Gabriel Tarde est utilisé aujourd’hui en criminologie pour son
ouvrage La Philosophie pénale (1890), dans lequel il a refondé une
théorie de la responsabilité. Cette réflexion lui a permis de s’opposer avec force aux théories déterministes de Cesare Lombroso et de l’école italienne, qui évoquaient une criminalité d’origine biologique. Pour G. Tarde, ces théories impliquent inévitablement une irresponsabilité des individus, biologiquement anormaux, et placent le fou et le criminel sur le même plan. En s’appuyant sur la statistique, G. Tarde démontre le contraire. Les causes des crimes sont à rechercher ailleurs, dans les origines sociales et psychologiques des criminels. L’une des preuves de G. Tarde montre que les crimes sont relatifs à une époque et à un pays donnés. Tuer une vache en Inde peut ainsi être considéré comme le crime suprême alors qu’il ne sera que peu réprimé dans le reste du monde. Personne ne naît donc criminel puisque la définition même du crime évolue selon l’opinion et la législation. Par contre, de nombreuses causes sociales et psychologiques expliquent la naissance du criminel. Ce dernier est souvent influencé par les difficultés économiques et les croyances de son milieu qui ne correspondent pas aux modèles de référence invoqués par la société.