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PAR
Le D' P. CARTON
Ancien Interne des Hôpitaux de Paris
Médecin-Adjoint du Sanatorium de Brévannet
PARIS
A. MALOINE, ÉDITEUR
25-27, Rue de l'Ecole-de-Médecin^ 25-27
1911
LA TUBERCULOSE
N^\ PAR
|1RTHRITÏSME
L4 TUBERCULOSE
PAR
ARTHRITISME
ÉTUDE CLINIQUE
PAU
Lé D' P. CARTON
Ancien Interne des Hôpitaux de Paris
Médecin-Adjoint du Sanatorium de Brévannes
PARIS
A. MALOINE, ÉDITEUR
25-27, Rue de l'Ecole-de-Médecine, 25-27
1911
JpftÈMIÈRE PARTIE
DÉ LA
EXPOSÉ PRÉALABLE
ÉUÔL0GD3 DE L'ARTHRITISME
PATHOGÉNIE DE L'ARTHRITISME
-
En voyant la multiplicité des formes
«
morbides qu'emprunte l'arthritisme par
suralimentation, on dirasans aucun doute
que cette diathèse englobe la pathologie
toute entière. ».
PASCAULT (1).
ARTHRITISME ET TUBERCULOSE
;.'-.'..'
(1) Charrin. Lés défenses naturelles de l'organisme, p. 24 et sui-
vantes.
64 ÉTUDE ÉTIOLOGIQUE ET PATHOGENIQUE
ETUDE CLINIQUE
DE LA
CHAPITRE V
SYNDROME D'HYPÔSYSTOLIE
par
PLÉTHORE ARTHRITIQUE ET RÉFLEXE HÉPATIQUE
CONDITIONS ÉTIOLOGIQUES
FAITS CONFIRMATIFS
FORMES CLINIQUES
FORMES INFILTRANTES
FORMES ULCÉRO-CASÉEUSES
ÉTUDE THÉRAPEUTIQUE
CHAPITRE VII
soient. »...
nutrition, applicable à tous les tuberculeux quels qu'ils
. -
D'abord, est-ce en ajoutant de l'huile dé plus en plus
lourde et riche en principes de combustion dans la lampe qui
charbonne, que nous pouvons songer à rétablir le fonction-
nement du bec et de la mèche usagée ? Il n'est pas besoin
d'insister, pour comprendre que nous allons ainsi entraver
de plus en plus, la transformation de l'huile, en énergie
éclairante et chauffante.
En d'autres termes, est-ce en fournissant des matériaux
plus abondants et plus concentrés à notre arthritique
tuberculeux, que nous pouvons améliorer son état nutritif,
enrayer ses déperditions et surtout remédier à sa taré gas-
tro-hépatique, qui résume tous ses troubles morbides. La
claire raison nous montre au contraire que tout surcroît
ou toute concentration alimentaire ne fera qu'aggraver
la fatigue et accélérer l'usure,, déjà notable, de l'organe
chargé des transformations chimiques (appareil gastro-
hépatique) tandis qu'en fournissant des éléments nutritifs
appropriés en quantité et en qualité à son amoindrisse-
ment fonctionnel, on va le faire se reposer, l'aider à se
rétablir, lui faire donner un rendement, métabolique pres-
que parfait, enrayer-du-même-coup la production, des
ÉCHANGES NUTRITIFS DU TUBERCULEUX 149
1° LES APPORTS
donnerons plus de forces, car chez lui plus que chez tout
autre, suralimentation est synonyme de surintoxication.
La dépression nerveuse et l'affaiblissement général qui en
résultent ne sont nullement, comme le malade est trop
enclin à le croire, une « faiblesse », une « anémie », mais un
symptôme d'empoisonnement par imprégnation toxique de
l'organisme, dû au surmenage gastro-hépatique.
Le temps est passé où l'on proclamait que pour guérir,
le tuberculeux doit être gras. On a trop vu depuis, qu'il
ne suffisait pas de gaver un tuberculeux, de le souffler de
graisse, pour non seulement le guérir, mais l'améliorer. Le
plus souvent, loin d'amender la lésion, on ne fait que l'ac-
centuer, et tout Ce qui en résulte, c'est que si la période ter-
minale ne se fait pas trop longue ou trop épuisante, le tu-
berculeux reste gras et meurt gras. Piètre résultat !
« Ce n'est point parce qu'il engraisse qu'un tuberculeux
guérit, disait Daremberg, mais c'est parce qu'il guérit qu'il
peut engraisser. »
Ce que l'on doit viser, c'est à faire reprendre au tubercu-
leux amaigri, le poids qui convient à son tempérament, à sa
constitution anâtomique, à l'aide d'un repos judicieusement
dosé et d'une alimentation adéquate aux besoins progres-
sifs de l'appétit et de l'organisme. Mais ce poids normal,
quel est-il ? Théoriquement, on se guide sur la taille et on
propose un poids égal au nombre de centimètres que le sujet
a en plus du mètre. Si cette donnée convient assez rigou-
reusement aux individus possesseurs d'une charpente os-
seuse et surtout musculaire bien développée, elle est dans
l'immense majorité des cas trop élevée, en ce qui concerne
des sujets dé musculature moyenne, comme c'est le cas des
arthritiques tuberculeux. Ces derniers se trouveront bien en
général d'un poids inférieur de cinq kilos à celui indiqué
par la théorie ; tout ce qui le dépasse est nettement de trop
et doit rétrocéder.
IgO ETUDE THERAPEUTIQUE
2° LES RESTRICTIONS
d'un aliment tel que nous l'offre la nature, à celui que nous
concentrons artificiellement, au contraste qui sépare un
courant électrique physiologique, d'un courant à haute
tension ; le premier déterminera une excitation cellulaire
bienfaisante, le second sera destructif.
Si de tels effets se constatent à la longue sur un orga-
nisme sain, on ne sera pas étonné de les voir apparaître,
encore plus rapides et plus désastreux, chez des malades,
surtout chez des arthritiques tuberculeux, qui sont déjà,
par définition, des surmenés cellulaires. Pour eux, la re-
cherche du maximum de matériaux nutritifs, sous le mini-
mum de -volume, est un défi au bon sens. A un organisme
aussi appauvri dans ses réactions vitales, et aussi diminué
dans ses capacités assimilatriçes, n'est-il pas vraiment ab-
surde d'imposer quintuple besogne, en lui fournissant des
aliments hyperconcentrés ? Loin de faciliter sa tâche, ces
aliments purs, sans déchets, le laissent débordé de travail
et sidéré ; la plupart, d'ailleurs, sont inutilisés, retrouvés
sans modification dans les fèces, et le peu qui a pu être
absorbé fut imparfaitement métabolisé, ce qui, nous le
savons, signifie intoxication. Aussi, là où on croyait relever
l'état général du tuberculeux on n'a fait qu'enrayer les
efforts curatifs naturels et progresser la lésion. Que cer-
tains autres malades, non arthritiques, ou arthritiques
frais entrés dans la diathèse, guérissent avec et je dirai,
malgré ce traitement corrosif, c'est possible ; mais ce sont
ceux dont la résistance organique est restée suffisante et
qui ont pu, par une adaptation hyperfonctionnelle, faire
les frais du surcroît d'irritation. Ils ont guéri, c'est vrai,
mais amoindris dans leur vitalité, car ils ont dû se défendre
contre deux poisons : la toxine microbienne et le poison sura-
limentaire. Et il n'en reste pas moins vrai qu'à appliquer
«e traitement dit « remontant » à des arthritiques avérés,
qui justement doivent leurs lésions à l'usure cellulaire,
RÉGIMES ALIMENTAIRES 193
13
194 ÉTUDE THÉRAPEUTIQUE
3° L'HYGIÈNE ALIMENTAIRE
14
CHAPITRE X
LA SURALIMENTATION ET LA ZOMOTHËRAPIE
-
C'est en ces termes que Guinard exprima sa protestation
au Congrès de la Tuberculose de 1905 : « Manger beau-
coup, se soumettre à un régime alimentaire très abondant
aussi bien que varié, telle est la formule simpliste à laquelle
on s'arrête et qui est si souvent imposée aux tuberculeux.
Formule fausse et dangereuse, je m'empresse de le procla-
mer, car les malades obnubilés par le souci de se nourrir au
maximum, font parfois des efforts inouïs pour dévorer ;
aussi en voit-on qui, en plus des légumes, rôtis et plats cou-
rants, ingurgitent des oeufs crus, de la viande crue, du lait,
de la poudre de viande, etc., etc. II n'y a qu'une chose
qu'on oublie dans tout cela, c'est l'estomac, ainsi con-
damné à une tâche parfois bien au-dessus dé sa résis-
tance ».
G. Petit, au cours d'une conférence faite à la Société vé-
gétarienne de France en 1905, disait : « Depuis quelques
années, on a introduit la suralimentation dans le traitement
de la tuberculose et ce qui est pire encore, on a préconisé
l'usage de la viande crue, contre lequel je m'élève au nom de
la raison et de l'intérêt des malheureux malades qui sont là,
victimes d'une erreur absolue. Appliqué à des prédis-
posés à la tuberculose, ce régime les condamne à le deve-
nir, car on fatigue leur organisme, on les intoxique, on
diminue leur résistance vitale qui est leur seule sauve-
garde. »
J'ai constaté moi-même, très souvent, cette action tuber-
culigène de la zornothérapie préventive, et on en verra plus
loin de probants exemples dans certaines observations de
malades qui, jusque-là robustes, se mirent à la viande crue,
contagionnés par les néfastes habitudes qu'ils avaient jour-
nellement sous les yeux, et dont le désir de se fortifier
davantage n'aboutit qu'à Féclosion d'une infection bacil-
laire par intoxication arthritique.
Effrayé des régimes de 5 à 6.000 calories imposés à des
SURALIMENTATION ET ZOMOTHÉRAPIE 225
tuberculeux cavitaires, Renon (1) s'élève contre ces désas-
treuses prescriptions, qui obligent les malheureux malades
à lutter à la fois « contre leur tuberculose, leur hypernutri-
tion et leur intoxication alimentaire ». Ailleurs, se faisant
plus encore explicite, il ajoute : « La suralimentation, dans
la pratique, aboutit presque toujours à faire d'un tubercu-
leux tolérant bien les aliments, un dyspeptique qui ne sup-
porte plus rien du tout. »
Tout récemment, Sabourin (2) écrivait encore : « On a,
par principe, après de fort belles expérimentations sur
les chiens, suralimenté tous lés phtisiques qui se réclament
du médecin et il a fallu pas mal d'années, pour s'apercevoir
qu'on empêchait ainsi de guérir une quantité de malades
qui se seraient fort bien tirés d'affaire, si on les eût laissés
manger comme tout le monde, sinon moins. A l'heure ac-
tuelle, heureusement, les médecins sont édifiés sur les désas-
tres occasionnés par la suralimentation du tuberculeux,
si le public, par contre, en dehors de tout conseil médical,
se laisse encore aller à cette pratique par entraînement, par
vitesse acquise et contagion mentale. »
Cette quasi-unanimité, à dénoncer les dangers de la sur-
alimentation, constatée chez les médecins qui soignent spé-
cialement les tuberculeux, est vraiment remarquable et
digne enfin de retenir l'attention du corps médical- qui, à
son tour, devrait s'opposer de toutes ses forces, au courant
suralimentaire qui emporte la santé, non seulement des
tuberculeux, mais de la population entière.
Beaucoup de médecins de sanatoriums, du fait qu'ils ont
depuis longtemps décrit les troubles suralimentaires et re-
noncé à cette thérapeutique nocive, croient avoir été en-
tendus et suivis par le reste du corps médical. C'est, mal-
(1) Renon. Le traitement pratique de la Tuberculose, p. 80.
Les maladies populaires, p. 416.
(2) Sabourin. La Tuberculose dans la pratique médico-chirurgicale,
a0 1, 1910.
15
226 ÉTUDE THÉRAPEUTIQUE
Lag,.., 40 ans.
Antécédents héréditaires. Côté paternel. Arrière grand-père,
.
mort asthmatique et empirysémâteux ; Arrière grand'mère,
morte d'un cancer de l'estomac; Grand'mère; âgée de 88 ans,
sujette à des troubles dyspeptiques mais très robuste; Grand-
père, mort à 50 ans de cancer d'estomac ; Père vivant, tempé-
rament très congestif avec petit arthritisme. Très émotif.
Côté maternel. Arrière grând-mère, morte d'un cancer du py-
lore; Grand-père, mort de pneumonie à 30 ans; Grand'mère,
morte d'embolie à 70 ans; Mère, morte à 37 ans de diabète qui
vers la fin se compliqua de tuberculose pulmonaire.
La malade eut huit; frères et soeurs. Son frère aîné est très
arthritique, et gastropathe au plus haut point; deux de ses
enfants sont morts de méningite tuberculeuse. Elle était la
seconde enfant. La troisième fut une fille qui mourut à 8 mois
de diarrhée infantile. C'est à ce moment, que la mère devint dia-
bétique. ; aussi, les sept enfants qui naquirent ensuite, mouru-
rent-ils, les premiers en naissant, les autres in utero.
Le relevé de ces antécédents permet, d'abord de souligner la
fréquence du cancer et l'apparition tardive de la tuberculose
232 ÉTUDE THÉRAPEUTIQUE
Viandes.
Viandes grasses : oie, Poulet. Agneau très jeune,
canard, foie gras. Côtelette. Gigot,
cervelles. Veau : ris, rognon, Chevreau,
foie, pied, tête.
Gibier. Lapin domestique.
Pintade. Pigeon. Pigeon jeune.
Viandedeporc. Char- Dindonneau.
cuterie. Jambon.
..
Viandes rouges.
j Boeuf. Mouton.
j
Jus de viandes. Ex-
| traits de viande.
; Abats
.
: Langue, tri-
j
pes, etc.
RÉGIME CARNÉ MITIGÉ 241
[
DÉFENDUS PERMIS A SURVEILLER
Légumineuses.
j Pois secs. Pois jeunes.
i Flageolets secs. Flageolets jeunes.
Haricots secs blancs, Lentilles fraîches et
rouges, noirs. sèches.
i Fèves sèches. Fèves fraîches.
(
'
Céréales.
Farineux.
Pomme de terre.
Riz.
Marrons.
Patates.
Igname de Chine.
Cerfeuil bulbeux.
I
Légumes verts, Racines.
| Oseille. Patience ou Haricots verts. Epi- Asperges.
j oseille-épinard. nards. Artichauts.
;| Tomates. Aubergines Tétragone. Arroche. Concombres.
-i Poirée. |
REGIME CARNE MITIGE 243
Fruits.
Groseilles. Cerises a- Prunes, Poires, Pom- Oranges douces.
cides. Citrons. O- mes, Pêches. Mandarines.
ranges acides. Cas- Abricots, Brugnons, Noix. Noisettes.
sis. Cerises douces.
Fraises et framboises Raisin, Ananas frais,
crues. Dattes. Bananes,
Pêches et Abricots Fraises et Framboi-
desséchés. ses cuites. Olives.
Coings. Nèfles, Gre- Groseille à maque-
nades. reau. Figues fraî-
ches.
Ananas et fruits en PruneauxtrempéS/OU
conserve. cuits.
Compotes et Mârme- Amandes fraîches.
lades très sucrées. Noisettes. Myrtilles.
Fruits pas mûrs crus Figues trempées.
ou cuits.
Raisins secs. Fruits cuits, mûrs,
•
Condiments et Excitants.
Boissons.
Vins généreux, toni- Eaux minérales alca- Jus de raisins frais,
ques et médica- fines (Vichy).
menteux.
Liqueurs ; alcool ;: Bière légère. Vin très léger et cou-
apéritifs, pé.
Sirops. Cidre doux.
Cidre aigre.
bouteille de vin lui est donnée tous les trois jours. Pendant ces
deux années, elle s'est bien portée. Elle change ensuite déplace,
et séjourne chez des gens dont l'alimentation était surabon-
dante et forte. Au repas de midi, il y avait toujours deux
plats de viande ; des légumes excitants (tomates, aubergines,
etc.), des hors-d'oeuvres, des entremets sucrés, des confitures et
sucreries, Le vin et la bière étaient à discrétion. Le pain était
du pain viennois. Enfin, après chaque repas, on prenait une
bonne dose de café très fort et un petit verre de liqueur. A
quatre heures : thé, gâteaux, sucreries. Le soir, deux plats de
viande ou poisson et réédition des excès du déjeuner. Et à
minuit, au retour de ses maîtres : viandes froides et vin blanc.
Au bout de deux ans de cet empoisonnement alimentaire,
apparurent de la perte des forces, de l'amaigrissement et une
violente crise d'entérite muco-membraneuse.
Elle garde le lit un mois, s'alimente de farines, de potages au
lait, de fruits cuits, et part ensuite en convalescence dans son
pays, nantie d'une ordonnance de viande crue et d'oeufs en sup-
plément.
Le séjour à la campagne la rétablit un peu et elle revient se
placer à Paris. Mais l'usure suralimentaire a fait son oeuvre; elle
reste dolente, fatiguée, souffrant de l'estomac, de l'intestin;
tout effort lui est pénible, elle change de places souvent, espé-
rant en trouver de moins dures, mais toutes se Valent, puisque
c'est elle qui est épuisée.
De guerre lasse, elle rentre dans les hôpitaux. Pendant trois
ans, elle est toujours fatiguée, souffre de l'estomac, fait quelques
accès rhumatismaux,
En 1910, elle part en vacances chez elle, et au lieu d'y re-
prendre la vie sobre d'autrefois, elle soigne son entérite en se
suralimentant, en forçant son appétit et en prenant six oeufs
par jour.
Finalement elle verse dans la tuberculose, tousse, crache quel-
que peu le sang, maigrit et on l'envoie ici.
Elle a une lésion du sommet droit : infiltration et sclérose,
de l'entérite muco-membraneuse; le foie est touché,
au niveau
du lobe gauche, surtout.
RÉGIME CARNÉ MITIGÉ 25,1
Mise au régime carné mitigé, elle quitte le service au bout de
trois mois, n'ayant présenté aucun incident pendant son sé-
jour. Son intestin est en parfait état, son état général excellent ;
la respiration est égale des deux côtés, dans ses sommets pul-
monaires et elle â augmenté de deux kilos.
sulta.
. ......
Une attaque sérieuse d'entérite, puis d'appendicite en ré-
: ...
usage, de nouveau, d'une nourriture trop abondante, trop
chargée en viandes et en sucreries.
C'est à ce moment que se produisit soudainement, une vio-
lente congestion pulmonaire avec forte hémoptysie, qui, natu-
rellement fut traitée par le repos et la suralimentation. A
quelques mois d'intervalle, une seconde hémoptysie éclata,
.puis six mois plus tard,.une troisième. Une.fois dans l'engre-
nage, chaque crachement de sang s'accompagnant d'un redou-
blement alimentaire, il n'y avait plus de motif de voir cesser
un état pléthorique qu'on aggravait de plus en plus..
Au début de l'année 1909, ce malade vint me consulter. Il
avait déjà subi une dizaine d'hémoptysies ; son état, général
252 ÉTUDE THÉRAPEUTIQUE
Tuberculose pulmonaire.
Tuberculose hémoptolque.
(Observation du Sanatorium.)
Tuberculose pulmonaire.
(Observation du Sanatorium.)
Ge 30 ans, couturière. Arthritisme héréditaire.
,
Eut un érysipèle étant enfant, puis des coliques de plomb
à 18 ans. Quitte la profession de typographe à cause de cet acci-
dent.
En avril 1910, panaris grave traité par l'incision et l'injec-
17
258 ETUDE THERAPEUTIQUE
Tuberculose pulmonaire.
(Observation du Sanatorium.)
Tom..., 32 ans. Antécédents arthritiques.
Début de l'affection pulmonaire actuelle, il y a quatre ans.
Puis, hémoptysie avec congestion pulmonaire droite, il
y a
deux ans. Depuis, la malade fut souvent obligée de suspendre
son travail, par suite de la reapparition.de la toux, des sueurs,
REGIME CARNÉ MITIGÉ 259
de la faiblesse, Elle fut toujours suralimentée à la viande et aux
oeufs.
Entrée ici, en octobre 1909, elle présente le syndrome hyposys-
tolique, des troubles gastro-hépatiques nets et une localisation
du poumon droit, caractérisée par de la bronchite du sommet en
avant (sibilançes et fines crépitations) et de l'opacité respira-
toire très marquée, dans toute la hauteur en arrière.
Mise au régime carné mitigé, on dut, à plusieurs reprises,
modérer là quantité des aliments ingérés et recourir à de fré-
_
quents purgatifs légers, car la malade engraissait trop vite et
faisait des troubles de surmenage digestif (état subfébrile, con-
gestion du lobe gauche du foie).
Malgré tout, au bout de trois mois, elle sort guérie, n'ayant
plus de bruits anormaux dans le poumon, plus de sensibilité
épigastriquê, en pleine possession de ses forces et avec une aug-
mentation de poids de 3 kil. 500.
CHAPITRE XII
LE RÉGIME ÔVO-LACTO-VÉGÉTARIEN
Tuberculose pulmonaire-
Rétrécissement mitral. — Pleurésie.
(Observation du Sanatorium.)
Tuberculose pulmonaire.
LE RÉGIME VÉGÉTALIEN
B. IMPORTANCE DE LA NOTION
—-
DE CONCENTRATION MOLÉCULAIRE DES ALIMENTS
Légumineuses.
| Haricots. Pois. Len- Pois très jeunes.
tilles sèches. Fèves. Lentilles fraîches
' jeunes.
RÉGIME VÉGÉTALÎEN 325
Céréales.
Farineuxt
Igname de Chine. Pommes de terre. Riz du Piémont.
Marrons. Patates.
Cerfeuil bulbeux.
Fruits.
Groseilles. Oranges. Pruneaux dessucrés. Prunes. Poires. Pom-
Citrons. Cassis. mes. Pêches. Abri-
Fraises. Framboi- cots. Brugnons.
ses. Coings. Nèfles. Raisins. Cerises
.
Pêches et abricots douces. Ananas
desséchés. Dattes. frais. Groseille à
Bananes. Fruits maquereaux. Fi-
pas mûrs. Pru- gués. Myrtilles,
neaux acides. Rai- Melons. Citrouilles,
sin sec.
Amandes, noix, noi-
settes.
Fruits cuits au sucre.
Condiments et Excitants.
Ail. Echâlotte. Epi- Persil. Cerfeuil. Es- Poireau.
ces. Poivre. tragon. Oignons.
Cornichons. Concom- Fleurs de capucine,
bres. d'oranger, de ca-
momille.
Vinaigre. Moutarde.
Thym. Sauge. Vanille.
Menthe.
Thé. Café.
APPLICATION DU RÉGIME
INCIDENTS DE TRANSITION.
connu Dupré (1), Claude (2), Dopter (3) pour les brightiques
déchlorurés.
Cette réserve toxique s'accumule, principalement, dans
le foie et les graisses. Le foie emmagasine les poisons, alca-
loïdes, toxines, sous forme de combinaisons avec les nu-
cléines, comme il met en épargne le sucre. Ces combinaisons
sont complexes et très tenaces, demandant parfois fort
longtemps pour être détruites et libérées. Souvent une véri-
table rénovation des tissus doit s'accomplir sur de nouvelles
bases chimiques, pour tous leurs éléments constitutifs.
Cette élimination toxique se fera soit peu à peu, entre-
tenant les malaises généraux ou gastro-hépatiques, ou assez
souvent par poussées (fièvre, frissons, état saburral de la
langue, douleur épigastrique, constipation, congestion péri-
bacillaire). Ces saccades possibles de décharges toxiques
méritent d'être bien connues et prévues dans les cas invé-
térés, sans quoi on les prendrait, trop volontiers, pour des
sursauts d'aggravation infectieuse.
C'est seulement quand la libération toxique est obtenue,
quand toutes les cellules sont désencombrées de leurs poi-
sons et les protoplasmes nettoyés de leurs combinaisons si
tenaces et paralysantes, que les échanges nutritifs repren-
nent toute leur valeur et que la ration alimentaire peut être
accrue, en suivant pas à pas l'ascension énergétique et en se
basant toujours sur les données de concentration possible.
Il arrive parfois, quand l'équilibre vital est ainsi retrouvé,
de constater que le malade est devenu un hypothermique
permanent et normal. Il ne faudra jamais s'inquiéter de voir
la température centrale descendre à 36° le matin et 36°6 le
soir. Elle est la normale de tels sujets. J'ai des malades guéris
depuis de longs mois qui, très robustes, conservent une tem-
;
Restent les cas moyens ou ceux qui, à première vue, sont
difficiles à ranger dans l'une quelconque des catégories.
Il y a alors deux façons d'aborder la question. La première
consiste à prescrire d'abord le régime le moins sévère,
pour en rayer peu à peu les aliments les plus toxiques; on
arrive ainsi, en décapitant plus ou moins l'échelle toxique, à
trouver le degré de tolérance du malade. Quand il est por-
teur du syndrome hyposystolique, un excellent guide, en
plus de tous ceux sur lesquels j'ai attiré l'attention
(variations thermiques, pulsatives, gastro-hépatiques, pul-
monaires et générales en phase digestive), consiste dans
l'examen de la coloration des ongles. Tout repas dont la
toxicité Ou la concentration est trop élevée pour le sujet,
provoque l'apparition de la teinte carminée unguéale,
tandis qu'un repas dont le dosage et le degré de concen-
tration chimique et toxique est bien adapté aux capacités
glandulaires, n'amène qu'une accentuation de coloration
infime. A ce procédé d'aggravation restrictive .progressive,
employé ainsi d'emblée, on est parfois obligé d'apporter des
retouches, au bout de quelque temps. Si la vitalité orga-
nique s'est vite relevée, on peut tâtonner et faire des essais
de réascension ; si, par contre, après avoir obtenu une très
évidente amélioration sur toute la ligne, on piétine de nou-
veau, c'est que là désintoxication n'a pas été suffisante,
et qu'il faut descendre davantage le long de l'échelle toxi-
que.
Ce procédé décroissant est le plus facile à réaliser, à sui-
vre, à faire admettre et comprendre aux malades. Mais,
quand le cas est particulièrement épineux, à la limite de
la curabilité, quand les incompatibilités alimentaires sont
nombreuses, difficiles à débrouiller avec un régime com-
plexe, on est obligé d'avoir recours au procédé inverse et
•on doit composer, pour chaque malade, un répertoire ali-
mentaire individuel, portant, comme nous l'avons vu, à la
360 ÉTUDE THÉRAPEUTIQUE
Lait nature.
Bouillon de céréales.
Pâtisseries. Entremets.- -
,
Oseille. Tomate. Hofs-d'ceuvre.
Topinambours. Héliantis. Salsifis. Crosnes.
Groseilles. Citrons.
Rhubarbe.
Oranges.
OEufs nature.
Café. Thé. Asperges.
: Haricots flageolets jeunes.
Lentilles.
Choux de Bruxelles (sans graisses, changés d'eau de cuisson).
Pain d'épices. '
Pain viennois.
CHOIX ET CHANGEMENTS DE RÉGIMES 363
Lait fermenté.
Noix.
Fruits secs non trempés.
,
Eau de cuisson des légumes.
Coçose.
...
(pâtisserie à l'huile, biscuits, biscottes, gâteaux
OEuf mélangé
secs, tarte, beignets; crêpes, charlotte aux pommes).
Huile blanche. Fritures.
Fèves jeunes.
Pâtes : nouilles, macaroni, semoule, tapioca, farines.
•
Dattes, Amandes.
.
Riz de Piémont.
Çhoux-fleurs.
,:
Igname de Chine.
Patate.
,
Marrons.
Choux. Chûux-navets. Navets (changés d'eau de cuisson).
Choucroute cuite à l'eau (idem).
Poireau, Oignon.
Champignons. Olives.
Bananes.
Pois jeunes.
Melon, Citrouille.
Châtaignes du pays.
Fruits crus, non acides, très mûrs.
Pruneaux crus trempés.
Pain complet.
Pain de seigle.
Pain blanc. Panades.
Pain grillé.
Cerfeuil bulbeux.
Pommes de terre.
Artichauts.
Cardons.
Carottes.
Cardes.
-
Epinârds jeunes. Tétràgone. Arroche. .h
364 ÉTUDE THÉRAPEUTIQUE
Haricots verts.
Salades crues.
Salades cuites.
Pruneaux dessucrés.
On voit ainsi que les trois grands régimes ne forment
pas en quelque sorte des compartiments étanches, et qu'une
incursion de l'un à l'autre est permise de temps en temps.
On la fera d'abord espacée, laissant des intervalles de plu-
sieurs jours, pour répéter la prise du nouvel aliment, car
il faut toujours craindre que la réintroduction d'un ali-
ment qui longtemps fut dangereux, ne ramène de la fatigue
et de l'intolérance, si sa consommation redevient quotidienne.
On prendra soin, également, de faire porter les essais sur de
petites quantités et jamais l'aliment nouvellement repris
ne pourra constituer la base d'un repas ; il ne viendra que
comme appoint.
Les premières acidités tolérées seront celles des fruits.
On devra commencer par des fruits très mûrs, choisis parmi
les variétés les moins âpres au goût dans chaque espèce.
Les premières fois même, ces fruits gagneront à être cuits,
à peine sucrés ou sans sucre, car la cuisson atténue encore
leur acidité naturelle. Des cerises noires non acides, du
raisin extrêmement mûr, des poires prêtes à devenir blettes,
des prunes non acides très mûres, seront les premiers fruits
à essayer.
Parmiles graisses,l'huile blanche seralamieux supportée,
soit incorporée en très petite quantité à table aux aliments,
soit pour faire sauter les légumes ; puis, on pourra essayer
l'huile d'olive, la cocose, qui est la plus acidifiante des
graisses végétales, et enfin le beurre.
La pomme de terre sera très longtemps le seul farineux
toléré sans ennuis dans les cas graves. Viendront ensuite,
les châtaignes de pays (climat parisien) moins chargées
en
hydrocarbones, que le marron d'Auvergne d'Italie puis
ou ;
PRONOSTIC 365
le riz du Piémont, plus léger pour le même motif, que le riz
asiatique ; enfin, la patate qui a deux fois la valeur nutritive
de la pommé dé terre.
Parfois, le pain blanc sera assez longtemps le seul
aliment à base de céréales qui pourra être autorisé à haute
dose. Viendront ensuite les pâtes, les flocons de céréales,
les pâtisseries légères et gâteaux secs.
On devra toujours surveiller l'usage des légumineuses.
Les petits pois très jeunes sont admis de très bonne heure
dans les cas graves, puis, ce sont les fèves et les len-
"
_'-
deux sommets., le gauche en avant, le droit en arrière, .soufflent,
gargouillent et sont bourrés de gros râles cavernuleux. L'ex-
pectoration est revenue et de nouveau fourmille de bacilles de
Koch.
La situation paraissait irrémédiable. L'impossible est pour-
tant tenté et la diététique fait l'objet d'une étude suivie et
raisonnée. La viande, même blanche, reconnue comme donnant
des poussées pulmonaires et des accès fébriles, fut supprimée,
puis le lait, les oeufs, les légumineuses et, peu à peu, par res-
trictions successives, la malade se trouva au régime végétalien
strict,-à la cure de fruits. Dé nouveau, un changement extraor-
dinaire, imprévu, inespéré, s'obtint dans les deux sommets ra-
mollis. La fièvre tomba ; la soif si ardente céda, les insomnies
rebelles ne se reproduisirent plus, l'expectoration très abon-
412 ÉTUDE THÉRAPEUTIQUE
Spléno-pneumonie tuberculeuse.
(Observation du Sanatorium.)
LA VIANDE
LES OEUFS
LES CEREALES
LE SUCRE.
LES LÉGUMINEUSES.
LES FÉCULENTS
LES GRAISSES.
Les légumes blancs non féculents (ce qui exclut les pom-
mes de terre, patates, ignames, cerfeuil bulbeux), sont
vraiment dénués de toute propriété nutritive ou mméra-
lisante. Les principaux sont : les salsifis, crosnes, topinam-
bours, héliantis, céleris-raves, navets. Leur action très débi-
litante est rendue particulièrement manifeste, dès qu'ils
doivent contribuer à composer des menus végétâliens stricts.
Tel arthritique grave qui, grâce aux repas de légumes verts
cuits, jouit d'une stimulation et d'un bien-être organiques
remarquables, se sent las, sans énergie, prend mauvaise
mine, voit apparaître tous les petits signes de décalcifica-
tion (agacement des collets dentaires, malaises généraux,
sensibilité au froid, érosions muqueuses, etc.), et aggrave
ses foyers bacillaires, après quelques prises répétées et ex-
clusives d'un des légumes de cette catégorie. Il semblerait,
je le répète, que la minéralisation des légumes non fécu-
ETUDE DE QUELQUES ALIMENTS 451
lents soit liée intimement à la fonction chlorophyllienne
et que seules posséderaient une haute valeur reminérali-
sânte, les parties des végétaux exposées à la lumière solaire
et qui doivent à leur pouvoir de fixation coloratrice des
phénomènes métaboliques et assimilateurs très accrus.
L'emploi répété et assez abondant de ces légumes produit
invariablement les troubles que je viens de signaler, à là
fois par absence de récupération minérale nécessaire à
l'économie, et aussi par l'action toxique, due à des fermen-
tations intestinales avec selles d'odeur butyrique que cer-
tai: d'entre eux provoquent à l'excès.
,
LE SEL.
LES BOISSONS.
traitement de Ferrier
Ces réserves une fois faites, le
réalise un immense progrès dans le traitement de la tu-
berculose pulmonaire, en démontrant qu'à ces malades,
il suffit de fournir une alimentation normale, de veiller à
un espacement suffisant des repas, à la prohibition des
mets acides ou capables d'en produire dans le cours de la
digestion, et que la diététique jointe à l'exercice dosé, résume
la thérapeutique ; la mauvaise hygiène alimentaire étant
bien plus néfaste que le mauvais air. « L'aération de Paris
peut être suffisante » (Ferrier) (1).
Résumant ce chapitre, nous pouvons émettre les propo-
sitions suivantes :
La décalcification est un fait indéniable de dénutrition
calcique chez les arthritiques, tuberculeux ou non tuber-
culeux. On y remédie par la désintoxication acide, par des
restrictions alimentaires et des prescriptions hygiéniques
appropriées. On l'aggrave par la surnutrition et la sédenta-
rité.
La tuberculose ne tient nullement à la décalcification
(1) Ferrier. La cure de la Tuberculose, p. 129.
THEORIE ET TRAITEMENT DE FERRIER 471
TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX
ET HYGIÉNIQUE
État général, Symptômes, Complications, Hygiène
A. — MÉDICATION GÉNÉRALE
LES STIMULANTS
LES ANTISEPTIQUES
gravés. Depuis quatre ans, tous les trois ou quatre mois, elle
était en proie à de singulières attaques se répétant la nuit, par
petites séries de 3 ou 4, en huit jours. Une douleur et un trem-
blement du bras gauche la- prenaient et, de lui-même, son bras
contracture se dressait au-dessus de sa tête. Peu à peu, les séries
se rapprochèrent, éclatèrent tous les deux mois, puis tous les
huit jours, et même s'aggravèrent à ce point que, maintenant,
l'attaque se généralise et simule, à s'y méprendre, l'épilepsie
jacksonnienne. La malade a un aura, crie : mon bras ! mon
bras ! les secousses gagnent la jambe correspondante, puis la
perte de connaissance se fait, avec constriction des mâchoires,
yeux révulsés, morsure de la langue, et retour de la conscience
environ dix minutes après. L'examen permet de constater de
l'exagération des réflexes rotuliens surtout du côté gauche, une
lésion pulmonaire du sommet droit au premier degré, et un
gros foie congestionné et très douloureux. Après avoir éliminé,
peu à peu, les hypothèses de tumeur cérébrale, de syphilis,
d'intoxication par un diabète ou une albuminurie, j'en vins à
penser à une cause d'intoxication chez une arthritique, et je
fouillai davantage dans les antécédents familiaux et personnels
de la malade, bien qu'elle me ditne rien avoir d'extraordinaire à
me signaler, à ce propos. Je retrouvai ainsi, chez ses ascendants,
d'abord toute la pléiade arthritique : éthylisme du père ; obé-
sité, diabète, hémiplégie, vésanie chez les oncles et les tantes,
nervosisme, albuminurie, ictères, chez des frères et soeurs.
Elle-même est une arthritique patente, très adipeuse, conges-
tive, très colorée avec varicosités des joues. Mais, surtout, j'ap-
prends que depuis cinq ans, elle continue à se soigner pour sa
lésion bacillaire du sommet droit, et prend régulièrement de
l'huile de foie de morue et des cachets contenant de l'iodoforme,
du gaïacol et du tanin, en même temps qu'elle s'alimente outre
mesure. J'étais édifié, tous les accidents coïncidaient avec le
traitement toxique institué, et s'aggravaient, de plus en plus
du fait de sa persistance. Il m'a suffi de supprimer tout médica-
ment, de prescrire l'alimentation végétarienne, pour rendre la
malade à la santé et supprimer brusquement tous les troubles
nerveux et généraux qui l'assaillaient depuis quatre années.
TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX ET HYGIÉNIQUE 483
LA MEDICATION SPÉCIFIQUE
LES TONIQUES
(Kola, quinquina, coca, strychnine, glycêro^phosphates, etc.)
'
En résumé, en dehors des accidents pénibles ou doulou-
reux et de certaines complications, il est bien évident que
l'arthritique tuberculeux n'a besoin d'aucun médicament,
486 ÉTUDE THÉRAPEUTIQUE
L HYGIENE MEDICAMENTEUSE
B. -^TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE
LA FIEVRE
LES HEMOPTYSIES
LA TOUX.
LA DILATATION D'ESTOMAC.
LA CONSTIPATION.
LA CONGESTION DU FOIE.
LES INSOMNIES.
LÉS ENTÉRITES.
LE RHUMATISME.
LES ARCÈS.
EMPHYSÈME.
ALBUMINURIE. —DIABÈTE.
LA PLEURÉSIE.
LA CULTURE PHYSIQUE
2° LA CULTURE PHYSIQUE.
LA CULTURE RESPIRATOIRE.
LA CULTURE ABDOMINALE.
TECHNIQUE.
Fig. 25.
Enfin, quatre derniers mouvements agissant à la fois
sur les muscles respiratoires et les abdominaux, se feront à
l'extenseur mural.
CULTURE PHYSIQUE 549
W exercice. — Dos à l'appareil, une poignée de chaque
main (fig. 24), inspiration en extension, les bras étendus
verticaux le long de la tête sont descendus en avant jus-
qu'à l'horizontale. Dix fois.
19e exercice. — Même position. Les bras étendus hori-
zontalement en croix, à angle droit, sont ramenés au-
devant de la poitrine (fig. 25). Dix fois.
20& exercice. — Côté droit à l'appareil, le bras droit tient
la poignée devant soi,
horizontalement (le
caoutchouc a été dou-
blé), le bras gauche
replié sur la hanche
gauche (fig. 26). Trac-
tion en décrivant un
mouvement circulaire
vers la gauche. Dix
fois.
21e exercice. -^ Le
même que le précédent,
mais en sens inverse.
Les métamorphoses qu'on obtient rapidement par l'usagé
de ces simples exercices, sont à la fois physiques et cliniques.
Du côté physique: un malade qui s'était présenté à nous
le regard terne, la mine abattue, le corps déformé : le
thorax émacié avec creux sous-claviers et côtes apparentes,
les épaules tombant en avant, la poitrine rentrée, lé ventre
saillant, ovoïde, adipeux ou mou, dont aucune contraction
ne pouvait modifier la forme, devient après quelques se-
maines absolument méconnaissable.
Le pannicule adipeux qui masquait ses saillies muscu-
laires, et rembourrait sa paroi abdominale, a fait place à
des masses charnues qui jouent sous la peau pendant les
efforts de contraction. Tandis que sa taille s'amincissait,
550 ÉTUDE THERAPEUTIQUE
OBJECTIONS.
LA CURÉ DE TRAVAIL.
HYDROTHÉRAPIE AÉROTHÉRAPIE
—
HÉLIOTHÉRAPIE
1° HYDROTHÉRAPIE.
2° L'AÉROTHÉRAPIÈ CLASSIQUE.
SCHÉMA D'ORDONNANCE
I. — LE TRAITEMENT ALIMENTAIRE
HYGIÈNE ALIMENTAIRE.
— Appétit. -^ La suralimenta-
tion est synonyme d'empoisonnement alimentaire surâigu
et n'aboutit qu'à la production rapide ou à l'accélération
brusque de l'arthritisme et par suite à la fixation ou l'ag-
gravation de foyers bacillaires. La prise répétée de viande
crue favorise chez l'homme l'éclosion et l'évolution de la
tuberculose. Il faut manger à son appétit sans restriction
comme sans excès ; on ne devra jamais manger sans faim ni
« par raison ». On aiguillonnera
l'appétit soit en prenant
de l'exercice, en faisant de lamarche surtout, soit en activant
la circulation intestinale toujours trop lente et surtout en
n'usant pas d'aliments toxiques ou concentrés.
Hygiène culinaire. -—Ajouter le beurre cru à table. Man-
ger le moins possible de sauces. La cuisine à l'huile blanche
est la plus digestible. Ce sont les graisses et surtout les grais-
ses animales qui rendent les aliments indigestes. Les mets
devront être cuits très longtemps et à petit feu. Les salades
crues gagneront à être prises nature, salées, hachées à table
dans d'autres légumes chauds ou à être assaisonnées avec
un peu de vin blanc ou mieux de lait caillé en guise de vi-
naigre ou de citron.
Mastication. — Appliquer son attention à broyer et insa-
liver complètement tous les aliments. Un mets bien mas-
tiqué est à demi digéré.
596 ÉTUDE THERAPEUTIQUE
MÉDICATION.
— Les médicaments antiseptiques, stimu-
lants, toniques', spécifiques, sont les ennemis de l'arthri-
tique et du tuberculeux. La médication antiacide seule
donne des résultats satisfaisants. Un des cachets suivants
pourra se prendre au début de chacun des deux principaux
repas :
Bicarbonate de soude 1 gr.
Magnésie 0 gr. 30
Chlorure de sodium 0 gr. 10
PREMIERJE PARTIE
Etude étiologique et pathOgénique de la Tuberculose par Arthritisme
Exposé préalable %
DEUXIÈME PARTIE
TROISIÈME PARTIE
2° Aérothérapie classique .^
3° Les bains atmosphériques ,^
Les bains d'air •
,_,.
Les bains de soleil
591
Chapitre XXI. — Schéma d'ordonnance '
,