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Chapitre 6

L’AGITATION DES BIOREACTEURS

I/Introduction :

L’agitation est l’opération qui crée ou accélère le contact entre deux ou


plusieurs phases. En fermentation, la phase support est le plus souvent
constituée par le milieu de culture. Il s’agit d’une solution aqueuse des
composés nécessaires à l’action microbienne (croissance et production). Il
peut toutefois être constitué lui-même de plusieurs phases dans le cas où il
renferme des particules solides en suspension (CO3Ca par exemple) ou dans
celui d’hydrocarbures non miscibles à l’eau. L’agitation a pour but de
mélanger à cette phase support plusieurs phases d’apport :

*phases solide : (particulaire) constituée par les cellules microbiennes.


L’opération de mélange consiste à réaliser une suspension qui doit être la plus
homogène possible tout en préservant l’intégrité des cellules ;

*phase gazeuse constituée du gaz d’oxygénation pour les procédés aérobies.


L’opération de mélange, dans ce cas, est une émulsion.

*phase liquide constituée par les réactifs que l’on ajoute au cours de la
fermentation : nutriments, solutions de correction de pH. L’opération à
réaliser est un mélange.

L’agitation doit enfin favoriser par turbulence les échanges thermiques


(chauffage ou refroidissement) entre la culture et le dispositif prévu pour
cela.
II /Les différents types d’agitation :

Les cultures microbiennes aérobies exigent l’introduction d’un gaz


d’oxygénation dans le bioréacteur, qui crée au sein de la suspension
microbienne une turbulence plus ou moins forte selon le débit, la pression et
le mode d’introduction.

L’agitation est due alors à la seule injection de gaz comprimé.

Les opérations de mélange et de mise en suspension peuvent ne faire appel


qu’à de l’énergie mécanique introduite dans le bioréacteur soit au moyen
d’une pièce mobile (agitateur) ou à l’aide d’une pompe.

Pour améliorer l’émulsion, on a souvent recours à coupler les deux moyens


d’agitation (aération et agitation mécanique) qui alors se complètent.

L’agitation mécanique en plus de réaliser les opérations de mélange et de


mise en suspension, améliore l’émulsion en divisant les bulles de gaz
introduits dans le bioréacteur et en les faisant circuler dans le liquide.

III/Les agitateurs rotatifs :

La plupart des agitateurs utilisés en fermentation sont rotatifs. Toutefois la


firme ‘’chémap’’ propose des fermenteurs de laboratoires (1 à 6 l) et de
production (20 à 4000l) équipés d’un mécanisme d’agitation par vibration
(vibro-fermenteur). Un tel dispositif convient particulièrement bien à la
culture de cellules d’organismes supérieurs, végétales et animales, du fait du
faible cisaillement. Il est également bien adapté à l’homogénéisation des
cultures de microorganismes anaérobies (micro aérophiles)
Mais généralement, l’agitation est provoquée par une pièce (mobile
d’agitation) entamée dans un mouvement de rotation par un arbre lui-même
relié à une source d’énergie mécanique.

Il a pour fonction de mettre en mouvement un fluide (contenu) constitué de


plusieurs phases, placé dans un récipient (contenant). Ce système est une
hydro-machine et est étudiée comme telle.

L’intensité de l’agitation :

H=correspond à la hauteur manométrique (L)

Q : débit du pompage du bioréacteur

H = P/kp.ρ.g.N. d3

La relation P = Q.H. ρ.g permet de comparer entre elles les actions des
différents types de mobiles d’agitation.

En effet, pour une même puissance dispersée dans un fluide (P est constante,
ρ constante), Q et H peuvent être différents, le produit restant constant. On
a coutume de représenter les actions des mobiles d’agitation sur un
graphique ‘’H-Q’’ en coordonnées logarithmiques.

Les mobiles dont le rapport Q/H est faible, sont à débit radial, générateurs
d’actions de turbulence ou de cisaillement.

Le fluide sort de la pièce d’agitation de façon tangentielle, horizontalement.


Figure :26b
Lorsque le rapport Q/H est élevé, il s’agit d’un mobile à débit axial induisant
des actions de pompage.

Lorsque le rapport Q/H est faible, il s’agit d’un mobile à débit radial induisant
des actions de cisaillement.

Les principaux mobiles d’agitation sont schématisés à la figure 27

Les plus employés en fermentation est la turbine à pales droites et étroites


(flat blade turbine : turbine à disque : TD) (turbine Rushton), comportant 4,6,
ou 8 pales montées perpendiculairement sur un disque et appelé encore
turbine à disque. Il s’agit d’un mobile à débit radial.

Cette turbine est bien adaptée à l’agitation des fluides peu visqueux.

L’action de cisaillement de ce type de turbine facilite le transfert d’O2. .


Dans le cas de microorganismes particulièrement fragiles, elle ne convient
pas. Les turbines à pales incurvées exercent le même type d’action.

Lorsque la viscosité du fluide à agiter augmente, ce qui est le cas de certaines


fermentations (antibiotiques, polysaccharides), on utilise d’autres agitateurs
à débit radial, tel que l’agitateur à pales larges rectangulaires (Paddle), tel que
l’agitateur à ancre. L’agitateur ‘’Spin’’ proposé par la firme ‘’Chemapec’’ pour
les petits fermenteurs dérive de ce dernier type. Il est constitué de 4 pales
verticales disposées en cadres perpendiculairement et libres en rotation sur
elles même. Au cours de la fermentation, leur position angulaire s’ajuste
automatiquement dans une position correspondant à la moindre
consommation d’énergie. Dans certains cas, elles sont animées d’un
mouvement de rotation sur elle-même. Grâce à ce type d’agitateur, il est
possible de réduire considérablement le temps de mélange d’un fluide à
haute viscosité. Il permet en outre un bon transfert d’O2.

Les agitateurs à débit axial sont intéressants du fait de la circulation du fluide


qu’ils provoquent. On utilise des hélices marines ‘propeller’ carrées dont le
pas est égal au diamètre. Du fait de leur action de pompage, elles sont mal
adaptées au transfert d’O2.

Les hélices à double flux sont également dans ce cas. Elles comportent aux
extrémités des pales tronquées d’une hélice, de petites pales d’une hélice de
pas inverse. Au centre du mobile, le fluide circule de haut en bas et au niveau
des petites pales périphériques circule de bas en haut.

Pour les fluides visqueux, les hélices à grandes pales minces (sabre) sont
intéressantes du fait de leur débit qui peut être très important. On peut
utiliser également dans ce cas les agitateurs à rubans hélicoïdales.
En fermentation, on a souvent besoin des deux actions, de pompage et de
cisaillement. C’est pourquoi on peut monter sur le même arbre un mobile à
débit radial (turbine Rushton) alimentée par un mobile à débit axial (hélice à
grandes pales minces).

La turbine à pales inclinées dont le rapport Q/H est intermédiaire est à la fois
génératrice d’action de pompage et d’action de cisaillement.

IV. Calcul de la puissance consommée par un agitateur rotatif en milieu


newtonien :

Afin de pouvoir calculer la puissance nécessaire à l’agitation, les


caractéristiques géométriques de l’hydro machine (cuve –agitateur) doivent
entre définis. La figure N° 28 (2) donne la géométrie standard d’une cuve
équipée d’une turbine à disque, b désigne la largeur des contre pales qui
doivent équiper la cuve afin d’éviter les phénomènes de vortex. Lorsque la
taille des fermenteurs augmente, les caractéristiques peuvent être modifiées.
En particulier, le rapport H/D peut augmenter. On a donc des cuves plus
hautes que larges que l’on est amené à équiper avec plusieurs mobiles
d’agitation sur le même arbre. On respecte Hn/D = 1, Hn étant la hauteur
entre 2 turbines.
V.1 . Cas des fluides Newtoniens non aérés :

On a une relation entre 9 nombres :


Le nombre Newton (ou de puissance) : Np=Pno = P.g/ ρ.d5N3
Le nombre de Froude qui exprime le rapport des forces d’inertie aux forces de
gravité caractérisant le phénomène de vortex : Fr = ρ. d.N 2/g
Le nombre de Weber exprimant le rapport des forces d’inertie sur la tension
superficielle (cas des fluides non miscibles) :We = d3N 2 ρ /s
Le nombre de Reynolds : Re = ρ d2N / µ

La relation recherchée s’écrit : f’ (Re, Np, Fr, We, D /d, H/d, b/d, w/d, l/d) = o
Les caractéristiques géométriques sont fixées. De plus, la cuve étant équipée
de contre-pales, on considère qu’il n’y a pas formation de vortex. Enfin on
néglige les phénomènes de tension superficielle.
Dans ces conditions, la relation cherchée peut se mettre sous la forme de la
fonction de puissance : Np = K.Re α

La courbe exprimant les variations de Np en f(Re) (en coordonnées


logarithmiques) pour un agitateur donné, s’appelle sa courbe de puissance.
Rushton et al (1950) ont établi les courbes de puissance d’un grand nombre
d’agitateurs utilisés en fermentation. Quelques-uns unes d’entre-elles sont
représentées sur la figure 21. Elles ont toutes à peu près la même allure. Elles
sont constituées de 3 parties :
- dans la 1ère, correspondant aux valeurs faibles de Re (régime laminaire),
α = -1, on pose K= C1 (pente)

P= C1 d3. N2 µ

Dans ce cas, la puissance consommée est proportionnelle à la viscosité et au


carrée de la vitesse de rotation. La valeur de C1 est fonction du type de mobile
d’agitation (position exacte de la courbe de puissance).
Dans le cas d’une turbine Rushton à 6 pales droites (TD) avec D/d = 3,
d/w = 5…. C1 = 71.
- dans la seconde partie de la courbe, lorsque Re est élevé (Re 10) (régime
turbulent), la courbe est horizontale, pente a = 0, alors Np = C2= cte (indép. de
Re) , C2 est appelé facteur de puissance ….P= C2.N3 .d5 .
En régime turbulent, la puissance consommée par l’agitateur est
proportionnelle à la masse volumique et au cube de la vitesse de rotation.
Dans le cas d’une turbine Rushton à 6 pales droites, avec les mêmes
caractéristiques géométriques que précédemment C2 =6.3.
- enfin dans la zone intermédiaire, il n’y a pas de relation simple entre le
nombre de puissance et le nombre de Reynolds.
Dans le cas de phénomènes de vortex (absence de contre-pales), en régime
turbulent, l’allure de la courbe de puissance est modifiée. Le nombre de
puissance est modifié. Le nbre de puissance Np diminue progressivement, au
fur et à mesure que le nombre de Re augmente, a alors n’est pas nul.
Le vortex est en effet caractérisé par un mouvement de toute la masse du
fluide à agiter, provoquée par la rotation de l’agitateur.
L’installation de contre-pales permet d’éviter le phénomène préjudiciable à
une bonne efficacité de l’agitation.

Figure 21

La puissance d’agitation en milieu turbulent se calcule comme suit :

4-1-2 L’arbre comporte plusieurs mobiles d’agitation :

Le nombre d’agitateurs est donné par H-d/d : ni = H-2d/d


où ni = nombre de mobiles à installer.

NB : -si la hauteur du liquide 1.25 fois le diamètre de celui-ci (D) …. Possibilité


d’assembler plusieurs turbines sur le même arbre.
-ni = Héq/D (Héq = hauteur équivalente d’eau du liquide dans la cuve = hauteur
réelle du liquide dans la cuve x la densité du liquide), si n = 1.1,2 ou 3…on
arrondi à 2.
La puissance consommée est proportionnelle au nombre d’agitateurs (cf .TD).
4-2 Cas des fluides Newtoniens aérés biphasiques :

Dans un système monophasique à géométrie fixée, la seule possibilité de faire


varier l’énergie fournie au fluide consiste à modifier la vitesse de rotation du
mobile d’agitation. Dans le cas du même système aéré (biphasique), il est
possible d’agir sur la vitesse de rotation du mobile d’agitation et sur le débit du
gaz introduit dans le système.
Le liquide est mis en mouvement par l’énergie qui lui est transmis aussi bien
par l’écoulement de la phase gazeuse que par la rotation de l’agitateur.
La puissance consommée sous aération permet de corréler d’une façon
satisfaisante les plus importants paramètres de performance d’une opération
de transfert de matière : rétention gazeuse, aire interfaciale, et coefficient de
transfert.
Peu de corrélations permettent à l’heure actuelle d’estimer à priori la
puissance consommée par l’agitation d’un fluide aéré, sur un domaine
d’application étendu (vs , Qa, Na)
Pour un mobile tournant à vitesse constante, les très faibles débits gazeux
introduits dans le système ne modifient pratiquement pas la puissance
dissipée ; au fur et à mesure que le débit gazeux augmente, la réduction de la
puissance dissipée devient appréciable. Ce phénomène peut être attribué au
comportement dynamique très différent des phases en contact, l’un étant
pratiquement compressible (phase gazeuse), l’autre étant pratiquement
incompressible (Phase liquide). On assiste à la formation de cavités à l’arrière
des pales du mobile, ce qui équivaut à son profilage graduel en fonction du
débit gazeux (cf. fig 33 et 30).
Selon Ohyama et Endoh (1955), le système est défini par son nombre
d’aération : Na = Qa/Nd3

Formules utiles:

N.tm= 1.54V/d3 : tm=temps de mélange


Ce nombre adimensionnel est obtenu en rapportant la vitesse ascensionnelle
du gaz dans le bioréacteur à la vitesse périphérique de l’agitateur.
Dans l’expression du nombre d’aération, Qa désigne le débit gazeux que l’on a
souvent l’habitude d’exprimer en volume d’air /volume du milieu de culture et
par min (VVM) ou par heure (VVH).
L’étude de l’aération d’une cuve agitée conduit à tracer la courbe de puissance
biphasique, donnant l’évolution du rapport Pg (puissance d’agitation du fluide
aéré) sur Po (puissance d’agitation sans aération) en fonction de Na. L’allure de
cette courbe pour un système donné, dépend de la méthode opératoire suivie.
On peut en effet pour faire varier Na, maintenir constante la vitesse de rotation
N du mobile et augmenter petit à petit le débit gazeux Qa ; On travaille alors à
nombre de Froude constant. On peut aussi maintenir constant le débit gazeux
et augmenter graduellement la vitesse de rotation. On travaille alors à Na
décroissant.
L’allure typique des courbes obtenues en travaillant à nombre de Froude
constant est donnée aux figures 30 et 31. On remarque aux valeurs faibles,
voisines de 0, et aux valeurs très élevées du nombre d’aération, que la variation
du rapport Pg/Po est faible. En revanche, la courbe de puissance biphasique
présente un point d’inflexion et de part et d’autre de ce pont, la variation du
rapport en fonction de Na est importante.
Ohyama a effectué une série d’expériences et a établi les courbes de la figure
23 correspondant à l’équation : Pg/Po = f(Na). L’allure de la courbe obtenue
dépend du type de mobile d’agitation utilisé.
Les schémas montrant l’écoulement dans la cuve sont donnés aux figures 32 et
34. Aux faibles débits gazeux, les bulles de gaz suivent les lignes de pompage
revenant vers le mobile d’agitation (b). Avec l’augmentation du débit gazeux
trois zones de circulation apparaissent progressivement (c). Le débit gazeux
croissant provoque finalement l’engorgement (e) du mobile. Celui –ci n’est plus
capable de disperser le gaz entrant. Il contourne le mobile et s’élève à la surface
du liquide sous forme de grosses bulles en formant un panache. La rétention
gazeuse diminue brusquement. Ce phénomène correspond à une augmentation
du rapport Pg/P de la courbe de puissance biphasique (fig.30). Une
augmentation de la vitesse de rotation permettrait d’obtenir le
désengorgement.
En fermentation, le maintien de l’intégrité des cellules impose souvent de limiter
la vitesse de rotation des agitateurs de grand diamètre afin de ne pas avoir
d’effets de cisaillement trop importants en bout des pales. Il convient alors de
bien fixer le débit d’aération pour que la dispersion du gaz par le mobile soit
optimale afin d’avoir un transfert d’O2 le plus efficace possible. On évite donc les
débits gazeux trop grands susceptibles de provoquer l’engorgement du mobile
sans pour autant améliorer le transfert d’O2.

Puissance dissipée en milieu aéré : décroît en fonction du débit d’air


injecté et de la forme des cavités gazeuses

Michel et Miller :
2
P g = m . (P o Nd 3 / G 0.56 ) n

Avec pour une TD6 : m= 0,78 n =


0 , 45

Effet proportionnel sur les débits de


pompage et de circulation :
Q p aéré = (P aéré /P 0 ) . Q p
Q c aéré = (P aéré /P 0 ) . Q c

Lu et al. [2001]
Aux régimes hydrodynamiques envisagés correspond le développement de
cavités en arrière des pales de la turbine (fig33).
Illustration des différents régimes d’écoulement gaz-liquide au sein
d’une cuve agitée :

De la gauche vers la droite, le débit d’air est maintenu constant et la vitesse


d’agitation est progressivement augmentée

Engorgement Engorgement Charge Recirculation

partie l

Nienow [1 9 9 8 ]

Volume de rétention gazeuse (Ho):(Hold-up)

D’autre part, Richard (1951) (1951) a complété les expériences précédentes et


a établi une relation linéaire, entre la valeur de Ho exprimé en % et le terme
(Pg/V)0.4 x Vs 0.5, qui tient compte de la puissance dispensée pour l’agitation
Pg/V exprimée en HP/m3 et la vitesse de l’air Vs rapportée à la section du
fermenteur et exprimée en mètre/seconde.
D’autre part, Richard (1951) a complété les expériences peécédentes et a établi
une relation linéaire , entre la valeur de Ho exprimé en % et le terme
(Pg/V)0.4 x Vs 0.5, qui tient compte de la puissance dispensée pour l’agitation
P/V exprimée en HP/m3 et la vitesse de l’air Vs rapportée à la section du
fermenteur et exprimée en mètre/h.
Cette relation est représentée par le graphique de la figure 9 :
Le paramètre Ho est le meilleur indicateur qui permet de choisir le couple
(débit d’air, vitesse d’agitation) qui permet la meilleure aération

Calcul de la puissance d’agitation en présence du gaz : PLa


corrélation de Michel et Miller :
g= 9.81m/s2

Pour calculer Pg : il faut calculer le nombre de Reynold Re , pour savoir


le régime d’écoulement , ensuite on calcule Po puis on applique l’équation de
Michel et Miller pour calculer Pg

Le nombre de puissance Np est déterminé grâce à la courbe de


puissance de l’agitateur en question

Courbe caractéristique de puissance : Np = f(Re)

L’agitation des fluides non newtoniens


La figure ci-dessous montre des exemples d’agitateurs utilisés en
milieu non newtonien.
La loi de Newton sur l'écoulement visqueux stipule que la force visqueuse, F,
s'opposant au mouvement à l'interface entre les deux couches liquides,
s'écoulant avec un gradient de vitesse de dv / dx, est donnée par l’équation :

Où µ est la viscosité du fluide, qui peut être considérée comme la résistance du


fluide à l'écoulement. L'équation (9.7) peut s’écrire :

F / A est appelée la contrainte de cisaillement (T) et est la force appliquée par


unité de surface, dv / dx est appelée la vitesse de cisaillement (y) et est le
gradient de vitesse. Donc :

Un tracé de la contrainte de cisaillement par rapport au taux de cisaillement


pour un liquide non newtonien s'écartera de la relation représentée sur la
figure 9.10, selon la nature du liquide.

Plusieurs types de liquides non newtoniens sont reconnus et des rhéogrammes


typiques de types importants dans l'étude des fluides de culture sont donnés
dans la Fig. 9.11, et leurs caractéristiques sont discutées ci-dessous.
Les différents types de fluides sont classés comme suit:
Fluide bingham plastique
Fluide pseudoplastique
Fluide dilatant
Fluide du corps de Casson

Calcul de la puissance d’agitation pour les fluides non


newtoniens :

Le calcul de la puissance d’agitation en milieu non newtonien est délicat


car la viscosité est variable.

Diverses études ont été publiées dans la littérature académique qui conduisent
toutes à définir une viscosité apparente applicable à l’ensemble de la cuve .On
sait que la puissance des mobiles d’agitation peut s’exprimer au moyen des
nombres adimensionnels, le nombre de puissance : Np= P.g/ρN3d5 étant
fonction de la géométrie du système et du nombre de Reynolds relatif à
l’agitateur : NRe= N .d2. ρ/µa

La figure suivante fournit un exemple d’une telle dépendance pour un


agitateur de géométrie donnée ( w/D : variable) .
La première idée a été d’obtenir une valeur de µa à l’aide de cette courbe dans
une géométrie bien définie .Le principe de la détermination est le suivant : on
trace la courbe Np en fonction de NRe au moyen des fluides newtoniens puis
dans la même géométrie , on agite un fluide non newtonien qui nécessite une
puissance P ; on calcule Np= P/ρN3d5 qui conduit à une valeur de Rea selon la
courbe newtonien c à d une viscosité apparente : µa = Nd2 . ρ/ Rea.

On compare ensuite cette viscosité apparente à celle mesurée dans un


viscosimètre à rotation. Cette dernière correspond à un certain gradient de
vitesse qui définit le gradient moyen dans la cuve. Ce gradient de vitesse varie
avec N selon la relation linéaire :

(dv/dr ) moyen = KN

K apparait comme constante pour un système géométrique donné. On définit


alors un NRe équivalent :

NRea= N .d2. ρ/k.( dv/dr ) n-1= N .d2. ρ/κ(KN)n-1=N2-n.d2. ρ/kK n-1

qui permet de confondre des courbes Np=f(NRe) pour les fluides newtoniens
ou non . Si n=1 : on a un fluide newtonien NRe=N .d2. ρ/k(=µ)

En conclusion , les valeurs de k données précédemment peuvent servir


avec les données rhéologiques d’un fluide , à calculer le NRea et donc à
déterminer la puissance d’agitation en régime laminaire au moyen des courbes
classiques Np=f(NRea) .

En fait, la courbe suivante révèle de légers écarts fluides new/fluides non new
pour des valeurs d e Rea proches de 10.
A partir de Rea voisin de 200 les courbes newtoniennes ou non se confondent
et les caractéristiques rhéologiques du fluide n’interviennent plus.

D’autre part, Calderbrank a définit le NRea suivant :

Rea= d2N 2-n ρ(n)n

0.1Κc(6n+2)n
Kc = indice de consistance = τ à N=1 tour /s ; n = indice d’écoulement.

Grâce à ce nombre une corrélation a été trouvée pour les fluides non
newtoniens entre Np et Rea’ comme le montre la figure 41

Np=k(Rea’)x.(d/D)y.(w/D)z
k,x,y,z dépendent de la valeur de Rea’ :

Lam : Trans : Turb :

Rea’ inf à 10 Rea’ : 10 à 50 Rea’sup à 50

K 32 11 9

X -0.9 -0.4 -0.05

Y -1.7 -1.7 -1.2

Z 0.4 0.5 0.9

On constate qu’il y a une similitude entre cette courbe 41 et celle des fluides
newtoniens.

Calderbrank a aussi fait des études d’agitation en présence d’air des fluides non
newtoniens et a trouvé que la relation de Michel et Miller est applicable pour
l’obtention de la puissance nécessaire dans le cas où le fluide non new est
aéré :

En régime turbulent : Rea sup à 50 : pg identique à celle établie pour les


fluides newtoniens

En régime laminaire ou transitoire : Rea inf à 50 :

Pg= 1.8.10-3(P0Nd3/Qa 0.56)0.27


FACTEURS AFFECTANT LES VALEURS DE KLa DANS LES FERMENTEURS :
A. L'effet du débit d'air sur KLa
- RÉACTEURS À AGITATION MÉCANIQUE
L'effet du débit d'air sur les valeurs de KLa dans les systèmes d'agitation
conventionnels est illustré par la Fig. 9.12.

Les relations quantitatives entre l'aération et KLa pour les cuves agitées sont
examinées dans la section suivante sur la consommation d'énergie. Si le mobile
d’agitation n'est pas en mesure de disperser l'air entrant, des taux de transfert
d'oxygène extrêmement bas peuvent être atteints en raison de l’agitateur
engorgé.
L’engorgement est le phénomène où le flux d'air domine le schéma
d'écoulement et est dû à une combinaison inappropriée du débit d'air et de la
vitesse d'agitation.
L’engorgement pourrait être évité si:

où FS est le débit d'air volumétrique (m 3 sec-1)


N est la vitesse de l'agitateur (tour.sec-1),
D est le diamètre de l'agitateur (m),
g est l'accélération gravitationnelle (m . s-2).
Les différents modèles d'écoulement produits par une turbine à disque qui se
produisent dans une gamme de conditions d'aération et d'agitation (Fig. 9.13).
La figure 9.13 A montre le profil d'écoulement d'un bioréacteur non aéré et
les figures 9.13 B à F les profils avec l'augmentation du débit d'air. Au fur et à
mesure que le débit d'air augmente, le profil de débit passe de celui dominé
par l'agitation (figure 9.13 B) à celui dominé par le débit d'air (figures 9.13 D à
F) jusqu'à ce que finalement le débit d'air soit tel que l'air s'échappe sans être
distribué par l'agitateur (Fig. 9.13 F).
La figure F correspond à un engorgement du mobile. Pour avoir un
désengorgement du de l’agitateur il faut augmenter l’agitation.
LA RELATION ENTRE KLa ET LA PUISSANCE D’AGITATION

Un grand nombre de relations empiriques ont été développées entre KLa, la


consommation d'énergie et la vitesse superficielle de l'air qui prennent la
forme de:

Où Pg est l'absorption de puissance dans un système aéré


V est le volume de liquide dans le récipient
Vs est la vitesse superficielle de l'air
K, x et y sont des facteurs empiriques spécifiques au système étudié.
Le KLa d'un récipient aéré et agité est affecté de manière significative par la
consommation d'énergie pendant l'agitation et, par conséquent, le degré
d'agitation.
La détermination du KLa d'un certain nombre de récipients agités et aérés
(jusqu'à un volume de 66 dm3) contenant un agitateur, en utilisant la technique
d'oxydation au sulfite, a donné l'expression suivante:

Ainsi, on peut voir d'après l'équation (9.15) que la valeur Kla a été revendiquée
comme étant presque directement proportionnelle à la consommation
d'énergie gazée par l’agitation (Pg) par unité de volume.
La corrélation de FUKUDA est utilisée pour calculer Kla :

Les relations quantitatives entre la consommation d'énergie par l’agitation et


les variables de fonctionnement peuvent être utiles :
-pour estimer la quantité d'énergie qu'un système d'agitation consommera
dans certaines circonstances, ce qui pourrait aider à la conception du
fermenteur.
-pour fournir des degrés similaires de consommation d'énergie (et, par
conséquent, d'agitation et, par conséquent, de KLa dans des récipients de tailles
différentes)

Rhéologie c 9.11, et leurs


caractéristiques nt discutées ci-
dessous.
/par pour un liquide non newtonien
s'écartera de la relation représentée
sur la figure 9.10, selon la nature du
liquide.
Plusieurs types de liquides non
newtoniens sont reconnus et des
typiques de types importants dans
l'étude des fluides de culture sont
donnés dans la Fig. 9.11, et leurs
caractéristiques sont discutées La
concentration en oxygène l'apport
d'oxygène dissous par le fermenteur
et la demande en oxygène de
l'organisme. Si la n oxygène de
l'organisme ne peut être satisfaite, la
concentration en oxygène dissous
diminuera en dessous du niveau

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