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Chargé de cours : Patrice ADAM, Agrégé des facultés de droit, Professeur de droit privé et de
sciences criminelles
Chargés de travaux dirigés : T. Kahn dit Cohen et K. Meiffret-Delsanto
Durée de l’épreuve 1 h 30
L’utilisation du code du travail est autorisée. Aucune annotation du code n’est permise. Une vérification est prévue
lors du déroulement de l’épreuve.
Cas n° 1
La société Multitex, dont le siège social est situé à Paris, a pour activité la fabrication et la
commercialisation de matériel informatique. Elle possède trois établissements distincts, situées
respectivement à Nancy, Metz et Aix-en-Provence dont la direction est assurée respectivement par M.
DAMAP, M. NAHK et Mme TREIFFEM.
L’établissement A, implanté à Nancy, a pour activité la conception d’ordinateurs portables et emploie 30
salariés.
L’établissement B, située à Metz, assure la commercialisation de ces ordinateurs ; il emploie 60 salariés
et dispose de deux délégués du personnel.
L’établissement C, implanté, à Aix-en-Provence, est chargé du service après-vente. Il emploie 20
salariés.
A la suite d’une négociation infructueuse menée avec les DS de l’entreprise sur la détermination du
nombre et du périmètres des établissements distincts, l’employeur décide unilatéralement de ne mettre en
place qu’un seul comité social et économique, au niveau de l’entreprise.
Trois jours après la notification de cette décision, le syndicat UL GrandEst, vous consulte.
Le syndicat considère que les trois sites géographiquement distincts constituent autant établissements
distincts, devant donner lieu, chacun, à l’organisation d’élections pour mettre en place 3 CSE
d’établissements et un CSE central.
Les chefs des établissements disposent de délégation de compétence qui prévoient notamment les
éléments suivants :
• assurer la supervision de l’établissement dans ses divers aspects (sécurité des biens, des
personnes, droit social, gestion économique) ;
• déterminer les moyens organisationnels, humains et techniques nécessaires ;
• après information du siège, sanctionner les salariés ne respectant pas notamment les consignes de
sécurité ;
• assurer le suivi des relations clients ;
• assurer le suivi des relations individuelles de travail ;
• assurer les dépenses rendues impératives par la règlementation
• assurer la gestion des relations avec les IRP, étant précisé que toute réponse à l’une des questions
posées ou tout engagement devra faire l’objet d’une information préalable du siège ;
• En revanche, s’il réalise les opérations de recrutement, les directeurs d’établissement ne signent
pas les contrats de travail, n’ont aucune marge de manœuvre dans l’élaboration des contrats de
travail qui sont standardisés pour l’ensemble de l’entreprise et rédigés par les fonctions support
RH, situées au siège ;
• l’embauche des CDD doit également donner lieu à une information préalable du service RH,
situé au siège.
De son côté, l’employeur leur oppose trois principaux arguments : d’abord, chacun des établissements ne
compte pas un effectif de 50 salariés. Ensuite, il ne saurait s’agir d’établissements distincts dès lors que
les fonctions supports (service RH notamment) sont centralisés au niveau du siège, que les procédures de
gestion sont exclusivement définies par le siège, lequel ne permet pas aux chefs d’établissement d’y
déroger. En outre, chacune des décisions du chef d’établissement en matière économique ou sociale doit
donner lieu à une information préalable du siège. Enfin, le fait que l’activité de l’entreprise se répartisse
sur trois sites géographiques distincts ne s’oppose pas à la mise en place d’un CSE unique.
La société « P.T.K advising » organise des élections pour la mise en place d’un CSE. Elle a signé
un protocole d’accord préélectoral (PAP), non contesté. Ce PAP précise la présence de 89% de
femmes et 11 % d’hommes, soit au regard des deux postes à pourvoir, un pourcentage de 0,22%
d’hommes.
Nous sommes avant le 1er tour des élections. La société vous consulte.
Elle souhaite contester la liste de candidature déposée par le syndicat A. Celle-ci ne compte en
effet qu’une seule candidature féminine, alors que deux postes sont à pourvoir.
1- Que pensez-vous de ce recours sur le fond ?
2- La société pourrait-elle contester la validité de cette liste dès alors ou doit-elle attendre la
proclamation des résultats ?
L’utilisation du code du travail est autorisée. Aucune annotation du code n’est permise. Les codes seront vérifiés lors
du déroulement de l’épreuve.
BON COURAGE !