Vous êtes sur la page 1sur 3

I-Pourquoi l’oral 

Depuis longtemps l’activité d’oral occupait une place plus que privilégié dans l’enseignement
des langues vivantes ; enseignants comme apprenants recours à l’oral dans chaque situation-
apprentissages. Devant la montée de la mondialisation et la vague de l’information, il existe à l’heure
actuelle un véritable foisonnement de méthode et de documents divers orientés sur l’acquisition de
compétences orales. Dans cette optique, les principes des approches communicatives font
effectivement abstraction d’oral et non pas de l’écrit. C’est pourquoi l’oral se trouve à nouveau mis
en avant dans la réalité de la classe et nettement privilégié au niveau des exercices (exposés, lecture
à haute voix, jeux de rôle etc.)

L’activité d’oral est l’une des pratiques didactiques qui aspire à doter l’apprenant d’un langage
fonctionnel (langage spécialisé, technique, professionnel etc.) Les prémisses de cet objectif éducatif
sont nées à l’aube des années soixante, sous l’impulsion des chercheurs de DRÉDIF 1, qui a repensé
sérieusement l’intégration des langues vivantes dans le projet scolaire en se basant sur la dimension
communicative. Etant un acte de parole, l’oral est une acception du Français fonctionnel qui mérite
de retenir notre attention, au moins, en deux stades phares :

a) L’oral comme acte-action ;


b) L’oral comme activité transversale.

Premièrement, l’oral constitue un sujet de prédilection dans le processus de chaque activité-


apprentissage de la langue Française comme une seconde langue. Donc, l’air du temps accorde de
l’importance à la prise de parole comme facteur d’intégration et de socialisation dépassant les enjeux
purement communicatifs et manifestent des préoccupations citoyennes : 

« Modaliser son opinion par respect pour autrui, écouter l’autre autant que « ne pas perdre la
face et marquer son territoire »2 .

Absolument, les enjeux de l’école marocaine devaient cibler les pratiques sociales de référence
c’est-à-dire l’ouverture de l’école sur les réalités sociales. Or l’insertion de l’apprenant dans son
double environnement ‘’scolaire et sociale’’ reste à la base de la mission de l’institution scolaire, qui
aspire à rendre l’apprenant actif et créatif, capable de faire face et de se débrouiller tout seul dans
des situations problèmes .C’est ce qu’on trouve bien mentionné dans les recommandations
pédagogiques relatives à l’enseignement du français dans le secondaire de 1994 :

1
Centre de recherche et d'étude pour la diffusion du français (1959-1996)
2
Georges Gongenheim, Système grammaticale du Français

1
« Il s’agit d’affirmer le savoir, le savoir-faire et le savoir être de l’apprenant pour lui permettre
d’accéder à l’autonomie et donc de contribuer premièrement à sa formation intellectuelle et
culturelle, deuxièmement lui faire acquérir des méthodes de pensée et de travail, en éduquant son
écoute, en l’entraînant aux procédées de la recherche, de documentation, d’analyse, de synthèse et
de créativité. »3

Nul ne peut nier la faisabilité de la communication qui jalonne l’époque moderne où nous
vivons aujourd’hui et la place octroyée à l’individu comme membre d’un réseau social étroitement
connecté ; c’est ainsi la verbalisation représente une occasion cruciale pour faire sortir l’apprenant
de sa passivité en modifiant chez lui les représentations psychiques du complexe d’infériorité, qui
sclérosent son épanouissement et sa curiosité de découvrir, d’acquérir et de rencontrer d’autres
termes nouveaux : « Une langue consiste avant tout en un système de sons émis par la bouche et
perçue par l’oreille »4

Quant à sa place dans le processus des activités-apprentissages, l’oral est un acte propulseur
des autres activités, notamment, l’activité de la production écrite qui reste son résultat direct. C’est-
à-dire l’activité d’oral représente une sorte d’emboitement avec celle de l’écrit et ce mariage ‘’oral-
écrit’’, dans l’apprentissage du F.L.E, cannait une grande renommée qui n’est pas loin de faire le
« sésame ouvre toi » de toute bonne communication en Français  et cela passe nécessairement par
les quatre « skills » suivantes dont la réception et la production jouent un rôle primordial :

La compréhension de l’oral = Production de l’oral /La compréhension de l’écrit= Production


de l’écrit.

Exemple : l’élève capable de produire l’oral, devient capable de produire des phrases
personnelles qu’il a parfaitement maitrisées. Donc sa réussite sur le plan oral l’incite à vouloir les
transcrire pour reconnaître sur le plan de la graphie. Grosso modo cette volonté et ce désir
cristallisent la notion de la motivation et devient alors les éléments mobilisateurs déterminant qui
vont lui permettre le passage de l’oral à l’écrit. Il s’ensuit, que les activités d’oral visent à renforcer
les compétences communicatives de l’apprenant de façon à l’emmener à réceptionner les messages
oraux avec la compétence requise (écoute, compréhension, sélection et hiérarchisation) cela d’une
part. D’autre part, amener l’apprenant à s’exprimer correctement et avec aisance dans les diverses
situations de communication auxquelles il peut être confronté dans le cadre scolaire, ou hors ce
cadre ou à long terme.5

3
Recommandations pédagogiques relatives à l’enseignement du Français dans le secondaire, P.19 ,1994
4
Jean Maurice Rosier, La didactique du Français, Que sais-je, P.89

5
Idem

2
Tout en admettant qu’il n’est, sans doute, pas possible ni même souhaitable de travailler l’oral
de manière isolée et archaïque ‘’en vase clos’’ détachée de la réalité spectaculaire du support audio-
visuel qui a envahit notre réalité quotidienne en quelque sorte, à cette dernière décennie.
Nonobstant, il nous semble utile sinon nécessaire de consacré une partie importante de nos
réflexions et de nos recherches à la compréhension d’orale à partir des séquences filmiques
proprement éducatives.

Vous aimerez peut-être aussi