantillon de quelques


comprimés, 10 par exemple. Cette masse doit rester entre des limites
fixées au départ.

Dr BOUYAKOUB Y.
Dans le cas des fabrications des lots importants, on doit établir une carte
de contrôle, son emploi permet entre autres de réduire au minimum le
nombre de comprimés défectueux.

Exemple de carte de contrôle d’une machine à comprimer

L'interprétation des résultats se fait comme suit :

- Si la masse moyenne se trouve entre les limites les plus étroites, la fabrication
est correcte,

- Si la masse moyenne est entre les limites les plus étroites et les limites les plus
larges, il faut faire un réglage de la machine sans qu’il soit nécessaire de
l’arrêter, ni de jeter les comprimés du quart d’heure précédent,

- Si la masse moyenne est en dehors des limites les plus larges, il faut arrêter la
machine, jeter les comprimés du quart d’heure précédent et effectuer un
réglage.

V.3- Comprimés terminés :

Les différents contrôles sont effectués au laboratoire de contrôle sur des


échantillons prélevés au hasard.

1/ Contrôle macroscopique :

Il se fait par examen visuel, on vérifie l’homogénéité de la couleur en


surface, puis dans la masse du comprimé cassé.

La surface du comprimé doit être lisse et brillante (ni collage, ni


grippage).

Dr BOUYAKOUB Y.
2/ Dimensions:

On vérifie l’épaisseur et le diamètre du comprimé à l’aide d’un pied à


coulisse.

Il existe des appareils automatisés pour la mesure des dimensions.

l’épaisseur au centre et sur les bords et le rayon de courbure qui est


important pour l’enrobage ultérieur et le conditionnement.

3/ sécabilité pour les comprimés comportant une ou deux barres de


cassure.

Il faut vérifier sur un certain nombre de comprimés, que les fractions


sont de masses à peu près égales.

4/ Uniformité de masse :

Cet essai n’est exigé que pour les comprimés non enrobés et exceptionnellement
pour les comprimés pelliculés.

L’essai consiste à peser individuellement 20 unités prélevées au hasard, et à


déterminer la masse moyenne.

La masse individuelle de 2 au plus de 20 unités peut s’écarter de la masse


moyenne d’un pourcentage de e %. Mais la masse d’aucune unité ne peut
s’écarter de plus du double de ce pourcentage.

5/ Uniformité de teneur :

Exigée lorsque les teneurs en PA sont< 2 mg ou < 2% de la masse du comprimé.

Le test consiste à vérifier que dans un échantillon de 10 unités prélevées au


hasard la teneur individuelle de chaque unité est comprise entre 85 % et 115%
de la teneur moyenne.

Dr BOUYAKOUB Y.
Si une valeur sort des limites mais se trouve entre 75% et 125%, on refait le
test sur 20 autres comprimés. Sur les 30 comprimés, il ne doit y avoir aucune
valeur en dehors de 75% et 125%.

6/ Temps de désagrégation ou de délitement:

Cet essai est destiné à déterminer l’aptitude des comprimés à se désagréger, en


milieu liquide, dans un temps prescrit.

Deux tests sont applicables : l’un sous agitation mécanique et l’autre sans
agitation.

a)-Désagrégation sans agitation :

ceci consiste à placer un comprimé dans un vase à précipiter de 200 ml contenant


de l’eau distillée à 15-25°C. le comprimé effervescent doit être totalement
désagrégé en moins de 5mn, un comprimé soluble et un comprimé dispersible
doivent être désagrégé en 3mn

L’opération est effectuée six fois.

b)- Désagrégation avec agitation : Ph.Eur 6ème édition

Le dispositif est constitué de tubes cylindriques pourvus d’une grille métallique


plongés dans un vase cylindrique de 1litre. Un comprimé est placé dans chaque
tube et l’ensemble est soumis à l’essai dans un liquide à 37 ± 2°C, qui peut être
selon le comprimé testé:

 l’eau distillé,
 l’acide chlorhydrique 0,1M
 solution tampon phosphaté pH 6,8

L’appareil assure un mouvement vertical, alternatif et régulier.

La désagrégation est considérée comme atteinte lorsque :

il n’y a plus de résidu sur la grille, ou il subsiste un résidu mais constitué


seulement par une masse molle ne comportant pas de noyau palpable et non
imprégné, ou il ne subsiste que des fragments insolubles d’enrobage sur la grille.

Dr BOUYAKOUB Y.
Essai de désagrégation : appareil de la Pharmacopée Européenne

l’appareillage A pour les comprimés et les capsules dont la dimension n’excède


pas 18 mm et l’appareillage B Dans le cas de comprimés ou de capsules plus
grands.

7/ vitesse de dissolution

Pour toute nouvelle fabrication, un simple essai de délitement ne suffit


pas.

Dr BOUYAKOUB Y.
Il faut aussi déterminer la vitesse de dissolution des principes actifs. On
utilise un appareil de dissolution (Dissolutest).

Ce test sera développé dans le chapitre : Biodisponibilité des médicament


et biopharmacie.

8/ test de dureté (résistance à la rupture)

But de l’essai : les comprimés suffisamment solides pour garantir


l’opération de conditionnement et de transport, mais doivent toute fois
se déliter dans le temps prescrit par la pharmacopée.

On mesure la pression minimum nécessaire pour briser un comprimé au


moyen d’appareils spéciaux (Duromètres).

 10 comprimés.
 Il n’existe pas de normes.

Dr BOUYAKOUB Y.
9/ friabilité:

But de l’essai : l’attrition doit être minimale pour garantir l’opération de


conditionnement et de manipulations.

 Principe de l’essai :

Les comprimés sont placés dans un appareil dans lequel ils subissent des
collisions et des chutes pendant un temps déterminé, selon la Ph. Eur. le
nombre de comprimés dans

l’appareil est fixé à:

 20 pour ceux de masse unitaire ≤ 0,65 g.


 10 pour ceux de masse unitaire > 0,65 g.

Conduite de l’essai :

 On pèse les comprimés (P1), après les avoir placés sur un tamis N° 1000
puis les avoir dépoussiérés par de l’air comprimé ou à l’aide d’une brosse
douce.

 On introduit les comprimés dans le friabilimètre, on fait tourner l’appareil


pendant 4mn ce qui équivaut à 100 tours.

 On récupère les comprimés qui seront ensuite de nouveau dépoussiérés.

Dr BOUYAKOUB Y.
 On pèse les comprimés (P2).

 On calcula le taux de friabilité :

La Pharmacopée exige une friabilité  1% pour que l’essai soit conforme.

Remarque : si le taux de friabilité est > 1%, refaire deux autres essais et

calculer la moyenne des 3 essais qui doit être  1%.

Friabilimètre

10/ Contrôle de l’enrobage :

Le contrôle de l’enrobage comporte les mesures de:

 Sa dureté et de sa résistance,
 Sa solubilité
 L’appréciation de la régularité
 Sa répartition
 L’homogénéité de la couleur.

11/ Essais de conservation :

La stabilité est évaluée en plaçant les comprimés dans différentes conditions de


température, d’humidité, d’éclairage,… les paramètres tels que teneur,
dimension, résistance à la rupture, désagrégation, vitesse de dissolution,…sont
contrôlés.

Dr BOUYAKOUB Y.

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