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La narration séquentielle
SÉANCE 1
La narration séquentielle
Objectifs
Maintenant que tu sais ce qu’est une image narrative, nous allons voir comment on peut développer une narration qui se
déroule en plusieurs moments.
Dans le cadre ci-dessous, le personnage à gauche est Icare prêt à s’envoler. Complète le dessin en le montrant en
train de voler, puis de tomber dans la mer. Ne fais pas de séparation dans le cadre : les différents moments de l’his-
toire cohabitent dans la même image. N’oublie pas de représenter le soleil et la mer.
Tu as réalisé une première forme de narration séquentielle, dans laquelle plusieurs moments d’une histoire sont
représentés à différents endroits dans une même image.
La bande dessinée que tu as réalisée développe la même histoire, mais en plusieurs cases ou images. C’est un récit
séquentiel qui se développe en plusieurs images. On retrouve le même principe au cinéma dans le story-board :
avant de filmer, on réalise des dessins montrant les différents plans des unités.
JE RETIENS
Une narration séquentielle peut se développer dans une même image, ou en plusieurs images. Dans le premier
cas, les différents moments du récit cohabitent dans un même arrière-plan ; dans le second, chaque case pré-
sente un moment du récit.
SÉANCE 2
Un récit en une seule image
Ces deux phrases indiquent que représenter une histoire c’est s’attacher au temps qui passe. Or, si un artiste peint
(ou sculpte) un récit, il est obligé de choisir un moment précis dans son déroulement car il ne peut figurer le même
personnage à des instants différents. La représentation du temps a toujours été un problème pour les artistes
C’est l’invention de la photographie (1839) qui a permis de mettre sur une même image des évènements se suc-
cédant rapidement. Dans les années 1880, deux scientifiques, Edward MUYBRIDGE et Etienne-Jules MAREY, se
livrent à des expériences permettant de photographier très rapidement la décomposition d’un mouvement. Leur
invention s’appelle la « chronophotographie », tu peux en voir un exemple ici.
Si tu suis le déplacement, de gauche à droite comme dans le sens de lecture occidental, tu peux raconter ce que tu vois :
un personnage saute, aidé d’une perche.
Ce récit, simple, indique bien qu’il s’agit d’un mouvement et suppose donc qu’il a duré un certain temps (quelques
secondes). Pourtant, tout est sur la même image et c’est d’ailleurs pour cette raison que l’on comprend ce qu’il se
passe. Imagine une seule de ces photographies isolées et la compréhension du « récit » serait tout autre… Cette
invention a permis de comprendre des mouvements dont on ne pouvait pas percevoir le détail auparavant, par
exemple le galop d’un cheval : depuis la chronophotographie, on ne le représente plus comme avant.
Cette manière de décomposer le temps, et donc l’histoire, anticipe sur une forme de récit en plusieurs images : le
cinéma (inventé peu de temps après, en 1896) est l’art de représenter le temps le plus efficace.
Ce découpage rapproche l’image de la méthode traditionnelle de représentation du récit, celle qui a débouché sur la
bande dessinée. C’est l’objet de la séance suivante…
JE RETIENS
— Christophe, Comme quoi le sapeur Camember n’a plus froid aux pieds,
Le Petit Français illustré, n° 45, du 4 janvier 1890, Bibliothèque nationale de France
La planche de bande dessinée reproduite ci-dessus est une des premières de l’histoire à avoir été publiée à peu près
comme celles que nous connaissons aujourd’hui. Elle raconte, à travers de nombreuses pages, la vie imaginaire
d’un militaire pas très malin mais attachant. Avant que les personnages ne s’expriment dans des bulles (le nom
savant est « phylactère »), un texte très court était imprimé sous chaque dessin. Les images pouvaient donc encore
être considérées comme des illustrations d’un texte, ce qui ne sera plus le cas par la suite.
Ce qui nous intéresse ici c’est la décomposition du temps à travers des images différentes, autre méthode que ce que
nous avons étudié dans la séance précédente. En lisant simplement cette B.D., tu peux imaginer approximativement com-
bien de temps dure l’histoire qu’elle raconte.
La décomposition en cases permet, en fixant un moment précis pour chacune d’entre elles, de « découper » le
temps comme le permet la chronophotographie, mais en utilisant une case différente pour chaque moment. C’est le
même objectif qui est visé mais la forme est différente.
Ce lien conduit à un site sur lequel tous les autoportraits de Rembrandt sont reproduits. Tu peux vérifier les
effets du temps sur l’image de l’artiste, ce qui est exceptionnel puisque la plupart des autoportraits nous laissent
une image flatteuse de l’artiste qui ne nous renseigne que très peu sur son âge réel. http://art.mygalerie.com/
les%20maitres/rembrandt/autoportraits.html
JE RETIENS
1 = acquis
2 = en cours d’acquisition
3 = non acquis