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XI.

Théorie de l’aile finie en écoulement incompressible

•311
Utilisation d’ailes finies
• L'aile portante d'envergure finie est l'élément qui crée la force de sustentation.
• On l'utilise :
 dans le domaine
aérospatial (ailes d'avion,
pales d'hélicoptère, ailes
d'une navette spatiale)
 en construction navale
(pales d'hélices de
bateaux, gouvernails,
bateaux à ailes portantes)
 en construction
mécanique, par exemple
dans les aérogénérateurs
(pales des éoliennes à axe
horizontal ou à axe vertical
de type Darrieux)
 Dans les turbomachines
(ailettes de turbines,
pompes et compresseurs)
Caractéristiques d’une aile finie
Caractéristiques d’une aile finie
Voilures d’avions subsoniques
Voilures d’avions transsoniques
Voilures d’avions supersoniques
Contournement de l’extrémité de l’aile
La force utile de portance est crée par la dépression présente sur l’extrados et la légère
surpression sur l’intrados.
Par la dépression présente sur l’extrados et la surpression présente sur l’intrados, un
écoulement de contournement apparaît en extrémité d’aile. Il y a donc un courant secondaire
qui apparaît le long de l’envergure




Courant secondaire et déviation latérale des lignes de courant
Le courant secondaire présent le long de
l’envergure dévie vers l’extrémité de l’aile
l’écoulement intrados et vers le plan de
symétrie l’écoulement sur l’extrados.
Discontinuité de vitesse dans le sillage et nappe tourbillonnaire libre


c e 
wi


w i =Vitesse induite
par la nappe
tourbillonnaire

c e=Vitesse infinie
effectivement perçue
par l’aile finie

On remarque l’existence d’une discontinuité dans la direction de la vitesse dans le sillage aval
de l’aile (Remarque: Les pressions devant physiquement s’équilibrer au bord de fuite entre
l’intrados et l’extrados, suivant la loi de conservation de l’énergie de Bernoulli, les vitesse sont
égales en grandeur)
En conséquence, cette discontinuité de vitesse est associée à un ensemble de tourbillons libres

 formant une nappe tourbillonnaire libre à travers de laquelle on peut avoir une discontinuité
de direction de la vitesse
Enroulement de la nappe tourbillonnaire libre et tourbillons marginaux
La nappe tourbillonnaire issue du bord de
fuite présente un caractère d'instabilité et
s'enroule sur elle-même à ses extrémités
de façon à former à une certaine distance
à l'aval de l'aile, deux tourbillons isolés

appelés tourbillons marginaux (ou
tourbillons libres d’extrémité).

 


 Tourbillons marginaux


Tourbillons marginaux L’effet de tourbillon de sillage, qui ne se dissipe que très
lentement, peut être dangereux pour un avion
suiveur (déportance due à l’effet de vitesse induite
descendante « downwash » dans le sillage ou sur-
portance due à la vitesse induite ascendante
« upwash » sur les cotés) : les distances pour que cette
effet soit dissipé s’étendent sur plusieurs kilomètre.

Visualisation des tourbillons marginaux


d’extrémité
Tourbillons liés à l’aile et tourbillons libres

La circulation existant autour des profils de c
l’aile pour garantir l’effet utile de portance est y
C1 C 2
crée par un système tourbillonnaire le long
de l’envergure : Ces tourbillons sont appelé C3
tourbillons liés 

Les lignes tourbillons ne pouvant


qu'être fermées ou venir de l'infini et
retourner à l'infini, ou s'arrêter contre

Tourbillon libre
une paroi, on constate que les lignes C 5
tourbillons liés se prolongent par les C 4
lignes tourbillons libres. C5 C4
Les lignes tourbillons libres qui 
s’échappent du bord de fuite forment la

C2
nappe tourbillonnaire libre située à C 2 
P
l’aval de l’aile 
Rem: Ces tourbillons de la nappe x
tourbillonnaire vont eux-mêmes induire
une vitesse w i devant l’aile
Les lois relatives à la conservation du tourbillon sont évidemment respectées :
C 1  C 2  C 2
C 3  C 4  C 4
Vitesse induite et traînée induite


Au point M, le tourbillon libre  situé
en P induira une vitesse induite iw
qui aura, en première approximation,
la direction de l'axe oz et qui sera
dirigée de l'extrados vers l'intrados

En générale les tourbillons libres auront donc pour effet d'induire en tout point à l'amont de l'aile

une vitesse induite w i dont la composition avec c  donnera le vecteur c e  .
 
Tout se passe donc comme si la vitesse abordant l'aile était c et non c  .
e
On constate que l'incidence effective  e     i sur le profil est réduite.

La résultante des forces
 dR sera, suivant le théorème de Kutta-Joukowski, perpendiculaire à
la vitesse perçue c e  
 On constate ainsi l'existence d'une traînée élémentaire dT , existant même si le fluide est
parfait. L'intégrale étendue à l'envergure de ces traînées
 élémentaires donnera une
traînée résultante que l'on appellera traînée induite T par l’effet utile de portance
Système tourbillonnaire en fer à cheval
D’après le théorème de Helmholtz, le filament tourbillonnaire  ne peut pas se terminer dans le
fluide et il continue à se développer en deux tourbillons libres aux extrémités de l’aile qui
s’enroule en aval. Ainsi, on peut considérer la surface portante comme un seul système
tourbillonnaire en forme de fer à cheval
y y
z b 2 z b 2 
Tourbillons
libres

 
c
x  c
x


b 2 b 2 Tourbillons
libres
Vitesse induite y
z b 2 
Tourbillons
libres
On remarque que la vitesse induite par les
tourbillons libres  tend vers - aux
 extrémités de l’aile ( y   b 2 ), ce qui ne
c
x peut pas correspondre à une
représentation réaliste du champ de
vitesse de l’aile d’envergure finie.
Afin de conserver une vitesse induite finie
 aux extrémités de l’aile, il convient donc de
b 2 Tourbillons modifié ce modèle trop simple.
libres
 
w i y    
b  b 
4    y 
 4    y 

2  2 
 b
w i y   
4  b  2
  y 2
2
 
Étude quantitative :Théorie de la ligne portante (Lanchester 1907 - Prandtl 1917)
Tourbillons liés
z y

b 2

c
x
b 2
Tourbillons
libres

c
Hypothèse :
• la flèche  et le dièdre de l'aile sont nuls, ainsi que le dérapage.

• Comme Ludwing Prandtl en 1918, on suppose aussi que la nappe tourbillonnaire issue du
c
bord de fuite est plane, située dans le plan xoy contenant  et que l'enroulement en 2
tourbillons distincts ne s'effectue qu'à l'infini (hypothèse n'est acceptable que si les incidences
et donc les sustentations sont faibles)
• On admet aussi que la nappe tourbillonnaire ne se dissipe aucunement (dans la réalité, les
effets visqueux dissiperont progressivement cette nappe tourbillonnaire). 
c
• On admettra également que les lignes tourbillons libres sont rectilignes et parallèles à  .
Étude quantitative :Théorie de la ligne portante (Lanchester 1907 - Prandtl 1917)

Finalement, l'allongement étant important, on pourra en première approximation considérer que


l'aile peut-être assimilée à une ligne portante, plus exactement un segment portant. Dans ce
cas idéal, on fusionne donc tous les filaments tourbillonnaires liés à l’aile en un seul filament : la
ligne portante.

b 2


c
Tourbillons
libres

b 2

Ligne portante
Système formé de la superposition d’un nombre infini de tourbillons en fer à
cheval
• Prandtl amène un nouveau concept où il représente l’aile par la superposition
d’un grand nombre de tourbillons en forme de fer à cheval ayant des longueurs
différentes pour les tourbillons attachés, mais étant tous situés sur la même ligne
appelée ligne portante
• Dans cette série de tourbillons, l’intensité des tourbillons libres est égale au
changement de la circulation sur la ligne portante
Système formé de la superposition d’un nombre infini de tourbillons en fer à
cheval
• De manière continue, on aura donc une certaine distribution de circulation    y  
suivant l’envergure
• Afin de respecter l’existence d’une vitesse finie aux extrémités de l’aile, la circulation doit
s'annuler aux extrémités de l'aile
• De plus par symétrie, cette distribution de circulation doit être symétrique
On peut exprimer la circulation élémentaire d du tourbillon libre
situé en y comme suit : d
d  dy
dy
dw i On peut calculer la vitesse induite au point y 0
quelconque sur l’axe Oy par la formule :
 d 
  dy
d  
 dy 
dw i ( y 0 )   
4 ( y 0  y ) 4 ( y 0  y )
La vitesse totale induite
w i en y 0 par toute la  d 
b 2 
 
nappe tourbillonnaire libre
1 d y 
 
correspond alors à la
contribution intégrée le long
w i (y 0 )  
4  b 2 ( y 0  y )
dy
de l’envergure :
Angle d’attaque induit et angle d’attaque effectif z
• Angle d’attaque induit 
c
w i ( y 0 )    x
 i ( y 0 )  tan  i ( y 0 )  ce i w i  0
c
• Angle d’attaque effectif e     i
• Suivant les relations établies par les lois
de transformation conforme, la circulation est:

 ( y 0 )  -4 R c e  sin  e 
En assimilant l'arc au sinus et c e  à c ( c e   c  ) c
 ( y 0 )  -4  R ( y 0 ) c   ( y 0 )   i ( y 0 ) 
Équation intégrale de PRANDTL

c( y 0 ) dC z  1 b 2
 d  1 
 
( y 0 )  -
2 d
( y 0 ) c  ( y 0 ) -
 4 c    dy  ( y 0  y ) dy 
 b 2 
Distribution quelconque de la circulation (équation du monoplan)
• Résolution de l'équation intégrale de PRANDTL par l'emploi des séries de
FOURIER
b b b
 Changement de variable : y   cos  avec 0     pour y 
2 2 2
 N

 Série de Fourier :      2 b c   A0    An sin n   B n cos n   
 n 1 
 Comme la répartition de circulation est symétrique, les termes en cosinus sont nuls.
 La circulation devant s'annuler aux extrémités de l'aile, on aura aussi A 0  0 .
N b dy b
    2 b c   Rem : dy  sin  d    sin 
An sin n  2 d 2
N
d N
n1      2 b c   An sin n    2b c  An n cos n 
n 1 d n1

 Après intégration de la loi donnant la vitesse induite w i :


 d   d d 
b 2     b
b 1  dy  dy  1  d  d y  sin  d
4 b 2 ( y 0  y ) 4 0 ( y 0  y ) 2
w i (y 0  - cos 0 ) 
2
N
sin n 0
on obtient w i (0 )  c   n An
n 1 sin 0
Distribution quelconque de la circulation (équation du monoplan)
Portance et traînée
 Suivant la loi de Kutta-Joukowski,
on sait que pour une tranche d'aile
d'épaisseur dy 0 située en y 0 , la
résultante élémentaire sur cette
tranche sera donnée par dR ( y 0 )
telle que:
dR ( y 0 )    c e   ( y 0 ) dy 0

 dR ( y 0 ) est dirigée 
perpendiculairement à c e 

 la portance élémentaire vaut : dP ( y 0 )    c   ( y 0 ) d y 0

 la traînée élémentaire vaut : d T ( y 0 )     w i ( y 0 )  ( y 0 ) dy 0


Distribution quelconque de la circulation (équation du monoplan)
• Par intégration le long de l’envergure, on obtient la portance globale et la traînée
globale
  N
P   c b 2

2
A1 T   c b 2

2

2
 n
n A 2

2 n 1
• Les coefficients de portance et de traînée sont alors donnés par:
b2 N

 n
2
 b A1 CT   n A 2
CZ  S n 1 C z2
S C z2

N      A12
N
C Z    A1 CT     n An2   A12     n
n A 2

n 1 n 2
Polaire en fluide parfait de C Z
ou
en fonction de C T
2 N A n2
  n
CZ CZ
 CT  1    avec
A 2
0
 n 2 1

CT
Distribution optimum de circulation : distribution elliptique
• Soit, suivant l’envergure, une distribution elliptique de circulation
2

    2 b c  A1 sin   0 sin 
 2y 
  y    0 1   

 b 
 Pour cette loi de distribution la traînée induite est minium et vaut
C Z2
CT 

On en déduit la loi fondamentale suivante: Pour un coefficient de portance donné, c'est l'aile
à distribution elliptique de circulation qui, à allongement égal, donne le coefficient de
traînée induite minimum; c'est-à-dire la finesse la plus élevée. En effet, pour toute autre
répartition de circulation (donc de portance suivant l’envergure), le terme supplémentaire 0
2
C
( C   1   ) augmente à coefficient de portance identique, le coefficient de traînée.
T
Z

De là viennent l'intérêt et l'emploi de cette répartition en aéronautique


 La vitesse induite w i ( ) et l’incidence induite  i ( ) sont alors
constantes suivant l’envergure
0  w i ( )
w i ( )    const  i ( )   const
2b c
Exemple d’avion utilisant une aile de forme elliptique
Choisissons un type de profil unique pour toutes les
sections de l'aile. Le profil sera caractérisé par dC Z
d
(constant en envergure) et par la direction portance
nulle.
Supposons en plus que le gauchissement de l'aile soit
nul, c'est-à-dire que tous les profils soient calés au
même angle (aile non vrillée). L'angle  sera ainsi
constant en envergure.
Pour une distribution elliptique de circulation     0 sin 
on en conclut que la corde c variera sinusoïdalement
avec  0 : c  sin 
cS
avec c S la corde à l'emplanture
Exemple d’aile (voile) de forme elliptique en parachutisme

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