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Chapitre I : forme des médicaments solides

Chapitre I : Formes des médicaments solides

La pharmacie galénique : science de la transformation des substances actives en


médicaments à l’aide d’excipients appropriés, d’une technologie adaptée, d’un
conditionnement voire d’un dispositif d’administration.
I. Les poudres
I.1 Définition
Les poudres sont des préparations constituées par des particules solides, libres sèches et
plus ou moins fines. Les poudres contiennent un ou plusieurs PA additionnées ou non de
substance auxiliaire et, de matières colorantes autorisées et d’aromatisants.
Elles sont obtenues à partir de drogues végétales ou animales, ou de substances chimiques
naturelles ou synthétiques.
Leurs modes de préparation sont très divers et dépendent de l’origine et de la présentation
des matières premières (dessiccation, broyage, tamisage). Il peut s’agir de poudres simples ou
de poudres composées, les principes actifs étant dilués ou non dans une poudre inerte.
a) Les poudres simples
Elles n’ont qu’un seul composant. Il existe un certain nombre de poudres simples inscrites
à la Pharmacopée française qui peuvent être utilisées telles quelles.
b) Les poudres composées
Préparations officinales ou magistrales, leur but est d’obtenir une synergie d’actions en
associant divers principes actifs. Il est important pour obtenir un mélange homogène, de donner
à chaque poudre la même ténuité.
I.2 Préparation
L’obtention des poudres met généralement en œuvre deux opérations, la pulvérisation
et le tamisage qui sont effectuées de manière à éviter toute altération.
La pulvérisation est réalisée à d’appareils appropriés à la nature du produit et au degré
de finesse recherché pour la poudre. Elle est précédée, dans certain cas, de traitement
préliminaire, tels que la mondation et le séchage. Le tamisage est exécuté à l’aide d’instrument
dénommés tamis.
Conservation : La pulvérisation facilite l’administration mais pas la conservation. Les poudres
doivent être conservées dans des récipients bien secs, hermétiquement clos, à l’abris de la
lumière et de l’humidité.

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I.3 Administration
Elles peuvent être administrées telles quelles ou le plus souvent servir à la fabrication
d’autres formes sèches.

I.4 Propriétés physico-technologiques des poudres


Le caractère essentiel des poudres est l’homogénéité qui dépond de :
- La forme des particules : Plus les particules sont sphériques et régulières, plus le
mélange sera facile à réaliser. La forme des particules va influencer les surfaces de
contact entre les particules.

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- La densité des particules : La densité est également un facteur qui va influencer le


mélange de poudres.
- Les charges électrostatiques et les forces de Van der Waals : Des charges
électrostatiques peuvent se concentrer à la surface de particules suite à divers contacts
avec les parois du mélangeur ou entre elles impliquant une ségrégation comme un des
mécanismes responsables de la formation d’agrégats au cours du processus de mélange.
- L’humidité : Dans des conditions d’équilibre, la forme d’humidité retenue par une
poudre est fonction de la nature des solides, de l’humidité ambiante, de la température
et de la pression.
- La concentration en matière active : Lorsque la teneur en principe actif est
relativement faible, le nombre de particules doit augmenter dans une dose unitaire. Par
conséquent, les particules de principe actif doivent être micronisées.
- La nature des excipients : La formulation du mélange des poudres est également
primordiale car certains excipients vont contribuer à l’obtention d’un mélange
homogène. C’est le cas notamment des agents régulateurs d’écoulement.
I.5 Mélange de poudres (voir opération de mélange S1)

II. Les comprimés


Les comprimés sont des préparations de consistance solide contenant chacun une unité de
prise d’une ou plusieurs P.A et obtenus en agglomérant par compression un volume constant
de particules.
Les comprimés sont destinés dans la plupart des cas à être absorbés tels quels par voie orale.
Certains doivent être préalablement dissous dans de l’eau comme les comprimés effervescents.
D’autres doivent séjourner dans la bouche en vue d’y exercer une action locale ou de permettre
une absorption directe du médicament.
Avantages et inconvénients des comprimés :
Avantages :
- Dosage précis par unité de prise
- Emploi facile, les comprimés sont d’un volume réduit et leur solidité est suffisante pour
subir les opérations de conditionnement et de transport.
- Milieu sec et condensé, favorable à une bonne conservation.
- Fabrication industrielle à grande échelle, d’où prix de revient peu élevé.

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- La saveur désagréable des principes actifs peut être masquée par enrobage.
- Contrôle de la libération du PA par enrobage.
Inconvénients :
- Le comprimé constitue une forme concentrée, qui peut être nuisible pour la muqueuse
digestive si le délitement est long.
- Sa mise au point est délicate.
- Les principes actifs liquides ne peuvent être mis en comprimés.
Les comprimés peuvent être classés en :
- Comprimés non enrobés.
- Comprimés enrobés.
- Comprimés spéciaux.
II.1 Comprimé non enrobés
II.1.1 Excipients entrant dans la fabrication d’un comprimé :
- Les diluants : Ce sont des poudres inertes qui jouent un rôle de remplissage lorsque la
quantité de principe actif est insuffisante pour faire un comprimé de taille convenable.
Ils peuvent être extrêmement divers : sucres, amidons, sels minéraux, …
- Les liants : Leur rôle est de lier entre elles les particules qui ne peuvent l’être sous la
seule action de la pression. Ils permettent la formation d’une structure organisée qui favorise la
cohésion des particules entre elles. Leur présence permet de réduire la force de compression.
Ils sont utilisés soit à l’état sec, ou en solution aqueuse ou alcoolique.
Exp : Méthylcellullose, carboxyméthylcellulose, amidons…
- Les lubrifiants : Ils jouent un grand rôle dans la fabrication des comprimés :
- Ils améliorent la fluidité du grain, donc le remplissage de la chambre de compression.
- Ils diminuent l’adhérence du grain aux poinçons et à la matrice.
- Ils réduisent les frottements entre les particules pendant la compression ce qui assure
une meilleure transmission de la force de compression dans la masse du grain.
- Ils donnent un aspect brillant et non poussiéreux aux comprimés.
Exp : talc, acide stéarique, stéarate de magnésium.
- Les désintégrants : Leur rôle est d'augmenter la vitesse de désagrégation et de favoriser
ainsi la dispersion du principe actif dans l’eau ou les sucs digestifs. Exp : CMC, amidons...
- Les excipients divers :
Les édulcorants : ils donnent une saveur sucrée à la préparation.

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Les colorants : produit qui masque une couleur désagréable ou apporte une couleur.
Les aromatisants : produits qui apportent une saveur et une odeur agréables à la préparation.
Les conservateurs : produits qui préservent des altérations.
II.1.2 Fabrication
Pour pouvoir fabriquer un comprimé à partir d’une poudre, il faut que celle-ci ait des
propriétés physiques et mécaniques particulaires :
• Une granulométrie et une fluidité qui assure un remplissage précis et rapide de la
chambre de la compression.
• Et une agglomération sous pression.
Peu de principes actifs possèdent de façon spontanée ces deux propriétés et peuvent donc
être comprimés directement.
Dans la pratique, la grande majorité des principes actifs nécessite à la fois l’addition
d’excipients et un traitement spécial : la granulation, pour obtenir les deux qualités essentielles
des comprimés qui sont :
o Une cohésion suffisante entre les grains.
o Un délitement rapide.

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a) La compression directe
La compression directe est le procédé par lequel les comprimés sont obtenus directement
par compression du mélange de poudres : principe actif et excipients.
Les comprimés obtenus par compression directe sont essentiellement composés de diluants
qui apportent au mélange à comprimer les propriétés physiques et mécaniques nécessaires à
l’obtention de comprimés.
b) La compression après granulation
• La granulation est une opération qui consiste à transformer des particules solides en
agglomérats plus ou moins résistants et poreux appelés granulés ou grains.
Les particules sont liées entre elles par utilisation d'un liant
• Modes de granulation (Voir cours tech phar S1) :
- Granulation par voie sèche ou compactage.
- Granulation par voie humide.
But de la granulation
- Modifier la texture du mélange pour augmenter sa densité, ceci afin qu’il coule bien
dans la matrice et qu’il y ait le moins d’air possible entre les particules.
- Meilleure conservation de l’homogénéité du mélange.
- Réduction des problèmes de poussière et de contamination croisée.
- Porosité supérieure facilitant la dissolution.
- Reproductibilité des caractéristiques du grain.
c) Compression
La compression est une technologie qui consiste à transformer une poudre ou un grain en
comprimé par réduction du volume du lit de poudre.
Sous l’effet de la force de compression, il y a réduction du volume du lit de poudre par
élimination de l’air interparticulaire, Ce qui a pour conséquence, d’augmenter les surfaces de
contact entre les particules, donc, de créer des liaisons interparticulaires, ce qui permet,
d’obtenir des comprimés.
Systèmes utilisés pour la compression
On utilise pour la compression deux types de machines :
• Machines à comprimer alternatives.
• Machines à comprimer rotatives.

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A. MACHINES A COMPRIMER ALTERNATIVES :


Les machines alternatives sont mécaniquement construites sur le modèle du marteau-pilon.
L’ensemble de distribution de la poudre est mobile, ce qui est fixe, c’est l’ensemble poinçons-
matrice. Elles sont surtout utilisées en recherche et développement pour de petits lots de
fabrication vu que leur rendement n’est pas très élevé.

B. MACHINES A COMPRIMER ROTATIVES :


Les comprimeuses rotatives sont mécaniquement construites sur un modèle où la
compression est plus douce puisqu’elle se fait aussi bien par le poinçon supérieur que par le
poinçon inférieur. Le système de distribution du grain, c'est-à-dire le sabot, est fixe. Ce qui est
mobile, c’est l’ensemble matrices et jeux de poinçons qui se déplace horizontalement.
Leur cadence est beaucoup plus élevée que celle des comprimeuses alternatives.

Machine à comprimer rotative. Déplacement des poinçons dans une machine rotative.

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Comportement d’une poudre au cours de la compression


Au cours de la compression, l’obtention d’un comprimé passe par plusieurs étapes :
- Lorsque les particules s’écoulent dans la matrice, les vibrations de la machine induisent une
densification de la poudre.
- La décente du poinçon supérieur consolide le lit de poudre puis déforme les particules.
- Une pression suffisamment élevée provoque la cassure ou la fusion des particules pour
aboutir à l’adhésion des grains entre eux.
II.1.3 Contrôle des comprimés
Ces contrôles sont effectués sur un échantillon de comprimés finis, prélevés au hasard. Les
contrôles doivent être effectués sur :
• Les matières premières : principe actif, excipients et articles de conditionnement.
• Sur les phases intermédiaires de fabrication.
• Sur les comprimés finis.
a) Contrôle des matières premières
En plus du contrôle de l’identité et de la pureté des principes actifs, des excipients et des
articles de conditionnement, il est important pour les comprimés de vérifier que les propriétés
physiques et mécaniques des matières premières (granulométrie, temps d’écoulement,)
répondent aux exigences fixées par la réglementation.
b) Contrôle en cours de fabrication
• Sur le grain
- Homogénéité du mélange : On vérifie l’homogénéité du mélange par dosage du
principe actif sur une prise d’essai.
- Humidité résiduelle : Le dosage de l’humidité résiduelle se fait grâce à des balances
infrarouges, après granulation par voie humide. Elle doit être comprise entre 1 et 3% :
• Sur le comprimé
- Poids moyen : Pour vérifier que la machine ne se dérègle pas en cours de fabrication,
on fait des prélèvements périodiques de 10 comprimés directement sur la comprimeuse.
On vérifie que leur poids moyen des comprimés ne varie pas et reste dans les limites
fixées par la réglementation.
- Dureté : L’essai consiste à faire subir au comprimé une pression croissante jusqu’à
écrasement à l’aide d’un Duromètre constitué de deux mâchoires se faisant face, l’une
se déplaçant vers l’autre qui est fixe. En cours de fabrication cet essai permet de fixer la

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force exercée par les poinçons, si la dureté évolue en cours de compression, on règle la
force exercée par les poinçons. On note ensuite la force exprimée en Newton nécessaire
pour briser un comprimé.

c) Contrôle des comprimés finis


Ces contrôles sont effectués sur un échantillon de comprimés finis, prélevés au hasard.
• Uniformité de masse : L’essai consiste à peser individuellement 20 unités prélevées
au hasard, et à déterminer la masse moyenne.
• Uniformité de teneur : Cet essai consiste à doser le principe actif sur 10 comprimés
prélevés au hasard.
• Temps de désagrégation ou délitement : Cet essai est destiné à déterminer l’aptitude
des comprimés à se désagréger, en milieu liquide, sous agitation dans un temps prescrit.
Pour les formes à libération rapide, ce temps doit être inférieur à 15 minutes.
Appareil de désagrégation des comprimés :

Essai de désagrégation des comprimés


• Essai de dissolution
L’essai de dissolution est un test pharmacotechnique destinée à déterminer l’aptitude des
comprimés à laisser passer en solution en milieu déterminé le ou les PA qu’elles conditionne.
Cet essai est destiné à déterminer la vitesse de libération du principe actif à partir du
comprimé. Il consiste à placer six comprimés au fond de récipients contenant un bain de
dissolution maintenu à 37 ± 0,5°C. Ces appareils comportent un système de rotation (palette ou
panier) tournant à une vitesse bien déterminée.

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Essai de dissolution
• Friabilité : Cet essai est destiné à déterminer, dans des conditions définies, la friabilité
des comprimés non enrobés, c’est à dire le phénomène par lequel la surface des
comprimés est endommagée ou présente des signes d’abrasion ou de rupture sous l’effet
de chocs mécaniques.

c) Présentation et conditionnement des comprimés


Les comprimés sont de formes diverses. Ils sont le plus souvent ronds mais ils peuvent être
ovales ou carrées. Selon la forme du poinçon ils peuvent être plats, bombés ou gravés ce qui
permettra d’identifier les comprimés.
Le conditionnement des comprimés se fait sous bande de matrice plastique ou d’aluminium
(blisters). Cette présentation assure la protection individuelle de chaque comprimé et permet
son identification jusqu’au moment de l’emploi. Des tubes ou des flacons en verre, en métal ou
en matière plastique peuvent être aussi utilisés.

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II.2 Les comprimés enrobés


Ce sont des comprimés dont la surface est recouverte d'une ou plusieurs couches de
différentes substances comme des résines, des sucres, des cires, des gommes ou des colorants.
Quand l’enrobage est très mince, on dit que le comprimé est pelliculé. On constate plusieurs
intérêts pour cette forme tels que :
- Le fait de masquer une saveur ou une odeur désagréable,
- De protéger le PA des chocs, de l'air, de l'eau et de la lumière donc une meilleure
conservation.
- La possibilité d'ajouter à l'enrobage des substances pour rendre le comprimé gastro-
résistant.

a) Procédé d’enrobage
Le procédé le plus utilisé pour l’enrobage est la dragéification.
La dragéification : La dragéification est réalisée dans des turbines : ce sont des récipients plus
ou moins sphériques tournant autour de leur axe qui est incliné à 45° environ. Ces turbines sont
en cuivre ou en acier inoxydable et sont équipées d’un dispositif permettant d’insuffler par leur
ouverture soit de l’air chaud, soit de l’air froid selon les phases de l’opération.

Turbine pour dragéification


La dragéification est une opération complexe qui comporte plusieurs étapes :
• Isolement du noyau : vernissage : le but est de protéger le noyau contre l’humidité des
liquides de montage. Ceci consiste à appliquer sur les noyaux une pellicule de résine ou
polymère organique en solution dans un solvant non aqueux volatil.

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• Montage et coloration : gommage : le but est de bien faire adhérer les couches
ultérieures du montage. Ceci consiste à fixer sur les noyaux une solution adhésive (sirop
de sucre officinal ou solution de gélatine ou de gomme arabique)
Le montage ou « grossissage » est réalisé en turbine par additions successives de sirop de
sucre plus ou moins cuit : concentré et très chaud au départ, plus dilué à la fin. La coloration
des dragées est réalisée à la fin du montage avec du sirop additionné de colorant.
• Lustrage ou polissage : le but est de donner un beau brillant à la dragée. On utilise pour
cela des cires : cire d’abeille, cire de carnauba et aussi des cires synthétiques.
b) Essais des comprimés enrobés
• Uniformité de poids non exigée.
• Essai de désagrégation : mêmes conditions que pour les comprimés nus mais la limite
est de 60 mn.
• Contrôle de l’enrobage : mesure de sa dureté, sa résistance, sa solubilité, régularité de
sa répartition et homogénéité de sa couleur.
II.3 Les comprimés spéciaux
II.3.1 Les comprimes effervescents
Ce sont des comprimés non-enrobés qui contiennent à la fois des substances acides et des
carbonates ou bicarbonates capables de réagir en présence d'eau en dégageant du CO2.
L'intérêt consiste en une administration plus facile et une meilleure biodisponibilité.
C'est une forme à libération accélérée, fragile, qui doit être conservée à l'abri de l'humidité et
des chocs.
II.3.2 Comprimés solubles : Ils sont non enrobés ou pelliculés et destinés à être dissous dans
l'eau. La solution obtenue sera opalescente en raison des divers excipients.
II.3.3 Les comprimés à délitement buccal : Ce sont des comprimés non enrobés qui doivent
se dissoudre ou se désagréger dans la bouche. La libération du PA doit être lente pour une action
locale et rapide pour une action systémique.
II.3.4 Les comprimés gastro-resistants : Ils sont obtenus soit en recouvrant le comprimé d'un
revêtement à base d'acétophtalate de cellulose, soit en les préparant à partir de granulés déjà
recouverts d'un enrobage gastro-résistant. Ce sont des comprimés destinés à résister aux sucs
gastriques et à libérer le ou les PA au niveau intestinal. Ils sont utilisés pour les principes actifs
irritants comme l'aspirine ou ceux détruits en milieu acide.

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III. Les capsules


Ce sont des préparations de consistance solide, constituées d'une enveloppe dure ou molle,
de forme et de capacité variables contenant une dose unitaire de PA. Elles sont destinées à la
voie orale. Ces enveloppes sont faites à base de gélatine ou 100% d'origine végétale à base de
cellulose.
III.1 Types de capsules
On distingue plusieurs sortes de capsules selon leur composition, leur mode de fabrication et
leur utilisation :
- Les capsules à enveloppe dure = gélules.
- Les capsules à enveloppe molle.
- Les capsules gastro-résistantes.
- Les capsules à libération modifiée ou prolongée.
Le contenu des capsules peut être de consistance solide, liquide ou pâteuse.
III.2 Les capsules à enveloppe dure (= gélules)
III.2.1 Définition
Constituées d’une enveloppe dure formée de 2 parties cylindriques (corps et coiffe)
ouvertes à une extrémité et dont le fond est hémisphérique. La poudre est placée dans le corps
par arasage puis la coiffe est emboîtée sur le corps.
Composition :
- Enveloppe : Gélatine seule, colorant. Faible teneur en eau (15%)
- Contenu : PA et excipients sous forme solide (poudres, granulés)

Capsule dur (gélule)

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Avantages
- Administration de PA à saveur ou odeur désagréables
- Facilement transportables et administrable
- Peut être administré aux enfants après ouverture de la gélule et mélange de la poudre
dans une boisson
- Facilement réalisable à l'officine.
Inconvénients
- Forme non fractionnable
- Conservation à l'abri de l'humidité
- Collage de la gélule dans l'œsophage provoquant des douleurs chez certains patients.
III.2.2 Fabrication et remplissage des gélules
Elle comporte deux étapes :
- La fabrication des enveloppes
- Le remplissage des gélules
a) Fabrication des enveloppes
Leur fabrication se fait exclusivement en milieu industriel sur des machines très
perfectionnées capables de produire plus de 30.000 gélules à l’heure. Les principales opérations
rencontrées lors de la fabrication des gélules sont les suivantes :
➢ Préparation d’une solution de gélatine
La solution à 30 – 40 % de gélatine est réalisée en dissolvant cette dernière dans de l’eau
déminéralisée chauffée à 60 – 70°C additionnée de colorants, conservateurs, tensioactifs, …
➢ Trempage de moules
Les moules en acier inoxydable sont trempés dans la solution de gélatine préparée
précédemment. Les moules de la coiffe et du corps ont la même forme générale, le corps étant
le plus long des deux.

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➢ Séchage du film de gélatine


Le film obtenu à la surface des moules est séché suite au passage de grands volumes d’air
(22 – 28°C) à humidité contrôlée.
➢ Démoulage et découpe de la cupule
La cupule est découpée à la longueur requise. Les enveloppes des capsules sont détachées
des moules grâce à la présence de dents métalliques douces situées autour de chacune des tiges
des moules.
➢ Assemblage et impression des deux cupules
Un grand nombre d’informations telles que nom du produit, nom du principe actif, nom de
l’industrie pharmaceutique, logos ou symboles peuvent être imprimés sur les gélules.

Étapes de fabrication des enveloppes de gélules


b) Le contenu
Le contenu est toujours solide, il s’agit de mélange de poudres ou de granulés enrobés ou
non enrobés. Le mélange de poudre ou de granulé doit être homogène et doit avoir une
distribution de taille de particules régulière et le plus homogène possible. Il doit avoir aussi une
bonne fluidité pour assurer un remplissage rapide et régulier.
Pour les mélanges de poudre pulvérulents à côté du PA, on trouve les diluants, les
lubrifiants. D’autres adjuvants comme les désintégrant ainsi que les tensioactifs peuvent être.
Pour les gélules de granulés on réalise une granulation exactement comme dans le cas des
comprimés et on fait le remplissage.
Il est à noter que récemment, grâce à l’utilisation d’excipient spéciaux, il est possible
d’introduire dans les gélules des substances liquides dans lesquelles la gélatine ne se dissout
pas.

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c) Remplissage des gélules


Le remplissage optimal de gélules ne peut être envisagé qu’à la condition que leur contenu
présente de bonnes propriétés pharmacotechniques adaptées aux machines de remplissage. Le
choix de la taille des gélules sera conditionné par la masse et le volume du contenu.
Le remplissage des gélules s’effectue sur des équipements manuels, semi automatiques et
automatiques en fonction des quantités à produire. Quel que soit cet équipement, le remplissage
des gélules est le résultat de la succession des cinq phases suivantes :
✓ Orientation des gélules vides
✓ Ouverture des gélules
✓ Remplissage du corps de la gélule
✓ Emboitement de la coiffe sur le corps de la gélule et fermeture
✓ Ejection de la gélule pleine

➢ A l’officine
On utilise le remplissage des gélules se fait dans des appareils manuels ou géluliers. Ils sont
constitués par un socle fixe et des plaques interchangeables avec des orifices calibrés. Le
remplissage se fait en général par arasage. L’opération de répartition terminée, on emboîte les
demi-capsules supérieures et on récupère nos gélules pleines.

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➢ Dans l’industrie : parmi les techniques utilisées :


Par arasement ou arasage
Le remplissage de poudres ou de granulés se fait par arasement ou arasage : c’est la
méthode du gélulier utilisé en officine. Après ouverture des gélules, le remplissage des corps
se fait par écoulement de la poudre dans les trous du gélulier contenant les corps. Un léger
tassement est effectué par choc sur le gélulier, l’excès de poudre est arasé.

Par arasage
Par vis sans fin
Le remplissage du corps de la gélule est assuré par une vis sans fin placée dans l’écoulement
d’une trémie conique. Le procédé déjà ancien était utilisé sur des machines de faibles
mouvements (5000 à 50000 gélules à l’heure).

Par vis sans fin

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III.3 Capsules molles


III.3.1 Définition
Les capsules à enveloppes molles se différencient des gélules par le fait que leurs
enveloppes soient uniques, plus épaisse, soudée et molle. Généralement les enveloppes sont
formées, remplis et fermées au cours d’un même cycle de fabrication. Dans ces capsules les
propriétés mécaniques de la gélatine sont modifiées par l’addition d’un plastifiant (glécyrol,
sorbitol). Elles peuvent avoir plusieurs formes : sphérique, ronde, ovale…
Le contenu se présente sous une forme liquide, de type solution, suspension ou émulsion,
ou sous forme pâteuse.

Avantages
- Les capsules molles sont adaptées à la mise en forme des liquides surtout s’ils sont de
saveur désagréable.
- L’enveloppe de gélatine n’étant pas traversée par l’air, elle assure une protection des
principes actifs contre l’oxydation.
- C’est une forme relativement bien appréciée par les patients.
- Biodisponibilité améliorée car le contenu est liquide.
- Protection contre les chocs du fait de la souplesse de l'enveloppe
Inconvénients
- Forme industrielle uniquement.
- Le procédé de fabrication est assez complexe et long, ce qui engendre un coût de
production relativement élevé.
- Des problèmes d’incompatibilité peuvent survenir entre le contenant et le contenu, ce
qui nécessite une formulation adaptée.

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III.3.2 Fabrication des capsules molles


➢ Procédé par injection et soudure simultanées
Elle comporte les étapes suivantes :
- Préparation de la masse gélatineuse
- Préparation du contenu
- Mise en capsule ou encapsulation
a) Préparation de la masse gélatineuse
La gélatine est mise à gonfler dans l’eau pendant quelques heures. La glycérine est alors
ajoutée. Le tout est mélangé et chauffé à 80°C. Il est ensuite additionné d’eau. Cette opération
s’effectue sous vide pour éliminer toutes les bulles d’air générées lors de cette fusion. Après
une heure environ, cette masse de gélatine se présente sous l’aspect d’un « miel » pouvant
s’écouler par gravité. Des colorants, arômes ou autres additifs, peuvent être ajoutés à la masse
qui sera ensuite maintenue à une température de 65°C jusqu’à son utilisation.
b) Préparation du contenu
Le contenu de la capsule peut être liquide ou pâteux. Les principes actifs liquides sont mis
en capsule directement. Les solides sont normalement dissous ou dispersés dans un excipient
approprié pour obtenir une solution ou une dispersion de consistance plus ou moins pâteuse.
Les excipients doivent être tels qu’il n’y ait pas d’interaction avec l’enveloppe.
c) Mise en capsule ou encapsulation
La fabrication des capsules molles se fait industriellement essentiellement par le procédé
par injection et soudure simultanées. Le liquide médicamenteux est injecté par doses précises
à l’aide d’une pompe volumétrique au moment de la formation de la capsule.
Les réservoirs de gélatine tiède déposent sur des tambours rotatifs, refroidis intérieurement
par un courant d’air, un film de gélatine qui se solidifie progressivement. Les deux films formés
symétriquement passent sur des cylindres huileux puis entre les deux matrices. Ces matrices
sont cylindriques et creusées d’alvéoles en forme de demi capsules.
Les injecteurs injectent une quantité précise de liquide médicamenteux dans chaque
capsule au moment de sa formation. Il y a autant d’injecteurs que d’alvéoles sur une génératrice
des cylindres. Le liquide repousse la gélatine dans les alvéoles. La pression exercée par les deux
cylindres est telle que la gélatine est soudée et découpée autour de chaque alvéole.

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d) Mise en capsule ou encapsulation


Les capsules sont ensuite dégraissées à l’aide d’un solvant convenable puis arrivent à
l’aide d’une bande transporteuse dans des tambours tournants, alimentés en air sec, pour y subir
une phase de séchage rapide durant environ une heure.

Fabrication des capsules molles selon le procédé par injection et soudure simultanées.
➢ Procédé à la goutte
Ce procédé permet la fabrication des capsules sphériques. Les appareils utilisés contiennent
un tube extérieur et un tube intérieur. Le tube intérieur va véhiculer le PA et le tube extérieur
l’enveloppe. A la sortie, on va avoir la formation de « perles » par contact avec la paraffine.
L’opération est terminée par lavage et séchage.

Procédé à la goutte

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III.4 Contrôles des gélules et des capsules molles


III.4.1 Contrôles en cours de fabrication
1. Contrôle de masse
Les gélules et les capsules molles doivent répondre aux critères de régularité de masse
prescrits par la Pharmacopée européenne. Il se fait par prélèvement sur la machine, soit
manuellement, soit automatiquement.
2. Aspect de la gélule et de la capsule
On procède à un tri visuel des gélules et des capsules molles. Celui-ci est en général effectué
sur des tables vibrantes ou à rouleaux, qui font tourner la gélule ou la capsule sur elle-même,
ce qui permet, avec un éclairage approprié, de détecter les défauts. Manuellement ou à l’aide
d’un système d’aspiration, les gélules ou capsules jugées non conformes sont éliminées par les
personnes chargée de trier.
3. Contrôle de l’enrobage
Certaines gélules peuvent recevoir un enrobage gastro intestinal. Cet enrobage doit
correspondre à des critères de résistance prescrits par la Pharmacopée européenne : aucune
craquelure de l’enrobage gastrorésistant ne sera observée au bout de deux heures dans HCl
0,1N, moins d’une heure pour le délitement à pH 6,8.
III.4.2 Contrôles sur le produit fini
1. Forme et couleur
2. Uniformité de masse :
La gélule/capsule pleine devra répondre aux exigences de la Pharmacopée européenne.
Dans le cas des capsules molles, celles-ci sont ouvertes, vidées et les enveloppes sont lavées à
l’éther ou à l’aide d’un solvant volatil. Les enveloppes sont pesées et la masse du contenu est
obtenue par différence. Les critères de conformité sont identiques à ceux des gélules.
3. Essais de désagrégation
L’essai se fait dans les mêmes conditions que pour les comprimés non enrobés. La limite
pour les capsules dures et molles est de 30 min.
4. Uniformité de teneur
Le dosage sera réalisé en fonction des données reprises dans le dossier d’enregistrement de
la spécialité pharmaceutique.
5. Essai de dissolution
Cet essai, réalisé conformément à la Pharmacopée européenne, permettra d’établir le profil
de libération du principe actif contenu dans la forme galénique.

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Chapitre I : forme des médicaments solides

III.5 Capsules spéciales


1. Les capsules gastro- résistantes
Elles sont obtenues soit en enrobant les capsules durs ou molles d’une enveloppe gastro-
résistante, soit en remplissant les capsules avec des granulés ou des particules déjà recouvertes
d’un revêtement gastro-résistant.
2. Les capsules à libération modifiée
Elles sont à enveloppe dure ou molle dont le contenu ou l'enveloppe comporte des
substances auxiliaires qui vont modifier la vitesse ou le lieu de libération du PA.
On a la forme gélule à libération ralentie qui va contenir des micro-granules dont la durée
d'absorption est plus longue ce qui permet de réduire le nombre de prises.
III.3 Conditionnement et conservation
C’est le même que les comprimés, sauf que les blistères doivent être particulièrement
étanches à l’humidité.

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