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Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers - Casablanca

Chapitre 2 – Guidage en rotation

2ème Année Cycle Ingénieure - Génie Industriel


Pr. KHATIB Hamza Année universitaire : 2022/2023

Plan

I – Introduction
2- Guidage par palliés Lisses
3- Guidage par éléments roulants

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1- Introduction

I - Introduction 4

Le guidage en rotation consiste à réaliser une liaison pivot entre deux solides (arbre) et (alésage ou moyeu).
La forme de la surface de guidage est généralement de révolution : Cylindrique, conique, sphérique… .

Plusieurs solutions techniques peuvent s’utiliser pour assurer une liaison pivot entre deux pièces :
1 : La mise en contact direct entre les deux solides ;
2 : Interposition d’un ou plusieurs éléments supplémentaires :
- Bague de frottement (Coussinet) ;
- Eléments roulants (roulement) ;
- Injection d’un film d’huile ;
- Suspension Magnétique.

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I - Introduction 5

Palier : Organe du guidage d’un arbre dans son mouvement en rotation. on distingue les paliers directes et
indirectes.

Les fonctions que la liaison doit assurer :


1- Eliminer les degrés de liberté en autorisant uniquement la rotation.
2- Transmettre les efforts et les moments entre l’arbre et l’alésage.
3- Supporter les efforts sans endommagement durant le fonctionnement.

Dans le cas d’une liaison parfaite sans jeu Avec prise en compte des phénomènes de frottement.

I - Introduction 6

Quelques critères de jugement et de choix d’une solution technique pour assurer le guidage en rotation :

1- Résister et s’adapter au milieu environnant (poussière, humidité, milieu corrosif….) ;


2- Eencombrement minimal.
3- Assurer un fonctionnement silencieux.
4- Echauffement minimal durant le fonctionnement.
5- Précisons des jeux pour réduire l’amplitude des mouvements indésirables.
6- Réduire les frottements entre les pièces en mouvement relatif.
7- Simplicité du montage – démontage et de maintenance (lubrification-graissage…)…

Lors de l’élaboration d’un cahier de charges (Client), il est important de spécifier vos exigences par rapport
à ces performances.

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2- Guidage par palliés Lisses


Plain bearing

2- Guidage par palliés Lisses 8

La conception d’une liaison pivot par paliers lisses doit supprimer 5 degrés de liberté entre les deux
pièces en liaison. Le mouvement relatif de rotation combiné avec les actions transmises, provoque un
échauffement local entraînant une modification des jeux fonctionnels radiaux et axiaux ce qui peut
provoquer une dégradation de la surface de contact par frottement (Grippage).

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2- Guidage par palliés Lisses 9

Avantages des coussinets par rapport au contact direct :

- Diminution du coefficient de frottement (diminution de l’échauffement et réduction du moment résistant);


- Augmentation de la durée de vie de l’arbre et du logement en reportant l’usure sur le coussinet ;
- Diminuer le bruit.

Règle de montage :
Le coussinet doit être monté serré sur l’alésage, et glissant sur l’arbre, et non l’inverse. Ainsi, la vitesse de
glissement est la plus faible.

2- Guidage par palliés Lisses 10

Exemple d’analyse

1- Analyser le mécanisme en
identifiant les pièces et les
mouvements relatifs.
2- Identifier les guidages en
rotation réalisés et les pièces
concernées par ces guidages.
3-Identifier les ajustement à
mettre en place pour chaque
guidage par palier lisse.

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2- Guidage par palliés Lisses 11

Ajustement 4-5

2- Guidage par palliés Lisses 12

Ajustement entre la bielle (6) et le coussinet (16) :

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2- Guidage par palliés Lisses 13

Ajustement entre la bielle (6) et le coussinet (20)

2- Guidage par palliés Lisses 14

Matériaux et procédés de fabrication

Coussinets autolubrifiants :
Obtenus par frittage des matériaux métalliques généralement à base de bronze. L’utilisation
du frittage permet d’obtenir une porosité importante (porosités entre 15 et 35% en
volume), ce qui permet l’incorporation de lubrifiant dans les porosités. Dans le cas de
l'huile, la structure, comparable à une éponge, restitue l'huile en fonctionnement et
l'absorbe à l'arrêt.
Lors de la fabrication, le mélange des poudres métalliques est dans un premier temps
comprimé dans un moule puis chauffé dans un four pour obtenir des pièces poreuses.

D’autres matériaux sont également exploités pour l’obtention des coussinets :


- Composites (Glacier) : Fonctionnement à sec ou avec un léger graissage.
-Coussinets polymères : Ils sont constitués d’un seul matériau (PTFE,
(Polyétrafluoréthylène), Nylon, acétal, …). Ils sont utilisés lorsqu’il est nécessaire d’avoir
une grande résistance chimique. Ils sont insensibles aux poussières. Cependant, Ils
peuvent se déformer (fluage). Ils présentent également une faible conductivité thermique
(mauvaise évacuation de la chaleur).

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2- Guidage par palliés Lisses 15

Paramètre à prendre en considération lors de la conception :

1- Pression diamétrale :

2- Produit PV: Il permet de tenir compte de l’effet de la vitesse de glissement


Le facteur p.V (Produit de la pression diamétrale (p) par la vitesse circonférentielle
V (m/s)) est déterminant pour le dimensionnement des coussinets. La valeur de
p.V permet de s’assurer, en fonction du matériau du coussinet, qu’il sera capable
de supporter l’énergie produite suite au frottement.

2- Guidage par palliés Lisses 16

Exemple de paramètres utiles au choix du coussinet :

Remarque importante : Sur le dessin d’ensemble, l’ajustement n’indique que les dimensions des pièces
fabriquées en interne (les dimensions des bagues sont définies par le constructeur et ne sont pas réusinées).
Ex : ajustement Arbre/bague : ⌀20 f7
Ajustement Alésage/bague : ⌀25 H7

Les critères de rugosité sur l’arbre sont très importants pour obtenir des coefficients de frottements
intéressants.

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Extrait des dimensions normalisées :

Coussinets
frittes
autolubrifiants

Coussinets
glaciers

2- Guidage par palliés Lisses 18

Puissance perdue par frottement

On considère l'arbre 2, de rayon R, soumis aux actions mécaniques extérieures suivantes:


Cm: Couple moteur entrainant la rotation de 2/1.
F: Effort radial sur l'arbre 2.
F1/2: Action mécanique du palier 1 sur l'arbre 2 qui se décompose en une composante normale au contact (N) et
une composante tangentielle (T).
La puissance perdue par frottement : P = Cf x W

Cette puissance correspond à l'énergie qu'il faut


évacuer pour chaque unité de temps sous forme
de chaleur. La chaleur s'évacue par un transfert
de chaleur vers l’extérieur à travers l’arbre de
l’alésage.
Sous un chargement imposé, et pour réduire les
pertes par frottement, on peut réduire le
diamètre de l’arbre en veillant à assurer la
condition de résistance mécanique.

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2- Guidage par palliés Lisses 19

Un manque d’évacuation de la chaleur conduit à une accumulation de l’énergie thermique qui se traduira
par une augmentation de la température provoquant :

- La modification des jeux fonctionnels ;


- La modification des propriétés des matériaux ;
- La modification de la qualité du lubrifiant ;
- Le risque de brulure en cas de contact avec un utilisateur.

On fonction de la chaleur générée, et la conductivité des matériaux, il est possible de modéliser le champ de
température pour s’assurer qu’il conservent un niveaux acceptable, sinon il faut :

-Prévoir des surfaces supplémentaires d’évacuation de la chaleur (ailettes)


-Prévoir des système de refroidissement forcés (ventilation – Ecoulement de fluide)

Ou bien changer la solution de guidage avec une technologie plus convenable : Utilisation des
éléments roulant

2- Guidage par palliés Lisses 20

Critères à vérifier lors de la conception :


1- Resistance au matage : Ce critère permet de s’assurer que la pression appliqué est inférieure à la pression
admissible par le matériau :

2- Vérification énergétique : Ce critère permet de s’assurer que le matériau peut supporter l’énergie
induite par frottement.

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2- Guidage par palliés Lisses 21

Application :

On désire concevoir un guidage en rotation par un palier lisse. Les données du problème sont :
Diamètre de l’arbre : d=40mm , Vitesse de rotation 500 tr/min. Charge radiale : 2000N.

Méthode 1 (Analytique) : Un fournisseur indique que le produit (PV) admissible pour ses
coussinets est de 2Nm/mm².s
1- On se référant uniquement au critère (PV), Identifier la longueur du coussinet et choisir
un coussinet à partir du tableau précédent.

2- Calculer la puissance perdue par frottement (μ=0,1).

Méthode 2 (Graphique) : Un deuxième fournisseur propose le graphe suivant pour


identifier le coussinet convenable. Déterminer à partir du graphe, la longueur du coussinet
et choisir une longueur normalisée à partir du tableau précédent.

2- Guidage par palliés Lisses 22

Durée de vie

La durée de vie est généralement définie par un jeu limite de fonctionnement à ne pas dépasser et qui est fixé par l’utilisateur.
L’évolution du jeu dépend des conditions de fonctionnement, elle passe par deux phases :
Phase 1 (Période du rodage) : Elle est caractérisée par un accroissement rapide du jeu, elle se caractérise par un écrasement
des aspérités en contact avec l’arbre. À l’issue de cette phase, les performances du contact sont améliorées :
- Réduction du coefficient de frottement.
- Accroissement de la surface de contact.
- Réduction de la pression maximale de contact.

Phase 2 (Usure normale) : Elle correspond à


l’usure normale et progressive du palier, qui est
proportionnelle au temps de fonctionnement, cette
courbe d’évolution est généralement interpolée pour
estimer la durée de vie du coussinet.

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3- Guidage par éléments roulants

Introduction 25

Un roulement est un dispositif composé de plusieurs pièces, il est monté


comme élément intermédiaire entre les deux solides entre lesquels la
liaison pivot doit être assurée.

Il est composé généralement des éléments suivants :

1- Eléments en contact avec les solides à guider en rotation :


- Bague intérieure en contact avec l’arbre;
- Bague extérieure en contact avec l’alésage.

2- Eléments roulants :
Ils sont des éléments intermédiaires entres les bagues. Le choix des
éléments roulant permet de réduire l’intensité du couple résistant qui
s’oppose au mouvement. Le type de l’élément roulant (bille, cylindre,
cône) impact la liaison cinématique spécifique entre les bagues (pivot,
pivot glissante, rotule…).

3- Cage :
Pièce en tôle emboutie en deux morceaux assurant un écartement
constant entre les éléments roulants.

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3- Guidage par éléments roulants


3-1 Résistance au roulement

3-1- Résistance au roulement 27

l'adhérence et le frottement peuvent constituer une opposition au mouvement global du système (notamment le
frottement entre deux surfaces planes ou cylindriques), mais peuvent aussi servir à créer ce mouvement (entraînement
par friction). Dans le cas d'un véhicule sur pneu, c'est l'adhérence de la roue sur le sol qui permet de tracter ou propulser
le véhicule (de le faire avancer).

La résistance au roulement est le phénomène physique qui s'oppose au roulement. Il est dû à la déformation des pièces en
contact. Il est différent de la résistance au pivotement d'un palier lisse engendrée par le frottement.

Etant enfoncé sous l'effet de l'effort presseur, le plan crée un bourrelet


de matière. Ce bourrelet constitue un obstacle au mouvement, une
pente que le cylindre doit monter.
Si l'effort moteur (FR) augmente et que le solide reste immobile,
l'action de contact plan/cylindre (FC) se déplace et change d’intensité.
Lorsque l’effort moteur (FR) atteint une valeur critique, le pivotement
autour du point de contact devient possible.

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3-1- Résistance au roulement 28

Si on considère un élément roulant (cylindre 1) soumis à deux


efforts externes (F) et (P) ainsi que l’action du sol (1).
On modélise l’action du sol (1/2) par le torseur exprimé en (A)
par :

Si le torseur est glisseur, on peut


l’exprimer en un point (I) par :

Si le cylindre est en équilibre (résistance au roulement) :

3-1- Résistance au roulement 29

L’effort externe (F) produit un moment moteur :

L’effort normal (N) produit un moment de résistance au


roulement :
Loi de résistance au roulement :

Similairement au coefficient de frottement, le facteur (δ) évolue mais ne peut dépasser un valeur seuil
maximale (δLim), cette valeur est atteinte juste avant le début du roulement. Ainsi le moment s’opposant au
roulement (Mt) ne peut dépasser une valeur seuil.

Si l’effort F, dépasse un seuil limite (Fr), le roulement du cylindre sera initié :

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3-1- Résistance au roulement 30

Dans le cas d’un coussinet, il est important de produire le glissement entre arbre 𝐹𝑟
est alésage pour amorcer le mouvement de rotation. Plus le couple nécessaire à
l’apparition du mouvement est faible, plus la liaison est parfaite. A la limite du 𝐶𝑓 = r𝐹𝑡
glissement entre les deux solides, l’équilibre entre le couple moteur (Cf) et la 𝐶𝑓 𝐶𝑓 = r𝑓𝑓 𝐹𝑟
force tangentielle de frottement (Ft) permet d’exprimer (Cf) en fonction de (Ft):
𝐹𝑟

𝐹𝑡

Dans le cas du roulement, il est possible d’évaluer expérimentalement la résistance à la rotation décrite par le couple
nécessaire à l’apparition du mouvement de rotation. Similairement au cas du glissement, il est possible de relier ce couple à la
charge radiale (Fr) en utilisant un facteur expérimental (f) sous la forme suivante :

Ces valeurs sont à comparer avec le frottement interne des coussinets variant entre 0,05 et 0,15 suivant les réalisations :
Nylon, PTFE...

3-1- Résistance au roulement 31

- Plus les matériaux sont rigides plus la taille du bourrelet est faible (Choix des matériaux rigides).

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3- Guidage par éléments roulants


3-2 Types de roulements

3-2-Types des roulements 33

Roulement à bille à contact


radial

C’est la catégorie des roulements les plus utilisés, ils sont capables de supporter des charges radiales et axiales.
Ils peuvent être équipés des flasques en tôle ou des joints en élastomère pour l’étanchéité.
Les versions étanches des deux côtés sont graissées à vie.

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3-2-Types des roulements 34

Roulements à billes à contact oblique

Ils supportent une combinaison des charges radiales et axiales.


Le charge axiale n’est supportée que dans un sens.
Les bagues ne sont pas séparables.
Pour les roulements à une seule rangé de bille, ils doivent être utilisées par paire.
La version à deux rangés de billes peut être utilisée seule dans le cas des arbres courts.

3-2-Types des roulements 35

Roulements à rotule sur billes :

Chemin extérieur sphérique.


Supporte les charges radiales.
Supporte des faibles charges axiales.
Utilisé principalement en cas de besoin d’un angle de
rotulage, assez important (entre 2,5 et 4°), autorisent les
défauts d'alignement des portées de paliers et des flexions
d'arbres élevées.

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3-2-Types des roulements 36

Butées à billes :

-Supportent des charges axiales uniquement dans


un seul sens.
-Les vitesses de rotation sont limitées à cause de la
force centrifuge sur les billes.
-Certaines versions ont des rondelles sphériques
pour compenser des défauts d'alignement.

3-2-Types des roulements 37

Roulements à rouleaux cylindriques

L'effort de contact rouleau/chemin est


réparti sur une ligne (un «point» dans le
cas des billes). En conséquence, à taille
identique, ils supportent des charges plus
élevées que les roulements à billes
(capacités de charge plus élevées).
Ils sont conseillés en cas de chocs,
vibrations et surcharges.

• Supportent des charges radiales importantes.


• Ne supportent pas les charges axiales, sauf les versions épaulées NJ avec Fa ≈ Fr/10.
• Les vitesses de rotation permises sont assez élevées.
• Les deux bagues sont séparables, ce qui facilite les montages et démontages.
• Compensent peu, ou pas, les défauts d'alignement et les flexions d'arbres, les versions à deux rangées ne compensant rien. En
conséquence, les portées d'arbre et de logement devront présenter une très bonne coaxialité.

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3-2-Types des roulements 38

Roulements à rotule sur rouleaux

Ils présentent les mêmes caractéristiques que les versions sur billes.
Les rouleaux ont la forme de tonnelets.
La capacité de charge est très élevée.
Les frottements internes élevés imposent une lubrification à l'huile.

3-2-Types des roulements 39

Roulements à rouleaux coniques

Ils présentent les mêmes principes que les billes à contact oblique : (Charges axiales dans un seul sens,
montage minimum par paire et en opposition).
La bague extérieure est séparable.

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3-2-Types des roulements 40

Ils sont comparables aux roulements à


rouleaux cylindriques.
Peu encombrants radialement;
Supportent uniquement des charges radiales.
Il existe un grand nombre de variantes et
certaines ne sont pas normalisées.
Ils peuvent être montés sans bague intérieure
(douilles et roulements) et même sans bague
extérieure (cages à aiguilles).

3-2-Types des roulements 42

Charges transmissibles :
Les actions mécaniques de contact exercées par les éléments roulants sur l’une ou l’autre bague sont en général
schématisées par des forces ou des charges.
Sous cette hypothèse, trois cas seront possibles :
Cas 1 : Charge radiale (Fr) : Sa direction, perpendiculaire à l'axe de rotation, passe par le centre géométrique du roulement.
Fr est toujours portée par un rayon, d'où le nom de charge radiale.
Cas 2 : Charge axiale (Fa) : Sa direction est celle de l'axe de rotation du roulement.
Cas 3 : Charge combinée (F) : C'est la combinaison des deux cas précédents. La direction de F, quelconque, passe par le
centre géométrique du roulement.
- La projection de F sur l'axe de rotation donne une composante axiale Fa.
- La projection de F sur un rayon perpendiculaire à l'axe donne une composante radiale Fr

Fa et Fr sont deux projections orthogonales possibles de F.

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3-2-Types des roulements 43

L’effort appliqué sur chaque bague est transmis vers l’autre bague à travers les éléments roulants. Il est
important que le choix de la surface de contact entre les éléments roulants et les bagues assure une
transmission de force sans séparation des éléments du roulement.

Le choix du type du roulement doit tenir compte du type de la charge à transmettre.

Dans le cas des roulements à Le roulement à rouleaux


rouleaux coniques, il est possible cylindrique est de par sa
que le roulement subit des efforts géométrie, il est parfaitement
axiaux ou combinés. apte à recevoir des efforts
radiaux.

Choix des roulements suivant la direction


et l’intensité de la charge

3-2-Types des roulements 44

Angles de rotulage
Pour les roulements qui possèdent un angle de rotulage, la liaison élémentaire
réalisée entre les bagues du roulement est donc une liaison rotule si le roulement
est apte à transmettre des efforts axiaux, une liaison linéaire annulaire s'il ne l'est
pas.
Pour les roulements à aiguilles et les butées autres que celles à rotule, cet angle
est inexistant.

Les minutes d'angle, de symbole ‘ (une apostrophe) 1 degré = 60 minutes d'angle


Les secondes d'angle de symbole ‘' (une double apostrophe) 1 minute d'angle = 60 secondes

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3-2-Types des roulements 45

Angles de rotulage

En pratique l’arbre ne peut être guidé en rotation par un roulement à


cause du rotulage introduit par le roulement.

Ainsi l’obtention d’une liaison pivot (non pas rotule) nécessite


l’utilisation de deux roulement.
En présence d’un arbre court, il est possible d’utiliser un seul roulement
avec un angle de rotulage nul (comme c’est le cas du roulement à deux
rangées de billes à contact radial ou oblique).

3-2-Types des roulements 46

Comparaison et aide au choix du roulement.

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3- Guidage par éléments roulants


3-3 Montage de roulements

3-3- Montage des roulements 48

Durant la conception du guidage en rotation, il est important de définir :


- Mobilité Radiale (Les ajustement de montage) :
- Arbre/Bague intérieure ;
- Alésage/bague extérieure.
- Mobilité Axiale :
- Arrêts axiaux des bagues internes ;
- Arrêts axiaux des bagues externes.

Recommandations :
- Opter pour une conception simple en utilisant un minimum de pièces, cela on s’assurant de la tenue
mécanique des éléments utilisés.
- Limiter le nombre des pièces «sur mesure» ou à fabriquer, et les remplacer, chaque fois que possible,
par des composants dont les paramètres géométriques sont normalisés (Ecrou à encoche, circlips,
joints…).
- Veuillez à la possibilité, à la facilité et à l’ordre de montage de toutes les pièces de l’ensemble. Eviter les
montages difficiles.

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3-3- Montage des roulements 49

Choix des ajustements de montage

En générale, le montage est réalisé avec une bague montée serrée et l’autre avec
jeu. Le jeu simplifie les assemblages et compense les dilatations.
De point de vue pratique, l’absence de jeu présente des complexités de montage et
risque de détériorer les éléments roulants lors du montage (Effort axiaux) et lors
du fonctionnement en raison des dilatations (Efforts radiaux).

Pour le choix de l’ajustement de montage, il sera important d’analyser la charge (Fr)


transmise par le roulement :
Cette charge est transmise par la liaison pivot, entre deux solides (solide 1 : arbre)
(Solide 2 : Alésage).
En utilisant ce vecteur force comme référence (repère fixe). On peut distinguer :
1- Solide tournant : Solide qui tourne par rapport à la charge (Le vecteur (Fr) n’est pas
fixe dans le repère lié au solide)
2- Solide fixe : Solide ne tournant pas par rapport à la direction de la charge.

3-3- Montage des roulements 50

Montage en alésage tournant : Alésage tourne par rapport à la direction de la charge.

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3-3- Montage des roulements 51

Montage en arbre tournant : : Arbre tourne par rapport à la direction de la charge.

3-3- Montage des roulements 52

Règle de conception :
Si une bague tourne par rapport à la direction de la charge exercée sur le roulement, elle doit être ajustée avec
serrage.
La bague fixe par rapport à la direction de la charge, peut être ajustée avec jeu, cela permettra de facilité l’assemblage et
éviter l’endommagement des éléments durant le montage.

Roue motrice
Galet tendeur
Arbre tournant : Arbre monté serré
Alésage tournant : Alésage monté serré

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3-3- Montage des roulements 53

La charge est fixe par Charge tournante Charge fixe sur l’arbre Charge tournante
rapport au logement. avec le logement. - logement tournant - avec l’arbre

Bague intérieure tournante par rapport à la direction de la Bague extérieure tournante par rapport à la direction de la
charge (bague intérieure montée serrée sur l’arbre) charge (bague extérieure montée serrée dans l’alésage)

Si la charge est tournante par rapport à un solide, cela signifie que tous les points de sa circonférence passeront par le point
de contact avec la bague.

Si une bague devant être montée serrée ne l'est pas, elle risque de subir un phénomène de détérioration par roulage. La
bague et l’élément en contact (arbre ou alésage) est laminée entre les éléments roulants et l'arbre ou le logement.

La charge est fixe par rapport à un solide (bague) lorsqu'elle agit toujours au même point pendant une révolution (Position
du vecteur force dans le repère lié au solide est fixe).

3-3- Montage des roulements 54

Illustration du mécanisme de détérioration de l’arbre par changement du point d’application de la charge (changement
également de la direction) (Dans le cas où la bague interne libre).

Illustration du mécanisme de détérioration de l’alésage par changement du point d’application de la charge.

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3-3- Montage des roulements 55

Attention :
Les tolérances sur les bagues internes et externes sont imposés par le constructeurs. Ils ne sont pas
représentés dans un dessin d’ensemble.

3-3- Montage des roulements 56

Le choix des tolérances sur l’arbre et l’alésage peut se faire à partir des documents constructeurs, cela en
analysant le mouvement relatif des solides par rapport à la charge.

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3-3- Montage des roulements 57

Exemples d’ajustement (Fabricants)

3-3- Montage des roulements 58

Fixation latéral des bagues

Règle 2 : Les bagues, tournantes par rapport à la charge et ajustées serrées, doivent être fixées latéralement
ou «épaulées» des deux côtés.

Solutions pour la fixation latérale (Elimination de la translation)

Bague extérieure
Bague intérieure tournante par rapport
tournante par rapport à la à la charge.
charge.

Bague intérieure tournante


par rapport à la charge.
Les épaulements sur 1 et 6 Bague extérieure tournante
peuvent se remplacer par des par rapport à la charge.
épaulements sur 2 et 5.
Adopter de préférence lors :
-Charge axial dans seul sens.
-Liaison courte
Le jeu (J) permettant la
compensation de la dilatation

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3-3- Montage des roulements 59

Liaison rigide; Pour charges élevées;


chocs; vibrations

Pour des liaisons peu chargée; sans charge axiale; économique

3-3- Montage des roulements 60

Solution technologiques pour les arrêts de la bague interne

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3-3- Montage des roulements 61

Solutions technologiques pour les arrêts de la bague externe

3-3- Montage des roulements 62

Exemples des solutions techniques

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3-3- Montage des roulements 63

Arbre tournant par rapport à la charge. Bagues intérieures montées serrées, les bagues extérieures glissantes.
Le montage des roulements sur l’arbre peut se faire indépendamment. Ce qui simplifie le montage.

3-3- Montage des roulements 64

Arbre tournant par rapport à la charge. Bague intérieures montées serrées, les bagues extérieures glissantes.
Le montage des roulements sur l’arbre peut se faire indépendamment, ce qui simplifie le montage.

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3-3- Montage des roulements 65

Bagues extérieures des roulements montées serrées. Les bagues internes sont glissantes.

3-3- Montage des roulements 66

Cet exemple représente un arbre de vibrateur. Dans ce cas, l’orientation de la charge est fixe par rapport à l’arbre.
La charge est tournante par rapport au bâti. La charge transmise par les roulements résulte de la force centrifuge.

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3-3- Montage des roulements 67

L'ensemble logement plus roulements, peut en général être assemblé indépendamment.


Un jeu axial de fonctionnement (J) est nécessaire pour compenser les dilatations de l'arbre. Des roulements
proches l'un de l'autre, ou une liaison courte, limitent les effets de ces dilatations.
Les solutions sont mieux adaptées lorsque les efforts axiaux sont toujours dans le même sens.

3-3- Montage des roulements 68

33
3-3- Montage des roulements 69

Toutes les bagues sont épaulées de chaque côté. L'un des roulements est à bagues séparables pour
compenser les dilatations. Les efforts axiaux sont supportés par le roulement à bagues non séparables.

3-3- Montage des roulements 70

Application 1
- Compléter le guidage en rotation.
- Compléter la liaison complète entre 8 et 4
en dessinant une vis 7 (six pans creux).

34
3-3- Montage des roulements 71

Proposition des
arrêts

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3- Guidage par éléments roulants


3-4 Lubrification et étanchéité des roulements

35
3-4- Lubrification des roulements 73

Importance de la lubrification :
-Diminuer les frottements internes (éléments roulants – chemins de roulement – cage). Il est important de
- Empêcher l’usure (durée de vie).
prévoir un dispositif
d’étanchéité contre :
- Protéger le roulement contre la corrosion.
-Les fuite du lubrifiant.
- Diminuer le bruit. -L’entrée des impuretés

Deux types de lubrification sont possibles: La lubrification à la graisse et la lubrification à l’huile.

Lubrification à la graisse:

- 90% des montages de roulements.


- Simplicité de conception.
- Large gamme de vitesses.
- S’oppose à l’entrée des impuretés.

Lubrification à l’huile:

- Utilisé en cas de vitesses très élevées.


- Permet de refroidir le roulement (évacuation de la chaleur).
- L’adopter en cas d’’un mécanisme déjà lubrifié à l’huile (réducteur, boîte de vitesse).

3-4- Lubrification des roulements 74

Roulement graissé à vie


Graissage par garnissage au montage

Le graissage peut être à vie ou périodique par démontage et


Il convient si la durée de vie exigée est limitée. regarnissage lors des interventions de maintenance. La durée de
Le regraissage est impossible. vie du roulement dépend du volume de graisse présent près des
éléments roulants.

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3-4- Lubrification des roulements 75

Par graisseurs :

Ils sont utilisés lorsque des graissages périodiques sont nécessaires. C'est le deuxième degré en matière de graissage.
Il faut éviter les excès et renouveler complètement la graisse lors des révisions de machines. Si le regraissage est
fréquent, la graisse usagée doit être impérativement éliminée par bouchon de vidange, soupape à graisse... .
La conduite de la graisse par bague de répartition exige des dépenses qui ne se justifient que pour des machines
coûteuses.

3-4- Lubrification des roulements 76

Principaux dispositifs de lubrification à l’huile:

Lubrification par bain et ruissellement


Lubrification par bain d'huile

Ce dispositif est le plus simple.


L'huile doit atteindre l'élément roulant le plus Si les projections et le ruissellement sont suffisants, l'huile
bas et ne pas le dépasser. projetée sur les parois par effet centrifuge peut être recueillie
(goulottes, larmiers, etc.) puis canalisée vers les roulements à
lubrifier.

37
3-4- Lubrification des roulements 77

3-4- Lubrification des roulements 78

Lubrification par bain et ruissellement

38
3-4- Lubrification des roulements 79

Lubrification par circulation d'huile

(E): L'huile circule en permanence et arrive près des roulements


grâce à une pompe et des canalisations.
(F): Lorsque les roulements sont très chargés, les vitesses très
élevées, l'huile peut être injectée sous pression par un ou deux
becs. Le jet est dirigé vers les éléments roulants.

3-4- Lubrification des roulements 80

Les éléments d’étanchéité sans frottement

39
3-4- Lubrification
I - Introduction
des roulements 81

3-4- Lubrification des roulements 82

40
3-4- Lubrification des roulements 83

3-4- Lubrification des roulements 84

41
3-4- Lubrification des roulements 85

Les éléments d’étanchéité avec frottement

3-4- Lubrification des roulements 86

42
3-4- Lubrification des roulements 87

Joint à lèvres

Ce sont des joints pour étanchéité dynamique, lors d’un mouvement de rotation
uniquement. Ils sont essentiellement utilisés avec les huiles et les graisses. En forme
de couteau, frottant radialement sur l'arbre. Un ressort à spires jointives de forme
torique, assure le maintien de contact lèvre/arbre.

3-4- Lubrification
I - Introducton
des roulements 88

43
3-4- Lubrification des roulements 89

Application 2 – Voir document :

Le document présente le dessin d’ensemble d’une meule, le guidage en rotation de l’arbre est assuré par
un roulement à billes à contact radial.

1- En analysant le fonctionnement, identifier les charges qui vont apparaitre durant l’utilisation, ainsi que
les bagues mobiles et les bagues fixes par rapport à la charge.
2- Conclure sur les bagues qui doivent être montées serrées et les bagues à monter avec jeu.
3- Proposer les solutions technologiques pour assurer les arrêts axiaux des bagues.
- Utiliser un écrou à encoches pour l’arrêt axial du roulement (4) du côté droit.
4- Concevoir une solution pour Assurer l’étanchéité des deux côtés par deux joints à lèvres.
5- Concevoir une liaison complète entre la poulie 12 et l’arbre 2 en utilisant un écrou à encoches comme
arrêt axial.

3-4- Lubrification des roulements 90

Proposition de Solution :

44
91

3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement

3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 92

Modélisation

45
3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 93

Modélisation cinématique

Liaison correspondante ? Liaison correspondante ? Liaison correspondante ?

Pas de translation Translation possible + Translation dans 1 seul sens


possible + Léger rotulage Léger rotulage + Léger rotulage
=> Rotule => Linéaire annulaire => Rotule unilaterale

Arbre

Alésage

3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 94

Bague intérieure serrée

Rappel:
4 arrêts sur les BI
2 arrêts sur le couple de BE

Schéma cinématique

Si l’arbre se dilate, risque de coincement


=>nécessite un jeu J réglable
Pour arbre court
J

46
3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 95

Bague intérieure serrée

Schéma cinématique

Si l’arbre se dilate, =>aucun problème !


Pour arbre court ou long
Préconisé pour les couples de roulements de
diamètres différents

3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 96

Calcul et choix du roulement

47
3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 97

Sous charge et au cours du mouvement de rotation, les chemins des bagues des roulements reçoivent de
la part des éléments roulants, billes ou rouleaux, des millions de compressions élastiques intermittentes.
Il en résulte, avec le temps, des fissurations amenant progressivement à l’endommagement des surfaces.
C'est le phénomène de fatigue.

Sachant les chargements appliqués et la durée de vie demandée, l’objectif du calcul est d’orienter le
concepteur vers le roulement capable d’assurer ces exigences.

3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 98

Durée de vie normalisée L10

L’objectif de la partie suivante est de relier la durée de vie d’un roulement aux charges qu’il va
subir.

Considérant un lot de plusieurs roulements identiques de test, tous soumis à une même charge. A ce type de
roulement et pour cette charge appliquée on peut leurs associer une durée de vie L10.

La durée de vie L10 est égale au nombre de tours, ou de révolutions, réalisés par 90 % des roulements de la série
avant qu'apparaissent les premiers signes de fatigue (Nbr de tours mesuré après l’endommagement de 10% du
lots).

Unités : La durée de vie normalisée se calcule en millions de tours, parfois par commodité en heures de
fonctionnement.

48
3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 99

Durée de vie normalisée L10

La fatigue est un phénomène aléatoire ou statistique. Des roulements identiques, de mêmes dimensions, de
mêmes matériaux, appartenant à un même lot, tous chargés de la même façon, auront, après le même essai,
des durées de vie différentes.
L10 est la durée de vie basée sur une fiabilité de 90 %, c'est-à-dire 90 % de survie après essai sur un même
lot. L10 sert de référence à tous les roulements de la série.

La valeur de L10 est donnée par le fabriquant pour une charge de base

Sachant la valeur de L10 pour un roulement , il sera possible de calculer Ln pour des fiabilité plus ou moins sévères :
2/3
100
𝐿𝑛 = 𝑎1 𝐿10 = 4,48 𝑙𝑛 𝐿10 avec (F) fiabilité désirée en pourcentage
𝐹
Pour une fiabilité de F=90% on vérifie que a1=1

Notant que le matériau (a2) et la lubrification (a3) présentent une influence sur la durée de vie. Cette influence peut être pris en considération on
multipliant la durée de vie par les coefficients de corrections (a2) et (a3).

3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 100

Capacité de charge dynamique C

La charge dynamique de base C, d'une série de roulements


identiques, est la charge radiale (axiale pour une butée),
constante en intensité et en direction, que peut endurer 90
% des roulements du groupe, pendant 1 million de tours,
avant qu'apparaissent les premiers signes de fatigue.

Autrement dit, si un lot de 100 roulements identiques est soumis au cours d'un essai à sa charge de base C (Fr = C), 90
roulements du lot (90 %) auront une durée de vie qui atteindra ou dépassera 1 million de tours.

Remarques :
-La capacité C est une des caractéristiques de base de chaque roulements, elle est indiquée dans les catalogues des
fabricants en même temps que d, D, B et r.
-Pour une même référence normalisée de roulement, la valeur de C peut varier sensiblement d'un fabricant à l'autre.

49
3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 101

Tableau indiquant la capacité de charge dynamique de quelques roulements

3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 102

Relation entre durée de vie L10 et charge dynamique C


L10 : Durée de vie du roulement en millions de tours
𝐶
𝑛 C : Charge dynamique de base
𝐿10 = P : Charge équivalente exercée sur le roulement
𝑃 n = 3 pour les roulements à billes
n = 10/3 pour les roulements à rouleaux

P=C ⟹ L10=1

Indication sur le choix de L10 en heures

50
3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 103

Application :
Un guidage en rotation par roulement à bille à contact radial doit assurer une durée de vie de 3 million de
tours. Les calculs montrent que ce roulement sera soumis à une charge purement radiale de 700 daN. La
vitesse de rotation est de 150tr/min.
1- Identifier la capacité dynamique de charge que doit présenter ce roulement.
2- Sachant que le diamètre de l’arbre est imposé à une valeur de 30mm et l’alésage à 55 mm
Choisir à partir des catalogues constructeurs un roulement assurant ces conditions de services.
3- Une re-vérification des calculs indique que la charge radial est de 1300 daN, Est-ce que le roulement
précédent peut assurer la durée de vie requise ? Si non choisir un nouveau roulement qui peut
fonctionner sur le même arbre.

daN=10N

Remarque : Après le choix du roulement vous pouvez télécharger le Modèle CAO sur le site du constructeur.

3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 104

Charge dynamique équivalente P

Le modèle de calcul proposé précédemment reste valable dans le cas d’une charge purement radial (axial
pour butée). Dans le cas général, la force résultante présente une composante axiale (Fa) et une
composante radiale (Fr).

Il est possible d’identifier expérimentalement les couples (Fr,Fa) engendrant la même durée de vie. Dans ce
cas, on dit que ces couples (Fr, Fa) sont tous associés à une même charge équivalent (P).

La charge équivalente (P) est une charge radiale fictive appliquée sur le roulement et qui provoque la même
usure que les charges axiales et radiales combinées qui sont réellement appliquées.

Ainsi, pour chaque couple (Fa, Fr) il est possible de calculer une charge équivalente (P) qu’on peut l’utiliser
dans la formule précédente pour le calcul de la durée de vie (L10).

Il sera très important d’identifier le lien reliant (P) et le couple (Fa, Fr).

51
3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 105

Pour une charge (P) purement radiale, on identifie la durée de


vie L10.

Par des essais successives, on identifie les couples (Fr, Fa)


donnant la même durée de vie (Courbe d’équidurée).

On trace sur un graphe d’axes (Fr) et (Fa) les points mesurées.

Constatant qu’un point est initialement connue (Fa=0). La


charge équivalente (P) de cette courbe est la force radiale (Fr)
obtenue lorsque (Fa=0). Noter que pour chaque courbe on peut
lui associer deux paramètres :
- La durée de vie; Zone Fr > Fa/e Droite eFr=Fa
- La charge équivalente.

L’obtention de la courbe permet de distinguer deux zones :

Zone 1 : La courbe peut s’approcher par une horizontale. La


composante Fa≤eP.

On considère que la force axiale (Fa) n’a aucun effet et


que P=Fr.

3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 106

Zone 2 : Fa˃eP

Dans cette zone, la courbe Fr=f(Fa) peut être


approchée par une droite passant par les deux
points :

Point 1 : Fr=P , Fa=eP


Point 2 : Fr=0 , Fa= FaMax

Avec :
FaMax : La charge axiale pure ayant la même durée de
vie que (P), c’est une propriété du roulement.
Dans cette zone, il est possible de relier P au couple
(Fr, Fa) par deux paramètres (X) et (Y) propre au
roulement.

52
3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 108

Cas général d'une charge combinée

Etapes de calculs :
1- Identifier Fa et Fr en fonction des charges externes ;
2- Sachant la valeur de (e), identifier le régime de fonctionnement (Zone 1 Fa≤eFr ou Zone 2 Fa>eP) ;
3- Identifier les paramètres (X) et (Y) et calculer la charge équivalente : P = XFr + YFa,

Remarqués sur le tableau que (X) est


indépendant de (C0).
Constater que (e) dépend de (C0) du
roulement étudié et la force axiale (Fa).

Au point (A) :
Fr=P / Fa=eP
P = XFr + YFa
P = XP + YeP
1=X+Ye

C0 :capacité de charge statique du roulement

Remarques : Si la bague extérieure tourne par rapport à la direction de la charge la valeur de P est calculée par : P=l,2.X.Fr+Y.Fa

3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 109

Charge statique de base C0 :

La charge statique de base C0 est définie dans la norme ISO 76 comme la charge conduisant à des valeurs
maximales particulières de pression au centre du contact entre la piste de la bague intérieure ou de la
bague extérieure et l’élément roulant le plus chargé. Ces valeurs de pression de contact sont :
•4 600 MPa pour les roulements à rotule sur billes;
•4 200 MPa pour tous les autres roulements à billes;
•4 000 MPa pour tous les roulements à rouleaux.
Ces valeurs de pression de contact produisent une déformation permanente de l’élément roulant et de la
piste d’environ 0,0001 du diamètre de l’élément roulant. Les charges statiques de base sont considérées
comme purement radiales pour les roulements radiaux et axiales et centrées pour les butées.

Dans le cas d’un chargement purement radial, on doit vérifier que:


𝐶0
>𝑠 Avec (s) Coefficient de sécurité
𝑃0

P0 : Charge statique équivalente


P0 = X0.Fr + Y0.Fa
Des tableaux similaires aux précédents donnent les valeurs de (X0) et (Y0)

53
3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 110

Dans le cas d’une charge mixte (Radial+axial), il sera nécessaire de calculer la charge P0 statique
équivalente à cette combinaison de charge, et qui provoque les mêmes déformations permanentes.

P0 = X0.Fr + Y0.Fa

Remarque : Si le roulement est soumis à une charge


radiale pure Fr alors P0=Fr

3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 111

Exemple des données techniques d’un constructeur de roulement.

Constater que la charge statique (C0) est inférieure à la charge dynamique (C).

54
3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 112

Application :

Un roulement à billes à contact radial de dimensions d = 50, D =


110, B = 27, C = 6200 daN, C0 =3800 daN, supporte la charge
combinée Fa = 400 daN et Fr = 1 000 daN.
Quelle durée de vie peut-on attendre si la vitesse de rotation de
l'arbre est de 150 tr/min ?

3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 113

Pour ces roulements, les valeurs de e et Y


dépendent de la valeur de Fa/C0.
D'après le tableau des coefficients X et Y :
Fa/C0 = 0,105 est située entre 0,084 et 0,110.
Par correspondance la valeur de (e) sera située
entre 0,28 et 0,30 et celle de Y entre 1,45 et
1,55.
Les valeurs précisent sont obtenues par
interpolation.

55
3-5- Modélisation, calcul et choix du roulement 114

Application-Essieu arrière

Durée de vie des roulements : 2000h


Fréquence de rotation moyenne: 1326 tr/min
Masse de la voiture 800Kg
Charge radiale à supporter (30% de la masse du véhicule)
Charge Axiale à supporter : 2000N

1- Réaliser un schéma cinématique du guidage de l’arbre par rapport au châssis.


2- Identifier les actions mécaniques externes appliquées sur l’arbre.
3- Les torseurs des actions mécaniques des liaisons assurées par les roulements sont supposés inconnus.
On modélise, après calcul, les autres actions (moteur + roue) appliquées sur l’arbre par un glisseur au point
(O) dont la résultant possède deux composantes: (Fx=2000N, Fy=-2400N)
- Identifier les torseurs des actions transmissibles à travers les liaisons réalisées par les roulements.
- Choisir les roulements convenables.

115

6- Roulements à contact oblique et à rouleaux


coniques

56
3-6- Roulements à contact oblique et à rouleaux coniques 116

Notion de point d’application de charges.

Un élément roulant applique sur la bague intérieure une action mécanique considérée comme force
appliquée au point de contact.
Cette force se décompose en une composante normale à la surface de contact et un composante
tangentielle.
Si la force normale à la surface de contact est prépondérante à la composante tangentielle, le moment de la
force est nul sur la ligne d’action de cette force normale.

3-6- Roulements à contact oblique et à rouleaux coniques 117

Un deuxième élément roulant présente, de même, un moment nul sur la ligne d’action passant par le point de
contact et normale à la surface de contact.

Au niveau du point d’intersection (O) de ces deux lignes, le moment de chaque force au niveau de ce point est
nul. Ainsi le torseur de l’action mécanique de ces deux éléments au niveau de ce point se résume à un glisseur
(moment nul).

On présence de plusieurs éléments roulants, et si les lignes d’action des éléments roulants présentent un seul
point d’intersection, l’action mécanique de l’ensemble des éléments roulants sur la bague intérieure se résume
à un glisseur au niveau du point d’intersection des lignes d’actions.

Dans le cas du roulement à rouleaux cylindriques. la


force de chaque élément roulant sur la bague intérieure
ne peut être que radial. L’apparition d’une force axial
externe sur l’arbre se traduira par le déplacement de la
bague du roulement.

57
3-6- Roulements à contact oblique et à rouleaux coniques 118

Roulements à rouleaux cylindriques :


La résultante des actions mécaniques transmissibles par les rouleaux
est contenue dans le plan médian du roulement. Ce type de roulements
ne peut pas transmettre des efforts axiaux.

Roulements à rouleaux coniques :


La résultante des actions mécaniques transmissibles par les
rouleaux passe par le point A excentré par rapport au plan médian du
roulement. Ce type de roulement est particulièrement adapté à la
transmission de charges combinées (radiales & axiales). Les efforts
axiaux transmissibles sont d'autant plus grands que l'angle α est grand.

3-6- Roulements à contact oblique et à rouleaux coniques 119

Ainsi, dans le cas des roulements à contact oblique ou à rouleaux coniques, l’action de chaque élément
roulant sur la bague n’est pas purement radial, vue la ligne d’action (contrairement au roulement bille à
contact radial ou les rouleaux cylindriques).
Ainsi la somme des résultantes peut présenter une composante axiale sous l’effet des
charges externes radiales sur les éléments roulants.

58
3-6- Roulements à contact oblique et à rouleaux coniques 120

La résultante des actions de contact entre les éléments roulants et chacune des deux bagues passe par un
point particulier (O) de l’axe de rotation appelé centre de poussée ou le moment de ces actions est nul .

3-6- Roulements à contact oblique et à rouleaux coniques 121

Les roulements à contact oblique ou à rouleaux coniques ne peuvent transmettre un effort axial que suivant
une seule direction. Pour les utiliser dans un guidage en rotation assurant la transmission des efforts axiaux
dans les deux directions, ces roulements doivent être montés par paire et en opposition.

Les groupements, ou les associations possibles sont indiquées ci-dessous.


Particularité : Ils exigent des usinages et des réglages précis.

59
3-6- Roulements à contact oblique et à rouleaux coniques 122

3-6- Roulements à contact oblique et à rouleaux coniques 123

Montage en (X) ou montage direct


Montage appelé en « X » car les perpendiculaires aux chemins de roulement forment un « X ».
Ce type de montage est utilisé :
❑ Habituellement dans le cas des arbres tournants avec organes de transmission (engrenages,..) situés entre
les roulements ;
❑ Lorsque l'écart entre les deux roulements est faible ;
Le réglage du jeu interne est réalisé sur les bagues extérieures. Les dilatations de l'arbre ayant tendance à
charger un peu plus les roulements, cela tend à diminuer le jeu interne.

Les arrêts sont réalisés sur la zone la plus épaisse de chaque bague

60
3-6- Roulements à contact oblique et à rouleaux coniques 124

Exemple :

L’exemple traite le cas d’un montage en arbre tournant :


-Les bagues intérieures sont montées serrées (m6).
-Les bagues extérieures sont montées libres (H7).
La nature du montage est hyperstatique. En fonction des erreurs de fabrication, le couvercle de droite risque de ne pas appliquer de pression
sur la bague extérieure, les erreurs peuvent également induire une pression excessive du couvercle sur le roulement. Ainsi, un dispositif de
réglage (cale de réglage) est important pour une précharge optimale.
-Le réglage se réalise sur la bague ajustée avec jeu.

3-6- Roulements à contact oblique et à rouleaux coniques 125

Exemple des cales de réglage

Ce type de roulement est utilisé pour transmettre des efforts axiaux importants.
Les arrêts axiaux peuvent être des entretoises, des épaulements, des écrous à encoche.
Les anneaux élastiques ne sont pas adaptés à ce type de montage où la charge axiale est importante.

61
3-6- Roulements à contact oblique et à rouleaux coniques 126

Montage en (O) - Montage indirect

Le montage appelé en «O» car les perpendiculaires aux chemins de roulement dessinent un «O».
Ce type de montage est à privilégier lorsque :
❑ Le moyeu est tournant ;
❑ La recherche d’une grande rigidité d'ensemble de la liaison ;
❑ L'écart entre les deux roulements est important.
Le réglage du jeu interne est réalisé sur les bagues intérieures. Les dilatations de l'arbre ayant tendance à
diminuer la charge sur les roulements, cela tend à augmenter le jeu interne.

3-6- Roulements à contact oblique et à rouleaux coniques 127

Exemple :

Les bagues intérieures sont montées avec jeu (g6).


Les bagues extérieures sont montées serrées (N7).
Le réglage du serrage se réaliser sur la bague montée avec jeu (bague intérieure) par un écrou à encoche
dans l’exemple.

62
3-6- Roulements à contact oblique et à rouleaux coniques 128

Cas particulier :

Dans le cas des arbres de transmission en porte à faux


(organe de transmission situé à l’extérieure de l’espace
limité entre les deux roulements), le montage en (O) peut
être utilisé en arbre tournant.

La bague intérieure du roulement le plus proche de la


roue est monté serrée.

La bague intérieure du roulement le plus loin et montée


avec jeu.

Le réglage du serrage se réalise par un écrou à encoche


sur la bague intérieure ajustée avec jeu.

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