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UNIVERS

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1
ÉLÉMENS

DE JURISPRUDENCE
ADMINISTRATIVE.
IMPRIMERIE DE WEISSENBRUCH PÈRE , IMPR, DU ROI.

1
ÉLÉMENS

DE JURISPRUDENCE
ADMINISTRATIVE ,
EXTRAITS

DES DÉCISIONS RENDUES , PAR LE CONSEIL D'ÉTAT,


EN MATIÈRE CONTENTIEUSE ;

PAR L. MACAR EL ,
CONSBILLER D'ÉTAT EN SERVICE ORDINAIRE .

ÉDITION AUGMENTÉE DE LA LÉGISLATION BELGE .

BRUXELLES ,
SOCIÉTÉ TYPOGRAPHIQUE BELGE ,
ADOLPHB WARLEN ET COMPAGNIE .

N. TARLIER >
GÉRANT DE LA LIBRAIRIE DE JURISPRUDENCE ET SCIENCES ACCESSOIRES .

1837 .
AVERTISSEMENT.

Jusqu'ici les décisions du Conseil d'État , en matière contentieuse ,


étaient généralement restées inconnues aux citoyens.
En effet, la plupart étaient ensevelies dans les archives du Conseil.
-

Quelques – unes seulement avaient été insérées et se trouvaient pour


ainsi dire perdues dans le volumineux recueil du Bulletin des Lois.
Les autorités administratives elles-mêmes n'avaient, sur aucune des
>

des matières où elles sont investies du pouvoir de juger , aucune suite ,


>

aucune uniformité de Jurisprudence.


Ainsi les Préfets,2 les Conseils de préfecture et les Ministres eux-mêmes
ne connaissent guère aujourd'hui que les décisions du Conseil qui ont
été rendues sur l'appel de leurs arrétés.
Il faut même le dire , les Membres du Comité du contentieux , exposés
à des renouvellemens successifs , ont nécessairement ignoré la plupart des
règles introduites par leurs prédécesseurs; et cette amovibilité des juges
a fait subir à la Jurisprudence administrative d'inévitables changemens.
Du concours de ces diverses circonstances , il est arrivé que , tandis

que la solennité des audiences et des plaidoiries , la publicité des


II AVERTISSEMENT,

jugemens , l'enseignement des matières du Droit civil , et une foule


de savans commentaires répandaient et popularisaient la connaissance
de nos Codes , la science si vaste et si compliquée du Contentieux
administratif , révélée seulement à un petit nombre d'adeptes , laissait
le reste des citoyens et les Autorités elles -mêmes dans l'ignorance confuse
de leurs droits et de leurs devoirs.

Où les uns et les autres auraient- ils donc puisé des lumières ? Dans
les lois administratives ? Mais ces lois sont , pour la plupart, obscures,
incomplètes , embarrassées de détails et de dispositions accidentelles et
transitoires [ 1] .
L'application de ces lois est devenue fort difficile : aussi tous les
bons esprits paraissent avoir senti la nécessité d'une réforme dans la
législation administrative ; et il уy a lieu de croire que , lorsque le Roi
et les Chambres auront achevé l'euvre des lois fondamentales qui seront

. [1] « Le principe politique d'un gouvernement, qui par certains côtés dans
les lois civiles , se mêle d'abord et de suite aux lois administratives qui sont ses
propres et indispensables moyens de disposition et d'action . Chez nous , la
matière administrative s'est teinte de la couleur des divers gouvernemens à
travers lesquels elle a passé depuis 28 ans. Elle est encore régie par une foule
de lois monstrueuses , fiscales , confusément entassées dans le réceptacle du
Bulletin .
» Plusieurs sont tombées en désuétude, non par une abrogation directe, mais
par leur propre infamie. Elles portaient leur mort en elles-niêmes.
» D'autres ont déterminé le but et les pouvoirs des anciennes autorités , et ne
peuvent évidemment servir à fixer les attributions des autorités nouvelles.
» Les unes sont noyées dans des détails fastidieux, et perdent de vue le principe
général .
» Les autres sont trop brèves , et d'une disposition tellement générale qu'on
ne peut y puiser aucune interprétation pour les cas particuliers.
» La Jurisprudence a partout expliqué, commenté , remplacé la loi. ( Du
Conseil d'État, par M. de Cormenin .)
AVERTISSEMENT. III

le complément développé de la Charte , le Gouvernement tournera ses


regards vers cet important objet [1] .
J'ai pensé que faire connaitre les principes qui régissent chacune
des matières du Contentieux administratif , ce serait à la fois éclairer
les citoyens sur leurs devoirs et leurs intérêts , et faciliter peut être
9

l'amélioration de nos lois administratives.


Il serait toutefois difficile de présenter sous la forme d'axiômes
invariables , les principes qui régissent l'Administration , si mobile de
sa nature .

Cependant, la suite de ces principes forme une espèce de Jurisprudence


dont l'observation doit être d'autant plus obligatoire que , dans l'absence
de la loi , cette Jurisprudence est le seul guide des juges administratifs.
Et c'est aussi parce qu'elle est exposée à de fréquentes modifications,
qu'il était plus utile d'en saisir et d'en fixer les principaux caractères ,
afin de porter l'ordre et la règle où n'ont jusqu'ici régné que trop
souvent, et par la force même des choses , la contradiction et l'arbitraire .
Le moyen le plus naturel et le plus sûr d'atteindre ce but , était de

[1] « Après des révolutions si multipliées et si opposées dans leur principe et


dans leur but , qui ont détruit et recréé de si nombreux intérêts >, qui ont mis
entre quelques années l'intervalle de plusieurs siècles ordinaires , qui ont changé
les meurs , les institutions , les opinions , les lois , les autorités et la forine du
>

Gouvernement, n'est-il pas tems enfin de refondre la législation administrative ?


» ... Toutefois cette réforme ne doit se consommer qu'avec des précautions
infinies. Il faudrait éviter surtout d'imprimer aux lois nouvelles aucun effet
rétroactif. Il faut bien se garder d’abroger des lois anciennes, quelqu'absurdes
qu'elles paraissent, non à cause d'elles, mais à cause des intérêts nombreux qui
>

reposent sur elles , et qui s'alarmeraient si on y touchait. Le cours insensible des


choses et les garanties de la Charte et de nos autres lois fondamentales , mieux
appropriées aux besoins des tems présens et à la nature de notre constitution
politique , amèneront cette abrogation ou plutôt cette désuétude , par degrés,
sans secousse et sans la lés ö'n d'aucun intérêt » ( ibid ).
1

IV AVERTISSEMENT.

compulser dans les archives mêmes du comité du contentieux , les


décisions rendues par le Conseil d'État sur l'avis de ce comité ; de les
recueillir par ordre de matières , et de les rédiger en un corps de
doctrine où leurs motifs fussent analysés et réduits en règles brèves ,
substantielles et dégagées de tout commentaire.
J'ai entrepris ce travail. Plusieurs Membres du Conseil ont bien voulu
m'éclairer de leurs avis et m'indiquer ou m'ouvrir les sources où j'ai
puissé les matériaux de ce livre. Je me fais un devoir de nommer ici
Mi le Cher Allent , Conseiller d'État, MM . DE CORMENiN et Patky ,
Maîtres des Requêtes et M* HOGAET , Secrétaire-général du Conseil.
Cet Ouvrage se divise en trois titres :
Le 1er comprend les règles qui distinguent la qualité des matières ,
et qui gouvernent la compétence, en général.
Le second présente les règles sur la forme , c'est- à -dire sur la procédure
>

à suivre, en matière Contentieuse , devant le Conseil d'Etat.


Le troisième établit les règles sur le fond de toutes les matières du
Contentieux administratif , rangées , pour plus de commodité , dans
l'ordre alphabétique.
Chacune d'elles forme une division , sous le nom de chapitre. Chaque
chapitre embrasse trois parties : d'abord un sommaire où j'ai essayé 1
de donner brièvement une idée générale de la matière ;; ensuite , et 1

par ordre chronologique , le tableau de la législation . Enfin un exposé


de la Jurisprudence , tirée , comme je l'ai dit , des décisions rendues
2

par le Conseil d'État , tant sur la compétence que sur le fond , dans
>

les diverses contestations qui lui ont été soumises jusqu'en 1817.
Je ne prétends point que les règles exposées dans ce Receuil soient
toutes également sûres , toutes également décisives. La jurisprudence
des tribunaux civils renferme plus d'une contradiction et d'une erreur
sans doute : on ne doit donc pas être surpris que les matières de
l'Administration , naturellement si variables 2 ne soient pas toujours
gouvernées par des principes immuables.

1
AVERTISSEMENT.

Enfin on sentira que ces règles méritent plus ou moins de confiance ,


selon qu'elles sont appuyées d'un plus ou moins grand nombre d'exemples.
Mais le lecteur pourra toujours remonter aux sources dont j'ai extrait
les règles puisque j'ai eu soin d'indiquer en note , la date des décrets
ou ordonnances où ces règles de jurisprudence sont puisées.
Il n'existe point , en Belgique, de juridiction administrative. L'éditeur
Belge, en réimprimaut cet ouvrage, devenu excessivement rare en France,
a donc dû se borner à le compléter par l'indication des lois et arrétés
Mr MACAREL.
rendus en ce pays , sur les matières traitées par M-
Ainsi , le lecteur peut suivre la marche et les progrès de notre
organisation administrative , et apprécier sa supériorité sur l'organisation
française.
1

1
1
|

1
TABLE
DES TITRES , CHAPITRES , ET SECTIONS. >

DAG . LAG .

TITRE PREMIER . § 2. Du recours prématuré. . ib .


§ 3. Du recours tardif. . 22
DE LA COMPÉTENCE , EN MATIÈRE ADMINIS § 4. De la forclusion . 23
TRATIVE . 1
§ 5. De la déchéance relative à
Chap. Ier. Des autorités et des juridic l'ordonnance de soit-com
tions. ib . muniqué. ib .
Sect. [re. Idée générale du conseil S 6. Du renvoi. . 24
d'état , comme tribunal Sect . II. Des exceptions au fond . 25
administratif. . • . ib. $ 1. Du défaut de qualité. • ib .
Sect. II. Du caractère général et de § 2. Du défaut d'intérêt. .
26
ib :
l'objet des juridictions § 3. De l'acquiescement. .

administratives . 2 § 4. Du désistement. 27
Chap. II. De la compétence des autorités. ib .
$ 5. De la chose jugée. •

Sect. [re. Règles générales sur la com-. CAAP. IV . Des incidens. 28


pétence des tribunaux Sect. Ire . Du sursis. . ib .
dans leur rapport avec Sect. II . Des demandes incidentes. ib .
la juridiction administra Sect . III . De l'intervention . . 29
tive . ib . Sect . IV. Des reprises d'instance. ib .
Sect. II. Règles générales sur la com Sect. V: Du désaveu . . ib .
pétence des préfets. . .
6 Sect. VI . Des mises en cause . ib .
Sect. III. Règles générales sur la com- CHAP. V. De l'opposition aux décisions
pétence des conseils de rendues par défaut. 30
préfecture. . . 8 Chap. VI. Des voies extraordinaires pour
Sect. IV. Règles générales sur la com attaquer les décisions. . 31
pétence des ministres. 12 Sect. Ire . De la tierce-opposition . ib .
Sect. V. Règles générales sur la com Sect. II . Du recours contre les déci
pétence du conseil d'état. 15 sions contradictoires. 32 .

Chap. VII . Des dépens. . 33


TITRE II.
Chap. VIII. Des domages -intérêts. .
34
DE LA PROCÉDURE A SUIVRE DEVANT LE
TITRE III .
CONSEIL D'ÉTAT . . 19
RÈGLES QUI GOUVERNENT LE FOND DES
CHAP. Ier Forme du recours . ib .
MATIÈRES. . 35
CHAP. II . Délais du recours. . ib .
CHAP. III . Des exceptions. . . 20 CHAP . Ier. Baux administratifs. . . . ib .
Sect. Ire . Des exceptions en la forme. 21 Sect . Ire . Sommaire. ib .
f 1. Des cautions à fournir par Sect. II. Législation . . 36
les étrangers. . ib . Sect. III. Jurisprudence. . 37
VIII TABLE DES TITRES , CHAPITRES , ETC.
>

PAO . PAG .

1. Règles sur la compétence § 2. Fond de la matière. .


78
des autorités . 37 CHAP. V. Des conflits. 82
No 1. Compétence de l'ad- Sect. Ire . Sommaire. . ib .
ministration . . ib . Sect. II . Législation . 84
No 2. Compétence des tri- Sect . III . Jurisprudence. 85
bunaux . . .
38 CHAP. VI. Contributions directes et in
2. Fond de la matière. 40 directes. 89
Chap. II . Des bois communaux et do Sect. Ire. Sommaire . . ib .
maniaux. 41 .
Sect. II. Législation. 90
Sect. Ire . Sommaire. ib . . § 1. Contributions directes. ib .
Sect. II . Législation . . 42 2. Contributions indirectes . .
94
Sect . III. Jurisprudence . 45 Sect. III . Jurisprudence . 95
§ 1. Règles sur la compétence. ib . § 1. Contributions directes. ib .
No 1. Compétence des tri No 1. Compétence des au
bunaux . ib . torités . . ib .
Nº 2. Compétence de l'ad No 2. Fond de la matière. 98
ministration . . • 46 § 2. Contributions indirectes . 99 .

§ 3. Fond de la matière. • ib . No 1. Compétence des au


Chap. III. Des communes . . 48 torités . . .ib . .

Sec . Ire . Sommaire . ib . No 2. Fond de la matière . 100


Sect. II. Législation. 49 Chap .VII. Des domaines engagés. . 101
Sect. III. Jurisprudence. 54 Sect. Ire . Sommaire . ib .
1. De l'autorisation nécessaire Sect . II . Législation. 103
pour plaider. . ib . SECT. III. Jurisprudence. 104
§ 2. Des procès à soutenir ou à § 1. De la compétence. is .
intenter par les commu No 1. De celle des tribu
nes . 57 naux . ib .
§ 3. Règles relatives à la pro No 2. Compétence de l'ad
priété des biens commu ministration . . 105
naux . 58 $ 2. Fond de la matière.
.
106
No 1. Compétence des au- Chap . VIII. Domaines nationaux . . 107
torités.. ib . Sect. Ire . Sommaire . is .
No 2. Fond de la matière. 60 Sect . II. Législation . . 108
$ 4. Règles relatives au partage Sect. III. Jurisprudence. . 115
des biens communaux . 61
§ 1. Règles générales sur la com
No 1. Compétence. ib . ib .
pétence.
No 2. Fond de la matière. 62
§ 2. Règles sur la validité des
§ 5. Jouissance des biens com ventes nationales . 117
munaux . 64
6. Aliénation des biens com No 1. Compétence des au
torités .. ib .. .

munaux . 66
No 2. Fond de la matière. 118
§ 7. Dettes des communes. 67
$ 8. Délits. - Responsabilité § 3. Règles sur l'interprétation
des communes. 70 des ventes. 120

Chap. IV. Agens comptables du gouver No 1. Compétence des au


nement . 71 torités. . ib .
Sect . Ire . Sommaire. ib . No 2. Fond de la matière. 125
Sect. II. Législation. 72 4. Règles sur l'exécution des
Sect. III.Jurisprudence . 75 ventes et sur la déchéance
§ 1. Compétence des autorités. ib . 130

des acquéreurs.
TABLE DES TITRES , CHAPITRES , ETC. IX

PAG . PAG .

No 1. Compétence des au Sect . [re. Sommaire. 153


torités. . .
130 Sect . II . Législation . . 156
.

No 2. Fond de la matière . 131 Sect. III . Jurisprudence. . 160


§ 5. Règles sur le paiement des Part . Ire. Jurisprudence antérieure
ventes , sur les restitu à la loi du 5 décembre
tions de prix , et sur les 1814. . . . ib .
indemnités qui peuvent $ 1. Du séquestre. ib .
être dues à l'acquéreur . 132 No 1. Compétence. . ib .
No 1. Compétence des tri No 2. Fond de la matière . ib .
bunaux. ib , § 2. Créanciers d'émigrés. 161
No 2. Fond de la matière . ib . No 1. Compétence. ib .
S 6. Règles de décomptes.. 134 No 2. Fond de la matière . ib ..
No 1. Compétence des au ſ 3. Droits des héritiers d'émi
torités . . . ib . .
grés. 162
No 2. Fond de la matière . 136 No 1. Compétence . . ib .
CAAP. IX . Des matières d'eau . . . 139 No 2. Fond de la matière . ib .
Sect. [re . Sommaire. ib . § 4. Partage des biens des émi
Sect. II. Législation . . . 140 grés. .. . . 163
Sect . III . Jurisprudence. 142 $ 5. Débiteurs d'émigrés. .
164
j 1. Règles applicables à toutes No 1. Compétence. ib .
les rivières . . ib . No 2. Fond de la matière. ib .
No 1. Compétence des pré. 6. Effets de l'amnistie. . .
165
fets. O
ib . No 1. Quant à la compé
No 2. Compétence des con tence , en général. ib .
seils de préfec No 2. Quant au séquestre. ib .
ture. 144 No 3. Quantau partage des
No 3. Compétence des tri biens de l'émigré. 166
bunaux . . 145 No 4. Quant aux dettes de
l'émigré. 167
2. Règles applicables aux ri
vières navigables et flot No 5. Quant aux créances
tables . . . 146 de l'émigré. 168
No 1. Compétence des pré § 7. Comptes dejouissance et de
fets . . ib . gestion. . ib .

No 2. Compétence des con § 8. Prêtres déportés et reclus. 169


seils de préfec Part. JI Jurisprudence postérieure
ture. 148 à la loi du 5 décembre
1814 . . . ib .
Ne 3. Compétence des tri
bunaux. . 149 § 1. De la remise des biens non
vendus , – De la commis
-

§ 3. Regles applicables aux ri sion nommée à cet effet.


vières non navigables ni De son caractère. -

flottables. ib .
De l'étendue des droits
No 1. Compétence des pré remis . ib .
fets . .. ib . 172
§ 2. Des dettes des émigrés.
No 2. Compétence des con 3. Des créances des émigrés. ib .
seils de préfec 4. Du partage de leurs biens. 173
ture. 150 Chap. XI . Établissemens de charité en
No 3. Compétence des tri général . 174 . .

bunaux . ib . Sect. [re . Sommaire. . ih .


Chap. X. Emigrés. • 153 Sect. II. Législation. . 176
X TABLE DES TITRES , CHAPITRES , ETC.
PAO . PAG .

1. Hospices. . 176 No 1. Compétence de l'ad


§ 2. Bureaux de bienfaisance . 178 ministration . . . 223
SECT . III. Jurisprudence . 179 No 2. Compétence des tri 1

§ 1. Compétence des autorités. ib . bunaux. . . . 225


$ 2. Fond de la matière. . . 180 $ 2. Fond de la matière. 227
Chap. XII. Expropriation pour caused'u CHAP. XIX. Mines . 229
tilité publique. 183 Sect. Ire . Sommaire. ib
Sect. [re . Sommaire . ib Sect. II. Législation . 232
Sect. II. Législation. . 188 § 1. Administration des mines. ib .
Sect. III. Jurisprudence. 189 § 2. Réglemens pour les mines. ib.
CHAP. XIII. Fabriques religieuses. .
191 SECT. III. Jurisprudence. . 233
Sect. [re. Sommaire. ib . § 1. Compétence des autorités. ib .
Sect. II . Législation . 192 § 2. Fond de la matière. . C
234
Sect. III. Jurisprudence. 193 CAAP . XX . Rentes nationales . 235
1. Compétence des autorités. ib . Sect . Ire. Sommaire . ib .
§ 2. Fond de la matière . 195 Sect. II. Législation . . 237
CHAP. XIV. Halles , foires et marchés . . 196 Sect. JIJ . Jurisprudence. 238
Sect . Ire . Sommaire . ib . § 1. Compétence des autorités. ib.
Sect. II . Législation. · 197 No 1. Sur le fond du droit. ib .
Sect. III. Jurisprudence . 198 No 2. Sur le rembourse
§ 1. Compétence des autorités. ib. ment des rentes. 240
§ 2. Fond de la matière. . .
199 No 3. Sur les transferts. ib .
Chap. XV. Liquidation de la dette pu I 2. Fond de la matière. 241
blique. . 200 No 1. Validité des rem
Sect . Ire , Sommaire . .
ib . boursemens. . ib .
Sect. II . Législation . 201 No 2. Existence des rentes. ib .
Sect. III. Jurisprudence. O 202 No 3. Preneurs par bail à
§ 1. Compétence des autorités. ib . rente de droits abo
2. Fond de la matière. 203 lis. .
ib .
CHAP. XVI. Des manufactures et établis No 4. Inscription au grand
livre de la dette
semens qui répandent une
odeur insalubre et incom publique. . . ib .
mode . ib . Crap. XXI. Travaux publics. 242
Sect . Ire. Sommaire . ib . Sect . Ire . Sommaire. ib.
Sect. II. Législation . ib .
Sect . II. Législation . 212
Sect. III. Jurisprudence. 214 Sect. III. Jurisprudence . 243

§ 1. Compétence des autorités. ib . § 1. Compétence des autorités . ib .


No 1. Sur les difficultés en
§ 2. Fond de la matière. 215
Chap.XVII. Marais (Desséchement des) . 216 tre les entrepre
neurs et l'adminis
Sect . Ire . Sommaire. ib . tration , concer
Sect. II. Législation. 219
nant le sens ou
Sect. JII. Jurisprudence. ib .
l'exécution des
§ 1. Compétence des autorités. ib . clauses de leurs
$ 2. Fond de la matière. 221 marchés. . ib .
Chap. XVIII. Marchés et fournitures. . ib . No 2. Sur les réclamations
Sect . Ire . Sommaire. ib , des particuliers qui
Sect. II. Législation. 222 se plaignent de
Secr. III. Jurisprudence. 223
torts et dommages
§ 1. Compétence des autorités. ib. procédant du fait
TABLE DES TITRES , CHAPITRES , ETC. XI

PAO . PAO .

personnel des en tion de la largeur


trepreneurs. 244 et de la direction
No 3. Sur les indemnités des chemins vici
dues aux particu naux . 266
liers , à raison des No 4. Règles de compé
terrains pris ou lence sur la répa
fouillés . . 246 ration des chemins
vicinaux . ib .
$ 2. Fond de la matière. .
247
CHAP . XXII. Voirie. .. • 249 No 5. Règles de compé
Sect. Ire. De la grande voirie . . ib . tence relatives à la
Part . [re. Des grandes routes , ca propriété. . .
· 267
plantations et Du provisoire. ib .
naux

autres ouvrages d'art -


Des sentiers particu
?
qui les bordent. ib . liers. 268
$ 1. Sommaire . ib . No 6. De l'exprepriation
0 2. Législation. . 251 pour cause de voi
$ 3. Jurisprudence. 252 rie . ib ,
No 1. Compétence des au No 7. Des contraventions
torités . ib . et de leur puni
No 2. Fond de la matière. 254 tion. 269
Part. II. Police du roulage et des. Compétence des con.
messageries. 255 seils de préfecture. ib.
S 1. Sommaire . ib . Compétence des tri
$ 2. Législation . 258 bunaux . 270
$ 3. Jurisprudence. ib . SECT. III . De la voirie urbaine. 271
Sect. II . De la petite voirie , et par 1. Sommaire . . ib .
ticulièrement des che § 2. Législation . 274
mins vicinaux. . 259 No 1. Dispositions généra
$ 1. Sommaire . ib . les . ib .
2. Législation. 262 No 2. Dispositions particu
$ 3. Jurisprudence. 263 lières à la ville de
No 1. Règles générales sur Paris. ib .
la compétence du § 3. Jurisprudence. ib .
préfet.. . .
. ib . No 1. Compétence des au
Des conseils de pré torités. . ib .
fecture. . . ib . No 2. Des contraventions
Des ministre de l'In et de leur puni
térieur. 264 tion . 277
Du conseil d'état. . ib . Sect. IV . Des amendes , en matière
No 2. Règles de compé de voirie . .
279
tence relatives à la Chap. XXIII . Matières diverses. 280

reconnaissance des Sect. Ire , Matières du ressort de l'ad


anciennes limites ministration . 281
des chemins vici Sect. II . Matières renvoyées , par le
naux , et à l'existen conseil d'état, à l'examen
ce de ces chemins. ib . des tribunaux ordinaires . 286
No 3. Règles de compé Procédure devant le conseil d'état. 293
tence sur la fixa Table alphabétique et raisonnée. 309

FIN DE LA TABLE DES TITRES ET CHAPITRES .


ÉLÉMENS
DE JURISPRUDENCE
ADMINISTRATIVE.

TITRE PREMIER.
DE LA COMPÉTENCE EN MATIÈRE ADMINISTRATIVE.

CHAPITRE PREMIER .

DES AUTORITÉS ET DES JURIDICTIONS,

SECTION PREMIÈRE. l'administration ; il restitue enfin les


différentes matières à leurs différens
Idée générale du conseil d'étatcomme juges, soit à l'aide de la loi ,> soit , dans
tribunal administratif. son silence , à l'aide d'une jurispru
dence qui la supplée , et qui est tou
Ce qu'il y a de plus fréquent et de jours moins périlleuse que l'arbitraire.
plus difficile à juger , en matière con- Il est donc vrai de dire que le con
tentieuse administrative, c'est la com- seil- d'état juge moins qu'il ne règle :
pétence. c'est pour lui la principale affaire et la
Le conseil-d'état , cour suprême de plus difficile; car la ligne qui sépare
l'administration , est occupé principa- chaque pouvoir est souvent bien déli
lement à régler la compétence des di- cate à saisir et à marquer. Enfin c'est
verses autorités qui , s'égarant dans le
> dans la distribution des compétences ,
chaos de nos lois administratives, s'em- que consiste , à proprement parler ,
parent de toutes les matières et ne sa- presque toute la jurisprudence du con
vent trop dans quelles limites elles doi- seil - d’état.
vent se renfermer. Mais jusqu'ici , comme je l'ai dit ,
Le conseil d'état y répand la lumière cette jurisprudence intérieure est >, en
et l'ordre. Placé à la hauteur du gou- général, restée inconnue aux eitoyens,
vernement , il aperçoit facilement les aux autorités administratives , et sans
erreurs des autorités inférieures , et il doute même à la plupart des membres
les répare.Il tranche, par ses décisions, du conseil. Les Français vivent,> en ce
les difficultés sans cesse renaissantes de point, sous des règles qu'ils ignorent.
2

VACAREL . 1.
2 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

J'ai cru devoir exposer d'abord les servation générales ; l'ouverture et l'en
principes généraux sur la distinction tretien des routes , ports et canaux ; la
des matières, et sur la compétence des conservation des fleuves et rivières ;
diverses autorités , afin qu'après avoir les embellissemens des villes ; tout ce
>

embrassé, sous ce rapport , l'esprit, les qui touche au commerce et à l'indus


:
divisions et l'ensemble de la jurispru- trie : en un mot, toutes les matières qui
dence administrative , on puisse en- intéressent l'ordre public , où l'admi >

suite en étudier l'application , daus les nistration agit seule par voie d'auto
cas particuliers , avec plus de facilité , rité, et où elle a pleine science, pleine
d'intelligence et de fruit. propriété , plein pouvoir , appartien
>

nent à la juridiction administrative


proprement dite .
Section II.
La juridiction gracieuse comprend
Du caractère général et de l'objet des tout ce qui est pure faveur du souve
juridictions administratives. rain ; tout ce qui émane de son libre ar
bitre , de sa volonté spontanée ; tels que
les établissemens d'utilité publique, les
Avant que les parties n'introduisent préférences pour les marchés de four
leurs actions , et avant que les autorités nitures à faire au gouvernement ou à
ne prononcent leurs décisions , il con- la maison du roi ; les priviléges pour
vient que les unes et les autres étudient les spectacles et autres objets qui en
attentivement la qualité des matières sont susceptibles ; les gratifications, sa
De même que l'ordre judiciaire em- laires, emolumens de places, titres, dé
brasse plusieurs sortes de juridictions : corations, pensions de certaine nature;
civile, commerciale, criminelle ; les grâces, les commutations de peines
De même l'ordre administratif se en faveur des condamnés ; les conces
compose de plusieurs juridictions :: ad- sions >, remises d'effets confisqués par
ministrative , gracieuse , contentieuse. la police ou saisis par les douanes, etc.
La juridiction administrative [1] com- La juridiction contentieuse comprend
prend tout ce qui est réglementaire et tout ce qui fait légalement obstacle à
de police ; les actes des préfets ; la ré- l'administration , lorsqu'en marchant
partition de l'impôt ; les travaux d'arts elle froisse sur sa route les intérêts des
et de sciences ; les établissemens d’usi- particuliers. Elle naîtra même de la
nes ; le régime des prisons ; la confec- juridiction administrative et de la ju
tion du cadastre ; tout ce qui établit et ridiction gracieuse , si les actes qui en
distribue l'ordre dans la société ; la émanent, portent directement ou indi
composition et les mouvemens de la rectement atteinte à la propriété des
force armée ; l'emploi des deniers pu- citoyens [2] et aux diverses manières
blics ; les mesures de sûreté et de con- dont ils en jouissent ; ou si ces actes

[1] Rien n'est plus commun que d'entendre de l'autorité judiciaire en cette partie . (M. le
dire: telle affaire est administrative , tel pro- président Henrion , Justice de paix, chap. 27).
cès doit être jugé administrativement. Cette [ 2] Pourvu toutefois que cette propriété
manière de parler est vicieuse , et peut jeter ne soit pas mise en question ; car c'est alors
de la confusion dans les idées . L'administra- aux tribunaux qu'il appartient de prononcer.
tion règle , dispose , ordonne; mais jamais Les tribunaux doivent également fixer l'in
elle ne juge : et s'il arrive qu'un administra- demnité due pour le sacrifice d'une partie ou
teur rende un jugement , c'est comme investi de la totalité de la propriété .
CHAP. I. SECT. II . CARACTÈRE DES JURIDICTIONS. 3

touchent à des droits acquis, même par de moulins , la fixation des hauteurs
voie de concession administrative , d'eaux et autres.
pourvu que cette concession n'ait pas Il en est encore de même lorsque les
été faite sous condition résolutoire de particuliers font un emploi incom
pendante de la volonté de l'adminis- mode ou dangereux à autrui , des cho
tration . Cette juridiction comprend ses communes à tous, comme des eaux ,
aussi les oppositions que font naître soit en épuisant , soit en détournant le
certains établissemens publics , tels lit des rivières , soit en les faisant re
qu'usines, moulins, fabriques, chemins, gorger sur les propriétés voisines ;
canaux , etc. comme de l'air , soit en formant des
Dans ces différens cas , les lois ont établissemens dont les moyens ou les
réservé au gouvernement la faculté de résultats peuvent nuire à la santé , à
décider lequel doit prévaloir de l'inté- la sûreté ou à la commodité des voi
rêt général ou de l'intérêt particulier, > sins ; comme des routes , soit en avan
et d'apporter à l'exercice du droit qu'il çant trop les saillies de leurs maisons
concède à d'autres, ou dont il jouit lui- ou bâtimens sur les rues >, soit en em
même , des distinctions et des modifi- barrassant la voie publique ;; et mille
cations telles que les droits des tiers autres cas.
n'en puissent être lésés. C'est à de semblables caractères qu'on
Cette juridiction comprend encore reconnaît la juridiction contentieuse de
les marchés dans lesquels l'administra- l'administration .
tion a stipulé comme partie , et s'est Maintenant il faut dire quelles auto
réserve le droit de prononcer en cas rités diverses exercent ces trois juridic
de difficultés sur leur interprétation ou tions.
sur leur exécution ; les entreprises de La juridiction purement administra
travaux publics , les contestations re- tive est exercée , sous l'influence et les
>
.
>

latives au partage et à la jouissancedes ordres du roi , par les ministres et les


biens communaux , dont l'administra- agens d'exécution qui leur sont immé
tion est tutrice ; les difficultés relatives diatement ou médiatement subordon
aux biens nationaux , dont l'adminis- nés, tels que les directeurs-généraux ,
tration a passé les ventes, et que la loi les préfets, les sous-préfets, les maires.
>

lui a commis le soin d'expliquer ; enfin C'est à ces autorités , et en cette ma


tout ce qui présente , entre l'admi- tière , que s'applique véritablement la
nistration et les citoyens , en matière responsabilité consacrée par la charte.
>

d'ordre public , un conflit d'oppositions La juridiction gracieuse appartient


et d'intérêts résultant non pas de pure exclusivement au souverain qui , dans
convenance , mais d'un droit anéanti , la forme denotre gouvernement, estseul
diminué ou seulement gêné. l'arbitre et le dispensateur des grâces.
L'administration se saisit également, La juridiction contentieuse est exer
par la voie contentieuse , d'un litige cée par les conseils de préfecture , par
existant entre deux particuliers , lors- les directeurs-généraux , sous l'appro
>

que leurs communes difficultés décou- bation des ministres ; par certaines com
lent d'un acte administratif, ou lors- missions extraordinaires établies en
qu'il importe que , pour l'avantage de vertus des lois (1) ; par les ministres ,
la police , de l'agriculture , du com
merce ou de l'industrie , elle inter [1] Par exemple , les commissions créées
vienne , ainsi qu'elle le fait , dans les par la loi du 16 sept. 1807 , relative au des
concessions de mines, les établissemens sèchement des marais.
4 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

dans certains cas , et par les préfets , constale le taux des mercuriales; les
dans d'autres ; pourvu toutefois que tribunaux appliquent ce taux aux clau
ces cas soient clairement exprimés ; ses d'un contrat privé. Les tribunaux
car la règle générale est qu'aux conseils déclarent qu'une commune est débi
de préfecture seuls appartient le conten- trice d'un particulier ; l'administration
tieux de l'administration . établit et règle le mode du paiement
Quelquefois les questions portées de- de la dette [1[.
vant les diverses autorités sont mixtes , Après avoir tracé les principaux ca
partie judiciaires , partie administra- ractères de la juridiction contentieuse,
tives : c'est aux tribunaux et aux corps voyonscomment les autorités qui l'exer
administratifs à examiner la qualité cent s'écartent de leurs attributions , et
des plaideurs, la nature de la demande, comment elles s'y renferment.
la forme des actions ; à retenir ce qui Les chapitres suivans contiendront
est de leur ressort , et à renvoyer le les règles les plus générales sur la com
surplus devant l'autorité compétente. pétence des tribunaux , dans leur rap
Ainsi, dans les contestations mixtes, port avec la juridiction administrative
les tribunaux et l'administration peu- des préfets ; des conseils de préfecture;
vent exercer tour - à -tour leur minis- des ministres et du conseil-d'état , en
tère. L'administration ( par exemple ) matière contentieuse.

CHAPITRE II .

DE LA COMPÉTENCE DES AUTORITÉS .

SECTION PREMIÈRE .
dans le chapitre qui leur est consacré.
Aux tribunaux aussi appartient ex
Règles générales sur la compétence des clusivement le pouvoir de connaîtredes
tribunaux dans leur rapport avec la questions d'état, et de toutes celles qui
juridiction administrative. trouvent leur solution dans des titres ,
dans des contrats privés ou dans le droit
commun .[3].
1. Généralement toutes les questions 2. Les tribunaux ne peuvent pronon
sur la propriété , même lorsque l'état y cer sur des contestations précédemment
est intéressé, sont du ressort des tribu- réglées par des arrêtés administratifs ,
naux [ 2]. même incompétemment , avant que
L'exception pour les ventes de biens ceux -ci n'aient été annullés par l'auto
nationaux est restreinte dans des bor- rité supérieure administrative (4 ).
nes étroites, ainsi que nous l'exposerons Il arrive quelquefois, lorsque les tri

[1] 5 août 1809 . 15 nov . 1810 . messidor an 12 ; Sirey , t. 4 , et 13 mars


[ 2] 2 février 1809 . 8 juillet 1807. 1810 , Sirey , t. 10 , page 215. C'est aussi
[ 3] 3 août 1808 . - 21 nov . 1808 . ce qui a été jugé par un autre arrêt du 22
[ 4] 434 et 534. 15 janvier 1809. - 782. 16 ventôse an 4 , en cassant, sur le réquisitoire
>
mai 1810. Arrêts de cassation des 13 du ministère public , et pour l'intérêt de la
CHAP . II. SECT. I. COMPÉTENCE DES TRIBUNAUX . 5

bunaux contreviennent à cette défen- 6. Les tribunaux n'ont pas le pou


se , que le conseil- d'état,> sur conflit , voir de rendre des jugemens interlocu
annulle et les arrêtés pour mal jugé au toires dans une affaire dont ils n'ont pas
fond , et les jugemens pour excès de la faculté de connaître au fond (5 ).
pouvoir ; et après avoir ainsi levé tous 7. Lorsque le fond d'une contestation
les obstacles et vengé les juridictions , est renvoyé aux tribunaux , il leur ap
7

renvoie la cause devant les tribunaux. partient, et non aux préfets, d'accorder
>

3. Si un tribunal refuse de pronon- telle ou telle provision (6).


cer sur une question qui lui aa été ren- 8. Les tribunaux ne peuvent connai
voyée par le conseil -d'état , ce n'est tre des actions de propriété dirigées
>

point devant ce conseil qu'il faut se contre l'état , représenté par lespréfets,
pourvoir , mais devant la cour d'appel qu'au préalable il n'ait été statué par
du ressort , pour obtenir l'exécution du les conseils de préfecture, sous la forme
décret ou de l'ordonnance , et la réfor- d'avis [7].
mation du jugement (1). 9. Lorsque , sur un point déterminé
4. Les contestations relatives à l'exé- par un acte de l'autorité administra
cution des décrets >, ordonnances, arrê- tive , il s'élève , devant les tribunaux,
>

tés des conseils de préfecture , ainsi que des contestations qui ont pour objet de
des anciens arrêts du conseil , rendus fixer le sens de cet acte, ou qui tendent,
>

en matiere de propriété, sont dans les de la part de l'une des parties, à en élu
attributions des tribunaux [2] . der l'exécution , ces tribunaux doivent
5. Les tribunaux ne doivent pas se renvoyer les parties devant l'autorité
déclarer incompétens , lorsque la ques- administrative de laquelle cet acte est
tion portée devant eux est véritable- émané , pour le faire expliquer , inter
ment judiciaire [3]. préter , modifier ou réformer ,> s'il y a
>

Ainsi , lorsqu'à l'occasion d'une vente lieu ; sauf à eux à statuer ensuite sur
de biens nationaux, il s'élève une ques- les conclusions des mêmes parties [8].
tion de servitude ; que cette question Les tribunaux doivent agir ainsi ,
ne peut être résolue, à cause du silence alors même que la contestation n'au
de l'acte , que par les titres anciens, la rait, au fond, pour objet que des inté
>

possession ou les maximes du droit ci- rêts privés [9 ).


vil , les tribunaux doivent passer outre 10. C'est à l'autorité administrative ,
sur le déclinatoire, s'il en a été proposé, et non au pouvoir judiciaire, qu'il ap
et retenir la connaissance du fond [4]. partient de décider si un acte émané

loi , un jugement du tribunal du district de [ 7] Art. 15 , tit. 3 de la loi du 15 nov.


Coutances, du 24 thermidor an 2 , qui avait 1790. Voyez ci-après nos , 25 et 65.
statuésur une contestation précédemment dé- [ 8] Arrêts de cassation des 9 juillet 1806 ,
cidée par un arrêté de l'administration du dé- 3 et 16 mars 1807 , Sirey , tom. 6 et 10. Un
partement de la Manche. ( Voyez Merlin , jugement qui, au fond , est contraireau veu
9

Répert. , au mot Acte administratif. ) de la loi , mais qui a été rendu par suite né
[ 1 ] 18 juillet 1809. — 22 décembre 1809. cessaire d'une décision administrative préju
[2] 15 juin 1807 ( arch. ) – 31 janv. 1817. dicielle , n'est pas susceptible d'être cassé.
[3] 26 février 1817 . Arrêt de cassation du 30 décembre 1807, ibid .
[4] V. au chapitre des biens nationaux , tom. 9 , pag. 67. — Arrêt de cassation du 24
sect . 3 , 93. avril 1808 , ibid . tom . 10 , pag. 289.
(5) 15 septembre 1812. ( 9) Arrêt du 27 déc. 1809 , ibid . tom . 10.
[6 ] 7 aout 1810 .
6 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

d'elle, a' reçu son exécution dans le sens 15. Les préfets confirment, annul
et selon le mode qu'elle avait déterminé lent ou modifient les arrêtés des sous
par cet acte même [1 ]. préfets.
11. Les tribunaux ne peuvent point Ces arrêtés sont néanmoins quelque
connaître des compensations opposées fois exécutoires par provision , dans les
à l'état par ses débiteurs , lorsque les circonstances prévues par les lois (6).
dettes respectives proviennent d'un acte 16. Les préfets peuvent seuls pro
de l'administration [2] . noncer sur toutes les matières de pure
12. Il n'est pas permis à un tribunal administration ; mais dès qu'à l'occa -
de délibérer , sous le prétexte de l'in- sion de leurs arrêtés , il survient des
térêt général , sur de prétendus abus débats , ou qu'il s'engendre une oppo
introduits dans des matières qui nesont sition de droits et d'intérêts, la matière
pas de sa compétence, et de prendre , se modifie alors , et devenant conten
à cet égard , des arrêtés pour provoquer tieuse , elle rentre dans l'attribution
les autres tribunaux à joindre leurs ré- des conseils de préfecture (7] .
elamations aux siennes [3] . 17. Les arrêtés des préfets, pris dans >

13. Un tribunal excède ses pouvoirs, les bornes de leur compétence , doivent >

s'il cède à un particulier des parties de être déférés aux ministres, chacun en >

route ou de lit de rivière , qui sontdes ce qui le concerne , avant d'être


>
atta
dépendances du domaine public , etqui qués devant le conseil-d'état [8].
jie peuvent être aliénées que selon les 18. Le recours contre les arrêtés des
formes prescrites pour l'aliénation Ju préfets ne peut être directement formé
domaine public (4). devant le conseil d'état, que dans deux
cas , à savoir : lorsqu'ils ontexcédé leur
compétence [9] , et lorsqu'ils ont élevé
Section II .
un conflit d'attributions (10).
Règles générales sur la compétence des 19. Les préfets ne peuvent pronon
préfets. cer , en matière contentieuse , que dans
les termes d'une attribution spéciale [11].
20. Ils ne peuvent rapporter leurs
14. Les arrêtés des préfets ne sont arrêtés ni ceux de leurs prédécesseurs ,
pas des jugemens, mais de simples ac- lorsqu'ils ont servi de base à des arrêts
tes qu'ils peuvent modifier ou rappor- ou jugemens passés en force de chose
ter , soit de propre mouvement , soit jugée [12].
sur les représentations des parties , soit 21. Ils ne sont point les juges ni les
sur l'invitation des ministres [5]. réformateurs des arrêtés des adminis

[1] Arrêt de cassation du 15 octobre 1807. [7] Décret du 6 déc. 1815 , au bulletin .
[ 2] Voy.arrêt decassation du 17 thermidor [ 8] 20 nov. 1815. Voy . infra . , n° 108 .
an 7 , Merlin , Quest. vº Compensation , $ 3.
2 7 [ 9] Il nov. 1813 .
[ 3] Voy. Arrêt de cassation du 4 pluviðse, [ 10] Ainsi , dans ces deux cas , les parties
an 12 , qui casse une délibération du tribunal ont le choix du ministre, ou du conseil- d'état.
de commerce de Châlons-sur -Saône. Merlin , Le recours à l'un est plus expéditif et moins
Quest. vo Pouvoir judiciaire , \ 8. coûteux ; le recours à l'autre , plus définitif ,
[4] 20 novembre 1815. à cause de l'instruction contradictoire qui a
[5] Voy. l'exception portée au nombre 20, lieu , et du jugement souverain qui la termine.
infrà. (11] Arrêté du 4 thermidor an 11. (Arch . )
[ 6] 12 nov . 1809.- Loi du 9 floréal an 10 , Voy. no 27 ci-dessous.
art . 3 . (12) 11 janvier 1813 .
CHAP. II. SECT. II. RÈGLES SUR LA COMPÉTENCE. 7

trations centrales , en matière conten- rapportent des arrêtés de conseils de


tieuse [ 1 ] , ni' de ceux des conseils de préfecture ' ou d'administrations cen
préfecture (2). trales , et qu'ils statuent sur des ma
Il paraît inutile qu'ils en ordonnent tières contentieuses dont la connaissance
l'exécution [3]. ne leur est point attribuée (9), 1

22. Il ne leur appartient ni de sus- 28. D'une autre manière , ils excè
pendre l'action des tribunaux , ni de dent aussi à la fois leurs pouvoirs et
réformer les jugemens et arrêts rendus, leur compétence : leurs pouvoirs, s'ils
même par défaut ou en premier res- statuent directement et sans conflit sur
sort [4]. une question dont les tribunaux sont
23. Les préfets ne peuvent revendi- déjà saisis , ou sur laquelle ils ont pro
quer les affaires administratives pen- noncé [10] ; et leur compétence, si cette
dantes devant les tribunaux , ni tendre affaire , de sa nature , appartient aux
à l'annullation des jugemens qui violent tribunaux ( u ).
la compétence administrative , ou qui 29. Les arrêtés des préfets peuvent
lèsent les droits ou les intérêts de l'état , être annullés en ce qu'ils jugent des
si ce n'est par la voie du conflit [5] . questions qui ne sont point de leur
24. S'ils jugent la question en même compétence >, et confirmés en ce qu'ils
temps qu'ils élèvent le conflit , ce juge- ordonnent de simples mesuresadminis
ment est un excès de pouvoir, et l'arrêté tratives et provisoires (12].
qui'le contient doit être annullé dans 30. Les préfets ne peuvent faire des
ses dispositions, à l'exception de celle réglemens d'administration publique , >

qui concerne le conflit, s'il est bien ni les étendre , ni les interpréter (13] .
élevé ( 6 ). 31. Ils ont seuls le droit de les pré
25. Lorsqu'ils n'élèvent point le con- parer , pour les soumettre ensuite à
flit, ils doivent se borner à intervenir l'approbation des ministres (14).
dans les procès portés devant les tribu- 32. Ils ne peuvent ordonner l'exécu
naux , pour y défendre les droits que tion de certaines mesures administra
l'état peut y avoir , après s'être munis tives qui blesseraient l'intérêt des tiers,
de l'avis préalable des conseils de pré-' avant d'avoir consulté le ministre de
fecture (7]. l'intérieur , surtout dans les matières
>

26. Ils outrepassent leurs pouvoirs >, qui touchent à d'assez grands et d'assez
lorsqu'ils prononcent sur le fond d'une nombreux intérêts pour qu'il soit be
contestation déjà jugéeparl'ancien con- soin de les régler par des ordonnances
seil-d'état du roi [8] . d'administration publique. C'est au mi
27. Les préfets excèdent à la fois leurs nistre seul à apprécier , dans la haute
pouvoirs et leur compétence , lorsqu'ils région où il est placé et loin des pas

[1] 29 déc. 1812. — 29 sept. 1809 . [ 9] 27 décembre 1812 .


[ 2] 25 janvier 1813. [10] 29 déc . 1810. - 6 fév . 1812 .
[ 3] Voyez ci-dessous nombres 37 et 49. [11] 12 nov . 1809. 6 janv. 1813 .
[4] Arrêté du 13 brumaire an 10. et 22 [12] 11 april 1810 .
mars 1813 . [ 13] 15 novembre 1810 .
[5] 6 fév . 1812. – 22 fév . 1813 .
- [14] Voyez décret du ler juillet 1809 , du
[6 ] 7 août 1816 . quel il résulte aussi qu'il n'appartient point
[7] 22 mars 1813 ,> art. 15 du titre 3 de la aux maires de prendre l'initiative sur les ré
loi du 5 novembre 1790 . glemens d'administration publique.
[8] ler septembre 1807..
8 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE . i

sions locales, les sacrifices que l'inté- noncent généralement sur tout le con
rêt général peut commander à la pro- tentieux administratif [5].
priété [1]. 36. Cependant ils ne peuvent con
33. Lorsqu'un décret ou une ordon- naître que des affaires qui leur sont
nance a renvoyé l'exécution ou l'ap- spécialement et formellement délé
plication de ses dispositions réglemen- guées : c'est pour cela qu'ils sont des
taires aux tribunaux , les préfets ne tribunaux extraordinaires et d’excep
peuvent les modifier ni en ordonner tion [6 ].
l'exécution [2]. 37. Les arrêtés des conseils de pré
34. Lorsqu'ils se déclarent incompé- fecture ont le caractère , les effets et la
tens, les préfets doivent s'abstenir d'ap- vertu des jugemens [7].
précier , par les considérans de leurs 38. Les conseils depréfecture ne peu
arrêtés,> le méritedu fond de la question vent rendre leurs arrêtés les jours fériés,
qui leur est soumise. Il faut qu'ils se à peine de nullité.
bornent à exprimer leurincompétence. 39. Un arrêté de conseil de préfec
Au surplus, les motifs que , dans ce ture est nul , s'il n'est rendu au moins
cas, les préfets expriment surabondam-par trois membres [ 8].
ment , ne doivent être considérés que
> 40. Il en est de même si , parmi les
comme leur opinion personnelle ; ils conseillers qui l'ont signé, ils'en trouve
ne préjugent nullement la contestation un qui exerce une profession incom
déférée , soit aux tribunaux , soit aux patible.
>

conseils de préfecture , et par consé Le conseil est alors illégalement com


quent ne confèrent aux parties ni le posé [9].
droit ni la nécessité d'en appeler au 41. Les conseils de préfecture reçoi
conseil d'état (3 ). vent , jusqu'à exécution , l'opposition à
leurs décisions par défaut [10].
Section III . 42. Lorsque , devant les conseils de
préfecture, le mémoire de l'une des
Règles générales sur la compétence des parties n'a été ni signifié ni commu
conseils de préfecture [ 4]. niqué à la partie adverse , l'arrêté in
tervenu doit être considéré comme un
35. Les conseils de préfecture pro- jugement par défaut, susceptible d'op

[1] 14 juillet 1811 . defertur. - Heineccius , ad Pand. lib. 2 ,


[ 2] 26 février 1817. tit. 1 , no 51.
[ 3] 5 février 1813. [7] Décret du 21 juin 1813 , inséré au bul.
[4] ... Les conseils de préfecture appar . letin
relate. —un17arrêté du 1814.
janvier — 5 mars du1814
gouvernement , qui
25 ther
tiennent à l'ordre judiciaire , et sont de véri- midor an 12, et un décretdu 29 octobre 1811 .
tables tribunaux . A la vérité , l'appareil des
cours de justice n'environne pas les conseils [8] Voyez art. ſer de l'arrêté du gouver
de préfecture; ils n'ont ni prétoire , ni mi nement du 19 fructidor an 9 , et deuxledécrets
>

s par
nistère public', ni greffe , ni avoués , ni huis- du 22 janvier 1808. – Dans ce cas >

siers ; mais ce n'est là qu'un défaut d'organi ties sont renvoyées à se pourvoir de nouveau
sation qu'ilest très facile de fairedisparaitre. pardevant cette autorité,sous la réserve de
>

Henrion , De l'autorité judiciaire , pag. 172 . tous leurs droits , même de tous moyens d'in
compétence de l'administration .
[ 5] Loi du 28 pluviðse an 8. [ 9] 5 août 1809. - 16 février 1811 .
[ 6] Extraordinaria jurisdictio est quæ [ 10] Ordonnance du 23 décembre 1815, in
non , nisi certis magistratibus , speciali lege sérée au bulletin.—
« En réglant l'instruction
CHAP. II. SECT. III. RÈGLES SUR LA COMPÉTENCE. 9

position , et que le même conseil de toirement , ils appartiennent aux par


préfecture peut réformer [1]. ties > et ne peuvent être rapportés , >

43. Lorsqu'un conseil de préfecture, réformés ou modifiés que par le conseil


en rejetant le déclinatoire proposé par d'état [ 5 ].
une partie , a prononcé sur le fond , Ils contreviendraient indirectement
cette partie , si elle n'avait pas pris de
à cette défense , s'ils se bornaient à
conclusions au fond , a droit de former prendre un nouvel arrêté contradic
opposition à l'arrêté , devant le même toire avec un arrêté précédent [6 ].
conseil de préfecture , afin d'être en- 47. La requêtecivile est ouverte con
tendue sur le fond [2] . tre les arrêtés des conseils de préfecture.
44. Un arrêté interlocutoire n'est Ils peuvent être rétractés pour toutes
susceptible de recours au conseil d'état, les mêmes causes d'après lesquelles les
que lorsqu'il préjuge le fond [3]. jugemens des tribunaux sont suscep
45. Les conseils de préfecture reçoi- tibles de l'être.
vent la tierce -opposition à leurs arrêtés Cependant ils ne sont pas astreints
définitifs (4]. aux formes de la requête civile [7].
46. Dès que les arrêtés des conseils 48. La production d'un acte dans le
de préfecture sont rendus contradic- quel on a omis , à dessein , un passage

des affaires contentieuses devant le conseil- 11 juillet 1812. — 5 janvier 1813. -. 21 juin
d'état , on a oublié d'organiser la procédure 1813 .
9 17 janvier 1814.
-

des tribunaux administratifs de première in- [6] 7 février 1809. - 5 mars 1811. - 24
stance : c'était oublier les fondemens de l'é- août 1812. - 13 janvier 1813.
difice. [7] Quoique , dans la rigueur des prin
» C'est sur l'introduction des instances que cipes , les conseils de préfecture ne puissent
2

la pensée d'un bon législateur doit d'abord se pas réformer leurs décisions contradictoires ,
porter , et c'est l'imparfaite organisation des cependant le conseil-d'état a reconnu que la
tribunaux administratifs inférieurs qui en- règle comporte exception , s'ils sont déter
traine incessamment dans les ministères une minés à se réformer par un de ces moyens
multitude d'affaires contentieuses et de détail, graves qui signalent la surprise faite aux juges,
qui vont se compliquant et grossissant , en et que la loi admet dans les tribunaux comme
montant par les divers degrés de l'instruction ouvertures de requête civile. ( Art. 480 du
jusqu'au conseil-d'état , et qu'il serait si né- code de procédure civile ) .
cessaireet si facile de couper dans leur racine. Cette règle d'exception est justifiée par un
» La plupart de ces inconvéniens disparaî- décret du 3 janvier 1813. – Voici les motifs
traient , je le pense , à l'aide d'une bonne loi de ce décret que le rapporteur aa bien voulu
9

réglementaire. )) Cormenin , Du conseils me confier.


d'étal , pag. 226 et suivantes.
. « En principe , les jugemens contradictoires
[1] 18 janvier 1813 . rendus en dernier ressort par les tribunaux
[ 2] 15 janvier 1813. de première instance et les cours d'appel ,
[3] 6 mars 1816. -- 12 février 1812. Ce dé peuvent être rétractés par le moyen de la re
cret a déclaré qu'un arrêté qui , après avoir quête civile , et pour les causes exprimées en
2

ordonné uneexpertise , et loin d'avoir jugé le l'art. 480 du code de procédure : or , dit-on ,
' fond de l'affaire , a réservé aux parties leurs les arrêtés des conseils de préfecture ne sont
droits et moyens, n'est pas susceptible de pas des jugemens rendus en dernier ressort ;
pourvoi. Cette jurisprudence est conforme à ils sont soumis à l'appel devant l'autorité sou
ce qui s'observe à la cour de cassation pour veraine : les conseils de préfecture ne peuvent
les pourvois contre les arrêts interlocutoires. donc eux-mêmes se déjuger. On peut ré
[ 4] 22 septembre 1812. pondre que si 7, dans les cas ordinaires , on
[5] Arrêté du gouvernement du 16 ther- permettait aux conseils de préfecture de ré
midor an 12. — 7 février 1809. – 18 juillet former légèrement leurs arrêtés , ce serait
1809. — 28 novembre 1809. — 10 avril 1812. intervertir l'ordre naturel des juridictions et
10 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

important et décisif, équivaut à la pro- par le ministère d'un huissier, pour


duction d'une pièce fausse [1]. faire courir les délais du pourvoi [4].
49. Les arrêtés des conseils de pré-52. Les conseils de préfecture ne peu
fecture sont exécutoires sans l'inter- vent rapporter ni maintenir les arrêtés
vention des préfets , et n'ont besoin ni des préfets [5], non plus que ceux des an
>

de leur visa ni de leur mandement [2] . ciennes administrations centrales ren


50. Les conseils de préfecture ne peu- . dues en matière contentieuse [6] .
vent eux -mêmes connaître de l'exécu- 53. Ils ne peuvent révoquer leurs
tion de leurs arrêtés , ni déléguer , pour propres arrêtés , quand même ils se
> >

en connaître , des autorités administra- raient contraires aux lois.


tives qui n'ont pas la qualité de juges [ 3 ]. 54. Ils ne le peuvent même pour er
51. Ces arrêtés doivent être signifiés reur reconnue [7].

des appels , et favoriser une négligence qu'il presque involontaire ? Le recours au conseil
leur deviendrait facile de réparer après coup . d'état est alors inutile , et la marche de l'ad
Ce danger serait grand sans doute ; mais il ministration qui , de sa nature , doit être raa
n'existe plus dès qu'on limite ce droit de rap- pide , est embarrassée ; au lieu qu'en limitant
porter, aux cas exceptionnels prévus par l'art. sévèrement le droit de rapporter , aux seuls
480 du code de procédure , et qu'on lui ap: cas prévus par l'article 480 précité , on ne
plique les règles rigoureuses de la requête ci- blesse ni les formes , puisqu'elles n'ont été
vile. Je dirai même que ce principe , admis établies que dans l'intérêt de la loi ; ni les
si utilement devant les tribunaux , est bien principes 2, puisque l'arrêté doit reposer sur
plus favorable encore en matière adminis- des motifs graves et précis , indiqués par la
trative. En effet , les tribunaux ont plus de loi même; ni les droits des parties, puisque
lumières que les corps administratifs; les lois la partie lésée dans l'arrêté rapporté obtient
civiles sont plus claires , plus précises , plus une justice plus prompte et moins coûteuse ,
immuables. La série des formalités depuis la et que la partie en faveur de laquelle a été
demande jusqu'au jugement définitif, les dé- rendue la première décision , peut toujours
veloppemens des moyens respectifs des par- demander au conseil-d’état l'annullation de
ties , la publicité des audiences et des débats , l'arrêté qui la rapporte , si elle croit cet ar
la lenteur même des procédures , doivent of rêté mal fondé. »
7

frir aux juges civils plus de moyens de décou- » En thèse générale , je pense donc qu'il
vrir la vérité , et d'imprimer à leurs décisions est dans l'intérêt de la loi et des parties , que
un caractère plus certain d'infaillibilité. les conseils de préfecture aient la faculté de
» Ensuite , pourquoi a-t-on établi l'ordre rapporter leurs arrêtés , même contradictoi
des appels en matière administrative ? C'est rement rendus , toutes les fois que ces tribu
afin que l'autorité souveraine pút réformer naux administratifs se renferment dans les
les décisions de l'administration inférieure ,
cas exceptionnels indiqués par l'art. 480 du
pour excès de pouvoir , ou incompétence , ou code de procédure , et qui ouvrent la voie de
fausse application des lois. la requête civile .
» Ce double examen est une garantie pour [1] 3 janvier 1813 .
l'état , en ce qu'il maintient les principes de [2] Voyez le nombre 37 suprà .
la loi , et une garantie pour les parties , en ce [ 3] 25 mars 1807 .
-5 mars
qu'il soumet à une seconde épreuve la justice 1811. – ler février 1813. – 171811. juin
juillet 61813.
et la vérité de leurs prétentions . -

5 mars 1814 .
» Mais toutes les fois qu'un arrêté de con .
seil de préfecture a été surpris par dol , ou
a
[4] Voy. au titre de la procédure.
par l'absence de la pièce décisive , ou enfin [5] Arrêté du gouvernement du 8 pluviðse
par l'un des cas prévus dans l'article 480 du an 11 , et décret du 12 novembre
1809.
-

code de procédure , que la loi a déterminés [6] 18 août 1807 , — Arrêté du 5 pluviðse
d'unemanière très-précise , comment n'ad an 11 , précité (au bulletin ) .-31 janv. 1817. .

mettrait - on pas ce conseil de préfecture à re- [7] 15 janvier 1813. ( Vanstraet , Sineds
2
connaître lui, même une erreur de fait et et autres . )
CHAP. II . SECT. III. RÈGLES SUR LA COMPÉTENCE. 11

55. Ils ne peuvent prononcer sur les vent pas se permettre d'interpréter les
contestations irrévocablement termi- décrets ou ordonnances dans un sens
nées par des jugemens qui ont acquis contraire [i] .
l'autorité de la chose jugée ( 1 ). 61. Ils ne peuvent faire ni préparer
56. Ils ne peuvent élever le conflit des réglemens d'administration publi
de juridiction (2) que [6].
57. Ils doivent , dans les affaires mix-
> 62. Ils excèdent leurs pouvoirs en
tes , ne retenir que la partiecontentieu- ordonnant l'exécution
se , et renvoyer devant les préfets la Des sentences arbitrales ,
partie purement administrative , et de- Des jugemenset arrêts des tribunaux ,
vant les tribunaux , la partie judiciai- Des actes des préfets ,
re , ou du moins s'abstenir de pronon Des anciens arrêts du conseil .
cer sur ce point [3] . 63. Ils peuvent à la fois commettre
58. Quand ils se déclarent incompé- un double excès de pouvoir ,> et violer
tens , ils ne doivent retenir la connais- leur compétence.
sance d'aucune partie de la contes- Commettre un double excès de pou
tation , et la renvoyer purement et voir , en réformant des arrêtés d'admi
simplement aux tribunaux ou aux pré- nistrations centrales, ou des arrêtés de
fets , selon le cas. préfets, ou leurs propres arrêtés con
59. Lorsque les conseils de préfecture tradictoires , et en prononçant sur des
renvoient une question devant les tri- contestations irrévocablement termi
bunaux , ils doivent s'abstenir de la pré- nées par des jugemens passés en force
juger dans les considérans de leurs ar- de chose jugée ;
rêtés ; cependant , s'ils l'avaient fait , Violer leur compétence , en pronon
les parties et les juges ne doivent pas çant sur des questions de propriété ,
s'y arrêter ( 4 ) d'état , de servitudes ou de titres dontla
Mais si les conseils de préfecture dé- connaissance appartientaux tribunaux .
clarent leur incompétence dans le dis- 64. Les avis des conseils de préfec
positif où ils décident la question du ture donnés officieusement aux préfets
fond , bien qu'il y ait contradiction en- qui les consultent , ne sont point , à >

tre ces deux énoncés,> les tribunaux ne proprement parler , des décisions, et ne
>

se croiraient pas moins liés par la dé- peuvent devenir l'objet d'un recours au
cision administrative ; et dans ce dou- conseil- d’état [7].
te , l'arrêté déféré au conseil- d’étatdoit 65. Il en est de même des avis ou dé
ètre annullé pour excès de pouvoir , et cisions que les conseils de préfecture
comme faisant obstacle à l'action des sont tenus de donner aux préfets, lors
tribunaux devant lesquels il faut que qu'il s'agit de soutenir une action de
les parties se présentent sans aucuns vant les tribunaux , en demandant ou
préjugés antérieurs de l'administration , en défendant, au nom et dans l'intérêt
de quelque nature qu'ils puissent être. de l'état.
60. Les conseils de préfecture ne doi- Mais si , au lieu de se borner à don

[ 1] 12 janvier 1812. tions , et sous le prétexte d'interprétation et


(2) Arrêté du 13 brumaire an 10 , au bul- d'exécution , ils enfreindraient ou paralyse
.

letin . raient les décisions souveraines du conseil


[3] Voy. la note lre , page 4 . d'état. 31 janvier 1817.
-

[ 4] Voy . nombre 34 ci -dessus. [6] Voy . nombres 30 et 31 ci -dessus.


[5] Sans quoi , par de nouvelles opposi- [7] Voy. nombre 43 au titre de la procédure.
12 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

ner un avis préalable, aux termes de d’état , sur l'avis préalable du comité
>
l'art. 15 du titre 3 de la loi du 5 no- du contentieux (5).
vembre 1790 , ils portent un jugement
>

sur le mérite même de la demande, ils


excèdent leurs pouvoirs , et leurs arrêtés Section IV .
sont susceptibles d'être annullés , pour
cette cause , par le conseil-d'état qui , Règles générales sur la compétence des
s'il y a lieu , renvoie alors directement ministres.
les parties devant les tribunaux [1].
66. Il entre encore dans les attribu
tions des conseils de préfecture , d'au 70. Les ministres ne sont astreints
toriser à plaider , soit en demandant , par aucune loi , par aucun réglement ,
soit en défendant , les communes , les à suivre , pour rendre leurs décisions
hospices , les fabriques, les établisse aucune forme générale ou spéciale de
mens publics [2]. procédure.
67. Cette autorisation n'est pas né L'instruction des affaires contentieu
cessaire pour procéder au conseil-d'é- ses qui sont de leur ressort, se fait dans >

tat (3] . leurs bureaux , sans frais, sans consti


68. Les conseils de préfecture doivent tution d'avocat, sur la production des
avoir la circonspection de ne pas moti- pièces et sur les simples mémoires des
ver les arrêtés par lesquels ils autori- parties.
sent à plaider. L'autorisation suppose 71. Les ministres prennent leurs dé
assez qu'ils ont reconnu que l'action ou cisions soit d'office et depropre mouve
la défense n'est pas dénuée de fonde- ment , soit sur les rapports des bureaux ,
ment : autrement ils auraient refusé soit sur la proposition des administra
l'autorisation . tions générales , soit enfin sur la de
>

Mais , en cas de refus , lesmotifs sont mande des parties.


nécessaires , parce qu'il faut soit con
> 72. Les décisions des ministres , pri
vaincre la commune ou l'établissement ses en matière contentieuse , et dansles
dont il s'agit , que le procès n'aurait limites de leur compétence , ont le ca
> >

pas une issue favorable, soit leur don- ractère , la force et les effets des juge
mens .
ner les moyens de se pourvoir au con
73. Les parties qui croient avoir à se
seil -d'état, s'ils croient être fondés à se
plaindre du refus d'autorisation (4). plaindre des décisions prises par les mi
69. Les arrêtés des administrations nistres, hors de leur présence, avec leurs
centrales, en matière purement admi- adversaires, et sans qu'elles aient été
2 >

nistrative , ne peuvent être réformés ni appelées ni entendues, ont la faculté >

par les préfets ni par les conseils de de se pourvoir , par la voie de l'opposi
préfecture, mais par le ministre auquel tion , devant les ministres qui ont rendu
la matière ressortit. ces décisions [ 6].
En matière contentieuse , ils ne peu-
. 74. Les décisions des ministres doi -
vent être réformés que par le conseil- vent , en général , être signifiées par

(1) 11 décembre 1816 . [3] Art. 43 de l'édit du mois d'août 1764 .


[ 2] Lois des 14 décembre 1789 , 29 vendé [4] Voy. tit. 3 , chap . des connunes.
.

miaire an 5 , 28 pluviose an 8 , et art . 77 du [5] Voy. le nombre 52 ci-dessus.


décret du 30 décembre 1809 . [6] Voy.au tit, de la procédure,nombre22.
CHAP. II. SECT. IV.RÈGLES SUR LA COMPÉTENCE. 13

huissier,> à personne ou domicile, pour leur recours ou défendent par simples


>

faire courir les délais du recours au con. lettres , lorsqu'il s'agit , soit d'un re
seil d'état [1]. cours formé par le ministre même con
75. Lorsque ces décisions ont été ren. tre un arrêté du conseil de préfecture,
dues contradictoirement, et régulière- soit d'une décision prise de propremou
ment signifiées, la partie qui se pourvoit vement , dans les bureaux des ministè
contr'elles , devant le comité du con- res ,> et attaquée devant le conseil .
tentieux , après l'expiration du délai de 80. La production et le visa des let
trois mois , encourt les effets d'une fin tres des ministres rendent contradic
de non recevoir insurinontable [2]. toire leur défense , ainsi que la décision
76. Les anciens décrets et les ordon- du conseil qui intervient sur une pareil
naces royales pris sur le rapport des mi- le instruction .
nistres , après avoir entendu les parties,
> La lettre du ministre qui renferme
ne sont pas susceptibles d'être attaqués ses conclusions et leurs motifs, ne doit
par elles , devant le conseil d'état, par pas être communiquée aux parties (6) .
>

la voie du comité du contentieux [3] . Mais on leur doit la communication


77. L'opposition aux ordonnances des pièces, décisions et autres documens
royales rendues par défaut, doit être produits par le ministre , et joints au
portée devant le conseil d'état,lorsqu'il dossier.
s'agit d'une matière contentieuse [4). 81. Les avis des comitésde l'intérieur,
78. Le recours contre les décisions des finances,de la marineet delag a guerre ,
contradictoires prises par les ministres, qui ne sont pas encore approuvés par le
en matière contentieuse , ne peut être ministre de chacun de ces départemens,
formé que devant le conseil - d'état [5] . ne peuvent être considérés comme de
79. Lesadministrations générales qui véritables décisions , et ne sont point
représentent le fisc , telles que celles susceptibles d'être attaqués devant le
des contributions indirectes, de l'enre- comité du contentieux.
gistrement et des domaines , procedent 82. Le même recours est interdit con
au conseil - d'état parle
ministère d'un tre les décisions ministérielles prises par
avocat au conseil . voie de grâce ou de faveur [7] .
Les administrationsgénérales qui sont 83. Les ordonnances royales , en ma
indépendantes du fisc, telles que les tière purement administrative , régle >

mines , les ponts et chaussées , les fo- mentaire et de police , ne peuvent non
>

rêts, y sont représentées par le minis- plus être attaquées devant le comité du
tre du département duquel elles dépen- contentieux.
dent , et y sont défendues par simples
> Si les parties se croient lésées par
mémoires. l'effet d'une de ces décisions ou mesu
Les ministres engagent également res , il y a lieu seulement à se pourvoir

(1) Nous ne donnons point ceci comme un [6] Art. 16 du réglement. — Cet ouvrage
principe certain ;i mais nous pensons que cela est consacré à faire connaître les usages , et
devrait être ainsi pour rendre les règles uni- non à les critiquer : cependant on ne peut se
formes.Voy.tit. 2, chap . 2 , et l'aff. Lenoble . dispenser de faire observer que la partie n'est
[2] Art. 11 du réglement du 22 juillet 1806. pas égale , quand un plaideur ne peut con
[3] Voy. ci après au titre de la procédure. naitre les objections que lui fait son adver
[4] Art. 29 du réglement précité. saire .
( 5) 23 novembre 1813 . [ 7] Voy.nombre 45 au titredelaprocédure.
14 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

en révision , dans la forme administra- 89. Les ministres prononcent sur les
tive [1]. actes purement administratifs des pré
84. Le pourvoi au conseil- il'état con- fets; ils peuvent les annuler ::
tre les instructions ministérielles n'est Pour incompétence ,
pas recevable (2). Pour excès de pouvoir ,
Les décisions du ministre des finan- Pour refus d'exécution ou violation
ces , en matière d'eaux et forêts et d'en des ordonnances royales ,
registrement , ne sont considérées que Pour fausses , inutiles ou dange
comme des instructions destinées à ser reuses mesures .
vir de guide à la régie , pour la discus- 90. Les ministres prononcent dans les
sion des droits qu'elle peut avoir à re- contestations élevées entre les préfets
vendiquer devant les tribunaux. et les conseils municipaux, relative -
85. Les réclamations contre les arrê- ment à l'interprétation d'arrêtés admi
tés des conseils de préfecture, adressées nistratifs rendus par les préfets précé
aux ministres , ne saisissent pas la ju- dens et approuvés par les ministres.
ridiction contentieuse ,> et n'interrom 91. Les décisions des ministres , en
pent pas le délai du recours devant le matière purement administrative , ne
conseil -d'état [3] . sont point susceptibles d'être attaquées
86. Il en est de même des réclamations devant le comité du contentieux [7].
adressées aux ministres contre leurs pro- S'il en était autrement, le pouvoir
pres décisions contradictoires et régu- exécutif passerait dans le conseil d'état.
lièrement signifiées (6). 92. Les ministres ne peuvent annu
87. Les ministres ne peuvent, avant ler , par leurs décisions , les jugemens
de prendre leurs décisions en matière rendus soit en premier soit en dernier
contentieuse , consulter le comité du ressort .
contentieux , qui se trouverait lié par 93. Ils ne peuvent élever eux-mêmes
son propre avis, s'il arrivait que la par- le conflit d'attribution [8] .
tie lésée par la décision du ministre, re- 94. Ils peuvent ordonner aux préfets
courût ensuite devant ce comité contre de le faire .
cette même décision . 95. Ils peuventleur ordonner égale
Le comité du contentieux n'est point ment de rapporter leurs arrêtés.
un comité consultatif attaché à un dé- 96. Ils peuvent, dans les marchés
partement particulier du ministère ; qu'ils passent au nom de l'état, stipuler
mais un comité central qui prépare les la faculté de prononcer eux-mêmes en
décisions du conseil-d'état surles matiè- premier ou en dernier ressort sur les
res contentieuses [5] . difficultés d'exécution ou d'interpréta
88. Les matières purement adminis- tion résultant desdits marchés [ 9].
tratives sont réglées par des ordonnan- 97. Dans tous les autres cas , les mi
ces royales rendues sur les rapports des nistres excèdent leurs pouvoirs, s'ils
ministres (6) prononcent sur des questions conten

[1] Voy. art. 40 du réglement. [ 6] 10 mars 1807.


[ 2] Voy . nombre 44au titredelaprocédure. [7] 17 janvier 1814 .
[ 3] Voy , le chapitre 1er du titre de la pro [8] Voy. l'arrêté du 13 brumaire an 10.
cédure. [ 9] Voy. titre 3 , chap. des marchés et four
[4] Ibid . nilures .
[5] Décret du 11 juin 1806 , tit . 4 , art. 26
et suiv.
CHAP. II . SECT. V. RÈGLES SUR LA COMPÉTENCE. 15

tieuses qui appartiennent aux conseils nistrative, le conseil-d'état remplit les


de préfecture, au premier degré, et au fonctions de cour d'appel et de la cour
>

conseil- d'état au second degré de la ju- de cassation :


ridiction administrative; et sur desques- De cour d'appel , lorsqu'il prononce
>

tions de propriété , d'état et de titres , sur le fond desmatières ;


>

qui sont du ressort des tribunaux. De la cour de cassation, lorsqu'il juge


98. Ils ne peuvent prendre des dé- les conflits.
cisions qui tendent à remettre en ques Il est lui-même cour de cassation ,
tion ce qui a été irrévocablem ent jugé lorsqu'il connaît des arrêts de la cour
par les autorités judiciaire ou admi- des coraptes [4] .
nistrative ( 1) . 102. Comme les différentes autorités
99. Avant la nouvelle organisation de première instance qui y ressortis
déterminée par la loi du 28 pluviôse sent, ce conseil n'est, en appel, qu'une
an 8 , les ministres annullaient les ar- autorité d'exception : par conséquent,
rêtés des administrations centrales ou il ne peut statuer que sur les cas qui
leur ordonnaient de les rapporter , lui sont spécialement attribués par les
parce que le conseil n'était pas encore lois.
institué, et aussi parce que ces autori- 103. Il doit aussi mesurer aver, jus
tés départementales réunissaient dans tesse et réserve les termes de ses déci
leurs mains l'administration active et şions ; parce que , descendant du roi
l'administration contentieuse . Mais de - même, elles font, en quelque sorte , loi
puis que les pouvoirs attribués à ces an- pour les tribunaux, soit administratifs,
ciennes administrations centrales ont soit judiciaires.
été répartis entre les préfets et les con- 104. Les avis du conseil d'état impé
seils de préfecture , l'appel des arrêtés
2 rial , rendus sur la proposition des sec
de ces derniers ne peut être porté que tions qui le composaient, ou sur le
devant le conseil d'état. rapport des ministres , ne sont que
>
de
100. Les ministres donnent force de simples avis et n'ont de force obliga
décision , pas leur approbation et leur toire qu'autant qu'ils ont été approu
signature , aux arrêtés des directeurs. vés [5] .
généraux des administrations qui leur Il en serait de même aujourd'hui des
sont subordonnées. ordonnances .
Ces arrêtés doivent leur être soumis 105. Les avis des comités séparés ou
avant d'être déférés au conseil- d'état , réunis , n'ont point caractère et force
et ne forment point isolément et par de décision , s'ils n'ont été approuvés
eux -mêmes un degré de juridiction [2]. par les ministres [6].
106., Les avis préparatoires du co
Section V.
mité du contentieux n'ont de force
et d'exécution qu'après avoir été déli
Règles générales sur la compétence du bérés par le conseil d'état, et signés par
conseil- d'état [3] . le roi .
107. Les délibérations du conseil
101. En matière contentieuse admi- d'état, en matière contentieuse, n'ob

[1] 27 décembre 1812 . trait au recueil de Sirey , tome9 , pag. 169 .


( 2] 22 octobre 1810. [4] Loi du 16 septembre 1807 , art. 17.
>

[ 3] Voy. à cet égard l'ouvrage de M. Locré , [5] Avis approuvé du 26 mai 1807.
sur le Conseil - d'état. On en trouve un ex [6 ] Ibid .
16 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

tiennent le caractère et les effets des voi , saisissent les tribunaux de com
jugemens , que lorsqu'elles ont été merce plutôt que les tribunaux civils.
>

converties en ordonnances et signées 111. Il ordonne le rejet du pourvoi,


par le roi. lorsque les parties laissent écouler les
Le jugement réside tout entier dans délais de l'instruction sans représenter
l'approbation du roi [1]. les arrêtés qu'elles attaquent (5).
108. Lorsqu'on porte devant le con 112. Il ordonne quelquefois des ex
seil-d'état une affaire qui , d'après les pertises et autres actes d'avant faire
lois, devait être et n'a pas été décidée droit, pour éclaircir les questions qui
soit au premier degré de juridiction lui sont soumises [ 6 ].
par les conseils de préfecture , soit par 113. Il a le pouvoir de prononcer la
l'administration aciive, soit par l'auto- suppression d'un mémoire produit de
rité judiciaire, il renvoie les parties de- vant lui et qui contient des imputa
vant les différentes autorités auxquel- tions et des faits injurieux ou calom
les , d'après sa nature , cette affaire nieux , et d'admonéter son auteur [7].
appartient : 114. Il n'est pas compétent pour
Aux tribunaux ,į toutes les questions connaître des décisions de ministres et
de propriété [2] ; autres corps constitués qui prononcent,
,Aux préfets, les réclamations contre dans les limites de leurs attributions
les arrêtés des maires et des sous-pré- respectives , la destitution de leurs
fets , en matière de pure administra- agens [8].
tion ; 115. Il ne peut statuer sur les rèm
Aux ministres compétens, les arrêtés glemiens de police , par voie conten
3

des préfets pris dans les bornes de leurs tieuse [ 9 ].


attributions [ 3] ; 116. Le conseil d'état , étant le pro
Aux conseils de préfecture , toutes curateur naturel et obligé du domai
les questions qui appartiennent au ne , peut , dans le cours d'une instruc
contentieux de l'administration [4]. tion , ordonner qu'il soit mis en cause.
109. Quelquefois il se borne à expri- Il peut aussi , lorsque la question est
mer simplement son incompétence, lais- du ressort des tribunaux ou des conseils
sant les parties agir ultérieurement de préfecture , et que le domaine n'a
comme bon leur semble , sans leur in- été antérieurement et devant eux , ni
>

diquer de juges. appelé , ni représenté , ni entendu ,


110. Quand il renvoie les parties de- l’avertir dans l'ordonnance, en lui ré
vant les tribunaux, il s'interdit de pré- servant la faculté de faire valoir ses
juger ni les questions du fond ni droits , s'il aa lieu .
>

même les questions de compétence ; Il peut encore ordonner directement


car il est possible que, selon la nature au préfet de se pourvoir , par tierce
de la question , les parties , sur ce ren- opposition , contre les jugemens où

[1] Avant la révolution , les arrêts du con- 21 janvier 1812 . 18 mars 1813. - 17 mai
seil , émanés du conseil privé ou conseil des 1813. – 20 juin 1816.
parties , n'étaient point signés par le roi . [4] Jer mars 1813. — 20 juin 1816 .
S. M. ne signait que les arrêts rendus au [ 5] V.le nombre 35 au tit . de la procédure.
.conseil des dépêches, qui ne jugeait que les [6] 10 mars 1809 .
affaires de haute administration. [7] 29 août 1809.
[ 2] 15 juin 1812. [ 8] 20 juin 1816.
[ 3] 16 mai 1807. – 29 décembre 1812. [ 9] 26 février 1817 .
CHAP. II. SECT. V. RÈGLES SUR LA COMPÉTENCE. 17

l'état aurait dû être et n'était point tratifs sont viciés d'incompétence , il


partie [1]. ne suffit pas que le conseil-d'état les
117.Il ne doit pas renvoyer les parties déclare tels ; il faut encore qu'il les
devant les tribunaux , lorsque la cause annulle, parce qu'autrement ces arrê
a déjà été souverainement jugée par tés lieraient les tribunaux.
l'autorité administrative ( 2] . 123. Quelle que soit l'incompétence
118. Il ne peut annuller des déci- du tribunal qui a prononcé sur une
sions , arrêtés ou autres actes adminis- affaire administrative , lorsque son ju
tratifs qui reposent sur des arrêts ou gement est encore susceptible de l'ap
jugemens qui ont acquis irrévocable- pel ou du recours en cassation , et que
ment l'autorité de la chose jugée (3) . le conflit n'a pas encore été élevé , le
119. Les causes, de nature judiciaire, conseil-d’état ne peut déclarer ce juge
qui ressortissaient par voie d'attribu- ment comme non avenu [5].
tion directe et spéciale, ou par voie d'é- Mais, dans ce cas, le ministre que la
vocation , à l'ancien conseil - d'état matière concerne, et principalement le
>

royal ont été, depuis sa suppression ( et ministre de la justice', peut ordonner


continuent à l'être) , pour leur exécu- au préfet d'élever le conflit d'attribu
tion et pour le fond, renvoyées devant tion [6] , sauf ensuite conseil d'état à
>

les tribunaux ordinaires. statuer sur l'objet dudit conflit , dans


120. Lorsqu'un arrêté de conseil de les formes et selon les règles accou
préfecture portant réformation d'un tumées.
précédent arrêté , est cependant juste 124. Le conseil-d'état ne peut exa
au fond, le conseil-d'état l'annulle pour miner et apprécier les titres , les con
excès de pouvoir , retient la cause et trats, les questions de propriété , si ce >

ordonne l'exécution des dispositions de n'est dans le seul cas où une commune
cet arrêté qu'il se fait propre [4]. se pourvoit devant lui contre un arrêt
Néanmoins , dans ce cas, il doit an- du conseil de préfecture ,, qui lui a re
nuller le premier arrêté qui revivrait fusé l'autorisation de plaider (7] .
par la réformation du second . Mais, même en ce cas, l'usage a pré
121. Le conseil -d'état peut, sur con- valu de renvoyer ces sortes de ques
fit, annuller directement les jugemens tions à l'examen de trois jurisconsultes
et arrêts qui , de propre mouvement , choisis dans le ressort de la cour roya
>

ou sur la demande des parties , ont à le , et de s'en rapporter à leur avis [8] .
>

tort déclaré leur incompétence . Mais 125. Lorsque des arrêtés purement
s'il renvoie simplement la cause devant administratifs et de pure exécution ,
les tribunaux , ce renvoi est une an- sont intervenus dans une contestation
nullation implicite et suffisante des pre- où il s'agit d'annuller ou de maintenir
miers jugemens. des arrêtés postérieurs de conseils de
122. Lorsque des arrêtés adminis= préfecture , le conseil-d'état considère

(1) 27 mars 1809 . [6] Arrêté du gouvernement du 23 bru-


maire an 10.
[ 2] 27 septembre 1807.
[7] 7 février 1809.
[3] Voyez le nombre 66 au titre de la pro [8] On a senti , depuis l'affaire Montmo
cédure. renci , que le conseil, en accordant l'auto
7

[ 4] 10 avril 1812 . 17 juillet 1813. 17 risation de plaider après avoir examiné les
janvier 1814. - 5 janvier 1813 . titres , mettait un trop grand poids dans la
[ 5] 6 juin 1813 . balance des tribunaux.
TAGAREL . 2.
18 ÉLEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

sces arrêtés purement administratifs et pour causes graves est urgentes [3].
comme non -avenus, sans qu'il soit be- 128. Le conseil -d'état étant plutôt
soin de renvoyer , છેà cet effet, les parties une cour d'équité qu'un véritable tri
devant les ministres compétens , pour bunal , a , pour rendre ses décisions ,
les apprécier [1] . une certaine latitude ; il peut, à raison
126. Le conseil-d'état , en renvoyant des circonstances , modérer ou remet
les parties devant un conseil de préfec- tre , au nom du roi , des amendes en
> >

ture , pour y être procédé, au premier courues (4) .


degré de la juridiction contentieuse , à Il faut d'ailleurs observer que l'exer
un réglement de compte ou autre acte cice de cette faculté discrétionnaire n'a
préparatoire ,> peut intimer à ce conseil, pu et dû être réservé qu'au conseil
à raison de circonstances graves et ur- d'état seul >, et que les autorités infé
gentes , l'ordre de prononcer dans un rieures qui y ressortissent, doivent se
délai fixé. renfermer étroitement dans les limites
127. Il peut aussi , en annullantpour de la loi , de peur de tomber dans l'ar
>

cause d'incompétence un arrêté qui lui bitraire.


est soumis , ordonner, par des motifs 129. Lorsqu'il s'élève des difficultés
d'utilité publique, que jusqu'à juge sur l'interprétation d'un décretoud'une
ment des tribunaux , toutes choses de- ordonnance, c'est au conseil- d'état qu'il
meureront en état [2] . appartient de les interpréter et de ré
Le principe qui établit que le recours gler , s'il y a lieu , les opérations pres
au conseild'état n'est point suspensif, crites par ces décisions [5].
principe si important en matière admi- 130. C'est aussi au conseil -d'état, et
nistrative , doit être maintenu avec une non aux conseils de préfecture , qu'il
prudente rigueur : aussi le conseil- est donné d'interpréter les lettres-pa
d'état n'accorde de sursis que rarement, tentes etarrêts de l'ancien conseil du roi.

[1] 27 mai 1816. [4] 6 mars 1816. — 3 juillet 1816. – 26 fé


[ 2] 18 mars 1816 . vrier 1817. - 19 mars 1811 .
[ 3] V.nombre 72 et suiv . au titre dela [6 ] 17 mai 1809. Tronc. c . les comes de
procédure. Boubiers , Reilly et Hérouval.
TIT. II.CHAP. I ET II , FORME DU POURVOI, DÉLAIS DU RECOURS. 19

TITRE 11.

DE LA PROCÉDURE A SUIVRE DEVANT LE CONSEIL - D'ÉTAT..

SOMMAIRE .

11 serait inutile que je répétasse ce qui est écrit à ce sujet dans le décret
réglementaire du 22 juillet 1806 : cedécret est public et connu.
Ce qui ne l'est pas , ce sont les règles que je vais exposer , et qui ont expli
>

qué , modifié ou appliqué les dispositions de ce réglement.


J'ai suivi , dans ce titre, pour la division des matières, l'ordre établi par
le code de procédure civile et le réglement de 1806 [1] .

CHAPITRE PREMIER.

FORME DU POUR VOI.

1. Les significations, entre parties , soit même au ministre de la justice ,


d'actes dans lesquels on déclare que n'interrompent pas les délais du recours
l'on entend se pourvoir , ne suffisent devant le conseil-d'état , et ne consti
pas pour établir un recours au conseil- tuent pas non plus ce recours .
d'état. 3. Le délai n'est interrompu et le re
2. Les actes , pétitions ou demandes cours ne peut être régulièrement formé
notifiés ou adressés, après due signifi- que par le dépôt d'une requête signée
cation des arrêtés attaqués , aux minis- d’un avocat aux conseils , ait , avant
tres soit de la guerre ,soitde la marine, l'expiration du délai , au greffe du co
soit de l'intérieur, soit des finances , mité contentieux [ 2].

CHAPITRE II.

DÉLAIS DU REGOUR 8.

4. Le recours au conseil -d'état contre la décision d'une autorité qui y ressor

[1] Voir à la fin de l'ouvrage le décret ré [2] Voyez article 1er du réglement du 22
glementaire du 22 juillet 1806 . juillet 1806 .
20 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

tit , n'est pas recevable après trois mois délais contre la partie à laquelle cette
du jour où cette décision a été noti- lettre est adressée (5].
fiée [1] . 9. On ne peut se pourvoir , après
5. Une notification légale est néces- l'expiration des délais prescrits par l'ar
saire pour fairecourirlesdélais du pour- ticle 11 du réglement du 22 juillet
voi devant le conseil - d'état (2 ). 1806 , contre une contrainte décernée
6. L'envoi d'un arrêté de conseil de par les ministres dans tous les cas où la
préfecture à l'administration des ponts- loi leur confère cette faculté , et lors
et-chaussées , des domaines et autres qu'elle a été signifiée par un acte extra
administrations publiques , fait par judiciaire (6) .
les préfets ou ministres , ne suffit pas 10. Un recours exercé hors des délais,
pour mettre ces administrations en de- n’est, dans aucune circonstance parti
meure ( 2] . culière , susceptible d'être admis i à
7. Il en serait de même d'une notifi- moins que le Roi , déterminé par des
cation faite par un porteur de con- événemens de guerre ou autres de pa
traintes [ 4 ]. reille gravité , n'ait , dans une ordon
8. La lettre d'un préfet portant men. nance générale , autorisé les parties à
tion , extrait ou copie d'un arrêté de lui présenter , en son conseil d'état ,
>

conseil de préfecture ou d'une décision des requêtes en relief de laps de temps.


ministérielle , n'équivaut pas à une si- Le délai court alors du jour de l'or
gnification , et ne fait pas courir les donnance accordant ce relief [7].

CHAPITRE III.
DES EXCEPTIONS .

11. Parmi les exceptions , il en est la forme. Dans cette classe sont ran
qui touchent la forme; il en est qui gées:
touchent le fond . 10 Les cautions à fournir par les
Je parlerai d'abord des exceptions en étrangers,

[ 1] Article 11 du décret du 22 juillet 1806. le délai de trois mois , auraient dû pendant


[ 2] 7 octobre 1812. – 1er février 1813. - les trois mois qui ont suivi le 22 juillet 1806 ,
On tenait en 1810 , que des significations ré- faire leurs diligences et présenter une requête
gulièrement faites avant l'établissement de la interruptrice des délais.
commission du contentieux , n'avaient pu Le bénéfice de l'exception ne peut être
faire courir le délai de 3 mois , si elles n'a- enlevé à leurs adversaires qui se sont mis en
>

vaient été renouvelées depuis cette époque. règle. — 23 avril 1807. – 15 janvier 1809. -
Il vaut mieux tenir qu'aucune loi ne prescri- 29 décembre 1812. - ler février 1813.
-

vant ni la forme ni les délais du pourvoi , les [ 3] 17 février 1813.


ministres n'avaient pas , avant 1806 , opposé '[4 ] 6 mars 1816.
cette exception . [5 ] 18 mars 1816.
Mais les parties ayant été averties, par l'ar- [ 6] 6 septembre 1813.
ticle 41 du réglementdu 22 juillet, quetoute [7 ] 6 mars 1816. - 18 mars 1816. - 28 -

. signification régulièreaurait , dès ce moment, septembre 1816 .


pour effet d'engendrer une exception après
CHAP. III. SECT. I. S II. DU RECOURS PRÉMATURÉ. 21

20 Le recours prématuré , valeur suffisante pour assurer ce paye


30 Le recours tardif , ment. Nous en tirons la preuve de la
40 La déchéance relative à l'ordon- décision suivante , qui , bien qu'elle
nance de soit communiqué , > contienne une exception aà ce principe,
5° La forclusion , pour défaut de re-
> ne le constitue pas moins.
présentation de pièces , 15. Si tous les frais ont été faits et si
6° Le renvoi. l'affaire est instruite , on n'est plus re
12. Ensuite j'établirai ce qui est recevable à former contre un étranger la
latif aux exceptions du fond , plus demande d'un pareil cautionnement
proprement appelées fins de non - rece judicatum solvi (3 ).
coi. 16. Les arrêtés et décisions rendus au
Celles dont j'exposerai les règles , profit des étrangers , sur des matières
sont : pour lesquelles il y a recours au conseil
1 ° Le défaut de qualité , > d'état, ne peuvent être exécutés dans
2 ° Le défaut d'intérêt , le délai accordé pour ce recours , qu'au
30 Le désistement , tant que ces étrangers ont préalable
4 ° L'acquiescement, ment fourni , en France , bonne et va
5° La chose jugée. lable caution [ 4 ).
13. Avant tout est utile d'observer
que lorsqu'une requête présentée au S 2. Du recours prématuré.
conseil d'état peut être rejetée par une
exception , en général il n'y a lieu de 17. Les demandes soit principales ,
s'occuper ni des moyens d'incompéten- soit même accessoires , non instruites
ce, ni des conclusionsau fond soit prin- ni jugées en première instance, ne peu
cipales , soit subsidiaires (1). vent être admises devant le conseil
d'état, autorité d'appel [5).
SECTION PREMIÈRE .
18. Les actes purement administra
tifs dans lesquels les maires et les pré
Des exceptions en la forme. fets n'ont pas excédé leurs pouvoirs ,
ne peuvent être déférés directement au
conseil d'état; ils doivent être préala
S for. Des Cautions à fournir par les blement soumis , les premiers au mi
Étrangers. nistre de l'intérieur , les seconds aux
>

différens ministres, chacun en ce qui


14. On suit au conseil la règle du le concerne (6).
droit commun [2] qui veut que l'étran- 19. D'après l'article 3 du réglement
ger demandeur soit tenu de donner du 23 février 1811 , la réformation des
caution pour le payement des frais et arrêtés contradictoires rendus par les
dommages- intérêts , à moins qu'il ne préfets, en matière domaniale , appar
possède en France des immeubles d'une tient au ministre des finances , et ne

[1] 7 août 1816. janvier 1813. — 20 nov. 1815.—27 mai 1816.


[ 2] Voyez art . 16 du code civil . [ 6] 29 décembre 1812. - 21 janvier 1813.
( 3] 13 janvier 1816. – 18 mars 1813. – 12 juin 1813. - 19 juin
( 4] Décret du 7 février 1809 , inséré au 1813. — 6 janvier 1814. – 17 janvier 1814 .
-

bulletin des lois . .


- 20 janvier 1814. – 20 novembre 1815. -
[ 5] 28 mai 1812. – 3 janvier 1813. - 18 28 septembre 1816.
22 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

peut être immédiatement demandée au tion légalement faite par le ministère


conseil -d'état [1]. d'un huissier , un arrêté contradic
20. Le ministre des finances peut , à toirement rendu ne peut plus être atta
son gré , ou retenir l'affaire pour la dé- qué devant le conseil-d’état.
cider lui-même , si elle n'a pas cessé Il résulte de l'art. 11 du réglement
d'être administrative , ou la renvoyer de 22 juillet 1806 , une fin de non re
à l'examen du conseil- d'état, si elle est cevoir contre le recours [6 ).
>

contentieuse (2) . 25. Cette fin de non recevoir est ap


21. En matière de décomptes, les plicable au domaine comme aux parti
arrêtés de préfets ne peuvent être sou- culiers [7].
mis au conseil - d'état , avant d'avoir été 26. Lorsqu'on ne s'est pas pourvu
déférés au ministre des finances (3) . contre un arrêté dans les délais fixés
22. Lorsqu'un arrêté de conseil de par le réglement , on n'est pas rece
>

préfecture ou une décision ministériel- vable à attaquer d'autres arrêtés qui


le , en matière contentieuse , ont été ne seraient que l'exécution du pre
rendus par défaut, la partie intéressée mier.
doitse pourvoir par forme d'opposition Il en serait de même pour les décrets
devantla même autorité; ellen'est pas et ordonnances (s ).
recevable à recourir jusque-là au con- 27. Il n'y a pas lieu d'admettre l'ex
seil-d'état par voie d'appel (44 ).] ception résultant d'une déchéance op
23. Il en est de même pour une par- posée par une partie , lorsqu'elle ne
tie qui n'a été ni appelée ni entendue justifie d'aucunesignification des arré
dans une contestation jugée par un tés ou décisionsdont est appel, faite à
"conseil de préfecture ou un ministre, l'autre partie , par le ministère d'un
et dans laquelle elle avait intérêt. Elle huissier, et dans les formes nécessaires
doit épuiser la voie de la tierce-oppo- pour la constituer valablement en de
sition ,et elle n'est recevable à se pour- meure (9).
voir au conseil-d'état qu'après que le 28. La notification administrative
conseil de préfecture ou le ministre a desdit arrêtés ou décisions , ne suffit
2

prononcé (5]. pas pour fonder l'exception ( 10 ).


29. Il en serait de même des aver
§ 3. Du recours tardif. tissemens administratifs ou de l'envoi
fait, par l'autorité supérieure, desdits
24. Après trois mois de la significa- arrêtés ou décisions à l'autorité infé

[1] 20 novembre 1815. juillet 1816. - 21 août 1816 . 26 février


]2] 20 novembre 1815. 1817. — Une partie qui s'était pourvue après
[ 3] 6 mars 1816. — Voy. l'art. 4 de l'arrêté l'expiration de ces délais , se défendait en
du gouvernement du 4 thermidor an 11 . disant qu'elle avait cru qu'on ne pouvait at
34] 22 mars 1813. 26 février 1817. taquer un arrêté du conseil de préfecture sans
[5 ] 7 mai 1816 l'autorisation du préfet , et qu'elle avait perdu
[ 6] 23 avril 1807. -- Avis approuvé du 18 du temps pour l'obtenir. On sent bien que
août 1807. · 18 septembre 1807. – 22 janv. cette singulière défense fut accueillie comme
1808 . 6 juin 1811. – 4 aout 1811. - 18 elle devait l'être. Voy . 15 mai 1813 .
-

août 1811. – 30 novembre 1811. - 11 juillet [7] 3 janvier 1815.


1812. - 21 janvier 1812. — 6 février 1812 . [8] ler novembre 1814.
! 7 février 1813.15 mai 1813. — 7 ayril [9] 17 avril 1812. 7 octobre 1812 .
1813. – 13 juillet 1813. · 16 octobre 1813 . 18 mars 1816. – 26 février 1817 .
-11 novembre 1813.– 17 janvier 1814. - 17 ( 10] 17 février 1813. – 26 février 1817.
CHAP. III. SECT. I. S V. DE LA DÉCHEANCE . 23

rieure , avec ordre de les remettre aux sans que l'une des parties ait été enten
>

parties (1). due, ne peut plus être attaqué par cette


La simple allégation que la partie partie , s'il lui a été signifié avant le
en a connaissance, ne suffit pas. réglement du 23 février 1811 , et si elle
30. La reconnaissance faite , par la n'a pas formé d'opposition régulière
partie , que l'arrêté qu'elle attaque lui dans le délai utile , depuis que le dé
a été notifié par voie administrative , partement des domaines nationaux a
emporte contre elle tous les effets d'une été supprimé, et que les affaires qui lui
signification par huissier ( 2). appartenaient ont été renvoyées à la
31. La production faite, par la par- commission du contentieux du conseil
tie, d'un arrêté dont expédition lui a d'état ( 5).
été délivrée sur sa demande par une
administration , n'aurait pas la même S 4. De la forclusion , pour défaut de
conséquence . production de pièces.
Cependant il a été décidé que si cette
production a déjà été faite devant les 35. Lorsqu'une partie attaque un
tribunaux , elle équivaut , devant le arrêté qu'elle ne produit pas , ou de
eonseil - d'état , à une signification lé- mande l'interprétation d'un acte de
gale. vente sur lequel elle fonde une reven
32. La fin de non recevoir résultant dication et qu'elle ne produit pas, sa
de l'expiration des délais, ne peut être requête est rejetée pour défaut de pro
opposée à ceux auxquels l'arrêté n'a duction de pièces [6].
pas été signifié, quoiqu'ils fussent par- 36. Lorsqu'après le dépôt d'une re
ties en cause , tandis qu'on l'a signifié quête introductive d'instance, un long
à des tiers qui n'y étaient pas par- délai s'est écoulé sans que la partie ait
ties ( 3 ). suivi sa demande ni produit aucun titre
33. Si , à l'époque à laquelle a été qui en établisse la légitimité, cette re
faite la signification d'un arrêté, au- quête est rejetée [7].
cune loi ne réglait le mode de se pour
voir contre les arrêtés administratifs, S5.De ladéchéancerelativeà Pordonnance
>

devant le conseil d'état , et si cette si de soit communiqué.


gnification n'a pas été renouvelée de
puis le réglement, du 22 juillet 1806 ,
> 37. Les ordonnances de soit commu
le délai fixé , par ce réglement, pour le niqué rendues par M. le garde - des
recours , ne peut être invoqué comme sceaux , doivent être siguifiées , par le
fin de non recevoir [4). demandeur au défendeur, dans les trois
34. Un arrêté du gouvernement ou inois de leur date , sous peine de dé
un décret rendu en matière domaniale, chéance [ 8 ).

[1] 17 février 1813 et 17 avril 1812s, y re [ 5] 20 septembre 1812.


laté . [6] 16 octobre 1813 . - 17 janvier 1814. -
[ 2] 21 mai 1817 . 28 septembre 1816.
[3] 15 mai 1813. [7] 17 juillet 1808. – 7 février 1813. 5
-

[4] 16 mai 1810. – 29 décembre 1812. mars 1814.C


30 novembre 1811. - 14 juillet
ler février 1813. Quoique cette jurisprudence 1812.
paraisse suffisamment établie, elle est vicieuse . [ 8] Art. 12 du réglement du 22 juillet
Voy. la note I ci-dessus , pag. 20 . 1806 .
24 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

38. La déchéance est encourue quand S 6. Du rencoi.


même le demandeur soutiendrait que
l'arrêté attaqué ne lui a pas été signi- 42. Les demandes en réformation de
fié [ 1]. jugemens des tribunaux de première
39. Cette déchéance est prononcée instance ou d'appel , pour cause d'in
avec rigueur ; car il importe de main- compétence , ne peuvent être intro
tenir sévèrement toutes les disposi duites devant le conseil- d'état que par
tions qui préviennent les longueurs la voie du conflit. ( ).
des, procès et donnent à la juridic- De la part des parties il n'y a , contre
tion administrative la célérité d'ac- ces jugemens,que la voie de l'appel ou
tion qui rend le bienfait de la justice de la cassation ,.
plus précieux et plus rapide [2] . 43. Les arrêts des conseils de pré
40. Il est arrivé qu'une partie ayant fecture , pris , sur la consultation des
oublié de faire signifier à son adver- préfets , dans les termes d'un simple
saire , dans les délais du réglement , avis, ne peuvent être attaqués devant
une ordonnance de soit communiqué, le conseil -d'état . (6).
a obtenu une prorogation de délai : le 44. Les décisions ministérielles, en
conseil - d'état a décidé qu'une telle matière d'enregistrement et autres de
prorogation de délai était censée ren- semblable nature , ne sont que des in
due sans préjudice du droit des tiers , structions destinées à servir de règles
et par conséquent de l'adversaire du aux administrations qu'elles concer
demandeur , qui peut requérir sa dé- nent , et par conséquent ne peuvent
>

chéance et la condamnation aux dé- former la matière d'un recours au con


pens [3 ] . seil d'état (7)
41. La jurisprudence du conseil-d'é- Cette règle s'applique aux circulaires
tat n'admet point de recours en relief adressées par les ministres , et qui ne
de laps de temps , si ce n'est dans le cas sont que des instructions ministérielles .
d'événemens indiqués au chapitre des Mais on peut attaquer les décisions
délais du pourroi, nombre 10 [4) . administratives ou judiciaires qui en

15 juin 1812 . - 18 janvier 1813. — 18 prononcée. Il est vrai qu'après un pourvoi


mars 1816 . 9 avril 1817. en eassation ou en réglement de juges , déchu
[1 ] 8 mars 1814 . pour vice de forme, un second pourvoi n'est
[2] 22 novembre 1811. - 19. mars 1817. pas recevable : le réglement de l'ancien con
[3] 21 mai 1817. — Mais y aurait-il lieu à seil , du 28 juin 1738 >, l'a ainsi prescrit. Mais
l'exception de déchéance contre une partie dans l'ordre judiciaire , un appel irrégulière
qui >, ayant négligé de faire signifier , dans les ment interjeté peut être de nouveau formé
trois mois, l'ordonnance de soit communiqué pendant tout le cours du délai. Or, le recours
intervenue sur son pourvoi , et étant encore au conseil-d'état n'est qu'un recours d'appel ,
>

dans les délais pour attaquer l'acte admi- et le réglement du 22 juillet 1806 n'a pas de
nistratif qui en en a fait l'objet , se serait disposition quiétablisse la déchéance pour le
2

pourvue de nouveau , par nouvelle requête cas proposé .


déposée au secrétariat du comité conten- [4 ] 11 novembre 1813. - 11 décembre 1813 .
tieux ? [ 5] ler septembre 1811 . 17 mars 1812 .
Il ne paraît pas que cette espèce se soit pré- - 7 octobre 1812.- 4 juillet 1815. - 20 no
sentée ; mais nous pensons que la déchéance vembre 1815 .
du premier pourvoi ne nuirait pas au second . [6] 17 juillet 1816,
La déchéance d'une action ou d'un recours ne [7] 17 juillet 1816.
peut être encourue qu'autant qu'une loi l'a
CHAP. III. SECT. II. S I. DU DÉFAUT DE QUALITÉ. 25

ont fait l'application , si ces décisions 49. Les questions de propriété évo
sont contraires à la loi [1]. quées par l'ancien conseil du roi,
45. Il en est de même des décisions en vertu des attributions qu'il avait
de faveur, de grâce , de remise ou mo- alors , et qui , par les lois nouvelles ,
dération, qui ne peuventêtre attaquées ont été renvoyées aux tribunaux , ne
par la contentieuse
voie devant le con . peuvent , sous aucun rapport , de
seil -d'état ( 2). venir l'objet d'un recours au conseil
46. Les décisions des ministres qui d’état.
prescrivent des mesures d'ordre public 50. Il a été ordonné par le décret
et de simple administration ; qui, en du 27 avril 1791 , relatif aux affaires
juridiction gracieuse , accordent ou re- pendantes devant leconseil des parties,
tirent des autorisations, et règlent des des finances , des dépêches , et de la
indemnités , et qui ne portent le carac- grande direction , que lesdites affaires,
tère ni d'un bail, ni d'un marché, ni et notamment celles dans lesquelles l'é
d'un engagement quelconque >, peu- tat plaidait directement contre les par
vent être retractées ou modifiées par ticuliers, en qualité de créancier ou de
les ministres eux -mêmes et ne sont pas débiteur , seraient portées devant les
susceptibles d'un recours dans la fornie tribunaux auxquels la connaissance en
contentieuse (3) est attribuée par ce décret ; en consé
Les réclamations auxquelles ces actes quence , il n'y a pas lieu d'admettre
ou mesures ou réglemens donnent lieu, devant le conseil - d'état la poursuite
ne peuvent être l'objet que d'un rap- des instances engagées en 1791 au con
port fait au roi par le ministre dont ces seil alors existant, entre le trésor et un
actes et réglemens émanent . particulier (6)
47. On n'est pas recevable à poursui
vre , par la voie contentieuse , l'annul
lation des réglemens de police émanés SECTION II .
des préfets ( 4).
48. On n'admet point les recours di- Des exceptions au fond, ou fins denon re
rigés contre les arrêtés administratifs
ou décisions ministérielles , qui ne sont cevoir proprement dites.
que l'exécution et le résultat d'une or
donnance contradictoire [5] .
Il en serait autrement si , par une S 1er. Du défaut de qualité.
fausse interprétation , ces arrêtés ad
ministratifs ou décisions ministérielles 51. Des babitans d'une commune ne
intervertissaient le sens d'un ordon- peuveut se pourvoir individuellement,
nance , ou la modifiaient, ou y ajou- en son nom , même sous le prétexte
taient. d'un intérêt général, pour réclamer la

] ] 26 mars 1814 et 17 janvier 1814 , y [4] 8 janvier 1817. - 26 février 1817.


relaté. [5] 22 février 1813. — 1er mars 1813.
[ 2] 1er mars 1813. – 17 juillet 1816. 21 [6] Voy. loi du 27 avril 1791 >, art. 1 et 10 ;
-

août 1816. – 31 janvier 1817. lois des 8-12 août 1791.- Décret du 12 juillet
(3) Avis app. du 21 avril 1807 . 10 sep 1807. D’Espagnuc. – 19 mars 1817.
tembre 1808. – 17 janvier 1814. – 31 jan
vier 1817.
26 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE ,

propriété d'un bien prétendu commu- ont aussi le droit de se défendre col
nal [1 ] . lectivement et par l'entremise d'un
52. Un particulierest sans qualité pour seul.
attaquer, devant le conseil d'état , des Lorsqu'il s'agitensuite de fixer la por
arrêtés de conseils de préfecture aux- tion afférente à chaque associé , dans
quels il n'était point partie. l'entreprise commune, chacun doit in
La voie de la tierce opposition reste dividuellementjustifier de son existence
encore ouverte devant ces conseils [2]. et de ses droits particuliers.
53. Le réglement du 22 juillet 1806 , Jusque-là les tiers n'ont pas le droit
qui seul détermine la forme de procé- de demander cette justification (4).
der devant le conseil -d'état en matière 55. Les particuliers ne sont point ad
contentieuse administrative , n’exige mis à se pourvoir au conseil-d'état con
point, pour donner à la signification tre les arrêtés de conseils de préfecture
des arrêtés ou décisions rendus dans les qui ont autorisé des communes à plai
causes où il existe des parties mineures, der (5).
la vertu de faire courirle délai dupour
voi au conseil d'état , que cette signifi S 2. Du défaut d'intérêt.
cation ait été faite tant au subrogé -tu
teur qu'au tuteur, ainsi que le prescrit 56. On ne peut se pourvoir au conseil,
l'article 444 du code de procédure, pour d'état pour demander la confirmation
les appels judiciaires ; il suffit donc que d'arrêtés ou décisions qui ne sont point
la décision ou l'arrété ait été signifié attaqués [6).
au tuteur, pour que le subrogé - tuteur 57. La mêmerègle s'applique aux ar
ou le tuteur lui-même soit non receva- rêtés qui n'ont rien préjugé sur les
ble à attaquer cette décision ou cet ar- questions qui divisent actuellement les
rêté après les trois mois du jour de la parties [7).
signification , sur le prétexte que cette
signification n'a pas été valablement § 3. De Pacquiescement.
faite [3].
54. Une partie qui plaide avec une 58. Lorsqu'un arrêté a été suivi d'ac
compagnie, peut-elle faire déclarer ses quiescement par une partie , d'accep
adversaires non recevables, jusqu'à ce tation par l'autre partie, sesdispositions
>

qu'ils aient fait connaître leur existence ne peuvent plus être attaquées ni par
individuelle ? voie de recours principal , ni par voie
Non ; car le refus ou le retard d'un incidente.
sociétaire , de justifier de ses qualités 59. On est non recevable à attaquer
et de son existence, ne peut suspendre les arrêtés administratifs que l'on aa exe
le jugement d'une cause en état vis- cutés sans réserve ; car > en général ,
à-visdes autres intéressés. Les asso- l'exécution volontaire d'un arrêté vaut
ciés pouvant être assignés valablement acquiescement et produit l'exception de
dans la personne de l'un d'entre eux, la chose jugée [8 ].

[1 ] 24 décembre 1810. — 30 mars 1812 .


-
[6 ] 10 février 1816 .
[2] Voyez no 23 ci-dessus . [7] 10 février 1816.
[ 3] 14 mai 1817 . [ 8] Avis app . le 25 ventöse an 13. – 13
[4] 13 septembre 1810. — Voy. l'art. 69 , juillet 1813. – 6 janvier 1814. 10 mars
$ 6 , du code deprocédure civile. 1809. - 28 avril 1813. - 20 novembre 1815.
[5] 23 décembre 1815 .
CHAP. III. SECT. II.S V. DE LA CHOSE JUGÉE. 27

60. Tel serait l'effet d'un paiementef $ 5.De la chose jugée.


fectué volontairement et sans protesta
tion ni réserves [1] . 66. Lorsque des arrêtés de préfets, de
61. Tel serait également l'effet d'un conseils de préfecture, et en général des
contrat par lequel une partie prendrait actes administratifs ont servi de base à
à bail un domaine dont un arrêté anté- desjugemens en dernier ressort ou ar
térieur l'aurait dépossédée [2). rets contradictoires , ils participent à
62. La publication d'un décret ou l'autorité de la chose jugée dont ces ju
d'une ordonnance royale faite dans une gemens et arrêts sont revêtus , et ils ne >

commune par voied'affiches ou de criées, peuvent être attaqués, devant le conseil


et l'exécution qui s'en est suivie, ren- d’état, même pour excès de pouvoir ou
dent non recevable l'opposition que incompétence [7].
plusieurs habitans formeraient à ces dé- 67. Il en est de inême lorsque ces di
cisions (3[ . vers actes administratifs ont été confir
més par l'autorité législative elle-mê
$ 4. Du désistement. me [8] ou par un simple décret [ 9 ].
C'est chose jugée.
63. La production d'une transaction 68. La révision n'est pas admissible ,
passée entre les parties sur l'objet d'une en matière civile , contre les jugemens
instance au conseil d'état, opère un dé- des cours et tribunaux : il en est de
:

sistement réciproque d'y procéder ul- même pour les matières contentieuses
térieurement . de l'administration ,> sauf les voies et
On compense alors les dépens entre moyens extraordinaires ouverts contre
les parties (4). les décisions souveraines (10) .
64. Lorsque, par suite d'une transac- 69. Si l'envoi par les autorités supé.
tion, les parties se désistent réciproque- rieures aux autorités inférieures suffit
ment de leur recours , on leur donne pour rendre exécutoires les actes pure
>

acte de leur désistement , au moyen ment administratifs, il n'en est pas de


de la transaction dont expédition doit même lorsqu'il s'agit d'arrêtés de con
rester annexée à l'ordonnance royale seils de préfecture ou de décisions mi
quiprescrit de plus son exécution , afin nistérielles rendus en matière conten
qu'à l'aide de ces formalités la chose tieuse : ces arrêtés et décisions sont de
soit plus ferme et plus stable entre tou- véritables jugemens‫ ;ز‬et la prescription
tes les parties transigeantes [5 ]. ou l'exception de la chose jugée , qui
65. Lorsque le désistement simple est en découle, ne peut être utilement op
offert et signifié par l'une des parties en posée qu'autant que lesdits arrêtés et
cause , le conseil d'état en donne acte décisions ont été régulièrement signi
aux parties , et condamne aux dépens fiés (11) .
celle qui l'a offert (6) . 70. Les décisions ou arrêtés du gou

( 1 ) 13 juillet 1813. [7] 28 avril 1813 . 17 mai 1813 . 18


[2] 20 novembre 1815 . mars 1816. - 18 avril 1816. - 21 août 1816 .
(3) 31 janvier 1817. -
- 21 août 1816 .
[4] 28 septembre 1816 . [8] 20 novembre 1815 .
[5] 1er février 1813 ( au bulletin ). [9] 20 novembre 1815.
[6] 18 mars 1816. - 1er mai 1816. - 14 ( 10) 12 janvier 1812.
mai 1817 . [ 1 ] 17 avril 1812 .
28 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE

vernement rendus , avant le 22 juillet tratives telles que des répartitions d'af
1806 , sur le rapport des ministres et fouage et des partages de biens com
sur la réclamation des parties, ou après munaux ont été approuvées par les
>

instruction contradictoire, ont la même autorités locales après un mûr examen ;


vertu , les mêmes effets et sont aussi que les parties intéressées ne les ont
inaltaquables que les décisions souve- point attaquées, et qu'elles ont reçu
raines rendues d'après les nouvelles une longue etpleine exécution, le con
formes prescrites par le réglement du seil-d'état les maintient , bien qu'elles
>

22 juillet 1806. ne soient pas exactement conformes à


71. Lorsque des opérations adminis- toutes les règles prescrites (1).

/ CHAPITRE IV.
DES INCIDENS.

SECTION PREMIÈRE. causent par l'effet du sursis quelque


Du Sursis.
préjudice à ceux qui les ont obtenus,
ce préjudice peut être réparé par des
dommages -intérêts (3).
72. En principe général , le recours Mais le conseil d'état est sobre de
au conseil d'état ne suspend pas l'exé- sursis , et ne les accorde que pour des
cution des décisions qui y sontattaquées causes graves et urgentes.
(art. 3du réglementdu 22 juillet 1806). 73. Les sursis peuvent être accordés,
Cet article ajoute : s'il n'en est autre- soit pendant un délai prescrit, soit jus
ment ordonné ; en effet, 1il peut êtredans qu'à la décision sur le fond [ 4 ).
>

les convenances du droit et dans l'in- 74. Les préfets excèdent leurs pou
térêt de toutes les parties , de surseoir voirs lorsqu'ils ordonnent le sursis à
à leur exécution jusqu'à la décision du l'exécution des arrêtés des conseils de
cop. cil-d'état [ 2]. préfecture [ 5).
Jinsi lorsqu'il s'agit de la destruction
d'une maison , d'un moulin , d'un pont,
de plantations, d'usines , etc. , le dom Section II .
mage ou la perte de la chose en litige ,
serait irréparable en définitif , et le Des Demandes incidentes [6] .
sursis est salutaire en pareil cas : si ce
pendant la continuation des faits dé
fendus ou la conservation des choses 75. Une demande încidente ne peut
refusées par les arrêtés dont est appel, être formée contre des parties en cause ,

[1] 22 novembre 1815. On observera que [ 3] 16 septembre 1808 .


ceci n'est pas précisément une règle de juris [ 4] 20 juin 1812. — 6 juillet 1810.
prudence , mais une mesure d'équité permise [5 ] 7 août 1816.
au conseil d'état . [ 6] Art . 18 et 19 du réglement du 22
[ 2] 28 mars 1807. – 24 juin 1808. juillet 1806 .
CHAP . IV . SECT. VI . DES MISES EN CAUSE. 29

si elle est étrangère à la contestation ac Section V.


tuelle , lors même qu'elle se rattache Du Désaveu (3] .
rait à un précédent décret dont elle
serait le complément. 79. L'action en désaveu n'est pas ou
76. Une demande incidente et acces. verte vis-à-vis de celui qui a signé ,
soire qui tendrait à une restitution de comme fondé de pouvoir , le premier
fruits, ne peutêtre formée en appel , mémoire en recours (quoique la pro
devant le conseil-d'état, même subs:- curation n'ait pas étéproduite), si d'ail.
diairement , lorsqu'elle n'a pas été ins- leurs on a fait usage,à cette époque, des
truite au premier degré de la juridic- mêmes faits , des mêmes moyens et des
tion contentieuse , sauf aux réclamans mêmes piècesdontla partie désavouante
à faire valoir leurs droits dans l'ordre excipe actuellement [4].
accoutumé des juridictions.
SECTION VI.
SECTION III.
Des Mises en cause .
De l'Intervention .
80. Lorsque le conseil- d'état a lieu
de penser que des tiers peuvent avoir
77. La décision d'une affaire qui se- un intérêt direct dans une contestation
rait instruite, ne peut être retardée par portée devant lui , il ordonne qu'à la
une intervention (1) . diligence de l'une des parties , ces per
sonnes tierces seront mises en cause, et
il les autorise en même temps à faire
SECTION IV . prendre connaissance au secrétariat du
Des Reprises d'instance. comité du contentieux , des requêtes
respectives des parties et des pièces à
l'appui , pour ( si elles le jugent à pro
78. La notification du décèsde l’une pos ) fournir leurs défenses dans les dé
des parties, ne peut retarder la décision lais du réglement.
d'une affaire , lorsqu'il ne s'agit que de Il ordonne aussi , lorsque cela lui
prononcer sur la compétence , et que paraît conforme à l'équité, qu'il sera
l'affaire est en état d'être jugée sous ce sursis à l'exécution des arrêtés atta
rapport [2]. qués [5] .

(1 ) Art. 21 ibid . [4] 19 octobre 1814 .


(2] Art. 22 et 23 id . 13 janvier 1816 . [ 5] 3 août 1808 .
[ 3] Art. 25 et 26 Ju réglement .
30 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

CHAPITRE V.

DE L'OPPOSITION AUX DÉCISIONS RENDUÉS PAR DÉFAUT.

81. Les arrêtés de conseils de préfec- nance royale rendue par défaut, n'a
ture et de préfets, ainsi que les décisions pas été faite au domicile de l'une des
ministérielles,en matière contentieuse, parties défaillantes , mais au domicile
>

qui n'ont pas été rendus contradictoi- de ses héritiers , avant que le décès de
rement , sont, jusqu'à exécution ,sus. leur auteur n'ait été signifié, l'opposi
>

ceptibles d'opposition devant les mêmes tion desdits héritiers à ladite ordon
autorités [1 ] . nance est recevable, bien que les délais
82. L'usage du conseil- d'état est de soient expirés ; et l'intérêt desdits hé
recevoir l'opposition avant de juger de ritiers étant identique avec celui de
son mérite [2] . leurs consorts , toutes les parties sont
Toutefois lorsque , sur le simple vu remises au même état oùelles étaient au
>

des pièces , il paraît que l'opposant au- paravant, l'opposition étant admise [6].
rait tort au fond , il est arrivé que le 86. Lorsqu’un mineur a procédé par
conseil d'état a , par même décision , son tuteur devant un conseil de pré
afin d'épargner aux parties des frais et fecture, par suite d'un décret , l'oppo >

des longueurs , reçu l'opposition dans sition formée à ce décret au nom de ce


la forme, et prononcé sur le fond [ 3 ]. mineur , est non recevable [7].
83. L'opposition n'est pas recevable 87. On ne peut se pourvoir par oppo
au conseil · d'état, après l'expiration de sition,devant le comité du contentieux,
>

trois mois , à compter du jour de la que contre les ordonnances renduespar


signification du décret , ou de l'ordon- défaut, en matière contentieuse [8].
>

nance par défaut aux opposans [4]. 88. Quant aux affaires décidées au
84. Lorsque les intéressés sont nom- conseil-d'état par voie administrative ,
breux , comme lorsqu'il s'agit d'action- c'est à dire , d'après le rapport d'un mi
> >

naires de tontines ou de sociétés ano- nistre sur la réclamation d'une partie ,


nymes et compagnies , l'insertion au il faut suivre la marche tracée par l'art.
bulletin des lois vaut signification [5]. 40 du réglement du 22 juillet 1806 [ 9 ].
85. Si la signification d'une ordon- 89. Il en est de même pour lesdécrets

[ 1] 23 décembre 1815. 17 juillet 1816. qui toujours doit être reçue dans la forme.
[ 2] 18 mars 1816. — C'est le veu du régle- [3] Avis appr. du 22 mars 1813. - 20 no
ment du 28 juin 1738 , et des articles 29 et 30 vembre 1815.
du réglement du 22 juillet 1806 ; car au con- [4] 4 juin 1816 . 22 octobre 1808 .
seil-d'état , comme en la cour de cassation , [5 ] Ibid .
la décision qui intervient sur l'opposition , [6 ] 23 décembre 1815 .
est un jugement de restitution contre la dé- [7] 14 mai 1817 .
cision par défaut , et qui remet les parties [ 8] 3 janvier 1813 . · Voy. les nombres
au même état où elles étaient auparavant . 44 , 45 et 46 ci-dessus .
Elle peut être refusée ; à la différence de [9] 16 février 1811 . Voy. les nombres
l'opposition par défaut dans les tribunaux , 44 , 45 et 46 ci-dessus .
CHAP . VI . SECT. I. DE LA TIERCE OPPOSITION . 31

et ordonnances relatifs à des mesures 92. Une demande en opposition con


d'administration générale, qui auraient tre un décret ou une ordonnance con
>

blessé les droits d'un tiers [1] . tradictoires qui vise le nom des parties ,
90. Lorsque la partie ne produit de- leurs qualités , la date de leur pourvoi
vantle conseil-d'état, pour soutenir son introductif, leurs pièces , mémoires et
opposition , aucune pièce nouvelle et répliques , serait une demande en ré
aucun moyen nouveau qui puissent vision que les lois proscrivent [4].
faire changer la décision qu'elle atta- 93. Une opposition enfin ne peut être
que, le conseil rejette sa requête (2). admise contre un décret dont le texte
91. Les opposition aux décrets et ar- même porte qu'il a été rendu contra
rêtés de l'ancien gouvernement en ma- dictoirement , bien que la partie qui
tière domaniale , irrégulièrement fai- forme cette opposition, prétendequ'elle
>

tes , ou même régulièrement , ont dû , n'a jamais été entendue [5].


depuis le décret du 23 février 1811 , 94. Il en est de même de l'opposition
être portées devant la commission du aux arrêtés contradictoires rendus par
contentieux , dans les formes et les dé- les comités de la convention , les minis
>

lais prescrits par le décret du 22 juillet tres ,> le directoire , les consuls, le con
1806 , à peine de déchéance (3). seil-d'état (6) .

CHAPITRE VI .

DES VOIES EXTRAORDINAIRES POUR ATTAQUER LES DÉCISIONS.

SECTION PREMIÈRE. 97. Un même arrêté ne peut donner


lieu à deux recours successifs de la part
De la tierce-opposition. de deux parties qui ont le même inté
95. La voie de la tierce-opposition rêt , sur - tout si le nom de l'une d'elles
n'est ouverte qu'à ceux qui n'ont pas est porté sur les deux requêtes :: le se
été duement appelés ou parties dans les cond recours est non recevable après
décisions du conseil-d'état, et dont les qu'il a été statué sur le premier [9].
droits ont été lésés par lesdites déci- 98. L'héritier , et en général tout
sions [7]. ayant - cause , est non recevable à for
96. Des parties ne peuvent être ad- mer tierce-opposition à une ordonnance
mises à exercer le recours contre une royale rendue avec et contre son au
décision rendue au conseil d'état , sur teur (10) .
leur propre requête [8). 99. L'acquéreur étant l'ayant -cause

[ 1] Avis app . du 12 mai 1807 . [7] Art . 37 du réglement. - 31 juillet 1812 .


[2] 3 janvier 1813. - 19 mai 1815.
[3] 4 juin 1816 . [8] 20 novembre 1815. 4 juin 1816.
[4] 2 février 1809 . 20 novembre 1810. 21 août 1816 .
25 janvier 1813. [9 ] 11 décembre 1816.
(5) 11 janvier 1808 . 16 février 1811 . [10] 9 avril 1817.
[6] 6 juin 1811. -27 déc. 1812.- 7août1816.
32 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

de son vendeur , celui-là ne peut non 103. Si la pièce décisive était déposée
plus former tierce- opposition aux déci- dans les archives d'un ministère ou
sions rendues avec son auteur , sans d'une administration >, et qu'il ait été
préjudice toutefois de l'action en dom- libre à la partie condamnée de s'en faire
mages-intérêts qu'il lui est réservé de délivrer copie , on ne peut véritable
faire valoir contre son vendeur , s'il s'y ment dire , en ce cas , que la pièce a été
>

croit fondé, et devant les juges ordi- retenue par le fait de l'adversaire ; et
naires (1). la négligence du demandeur ne pou
100. La déchéance qui s'appliqueaux vant lui profiter, son recours n'est pas
décisions par défaut, contre lesquelles reçu (5 ).
il n'a pas été formé d'opposition dans 104. Lorsqu'une commune ou une
les trois mois à compter du jour de leur administration publique a dissimulé
signification , s'applique également à des actes importans , qui auraient dû
la tierce-opposition [2). être produits dans une contestation où
il s'agissait d'obtenir une condamna
tion contre un agent de l'administra
SECTION II. tion , pour des faits d'administration
auxquels ces actes se rapportent, les
Du recours contre les décisions contra- dites pièces peuvent être considérées
dictoires. comme retenues par le fait de la partie,
et le délai du pourvoi ne doit courir
que du jour où elles ont été recouvrées,
191. Toute décision de l'autorité ad- ou du jour où la signification des ar
ministrative est contradictoire et défi- rêtés administratifs ou décisions qui les
nitive quand les parties ont été respec- contiennent ou les relatent , a été faite
tivement entendues et mises à portée à la partie qui les oppose.
de produire leurs titres . 105. La production d'un acte dans
Tout recours est fermé à ces parties lequel on a omis à dessein un passage
contre de telles décisions [3]. important et décisif , équivaut à la
102. Il n'en est point de même si la production d'une pièce fausse [ 6 ).
partie qui forme le recours , se trouve 106. La prohibition établie dans cette
placée dans l'une des exceptions pré- section , ne s'appliquerait point au cas
vues et déterminées par l'art. 32 du où la partie avec laquelle la décision
réglement; c'est-à -dire >, 1º si elle peut aurait été rendue , l'attaquerait sous
prouver que la décision a été rendue une autre qualité et dans d'autres in
sur pièces fausses ; 2° si elle a été con- térêts que ceux sous lesquels elle aurait
damnée faute de représenter une pièce primitivement agi.
décisive qui aurait été retenue par son En ce cas , le recours serait vérita
adversaire : elle peut alors se pourvoir blement une tierce-opposition [7].
par forme de requête civile (4] . 107. Les avocats qui ont présenté

[1 ] 18 mars 1816. 17 juillet 1816. 7 août 1816. - 23 octobre


-

[ 2] 4 juin 1816. – 17 juillet 1816.— 9 avril 1816. – 26 février 1817. — Voy. art. 480 du
-

1817 . code de procédure civile.


[ 3] 6 juin 1811. – 4 aoút 1811 . - 21 août [ 5] 20 juin 1816.
1816 . [6] 3 janvier 1813.
[4] 6 décembre 1813. .
-6 mars 1816 . -
[7] 26 mars 1812. - 3 janvier 1813.
27 mai 1816. — 4 juin 1816. – 20 juin 1816.
-
CHAP. VII . DES DÉPENS . 33

des requêtes au mépris des défenses ment, ne saurait sans danger ètre éten
portées dans l'art. 32 du réglement , due aux affaires civiles, et encore moins
sont passibles d'une amende de 10 fr. aux affaires administratives [2].
>

et de la condamnation aux dépens en- 109. Il y a lieu à la requête civile con


vers leurs parties (1) . tre les arrêtés administratifs dans les cas
108. Les demandes en révision des prévus par les art. 2 et 9 du décret du 22
décisions contradictoires rendues par le décembre 1812 , sur les majorats (3).
roi , en son conseil d'état , tendraient à 110. Il y a lieu à se pourvoir contre
renouveler l'exercice de l'action ancien- une décision du conseil-d'état, qui se
nement connue sous le nom de propo- rait contrevenue aux dispositions de
sition d'erreur, action proscrite par l'art. l'art. 27 du réglement du 22 juillet
42 du tit. 5 de l'ordonnance de 1667 , 1806. Cette décision doit être , en ce
par le code de procédure civile , et par cas , considérée comme n'ayantd'autres
>

les réglemens en matière contentieuse caractères que ceux d'un acte adminis
devant le conseil-d'état. tratif rendu par l'autorité souveraine ,
Les seuls cas où la loi a autorisé la et contre lequel les réclamations peu
révision des procès , sont ceux que les vent être formées et admises aux ter
art. 443 et 444 du code d'instruction mesde l'art. 40 du réglement, pour être
criminelle ont spécialeinent prévus; et renvoyées ensuite à l'examen du comité
celte loi d'exception et de faveur, in- du contentieux , si le roijuge à pro
troduite en matière criminelle seule- pos de prendre cette mesure (4] .

CHAPITRE VII.
DES DÉPENS.

111. La partie qui succombe , est nulle l'arrêté ou la décision attaqués


condamnée aux dépens, tant envers les à cause du vice d'incompétence, et
parties principales, qu'envers les par- sans que la partie ait fait valoir cette
ties intervenantes, qui ont défendu à exception , cond
les dépens sont compensés.
son pourvoi ; elle y est condamnée , 114. On amneaux dépensla par ..
fût-ce même le trésor royal , dans la tie qui offre son désistement [ 6 ].
personne de l'agent judiciaire [5]. 115. Si , après que le demandeur a
112. Les affaires contentieuses intro- offert son désistement, le défendeur
duites sur le rapport d'un ministre , ou présente une nouvelle requête et fait de
qui lui sont communiquées commepar- nouveaux frais , il y a lieu de condam
tie adverse, n'entraînent point de con- ner aux dépens le demandeur jusqu'au
>

damnations aux dépens pour ou con- désistement signifié, et le défendeur , >

tre lui . depuis cette époque [7] .


113. Lorsque le conseil -d'état an- 116. Lorsque le domaine est appelé

[ 1] 13 décembre 1815. – 27 mai 1816. est probable que le conseil admettrait pa


[2] Décret du 3 octobre 1811 , au bulletin reillement celui du no ſer du même artile ,
des lois . -
12 janvier 1812. 25 janvier le cas du dol personnel .
1813. – 6 décembre 1813. - 7 août 1816 . [ 5] 10 février 1816. — 6 mars 1816 .
[3] Décret du 22 décembre 1812. [6] 18 avril 1816. – 14 mai 1817 .
-

[4] 7 août 1816. — Ce cas est celui du no 2 [7] 20 novembre 1815.


de l'art. 480 du code de procédure civile. Il
VACAREL . 3.
34 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

d'office en cause , il peut exiger des dé- surseoit à statuer sur les questions pu
>

pens envers lui . rement administratives , subordonnées


Mais quand le conseil-d'état a renvoyé, aux premières, ordonne que toutes les
par un interlocutoire , les parties prin- choses demeureront en état, et réserve
cipales devant les tribunaux , pour y les dépens [3]
faire juger une question préjudicielle , 119.Lorsque,sur une opposition for
le doniaine doit attendre, pour poursui- mée à une ordonnance par défaut, la
vre la condamnation aux dépens contre partie adverse produit sa défense, et que
l'une ou l'autre des parties, que l'inter- l'opposition est admise , les dépens sont
>

locutoire soit vidé ; et s'il le faitprématu- réservés jusqu'à la décision sur le fond .
rément , il est condamné lui-même aux 120. Mais si la partie qui se pourvoit
dépens de l'incident qu'il a engagé [1]. contre une ordonnance par défaut ,
117. Les renseigneniens fournis par pour cause d'incompétence seulement ,
le domaine , sont souvent très-précieux succombe dans cette opposition , sa par
pour éclairer la religion des juges; mais tie adverse, si elle aa défendu , peut de
quand le comité du contentieux voit mander qu'on lui adjuge les dépens [4].
que le domaine n'a véritablement au- 121. La condamnation aux dépens
cun intérêt direct ni indirect à la déci- faits dans les tribunaux, ne peut être
sion du litige , quelle qu'elle soit , aú prononcée ni par le conseil d'état , ni
lieu de le mettre en cause par la voie par les conseils de préfecture [5).
contentieuse , il suffit de consulter le 122. Si une partie se pourvoit préma
directeur général dans la forme admi- turément devant le conseil -d'état, pour
nistrative, ce qui épargne à toutes les y faire décider des questions qui n'ont
parties des frais et des longueurs [2] . pointétéinstruites en première instance,
118. Lorsqu'il appert , sur l'instruc- soit devant les conseils de préfecture ,
tion , qu'avant de vider l'opposition à soit devant les ministres , il y a lieu , en
7

un décret par défaut, il y a lieu de faire la renvoyant préalablement devant les


statuer préalablement entre les parties dites autorités , de la condamner aux
sur des questions de titres, de propriété, dépens de l'instruction faite devant le
devant les tribunaux , le conseil d'état conseil d'état[6].
>

CHAPITRE VIII.
DES DOMMAGES - INTÉRÊTS .

123. Les tribunaux seuls ont le ties, soit devant les conseils de préfec
pouvoir de prononcer sur les dom- ture , soit devant le conseil - d'é
mages- intérêts réclamés par les par- tat.

[1] 10 avril 1818. [5] 15 juin 1812. – 17 juillet 1816. - 14


12 ] 6 mars 1816 . mai 1817.
[ 3] 20 novembre 1815. – 6-18 mars 1816 . [ 6] 26 février 1817 .
[4] 11 février 1818.
TIT. III . CHAP . I. SECT. I. BAUX ADMINISTRATIFS. 35

TITRE III.

RÈGLES QUI GOUVERNENT LE FOND DES MATIÈRES.

CHAPITRE PREMIER

BAUX ADMINISTRATIFS.

SECTION PREMIRÈRE. ment de la commission du contentieux ,


avait distingué les baux antérieurs à la
Sommaire. main -mise nationale sur les biens des
émigrés , des corporations et autres ,
advenus à l'état par suite des lois révo
Je n'ai dessein de parler ici que des lutionnaires, et les baux passés par l'ad
>

biens et droits qui appartiennent à ministration depuis le séquestre jus


l'état. qu'à la vente .
Ces biens et ces droits ne pouvaient , Quant aux premiers , quoique la dé
suivant les lois romaines , être affer- cision des contestations relatives à leur
més qu'en justice (1) . exécution appartînt aux tribunaux ,
Mais aujourd'hui les baux qui en sont puisqu'il s'agissait d'actes entièrement
passés , sont rangés , quant à leur con- privés, on avait pensé que , leur effet
>

fection , dans la classe des actes admi- se continuant sous l'empire de la sai
nistratifs (1 ) sine nationale, l'accessoire devait suivre
La jurisprudence du conseil-d'état , le principal , et que par conséquentles
dans les premiers temps de l'établisse- conseils de préfecture devaient connai

(1) Voy. Mathæus , de auctionibus , liv. l , Il est certain que si ces demandes étaient
chap. 3 , nº 6. fondées sur la prétendue irrégularité des ad
[2] Voy. le titre 2 de la loi du 23 octobre judications des baux , la connaissance n'en
-5 novembre 1790 sur les biens nationaux ; pourrait appartenir qu'aux conseils de pré
le paragraphe 4 de la loi du 6 frimaire an 7 , fecture , sauf le recours au conseil-d'état.
sur les droits de passage , bacs , bateaux et Mais si ces demandes étaient fondées sur
passe-cheval, etc. C'est à ces lois que seré- d'autres causes , comme par exemple sur le
fère l'article 1712 du code civil , lorsqu'il dit : défaut de payement des fermagés, ou sur les
« Les baux des biens nationaux , des biens abus commis par les fermiers dans leurs jouis
» des communes et des établissemens publics, sances , les tribunaux seuls pourraient en
» sont soumis à des réglemens particuliers » . connaître. C'est ce qui a été solennellement
Mais de ce que ces baux doivent être passés jugé par un avis du conseil -d'état du 12 fruc
devant les autorités administratives , s'ensuit- tidor an 8 , approuvé le 14 du même mois.
il que les tribunaux ne puissent connaître ( Voy. Merlin , Réperloire, au mot Bail ,
7

desdemandes qui tendent à les faire annuller § 17 ) .


ou résilier ?
36 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

tre des difficultés élevées à leur égard , ou d'indication de l'origine des biens,
,

comme ils connaissent du contentieux les conseils de préfecture ne peuvent


des domaines nationaux . pas en connaître , à moins que les pro
Quant aux seconds >, on ne voyait cès - verbaux de vente ou d'estimation
en eux que des actes purement admi- ne se réfèrent formellement et spécia
nistratifs , essentiellement liés au con- ment aux clauses desdits baux .
>

tentieux des domaines nationaux ; et en Tels sont les principes de jurispru


conséquence on avait attribué à l'ad- dence adoptés et suivis aujourd'huisur
ministration , c'est-à -dire ,- aux conseils les baux administratifs : si j'ai exprimé
>
:

de préfecture , les contestations aux quelques règles contraires à cette nou


quelles ils pouvaient donner lieu. velle jurisprudence, c'est afin d'en faire
Depuis , la jurisprudence a changé : connaître les variations ,‫ ܕ‬et d'en mieux
on a pensé que la juridiction des con- faire apprécier les motifs.
seils de préfecture , en matière de biens
nationaux , était exceptionnelle; que ,
pour cette raison , il fallait la restrein BAUX ADMINISTRATIFS .
dre étroitement aux seuls cas prévus
par la loi ; que la loi du 28 pluviôse
Section II .
an 8 , n'attribue aux conseils de préfec
ture que le contentieux ressortant de
l'interprétation des ventes , et n'a point Législation .
étendu leur compétence à l'interpréta
tation des baux administratifs; que le 12 déc. 1790. Loi qui ordonne que
motif de la juridiction exceptionnelle les fermiers des biens
était un motif purement politique ci-devantsujets à la di
( le gouvernement ayant voulu prêter me ecclésiastique , ou
sa force et sa protection aux ventes na inféodés, seront tenus
tionales); que l'annuilation ou lemain d'en payer la valeur ,
tien des baux ne présentait point les suivant l'estimation a
mêmes motifs d'appliquer ce principe , miable ou juridique.
et qu'à mesure que la nécessité de le 6 avril 1791. Loi relative aux baux em
faire respecter diminuait , il fallait res phythéotiques , baux à
tituer aux tribunaux ordinaires les ma cens , rentes et autres.
tières qui leur appartiennent >, de leur 10 avril 1791. Loi qui règle les obli
essence . gations des fermiers
D'après ces nouvelles considérations , envers les propriétai
on a décidé que les contestations rela res , relativement à la
tives à la validité , à l'interprétation et dîme, aux vingtièmes,
à l'exécution des baux passés,, soitavant capitation ,> taille et
la saisine nationale , soitdepuis , étaient autres contributions
du ressort de l'autorité judiciaire. dont ils pouvaient être
C'est également par suite de l'adop tenus.
tion de cette nouvelle jarisprudence , 27 avril 1791. Loi relative aux baux
qui a fait retour au droit commun > emphythéotiq . , baux
qu'on a décidé que toutes les fois qu'il à cens et à rentes.
s'agit d'expliquer les ambiguités d’une 25 mai 1791. Loi additionnelle à cel
vente nationale à l'aide de baux qui les des baux emphy
auraient servi de base à la mise à prix , théotiques.
CIIAP. I. SECT. III . SI . RÈGLES SUR LA COMPÉTENCE. 37

6 août 1791. Loi relative aux domai- 7 mars 1808. Décret approbatif d'un
nes congéables. avis du conseil-d'état,
16 oct . 1791. Loi relative aux baux sur une question rela
emphythéotiques. tive aux redevances
15 germ . an 3. Loi relative aux baux à emphythéotiques.
cheptel. 26 avril 1808. Décret relatif au mode
1er fruct. an 3. Loi interprétative de d'évaluation des ren
celle du 15 germinal tes et baux stipulés en
dernier , concernant nature .
les baux à cheptel. 2 févr. 1809. Décret approbatif d'un
9 fruct. an 5. Loi relative à la réduc avis du conseil d'état,
tion du prix des baux, sur deux questions re
passés postérieure latives à la contribu
ment au 1er janvier tion foncière des héri
1792. tages possédés à titre
6 mess . an 6. Loiadditionnelle à celle d'emphythéose.
du 9 fructidor an 5 , 31 oct. 1810. Décret qui rejette la
concernant la liquida proposition de réduire
tion et le paiement des. le prix d'un bail passé
fermages. aux enchères publi
17 mess. an 6. Loi relative au cas et ques pour les hospices
au mode de réduction d'Amiens.
du prix , et de résilia
tion des baux à ferme
Section III .
passé pendant la dé
préciation du papier Jurisprudenee.
monnaie.
2 therm . an 6. Loi relative aux baux à S 1er. Règles sur la Compétence.
cheptel.
4 therm . an 8. Avis du conseil d'état No 1er. COMPÉTENCE DE L'ADMINISTRATION .
sur les baux à comp
tant . 1. Les conseils de préfecture sont
6 mess. an 10. Arrêté qui détermine le compétens pour décider à compter de
mode de liquidation quelle époque un fermier aa dû perce
des fermages arriérés voir le prix du bail d'un domaine na
des domaines natio- tional , antérieurà la saisine nationale.
naux . Mais ils sont incompétens pour juger
11 juin 1806. Décret approbatif d'un du mérite d'une prescription opposée
avis du conseil-d'état, par le domaine, aussi bien que pour
9

sur la levée opérée , interpréter le bail (1) .


>

par la loi du 18 mese 2. Lorsqu'un domaine national a été


sidor an 7 , de l'ajour- vendu avec la déclaration qu’un parti
nement prononcé, par culier en jouit en vertu d'un bail qui a
celle du 14 ventôse encore plusieurs années à courir, et que
précédent , à la vente c'est à lui qu'appartiennent les bâti
des biens concédés à
vie , ou par baux em
>

phythéotiques. [1] 14 août 1813.


38 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

mens existant sur le lieu, les tribunaux demnité sur le prix d'un bail, pour
ne sont point compétens pour décider cause de non jouissan ance par force ma
si le bail existe réellement, s'il doit jeure (6 ].
avoir son exécution , et si le fermier est 7. Ainsi doit être portée devant les
véritablement propriétaire desdits, bâ- tribunaux une contestation relative å
timens [1 ]. l'exécution d'une concession à charge
3. C'est à l'administration qu'il appar- de rente ou autrement , faile , à divers
tient de procéder à la liquidation des habitans d'une commune, de divers
indemnités dues par l'état aux déten- terrains communaux [7].
teurs des domaines nationaux par suite 8. Ainsi doit être annullé l'arrêté
des baux à eux consentis au nom de d'un préfetquiaurait prononcé sur une
l'état. contestation entrele domaine et un par
Les tribunaux excèdent leurs pou- ticulier , au sujet des fermages des do
voirs, lorsqu'ils procèdent à de sembla- maines d'une ancienne abbaye, dont ce
bles liquidations , surtout dans le cas particulier seserait rendu adjudicataire
où il existe déjà des arrêtés administra- avant 1789 [ 8 ].
tifs qui ont réglé ces décomptes [2]. 9. Ce principeest applicable aux baux
4. Le cautionnement d'une ferme de passés entre une commune et un parti
barrières est incontestablement un acte culier [9 ).
administratif; en conséquence , la ques- 18. Il en est de même de toutes les
tion de savoir si l'existence de cet acte contestations relatives à la résiliation
est légalement prouvée et quels en doi- des baux ( 10 ).
vent être les effets, concerne la sub- 11. Il en serait toutefois autrement
stance de l'acte même , et ne peut être si , par une clause expresse du cahier
résolue que par l'autorité administra- . des charges ou du procès - verbal d'adju
tive (3 ]. dication d'un bail , l'administration s'é
Nº. 2. COMPÉTENCE DES TRIBUNAUX .
tait réservé la faculté de prononcer sur
les contestations qui pourraient s'élever
5.En matière de baux à ferme, les con- relativement à l'exécution , l'interpré
seils de préfecture ne sont compétens tation ou la résiliation dudit bail (11].
ni pour statuer au fond , ni pour inter 12. Toute liquidation et tout régle
préter les clauses de ces actes [4], ment de comptes entre le domaine et les
Les questions relatives à la validité, débiteurs des revenus nationaux en exé.
à l'interprétation et à l'exécution des cution des baux à eux passés par l'admi
baux à ferme passés par l'administration, nistration , sont du ressort des tribu
appartiennent donc aux tribunaux [5]. naux ordinaires (12).
6. Telle serait la demande d'une in- 13. Il en est de même des oppositions

[1] Ainsi jugé par arrêt de cassation du 3 [6] 30 août 1814 .


mars 1807 ; Merlin , Répertoire , au mot [7] 18 octobre 1801.
Pouvoir judiciaire , $ 2. [ 8] 15 janvier 1813.
[ 2] 29 juin 1811 . [ 9] 18 mars 1813.
[3] 24 juin 1808. – 22 décembre 1809.
[ 4] 3 janvier 1813. [ 10 ] 9 avril 1817.
14 avril 1813. - 17
mai 1813. - 28 mai 1812 . 15 sept. 1812 . [11] 13 août 1811. – 19 juin 1813.
[5 ] 28 nov . 1809. - 24 août 1812.- 1er fév . [ 12] 26 février 1817. – 13 janvier 1816. -
1813.,— 7 fév . 1813. – 30 juin 1813. – 20 21 août 1816. 18 janvier 1813.
nov. 1815. – 6 mars 1816. 18 mars 1816 .
CHAP. I. SECT. III. S I. RÈGLES SUR LA COMPÉTENCE. 39

aux contraintesqui peuvent être la suite compétens pour connaître des poursui
de ces liquidations et règlemens (1). tes exercées par la régie de l'enregistre-,
14. Lorsqu'il est question de régler ment et des domaines nationaux , à fin
le compte dû par un fermier, en exé- de paiement des fermages d'un domaine
cution d'un bail passé antérieurement national (7).
à la saisine nationale, ce réglement est 20. Il en estde même s'il ne s'agit que
du ressort des tribunaux ordinaires [2]. d'apprécier la valadité des pièces dont
15. Il en est de même , s'il s'agit d'ap- un fermier de biens sous le séquestre
pliquer les principes qui règlent les national, prétend faire résulter sa libé
baux non écrits [3 ], ration ; la contestation est du ressort de
16. Les tribunaux ordinaires sont éga- l'autorité judiciaire [8].
lement compétens dans le cas où il s'a- 21. Lorsque la solution d'une ques
git de décider si un droit de jouissance tion relative à un bail dépend en gran
doit être considéré comme une servitude de partie d'une question de fait et de
réservée par l'acte d'adjudication d'un l'usage des lieux, et qu'il ne s'agit pas
bail national [ 4) . même de fixer le sens des clauses du bail
17. L'orsqu'il ne s'agit pas, en un mot approuvé par l'autorité administrative,
d'interpréter un acte administratif , c'est aux tribunaux qu'il appartient d'en
mais de décider une question de droit connaître , et ce serait à tort que le pré
civil ; si , par exemple , des fermiers fet éleverait le conflit ( 9].
d'un domaine public , en vertu d'un 22. La question de savoir si un fer
bail qui ne contient pas de stipulations mier doit être tenu ou non , de faire ,
contraires , peuvent sous- affermer les sans indemnité , le curement d'un ruis
a

objets à eux loués, la contestation est seau qui alimente son moulin , est du
du ressort des tribunaux [5] . ressort des tribunaux (10].
18. C'est donc à l'autorité judiciaire 23. Bien que la surveillance et l'ad
qu'il appartient aussi de prononcer sur ministration des hacs surles rivières ap
les demandes en résiliation des baux de partiennent à l'administration , c'est
domaines nationaux, lorsque le fermier devant les tribunaux que doivent être
la fonde sur l'inexécution des clauses du portées les contestations élevées entre
contrat, les fermiers de ces bacs et leurs sous -fer
Telle est la position d'un particulier miers. L'acte de sous- bail, en effet, n'est
qui prétend qu'on ne lui a pas livré la to- qu'un simple traité entre particuliers;
talitédes objetscompris dans son bail [6 ]. et compétât-il au fermier principal des
19. En général, les tribunaux sont moyens de défense tirés du fait du gou

( 1) 3 mai 1810. - 21 août 1816. ordonne « que la procédure prescrite par


( 2) 17 mai 1813. l'art. 25 de la loi du 5 décembre 1790 ( pour
( 3] 22 février 1813 . les affaires d'enregistrement ) , sera suivie
9

(4) 17 décembre 1809. pour toutes les instances relatives aux do


[ 5] 6 juillet 1810. maines et droits dont la régie est réunie à
[6 ] 3 mai 1810. celle de l'enregistrement » .
[7] L'art 4 de la loi du 19 août 1791 , et C'est en effet ce que la cour de cassation
l'art. 17 de la loi du 29 septembre-9 octobre a jugé par un arrêt du 9 pluviðse an 12.
suivant , supposent clairement qu'ils le sont, (Voyez Merlin ,Répertoire de Jurisprudence,
puisque l'un assujétit au visa du président pouvoir au mot judiciaire , 52 ) .
du tribunal de la siluution des biens , les [ 8] 12 mars 1811 .
contraintes que les directeurs des domaines [9] 23 novembre 1808 .
décernent contre les fermiers ; et que l'autre ( 10] 22 mai 1813 .
40 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

vernement relativement à son bail , il nulle de tels baux, et les arrêtés des pré
pourrait aussi les faire valoir devant les fets qui en approuvent l'adjudication
tribunaux [ 1] . consentie en faveur d'un particulier (3] .
24. Lorsqu'un fermier de l'étatest re- 26. Aux termes des articles 3 et 4 de
connu débiteur envers le domaine , par la loi du 6 messidor an 6 , le prix des
suite de sa gestion , l'acquéreur de ses fermages des biens nationaux est suscep
biens ne peut être condamné solidaire- tible d'être réduit dans les proportions
ment , par décision administrative , au > indiquées par ladite loi, lorsque le fer
paiement du reliquat de compte dudit mage excède la moitié en sus des fer
fermier , son vendeur ; mais si le do- mages ou des revenus de 1790 [4] ,
maine s'est inscrit et a été colloqué, sur 27. Aux termes des articles 17 et 20
le prix du bien acquis, pour le montant de la loi du 12 septembre 1791 , les in
de la somme dont il est créancier, et que dividus qui ont acquis des droits sup
l'acquéreur ait été condamné par juge- primés sans indemnité , conjointement
ment d'ordre à la payer ,> c'est devant avec des droits rachetables ou autres
les tribunaux seulement que l'adminis- biens , peuvent demander seulement la
>

tration doit poursuivre l'exécution de résiliation des engagemens , achats ,


ce jugement (2). baux à rente , intervenus entr'eux et le
gouvernement ; si donc un particulier
§ 2. Fond de la matière. n'a point usé de cette faculté , il n'a pu
conserver la jouissance de son bail
25. Par un avis du conseil d'état du qu'aux charges établies par son titre
23 vendémiaire an 14 , approuvé le 10 même , et par conséquent, il n'est re
brumaire suivant, il a été déclaré que cevable à demander ni réduction , ni
2

la législation actuelle ne permet, sous indemnité quelconque, en vertu des lois


>

aucun prétexte , de renouveler en fa- précitées [5 ].


veur des communes , les banalités de 28. Lorsque, par une clause expresse
leurs usines , même celles acquises par de son bail, un fermier s'est obligé à
elles à titre onéreux : on a considéré rendre à la fin de sa jouissance , l'objet
que de tels baux tendraient à faire re- de son bail , au même état où il l'aura
naître des droits abolis, et par là seraient pris,et conformément à l'état quien aura
attentatoires à la liberté individuelle , étédressé, l'administration le condamne
à celle du commerce et à l'exercice de avec raison , en cas de détérioration , à >

l'industrie . payer les sommes fixées en équivalent


En conséquence , le conseil d'état an- de la chose [6 ).

[1] 21 décembre 1808. [6] 26 mars 1812 . Cette décision peut


[ 2] 11 novembre 1813. être bonne ; mais il est certain qu'aujourd'hui
( 3) 17 Mai 1809. l'administration ne pourrait statuer sur de
[ 4] 28 mai 1812. semblables difficultés .
[5 ] 27 juillet 1807.
CHAP, II . SECT. I. DES BOIS COMMUNAUX ET DOMANIAUX . 41

CHAPITRE II.

DES BOIS COMMUNAUX ET DOMANIAUX .

SECTION PREMIÈRE . forêts, pour connaître de ces sortes de


matières ; mais le droit de contredire ,
Sommaire. celui de former opposition , celui de ré
clamer des instructionslégales , le nom
La décision des questions de propriété bre des juges , la formule des assigna
sur les bois domaniaux , élevées entre tions , la publicité des audiences , et
les particuliers et.l'administration fo- l'appel des décisions , tout était déter
restière, ne peut être attribuée auxcon- miné devant ces tribunaux qui , quoi
>

seils de préfecture,> qu'autant qu'elle que d'exception,n'en faisaient pasmoins


se lie à des ventes de biens nationaux ; participer les citoyens au bienfait d'une
et même , dans ce cas, il faut encore justice réglée.
que ces conseils puisent uniquement Ces tribunaux exceptionnels ont été
les motifs de leurs arrêtés dans les actes abolis par la loi du 24 août 1791 : qui
administratifs qui ont précédé ou effec- ordonne en termes exprès que « l'ordre
tué la vente . » constitutionnel des juridictions ne
Ces attributions, parcela mêmequ'el- » pourra être troublé , ni les justicia
les sont d'exception , doivent être stric- » bles divertis de leurs juges naturels
tement resserrées dans leurs limites. » par une commission , ni par d'autres
Ainsi, aucune loi ni générale ni spéciale » attributions que celles qui seront dé
n'ayant dévolu à l'autorité administra- v terminées par la loi. »
tive le pouvoir de décider les questions Par l'effet de cette loi , les tribunaux
de propriété qui s'agitent entre les par- se sont ressaisis de toutes les attribu
ticuliers et l'administration forestière, tions qui en avaient été distraites en
il doit être tenu pour certain que les faveur des maîtrises des eaux et forêts.
tribunaux ordinaires peuvent seuls en Depuis , ledroit commun n'a cessé d'être
connaître. en vigueur. La loi de 1791 et toutes les
Tel est le principe général qui régit autres lois , tous les arrêtés, réglemens,
la matière des bois domaniaux , quant et décrets postérieurs sur cette matière,
à la propriété. ne se sont occupés que d'instituer une
S'agit- il de leur conservation ? l'ad- administration forestière; elles ont or
ministration a la surveillance à cet ganisé une agence et n'ont point érigé
égard , et elle en possède tous les moyens; de tribunaux ; elles ont seulement ré
les tribunaux lui sont ouverts pour la glé les formes des adjudications et des
répression des délits dont elle croirait affiches, la publicité des enchères , la
avoir à se plaindre. réception des cautions , en un mot tout
Est -il besoin de prononcer sur les ce qui est relatif à la surveillance , à
adjudications des coupes de bois doma- l'aménagement, et à la conservation
niaux ? l'administration est encore in- des forêts.
compétente. Mais lejugement des contestations qui
La fameuse ordonnance de 1669 , s'élèvent sur la vente même, et sur les
>

avait érigé les maîtrises des eaux et clauses du cahier des charges, n'a jamais
42 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

étédévolu à l'administration, ni généra- fin ont-elles été puisées ? dans l'ordon


lement ni spécialement : généralement, nance de 1669. Qui interprétait , qui
:

car la loi du 28 pluviôse an 8, art.4, et le appliquait ces lois ? les grandes maîtri
petit nombre desautreslois quiont déter. des eaux et forêts. Quelles étaient ces
miné les attribution des corps adminis- maîtrises ? des jugesd'exception. Depuis
tratifs, n'ont point réservé aux conseils que l'exception a cessé , quels sont les
de préfecture, la décision des difficul- juges investis par le droit commun ? les
tés qui peuvent s'élever sur la vente des tribunaux ordinaires. Donc , sous tous
bois domaniaux et des communes ;; on ces rapports, c'est aux tribunaux seuls à
peut même dire que la raison de la ju- prononcer.
ridiction spéciale établie par la loi dų En vain on ferait valoir , en faveur
28 pluviôse , à l'égard des ventes de de la compétence administrative , quel
biens nationaux , a cessé avec lescircon- ques considérations d'utilité générale ,
stances politiques qui l'avaient fait naî- de célérité et d'urgence ; il faudrait ,
tre ; ainsi , loin d'étendre cette loi avant tout , respecter les droits acquis
>

d'exception à des étrangers ( puisqu'on et la foi sacrée des contrats ; sans cela
pourrait même l'abroger tout-à - fait), la défiance des enchérisseurs ferait bais
il faut du moins la restreindre exclusi- ser le prix des ventes au détriment du
vement aux cas particuliers qu'elle gou- trésor public ; et l'administration ne
verne . saurait trop se persuader que le vérita
Il n'y a donc nul secours à tirer de ble intérêt de l'état seļie à la rigoureuse
la loi même pour établir la compétence exécution des clauses des actes d'adju
de l'administration en cette matière. dication passés par elle , ainsi qu'à l'ob
D'autre côté, si l'on examine les con- servation des formes judiciaires.
trats en eux -mêmes, on trouvera qu'ils Tel est au surplus le dernier état de
n'imposent aux parties,ni implicitement la jurisprudence en cette matière.
ni explicitement, l'obligation d'obéir à
Section II.
une juridiction exceptionelle. Voici en
effet comment se gouvernent ces sortes Législation .
de matières : l'administration des forêts
trace lesclauses et conditions du cahier 11 déc. 1789. Lettres - patentes du roi
des charges; l'adjudication est publique sur un décret de
et libre ; les enchères fermées , le con l'assemblée nationale ,
trat est parfait : la vente est consommée concernant les délits
entre les enchérisseurs et le gouverne quise commettentdans
ment , et le cahier des charges devient les forêts et bois .
alors la seule loi des parties. 27 mars 1791. Loi relative aux ci-de
S'agit-il d'en expliquer quelque clau vant droits de chauffa
se ? les parties ne sont nullement conve ge, pâturage et usage ,
nues que, dans ce cas, elles prendraient qui s'exerçaient dans
pour juge de leurs différends l'autorité les bois et autres do
administrative. maines nationaux , et
Ainsi donc , il est vrai de dire que qui déclare nulles les
cette attribution n'a été dévolue à l'ad veptes qui pourraient
ministration ni généralement parles lois avoir été faites de ces
de la matière , ni spécialement par les mêmes droits.
clauses et stipulations des contrats. 15 et 29 sept 1791. Loisur l'administra
Où ces clauses et ces stipulations en tion forestière .
CHAP. II . SECT. II . LÉGISLATION . 43

12 fruct. an 2. Décret portant que tous ler fruct. an 7. Arrêté du directoireexé


particuliers pourront cutif , sur le mode de
>

ramasser les glands , payement du prix prin


faînes et autres fruits cipal des adjudications
sauvages dans les fo decoupes debois natio
rêts et bois. naux .

28 fruct. an 2. Décret qui défend d'in- 16 nivôse an 9. Loi relative à l'organi


troduire les porcs dans sation d'une nouvelle
les forêts nationales administration fores
jusqu'au 1er frimaire. tière .
3 nivôse an 4. Loi qui autorise le direc- 6 pluv. an 9. Arrêté qui fixe le nom
bre des arrondisse
toire exécutif à traiter
pour trente ans de la mens , et la résidence
des conservateurs des
jouissancede plusieurs bois et forêts.
forêts nationales .
19 vent. an 9. Loi portant que les bois
23 therm. an 4. Loi relative à la répres et forêts nationaux ne
sion des délits ruraux
payent pas de contri
et forestiers , et aux
butions .
procès - verbaux des
-

gardes. 24 therm . an 9. Arrêté qui ordonne la


confection d'un état
28 vend . an5 . Arrêté du directoire exé
des bois et forêts ac
cutit, qui interdit la tuellement sous la main
chasse dans les forêts
de la république.
nationales . 28 floréalan 10. Loi relative à l'affirma .
4 nivôse an 5. Arrêté du directoireexé
tion des procès- ver
cutif, concernant les
baux des gardes-cham
perquisitions des bois pêtres et forestiers.
coupés en délits ou 28 vent. an 11. Loi relative aux droits
volés. de pâturage, pacage ,
5 therin . an 5. Arrêtédu directoireexéc et autres usages dans
cutif , concernant les
> les forêts nationales .
adjudications de bois 19germ .an 11. Loi concernant les com
nationaux. munes auxquelles les
5 vend , an 6. Arrêté du directoire exé tribunaux ont adjugé
cutif , concernant le des droits de propriété
pâturage des bestiaux ou d'usages dans les
dans les forê's natio forêts nationales.
nales. 9 floréal an 11. Loi relative au régime
19 pluv. an 6. Arrêté du directoire exé des bois appartenant
cutif , concernant les aux particuliers , aux
bois riverains des fo communes et à des éta
rêts nationales. blissemens publics.
engagemens
25 pluv. an 6. Arrêtédu directoireexé 11 pluv.an 12. Loi sur les es
cutif , contenant des et échang des bois
mesures pour prévenir nationaux.
les incendies dans les 14 vent. an 12. Loi qui proroge le délai
forêts nationales . accordé pour la pro
44 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

duction des titres re tribunaux correction


latifs aux droits d'u nels .
sage dans les forêts na- 5 août 1809. Décret approbatif d'un
tionales . avis du conseil d'état,
17 nivôse an13.Décretrelatifau mode de relatif au régime des
jouissance des droits de bois affectés aux ma
pâturage et parcours jorats.
dans les bois et forêts. 19 juillet 1810. Décret portant que l'ar
22 brum an 14. Avis du conseil-d'état ticle 12 du titre 32 de
sur les maisons d'habi l'ordonnance de 1669
tation et les ateliers est appliquable au cas
existant dans le voisi d'enlèvement des feuil.
nage des forêts. les mortes.
16 frim . an 14. Avis du conseil-détat sur 2 févr. 1811. Décret qui charge les
plusieurs questions re gardesgénéraux des fo
latives aux droits de rêts, du recouvrement
pâturageetdeparcours des amendes pour dé
dans les bois et forêts. lits forestiers.
22 mars 1806. Loi concernant l'attri- 23 sept. 1814. Loi sur les finances ,
bution donnée aux a art. 18 et 31 .
genssupérieursde l'ad. 7 oct. 1814. Ordonnance du roi qui
ministration forestiè détermine le mode de
re , pour la poursuite vente et de payement
des délits commis dans des bois dont l'aliéna
les forêts. tion est ordonnée par
16 mars 1807. Décret , sur un avis du la loi du 23 septembre
conseil-d'état, concer 1814 .
nant les significations 29 mai 1815. Décret qui accorde aux
d'exploits que peuvent propriétaires de mai
faire les gardes géné sons d'habitation , fa
raux et particuliers des briques, mines et bâti
forêts . mensen dépendant,dé
1er. avril 1808. Décret concernant les truits par la guerre ,des
taxes des citations , et bois de construction
autres actes des gardes pour leur réédifica
forestiers. tion .
20 juillet 1808. Décret concernant les 16 juillet 1815. Ordonnance du roi re
procès - verbaux d'ex lative aux ventes des
pertises en matière de bois de l'état .
bois indivis entre le 6 mars 1816. Ordonnance du roi por
gouvernement et des tant que les contesta
particuliers, etsur de
> tions élevées ,> soit sur
mande en échange ou l'adjudication des cou
aliénation . pes debois domaniaux,
18 juin 1809. Décret qui assigne une soit sur le payement de
placeauxagensdel'ad ces adjudications, sont
ministration forestière du ressort des tribu
dans les audiences des naux .
CHAP. II. SECT. III. S I. RÈGLES SUR LA COMPETENCE. 45

28 août 1816. Ordonnance du roi con- ne doivent être regardées que comme de
cernant le martelage simples instructions adressées aux pré
et la conservation des posés de l'administration , pour les diri
bois nécessaires aux ger dans la discussion de ses droits, et ne
constructions navales. font point obstacle à ce que les tribu
25 mars 1817. Loi sur les finances, art. naux prononcent sur les contestations
143 et suiv . en cette matière [3].
10 déc. 1817. Ordonnance du roi , qui 3. La loi du 28 ventôse an 11 , ainsi
prescrit des mesures que l'arrêté du 5 vendémiairean 6, sou
pour la vente de la mettent les usagers à justifier de leurs
partie des bois affectés titres ou actes possessoires, c'est-à -dire,
à ladotation de la caisse à les produire devant l'autorité admi
d'amortissement, dont nistrative ; mais si ces titres sont con
la loi du 25 mars 1817 testés , c'est aux tribunaux seuls à pro
>

a autorisé l'aliénation noncer sur leur validité : la contestation


à partir de 1818 ( 1). dans ce cas , présentant véritablement
une question de propriété.
La loi du 19 germinal an 11 a re
SECTION III . connu formellement ce principe , puis.
Jurisprudence.
qu'elle a statué que les communes qui
ont obtenu , devant les tribunaux ci
vils , des jugemens emportant recon
Ier. Regles sur la compétence. naissance de leurs droits de propriété
et d'usage dans les forêts nationales ,
produiront ces jugemens et les pièces
No. 1er. COMPÉTENCE DES TRIBUNAUX . justificatives devant le préfet, pour être
soumis à un nouvel examen , et atta
1. Depuis la suppression des grandes qués, s'il y a lieu , par la voie de l'ap
maîtrises des eaux et forêts , les tribu- pel [4).
naux sont seuls compétens pour con- 4. Les questions de propriété et d'u
naître des contestationsélevées, soit sur sage agitées entre particuliers , ne sont
l'adjudication des coupes de bois doma- pas de la compétence de l'administra
niaux , soit sur le prix desdites adjudi- tion ; mais si , aux termes de la loi du
cations : il n'existe aucune loi qui en 28 août 1792 , les tribunaux seuls sont
ait attribué exclusivement la connais- compétens pour interpréter les titres
sance à l'autorité administrative [2]. des prétendant droits d'usage , il appar
2. L'exécution de tous les actes rela- tient à l'administration de surveiller
tifs à ces adjudications, étant du ressort l'exercice de ce droit , pour l'intérêt de
des tribunaux ordinaires , les décisions la conservation des forêts , objet d'uti
ministérielles que l'on opposerait pour lité publique digne de toute sa sollici
empêcher les tribunaux de prononcer , tude [5] .

[1] Voy. pour la Belgique , les arrêtés des 10


7 [3] 21 août 1816.
mai 1815, 27 mai 1819, 10 mai 1825, 9 février [4] 23 avril 1807. Les tribunaux sont
1832 , et la loi communale , art. 83 . seuls compétens aussi pour prononcer sur les
[2] 6 mars 1816. — 4 juillet 1815. Or- indemnités qui seraient réclamées pour non
donnance du 6 mars 1816 ( au bulletin ). – jouissance de ces droits. — Ibid .
11 décembre 1814. — 17 août 1813 y relaté , [ 5] 25 mars 1807.
46 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

5. Par suite du principe énoncé plus coupe de bois adjugée છેà un particulier,
haut, l'autorité administrative n'est pas lorsqu'il y a contestation à ce sujet [5] ;
compétente pour statuer sur les droits il ne le sont pas pour fixer le montant
qu'une commune prétend pouvoir, en des dommages-intérêts duspar cet indi
vertu de ses titres, exercer dans un bois vidu à une autre personne.
national : la valeur de ces titres qui
: A l'autorité judiciaire seule appar
établissent , soit un droit de propriété, tient le droit de statuer sur le fond de
soit un droit dejouissance surun fonds, ces sortes d'affaires [6].
ne peut être débattue que devant les 10. L'administration étant chargée de
tribunaux ( 1 ) . dresser les rôles de répartition entre les
6. Les délits et dévastations commis habitans des communes, pour leur droit
dans les bois et forêts , sont également d'affouage dans les bois communaux ,
du ressort de l'autorité judiciaire (2). elle seule doit juger aussi toutes les ré
7. Lorsque la question que présente clamations auxquelles ces rôles peuvent
une affaire est de savoir si le tiercement donner lieu (7] .
fait par un particulier est valable , s'il 11. Les conseils de préfecture n'ont
est régulier et conforme aux mesures pas plus le droit de déciderles questions
prescrites en ce cas , cette question est de propriété élevées entre un particu
évidemment du ressort des tribunaux lier et l'administration forestière , que
ordinaires;; et dès lors il n'y a pas lieu celles qui divisent deux particuliers[8].
d'élever le confliten pareille matière (3 ).
8. S'agit- il de décider si les disposi S 2. Fond de la matière.
tions prohibitives de l'art. 14 du tit 31
de l'ordonnance du mois d'août 1669 , 12. Tout arrêté du conseil de préfec
étendues aux propriétés privées par les ture qui ordonne l'exécution d'un nou
art. 11 , 12 et 13 du tit. 1er. du code veau moded'affouage, doitêtre annullé ,
civil , sont applicables aux propriétés s'il a été pris avant que ce nouveau
d'un particulier ? Cette question doit mode n'ait été soumis à la sanction du
être soumise aux tribunaux , parce que conseil-d'état par le ministre de l'inté
l'application des dispositions de cette rieur, dans les formes prescrites par la
ordonnance ne peut être faite que par loi du 9 brumaire an13, et parl'avis in
l'autoritéjudiciaire, sur les plaintes, soit terprétatif du conseil-d'état, approuvé
des agens de l'administration générale, le 29 mai 1808 [9 ].
soit des communes ,, soit des particuliers 13. Le droit d'affouage étant attaché
intéressées [ 4 ]. à la qualité d'habitant , il est juste que
N° 2. COMPÉTENCE DE L'ADMINISTRATION
L' . ceux qui supportent les chargés d'une
commune , participent à tous les avan
9. Lesconseils depréfecturesont com- tages dontjouissent les autres habitans.
pétens pour déterminer les limites d'une Ainsi un maire est non recevable à

[1] 22 janvier 1808. - 7 mai 1808 . constance que l'un de ces actes est adminis
[ 2] 9 mai 1807. tratif , ne change rien à la compétence : cela
[ 3] 19 août 1813 . a été décidé pour les baux ; il y a parfaite
[4] 18 août 1807. analogie pour les adjudications.
[5] 3 mai 1810. — Cette jurisprudence nous [6 ] 3 mai 1810.
paraît vicieuse ; car il doitappartenir aux tri [7] 22 juin 1811 .
bunaux d'interpréter une adjudication de [8] 23 décembre 1815.
coupe de bois , de même qu'un bail. La cir ( 9] 7 octobre 1812.
CHAP. IÍ . SECT. III . S II. FOND DE LA MATIÈRE. 47

prétendre que ce droit doit être res- meau ne produisent, indépendamment


treinten faveur de tels et tels habitans [1]. de l'acte de leur réunion à la commune
14. Lorsqu'un expert nommé par voisine , aucun titre qui les constitue
un conseil de préfecture, a procédé propriétaires des bois appartenant à
au réglement de l'affouage en présence cette commune , ils ne sont pas fondés
du maire et des habitans de chaque à prétendre à la distribution de l'af .
commune auxquels peut appartenir ce fouage de ces bois (3) .
droit , d'après les renseignemens à eux
> 16. Un droit d'affouage perdu par
fournis , et à raison des feux ou maisons suite de l'émigration du propriétaire et
d'habitation ( ainsi qu'il est prescrit par de la vente de sa propriété, n'a pu être
l'avis du conseil-d’état du 25 avril1807), aliéné en faveur de l'acquéreur parce
il n'y a plus lieu de revenir sur une opé. que , devant être exercé sur un forêt
ration qui se trouve ainsi régulièrement nationale , ce droit s'est réuni à la pro
faite , qui a été approuvée , après un priété, et s'est éteint par confusion dans
mûr examen , par le conseil de préfec- les mains de l'état (4) .
ture; surtout lorsqu'elle n'est point cri- 17. Un adjudicataire de coupe de bois
tiquée par le plus grand nombre des ne peut être admis à contester le tierce .
parties intéressées, et que , depuis plu- ment fait sur son adjudicication , dans
sieurs années, elle a reçu une exécution les délais , s'il en a reçu connaissance
pleine et entière [ 2]. suffisante , et s'il en a , au besoin , COU
>

15. En principe général, la réunion vert le vice en signifiant une nouvelle


des communes ne doit porter aucune enchère , suivie elle-même de l'enchère
>

atteinte à leurs droits respectifs de pro- définitive qui a consommé la vente , et


priété; et s'il se présente quelque cas dont le prix a été versé dans les caisses
d'exception , il doit être consacré par publiques.
une ordonnance spéciale. L'arrêté du préfet qui l'aurait admis,
Ainsi , lorsque les habitans d'un ha- serait annullé (5).

( 1 ) 21 décembre 1808 . a été faite à l'administration par un décret


( 2] 22 novembre 1815. spécial; car les contestations relatives aux tier
(3) 17 janvier 1813 , au bulletin. cemens sont du ressort des tribunaux . Nous
[ 4] 11 ju 1811 . n'avons donc cité ce décret que pour faire
(5) 22 janvier 1808. Cette attribution connaître les variations de la jurisprudence.
48 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

CHAPITRE III.

DES COMMUNES .

SectiON PREMIÈRE . fecture, autorisation exigée de peur


Sommaire.
qu'elles ne s'engagent , par irréflexion
ou par passion , dans des procès mauvais
et ruineux [2].
« Une commune est une société de Ceux qui exercent des actions per
citoyens unis par des relations locales , sonnelles doivent s'adresser d'abord à
soit qu'elle forme une municipalité par- l'autorité administrative , parce que la
ticulière , soit qu'elle fasse partie d'une liquidation des dettes des communes est
autre municipalité ; de manière que si poursuivie par voie administrative.
une municipalité est composée de plu- Cette attribution vient de ce qu'en
sieurs sections différentes , et que cha- 1793 , toutes les dettes des communes
cune d'e'les ait des biens communaux ayant été mises à la charge de l'état , et
séparés , les habitans seuls de la section étant devenues par conséquent dettes
qui jouissait du bien communal , auront nationales , c'est à l'état à liquider ses
>

droit au pâturage [1] » . créanciers.


Les communes possèdent leurs biens De plus, l'administration surveillant
à titre de propriété , comme les parti- l'emploi des deniers des communes , con
culiers. sentant l'imposition des centimes pour
1
Mais le gouvernement surveille , l'acquittement des dettesdes communes
comme un tuteur , l'administration de et en faisant la répartition, il est natu >

leurs biens , l'emploi de leurs deniers ; rel de s'adresser d'abord à elle pour évi
nomme les administrateurs, et répartit ter d'ailleurs des frais et des longueurs
>

les charges municipales. aux deux parties.


Les communes exercent ou subissent Le mode de partage des biens com
des actions soit réelles soit personnelles. munaux et toutes les mesures admi
Les actions réelles résultent des con- nistratives, telles que la rétribution de
testations élevées contr'ellesou parelles, l'affouage et la répartition des jouis
sur des droits de propriété , de jouis- sances communes, sontrestés à l'admi
>

sance , de servitude et d'usage , soit en- nistration.


tre des communes voisines , soit entre La révolution avait affranchi les
des sections de mêmes communes , soit communes des liens de la féodalité
contre ou par des particuliers. et favorisé leurs déprédations et leurs
Les actions personnelles résultent envahissemens ; laissées à elles -mêmes ,
d'engagemens contractés en leur nom , elles avaient partagé sans mode uni
>

par leurs agens , à toutes sortes de ti- forme leurs biens communaux ; des lois
tres et pour toutes sortes de services. postérieures ont , dans la crainte d'un
Les communes ne peuvent plaider plus grand mal , consacré ces irrégula
sans l'autorisation des conseils de pré- rités et ces violences ; ensuite , sous des

[1] Loi du 10 juin 1793 , art. 2 . [2] Édit d'aoút 1683 , arrêtés des 29 ven
démiaire et 24 brumaire an 5 .
CHAP. III. SECT. II . LÉGISLATION . 49

prétextes de centralisation et de régu- 17 juillet 1808. Décret approbatif d'un


larisation , le gouvernement impérial
> avis du conseil d'état,
envahit successivement leur adminis concernant une tran
Iration et leurs biens , et les tint dans saction passée entre
sa dépendance [1 ] . une commune et un ci
Elles avaient dépouillé les anciens sei devant seigneur , re
gneurs , le gouvernement les dépouilla lativement à ses landes
à son tour. et terrains vagues .
Aujourd'hui on les rend peu à peu à 21 déc. 1808. Décret approbatif d'un
leur liberté , et en conservant le prin avis du conseil d'état ,
cipe de la centralisation , on corrige ses
> sur le mode de rem
exagérations et ses abus. boursement de rentes
Mon but est de n'envisager les ques . et créances des com
tions relatives aux communes , que sous munes et fabriques.
le rapport du contentieux. 20 mars 1813. Loi concernant les finan
ces .

Section II . 7 juillet 1813. Avis approuvé du con


seil d'état , relatif au
>

Législation . jugement des deman


des en réclamation
IMMEUBLES ET DROITS IMMOBILIERS DES contre les décisions des
COMMUNES . préfets sur les difficul
tés entre les munici
2 prarial an 5. Loi qui ôte aux commu palités et la régie des
nes la faculté d'aliéner domaines, pour l'exé
ou d'échanger leurs cution de la loi du 20
biens . mars 1813 .
27 germ . an 10. Loi qui autorise les com- 6 nov. 1813. Décret sur la fixation et
munes à faire des im le mode de payement
positions sur elles-mê à faireaux communes ,
mes . de l'équivalent du re
21 frim . an 12. Arrêté relatif aux for venu net de leurs biens
malités à observer , cédés à la caisse d'a
pour les transactions mortissement, en exé
entre des communes et cution de la loi du 20
des particuliers , sur mars 1813 .
des droits de propriété. 6 juin 1814. Ordonnance du Roi con
12 août 1807. Décret approbatif d'un cernant la vente des
avis du conseil d'état, biens communaux
portant que l'on ne 23 sept. 1814. Loi des finances .
peutformeropposition 26 déc. 1814. Ordonnance du Roi, por
sur les fonds des com tant que les tourbières
munes déposés à la communales en exploi.
caisse d'amortissement. tation pour l'usage
commun des habitans,
sont comprises dans les
[ 1 ] M. de Cormenin , du conseil d'état , etc. exceptions de la loi du
chapitre des biens communaux . 20 mars 1813, relative
MAGAREL . 4.
50 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

à la vente d'une par naux , effectués en ver


tie des biens des com tu de la loi du 10 juin
muves . [ 1 ] 1793 .
Articles 542 et 543 du
BIFNS COMMUNAUX . code civil ,> concernant
les biens communaux .
26 mai 1790. Lettres- patenles du Roi 9 brum . an 13. Décret relatif au mode
sur un décret de l'as de jouissance des biens
semblée nationale , in communaux .
terprétatif de ceux des 22 frim.an 13. Décret confirmatif d'un
11 décembre 1789,23 arrêté qui annulle un
février et 15 mars 1790, partage de biens com
concernant l'abolition munaux renfermant
du droit de triage , et des tourbières.
la propriété des bois, 4ejourc. del'an 13 Décret additionel à
pâturages, marais va celui du 9 ventôse an
cans , terres vaines et 12 , sur le partage des
vagues . biens communaux .
10 juin 1793. Décret de la convention 20 juillet 1807. Décret approbatif d'un
nationale concernant avis du conseil d'état ,
le partage des biens sur le mode de partage
communaux . des biens communaux,
2 oct . 1793. Décret de la convention dont deux communes
nationale qui ordonne sont propriétaires par
que les procès des com indivis.
munes, à raison des 29 mai 1808. Décret approbatif d'un
biens communaux et avis du conseil d'état ,
patrimoniaux , seront sur les formalités à ob
jugés par la voie de server pour les deman
l'arbitrage. des d'un nouveau mode
19 brum , an 2. Décret de la convention de jouissance des biens
nationale , relatif au communaux .
mode de partage des 17 juillet 1808. Décret approbatif d'un
biens communaux . avis du conseil d'état ,
21 prarial an 4. Loi qui suspend l'exécu concernant l'applica ·
tion de celledu 10 juin tion de l'article 9 de la
1793 . loi du 9 ventôse an 12,
26 germ . an 11. Loi relative au paye aux biens communaux
ment des contributions non partagés.
assises sur les biens 18 juin 1809. Décret approbatif d'un
communaux . a'vis du conseil d'état ,
9 venl an 12. Loi relative aux parta concernant la compé
ges des biens commu ce en matière d'usur

[1] Voy . pour la Belgique les arrêtés des 27


. 1815 . - 22 août 1817. - 16 octobre 1824. -
mars 1814. — 7 avril 1814. – 2 mai 1814. Les statuts locaux . - Lois des 27 mars 1822
— 22 sep . 1814 . 19 janv. 1815. – 24 fév . et 30 mars 1836 .
CHAP. III . SECT. II . LÉGISLATION. 51

tenpation des biens Jura , par lequel il


communaux . était enjoint à ladite
6 juin 1811. Décret qui règle lemode communede compren
dejouissance demarais dre dans la distribution
communaux , et dé de son affouage de
clare comme non ave 1811 , les habitans du
nus des jugemensren hameau de Soupois. [2]
dus sur cet objet. [1]
DROIT DE PARCOURS ET PATURAGE .
FORÊTS ET BOJS COMMUNAUX .
17 niv . an . 13 Décret relatif au mode
30 juin 1793. Décret de la convention de jouissance des droits
nationale, concernant de pâturage et de par
la recette , la compla cours dans les bois et
bilité et l'emploi des forêts .
fonds provenant de la 16 frim . an 14. Avis du conseil d'état
vente des bois appar sur plusieurs questions
tenant à des commu relatives aux droits de
nautés d'habitans. parcours dans les bois
28 bruni. an 7. Loi relative aux juge et forêts.
mens arbitraux qui ont
adjugé des bois aux DONS ET LEGS AUX COMMUNES .
communes .
11 frim . an 9. Loi relative aux juge- 12 août 1807. Décret sur le mode d'ac
mens arbitraux obte ceptation des dons et
nus par des commu legs faits aux fabri
nes , touchant la pro ques, aux établisse
priété des forêts pré mensd'instruction pu
tendues nationales . blique, et aux commu
19 frim . an 10. Arrêté relatif au mode nes .

de partage des bois com


munaux d'affouage. CRÉANCES ET DETTES DES COMMUNES .
26 avril 1808. Décret approbatif d'un
avis du conseil d'état , 10 août 1791. Loi relative aux dettes
sur le mode de partage contractées par les vil...
des bois possédés en les et les communes >

indivis par plusieurs et aux besoins qu'elles


communes . peuvent avoir .
17 janv. 1813. Décret qui statue sur le 5 juin 1793. Décret de la convention
pourvoi des habitans nationale , relatif au
de la commune de payement des dettes
Tourmont , contre un exigibles , contractées
arrêté du préfet du par les municipalités

[1] Voy. pour la Belgique l'arrêté du 21 [2] Voy . pour la Belgique les arrêtés des
juillet 1818. -- Les statuts locaux et la loi 14 mars 1814. 10 mai 1815. -- 27 mai
du 30 mars 1836 . 1819 . 9 février 1832. Loi du 30
mars 1836 .
52 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.
aliénataires de domai des communes et des
nes nationaux. établissemens publics,
24 août 1793. Loi qui ordonne la for sont exécutoires sur les
mation d'un grand li biens de ces compla
vre pour inscrire et bles , sans l'interven
consolider la dette pu tion des tribunaux.
blique >, etc.
23 mess. an 2. Loi sur la prorogation PROCÈS CONCERNANT LES COMMUNES .
du délai pour la remise
des titres des créances 29 vend . an 5. Loi qui règle la manière
de suivre les actions
sur les communes,
30 mess. an 4. Loi qui fixe un terme dans lesquelles les com
munes sont seules in
pour la production des
titres de créances sur téressées.
17 vend. an 10. Arrêté relatif aux
les communes et les
formalités nécessaires
corporations suppri pour intenter action
mées.
contre des communes .
21 déc. 1808. Décret approbatif d’un 24 gerin, an 11. Arrêté relatif à la ma
avis du conseil d'état ,
sur le mode de rem nière dont les contes
tations entre différen
boursement des rentes
et créances des com tes sections d'une même
commune doivent être
munes et fabriques. suivies devant les tri
21 août 1810. Décretrelatif à la liqui bunaux.
dation et au payement
des anciennes dettes 21 frim . an 12. Arrêté relatif aux for
des communes des dé malités à observer pour
les transactions entre
partemens de la Belgi des communes et des
que, des quatre dépar
temens de la rive gau particuliers , sur des
droits de propriété.
che du Rhin , et des
Art . 2045 du code civil .
neuf départemens au
delà des Alpes. [1] 5 floréal an 13. Avis du conseil d'état,
concernant la forma
RECEVEURS DES COMMUNES .
lité d'un procès-verbal
des officiers munici
27 févr. 1811. Décret relatif à la comp paux , en cas derespon
tabilité des receveurs sabilité des communes.
des communes . 28 nov . 1813. Décret qui autorise la
24 mars 1812. Décret approbatif d'un commune de Bouen
avis du conseil d'état , contre , département
sur la question de sa de Lot et Garonne , à
voir si les arrêtés des s'imposer extraordi
préfets , fixant les dé
>
nairement pour payer
bets des comptables les frais d'un procés

[1] V. Linstruction ministérielle du 25 nov. 1817 . - 4 oct . 1816 . 30 avril 1817 , et la


1815.— du 8 mars 1816.- Arrêtés du 12 janv. loi communale du 30 mars 1826 .
CHAP . III . SECT . II , LÉGISLATION . 53

soutenu parelle contre et aux communautés


le sieur Durieux. d'habitans .
27 nov . 1814. Arrêt du conseil qui dé- 17 germ . an 11. Arrêté relatif aux dé
clare divers particu penses des communes.
liers sans qualité pour 19 vend. an 12. Arrêté relatif aux pour
réclamer , au nom de suites à exercer par les
leur commune , une receveurs des commu
propriété communa nes , pour la percep
le . [1] tion de leurs revenus.
5 nivôse an 12. Arrêté relatif aux rem
RÉGLEMENS POUR LES RECETTES ET DÉPENSES boursemens de rentes
DES COMMUNES . dues aux communes

10 nov . 1790. Loi qui ordonne , en


qui out été effectués
tr'autres choses , que dans la caisse publique
les impôts et emprunts depuis le 24 août 1793
à faire par les munici jusqu'au 2 prair. an 5
palités, districts ou dé 6 frim . an 13. Décret concernant l'en
partemens , ne pour voi des budgets des
communes .
ront avoir lieu sans
l'autorisation du corps 12 août 1806. Décret qui fixe l'époque
à laquelle doivent être
législatif.
3 avril 1791. Loi relative aux revenus envoyés les budgets des
et aux charges des mu communes ayant plus
nicipalités, aux besoins de 20,000 fr. de reve
nus .
qu'elles peuventavoir,
et aux mo ensd'y pour 25 mars 1807. Décret approbatif d'uo:
avis du conseil d'état ,
voir provisoirement. /

sur l'entretien du pavé


11 frim . an 7. Loi qui détermine le des villes dans les rues
modeadministratif des
non grandes routes.
recettes et dépenses dé 28 mars 1807. Décret concernant les
partementales, muni
cipales et communales. budgets des villes dont
11 frim . an 7. Loi relative à l'acquit les revenus auront été ,
des dépenses mises à pendant trois années ,
au -dessousde 20,000fr.
la charge des commu
16 sept . 1807. Art. 11 de la loi relative
nes , cantons et dépar
temens , pour l'an 7 et
>
à l'organisation de la
années antérieures. cour des comptes.
7 germ . an 9. Arrêté relatif aux baux 4 juin 1809. Décret concernant le
à longues années , des payement des pensions
accordées sur les reve
biens ruraux appar
nus des communes .
tenant aux hospices ,
aux établissemens d'in 13 mars 1810. Décret approbatif d'un
struction publique , avis du conseil d'état ,
sur une question rela
tiveau remboursement
( 1 ) Voy . pour la Belgique le réglement
des villes et du plat-pays , et la loi du 30 d'une somme avancée
mars 1836 . par le trésor public ,
54 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

pourunecommunequi 1816, d'après les allo


n'a point de propriétés. cations des budgets de
16 juillet1810. Décret qui règle le mo l'exercice de 1815. [1]
de d'autorisation pour
l'emploi du produit des
remboursemens faits Section III .
aux communes , aux

hospices et aux fabri Jurisprudence.


ques .
22 oct. 1810. Décret qui réunit aux Š 1er. De l'autorisation nécessaire pour
revenus des villes , la
perception , sous le
plaider.
nom d'indemnité , sur
1. Les communes ne peuvent inten
ter aucune action [2] , et il ne peut en
les boissons ou mar-
chandisesen transitou être intenté contr'elles [3] >, sans autori
en entrepôt. sation formelle à cet effet.
26 mai 1813. Avis du conseil d'état , 2. Les conseils de préfecture ont seuls
sur le mode à suivre la faculté de prononcer sur les deman
pour obtenir le paie- des formées pour obtenir cette autori
ment de sommes dues sation [4] .
par des communes. 3. L'autorisation de plaider ne pré
13 août 1813. Avis du conseil d'état , juge point la légitimité de la demande,
sur une question rela- et n'est requise qu'afin de s'assurer que
tive aux dettes acquit- le veu de la commune a été émis dans
tées pour les commu- la forme légale , et qu'il a pour objet
nes parletrésor public. un intérêt réel (5 ).
16 juin 1814. Ordonnance du Roi qui 4. Les conseils de préfecture ne doi
autorise le ministre de vent prononcer sur le point litigieux ,
l'intérieur à régler , > ni refuser aux créanciers d'une com
pour 1814, les budgets mune l'autorisation de plaider; mais ils
des communes dont le sont compétens pour examiner s'il vaut
revenu s'élève à 10 mieux obliger la commune à payer les
mille fr. et au dessus . sommes répétées ou l'autoriser à se dé
28 janv . 1815. Ordonnance du Roi re- fendre devant les tribunaux [6 ].
lative à la comptabilité 5 ; Les conseils de préfecture ne peu
des communes . vent peser les conséquences des procès
6 sept . 1815. Ordonnancedu Roi,por- qu'en prenant connaissance de leur ob
tant que les dépenses jet , et en vérifianteux-mêmes le fond
>

ordinaires des commu- de l'affaire.


nes dont les budgets Le but de l'autorisation que les com
sont réglés par Sa Ma- munes sont obligées d'obtenir de l'admi
jesté, seront payées en nistration , soit pour exercer une action

( 1) Voy . pour la Belgique les statuts pro [3] Voy . arrêté du 17 vendémiaire an 10 .
vinciaux et locaux . - La loi du 30 mars , [4] 25 décembre 1812. – 10mars 1807.
.

et la loi du 30 avril 1836. [5] 24 décembre 1810.


[2] V. arrêtés des 29 vend . et 24 brum . an 5 . [6] 26 novembre 1808.
CHAP. III.SECT. III. S fer DE L'AUTORISATION NECESSAIRE POUR PLAIDER . 55
soit pour yУ défendre , est d'empêcher der , on la mettrait, par cela seul, dans
qu'elles ne s'engagent dans de mauvais l'impossibilitéde faire valoir ses préten
procès et qu'elles ne se ruinenten frais tions , et de faire preuve (par exemple)
>

inutiles [1] . d'une possession qu'elle alléguerait (5).


6. Un conseil de préfecture ne peut, 10. Il n'appartient pas à un conseil
sans juger le fond de la question , refu- de préfecture de refuser à une com
ser une autorisation de plaider , quand mune l'autorisation de plaider , lors
des avocats qu'il a choisis pour exami- qu'elle y est appelée par l'autorité su
ner la question de droit , ont déclaré périeure (6].
que la commune est fondée à poursui- 11. Lorsque , par une ordonnance
vre son action . royale , une commune est renvoyée de
Dans ce cas , le conseil d'état a pour vant les tribunaux , pour y plaider sur
coutume d'annuler l'arrêté du conseil une matière qui est de leur compétence,
de préfecture pour excès de pouvoir , ce renvoi est pour elle une autorisation
et d'autoriser lui-même la commune à suffisante , et par conséquent elle n'a
>

plaider [2]. pas besoin de demander celle du con


7. Il y a lieu d'autoriser les comnu- seil de préfecture , à moins que le con
nes à interjeter appel des jugemens seil d'état ne lui impose l'obligation de
interlocutoires comme de ceu au x l'obtenir [7].
fond , lorsque l'interlocutoire préjuge 12. L'autorisation doit être spéciale.
le fond (3). Ainsi une autorisation pour plaider
8. Un arrêtédu conseil de préfecture, sur une question de propriété, serait
rendu sur une question de propriété en insuffisante pour plaider sur des voies
faveur d'une commune , peut être an- de fait ultérieures [8].
nullé pour cause d'incompétence en ce 13. Une communequi, étant valable
qui touche cette question , et cepen- mentautorisée à plaider devant un tri
dant être maintenu comme autorisation bunal de première instance, y a obtenu
suffisante d’ester devant les tribunaux , un jugement favorable , n'a pas besoin
pour y plaider sur ladite question (4). d'une nouvelle autorisation pour défen
9. En renvoyantaux tribunaux l'exa- dre ce jugement en cause d'appel (9).
men des questions fondées sur des titres 14. Elle en a besoin pour interjeter
anciens et des moyens de droit civil em- appel d'un jugement défavorable .
ployés par une coinmune, il n'est rien Cependant un appel n'est pas nul
préjugé touchant les droits respectifs pour n'avoir été autorisé légalement
des parties ; tandis que , si l'on retusait que postérieurement à sa notification .
à une commune l'au'orisation de plai- La loi du 9 vendémiaire an 5 , en dé

[ 1 ] 2 juillet 1807 . Depuis , le conseil-il'état ne juge plus la


[ 2] 11 avril 1810. validité des titres ‫ ;ܪ‬il s'en réfère à l'avis de
[ 3] 4 juin 1809. trois avocats que le ministre de la justice dé
-

[4] ler avril 1808. – 24 janvier 1811 . signe dans le ressort de la cour royale où
(5] 29 août 1809 . s'est élevé le litige. - Voir au titre ler , n " 124 .
[6] 28 août 1810 . - 7 février 1809. — 29 août 1809. - 11 jan
[7] E. 1809 , lorsque le conseil-d'état ju- vier 1813. – 17 février 1813–18 mars 18 ! 3 .
geait qu'une commune n'avait pas de titres -- 15 mai 1813. -- 13 juillet 18 ! 3 .
suffisans pour s'engager dans un procès , il [8] Arrêt de cassation du 21 août 1809.
confirmait l'arrêté du conseil de préfecture (9) Voy Merlin , Questions de droit .
qui lui avait refusé l'autorisation de plaider.
56 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

fendant aux communes de suivre des mune pour plaider , est un moyen de
actions sans l'approbation de l'adminis- cassation si puissant, qu'il doit profiter
tration compétente , n'a pas défendu à la partie qui ne l'a proposé ni en pre
>

de faire des actes conservatoires , sans mière instance , ni en cause d'appel, ni


le concours de la même autorité ; le même en cour de cassation [6] .
système contraire pourrait , dans cer- 18. Le défaut d'autorisation , dansles
taines circonstances , causer aux com- cas où elle est requise, peut bien deve
munes un préjudice irréparable : les nir , comme on vient de le voir , un

communes pourraient en effet, en al- moyen de nullité à faire valoir devant


tendant l'autorisation pour interjeter l'autorité judiciaire supérieure , pour
appel ou pour faire tout autre acte con- faire infirmer les jugemens rendus ;
servatoire, se trouver hors du délai dans mais il n'intervertit pas l'ordre des juri
lequel la loi aurait voulu que l'acte eût ridictions , qui se détermine d'après la
>

été fait (1) . nature des contestations ,> et par consé


15. Les communes n'ont pas besoin quent ne peut donner lieu au conflit
d'autorisation pour plaider au conseil d'attribution [7].
d'état ou en cour de cassation [2] . 19. Lorsqu'il y a défaut d'autorisation,
16. Le défaut d'autorisation d'une les juges peuvent ordonner d'office
commune est un moyen de cassation , qu'on se retirera devant l'administra
même contre les jugemens ou arrêts tion , pour obtenir son autorisation , ou
rendus à son profit [3]. ils peuvent annuller les poursuites qui
17. Le jugement rendu en faveur l'auraient précédée [ 8].
d'une commune qui n'avait pas été lé 20. Les demandeurs qui se proposent
galement autorisée à plaider , et à la- d’intenter contre les communes des ac
quelle on n'avait pas opposé le défaut tions chirographaires ou hypothécaires
d'autorisation , peut, à raison de ce dé sont , aux termes de l'arrêté du 17 ven
faut, être annullé , même sur la de- démiaire an 10 , tenus de prendre l'au
mande de la partie adverse [4]. torisation du conseil de préfecture.
L'autorisation nécessaireaux commu- Mais quand il s'agit de leur intenter
nes pour plaider n'est pas prescrite dans soit au pétitoire , soit au possessoire ,
le seul intérêt des communes ; et le dé une action à raison d'un droit de pro
faut de cette autorisation peut être op- priété , il n'y a pas lieu à former la de
posé par toutes parties [5]. mande en autorisation [9] .
Le défaut d'autorisation d'une com 21. L'autorisation nécessaire pour

[1] Arrêt de cassation du 24 brum . an 14 .. et le défaut de compétence. Il y a défaut de


[ 2] Voy . éditd'août 1764 , ét Merlin , Ques- forme lorsqu'il y a défaut d'autorisation i
2

tion de droit , au mot Communes , $ 6. sous ce seul rapport, le conflit serait mal élevé .
[ 3] Arrêt de cassation du 2 mai 1808 . Il y a défaut de compétence , lorsqu'il s'agit
[4] Voy. arrêt de cassation du 8 décembre d'une question de propriété ; sous ce rap
1806 , rapporté au Répertoire , au mot Cas- port , le conflit serait bien élevé .
2

sation , g 5 , no 10. Voy . aussi Merlin , Ques- -


[8] 23 mai 1806. - 23 avril 1807 .
tion de droit . [ 9] Avis approuvé du 3 juillet 1806 .
[5] Arrêt de cassation du 15 prairial an 12. 4 juin 1816 .
[6] Arrêt de cassation du 10 nivôse an 13 . C'est en effet un principe certain que les
[7] 20 floréal an 13. – 19 octobre 1808 . particuliers n'ont pas besoin d'autorisation
7 février 1809. - 17 mai 1809. pour intenter une action réelle contre les
Il faut distinguer entre le défaut de forme communes .
CHAP. III. SECT. III. S II . DES PROCÈS A SOUTENIR , ETC. 57

les procès à intenter au nom des fabri- délibération du conseil municipal qui
ques comme au nom des communes , les y autorise .
n'est pas également nécessaire pour 26. Un jugement , dans les qualités
réclamer un objet mobilier de peu de duquel une commune figure, non par
valeur [1 ]. le ministère de son maire , mais par
22. Il n'est pas besoin d'autorisation elle -même, ne peut pas être annulé ,
pour contraindre en justice une com- de ce chef , sur la demande de la par
mune à l'exécutiou des clauses d'un tie qui n'a pas contredit ces qualités [5 ] .
bail ( 2 ). 27. Des habitans isolés sont sans qua
23. Lorsqu'un arrêté de conseil de lité et sans action personnelle pour
préfecture n'a fait qu'autoriser une faire juger communale une propriété
commune à plaider, les parties adverses que la commune elle-même ne réclame
sont sans qualité pour se pourvoir au pas. Il est évident , en effet, que la
>

conseil d'état contre de semblables ac- propriété de biens communaux ap


tes (3) . partient , non à chaque habitant en
>

particulier , mais à la commune en


I 2. Des Procès à soutenir ou à intenter corps , à l'être moral connu sous cette
par les Coinmunes. dénomination ‫و‬
D'où il suit : 1º. que les actions qui
24. En principe général, le droit de tendent à la revendication d'un bien
suivre les actions qui intéressent uni- communal , sont du nombre de celles
quement les communes est confié qui , aux termes de la loi du 29 vendé
>

aux maires desdites communes, et , à miaire an 5, intéressent uniquement les


leur défaut, à leurs adjoints [4]. communes ;
25. Les maires sont sans qualité Et 2°. que , d'après la même loi , ces
.

pour se pourvoir au nom de leurs actions ne peuvent être intentées que


communes , devant le conseil d'état , par les administrateurs chargés de
contre des arrêtés contradictoires de veiller aux intérêts des communes [6] .
conseils de préfecture , faute par eux 28. Mais lorsqu'un bien est reconnu
de représenter , s'ils en sont requis , la communal ; lorsqu'il ne s'élève aucune

[1] Arrêt de cassation du 21 juin 1808 . ce devoir pour le transformer en une vaine
[2] 24 mars 1809 . formalité , ils étaient dans l'usage de s'en rap
[3] 23 décembre 1815 . porter à des avocats . Les mêmes motifs au
L'autorisation est étrangère aux particu- raient déterminé les préfets à en faire de
liers. — « Cette autorisation , qui n'est qu'un même : de là des longueurs et des frais. On
( 2

acte de la puissance paternelle , n'appartient a évité ce double inconvénient , en donnant


ni à l'autorité judiciaire , ni au pouvoir ad- cette attribution aux conseils de préfecture :
ministratif. La loi retient ces communautés mesure très- sage , pourvu toutefois qu'on
dans les liens d'une minoritė perpétuelle ; le choisisse ces fonctionnaires dans la classe
prince est leur tuteur , et il leur doit , en distinguée des hommes de loi » .
>

cette qualité , toute la sollicitude que les ( M. le président Henrion , de l'autorité


tuteurs ordinaires doivent à leurs pupilles. judiciaire . chap. 12.)
Ne pouvant tout voir par lui-même , il est [4] Loi du 29 vendémiaire an 5 .
forcé de déléguer cette fonction , et il la dé- [5] Voy . Merlin , Questions de droit.
lègue à qui bon lui semble . Les intendans [6] Loi du 29 vendémiaire an 5. – 24 dé
des provinces en étaient chargés ; mais dis- cembre 1810. – 27 novembre 1814. - 20 juin
traits par les détails d'une grande adminis. 1816. – Voy . arrêts de cassation .
tration , et trop pénétrés de l'importance de
58 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

contestation sur la propriété de la à la propriété ou aux produits des


commune , chaque habitant , ayant quels les habitans d'une ou plusieurs
un droit personnel à la jouissance de communes ont un droit acquis [4] .
ce bien , peut par conséquent intenter, 32. La loi du 10 juin 1793 ( sect. 5 ,
en son nom privé , les actions relatives art. 3 ) , ordonnait que les procès qui
>

à l'examen de ce droit [ 1 ] . pourraient s'élever entre les com

29. Dans tous les procès qui ont lieu munes et des propriétaires , à raison
entre des communes et des particuliers, des biens communaux, pour des droits
sur des droits de propriété , les com- d'usage ou pour toute autre préten
munes ne peuvent transiger qu'après tion , seraient jugés par des arbitres : la :

une délibération du conseil municipal , loi du 9 ventôse an 4 , qui abolit l'ar


prise sur la consultation de trois ju- bitrage forcé, a renvoyé les affaires
risconsultes désignés par le préfet du soumises auparavant à cette forme de
département , et sur l'autorisation de
> procéder , devant les tribunaux ordi
ce mêmepréfet, donnée d'après l'avis naires [5] .
du conseil de préfecture. 33. L'art. 8 de la loi du 9 ventôse
Cette transaction , pour être défini- an 12 attribue expressément aux tri
tivement valable , doit être homo- bunaux le droit de juger toutes les
luguée par une ordonnance du Roi , prétentions élevées sur des biens par
rendue dans la forme prescrite pour les tagés ou occupés comme biens com
réglemensd'administration publique [2). munaux .
30. Une commune , par une tran- En conséquence , lorsque la ques
saction faite entre ses habitans , ne tion de propriété est agitée entre deux
peut déroger aux délais réglés pour communes voisines , ou entre le do
l'admission des affaires devant la cour maine et une commune , ou enfin
de cassation , parce que ce serait dé- entre une commune et un particulier,
truire le droit de ceux à qui la dé- c'est aux tribunaux qu'il appartient
chéance encourue a pu profiter [3]. de prononcer (6] .
34. Ainsi les conseils de préfecture
S 3. Règles relatives à la Propriété des ne peuvent juger ni sur les récla
Biens communa :1X . mations de propriété d'un bien com
munal , ni sur des droits d'usage
> >

lorsqu'on s'appuie sur des titres an


No. 1er . COMPÉTENCE . ciens.
Ils ne seraient compétens que si la
31. Les biens communaux sont ceux contestation avait pour objet des actes

[1] Voy.arrêté du 9 brumaire an 13, art 5. mars 1809. - 17 mai 1809 . 17 mai 1809.
27 novembre 1814 . 18 juin 1809. — 20 novembre 1809. 28 no
[2 ] Arrêté du 21 friinaire an 12 , au bul- vembre 1809.
4 26 avril 1811. - 27 sep
letin . — 18 janvier 1813. -- Art. 2045 du code tembre 1812.
-

civil , ainsi conçu : « Les communes et éta- Il existe cependant un décret du 10 mars
» blissemens publics ne peuvent transiger 1807, qui porte que « toute demande formée
»
qu'avec l'autorisation expresse du Roi » , par un tiers en distraction de terrains com
[ 3] 16 mars 1807 . pris dans le rôle des biens d'une commune ,
[4] Voy . art. 542 du code civil . appartient au contentieux des biens commu
[5] 10 mars 1809. – 20 septembre 1809. inaux , et doit être soumise aux conseils de
17 avril 1812 préfecture » ; inais ce principe est évidemment
[6] 11 janvier 1898 - leravril 1808 . 27 vicieux .
CHAP. III. SECT. III. S III. RÈGLES RELATIVES A LA PROPRIÉTÉ , ETC. 59
de partage, ou le mode de jouissance naître du mérite et des effets de l'acte
desdits biens (1] . de possession et de jouissance des dé
35. Le principe de compétence tenteurs, et si la commune a pu ren
énoncé au nombre 33 ci -dessus , s'ap- trer en possession du terrain , l'ac
plique aux contestations relatives à la quéreur, qui est à son lieu , a pu exercer
propriété des biens communaux pos- ce droit , et le conseil de préfec
>

sédés antérieurement à la loi du 10 ture déclare si les détenteurs doivent


juin 1793 , et qui n'ont pas été par- cesser leur jouissance , par le motif
tagés depuis [2]. que ce terrain fait partie de ceux qui
36. C'est aussi par suite de ce prin- ont été vendus [5] .
cipe que les conseils de préfecture , 39. Aux termes du décret du 17 avril
en matière de voirie , ne peuvent pro- , 1812 , lorsqu'il s'agit de savoir si une
noncer que sur des empiètemens faits commune est ou n'est pas fondée à re
sur la voie publique et non sur des ter- clamer la propriété d'un terrain ou
rains prétendus commun : ux par les seulement un droit de dépaissance ,
communes et que des particuliers sou- une telle contestation , qui porte sur
tiennent être leur propriété (3]. la propriété , est du ressort des tribu
37. Par la même raison , si une com- naux [6] .
mune croit avoir à se plaindre de la 40. Il en est de même si une commune
spoliation à elle faite d'un objet com- élève la prétention de posséder , priva >

munal , ou à poursuivre le spoliateur tivement ou comme section de com


pour le paiement du prix de l'objet mune, un communal quelconque (7) .
qu'il s'est approprié , c'est devant les 41. Un préfet ne peut ordonner que
tribunaux qu'elle doit porter ses plain- le maire d'une commune convoquera
tes , en se faisant autoriser à cet effet [4). son conseil municipal à l'effet de dé
38. Lorsque des détenteurs de biens libérer sur le cantonnement à accorder
communaux , vendus par l'état , s'en
> à une commune voisine, pour lui tenir
prétendent propriétaires , on doit exa- lieu de droit d'usage et de pacage qu'il
miner si leur droit provient d'une suppose appartenir à cette dernière ,
origine privée , c'est -à -dire , de titres si ce droit lui est contesté par la com
particuliers ou d'une origine commu- mune que l'arrêt du préfet convoque [8 ) .
nale , c'est -à - dire , d'un partage , d'un 42. Lorsque des particuliers sont en
défrichement, par exemple. possession de biens réclamés comme
Dans le premier cas , la contestation communaux, les choses doivent rester
entre l'acquéreur et le prétendant, doit en état jusqu'à la décision de la ques
être portée devant les tribunaux ,> tion de propriété par les tribunaux;
comme question préalable à résoudre. ainsi les conseils de préfecture excè
Dans le second cas , c'est au conseil dent leurs pouvoirs en dépouillant pro
de préfecture qu'il appartient de con- visoirement ces particuliers , et en

[1] 4 mai 1812. – 20 juin 1812. – 23 jan- (7] 28 mai 1809. – 28 novembre 1809.
vier 1813. — 23 janvier 1813 . Voy . les lois des 10 juin 1793 , 29 vendémiaire
[2] 11 janvier 1813. an 5 , 9 ventôse an 12 , et l'arrêté du gouver
[3] 28 février 1809. - 17 avril 1812. nement du 24 germinal an 11 .
[4] 10 septembre 1808. [ 8] Le préfet préjugerait par là une ques
(5 ) 26 février 1817 . tion de propriété qui est de la compétence
[6] 20 novembre 1815. - 17 avril 1812 , des tribunaux. -- 11 janvier 1813 .
art . 4 .
60 ÉLEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

ordonnant la destruction des ouvrages lablement défendu il ne peut plus


qu'ils auraient faits pour se clorre [1] . être formé, dans son intérêt , de tierce
>

43. Si , au contraire , la commune opposition à des jugemens rendus con


se trouve en possession des terrains liti- tradictoirement avec lui [4].
gieux , le maire peut , par une ordon-
> 47. Les questions de propriété éle
nance , constater les entreprises d'un vées par des tiers doivent être décidées
tiers , et ordonner que les lieux seront par les tribunaux , avant qu'il ne soit
>

remis dans l'état où ils étaient avant ces statué sur le mérite de la vente admi
entreprises. nistrative des biens des communes (5) .
Le conseil de préfecture peut aussi , 48. Les juges de paix n'ont ni qua
sur l'appel des tiers , confirmer et pres- lité ni pouvoir pour consentir ou con
crire l'exécution de cette ordonnance, sommer des échanges au nom des com
munes .
pourvu que ni son arrêté , ni cette or
donnance , ne préjugent en rien la Il faut une loi spéciale pour les con
question de propriété , et sans préju . sentir. Les agens de l'administration
dice de l'action à intenter devant les peuvent seuls les consommer [6].
tribunaux ( 2 ]. 49. La demande formée par une com
44. Lorsque le fond d'une contes- mune en paiement d'un canon ou
tation entre plusieurs communes est loyer emphytéotique , est de la com
renvoyé aux tribunaux , il n'appartient pétence des tribunaux , qui seuls peu
qu'à eux d'accorder telle ou telle pro- vent aussi connaître de la compen
vision (3). sation qui serait opposée par l'adversaire
45. Lorsqu'un jugement en dernier de la commune .
ressort a maintenu une commune en Seulement si cette compensation exi
possession d'un terrain litigieux , le geait une liquidation administrative ,
préfet ne peut , par un arrêté, légi- les tribuuaux doivent , pour cette opé
timer les entreprises d'un particulier ration , renvoyer les parties devant
sur lesdits terrains. l'administration [7].
46. L'administration des forêts ne
peut former tierce-opposition aux ju Nº. 2. FOND DE LA MATIÈRE .
gemens rendus contre l'état au profit
des communes , en matière de propriété 50. Bien que des habitans aient
ou de droits d'usage, et qui ont acquis payé, de leurs deniers , une partie du
l'autorité de la chose jugée . prix de terrains vendus à une com
La loi du 29 septembre 1791 , n'at- mune , ils n'en sont pas pour cela de
tribue aux agens forestiers que la venus propriétaires ; et toutefois, s'ils
poursuite des délits commis en con- ont clos , défriché, ou bâti , ils doivent >

travention aux lois forestières. C'est le être provisoirement maintenus, sauf


préfet qui doit représenter l'état (code à eux à servir les redevances prescrites
de procédure , art. 69) , toutes les fois
> > par la loi du 29 ventôse an 12 , jusqu'à
qu'il s'agit du domaine et des droits ce qu'ils aient rempli les formalités
domaniaux : et lorsque l'état a été va-
:
voulues par cette loi pour devenir pro

[1 ] 17 mai 1809. – 23 janvier 1813 . [5] 19 mars 1817 .


[2] 3 mars 1812 . [ 6] Loi du 2 prairial an 5 , art . 2 . - 3 fév ,
[3] 7 août 1810 . 1813 .
[4] 27 juillet 1808. – 26 floréal an 13 . [7] 21 frimaire an 14 .
CHAP. III. SECT. III. S. IV. RÈGLES RELATIVES AU PARTAGE , ETC. 61
priétaires incommutables ; à la charge par le préfet et par le ministre de l'in
aussi, par la commune de leur bo- térieur [ 6 ].
>

nifier les avances qu'ils justifieraient 56. Lorsqu'une commune réclame


avoir faites pour son compte [1 ]. un droit de pacage , il n'appartient
51. Les concessions de biens com- qu'aux tribunaux de statuer sur la va
munaux , faites à des particuliers , lidité du titre de propriété qu'elle pro
pendant la révolution 7, pour prix de duit à l'appui de sa prétention . Un
services importans rendus à une com- conseil de préfecture peut bien déclarer
mune , quoiqu'irrégulières et non re- que l'intérêt public exige la suppression
vêtues de l'approbation de l'autorité de ce droit , mais la commune ne peut
suprême , peuvent quelquefois être en être dépouillée sans indemnité (7].
maintenues , à cause de la légitimité
des motifs qui les ont fait accorder ; on S 4. Règles relatives au partage des
peut aussi faire entrer en considéralion Biens communaux .
la longue durée de la possession des
terrains défrichés , cultivés et enclos
par les détenteurs (2). No 1er . COMPÉTENCE .
52. La concession faite par les an
ciens seigneurs, à plusieurs habitans , 57. Les contestations qui s'élèvent
de terrains ou bois pour en jouir par entre les copartageans , déenteurs ou
doi
indivis , mais à l'exclusion des autres occupans de biens communaux ,
habitans , ne constitue pas une pro- vent être jugées par les conseils de pré
priété communale dont l'autorité ad- fecture , pourvu qu'elles ne soient re
ministrative puisse régler ou répartir latives qu’à l'occupation desdits biens
la jouissance (3). communaux (8 ).
53. L'autorisation , donnée par une 58. Si l'action intentée contre un
loi à une commune, pour aliéner un particulier est fondée sur le droit de
bien , ne préjuge rien sur la propriété, propriété, prétendu au nom de l'état
>

et ne doit s'entendre que du cas où la ou des particuliers , les conseils de


commune en serait propriétaire (4] . préfecture sont incompétens pour en
54. Les biens communaux ne peu- connaitre ( 9)
vent, saps autorisation supérieure, être 59. Toutes les usurpations de biens
concédés à bail à longues années; mais communaux , depuis la loi du 10 juin
ils n'en ont pas besoin s'il s'agit de les 1793 , jusqu'à celle du 9 ventôse an 12
affermer pour neuf ans [5] . (soit qu'il y ait ou qu'il n'y ait pas de
55. Les communes peuvent affermer partage exécuté) , doivent être jugées >

le droit de chasse dans leurs bois com- par les conseils de préfecture, lorsqu'il
munaux , sous l'obligation pour elles s'agit de l'intérêt de la commune contre
>

de faire approuver la mise en ferme les usurpateurs.

( 1 ) 22 janvier 1813 . [6] Voy . décret du 25 prairial an 13 .


(2] 10 mai 1813. (7) 6 ( évrier 1811 .
[3] 28 mai 1812. [ 8] Voy . loi du 29 ventôse an 12 , art. 6. -
[4] 24 mars 1809. – 16 février 1811 . 29 décembre 1812. - 11 janvier 1813 . 10
[5] Voy . arrêté du 7 germinal an 9 , et avis février 1816.
du conseil-d'état , approuvé le 28 pluviðse (9) Voy. la même loi du 9 ventose an 12 ,
ap 11. – Voy. répertoire de jurisprudence, art. 7 et 8. — 7 aout 1816. - 11 janvier 1813.
au mot bail , $ 18. Code civil , art. 1712 .
62 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

A l'égard des usurpations d'un co- 65. C'est à l'administration seule à


partageant vis - à -vis d'un autre , elles décider si , en réintégrant des coparta
sont du ressort des tribunaux [ i ] . geans dans leurs luts, elle a entendu
60. Cette règle ne s'applique qu'à des que les fruits de ces lots leur seraient
usurpations de terrains dont la qualité restitués .
communale n'est pas contestée ( 2 ). Ainsi, en prenant l'initiative à cet
61. Aux termes de la loi précitée égard , un tribunal de paix excéderait
du 9 ventôse an 12 et de l'avis du 18 ses pouvoirs, attendu qu'il s'agirait de
juin 1809 , les conseils de préfecture savoir quel effet devrait avoir un acte
ne sont compétens que pour juger les administratif. [7]
contestations qui peuvent s'élever entre 66. Lorsque le partage dont un par
les copartageans détenteurs , ou occu- ticulier réclame l'exécution , n'a pas
pans de biens communaux , depuis la pour objet un bien qu'on puisse quali
loi du 10 juin 1793 , mais toutes les fier de communal , seulement un bien?

contestations relatives à la propriété commun entre deux particuliers , et


desdits biens possédés antérieurement à qu'ils possèdent proportionnellement à
cette loi, et qui n'ont pas été partagés leur exploitation , la contestation ne
depuis, sont du ressort des tribunaux (3]. peut être portée devant l'administra
62. La simple application des lois et tion (8).
décrets sur le partage des biens indivis
entre deux communes , doit être faite No. 2. FOND DE LA MATIÈRE .
par l'autorité administrative.
Mais s'agit-il de fixer l'étendue de 67. La loi du 10 juin 1793 n’a an
leurs droits d'après des titres anciens nullé les partages de biens communaux
et la possession , c'est aux tribunaux antérieurs à sa promulgation , qu'au
qu'il appartient de prononcer (4). tant qu'ils auraient été effectués d'une
63. Toutes les fois qu'un conseil de manière contraire à ses dispositions.
préfecture prononce sur l'annullation La loi du 9 ventôse est applicable aux
ou le maintien des partages de biens partages maintenus par celle du 10 juin
communaux, d'après la loi du I ventôse 1793 , aussi bien qu'à ceux qui ont été
an 12 , sa décision ne peut être exécu- faits en vertu de cette loi (9) .
tée avant qu'elle n'ait été soumise au 68. D'après la loi du 9 ventôse an 12,
conseil d'état, par le ministre de l'inté- les partages de biens communaux dont
rieur [5]. il a été dressé un acte régulier en la
64. La question de savoir si un par- forme , sont inattaquables. Ils ne peu
ticulier aa droit d'être compris en qualité vent être revisés ni rectifiés parles con
d'habitant, dans la distribution des bois seils de préfecture (10).
communaux , est du ressort des tribu- 69. Ainsi, la règle générale posée par
naux , d'après la loi du 10 juin 1793 [ 6 ]. la loi du 9 ventose an 12 est , qu'il n'y

[ 1] Voy.avis du 18 juin 1809. – La loi du [4] 28 novembre 1809 .


9 ventöse ap 12 semblait restreindre les at [5] Arrêté du 9 brumaire an 13 .
tributions des conseils de préfecture, au cas [6] 20 septembre 1809 .
où l'on se serait emparé de biens sans qu'il (7] 4 juin 1809 .
en eút été fait de partage. [8] 28 mai 1812 .
(2] 10 lévrier 1816. — 7 août 1816 . [9] 17 juillet 1808.
[3] Voy . la loi du 9 ventose an 12 , art . 8 . [10] 20 juillet 1808. - 11 septembre 1813 .
-il jauvier 1813 .
CHAP. III . SECT. III . S IV. REGLES RELATIVES AU PARTAGE, ETC. 63
a point de partage sans acte qui l'opère 74. Lorsque l'existence de divers ac
et le constate . tes écrits, relatifs à un partage , est con
L'exception est dans le défrichement statée , il n'y a pas lieu de le déclarer
et la possession , moyennant le paye- verbal et de l'annuller comme tel ; et si
ment d'une relevance aux communes quelques-uns de ces actes , visés par
et l'accomplissement des formalités re- l'autorité, ne se retrouvent plus, les co.
quises par ladite loi [1] . p'rtageans ne doivent point être dépos
70. D'où il suit que lorsqu'à défaut sédés pour le seul défaut de représenta
de l'acte de partage, il y est suppléé par tion de ces actes ; en conséquence , il y
une longue possession , et que les copar- à lieu de confirmer le partage fait en
tageans ont défriché , planté et clos exécution de la loi du 10 juin 1793 [6].
>

leurs portions , ils sont maintenus en


> 75. Lorsque , malgré un acte de par
possession (2) tage , les habitans d'une commune ont
>

71. L'existence d'un acte de partage, persisté dans la volonté de ne point par
quoiqu'irrégulier dans sa forme, suffit tager leurs biens communaux, qui sont
pour valider ce partage, lorsqu'il a été toujours restés indivis depuis cette épo
suivi d'exécution ; surtout si la posses- que, si un directoire de district a or
sion des copartageans a été paisible , et donné le partage des biens de la com
si elle est fondée sur la bonne foi [3] . mune , sur la demande d'un seul indi
72. On doit donc tenir pour regle gé- vidu , le conseil d'état annulle l'arrêté
nérale et certaine, que lorsqu'un partage du district et le partage dressé en con
a été fait dans l'esprit de la loi du 10 séquence , et maintient la commune
juin 1793 , et que, depuis ce temps, les
> dans la possession et jouissanceindivise
habitans ont joui de bonne foi et en ver de ses biens communaux (7] .
tu d'un titre écrit , il y a lieu de main-
> 76. Un simple projet de partage, qui
tenir ce partage (4). n'a point reçu d'exécution , ne peut va ·
73. Le procès-verbal de division des lider un second partage fait à une épo
lots , de nomination des experts arpen - que où les lois défendaient de procéder
1

teurs pour procéder au partage ; la liste au partage des biens communaux (8).
indicative des individus ayant droit au 77. Un partage ne peut être annullé ,
partage , portant le numéro des lots sous le prétexte que des biens revendi
échus à chaque copartageant ; la pos- qués ensuite par des particuliers y ont
session longue , sans trouble , ni récla- été compris [9] .
mations ; les délibérations des conseils 78. Un bail à ferme ne peut jamais
municipaux des communes à cet égard, devenir un titre de propriété : un par
sont des titres suffisans pour faire vali- tage fait en vertu d'un tel bail ne peut
der un partage de biens communaux donc être assimilé à un partage régu
opéré de bonne foi [5]. lier (10) .

[1] Voy . art. 3 de la lite loi . —6 septembre [5] 24 juin 1808 . 3 août 1808 . 16
1813. — 13 janvier 1816. août 1808 .
[ 2] 16 juin 1808. — 4 juin 1809. [6] 19 août 1808.
[3] 24 juin 1808. — 3 août 1808 . 19 août [7] 3 septembre 1808 .
-

1808. - 11 décembre 1808. - 3 janvier 1809. [ 8] 3 septembre 1808.


- 28 mai 1809 . 13 janvier 1816.
[9] 25 janvier 1809.
[4] 24 juin 1808. 20 juillet 1808. - 3
août 1808 . - 3 août 1808. - 16 août 1808 . ( 10] 28 novembre 180 .
-19août 1803.- 10 sept 1808. -janv . 1809.
64 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

En vain la commune invoquerait-elle son du nombre des feux de chacune , et


en sa faveur la loi du 9 ventôse an 12 , sans avoir égard à l'étendue de leur ter
qui n'est applicable qu'aux partages ritoire respectif [6 ].
faits en exécution de la loi du 10 juin 84. Ce principe a été adopté pour le
1793 [1]. mode de partageen matière d'affouage[7].
79. Si , d'après les conventions d'un
partage de biens communaux , les dé $ 5. Jouissance des Biens communaux.
tenteurs ne peuvent les vendre ni les 85. Les changeunens demodede jouis.
engager , c'est plutôt un partage de
> sance des biens communauxne peuvent
jouissance , qu’un partage véritable et avoir lieu qu'en vertu d'une ordonnance
de propriété ; il est irrégulier et non royale rendue en conseil d'état , sur la
>

conforme aux lois ; il doit en consé- proposition du ministre de l'intérieur ,


quence être annullé [2] . d'après les demandes des conseils muni
80. Les détenteurs des biens commu- cipaux , l'avis du sous-préfet de l'ar
naux , en vertu des partages dont il n'a rondissement , et celui du préfet du
point été dressé d'acte , admis à la pos- département [8].
session provisoire par l'article 3 de la loi 86. Les délibérations des conseils mu
du 9 ventôse an 12 , ne peuvent acqué- nicipaux, 'endant à introduire un nou
>

rir la possession définitive qu'en vertu veau mode de jouissance, peuvent être
d'une loi , et par conséquent ils ne peu- rejetées par le préfet, en conseil de pré
3
ventjusque là aliéner leur portion [3]. fecture , sauf le recours au conseil d'é.
81. Bien qu'un partage soit annullé tat [9] .
à défaut de titre, les détenteurs qui ont 87. Lorsque le préfet adopte le chan
défriché, clos, etc., n'en sont pas moins gement du mode de jouissance , il doit
admis à devenir propriétaires incom- donner un simple avis et non prendre
mutables , au moyen du payement du un arrêté.
quart (4) Néanmoins, le nouveau mode dejouis
82. Lorsque , par un acte de rétro- sance ordonné par le préfet, conforme
>

cession passé devant notaire , l'adjudi- ment au vou des habitans et à la déli
cataire d'un bien national a subrogé à bération du sous-préfet, doit être exé
tous les effets de ladite rétrocession, les cuté provisoirement, s'il est avantageux
habitans d'une commune, sous les con- à la commune.
ditions et avec les proportions de jouis- Si le conseil de préfecture interve
sance exprimées auditacte, les difficul- nait, il ferait une fausse application de
tés qui peuvent survenir sur le mérite la loi , qui ne l'appelle à délibérer que
>

et les effets de cet acte sont du ressort dans le cas où , la loi du 10 juin 1793
des tribunaux [5]. ayant été exécutée , il aurait été établi
83. Le partage des biens indivis en- un nouveau mode de jouissance des
tre plusieurs communnes, a lieu en rai- biens communaux (10].

[1 ] Idem , — 26 novembre 1808. [7] Voy . avis approuvé du 26 avril 1808.


( 2] 26 novembre 1808 . [8] Voy . le décret du 9 brumaire an 13 , et
[3] 7 février 1813. l'avis approuvé le 29 mai 1808 , au bulletin.
[4] 3 août 1808. — 16 août 1808. 11 décembre 1808. - 21 décembre 1808 .
[5] 23 octobre 1816 . [9] Voy . l'avis approuvé du 29 mai 1808.
[ 6] Avis approuvé le 20 juillet 1807 , au
2 ( 10) 12 février 1813.
bulletin . – 21 décembre 1808. – Voy . arrêt
de cassation du 12 septembre 1809.
CHAP. III . SECT . III. S V. JOUISSANCE DES BIENS COMMUNAUX. 65

88. Les droits de pâturage, réglés en- doivent conserver séparément leurs
tre les communes paractes, transactions droits de propriété et d'usage, et consé
et jugemens, sont de la compétence des quemment jouir de leurs droits d'af
tribunaux [1]. fouage [5] .
89. Lorsqu'il est passé entre quelques 93. Par suite et en verlu du même
habitans un acte touchant la disposition principe, les habitans qui ne participent
et l'usage d'une propriété commune et point à l'affouage , ne doivent être as
>

indivise , l'autorité administrative ne sujétis à aucune des charges inhérentes


peut régler le mode , l'exercice et les aux bois appartenant à la commune à
effets de ces conventions particuliè- laquelle ils ont été réunis [6] .
res ( 2 ]. 94. Les droits d'affouage ont été per
90. Un nouveau mode d'affouage ne dus par suite de l'émigration et de la
peut être établi sans que l'arrêlé du vente du domaine ; et s'ils s'exerçaient
conseil de préfecture qui le détermine, sur des forêts nationales, ils ne sont pas
>

ait été soumis au roi, en conseil-d'état, passés à l'acquéreur du bien de l'émigré ,


par le ministre de l'intérieur , dans les parce qu’antérieurement à l'adjudica
formes établies par le décret du 9 bru- tion , ils se sont trouvés confondus et
maire an 13 et l'avis interprétatif du éteints dans tes mains de l'état [7].
conseil d'état du 29 mai 1808 [3] . 95. Lorsque les réparations et tra
91. L'administration est chargée de vaux des ports sont payables sur le
dresser les rôles de répartition entre les produit de l'octroi de navigation , les
habitans des communes , pour leurs employés à la police des ports et ri
droits d'affouage dans les bois commu- vières dans les villes, devant être payés
naux ; par conséquent elle doit juger sur les revenus municipaux , il n'y a
aussi toutes les réclamations auxquelles pas lieu d'autoriser l'établissement d'un
ces rôles peuvent donner lieu (4) . droit d'attache (8) .
92. La réunion des communes ne 96. Daprès les mêmes principes, on a 9

doit porter atteinte à aucuns de leurs rejeté la proposition d’établir un droit


droits respectifs de propriété , et s'il se d'attache au profit de la commune de
présentait quelque cas d'exception , Caluire et Cuire , sur bateaux à mou
il devrait être consacré par une ordon- lins stationnés sur les rives du Rhône
nance spéciale. et de la Saône ( 9].
Ainsi deux communes ou deux sec- 97. Les communes peuvent , avec

tions de communes, que l'on réunit, l'approbation du roi , faire des régle

( 1 ) ler avril 1811 . rément. 17 janvier 1813. – 27 mai 1816 .


[2] 23 octobre 1816 . [6] 17 janvier 1813 .
[3] Voy . décret du 9 brumaire an 13 , et
7 [7] 11 juillet 1812 .
l'avis approuvé du 29 mai 1808. – 7 octobre [8] 12 août 1807 .
1812 . [9] Cependant le ministre de l'intérieur ,
[ 4] 22 juin 1811 . dans son rapport où il soutenait l'opinion con
[5] Telle a toujours été la jurisprudence traire , rappelait que sa proposition était
du conseil-d'état; et en effet la plupart des conforme aux dispositions dela loi du 11 fri
décrets et ordonnances qui prononcent la réu- maire an 7, qui porte (art. 7) que les recettes
nion des coinmunes , portent : sauf les droits communales se composent , entr'autres ob
de propriété et d'usage , qui resteront indi- jets , du produit de la location des places
7

vis; ou sans préjudice des droits deparcours, dans les halles , marchés , chantiers sur les
?

d'affouage, vaines pature , et autres , dont rivières , ports et promenades publiques ,


chaque commune continuera à jouir sépa- lorsque les administrations auront reconnu
MACAREL . 5.
66 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
mens pour la vente de la viande de sont rapportés par la loi du 20 mars
boucherie [ 1 ] . 1813 [5].
102. Cette caisse doit aussi prendre
S 6. Aliénation des biens communaux. possession des biens soumissionnés en
vertu de la loi du 9 ventôse an 12 ;
98. Les communes ne peuvent faire mais les détenteurs sont autorisés à se
aucune aliénation ni aucun échange de faire passer contrat de vente de la
leurs biens,sans une loi particulière (2). portion dont ils jouissent , en payant
99. La loi du 20 mars 1813 portait le capital au denier 20 du revenu.
article 1er : « les biens ruraux, maisons Les constructions et améliorations ne
» et usines, possédés par les communes, doivent pas être comprises dans l'esti
» sont cédés à la caisse d'amortissement, mation [c].
>> à partir du 1er janvier 1813 ) . 103 Si le bail d'un bien communal
L'article 2 , énonçait les biens ex- est expiré depuis la loi du 20 mars , il
ceptés de la cession ; y a lieu d'ordonner la vente de ce bien :
L'article 3 établissait les valeurs on aurait tort de prétendre qu'il a été
que les communes recevraient en équi- rendu à la jouissance commune [7].
valent ; 104. Une commune peut se réserver
L'article 4 ordonwait à la régie de le droit de dépaissance sur un pré qui
prendre possession des biens cédés par aurait servi jusque là de pâturage
l'article 1er. , et de les faire mettre en commun .
vente devant les préfets. Le préfet doit ordonner la vente
C'est de l'exécution de cette loi qu'il avec cette réserve , si elle est utile [8].
s'agit ici [3]. 105. On doit annuller une adjudi
100. Les biens communaux concédés cation dans laquelle on aurait pris
par baux empythéotiques font partie pour base de la mise à prix , des baux 2

de ceux cédés à la caisse d'amortisse- expirés qui présenteraient un revenu


ment [4] . de moitié plus faible que le nouveau [9 ].
101. Cette caisse doit prendre pos- 106. Il y a lieu d'annuller les ventes
session des biens dont l'échange a été faites malgré la décision du préfet,
autorisé par un décret , mais n'a pas non révoquée, qui a déclaré les biens
été consommé . qui en font l'objet , inaliénables , et
La raison est , que les décrets qui lorsqu'au surplus les biens vendus
autorisaient ces échanges étaient fa- étaient par leur nature non suscep
cultatifs ; qu'il dépendait des com- tibles d'être cédés à la caisse d'amor
munes d'en faire ou non usage ; que tissement ( 10).
dès qu'ils n'ont pas été exécutés , ils 107. Avant de statuer sur la validité

que cette location peut avoir lieu sans gêner [2] Voy . loi du 2 prairial an 5 .
la voie publique , la navigation , la circula [3] Ces dispositions ont été rapportées par
tion et la liberté du commerce . la loi de finances de 1816 .
[1] En l'an 12 , le ministre de l'intérieur [4] 14 avût 1813.
avait présenté un rapport pour faire adopter [5] 14 août 1815 .
celte proposition ; il fut répondu que la ques [6] 3 décembre 1813.
tion avait été résolue pour Bordeaux . La bou [7] 6 septembre 1813.
cherie de cette ville y avait été mise en ferme. [8] 14 août 1813. — 29 août 1813 .
Par décret du 22 fructidor an 13 , il fut [9] 11 décembre 1813. ( Arch .)
enjoint au préfet de rendre compte du pro ( 10) 23 octobre 1816 .
duit .
CHAP. III. SECT. III . S VII . DETTES DES COMMUNES. 67

et sur les effets d'une vente adminis- non par la généralité des habitans
trative de biens communaux transférés d'une commune, mais par quelques -uns
à la caisse d'amortissement, il faut que d'entr'eux seulement, et qui résultant
les questions de propriété soient préa- de procès à eux personnels et étrangers
lablement jugées par les tribunaux ( 1). à la commune , présenteraient des dis
108. Le préfet a le droit d'improuver cussions de nature judiciaire [4].
une vente faite , lors qu'une clause du 113. Lorsqu'il y a eu liquidation des
cahier des charges Jui confère cette dettes communales, au profit des créan
faculté. ciers , par l'état , en vertu d'arrêtés et
conformément à la loi de 1793 , ces
. 7. Dettes des Communes. créanciers sont non recevables à atta
109. D'après la loi du 24 août 1793, quer les communes [5] .
les dettes des communes sont devenues 114. Lorsque les communes ont vo
dettes de l'état. lontairement payé des dettes légitimes,
Les tribunaux ne peuvent donc con- reconnues , liquidées , arrêtées par les
damner les communes à payer une administrations , et soldées par Jesdites
dette antérieure à cette époque . communes en vertu d'ordres supé
Les créanciers doivent s'adresser à rieurs , elles ne peuvent ensuite exercer
la liquidation de la dette publique, que de répétition contre les créanciers ,
ces dettes soient exigibles ou non (2). sous prétexte que la dette était de
110. Les préfets et les ministres sont venue nationale et liquidable par l'état..
compétens pour déclarer que ces dettes Ces créanciers sont déchargés de
ne peuvent être poursuivies que par la toutes poursuites de la part des coin
voie de liquidation administrative . munes [6 ].
111. Bien qu'une dette ait été dé 115. Les créanciers des communes
clarée nationale, les tribunaux doivent dont le titre est antérieur au 24 août
constater son existence , sa légitimité 1793 , sont devenus créanciers directs
et sa quotité , s'il y a contestation à de l'état : dès-lors l'action hypothécaire
ce sujet ; sauf aux créanciers à se pour- qu'ils auraient pu exercer contre les
voir ensuite en liquidation suivant le détenteurs des biens communaux >

mode et les formes prescrites [3 ]. s'est éteinte , et résolue en une action


112. Le principe qui établit que la en liquidation contre l'état qui offrait
reconnaissance et la liquidation des le remboursement des créances .
dettes des communes antérieures à la L'action contre les détenteurs ne
loi du 24 août 1793 , sont dans les pourrait revivre qu'autant que le dé
attributions de l'autorité administra- biteur personnel aurait étédéfaillant (7] .
tive , ne fait point obstacle à ce qu'on 116. Les dettes communales posté
porte devant les tribunaux les contes- rieures au 24 août 1793 , se payent par
lations relatives aux dettes contractées une addition portée au bud et com

[ 1] 19 mars 1817. – 25 juin 1817. [ 6] 30 seplembre 1811


(2) Voy Merlin , Questions de droit , 7 [7] 20 septembre 1809. - Aujourd'hui ce
février 1809. – 3 mai 1810. - 4 août 1811. débiteur refuse la liquidation des créancesde
13 août 1811 . ce genre : de là s'élève la question de savoir
Cette liquidation est aujourd'hui fermée. si l'on doit regarder comme un payement la
[3] 2 février 1812 . déchéance prononcée par les trop fameux
[4 ] 10 février 1816 . décrets de 1808 et 1809 , ou si l'action desa
[ 5] 15 janvier 1809 . créanciers contre les détenteurs peut revivre.
C8 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

munal >, et ordinairement divisée et ré- s'adresser aux tribunaux , dans tous les
partie entre plusieurs années , pour la cas qui ne sont pas spécialement attri
facilité du payement et le soulagement bués à l'administration [5].
de la commune (1 ) . Mais que, pour obtenir un payement
117. Lorsqu'une commune est dé- forcé , le créancier d'une commune ne
bitrice d'une administration , il n'y a peut jamais s'adresser qu'à l'adminis
lieu ni à délivrance de contrainte tration (6) .
contre le receveur , ni à citation de- Cette distinction , constamment sui
vant les tribunaux , ni a saisie -arrêt vie par le conseil d'état , est fondée sur
>

entre les mains du receveur ou du dé- ce que , d'une part , les communes ne
>

biteur de la commune ; mais l'admi- peuvent faire aucune dépense , sans y


nistration doit se pourvoir devant le être autorisées par l'administration ; de
préfet pour qu'il porte au budget , s'il l'autre , les communes n'ont que la dis
y a lieu , la somme réclamée contre la position des fonds qui leur sont attri
cominube , afin que le payement par bués par leur budget, et qui tous ont >

le receveur soit autorisé (2). une destination dont l'ordre ne peut


118. Il suit aussi de là qu'aucune étre interverti (7).
dette communale ne peut être acquittée 120. En vertu du même principe ,
par un comptable de deniers publics , c'est à l'autorité administrative qu'il
si ce n'est d'après les ordres de l'autorité appartient d'assigner les fonds pour le
admin strative ; autrement le paye- payement des rentes dues par les com
ment fait sans cette autorisation serait munes ; mais c'est à l'autorité judiciaire
laissé à la charge dudit comptable [3] . à statuer sur la question de savoir si
119. C'est donc une règle certaine ces rentes sont dues et à qui elles sont
que le payement des sommes dues par dues [8].
les communes doit être poursuivi par 121. Lorsqu'une commune s'impose
voie administrative ; pour payer les frais d'un procès dans
Mais que , dans l'exercice des droits lequel elle a succombé, son adversaire,
des créanciers des communes , il faut s'il fait partie des habitans , ne doit pas
d'stinguer la faculté qu'ils ont d'ob- être compris dans la répartition de l'im
tenir contr'elles une condamnation en position (9).
justice , et les actes qui ont pour but
> 122. Un avoué quia occupé pour une
de mettre leur titre à exécution (4). commune , doit pour le payement de
Que pour l'obtention du titre , ou ses frais, présenter son mémoire à l'ad
pour faire juger à quelle quotité s'é- ministration, et ne recourir aux tribu
lève la dette , ils est hors de doute que naux que si la dette est contestée ( 10 ).
tout créancier d'une commune peut 123. Les tribunaux seuls sont compé

[ 1 ] 12 septembre 1811 . Le créancier d'une commune qui répète le


[2] Voy , avis approuvé du 26 mai 1813. payement de sommes à lui dues en vertu
[3] Voy . avis approuvé du 26 mai 1813. d'un arrêt ou autre titre non contesté , ne
11 août 1808 peut jamais s'adresser qu'à l'adıninistration ,
[4] 29 septembre 1810. 11 décembre et par conséquent toutes poursuites judiciai
1816 . 26 février 1817 . Voy . Merlin , res . saisies -arrêts , actions devant les tribu
Questions de droit. naux , sont en ce cas des actes incompétens
[5] 15 janvier 1809. et nuls . Ibid
[6] Voy . avis du 12 août 1807 . 15 janv . [ 8] 19 août 1808 .
1809 . [9] 24 mai 1813.- 31 mai 1813 .
[ 7] 23 avril 1809.. 17 janvier 1814. ( 10) 20 décembre 1812 .
CHAP. III . SECT. III . S VII . DETTES DES COMMUNES. 69

tens pour dispenser une commune de devant les tribunaux , sauf leur recours
payer au domaine une redevance que contre les communes [6].
ses habitans payaient à leur ancien sei- 129. Si un fournisseur, après Уy avoir
gneur [ 1 ] . été autorisé , fait etlivre à une commune
124. Les dettes contractées par les une fourniture ( de grains , par exem
maires , en leur qualité , par l'ordre de ple ) ; si ensuite les officiers municipaux
>

l'autorité supérieure , au nom , pour le distribuent la fournitureet en reçoivent


compte et dans l'intérêt de leurs com- le prix qu'ils ne remettent pas au four
munes , ne peuvent être liquidées et nisseur , celui -ci doit porter son action
payées que par voie administrative (2). devant les tribunaux .
125. Cette règles'applique également Il a un recours personnel contre les
au cas où il s'agit de la liquidation et offici_rs municipaux , qui n'ont pu dis
du payement de fournitures faites , par tribuer la fourniture à son préjudice.
voie de réquisition , et par un officier Il n'a point d'action contre la com
municipal , au nom et pour le compte mune , qui n'a pas profité du prix de la
7

de la commune ( 3 ). fourniture distribuée [7] .


126. Mais si un maire avait contracté 130. Un maire qui a fait des avances
pour son service personnel >, et en son et déboursés pour le service de sa com
propre et privé nom, la contestation se- mune, doit être, en sa qualité de man
rait du ressort des tribunaux [4) . dataire de cette même commune, à l'abri
127. A plus forte raison , si la dette a de toutes recherches , lorsqu'il a rendu
été contractée par un maire avec renon- compte de son mandat , et reçu le solde
ciation à tout bénéfice de discussion , de ce qui lui était dû comme créan
avec expression de solidarité , d'emploi cier [8].
de deniers àun usage personnel , et d'af- 131. Lorsque des individus se sont
fectation de biens privés à une hypo- engagés personnellement et non comme
thèque générale, l'administration ne agissant pour une commune , toute
peut empêcher ni suspendre l'exécu- reconnaissance que postérieurement
tion de ces stipulations privées dont elle aurait faite de la dette , ne saurait
l'examen n'appartient qu'aux tribu- avoir pour effet de substituer, sans l'in
naux (5] . tervention du tiers intéressé , un autre
128. Lorsque , nonobstant la cause débiteur, à ceux qui ont contracté une
de billets .souscrits et les qualités de obligation personnelle [9] .
maire, d'adjoint et de membre du conseil 132. La déclaration faite par un ha
municipal , qui уy sont prises , il résulte bitant ou par un maire , qu'il destine
>

de la nature même desdits billets , des éventuellement à la commune la somme


signatures individuelles et de la solida- empruntée , ne change point les carac ·
rité qui y est exprimée , que les signa- tères de l'engagement personnel (10) .
taires se sont obligés personnellement 133. Lorsque les habitans se sont obli
d'en effectuer le payement, à l'échéance gés solidairement et principalement à
indiquée, ils doivent être poursuivis garantir le paiement d'une dette com

( 1) 28 septembre 1813 . [6 ] 8 janvier 1817 .


(2) 9 mai 1807. – 21 mai 1817 . [7] 16 frimaire an 14 .
[3] 11 décembre 1816 . [8] 12 septembre 1811 .
[4] 20 novembre 1816 . 21 mai 1817 . [9] 23 mai 1810 .
[5] 9 mai 1807. - 12 septembre 1811 . ( 10) 16 mars 1807 .
70 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

munale , ils peuvent être poursuivis di- an 4 , chaque commune est responsable
2 2

rectement devant les tribunaux >, sans des délits commis à force ouverte ou
discussion préalable (1 ). par violence sur son territoire , par des
134. Comme par décret du 12 novem- rassemblemens ou attroupemens armés,
bre 1806 , il aa été ordonné qu'il serait soit envers les personnes , soit envers les
sursis à toutes poursuites contre les com- propriétés , ainsi que des dommages- in
munes , jusqu'après la liquidation de térêts auxquels ils donnent lieu.
leurs dettes ,> les cautions peuvent re- 139. Si les attroupemens ont été for
quérir en leur faveur l'application de més par les habitans de plusieurs com
ce décret [2] . munes , toutes ces communes sont
135. Les tribunaux sont compétens responsablesdes délits commis et contri
pour appliquer cette règle , et décider buent au paiement tant des dommages
jusqu'à quel point des cautions qui se intérêts que de l'amende.
sont volontairement engagées , peuvent
en réclamer l'effet. 140. Les officiers municipaux
m doivent
dresser
Aussides préfets ne doivent - ils point mais procès
leurs -verbal
procès de ces
-verbaux délits
ne sont pas;
élever de conflit dans ce cas. S'il y a er
indispensables pour l'application de la
reur , c'est aux cours d'appel et de cas responsabilité ( 6).
sation à la réformer (3] .
136. Lorsque des habitans qui ont 141. La loi du 10 vendémiaire an 4
contracté des engagemens pour l'utilité est applicable aux communes dans
d'une commune , les présentent comme leur ensemble, et la responsabilité ne
personnels àછે eux , ils peuvent être tra se divise pas entre les arrondisse
inens [7] .
duits directement devant les tribu
naux [4]. 142. La loi du 10 vendémiaire
137. Les dettes affectées sur les biens an 4 semble être aujourd'hui regardée
communaux , antérieurement au par- comme abrogée.
tage , peuvent et doivent être acquit . Cependant , d'après les avis même
tées par les copartageans, au prorata de qui la présentent commetelle , on pour
la portion qui est échue à chacun [5 ]. rait croire qu'elle n'est que modifiée ,
Responsabilité et ne cesse d'être applicable que si les
S 8. Délits. -

des Com- habitans de la commune n'ont pas été


munes .
complices du délit , ou s'y sont op
138. D'après la loi du 10 vendémiaire posés (8 ).

[1 ] 10 septembre 1808. - 1er avril 1811 . mauvais débiteur , qu'on ne veut lui prêter
[2] 1er avril 1811 . Ce décret très -inique que sous la caution d'un tiers .
et contraire à tous les principes , ne doit
7 [3] 3 janvier 1813. — 13 janvier 1813 .
plus faire autorité ; il est probable qu'au- [4] 2 février 1809 .
jourıl'hui le conseil-d'état ne ferait pas diffi- [5] 3 janvier 1809.
culté de déclarer que le créancier est autorisé [6] Avis approuvé du 5 floréal an 13 .
à poursuivre les cautions : c'est précisément [7] 13 ven piaire an 12.
parce qu'une commune est en général un [8] 2 juillet 1808. - 5 avril 1813 .
CHAP . IV . SECT. I. AGENS COMPTABLES DU GOUVERNEMENT. 71

CHAPITRE IV .

AGENS COMPTABLES DU GOUVERNEMENT .

SECTION PREMIÈRE . De nouvelles pièces ont-elles fait re


Sommaire. connaitre des erreurs ou des omissions,
des faux ou doubles emplois ? la cour
On entend par comptable du gouver des comptes peut reviser les comptes
nement , celui qui est chargé de la per qu'elle a jugés.
ception de deniers publics , pour les Cette faculté, de droit commun en
quels il est assujéti à rendre , débattre matière de comptabilité , est autant à
>

et apurer des comptes. l'avantage des comptables que du tré


Ces comptes se rendent, se débattent sor public.
et s'apurent devant la cour des comp D'après la loi de son institution , la
tes , instituée à cet effet [1]. cour des comptes prononce sur les de
Cette cour connaît aussi des comptes, mandes formées par les comptables, en
des fonds et revenus spécialement affec- réduction et en translation d'hypothè
tés aux dépenses des départemens et des ques.
communes dont les budgets sont arrêtés Dès qu'elle a rendu ses arrêts, les
par le Roi [ 2]. comptables sont livrés à l'autorité du
L'ordonnance du 21 mars 1816 con- ministre des finances , qui est autorisé,
fère aux préfets , en conseil de préfec , d'après les lois , à prendre pour le recou
ture , le pouvoir d'arrêter etapurer dé- vrement de leurs débets , tous arrêtés
finitivement les comptes à rendre par nécessaires , exécutoires puisqu'ils ne
les receveurs des hôpitaux et établisse- sont que la conséquence d'arrêts exécu
mens de charité du royaume. En cas toires eux-mêmes [3] .
de contestation sur les arrêtés ainsi Les mesures ordinaires employées
rendus , de la part soit d'une commis- pour ce recouvrement, sont des con
sion administrative , soit d'un rece traintes décernées contre les compta
veur , l'ordonnance du 21 mai 1817 bles[4]; et commetous les biensmeubles
renvoie les comptabilités sur lesquelles et immeubles d'un comptable sont af
seront intervenus ces arrêtés , parde-
> fectés à la sûreté des deniers par lui
vant la cour des comptes , pour les ré- perçus (5] , le gouvernement a le droit
>

gler et reviser définitivement , sauf dé de faire saisir ces biens et de les faire
cision préalable du ministre de l'inté- vendre : ils ne peuvent toutefois être
rieur sur les questions qui seraient de vendus que par l'autorité de la justice.
sa compétence. Quant à la prescription des droits du

* [ 1 Voy . la loi du 16 septembre 1807 . [4] Voy. décret du 31 janvier 1806 7, non
[2] Les communes dont les budgets sont inséré au bulletin des lois , mais rapporté par
arrêtés par le Roi , sont celles qui ont au Merlin dans son Répertoire , au mot Comp
moins 10,000 fr. de revenus ordinaires. Voy . table , no 2 , et au mot Contrainte.
7

la loi du 16 septembre 1807 , et l'ordonnance [5] Voy . les lois des 14 novembre 1790 et
du 28 janvier 1815. 5 septembre 1807 .
[ 3] Voy. la loi du 13 frimaire an 8 .
72 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
trésor, établie par l'art. 2227 du code
>
Section II .
civil , elle court ,> au profit des compta
bles, du jour où leur gestion a cessé [1]. Législation .
Les comptables enfin sont-ils con
vaincus d'avoir diverti les deniers pu- 20 déc . 1790. Instruction provisoire
blics , le code pénal , art. 169 , les pu
> rédigée par ordre du
x
nit de la peine des travau forcés à Roi , concernant l'or
tems . dre de comptabilité à
En cette matière , formes de compta observer par les rece
bilité , obligations des comptables , red veurs de district .
dition et jugement de leurs comptes , 25 août 1791. Loi relative aux cham
autorités qui les reçoivent et les apu bres des comptes ci de
rent,> garantie de leur bonne gestion , vant supprimées , et >

droits du trésor, recouvrennent des dé


> qui règle la manière
bets , sûreté des intérêts de l'état , puni dont les comptes qui
tion des crimes : tout est établi , fixé, se vérifiaient par ces
ordonné par des dispositions législati diverses compagnies ,
ves ; de sorte que l'on peut dire de seront rendus à l'ave
cette matière , qu'elle est une de celles nir.

qui offrent le moins de prise à l'arbi- 29 sept. 1791. Loi relative àla suppres
traire. sion des chambres des
Mais ce n'était pas assez d'avoir créé comptes , et à la nou
le tribunal où seraient jugés les comp velle forme de comp
tes ; il fallait une autorité suprême qui tabilité.
pût réformer ses erreurs. Cette autorité 23 août 1793. Décret dela convention
est le conseil -d'état. Les arrêts de la nationale , qui établit
cour des comptes, quoique exécutoires, un mode de comptabi
peuvent donc être déférés au conseil lité.
d'état , qui n'est point dans ce cas , 17 frim . an 2. Décret de la convention
comme dans tous les autres où il tran nationale, portant que
che les difficultés du contentieux admi les marchéset les comp
nistratif , une simple cour d'appel; il .
tes seront stipulés et
remplit alors les fonctions de cour de rendus en livres, déci -
cassation , puisque les comptables ne mes et centimes .
sont autorisés à s'y pourvoir que pour 4 germ . an 2. Décret qui ordonne
violation des formes ou de la loi . l'exécution du nou
Un assez grand nombre de contesta veau mode de compta
tations de comptabilité a donc été porté, bilité établi par le dé
de cette manière , à la connaissance du cret du 23 août 1793 .
conseil-d'état ; nous allons exposer en 28 pluv. an 3. Loi sur la comptabilité.
substance les décisions qu'il a rendues 11 mess. an 3. Loi qui détermine les
dans les plus notables affaires, après formalités à observer
avoir indiqué la série des lois et régle par les comptables ,
mens qui régissent cette matière im pour la vente de leurs
portante . immeubles soumis à
l'hypothèque natio
nale.
111 Voy. Ibid . 18 frim. an 4. Loi qui charge les cinq
CHAP . IV . SECT. II . LEGISLATION . 73
1
commissaires nommés tables qui se sont ac.
en vertu de la consti quittés de leur débet
tution , des opérations envers la république ,
relatives à la compta durant le cours forcé
bilité ancienne. du papier monnaie.
2 mess. an 6. Loi portant établisse- 29 frim . an 9. Arrêté relatif à l'orga
ment d'un bureau de nisation de la commis .
liquidation provisoire sion de comptabilité
de la comptabilité in nationale.
termédiaire. 9 vent an 10. Avis donné par le con
2 therm . an 6. Loi contenant des dis seil - d'état , sur une
positions relatives à l'a question relative à
purement des comptes. l'exercice des contrain .
21 fruct. an 6. Loi qui règle les dépen tes par corps , résul
ses du bureau decomp tantes d'arrêtés exécu
tabilité. toires de la comptabi
17 floréal an 7. Loi qui fixe les règles de lité nationale .
comptabilité confor- 6 mess. an 10. Arrêté relatif à la ma
mément au nouveau nière de constater l'in
système des poids et solvabilité ou l'absence
mesures . des redevables du tré
6 mess . an 7. Loi relative aux inscrip sor public.
tions hypothécaires 24 mess. an 11. Arrêté relatif au paye
sur les comptables pu ment des arrérages
blics. d'inscriptions dus aux
12 vend. an 8. Loi relative aux états de comptables.
recette et de dépen e , Art . 2121 et 2153 du
ordonnés par les arti code civil, concernant
cles 308 et 309 de la l'hypothèque légale de
constitution . la nation , des commu
12 vend. an 8. Loi relative aux comp nes et des établisse
tes à fournir par les mens publics , sur les
entrepreneurs , four biens des comptables.
nisseurs , etc. depuis 24 fruct.an 13. Décret qui détermine le
la mise en activité mode de comptabilité
de la constitution de pour le commence
l'an 3 . ment de l'an 14 , et
26 vend. an 8. Arrêté du directoire exé l'année 1806 .
cutif, concernant l'ap- 31 janv. 1806. (Voir la note 4 , pag. 71 ,
plication du calcul par au sommaire).
franc et fraction de 16 mars 1807. Décret approbatif d'un
franc, à la comptabi avis du conseil d'é
lité publique . tat, sur les comptables
13 frim . an 8. Loi qui règle un mode destitués par ordre
de poursuites pour le de S. M.
recouvrement du dé- 12 août 1807. Décret relatif aux va
bet des comptables. leurs fausses , et aux
23 frim . an 8. Loi concernant les comp. assignats et mandats
74 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE . 2

versés à la trésorerie dation définitive des


par les comptables. comptes rendus ou à
5 sept. 1807. Loi relative aux droits rendre par les régies
du trésor public sur et comptables chargés
les biens des compta du service des armées
bles. hors du territoire fran -
16 sept. 1807. Loi relative à l'organi çais , depuis 1806 .
sation de la cour des 29 juil . et 7 oct. 1814. Ordonnances du
comptes . Roi , concernant la
20 juillet 1808. Décret approbatif d'un prestation de serment
avis du conseil d'é des comptables direc
tat , sur les intérêts à tement justiciables de
payer par les préposés la cour des comptes.
de l'administration de 28 janv. 1815. Ordonnance relative à
l'enregistrement et des la comptabilité des
domaines , qui se trou communes .
vent en débet. 27 avril 1815. Décret qui met à la
12 janv. 1811. Décret portant que le charge de ceux qui les
mode établi pour le re ont ordonnés ou y
couvrement du débet ont concouru , tout pré
des comptables , est lèvement et emploi de
commun à leurs agens fonds publics non au
ou préposés , lorsque
> torisés par ordonnance
ceux-ci ont fait per ou autorisation préa
sonnellement la recet lable du ministre com
te des deniers publics. pétent.
4 nov . 1811. Décret approbatif d'un 17 jauv. 1816. Ordou nance du Roi con
asis du conseil d'état cernant l’apurement
relatif au déficit de et la libération des ges
caisse du sieur Sineer
1
tions des comptables
sters , ex -percepteur à justiciables de la cour
Montaigu , départe des comptes , dont le
>

ment de la Dyle . jugement est suspendu


24 mars 1812. Décret approbatif d'un par l'effet des circon
avis du conseil d'état , stances extraordinai .
sur la question de sa res .

voir si les arrêtés des 21 mars 1816. Ordonnance relative à


préfets, fixant les dé la reddition et l'apu
bels des comptables des rement des comptes
communes et des éta des receveurs des hô
blissemens publics pitaux et établissemens
sont exécutoires sur de charité.
les biens de ces comp- 21 mai 1817. Ordonnance qui déter
tables, sans l'interven mine le cas dans le
tion des tribunaux . quel seront renvoyés
fer, juill . 1814. Ordonnance du Roi qui pardevant la cour des
crée une direction gé comptes , pour y être
nérale pour la liquida régléset revisés défini
CHAP. IV. SECT. III. S I. COMPÉTENCE DES AUTORITÉS. 75

tivement , les comptes tente pour juger des motifs qui ont
>

des receveurs des hos- fait décerner des contraintes [7].


pices et autres établis- 6. Lorsqu'il s'agit au fond d'une de
semens de charité. [ 1 ] mande en validité d'opposition formée
par un particulier entre les mains d'un
Section III .
receveur , dans une affaire étrangère
à l'administration , les tribunaux seuls
>

Jurisprudence. sont compétens pour en connaître [8].


7. Un tribunal n'excède pas ses pou
$ 1er. Compétence des Autorités. voirs , lorsque , dans une contestation
existante entre un receveur et l'adju
1. L'autorité administrative est seule dicataire d'un bien national , et qui a
compétente pour régler une forme de pour objet la répétition d'une somme
comptabilité quelconque (2). restant due sur le prix de cette adju
2. Les arrêtés de compte des compta- dication que l'adjudicataire prétend
bles ne peuvent être débattus et réglés avoir intégralement payé , il ordonne
que devant l'autorité administrative [3]. la compulsion des registres de ce re
3. Ainsi un tribunal ne peut donner ceveur.
main -levée des inscriptions hypothé- Il est vrai qu'en thèse générale, la
caires prises par un receveur - général vérification des caisses , registres et
sur les biens d'un de ses préposés , écritures des comptables , est exclu
avant d'avoir préalablement renvoyé sivement réservée à l'autorité admi
les parties devant l'autorité adminis- nistrative.
trative pour établir la situation du Mais on considère , que dans ce cas
compte de ce préposé (4). particulier, le tribunal ne s'est pas im
4. La vérification d'un compte de miscé à juger de la régularité des écri
percepteur , et par suite les restitutions tures d'un comptable, mais aa seulement
que ce percepteur est dans le cas de cherché à vérifier un fait dont la preuve
faire , sont du ressort de l'autorité ad- devait se trouver dans les registres de
ministrative [5 ]. ce comptable [9] .
5. C'est aussi à l'administration qu'il 8. La loi du 28 pluviôse an 3 et
appartient de prononcer , lorsqu'il celle du 2 messidor an 6 , ont été
s'agit de statuer sur la signification abrogées par la loi du 11 brumaire
d'une contrainte décernée par le trésor an 7 [ 10) , et le code de procédure
contre les comptables ou contre leurs civile ne contient pas d'exception
cautions (6 ]. pour la vente des biens des comp
L'autorité judiciaire est incompé- tables constitués en débet ; ils ne peu

[1] Voyez pour la Belgique, arrêté 30 [7] 22 novembre 1810 .


nov . 1814 . Lois du 21 juin 1820. — 30 de [8] 21 janvier 1813.
cembre 1830. — Les statuts provinciaux et (9) 17 mai 1809.
locaux . - La loi du 30 mars 1836 et et la loi [ 10] La loi du 28 pluviðse an 3. , chap. 3 ,
du 30 avril 1836 . art . 8 , et celle du 2 messidor an 6 , art. 10 ,
(2] 6 janvier 1807. voulaient que les biens des comptables , saisis
[ 3] 6 juillet 1810. pour cause de débet , fussent vendus admi
[4] 6 juillet 1810 . nistrativement , dans la inéme forme que les
.

[5] 10 septembre 1807. domaines nationaux .


[6] 28 mai 1812.
76 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.
vent par conséquent être vendus que Vainement on s'appuyait sur ce prin
dans les formes prescrites par ce code. cipe de droit public , consacré par la
L'agent judiciaire ne doit donc charte, que nul ne peut être distrait
poursuivre que devant les tribunaux de ses juges naturels ; car la charte ne
l'expropriation forcée de ces biens , et déroge point aux compélences ni aux
l'on devrait annuler toute adjudication attributions , même extraordinaires ,
qui en serait faite devant un préfet [1]. qui se trouvaient déterminées avant sa
9. Les tribunaux ne peuvent con- publication.
naitre d'une demande formée contre L'assimilation que le gouvernement
un agent du gouvernement , en paye- fait d'une telle comptabilité à une
ment de lettres de change qu'il a tirées comptabilité publique , réserve impli
en sa qualité, pour denrées fournies à citement au rendant et à l’oyant
l'état par des particuliers , sur l'en- compte , une égale faculté de pré
trepreneur-général de la fourniture de senter au conseil d'état leurs demandes
ces denrées [2] . en cassation des arrêts qu'ils croiraient
10. Le gouvernement a jugé à propos devoir être cassés pour violation des
d'assimiler la comptabilité d'un établis- formes ou de la loi ,> d'une manière
sement particulier (la tontine Lafarge) analogue à ce qui est prescrit pour les
à une comptabilité publique, sur le cas ordinaires de comptabilité, par
motif du grand nombre des intéressés, l'art. 17 de la loi du 16 septembre 1807.
de l'intérêt de l'état dans l'éventualité C'est aux administrateurs de cet
de l'affaire et de l'ordre public , e a établissement , chargés de le gérer
attribué à la cour des comptes la con- sous l'approbation de l'autorité, qu'ap
naissance de toute l'affaire, sans aucune partient la faculté du pourvoi.
exception ni restriction , c'est-à -dire , Il a été déclaré que ces adminis
de toutes les contestations relatives soit trateurs, pour user de cette faculté ,
à la comptabilité proprement dite , n'ont pas besoin de se pourvoir en de
soit aux règles mêmes de cette comp- mande d'autorisation devant le conseil
tabilité : sur pourvoi formé devant lui, de préfecture , et le conseil d'état a
2

le conseil d'état aa considéré quela cour énoncé pour motif que l'établissement
des comptes avait été saisie extraordi- qu'ils représentent n'est point un éta
nairement et comme cour souveraine , blissement public , quoiqu'il y soit
et qu'elle pouvait juger toutes les con- assimilé ( 3].
testations auxquelles la comptabilité de La cour des comptes est seule juge
cet établissement avait pu donner lieu . de l'exécution des statuts de l'établisse

[1] 6 janvier 1807. — Avis app . du 8 mai autorisation , y soient soumis pour se pour
1806 , rapporté par Merlin , au mot Comp- voir au conseil d'état. L'art. 43 de l'édit d'août
table . ( au Répertoire ) . 1764 , porte : « ne pourra néanmoins ladite
4

[ 2] Arrêtsdecassation des22 pluviðse an 10, » autorisation être nécessaire pour défendre


18 messidor an 10 , 21 messidor an 10 , et 8
» aux appels des sentences et jugemens qui
messidor an 11. – Voy . Recueil de questions » auront été rendus en faveur desdits villes
de droit , au mot Pouvoir judiciaire , $ 7. » et bourgs, nipour sepourvoirdevers nous ) .
[ 3] 12 février 1817. Cette disposition n'a point été abrogée , et
Ce motif pouvait convenir à l'espèce pour la cour de cassation , dont les attributions
laquelle il a été exprimé; mais il ne faudrait faisaient partie de celles de l'ancien conseil
pas en induire qu'un établissement public , du roi , l'a appliquée aux pourvois qui se
une commune , et toutes autres institutions font devant elle.
qui ne peuvent point procéder en justice sans
CHAP. IV. SECT. III. S I. COMPÉTENCE DES AUTORITÉS. 77

ment dont il s'agit , en ce qui con- son travail a été soumis à une commis
cerne la comptabilité , et ses arrêts ne sion de révision , ce préfet ne saurait
sont attaquables que pour violation des être juge des appels portés contre les
formes et des lois particulières d'après actes de ladite commission (5).
lesquelles cette cour doit rendre ses ju- 15. Lorsque le quartier -maître d'un
gemens [ 1 ] . corps est en contestation avec le conseil
11. Les arrêts de situation rendus d'administration de ce même corps ,
par la cour des comptes , ne sont pas sur la manière d'établir son compte , >

des jugemens définitifs ; ils ne lient pas cette discussion ne peut être vidée que
cette cour : au contraire , ces actes , par l'autorité supérieure , d'après un
aussi nommés arrêts provisoires , ex- examen contradictoire des pièces de
priment toujours la réserve des modi- comptabilité.
fications qu'ils peuvent subir dans les Aux termes des lois , décrets et avis
arrêts définitifs (2) . du gouvernement et du conseil d'état ,
12. Lorsqu'avant l'établissement de sur la comptabilité des corps , le con
la cour des comptes (qui a remplacé seil d'administration est le premier
les commissaires de la comptabilité na- comptable direct du trésor ‫ ;ܪ‬mais si ,
tionale, un comptable avait soumis à après la dissolution du conseil d'admi
ceux -ci ses comptes , il était déclaré nistration, le compte du quartier-maitre
>

non recevable à porter ses réclamations n'est point encore apuré , c'est au gou
devant les tribunaux , et les jugemens vernement qu'il doit le rendre ;
>

qu'ils pouvaient avoir rendus étaient alors il est convenable de lui donner
déclarés non avenus pour cause d'in- (s'il n'a plus les pièces de sa compta
compétence ( 3). bilité) tous les moyens légitimes de
13. Par plusieurs arrêtés, et notam- prouver la régularité de sa gestion ,
ment par celui du 28 floréal an 11 , le afin d'obtenir , s'il y a lieu >, sa dé
gouvernement a autorisé le ministre charge , ou la restitution des sommes
>

des finances à décerner des contraintes qu'il peut même avoir à réclamer
contre les préposés des payeurs - géné comme excédant son solde de caisse [6].
raux . 16. Lorsque le ministre des finances
Ces préposés sont responsables, tant a autorisé un préfet à restreindre le
envers leurs commettans qu'envers le cautionnement d'un comptable , sans
trésor public , du déficit de leur ges- décider que cette réduction profitera à
tion ; et s'ils prétendent avoir des mo- l'une ou à l'autre de ses cautions , le
tifs à alléguer pour leur libération >, ce préfet ne peut prononcer sur ce der
n'est que devant la cour des comptes nier chef sans l'approbation du mi
qu'ils doivent les proposer (6) . nistre , qui lui-même ne peut la donner
14. Lorsqu’un préfet a statué , en sans l'intervention et au préjudice des
première instance , et en vertu d'attri- autres créanciers [7].
butions spéciales , sur les demandes 17. Si un particulier forme une ac
en indemnité d'un comptable , et que tion en justice , pour demander qu'un
>

[ 1] Ibid . vendémiaire an 8. — Loi du 13 frimaire an 8 .


[2] Ibid . - Arrêté des consuls du 8 floréal an 8 , et
[3] 16 mars 1807. avis du conseil d'état du 16 germinal an 12 ,
[4] 29 décembre 1810. au bulletin . – 31 janvier 1817 .
[5] 31 janvier 1817 . (7] 3 mai 1810.
[6] Loi du 25 fructidor an 5. – Loi du 12
78 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

comptable du gouvernement lui pro- 20. Lorsqu'un comptable s'est pour


cure la décharge du cautionnement vu contre une décision ministérielle
qu'il a fourni pour lui , à raison de ses qui a ordonné le versement provisoire
fonctions, ou qu'à défaut il consigne des deniers dans les caisses de l'état ,
Ja somme formant la valeur de ce on doit examiner si cette mesure ne
cautionnement pour sûreté des obliga- préjudiciera point à l'examen des moyens
tions souscrites par le comptable en- justificatifs du coinptable , lors du juge
vers sadite caution : comme le gouver- ment de son compte par la cour des
nement est désintéressé dans une telle comptes; dans ce dernier cas ,2 on rejette
demande , et qu'il ne s'agit que de la demande du comptable, et on lui
prononcer sur une obligation de par réserve tous ses moyens [4] .
ticulier à particulier , il n'y a pas 21. Lorsque les comptes d'un comp
lieu à revendiquer la cause pour table ont été vérifiés par un agent du
l'autorité administrative [1] . trésor , et que ce comptable a été re
connu réliquataire , le ministre des fi
S 2. Fond de la matière. nance est, comme nous l'avons déjà dit ,
autorisé à décerner contre lui ou ses hé .
18. Les receveurs particuliers sont ritiers , des contraintes pour qu'ils aient
responsables des traites par eux endos- à payer en deniers ou en quittances va
sées , et fournies sans restriction . lables .
L'endossement pur et simple de ces Ce comptable ne peut présenter
traites reçues par le receveur-général, comme dégrévement le droit de recou
et transmises par lui au trésor , produit vrement des traites qu'il a adressées au
l'engagement du receveur - général. trésor ; car la caisse de service , en se
Le ministre des finances peut décer- chargeant du recouvrement des traites
ner contre lui une contrainte , faute de que lui adressent les receveurs-géné
remboursement volontaire de sa part[2]. raux , ne peut être assimilée à un négo
19. Les obligations souscrites par les ciant ou à un banquier qui accepte en
receveurs-généraux envers le trésor , paiement la cession d'un effet de com
ne sont que la représentation du mon- merce dont le transport lui est fait par
tant présumé, soit des rôles des contri- la voie de l'endossement ; la caisse de
butions , soit des autres produits sou- service n'est , en cela , que le manda
missionnés, à la recette desquels ces taire du receveur général; elle ne prend
comptables sont spécialement préposés; point les traites pour son compte ; le
ils en sont par conséquent responsables receveur en demeure toujours proprié
jusqu'à l'aparement de leur gestion . taire , puisque le montant de ces effets
Les formes adoptées par le trésor , n'est porté à son crédit qu'après l'encais
>

pour l'emploi et l'annullation de ces sement.


obligations , sont purement relatives an Dès lors les obligations imposées aux
mode de comptabilité prescrit aux re- négocians qui ont reçu des effets dė
ceveurs-généraux, et par cela même , commerceen paiement, et les formalités
> >

ces règles sont entièrement étrangères qu'ils doivent remplir pour conserver
aux rapports que ces comptables peu- leur recours contre leurs cédans , ne >

vent avoir avec des tiers (3) . sont point imposées au trésor public ou

[1 ] 23 octobre 1811 . [3] 10 octobre 1811 .


[ 2] 14 juillet 1811 . [4] 17 juillet 1816.
CHAP . IV. SECT. III. S II. FOND DE LA MATIÈRE. 79

à la caisse de service, dont le soin se l'action que peut intenter ce receveur


borne à faire opérer le recouvrement général , si , par des pièces qui peuvent
7

des effets qui lui sont remis , moyen- · être considérées comme retenues, il
nant un droit de commission [ 1 ] . prouve que la somme dont il s'agit n’a
22. De simples certificats , en matière point été versée dans la caisse du rece
de comptabilité , ne peuvent affaiblir veur municipal [6].
>

des procès-verbaux constatant des faits 27. En conformité des lois relatives
à raison desquels l'administration aa éta- aux comptables publics , et notamment
bli le débet d'un comptable [2]. aux termes de l'arrêté du 19 vendé
23. Lorsque , par suite d'apurement miaire an 12 , et des décrets des 17 mai
de compte , un comptable est reconnu 1809 et 27 février 1811 , lez receveurs
créancier de l'état , il n'existe plus au- municipaux sont tenus , en ce qui re
cun motif delaisser subsister lesinscrip- garde les recettes , de faire rentrer l'in
7

tions prises et les oppositions formées , tégralité du prix des baux souscrits par
par le trésor , sur les propriétés mobi- les régisseurs de l'octroi , et en ce qui
lières et immobilières de ce compta- regarde les dépenses , ils ne peuvent
ble ( 3 ). payer que celles qui sont revêtues de
24. Le mode de poursuites réglé par toutes les autorisations légales et qui
les lois des 12 vendémiaire et 13 fri- sont prévuesaux budjets des communes .
maire an 8 , et par les arrêtés du gou- Ainsi la cour des comptes peut , sans
vernement des 18 ventôse an 8 et 28 contrevenir à aucune loi sur la matière ,
floréal an 11 , pour le recouvrement déclarer un receveur débiteur envers
des débets des comptables , est commun telle ville , des parties de l'octroi à
à tous agens ou préposés des comptables l'égard desquelles il n'a point justifié
directs du trésor public , lorsque ces des poursuites et diligences faites, en >

agens ou préposés ont fait personnelle- temps utile , ainsi que des dépenses par
ment la recette des deniers publics [4] . lui payées , sans qu'elles fussent auto
>

25. Lorsqu'un receveur - général a risées ni prévues au budget de ladite


laissé écouler plusieurs terines sans exi- ville.
ger, des receveurs municipaux , les ver- 28. D'après les avis du conseil d'état
semens qu'ils devaient faire, chaque des 20 juillet 1808 et 10 mars 1809 ,
mois, à la recette générale, ce receveur- les comptables sont passibles d'intérêts
général est , à défaut de solvabilité des sur les sommes dont ils restent en débet ,
receveurs municipaux , le premier ga- à compter de l'époque à laquelle ils en
rant de la perte qu'éprouve le trésor , devaient faire le paiement (7] .
>

sans préjudice aussi pour le trésor , du 29. Tout comptable public , quel
droit d'exercer en cas de besoin son re- qu'il soit , doit pareillement l'intérêt
cours en garantie contre tous autres qui des sommes qu'il a différé d'employer
auraient concouru à faciliter et couvrir conformément aux instructions , ou des
le déficit , soit par leur connivence , sommes qu'il a détournées , à dater du >

soit par leur négligence (5).


( jour ou il aurait dù les employer ou les
26. Comme aussi sans préjudice de verser [8].

[ 1 ] 24 janvier 1811 . [5] 22 décembre 1813 .


(2) 24 aout 1812 . [6 ] 10 septembre 1817.
( 3) 23 janvier 1814 . (7 ] 20 juillet 1808. ( Arch .)
(4) Voy . décret du 12 janvier 1811 , au [8] 20 novembre 1913..
bulletin . 11 juillet 1812 · 11 sept 1813.
80 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

30. Tout receveur de deniers publics " réclamationsd'un comptable qui pour
qui retient induement entre ses mains suit , non la rectification d'erreurs ma
>

une somme dont il est débiteur , est térielles de compte , mais l'obtention de
passible de la réduction que cette som- nouvelles allocations d'indemnités et
ine peut éprouver. d'intérêts, originairement demandées
L'art. 13 de la loi du 11 frimaire an et dont le principe n'a pas été admis (5).
6 [1] , porte que les sommes dont tout
> 34. Les cautionnement fournis par un
mandataire à titre gratuit ou onéreux , comptable sont imputables à la totalité
>

sera débiteur envers son commettant, de ses engagemens , et les cautions ne


doivent être réduites d'après l'échelle peuvent être déchargées de leurs obli
de dépréciation , en partant de l'époque gations , qu'au moment de l'entier apu
>

à laquelle il a été reconnu en demeure ; rement de son compte.


et comme l'époque à laquelle un comp- Néanmoins s'il existe des actes conser.
table a dû remettre sa caisse à son suc- vatoires faits au nom du trésor public ,
a

sesseur , est bien certainement celle à et que ses droits sur les biens hypothé
laquelle il aa été reconnu en demeure : qués audit cautionnement demeurent
dès -lors, c'est d'après la valeur qu'avait ainsi assurés , on surseoit aux poursui
>

le papier-monnaie à cette époque, tes en expropriation sur les cautions ,


qu'en doit être calculée la dépréciation, jusqu'au jugementdéfinitifà rendre sur
et non d'après la valeur qu'il avait au la comptabilité du comptable : surtout
jour où il a rendu son compte [ 2 ]. si l'agent du trésor public ne s'y oppose
31. Lorsqu'après un arrêtéde compte, point.
des comptables ont demandé un délai 35. Dans le cas ou plusieurs person
pour s'acquitter , et ont fait des paie- nes ont cautionné le mêine débiteur
mens dans les termes convenus, le tout pour la même dette , elles sont obligées
sans protestations ni réserves d'aucun chacune pour toute la dette >, mais elles
droit , ils ne sontplus recevables à de- peuvent , si elles n'ont pas renoncé au
mander la réduction de la somme dont bénéfice de division , exiger quele créan
ils se sont eux- mêmes ainsi reconnus cier divise préalablement son action et
débiteurs. la réduise à la part de chacune des cau
Cependant cet arrêté de compte et tions [6 ]. C'est le droit commun.
cet acquiescement n'empêchent pas 36. Le produit de l'actif d'un comp
qu'on ne fasse la rectification des er- table doit être imputé d'abord sur son
reurs de calcul , omissions ou doubles débet (7].
emplois qui pourraient exister dans les 37. La loi du 27 ventôse an 8 , en
comptes apurés (3). supprimant les préposés aux recettes , a
32. Car , si les lois interdisent les de- établi à leur place des receveurs parti
mandes en révision des comptes , elles culiers d'arrondissement, qu'elle a as
>

autorisent celles qui ont pour objet de sujétis à fournir un cautionnement en


faire rectifier des erreurs de calcul , numéraire.
omissions , faux ou doubles emplois (4).
> Les cautions du préposé aux recettes
33. Il n'y a pas lieu d'admettre les ne peuvent être passibles que du débet

[1] Loi qui fixe le mode de remboursement [ 4] 12 mars 1814. - Art . 541 du code de
des obligations contractées pendant la dé. procédure civile .
préciation du papier-monnaie. (5] 31 janvier 1817 .
[ 2] 28 mai 1809. [6 ] 23 mai 1810 .
[3] Il novembre 1813 . [7] Ibid .
CHAP. IV. SECT. III . S II. FOND DE LA MATIÈRE.
. 81

de ce préposé , en cette qualité, et ne nom de ce comptable, et à en faire opé


peuvent être garans du nouveau débet rer le transfert au profit du trésor : le
de ce même préposé devenu receveur tout en déduction de ses créances con
particulier pour cette gestion particu- tre ledit comptable.
lière , à autre titre , et sous un autre
> Cette décision a été attaquée devant
cautionnement. le conseil d'état qui l'a maintenue : ses
En conséquence, on doit annuller les motifs ont été qu'à l'époque où la rente
contraintes décernées, à raison de la se- en litige avait été portée au grand - li
conde gestion , contre les cautions de la vre de la dette publique , sous le nom
gestion antérieure (1). du comptable , avec mention de la suc
38. Lor qu’un receveur comptable cession vacante , il se trouvait encore
>

est en mêmetempsacquéreur d'un bien débiteur d'une somme de beaucoup su


national, on ne peut allouer ni à lui ni périeure au capital de cette rente ; que
à ses héritiers, les quittances qu'il a pu la compensation dès lors devait être
se donner à lui-même comme receveur, envisagée commes'étant opérée de plein
lorsqu'il n'a pas fait mention de cette droit; et que comme il existait même ,
quittance sur son registre , seul moyen avant l'inscription de la rente préindi
d'en constater l'authenticité. quée , une opposition de l'agent du tré
Dès lors , le décompte de ce qui peut sor , qui n'avait jamais été levée, il ap
être dû par lui sur le prix de l'adjudi- partenait exclusivement à l'état d'être
cation ne doit point comprendre cette adınis comme opposant sur le capital et
quittance (2) . au payement des arrérages d'une rente
39. Lorsque des obligation souscrites inscrite au grandlivre de la dette pu
par un comptable au profit du trésor , blique [4].
en conformité des lois des 16 brumaire 41. Un receveur particulier qui ne
an 5 , et 26 vendémiaire an 7 , ont été justifie pas d'avoir employé en temps
par lui acquittées , elles n'ont pu être utile les moyens que la loi lui donne
remises ensuite en circulation que par pour faire libérer un percepteur , est
des arrangemens frauduleux. lui-même responsable du débet de ce
L’administration ne peut alors con- percepteur [5].
naitre de toutes les contesta : ions aux- 42. Les gardes-magasins des vivres
quelles ces obligations pourraient don sont considérés comme agens compta
ner lieu [3] . bles du gouvernement et soumis aux
40. La succession d'un comptable mêmes règles [6).
ayant été déclarée vacante , le ministre 43. Il n'y a pas lieu d'allouer à un
des finances avait autorisé l'agent judi- entrepreneur de travaux publics une
ciaire à toucher les arrérages d'une somme qu'il réclame s'il aa été reconnu ,
rente portée au grand -livre , sous le par un acte signé de lui et qui fait foi

[ 1] 9 septembre 1811 . Un décretdu 20 juillet 1808 , exprime les


[ 2] 6 septembre 1813 . cas dans lesquels un receveur particulier peut
(3) 21 janvier 1813 . cesser d'être responsable du débet d'un per
[4] 17 décembre 1809 cepteur ; il faut qu'il ait été poursuivi sur tous
(5] 5 septembre 1810. - 20 sept. 1812 , ses biens , incarcéré el traduit devant les tri
au bulletin . — ( Arch. ) 25 prairial an 13. – bunaux :: alors , s'il est insolvable , son débet
18 juillet 1809. — ( Arch ) 14 août 1813 . est imputé sur les fonds de non - valeur.
La question est traitée dans le rapport du [6] 29 décembre 1810. —3 janvier 1813.
ministre du trésor public , qui se trouve sous
le numéro 13848 .
MACAREL 6.
82 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

à l'égard du gouvernement qu'ila reçu Les contestations à cet égard doivent


cette somme d'un agent du trésor et si être portées devant les tribunaux ordi
elle a été passée en dépense à ce comp- naires (1).
table . Un versement volontaire effectué,
Mais si l'entrepreneur prétend qu'il par un comptable, dans la caisse de son
n'a pas reçu cette somme des mains du successeur , en garantie de pièces ar
guées d'irrégularité, ne peut être assi
comptable , et s'il est en droit de recou-
rir contre lui pour en obtenir le rem- milé à un placement de fonds produc
boursement, il est juste de le subroger tif d'intérêts [2].
aux droits et actions du trésor sur les 45. Le gouvernement ne peut accor
biens dudit comptable ,jusqu'à concur. der de sauf-conduit à un comptable ,
rence de la somme qu'il prétend lui pour le mettre à l'abri des poursuites de
ètre due . ses créanciers personnels, pendant qu'il
Sans préjudice toutefois du droit que règle sa comptabilité. Ce sauf-conduit ,
les créanciers du comptable peuvent s'il est accordé, quoiqu'il ne soit pas au
avoir de discuter , s'il y a lieu , la légi- torisé par les lois , ne peut avoir l'effet
limité de la créance . d'arrêter ces poursuites (3) .

CHAPITRE V.

DES GONFLITS .

SECTION PREMIÈRE . supérieur commun , ou entre deux


cours d'appel ou d'assises , doivent
Sommaire.
être portés à la cour de cassation [4).
Selon le même auteur le conflit
Il faut distinguer deux espèces de d'attribution est une contestation entre
conflits , l'un de juridiction , l'autre une autorité administrative et un tri
d'attribution . bunal , sur le point de savoir si c'est à
Le conflit de juridiction est , selon l'un ou à l'autre qu'appartient la con
la définition de Guyot , adoptée par naissance de l'affaire qui y a donné
Merlin dans son Répertoire , une con- lieu.
testation entre plusieurs tribunaux C'est de cette dernière espèce seule
dont chacun veut s'attribuer la con- ment qu'il s'agit ici .
naissance d'un litige. Après avoir solennellement déclaré,
Autrefois, l'ordonnance du mois par la loi du 24 août 1790, que les fonc
d'août 1737 avait réglé ce qui devait tions judiciaires sont distinctes et de
être observé en matière de conflit de meureront toujours séparées des fonc
juridiction . tions administratives , et après avoir
>

Aujourd'hui tous les conflits de juri- aboli tout privilége en matière de ju


diction entre des tribunaux inférieurs ridiction, l'assemblée constituante jeta ,
qui ne ressortissent pas à un tribunal par la loi du 11 septembre suivant ,

[ 1] 25 avril 1815 . [ 3] 3 février 1813 .


[2] 27 mai 1816 . [4] Art. 363 du code de procédure civile .
CHAP. V. SECT. I. DES CONFLITS. 83

les premières bases du nouveau sys Le conflit négatif a lieu lorsque les
teme de la compétence à exercer par autorités administratives et judiciaires
les diverses autorités. déclinent respectivement leur propre
Mais elle n'avait point fixé de règles juridiction sur une même demande.
pour réprimer les contraventions à ce Maintenant il importe de savoir à
principe, fondamental. quelle époque de l'instruction judi
La loi du 21 fructidor an 3 fut ciaire , et dans quelles limites la reven
rendue , et par elle il fut établi que , dication administrative peut s'exercer.
« en cas de conflit d'attribution entre Il est facile d'observer d'abord que
les autorités judiciaires et adminis- nous n'entendons point parler ici du
trativés, il sera sursis jusqu'à décision conflit négatif qui peut prendre nais
du ministre , confirmée par le direc - sance , en quelque état de cause que
>

toire exécutif qui en référera , s'il en ce soit, c'est -à - dire , même après arrêt
est besoin , au corps législatif. )>> souverain de la cour de cassation ,
Postérieurement , et par l'arrêté du
> Nous n'examinons la question que
gouvernementdu 5 nivôse au 8 (art. 11 ) , relativement au conflit positif.
le soin de régler les conflits a été confié Les lois des 11 septembre 1790 et
an conseil d'état , sauf l'approbation 21 fructidor an 3 n'avaient prévu oi
du chef du gouvernement . réglé ce point de sérieuse difficulté.
Les ordonnances royales des 29 juin Le conseil d'état s'est efforcé de sup
1814 , 24 août 1815 et 19 avril 1817 , pléer à leur silence ; mais de grandes
ont conservé cet ordre de choses. variations sont survenues dans sa juris
C'est donc une règle certaine qu'au prudence sur cette matière : le dernier
gouvernement seulappartient le droit de principe adopté par lui , paraît même
juger les conflits d'attribution entre les devoir encore subir un changement.
autorités administratives et judiciaires. Voici comment M. de Cormenin
I en peut exister entr'elles de deux s'exprime à ce sujet dans son ouvrage
sortes , savoir : le conflit positif, et le sur le conseil d'état , au chapitre des
conflit que l'on est convenu d'appeler con flits d'attribution .
négatif. « On s'attacha d'abord au principe
Le conflit positif est celui par le- » que l'incompétence , à raison de la
quel l'autorité que le gouvernement » matière , étant d'ordre public, ne
a investie du pouvoir de veiller au » peut jamais être couverte , ni par le
bon ordre des compétences , avertit le » consentement ni par la négligence ,
gouvernement du trouble qui leur est » soit du ministère public , soit des
porté , et suspend l'action des tribu- » parties ; qu'elle vicie radicalement
naux jusqu'à la décision du souverain . » les jugemens , et peut être opposée
Celle autorité est , dans chaque dé- » ou suppléée en tout état de cause ;
partement, le préfet qui , d'après les » que nulle prescription , nul laps de
dispositions de l'arrêté du 13 brumaire » temps , ne sauraient légitimer des
an 10 , doit apporter la plus grande » actes que la loi ne veut point recon
promptitude à remplir cette impor- » naître ; que les parties elles-mêmes ,7

tante partie de ses hautes fonctions. » en plaidant volontairement devant


Les règles qu'il doit observer à cet » l'autorité incompétente , ne peuvent
égard sont tracées par l'arrêté que » lui attribuer des facultés que la loi
nous venons de citer . » lui refuse ; qu'une usurpation de
Voilà ce qui constitue le conflit po- »
pouvoirs n'est pas plus régulière
sitif. » parce qu'elle est plus complète.
84 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

» Ces principes posés , la déduction » d'un consentement unanime , placée


» en élait naturelle. » au -dessus des efforts du pouvoir , au
» On commença par établir que les » dessus d'elles , et proclamé la vérité
» décrels en matière de conflit , étant » même.
» d'ordre public , et ne réglant qu'un » On craignit anssi que l'exercice
» point de compétence , il n'y avait » d'une revendication illimitée ne
» point lieu d'appeler les parties en » protégeât la négligence de l'admi
» cause , ni d'admettre leur opposition » nistration .
» à ces décrets. » Ces diverses raisons prévalurent.
» Ensuite , de conséquences en con-
> » Mais comme le respect de la chose
» séquences , on alla jusqu'à décider » jugée avait précisément fait repousser
» que le conflit pouvait être élevé » le premier système , on fut conduit
après et contre des jugemens en der- »>> à examiner de plus près les carac
))

» nier ressort, et arrêts rendus par les » tères de cette chose jugée.
» tribunaux de première instance , par » On reconnut alors que quand un
» les cours d'appel , et même par la » jugement ou un arrêt n'a pas été ,
>

» cour de cassation . » après due signification , attaqué dans


» On ne tarda pas à apercevoir les » le délai fatal, soit en appel , soit en
» inconvéniens de ce système. » cassation ,> ou qu'il a été volontaire
» En effet, comme il n'existe plus » ment exécuté et acquiescé par les
» de délais après un arrêt de la cour » parties , il a dès -lors obtenu irrévo
» de cassation , puisque cette cour est » cablement l'autorité de la chose jugée;
» le dernier degré de la hiérarchie ju- » mais que jusque là le conflit peut l'at
>) diciaire , la faculté d'élever le conflit » teindre.
» se serait donc indéfiniment prolon- » En 1815 , on changea cette juris
» gée ! Les citoyens qui , sur la foi » prudence pour la troisième fois , et
» d'un jugement irrévocable , ont dis- » on établit que les jugemens de pre
» posé de leur chose par voie d'échange, » mière instance , rendus en dernier
» de donation , de vente, d'hypothèque » ressort, et les arrêts des cours royales
5

» ou autre , l'auraient donc vue entre » rendus contradictoirement , sont em


» leurs mains é'ernellement flottante !
» preints du signe de la chose jugée , >

» Ajoutons que ce principe servait, » à l'instant même qu'ils sont pro


» par son exagération même , les crain- » noncés ; que dès lors il n'est plus
» tes soupçonneuses d'un gouverne- » tems d'élever le conflit.
» ment encore mal affermi, et retenait
> » Tels sont les trois systèmes , si dif
» sous sa main , sans discussion et sans » férens dans leur principe et dans
» partage , toutes les matières d'émi » leur application , qui , depuis la ré
» gration , de liquidation et de biens » volution , ont travaillé cette matière,
» nationaux . » et tantôt agrandi , tantôt resserré
» Mais quand l'intérêt politique eut » l'exercice de la revendication admi
» cessé ou se fut affaibli , on découvrit » nistrative. »
pleinement les conséquences abusives
» de ce système ; on sentit que s'il est Section II .
» utile de maintenir l'ordre des juri
» dictions , il est peut-être encore plus Législation .
» nécessaire de respecter l'autorité de
» la chose jugée , de cette chose jugée 21 fruct. an 3. Loi sur les conflits d'at
» que les lois de tous les peuples ont , tribution entre les au
CHAP . V. SECT. III . JURISPRUDENCE . 85

torités administratives déclarer comme non


et judiciaires , art. 27 avenu , sur une sim
et 28 . ple exception de com
2 germ . an 5. Arrêtédu directoire exé pétence, et sans conflit
cutif, qui ordonne la positif ou négatifentre
dénonciation au tri l'autorité administra
bunal de cassation , de tive et l'autorité judi
deux jugemens rendus ciaire , un jugement
par des tribunaux ci du tribunal civil de la
vils , dans une affaire Seine, et un arrêt de la
du ressort des auto cour d'appel de Paris,
rités administratives . confirmatif dudit ju
5 nivôse an 8. Réglement pour l'orga gement.
nisation du conseil 6 janv. 1814. Décret quiannulledeux
d'état, art. 11 . arrêtés de conflit pris
13 brum . an 10. Arrêté relatif aux con par le préfet de l'A
flits d'attribution . veyron , à l'occasion
12 nov . 1811. Avis approuvé du con d'unecontestation déjà
seil d'état , sur une terminée par arrêt pas..
requête de la com sé en force de chose
mune de Brest , ten > jugée.
dant à faire annuller 6 févr. 1815. Arrêt du conseil , qui an
comme incompétent nulle un arrêté par le
un arrêt rendu par la quel le préfetdu dépar
cour royalede Rennes, tement du Vara élevé
dans une cause en le conflit dans unecon -
instance entre cette testation souveraine
commune et les héri mentjugée par arrêt de
tiers Thomas Lemayer la cour royale d'Aix . [1 ]
de la Villeneuve
22 janv. 1813. Avis approuvé du con Section III .
seil d'état, portant que
les conflits entre l'au Jurisprudence.
torité administrative
et l'autorité judiciaire 1. L'article 13 du titre 2 de la loi des
doivent être renvoyés 16-24 août 1790 , établit en principe
à la commission du que les fonctions judiciaires sont dis
contentieux , pour y tinctes et demeureront toujours séparées
être instruits confor- des fonctions administratives .
mément au réglement Par la loi du 16 fructidor an 3 >, dé
du 22 juillet 1806. fenses iteratives sont faites aux tribu
6 nov . 1813. Décret portant rejet d'un naux de connaître des actes d’adminis
pourvoi au conseil d'é- tration, de quelque espèce qu'ils soient ,
tat , qui tendait à faire aux peines de droit.

(1) Voy. pour la Belgique , la loi du 16 106 de la Constitution du 7 février 1831.


juin 1816 ,7 l'arrêté du 5 octobre 1822 et l'art.
86 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

S'il y avait conflit d'attribution entre les exceptions d'incompétence qui lui
l'autorité administrative et l'autorité sont présentées : la cour de cassation
judiciaire, c'était d'abord au ministre ayant le droit d'annuller les arrêts qui
de la justice qu'il appartenait de déter- auraient violé les règles sur la compé
miner la compétence , sauf l'approba- tence, comme les autres lois dont la
>

tion du directoire exécutif (1) . garde et la conservation lui sont con


Telle était la règle posée par l'arrêté fiées; et le conseil -d'état étant de même
du gouvernement du 2 germinalan 5 (2) . investi da pouvoir de réformer les ar
Le réglement du 5 nivôse an 8 a at- rêtés incompétens (6).
tribué au conseil d'état , le droit de sta- 4. Ainsi , lorsqu'il n'y a pas déclara
tuer sur ces conflits (3] . tion respective d'incompétence de la
Ainsi, d'après les dispositions concor- part de l'autorité administrative et de
dantes de l'article 3 de la loi du 7 octo- l'autorité judiciaire, sur la contestation
>

bre 1790 , de l'art. 27 de la loi du 21 existante , et que l'incompétence seule


frimaire an 3 , et de l'article 11 de l’ar. de l'autorité judiciaire aa été déclarée ,
rêté du 6 nivôse an 8 , c'est au gouver- il n'y a pas lieu , par le Roi, en son con
2 >

nement qu'il appartient de prononcer seil, à régler la compétence entre les


sur la compétence des tribunaux ou des autorités administrative et judiciaire.
corps administratifs (4) . D'après la règle ci - dessus posée , la>

2. Cette règle , toutefois , n'est appli- partie doit dans ce cas se pourvoirdevant
?

cable qu'aux seuls cas où il existe un l'autorité supérieure, suivant la hiérar


conflit positif , résultant de la revendi- chie de l'ordre judiciaire , pour faire
cation faite par l'autorité administra- réformer le jugement; ou doit procéder
tive compétente, ou un conflit
flit négatif, au premier degré de la juridiction ad
résultant de la déclaration faite par les ministrative (7) .
autorités judiciaires et administratives, 5. Aux termes de l'arrêté du 13 bru
>

que l'affaire n'est pas dans leurs attri- maire an 10 , les préfets sont seuls char
butions respectives ( 5). gés d'élever les conflits appelés positifs.
3. Ilors de ces cas , l'autorité supé- 6. Ce n'est qu'en élevant le conflit
ricuredans la hiérarchie, soitjudiciaire, que ces magistrats peuvent suspendre
soil administrative , doit prononcer sur l'action des tribunaux ; autrement il y

[ 1 ] Art. 27 de la loi du 2 ! frimaire an 3 sance de l'affaire appartient. Rejet de la de


[2] Voy. cet arrêté et celui du 23 fructidor mande en réglement de juges , 8 ventose
-
an 8 , au bulletin . an 12 – Iulcm , 26 novembre 1806. - 21 jan
[3] Art. 11 de l'arrêté du 5 nivôse an 8 . vier 1807 .
[4] 9 et 16 yendémiaire an 9 . 26 ventose [6] 12 noyembre 1811 et Il novembre 1813 .
an 9 , ibid . -
12 novembre 1811 , ibid . [7] ler seplembre 1811 . 12 décembre
(5] 3 août 1808. - 23 octobre 1816 , 20 1811. -- 17 mars 1812. - 28 septembre 1816 .
novembre 1816 - 9 avril 1817 . Il existe cependant quelques décrets où
Lorsque les autorités administrative et le conseil d'état parait avoir jugé la compé
judiciaire se déclarent l'une et l'autre in- tence sur le seul recours des parties contre
compétentes pour statuer sur une contesta- des jugemens. Voy . 25 janvier 1807. – 22
tion , c'est là un conflit négatif pour lequel janvier 1808 et. 10 août 1809. A cette
on neiloit point se pourvoir en réglement de époque , la jurisprudence, en ce point , n'é
juges à la cour de cassation , mais s'adresser tait pas encore fixée. -- Voy . titre 2 , nom
>

au gouvernement qui scul a le droit de déci- bre 42 , et la note .


der à laquelle des deux autorités la connais
CHAP. V. SECT . III . JURISPRUDENCE . 87

aurait véritable confusion de pouvoirs, élever le conflit entre l'autorité ju


et excès de la part des préfets ( 1). diciaire et l'autorité administrative ,
7. Pareillement, lorsque la question renvoie les parties à se pourvoir , sur
est judiciaire , et qu'il s'agit de la pro- seoit à faire droit sur leurs deman
priété d'un objet litigieux entre le do- des , jusqu'à ce qu'il ait été pro
maine et un particulier, le préfet ne noncé sur ce conflit et sur la validité
doit pas élever le conflit , mais seule- des arrêtés administratifs rendus dans
ment intervenir au procès, soit en pre- la cause , il n'y a pas lieu de recevoir,
mière instance , soit en appel, pour y au conseil , le recours contre un sem
faire valoir les droits du domaine (2] . blable jugement .
8. Par l'arrêté du 13 brumaire an 10, Le conflit n'existant point , puisqu'il
les préfets sont chargés d'élever le con- n'a pas été élevé par l'autorité adminis
flit d'attribution dans le cas seulement trative , la partie qui croit avoir à se
où un tribunal serait saisi d'une contes- plaindre du jugement du tribunal in
tation dont le jugement, par sa na- férieur doit se pourvoir devant la cour
ture , appartiendrait à l'autorité admi- supérieure pour le faire réformer. [6]
nistrative ; mais cet arrêté , ni aucun 12. Lorsqu’un décret ou une ordon
autre réglement, n'autorisent les pré- nance a renvoyé devant les tribunaux
fets , après qu'un tribunal s'est déclaré une demande ( en indemnité par exem
incompétent et a renvoyé les parties de- ple) formée devant le conseil d'élat ,
vant l'administration , à prendre au- les tribunaux de première instance se
cune mesure sur les réclamations des déclarent à tort incompétens pour y
mêmes parties contre ce renvoi. statuer , . et c'est seulement aux cours
Un préfet est donc fondé dans ce cas d'appel qu'il appartient de réformer
à rejeter la demande d'un particulier , lesdits jugemens.
tendant à faire provoquer par luile ren- Ainsi, c'est devant ces cours que les
>

voi de la contestion devant les tribu- parties doivent former leur recours (7).
naux ordinaires ( 3). 13. Lorsque la cour de cassation ren
9. Le conseil d'état reçoit le recours voie devant une cour royale , pour sta
des parties contre des arrêtés de préfets tuer sur le fond d'une demande, le
qui ont refusé d'élever le conflit sur point de compétence est jugé , et le
une contestation prétendue adminis- conflit ne peut être, d'aucune manière,
trative (4). élevé sur ce renvoi .
10. Les conseils de préfecture qui 14. Les préfets ne peuvent élever le
élèvent le conflit d'attribution , usur- conflit sur des demandes qui , si elles
>

pent la compétence des préfets, et vio- étaient admises , tendraient à remettre


lent les dispositions des lois de la ma- en discussion devant les tribunaux, une
tière, notamment celles des articles 3 et question décidée par l'autorité adminis
4 de l'arrêté du 13 bruinaire an 10 (5). trative dans une matière de sa compé
11. Un conflit d'attribution ne peut tence [8].
être élevé par l'autorité judiciaire . 15. Les contestations terminées par
Si cependant un tribunal déclare des jugemens ou arrêts , qui ont acquis

[ 1 ] 29 décembre 1810 . 22 mars 1813 [5] 19 thermidor an 9. – 9 avril 1817 .


(2) 22 mars 1813 . [6] 22 décembre 1811 .
(3) 16 juillet 1816 . (7] 18 juillet 1809 .
[4] 16 juillet 1816 . [8] 5 janvier 1813.
88 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

l'autorité de la chose jugée, ne peuvent flit soit élevé , s'il n'y a pas encore juge
>

plus être soumises à une nouvelle déci- ment définitif sur le fond (5).
sion , soit par les parties , soit par les 19. Les tribunaux se saisissent-ils
préfets, usant du pouvoir qu'ils ont d'une contestation administrative sur
d'élever les conflits (1) . laquelle l'autorité souveraine a déjà
S'il en était autrement , dans ce der- prononcé? Le conflit peut être élevé par
nier cas , les préfets agiraient contra- le préfet, même après arrêt de cour
dictoirement à ces jugemens , sans les royale [6].
avoir fait réformerpar l'autorité supé- 20. Lorsqu'ils ont élevé le conflit, les
rieure, et en cela commettraient un préfets ne peuvent juger la question
excès de pouvoir [2 ]. par un autre arrêté , avant que le con
16. D'après le dernier état de la juris- seil d'état n'ait prononcé sur le conflit [7).
prudence , on considère que les juge- 21. Après la notification du conflit ,
mens de première instance rendus en les tribunaux doivent se bornerછેà pro
dernier ressort ,> et les arrêts des cours noncer un simple sursis , sans retenir ,
rendus contradictoirement , sont em- en quoi que ce soit , la connaissance
>

preints du caractère de la chose jugée de la cause [8] .


à l'instant où ils sont prononcés ; ils 22. Les conflits d'attributions entrent
n'existe plus , dit -on , de contestation , dans le contentieux administratif dont
?

et les préfets ne peuvent plus élever le l'instruction et l'examen sont confiés au


conflit ( 3 ]. comité du contentieux , avant d'être
17. La même prohibition s'applique portés au conseil d'état :: ils doivent
à plus forte raison , si , à l'époque où le donc être renvoyés à ce comité, pour y
> 4

conflit aa été élevé, le jugement qui y a être instruits conformément au régle


donné lieu était déjà confirmé par dé- ment du 22 juillet 1806 ( 9).
cision définitive de l'autorité judiciaire 23. Avant le décret du 22 juillet
supérieure, rendu en dernier ressort [4 ]. 1813 , qui a attribué la connaissance
18. Un jugement rendu contradictoi- des conflits au comité du contentieux ,
rement sur la question de compétence et le conseil d'état avait pour jurispru
qui n'est plus , quant à ce point , suscep-
> dence qu'en matière de conflit les dé
tible d'être attaqué par la voie d'appel, cisions sont d'intérêt public; qu'elles ne
n'est point un obstacle à ce que le con- jugent que la compétence , sans pré-.

[1 ] 15 janvier 1813. — 6 janvier 1814 . [ 8] 15 octobre 1809. – 15 janvier 1813.


21 février 1814. - 8 mars 1814. – 25 mars « Les juges qui , sur la revendication for
1814 . 17 juillet 1816. mellement faite par l'autorité administra
[ 2] 6 février 1812 . tive , d'une affaire portée devant eux , all
[ 3] 9 décembre 1810. -- 6 lévrier 1815 . ront néanmoins procédé au jugement avant
23 octobre 1816. - 11 décembre 1816 . la décision de l'autorité supérieure , seront
[ 4] 23 décembre 1815 . - 28 sept. 1816 . punis chacun d'uneamendede 16 fr.au moins,
[5 ] 21 août 1816, et de 150 au plus.
[6 ] 6 juin 1813. » Les officiers du ministère public , qui
[ 7] 7 août 1810. – Ce serait d'abord pré- auront fait des réquisitions ou donné des con
juger ce qui est encore incertain et que le clusions pour ledit jugement , seront punis
gouvernement seul a droit de décider : je de la même peine» .(Art. 128 du code pénal.)
.

veux direla question de compétence ; en se- [ 9] 22 janvier 1813 , au bulletin . - Voyez


cond lieu , la question peut être administra- les ordonnances royales des 29 juin 1814 ,
tive et appartenir cependant à la juridic 24 août 1815 , et 19 avril 1817 .
9

tion des conseils de préfecture.


CHAP. VI . SECT. I. CONTRIBUTIONS DIRECTES ET INDIRECTES. 89

judicier aux droits des parties ; qu’ainsi tribunaux ou annulle les décisions des
il n'y avait pas lieu de leur en faire la corps administratifs qu'il déclare in
communication préalable ; et qu'enfin , compétens ( 2 ).
par le même motif , ces parties ne de- 25. Il peut arriver cependant qu'il
vaient pas être admises à former opposi- annulle les arrêtés des préfets et les
tion aux décrets intervenussans qu'elles jugemens, non point dans leur entier,
eussent présenté leurs moyens (1). mais seulement en ce que les premiers
Depuis cette époque , les conflits revendiquent à tort >, ou en ce que les
>

s'instruisent comine toutes les affaires seconds ont violé la compétence , lais
du contentieux administratif. sant subsister le surplus (3 ).
L'ancienne jurisprudence était abso- 26. Lorsqu'après la notification d'un
lument contraireaux règles de la justice. conflit un tribunal se déclare incom
Iln'estpas indifférentaux partiesd'avoir pétent, le conseil d'état n'annulle que
tels ou tels juges ; elles ont donc in- les poursuites antérieures à cette dé
térêt au jugement du conflit : si elles claration d'incompétence (4 ).
:

ont intérêt , on ne peut leur interdire 27. Il annullerait les arrêtés des
d'être présentes au jugement. conseils de préfecture qui auraient
Lorsque la question est évidente , on prononcé sur une affaire dans laquelle
se dispense quelquefois de communi- une des parties aurait demandé que
quer aux parties , afin de leur éviter le préfet élevât le conflit(5).
des frais ; 28. Quelle que soit l'incompétence
mais si elles viennent par
tierce-opposition se pourvoir contre du tribunal dont le jugement lui est
l'ordonnance, le conseil d'état juge déféré directement et sans conflit, le
cette opposition par un nouvel examen conseil d'état ne doit point le déclarer
du conflit . comme non avenu ; et s'il est encore
24. Lorsque le conseil d'état pro- susceptible de recours , les parties doi
nonce sur les conflits , il considère vent se pourvoir devant l'autorité
comme non avenus les jugemens des supérieure ( 6 ).

CHAPITRE VI .
CONTRIBUTIONS DIRECTES ET INDIRECTES .

SectION PREMIÈRE . sont, 1° la contribution foncière , qui


est assise sur les immeubles ;
Sommaire. 2 ° La contribution personnelle , qui
est due par les personnes : espèce de
On distingue deux sortes de contri- capitation ;
butions : les contributions directes et 3° La contribution mobilière , qui se
les contributions indirectes. perçoit sur les facultés mobilières, pré
Les contributions directes existantes sumées d'après le loyer ; elle est acces.

[1] 18 septembre 1807. – 11 janvier 1808 . [4 ] 7 octobre 1812 .


- 24 avril 1808 . (5 ) 23 janvier 1814 .
(2) 8 novembre 1810 . [6] 6 juin 1813 .
(3) 17 janvier 1814.
90 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

soire à la contribution personnelle. A droits appartenant à la régie instituée


Paris , et dans quelques villes princi - sous le titre de régie des droits -réunis , et
pales, la contribution mobilière et per- aujourd'hui improprement appelée re
7

sonnelle est fondue dans la perception gie des contributions indirectes, dont elle
de l'octroi; senlement il s'y fait , par ne dirige qu'une partie.
supplément, un rôle de contribtion di-
> Les contributions directes et les con
recte assise sur les loyers d'habitation , tribution indirectes ont cela decommun
graduellement , suivant leur impor- qu'elles ne peuvent être établies que
tance ; par une loi , ni durer que le tems pour
4° La contribution des portes et fenê- lequel elles sont établies ; ceprincipe a
tres; elleest accessoire à la contribution été proclamé par les décrets des 17 juin
foncière , mais elle en diffère en ce que et 7 octobre 1790 , et il est garanti par
celle - ci est une charge du propriétaire la charte, sur laquelle la sagesse du Roi
et que celle-là est seulement avancée a fondé pour jamais nos libertés civiles .
par le propriétaire qui en fait la répar- Les administrations locales n'ont
tition sur ses locataires , en sorte que donc le pouvoir d'établir aucune con
ceux - ci, en définitif , la supportent ; tribution directe ou indirecte , même
5º Enfin la contribution dite patentes, pour subvenir aux besoins les plus ur
imposée sur les facultés commerciales. gens des localités ( 1).
Elle se compose d'un droit fixe et d'un Les contributions directes et indirec
droit proportionnel i; le droit fixe varie tes ont encore cela de commun que le
suivant les diverses professions et est recouvrement s'en poursuit par voie de
réglé par classe , suivant le tarif an- contrainte .
nexé à la loi , ou par assimilation et
> Mais elles différent en ce que les con
analogie pour les professions qui ne testations relatives aux contributions
sont pas au tarif. Le droit proportion- indirectes sont de la compétence des tri
nel, qui n'a pas lieu pour les classes bunaux de première instance , qui les
au -dessous de la cinquième , est du jugent en dernier ressort , sauf recours
dixième du loyer d'habitation , usines , en cassation ; au lieu que celles relati
ateliers, magasins, etc .; ce droit est ves à l'assiette , à la perception et au
dû , pour tous les locaux ·occupés par recouyrement des coutributions di
un commerçant , soit dans une même rectes , sont attribuées à l'autorité ad
>

ville , soit dans plusieurs. ministrative seule .


Les contributions indirectes compren
Section II.
nent tous les impôts qui frappent les
actes civils , leurs mutations par ventes, /
Législation.
donations, décès , et autres modes de
transmissions de biens , les marchan- S 1er . Contributions directes.
dises et objets de consommation , soit
AGENCE ET DIRECTION DES CONTRIBUTIONS
aux frontières, soit dans l'intérieur ; en
DIRECTES .
un mot, les choses indépendamment des
>

personnes , tels que les droits d'enregis- 21 brum . an 6. Loi portant création
trement , de timbre , de douanes, les d'une agence des con
tabacs , les cartes , les sels, et tous les
.
tributions directes.

[ 1 ] Loi du 3 décembre 1790 . Un décret taxe à percevoir pour l'entretien de la chaus


du 6,frimaire an 14 a cassé un arrêté du pré- sée des forêts , sur les voitures qui y pas
fet du Nord , portant établissement d'une seraient .
CHAP. VI . SECT. II . S I. CONTRIBUTIONS DIRECTES . 91

21 pluv . an 6. Loi relative aux traite- 20 juillet 1791. Loi relative à l'éva
mens, fraisdebureaux luation des bois et
et remises des em forêts , et des tour
ployés à l'agence des bières.
contributions directe. 28 juillet 1791. Loi relative à l'adresse
3 frim . an 8. Loi qui supprime les aux Français sur les
agences des contribu . contributions publi
tions directes, et or ques.
donne l'établissement 28 août 1791. Loi relative aux dé
de directions pour en charges et réductions
assurer le recouvre sur la contribution
ment. foncière.
2 oct. 1791. Loi relative à la percep
tion des contributions
CONTRIBUTIONS FONCIÈRE , PERSONNELLE , foncière et mobiliere ,
MOBILIÈRE ET SOMPTUAIRE . et du droit de patente.
14 oct. 1791. Loi concernant la ré
1er déc. 1790. Loi concernant la con partition et la fixation
tribution foncière. des contributions fon
18 févr. 1791. Loi sur la contribution cière et mobilière pour
mobilière . l'apnée 1792 .
23 févr. 1791. Loi qui fixe la règle 2 août 1792. Loi relative à la con
à suivre pour l'imposi tribution foncière.
tion des ecclésiasti- 26 août 1792. Loi qui détermine la
ques. forme à suivre pour
25 févr. 1791. Loi qui assujétit à la les demandes en ré
contribution foncière duction ou décharge
' les droits de péage et de la contribution
autres non supprimés mobilière.
par le décret du 24 23 nivôse an 2. Décret de la convention
mars 1790 ; les revenus nationale , relatif à
des canaux , etc. l'emploi des fonds de
6 avril 1891. Loi contenant des arti non - valeur provenant
cles additionnels à de l'accessoiredes con
celle de la contribu tributions foncière et
tion mobilière . mobilière.
10 avr . 1791. Loi relative aux con- 7 therm . an 3. Loi portant établisse
tributions foncière et ment d'une contribu
mobilière. tion personnelle et de
3 juin 1791. Loisur la répartition des taxes somptuaires.
trois cents millions de 29 frim , an 4. Arrêté du directoire
contributions foncière exécutif , qui déter
et mobilière . mine les attributions
3 juin 1791. Loi relative aux con des municipalités re
tributions. lativement aux con
17 juin 1791. Loi relative aux con tributions directes .
tributions foncière et 17 brum . an 5. Loi relative à la ré
mobilière. partition et au recou
92 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
vrement des contri- 30 frim . an 8. Loi concernant les rôles
butions directes. dela contribution fon
9 germ . an 5. Loi relative à la ré cière de l'an 8.
partition et au recou- 25 vent. an 8. Loi relative à l'établis
vrement de la con sement des contribu
tribution foncière et tions directes et indi
mobilière de l'an 6. rectes de l'an 9.
7 vend. ap 7. Loi relative aux deman- 19 floréal an 8. Arrêté contenant ré
des en décharge, ou ré partition , entre les
duction des contri départemens, des con
butions personnelle tributions mobilière ,
mobilière et somp personnelle et somp
tuairedes années 5 et 6. tuaire de l'an 9.
3 frim . an 7. Loi relative à la répar- 24 floréal an 8. Arrêté relatif aux ré.
tition , à l'assiette , au clamations en inatière
recouvrement de la
de contributions.
contribution foncière .
16 therm . an 8. Arrêté contenant régle
3 nivôse an 7. Loi sur la répartition ment sur le recouvre
des contributions per inent des contribu
sonnelle , mobilière et tions directes, etl'exer
>
somptuaire. cice des contraintes.
3 nivôse an 7. Loi sur le mode d'as
27 pluv. an 9. Loi relative aux récla
siette , de perception mations des percep
et de dégrèvement , >
teurs et des receveurs
dans l'intérieur des
des contributions.
départemens , de la
contribution person 21 vent. an 9. Loi portant fixation des
nelle , mobilière et coutributions foncière
somptuaire de l'an 7. et personnelle pour
l'an 10 .
7 brum . an 7. Loi contenant répar
tition de la contribu- 9 floréal an 9. Arrêté qui ordonne un
tion foncière de l'an 7. prélèvement sur les
2 mess . an 7. Loi sur les réclamations centimesadditionnels,
en matière de con pour la remise ou mo
tribution foncière. dération , et les acci
4 mess . an 7. Loi qui fixe la propor dens extraordinaires.
tion de la contribution 3 vent. an 10. Arrêté relatif à l'as
foncière avec les re siette des contribu
venus territoriaux. tions publiques, et à
4 mess. an 7. Loi relative aux publi l'exercice de la police
cations et affiches en dans les communes
matière de contribu dont le territoire s'é
tions. tend sur deux dépar
17 fruct. an 7. Loi relative aux con temens.
tributions de l'an 8. 7 vent , an 10. Arrêté relatif aux con
11 frim . an 8. Loi qui règle définiti tributions arriérées de
vement les contribu l'an 5 et années anté
tions de l'an 8 . rieures , de la com
CHAP. VI . SECT. II. SI. CONTRIBUTIONS DIRECTES. 93

mune de Paris, et à pour les trois premiers


ses percepteurs. douzièines.
13 flor. an 10. Loi sur la contribution 11 avr. 1810. Décret qui déclare l'art.
foncière , personnelle, 1er. de l'arrêté du 28
somptuaire et mobi thermidor an 10 , re
lière de l'an 11 . latif à la contribution
16 mess. an 10. Arrêté qui fixe pour mobilière des officiers,
l'an 11 les contribu applicableaux officiers
tions foncière > per de la gendarmerie na
sonnelle et mobilière tionale.
des six départemens , 15 oct. 1810. Décret relatif à la con
de la 7e division mili tribution foncière des
taire. salins et marais salans.
28 therm . an 10 Arrêté relatifauxcontri et des salines. [ 1 et 2]
butions payables par
les officiers de l'état PATENTES .
major et autres à ré
sidence fixe. 17 mars 1791. Loi portant suppression
4 germ . an 11 , Loi relative aux crédits de tous les droits d'ai
ouverts pour les dé des, de toutes les mai
penses des années 5 , trises et jurandes, et
6 et suivantes , et à la
>
établissemens de pa
fixation des contribu tentes.
tions de l'an 12 . 9 oct. 1791. Loi relative aux paten
5 flor. an 11. Loi relative à la contri tes .
bution foncière des ca- .4 therm . an 3. Loi portant établisse
naux de navigation . ment de patentes pour
30 frim . an 13. Décret sur les remises et l'exercice de toute es
les cautionnemens des pèce de commerce.
percepteurs des con- 6 fruct. an 4. Loi portant établisse
tributions directes. ment d'un droit de pa :
3 févr. 1809. Décret approbatif d'un tente pour l'an 5.
avis du conseil d'état,> 9 frim . an 5. Loi qui rapporte les dis
concernant deux ques positions de l'art . 19
tions relatives à la de la loi du 6 fructi .
contribution foncière dor an 4 , par lesquel
des héritages possédés les les manufacturiers
à titre d'emphythéose. sont dispensés du droit
9 déc. 1809. Décret qui ordonne le de patente.
recouvrement provi- 9 frim , an 5 Loi additionnelleà celle
soire des contribu du 6 fructidor an 4 ,
tions directes de 1810, sur les patentes.

( 1) Voy pour la Belgique , 18 avril 1814 , [ 2] Pour la contribution personnelle et


9 septembre 1814 , 26 octobre 1814 , 24 mobilière , Voy . pour la Belgique , 26 oct .
décembre 1817 , 16 décembre 1823 , 121814 , 24 décembre 1817 , 12 février 1816 ,
juillet 1821 , loi du 31 décembre 1835 . 21 mai 1819 , 6 avril 1823 , 12 juillet 1821 .
9
94 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

9 pluv . an 5. Loi interprétative de tion sur les portes et


celle du 9 frimaire an fenêtres . V. contri
59 butions foncières,
concernant les pa
tentes.
1er. brum . an 7. Loi qui maintient la CONTRIBUTIONS EXTRAORDINAIRES .
contribution des pa
tentes pour l'an 7 , et 4 brum . an 4. Loi portant établisse
en règle la perception . ment d’une taxe ex
9 brum , an 8. Loi qui dispense de la traordinaire de guerre.
patente tous les offi 6 prair. an 7. Loi qui ordonne la per
ciers de santé attachés ception d'une subven
aux armées , etc. , par tion extraordinaire de
nomination du direc . guerre , sur les droits
toire exécutif ou des d'enregistrement, de
autorités constituées. timbre , d'hypothè
15 fruct. an 8. Arrêté relatif aux pa que , etc.
tentes.
6 prair , an 7. Loi portant établisse
26 brum , an 10 Arrêté relatif aux paten ment d'une subven
tes de l'an 10 . tion extraordinaire de
13 flor. an 10. Loi sur les contributions gnerre sur la con
foncière, personnelle , tribution foncière de
somptuaire et mobi l'an 7.
lière de l'an 11. ( Tit. 3 6 prair, ap 7. Loi portant établisse
des patentes). ment d'une subven
25 oct . 1806. Décret portant que les tion extraordinaire de
capitaines comman guerre pour l'an 7 ,
dans des navires ou sur la contribution
barques faisant le pe personnelle, mobilière
tit cabotage ou la pê et somptuaire.
che >, ne sont pas assu- 6 prair an 7. Loi portant établisse
jétis au droit de pa ment pour l'an 7 ,
tente . d'une subvention ex
28 févr. 1809. Décret approbatif d'un traordinaire de guerre
avis du conseil d'état , sur les portes et fe
concernant des ques nêtres ,
tions relatives aux cen
times additionnels et
et aux patentes (1 ) . FRAIS DE PERCEPTION .

28 fruct, an 8. Avis du conseil d'état ,


PORTES ET FENÈTRES .
sur la manière d'ac
4 frim . an 7. Loi portant établisse quilter les frais de per
ception des contribu
ment d'une contribu
tions directes .

{1] Voy . pour la Belgique , 24 décembre S 2. Contributions indirectes.


1817 , 26 octobre 1814 , 12 juillet 1821 ,
28 juin 1822. 25 vent. an 8. Loi relative à l'établis
CHAP. VI . SECT. II. SI CONTRIBUTIONS DIRECTES. 95

sement des contribu- portion de leur répartition , soit de leur


tions directes et indi- paiement, soit de la qualité des agens
rectes de l'an 9. qui en poursuivent le recouvrement (2) .
14 flor . un 10. Loi relative aux contri- 2. Ils statuent donc sur les contesta
butions indirectes de tions relatives au recouvrement de ces
l'an 11 . contributions, élevées entre le percep
27 prair. an 10 Arrêté relatif aux re- teur et les contribuables , alors même
cettes faites par les re- que le percepteur aurait donné pro
ceveurs - généraux et curation à un autre pour percevoir,
particuliers , sur les pourvu que cette procuration fût avouéc
contributions indirec- par l'administration (3).
tes. 3. C'est pareillement aux conseils de
préfecture qu'il appartient, dans l'opé
>

Lois des finances des 28 ration du cadastre en cas de discord en


avril 1816 , 25 mars tre ceux qui y concourent , ou de ré
1817 et 15 mai 1818 clamation de la part des contribuables,
de fixer le revenu des terres et d'établir
les différentes proportions qui peuvent
CONTENTIEUX DES CONTRIBUTIONS INDIRECTES .
exister entr'elles , d'après leurs diverses
nov . 1790. Instructions adressées natures et qualités [4].
par ordre du Roi aux 4. Un tribunal n'a pas le droit d'an
directoires de départe- nuller une contrainte décernée par un
mens, sur le conten- percepteur contre un particulier(5).
tieux des impositions 5. Lorsqu'une con'estation s'engage
indirectes [1 ] . entre deux particuliers dont l'un de
mande à l'autre le remboursement de
Section III . contributions qu'il prétend avoir payées
en son lieu et place , c'est au conseil de
Jurisprudence préfecture qu'ilappartientdestatuer [6] .
6. Il en serait de mêmepour une con
§ 1er. Contributions directes.. testation élevée entre deux gardiens de
saisie et un percepteur des contribu
N ° 1er. COMPÉTENCE DES AUTORITÉS. tions [7 ] .
4. Lorsqu'il ne s'agit pas de détermi
1. Les lois des 28 pluviôse an 8 et 27 ner si la contribution foncière est due
pluviôse an 9 ont attribué aux conseils par un particulier et quelle doit être sa
de préfecture tout le contentieux des quotité, mais seulement si un particu
contributions directes, qu'il s'agisse , lier , débiteur d'intérêts ou d'arrérages
> >

soit de leur légalité, soit de la juste pro . de rente en vertu d'un acte qu'il oppose,

(1) Voy . pour la Belgique , 15 septembre, [4] 8 octobre 1810 .


3 octobre 1816 , 6 et 12 mars 1818 , J2 mai [ 5] 20 septembre 1809 .
1819 , 26 août 1822 , 12 juillet 1821 , 2 août [6] Voir lois des 11 septenıbre 1790 et
1822 , 8 janvier 1824. 2 messidor an 7. – 28 pluviðse an 8 , et
(2] 12 brumaire an 11 . 18 août 1807 . arrêté du 24 floréal an 8. – 16 mai 1810 ,
8 octobre 1810. - 8 octobre 1810. 3 jan 30 septembre 1811 .
vier 1813. – 10 mai 1813.- 20 nov. 1815 . [7 ] 8 mars 1811 .
[3] 17 janvier 1814 .
96 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTATIVE.
est fondé à faire la retenue de la contri. à l'autorité administrative seulement ,
bution :: l'autorité administrative doit et par conséquent aux conseils de pré
s'abstenir de prononcer , parce que fecture , de prononcersur des questions
>

l'appréciation des clauses des actes ap- de cette espèce.


partient aux tribunaux ordinaires. Ainsi un tribunal s'exposerait à voir
Cette règle serait applicable , alors annuller son jugement, s'il condamnait
même qu'il s'agirait d'une rente due au un particulier à rembourser à un autre
domaine [1]. le montant de sa contribution mobiliè .
8. Lorsqu'un particulier a formé, de. ret, pour une partie de l'année [6).
9
vant l'administration , sa demande en 13. Toutes les demandes relatives à
réduction de cote, les tribunaux ne peu des frais fait pour le recouvrement des
vent s'occuper de la question de savoir contributions publiques , doivent être
si ce particulier doit être considéré déférées aux conseils de préfecture.
comme débiteur ou non des sommes Les tribunaux de paix seraient in
imposées , avant que l'administration compétens , comme les tribunaux ci
n'ait prononcé sur la première ques- vils (7) .
tion (2 ). 14. Ce principe est applicable, soit
9. Les contestations qui s'engagent que les demandes soient dirigées contre
entre deux communes , en matière de les contribuables , soit qu'elles aient
contributions directes , et qui ont pour lieu entre les divers agensdu recouvre
objet un double emploi , sont du res- ment ; parce que , par leur objet , par
sort des conseils de préfecture (3]. le titre qui leur sert de fondement, et
10. S'il s'élève un débat , entre un par les lois qui les régissent , elles se
percepteur et un particulier , sur la trouvent sous l'influence et la direction
quotité de la somme que ce dernier de l'autorité administrative [8].
prétend avoir payée en acquit de sa con- 15. Aux termes de l'arrêté du 19 ven
tribution , ce débat tombe dans le con · démiaire an 12 , l'autorité administra
>

tentieux des contributions directes, et tive est seule chargée du recouvrement


rentre , à ce titre , dans les attributions des reliquats de compte et autres reve
des conseils de préfecture [4]. nus communaux ; il est interdit à l'au
11. Les conseils de préfecture sta- torité judiciaire de s'immiscer dans ces
tuent sur les réclamations des percep- opérations : les tribunaux peuvent seu
teurs et receveurs dont les caisses ontlement juger sommairement et sans
été volées ou pillées , ou dont les rôles frais la validité des poursuites.
ont été brûlés [5 ]. Aivsi un tribunal excéderait ses pou
12. Toutes les fois qu'il s'agit au fond voirs et entreprendrait sur les attribu
de décider quel effet un changement tions de l'autorité administrative , s'il
d'habitation survenu dans le cours de prononçait une condamnation de dé
l'année peut avoir sur le paiementd'une pens contre un percepteur , et lui or
contribution mobilière , il appartient donnaitde cesser ses poursuites ( 9 ).

[1] 23 novembre 1808. – Voy . arrêt de [6] Lois des 24 août 1790 , 16 fructidor
cassation du 2 ventôse an ll , rapporté au an 3 , 2 germinal an 5 , 2 nivôse an 6 , et 5
Répertoire de jurisprudence de M. Merlin. nivôse an 8. 3 mai 1810 .
[2] 10 mars 1807 . [7] 25 janvier 1807. 18 janvier 1813.
[3] 8 octobre 1810 . [8] 25 mars 1807 .
[4] 18 juillet 1809. [9] 19 mars 1808 . Voir ledit arrêté ,
[5] Loi du 27 pluviðse an 9. art . 4 .
CHAP. VI . SECT. III . SI . CONTRIBUTIONS DIRECTES. 97

Il y aurait lieu , dans ce cas , à élever relative aux frais d'une sommation fai
le conflit. te par un percepteur , pour réintégra
16. Les préfets ne peuvent pronon- tion de meubles enlevés au préjudice
cer sur la validité des saisies faites pour d'une saisie par lui opérée avant cet
assurer le recouvrement des contri- enlèvement, le conseil de préfecture est
butions, la connaissance de ce qui con- seul compétent pour en connaître ;
cerne le contentieux des contributions ainsi c'est à lui seul qu'il appartient
directes étant attribuée aux conseils de d'autoriser le percepteur à contraindre ,
préfecture par l'art. 4 de la loi du 28 selon le mode indiqué pour le recou
pluviose an 8 (1) vrement des contributions directes , le
17. On applique , dans sa rigueur >, particulier qui a fait l'enlèvement, à
l'art. 4 de la loi du 12 novembre 1808 , payer les fraisde la sommation qui lui a
qui ordonne qu'en cas de saisie de été précédemment donnée de réinté
meubles et autres effets mobiliers pour grer lesdits effets.
le paiement des contributions, les de- L'action accessoire doit suivre l'action
mandes en revendication de tout ou principale (4).
partie desdits meubles et effets ne puis- 20. Est- il question de savoir , 1° si un >

sent être portées devant les tribunaux percepteur des contributions est déchu
ordinaires , qu'après avoirété soumises, de son privilège sur le prix d'une vente
par l'une des parties intéressées , à par expropriation forcée , pour ne pas
l'autorité administrative , ainsi que le s'être fait colloquer dans le délai légal ;
prescrit la loi du 5 novembre 1790 . et 2° si l'adjudicataire ayant payé le
Il n'y a pas lieu à élever le conflit si prix , conformément au jugement d'or
7

les parties se sont pourvues d'abord dre , le bien est purgé de toute charge ,
>

devant les tribunaux, parce qu'il ne s'a- même pour contribution ? Ces questions
>

git pas d'un objet de la compétence sont évidemment de la compétence des


administrative; mais les tribunaux s'ex- tribunaux , puis que seuls ils peuvent
posent à rendre des jugemens suscepti- prononcer sur les effets d'un jugement
bles d'anullatiòn , s'ils prononcent sans d'ordre [5].
que la mesure préalable ait été rem. 21. Il résulte des dispositions des ar
plie (2 ) ticles 25 et 26 de l'arrêté du gouverne
18. Cette loi n'a pas excepté même ment du 16 thermidor an 8 , que les
les meubles insaisissables : ainsi un tri- contribuables peuvent adresser leurs
bunal ne doit pas prononcer sur les plaintes à l'autorité administrative con
contestations qui ont ces sortes de meu- tre les porteurs de contraintes [6] ; ce
bles pour objet, avant que l'autorité pendant lorsque les faits reprochés à
administrative n'ait également donné ces porteurs de contraintes sont tels
son avis [3]. qu'ils caractérisent un délit , rien n'em
19. Lorsqu'il s'éleve une contestation pêche les contribuables d'adresser di

[ 1 ] 19 juin 1813 . [5] 11 août 1808. — Voy . loi du 12 nov .


[ 2] 20 novembre 1815. — 9 avril 1817. - 1808 .
18 mars 1818. [6] Les plaintes contre les porteurs de con
(3] 29 août 1809 traintes doivent être portées devant le sous
[4] Voy . lois des 24 août 1790, 16 fructidor préfet qui prononce sommairement ; il peut
an 3 , 2 germinal an 5 , 2 nivôse an 6 , et même les révoquer ; sauf , dans tous les cas,
5 niyðse an 8. – 28 février 1810. le recours au préfet. -8 janvier 1813.
MACAREL . 7.
98 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

rectement leurs plaintes aux tribunaux domicile principal, ne serait point tenu
qui doivent en connaître [1]. de payer la contribution personnelle
22. Toutefois les tribunaux ne sont et mobilière dans le département où il
point autorisés à annuller les actes faits aurait une résidence.
par ces porteurs de contraintes pour le En conséquence , le conseil d'état
paiement des contributions dues par annulle les arrêtés des conseils de pré
un particulier ( 2 ]. fecture qui admettent cette réciprocité ,
23. Lorqu'un percepteur a chargé un et condamnent à payer la contribution
fondé de pouvoir de remplir ses fonc- personnelle dansles départemens, mal
tions et de faire la recette , les con- gré l'exhibition de preuves qui établis
testations relatives au compte à rendre sent qu'on la paye à Paris [5].
au percepteur en titre , sont de la com- 25. D'après les articles 84 et 88 de la
pétence des conseils de préfecture. loi du 3 frimaire an 7 , non seulement
Cette décision est fondée sur celle du les bâtimens inhabités ne sont pas assu
12 janvier 1811 (au bnlletin ), portant jélis à la contribution foncière pendant
que le mode établi pour le recouvre- leur reconstruction ; mais ils n'y sont
ment des comptables directs du trésor soumis qu'a la troisième année après
public , et réglé par les lois des 12 ven- ladite reconstruction [6] .
démiaire et 15 frimaire an 8 , et par 26. Lorsqu'un particulier acquiert un
les arrêtés dugouvernement des 8 ven- immeuble par suite d'expropriation for.
tôse ar 8 et 28 floréal an 11 , est coin- cée, ce particulier ne devient pas person
mun à leurs agens ou préposés, lorsque nellement débiteur du montant des con
ceux-ci ont fait personnellemet la re- tributions arriérées que doit son auleur .
cette des deniers publics [3]. En sa qualité d'adjudicataire, il ne
peut être tenu , soit envers le percep
No 2. FOND DE LA MATIÈRE . teur pour les impôts qu'il réclame, soit
envers les autres créanciers de l'expro
24. Conformément à l'article 5 de la prié , qu'à la représentation et à la dis
>

loi du 21 ventôse an 9 , nul ne doit être tribution de son prix .


taxéà la contribution personnelle, qu'au Et comme , aux termes des lois sur
lieu de sa principale habitation . l'expropriation forcée, les poursuites re
Il est vrai que , d'après l'arrêté des latives à la distribution du prix dû par
consuls du 13 vendémiaire an 12 , nul > un adjudicataire , doivent être faites ,
individu ayant résidence à Paris , quoi- devant les tribunaux, suivant la forme
que payant la contribution personnelle prescrite par le code de procédure ci
dans un autre département aulieu de vile , les préfets n'ont aucune compé
son domicile , n'est exempt de l'imposi- tence surles objets de cette nature [7].
tion établie pour Paris par ladite loi ; 27. Lorsqu'un changement de rôle
mais cette disposition n'est pas déclarée a eu lieu , d'après une autorisation for
>

réciproque pour les départemens (4). melle accordée aux répartiteurs d'une
L'habitant de Paris qui y aurait son commune , nul particulier n'est admis
>

[1] Art. 25 et 26 de l'arrêté du 16 ther- Paris il n'y a pas , à proprement parler , une
inidor an 8. - 5 septembre 1810 . contribution personnelle et mobilière , mais
[2] 8 janvier 1813. une contribution à raison du loyer d'habita -
[3] 11 septembre 1813 . tion et sur les logemens .
[4] 26 janvier 1809 [6] 13 janvier 1816 .
[5] Cette doctrine est fondée sur ce qu'à [7] ler . mai 1816.,
CHAP. VI . SECT. III . S II. CONTRIBUTIONS INDIRECTES. 99

à s'en plaindre, surtout lorsqu'il y a ac. que du paiement des contributions ( en


quiescé,> et que , de plus , il s'est refusé principal et centimes additionnels)qui
>

à l'expertise quilui a été proposée de la sont légalement établies, on doit an


part du contrôleur des contributions puller les arrêtés qui l'auraient déclaré
directes ( 1). débiteur de cette surtaxe illégale (3) .
28. L'évaluation du revenu d'une 30. S'il s'élève , entre deux commu
propriété ne peut être élevée par l'ad- nes , une contestation en matière de
>

ministration , si ce n'est en se confor- contributions directes , on donne gain


mant à la loi du 3 frimaire an 7 , sur de cause à la commune qui établit par
la fixation et la répartition des contri- les titres les plus authentiques, que de
butions , lorsque la matrice du rôle des puis un long espace de tems , le fonds
contributions de la commune où cette de terre qui fait l'objet du litige est
propriété est située , n'a éprouvé aucun porté sur les rôles de ses contributions[4].
changement dans la fixation des reve- 31. D'après la loi du 1er brumaire
nus et des contributions de l'année an 7 , le droit fixede la patente doit être
pour laquelle le propriétaire réclame. payé au lieu du doinicile ; car le droit
Ainsi , lorsqu'un particulier forme proportionnel se paye partout où le né
une demnande en réduction de sa con- gociant a un local .
tribution , le conseil de préfecture ne Ainsi un négociant ne peut payer ce
peut contrevenir à cette règle , sans droit fixe de patente dans deux villes
s'exposer à voir annuller son arrêté . différentes, lorsque les établissemens
Et lorsque, dans un cas semblable , qu'il y a formés, ne sont gérés que par
l'arrêté du conseil de préfecture est an- lui [3].
nullé , le conseil d'état renvoie le par- 32. Les propriétaires payant la con
ticulier à poursuivre la réduction de sa tribution foncière, sont autorisés à en
contribution , conformément aux lois retenir proportionnellement le mon
>

rendues sur la matière (2] . tant sur le pied du cinquième, sur les
29. Lorsqu'une surtaxe , quoiqu'illé- rentes, intérêts de capitaux el pres
>

gale , se trouve portée au rôle des im- tations annuelles dont ils sont grévés ,
positions d'une commune , et a été con- si la convention constitutive n'a pas
fondue sur les rôles de répartition , stipulé la nou retenue. [6]
avec le principal et les centimes addi
tionnels , le percepteur doit en cesser 2. Contributions indirectes.
la perception aussitôt qu'il en a été lé No 1er . COMPÉTENCE DES AUTORITÉS.
galement instruit , sous peine d'encou
rirles condamnations prononcées par le 33. La connaissance de toute contes
C. pen . , etpar la loi du 15 frim . an 3 ; et tation sur la perception des droits de
le particulier ne pouvant être passible douane appartient aux tribunaux ordi

(1 ) 4 juin 1809 . munes , payeront le droit fixe dans le lieu


[2] 18 janvier 1813. où ce droit est le plus élevé .
[3 ] 26 mars 1811 . Cette loi du 25 mars contient , sur les pa
[ 4] 8 octobre 1810. tentes, plusieurs dispositions qui changent ou
[ 5] 26 mars 1812. modifient celles de la loi du 1er brumaire an 7 .
Il a été dérogé en France à la loi du do- Les personnes qui s'occupent de cette ma
micile par la loi du 25 mars 1817. L'ar- tière doivent consulter en Belgique les lois
licle 66 porte que les patentables qui ont des 21 mai 1819 et 6 avril 1823 .
plusieurs établissemens dans diverses com- [6] Lois des 23 nov . 1790 et 3 frim an 7 .
100 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

naires , conformément à l'art. 3 du tit. ne s'étaient pas pourvus , antérieure


11 de la loi du 22 août 1791 , mainte- ment à l'acte , devant le conseil de
nue par les lois et réglemens posté préfecture, en conformité de la loi
>

rieurs [ 1 ] . du 28 avril 1816 sur les finances , et


34. En conséquence , toutes les de- si l'abonnement avait reçu son exécu -
mandes en restitution des droits de cette tion , de la part de la régie des contri
nature doivent être renvoyées devant butions indirectes, en ce qu'elle aurait
eux (2] . affranchi les débitans des exercices , et
35. Si une décision ministérielle avait de la part des débitans , en ce qu'ils au
rejeté une semblable demande , elle raient acquitté collectivement partie
>

ne devrait pas être considérée comme du montant dudit abonnement, au


emportant jugement de la réclamation , lieu de se soumettre à la perception du
mais seulement comme un avis ou ins- droit de détail .
truction énonçant la détermination de Dans tous les cas , leur réclamation
maintenir , par les voies de droit , la ne pourrait être portée devant le con
perception qui en est l'objet (3). seil d'état qu'après qu'il y aurait été
36. Les contestations entre l'admi- statué par le préfet, en conseil de pré
nistration des droits réunis et les débi- fecture ( 6 ).
tans de tabac , relatives aux sommes 39. Lorsque l'administration fait un
que ceux-ci pouvaient devoir à l'admi- abonnement, elle doit prendre en con
nistration, en exécution de la loi du 29 sidération , ainsi que le prescrit la loi
décembre 1810 , ont été renvoyées aux du 28 avril 1816 , tant les consom
tribunaux [4]. mations des années précédentes que les
37. Les tribunaux ordinaires sont circonstances particulières qui pour
seuls compétens pour statuer sur la va- raient influer sur le débit [7] .
lidité des saisies -arrêts faites en ma- 40. Un abonnement réclamé par un

tière de contributions indirectes , quels particulier pour le droit imposé à la


>

que soient d'ailleurs les motifs sur les vente en détail des eaux -de -vie , ne

quelson voudrait en fonder la nullité [5]. peut pas se concilier avec les disposi
tions de l'art . 87 de la loi du 28 avril
N° 2. FOND DE LA MATIÈRE . 1816 (section des contributions in
38. Vainement des débitans de bois- directes), qui impose à toutes person
2

sous formeraient une demande à fin de nes autres que celles assujéties aux
remise d'une sommedontils resteraient exercices des employés de la régie ,
débiteurs sur le prix d'un abonnement l'obligation de payer un droit général
passé entr'eux et l'administration , s'ils de consommation égal à celui qui est
se fondaient sur la réserve de toutes ré- fixé par l'article 47 de la même loi ,
clamations, insérée dans l'acte d'abon- sur toute qualité d'eau -de -vie , d'esprit
nement : cette réserve ne pourrait avoir ou de liqueur qui leur sera adressée.
pour effet de détruire les fixations con- En conséquence , il y a lieu de re
>

senties audit acte , et ils ne seraient jeter la requête du particulier qui ré


plus recevables à les contester , s'ils clame un tel abonnement [ 8 ].

[ 1] 20 novembre 1815 . [ 6] 19 mars 1817. - Art. 70 , tit . ler des


[2] 20 novembre 1815 .; 20 nov. 1815. contributions indirectes. ( Loi française du
[3] 18 mars 1816 . 28 avril 1816 ) .
[4] 15 mars 1813. [7 ] Idem .
15] 17 mai 1809. [8] 26 février 1817 .
CHAP. VII . SECT. I. DOMAINES ENGAGÉS . 101

CHAPITRE VII,.

DOMAINES ENGAGÉS .

Section PREMIÈRE . » Philippe-le-Bel . qui monta sur le


trône en 1286 , disposa des domaines
>
Sommaire. pendant tout le cours de son règne.
Les dons qu'il en avait faits étaient si
« Le domaine de l'état ou national multipliés, et ils parurent si excessifs ,
» proprement dit (selon la définition que Philippe-le- Long , son fils , en ré
” que nous en donnent la loi du 1er voqua plusieurs par une ordonnance
» décembre 1790 et le code civil , du 29 juillet 1318 [1] .
art. 538 et suivans) , s'entend de » Ce même prince a encore mani
» toutes les propriétés foncières et de festé, par l'ordonnance du 16 novem
» tous les droits réels ou mixtes qui bre 1318 , ses regrets sur la diminution
» appartiennent à la nation , soit qu'elle des domaines ; et il y a défendu qu'il en
» en ait la possession ou la jouissance fût sollicité aucune donation , si ce >

» actuelles , soit qu'elle ait seulement n'était en présence du grand conseil (2) .
» le droit d'y rentrer par voie de ra- » Charles -le - Bel ordonna [3] l'exé
» chat, droit de reversion ou autre . cution de ce réglement, et il enjoignit
» ment ; les chemins publics, les rues
> à tous ceux qui possédaient des biens
» et les places des villes , les fleuves et distraits du domaine , de produire leurs
» rivières navigables , les rivages et titres dans un délai de six mois , afin
» relais de la mer , les ports , les hâ- qu'ils fussent examinés dans la cham
>

» vres, les rades, etc., et en général bre des comptes.


)

» toutes les portions du territoire na- » Philippe-de- Valois a manifesté


» tional qui ne sont pas susceptibles par l'ordonnance du 2 octobre 1349 ,
» d'une propriété privée , sont consi- sa volonté de connaître les causes des
» dérés comme des dépendances du do- aliénations qui avaient été faites des
» maine public. domaines , en la ville et vicomté de
» Une foule de monumens histori- Paris ; et il a ordonné , par ce régle
ques obligent de reconnaître que les ment , aux trésoriers 2 à Paris > de
principes de l'inaliénabilité du domaine mettre sous sa main toutes les choses
étaient inconnus sous les deux pre- qui leur apparaîtraient avoir fait partie
mières races de nos Rois. Ils n'étaient dudo maine [4).
pas même admis dans les premiers » C'est depuis cette époque que les
siècles de la troisième race : c'était en principes de l'inaliénabilité du domaine
domaines de l'état que les dols des ont commencé à faire des progrès sen
reines et des filles de France étaient sibles .
constituées , jusqu'au règne de Phi- » Le règne de François Ier vit l'ina
lippe -Auguste , en 1180. liénabilité du domaine non seulement

1 Orionuances du Louvre , tom . I. [3] Parl'ordonnance du 5 avril 1321 , ibid . , 2

(2) Ibid , 10m . 1 , pag. 670 . tom . 1 , p . 764.


[4] Ordonnances du Louvre, tom . I , p . 315
102 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

devenir une vérité incontestable , mais maniaux . Elle donne ensuite une dó
encore tendre à acquérir le caractère finition exacte de ce qui doit être re
d'une loi fondamentale . Le 30 mai gardé comme faisant véritablement
1539 ( 1) , une déclaration ordonna qu'a- partie du domaine.
près décès de ceux qui possédaient » Le passé est abandonné à l'examen
des terres du domaine de la couronne , et à la recherche de la partie publi
en vertu des dons qui leur avaient été que ; mais l'ordonnance règle pour
faits , elles demeurassent réunies au l'avenir : et confondant les terres su
domaine , sans passer aux enfans des jettes à retour avec les autres domai
donataires ; et un mois après , le 30 juin nes dont jouissait Charles IX , elle
1539 , une autre déclaration proclama en défend absolument l'aliénation >

que le domaine de la couronne est inaliés même à titre d'inféodation à vie ou


nable , imprescriptible ; et , en consé- autrement.
>

quence , que toutes les aliénations et » Enfin la volonté de la loi est si forte
Il-surpations faites sur icelui, pour quel- et si inviolable sur ce point, qu'il est
que tems que ce fût, même de cent ans défendu parla même ordonnance , aux
et plus , sont sujettes à réunion . cours de parlement et aux chambres
» Il y avait déjà long-tems que les des comptes , d'avoir aucun égard aux
rois eux-mêmes avaient senti leur fai- lettres-patentes contenant l'aliénation
blesse à résister aux sollicitations de du domaine , à l'exception d'un petit
ceux qui les entouraient ; ils avaient nombre de cas réservés par l'art. 1er.
voulu se donner de la force par le ser » C'est de cette époque mémorable
ment qu'ils faisaient , à leur sacre , de que sont parties toutes les lois posté
ne jamais laisser porter atteinte à l'in- rieures qui ont ordonné la recherche
tégrité des domaines (2) . et la révocation des domaines aliénés.
» Vains sermens, survis d'infractions » L'ordonnance de Blois ,de mai 1579,
multipliées ! en ce qui regarde le domaine >, a été ré
» Enfin , l'Hôpital , cet illustre chan- digée dans le même esprit que celle de
celier de Charles IX , ouvrit une autre 1566.
époque dans la législation française. » Lonis XIV aa confirmé de nouveau
L'édit de février 1566 , qui
> n'a dû ces maximes par la déclaration du 26
sans doute son existence qu'à la mul- janvier 1651 , et surtout par l'édit d'a
titude des dilapidations du domaine et vril 1667 .
à la fermeté de l'Hôpital , a fixé pour » Les mêmes principes se sont perpé
toujours le véritable caractère des biens tués dans les lois domaniales publiées
du domaine. sous le règne de Louis XV ; les révo
Après avoir rappelé que l'obliga- cations ont toujours eu pour bases les
tion d'en conserver les biens est ren- dispositions et l'époque de l'ordonnance
fermée dans le serment que les rois de 1566.
font à leur sacre , cette loi établit d'a- » Cependant , quoique les annales
bord le principe général qui décide de la monarchie soient remplies , tant
toutes les questions sur la validité des des réclamations des états -généraux,
duns et des aliénations des biens do- que des remontrances du parlement sur

( 1 ) Compil, chronol. Blanchard , p . 523 . inviolabiliter custodium , et illa nec trans


[2] Serment de Charles V en 1364 : Item portabo , nec alienabo. Cérémonialfrançais ,
superioritatem juro et nobilitales Franciæ pag. 197 .
CHAP . VII . SECT. II . LÉGISLATION. 103

l'aliénation des domaines , et sur la né- pas découverts, les anciens possesseurs
cessité d'y rentrer pour augmenter les ne se sont point hâtés de demander une
ressources de l'état : quoique les lois les maintenue qu'il fallait payer.
plus positives aient été publiées et mul- Cette nouvelle loi fut celle du 16 plu
tipliées depuis plus de deux siècles , il viðse an 8, dont l'expérience encore a
n'y a eu que très-peu de domaines réu- prouvé l'insuffisance .
nis (1) . En l'état des choses, c'est la loi du
» Enfin la loi du 1er. décembre 1790 14 ventôse an 7 qui régit cette impor
a rappelé les maximes fondamenta- tante matière.
les de la matière du domaine. Elle D'après ses dispositions , toutes les
en définit la nature et les principa- questions qui peuvent s'élever sur son
les divisions ; elle fixe les conditions application, doivent être portées devant
quxquelles les domaines de la nation les tribunaux civils , ainsi que les dis
peuvent être aliénés ; elle traite des cussions sur la propriété des domaines;
échanges , des engagemens , des dons et l'administration n'a le pouvoir de
à titre gratuit ou rémunératoire , et prononcer que sur l'exécution des for
des baux à rente ou à vie ; elle con- malités d'après lesquelles les détenteurs
tient enfin des dispositions générales ont pu devenir propriétaires incommu
sur
ces objets. tables.
» Les lois des 3 septembre 1792 et 10
frimaire an 11 ont eu pour objet d'as SECTION II .
surer l'exécution la plus prompte de
celle du 1er décemire 1790 ; mais elles Législation.
n'ont pas eu plus de succès : une loi du
22 frimaire an 3 en a suspendu l'exécu- 1er déc. 1790. Loi relative aux do
tion (2) » . mainesnationaux ,aux
Enfin toutes ces lois ont été refondues échanges et conces
dans celle du 14 ventôse an 7 , qui s'ar sions qui ont été faits,
rête également à l'odonnance de 1560. et aux apanages.
Elle a accordé aux engagistes la con- 27 août 1792. Loi relative aux échan
firmation perpétuelle de leurs engage gistes des biens ci-de
mens, et s'est restreinte à ne leur de vant domaniaux.
mander qu'une portion de la valeur des 3 sept. 1792. Loi relative aux biens
biens. concédés à titre d'en
Cependant tous les avantages que gagement, parl'ancien
cette loi s'était proposés eussent été gouvernement .
manqués , si la séverité n'en eût pas été 10 frim . an 2. Décret de la convention
adoucie , et s'il n'eut pas été rendu une nationale , relatif aux
nouvelle loi pour en proroger les délais. domaines nationaux
Car, soit ignorance des vrais principes, engagés ou aliénés.
soit difficulté de se procurer les fonds 7 nivôse an 5. Loi portant que les
nécessaires , soit espoir enfin de n'être échangistes dépossédés

[ 1] Voy . arrêts du conseil , des 14 janvier donneau , an 8 ; ouvrage peu connu , et qui,
et 14 juillet 1781 . quoiqu'un peu trop empreint de la couleur
(2) Extrait du Traité sur les domaines en- du temps , contient un bon commentaire sur
gagés , par M. Boullet : à Paris , chez Ron- la loi du 14 vcntôse an 7 .
104 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

seront rétablis dans la 11 juill . 1812. Décret qui détermine la


jouissance des objets forme et les conditions
par eux donnés en des actes d'échange
échange. avec le domaine de la
14 vent. an 7. Loi relative aux domai couronne .
nes engagés par l'an
cien gouvernement. Section III .
16 pluv. an 8. Loi qui proroge le délai
accordéaux engagistes Jurisprudence.
et échangistes non
maintenus , pour faire Ster. De la Compétence.
la déclaration prescrite
par la loi du 14 ven No 1er . DE CELLE DES TRIBUNAUX .
tôse an 7 .
22 fruct. an 13. Décret approbatif d'un 1. Toutes les fois qu'il s'élève un
avis du conseil d'état, débat sur la propriété d'un domaine
concernant la déchar- prétendu engagé, il doit y être statué
ge que produit , à l'é par les tribunaux , après qu'on se sera
>

gard des rentes dues préalablement adressé aux corps admi


pour domaines enga nistratifs [1].
gés , le payement du 2. L'objet de l'examen préalable ré F

quart de la valeur en servé à l'autorité administrative , par


exécution de la loi du l’art. 27 de la loi du 14 ventôse an 7 ,
14 ventôse an 7. et par la loi du 5 novembre 1790 à
23 janv. 1806. Décret concernant le laquelle il se réfère , est uniquement de
payement définitif des mettre l'administration à portée d'ap
domaines engagés qui précier les droits de l'état, et de diriger
ont été vendus en exé- et même d'arrêter, s'il y a lieu , l'action
cution de la loi du du préposé des domaines .
14 ventôse an 7 . Un conseil de préfecture sort donc
21 oct. 1809. Décret approbatif d'un des limites de sa compétence s'il se
avis d'un conseil d'é- constitue , dans des question de sem
tal , concernant plu- blable nature , juge entre le domaine
2

sieurs questions rela- et les particuliers [ 2 ].


tives aux engagistes de 3. Par suite de ce principe, lorsque
domaines dans le ci- la question qui s'élève entre une com
devant Piémont . mune et un particulier est celle de
8 mai 1812. Décret qui fixe les seuls savoir si des bois litigieux sont commu
cas où, conformément naux ou domaniaux , un conseil de
aux lois , des pour- préfecture excède les bornes de sa com
suites peuvent être pétence, en prononçant sur cette ques
exercéespour des biens tion préalable de propriété [3 ].
prétendus appartenir 4. S'agit- il donc de savoir si des ter
à l'état. rains sont domaniaux ou non ; si leur

[ 1 ] Irt. 27 de la loi du 14 ventose an 7 [2] 13 décembre 1815 .


Ti juin 1812. – 22 juin 1810. [3] 18 mars 1816 .
CHAP. VIJ . SECT. III . S I. DE LA COMPETENCE .
.
105

aliénation originaire est passible de loin que la loi elle -même, qui ne porte
l'art. 1er de la loi du 14 ventôse an 7 (1) , point une pareille disposition , assez
ou enfin si les concessions ou inféoda- importante néanmoins pour devoir être
tions qui ont été faites sont comprises exprimée d'une manière formelle.
dans les exceptions du 5 3 de l'art. 5 de Il faut donc distinguer entre les
la même loi [2], toutes ces contestations charges et les hypothèques dues par
sont du ressort des tribunaux (3]. l'engagiste au domaine, au moment de
5. Les questions de reversibilité à la la soumission , et celles dues à des tiers;
couronne suiventla même compétence, les premières ont été éteintes et con- '
car elles tiennent à la propriété. fondues dans le nouveau prix du con
C'est donc devant les tribunaux que trat intervenu entre l'état et le soumis
doivent être portées, à la diligence de sionnaire ; mais il n'en peut être de
l'administration des domaines, toutes même des autres à l'égard desquelles il
les prétentions du gouvernement qui y n'a été rien préjugé ni par l'art. 14 de
sont relatives [4] . la loi du 14 ventôse an 7 , ni par les avis
6. Lorsqu'il s'agit également dedéter- du conseil d'état des 16 frimaire an 12
miner, entre deux particuliers, les effets et 22 messidor an 13, qui n'ont statué
>

et les conséquences de l'art. 14 de la que dans des affaires intentées à la dili


loi du 14 ventôse an 7 (relatif à la sou- gence et dans l'intérêt du domaine [5] .
mission à faire par les engagistes et 8. Il suit delà que, toute rente due
échangistes pour les biens possédés ) : pour doinaine engagé ayant été abolie
:

cette question rentre dans les attribu- au profit des engagistes et échangistes
tions des tribunaux, auxquels il appar- qui se sont libérés aux termes de la loi
tient incontestablement d'expliquer le du 14 ventôse an 7 , la régie des do
sens et d'ordonner l'exécution des lois, maines ne peut en poursuivre le recou
sous le rapport des contestations qu'elles vrement; mais toutes les questions inci
fout naître entre particuliers. Un con- dentes qui s'élèvent à leur occasion
seil de préfecture qui jugerait cette sont du ressort des tribunaux , ainsi qne
question , commettrait donc un excès le serait la question principale , si elle
>

de pouvoir. n'était décidée par la législation , et no


7. Il donnerait lieu à réformer son tamment par l'avis du conseil d'état du
arrêté sous un second rapport , s'il dé- 22 fructidor an 13 (6) .
>

clarait affranchi de toutes rentes , hy


pothèques et prestations quelconques , >
N° 2. COMPÉTENCE DE L'ADMINISTRATION .
un bien soumissionné par un particu
lier ; parce qu'en cela il aurait été plus 9. Les questions de déchéance aux

[1] Cet article est ainsi conçu : « Les alié- que les inféodations et accensemens aient été
nations du domaine de l'état, consommées faits sans fraude, etdans les formes prescrites
>

dans l'ancien territoire de la France avant par les réglemens en usage au jour de leur
la publication de l'édit de 1566 , sans clause date , et que les fonds aient été mis et soient
de retour , ni réserve de rachat , demeurent actuellement en valeur , suivant que le com
9

confirmées » . portent la nature du sol et la culture en usage


[ 2] « Ne sont point révoqués les inféoda- dans la contrée » .
tions et accensemens des terres vaines et va- ( 3] 20 novembre 1815. – 7 août 1816 .
gues , landes , bruyères , palus et marais , > [4] 23 avril 1807 .
non situés dans les forêts ou à 715 mètres [5] 4 juin 1809.
d'icelles ( cent perches environ ) , pourvu [6] 22 novembre 1811 .
106 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

quelles peut donner lieu la loi du 14 ven- biens litigieux dans la caisse du domai
tôse an 7, sont dans les attributions de ne , il avait ( aux termes de l'art. 14 de
l'administration . la loi du 14 ventôse an 7 ) converti sa
Toutefois il ne peut être statué sur qualité de simple engagiste , détenteur
ces questions qu'après le jugement des à titre précaire, en celle de soumis
tribunaux sur la propriété, lorsqu'elle sionnaire , et que par-là il était assimilé
est contestée [1]. aux acquéreurs de biens nationaux ;
10. Les arrêtés par lesquels les pré soit parce qu'en vertu de l'art. 34 de
fets relèventde la déchéance des déten- ladite loi , les engagistes soumission
>

teurs de biens engagés, ne peuvent être naires ont capacité suffisante pour dé
attaqués que devant le ministre des battre le fond du droit en présence du
finances. domaine (4).
Ces arrêtés ne font point obstacle à 13. Si , par une décision souveraine ,
ce que les tiers intéressés se pourvoient des particuliers ont été maintenus dans
devant les tribunaux pour faire juger la propriété de biens engagés , à la char
les questions de propriété qui seraient ge de faire la déclaration et la soumis
élevées alors ( 2). sion prescrites par les art. 13 et 14 de
11. Il appartient au conseil de pré la loi du 14 ventôse , la soumission or
fecture , et non au préfet, dedétermi- donnée par ces articles , consistant à
>

ner, dans des contestations survenues payer le quart de la valeur des biens ,
entre le domaine et un particulier, la avec renonciation à toute imputation ,
valeur d'un domaine engagé qu'un par- compensation ou distraction de finances
ticulier a soumissionné. ou améliorations , il suit nécessaire
D'après la loi du 14 ventôse an 7, le ment de ces termes que , pour fixer la
prix desdits biens ne peut être fixé qu'en valeur des biens détenus par les parti
conséquence des opérations faites par culiers qui ont fait leur soumission, on >

des experts nommés en conformité de ne peut distraire ni ce qu'ils ont dé


ladite loi ( 3 ). boursé pour les acquérir , ni ce qu'ils
ont dépensé pour y faire des améliora ,
§ 2. Fond de la matière . tions. Ce motamélioration estgénérique,
et s'entend , d'après les règles du droit,
>

12. Lorsqu'un engagiste a été admis de tout ce qui ajoute à la consistance


à faire sa soumission pour devenir pro . et au profit du fonds, et par conséquent
priétaire incommutable d'un domaine des bâtimens et édifices qu'on y élève .
engagé à ses auteurs , et qu’un décret , Ainsi , en ordonnant que les cons
rendu hors de sa présence , a depuis tructions faites par des soumissionnai
réintégré un tiersdans la propriétédece res , sur leur terrain , seront évaluées,
domaine : cet engagiste est recevable à
: un préfet se conforme à loi précitée ,
revenir , par tierce opposition , contre et son arrêté doit en cela être inainte
le décret , comme n'ayant pu être va- nu [5 ].
lablement représenté par le domaine ; 14. Lorsque des portions de terrain
soit parce qu'en effectuant sa soumis- réclamées par le domaine sont, depuis
sion et en versant le quart du prix des un tems immémorial , entre les mains

[ 1 ] 11 juin 1812 . [4] 7 août 1816 .


[2) 31 janvier 1817 . [5] 19 août 1813 .
[3] 7 février 1809.
CHAP. VIII. SECT. I. DOMAINES NATIONAUX . 107

de particuliers qui y ont construit un Si les terrains donnés en échange des


grand nombre d'habitations ; et que biens domaniaux ne peuvent plus être
ces terrains arides et incultes avant la rendus au particulier , il est juste de
concession , ont été défrichés et plantés lui en payer la valeur.
par les concessionnaires qui y trouvent Et pour rendre toutes choses égales ,
maintenant leur subsistance et celle de cette valeur doit être , non celle des
leurs familles , il y a lieu de les décla- terrains à l'époque du contrat d'échan
rer propriétaires , à la charge par eux ge , mais celle qu'ils avaient à l'époque
de payer le quart de la valeur, confor- de la dépossession , suivant les règles
1

mément à loi du 14 ventôse an 7 [1]. prescrites par la loi du 1er décembre


15. Un échange antérieur à 1711 1790 et le décret du 11 pluviðse
peut être considéré comme nul , s'il an 12 .
n'a point été revêtu des formalités exi- Il y a donc lieu par le conseil
?

gées par l'édit de cette même année. d'état , d'ordonner que le réclamant
Mais le gouvernement, en pronon- sera payé , par l'administration des do
çant son annullation , remet les choses maines , de la valeur du terrain don
dans le même état où elles étaient avant vé en échange , ladite valeur calculée
>

le contrat. de la manière la plus convenable (2).

CHAPITRE VIII .
DOMAINES NATIONAUX .

SectioN PREMIÈRE .
mi , et qu'il s'est assuré les tribunaux ,
>

soit en les peuplant de ses créatures ,


Sommaire. soit en les retenant par la crainte , il
leur aa restitué insensiblement toutes les
C'est aux historiens qu'il appartient questions qui , de leur essence , leur ap :
d'envisager la matière des biens natio- partenaient.
naux dans ses effets politiques. Le despotisme a plié moitié volontai
Je retracerai seulement les règles de rement, moitié à son insçu : tant sont
la jurisprudence qui la gouverne. puissantes en France la force ou l'habi
Des lois innombrables ont régi ou tude du principe du droit civil , et la
plutôt bouleversé la matière des domai- haine de l'exception !
nes nationaux . L'administration l'a d'a Cependant , une règle semble avoir
bord envahie toute entière , plutôt par été universellement convenue : c'est
les besoins de sa politique et des finan- qu'en matière de biens nationaux , les
ces , que par les principes d'un système lois, les juges,la matière , tout est d'ex
>

arrêté. A mesure que les besoins de ception .


cette politique ont cessé , l'administra De graves motifs, mais surtout la paix
tion a cessé de faire violence au droit publique, on fait, même aujourd'hui >
coinmun .
conserver le principe de la juridiction
Ceci donne la solution des variations administrative , en le resserrant toute
de la jurisprudence. fois et le modifiant.
Lorsque le gouvernement s'est affer Cette juridiction aurait dû être , dans
( 1 ) 21 décembre 1808 . [2] 31 juillet 1812 .
108 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
tous les temps , conduite et réglée par et l'interprétation des contrats ; 3° l'exé-.
la loi ; mais les lois de cette matière , cution des ventes et leurs déchéances ;
qui ont passé à travers plusieurs régi- 49 les paiemens et indemnités ; 5° les
mes et constitutions contraires l'un à décomptes.
l'autre, de principes et d'intérêts , sont Aujourd'hui, toutes les difficultés re
>

nécessairement obscures , incertaines , latives au paiement des domaines na


contradictoires, inapplicables ou même tionaux sont terminées. Elles se résol
rapportées. vent en questions de décomptes. Or le
La jurisprudence l'a emporté sur la plus grand nombre des lois qui encom.
loi , parce qu'elle a plus de suite , de brent le bulletin , sur cette matière ,
maturité et de facilité d'application . En traitent presqu'exclusivement des pour
formant cette jurisprudence, on a cher- suites à exercer contre les acquéreurs
chédes règlespour borner l'avidité usur- déchus ou en retard de payer , des dif
patrice des acquéreurs; on en a cher- férens modes de vente , et des différen
ché pour garantir leurs acquisitions des tes valeurs à recevoir en paiement.
entreprises des tiers ou des anciens émi- Toute cette partie de la législation
grés; on en a cherché pour laisser au domaniale est aujourd'hui inutile et
gouvernement la haute surveillancede consommée ; mais les questions qui s'é
cette matière , et le pouvoir de répri- lèvent sur la validité des ventes , sur
mer les passions politiques qui l'avaient leur étendue , leurs limites et la com
soulevée de toutes parts , et d'éteindre pétence des autorités , se renouvellent
promptement les procès dans le secret tous les jours.
d'une instruction administrative; on J'ai dû par conséquent m'attacher
en a cherché , enfin , pour renfermer plus particulièrement à faire connaître
>

dans ses limites cette juridiction excep- ces règles.


tionnelle , et pour restituer aux tribu- Les autres difficultés sont moins con
naux tous les cas non prévus et non ré- tentieuses ; elles s'expédient et se termi
glés par la loi d'exception . nent , dans la forme administrative, au
On a laissé exclusivement au gouver- ministère des finances.
nement la faculté de statuer sur la va- La loi embrasse tout ce qu'elle veut
lidité de l'acte de vente , dans ses for- dans ses dispositions ; mais la jurispru
mes matérielles et dans sa substance. dence suit les caprices des parties, et ne
On a réservé aux tribunaux la facul- règle que les difficultés qu'elles éle
té de statuer sur le mode et l'exercice vent. Je n'expose ici que la jurispru
des servitudes ; sur la validité , l'éten- dence . Pour bien entendre chaque ma
due , la nature et l'exécution des baux,
> tière , il faut combiner les règles avec
et même sur la propriété douteuse de les préceptes de la législation ; mais ici
quelques parties ou dépendances du la législation a disparu sous les règles
bien vendu, lorsque la solution de cette de la jurisprudence.
difficulté ne peut sortir que de l'appli
cation d'anciens titres ou des maximes Section II .
du droit civil .
Je vais exposer ces règles : les unes Législation .
gouvernent la compétence et les autres
le fond. Les premières comprennent les 17 et 24 mars 1790. Lettres- patentes du
distinctions établies sur les attributions Roi sur le décret de
des autorités. Les cieuxièmes règlent l'assemblée nationale ,
1 ° la validité des ventes ; 2° l'application du 17 mars 1790, con
CHAP . VIII . SECT. II. LÉGISLATION . 109

cernant l'aliénation à 25 >, 26 , 29 juin , et 9


la municipalité de Pa juillet 1790 , concer-
ris et à celles du royau nant l'aliénation de
me , de quatre cent tous les domaines na
millions de biens do tionaux .
maniaux et ecclésias- 16 et 26 juill , 1790. Lettres-patentes du
tiques. Roi sur un décret de
9 et 25 avril 1790. Proclamation du Roi l'assemblée nationale,
sur le décret de l'as du 16 juillet 1790 , re
semblée nationale , du latif à l'aliénation aux
9 du présent mois, re municipalités, de| qua
latif aux mesures à tre cents millions de
remplir par les muni domaines nationaux .
cipalités qui voudront 6 et 22 août 1790. Proclamation du Roi
acquérir des biens do sur le décret de l'assein
maniaux ou ecclésias . blée , du 6 août 1790 ,
tiques , et notamment contenant aliénation à
par la municipalité de la commune de Paris,
Paris. de domaines nationaux
14 et 17 mai 1790. Lettres- patentes du y mentionnés.
Roi sur le décret de 6 et 23 août 1790. Lettres - patentes du
-

l'assemblée nationale, Roi sur le décret de


du 14 mai 1790 , pour l'assemblée nationale ,
la vente de quatre cents du 6 août 1790 , qui
millions de domaines excepte les grandes
nationaux , masses de bois et forêts
31 mai et 3 juin 1790. Lettres -patentes nationales,, de l'aliéna
du Roi sur le décret de tion des biens natio
l'assemblée nationale , naux .

du 31 mai 1790 , rela- 29 août 1790. Proclamation du Roisur


tif à l'instruction pour le décret de l'assem
la vente de quatrecents blée nationale , du 15 /

millions de domaines août 1790 , relatif aux


nationaux . soumissions des muni
25 juill . 1790. Lettres- patentesdu Roi , cipalités et des parti
en réformation de cel - culiers , pour l'acqui
les du 17 mai dernier, sition des domaines
données sur le décret nationaux.
de l'assemblée natio- 5 nov. 1790. Loi sur la désignation
tionale , du 14 dudit des biens nationaux à
mois , relatif à l'alié vendre , sur leur ad
nation aux municipa ministration jusqu'à la
lités, de quatre cents vente , sur les créan
millions de domaines ciers particuliers de
nationaux . différentes maisons , et
25 juill . 1790 Lettres-patentes du Roi sur l'indemnité de la
sur les décrets de l'as dime inféodée.
semblée nationale, des 17 nov . 1790. Loi pour l'aliénation des
110 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE ,

biens nationaux à la 23 févr. 1791. Loi relativeaux fermiers


municipalité de Paris. de hiens nationaux ,
17 nov . 1790. Loi relative à la vente dont les baux sont en
des domaines natio denrées , et aux rede
naux . vables de rente de
19 nov. 1790 Loi qui règle la forme même nature.
de la liquidation des 24 févr. 1791. Décret concernant les
rachats offerts aux ad fruits des domaines
ministrateurs des biens nationaux.
nationaux . 20 mars 1791. Loi interprétative de
1er . déc . 1790. Loi relative aux domai. l'art. 6 du décret du 24
nes nationaux , aux février dernier , con
échanges et conces cernant les fruits des
sions qui ont été faites domaines nationaux .
et aux apanages. 25 mars 1791. Loi relative à la vente
10 déc . 1790. Loi relative à la vente des biens nationaux .
des biens des séminai- 30 mars 1791. Loi relative à la vente
res , colléges et autres des biens nationaux .
maisons d'enseigne- 10 avril 1791. Loi relative aux rentes
ment public. et autres redevances
10 déc. 1790. Loi relativeaux biensac dues , sur les biens
tuellement possédés par nationaux aux hô
>

les protestans des deux pitaux , maisons de


confessions d'Augs charité , et fondations
bourg et helvétique , pour les pauvres
et qui les excepte de 4 mai 1791. Loi relative aux acqué
la vente ordonnée pour reurs de biens natio
les biens nationaux. naux .

10 déc. 1790. Loi relative aux soumis . 17 juin 1791. Loi relative au seizième
sions à faire par les dû aux municipalités,
municipalités , et aux sur le prix des ventes
estimations , désigna de biens nationaux .
tions et autres choses 10 juill . 1791. Loi , en forme d'ins
nécessaires pour l'ac truction , sur divers
quisition de biens na objets concernant l'a
tionaux . liénation des domai
19 janv. 1791. Loi relative aux ventes nes nationaux .
et adjud icati ons des 28 juill. 1791. Loi relative aux frais
bois nationaux . des estimations des do
23 janv. 1791. Loi relative à la forme maines nationaux.
du visa requis par les 12 sept. 1791. Loi relative à la régie
art. 11 et 14 du décret des domaines natio
du 7 novembre , et naux corporels et in
par l'article dernier du corporels , non aliénés
décret du 16 décem. ni supprimés.
bre. (Objets admissi- 16 oct. 1791. Loi relative aux décla
bles en payement de rations de command ,
domaines nationaux ). ou élections d'ami .
CHAP. VIII . SECT. II . LÉGISLATION . 111

16 oct . 1791. Loi relative au nou vier , le délai accordé


veau mode de paye aux acquéreurs de
ment des domaines biens nationaux , pour
nationaux . obtenir , en se libé
25 déc . 1791. Loi relative aux acqué rant , une prime d'un
reurs de domaines na demipour cent.
tionaux . 2 frim , an 2. Décret de la convention
4 janv. 1792. Loi relative aux Fran nationale qui déclare
çais émigrés , créan communes à tous les
ciers de l'état. ( Paye biens nationaux , les
ment de domaines na dispositions de la loi
tionaux ). du 3 juin, sur le mode
29 avril 1792. Loi portant prorogation de vente des biens des
de délai en faveur des émigrés.
acquéreurs de biens 4 nivôse an 2. Décret de la convention
nationaux . nationale qui déclare
30 août 1792. Loi relative aux sommes communs à tous les
dues par les acqué biens nationaux, les
reurs de biens natio termes de paiement
naux , tant en inté fixés pour les biens
rêts que capitaux , qui des éinigrés.
n'auraient pas été ac- 22 vent. an 2. Décret de la convention
quittées à l'échéance nationale qui déclare
fixée par la loi . acquis à la républi
13 sept . 1792. Loi relative au paye que , les biens des
ment du premier terme ecclésiastiques et frè
du prix des adjudica res convers ,> vu lais ,
tions des biens na qui se sont ou ont été
tionaux . déportés , et contient
>

8 janv . 1793. Décret de la conven un mode d'exécution


tion , relatif aux ac du décret du 17 sep
quisitions des domai tembre dernier relatif
nes nationaux , qui aux déportés.
seront faites dans le 6 vent . an 3. Loi relative à la vente
courant de 1793. et au paiement des do
24 avril 1793. Loi relative aux adju maines nationaux .
dications de domaines 24 floréal an 3. Loi qui prononce la dé
nationaux , aux com chéance contre les ad
munes ou associations judicataires de biens
d'habitans . nationaux qui n'au -
18 juill. 1793. Décret de la conven ront pas payé les ter
tion nationale , relatif mes échus , dans les
à la régie et vente des délais prescrits.
biens des ci-devant jé- 12 prair. an 3. Loi qui détermine un
suites. nouveau mode pour
13 sep . 1793. Décret de la convention la vente des biens na
nationale qui pro tionaux .
roge, jusqu'au 1er jan- 21 prair. an 3. Loi qui détermine le
112 ÉLEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
mode de restitution de maisons nationales,
des biens des con faites avec réserve d'u
damnés . sufruit .
27 prair. an 3. Loi qui fixe définitive- 26 fruct. an 5. Loi qui surseoit à la
ment un mode pour vente de tous édifices
la vente des biens na servant ou ayant servia
tionaux . l'enseignement public.
25 therm . an 3. Loi qui détermine un 16 frim . an 6. Loi relative au mode de
mode pour la vente vente des domaines
des maisons nationales nationaux .
situées dans l'enceinte 23 niv . an 6. Arrêté du directoire
des murs de Paris. exécut fqui détermine
28 vent, an 4. Loi portant création de un mode pour la vente
deux milliards quatre du domaine national .
cens millions de man- 26 niv . an 6. Loi interprétative de
dats territoriaux . l'art. 2 de celle du 21
13therm . an 4.Loi qui détermine un germinal an 5 , con
mode de paiement du cernant la vente des
dernier quart des do maisons nationales ,
maines nationaux sou. faite avec réserve d'u
missionnés. sufruit.
16 pluv. an 5. Loi qui détermine le 29 fruct. an 6. Loi portant qu'il sera
mode de paiement des sursis , jusqu'au 1er
sommes dont les ac nivôse an 7 , à l'alié
quéreurs de domaines nation des domaines
nationaux restent dé nationaux .
biteurs . 26 yent. an 6. Loi relative à une alié
17 vent. an 5. Loi relative aux acqué nation de domaines
reurs de domaines na nationauxjusqu'à con
tionaux qui ont en currence de cent ving
couru la déchéance , cinq millions .
et aux soumission- 11 brum . an 7. Loi qui règle le mode
naires d'objets dont de paiement des som
la vente a été sus mes dues sur le prix
pendue. des acquisitions de
20 vent . an 5. Loi qui détermine la domaines nationaux ,
manière de procéder faites en exécution de
aux réparations des la loi du 28 ventôse
domaines nationaux , an 4 , ou de lois anté
lorsqu'elles n'excè. - rieures.
dent pas 150 fr . 4 nivôse an 7. Loi relative aux adju
9 germ . an 5. Loi qui ordonne la dications de domaines
vente de bâtimens , nationaux faites à des
payables en inscrip communes , ou à des
tions sur le grand li associations d'habi -
-

vre de la dette publi tans , avant la pro


que perpétuelle. mulgation de la loi
21 germ . an 5. Loi relative aux ventes du 24 avril 1793 ,
CHAP. VIII . SECT. II . LEGISLATION. 113

14 vent. an 7. Loi relative aux do- 29 fruct. an 9. Arrêté portant proro


maines engagés par gation du sursis ac
l'ancien gouverne cordé aux acquéreurs
ment . de maisons et usines.
16 flor. an 7. Loi relative aux acqué- 3 vent. an 10. Arrêté relatif aux ac
reurs de domaines na quéreurs de maisons
tionaux , en exécu et usines nationales ,
tion de la loi du 9 ven payables en buns deur
démiaire an 6 , qui tiers.
n'ont point payé la 15 flor. an 10. Loi qui détermine un
seconde moitié et les nouveau mode pour
enchères. la vente des fonds ro
18 mess. an 7. Loi relative à l'aliéna raux appartenant à la
tion des doinaines na nation .
tionaux , tenus раг 16 flor. an 10. Loi relative aux bons
baux à vie , ou emphy deu.x - tiers et à la ven
téotiques. te des maisons , bâti
11 frim . an 8. Loi qui proroge les dé mens et usines natio
lais accordés pour le naux .

paiement des domai- 22 prair. an 10 Arrêté relatif aux do


nes nationaux . maines nationaux ac
16 frim . an 8. Loi qui rapporte l'art. quis antérieurement à
4 de celle du 11 fri la loi du 28 ventôse ao
maire an 6 , concer 4 , et payés en assiguats
pant la libération des ou mandats , avant
acquéreurs de domai leur démonétisation .
nes nationaux en man- 6 mess. an 10. Arrêté qui détermine
dats . le mode de liquidation
18 pluv, an 8. Loi qui proroge le délai des fermages arriérés
accordé aux acqué des biens nationaux .
reurs de domaines 2 fruct. an 10. Arrêté relatif au mode
nationaux qui de de partage des fruits
vaient fournir des obli et fermages entre la
gations république et les ac
7 Thern . an 8. Arrêté qui ordonne le quéreurs de domai
versement au trésor nes nationaux.
public de la portion 21 pluv . an 12. Arrêté relatif aux paio
du demi pour cent des mens faits,> et aux cé
mises à prix de domai dules souscrites par
nes nationaux qui les acquéreurs de do
étaient attribués aux maines nationaux, pos .
membres et employés térieurement à l'arrê
des administrations té du 22 prairialan 10.
centrales. 15 flor. an 12. Arrêté relatif à l'emploi
9 floréal an 9. Arrêté qui suspend pro des capitaux de rentes
visoirement la vente perpétuelles et viage
des domaines natio res de la dette consti
naux . tuée du ci-devant Pié.
MACAREL 8.
114 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
mont , en paiement de par les acquéreurs de
domaines nationaux . biens nationaux .
11 prair. an12. Décret quiannulle deux 27 janv. 1810. Décret concernant les
arrêtés par lesquels la décomptes des acqué
loi du 15 thermidor reurs de domaines ven
an 4 , qui fait remise dus au nom de la cais
de dix pour cent sur se d'amortissement.
le prix des maisons 12 janv. 1811. Décret approbatif d'un
d'habitation nationa avis du conseil d'état ,
les, avait été appliquée relatif à des difficultés
à des acquisitions d'é élevées entre la régie
glises. des domaines et des
18 niv . an 13. Loi relative à l'achève acquéreurs de biens
ment de la démolition révélés en exécution
des bâtimens natio de décrets qui ont ạc
naux , dans l'enceinte cepté les offres des ré
des villes. vélateurs.
11 juin 1806. Décret approbatif d'un 23 févr. 1811. Décret qui supprime le
avis du conseil d'état , département des do
concernant la levée maines nationaux éta
opérée par la loi du bli près du ministère
18 messidor an 7 , de des finances
l'ajournementpronon- 8 mai 1812. Décret qui fixe les seuls
cé par celle du 14 ven - cas où , conformément
tôse précédent , à la aux lois , des poursui
>

vente des biens concé tes peuvent être exer


dés à vie ou par baux cées pour biens préten
emphytéotiques . dus appartenir à l'état.
19 août 1808. Décret approbatif d'un 20 juin 1812. Décret portant annul
avis du conseil , sur lation , pour cause

l'application de la loi d'incompétence , d'un


du 14 ventôse an 7, arrêté du conseil de
aux droits domaniaux préfecture de la Haute
incorporels aliénés. Saône, en tant qu'il dé.
22 octob. 1808. Décret concernant les termine, d'après d'an
décomptes d'acqué ciens titres et coutu
reurs de domaines na mes ou convenances
tionaux . locales , les limites
30 janv. 1809. Décret approbatif d'un d'un bien vendu par
avis du conseil d'état, l'état.
concernant plusieurs 12 juin 1813. Décret qui annulle ,
questions relativesaux pour cause d'incompé
acquéreurs de domai tence , des arrêtés pris
nes nationaux. par le préfet de l'Eure,
17 mai 1809. Décret approbatif d'un sur des contestations
avis du conseil d'état relatives à un partage
relatif aux paiemens, de biens indivis entre
par anticipation , faits l'étatet des particuliers.
CHAP. VIII. SECT. III . FI. RÈGLES GÉNÉRALES SUR LA COMPÉTENCE. 115
19 juin 1813. Décret qui annulle une Deux Nethes s'est
décision du conseil de déclaré incompétent
préfecture du départe pour connaître de la
ment de l'Indre , com validité d'une vente
me étant basée sur un faite parl'ancienne ab
principe dont l'appli baye deSaint-Bernard .
cation appart ient aux 17 janv. 1814. Décret portant que l'ad
tribunaux . judication faite au
30 juin 1813. Décret qui annulle , sieur Dehagre, dans le
pour cause d'incom département de Jem
pétence , une décision mapes, d'une portion
prise par le conseil de de biens à lui vendue
préfecture de la Ven comme appartenant
dée, en matière de con à la caisse d'amortis
tentieux des domaines sement , est annullée
nationaux , ladite dé pour causes d'erreur
cision étant fondée matérielle dans la dé
sur des actes et des signation et de défaut
règles dont l'apprécia absolu de possession
tion et l'application et de propriété de la
appartiennent aux tri piéce adjugée.
bunaux ordinaires, 5 déc . 1814. Loi relative aux biens non
10 août 1813. Décret qui annulle , vendus des émigrés.
pour cause d'incom 11 juin 1817. Ordonnance du Roipor
pétence , un arrêté du
>
ta nt que l'action pour
conseil de préfecture le recouvrement du
du département de la prix des biens vendus
Nièvre. au nom de l'état , con9

18 sep. 1813. Décret qui approuve un tinuera d'être exercée


arrêté de conflit pris par voie de contrainte
par le préfet du dé et de déchéance , con
partement de Seine et formément aux lois et
Marne , au sujet d'une à l'arrêté du gouv
contestation sur le nement du 4 thermi
question de savoir si dor an 11 [ 1 ] .
une portion de terrain
est comprise dans une Section III .
vente faite par l'auto
rité administrative . Jurisprudence.
6 nov . 1813. Décret portant rejet
d'une requête de l'ad- § 1er. Règles générales sur la Compétence.
ministration de l'en- 1. En matière domaniale , l'exécution
registrement et des et la surveillance appartiennent aux
domaines , qui tendait préfets.
à faire annuller un
arrêté par lequel le [1 ] Voy. pour la Belgique , les arrêtés des
conseil de préfecture 7 novembre 1814 , 30 janvier 1815 , 19 fé
du département des vrier 1818 , 9 mai 1819 , 2 août 1819.
116 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.
Ils ne peuvent prononcer sur le con- former , en cas d'aliénation , aux lois
>

tentieux de cette matière [1 ] . de l'état sur les biens dé main-morte [3].


Le décret du 23 février 1811 porte, à 6. Ainsi , en principe général, les
la vérité , que les arrêtés des préfets contestations relatives aux ventes faites
resteront soumis à la décision du mi- avant la main -mise nationale , soit de
nistre des finances , sauf le renvoi au la compétence des tribunaux [4].
conseil d'état des affaires qui en seront 7. Les juges de paix sont seuls com
jugées susceptibles ; mais cette disposi pétens pour connaître d'une action
tion ne peut et ne doil s'entendre que possessoire , même relative à des biens
des arrêté : de préfets, rendus en ma- nationaux.
tière administrative. L'administration ne peut prononcer
2. Delà suit que les arrétés de préfets, que sur les difficultés qui s'élèvent sur
prisen matière domaniale , doivent préa- le fond; et il n'est rien préjugé par les
>

lablement être déférés au ministre des jugemens rendus sur le possessoire [5] .
finances , qui, selon les cas , prononce 8. Toute contestation portant reven
lui-même, ou renvoie l'affaire au comité dication d'un bien prétendu patrimo
du contentieux du conseil d'état , pour nial , d'une part , et domanial de l'au
y être instruite en la forme ordinaire.. tre, constitue une question de propriété
3. Les conseilsde préfecture pronon : dont la connaissance est exclusivement
cent , au premier degré de la juridic- du ressort des tribunaux (6).
tion adıninistrative , à l'exclusion des
> Cependant,> c'est au conseil de pré
préfets et des tribunaux , sur tout le fecture , et non au préfet, qu'il appar
>

conlenlieux des domaines nationaux , tient de prononcer sur la revendication


sauf recours au conseil d'état [2]. d'un bien national formée par le do
4. Les conseils de préfecture ne peu- maine contre une fabrique (7) .
vent procéder eux-mêmes à la vente , 9. Les tribunaux ne sont point com
soit partielle , soit totale d’un domaine pétens pour connaître , entre un acqué
national >, et en fixer le prix . reur de biens nationaux et un tiers, de
5. La compétence de l'autorité admi- la question de savoir si tel objet, possédé
nistrative se borne à expliquer et à in ou réclamé par celui-ci , a élé ou non
terpréler les seules ventes de biens na- compris dans l'adjudication faite à ce
tionaux faites devant elle et par elle . lui-là . Ils méconnaîtraient donc les rè
Il s'easuit que les conseils de préfec- gles de leur compétence soit en ordon
ture sont incompelens pour connaitre nant une vérification, soit en réglant un
des ventes faites par des corporations déclinatoire proposé, soit enfin en décla
religieuses , avant leur suppression , et rant que le terrain réclaméne se trouve
lorsque ces établissemens avaient la pas compris dans l'adjudication [8).
jouissance et la propriété de leurs biens, 10. Les contestations relatives à la pro
sans autre réserve que celle de se con- priété d'un domaine national non en

[1] 18 janvier 1813. [5] 24 mars 1806. - 7 octobre 1812 .


-

( 2) Loidu 28 pluviðse an 8. -29 mars1811 . 17 juillet 1813.


26 mars 1812. - 7 octobre 1812 . 3 jan [6] 4 juin 1816.
vier 1813. - 11 janvier 1813. 18 septembre
-
[7] 30 juin 1813.
1813. – 27 mai 1816. - 21 août 1816 . [ 8] Arrêts de cassation des 16 pluviðse an
[3] 15 septembre 1812 . 11 janvier 1813 . 11 et 13 avril 1808. - Décret du 18 septem
[4] 1 " , février 1813. - 7 avril 1813. - 17 bre 1813 .
juillet 1813
CHAP. VIII . SECT. III . S II . RÈGLES SUR LA VALIDITÉ DES VENTES. 117
.

core aliéné parl'état , sont de la com · Sur les demandes en indemnité pour
pétence des tribunaux ordinaires [ 1 ] . non jouissance [8] ;
11. La demande en garantie formée Sur les prescriptions opposées par les
par un acquéreur de biens nationaux parties (9) ;
contre l'acquéreur primitif , son ven-
> Sur les demandes en garantie formées
deur, est de la compétence des tribu- contré des tiers ,
naux (2) . Sur les actions en réparation des dé
12. Les dotations ne peuvent être as- gradations commises ;
similées à des ventes ; et si des biens Sur les contestations relative aux fer
nationaux affectés à une dotation sont nages d'un bien national et aux comp
ensuite réclamés, ce n'est pas devant tes d'un fermier (10) .
les conseils de préfecture , mais devant Toutes ces demandes sont du ressort
les

tribunaux que l'affairc doit être por- des tribunaux .
e (3]. 17. Les indemnités réclamées par
13. Lorsqu'il a été prononcé , par l'acquéreur d'un bien national , contre
une décision du souverain , sur la pro- le détenteur de ce bien , doivent être
priété d'un bien national , le déguer- réglées par les tribunaux , après que >

pisseinent est dans l'attribution des les conseils de préfecture ont décidé ,
tribunaux [4]. s'il y a lieu , la question de propriété , 7

14. L'exécution des obligations aux- selon les principes et dans les limites
quelles un acquéreur peut être , par de l'interprétation administrative (11].
son contrat , astreint envers des tiers ,18. Les adjudications des biens de la
est du ressort des tribunaux ordinai- caisse d'amortissement , sont faites et>

res (5) . jugées dans les formes prescrites pour


15. D'après l'art. 112 de la loi du 1er les ventesde biensvationaux; mais elles
floréal an 3 , la solidarité résultant des doivent être régies , à l'égard des tiers ,
créances sur des biens nationaux , est par les règles du droit commun (12).
éteinte au profit de l'état.
Mais si le créancier réclame l'effet
§ 2. Règles sur la validité des Ventes
nationales.
de cette solidarité contre d'autres dé
biteurs , c'est aux tribunaux et non aux N° 1er . COMPÉTENCE DES AUTORITÉS.
conseils de liquidation qu'il appartient
de juger la question en pareil cas [6 ). 19. Les questions relatives à la vali
16. Les conseils de préfecture sont in- dité des ventes nationales , soit dans
compétens pour prononcer : leurs formes , soit dans leur substance ,
Sur les demandes en restitution de ne peuvent être soumises directement
fruits (7 ] ; au conseil d'état ( 13] .

[1 ] 18 juillet 1806. – 22 janvier 1813 . (9) Voy . le no 11 suprà.


28 septembre 1813 . [ 10] 11 janvier 1813, au bulletin . – 15 jan
[2] 17 juillet 1813. — Arrêt de cassation du vier 1813. – 18 janvier 1813 . 10 mai 1813 .
13 ventôse an 13. 6 septembre 1813. — Voyez une lettre du
[3] 20 septembre 1812 . ministre de la justice , du 10 juillet 1807 , au
[4] 22 septembre 1812 25 juin 1817 . recueil de Sirey >, tom . 7 , suppl . pag . 116.
[5] 25 décembre 1812 . Instruction générale de la régie des domaines ,
[6] 22 juillet 1813. du 24 septembre 1807 .
(T ) 18 mars 1813. - 20 novembre 1815.- [11] 17 février 1813 . 11 décembre 1813 .
27 mai 1816 . [ 12] Voyez au chapitre des Communes.
[ 8] ler février 1813 . [ 13] ( er mars 1813 .
118 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

20. Les conseils de préfecture ont te , doit être jugée exclusivement par
seuls ledroit de prononcer , en première l'autoritéadministrative.
instance , sur la validité , le mérite et
les effets d'une vente nationale , alors Nº. 2. FOND DE LA MATIÈRE.
même que l'acte en aurait été passé par
une autre autorité que les administra- 25. Une vente est nulle soit pour
tions centrales, les préfets ou les autres avoir été passée par une autorité illé
fonctionnaires à ce commis par la loi ; il gale , soit pour avoir compris des biens
7

suffitque ledit acte comprenne des biens dont les lois ont prohibé l'aliénation ,
nationaux. soit pour vices matériels dans ses for
21. Les réclamations formées par des ines , soit enfin pour déchéance défini
tiers sur la propriété de biens sou- tivement encourue , faut de paiement,
missionnés , en vertu de la loi du 28
> dans les cas etdansles délais prévus par
ventôse an 4 , doivent , avant la vente , la loi .
ètre portées non devant les conseils 26. Il n'y a pas lieu de passer contrat
de préfecture , mais devant les tri- de vente sur une soumission faité , en
bunaux ; sauf à être ultérieurement vertu de la loi du 28 ventôse an 4 , de
statué , s'il y a lieu >, sur les effets ad- terrains enclavés dans une forêt na
ministratifs de ladite soumission (1 ). tionale , et pour l'aliénation desquels
22. Il en est de même pour les ques- une autorisation expresse de la puis
tivos de propriété relatives à des biens sance législative est nécessaire , aux
présumés nationaux , séquestrés ou des- termes du décret du 19 juillet 1791 (5 ).
tinés à être vendus , aux enchères pu- Lors même qu'un arrêté de l'autorité
bliques, par voie administrative : l'opº locale aurait ordonné la vente , sans
position des tiers réclamans doit être , égard à cette loi , le soumissionnaire
en temps utile , portée devant les tri- ne peut plus s'en prévaloir , s'il n'a pas
bunaux ( 2). fait rédiger le contrat dans un délai
23. Lorsqu'un conseil de préfecture que cet arrêté prescrivait sous peine
refuse de statuer sur la validité et les de déchéance
effets d'une vente de biens nationaux , 27. Les ventes nationales de droits
le conseil d'état annulle son arrêté et incorporels faites selonles formes et à
renvoie les partiesdevantce même con- l'occasion de la loi du 28 ventôse an 4 ,
seil de préfecture , pour y faire expli- sont nulles [ 6 ].
quer et décider , en première instan- 28. Les soumissions faites sans consi
ce [3] , la difficulté élevée entr'elles , a gnation et sans désignation de biens
moins toutefois que cette difficulté ne préalable, sont nulles.
lui paraisse du ressort des tribunaux Il en est de inême des ventes publi
seuls [ 4 ]. quesfaites sans enchères.
24. La loi du 5 novembre 1790 défend 29. La lésion n'est pas une cause de
de comprendre les cheptels dans les rescision des contrats de vente , en
ventes de domaines nationaux faites en matière de domaines nationaux .
portions séparées: la question de savoir 30. Sont irrévocables les ventes na
si ces cheptels ont fait partie de la ven- tionales légalement consommées , sans

( 1) 8 janvier 1813 . [4] V. au 53 sur l'interprétation des ventes .


(2) Voy . suprà , nomb . 10 . (5) 26 mars 1814 .
[3] Voy . suprà , nomb. 19. [ 6] 18 avril 1816 .
CHAP. VIII. SECT. III . S II. RÈGLES SUR LA VALIDITÉ DES VENTES. 119
oppositions antérieures régulièrement qu'uneportion du prix aurait étéversée
faites et justifiées , quelle que soit l'ori- dans la caisse du séquestre.
>

gine des biens , même patrimoniale (1) ; 34. Il faut reconnaître l'identité des
sauf aux tiers réclamaas, propriétaires terrains vendus , avant de statuer sur
présumés, à se pourvoiren indemnitéde- la priorité de deux ventes nationales (4).
vers le trésor public , s'il y a lieu (2). 35. Lorsque , par erreur , le même
31. Les ventes de biens indivis avec bien aa été vendu deux fois par l'état ,
l'état sont maintenues par l'art . 60 de la première vente est maintenue sauf
la loi du 1er floréal an 3 et par toutes restitution du prix au second acqué
les lois subsequentes , notamment par rear évincé , qui doit être à cet effet
la loi du 30 thermidor an 4 . renvoyé à se pourvoir en indemnité
32. D'après cette même loi du 1er près le trésor public (5).
floréal an 3 , il devait être sursis à toutes Mais il est à remarquer que si le se
les ventesde domaines nationaux indi- cond adjudicataire oppose la possession
vis avec l'état , jusqu'à ce qu'un partage et la prescription, l'administration , qui
définitif eût spécialisé sa portion. Mais était compétente pour prononcer sur
en supposant valable l'adjudication lemérite de la seconde adjudication ,
d'une portion de ces biens, faite avant devient incompétente pour prononcer
le partage, cette adjudication, quoique sur ces deux moyens , et doit renvoyer
d'une quantité déterminée n'a pu la cause devant les tribuaux ( 6 ).
cependant transférer à l'acquéreur que 36. Si , après qu'une première vente
le lot qui échérraitpar l'effet du partage. a été frappée définitivement de dé
Si donc ce lot , vendu par le gouver- chéance , à défaut de paiement du
nement , s'est trouvé, par l'effet du prix ; ou si , sur des réclamations éle
partage , moins considérable que le vées à raison d'erreurs, de surprise ou
>

gouvernement ne l'avait d'abord es, de priorité de droits d'un autre sou


péré, il ne peut en résulter aucun pré- Inissionnaire il est intervenu un
>

judice pour les autruscopartageansdont arrêté de l'administration portant qu'il


chacun doit être maintenu dans le lot sera procédé à une nouvelle adjudi.
qui lui est échu , sauf au premier adju- cation , et que cette adjudication ait
dicataire à se pourvoir ainsi qu'il peut eu lieu en effet malgré les oppositions
aviser [ 3). et réclamations du premier acquéreur,
33. De deux aliénations du même la seconde vente doit être maintenue
bien , faites antérieurementau séquestre préférablement à la première (7].
établi contre le vendeur , par suite de
> 37. Lorsqu'une administration cen
son émigration , c'est la première en trale , autorisée par la loi du 28 ven
date qui doit avoir son effet. tôse an 4 à refuser ou à admettre une
L'état n'est point tenu de garantir soumission , la rejetée , le soumis
la seconde vente , qui n'est point de son sionnaire n'est plus recevable à revenir
fait, et qui ne peut être considérée sur cet objet , ni à opposer l’exception
comme vente nationale , alors même d'incompétence.

(1) 20 septembre 1812.-20 décemb. 1812. [4] 26 mars 1812 .


18 janvier 1813. – 6 janvier 1814 . 20 (5} 1er février 1813. – 7 avril 1813. – 23
novembre 1815. – 20 novembre 1816 .
-
novembre 1813. 12 mars 1814 .
(2) 28 mai 1812. – 14 juillet 1812. 15 [ 6] 13 juillet 1813 .
janvier 1813. – 18 janvier 1813 20 nov. 1816 . (7] 13 janvier 1816 .
[ 3] 12 juin 1813.
120 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

38. Quoique le contrat de vente n'ait prononcés par suite de cette irrégu
pas encore été passé , si un décret con- larité , doivent être annullés [2] .
tradictoire a ordonné qu'il le soit , l'op-
> 42. Dans les ventes de biens natio
position des tiers n'est plus recevable; naux faites par voie de loterie , le pros
et la soumiss on tirant son irrévoca- pectus et le tirage au sort sont le titre
bilité du décret même , vaut alors et la loi des parties. Les procès -ver
vente et en a tous les effets. baux de description dressés postérieu
La soumission vaut vente à l'égard ment par des experts , el l'acte de dé
du domaine qui est lié par sa promesse livrance dressé par le bureau national
de livrer ; et par conséquent, à l'égard (à Paris ), n'ont pu attribuer à l'ac
de l'ancien émigré remis aux droits et quéreur , d'autres objets que ceux
charges du domaine. compris dans le prospectus et le pro
La soumission n'est donc , avant la cès - verbal du tirage au sort [3].
vente , susceptible d'opposition qu'au- 43. Les donations ou cessions de biens
tant qu'elle est formée par un tiers , nationaux antérieurement vendus avec
pourvu que ce tiers ne se trouve pas l'accomplissement de toutes les for
dans le cas précité. malités prescrites par les lois , faites à
: - 39. L'acquéreur soumissionnaire ne titre gratuit ou onéreux par l'état ,
peut prétendre à rien au delà des aux fabriques, hospices et autres éta
quantités précises qu'il a lui-même · blissemens publics , ne doivent pas être
soumissionnées, déterminées , fait esti- maintenus lorsque l'identité des objets
mer et acquises ( 1). possédés et la validité de la vente sont
40. Lorsque, dans une adjudication , bien constatées.
les objets ne sont désignés que par un Les arrêtésd'envoi en possession des
simple numéro et non par leur origine, fabriques ou autres établissemens pu
leur consistance , leur situation et leurs blics doivent être alors annullés , et
vraies limtes , soit dans l'expertise , les acquéreurs nationaux réintégrés
soit dans l'affiche, soit dans l'acte d'ad- dans la propriété et la jouissance des
judication ; qu'outre l'erreur matérielle dits biens , postérieurement donnés ou
de désignation, il y a défaut absolu de cédés à quelque titre que ce soit.
possession de la chose adjugée , la vente
doit être annulée, et le prix et les frais 1.3. Règles sur l'interprétation des
remboursés à l'acquéreur. Ventes .
41. Lorsque , suivant le cahier des
charges , toute association entre deux
particuliers ne peut être reconnue No 1er COMPÉTENCE DES AUTORITÉS .
qu'autant qu'elle est clairement établie
avant l'adjudication , et que celle de 44. L'autorité judiciaire est incom
l'un d'entr'eux ne l'a pas été valable- pétente pour déterminer ce qui est ou
ment , celui -là seul qui a signé le pro- ce qui n'est pas compris dans les adju
cès - verbal d'adjudication , doit être dications de biens nationaux [4 ].
regardé comme adjudicataire ; et en 45. Les lois qui attribuent à l'au
conséquence, les renvois et déchéances torité administrative le droit d'inter

( 1 ) 27 mai 1816 . [4] Arrêt de cassation du 23 germ . an 11 .


[2] 28 novembre 1809 . Pecri et Wailly , au bulletin off. civ . - Ar
[3] 10 septembre 1817 . rêtés des 5 fructidor an 9 et 15 pluviðse an 10.
CHAP. VIII. SECT. III . S. III. RÈGLES SUR L'INTERPRÉTATION, ETC. 121
préter le sens des contrats de vente des riale , la prescription , les offres réelles ;
biens nationaux , ont eu pour objet et en général par les maxiines du droit
de protéger , contre toute attaque, les civil [4].
actes passés entre l'état et les parti- 49. Néanmoins, lorsque l'acte d'ad
culiers . judication énonce un fait qui a besoin
Ainsi , lorsque ni la validité , ni les d'être éclairci, lorsqu'il renferme des
effets desdits actes ne sont attaqués , désignations qui , toutes obscures et
l'état n'a aucun intérêt à soustraire les incomplètes qu'elles sont, peuvent ce
parties à leurs juges ordinaires (1 ) . pendant fournir quelques commen .
46. De même cette règle , appliquée cemens de preuves , les conseils de pré
aux seules difficultés originelles des fecture peuvent alors ordonner une
actes administratifs, ne dépouille pas enquête administrative; faire l'appli
les tribunaux du droit de connaître cation du plan sur les lieux ; procéder
des actes postérieurs passés de parti- à une expertise ; recueillir, selon la
culier à particulier , relativement à diversité des cas , l'avis des maires , des
>

des biens d'origine nationale (2). ingénieurs , des employés du cadastre ,


47. La juridiction des conseils de des receveurs des contributions , des
préfecture , en matière de biens na- agens forestiers et des directeurs des
tionaux , est donc toute d'exception ; domaines ; et déclarer , à l'aide de ces
et c'est un principe général qu'ils doi- nouveaux documens , ce que l'admi
vent strictement se renfermer dans les nistration a entendu vendre (5].
actes d'estimation et d'adjudication qui Il faut que les conseils de préfecture
ont préparé et consommé la vente , et usent de ces différentes voies d'inter
qui doivent être l'unique règle des prétation , non comme de moyens de
juges , comme ils sont l'unique loi des solution uniques , décisifs , mais seu
>

parties [3]. lement comme de moyens auxiliaires,


48. Lorsque ces actes sont absolu- secondaires , explicatifs.
ment muets , ou qu'ils sont évidem-
> 50. Ils ne peuvent pas ordonner une .

ment insuffisans, les conseils de pré- enquête administrative pour constater


fecture ne peuvent , sans excéder leur des faits de possession antérieurs à la
compétence , résoudre la question de rente ; mais ils peuvent constater des
propriété par l'examen et l'interpré- faits qui ont accompagné ou suivi la
tation d'actes antérieurs à l'adjudica- vente : comme si , dans l'espèce, le fait
tion , de baux , d'anciens titres; par des de la possession actuelle était un moyen
coutumes locales, des rapports d'ex- auxiliaire d'interprétation très- déter
perts , applications de plans et visites minant , et qu'il fallût le reconnaître.
>

de lieux ; par l'exécution de jugemens 51. Les conseils de préfecture peu


et arrêts ; par la possession immémo- vent et doivent seuls expliquer ce qui

(1) 26 septembre 1811 . 12 décem . 1811 . 1813. - 10 mai 1813 . 15 mai 1813. - 22
( 2) Arrêté du 5 fructidor an 9, a'u bulletin . mai 1813. - 28 mai 1813. - 19 juin 1813.
-

[ 3] 10 août 1813. — 19 août 1813.


-
au bulletin . – 30 juin 1813 , au bulletin.
-

septembre 1813 . 14 mai 1817 . 23 novembre 1813 . 19 mai 1815. -- 20 no


[4] ler septembre 1811. - 28 mai 1812 . vembre 1815. – 23 décembre 1815. - 6 mars
7 octobre 1812 . 8 janvier 1813. -11 jan 1816. – 27 mai 1816. – 31 janvier 1817. –
vier 1813. – 3 janvier 1813 . 13 janvier 14 mai 1817. – 25 juin 1817.
1813. -21 janvier 1813. - 1er février 1813.- [5 ] 2 mars 1813 .
14 février 1813. - 18 mars 1813. - 14 avril
122 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

a été compris dans un acte de vente. dans leurs intérêts privés, à raison de
administrative; et les tribunaux vio- leurs droits respectifs de propriété.
lent leur compétence , soit en ordon- Ainsi lorsqu'il s'agit , entre deux ac >

nant une vérification de lieux , en ré quéreursde domaines nationaux , d'une


glant un déclinatoire proposé , soit contestation sur l'exercice d'une servi
enfin en déclarant que le terrain liti- tude , la considération de l'origine des
gieux ne se trouve pas compris dans biens ne devant avoir aucune influence
l'adjudication administrative (1) . sur la nature de la contestation , ces
52. Les préfets ne sont pas tenus de questions appartiennent aux tribu
revendiquer à l'autorité administrative, naux (4).
d'office ou sur la provocation des par- 55. Cependant les conseils de préfeca ,
ties, par la voie du conflit , une affaire ture n'excèdent pas leur compétence
)

de biens nationaux dont les tribunaux lorsqu'ils se bornent à régler entre deux
sont saisis, s'il résulte clairement, soit acquéreurs de biens nationaux contigus
de la nature même de la question , soit et de commune origine , les limites et
7

du silence absolu' de l'acte d'adjudica charges respectives de deux proprié


tion , que l'interprétation de cet acte tés, d'après le but , les circonstances et 1
est étrangère à la difficulté , et qu'il ne les procès- verbaux de leurs adjudica
l'a nullement prévue ni réglée (2). tions [5 ].
53. Le conseil d'état doit , à l'occa - 56. S'il est question , entre deux ac
sion d'un conflit qui a trait à des biens quéreurs , de fixer les limites de leurs
nationaux , examiner si l'acte d'adjudi- adjudications respectives ; et si, les ac
>

cation résout le point de difficulté pro- tes de vente s'exprimant clairement à


posé . S'il est évident que l'acte garde ce sujet, il ne s'agit que de les appli
le silence sur ce point, ou si la ques- quer et non de les interpréter, les tri- ,
>

tion est de nature judiciaire , les par- bunaux seuls doivent prononcer [ 6 ].
ties doivent , dans les deux cas , être 57. Il en est de même, si ces limites
renvoyées non devant le conseil de pré n'étant pas déterminées par les actes ad
fecture , mais devant les tribunaux (3 ). ministratifs , elles ne peuvent l'être que
54. Les lois n'ont exclusivement attri- par les titres anciens, le droit commun ,
bué à l'administration que la connais- les coutumes locales , etc. [7].
sance des contestations qui pourraient 58. Les préfets ne pouvant interpré
s'élever sur l'exécution ou l'interpré- ter les actes de ventes de biens natio
tation des actes administratifs, et nul- naux , n'ontpointla faculté de déclarer
lement sur les débats qui naitraient qu'il n'y a pas lieu à l'interprétation de
.
entre des propriétaires limitrophes et ces actes. [8].

[ 1 ] 18 septembre 1813 .-

9 avril 1817 . [5] Arrêté du gouvernement du 5 fructi


L'incompétence des tribunaux est tellement dor an 9. — Arrêt de cassation du 7 mars
absolue , qu'ils ne peuvent être saisis par la 1808.- 12 décembre 1811. – 20 juin 1812. –
volonté des parties . – La partie elle-même 26 mars 1812. 14 juillet 1812. – 12 mars
qui a saisi les tribunaux , est recevable à se 1814. - 14 mai 1817. -7 octobre 1812 .
plaindre de son fait. Arrêt de cassation du 28 mai 1812..
13 ay . 1808. — 18 juil. 1808. - 21 nov. 1808 . [6] 12 décembre 1811 . - 31 juillet 1812.
[2] 26 septembre 1811 . - 7 octobre 1812. – 18 janvier 1813 .
-

[3] 26 septembre 1811 . 18 janvier 1813 . [7] 12 décembre 1811. - 22 mai 1813 .
-

(4) 6 février 1810 . - 26 mars 1812. - 19 19 juin 1813 .


mai 1811 . [ 8] 18 janvier 1813 .
CHAP. VIII . SECT. III. S III. RÈGLES SUR L'INTERPRÉTATION , ETC. 123
59. Ils excèdent égalementleurs pou- dispositions de ce bail , soit en les re
voirs , s'ils se permettent de fixer l'é- latant textuellement, soit en s'y repor
tant d'une manière nette et spéciale, il
tendueet les limites des biens nationaux
aliénés . est perniis alors aux conseils de préfec
60. Lorsqu'un conseil de préfecture ture de faire l'application du bail , en
déclare qu'il ne résulte pas de l'acte de ce qui concerne lesdites dispositions [4].
vente que l'objet en litige ait été aliéné 64. S'agit - il de savoir si des biens li
et qu'au surplus il renvoie les parties tigieux ont été aliénés pour en jouir de
devant les tribunaux , il ne préjuge la même manière qu'en jouissaient et
pointla question de propriété , il énon- avaient droit d'en jouir les précédens
ce seulement que l'acte de vente est in- fermiers ou propriétaires ? Les conseils
suffisant pour la résoudre. de préfecture doivent se borner à pro
Les parties ont alors la faculté alter- noncer sur cette question d'après l'acte '
native de se retirer devantles tribunaux de vente, sans discuter les titres anciens
ou de se pourvor devant le conseil-d'é- qui établissent , règlent ou modifient
tat qui , sur le refus du conseil de pré cette jouissance [5].
fecture , peut décider, sans renvoi préa- 65. L'application des lois et des titres
lable , la question de propriété, s'il en anciens sur le voisinage et la mitoyen
trouve la solution dans les termes de neté des murs, haies, fossés, appartient
vente [1]. aux tribunaux (6) .
61. Les conseils de préfecture recon- 66. Toutefois les conseil des préfectu
naissent eux-mêmes que l'acte de vente re , jugeant en matière de biens natio .
est insuffisant pour expliquer la difficul. naux , peuvent prononcer sur cette mi
té, lorsqu'ils ne fondent leurs décisions toyenneté, lorsque la preuve de ce ' ait
que sur des enquêtesordonnées par des résulte des procès-verbaux d'estimation
arrêtés préparatoires , sur des rapports et de l'acte d'adjudication (7).
d'experts, d'anciens titres et des faits et 67. En principe général, s'il est ré >

actes possessoires qui y sont relatés (2). clamé une servitude , comme les biens
>

62. Si les aisances , circonstances et nationaux sont généralement vendus


dépendances ne sont désignées , dans la sans recours et sans garantie quelcon
vente , qu'en nom collectif, il faut re- que des servitudes actives et passives ,
>

courir aux tribunaux pour faire expli- les conseils de préfecture sont incompé
quer leur étendue et leurs limites [3] . tens pour déterminer l'existence , la na .
63. Lorsquel'acte de vente n'est point ture , le mode et les effets desdites ser
précédéd'un procès-verbal d'estimation, vitudes [8].
mais que , se référant à un bail anté- 68. Néanmoins, si l'état n'a vendu le
rieur qui a servi à désigner les objets bien qu'à la charge de subir telle ou
vendus et à fixer leur mise à prix , il telle servitude , l'acquéreur est tenu de
fait sienpes , en tout ou en partie , les la supporter, etle conseil de préfecture
> >

( 1 ) 18 mars 1816 . 14 août 1813 . (7) ler fév. 1814. - 10 fév. 1816.- 12juin 1813,
(2) 23 novembre 1813. -- 9 avril 1817 . [8] 13 août 1811 . 1er septembre 1811 .
( 3] 20 juin 1812 . 15 juin 1812. – 20 juin 1812.—2 juillet 1812.
[4] 6 mars 1814 . - 24 août 1812.- 23 janvier 1813. – 7 avril
(5 ) 26 mars 1812 . 1813. — 3 juin 1813. – 13 juillet 1813. - 17
(6] 11 janvier 1813. – 12 juin 1813. 23 janvier 1814 . - 6 mars 1816. - 26 février
avril 1807. – 12 juin 1813. – 6 juin 1812.
-
1817 . 21 mai 1817. 16 juillet 1817 .
124 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

peut , sans sortir toutefois des termes ou tirés du droit commun , que les
de l'adjudication , déclarer ce qui a été parties sont libres de fair.. valoir de
prévu et stipulé à ce sujet par le ven- vant les tribunaux [ 5 ].
deur (1) . 73. Lorsque l'acte de vente énonce
19. De même , si l'état , comme pro- qu'il sera dressé , par une autorité qu'il
priétaire des objets aliénés , a , par désigne, un état des servitudes impo
>

destination de père de famille , réglé sées à l'héritage vendu , et ordonne que


clairement entre deux acquéreurs , l'acquéreur sera tenu de s'y soumettre :
dans les actes de vente respectifs, le bien que cet acte soit postérieur à l'ad
mode et les effets d'une servitude judication , il fait néanmoins corps avec
quelconque, le conseil de préfecture elle , puisqu'il en découle , et peut dès>

est compétent pour déclarer l'existen- lors entrer , comme moyen de solution ,
ce de ladite servitude (2) . dans l'interprétation à donner par le
70. Ainsi , pour prononcer sur des conseil de préfecture.
questions de servitude , il faut que les 74 Lorsque le procès - verbal d'adju
conseils de préfecture puisent leurs dication rétribue et fixe, entre deux
décisions dans l'acte même d'adjudica- acquéreurs d'une maison indivise avant
tion (3]. la main -mise nationale , la quantité
Mais ils n'excèdent pas leur compé des eaux qui y sont amenées , le con
tence , lorsqu'ils se bornent à décider seil de préfecture est compétent pour
des points relatifs à l'existence d'une déclarer les portions fixes de cette
servitude et à sa destination , non quantité , d'après les termes de la ven ·
d'après la discussion d'anciens titres te ; sauf pour les parties à se pourvoir
et des usages locaux , mais d'après les devant les tribunaux afin de faire ju
époques et les circonstances des adju- ger les difficultés qui pourraient résul
dications et la manière dont elles ont ter de la distribution de ces eaux [7] .
été exécutées (4) . 75. S'agit-il de savoir si des cours
71. Lors donc que les actes d’estima- d'eau sont compris comme servitudes
tion et d'adjudication gardent le silence actives ou comme propriété dans une
sur la difficulté proposée , les conseils vente , et l'acte d'adjudication garde
de préfecture doivent s'abstenir de t -il le silence à cet égard ? Il faut re
prononcer , déclarer purement et sim- courir à la possession et à d'anciens ti
plement leur incompétence , ou ren- tres dont l'examen et l'application n'ap
voyer les parties devant les tribu- partiennent qu'aux tribunaux [8 ].
naux (5] . 76. Lorsqu'après la vente il s'est
72. S'ils déclarent qu'aucune clause formé des alluvions ou attérissemens,
de ces actes n'établit la servitude en c'est aux tribunaux , en cas de difficul
litige, ils ne portent point préjudice tés, à prononcer sur la propriété de ces
aux droits résultant d'anciens titres alluvions et attérissemens.

[ 1] 2 février 1812. - 14 février 1813 .


-
(5] 7 octobre 1812 .
[2] 21 janvier 1812. – 1er février 1813 . [6] 26 mars 1812. 11 janvier 1813 . 25
[3] 28 juin 1812. – 24 août 1812. – 25 dé- janvier 1813. – 17 mai 1813. – 20 mai 1813 .
cembre 1812 . 18 mars 1813. — 21 juin 1813. - 6 juillet 1815 .
- 17 janvier 1814. — 6 juillet 1815. — 4 mai [7] 25 décembre 1812 . 22
1815. – 27 aout 1817 . [ 8] 23 avril 1807. - 14 février 1813 .
[4] 14 juillet 1812 . 11 janvier 1813 . février 1813. — 3 janvier 1813. 23 décein
25 juillet 1813. – 27 aout 1817 , bre 1815. 18 mars 1816 .
CHAP. VIII. SECT. III. S III. RÈGLES SUR L'INTERPRÉTATION , ETC. 125 >

77. Généralement les conseils de pré- gnemens, faire ensuite l'application de


fecture ne peuvent statuer sur des de- l'acte de vente.
mandes en bornage de propriétés. 82. Les affiches et procès-verbeaux
Cette faculté n'appartient qu'aux tri- d'estimation qui ont préparé l'adjudi
bunaux [ 1 ]. cation et qui font corps avec elle , doi
78. Néanmoins , si les deux proprié- vent servir , avant tous autres actes ,
‫ܕ‬

tés contiguës sont nationales , comme à l'interpréter [ 6] , à moins qu'il ne


leurs limites résultent du contrat d'ad- résulte clairementdel'adjudication elle .
judication , les conseils de préfecture même qu'elle repose sur d'autres fon
sont compétens pour les déterminer . demens : comme si , au lieu de l'éva
Ils le seraient encore si l'un des deux luation de l'expertise , on a choisi
propriétaires soutenait , contre un voi- pour base de la mise à prix l'imposition
sin patrimonial, que sa limite résulte foncière ; ou si l'on n'a vendu que les
de l'acte d'adjudication ; car on lui doit objets spécialement relatés et désignés,
garantie de tout ce qu'on lui a vendu , soit dans un bail antérieur (7] , soit
l'eût.on pris sur des tiers. dans un autre titre ou acte même
79. Lorsqu'un tiers soutient qu'il est , judiciaire ; ou enfin s'il est expressé
>

en vertu de différens actes et titres ment déclaré, dans l'acte d'adjudica


de société , copropriétaire d'une usine tion , qu'on ne se réfère pas à l'ex
vendue par l'état : comme alors le pertise, et qu'on n'en a pas suivi les
fondement du droit de ce tiers est dans erremens.
ces titres et actes , et non dansle contrat
>
Ainsi les anciens titres , les procès
d'adjudication , c'est aux tribunaux verbaux d'estimation , et les plans
seuls qu'il appartient de juger la diffi- figurés qui ont exclusivement servi de
culté (2 ). base aux adjudications , tant pour l'é
valuation du prix que pour la dési
Nº.2 . FOND DE LA MATIÈRE .
gnation des objets vendus , peuvent
aider à expliquer les ambiguités des
80. Les ventes de biens nationaux dites adjudications [8].
83. Les états de section des com
doivent s'expliquer par elles-mêmes
parla nature des choses , par leur des munes peuvent aussi servir à con
tination , par les diverses circonstances naître l'identité , et à rectifier les
>

qui ont préparé ou effectué les contrats erreurs de nom , de mesure ou de lieu ,
commises involontairement sur les
que l'administration a passés [3].
81. Les conseils de préfecture peu- procès -verbaux d'adjudication (9).
vent , afin de reconnaître l'idenlité de 84. Lorsqu’un bien est vendu sans
l'objet réclamé , recourir à des rapports expression de circonstances ou dépen
d'experts [4 ], à des enquêtes [5] et visites dances , et non en masse , mais avec
de lieux , pour , à l'aide de ces rensei- relation exacte de mesure , de situa -

[ 1 ] 28 mai 1812. - 1er février 1813 . [6] 31 juillet 1812 . - 17 février 1813 .
[2] 7 avril 1813 . ler mars 1813. — 4 juillet 1815.
-

(3] 18 janvier 1813. – 22 juillet 1813 . [7] 7 avril 1813. – 12 mars 1814.- 14 mai
11 décembre 1813. 1817. - 27 aout 1817.
[4] 12 février 1812 . 17 avril 1812 . 4
[8] 21 janvier 1812 . 3 janvier 1813
inai 1812 . 15 juin 1812. -3 janvier 1813. 12 inars 1814 .
12 mars 1814. - 8 mars 1814 .
(9) 19 juin 1813 .
(5) 15 juin 1812.– 18 mars 1813 .
1
126 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTATIVE .

tion , de contenance , avec un nombre férente , il y a lieu de le déclarer ex


déterminé de numéros , avec le nom clus de la vente (3).
et l'estimation de chaque partie de la 88. Lorsque le contrat énonce clai
propriété, avec expression de la nature rement chaque objet par numéro , et
des différentes destinations >, positions que le cadastre , par sa confrontation ,
et cultures ; il suffit que le conseil de vérifie l'exactitude de ces énonciations,
préfecture, reconnaisse que l'objet ré- le contrat exclut de la vente tout ce
clamé n'est point compris dans les con- qu'il ne désigne pas (4).
fins assignés , que son évaluation n'est 89. N'est pas censé compris dans la
point entrée dans la mise à prix , que vente , un objet qui n'a été désigné ,
>

cet objet n'est porté sous aucun des ni estimé par les experts ; qui ne se
numéros établis , qu'enfin il excède la trouve point indiqué aux affiches ; et
mesure , pour être fondé à déclarer dont par conséquent la valeur n'a pu
qu'on ne l'a point compris dans la entrer dans le prix de l'aliénation.
vente (1) . On ne doit point avoir égard à la dé
85. La réunion de toutes ces cir- signation de cet objet dans la minute
constances n'est pas nécessaire : il faut du contrat d'adjudication , s'il ne s'y
seulement consulter , selon les cas , trouve que par addition , hors ligne ,
la rédaction des clauses de chaque et sans signature ni approbation de
acte ; et la règle générale est que « ce l'autorité compétente [5].
qui se trouve hors des confins exacte- 90. Les ventes nationales étant faites
ment assignés , est exclu de la vente , sans garantie de mesure , si le terrain
et ce qui s'y trouve renfermé y est aliéné excède réellernent la contenance
compris. » portée au contrat, et s'il est cependant
Ensuite les circonstances particu renfermé dans les limites indiquées,
lières de chaque espèce modifient cette aucune portion n'en peut être distraite
règle (2). au profit soit des tiers , soit du domaine.
86. Ainsi, lorsque le domaine a été
> Mais si la pièce réclamée est hors
aliéné en corps , avec toutes ses cir- des limites , il y a lieu de déclarer
constances , aisances et dépendances, qu'elle n'a point été comprise dans la
et sans aucune réserve, si l'objet ré- vente , alors même que la contenance
clamé se trouve exactement renfermé deviendrait moindre [ 6].
dans l'enceinte dudit domaine , le con 91. Lorsque , dans le procès - verbal
seil de préfecture doit déclarer qu'il a d'adjudication , chaque pièce est dé
>

fait partie de la vente. signée par tenans et aboutissans; que


87. Si le domaine a été aliéné non la mesure en est exactement exprimée ;
en corps , mais avec énonciation pié que, si l'on accordait à l'adjudicataire le
cise de la nature des objets aliénés , et terrain par lui réclamé, il aurait une
>

si l'objet réclamé est d'une nature dif- étendue plus considérable que celle

(1) 3 janvier 1813 . - 25 janvier 1813. octob . 1812. - 15janv . 1813. - 22 juillet 1813.
U janvier 1813. - 15 janvier 1813. — 3 fé [3] 15 juin 1812. 20 juin 1812 -
28 dé
vrier 1813. - 8 mai 1813. -- 28 mai 1812 .
- cembre 1812 . 7 février 1813 14 février
14 août 1813 . 17 janvier 1814. - 28 nov 1813
-

18 janvier 1813 .
1815 . 18 mars 1816. — 4 juin 1816. -- 21 [4] 19 juin 1813 . 20 juin 1816.
mai 1817 . (5 ] 11 janvier 1813.
. [ 2] 23 octobre 1811 . 24 août 1812. - 7 [6 ] 19 juin 1813 .
1
1
CHAP. VIII. SECT. III. S III. RÈGLES SUR L'INTERPRÉTATION , ETC. 127
qui lui a été adjugée , et que les con- verbaux d'estimation et de vente est
fronts n'en seraient plus exacts : tandis obscur ou incomplet , la question de
:

que , sans le terrain litigieux , il restera savoir si l'objet réclamé a servi de


en possession de la quantité de terre confin ou a été compris dans la vente,
qui lui a été vendue , et les confronts doit se décider par la possession et par
>

seront maintenus tels qu'ils ont été la manière dont les procès-verbaux ont
établis par l'acte d'adjudication : il n'y été exécutés [7].
a pas lieu de déclarer ce terrain liti- 97. Les confins clairement désignés
gieux compris dans la vente [1 ]. et reconnus ne sont pas compris dans
92. Un contrat de vente qui com- la vente [8 ).
prend plusieurs pièces de terre par dé. 98. Les talus d'un canal , nécessaires
signation et limites, exclut celles qui pour sa jouissance , et les queues ou
ne sont point identiques ni spécifiées; bords d'un étang , sont présumés faire >

et l'acquéreur n'a point droit à celles- partie et suivre la condition de ce canal


ci , eussentelles fait partie de la même ou de cet étang , à moins qu'il n'y ait
>

exploitation , avant la vente ( 2 ). titre ou prescription contraires (9 ).


Si l'acquéreur en a joui et les a 99. Dans la vente d'un corps de do
même vendues , le domaine doit en maine , tous les arbres qui y sont plan
reprendre possession , sans avoir à tés doivent faire partie de la vente , à
examiner si l'acquéreur a cédé à un moins d'une réserve expresse et positive
tiers ce qui ne lui appartenait pas [3). de la part du vendeur [10].
93. Lorsqu'un domaine est vendu en 100. Quand tous les objets ont été
bloc et avec ses dépendances , sous la estimés en détail , encore même que >

réserve de certains objets, ce qui n'est l'acte de vente ne rappelle pas tout ce
>

pas compris dans la réserve est com- détail , l'acquéreur ne peut valable
pris dans la vente (4). ment rien prétendre au-delà des objets
94. Lorsqu'il résulte du procès-ver- estimés (11).
bal d'estimation > rédigé en présence 101. Si les objets en litige n'ont pas
de l’acquéreur , signé de lui, et rap- cessé de faire partie d'un domaine
pelé dans son contrat , que tel objet privé , il est évident que la valeur de
est excepté de la vente , il est mal ces objets n'a pu entrer dans la mise
fondé à vouloir l'y faire comprendre [5]. à prix , ni faire partie des enchères et
95. La vente d'un domaine sou de la vente du domaine national : il
missionné en entier et sans réserve , n'y a donc pas lieu à les adjuger à l'ac
évalué de même par les experts , aliéné quéreur , ni à lui allouer une indem
dans cet état par l'administration , etnité; car l'indemnité suppose qu'il y a
possédé par l'acquéreur sans opposi- eu éviction , et l'éviction qu'ily a en
>

tion , doit être maintenue pourle tout[6 ).


.
vente ( 12) .
96. Lorsque le texte des procès- 102. L'adjudicataire n'a pas plus de

[1 ] 22 juillet 1813 . -4 mai 1812 . 17 . [7] 15 janvier 1813 .


janvier 1814 . 22 janvier 1813 [8] 22 janvier 1813. -- 20 novembre 1815.
[ 2] 15 janvier 1813. (9] 26 mars 1812 -
26 mars 1812 .
(3] 25 janvier 1813 ( 10) 22 mai 1813 .
(4) 24 août 1812. – 25 janvier 1813 . (11) ler mars 1813. – 18 mars 1813 . 15
(5) 17 juillet 1813. – 20 novembre 1816 . juin 1812 .
[6] 24 août 1812 . 23 octobre 1816 . ( 12] 17 février 1813 . 20 novembre 1815 .
128 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

droits, si les objets par lui réclamés l'un , et que le contrat passé à l'autre ,
étaient célés au domaine , et ne lui ont n'en fait pas mention , il y a lieu de
été révélés que postérieurement à l'ad- déclarer que la réclamation du second
judication (1). acquéreur n'est point fondée [6).
103. Lorsque l'objet réclamé est une 108. Une maison aa été divisée en deux
dépendance nécessaire et indivisible du lots par les experts , et il résulte ensuite
>

domaine vendu , il y a lieu de déclarer de la mise à prix , de la consistance et


qu'il en fait partie [2]. des confins énoncés dans le procès - ver
104. La vente d'un édifice , faite bal d'adjudication , qu'un seuldesdeux
2

sans réserve , comprend les caves et lots a été aliéné : dans ce cas , l'acqué
magasins qui forment partie intégrante reur ou son cessionnaire n'est pas pro
de la construction , alors même qu'ils priétaire de l'autre lot , et il doit le re
auraient fait antérieurement l'objet mettre , soit au domaine , soit à l'an
d'un bail séparé. cien propriétaire , suivant l'origine du
>

On doit décider ainsi , surtout lors- bien .


que la remise des clefs et une longue Les moyens que le détenteur tirerait
possession viennent à l'appui des droits de la possession et de la prescription ,
que l'acquéreur a reçus du contrat [3 ]. sont de nature à être soumis aux tri
105. Les glaces , tableaux , statues , bunaux .
> >

collections , bibliothèques, objets d'art Il en serait de même de la demande


et mobiliers précieux , non fixes et in- que le domaine ou l'ancien proprié.
>

hérens aux bâtimens, sont censés n'être taire formerait pour la restitution des
>

jamais compris dans les ventes de biens fruits [7].


nationaux , à moins toutefois qu'il 109. L'acte d'expertise fait-il men
n'existe une clause particulière qui tion de terrains qui paraissent , par
enveloppe tout , meubles et immeubles, leur situation , leur culture et leur des
sans réserve ni distinction [4] . tination , être ceux réclamés ? L'acqué
106. Dans le contrat de vente des bâreur en jouit-il depuis longues années
timens d'un couvent , il n'est pas be- et sans réclamation ? En les comprenant
soin d'une clause expresse pour que des dans la vente , l'acquéreur n'aurait-il
cloches, considérées comme objet pu- pas même l'étendue de mesure qui y est
rement mobilier, soient censées réser- exprimée ?
vées , et ne fassent point partie de la Alors il y a lieu de déclarer que les
propriété de l'acquéreur de l'immeuble. terrains réclamés ont été aliénés [8].
Ainsi , pour qu'elles soient considé- 110. Quand l'acte d'adjudication ne
rées comme vendues , il faut que l'acte porte vente que de ce qui faisait l'objet
d'adjudication en contienne la mention d'un bail antérieur auquel il se réfère,
expresse (5 ) l'acquéreur n'a droit qu'à ce qui est ex
107. Lorsque l'objet litigieux entre primé dans ce bail [9 ].
deux acquéreurs voisins est compris Ainsi , lorsque le bail ne comprend
nominativement dans la vente faite à positivement que des rentes ou autres

[1 ] 18 mars 1813 . 1er février 1813. - 20 juillet 1813.


[2] 17 avril 1812 . – 25 janvier 1813 . [7] 18 mars 1813
[3] 18 janvier 1813. [ 8] 7 février 1813 .
[4] 11 juillet 1812. – 7 février 1813 . [ 9] 15 juin 1812 3 janvier 1813.
[5] 7 février 1813. – 1er mars 1813. 12 mars 1814 .
[6] 10 avril 1812. – 21 janvier 1813.
CHAP. VIII. SECT. III. S III. RÈGLES SUR L'INTERPRÉTATION , ETC. 129
prestations, et non un immeuble réelen prestations foncières, saus distinction ,
litige , on doit déclarer que cet immeu . et quelles qu'en soient l'origine et la
ble n'a pas été vendu ( 1). cause .

111. Lorsqu'il résulte du procès-ver- Un acquéreur ne peut donc être


bal d'adjudication , qu’un immeuble a tenu d'acquitter les charges imposées
été vendu d'après le prix du bail exis- sur l'objet de son acquisition , avant
tant , et sans aucune réserve ; et que
>
la main-mise nationale (5).
de plus il a été imposé à l'acquéreur 115. Malgré la clause générale , in
l'obligation d'entretenir le bail et de sérée dans les contrats de vente de biens
faire jouir le fermier de tous les ob- nationaux , laquelle porte libération
>

jets compris dans son exploitation , on > de toutes charges et hypothèques , les
peut , au besoin , recourir à des en- acquéreurs n'ont pas dû se croire dis
quêtes pour reconnaître si l'objet du pensés des charges inhérentes à la pro
litige a toujours fait partie de la ferme priété , comme , par exemple , de la
du domaine vendu (2) . contribution pour l'entretien et le cu
112. Si après avoir énoncé en détail rage des rivières et canaux (6) .
quelque objets, l'adjudication exprime 116. Un droit passif quelconque , au
que le domaine est vendu autant et { re qu'une rente ou une hypothèque ,
pour autant qu'il en appartenait à l'ancien doit- il être considéré commeunecharge,
propriétaire , et qu'en jouissait l'ancien et non comme une servitude ? et l'acte
fermier , il n'est pas présumable que de vente porte-t-il que le domaine est
ce détail ait pu , par lui – même et à aliéné francdetoutes charges ? Ce droit
défaut de réserve expresse , restreindre ne peut alors être exercé sur le do
aux seuls objets qu'il comprend , l'é- maine vendu , soit par des particuliers,
nonciation générale et l'intention qui soit par des communes ; à moins que ,
résultait de la clause précitée. par une dérogation à cette charge gé
Dès-lors toute la question se réduit à nérale , il n'y en ait dans l'acte une ré
savoir ce qui appartient à l'ancien pro serve expresse.
priétaire , et ce dont jouissait le pré- 117. Les acquéreurs sonttenus d'exé
cédent fermier : questions de simple cuter leurs contrats , avec toutes les
propriété qui sont du ressort des tribu . charges qu'ils ont volontairement con
naux ( 3 ]. senties (7] .
113 L'acquéreur qui , postérieure 118. Lorsqu'un contrat de vente
ment à son adjudication , prend à bail contient la clause qu'il sera fait un bor
un objet qu'il réclaine ensuite comme nage , les experts chargés d'y procéder
lui ayant été vendu , est non recevable ne peuvent comprendre , dans la pro
dans cette réclamation , attendu qu'il a priété de l'acquéreur, des objets non
lui-même et volontairement changé désignés comme vendus , ni des atté
son titre [4 ). rissemens formes depuis la vente.
114. Les biens nationaux ont été dé- L'acquéreur doit supporter les frais
clarés , par les lois , francs et quittes de la nouvelle expertise qui sera faite ,
de toutes dettes , charges , rentes et si la première est annullée pour viola

[1 ] 26 mars 1814. (5] 31 janvier 1813


( 21 15 juin 1812 . [6] 28 avril 1813.
[3] 15 juin 1812. 22 septembre 1812. [7] 12 septembre 1812.
14] 20 novembre 1815.
MACAREI . 9.
130 . ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

tion du principe qui vient d'être établi. S 4. Règles sur l'exécution des Ventes et
119. La clause souvent exprimée sur la Déchéance des Acquéreurs .
dans les conditions générales insérées
au cahier des charges , et portant que
les biens sont vendus sans garantie de No 1er . COMPÉTENCE DES AUTORITÉS.
tenans, d'aboutissans , de consistance
et de produits , ne peut s'appliquer 123. Les conseils de préfecture sont
qu'aux biens désignés dans les procès- compétens pour prononcer sur la rési
verbaux d'estimation et et de vente , liation des ventes consenties par l'ad
et non à des biens dont il n'y est fait ministration .
nulle mention . Toutefois ils ne peuvent , lorsque >

L'acquéreur ne peut donc inférer , l'inexécution des clauses du contrat


de cette clause , qu'il y a lieu de se entraîne l'annullation de la vente, pro
retirer devers les tribunaux pour l’y noncer cette résiliation qu'après que
faire expliquer , à moins que la vente ne l'acquéreur a été légalement mis en
soit faite d'un corps de domaine en demeure (4) .
masse , sans distinctions , sans détails
> 124. C'est aux préfets qu'il appar
et sans réserve [ 1 ] . tient de prendre des arrêtés portant
120. La stipulation de non garantie déchéance contre les acquéreurs, dans
( dont il vient d'être parlé ) dispense les circonstances fixées par les lois.. [5).
l'état de maintenir l'adjudicataire dans 125. En prononçant contre un ac

sa jouissance , s'il est prouvé , devant quéreur la déchéance et l'amende , à


les tribunaux , que les limites des pro- défaut de paiement du prix , le préfet
7

priétés privées qui l'environnent , res- ne fait qu'un acte de pure administra
treignent la quantité du terrain à lui tion , qui ne peut être déféré au conseil
vendu nationalement (2 ) d'état >, avant d'avoir été soumis au mi
121. L'acquéreur, ainsi queles tiers, nistre des finances.
>

peuvent réclamer ou invoquer la pres 126. Toute demandeen validité d'une


cription devant les tribunaux , quoi- opposition formée, entre les mains d'un
qu’un conseil de préfecture ait déclaré receveur des domaines , sur des deniers
que le terrain en litige n'a pas été provenant de la revente, sur folle en
>

compris dans l'adjudication [3) . chère , d'un bien national , doit être
122. Lorsqu'il s'agit de connaître portée devant les tribunaux , lorsque
quel a été le véritable prix d'une vente , le gouvernement ne s'y trouve pas in
qu'il y a litige sur ce point entre l'ac- téressé [6].
quéreur et le domaine , et que l'ori 127. Si un particulier demande à être
ginal du contrat a été perdu par un déchargé de loyers que le domaineexige
événement de force majeure , il peut de lui pour une maison nationale dont
y être suppléé par des extrai's de re- il s'est ensuite rendu adjudicataire ,
gistres d'administration , et autresactes c'est au conseil de préfecture, et non
dont l'authenticité n'est point contes- au préfet, qu'il appartient de pronon
tée par l'acquéreur. cer (7 )

[ 1 ] 21 mai 1817 . [5] 14 juillet 1812 .


( 2] 26 mars 1812 . [6] 21 janvier 1813
(3) 26 mars 1812. [7] 29 mars 1811. -- Nous pensons cepen
[4] 3 janvier 1813 . dant que le conseil de préfecture ne peut
CHAP . VIII . SECT. III . S IV . RÈGLES SUR L'EXÉCUTION DES VENTES. 131
N 2. FOND DE LA MATIÈRE . ce qu'il doit pour la jouissance du bien
qu'il avait acquis.
128. Les décrets sur les déchéances Cette liquidation serait irrégulière : :

et les décomptes contiennent , envers


7 1 ° si l'on calculait la redevance de l'ac
les acquéreurs , des dispositions fiscales quéreur d'après les loyers qu'il a per
9

et quelquefois exorbitantes : aussi les çus par une administration plus ou


préfets et le ministre des finances adou- moins bonne du bien , au lieu de la
cissaient-ils un peu , dans leurs arrêtés calculer à cinq pour cent du prix de
et décisions , la sévérité de la loi . son acquisition , ainsi que la loi du 11
Ils relevaient également des déchéan- frimaire an 8 prescrit de le faire dans
ces encourues pour défaut de paiement le cas de déchéance ;
dans les délais prescrits [1] . 2. Si on lui tenait comple de la con
129. Lorsque l'adjudicataire n'a pas tribution des portes et fenêtres, qui
payé , dans les délais fixés , le prix de est une charge du locataire , seule qua >

son adjudication , il a encouru la dé- lité sous laquelle l'acquéreur déchu


chéance : le préfet peut la prononcer , puisse être envisagé dans sa liquidation ;
et l'administration des domaines peut 30 Si les experts avaient estimé la
décerner , en conséquence , une con- valeur absolue des constructions etamé
trainte contre ledit adjudicataire (2). liorations, au lieu de considérer d'a
>

130. D'après l'art. 3 du décret du 19 bord leur utilité relative et le résultat


août 1808 , les acquéreurs de domaines général et définitif qu'ont eu , pour les
nationaux qui ont encouru la déchéan- valeurs vénale et locative de l'immeu
ce , perdent tous les termes d'à -compte ble , les améliorations partielles que
qu'ils ont payés ; à moins qu'en sus de l'acquéreur peut y avoir failes , et en
l'amende , ils ne complètent la totalité suite le dépérissement qui aurait été
du paiement , dans la huitaine avant la causé dans le reste par sa faute ou sa
revente du domaine [3 ]. négligence.
131. Les acquéreurs déchus sont as Le conseil d'état annulle les arrêtés
treints au paiement des intérêts du prix des conseils de préfecture qui consa
de leur adjudication jusqu'à l'époque crent ces irrégularités, et ordonne qu'il
de leur dépossession , pour tenir lieu sera procédé à une nouvelle liquidation
de la jouissance du domaine aliéné, à de comptes entre la régie des domaines
>

raison de cinq pour cent du prix de et l'acquéreur déchu , d'après la loi du


l'adjudication , sauf l'imputation des 11 frimaire an 8 , d'après les lois sur
sommes payées à compte dudit prix. les contributions, et d'après les valeurs
132. L'acquéreur déchu est respon- vénale et locative de l'immeuble aux
sable des dégradations arrivées au do- deux époqnes de la vente et de la rési
maine aliéné , depuis l'époque de la liation [5].
vente jusqu'à celle de la déchéance. [4]. 134. Aux termes de la loi du 11 fri
133. Lorsqu'un acquéreur est déclaré maire an 8 , la déchéance prononcée
déchu , il faut établir la liquidation de ( ainsi que nous l'avons déjà dit) à dé

prononcer qu'autant que le préfet se refu [2] 14 juillet 1812 .


serait à la demande ; car si elle parait juste (3) 31 janvier 1813 .
à ce dernier, c'est pure affaire d'adminis [ 4 ] 4 avril 1812 . 28 mai 1812 .
tration . (5] 28 mai 1812 .
( 1 ) les mat's 1813 .
132 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

faut de paiement , est absolue et sans


> 140. Le conseil d'état peut ordonner
forinalités [1]. que des sommes versées par l'acquéreur
135. Dans le cas de litige sur la pro- dont le contrat a été frappé de dé
priété d'un bien national, la déchéance chéance ou d'annullation , ne sortiront
pour défaut de paiement d'un terme pas de la caisse du trésor, et seront ap
échu du prix de l'adjudication , ne peut pliquées aux fruits induement perçus
ètre prononcée contre l'acquéreuravant ou aux dégradations commises, soit par
la décision définitive sur la question cet acquéreur, soit par ses ayant- cau
de propriété [2]. se ; mais il n'appariient qu'aux tribu
naux seuls de prononcer , s'il y a lieu ,
$S 5. Règles sur le paiement des Ventes , sur les questions de restitution des
sur les restitutions de prix , et sur les fruits, et de réparation des dégrada
>

indemnités qui peuvent être dues à tions commises.


l'Acquéreur.
No 2. FOND DE LA MATIÈRE .
No 1er. COMPÉTENCE DES TRIBUNAUX .
141. Les paiemens faits à la caisse de
136. Les tribunaux ne sont point l'extraordinaire ne libéraient les acqué
competens pour décider si des paie- reurs des domaines nationaux, qu'a
mens faits au trésor public par des ac- près l'échange des quittances de cette
quéreurs de domaines nationaux , sont caisse contre celles du receveur du dis
valables ou non [ 3]. trict où était située la propriété ac
137. C'est aux conseils de préfecture quise [7] .
seuls qu'il appartient de statuer sur 142. La loi du 13 thermidor an 4 n'a
l'effet des paiemens opérés dans les cais- point dérogé à celle du 3 juillet 1791 ,
ses publiques [4]. quant au principe d'indivision de la
138. L'opposition aux contraintes et chose et du prix relativement au gou
poursuites exercées par les préposés de vernement , vendeur ; et quoique l'ar
>

la régie de l'enregistrement et du do- licle 6 de cette loi , en ouvrant, en fa


maine national , pour recouvrer le lout veur des soumissionnaires antérieurs à
ou portion du prix des domaines natio- sa promulgation , un droit de déclara
2

naux, fait incontestablement partie du tion de command (qu'il leur réservait


contentieux en cette matière , et les d'exercer pendant trente jours) leurpré
tribunaux ne peuvent y statuer sans sentât une faculté de revente exemple
entreprendre sur l'autorité administra- de frais de mutation : néanmoins cet
tive (5]. article n'a pu soustraire le soumission
139. Quant aux questions élevées naire originaire à toute la garantie que
entre l'acquéreur et ses cessionnaires , le gouvernement avait toujours droit
au sujet des reventes de portions de d'exercer pour la sûreté de la chose par
hiens nationaux , leur solution doit sor- lui vendue [8] .
tir d'un contrat privé dont l'examen 143. La solidarité ordonnée pour le
n'appartient qu'aux tribunaux [6 ]. paiement du prix , par l'article 5 ſ 1er
>

[1] 23 avril 1807. [ 5] Arrêté du 27 brumaire an 10.


[2] Décret du ler avril 1808. [6 ] 14 mai 1817 .
[3] Arrêté du 15 brumaire an 10. [7] 12 juin 1813 .
[4] 14 mai 1817. [8] 11 décembre 1816.

2
CHAP. VII . SECT. IU . SV . RÈGLES SUR LE PAIEMENT DES VENTES. 133
de la loi (en forme d'instruction) du 10 146. Lorsqu'après s'être rendu adju
juillet 1791 , s'applique à deux person- dicataire d'une propriété nationale ,
nes qui ont acquis conjointement un l'acquéreur a renoncé à son titre et a
même lot d'adjudication . fait consentir à son profit un nouveau
Les intérêts du prix sont suspendus , contrat >, en yertu de la loi du 28 ven
et cessent d'être exigibles pour l'inter- tôse an 4 , qui lui présentait plus d'a
valle pendant lequel le domaine aurait vantage , il est tenu de compléter le
perçu les fruits de l'immeuble aliéné (1 ). prix de la première adjudication , con
144. L'article 8 de la loi du 13 sep- sidérée comme seule valable , quoique
tembre 1793 prescrivant aux acqué- les assignats qu'il avait payés à compte,
reurs des biens indivis vendus par l'é- lui aient été restitués sur liquidation ,
tat, de payer à ses copropriétaires le et malgré l'existence d'un décompte
prix relatif à la quotité pour laquelle réglé et soldé sur le prix de la seconde
ils ont droit , dans le produit des ven-
> vente .
tes , d'après la reconnaissance qui en 147. Quand un contrat de vente con
aura été faite par le directoire du dis- sentie , avec autorisation , par une cor
trict , les versemens qu'un acquéreur a poration ecclésiastique , porte qu'une
effectués , par anticipation , de la tota- partie du prix a été acquittée en une
lité du prix de son acquisition ( faite obligation , avec la clause qu'elle serait
sous l'empire de ladite loi) dans la caisse anéantie au jour du paiement effectif ,
du receveur du domaine , n'ont point l'acquéreur est libéré de cette portion
opéré la libération de cet acquéreur du prix , dès qu'on ne peut lui repré
envers les copropriétaires indivis avec senter l'obligation dont il vient d'être
l'état ( 2 ). parlé , et lorsqu'on est certain d'ailleurs
145. Aux termes de l'article 103 de qu'il a été satisfait, de la part de la
>

la loi du 9 vendémiaire an 6, et de corporation , à la destination du capi


l'article 84 de celle du 24 frimaire sui- tal entier [4].
vant >, toutes les ventes , sans restric
tion , dedomaines nationauxàqui 148. En général , les principes ordi
avaient nairesde
>

été faites postérieurement à


lapubli- lacompensationne sont point
cation de la susdite loidu 9 vendémiaire applicables au trésor public (5).]
an 6 , ont pu être acquittées , savoir : la
: 149. Un capital dû à l'état ne peut
première moitié de la mise à prix en être compensé , en vertu de l'arrêté du
numéraire , obligations ou inscriptions gouvernementdu 3 floréal an 11 , avec
provenant du tiers consolidé de la dette des fruits et prix de coupes de bois per
publique ; et l'autre moitié de la mise çus pendantun séquestre , et déclarés
>

à prix , ainsi que tout le produit des non susceptibles de restitution .


enchères , en bons des deux tiers rem- 150. La compensation ne peut s'o
boursés de la même dette : ainsi, lors- pérer , jusqu'à concurrence , par l'em
:

qu'un acquéreur s'est libéré , de celte ploi des prix de vente de meubles et
>

manière , du prix de son acquisition , d'immeubles; mais seulement après ré


il n'y a lieu contre lui ni à déchéance ni duction en numéraire , au cours que
>

à demande d'un supplément de prix [ 3]. le papier -monnaie avec lequel les ac

(1j 15 janvier 1813 . [ 4] 3 janvier 1813.


[ 2] 16 juillet 1817 . (5 ) 27 août 1817.
(3] 20 novembre 1815.
134 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

quéreurs ont effectué leurs paiemens foncière , et ensuite aliéné comine im


avait au jour des recettes . meuble ,> au profit du même particu
151. Une rente créée pour conces- lier , il lui est dû restitution de la va
sion de fonds , même avec mélange de leur capitale du transfert (2).
cens , a pu être aliénée , en vertu de la 155. Dans le cas de viction totale
loi du 23 octobre 1790 , à une époque ou partielle du bien vendu , l'indem
où son exigibilité n'était douteuse ni nité à laquelle l'acquéreur évince peut
contestée. Si l'acquéreur lui-même était avoir droit doit être réglée suivant l’es
le débiteur de la rente , l'effet de l'ad- timation à l'époque de l'éviction , et
>

judication a été de le libérer d'une non proportionnellement au prix total


dette légitime. Tout étant consommé à de la vente ; soit que la chose ait aug
cet égard , lors de la publication de la menté , soit qu'elle ait d'minué de va
loi du 17 juillet 1793 , l'acquéreur n'a leur (3] .
pu se prévaloir d'aucune des disposi
tions de cette loi pour être déchargé $ 6. Règles sur les Décomptes.
du payementdu prix de l'adjudication,
et la somme restant due sur son dé No 1er . COMPÉTENCE DES AUTORITÉS .
compte doit être recouvrée , mêmecon
tre ses héritiers . 156. Les différentes contestations
152. Attendu l'expiration des délais élevées entre l'administration des do
fixés , sous peine de privation d'indem- maines et les acquéreurs de biens na
nité , par l'article 5 de la loi du 17 tionaux , au sujet des décomptes , pré
>

juillet 1793 , et l'art. 2 de la loi du sentent :


19 ventose an 2 , un acquéreur ne peut Les unes , la question de savoir si ,
plus réclamer la réduction de son prix dans les opérations de décompte , l'ad
à raison des droits féodaux compris ministration des domaines aurait dû
dans son contrat , et qui ont péri entre prendre, pour base de ses calculs , le
ses mains. mode du paiement par annuités ou le
153. Il n'est dû à l'acquéreur une mode du paiement par douzièmes ;
prime d'anticipation , qu'autant que Les autres , la question de savoir en
le prix de l'adjudication aurait été en- quelles valeurs , soit en numéraire ,
tièrement soldé avant le 1er vendé- soit en mandats , soit en rescriptions ,
miaire an 4 [1 ] . les acquéreurs ont pu valablement se
154. Lorsqu’un objet a d'abord été , libérer , et par conséquent, sousl'em
par erreur , transféré comme rente pire de quelles lois , et d'après quelles
.

[ 1 ] Voy. l'art. 6 de la loi du 6 ventöse an 3 . Que si l'on se reportait à l'époque anté


(2) ler mars 1813 . rieure de la vente , et si on neréglait l'in
[3] 23 novembre 1813. — Voy. art. 1637 demnité que d'après le prix qui en a été
du code civil . – La disposition de cet article stipulé , il en résulterait que l'acquéreur
fait le droit commun de la France , et il ne perdrait sans retour les améliorations qu'il
lui a été dérogé par aucune des lois relatives aurait faites sur la foi de son contrat , et
à la vente des biens nationaux : elle est d'ail- qu'en cas de dégradations par lui commises ,
leurs conforme à l'équité ; car il est évident l'état serait contraint de lui restituer au-delà
que , pour réparer le dommage causé par de ce que l'éviction lui aurait réellement fait
l'éviction de la chose vendue , il faut néces- perdre : ce qui serait manifestement injuste .
siireinent consulter l'état de cette chose au
moment de l'éviction même .

1
CHAP. VIII . SECT. III. SVI . RÈGLES SUR LES DÉCOMPTES. 135

bases , le décompte du prix de leur recours au conseil d'état par la voie


acquisition devait être soldé. du comité du contentieux (2) .
Le mode de paiement , par annuités, 159. Les conseil de préfecture ne pen
du prix des ventes de domaines natio- vent prononcer sur les résultats des
naux , établi par la loi du 25 juillet décomptes, ni en reconnaître etdécla-
1790 , a été rapporté par le décret du rer les débiteurs ,> ni autoriser le di
16 octobre 1791 , qui a fixé un nou- recleur des domaines à donner suite
veau mode de libération dont les an- aux contraintes dirigées contr'eux, et à
ciens acquéreurs ont été autorisés à poursuivre , à défaut de paiement, la
>

profiter, c'est- à- dire , qu'il a permis de revente à la folle enchère [3] .


convertir en obligations, les annuitésdu 160. Lorsqu'un acquéreur demande ,
prix des domaines vendus. Il est donc devant le conseil d'état , un règlement
juste que le décompte de ces acquéreurs de compte , en vertu des dispositions
soit dressé d'après les bases fixées par de lois non encore invoquées par lui ,
cette loi , surtout s'il est prouvé qu'ils il y est non recevable , et doit , avant
>

ont fait, en temps utile , la déclara- tout , se retirer près de l’adıninistration


tion de s'y soumettre , et qu'ils ont des domaines , afin de poursuivre ce
fourni leurs paiemens en conséquence. nouveau règlement de compte , qu'il
Les préfets dans leurs arrêtés, et les peut contester , par la suite , s'il le >

mnistres dans leurs décisions , ont tou- trouve convenable [4).


jours un peu corrigé la fiscalité des dis- 161. Après qu'un arrêté du préfet a
postions du décret du 22 octobre 1808 ; rejeté , du décompte réglé pour le prix
de xême qu'ils ont souvent, ainsi que de vente d'un domaine, des paiemens >

nou : l'avons dit ,> relevé les acquéreurs que l'acquéreur prétend avoir effec
et le engagistes des déchéances par tụés , mais qui ne sont justifiés ni par
eux acourues, faute de paiement dans le registre de recette , ni par des quit
>

les deais prescrits. tances , les tribunaux ne peuvent con


Le onseil d'état s'est constamment naître d'une deinande en restitution
appliqe , dans cetle matière , d'un formée par l'acquéreur contre le re
côté , inepoint compromettre les inté. ceveur ; et s'ils rendent un jugement
rêts dutrésor par des concessions trop pour se déclarer compétens, ce juge
nonubruses et trop faciles, et de l'au- ment est susceptible d'être annullé ,
tre côt , à ne point gêner , par des sur conflit , d'après lequel l'autorité
>

répétibns arbitraires et exorbitantes , administrative doit être ressaisie [5].


>

la posion des acquéreurs. 162. Les effets d'une inscription


157.Aux termes des lois , c'est aux prise , pour sûreté de ce qui reste dû
préfetqu'il appartient exclusivement sur le prix d'une vente , sur des biens
de staner sur les décomptes dressés autres que ceux qui ont donné lieu au
par lesdirecteurs des domaines natio- décompte , doivent être appréciés par
naux 1. les tribunaux , quant à ce qui concerne
15 € Les arrêtés des préfets , en cette les tiers-acquéreurs qui n'ont pas purgé
matièr, doivent être préalablement les hypothèques.
déféréau minitre des finances , sauf Les décisions que prendrait le mi

[ 1 ] A'êté du 4 thermidor an 11. – Cir ( 2] 20 novembre 1816 .


culairel la régie de l'enregistrement, du 9 (3) 6 mars 1816. -- 28 septembre 1816
septemı 1806 . -
11 novembre 1813 . [4] 20 novembre 1815 .
30 sept $ 14. - 1er nov. 1814. - 6 mars 1816. [5] 5 janvier 1813 .
E VE
136 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENC ADMINISTRATI .

nistre des finances pour refuser d'ac- qu'il produit, le bordereau justificatif
corder la main-levée sollicitée par ces de la quotité et de la nature des valeurs
acquéreurs , n'empêcheraient pas les qu'il a versées ( ce bordereau devant
tribunaux de prononcer sur leurs droits cependant être représenté aux termes
et ceux du domaine , et ne seraient pas de la susdite quittance ) ; lorsqu'en
2

dès lors susceptibles de pourvoi (1 ). outre il ne justifie ni ne prétend avoir


versé , en mandats , une somme plus
forte que celle portée au registre du
No 2. FOND DE LA MATIÈRE . receveur , les contraintes décernées
contre cet acquéreur doivent être main
163. Aux termes du décret du 22 oc- tenues , si le décompte dont elles sont
tobre 1808 , tous les acquéreurs de do- le résultat a été fait d'après le relevé
maines nationaux qui ne sont pas dudit registre (6) .
porteurs de décomptes arrêtés par l'ad 167. Un acquéreur est non recevable
ministration et définitivement 'soldés , à demander l'annullation d'une con
sont passibles du résultat de nouveaux trainte décernée contre lui , en paie
décomptes (2) ment d'une somme portée en son dé
164. Un compte provisoire , dressé comple , si , jusqu'à l'époque où cete
>

par l'autorité locale , d'après la loi du contrainte a eu lieu , aucun décompte


11 brumaire an 7 , ne peut être con- n'a été , pour lui , légalement dressé
sidéré comme decompte final, dans le par une des autorités indiquées au
>

sens de l'article 1er du décret du 22 décret du 22 octobre 1808 (7).


octobre 1808 [ 3). 168. Un décompte dressé postéreure
165. Tout décompte doit être confir- ment au décret du 22 octobre 188 , ne >

mé , s'il est conforme aux dispositions doit admettre que pour leur valur au
du décret du 22 octobre 1808 [4]. cours du jour de chaque paiemet, les
On ne peut se prévaloir (dans le sens mandats versés sur le prix d'un; vente
de l'article 1er. du décret du 22 octubre stipulée en assignats [8).
1808) contre le résultat d'un décompte, 169. On ne peut admettre, a com
de la dernière quittance délivrée à l'ac- pensation du résultat d'un déompte ,
quéreur , lorsqu'elle n'est pas pour des indemnités pour suppresion de
solde ou dernier terme ; et lorsque dimes , lorsqu'elles n'ont poir été li
d'ailleurs il ne s'est point écoulé six ans quidées [9].
depuis la publication de ce décret , 170. Le mode de paiementpar an
sans que le décompte ait été signifié (5). nuités du prix des ventes de omaines
166. Lorsqu'un acquéreur ne repré- nationaux , établi par la loi du25 juil
sente pas , à l'appui de la quittance let 1790 , a été , comme nou l'avons

[ 1] 26 mars 1812. soit par l'administration de l'enregsrement


[2] 30 août 1814. et des domaines » .
[ 4] 30 août 1814. — 28 avril 18B .
[3] Cet article est ainsi conçu : [5] 6 janvier 1814 .
« Sont définitives toutes quittances pour [6] 13 juillet 1813.
solde , délivrées aux acquéreurs de domaines [7] février 1814. — Voy. arr& é du 22
nationaux , par suite et en conformité de dé- prairial an 10 , au bulletin .
comptes arrêtés définitivement , soit par l'ad- [8] Voy . l'art. 3 dudit décret. - (janvier
ministrateur de la caisse de l'extraordinaire , 1814. — 6 février 1815.
soit par la commission des revenus nationaux, [ 9] 3 janvier 1813.
CHAP. VIII. SECT. III. S VI . RÈGLES SUR LES DÉCOMPTES. 137

dit , rapporté par le décret du 16 octo- non encore échues , et si cet arrêté a
bre 1791 , qui a fixé un nouveau mode été exécuté par le receveur , sans ré
de libération , dont les anciens acqué- clamation (3 ).
reurs ont été autorisés à profiter. 173. Quoique les annuités souscrites
Lors donc que , par suite de cetle avant la loi du 16 octobre 1791 , et non
autorisation , un acquéreur a déclaré , retirées depuis , soient composées en
postérieurement à cette dernière loi et partie du capital et en partie des in
en tems utile , devant les administra- térêts , elles constituent des titres qui , >

teurs du district de sa résidence , qu'il à partir de leur échéance respective ,


voulait convertir en obligations les sont susceptibles de produire un inté
annuités du prix du bien dont il était rêt simple ( 4).
acquéreur , et qu'il offrait de se con- 174. Après avoir acquis , pour un
former , pour le paiement de ces obli- seul et même prix , des propriétés de
gations , à ce qui était prescrit par la diverses natures , payé le premier à
>

loi , le décompte de cet acquéreur doit compte au taux le plus fort de ceux dé
être dressé d'après les bases établies par terminés par l'art. 5 du titre 3 des
la loi du 16 octobre 1791 (1) . lettres-patentes du 17 mai 1790 , et
171. Mais il y a lieu de régler un souscrit des annuités pour le surplus , >

décompte d'après les stème d'annuités l'acquéreur n'est plus admis à réclamer
existant lors de l'adjudication , et rap- une ventilation qui n'était autorisée par
pelé dans les conditions de la vente , si , cette loi , qu’afin de fixer la quotité du
>

depuis la loi du 16 octobre 1791 , l'ace premier paiement , avant qu'il ne fût
quéreur a manifesté son option par réalisé.
plusieurs paiemens successifs , au taux Le décompte doit être réglé par
déterminé pour les annuités. Cet acqué- annuités, si l'acquéreur n'a pas usé de
reur ne peut opposer , en pareil cas , la faculté accordée par l'art. 5 de la
>

qu'il n'avait point souscrit d'annuités , loi du 16 octobre 1791 , et s'il a con
et que l'art. 6 de la loi précitée lui tinué ses paiemens d'après ce mode de
interdisait la faculté d'en souscrire libération .
après l'expiration d'un mois accordé 175. Lorsqu'un acquéreur devait
pour l'option (2). plusieurs annuités pour le paiement
172. Par suite de ce qui vient d'être des propriétés qu'il avait acquises de
établi, on ne peutmettre en doute que la nation , et que , pour profiter de la
>

les annuités aient été souscrites par un loi du 24 février 1791 , qui l'autorisait
acquéreur , lorsque le registre de recette à acquitter par anticipation telle an
constate ce fait parleur énonciation et nuité qu'il voudrait désigner , cet ac
la quotité des paiemens ; mais le dé- quéreur a versé une somme, mais sans
compte doit être rédigé par douzièmes qu'une imputation spéciale ait été faite
et non par annuités , quoique l'acqué- sur aucune desdits annuités , cette im
reur ait fait des versemens suivant ce putation doit être faite de la manière
dernier mode , après la loi du 16 octo- la plus favorable au débiteur , COD
bre 1791 , s'il aa obtenu ensuite un ar- formément à son intention et à la loi
>

rêté du directoire
isé
exécutif
er
, par leque
ités
l sons l'empire de laquelle le paiement
il a été autor à retir les annu a été fait.

(1) 29 mai 1813 . [3] 13 janvier 1816.


[ 2] 17 juillet 1816 . [ 4] 3 janvier 1813.
138 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

Tout décompte doit donc être rec- numéraire , et de l'arrêté du directoire


>

tifié en ce qu'il contiendrait de con- exécutif du 29 du même mois , qui


traire à cette règle [ 1] . assimilait les mandats aux rescriptions
176. L'escompte , en cas de rachat de la trésorerie , il n'y a pas lieu de
d'annuités par anticipation , doit être critiquer ces paiemens : nulle loi , nul
:

calculé , non au même taux que les décret n'ayant révoqué ce qui concer
intérêts, mais d'après le second tableau nait les ventes faites en vertu de la
annexé aux lois des 3 juin et 25 juillet loi du 2 nivôse an 4 [4].
1790 [ 2 ]. 179. Lorsqu'en conformité de la loi
.177 . Il résulte des articles 2 et 4 du du 28 ventôse an 4 ,> et avant celle
décret du 22 octobre 1808 , que l'ac- du 13 thermidor suivant, un acquéreur
quéreur doit les intérêts des sommes a consigné une partie du prix en man
restant dues sur le prix , depuis chaque dats , il y a lieu de déclarer régulier
échéance d'annuité non soldée, jusqu'à l'emploi fait, par le décompte , de la
la notification du décompte ; et que le dite somme à l'acquittement de partie
cours des intérêts recommence un mois des trois premiers quarts du prix du
après cette notification ( 3). domaine vendu. A l'époque de la con
178. L'arrêté du gouvernement du signation des mandats , en effet , la
22 prairial an 10 aa déclaré valables les totalité du prix des biens vendus, en
paiemens faits par les acquéreurs de exécution de la loi du 28 ventôse , était
domaines nationaux , dont les acqui- payable en mandats , valeur nominale;
>

sitions sont antérieures à la loi du 28 et c'est seulement par la loi du 13 ther


ventôse an 4 , en assignats ou mandats, midor qu'il a été ordonné que le der
valeur nominale tant que ces pa-
> nier quart du prix desdits biens serait
piers-monnaies ont été en circulation. payé en mandats valeur au cours [5].
D'après les motifs et les dispositions 180. Si une soumission n'a pu être
de cet arrêté , l'exception qu'il établit suivie du contrat , et si le soumission
>

n'est applicable qu'aux acquisitions naire a obtenu que la somme par lui
faites sans enchères , aux termes de la versée en mandats , à titre de consi
>
loi du 28 ventôse an 4. gnation pour cet objet, fût reportée
La loi du 2 nivôse an 4 , les arrêtés sur un autre domaine qu'il se propo
du directoire exécutif des 7 nivôse et sait d'acquérir , et qui lui a en effet été
14 pluviôse même année , et les con- vendu en vertu de la loi du 28 ventose
ditions générales insérées aux procès- an 4 , la somme dont il s'agit doit être
verbaux des venles faites en vertu de considérée comme premier à -compte du
prix de la vente effectuée.
cette loi et de ces arrêtés , autorisaient
un acquéreur à payer soit en numé- Quant aux mandats ils doivent
raire, soit en rescriptions de la tré être imputés , non d'après la valeur au
sorerie. cours , et sur le dernier quart du prix ,
Lors donc que ce paiement a été fait mais dans l'ordre de date des paie
et accepté en mandats , aux termes de mens, et sur les trois quarts payables
>

la loi du 28 ventôse an 4 , qui portait valeur nominale [6].


>

que les mandats feraient fonction de 181. La loi (en forme d'instruction )

! 1 ) 15 mai 1815 . [4] 13 février 1815 .


(2) Ibid . (5] 18 avril 1816 .
[3] Ibid . [ 6] Ibid .
CHAP. IX. SECT. I. MATIÈRES D'EAUX. 139

du 10 juillet 1791 veut que l'action peut donc être divisé , et il ne doit être
du gouvernement , en paiement du rédigé qu'un seul décompte pour cha
prix d'un domaine vendu en un seul que contrat[1].
lot , soit indivisible et s'exerce sur ce 182. L'article 4 de la loi du 13 ther
lot entier et sur toutes ses parties > nidor an 4 ,> relative aux ventes faites
quelles que soient les divisions de la en vertu de celle du 28 ventôse pré
chose et du prix , faites entre des co- cédent , n'accorde une remise de dix
acquéreurs, ou entre l'adjudicataire et pour cent que sur le prix des maisons
ses commands élus. d'habitation , estimées séparément d'a
Cette disposition , qui garantit à près la loi du 6 floréal an 4.
>

l'état le recouvrement du prix sur Cette remise ne peut être allouée au


l'immeuble vendu , régit les aliéna- profit des acquéreurs d'un monastère
tions consenties en vertu de la loi du comprenant des bâtimens , église
28 ventôse an 4. Celle du 13 thermidor cour et jardin , et vendu pour un seul
suivant n'y a point dérogé en autori- et même prix , sans qu'il ait été fait
sant les soumissionnaires à passer des une estimation séparée de chacun de
déclarations de command. Le prix ne ces objets (2).

CHAPITRE IX .

MATIÈRES D'EAUX .

SECTION PREMIERE . appelle réglemens de police ceux qui sont


directement relatifs aux choses qui peu
Sommaire. vent être regardées communes à tous ,
soit par leur nature , soit par leur des
La jurisprudence du conseil d'état tination , soit enfin parce que tous ont
sur les matières d'eaux embrasse trois le droit et le besoin d'en user. »
objets : De ce que nous venons de dire , il suit
Les rivières navigables et flottables ; qu'il appartient exclusivement à l'ad
Les rivières non navigables ni flot- ministration d'autoriser l'établissement
tables ; de moulins et usines , sous les condi
Et les ruisseaux . tions , réserves , ouvrages , construc
>

Les rivières navigables et flottables font tions et avec les réglemens qu'il lui
essentiellement partie du domaine pu- plaît de fixer , d'ordonner ou de faire,
blic , et nul ne peut en user sans une de manière à concilier l'exercice de ce
autorisation formelle du gouvernement . droit avec les droits et les intérêts des
L'administration en a donc la police; propriétaires riverains , et l'avantage
elle seule peut faire les réglemens qui l'industrie
de la navigation
.
, du commerce et de
>

s'y rapportent.
« Suivant l'acception la plus com Les rivières non navigables ni flotta
mune (dit M. le président Henrion) , on bles ou petites rivières , appartenaient

( 1 ) 11 décembre 1916 . [2] 20 novembre 1815 .


140 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

autrefois aux seigneurs. Depuis l'aboli- navigables pi flottables , aucun moulin ,


tion de la féodalité , la loi n'a point aucune usine , aucun espèce d'ouvrage
statué sur leur propriété. Mais elles sont qui en gêne le cours ; et il n'appartient
considérées comme propriétés publi- qu'à l'autorité administrative de con
ques , et l'usage en est subordonné à naître des contestations qui s'élèvent à
l'intérêt général. ce sujet. C'est ce que décident positi
Il en résulte que ceux dont les pro- vement deux arrêtés du gouverment
priétés bordent ces petites rivières ne consulaire , des 30 frimaire et 28 prai
sont point propriétaires de leurs cours , rial an 11 .
et qu'ils n'ont que le droitd'en user de Voilà pour ce qui est de la police des
la manière réglée par les lois , et en petites rivières(2).
particulier par l'art. 644 du code civil . Lesruisseaux , selon la définition qu'en
Il en résulte aussi que l'administra- donne M. Henrion , sont les cours d'eau
tion conserve le droit de régler , entre qui , formés par la réunion des eaux
>

ieurs riverains , la faculté que cha- pluviales ou de quelques sources inter


cun peut avoir d'y faire des prises mittentes , coulent et se desséchent al
>
d'eau . ternativemeut en tout ou en partie.
Voilà pour ce qui regarde les droits Ils appartiennent aux propriétaires
des propriétaires riverains. des héritages qui les bordent; par con
De plus, l'administration des riviè- séquent ces propriétaires peuvent en
res appartient au gouvernement et à user pour l'arrosement de leurs pro
ses délégués dans l'ordre administra- priétés.
tif. En conséquence, c'est leur droit , Mais l'exercice de cette faculté doit
comme c'est leur devoir , de prendre être modifié au besoin pour l'intérêt
les mesures nécessaires pour prévenir public , et l'on ne doit jamais perdre
les dégradations qui pourraient s'y com- de vue que la nature a destiné les cours
mettre , pour en maintenir la largeur, d'eau à l'usage de tous les êtres.
même pour l'augmenter , même pour Ainsi l'administration a encore le
en changer la direction , si l'intérêt pu- droit de faire des réglemens particu
blic l'exige ; pour modérer ou accélérer, liers et locaux sur l'usage de ces eaux :
suivant les circonstances , la rapidité les juges sont tenus de les observer (3).
des eaux ; pour la construction des ponts
et de tous les ouvrages d'art qui sont SECTION II .
jugés nécessaires; enfin pour empêcher
que les héritages riverains ne soient Législation.
inondés ou dégradés par la trop grande
élévation des digués et des déver- 6 oct. 1790. Art. 4 , relatif à la pro
soirs (1). priété des fleuves et
Ainsi les propriétaires riverains ne rivières narigables.
peuvent, sans la permission du gouver- 9 vent. an 6. Arrêté du directoire exé
nement , construire sur les rivières non cutif >, concernant une

[1] Voy. M. le président Henrion , com


>
compétence des juges de paix , chap . 27 >

pétence des juges de paix , chap . 27 . pour y voir ce qu'il dit de ces rivières , et
( 2) Comme nous ne faisons point ici un les distinctions qu'il établit à cet égard.
traité , nous renvoyons nos lecteurs à l'ou- [ 3] Art. 645 du code civil .
vrage de M. le président Henrion 2, sur la
CHAP . IX . SECT . II . LÉGISLATION. 141

usine établie sur eau , gauche de la rivière


sans que l'autorisation du Drac.
donnée par l'adminis- 25 prair. an 12. Décret relatif à l'en
tration centrale ait re. tretien de la rivière
çu l'homologation du d'Yonne.
ministre del'intérieur . 7 mess . an 12. Décret relatifà des mon.
19 vent. an 6. Arrêté du directoire lins construits sur le
exécutif concernant bras gauche du Pô.
des mesures pour as- 30 pluv.an 13. Décret approbatif d'un
surer le libre cours des avis du conseil d'état ,
rivières et canaux na relatif au droit de
vigables et flottables. pêche des rivières non
28 mess. an 6. Arrêté du directoire exé navigables.
cutif concernant la po- 22 janv. 1808. Décret qui déclare l'ar
lice du droit de pêche. ticle 7 du titre 28 de
6 frim . an 7. Loi relative au régime , l'ordonnance de 1669,
à la police et à l'admi applicable à toutes les
nistration des bacs et rivières narigables de
bateaux , sur les fleu l'enipire.
ves , rivières et canaux 29 mai 1808. Décret concernant la
navigables. police générale de la 1
14 flor. an 10. Loi relative à la pêche rivière de Sèvres .
sur les fleuves, rivières 11 déc. 1808. Décret relatif aux con
et canaux navigables. cessionnaires des cours
29 flor. an 10. Loi relative aux contra et prises d'eau dans la
ventions en matière 27e division militaire.
de grande voirie. 12 nov. 1811. Décret qui , en autori
30 frim . an 11. Arrété qui ordonne la sant les dérivations
démolition d'une usine d'un cours d'eau , et
construite sans autori l'établissement d'un
sation , sur un cours moulin construit sur
d'eau provenant de la ce cours d'eau par le
rivière de Juine. sieur Loison , ordonne
21 vent, an 11. Loi qui prohibe la pê - que ledit Loison sera
che dite pêche aux poursuivi pour raison
bæufs ou à la drège , des contraventions par
et la pêche au ganguy . lui commises , tant
14 flor. an 11. Loi relative au curage en altérant les prises
des canaux et rivières d'eau , qu'en faisant
non navigables , et à construire ses usines
l'entretien des digues sans autorisation lé
qui y correspondent. gale.
17 niv. an 12. Arrêté relatifa la pêche 21 janv. 1812. Décret sur la police de
sur les fleuves et ri la pêche de la Loire.
vières navigables. 2 févr. 1812. Décret concernant les
23 pluv. an 12. Loi qui autorise la con eaux de la ville de
struction d'un canal Paris.
d'irrigation sur la rive 10 avril 1812. Décret qui déclare ap
142 ELÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

plicable aux canaux , SECTION III .


rivières navigables ,
ports maritimes de Jurisprudence.
commerce et travaux
à la mer , le titre 9 du 1er Regles applicables à toutes les
décretdų 16 décembre rivières.
1811 , contenant ré
glement sur la cons- No 1er COMPÉTENCE DES PRÉFETS .
truction , la répara
tion et l'entretien des 1. Les préfets ont la police et la sur
routes . veillance de toutes les rivières ( 1) .
22 févr. 1813. Décret contenant régle- 2. Ils peuvent faire des réglemens
ment pour la police et pour leur police, sauf l'approbation du
la conservation des ca. ministre de l'intérieur (2).
naux d'Orléans et de 3. La question de savoir si une ri
Loing. vière est navigable ou non, est un acte
4 juill . 1813. Décret portant création de pure administration que le préfet a
d'une commission des le droit de faire ( 3 ].
eaux non navigables ni 4. S'agit-il de changer la direction
flottables, dans le dé. d’une rivière , d'un ruisseau , d'un tor
> >

partement du Pô . rent ? le préfet doit proposer au minis


6 juill . 1813. Décret portant régle- tre de l'intérieur les mesures qu'il
ment sur l'administra- convient de prendre pour concilier l’in
tion des travaux des térêt public avec celui des particuliers
cours d'eau non navi-ou des communes >, dont le nouveau lit
gables ni flottables dans doit traverser les propriétés, et qui
le département de la invoquent d'anciens titres ou une pos
Méditerranée. session immémoriale .
20 nov 1814. Ordonnance du Roi qui Ces mesures doivent être prises de
assujétit l'administra- manière à prévenir tous dominages , et
tion des canaux du être converties en ordonnances royales,
Midi , d'Orléans et de sur le rapport du ministre de l'inté
Loing , à la surveil. rieur (4),
lance du ministre de5. Les préfets peuvent , dans l'intérêt
l'intérieur, des propriétaires riverains , et pour
27 févr. 1815. Ordonnance du Roi sur empêcher la déperdition des eaux , or
la recomposition de la donner la construction de barrages à
commission mixte des l'embouchure des canaux de dérivation ;
travaux publics. sauf re 'ours devant le ministre de l'in

[ 1] 20 novembre 1815. primer : mais s'il est question ou d'agrandir


.

( 2) Voy . compétence des juges de paix. un chemin de cette nature , ou d'en changer
[3] 22 janvier 1808. la direction , ou de le faire réparer , en un
[4] 22 janvier 1808. – 17 juillet 1811 .
-
mot d'y faire des travaux commandés par
Voy . la loidu 14 floréal an il . -- Il en est , la nécessité ou l'utilité générale , ce n'est plus
2

à cet égard , d'un cours d'eau comme d'un l'affaire des tribunaux ; c'est uniquement celle
2

chemin vicina). Si un particulier s'approprie de l'administration. (Merlin , Répertoire, au


un chemin vicinal , s'il le dégrade ou s'il l'em- mot Cours d'eau , $ 5 ) .
barrasse , les tribunaux sont là pour le ré
CHAP. IX . SECT. III. SI . RÈGLES APPLICABLES AUX RIVIÈRES. 143

térieur , de la part des tiers qui se croi des riverains , du passage des gués , et
raient lésés par ces mesures, et sans par conséquentde la fixation des diver
préjudice des questions d'intérêt privé, ses hauteurs des eaux : sous ces différens
dont la connaissance appartient aux aspects , l'administration doit en con
tribunaux civils (1 ) . naitre, et les préfets doivent prendre
6. Le changement des vannes est une les mesures qui y sont relatives (6].
mesure d'utilité publique et purement 11. Lorsque, par un arrêté , un pré
adıninistrative , que la loi place dans fet a fixé la hauteur des eaux d'un
les attributions des préfets, et non dans moulin , et a assujéti cette usine à de
celles des conseils de préfecture [2]. certaines dispositions prescrites dans
7. Lorsque les inondations des pro- l'intérêt de l'ordre public et des pro
priétés riveraines dérivent
l'eshaussement vannes
du fait de priétaires riverains , cet arrêté ne peut
des , et qu'au- préjudicier aux droits des tiers, et ne
cun titre de propriété n'est allégné à fait point obstacle à ce que l'autorité
l'appui de ce fait, les préfets sont com- administrative fasse un nouveau ré
pétens pour le réprimer [3 ]. glement sur le cours de la même ri
8. La loi du 6 octobre 1791 , titre 2, vière , dans l'intérêt des propriétaires
art. 16 , sur la police rurale , attribue à riverains; surtout s'il résulte de l'inexé
>

l'autorité administrative le droit de ré- cution des travaux ordonnés par le pre
gler la construction des usines , la hau- mier arrêté, un changement dans l'état
teur des déversoirs, et autres ouvrages du cours d'eau , qui soit préjudiciable
sur les cours d'eau , et de fixer la hau- aux propriétaires , et spécialement à
>

teur à laquelle ces eaux devront être ceux qui n'y étaient point parties [7].
tenues pour qu'elles ne nuisent à per- 12. Il appartient exclusivement à
sonne . l'autorité administrative d'autoriser
Les préfets sont donc valablement l'établissement des moulins et usines ,
saisis de toutes les questions qui peuvent même sur des cours d'eau qui ne sont
s'élever à ce sujet [4). navigables ni flottables , et de ré
9. L'arrêté par lequel un préfet a gler l'emploi des eaux nécessaires au
rejeté une requéte tendante à obtenir mouvement desdits moulins et usi
la permission d'abaisser le déversoir nes [8)..
d'un moulin , est un acte administratif 13. D'après un arrêté du gouverne
qui ne peutêtre déféré au conseil d'état ment , du 9 ventose an 6 , les adminis
avant d'avoir été soumis au ministre de trations centrales (auxquelles les préfets
l'intérieur (5].
ont succédé en cette partie ) , ne doi
10. Les contestations élevées au sujet vent permettre l'exécution d'aucuns de
des moulins et usines peuvent intéres- leurs arrêtés portant autorisation d’éta
ser l'ordre public sous les rapports du blir des usines sur les rivières et canaux
flottage , de la navigation , de l'intérêt de leur ressort , qu'autant que ces

[1 ] 20 novembre 1815 . le préſet a approuvée comme avantageuse


[2] 4 juin 1815 . même aux propriétés riveraines. Arrêt de
[3] 18 mai 1812 . cassation , 13 mars 1810 .
[4] 19 mars 1808 . 11 août 1808 . - 3 [5] 19 juin 1813.
janvier 1809. – 13 octobre 1809. – 17 jan [6] 28 septembre 1816 .
vier 1812. - 8 mars 1814. - Un tribunal ne [7] 10 février 1816.
peut , sur action possessoire , ordonner l'a [8] 14 mai 1817 .
baissement de la chaussée d'un moulin , que
144 ELÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

arrêtés sont revêtus de l'approbation de propriété qui doivent être portées


du ministre de l'intérieur. devant les tribunaux ordinaires [4]
14. Cette règle est observée avec ri-18. Ainsi que nous l'avons exposé
gueur et dans le cas où une usine se les préfets , en matière d'eaux , sont
trouve construite avec la permission de compétens pour prendre, sauf récla
l'administration , mais sans l'approba- mation devant le ministre de l'intérieur
tion du ministre >, le conseil d'état a et recours au conseil d'état , toutes les 1

pour coutume d'ordonner que l'exploi- mesures de haute administration qu'ils


tation de l'usine demeurera suspendue, jugent nécessaires ; mais il ne leur ap
que des affiches seront apposées pour parlient pas de décider les questions
faire connaître la demande qui tend à qui touchent aux intérêts des divers
faire maintenir cette usine , et qu'il propriétaires en discord sur la validité
sera statué sur les oppositions (1). de leurs titres : ces questions sont du
15. Les préfets ont le droit de refu- ressort des tribunaux ordinaires [5 ].
ser à un particulier l'autorisation de
construire une usine à tel ou tel endroit
Nº2.COMPÉTENCE DES CONSEILS DE PRÉFECTURE.
d'une rivière .
Les variations dans le cours de ses 19. Il n'appartient pas aux conseils
eaux , les attérissemens qui peuvent s'y
de préfecture de faire des réglemens
être formés , et les réclamations desd'administration publique , et par con
propriétaires riverains doivent servir
séquent des réglemens d'eau , d'office
de guide à cet égard [ 2 ]. ou sur la proposition des préfets.
Ce droit n'est attribué qu'au seul
16. Les préfets n'excèdent point leur
compétence lorsqu'ils ordonnent la des-
ministre de l'intérieur [6] .
truction d'une usine pour des motifs 20. Ils ne sont compétens ni pour
d'utilité publique régulièrement con- ordonner ni pour confirmer les chan
statés. gemens de direction d'un cours d'eau ,
Mais si le propriétaire possède en sous les rapports administratifs.
vertu de titres valables , la destruction
> S'ils l'ont fait, et si ces cours d'eau
ne peutavoir lieu quesauf indemnité [3]. sont utiles pour le flottage , l'appro
17. Ils sont également compétens, visionnement des villes ou autres ser
ainsi qu'il résulte des principes ci -des- vices publics , le conseil d'état, en
sus établis , pour empêcher de continuer annullant leurs arrêtés pour cause d'in
et même pour faire détruire les ouvra- compétence , maintient ordinairement
ges d’usines construites sans permission les choses dans leur état provisoire ,
préalable. tel qu'il a été mis par le fait des par
Les jugemens ou poursuites judiciai- ties , jusqu'à ce qu'il ait été statué ré
res qui tendraient à paralyser l'effet des gulièrement par l'autorité compétente,
arrêtés administratifs pris à cet égard , c'est-à - dire , le préfet , sous l'approba -
doivent être annulés par la voie du tion du minsitre de l'intérieur [7).
conflit. 21. Lorsque des réparations ont été
Le tout sans préjudice des questions ordonnées par l'administration des ponts

[1 ] 15 octobre 1809. – 20 décembre 1812. [5] 22 janvier ! 808 .


- 21 août 1816 . [6] 4 juin 1816. — Voyez ci- dessus , po 2
[2] 10 mars 1809 . et tit. ler , nombres 30 , 31 et61.
4

[3] 16 avril 1811 . (7] 27 mai 1816. — Voy. ci-dessus, no 4.


[ 4] 28 fév. 1809.- 15 oct, 1809.- 21 août 18 : 6.
CHAP. IX . SECT. III . SI. RÈGLES APPLICABLES AUX RIVIERES. 145

et chaussées pour dégradations com- N" 3. COMPÉTENCE DES TRIBUNAUX [4] .


mises sur les chaussées ou le cours des
rivières, par les meuniers ou autres 24. Les juges de paix et en général
propriétaires d'usines , les frais de ces les tribunaux ne sont pas compétens
>

reconstructions ou réparations doivent pour ordonner , par forme de police


>

être proportionnellement supportés par administrative , les travaux et répa.


ceux dans l'intérêt réciproque desquels rations à faire aux cours d'eau (5] .
elles ont été entreprises ; et les conseils 25. Quoique les maires ni les sous
de préfecture sont compétens pour les préfets ne puissent, sans l'intervention
y condamner (1) . des préfets ou des conseils de préfec
22. Un conseil de préfecture se ren- ture , selon le cas , ordonner par leurs
ferme dans les bornes de sa compétence décisions la démolition ou l'abaisse
lorsqu'il ne prononce que sur desques- ment des déversoirs , néanmoins l'au
tions qui intéressent l'ordre public , torité judiciaire est incompétente pour
comme l'obstruction d'un passage pu- réformer lesdites décisions non encore
blic , l'immersion des propriétés rive- approuvées (6).
raines et la stagnation des eaux ; mais 26. Les contestations relatives aux
il doit renvoyer aux tribunaux les pré- pertes et dégâts occasionnés par l'ex
tentions des parties qui ont trait à des ploitation des forges et usines , doivent
droits de prises d'eau (2). être assimilées à celles sur les indem
23. C'est bien aux préfets qu'il ap- nités réclamées à raison de l'établisse
partient de fixer la hauteur des eaux , ment desdites forges et usines , et par >

et de régler les dimensions de la rete- conséquent jugées, comme ces derniè


nue et des biez des ulins vu usines ; res
, par les tribunaux ordinaires [7] .
mais les contestations que ce réglement 27. Toute discussion qui a pour ob
peut exciter de la part des riverains jet des servitudes , des droits d'usage et
qui prétendraient avoir éprouvé des de propriété de cours d'eau , ou autres
dommages par suite ou par extension charges dépendant de titres constitutifs
des mesures ordonnées , doivent être de concession , ou qui sont fondés sur
portées devant les conseils de préfec- la possession plus ou moins longue ,
ture ou devant les tribunaux , suivant est de la compétence des tribunaux
qu'elles ont ou non la propriété pour ordinaires , même lorsqu'il s'agit de
objet : ainsi les conseils de préfecture rivières navigables et flottables;; sauf
doivent en connaître s'il s'agit seule- les exceptions qui peuvent résulter ,
ment de l'intérêt commun des pro- dans certains cas , des ventes de biens
priétaires riverains ou de l'intérêt de nationaux [ 8 ].
l'état (3). 28. Si , à l'époque où une semblable

[1] 13 avril 1809. 1807, au Répertoire de jurisprudence de Mer


( 2] 26 avril 1811 . lin , mot Cours d'eau .
[3] 19 mars 1808. - 2 juillet 1812 . [6 ] 19 mars 1808
[4] Voir au Recueil de Sirey , tom . 7 , [7] 23 septembre 1810 .
pag. 217 , une dissertation lumineuse sur la [8] 23 avril 1807. — 10 septembre 1808. -
question de savoir quelles sont les attribu- 17 décembre 1809. 11 avril 1810. – C'est
tions respectives des tribunaux et des admi- devant les tribunaux , et non devant l'auto
nistrations sur les cours d'eau . rité administrative , que doivent être portées
[ 5] Voy. arrêt de casation du 4 février toutes les contestations sur la jouissance des
MAGAREL . 10 .
146 ÉLEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

contestation a commencé , il n'existait une autre de nature différente ne s'u


>

aucun réglement d'administration pu- père qu'en vertu d'une concession faite
blique qui y eut trait , il y a lieu dès- par le propriétaire à son fermier, bien
lors à appliquer l'art. 645 du code qu'elle soit approuvée par le préfet en
civil , qui a suffisamment pourvu , en sa qualité de tuteur du propriétaire
pareil cas , à ce qui touche à l'intérêt ( si c'est un hospice , par exemple , ou
>

de l'agriculture et à l'exécution des tout autre établissement public , sous


règlemens particuliers et locaux (1). la main du gouvernement), il ne résulte
29. Lorsque les préfets ont fixé la pas de cette approbation , pour le cours
hauteur des eaux et réglé les dimen- d'eau et l'usine dont il s'agit , un nou
sions de la retenue des biez des moulins veau réglement fait suivant les formes
et usines , les contestations que ce ré- prescrites par · les lois dans l'intérêt
glement peut faire naitre doivent être public et des propriétaires voisins ; et
portées devant les tribunaux , s'il s'agit les contestations que ces propriétaires
de l'usurpation d'un terrain servant à peuvent élever , doivent être jugées par
un biez , et en général d'une question les tribunaux,d'après les anciens régle
de propriété [2 ]. mens dresses par l'administration ,j
, us
30. Si des usurpations ont été com- qu'à ce qu'un nouveau réglement d'ad
mises sur le bord des rivières , c'est aux ministration publique ait été obtenu ,
tribunaux à statuer sur les questions s'il y a lieu , dans les formes prescrites
de propriété qui peuvent s'élever à cet par les lois (5].
égard [3]. 33. Les contestations élevées entre
31. Lorsqu'un vannage d'irrigation une commune et des particuliers , sur
ne nuit ni à la voie publique ni aux la possession et la propriété des eaux
propriétés riveraines ; qu'il s'agit seu- thermales , doivent être décidées par
lement de savoir quelle destination il
les tribunaux [6 ].
a reçu du père de famille dans le tempsCelles qui s'agiteraient, à cet égard ,
où deux usines , supérieure et infé entre des communes et l'état, doivent
rieure , ou deux fonds dominant et étre jugées par les conseils de préfec
servant , étaient entre les mains du ture (7).
même propriétaire
vannage l'existence de ce
tient à une, questiondedroit S 2. Règles applicables aux Rivières
navigables et flottables.
privé dont la solution , d'après les prin
cipes qui régissent la propriété , les No jer COMPÉTENCE DES PRÉFETS.
servitudes et la prescription , appar
tient aux tribunaux ordinaires (4). 34. Les mesures de police pour la
32. Si la conversion d'une usine en pêche des rivières navigables et flotta

cours d'eau , alors même que ces eaux ser- [7] Voy. arrêt du conseil du 5 mai 1781 ,
vent à l'irrigation de propriétés d'origine na- lois des 29 floréal an 5 et 3 floréal an 3 , et
tionale.- Arrêt decassation du 15 janv. 1808. l'arrêté du 6 nivôse an 11 , dont l'art. 9 est
[1 ] 23 mai 1810. ainsi conçu : « Seront , au surplus , les droits
[2] 2 juillet 1812. -- 8 mars 1814 . » de propriété des communes sur les sources
[ 3] 23 avril 1809. - Merlin au Répertoire minérales , discutés et réglés , en cas de
de jurisprudence , au mot Cours d'eau . » contestation des communes avec la répu
[ 4] 25 Mai 1811 . 1)
blique , par-devant les conseils de préfec
[5 ] 14 mai 1817 . » ture , le directeur des domaines entendu ,
[6] 16 frimaire an 14. — 15 janvier 1809. is et sauf la confirmation du gouvernement » .
CHAP. IX . SECT. II . S II . RÈGLES APPLICABLES AUX RIVIERES, ETC. 147
bles , appartiennent aux préfets, sous voudrait le faire considérer comme un
>

Ja surveillance du ministre des finances, attérissement réuni à sa propriété (6].


et les propriétaires riverains ne sont pas 41. Existe- t- il d'anciens réglemens
fondés à s'en plaindre, à moins que ou des usages locaux ? c'est par leur
les appareils et travaux nécessaires application qu'il doit être pourvu au
pour ladite pêche ne s'étendent sur curage, d'après l'art . 1er de la loi du
Jeurs terrains , au-delà de celui réser- 14 floréal an 11 .
>

vé pour le marchepied
- des rivières (1). Mais si des changemens survenus
35. Le gouvernement est seul juge dans les lieux exigent des dispositions
de l'utilité du maintien ou de la nouvelles , ainsi que l'a prévu l'art. 20
suppression des canaux publics (2). de la loi , il peut y avoir nécessité de
36. Les préfets sont compétens pour faire un réglement nouveau d'adminis
ordonner le rétablissement de ces ca. tration publique,> et les parties doivent
naux dans leur largeur primitive (3]. à cet égard , se retirer devant le mi
>

37. Ils le sont aussi pour en ordon- nistre de l'intérieur [7].


ner le curage ( 4). 42. Les préfets sont compétens pour
38. Ils excéderaient leurs pouvoirs, déclarer que les alluvions sont utiles à
s'ils ordonnaient qu'il soit pratique des la navigation , et pour aviser à leur con
canaux sur des terrains particuliers, solidation et à leur extension , par
afin de faciliter l'écoulement des eaux . moyens
des plantations et autres en
Si ces canaux sont jugés nécessaires usage
à l'utilité publique , l'administration Mais ils ne peuvent en opérer le par
doit préalablement faire l'acquisition tage entre les propriétaires riverains ,
des terrains , conformément à la loi parce que cette opération ne peut lé
>

du 8 mars 1810 . gitimement résulter que de l'examen de


39. Outre le curage des rivières, ils leurs titres de propriété , examen qui
peuvent aussi ordonner les travaux qui ne compète qu'aux tribunaux civils ( 8 ).
sont nécessités par l'intérêt public , de 43. Lorsqu'il est constaté, par les
même que régler le mode de paiement rapports des agens des ponts et chaus
des frais occasionnés par ces travaux ; sées , que des travaux exécutés par des
sauf le recours au conseil de préfecture, particuliers entravent le cours des ri
s'il y a réclamation sur ce paiement [5] . vières publiques, et pourraient, dans la
40. Lorsqu’un banc de sable , récla- crue des eaux , occasionner des inonda
mé par un particulier , gêne tellement tions , le préfet est compélent pour en
>

le cours d'une rivière qu'il le fait sou- ordonner la destruction , dans l'intérêt
vent refluer sur les propriétés voisines public [9 ].
ou dans une ville, le préfet se confor- 44. Lorsque les rivières sont flotta
me à ce que prescrivent les lois sur la bles , et que les préfets , sous l'appro
police et le curage des rivières , en bation du directeur-général des ponts
autorisant des particuliers à enlever et chaussées , ont, par des arrêtés, or
ce sable , lors même que le réclamant donné des ouvrages tendantà favoriser

[1] 20 novembre 1815 . Application de [5] 12 avril 1812 . -


6 mars 1816 .
l'ordonnance de 1669. [6] 18 août 1807.
[2] 16 mars 1807. (7) 9 avril 1817.
(3) 4 août 1811 . [ 8] 28 mars 1807 .
[4] 4 août 1811. – 6 mars 1816. (9) 5 janvier 1813.
148 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.
le flottage des bois destinés à l'approvi- de l'inexécution des clauses qui lui ont
sionnement des villes , ces arrêtés doi- été imposées [3 ].
vent être confirmés par le ministre de
l'intérieur , et sur recours par le con-
N° 2. COMPÉTENCE DES CONSEILS DE
seil d'état , si toutefois ils ne changent PRÉFECTURE .
rien au point d'eau , ni au régime des
ponts , écluses , etc. ; s'ils contiennent 47. L'état de répartition des dépenses
les réserves nécessaires au service des faites pour les travaux de réparation et
moulins et bateaux ; et s'ils ne préju- reconstruction d'un canal d'arrosement,
gent rien enfin sur les indemnités que tiré des rivières publiques, est vu, ap
les propriétaires des moulins , qui ont prouvé et arrêté par les préfets après
des titres valables , peuvent réclamer les expertises convenables , dans les
conformément aux lois , au sujet des proportions relatives au profit que cha
constructions ordonnées et à cause des cun des contribuables retire de ces
dépenses qu'ils prétendraient avoir fai- constructions ou réparations ‫ ;ܪ‬et s'il yу
tes au profit des marchands de bois, ou a des contestations au sujet de ce régle
encore à cause du chômage habituel de ment , ce n'est point aux tribunaux ,
leurs moulins pendant le tems de la flot- mais aux conseils de préfecture qu'il
taison [1]. appartient d'en connaître [4] .
45. Les préfets sont corupéteris pour 48. Lorsqu'un préfet , sous l'appro
>

révoquer les concessions de dériver les bation de l'autorité supérieure ,


eaux de rivières ou ruisseaux publics , donné de pratiquer, sur les deux rives
>

lorsque les concessionnaires n'exécu- d'un fleuve ou des rivières navigables


tent pas les diverses conditions atta- et flottables y affluentes , des chemins
>

chées à l'exercice de la concession, no- de hallage à ouvrir au travers de toutes


tamment celles qui leur sont prescrites sortes de terrains indistinctement , et
pour la conservation des droits des ri- d'une largeur déterminée, le conseil de
verains relatifs à l'arrosage de leurs préfecture est compétent pour enjoin
propriétés. dre à un particulier de faire enlever
Cette compétence résulte des dispo- une barrière qu'il aurait établie en con
sitions de l'arrêté du gouvernement , travention à cet arrêté du préfet [5 ].
du 19 ventose an 6 , et des instructions 49. Les réparations et reconstructions
données aux administrations centrales, des pertuis endommagés par la flottai
pour les autoriser à révoquer toutes les
son des bois , sont aux frais du com
concessions dont les conditions ne se- merce de bois et des propriétaires d'u
raient pas fidèlement exécutées ( 2 ). sines , dans des proportions que fixent
46. Lorsqu'il n'a été stipulé d'indem- les conseils de préfecture, sauf re >

nité en faveur d'un concessionnaire , cours au conseil d'état, lequel consulte


que pour le cas où la concession serait à cet égard les inspecteurs de la navi
révoquée pour cause d'utilité publique, gation et le directeur-général des ponts
il ne lui est point dû d'indemnité lors- et chaussées [6 ].
que cette révocation a lieu pour cause 50. C'est aussi par les conseils de

[1] 14 juillet 1811 . [5] 23 janvier 1813. — Application de l'or


[ 2] 13 janvier 1813 . donnance de 1669.
[3] 16 juin 1808. [6] 7 février 1813
[4] 19 mai 1811 . Voy. la loi du 14 flo
réal an 11 , art . 4 .
CHAP . IX. SECT. III . S III. REGLES APPLICABLES AUX RIVIERES, ETC. 149
préfecture que doiventêtre prononcées blic , sur les grandes routes, canaux ,
les amendes encourues par contraven- rivières navigables, etc. Ainsi les con
tion non-seulement à la défense d'éta- traventions de cette nature , qui n'in
blir , dans les rivières navigables et téressent que des parties privées, et
flottables , des écluses nuisibles au qui donnent lieu à des demandes en
cours des eaux , mais encore aux régle- dommages - intérêts de particulier à
mens dressés par l'autorité administra- particulier , sont nécessairement, sous
tive pour la police des écluses dans ces ce dernier rapport, de la compétence
rivières (1). des tribunaux ordinaires (5) .
51. Il en serait de même pour les ca 55. La question de savoir à qui , d'un
naux d'irrigation ouverts , sans autori- particulier ou du domaine, appartien
>

sation , dans ces rivières [2]. nent des terrains délaissés par des riviè
52. Lorsque l'administration a jugé res navigables et flottables , doit être
nécessaire de faire descendre des ingé renvoyée aux tribunaux [5].
nieurs sur les lieux pour vérifier des
faits relatifs aux contraventions dont il ſ 3. Règles applicables aux Rivières non
vient d'être parlé , les conseils de pré navigables ni flottables.
fecture sont compétens pour ordonner
que les frais de visite seront supportés Nº. 1er . COMPÉTENCE DES PRÉFETS .
par tel ou tel contrevenant, et le pré
fet est compétent pour fair , le régle- 56. La pêche des rivières non navi
ment de ces frais (3) . gables appartient aux propriétaires ri
verains , à la charge de se conformer
No 3. COMPÉTENCE DES TRIBUNAUX . aux lois et réglemens (7].
57. La loi du 14 floréal an 11 n'attri
53. Les tribunaux sont incompétens bue à l'autorité adıninistrative , sur les >

pour punir les contraventions aux ré- rivières non navigables , que les mesu
glemens administratifs sur la police des res relatives à leur curage , à l'entretien
rivières navigables , attendu qu'aux ter- des digues et ouvrages d'art qui y cor
>

mes de l'article 1er de la loi du 29 flo- respondent, au rôle de répartition >, au


réal an 10, toutes espèces de détériora- recouvrement des sommes nécessaires
tions commises sur les canaux , fleuves au paiement des travaux d'entretien ,
ou rivières navigables , doivent être réparations ou reconstructions.
>

constatées, poursuivies et réprimées par D'après ces principes , un préfet n'a


voie administrative [4]. pas le droit d'ordonner la destruction
54. Mais il faut remarquer que l'at- d'ouvrages d'art construits pour la pê
tribution accordée par cette loi aux che , dans une rivière non navigable.
>

conseils de préfecture , est uniquement Le jugement d'une telle contestation


>

relative aux contraventions qui au- appartient aux tribunaux (8).


raient lieu au préjudice de l'intérêt pu- 58. Dans les rivières non navigables

[ 1] Voy. loi du 29 floréal an 10. – 28 mai forme à la jurisprudence actuelle du conseil


1809 . d'état ; cependant un décret du 20 juin 1812,
(2] M. le président Henrion , Compétence a décidé le contraire.
des juges paix . [6 ] 22 octobre 1808 . 4 juin 1809.
[3] 3 janvier 1809. [7] Avis approuvés des 30 pluviðse an 13
[4] 13 avril 1809 . et 12 avril 1812 , au bulletin .
[ 5] 25 avril 1812. Ce principe est con- [8 ] 12 avril 1812 .
150 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

ni flottables, les préfets ont le droit de réparation, c'est aux conseils de préfec
régler la hauteur des eaux d'une usine , ture qu'il appartient de prononcer (3) .
les dimensions de la retenue et des biez
des moulins, dans l'intérêt des proprié. No 3. COMPÉTENCE DES TRIBUNAUX .
taires riverains.
Mais les contestations que ce régle 61. Les contraventions aux régle
ment peut exciter , doivent être por- mens de police sur les rivières non na
tées devant les tribunaux ou devant vigables , canaux et autres petits cours
les conseils de préfecture, suivant qu'el- d'eau, doivent, selon les dispositions du
les ont ou non la propriété pour objet [1]. code civil , et les lois existantes, ètre
59. S'il arrive que , par un réglement portées, suivant leur nature , devant
particulier , le préfet , sous l'approba- les tribunaux de police municipale ou
tion du ministre de l'intérieur , inter- correctionnelle ; et les contestations qui
dise le flottage sur un canal public , et intéressent les propriétaires, devant les
qu'il déclare ce canal rentré au nom tribunaux civils ( 4 ).
bre des cours d'eau non navigables ni 62. Toute discussion relative à la
flottables, et comme tel assujéti au même propriété ou à l'usage d'un cours d'eau,
régime administratif et judiciaire que fondée sur des titres ou la possession , >

les cours d'eau ordinaires : ce régle- est de la compétence des tribunaux or


ment étant de haute administration , dinaires, s'il s'agit d'une eau courante
toute discussion sur sa validité n'est qui n'est ni navigable ni flottable, et
plus dans les attributions du comité du qui par conséquent ne fait puint partie
contentieux ; et ce canal ne faisant plus du domaine public.
partie du domaine public , toutes les Les motifs d'utilité locale qui peu
contestations privées qui s'élèvent à vent se rattacher à l'existence des mou
son égard sont de la compétence des lins et usines placés sur ces cours d'eau
tribunaux [ 2]. ne changent point la nature de l'action
principale ni la compétence : d'ailleurs,
No 2. COMPÉTENCE DES CONSEILS DE l'art. 645 du code civil y a suffisamment
PRÉFECTURE . pourvu ( 5 ).
63. Ainsi , lorsque la rivière ou le
60. Les conseils de préfecture ne sont ruisseau surlequel une usine est établie ,
pas compétens pour ordonner le curage n'est ni navigable ni flottable ,, et qu'il
des rivières non navigables, ni la répa- ne s'agit ni de déterminer la hauteur
ration des digues et autres ouvrages des eaux, ni de prévenir les inondations
d'art construits sur ces rivières. qui pourraient résulter de l'établisse
Cette mesure appartient aux préfets. ment ou de l'existence de cette usine ,
Cependant s'il s'élève des contesta- mais seulement de décider une question
tious au sujet du paiement des dépen- de propriété ou de fixer les droits res
ses nécessitées par ce curage ou cette pectifs des parties dans leurs demandes

[1] 2 juillet 1812 , au bulletin . - 20 no 6 mars 1816 . 23 octobre 1816 . 9


vembre 1816. - Arrêt de cassation du 25 avril 1817 .
août 1808 . [4] 12 avril 1812 , et arrêté du 24 ventose
>

[ 2] 24 juin 1808 . an 12 , y relaté .


(3) Voy . la loi du 14 floréal an 11 . 12 [5] 24 juin 1808. - 15 oct. 1809.- 28 nov .
avril 1812 , au bulletin . 10 février 1816 . 1809. — 23 sept. 1810. - 30 août 1814 .
CHAP . X.SECT. I. BIENS D'ÉMIGRÉS. 151

en dommages -intérêts, les tribunaux des moulins et usines établis sur des
sont seuls compétens pour pronon- cours d'eau non navigables ni flotta
cer [1] . bles.
64. Il en est de même si , dans une Mais après que ces réglemens sont
contestation existante entre des meu- faits, il appartient exclusivement aux
niers et les propriétaires riverains,il ne tribunaux ordinaires de prononcer sur
s'agit pas de statuer sur la fixation d'une leur application, d'après l'article 645
prise d'eau pour une usine nouvelle , du code civil (4 ).
>
mais de savoir si le niveau de ce mou- 67. Les propriétaires de canaux de
lin a été changé par rapport aux mou- dessèchemens particuliers ou d'irriga
lins inférieurs et supérieurs. La solution tion, ne peuvent se pourvoir que de
de cette question exigeant la comparai- vantles tribunaux pour obtenir la dé
son des titres anciens avec l'état des molition des écluses ou constructions
lieux , ne peutêtre donnée que par les qui nuisent aux cours des eaux [5].
tribunaux ( 2 ). 68. Si des autorisations de bâtir ou
65. Il en est de même encore s'il s'é- de faire des constructions sur des ca
lève , entre une commune et un parti- naux qui traversent des villes ou des
culier, des débats sur la propriété des communes sont accordées par lesdites
canaux d'arrosage, appuyés sur la pos- villes ou communes, ces autorisations
session , des titres ou des jugemens (3). sont toujours censées faites sans préju
66. Enfin , en principe général, l'au- dice des droits des tiers, qui peuvent
torité administrative est compétente élever à ce sujet des questions de pro
pour faire , dans l'intérêt public , des
> priété et de servitude, questions dont
réglemens concernant les prises d'eau la connaissance appartient aux tribu
dont pourront jouir les propriétaires naux (6).

[1] 3 janv . 1809.- 6 janv. 1813. - 11 janv. [4] 26 ſévrier 1817 .


1813. – 28 sept . 1816. 11 juin 1817 . [ 5] 20 septembre 1809. - Art. ler de la loi
( 2 22 mai 1813 , du 19 ventôse an 6.
(3) 18 août 1811 . ( 6] 10 février 1816.

FIN DU TOME PREMIER DE L'ÉDITION DE PARIS .


1
ÉLÉMENS

DE JURISPRUDENCE
ADMINISTRATIVE.

SUITE DU TITRE III .

RÈGLES QUI GOUVERNENT LE FOND DES MATIÈRES.

CHAPITRE X.

BIENS D'ÉMIGRÉS.

SECTION PREMIÈRE. par lequel il fut ordonné , d'une part ,


>

aux absens,> de rentrer en France dans


Sommaire. le délai d'un mois , sous peinede payer
à l'état une triple contribution per
sonnelle , foncière et mobilière , pen
L'assemblée constituante, effrayée de dant tout le temps de leur absence [1] ;
l'émigration qui se manifestait sur tous d'autre part >, aux présens, de faire re
les points de la France , la considera connaitre et constater les causes qui
2

comme un moyen de division capable les porteraient à s'éloigner ( 2).


de prolonger la révolution , que cette Cette loi dut cesser d'être en vigueur
assemblée se flattait de terminer. Pour lorsque parut la constitution du 3 sep
en arrêter les progrès , elle rendit un tembre suivant , qui déclara garantir ,
décret, sanctionné le 1er août 1791 , comme droit naturel et civil, la liberté

[ 1] Art . ler et 3 de ladite loi . (2] Art. 9 de ladite loi .


154 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

à tout homme d'aller , de rester , de qui y seraient inscrits , seraient, par


partir (1). cela seul , prévenus d'émigration ; que
Une loi du 18 du même mois établit s'ils ne réclamaient pas contre leur
les conséquences de ce principe. inscription dans un certain délai, ils
Mais la constitution , en cepointcom- seraient réputés définitivement émi
me en beaucoup d'autres, fut bientôt grés ; que leurs réclamations seraient
altérée . Dès le 9 février 1792 , l'as- jugées par les administrations dépar
semblée législative, sous prétexte « qu'il tementales; mais que les décisions de
était instant d'assurer à la nation l'in- ces autorités ne deviendraient défini
demnité qui lui était due pour les frais tives qu'après avoir été approuvées par
extraordinaires occasionnés par la con- le conseil exécutif provisoire.
duite des émigrés , et de prendre les Le 25 brumaire an 3 , il fut rendu
mesures nécessaires pour leur ôter les une nouvelle loi qui détermina , avec
moyens denuire à la patrie » , l'assem- plus de précision que les précédentes ,
blée législative , disons-nous , décréta quels étaient ceux que l'on devait con
que les biens des émigrés étaient mis sidérer comme émigrés ; de quelle ma
sous la main de la nation , et sous la sur- nière devaient être faites les listes des
veillance des corps administratifs [2] . tinées à constater les émigrations , et
Le 30 mars suivant , il fut pourvu , comment il devait être procédé sur les
par un autre décret , à l'administration réclamations élevées contre ces listes.
des biens des émigrés , et il fut en
>
Une des dispositions de cette loi attri
même temps accordé un délai d'un mois buait au comité de légistation le juge
à tous les émigrés pour rentrer en mentde ces réclamations. Cette attribu
France , et recouvrer par ce moyen la tion fut transféréeau directoire exécutif
jouissance de leurs biens. par une loi du 28 pluviôse an 4.
Le 27 juillet de la même année , La loi du 12 ventôse an 8 effaça la dis .
l'assemblée législative décréta la con- tinction qui avait été faite jusqu'alors
fiscation et la vente , au profit de la entre les prévenus d'émigration et les
nation , de tous les biens mobiliers et émigrés réels, les confondit tous sous
immobiliers des émigrés. la dénomination commune d'émigrés ,
La convention nationale alla plus attribua aux cours de justice criminelle
loin . la connaissance du fait d'émigration
Par une première loi du 23 octobre antérieure au 4 nivôse précédent ,
suivant , elle déclara les émigrés ban- dont seraient prévenus ceux qui n'é
nis à perpétuité du territoire français. taient portés sur aucune liste , et dé
Et le 28 mars 1793 , réunisant dans clara qu'à compter du même jour ,
une loi générale une foule de lois de tout Français pouvait émigrer impu
détail qui avaient été faites jusqu'alors nément.
sur cette matière , elle déclara que les Le 28 vendémiaire an 9 , un arrêté
émigrés étaient morts civilement, et du gouvernement partagea les inscrits
que leurs biens étaient acquis à l'état. en plusieurs grandes classes, ordonna
La mêine loi ordonna qu'il fût dressé que les uns seraient éliminés des listes,
des listes de tous les émigrés ; que ceux et que les autres y seraient maintenus.

[1 ] Titre ler de l'acte constitutionnel du 3 [2] Préambule de ladite loi .


septembre 1791 .
CHAP . X. SECT. I. BIENS D'ÉMIGRÉS . 155

Cependant, en exécution des diffé pourraient leur appartenir sur le trésor


rens décrets dont nous avons parlé, public , et dont l'extinction s'était ope
la majeure partie des biens des einigrés rée , par confusion , au moment où l'é
>
avait été vendue : l'état s'était lui- tat avait été saisi de leurs biens, droits
même rendu garant de ces ventes , et et dettes actives (1) .
la constitution de l'an 8 , par ses arti- Tel était l'état de notre législation
cles 93 et 94 , avait donné une nou- lors du retour de S. M. Louis XVIII en
velle force à cette garantie. France , et de la publication de la
L'article 93 avait aussi déclaré qu'en charte constitutionnelle.
aucun cas la nation française ne souf- Le 21 août 1814, le Roi , interprétant
frirait le retour des Français qui , ayant une phrase du préambule de cette
abandonné leur patrie depuis le 14 charte, déclara que toutes les inscrip
juillet 1789 , n'étaient pas compris tions sur les listes d'émigrés et encore
dans les exceptions portées aux lois subsistantes à défaut d'élimination , de
rendues contre les émigrés. Toute nou radiation ou d'exécution des conditions
velle exception sur ce point était in- imposées par le sénatus-consulte du
terdite . 6 floréal an 10 , ou à quelqu'autre titre
Mais ces dispositions rigoureuses fu- que ce fût, étaient et demeuraient abo
rent bientôt adoucies par le sénatus. lies à compter du jour de la publication
consulte du 6 floréal an 10 , qui accorda de la charte; en conséquence, il fut re
amnistie à tout prévenu d'émigration , connu que les émigrés avaient recouvré
dont la radiation définitive n'avait pas tous leurs droits civils ( 2).
été prononcée ; à la charge, par les in- Bientôt après, la loi du 5 décembre
dividus amnistiés , de rentrer en 1814, en maintenant, soit envers l'état,
France avant le 1er vendémiaire an 11 . soit envers les tiers , tous jugemens et
L'article 14 de ce sénatus- consulte décisions rendus, tous actes passés, tous
interdit aux individus amnistiés la fa- droits acquis avant la publication de la
culté d'attaquer , dans aucun cas et charte , et qui seraient fondés sur des
sous aucun prétexte , les partages de loisou des actes du gouvernement re
présuccession , succession ou autres latifs à l'émigration , a ordonné la re
>
actes et arrangemens faits entre l'état mise , en nature , à ceux qui en étaient
>

et les particuliers , avant l'amnistie. propriétaires, ou à leurs héritiers ou


L'article 17 ordonna que ceux de ayant-cause, tous les biens, meubles et
leurs biens qui étaient encore entre les immeubles ,> séquestrés ou confisqués
mains de la nation , leur seraient ren- pour cause d'émigration , ainsi que
dus sans restitution de fruits , à l'ex . ceux advenus à l'état par suite de par
ception toutefois des bois et forêts dé- taze de successions ou présuccessions
clarés inaliénables par la loi du 2 ni- qui n'auraient pas été vendus, et qui
vôse an 4 , des immeubles affectés à un feraient encore partie du domaine (3 ).
service public , des droits de propriété Les fruits perçus sont exceptés de la
ou prétendus tels sur les grands canaux remise (4 ) .
de navigation , et des créances qui Quant aux sommes provenant de dé

[1] Voy. Merlin , Répertoire de Jurispru- bre des députés , sur la loi du 5 déc . 1814 .
dence , au mot Émigration. [3] Art. 1 et 2 de ladite loi .
(2) Voy . Discoursde M. Bedoch à la cham- (4) Art , 3 .
-
156 ÉLEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

comptes faits ou à faire , aux termes tional et aux partages des biens d'é
échus et non payés, ainsi qu'aux termes migrés , ne puissent plus recevoir
à échoir du prix des ventes de biens d'application depuis cette loi qui a levé
nationaux provenant d'émigrés , ils tous les séquestres et réintégré les émi
doivent être perçus par la caisse du do . grés dans tousleurs droits pour l'avenir ;
maine , qui en fera la remise aux an- mais il nous a semblé qu'il était utile
ciens propriétaires desdits biens, à leurs de les rappeler seulement pour la ga
héritiers ou ayant -cause (1). rantie des droits acquis.
Doivent également être remis , ainsi Dans ce dessein , nous avons classé ,
qu'il vient d'être établi: sous deux divisions particulières , les
1° Les biens qui, ayant déjà été ven- règles antérieures à la loi du 5 décem
dus ou cédés, se trouvent cependant bre 1814 et celles qui se sont établies
>

actuellement réunis au domaine , soit depuis , afin que l'on puisse embrasser
par l'effet de la déchéance définitive- d'un coup -d'æil l'ensemble de l'ancien
ment prononcée contre les acquéreurs, et du nouvel état de cette jurispru
soit partoute autre voie qu'à titre oné- dence.
reux [ 2 ] ;
2° Les biens que l'état a reçus en
échange de biens d'émigrés , et qui se
> SECTION II .
trouvent encore en sa possession [3] ;
3º Les rentes purement foncières , Législation.
les rentes constituées , et les titres de -

créances , dus par des particuliers, et 1er août 1791. Loi relative aux émi
dont la régie est actuellement en pos
session [4] ; grans.
4º Enfin, les actions représentant la 14 oct. 1791. Proclamation du roi
concernant les émi
valeur des canaux de navigation , à des grations.
époques déterminées [5 ].
4 janv. 1792. Loi relative aux Fran
La loi du 5 décembre 1814, en effa >
çais émigrés , créan >
çant toutes les distinctions d'émigrés ciers de l'état.
et de régnicoles , a donc aboli le sys
tème des lois antérieures sur l'émigra 8 avril 1792. Loi relative aux biens
tion , et a dû nécessairement introduire des émigrés.
une nouvelle jurisprudence. 2 sept. 1792. Loi relative à la vente
des biens des émigrés.
C'est cette jurisprudence actuelle
qu'il était surtout importantd'exposer : 12 sept. 1792. Loi relative aux émi
cependant nous n'avons pas cru devoir grés.
omettre les règles qui , jusqu'à l'époque 13 sept. 1792. Loi relative au séques
de la loi dont il s'agit , avaient gou tre des biens des émi
verné la matière ; quoique la plus grés.
grande partie des règles , et entr’au- 31 oct. 1792. Décret de la Convention
tres celles relatives au séquestre na nationale, concernant

[ 1 ] Art . 3 . ( 4 ) Art. 9.
(2) Art , 4 . ( 5) Art . 10 .
(3) Art . 6
CHAP. X. SECT. II . LÉGISLATION . 157

l'administration et la pour faire leurs décla


vente des biens des rations et le dépôt de
leurs titres.
émigrés , et la liqui
dation de leurs dettes. 25 brum . an 3. Loi concernant les émi
13 janv. 1793. Décretdela Convention , grés.
qui proroge le délai 12 frim . an 3. Loi additionnelle à celle
pour les déclarations à du 25 brumaire, con
faire parles créanciers cernant les émigrés.
des émigrés. 14 frim . an 3. Loi qui ordonne une
7 mars 1793. Décret de la Convention rectification dans le
nationale , relatif aux paragraphe jer de l'ar
créanciers des émi ticle 6 du titre 1er de
grés. la loi du 25 brumaire ,
28 mars 1793. Décret de la Conven relative àl'émigration .
tion nationale contre 1er floréal an 3. Loi relative aux créan
les émigrés. ces et droits sur les
3 juin 1793. Décret de la Conven biens nationaux pro
tion , relatif à la vente venant des émigrés.
des immeublesdes émi- 9 floréal an 3. Loi relative à la levée
grés. du séquestre mis sur
13 et 23 juin 1793. Décrets de la Con les biens des pères et
vention nationale, qui mères d'émigrés.
rectifient plusieurs er- 26 floréal an 3. Loi relative aux de
reurs commises dans mandes en radiation
l'art. 21 de la section des listes d'émigrés.
de la loi sur la vente 20 prair. an 3. Loi qui rapporte celle du
des immeubles des émi . 26 flor ., relative aux
grés. radiationssur les listes.
25 juil. 1793. Décret concernant l'ad- 11 mess. an 3. Loi qui suspend l'exé
ministration et la veu cution de celle du 9
te des biens des émi floréal an 3 , concer
grés, et la liquidation nant les pères et mè
de leurs dettes. res d'émigrés. 1

27 brum . an 2. Décret de la Convention 25 iness . an 3. Loi qui ordonne une


nationale , relatif à la rectification dans la
liste générale des émi loi du 25 brumaire
grés de la république. dernier , concernant
17 frim . an 2. Décret de la Convention les émigrés.
nationale, qui ordonne 22 fruct. an 3. Loi qui détermine un
le séquestre des biens mode pour la remise
de pères et mères dont des biens des prêtres
les enfans sont émi déportés.
grés. 28 fruct. an 3. Loi relative aux récla
26 nivôse an 2. Décret de la Convention mations à faire par les
nationale, qui proroge propriétaires de créan
les délais accordés aux ces surles émigrésd'un
créanciersdesémigrés, mème département.
158 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

29 fruct. an 3. Loi qui détermine le des biens indivis avec


mode de liquidationde la république.
créances sur les parens 11 frim . án 7. Arrêté du directoireexé
des émigrés , dont les cutif, concernant la
successions sont ouver liquidation des créan
tes au profitdela nation . ciers d'individus por
3 brum : an 4. Loi portant que la li tés sur la liste des émi
quidation de la dette grés , et non rayés dé
publique, et celle par finitivement.
ticulière de la dette 19 niy. an 7. Loi relative au bureau
des émigrés, continue de liquidation du pas
ront à être organisées sif des émigrés du dé
en administrations sé partement de la Seine .
parées. 8 mess. an . 7. Loi relative à la dispo
28 pluv, an 4. Loi qui charge le direc sition des successions
toire exécutif de sta échues aux familles
tuerdéfinitivementsur d'émigrés.
les demandes en radia- 17 mess, an 7. Loi qui règle l'ordre de
tion de la liste des émi radiation des indivi
grés. dus inscrits sur la liste
30 pluv . an 4. Arrêté du directoire exé des émigrés.
cutif , concernant les 16'therm . an 7. Loi qui détermine le
>

formalités qui devront mode de paiement des


précéder les radiations créanciers des succes
de la liste des émigrés. sions échues à la ré
30 therm . an 4. Loi relative au partage publique , comme re
en nature des biens in présentant les émigrés,
divis avec des émigrés. depuis le 9 flor. an 3.
26 fruct, an 5. Arrêté du directoire exé . 9 fruct. an 7. Loi additionnelle à celle
cutif , qui ordonne la du 17 messidor an 7 ,
formation d'un recueil qui règle l'ordre de
alphabétique des indi radiation des indivi
vidus rayés de la liste dus inscrits sur la liste
des émigrés. des émigrés.
20 vend. an 6. Arrêté du directoireexé 7 vent. an 8. Arrêté qui détermine la
cutif , additionnel à manière dont il sera
celui du 26 fructidor procédésur les deman
an 5 , concernant les des en radiation de
radiations de la liste la liste des émigrés.
des émigrés. 12 vent. an 8. Loi qui détermine lemo
17 frim . an 6. Loi relative à la liqui ded’application des lois
dation des créances des relatives à l'émigration.
émigrés en faillite, ou 29 mess. an 8. Arrêté relatif aux de
réputés insolvables. mandes en restitution
18 pluv , an 6. Loi relative à la liqui des fruits et revenus ,
dation des créances sur ou du prix de la vente
émigrés. des biens séquestrés ,
9 frim . an 7. Loi relative au partage et aux reventes à la
CHAP. X. SECT. II . LÉGISLATION. 159

folle - enchère pour


-
des émigrés amnisties
cause de déchéance. par le sénatus consulte
9 Therm.an 8. Arrêté qui proroge , jus du 6 floréal an 10 , et
qu'au 1er vendémiaire sur la compétence en
an 9 , la commission matière de contesta
établie pour le travail tions élevées entre eux
relatif à la radiation et leur parens répu
des individus inscrits blicoles, avant la dé
sur la liste des émigrés. livrance du certificat
7 frim . an 9. Loi relative au partage d'amnastie.
des biens indivis avec 29 déc . 1810. Décret portant que la
la république. présomption de la du
16 pluv. an 9. Arrêté additionnel à ce rée de la vie des émi
luidu 29 messidoran 8 , grés pendant cinquan
relatif aux demandes te années, établie en
en restitution de fruits faveur de l'état , ne
et revenus .
pourra plus être oppo
16 vent. an 9. Loi qui proroge , en fa sée à ceux qui rappor
veur des créanciers teront la preuve deleur
d'individus inscrits sur décès.
la liste des émigrés, le 12 juin 1813. Décret qui annulle >
délai accordé pour pour cause d'incom
l'inscription des droits pétence , des arrêtés
d'hypothèque ou de pris par le préfet de
privilège. l'Eure, sur des con
5 germ . an 10. Arrêté , sur un avis du testations relatives à
conseil d'état, relatif un partage de biens
aux ascendans d'émi indivis entre l'état et
grés. des particuliers .
6 floréalan 10. Sénatus- consulte relatif 21 août 1814 Ordonnance du Roi ,
aux émigrés. portant que toutes les
9 therm . an 10 Avis du conseil d'état inscriptions sur les lis
sur différentes ques tes d'émigrés, etencore
tions relatives à l'exé subsistantes à défaut
cution du sénatus-con d'élimination , de ra
sulte portant amnis diation , ou à quel -
tie pour faits d'émi qu'autre titre que ce
gration . soit, sont abolies à
28 brum . an 11. Arrêté qui supprime les compter du jour de la
listes locales d'émigrés publication de la char
dans les colonies. te constitutionnelle .
28 germ . an 11. Arrêté relatif aux ma- 5 déc. 1814. Loi relative aux biens
rins portés sur la liste non vendus des émi
des émigrés. grés.
26 fruct.an 13. Avis du conseil d'état 13 mars 1815. Décret qui ordonne
sur l'époque à partir d'apposer le séquestre
de laquelle sont vala sur les biens des prin
bles les actes faits par de la maison de Bour
160 ELÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

bon , et rapporte les fets d'un séquestre national sont de la


lois qui rendaient les compétence de l'administration (1 ).
biens des émigrés 3. Celles qui sont postérieures à la
26 mars 1815. Décret relatif aux biens levée du séquestre sont de la compéten
qui avaient été rendus ce des tribunaux [2].
aux émigrés depuis le 4. En 1809 , on tenait qu'à l'admi
1er avril 1814 jusqu'au nistration seule appartenait la faculté
13 mars 1815 . de prononcer sur la validité des con
16 janv. 1816. Loi portant prorogation traintes qui avaient pour objet le paie
du sursis accordé par ment des fermages des biens frappés
l'article 14 de la loi du séquestre national , attendu que
du 5 décembre 1814 , toutes les difficultés relatives aux effets
>

d'un tel séquestre devaient être jugées


relative aux biens non
vendus des émigrés. par l'autorité administrative [ 3 ].
11 juin 1816. Ordonnance du Roi , Aujourd'hui , les difficultés relatives
qui détermine un mo- aux baux , même administratifs, sont
de pour effectuer avec du ressort des tribunaux (4) .
régularité les remises 5. C'est au conseil de préfecturequ'il
1
prescrites par l'arti- appartient de décider si le domaine doit
cles 8 de la loi du 5 recevoir les arrérages des rentes qui ont
décembre 1814 , con- été mises sous le séquestre pendant l'é
cernant les biens non migration d'un individu , et jusqu'à
vendus des émigrés. l'arrêté qui l'a amnistié (5 ].
6. C'est au domaine à recevoir les
Section III . comptes de gestion des biens d'émigrés ,
à les faire liquider , et apurer admi
PARTIE PREMIÈRE . nistrativement [6].
Jurisprudence antérieure à la loi du 5 de 7. Les liquidations de décomptes de
cembre 1814 . jouissance des biens indivis avec l'état,
sont du ressort des conseils de préfec
1. C'est à l'autorité administrative ture (7].
qu'appartient la connaissance des con
testations qui s'élèvent sur l'effet des
actes administratifs faits en exécution No 2. FOND DE LA MATIÈRE.
des lois d'exception , relatives à l'émi
gration. (Décret du 11 mai 1807). 8. Aux termes des lois et de la juris.
prudence , le gouvernement n'est pas
§ 1er Du Séquestre. tenu de restituer aux émigrés amnistiés
N° 1er COMPÉTENCE . les fruits échus pendant la durée du
séquestre ( 8).
2. Toutes questions relatives aux ef- Mais le gouvernement ne peut ré

[1] (Arch . ) 14. niv . an 9 . - 6 sept. 1813. [6 ] Art. 2 de la loi du 9 frimaire an 7 .


( 2] 7 avril 1813. 15 déc. 1812.— 22 oct. 1814.- 18 janv. 1813 .
[ 3] Arrêté des consuls du 27 fructidor an 9, [7] 22 septembre 1814. 16 octobre 1813 .
au bulletin . [ 8] Art. 17 du sénatus -consulte du 6 floréal
[ 4] 18 oct. 1810.- Voir au chap. des baux. an 10. — Arrêté du gouvernement du 29 mes
[5] 27 décembre 1812 . sidor an 8. 27 décembre 1812 .
CHAP. X. SECT. III . PART. I. S II. CRÉANCIERS D'ÉMIGRÉS. 161

clamer les frais d'entretien desdits gitimaire les biens composant sa légi
biens (1 ). time , et si les créanciers de la succes
9. Les arrérages de rentes et les char- şion dirigent contre ce dernier une
ges annuelles échus pendant la durée action hypothécaire , quoiqu'en règle
du séquestre apposé sur les biens d'un générale les contestations relatives à
émigré , doivent être acquittés par une telle action soient de la compé
l'administration des domaines qui , tence des tribunaux , celle-ci étant di
seule , en a touché les revenus pen- rigée sur des biens délivrés par l'auto
dant cet intervalle [2] . rité administrative , est dans les attri
10. Les intérêts d'un capital séques- butions de cette dernière autorité (6 ].
tre appartiennent au trésor public 14. Toute contestation élevée entre
>

quoiqu'ils n'aient pas été perçus avant une veuve d'émigré et l'état , relative
l'amnistie ( 3). ment aux droits matrimoniaux de la
S 2. Créanciers d'Emigrés. dite veuve , doit être instruite et jugée
par les conseils de préfecture (7].
No 1er COMPÉTENCE . 15. La question de savoir si un émi
gré doit payer à un tiers une dette de
11. Les tribunaux seuls peuvent ju- la succession de ses auteurs , comme
ger l'ordre des créances sur un émigré, leur ayant succédé , appartient aux
>

et par conséquent , ordonner le main tribunaux [8].


tien ou la levée des inscriptions hy
pothécaires prises sur leurs biens >
No 2. FOND DE LA MATIÈRE .
antérieurement à la main -mise natio
nale (4). 16. Des créanciers d'émigrés sont
12. Lorsque la succession d'un émi- non recevables à exercer des actions
gré a été partagée entre ses cohéritiers hypothécaires sur des biens que des
et l'état , l'action hypothécaire inten- enfans d'émigrés ont reçus de l'état
>

tée contre l'un de ces héritiers par un pour les remplirdu tiers coutumier dont
créancier, est du ressort des tribunaux ; l'article 399 de la coutume de Norman
sauf au créancier, en cas d'insuffisance die les reconnaissait propriétaires sur
des biens affectés à l'action hypothé les biens de leur père.
caire , à requérir administrativement Ces enfans , dans ce cas ,> ne sont pas
la liquidation de la portion des dettes des héritiers proprement dits , mais des
à la charge de l'état [5] . créanciers liquidés ; c'est l'état qui les
13. Les biens d'émigrés délivrés par a payés , et c'est un principe incon
la nation , le sont frarics d'hypothèques. testable , relativement aux biens que
Si l'état , se reconnaissant chargé de l'état a confisqués surles émigrés , qu'il
toutes les dettes de la succession d'un les vend , les délivre ou les donne, en >

émigré aux termes des donations que franchise d'hypothèque [9 ].


l'état a recueillies ), a délivré à un lé- 17. Le délai fixé par la loi du 16

[ 1 ] 23 septembre 1806 . [6 ] 19 octobre 1806 .


(2) 29 avût 1813. [7] Arrêté du 19 thermidor an 9 .
[3] Art . 17 du sénatus-consulte du 6 floréal [8] 14 juillet 1811 .
an 10. — ( Arch.) 25 octobre 1806 .
-
[9] 18 août 1807. - Il vient d'être rendu ,
[4] 22 octobre 1810. sous la date du 22 juillet 1818 , une ordon
(5] 19 octobre 1808 . nance dont les motifs établissent qu'en des
NACAREL . 11 .
162 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

thermidor an 7 , pour que les créan-


> $ 3. Droits des Héritiers d'Emigrés.
ciers des successions échues aux émi
grés justifient de leurs titres , et fassent No 1er. COMPÉTENCE .
liquider leurs créances , ne court , aux
> >
19. Toutes les lois sur l'émigration
termes de l'article 9 , qu'à partir de ont élabli que les héritiers des émigrés
l'avis publié par les préfets , portant ne pouvaient faire reconnaitre et va
invitation aux créanciers de produire loir leurs droits que devant l'autorité
leurs titres [1]. adıninistrative .
18. La régie des domaines ne peut Nul doute à cet égard (4).
attaquer les arrêtés de différentes ad
ministrations qui , au lieu de renvoyer
>
No 2. FOND DE LA MATIÈRE .
les femmes d'émigrés à se faire liquider
suivant la marche tracée par la loi du 20. Quoique des héritiers produisent
1 er floréal an 3 , leur ont abandonné des actes tendant à prouver que celui
des immeubles pour les couvrir de leurs dont ils réclament la succession , et
reprises, qu'autant que ces arrêtés n'au- qui n'a été porté sur aucune liste d’é
raient pas encore reçu d'exécution (2) . migrés , a toujours résidé en France ,
Ainsi , les femmes d'émigrés qui ont s'il était absent lors du partage de pré
obtenu des administrations >, des biens succession fait entre ses héritiers et
en nature , pour les remplir de leurs l'état , et que depuis il n'ait pas récla
reprises , quoique ces mêmes reprises mé , la prévention d'émigration ( qui
eussent dû être exercées en argent et n'aurait pu être détruite que par l'am
non en nature , en jouissent irrévoca- nistie ) n'a pas cessé d'exister contre
blement , à moins que le domaine , non lui ; elle donne à l'état les mêmes droits
>

partie auxdits arrêtés , ne les conteste , que l'émigration elle-même , et les ré


Mais quant aux créanciers des émigrés, clamations des héritiers sur la portion
ils n'ont pas plus de droits que les émi- qui lui est échue, sont inadmissibles [5],
grés eux-inêmes pour attaquer ces ac- 21. Le décret du 3 juin 1793 , article
tes , quand même ils prétendraient 21 , porte que « les biens et droits dont
qu'ils contiennent des erreurs. les émigrés avaient l'usufruit , seront
Ils avaient la faculté de faire liquider donnés à ferme pour tout le temps qui
leurs créances conformément au mode sera déterminé pour la durée des usu
réglé pour le paiement des dettes des fruits et rentes viagères appartenant
émigrés ; ils ne doivent imputer qu'à aux émigrés » .
eux seuls leur déchéance. Les droits à exercer du chef des émi
Il en est de même des héritiers de grés , ne se réglaient donc plus sur la
ceux-ci ; ils ne peuvent avoir plus de durée de leur vie naturelle.
droits queleur auteur (3?. Ensuite il fut décidé [6] que , dans le

laissant à des enfans les biens de leur père , préfet aurait dû être donné dans la décade de
pour les remplir de leur tiers coutumier, la publication de la loi, et que n'ayant été
Indministration n'a pu ni voulu porter pré- donné que le 25 mai 1811 , la déchéance était
judice aux droits des tiers dont la connais encourue .
sance doit appartenir aux tribunaux. Voyez [2] Voy . la circulaire du ministre des fi
no 3430 . nances , du 22 thermidor an 11 .
[1] 8 mai 1813. 10 mai 1813 . Cette [ 3] 18 mars 1813.
décision a été prise , quoique la régie des do- [4] Voy .la loi du ler floréal an 3.
maines soutint , d'après le texte de l'article 9 (5] 29 août 1813.
de la loi du 16 thermidor an 7, que l'avis du [6 ] 9 fructidor an 11 .
CHAP. X. SECT. III. S IV. DU PARTAGE DES BIENS DES EMIGRĖS. 163

cas de preuve légale du décès antérieur 24. Le parent collateral d'un émigré
de l'usufruitier , la jouissance du do- a-t-il pu , en 1792, disposer de son bien
maine cesserait au 1er messidor an 11 , en faveur d'un étranger ?
et que dans le cas d'amnistie, elle se La première loi qui ait interdit la
terminerait à la date du certificat. faculté de disposer, est la loi du 7 mars
On s'est encore relâché de cette ri- 1793 ; mais elle exprime formellement
gueur , et on a maintenu [1] des arrêtés que la prohibition ne frappe que sur
de conseil de préfecture, qui autori- les dispositions en ligne directe.
saient un particulier à ne payer les ar Un parent collatéral d'émigré pou
rérages d'une rente due au gouverne- vait donc disposer de son bien .
ment, représentant un émigré , que L'article 1er de la loi du 17 nivôse
jusqu'au 10 août 1792 , jour du décès an 2 a généralisé l'exception introduite
de cet émigré. par la loi de 1793 ; il a annullé toute
Enfin , le conseil d'état a de même disposition à cause de mort , dont l'au
confirmé , depuis , un arrêté portant
> teur était alors vivant , ou ne serait dé
que les arrérages d'une rente viagère cédé que le 14 juillet 1789.
ne seraient payés au gouvernementque Dans l'espèce , le testament, qui
jusqu'au jour du décès de l'émigré [2]. était de 1792 , aurait donc été annullé ;
22. Il ne suffit pas qu’un émigré soit mais il ne l'aurait été que par suite de
décédé pour que les droits de ses héri- l'effet rétroactif donné à la loi .
tiers s'ouvrent sur ses biens non vendus; Or , celles des 9 fructidor an 3 et 3
il faut que son nom ait été rayé de la vendémiaire an 4 portent que la loi du
liste des émigrés , ou que les droits des. 17 nivôse an 2 n'aura d'effet qu'à par
>

dits héritiers aient été reconnus par tir de sa promulgation . D'après ces dis
des arrêtés ou des jugemens définitifs ; positions , le testament de 1792 a dû
>

sanscela la possession du gouvernement être et a été maintenu [5].


est légale ,> et s'il a aliéné le fonds , la
vente est valable à l'égard des héritiers. $ 4. Du Partage des Biens des Émi
Il en est de même s'il a adjugé des grés (6).
coupes de bois. L'adjudication est va
lable à l'égard des usufruitiers, et c'est 25. La confection des partages des
à la régie seule à poursuivre le recou- biens indivis entre l'état et les particu
vrement du prix de l'adjudication , liers, appartient au préfet , sous l'ap
comine de sa propre chose [3]. probation du ministre des finances.
23. Ce qui a été perçu par les émi- Le contentieux qui s'élève tant sur la
grés amnistiés ou rayés, pendant leur forme que sur le fond desdits partages,
jouissance provisoire, doit leur rester. doit être décidé par les conseils de pré
Cette règle est également applicable fecture , et porté , en cas d'appel, de
aux jouissances provisoires qu'ont eues vant le conseil d'état [7].
les ascendans d'émigrés (4). 26. Lorsqu'il s'agit d'annuller , rec

( 1 ) 16 mars 1807 . [6] Voy . instruction du 3 septembre 1807 ,


(2) 20 juillet 1807 . 5 octobre 1808. relative aux erreurs commises dans les parta
[3] 17 avril 1812. ges de présuccession , faits entre l'état et les
[4] Voy . circulaire du 5 ventôse an 12. - ascendans d'émigrés .
31 août 1806. - 7 octobre 1809.
-
17] 12 juin 1813 .
[5] 25 octobre 1806 .
164 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

tifier ou maintenir un partage fait avec dépôt , le conseil de préfecture n'a pu


l'état , c'est l'administration qui doit juger de la validité et des effets de ce
décider [1 ] . dépôt [5].
27. C'est donc à l'administration , et 31. Lorsqu’un débiteur s'est fait au
par conséquent au conseil de préfec- toriser å verser dans les caisses de l'état
ture qu'il est donné de prononcer sur une somme qu'il devait à un comptable
les actions en garantie exercées par le émigré ; que les avis et arrêtés des di
domaine , à raison des actes de partage rectoires et administrations centrales
de biens d'émigrés . ont été provoqués par le débiteur lui
Cette compétence est fondée sur la même , et rendus sans contradiction ;
règle que lesquestions accessoires doi- que le versement et la réception de la
vent être jugées par le tribunal compé- summe n'ont eu lieu que par le motif
tent pour prononcer sur la question du débet présumé du comptable envers
principale [2]. l'état : si , par l'apurement définitif des
28. Le créancier de la succession comptes , le comptable n'a pas été con
d'un émigré est sans qualité pour venir stitué en débet , l'état n'ayant ainsi au
attaquer les actes de partage qui ont eu cun droit aux sommes déposées , le sort
lieu entre l'état et les héritiers de cet et les effets des titres que le débiteur et
émigré ( 3). le créancier s'opposent respectivement,
sont de la compétence des tribunaux [6].
$ 5. Débiteurs d'Émigrés. 32. Les conseils de préfecture sont
seuls compétens pour prononcer sur les
Nº. 1er . COMPÉTENCE . contestations relatives à des versemens
faits par des communes , dans la caisse
29. C'est à l'administration qu'il ap- du domaine, d'une somme qu'elles de
>

partient de prononcer toutes les fois vaient à des prévenus d'émigration (7).
qu'il s'agit de savoir si le versement 33. Les questions de compensation
d'une somme due à un émigré, fait dans de rentes dues à la régie des domaines,
les caisses nationales , est valable et du chef des émigrés , avec des sommes
>

opère la libération du débiteur j4). dues par l'état , et liquidées provisoire


>

30. Le dépôt des sommes dues à des ment on définitivement par les autori
émigrés , fait dans les caisses publiques tés administratives , sont du ressort des
>

et autorisé par l'administration , n'est tribunaux [ 8].


>

valable qu'autant que l'émigré était vé


ritablement le créancier ; parce qu'alors
l'émigré étant représenté par l'état, le N° 2. FONDS DE LA MATIÈRE.
dépôt a été autorisé et consenti par le
véritable créancier lui-même. 34. Les débiteurs des émigrés peu
Mais si le créancier véritable n'était vent opposer à l'état les moyens de li
pas émigré , l'administration n'a eu le bération qui auraient été valables contre
>

droit ni de défendre ni d'autoriser le les émigrés que l'état représente .

[1] 21 avril 1807. - Arrêt de cassation du [5] 16 mai 1810. 14 février 1813 .
18 avril 1808 . [6] 16 mai 1810 .
[2] 23 janvier 1813. [7] 3 janvier 1807.
( 3] 22 mai 1813 . [8] 13 août 1811 .
[4] 16 juin 1808 .

1
CHAP. X. SECT. III, PART. I. S VI. DES EFFETS DE L'AMNISTIE. 165

Ainsi , quand l'état ne poursuit pas , à ladite succession , le remboursement


>

pendant cinq ans, le recouvrement des est valable vis-à vis de l'état , et par
arrérages de rentes perpétuelles ou via- conséquent vis - à - vis des héritiers,
gères , ou le prix des loyers de maisons même régnicoles, qui ne se sont ni pré
ou de fermes de biens ruraux , les débi- sentés ni fait connaitre pour réclamer
leurs peuvent lui opposer valablement la succession séquestrée , saufle recours
la prescription quinquennale [1]. de ceux-ci contre l'état , en restitution ,
35. Les quittances des émigrés pro- s'il y a lieu , des sommes par lui reçues
duites par leurs débiteurs , ne peuvent induement . [5].
être opposées au domaine en libération 39. L'article 107 de la loi du 1er flo
des sommes dues à ces émigrés, si le réal an 3 prescrit aux acquéreurs
domaine les représentait à l'époque où de biens indivis vendus par l'état , de
elles ont été données [2]. verser entre les mains des coproprié
36. D'après la loi du 1er floréal an 3, taires le prix qui leur appartient pour
les créanciers des émigrés sont devenus la proportion qui les concerne dans le
créanciers directs de l'état, excepté ceux produit de ces ventes : l'art. 109 de la
des émigrés en faillite ou notoirement même loi ne peut porter atteinte à cette
insolvables, et leurs débiteurs ont été disposition , et ne peut s'entendre que
tenus de verser le montant de leurs des clauses des actes de vente déjà effec
dettes dans les caisses de l'état . tués de biens indivis , qui auraient au
Mais si la faillite , provoquée depuis torisé l'acquéreur à verser dans les
par un créancier de l'émigré , n'a pas caisses publiques la totalité du prix ,
>

été constatée ainsi qu'il est prescrit par sans distinction de parts indivises [ 6].
les art . 37 et suivans de la loi du 1er flo
réal , l'appréhension que la nation a $ 6. Des effets de l'Amnistie.
faite de sa succession a suffisainment
autorisé ses débiteurs à se libérer dans N° 1er. QUANT A LA COMPÉTENCE EN

les caisses de l'état. Ils n'avaient pas GÉNÉRAL .


même besoin de recourir au comité de 40. Le jugement de contestation ré
législation pour effectuer un dépôt qui sultant de l'exercice des droits dans les
leur était ordonné par les lois (3). quels les émigrés rayés , éliminés et
37. Le débiteur , envers l'état, d'une amnistiés , ont été restitués , appartient
légitime échue à un émigré , peut être aux tribunaux , sous la seule condition
autorisé à faire sur les intérêts la rete- de ne porter aucune atteinte aux actes
nue du vingtième ( 4 ). administratifs [7] .
38. Si , pendant qu'une succession
était sous le séquestre national, un dé No 2 . QUANT AU SÉQUESTRE .
biteur a régulièrement versé dans les
caisses de l'état les sommes qu'il devait 41. Un émigré amnistié est sans titre

( 1) 17 janvier 1812. letin Arrêt de cassation du 7 avril 1807 ,


(2] 20 juillet 1813. Merlin , Rép. Voy . émigration , S 10.
[3] 12 juin 1813 . Voy. pour la Belgique , quant au séques
[ 4] 25 février 1808 . tre dont le gouvernement français avait frappé
les biens de certains individus, les arrêtés des
[5] 23 avril 1807 . - 23 juin 1817 . 16 avril , 21 mai , 31 mai , 27 octobre , 30
[6] 13 janvier 1816. novembre , 16 décembre 1814 ; 13 mars ,
(7) Décret du 30 Thermidor an 12 , au bul avril , 20 avril , ler juin 1815 .
166 ELÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

et sans qualité pour exercer un recours N° 3. C


QUANT AU PARTAGE DES BIENS DE
L'ÉMIGRÉ .
ou imposer une respousabilité quel
conque envers un séquestre , sur la
conservation ou la représentation des 45. Les émigrés ou leurs ayant
effets mobiliers mis à la disposition du cause, à quelque titre que ce soit, ne peu
gouvernement par l'effet de l'inscrip- vent revenir , à raison de leurs droits
tion de son nom sur la liste des émi- ou de ceux de leurs auteurs , contre les
grés ( u . partages et autres actes faits entre l'élat 1

42. Si , par une fausse interprétation et les particuliers , avant l'amnistie (5).
>

des arrêtés d'un préfet qui ordonnait 46. Les titres particuliers de pro
la main - levée du séquestre apposé sur priété , la possesion et la prescription
les biens d'un émigré , non vendus lors par eux invoqués , ne peuvent être
de son élimination, le receveur des do- examinés que devant les tribunaux or
maines a cru devoir aussi lui abandon- dinaires [6] .
ner la propriété d'un bien qui ne pou- 47. Si le gouvernement a touché
vait lui être restitué légalement, atlendu une portion de ce qui revenait à un
qu'il était compris dans le lot revenant émigré dans une succession à lui échue , 1

à l'état , en vertu d'un partage anté- sans déterminer ses droits et ceux de
rieur à l'élimination , cette erreur n'a ses cohéritiers , et que cet émigré ré
pu faire que l'émigré possédât de bonne clame lors de son amnistie, l'autorité
foi, contre un litre régulier dont il ne administrative doit déterniiner la part
pouvait ignorer l'existence : en consé à laquelle il avait droit lors du par
quence, l'administration des domaines tage. C'est d'après cette décision que
est fondée à répéter de l'émigré les l'on pourra voir ce qui lui revient, et
fruits qu'il a perçus de cette ma- ce qu'il peut réclamer de ses cohéri
nière [2]. tiers [7] .
43. Quand le domaine a eu connais- 48 Si , après un partage de présuc
sance des biens d'un émigré , soit par cession entre l'état et le père d'un émi
des actes adıninistratifs, soit au moyen gré, il a été sursis , en vertu d'une des
de pièces déposées par les parties inté- clauses de ce partage, à la division de
ressées , cette connaissance équivaut à biens litigieux , jusqu'au jugement du
un séquestre de ait , attendu qu'alors procès , et si , dans cet état de choses ,
les préposés du domaine ont eu les l'émigré dont le gouvernement a pré
moyens d'agir , et que l'état ne doit levé le lot, obtient un brevet d'amnis
>

pas souffrir de leur négligence (3). tie, et forme >, sur les biens restés indi
44. Si des émigrés, remis par erreur vis, des réclamations dont le sort dépend
en possession de la portion de biens de l'explication du partage , c'est par
échus à l'état, ont vendu ces biens avant l'autorité administrative qu'il doit être
la réapposition du séquestre, ces ventes statué sur ces prétentions [ 8].
doivent être maintenues [4] . 49. Lorsqu'il résulte d'actes de par

(1 ) 16 mars 1807. [ 6] Ibid .


[2] 30 novembre 1811 . [7] 10 mars 1807.
[3] 6 août 1809. [8] Arrêt de cassation du 18 avril 1808.
[4] 7 février 1813 . 19 août 1813 . Voy Merlin , Répert. yo au mot Pouvoir
[5] Voy. le sénatuis-consulte du 6 flor. an 10. judiciaire.
--22 déc . 1811 – 29 déc. 1812. - 14 fév . 1813 .

.
CHAP. X. SECT. III. PART. I. SVI . DES EFFETS DE L'AMNISTIE. 167

tage, et de procès-verbaux d'adjudica- trés de payer leurs dettes personnelles,


tion , que l'état a recueilli une quote- sous prélexte que l'état en est tenu (4) .
part dans la succession d'un émigré ,
et vendu à son profit les immeubles FOND DE LA MATIÈRE .
composant cette quote - part , il suit
que le partage ayant été consommé, il 53. Aux termes du sénatus-consulte
n'y a pas lieu à ordonner le rapport du 6 floréal an 10 , et de l'arrêté du
>

des actes qui l'ont effectué [1 ]. gouvernement du 3 floréal an 11 , les


50. Les partages faits sous seing- émigrés rentrés dans leurs biens sont
privé , sans la formalité de l'enregis- soumis au paiement de toutes les dettes
>

trement et par conséquent sans authen- dont ces biens étaient grevés [5].
ticité , ne peuvent prévaloir contre des 54. Les créanciers d'une personne
partages postérieurs faits par l'admi- inscrite sur la liste des émigrés, qui ont
nistration, et sur lesquels il est inter- obtenu de l'état la liquidation de leurs
dit aux émigrés ou à leurs héritiers de créances, peuvent , après la radiation
revenir en aucun cas , ni sous aucun de leur débiteur, revenir contre lui , si ,
prétexte , d'après le sénatus - consulte par suite de cette liquidation , ils n'ont
du 6 floréal an 10 (2] . pas été inscrits sur le grand livre de la
51. Le domaine ne peut élever de dette publique [6].
prétentions sur la succession d'un re-55. Du moment où un prévenu d'é
gnicole , du chefet pour cause d'émigra- migration ,> rétabli dans ses droits et
tion de l'héritier dudit regnicole qui traduit devant les tribunaux , prétend
l'aurait prédécédé. que la créance pour laquelle il est
Trois raisons s'y opposent : poursuivi a été définitivement liquidée,
1° Nous n'héritons pas de celui qui les tribunaux doivent renvoyer les par
nous survit ; ties devant l'autorité administrative ,
2° Le sénatus - consulte du 6 floréal à l'effet de faire statuer sur ce point (7).
an 10 restitue aux émigrés amnistiés 56. L'extinction des créances , au
leurs biens non vendus ; moyen de la confusion , prononcée par>
3° Le décret du 29 décembre 1810 a l'art . 17 du sénatus- consulte du 6 flo
voulu que la présomption de la vie des réal an 10 , nel'a été que dans l'intérêt
émigrés ne pût désormais être opposée du gouvernement, c'est-à-dire, dans le
à ceux qui rapporteraient la preuve de cas où un émigré aurait été créancier
de leur décès [3]. de l'état avant son émigration.
Mais si l'état n'est plus nanti de la
No 4 . QUANT AUX DETTES DE L'ÉMIGRÉ. créance , s'il en a disposé en faveur
d'un tiers à titre onéreux ou gratuit,
Compétence. et si ce tiers en a joui, l'émigré ne peut
52. Les tribunaux ne sont point com- opposer la confusion , et doit servir la
pétens pour dispenser les émigrés ren- rente ou payer les intérêts (8).

[ 1 ] 26 mars 1812. [6] Décret du 2e jourcomplémentairean 12,


[2] 14 février 1813. Merlin , Répert. v. Emigration , $ 8.
(3) 28 septembre 1816 . [7] Arrêté du 23 pluv, an ll . Merlin , Quest .
[4] Arrêt de cassation du 15 nov . 1808.
. Decrét du Il mai 1807; Merlin , Rép . , ib. 9.
[5] 19 mars 1811 . [8] Voy. art . 3 de l'arrêté du 3 floréal an Il .
- 26 mars 1812 .
168 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE. 1

No 5. --- QUANT AUX CRÉANCES D'ÉMIGRÉS. 60. Le droit d'affouage et autres


droits exercés par les émigrés dans les
57. L'article 16 du sénatus-consult forêts nationales , ont été considérés
du 6 floréal an 10 interdit aux émigrés comme de véritables créances qui se
amnistiés la faculté d'attaquer tous sont éteintes , par confusion , dans les
versemens , valablement faits dans les mains du gouvernement et qui ne
caisses de l'état , de sommes auxquelles
1 peuvent revivre après l'amnistie ou la
ils auraient eu droit . radiation des émigrés , à leur profit (4).
58. La confusion énoncée en l'art. 17
du sénatus-consulte du 6 floréal an 10, S 7. Comptes de jouissance et de gestion .
2

n'a eu lieu qu'en faveur de l'état , et ne


peut être opposée par les débiteurs émi- 61. L'administration doit connaître
grés à leurs créanciers émigrés, du mo- de la gestion des biens d'un émigréjus .
mentoù la main -mise nationale a cessé[ 1]. qu'au moment de sa radiation ; depuis
Les tribunaux ne sont point com- ce te époque , ce sont les tribunaux
pétens pour décider si un paiement qui doivent prononcer (5).
autorisé par un acte administratif , est 62. Ceux qui , en vertu d'actes admi
ou n'est pas libératoire. [ 2] nistratifs , ont joui de biens d'émigrés
59. La loi du 30 ventôse an 3 , en jusqu'à l'amnistie, n'en doivent compte
suspendant la vente des biens des con- qu'au gouvernement et non à l'am
damnés , n'a point dérogé à la loi de nistié ; c'est donc aux conseils de préfec
1790 qui déc are remboursables les ture, et non aux tribunaux , que l'af
rentes mobilières ou immobilières . faire doit être déférée [6].
L'art. 1er de la loi du 26 frimaire 63. Après que des biens indivis ont
an 2 porte que les biens confisqués au été possédés alternativement par l'état
profil de l'état , pour quelque cause et les copropriétaires , il doit être
que ce soit , seront régis, administrés , formé des comptes respectifs de ces di
liquidés et vendus comme les biens na- verses jouissances.
tionaux provenant des émigrés ; et la Ces comptes sont susceptibles d'être
loi du 25 juillet 1793 , titre 2 , sect. 2 , apurés conformément à la loi du 3 bru
art. 17 , attribue à la régie de l'enre- maire an 7 >, et le résultat , en somme ,
>

gistrement le droit exclusif de rece- compensé. 1

voir , dans les caisses de ses receveurs , 64. La lemande en reddition de


tout ce qui doit être payé à l'état, du compte formée contre un héritier bé
chef des émigrés . néficiaire pour des biens qu'il n'a pas 1
Ainsi un émigré amnistié est non possédés indivisément avec le gouver
recevable à prétendre qu'un rembour- nement, doit être formée devant les
sement est nul , comme ayant été tribunaux , si le réclamant se borne à
effectué : 1 ° postérieurement à la loi cette partie.
du 30 ventôse an 3 qui a suspendu la Mais si l'on demande compte des
vente des biens des condamnés révolu- biens possédés indivisément avec le
tionnairement; 2º entre les mains d'un gouvernement , d'après les lois des 1er
receveur des domaines [3] . floréal an 3 et 9 frimaire an 7 , l'au

[ 1 ] Décret du 30 thermidor an 12 . [4] 11 juillet 1812 .


[2] Arr . cass . 16 mai 1809 . [5] 20 décembre 1812. - 29 mai 1813.
[3] 19 mai 1811 . [6] ler février 1813 .
CHAP. X.SECT. III. PART. II. SI. DE LA REMISE DES BIENS, ETC. 169

torité administrative est seule com- Par conséquent ils n'ont pas droit
pétente [1]. aux revenus échus jusqu'à leur radia
65. Dans un compte de jouissance tion définitive [5].
pour biens indivis , les valeurs en pa- 70. Il résulte des lois de la matière
pier -monnaie doivent être réduites au que les prêtres déportés en vertu des
cours , lois de 1792 et 1793 , pour non pres
Des avances faites aux fermiers tation de serment, encouraient la mort
pour semences , antérieurement à l'in- civile , et que leurs biens étaient en
division , n'entrent point en compte , conséquence dévolus à leurs héritiers.
si elles sont restées attachées au corps Mais la loi du 19 fructidor an 4 expli
de ferme (2] . que clairement que les prêtres qui ,
66. Les contestations relatives à la pour la même cause , n'étaient con
remise des minutes d'un notaire émi- damnés qu'à la réclusion , n'ont pas
gré, sont de la compétence des tribu- été frappés de mort civile ; qu'ils con
naux , quoique cette remise ait d'abord servaient ainsi la jouissance de leurs
>

été ordonnée par l'autorité adminis- droits civils , et que leurs héritiers ne
tralive [3] . pouvaient prétendre à leurs biens.
67. Une personne portée sur la liste En conséquence , les décisions admi
des émigrés, et qui n'avait été rayée nistratives qui auraient envoyé leurs
que provisoirement, ne pouvait à cette héritiers en possession de leurs biens ,
époque ester en jugement: elle a été doivent être annullées (7).
valablement représentée, dans une ins.
tance , par le préfet agissant au nom PARTIE II .
du gouvernement (4).
Jurisprudence postérieure à la loi du
S 8. Prêtres déportés et reclus. 5 décembre 1814 .

68. Les ecclésiastiques déportés qui , s ler. De la remise des biens non vendus.
par suite de l'amnistie générale accor- De la commission nommée à cet
dée par le sénatus-consulte 6 floréal effet. — De son caractère. - De l'éten
an 10 , ont recouvre l'exercice de leurs due des droits remis.
droits civils , ne peuvent attaquer les
arrêtés qui , en vertu de la loi du 22 71. « Tous les biens -immeubles sé
fructidor an 3 , ont envoyé leurs héri- questrés ou confisqués pour cause
tiers en possession de leurs biens. d'émigration , ainsi que ceux advenus
D'après cette loi , ces héritiers ne à l'état par suite de partages de succes
sont pas devenus de simples déposi- sions ou de présuccessions , qui n'ont
taires, mais des propriétaires incom- pas été vendus , et font actuellement
mutables [5 ]. partie du domaine de l'état , seront 2

69. La loi du 17 septembre 1793 aa dé- rendus en nature à ceux qui en étaient
claré que celles rendues contre les émi- propriétaires , ou à leurs héritiers ou
grés , étaient applicables aux déportés. ayant-cause (8) . »

[ 1] 23 avril 1807 . 12 juin 1813 . [5] 19 brumaire an 13 . -


26 mai 1810 .
[ 2] 3 janvier 1813. [6] 23 avril 1807 .
[3] 31 juillet 1806 . [7] 2 octobre 1813 .
[4] 21 août 1812 . [ 8] Art . 2 de la loi du 5 décembre 1814 .
170 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

72 C'est devant la commission spé- sentence arbitrale , l'acquiescement du


ciale instituée par la loidu 5 décembre ministre des finances , nécessaire pour
1814 , et non devant le conseil d'état , la valider , n'a été donné qu'après la
>

que les anciens propriétaires doivent radiation définitive du nom de l'émigré


porter leurs demandes en remise des ( radiation qui le réintégrait dès cette
biens non vendus [1] . époque dans ses propriétés , droits et
73. Cette commission ne fait la remise, actions encore existans entre les mains
aux anciens émigrés, de leurs rentes , del'état) ,leministreayantcesséd'avoir
biens , obligations et créances non ven- qualité pour donner cetacquiescement,
dus , qu'en ce qui concerne l'état, et sa décision estsusceptible d'annullation ,
>

sans préjudice du droit des tiers. sans préjudice de l'action à porter de


Par conséquent ladite remise n'ap vant les tribunaux , contre la sentence
porte aucun obstacle à ce que toute arbitrale [6].
partie qui prétend avoir des droits aux- 77. Aujourd'hui , et d'après la loi du
dits hiens les fasse valoir devant les 5 décembre 1814 , le domaine est sans
tribunaux >, comme bon lui semble [ 2]. intérêt dans les contestations résultantes
Ainsi l'on peut dire que la remise est de l'exercice des droits dans lesquels les
faite non seulement sans préjudice du émigrés ont été réintégrés , sous la
droit des tiers , mais encore sans pré seule condition de ne porter aucune
judice des droits qui pourraient être atteinte aux actes administratifs . Ces
contestés entre les prétendans auxdits contestations appartiennent aux tri
biens [ 3 ]. bunaux .
74. Les émigrés ou leurs héritiers Ainsi , bien que des oppositions de
succèdent aux actions litigieuses pas- créanciers aient été formées antérieure
sives et actives intentées ou subies par ment à ladite loi , et fassent l'objet du
le domaine en son nom , quand il les litige , le défaut d'intérêt de l'état rend
représentait , et profitent du bénéfice toutes ces matières purement judiciai
>

des pourvois ouverts, et de tous les au- res [7] .


tres actes conservatoires de leurs 78. Une inscription n'est qu'un acte
droits [4 ]. conservatoire de l'hypothèque assise sur
75. Lorsque l'état , à l'époque de la la créance pour sûreté de laquelle elle
loi du 5 décembre 1814 , avait encore a été prise , et elle suit le sort de cette
intérêt et droit d'interjeter appel des créance.
sentences arbitrales rendues au profit Aux termes de la loi du 5 décembre
des communes , contre des émigrés que 1814 , les créances appartenant aux
l'état représentait , l'intérêt de l'état émigrés et sur eux séquestrées doivent
>

n'existant plus , les actions sur la va- leur être restituées ou à leurs héritiers
lidité desdites sentences et sur leurs ou ayant-cause ; et tous les titres qui
effets , sont remises aux anciens proprié- intéressent ces créances , ainsi que les
tạires , pour les faire valoir devant les actes conservatoires, en font partie. >

tribunaux [5] . Lors donc que la demande en main


76. Si , dans un cas semblable de levée est postérieure à la loi du 5 dé

[ 1 ] 23 déc . 1815 . - 28 sept. 1816 . [5] 23 décembre 1816 .


[2] 17 juillet 1816 . [6] 4 juin 1816.
[3j 11 déceinbre 1816 . [7] 20 juin 1816 .
[4] 23 décembre 1815 .
171
CHAP. X. SECT. III. PART. II . S 1. DE LA REMISE DES BIENS , ECT.
cembre , l'administration est sans in- sidérable ; si l'état , au momentoù il
térêt et sans qualité pour en connaitre , exerçait encore les droits de l'émigré ,
et les tribunaux sont seuls compétens n'était pas recevable à attaquer lesdits
pour y statuer (1 ) . arrêté , acte ou arrangement [3].
79. Lorsqu'une administration dé- 81. Les arrétés des préfets rendus au
partementale a rejeté la demande profit des communes qui réclamaient
d'autorisation formée par un particulier la propriété d'un bien litigieux entr'elles
afin de citer l'agent du domaine devant et des émigrés, sont considérés comme
les tribunaux , pour faire juger l'effet des jugemens de reintégrande , et non
d'une substitution que le particulier comme l'un des arrangemens faits, de
réclame malgré un testament qui dis- plein gré, par le gouvernement , à
>

pose de ces biens en faveur d'un titre onéreux ou gratuit , avec des tiers
émigré , et qu'elle a envoyé le récla- pendant l'absence des émigrés , et
mant en possession des biens substitués, contre lesquels l'art. 16 du sénatus
l'émigréamuistié ou rentré, es: sans droit consulte du 6 floréal an 10 , leur inter
et sans intérêt pour faire annuller cette dit de revenir après leur élimination (4) .
décision , puisqu'à cet égard la question 82. Depuis la loidu 5 décembre 1814,
consisterait à savoir si l'administration l'administration des domaines , chargée
départementale aa bien ou mal adminis- uniquement de recevoir et de trans
tré dansl'intérêt de l'état , en ne faisant
> mettre aux anciens propriétaires les
pas soutenir , en justice , les droits de
1 sommes exigibles provenant des dé
cet émigré qu'il était alors chargé comptes des biens vendus , n’a ni
d'exercer. qualité ni pouvoir pour consentir, en
Toutefois si les choses ont été laissées leur nom , et au profit des acquéreurs,
entières sur le mérite et les effets du la réduction ou la remise du reliquat
testament et de la substitution , il y a porté auxdits décomptes [5] .
lieu de renvoyer l'émigré devant les 83. La loi du 5 décembre a introduit
tribunaux pour faire apprécier par eux, un nouveau droit à l'égard des ferinages
s'il le juge à propos , ses demandes en arriérés , et n'a excepté de la remise à
>

restitution [2]. faire aux émigrés que les fruits perçus


80. Tout arrêté ayant la nature d'un antérieurement à sa publication.
acte ou arrangement fait entre l'état et Au moyen de cette loi , l'état est
des particuliers,> ne peut être attaqué aujourd'hui sans droit et sans intérêt
par l'ancien émigré , aux termes de la à l'égard de ceux des fermages des biens
>

loi du 6 floréal an 10 , maintenue par séquestrés qui n'auraient pas été per
l'article 1er de la loi du 5 décembre çus par le domaine.
1814 , surtout s'il y a les circonstances Dans tous les cas , l'action de l'émi
suivantes : si ledit arrêté aa été rendu gré remis aux droits du domaine à rai
contradictoirement avec le procureur- son de ces fermages, doit être portée
général syndic du département ; s'il a devant les tribunaux (6 ).
été suivi d'exécution de la part de l'état; 84. C'est devant l'administration et
s'il s'est écoulé un laps de tems très-con- non devant les tribunaux que doit être

[1 ] ler mai 1816. [5] 3 décembre 1817 .


[2] 20 novembre 1815 . [6 ] 20 novembre 1815. Voir l'art. 17 du
[3] 14 mai 1817. sénatus - consulte du 6 floréal an 10 .
( 4) 7 août 1816 .
172 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

encore aujourd'hui portée la demande l'administration , les contestations en


en annulation d'un compte de bénéfice tre lesdits enfans et les créanciers de
d'inventaire arrêté par l'autorité admi- leur père doivent être décidées par
nistrative (1). l'application du droit commun et par
celle des lois spéciales concernant les
$ 2. Des Dettes des Émigrés. émigrés , mais dans leur rapport , à des
intérêts purement privés ; et par consé
85. Lorsque les créanciers des émi- quent l'autorité judiciaire est seule
grés n'ont pas fait la déclaration et le compétente pour 'en connaître (5).
dépôt des titres justificatifs de leurs 87. Lorsque l'administration a auto
créances devant les administrations de risé provisoirement une femme qui
district du dernier domicile connu de avait des reprises matrimoniales à exer
l'émigré ] (2) ; lorsqu'ils ne justifient pas cer sur les biens de son mari émigré , 2

ni n'allèguent qu'ils aient obtenu une à jouir d'une rente , et qu'il s'agit au
>
reconnaissance de liquidation défini- jourd'hui de régler ce provisoire , l'in
tive (3) ; lorsque les arrêtés de renvoi térêt de l'état dans la cause ayant cessé,
des administrations de district n'ont et la contestation relative à ladite
reçu aucune exécution ni obtenu, d'au- rente ne s'agitant plus qu'entre des par
cune autre manière , l'autorité de la ticuliers , il convient de les renvoyer ,
chose jugée , ces arrêtés qui n'ont pu sur ce point >, devant les tribunaux (6 ).
former des titres valables contre le
trésor public , à l'époque où ces biens S 3. Des Créances des Emigrés .
étaient sous la main de l'état pour cause
d'émigration , sont déclarés ne point 88. Les contestations qui ont pour
faire obstacle à ce qu'il soit statué, par objet la validité des versernens de de
les tribunaux ordinaires , sur les con niers faits dans les mains de l'état re
testations auxquelles lesdites créances présentant un émigré , ou la validité
peuvent donner lieu (4). des quittances qui constatent ces ver
86. S'agit-il de décider si l'appré- semens, font partie du contentieux
hension faite , par les enfans d'un émi- administratif dont les tribunaux ne
>

gré, de la portion qui lui revenait dans peuvent connaître [7].


une succession qui lui serait échue s'il 89. Lorsque, par suite de l'amnistie
n'eût pas émigré, les aa rendus passibles ou de la radiation , les émigrés, ou leurs
des créances réclamées contre la suc- héritiers , ou leurs légataires, viennent
cession de leu : père? prétendre que des paiemens effectués
S'il est reconnu constant que l'admi- en assignats , dans les caisses du trésor,
>

nistration n'a exercé aucun droit , du même en vertu d'ordres ou d'autorisa


chef de l'émigré dans ladite succession, tions supérieurs , ne libèrent pas leur
et que les enfans de l'émigré en ont débiteur des sommes qu'il a touchées
pris possession sans l'intervention de en nuinéraire, attendu qu'en sa qualité

[ 1] 11 décembre 1816. Il a été formé [4] 23 octobre 1816.


tierce -opposition à cette ordonnance , et le
> [5] 20 novembre 1815. Confirmée sur op
recours n'est pas encore vidé. position le 9 avril 1817 .
[ 2] Art. 6 et 7 de la loi du 2 sept. 1792 , et [6] 25 juin 1817 .
art . 14 et 15 de la loi du 1er floréal an 3 .
[7] 19 mai 1815 . 7
[3] Art . 67 de la loi du 1er floréal an 3 .
CHAP. X. SECT. III PART. II . SIV. DU PARTAGE. 173

de dépositaire il était tenu de rendre laissé à ses risques et périls ? il y a lien


les valeurs qu'il avait reçues, cette con- de le déclarer valable , s'il a été fait
testation doit être portée devant les conformément aux lois qui existaient
tribunaux , parce qu'il ne s'agit pas alors [4).
d'attaquer les actes faits par le gou- 93. Ce qui établit l'émigration du
vernement , durant le sequestre , ni la créancier , outre son inscription sur la
validité des paiemens vis-à - vis del'état, liste, c'est l'apposition du séquestre sur
et que celui- ci est par conséquent sans ses biens ; c'est la demande en main
intérêt dans le litige (1). levée et en radiation ; c'est le rejet de
90. Les remboursemens de rentes cette demande et le maintien du sé
dues à des cohéritiers d'émigrés, faits questre ou la déclaration d'émigration
dans les caisses de l'état , en contraven- par un arrêté contradictoire ou sur la
tion à l'article 100 de la loi du 1er flo- demande du prévenu d'émigration (ar
réal an 3 , sont nuls en ce qui concerne rêté rendu par les anciens directoires
la part afférente auxdits cohéritiers. de département ou depuis par les ad
Les contestations relatives à la vali- ministrations centrales) i; c'est enfin la
dité du remboursement desdites rentes saisie , la confiscation , et la vente des
>

et aux effets ultérieurs de ce rembourse- biens au profit de l'état , sans opposi


ment annulé , sont du ressort des tribu- tion de la part de l'émigré antérieure à
naux , après que les arrêtés d'administra- ladite vente , ni sans réclamation sur le
tions de district et de département , qui prix d'icelle .
l'ont autorisé, ont été annulés par le Dans ces circonstances, le versement
conseil d'état [2] . du capital et des intérêts de la rente ou
91. Lorsqu'il est reconnu qu'un in- de la somme due , fait par le débiteur
dividu n'a été atteint d'aucun séques, dans les caisses de l'état , sur l'avis du
tre , ni porté sur aucune liste d'émigré, directoire du district , après la liquida -
et qu'il attaque le remboursement dé- tion du directeur des domaines, en pré
claré valable , d'une rente qui lui était sence du procureur-syndic , représen
>

due , il ne s'agit plus dès- lors que de tant légal et suffisant de l'émigré , au
statuer sur la validité et les effets d'un vu de l'acte d'emprunt ou de constitu
remboursement ordinaire : ce n'est tion de rente , et avec autorisation for
donc point le cas d'appliquer les dispo- melle du directoire du département , a
sitions du sénatus -consulte du 6 floréal opéré la libération complète du débi
an 10 , et il y a lieu d'annuler les arrê- teur [5] .
tés qui ont déclaré valablece rembour
sement , et de renvoyer la contestation § 4. Du Partage.
tribunaux ordinaires [3].
92. S'agit-il d’un paiement fait entre 94. La compétence des préfets , en>

les mains de l'état et sur la validité du- cette matière , résulte des lois qui leur
quel il n'a pas été statué depuis qu'il est attribuent la confection des partages
effectué ? une administration centrale, des biens indivis entre l'état et des par
en refusant au débiteur l'autorisation ticuliers, et aux conseils de préfecture,
d'effectuer son paiement , l'a - t- elle la solution des difficultés et questions

[1 ] 30 juin 1815 . [4] 27 août 1817 .


[ 2] 20 novembre 1815. (5] 25 juin 1817.
(3] Ibid .
174 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

contentieuses élevées à l'occasion des- de la loi du 5 décembre 1814, d'acte de


dits partages [1]. partage consommé ou d'envoi en pos
95. Les partages inattaquables par session définitif, pour que les parties
>

l'état , les amnistiés ou leurs coparta- soient renvoyées devant les tribunaux
>

geans, ne peuventpréjudicierauxdroits sur la validité des titres, et les effets


>

des tiers qui prétendraient à la propriété des actes qui établissent leurs droits
des objets compris auxdits partages , et de copropriété [3].
ne font point obstacle à ce que ces tiers 97. Quoique le partage des biens im
suivent cette action réelle devant les mobiliers ait été fait entre des cohéri
tribunaux. tiers et l'état , s'il reste encore un par
Ce serait donc à tort qu'un tribunal , tage du mobilier à faire , l'intérêt et
en pareil cas , se déclarerait incompé- le droit de l'état à ce partage ayant
tent sur le motif que le bien litigieux cessé , c'est devant les tribunaux qu'il
aurait été abandonné à un particulier doit avoir lieu ,> encore même que ce
en vertu d'un partage administratif, en- partage ait été prescrit par l'adminis
tre une partie des héritiers d'un émigré tration , mais non exécuté | 4).
>

et l'état représentant d'autres émigrés (2 ). 98. Souvent des fils étaient mis en
96. Lorsque des bienssont restés dans possession des biens , non pas comme
>

l'indivision entre l'état et des tiers , héritiers de leur père , mais commehé
quoiqu'ils aient été frappés du séques- ritiers des cas dotaux de leur mère, con
tre national , qu'ils aient donné lieu à fondus dans la masse héréditaire ; c'est
des actes conservatoires ; que les cou- pour faire cette séparation , c'est à ti
pes , s'il s'agit de bois , aient été faites ; tre de reprise que les partages avec l'é
que les fruits aient été recueillis ; et tat avaient eu lieu. A ce titre , les fils
>

qu'il ait été rendu des arrêtés prépara- avaient privilége sur les créanciers de
toires, soit pour procéder à leur vente , leur père, qui d'ailleurs sont représen
soit pour les attribuer au lot de l'un des tés par l'émigré, représenté lui-même
>

copropriétaires ou cohéritiers ; il suffit par l'état dont les actes et arrangemens


qu'il n'y ait pas eu encore , à l'époque sont aujourd'hui inattaquables (5).

CHAPITRE XI.

ÉTABLISSEMENS DE CHARITÉ, EN GÉNÉRAL.

Section PREMIÈRE. une foule de lois indigestes et marquées


du sceau de l'arbitraire.
Sommaire.
L'administration des biens qui ap
partenaient aux établissemens de
Cette matière a , comme toutes les charité , fut d'abord confiée aux corps
autres , été bouleversée dès 1790 , par administratifs [6] ; ensuite on déclara

[ 1 ] 7 août 1816 . [4] 9 avril 1817 .


(2] 23 octobre 1816. 23 décembre 1815 . (5] 20 novembre 1815 .
[3] 10 février 1816 . 16) Loi du 5 décembre 1790 .
CHAP. XI . SECT. I. ÉTABLISSEMENS DE CHARITÉ, EN GENERAL. 173

que l'assistance des pauvres était une établissemens avaient reçus en rem
dette nationale , et on établit le principe placement des biens qu'ils avaient
de la vente des fondations et dotations perdus , soit d’en priver à jamais les
>

failes en leur faveur ( i) . Enfin , la loi Français que la loi du 5 décembre


du 23 messidor au 2 déclara que tout réintégrait dans leurs droits de pro
l'actif des hospices et autres établisse- priété.
mens de charité était incorporé au Cette loi a donc voulu , d'une part ,
domaine national , et permit aux par- que « si les biens donnés aux hospices,
ticuliers d'en soumissionner les biens soit en reinplacement, soit en paie
et de s'en rendre adjudicataires. ment , excèdent la valeur de leurs
Les réclamations qui s'étaient éle- biens aliénés et le montant des sommes
vées de toutes parts , et les efforts des dues à ces établissemens , l’excédant
bons esprits , ne tardèrent point à soit remis à qui de droit » .
faire sentir tout ce qu'il y avait d'odieux D'autre part , que « lorsque , par
dans cette spoliation . l'effet de mesures législatives , ces
La loi qui l'avait consacrée fut d'a- établissemens auront reçu un accrois
bord suspendue (2 ), puis enfin rappor . sement de dotation égal à la valeur des
tée ( 3 ). biens qui n'ont été que provisoirement
Ce retour au principe sacré du res- affectés à leurs besoins, il y ait lieu à re
pect qu'on doit à la propriété, fut suivi mise de ces derniers biens en faveur des
des mesures propres à indemniser les anciens propriétaires , leurs héritiers
hospices des pertes qu'ils avaient faites ou ayant -cause » .
par la vente nationale de leurs biens [4] . Enfin , une ordonnauce royale du 11
On commença par remplacer en juin 1816 a déterminé les mesures à
biens nationaux , du même produit , prendre pour effectuer avec régularité
ceux deces biens qui avaient été vendus; les remises dont il vient d'être parlé.
ensuite on leur affecta « toutes les Tels sont en substance les change
rentes appartenant à l'état , dont la mens apportés , depuis vingt-huit ans ,
reconnaissance et le paiement se trou- dans la législation de la matière qui
veraient interrompus, et tous les do- nous occupe. Nous n'avons qu’un petit
maines nationaux qui auraient été nombre de règles àà exposer sur le con
usurpés par les particuliers [5] » . tentieux de cette partie de l'adminis
La législation sur les biens des éta- tration publique ; mais on y verra les
blissemens de charité était dans cet soins que le conseil d'état n'a cessé de
.
état , lorsque la loi du 5 décembre a prendre pour réparer , autant qu'il
> >

paru . était en lui , le dommage causé par


Il eût été injuste autant qu'impoli- d'injustes lois aux établissemens de
tique , soit de dépouiller une seconde charité, et pour faire respecter le prin
fois les hospices pour remettre aux cipe de l'inviolabilité de leurs pro
anciens propriétaires les biens que ces priétés.

( 1 ) Loi du 19 mars 1793 . [4] Voy . la loi du 20 ventose an 5 , et l'ar


(2) Voy. les lois des o fructidor an 3 , 2 rêté du gouvernement du 27 prairial an 9.
>

brumaire et 28 germinal an 4 . [5] Voy . la loi du 16 vendémiaire an 5 .


[3] Voy la loi du 16 vendémiaire an 5 .
176 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
SECTION II . 29 pluv. an 5. Loi qui détermine le
mode d'exécution de
Législation . celle du 16 vendé
miaire an 5 , relative
§ 1er. Hospices. aux créances et dettes
28 mess , an 2. Loi sur la réunion de des hospices civils.
l'actif et du passif des 20 vent. an 5. Loi relative au rempla
hôpitaux , maisons de cement des rentes fon .
1

secours , de pauvres , cières dues aux hos


etc. , au domaine na. pices civils , et qui ont
tional , et sur la liqui
> été aliénées au profit
dation du passif de ces du trésor public.
établissemens. 9 prair, an 5. Loi relativeau paiement
9 fruct. an 3. Loi qui surseoit à la des rentiers des hos
vente des biens des pices civils .
!
hospices , et autres 3 veud . an 7. Arrêté du directoire exé
|
établissemens de bien cutif, concernant l'em
faisance. ploi , en prêts à in
2 brum, an 4. Loi qui suspend celle térêt, des capitaux
du 23 messidor an 2 , provenant des rem
en ce qui concerne boursemens de rentes
l'administration de la faits au hospices civils
perception des revenus et autres établissemens
des établissemens de de bienfaisance.
bienfaisance . 16 mess. an 7. Loi relative à l'adminis
28 germ , an 4. Loi qui maintient la tration des hospices.
suspension provisoire 15 brum . an 9. Arrêté relatif au paie
de la vente des biens ment des sommes dues
des hôpitaux . aux hospices civils, et
16 vend. an 5. Loi qui conserve les au remplacement en
hospices civils dans la capitaux deleurs biens
jouissance de leurs aliénés.
biens , et règle la ma- 4 vent. an 9. Loi qui affecte des ren
nière dont ils seront tes et des domaines
administrés. nationaux aux besoins
8 brum . an 5. Loi contenant rectifica. des hospices.
tion d'une erreur de 7 germ . an 9. Arrêté relatif aux baux
date dans celle du 16 à longues années des
vendémiaire an 5 biens ruraux apparte
relative aux hospices nant aux hospices, aux
civils. établissemens d'ins
23 brum . an 5. Arrêté du directoire truction publique, et
exécutif , qui prescrit aux communautés d'ha
un mode pour la per bitans.
ception et l'emploi des 7 mess . an 9. Arrêté relatifaux rentes
revenus des hôpitaux et domaines nationaux
civils situés dans une affectés aux hospices.
même commune . 3 vend. an 10. Arrêté relatif au inode 1
CHAP . XI . SECT. II . SI . HOSPICES. 177

de liquidation desren nations en faveur des


tes de 150 fr. et au -des hospices .
sous , dues aux hospi- 4 pluv, an 12. Arrêté concernant les
ces civils par des éta : acceptations de legs
blissemens supprimés, faits aux hospices ou
et dont les titres sont aux pauvres.
adirés. 7 pluv. an 12. Loi sur la modération
14 fruct. an 10. Arrêté des consuls , re des droits d'enregis
latif au rembourse trement et d'hypothè
ment de créances et ques , pour les dona
rentes dues aux hôpi tions en faveur des
taux ,? et aux contesta hospices.
tions qui en peuvent 22 vent. an 12. Arrété relatif à la vali
naître . dité des rembourse
27 frim , an 11. Arrêté contenant dési mens de rentes effec
gnation des rentes pro tués en 1793 , dans la
venant de l'ancien do caisse d'un hospice.
maine national , du 24 vent. an 12. Arrêté relatif à la nul
clergé ou des corpo lité du remboursement
rations supprimées , d'une créance due à
qui sont censées ap un hospice , effectué
partenir aux hospices. dans une caisse na
14 niv. an 11. Arrêté qui ordonne la tionale , postérieure
confection d'un état ment à la loi du 9
des biens nationaux fructidor an 3.
attribués aux hospices 11 therm .an 12. Décret concernant les
civils , en remplace main -levées d'opposi
ment de leurs biens tions formées pour la
aliénés. conservation des droits
14 vent. an 11. Arrêté relatif aux for des pauvres : t des hos
malités à remplir pour pices.
les biens des pauvres 23 vent. an 13. Avis du conseil d'état ,
et des hospices , à l'é
7
sur la validité des
gard desquels les com remboursemensderen
missions administra tes faits aux établisse
tives ont consenti une mens de bienfaisance,
résiliation ou une mo depuis le 25 messidor
dération de prix. an 3 jusqu'au 16 ven
19 vend, an 12. Arrêté relatif aux pour. démiaire an 5.
suites à exercer 7 flor. an 13. Décret relatif aux comp
2 par
les receveurs des hô tes à rendre par les
pitaux et bureaux de receveurs des hospices
bienfaisance , pour la et des établissemens
perception de leurs de bienfaisance.
revenus . 10 mars 1807. Décret approbatif d'un
15 brum . an 12. Arrêté relatif au droit avis du conseil d'état,
d'enregistrement et à qui déclare la loi du 27
l'acceptation des do .. avril 1791 , sur les
NAGAREL . 12 .
178 ELÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

baux faits par les flit d'attribution sur


corps , communautés une instance pendante
et bénéficiers, non ap devant les tribunaux
plicable à ceux des entre les sieur et dame
biens appartenant aux Lautard , et la com
>

hospices. mission administrative


30 avril 1807. Décret approbatif d'un des hospices civils de
arrêt du conseil d'état, Turin .
concernant plusieurs 5 déc. 1814. Loi relative à la remise
questions relatives aux des biens non vendus
rentes et biens sur les. des émigrés.
quels les fabriques et 11 juin 1816. Ordonnance duRoi , qui
les hôpitaux peuvent détermine un mode
respectivement pré pour effectuer avec
tendre des droits. régularité les remises
20 juill. 1807. Décret qui prononce prescrites par la loi
l'extinction de rentes précédente (1).
constituées par un hos
pice au profit de cor $ 2. Bureaux de Bienfaisance.
porations supprimées, 7 frim . an 5. Loi qui ordonne la per
et inconnues à la ré ception , pendant six
gie du domaine . mois , au profit des
12 août 1807. Décret concernant les indigens , d'un décime
baux à ferme des hos par franc en sus du
pices et des établisse prix des billets d'en
mens d'instruction pu trée dans tous les spec
blique. tacles.
16 juill, 1810. Décret qui règle le NOTA . Cette loi établit les bureaux de bienfaisance .
mode d'autorisation 9. fruct. an 9. Arrêté qui déclare com
pour l'emploi du pro mune aux bureaux
duit des rembourse de bienfaisance la loi
men's faits aux com du 4 ventôse an 9 , sur
munes , aux hospices les rentes et domaines
et aux fabriques. nationaux affectés aux
31 oct. 1810. Décret relatif à un legs hospices.
fait à un hospice , et 19 vend. an 12. Arrêté relatifaux pour
qui était en partie suites à exercer par >

grevé de substitution . les receveurs des hôpi


27 févr. 1811. Décret concernant de tauxet des bureaux de
nouvelles dispositions bienfaisance , pour la
sur la vente des mai perception de leurs
sons urbaines appar revenus .

tenant aux hospices 11. therm.an 12.Décret concernant les


de Paris . main - levées d'opposi
21 janv. 1812. Décret qui annulle un
arrêté par lequel le [1] Voy . pour la Belgique, les arrêtés des 22
préfet du département avril 1814 . 17 mars 1815. - 17 avril 1817,
du Pô aa élevé un con 20 juin 1822.
CHAP. XI. SECT, III . SI . COMPÉTENCE DES AUTORITES. 179

tions forınées pour la droits surles spectacles,


conservation des droits bals, concerts , danses
des pauvres et des hos et fètes publiques , au
pices. profit des pauvres ou
8 fruct . an 13. Décret qui proroge , des hospices.
pour l'an 14 , la percep- 14 juill . 1812. Décret portant que des
tion des droits sur les plaintes et dénoncia
billets d'entrée et d'a tions dirigées contre les
bonnemens aux spec administrateurs d'un
tacles. hureau de bienfaisance
16 frim , an 14. Décret concernant le de Paris , seront ren -
remboursement d'une voyées au conseil d'é
rente due aux pauvres , tat , pour qu'il décide
fait en l'an 2 , sans s'ils doivent ou non
l'autorisation du direc étre poursuivis devant
toire du département. les tribuuaux , (1)
19 juin 1806. Décret concernant l'ac
quit des services reli SECTION III .
gieux dus pour les
biens dont les hospi Jurisprudence.
ces et les bureaux de
S 1er. Compétence des' Autorités.
bienfaisance ' ont été
envoyés en possession . 1. Les tribunaux sont compétens
21 août 1806. Décret qui proroge pour pour prononcer sur la restitution des
l'année 1807 , la per- rentes dues à l'état et à lui célées ; car
>

ception des droits sur aux termes de l'article 2 de la loi du 4


les spectacles. ventôse an 9,> les comissaires du gou
12 juillet 1807. Décret qui met à la dis- vernement près les tribunaux sont char
position des bureaux de gés de poursuivre , au profit des hospi
bienfaisance , les biens ces , la restitution des rentes dues à l'é
>

et revenus qui ont ap- tat, et célées par les débiteurs, à la pre
partenu à ces établissemière réquisition des préfets , maires , >

mens , sous le nom de notaires et autres fonctionnaires pu


caisses de secours , de blics (2).
charité ou d'épargne. 2. S'agit-il , dans une affaire de do
12 août 1807. Décret concernant les maines nationaux célés à la régie , de
baux à ferme des hos- savoir lequel de deux hospices en a fait
pices, et des établisse- le premier la découverte , et doit avoir
>

mens de bienfaisance la préférence ? Cette question est de la


et d'instruction publi- compétence des corps administratifs [3] .
que. 3. Lorsqu'il s'élève entre un hospice
9 déc . 1809. Décret qui ordonne la et un particulier une contestation à
perception indéfiniede l'occasion d'une rente viagère que ce

(1) Voy. pour la Belgique, les arrêtés des 25 (3] Voy . l'arrêté du 7 mess. an 9 , art. 17 .
février 1823 . 11 mars 1823 . 17 janvier 1814 .
[2] 29 juin 1811 .
180 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

particulier réclame ; lorsque les parties connaître des arrétés pris par les admi
ne contestent ni l'existence ni la légiti- nistrations des hospices en matière de
mité des arrérages de celte rente , et comptabilité [4 ).
qu'il ne s'agit entr'elles que d'une sim- 7. La demande en remboursement de
ple exécution et du paiement de la det- deniers faite par un particulier contre
te , poursuivi par voie de saisie-arrêt , un receveur d'hospice , doit être portée
cette contestation , par sa nature et par devant l'autorité administrative [5].
ses rapports avec la destination et les 8. Les contestations qui n'ont d'autre
ressources de l'hospice , est soumise à la objet que de régler des mémoires de
surveillance et à l'intervention de l'au- fournitures faites aux hospices, ne sont
iorité administrative. par aucune loi soumises à la juridiction
Si donc un tribunal se déclarait com- des conseils de préfecture, et sont , par
pétent pour connaitre de la demande leur nature , de la compétence des tri
et des poursuites dirigées contre l'hos- bunaux ( 6 ).
pice, il y aurait lieu , par le préfet , à
revendiquer la cause à l'autorité admi $ 2. Fond de la Matière.
nistrative (1) 1

4. Lorsqu'un conseil de préfecture ne 9. La loi du 4 ventôse an 9 et l'arrêté


fait quemaintenir un transport de rente du 27 frimaire an 11 n'ont attribué aux
en faveur d'un hospice sans juger la lé- hospices que la propriété des biens ou
gitimité de la créance, son arrêté n'est rentes entièrement inconnus au do
attaquable ni pour incompétence ni maine , qui ne seraientpas inscrits sur
pour excès de pouvoir. ses registres, et pour lesquels il n'aurait
Si le contradicteur de l'hospice ( l'ad- été fait aucune poursuite.
ministration des domaines par exein- Ainsi, lorsqu'il résulte des pièces pro
ple) , fonde ses droits sur des actes no- duites , que déjà le bien réclamé était
tariés et divers autres titres, les parties porté sur le sommier des objets à re
doivent être renvoyées devant les tribu- chercher par le domaine , et qu'alors il
naux , parce qu'il n'appartientqu'à eux a été donné un avertissement de payer
seuls d'apprécier de tels actes (2) . à la commune de la situation des biens
5. Il n'appartient qu'aux tribunaux ( à défaut d'en connaître le détenteur ) ,
de prononcer la main - levée d'une sai- les hospices n'ont rien à réclamersur ces
sie -arrêt interposée , au nom d'un hos- biens [7].
pice , entre les mains du fermier d'un 10. Alors même que le contrat cons
bien sur lequel il prétend avoir des titutif d'une rente ne peut être produit,
droits. le bureau de bienfaisance qui la ré
C'est encore à eux également qu'il clame en doit être envoyé ou inaintenu
appartient defixer la valeur de ce bien en possession , s'il est prouvé que cette
cédé par l'hospice, lorsqu'il y a contes- rente existe, et qu'elle n'a point cessé
tation sur le prix [3]. d'être servie [8].
6. C'est aux conseils de préfecture à 11. Lorsqu'une fabrique réclame la

[1] 22 janvier 1808. [6 ] 11 septembre 1813 .


(2] 22 janvier 1813 . [7] Voy . ci-après l'avis du conseil d'état du
[ 3] 22 septembre 1814 . 30 avril 1807. - 15 mai 1813. -18 avril 1816 .
[4] 20 juin 1816 . [ 8] 18 mars 1813 .
[ 5] 11 juillet 1812.
CHAP. XI. SECT . III . S II . FOND DE LA MATIÈRE. 181

jouissance d'un bien dont un établisse- litige, il y a lieu d'appliquer l'avis du


ment de bienfaisance se trouve en pos- conseil d'état du 30 avril 1807 , inter
session , si cet établissement de bienfai- venu sur l'arrêlé du 7 thermidor an
sance ne justifie pas qu'il ait étéenvoyé 11 [ 1 ].
légalement en possession de ce bien en 12. Lorsque , par un testament olo

[ 1 ] Cet avis du conseil d'état du 30 avril » dont elles jouissaient, et dont le transfert
1807 , est ainsi conçu : » n'a pas été fait , seront rendus à leur desti .
« Le conseil d'état qui . sur le renvoi or- » nation » ; d'où il suit que tout immeuble
donné par Sa Majesté , a pris connaissance , ou rente provenant de fabriques , de confré
lo d'uu rapport du ministre de l'intérieur, en ries , de fondations , ou de fabriques d'an
date du 8 avril 1806 ; 20 de celui du ministre viens chapitres , dont l'aliévation ou le trans
des cultes, du 18 juin 1806 ; 3º de celui du fert n'avait pas étéconsommé antérieurement
ministre des finances , du 4 mars 1307, par à la promulgation des arrêtés des 7 thermidor
lesquels les ministres proposent ou discutent an 11 , 25 frimaire an 12 , 15 ventôse et 28
les quatre questions suivantes : messidor an 13 , retourne aux fabriques et
10 « Les biens des fabriques que les hospi- doit leur être restitué , quelles qu'aient été
ces ont découverts depuis la loi du 13 bru- les démarches préliminaires des hospices pour
maire an 2. qui les déclare nationaux , jus- en obtenir la jouissance, et que ces démar
qu'à l'arrêté du 7 thermidor an ll , qui les ches leur donnent seulement le droit de ré
reod aux fabriques, appartiennent-ils aux péter contre les fabriques le remboursement
hospices par le fait seul de la découverte , et des frais faits pour parvenir à la découverte et
sans qu'ils en aient été envoyés en possession ? à l'envoi en possession desdits biens .
20 » Peut-on ranger parmi les domaines » Sur la seconde question que la loi du 4
a
usurpės, et , en conséquence , appliquer les ventôse an 9 a affecté aux hospices les rentrs
dispositions de la loi du 4 ventose an 9, à des célées et les domaines usurpés ; que l'arrêté
biens de fabriques dont la rente a cessé , à la du 27 frimaire an Il a défini cequ'on devait.
vérité , d'être servie à la régie , mais dont le
7 entendre par rentes célées , ct que s'il restail
bail ne remonte pas plus haut qu'à l'année quelque doute sur l'expression de domines
1786 ? usurpés, il serait levé par l'art. 6 de l'arrêté du
3o » L'arrêté du 7 thermidor an 11 , lequel 7 mess. an 9.quiautorise les hospices à pour
wet en réserve les rentos destinées aux hospi- suivre tous fermiers , locataires , concession
ces qui , à cette époque , ne leur auront pas naires et autres jouissant, à quelque titre que
encore été transportées parun transfert légal, ce soit , s'ils n'ont pas déclaré , conformément
est-il applicable à toute espèce de rentes at- à l'article 37 des décrets des 7 et 11 août 1790,
tribuées aux hospices, soit en paiement de comment et en vertu de quoi ils jouissent, et
leurs : réances sur gouvernement, en vertu s'ils n'ont pas représenté et fait parapher leurs
de l'arrêté du 15 brum an 9 , soit à titre de dé- titres ; que la date et la nature du titre sont ici
couverte , en vertu de la loi du 4 ventòse an 9 ? indifférens , puisque , quel qu'il soie , il suífit
40 » La décision du gouvernement, du 7 qu'il n'ait point été déclaré en exécution de la
nivose an 12 , qui restreint l'attribution des loi de 1790, qu'il ne soit pas rappelé aux re
hospices aux rentes que leurs propres agens gistres de la régie, i que le service de la rente
découvriraient. peut-elle s'appliquer aux ren.: ait été interrompu pendant les délais déter
les découvertes anterieurement par les pré- minés, pour caractériser l'espèce d'usurpation
posés de la régie , et lorsque l'arrêté du 15 qui donne ouverture aux droits des hospices.
brumaire an 9 imposait à ces préposés le de- » Sur la troisième , que l'arrêté du 7 ther
voir de poursuivre la restitution de ces rentes midor an 11 , lorsqu'il a suspendu le transfert
au profit des hospices ? des rentes au profit des hospices , n'a frappé
ESTIME : que sur les capitaux de rentes servies à la régie
Que la première question est clairement et bien connues , qui avaient été affectées alt
résolue par l'article 1er de l'arrêté du 7 ther- paiement de leur dette arriérée par l'arrêté
mid -r an 11 , où on lit que « les biens de fa- du 15 brum . an 9. suspension motivée par la
» briques non aliénés , ainsi que les rentes circonstance où ces rentes avaient été précó.
182 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTATIVE .

graphe , un particulier a fondé une ou 14. Aur termes des arrêtés du gouver
plusieurs bourses en faveur d'autant nement des 14 fructidor an 10 et 22
d'individus à prendre dans sa famille , ventôse an 12 , et de l'avis'approuvé du
avec l'obligation d'appeler un de ses 23 ventôsè an 13 , tous remboursemens
parens à la collation de ces bourses , il de rentes ou obligations , contractées
y a lieu , par le préfet, et en cas de con- au profit des établissemens de bienfai -
testation par le conseil de préfecture , sance, ont pu être valablement faits
d'autoriser le bureau de bienfaisance dans les caisses de l'état , même sans >

de la commune à prendre et conserver autorisation préalable , dans l'inter .


l'administration des biens compris dans valle qui s'est écoulé entre les lois
ladite fondation , à l'exclusion des pa- des 25 messidor an 3 et 18 vendémiaire
rens du testateur , en réservant toute- an 5 (3).
fois la faculté d'admettre leur interven- 15. Les hospices ne peuvent , en vertu
tion autant qu'il peut être convenable de la loi du 4 ventôse an 9 , se faire
dans l'esprit de la fondation . [1]. payer les rentes dues à l'état , et dont
13. Les biens des anciennes cathédra- celui- ci n'a cessé de jouir à cette épo
les ont dû être réunis au domaine de que , que parce qu'elles avaient été ,
l'état; néanmoins les paiemens faits à comme seigneuriales , frappées de sup
la caisse d'un bureau de bienfaisance pression par la loi du 17 jaillet 1793 (4).
pour l'acquit des fermages desdits biens 16. Le débiteur d'une rente emphy
jusqu'à l'époque des poursuites de la téotique due à un hospice, ne peut ob
régie , sont bons et valables : en consé- tenir la compensation de cette rente
>

quenca , un conseil de préfecture est avec une autre due parl'état à ce même
compétent pour déclarer que l'adminis- débiteur, parce que l'état ne représente
tration des domaines ne peut réclamer pas l'hospice , et qu'alors le particulier
ni contre le bureau de bienfaisance , ni ne réunit pas envers l'état la double
contre le fermier desdits biens , les fer- qualité de débiteur et de créancier ,
mages échus jusqu'à l'époque dont il condition sans laquelle ne peut s'opérer
vient d'être parlé (2) . la compensation (5) .

demment , et par arrêté du 27 prairial an 8 , des conditions essentielles de l'abandon d'une


2

affectées au rachat des rescriptions émises par rente aux hospices , c'est qu'il ne s'en trouve
la trésorerie , et qu'on avait de justes raisons aucune mention sur ces registres. Les prepo
de craindre que ces rentes ne suffisent pas à sés de la régie ne se trouvent point compris
l'une et à l'autre destination ; mais qu'on ne parmi les fonctionnaires prévus par l'article 5
doit pas confondre ces rentes servies à la régie de l'arrêté du 15 brumaire an 9 ; jamais on
des domaines , connues et qui avaient une af- n'a entendu leur imposer le devoir de re
fectation précédente , avec des rentes incon chercher des rentes au profit des hospices ni
nues et souvent douteuses , auxquelles il était les dispenser de celui d'en rechercher au pro
bien impossible de donner une affectation , et fit de la régie » . 25 mars 1811 .
qui appartiennent aux hospices par le fait seul [ 1 ] 20 septembre 1809.
de la découverte constatée , à moins qu'elles (2] 6 janvier 1814 .
ne proviennent de fabriques .
[3] Voy , arrêté du gouvernement du 22
, dansla aucun
» Sur
peut quatriè attribuern , auxhospices
casme, questio que l'on ne ventose an 12. Merlin , Répert. vo Hospices.
une rente dont le service aurait été inter 4 juin 1817 .
rompu , mais qui aurait été découverte par un [ 4] Voy. arrêté du gouvernement du 9 fruc
ue
agent du domaine, puisq la décou verte a dû tidor an ll . Merlin , Questions de droit , au
être constatée sur-le-champ par une inscrip- mot Hospice.
tion aux registres de la régie , et que l'une (5) 14 août 1813 .
CHAP. XII . SECT. I. DE L'EXPROPRIATION , ETC. 183

17. Lorsqu'un capital, revendiquépar nus provenant d'autres établissemens


le domaine , provient d'une caisse de qui, sous différens noms , avaient un
bienfaisance dont l'objet était de sub- but quelconque de bienfaisance.
venir aux pauvres ouvriers d'une cor- En conséquence, les biens et revenus
poration , et ne faisait point partie des dont il s'agit doivent être mis à la dis
fonds appartenant à la maîtrise ou ju- position des bureaux de bienfaisance
rande dont ces ouvriers dépendaient, dans l'arrondissement desquels ils sont
et qui a été supprimée par les lois , ce situés , à la charge par ces administra
capital fait essentiellement partie du tions de se conformer, dans l'emploi de
domaine des pauvres et doit y être ces biens , au but institutif de chaque
réuni , de même que les biens et reve- établissement ( 1) .

CHAPITRE X II.

DE L'EXPROPRIATION POUR CAUSE D'UTILITÉ PUBLIQUE.

SECTION PREMIÈRE . d'une utilité générale, devait être effec


Sommaire. tuée d'après un décret rendu , en con
seil d'état, sur le rapport du ministre
>

L'étatpeutse fairecéder une propriété de l'intérieur.


particulière ou communale , toutes les Les préfets, et , en cas de contesta -
fois que l'utilité publique réclame cette tion , les conseilsde préfecture, fixaient
cession . les indemnités dues aux propriétaires
Mais les citoyens ne doivent point évincés.
élre privés de leur propriété sans qu'on Ainsi qu'on le voit , sous l'empire de
les indemnise , ni contraints d'accéder cette loi , tout était régi et décidé admi
à leur dépossession sans que la nécessité nistrativement; d'où il suivait que sou
en ait été constatée par des formes vent les intérêts des particuliers étaient
légales. froissés , parce que l'administration
L'intérêt de l'état , celui des citoyens était toujours juge et partie dans le ré
ont fait , de ces principes , les deux rè- glement des indemnités , et que les tri
yles fondamentales de toute expropria- bunaux n'avaient aucun droit de con
tion pour cause d'utilité publique. naître de ces matières.
Ils existaient avant le code civil ; ils Certes , il était à desirer que l'expro
ont été consacrés par lui . priation et le réglement des indemnités
La loi du 16 septembre 1807 a été , fussent confiés à une autorité désinté
depuis l'introduction du droit commun ressée : le législateur sentit que l'inter
qui nous régit aujourd'hui, la première vention du pouvoir judiciaire était pro
qui ait donné des règles sur cette im- pre à rassurer les citoyens sans nuire
portante matière. aux intérêts de l'administration pu
La cession des propriété jugées né- blique.
cessaires pour l'ouverture des canaux C'est dans ces vues qu'en 1809 , un
de dessèchement et de navigation , de
routes, de rues , et pour la formation [ 1 ] 12 juill.1807. Merlin . Rép . vo Fondation ,
se places et autres travaux reconnus t . 5 , p . 261.
184 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

nouveau projet de loi a été rédigé , et » sa sollicitude. Quand un décret aura


qu'il à été adopté tel qu'il est consacré » ordonné les travaux publics , et pres
par la loi du 8 mars 1810. » crit , par exemple ,> l'ouverture d'une
Cette loi , qui fut reçue comme un » grande route ou d'un canal , sans dé
bienfait, en laissant moins de prise à » signation précise des lieux où passe
l'arbitraire , a donnédes garanties nou- » ront les travaux , ni des héritages qui
velles à la propriété ; peut-être y man- » y seront appliqués , comment sera -t-il
>

que-t -il encore quelques dispositions » pourvu aux droits de l'administration


propres à rassurer les citoyens contre » publique et aux intérêts de la pro
les lenteurs du paiement de leurs in- » priété particulière?
demnités :: le temps et la sollicitude de » Dans cette espèce, quela nature des
nos législateurs amèneront sans doute » choses rendra très- fréquente , il con
cette amélioration desirée. Mais , telle » venait de tracer des règles dont les
qu'elle existe , la loi du 8 mars 1810 , » magistrats ne pussent s'écarter.
n'en est pas moins protectrice de la » Le projet de loi les a posées en fai
propriété. sant respectivement concourir à leur
Nous croyons donc qu'il peut être » exécution et l'autorité administrative
utile d'en donner l'analyse; la meilleure » et l'autorité judiciaire.
sans doute , que nous puissions offrir , is Cette salutaire alliance aa d'ailleurs
est le discours prononcé , en 1810 , au » été combinée de manière à ne pro
corps législatif , par l'orateur du gou- » duire aucune confusion .
vernement chargé d'en présenter le » S'agit-il de désigner les départe
projet [1 ]. » mens , les arrondissemens, les com
« Dans cette matière , l'un des pre- » munes sur lesquels seront dirigés les
» miers soins du législateur, doit être » travaux (lorsque cette désignation n'a
» d'empêcher qu'on n'abuse de la cause » pas été faite par le décret mêine) ? l'on
» même en faveur de laquelle l'expro- i conçoit qu'un tel soin regarde exclu
» priation peu devenir légitime ; cette » sivement l'administration , qui seule
» cause est l'utilité publique ; mais à » possède les élémens propres à une telle
» qui appartient -il de la proclamer ? » opération .
» Plus les formes seront solennelles , » Il est également sensible qu'à l'ad
» plus les propriétés particulières seront » ministration seule peut appartenir le
» à l'abri des caprices que l'on pouvait » droit de déterminer les propriétés par
» décorer du nom respectable et impo- » ticulières auxquelles devra s'appli
» sant d'utilité publique. » quer la cession pour cause d'utilité
» Nulle autorité autre que celle du » publique ; ma's c'est ici que doit com
» souverain lui-même, ne pourra donc » mencer , pour les propriétaires, l'exer
2

» mettre le sceau aux mesures primor- » cice de tous les droits propres à les
» diales , qui seules peuvent donner » garantir , soit du despotisme des gens
» naissance au droit extraordinaire de » de l'art, soit des décisions irréfléchies
» se faire céder un terrain quelconque : » ou injustes de l'autorité même.
>
ainsi , nuls travaux publics , entrai- » Sans doute, ces droits ne s'étendent
» nant une cession de cette nature , ne » pas jusqu'à la critique du décret qui
» pourront être ordonnés que par un . ») aura ordonné la construction d'une
» décret. » digue , l'ouverture d'une route ou
» Mais la loi devait porter plus loin » d'autres ouvrages de cette nature ; ces
» questions , de haute administration ,
>

[1 ] M. le cointe Berlier, conseiller d'état . » ne peuvent devenir le sujet d'un débat


CHAP. XII . SECT. I. DE L'EXPROPRIATION , ETC. 185

» entre un simple particulier et l'auto- » se soit mis d'accord ‫ ;ܪ‬et s'il en est an
» rité publique qui s'est éclairée, avant » trement à l'égard de quelques-unes
» de prononcer, et dont l'acte solennel » le recours aux autorités supérieures
» n'appelle plus que l'obéissance. » n'est ravi à personne .
» Mais si , dans l'exécut on même du » Vous connaissez déja, Messieurs, la
» décret, il se présente des propriétaires » première partie du plan adopté par
» qui soutiennent que cette exécution » le projet, et nous voici arrivés au
» n'entraîne point la cession de leurs » point où l'administration aura défi
» fonds ; qu'il serait plus expédient et » nitivement désigné les terrains cessi
» moins coûteux de passer ailleurs que » bles.
» sur leurs héritages ; que la direction » Dans cet état, les propriétaires con .
» projetée par ménagemens ou com- » sentiront ou refuseront d'en faire la
>)plaisances pour les uns, dégénérerait » cession .
» en vexations pour les autres ; toutes » S'ils y consentent, et acceptent l'in
» ces questions de fait peuvent devenir » demnité qui leur sera offerte, tout
» l'objet d'une discussion légitime; et » sera réglé de « gré à gré , ou pourra
» loin qu'il convienne d'écarter de » l'ètre entr'eux et le préfet , comme
» tels éclaircissemens, on doit les appe : » dans un contrat ordinaire .
1») ler :: c'est
en éclairant l'administra- » S'ils font refus, ou même s'il n'y a
» tion publique qu'on empèche les » qu'absence d'un acquiescement for
» froissemens particuliers. » mel , l'on ira devant les tribunaux
» Dans ces vues, le projet qui vous est » qui, seuls, pourront prononcer l'expro
>> soumis établit des règles propres છàે » priation .
» atteindre ce but. » C'a été l'une des pensées principales
» Lorsque des travaux publics auront qui ont présidé à ce travail, que celle
» été ordonnés > et avant d'en entre- » de tout faire rentrer sous l'empire du
» prendre l'exécution , il devra être » droit commun , et de tout replacer
» dressé un plan terrier des fonds dont » sous la salutaire égide des tribunaux
» ils entraînent la cession . » ordinaires , autant et aussitôt que la
» Ce plan sera déposé entre les mains » matière le permettait .
» du maire de la commune ; il y res » L'on sent bien que ces tribunaux ,
» tera assez long-tems pour que les pro- » étrangers à la direction des travaux ,
» priétaires désignés dans le plan et · ne peuvent , de leur propre mouve
»» avertis par des proclamations publi- » ment, en régler l'application particu
>

» ques, puissent prendre les communi- » lière à tels ou tels héritages , et que
» cations qu'ils jugerontutiles. v lorsque les opérations de l'adminis
» Si ces propriétaires , ou quelques- » tration , relatives à ce point, auront
)

» uns d'entre eux , ont des demandes ou » eu lieu d'une manière conforme à la
» plaintes à former , elles seront reçues » loi , il ne devra point dépendre des
» par une commission composée du » tribunaux d'en changer ou modifier
» sous- préfet, de deux membres du con- » les résultats .
» seil d'arrondissement , du maire de la » Mais l'emploi d'aucunes voies coac
» commune et d'un ingénieur. » tives ne pourra avoir lieu qu'en vertu
» L'on doit attendre les plus heureux » d'un jugement ; il n'appartiendra
» résultats d'opérations confiées à des » donc qu'à l'autoritéjudiciaire de met
» commissions composées d'élémens » tre le sceau à l'expropriation , et nul
» aussi paternels ; sans doute il en sor- » particulier ne sera tenu de quitter son
» tira peu d'affaires sur lesquelles on ne » champ ou sa maison qu'après que
186 ÉLEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

» ses juges naturels le lui auront or- » sance , cesserait d'exister ou ne serait
» donné. » plus qu'une illusion , si le prix de
» S'il s'établit , devant le tribunal , » l'objet à céder pouvait dépendre de la
» unecontradiction expresse , quelles en » 'seule volonté du propriétaire qui doit
» seront les causes ? » faire la cession .
» L'on n'en voit que de deux sortes : » Mais le privilège de l'état sortirait
» ou les propriétaires prétendront qu'on » aussi des bornes légitimes , si , quel
» n'a pas rempli à leur égard les forma- » qu'équitables que l'on doive présumer
») lités prescrites par la loi , ou leur dis- » des administrateurs qui ne stipulent
» sentiment naîtra de l'insuffisance des » pas dans leurs intérêts personnels, ils
» indemnités qui leur auront été propo- » pouvaient seuls régler le prix ; car ils
» sées. » ne sont point juges , mais parties.
» Dans l'une ou l'autre de ces espèces,
)
» Dansune telle conjoncture, il n'existe
» l'autorité judiciaire est seule compé- » qu'une autorité qui puisse exactement
» tente . » tenir la balance entre le public et les
» S'il y a eu infraction des règles éta- is particuliers, ou , en d'autres termes ,
» blies pour mettre la propriétéà l'abri » entre l'administration et les proprié
» des invasions précipitées , le tribunal » taires :: c'est l'autorité judiciaire, pro
» surseoira à toute exécution jusqu'à » tectrice impartiale des droits récipro
» l'accomplissement des foi mes prescri- » ques.
» tes , et fera , par l'intermédiaire du » Il appartiendra donc au tribunal de
» grand -juge , connaître à Sa Majesté » l'arrondissement où les fonds seront
» les atteintes que l'administration au- » situés, de fixer les indemnités à la vue
» rait portées à la propriété. C'est ainsi » des baux, des ventes antérieures et ré
» qu'en renfermant l'une et l'autre au- i centes; en un mot , d'après tousles do
» turité dans leurs limites respectives , » cumens qu'il pourra se procurer.
» on doit en attendre les plus heureux » Si ces documens sont insuffisans, le
» effets : l'administration , instruite que » tribunal pourra s'éclairer par une
» les tribunaux peuvent examiner si ses » opération d'experts , qu'il nommera
» opérations sont revêtues des formes » d'office, pour écarter , autant qu'il
» ' protectrices de la propriété, devien- » est possible, la funeste prépondérance
» dra encore plus attentive à les ob- » de l'intérêt privé sur l'intérêt public,
» server et ce nouveau moyen de » si commune quand il s'agit d'évalua
» contrôle ou de censure, sera une puis- „ tions confiées à des experts du choix
» sante garantie contre les injustices qui » des parties.
» pourraient résulter de trop de préci- » De trop nombreux exemples d'esti
» pitation . » mations scandaleusement préjudicia
» S'agit-il d’un simple dissentiment » bles au trésor public, se présentaient
» sur la valeur de l'indemnité ? il y » pour que le législateur ne dût pas se
» sera encore pourvu par l'autorité judi- » tenir en garde contre de tels abus : .

» ciaire . » s'il est dû beaucoup de faveur aux


» . Dans le cours ordinaire des transac- » propriétaires , ce ne doit jamais être
» tions , le vendeur inet lui-même sa » aux dépens de la justice, ni en lésant
1
» chose à prix, et cette volonté devient » l'état.
» la base nécessaire du contrat : elle » Au surplus , s'il est .conforme au
>

» ne saurait ici exercer le même empi- » droit cominun que le résultat d'une ex
» re ; car le privilège auquel la grande ».pertise nelie point irrévocablernentles
» cause d'utilité publique a donné nais- » tribunaux , c'est surtout dans la ma
CHAP . XII . SECT. I. DE L'EXPROPRIATION , ETC. > 187

» tière que nous discutons qu'il impor- » Ce double but est atteint par une
* tait de bien assigner ce caractère , et » disposition sage qui , prévoyant et
» de le renfermer dans les termes d'an » ayant dû prévoir des exceptions ,
» simple renseignement propre à éclai- » puisqu'elles sont dans la nature des
» rer les juges, mais non à leur faire la » choses , a pourvu néanmoins à ce
» loi . » qu'en aucun cas les propriétaires ne
» La procédure relative à l'évaluation » fussent privés de ce qui représente
» des indemnité devra être sommaire ; » leurs revenus, ni contraints d'atten
» mais , quelque célérité que l'on ad- » dre le paiement de leurs capitaux au
>

» mette dans ses résultats , il pourra » delà d'un terme assez rapproché.
» être quelquefois d'une grande impor- » Le projet n'en reste point là ; il a
» tance que les travaux publics soient » voulu que le paiement des créan
» commencés avant la fin du litige :: il » ces échues , tant en principal qu'in -
» convient donc que les tribunaux puis- » térêts , fût garanti de la manière la
» sent y pourvoir par forme de provi- » plus formelle .
» sion ; et cette disposition , dontl'exé- » Il sera bien rare , sans doute , que
» cution est conférée aux dispensateurs » l'administration spéciale , dans le
» ordinaires de la justice , ne saurait » ressort de laquelle se placeront les
» présenter aucun inconvénient , lors » travaux entrepris, n'ait pas les moyens
» surtout qu'elle n'est point applicable » directs de remplir strictement, et à
» au cas où le débat porterait sur la » point nommé , des obligations réglées
» question de savoir si les formes ont » avec une sage prévoyance ; et l'on
» été rempli s; car ce serait alors le » doit croire que cette sage prévoyance
» fond mêmede l'expropriation qui se- » naîtra des formalités mêmes qu'in
» rait contesté , et la provision pourrait » troduit le nouveau système.
» n'être pas réparable en définitif. » Toutefois , s'il était possible que les
>

» Ici , Messieurs, et dans l'ordre du » fonds manquassent dans la caisse de


» projet, s'offrent les dispositions rela- » l'administration débitrice , il ne sau
» tives au paiement des indemnités. » rait être inutile d'ouvrir aux créan
» Tout propriétaire dépossédé devra » ciers une action subsidiaire et récur
» être indemnisé conformément à l'ar- » soire sur une autre caisse , et spécia
» ticle 545 du code civil . » lement sur l'une de celles qui ne
» Cependant il peut se trouver de » s'ouvrent, pour ainsi dire , que pour
» telles circonstances que le paiement » recevoir , et sont , par ce motif , tou
>

» éprouve du retard en toutou en partie. » jours abondamment pourvues.


» Dans ce cas , que la force des cho-
> » Telle est la caisse des domaines et
» ses peut amener quelquefois, ce sera » de l'enregistrement, et c'est celle que
» un nouvel hommage et à la propriété » le projet désigne .
» et au code lui-même , que de faire » Ainsi l'administration deviendra
» courir les intérêts à dater de la dépos- » une vraie caution envers les proprié
» session , et d’en assurer le paiement, » taires dépossédés pour cause d'utilité
» et même celui du capital de l'indem- » publique , et ce qu'elle prêtera ou
»

» nité , dansdes termes tels que les in- » avancera pour cet objet aux autres
» térêts des propriétaires ne soient point » départemens , sera par elle recouvré
» sacrifiés aux besoins de l'administra- administrativement.
» tion publique , ni ces besoins à une Au surplus , cette action nouvelle
» règle indexible que la nécessité con- » dirigée contre l'administration des
» duirait à enfreindre. » domaines , ne différera de toute autre
188 ELÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

» action qu'en un seul point ; c'est » cette espèce , fortuites et momenta


» qu'on ne pourra l'engager qu'après » nées , que l'on peut assimiler aux ex
>

» la remise préalable d'un mémoirequi, » propriations, objet de votre délibéra


» examiné dans le délai d'un mois par » tion actuelle.
» l'administration des domaines , met- » A l'égard de celles -ci , je vous ai
» tra celle-ci dans le cas d'obvier , par » exposé toutes les vues qui s'y rap
» un paiement volontaire , à un procès » portent.
» également préjudiciable à toutes les Empêcher , par l'établissement des
»

» parties. » formes solennelles , qu'on n'abuse


» Ce cautionnement, d'une espèce » d'une cause respectable et sacrée i;
» tout- à - fait nouvelle , tient un rang » écarter , par l'influence d'une com
» mission paternelle , les griefs qui
» important dans la loi qui vous est
» proposée , et ne saurait manquer » pourraient faire naître de fausses et
» d'être reçu avec reconnaissance. » mauvaises applications dans les dé
» Le délaissement d'un fonds qu’on . » tails ; établir les tribunaux gardiens
» affectionne peul contrarier sans dou » de ces formes protectrices, et juges
» te ; mais c'est un sacrifice qui coûte » de touslesintérêts pécuniaires; enfin ,
beaucoup moins , quand on est sûr » assurer le paiement par les plus in
» d’être bien payé ; et l'infaillible ga- » faillibles voies : tel est le but du nou
)

» rantie qu'offre , sur ce point , notre » veau système, tels sont les avantages
> >

» projet de loi ,> est une immense amé »» qu'il promet et qu'il tiendra .
» lioration dans cette partie. » C'en est dès à présent un bien grand
» Vous connaissez maintenant , Mes- » que de donner des règles à une par
» sieurs, les principales vues de ce » tie qui >, dans beaucoup de points es
» projet . » sentiels, n'en avait pas de positive
» On n'y a négligé aucuns intérêts , » ment tracées par la législation , et où
» pas même ceux des tiers qui auraient » tant de mal eût pu se faire, si les vues
» des actions à faire valoir sur les som- » justes et sages de l'administration
» mes dues , à raison de l'expropriation » n'eussent ordinairement tempéré les
» ou cession ; mais il a paru inutile de » fâcheux effets de cette immense la
» fixer spécialement votre attention sur » cune . Il ne convenait pas moins de
» des dispositions qui n'ont rien que » sortir d'une position aussi précaire ;
» de conforme au droit commun . » car la justice des hommes a besoin
» Au surplus, en réglant ce qui est »» elle-même
- d'être soutenue et éclairée
» relatif aux expropriations pour cause p par la justice des lois » .
» d'utilité publique , l'on n'a pas dû
coinprendre dans ce cadre, déjà assez
» vaste, des objets qui lui sont étrangers. SECTION II.
» De ce genre sont les occupations de
» terrain que commanderaient des cir
Législation.
» constances fortuites, telles que la rup
» ture d'une digue, la submersion d'une
» route , ou d'autres accidens de cette 28 juill. 1791. Loi relative aux mines.
» nature : là , les mesures doivent être Voyez l'art. 2 qui
» promptes , et l'on ne saurait prescrire règle les indemnités
» l'emploi de beaucoup de formalités des propriétaires des
» pourdes cas aussi urgens. terrains pris pour l'ex
» Mais ce ne sont pas des mesures de ploitation des mines.
CHAP. XII . SECT. III . RÈGLES SUR LES EXPROPRIATIONS , ETC. 189

6 oct . 1791. Loi concernant les biens cause d'utilité publique s'effectuaient
ruraux et la police ru- par un décret rendu , en conseil d'état,
rale. Voyez l'art. . 1er, sur le rapport du ministre de l'inté
du titre 1er . de la pre- rieur ; et les conseils de préfecture
mière section , qui éta- avaient le droit de prononcer sur toutes
blit le principe du sa- les contestations relatives à la fixation
crifice de la propriété des indemnités dues au propriétaire
privée à l'utilité pu- evincé [2].
blique. 2. Lorsque la nécessité et l'extrême
18 août 1807. Décret approbatif d'un urgence des réparations à faire à un
avis du conseil d'état , monument d'utilité publique , comme
>

relatif à l'exécution de ' un pont par exemple , ont obligé à dé


l'art. 545 du code civil. molir les constructions appartenant à
16 sept. 1807. Loirelative au dessèche- des particuliers, sans aucun retard et
ment desmarais, etc. , avant qu'il ait pu être statué sur l'in
Voy . le titre 2 qui demnité due à ces propriétaires , mais )

règle les indemnités. qu'il a été préalablement fait une esti


8 mars 1810. Loi sur les expropria- mation desdites contructions dans les
tions pour cause d'uti- formes prescrites par la loi du 16 sep
lité publique. tembre 1807 , alors les propriétaires ne
18 août 1810. Décret portant que les sont pas reçus à se plaindre de l'oubli
décisions rendues par ou de la violation des autres formes ,
décrets antérieurs à la leurs intérêts ayant été mis à couvert
loi du 8 mars 1810 , autant que le permettaient les circons
et prononçant expli- tances [3].
citement ou implicite- 3. Aujourd'hui , et d'après la loi du
ment des expropria- 8 mars 1810 , lorsque le propriétaire
tions pour cause d'u- d'un immeuble reconnu cessible pour
tilité publique, rece- cause d'utilité publique refuse d'en faire
vront leur exécution , l'abandon , le préfet ne peut s'en mel
selon la loi du 16 sep- tre en possession que sur l'autorisation
tembre 1807, sans qu'il
> du tribunal .
soit besoin de recourir Le principe de cette loi est que l'ex
aux tribunaux (1 ) . propriation ne peut être ordonnée que
par l'autorité judiciaire et non par l'au
torité administrative (4) .
SECTION III . 4. Un décret du 18 août 1810 , aa dé >

Règles sur les Expropriations pour cause claré que la loi du 8 mars précédent ,
d'utilité publique. ne peut avoir d'effet rétroactif, et n'est
pas applicable aux expropriations pour
1. Sous l'empire de la loi du 16 sep- cause d'utilité publique commencées
teinbre 1807 , les expropriations pour sous la loi du 16 septembre 1807.

[1] Voy . art. 57 de la loi du 16 septembre. la loi du 8 mars 1810 et y substitue une nou
1807 . velle procédure.
(2] Voy. pour la Belgique , la loi du 17 avril [3] 21 déceinbre 1808 .
1835 qui abroge les trois derniers titres de [4] 16 mars 1810. — 20 novembre 1815.
190 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE

Ainsi , lorsqu'une expropriation a été a lieu par le conseil d'état de recevoir


ordonnée par un décret et qu'elle a la partie intéressée appelante , comme
été opérée en vertu de la loi du 16 sep. de déni de justice, du silence gardé par
tembre 1807, la fixation de l'indemnité ce magistrat.
doit être faite par le conseil de pré- Dans ce cas, le conseil d'état ordonne
fecture ( 1) l'exécution du jugement, et fixe lui
5. A l'autorité seule qui a réglé l'in- même les termes du payement [6j.
demnité appartient aussi le droit de la 10. Lorsque l'administration a fait
répartir; ladite répartition n'étant qu'un exproprier un particulier, et qu'il y a
accessoire de l'indemnité (2) . eu convention expresse entre les parties
6. Lorsque l'indemnité due à deux ou pour l'indemnité préalable, c'est aux
plusieurs particuliers, pour l'expropria- tribunaux à prononcer sur l'inexécu
tion de leurs propriétés , a été réglée tion de cette convention [7].
contradictoirement avec eux ; qu'ils 11. D'après la loi du 28 pluviôse an 8
ont adhéré à la répartition faite entre et autres lois postérieures, le préfet est
eux , et que c'est d'après leur consente seul chargé de l'administration; dès lors
ment que la fixation de leur indemnité il doit seul statuer sur les matières qui
respective, déterminée par le procès- sont purement administratives.
verbal des agens de l'administration , a Mais les conseils de préfecture sont
été faite par l'autorité supérieure, ces institués pour prononcer sur toutes les
propriétaires ne sont pas recevables à matières contentieuses de l'adminis
attaquer cette répartition (3). tration .
7. Du principe que les expropriations Ainsi la compétence des deux auto
pour cause d'utilité publique doivent rités doit se déterminer d'après la na
s'opérer par l'autorité de la justice, il ture contentieuse ou purement admi
suit que c'est aux tribunaux seuls qu’ap- nistrative de la question proposée.
partient le droit de statuer sur le mérite Il en résulte qu'à la vérité un préfet
des sommations faite à fin de payement a le droit d'approuver une expertise ,
d'une indemnité fixée par un juge- si les parties sont respectivement d’ac
ment [4]. cord ; mais que lorsqu'il existe au con
8. Si ce même jugement a adjugé des traire un débat entr'elles sur les bases
prix de loyers au propriétaire expro- de l'estimation , il doit renvoyer l'exa
prié , c'est au ministre de l'intérieur men de cette question contentieuse au
qu'il appartient de faire exécuter cette conseil de préfecture (s).
partie du jugement [ 5 ]. 12. Lorsqu'une expertise contradic
9. Lorsque , par su te d'une expro- toire, exécutée en vertu des ordres de
priation pour cause d'utilité publique l'administration à l'occasion d'une ex
consommée par un jugement, une som- propriation forcée, ne parait suscepti
mation aa été faite au préfet en paye- ble d'aucune critique , le conseil dc
ment de la somme à laquelle a été fixée préfecture ne peut réduire l’estimation
l'indemnité due au propriétaire évincé, donnée à la propriété dont il s'agit [ 9).
et que le préfet n'y satisfait point, il y 13. La loi du 16 septembre 1807, par

[ 1] 20 septembre 1812 . - 13 août 1813. (5] Ibid .


3 décembre 1817. [6 ] Ibid .
(2) 18 mars 1813. [7] Ibid .
(3) Ibid . [ 8] 6 décembre 1813.
( 4] 14 juillet 1812. [9] 28. novembre 1809 .
CHAP. XIII . SECT. I. DES FABRIQUES RELIGIEUSES. 191

respect pour le droit de propriété, n'a lintérêt duquel se fait l'expertise, il y


attribué aux conseils de préfecture, a lieu d'accueillir les moyens de récu
dans le cas où les expertises leur paraî- sation énoncés aux articles 283 et 310
traient mal faites, que le droit d'en du code de procédure civile, et d'an
référer aux préfets. Ceux-ci peuvent nuller leur procès-verbal [3].
faire recommencer lesdites expertises (1). 16. Dans le cas même où des raisons
14. Un arrêté du préfet qui ordonne d'utilité publique obligent l'adminis
une expertise afin de recueillir des tration de requérir un édifice ou une
renseignemens positifs sur une contes- propriété particulière pour un service
tation du ressort de l'autorité adminis- temporaire , c'est aux tribunaux qu'il
trative , ne peut être regardé comme appartient de régler l'indemnité due au
préjugeant le fond de l'affaire ; mais il propriétaire, quand elle ne peut être
doit être considéré comme réservant établie de gré à gré.
expressément aux parties leurs droits et Ainsi on annulle, pour cause d'in
moyens [2] compétence, des décisions ministériel
15. Lorsqu'il est constant et qu'il les, en ce qu'elles fixent le prix du
résulte de l'instructiori que les experts, loyer de l'édifice, sauf aux parties à se
pendant toutletems de leurs opérations, pourvoir, ainsi qu'elles aviseront; de
ont mangé, bu et logé chez celui dans vant les tribunaux (4).

CHAPITRE XIII.
DES FABRIQUES RELIGIEUSES .

SECTION PREMIÈRE. veiller à l'entretien et à la conservation


des temples, et à l'administration des
Sommaire. aumônes » [5) .
Les biens des fabriqne ont suivi le
Par fabrique, on entend ce qui appar- sort des biens du clergé ; les fabriques
tient à une église , tant pour les fonds elles -mêmes ont disparu dans les tems
et les revenus affectés à l'entretien et d'anarchie : elles n'ont dû leur renais
à la réparation de l'église , que pour sance qu'à la loi ci -dessus citée ; ceux
l'argenterie et les ornemens. de leurs biens qui n'avaient pas été
On désigne aussi par ce terme de aliénés leur ont été rendus par un ar
fabrique , le corps ou l'assemblée de rêté du gouvernement , du 7 thermidor
>

ceux quiont l'administration des fonds an 11 ;.ce même arrêté leur a donné
et revenus dont on vient de parler ; et une première organisation , et a déter
c'est dans ce sens que par l'article 76 miné que leurs biens seraient adminis
de la loi du 18 germinal an 10, relative trés dans la forme particulière aux
à l'organisation des cultes, il est dit : biens communaux.
8

« qu'il sera établi des fabriques pour Un décret du 30 décembre 1809 les

(1) Voy, art. 57 de ladite loi . - 11 juillet (3) 15 juin 1812 .


1813 . [4] 10 février 1816 .
[ 2] 12 février 1812 . (5] Voy . Merlin , Répert. vo Fabriques.
192 ÉLEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
a définitivement organisées telles qu'el . dans celui du 7 ther
les existent aujourd'hui, et a prescrit inidor an 11 , les diffé
toutes les règles d'administration aux rens biens, rentes et
quelles les fabriques sont soumises. fondations chargéesde
Elles sont chargées de veiller à l'en messes , anniversaires
tretien et à la conservation des temples, et services religieux,
d'administrer les aumônes et les biens, comme partie des re
rentes et perceptions autorisées par les venus des églises.
lois et réglemens, les sommes supplé 13 therm.an 13.Décret qui ordonne un
mentaires fournies par les communes , prélèvement sur le
et généralement tous les fonds qui sont produit de la location
affectés au service du culte . des bancs et des chai
Autrefois les évêquss et les tribunaux ses dans les églises,
pouvaient prendre connaissance des 22 fruct. an 13. Décret qui charge les
comptes des fabriques : aujourd'hui administrateurs des fa .
ces comptes doivent être rendus admi briques, noimés par
>

nistrativement [1 ] l'arrêté du7 thermidor


Les fabriques ne peuvent accepter an 11 , de payer aux
aucune fondation, si ce n'est avec l'au curés et desservans les
torisation du gouvernement, qui l'ac fondations de mes
corde ou la refuse ,‫ ܕ‬suivant les circon ses, etc.
stances , après avoir pris l'avis du préfet 18 mai 1806. Décret concernant le
du département [ 2 ). service dans les égli
ses ,> et les convois fu
SECTION II . nèbres .
30 mai 1806. Décret qui déclare que
Législation. les églises et presby
tères supprimés font
2 janv. 1791. Loi relative à l'adminis partie des biens resti
tration des fabriques tués aux fabriques.
et à la taxe des chaises. 31 juill . 1806. Décret concernant les
19 août 1792. Loi relative à la vente biens des fabriques des
des immeubles réels églises supprimées.
affectés aux fabriques 30 avril 1807. Décret approbatif d'un
des églises. avis du conseil d'état ,
13 brum . an 2. Décret de la convention surplusieursquestions
nationale, qui décla relatives aux biens et
re propriété nationale rentes sur lesquels les
tout l'actif affecté aux fabriques et les hospi
fabriques et à l'acquit ces peuvent respecti
des fondations. vement prétendre des
7 therm . an 11. Arrêté relatif aux biens droits.
des fabriques. 12 août 1807. Décret sur le mode
28 frim . an 12. Arrêté du gouverne d'acceptation des dons
ment, qui comprend , et legs faits aux fabri

[ 1] Voy . la loi du 5 nov .. 1790 , tit . Irr, art . 14 . (2) Voy . Code civil , art . 910 .
CHAP. XIJI. SECT. III. S 1. COMPÉTENCE DES AUTORITÉS. 193

ques , aux établisse tures, ainsi que pour


mens d'instruction pu toute espèce de céré
blique , et aux com monies funèbres.
munes . 22 févr. 1813. Décret approbatif d'un
21 déc. 1808. Décret approbatif d'un avis du conseil d'état >,
avis du conseil d'état , portant que tous ré
sur le mode de rem glemens faits par les
boursement des rentes archevêques et évé
et créances des com ques , en vertu de la
munes et fabriques. décision du gouverne
30 déc . 1809. Décret concernant les mentdu 9 floréalan11,
fabriques. doivent être considé
14 févr. 1810. Loi relative auxreví nus rés comme supprimés
des fabriquesdeséglises. de droit par le régle
16 juillet 1810. Décret qui règle le mo ment général sur les
de d'autorisation pour fabriques, du 30 dé
l'emploi du produit cembre 1809.
des remboursemens 10 juin 1814. Ordonnance du Roi ,
faits aux communes , concernant les auto
risations nécessaires
aux hospices et aux
fabriques. pour l'acceptation des
18 août 1810. Décret approbatif d'un fondations , dons et
avis du conseil d'état, legs faits aux églises ,
sur un rapport du mi séminaires, fabriques,
nistre de l'intérieur , hospices, associations
qui tendait à faire au religieuses etautreséta .
toriser une commune blissemens publics (1) .
du département des
Apennins à accepter Section III .
une rente offerte par
une confrérie . Jurisprudence.
9 déc. 1810. Décret approbatif d'un S 1er. Compétence des Autorités.
avis du conseil d'état ,
portant que les fabri 1. Par l'arrêté du gouvernement du
ques ne sont point 7 thermidor an 11 , les biens des fabri
chargées des rentes ques sont soumis à la même forme
dont étaient grevés les d'administration que les biens com
biens à elles restitués munaux .
par le domaine. Ainsi les tribunaux , même de paix ,
18 août 1811. Décret relatif au service ne peuvent condamner les marguilliers
des inhumations, et d'une fabrique à payer à un prêtre
tarif des droits et frais desservant de l'église, une somme quel
à payer pour le service conque en acquit de diverses dépenses
et la pompe des sépul- relatives au culte (2).

[1] Voy . pour la Belgique l'arrêté du 22 avril [ 2] 22 juin 1811 .


1814 , et la loi communale du 30 mars 1836 .
MACAREL. 13
194 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

2. Un décret du 11 mai 1807 a dé- tion ; mais cette action ne peut être
claré que les créanciers des anciennes suivie que devant les tribunaux ordi
fabriques de paroisses et chapitres com- naires , seuls compétens pour staluer
pris dans la loi du 13 brumaire an 2 , sur l'effet d'un cautionnement souscrit
ne peuvent exercer de poursuites contre par un particulier qu'aucune qualité
les nouvelles fabriques des paroisses ou ne soustrait à leur juridiction (3).
chapitres , sauf auxdits créanciers à
> 5. Un tribunal excède ses pouvoirs ,
suivre , s'il y a lieu , à la liquidation
> s'il valide une saisie- arrêt des revenus
générale de la dette publique , la ré- d'une fabrique , et s'il règle le mode
clamation de leurs droits . de paiement des dettes de cette fabri
Mais si l'administrateur d'une an- que , qui ne peuvent être acquittées
cienne fabrique , et non la nouvelle que sur les fonds assignés à cet effet
fabrique elle-même , est actionné pour par l'autorité administrative (4).
>

raison d'une obligation qu'il a con- 6. La question de savoir si une fa


tractée solidairement et en son propre brique sera autorisée à faire l'acqui
et privé nom , quoiqu'en sa qualité sition qui lui est proposée par un par
d'administrateur, les tribunaux sont ticulier , est essentiellement du ressort
>

seuls compétens pour juger de la va- de l'autorité administrative (5] .


leur d'une semblable obligation : il n'y 7. Il appartient au ministre des finan
a pas lieu à l'application du décret ces de faire exécuter des jugemens qui
du 11 mai 1807 [1] . ont maintenu une fabrique en posses
3. Quoique la loi ait assimilé les sion de rentes à elle dues par un par
biens des fabriques à ceux des commu- ticulier ( 6 ).
nes pour le mode d'administration , 8. La distribution des places dans les
cependant les dettes des fabriques sont églises se faisant en vertu des régle
tout- à - fait distinctes des dettes com- mens des fabriques, approuvés par les >

munales. évêques , toutes les questions relatives


Ainsi l'autorité judiciaire est compé- à ces places sont de la compétence de
tente pour juger si , dans le fait, des l'autorité administr tive [7] .
administrateurs de fabrique se sont 9. Ce n'est point aux conseils de
obligés comme particuliers , en leurs préfecture , mais aux tribunaux , à dé
propres et privés noms , et quels doi- cider si la prescription de cinq ans ,
vent être les effets de cet engagement [2]. portée par l'article 1er. du titre 3 de
4. Lorsque la caution d'un établisse- la loi du 20 août 1792 , et par l'article
ment public, d'une fabrique par exem- 2277 du code civil , est applicable aux
ple , a renoncé à toute discussion et arrérages d'une rente due par un par
exception , les créanciers ont droit de ticulier à une fabrique [8] .
suivre leur action contre ladite cau- 10. En général , les fabriques, comme

[ 1 ] 11 janvier 1808 . Voy . le décret du U blissernent par les administrateurs , en leur


jnai 1807 . qualité . — L'arrêté de conflit i été annullé .
[2] 11 décembre 1808. - Dans l'espèce , le (3] 28 mai 1809.
préfet avait élevé le conflit sur les motifs sui [4] 24 juin 1808 .
vans : lo que les lois assimilent les biens des (5] 26 novembre 1808 .
fabriques à ceux des communes , et que par
> [6 ] 28 mai 1812 .
conséquent la dette devait être liquidée; 2° que [7] 17 mai 1809.
la dette avait été contractée au profit de l'éta [8 ] 28 févreir 1809.
CHAP. XIII . SECT. III . S II . FOND DE LA MATIÈRE. 195

les communes , sont soumises à la juri- l'arrêté du gouvernement du 7 thermi


diction des tribunaux pour les actions dor an 11 , remises en possession que
qu'elles ont à intenter , et pour celles des biens qui leurappartenaient ancien
auxquelles elles ont à défendre. nement , dont elles avaient la jouissan
Mais elles sont soumises à la juri- ce et l'administration >, ne sont pas re
diction administrative dans tous leurs cevables à réclamer la propriété des
rapports avec l'ordre public . biens formant la dotation d'un bénéfice
Elles ne peuvent plaider sans auto- simple dont le titulaire seul touchait les
risation des conseils de préfecture (1). revenus et pissait les baux en son nom.
Ces sortes de biens sont la propriété de
S 2. Fond de la matière. l'état, et les fabriques n'y peuvent rien
prétendre (5].
11. Aux termes de l'arrêté du 7 ther- 15. Le décret du 7 thermidor an 11 a
midor an 11 , les biens des fabriques ordonné que les biens des fabriques
non aliénés ont été rendus à leur des- supprimées appartiendront aux fabri
tination . ques des églises conservées ; mais cette
Mais par cette disposition , le gou- disposition ne s'étend pas aux biens des
>

vernement n'a pas entendu leur donner chapitres supprimés.


le droit de contester la validité des Lorsqu'il est constant que l'adminis
ventes de ces biens , qui auraient pu tration des domaines n'a nulle connais
avoir lieu lorsque l'état en était en sance des rentes dont une fabrique s'est
possession [2]. mise en possession , on impose aux ad
>

12. Lorsqu'une rente appartenant ministrateurs l'obligation d'en produire


ci-devant à une fabrique, n'a été trans- l'état devant le préfet du département,
férée à un particulier que postérieure afin que le directeur des domaines exa
ment à l'arrè'é du 7 thermidor an 11 , mine, sur la communication qui luien
qui a rendu ces biens à leur destination sera faite, si parmi ces rentes il en est
primitive , ce particulier est non rece- qui se trouvent dans le cas prévu par
vable à la réclamer [:) . l'avis du conseil d'état du 25 janvier
13. Lorsqu'une fabrique réclame la 1807, c'est- à- dire, qui appartiennent au
jouissance d'un bien dont un établisse- domaine public [6 ].
ment de bienfaisance se trouve en pos- 16. Les lois qui ont attribué à l'état
session , si ledit établissement de bien- la propriété de tout l'actif des corpora
‫ܕ‬

faisance ne justific pas qu'il ait été tions religieuses supprimées , n'ont fait
envoyé légalement en possession de ce aucune distinction entre les biens cor
bien en litige , il y a lieu d'appliquer porels et les biens incorporels, entre
l'avis du conseil d'étatdu 30 avril 1807, les fonds réellement possédés par les
intervenu sur l'arrêté du 7 thermidor corporations, et les rentes ou presta
an 11 ( 4) . tions dont elles jouissaient.
14. Les fabriques n'ayant été, d'après Les charges dont étaient grevées les

[ 1 ] Voir arrêté du 7 thermidor an ll . constituée à son profit par le préposé des du


[2] 17 mai 1811. — 20 juin 1812 . maines.
(3] 28 novembre 1809. - Dans l'espèce >, le
-

[4] 25 mai 1814 Voir l'avis du 30 avril


particulier s'était pourvu contre une décision 1807 , au chapitre XI.
du ministre des finances , qui avait rejeté sa (5] 12 février 1814 .
réclamation contre un arrêté du préfet , por- [6] "29 décembre 1810 .
tant refus le viser le transfert d'une rente
196 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

fondations qui consistaient en rentes 7 thermidor an 11 , qui n'accorde aux


ou prestations , n'ont point empêché la fabriques des églises conservées que les
main -mise nationale sur ces rentes ou biens des églises supprimées, et nulle
prestations, et cette considération n'a ment ceux des ordres religieux ou des
pas non plus délié de leurs obligations confréries existantes hors des églises
ceux qui devaient les servir , d'après supprimées [1 .
leurs titres primitifs. 17. Aux termes de différens décrets
Il ne dépend pas du redevable de la et décisions , les débiteurs de rentes en
prestation , de transporter à un tiers vers d'anciennes fabriques de cathédra
qui n'y a aucun droit, ni par les litres les , ne peuvent opérer la compensation
primitifs, ni parla possession, ni par une de leurs redevances avec les créances
concession expresse du gouvernement, qu'ils peuvent avoir directement sur
une prestation devenue portion de la l'état, si ce n'est dans le cas où ils se
propriété de l'élat, par les motifs ci -des- raient porteurs de rescriptions délivrées
sus exprimés. par le trésor public , antérieurement
Il n'y a donc pas lieu d'accepter l'offre aux arrêtés du gouvernement qui ont
qui serait faite par un particulier, d'ap- rendu les biens de ces établisseinens à
pliquer à une fabrique un affouage sti . leur première destination.
pulé, dans le principe , au profit d'une 18. Si une succursale a été distraite
congrégration religieuse supprimée. d'une cure dont elle faisait originaire
Et la prétention de la fabrique qui ment partie , il est juste de lui assigner
>

demanderait à être envoyée en posses- une portion des biens de cette cure dans
sion des bois compris dans cette fonda- la proportion du nombre de ses habi
tion , serait donc,> sur ce point, en op tans.
position avec les termes formels de Les préfets sont compétens pour ren
l’art. 2 de l'arrêté du gouvernement du dre une telle décision (2).

CHAPITRE XIV .

HALLES , FOIRES ET MARCHÉS,

SECTION PREMIÈRE . Les marchés, à la vente des denrées;


Sommaire.
Les foires , à la vente des bestiaux et
de toutes sortes de marchandises.
Les halles et les marchés tiennent
Les halles, foires et marchés sont , périodiquement , certains jours de la
dans les villes , bourgs et villages , des semaine.
lieux publics destinés à la vente des Les foires, à certaine époque et
grains , bestiaux , denrées , fourrages pendant certain tems de l'année.
et marchandises. Les halles , foires et marchés ne
>

Les halles sont spécialement consa- peuvent s'établir qu'en vertu d'un acte
crées à la vente des grains, farines et de la puissance publique , parce que
légumes secs ; ces sortes d'établissemens ont moins

[1 ] 29 mars 1811 . [2] 25 avril 1812 .


CHAP . XIV . SECT. II . LÉGISLATION. 197

pour objet l'utilité du lieu où ils sont semens soient à la disposition des mu
formés , que celle des lieux voisins , nicipalités : c'est pour cela que la loi
ou même celle du commerce en gé- ci-dessus citée , en maintenant les
>

néral. propriétaires des bâtimens et halles


Aussi, sous l'ancienne législation , dans leur propriété , leur a imposé
fallait - il des lettres-patentes , enregis- l'obligation de s'arranger aveu les mu
trées au parlement, après information nicipalités , pour l'aliénation ou le
de commodo et incommodo , pour établir loyer des bâtimens et emplacemens.
des halles , foires et marchés.
La nouvelle législation s'était d'abord
écartée de ce principe : un décret du Section II .
14 août 1793 avait déclaré que chaque
commune avait la faculté d'établir des Législation .
foires et marchés . Mais bientôt on est
revenu à la saine doctrine : une loi du 28 mars 1790. Lettres - patentes du
18 vendémiaire an 2 ( octobre 1793 ) , Roi sur le décret de
en maintenant les anciens marchés , l'assemblée nationale
a fait défense d'en établir de nouveaux ,
ર du 24 précédent con
jusqu'à ce qu'il en ait été autrement cernant les droits féo
ordonné . 1
daux ( tit. 2 , art. 13 ,
Depuis , il n'est point intervenu de 17 et 19. )
loi qui ait ré ;lé la forme pour l'établis- 2 juillet 1790. Loi sur les foires fran
sement des halles , foires et marchés ; ches ,> et notamment
mais sous le directoire , en l'an 7 , il a sur celle de Beaucaire.
été établi plusieurs marchés , par la 14 août 1793. Décret portant que cha
forme de la loi même. que coinmune a la
Après le 18 brumaire an 8 , cette faculté d'établir des
forme n'a plus été observée , et les foires et marchés.
établissemens de halles , foires et mar- 18 vend . an 2. Loi portant que les
chés ont été autorisés par de simples anciens marchés sont
arrêtés du gouvernement qui sont pré maintenus , et qui fait
>

cédés d'une instruction ministérielle défenses d'en former


sur le commodo et l'incommodo. de nouveaux , jusqu'à
>

Tout ce qui regarde cette matière a ce qu'il en ait été au


le caractère de pure administration et trement ordonué.
ne semble pas pouvoir rentrer jamais 11 frim . an 7. Loi qui détermine le
dans le contentieux administratif. mode administratifdes
Il se percevait autrefois , dans les recettes et dépenses dé
halles surtout , assez généralement au partementales, muni
profit des seigneurs, des droits connus cipales et communales
sous les dénominations diverses de ( art. 7 , § 3 ).
minage , hallage, coutumes , etc. Ces 14 germ . an 7. Loi qui ordonne l'éta
droits ont été supprimés , comme féo blissement de foires
daux , par la loi du 28 mars 1790 . et marchés à Beau
Aujourd'hui l'esprit de la législation mont , département
est qu'il ne se perçoive plus de droits des Ardennes.
dans les foires , halles et marchés qu’arı 19 germ . an 7. Loi qui autorise de nou
profit des communes , el que ces établis velles foires de bes
198 ÉLEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

tiaux dans le dépar Section III .


tement de la Moselle.
7 therm . an 8. Arrêté relatif à l'obser Jurisprudence.
vation des jours fériés
( art. 4 ) . S 1er. Competence des autorités.
25 vend. an 9. ( A compterd'arrêtés
de ce jour ,
nombre ou 1. La question de savoir si des rentes
de décrets du gouver- pour concession de bancs sous les hal
nement qui ont or- les sont dues , est du ressort des tribu ,
donné l'établissement naux , qui doivent juger sur le vu des
ou la translation de titres et le dire des parties [ 1].
foires etmarchés ) . 2. L'article 19 de la loi du 28 mars
7 brum . an 9. Arrêté relatif à l'établis- 1790 a déclaré que les bâtimens et
sement de bureaux halles continueraient d'appartenir à
de pesage , mesurage leurs propriétaires :: s'il s'élève des con --
et jeaugeage publics. testations sur cette propriété , c'est aux
1
29 flor. an 19. Loi relative à l'établis- tribunaux seuls qu'elles doivent être
sement de bureaux de déférées (2] .
pesage , mesurage et 3. S'agit-il d'estimer le prix de la
jeaugeage. location annuelle d'une halle ? après
18 août 1807. Avis du conseil d'état nomination contradictoire d'experts
sur les reutes pour con entre le propriétaire et la commune ,
cession de bancs sous le préfet a le droit d'approuver l'ex
les halles . pertise , si les parties sont d'accord ;
>

27 févr. 1811. Décret qui règle le pri- mais s'il existe au contraire un débat
vilége des facteurs de entr'elles sur les bases de l'estimation ,
la halle aux farines il doit renvoyer l'examen de cette ques
de Paris sur le dépôt tion contentieuse au conseil de pré
de garantie des bou- fecture ( 3 ).
langers . 4. Un préfet n'est point compétent
6 août 1811. Avis du conseil d'état pour ordonner la dépossession d'un pro
sur la proposition d'au- priétaire de halle ; il doit se borner à
toriser la commune prendre des mesures pour le forcer soit
de Coulonges à acqué- à la louer , soit à la vendre à la muni
rir le minage et la por- cipalité du lieu , ou à provoquer un
>

tion de la halle appar- tarif des droits qu'il pourrait perce


tenant au sieur Lusi- voir ; et si les parties ne sont pas d'ac
gnem . cord sur le mode d'estimation , elles

[ 1 ] Ayis appr. du 18 août 1807 . et


que dès-lors il doit seul statuer sur toutes
(2) 26 mars 1814.- Ce décret offre l'exem- les matières qui sont purement d'administra
ple d'un recours en explication et interpré- tion ; mais que les conseils de préfecture sont
tation d'une décision souveraine ‫ܪ‬, admis de institués pour prononcer sur toutes les ma
vant le conseil d'état. tières contentieuses administratives ; qu'ainsi
(3) 6 déc . 1813 . Cedécret commence par la compétence de chacune de ces deux autori
rappeler en principe que, d'après la loi du 28 tés doit se déterminer d'après la nature ou
pluviòse an8 et autres lois postérieures, le contentieuse ou purement administrativede
préfet est seul charge de l'administration , la question proposée . –V . tit . ler, nomb. 16,
CHAP . XIV . SECT. III . S II . FOND DE LA MATIERE. 199

doivent se pourvoir devant le conseil que nul ne puisse être dépouillé de sa


de préfecture , conformémentau prin- propriété , même pour cause d'utilité
cipe qui vient d'être exposé ( 1 ). publique , sans une juste et préalable
>

indemnité .
§ 2. Fond de la Matière. Il s'en suit que si l'administration
5. La loi du 28 mars 1790 n'a pro- est chargée de fixer le tarif des droits
noncé la suppression que des droits qui se perçoivent aujourd'hui dans les
féodaux etde ceux de hallagequiétaient halles et marchés , elles ne peut ( par
perçus à raison de l'apport ou du dépôt l'organe d'un préfet , par exemple , )
des marchandises dans les halles ; elle ordonner la perception de ces droits
a maintenu , par l'article 15 , ceux au profit des communes dans lesquelles
mentionnés dans l'aritele 13 , qui , ils sont établis , sans que les proprié
dans l'origine , avaient été établis pour taires des bâtimens affectés aux halles
frais de construction , et il n'a point et marchés aient été préalablement dé
été dérogé à cette disposition par les sintéressés. S'il en était autrement , le
lois subsequentes. propriétaire se trouverait dépossédé
C'est en conséquence de cette excep- avant d'avoir reçu son indemnité , ce
tion qu'il a été décidé que les rentes, qui serait contraire aux dispositions
pour concession de bancs pour les hal- formelles de la loi du 28 mars 1790 et
les , ne sont pas féodales par elles- du code civil (4) .
mêmes ( 2 ]. 7. Le conseil d'état , par décret du 18
6. La loi du 28 mars 1790 , en sup- brumaire an 13 , a maintenu dans leur
primant les droits de hallage sans in- propriété des particuliers qui avaient
demnité , a voulu que les bâtimens et acquis des anciens propriétaires, des
halles continuassent d'appartenir aux emplacemens à mettre des bancs dans
propriétaires, qui sont cependant obli- une halle, et a déclaré que ces empla
gés de les louer ou de les vendre aux cemens ne faisaient point partie de la
communes des lieux (3) . vente qui avait été faite nationalement
L'article 545 du code civil veut aussi du bâtiment de la halle [5].

[ 1] 26 mars 1814. halles continueront d'appartenir à leurs pro


[2] Avis appr.du conseil d'élat, du 18 aout priétaires, sauf à eux à s'arranger à l'amiable,
1807. — Voy les art. 13 , 15 , 17 et 19 de la soit pour le loyer, soit pour l'aliénation, avec
loi du 28 mars 1790 . les municipalités des lieux ; et les difficultés
[3] « Les droits connus sous le nom de cou- qui pourraient s'élever à ce sujet , seront sou
lume , halluge, havage , cohue , et générale- mises à l'arbitrage des assemblées administra
ment tous ceux qui étaient perçus en nature tives » . - Art . 19 de la loi di : 28 mars 1790 ,
ou en argent , en raison de l'apport ou du dé- tit. 2.
pôt des grains , viandes , bestiaux , poissons [4] 26 mars 1814 .
et autres denrées et marchandises , dans les [5] Monville c . Lebouc . (Halle de Surgères ).
foires , marchés , places ou halles , de quel- - Voir à ce sujet une discussion profonde a
-
at

que nature qu'ils soient , ainsi que les droits Recueil des questions du droit , verbo biens
qui en seraient représentatifs , sont aussi sup- NATIONAUX , 1er.
primés sans indemnité ; mais les bâtimens et
200 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

CHAPITRE XV .

LIQUIDATION DE LA DETTE PUBLIQUE .

l'unanimité , recevaient leur exécution


SECTION PREMIÈRE . provisoire, sans que le recours au gou
vernement pût la su pendre.
Sommaire. En cas dediversité d'opinion dans le
conseil de liquidation , il en était fait
On appelle dette publique la dette par le conseiller d’état directeur-géné
dont l'état est grévé , soit envers des ral un rapportau conseil d'état , et la
particuliers, soit envers des communes, liquidation y ét uit jugée comme affaire
des hospices ou des établissemens pu- contentieuse (art. 8 ).
blics [1 ] . Au premier conseil d'élat de chaque
Le délabrement de nos finances et mois, le conseiller d'état directeur- géné
l'énormité de la dette publique firent ral présentait au chefdugouverneinent,
sentir à l'assemblée constituante le be- siégeant en conseil d'état , le tableau
soin de centraliser , pour les accélérer, des liquidations arrêtées dans le mois
les opérations de la liquidation de cette précédent au conseil de liquidation
dette ; et le 22 décembre 1790 , un dé- ou définitivement arrêtées au conseil
>

cret fut rendu qui créa une direction d’état.


générale de liquidation dont l'objet fut Une expédition de ce tableau , signée
de reconnaître , déterminer et liquider par le secrétaire généraldu conseil d'é
l'arriéré de chaque département du tat et visée par le conseiller d'état di
ministère , tant en masse qu'indivi- recteur-général , était adressée au mi
>

duellement , et toutes les sommes dont nistre des finances et au ministre du


>

l'état pouvait être généralement dé- trésor public , pour être par eux , sur
biteur. chacune des liquidations et comptabi
La surveillance de cette direction lités, pris les mesures qu'il appartenait
2

générale fut confiée aux comités de ( art. 9 ).


l'assemblée , qui se réserva l'attribution
> Un décret du 25 février 1808 a établi
de décréter, sur leur rapport, les dif-
>
quela direction -générale de la liquida
férentes parties de liquidation . dation serait dissoute au 1er janv. 1810.
Par un arrêté des consuls , en date > Avant cette époque , elle devait avoir
du 13 prairial an 10 , cette direction prononcésur toutes les demandes en li
générale fut remplacée par un conseil quidation alors pendantes.
de liquidation générale de la dette pu- Cette suppression a été confirmée par
blique. un second décret dų 13 décembre 1809,
Le recours contre les décisions de ce et consacrée par la loi de finances du
conseil fut ouvert devant le conseil 15 janv. 1810 : seulement , l'existence
d'état. du conseil de liquidation a été prolon
Ses arrêtés , lorsqu'ils étaient pris à gée jusqu'au 1er juilletde la même an
née, afin de lui donner le tems d'ache
ver entièrement les liquidations pres
[1 ] Voy . Merlin, Rép. de jurispr.,à cemot. crites par ces décrets.
CHAP. XV . SECT. II. LÉGISLATION . 201

A compter de cetle loi, ou pour mieux ci- devant clergé et


dire, છેà compter du décret du 25 février création de nouveaux
1808, la liquidation de la dette publi assignats.
que , autérieure au 1er vendémiaire an 17 nov. 1790. Loi sur la liquidation de
9, a été fermée. la dette publique .
Celle qui lui fut postérieure a eu lieu 22 déc. 1790. Loi portant établisse
selon le mode établi par les différentes ment d'une direction
lois sur les finances de l'état. générale de liquida
Ainsi qu'on a pu le saisir au milieu tion .
de l'exposé qui vient d'être fait, les tri- 9 janv. 1791. Loi relative à l'établisse
bunaux , d'une part, n'ont donc jamais ment du bureau -géné
été compétens pour prononcer sur les ral de liquidation.
actions tendant à faire déclarer l'état 20 mars 1791. Loi relative à la liquida
débiteur. tion des différentespar
D'autre part , le comité du conten ties de la dette publi
tieux du conseil d'état n'a jamais dû être que remboursable.
saisi de la connaissance des contesta- 13 mai 1791. Loi relative aux bu
tions relatives à la liquidation de la dette reaux de la direction
publique générale de liquida
Et même depuis l'époque de la sup tion .
pression du conseil-général de liquida- 1er mai 1792. Loi relative à la remise
tion , ce comité a toujours refusé des'ar des titres de créances
roger une attribution qui ne lui a ja sur l'état.
mais été spécialement conférée , et de 24 août 1793. Décret de la Convention
juger les arrêtés de ce conseil de liqui nationale qui ordon
dation . ne la formation d'un
C'est donc au ministre des finances
grand - livre , pour ins
seul que doivent s'adresser aujourd'hui crire et consolider la
ceux qui croient être fondés à former dette publique non
des réclamations de cette nature ; et c'est viagère.
seulement lorsque ce ministre a pronon- 23 germ , an 5. Loi qui détermine un
cé que le recours est ouvert , contre ses mode pour achever
décisions, au conseil d'état , par la voie la liquidation arriérée
du comité du contentieux . des créances de l'an
cien gouvernement.
Section II . 24 frim . an 6. Loi relative à la liqui
dation de l'arriéré de
Législation . la dette publique.
29 pluv . an 6. Arrêté qui prescrit un
12 oct . 1790. Proclamation du Roi sur mode pour la liquida-
les décrets de l'assem tion de l'arriéré de la
blée nationale des 29 dette publique.
septembre , 8 et 10 oc- 22 vent. an 6. Loi interprétative d'un
tobre 1790, relatifs an article de celle du 24
remboursement , tant frimaire an 6, concer
de la dette non consti nant la liquidation de
tuée de l'état, que de l'arriéré de la dette
celle constituée par le publique.
202 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

13 germ . an 6. Arrêté concernant les Section III .


titres des créances li
Jurisprudence.
quidées en exécution
de la loi du 24 fri
maire an 6 . S 1er. Compétence des Autorités.
14 fruct. an 8. Arrêté qui régle l'ordre 1. Les tribunaux ne peuvent connai
du travail des bureaux tre des actions qui tendent à faire dé
chargés des comptabi- clarer l'état débiteur ( 1).
Les créanciers des établissemens aux
lités arriérées , et de la
liquidation de la dette droits desquels se trouve le gouverne
publique. ment, doivent donc se pourvoir en liqui
23 vend . an 9. Arrêté contenant une dation de leurs créances dans les formes
nouvelle organisation voulues par les lois pour les créances de
des bureaux de la li- l'état ; et les tribunaux sont incompé
quidation -générale de lens pour prononcer sur la validité de
la dette publique . ces créances , et ordonner des exécu
30 vent. an 9. Loi relativeà la liquida- tions en conséquence (2).)
tion de la dette publi 2. Aux termes des lois , le comité du
contentieux du conseil d'état ne peut
que.
29 germ . an 9. Arrêté relatif aux créan connaître des difficultés relatives à la
ces liquidées et à li- liquidation ou au paiement des dettes
contractées l'état avant le 1er ven .
quider , sur les années déniaire anpar
9.
5 , 6 et 7.
affaires contentieuses concernant
9 flor . an 9. Arrêté contenant desme- la Les
liquidation de la dette publique , ont 3
sures relatives à la li
quidation de la dette été exceptées par l'art. 7 da réglement
publique. du 11 juin 1806 (sur les attributions
13 prair,an 10. Arrêté relatif à la for- du conseil d'état) , de celles dont ledit
conseil devait connaître sur le rapport
mation d'un conseil de de la commission du contentieux .
liquidation - générale Et comme , aux termes de l'art. 6 de
de la dette publique . l'ordonnance du 23 août 1815 , portant
23 vend. an 13. Décret quiprorogele dé- organisation du conseil d'état , le co
lai accordé aux créan- mité du contentieux doit connaître de
ciers de l'état, pour le tout le contentieux des divers départe
dépôt de leurs titres mens ministériels , d'après les attribu
25 févr. 1808.
Décrets relatifs à la li- tions assignées à la commission du con
13 déc . 1809. quidation de la dette tentieux par les réglemens des 11 juin
publique. et 22 juillet 1806 , il s'ensuit que ce
15 janv . 1810. Lois concernant le bud- comité ne peut statuer sur les arrêtés
get de l'état. (art. 12. ) du conseil de la liquidation -générale
28 avril 1816 . de la dette publique , ni sur les deman
25 mars 1817. Lois sur les finances. des en paiement des créances frappées

( 1 ) Arrêté du 2 germinal an 5 , au bulletin . au Rép . de jurispr. , au mot Dette publique.


- Arrêt de cassation du 11 messidor an 10 , [2] 29 décembre 1812 .
CHAP . XVI . SECT. I. DES MANUFACTURES ET ÉTABLISSEMENS, ETC. 203
de la déchéance prononcée par la loi ce , conformément à l'art. 12 de la loi
du 15 janvier 1810 ( 1). du 15 janvier 1810 , s'il n'a point pré
senté ses titres dans les délais fixés (3).
52. Fond de la Matière.
5. Cette règle ne peut s'appliquer aux
3. D'après les diverses lois de finan- créances qui ont pour objet les indem
ces rendues jusqu'à ce jour, le ministre nités auxquelles des baux ou des con
des finances n'est pas autorisé à payer trats de vente peuvent donner droit ,
les dettes de l'état qui sont antérieures relativement à une éviction ou à une
à l'an 9 (2 ) expropriation pour cause d'utilité pu
4. Quoiqu'une créance sur l'état fût blique (4).
reconnue par un jugement, il y avait 6. Il n'y a pas lieu de revenir contre
nécessité de se pourvoir en liquidation : les arrêtésdéfinitifs de la commission de
si donc cette créance est antérieure au révision des dettes de Saint-Domingue.
1er vendémiaire an 9, le particulier qui Il en serait autrement si ces arrêtés
en est porteur a encouru la déchéan- n'étaient que provisoires (5).

CHAPITRE XVI .

DES MANUFACTURES ET ÉTABLISSEMENS QUI RÉPANDENT UNE ODEUR INSALUBRE


OU INCOMMODE .

SECTION PREMIÈRE.
application qu'ils savaient en faire ,
Sommaire . avaient apporté beaucoup d'améliora
tionsdansles procédés employés pareux .
Le nombre des fabriques augmentait,
Depuis long -temps les établissemens et l'industrie nationale , en se perfec
qui répandent une odeur insalubre ou tionnant , donnait lieu à de nombreu
incommode , avaient attiré la sollici- ses spéculations dont les résultats de
tude et provoqué les mesures de l'ad- vaient devenir d'autant plus avanta
ministration ; mais le sort des établis- geux , qu'ils tourneraient au profit de
semens les plus utiles , et l'existence la société .
même de plusieurs arts, avait dépendu Mais leur voisinage était souvent in
de simples réglemens de police , et quel. commode ou même dangereux par l'é
ques-uns de ces arts , repoussés loin des manation des odeurs désagréables ou
approvisionnemens , de la main - d'au- nuisibles , auxquelles leur exploitation
vre ou de la consommat on , par les donnait naissance.
préjugés , l'ignorance ou la jalousie , De là de nombreuses plaintes et des
continuaient à lutler avec désavantage demandes réitérées, qui avaient pour ?

contre les obstacles sans nombre qu'on but d'obtenir leur suppression ou au
opposait à leur établissement. moins leur éloignement.
Les lumières que les fabricans em- Il arrivait cependant que ces plaintes
pruntaient à la chimie , et l'heureuse prenaient souvent leur source dans des

[ 1 ] 4 mai 1815 . 18 mars 1816. 27 mai (3) 31 janvier 1813 .


1816. – 11 juin 1817 . [4] 13 août 1813.
(2) 11 juin 1817 . (5) Il décembre 1816 .
204 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

préventions, des jalousies et des riva- police , soit lorsqu'il croyait devoir faire
lités , dont elles n'étaient que le pré- droit aux réclamations qui lui étaient
texte . présentées, soit lorsqu'il jugeait conve
Il importait donc de ne pas laisser nable de les écarter.
dans la main d'un simple magistrat de » Malheureusement l'expérience ne
police la fortune ou la ruine d'un ma- tarda point à prouver que ce rapport
nufacturier; car le sort des fabriques qui , d'abord , avait paru suffisant pour
n'était point assuré par la législation ; remplir les vues du ministre, n'offrant
et si , d'un côté , l'intérêt de l'ordre et
que des données générales, était sus
de la salubrité publics exigeait que ce ceptible de différentes interprétations
magistrat surveillât l'établissement desqui , suivant qu'elles étaient plus ou
inanufactures; d'un autre , l'industrie
> moins favorables aux réclamans et aux
manufacturière ne pouvait s'établir sur fabricans, donnaient lieu à de nouvel
des bases aussi fragiles. les plaintes , que les parties qui se
On sentit la nécessité de trouver des croyaient lésées poursuivaient avec
moyens de concilier ces divers intérêts; chaleur.
il fallait poser des limites qui ne lais- » Voulant faire disparaitre ces in
sassent plus rien à l'arbitraire du ma- convéniens , le ministre s'est de nou
gistrat , qui traçassent au manufactu- veau adressé à la première classe de
rier le cercle dans lequel il pourrait dé- l'institut ; et après avoir exposé, dans
sormais exercer son industrielibrement une lettre très-détailiée , les motifs qui
et sûrement, et qui garantissent enfin l'engagent à réclamer encore son avis ,
au propriétaire voisin ,> qu'il n'y a dan- il l'invite à prendre sa demande en
guer ni pour sa santé ni pour les produits grande considération .
de son sol . » La classe , à son tour , convaincue
Dans ce dessein , le gouvernement de l'importance de l'affaire quilui était
s'adressa , en l'an 13 , à la classe des soumise , a pensé qu'elle devait char
sciences physiques et mathématiques ger du soin de l'examiner , ceux de ses
de l'institut , pour l'inviter à s'occuper membres qui , par la nature de leurs
de cet objet important.« [1]. Les commis- travaux particuliers , étaient plus à
saires qui , à cette époque, furent nom- portée de connaître , non seulementles
més , rédigèrent un rapport dans lequel divers produits que les fabriques four
>

ils proposaient plusieurs des mesures nissent au commerce , mais encore les
qu'ils croyaient qu'on devait prendre , opérations employées pour obtenir ces 1
et indiquaient surtout les manufactu- produits. En conséquence , elle a arrêté
res ou fabriques qui leur paraissaient que la section de chimie serait invitée
devoir être conservées, et celles qu'il à présenter incessamment un rapport
convenait d'éloigner du voisinage des sur la demande du ministre .
lieux habités. Ce rapport , fait avec » Le premier soin de la commission
beaucoup de soin , et rempli d'observa- a été de bien se pénétrer des diverses
tions très -intéressantes et judicieuses , observations insérées dans la lettre du
1

a été unanimement adopté par la clas- ministre; elles méritaient en effet de


se , et a souvent guidé le magistrat de fixer d'autant plus l'attention , qu'elles

[1] Ce qui va suivre est extrait du rapport près la demande du ministre de l'intérieur
fuit à la classe des sciences physiques et ma-( 1810 ) : ce qui précède a été puisé dans le
thématiques , par la section de chimie , d'a- premier rapport de l'an 13.
CHAP. XVI . SECT. I. DES MANUFACTURES ET ÉTABLISSEMENS, ETC. 205
présentaient un aperçu des motifs qu'on procurer une connaissance exacte de
pouvait faire valoir pour éloigner cer- celles qui , étant en activité, surtout dans
taines fabriques et en conserver d'autres. le ressort de Paris , devaient principa
» Voici , à cet égard , comment le lement fixer l'attention . Pour cela , la
.

minisire s'est exprimé : commission s'est adressée à M. le préfet


de police qui , sur-le- champ , a donné
« S'il estjuste , est-il dit dans sa let- >

» les ordres dans ses bureaux pour qu'il


tre , que chacun puisse exploiter li-
» brement son industrie , le gouverne-fût rédigé un tableau de tous les ate
» ment ne saurait , d'un autre côté, liers , fabriques et établissemens qui
» voir avec indifférence que , pour sont sous sa surveillance.
» l'avantage d'un individu , tout un » C'est d'après ce tableau que Ja
)
» quartier respire un air infect , ou commission a opéré, et qu'elle aa arrêté
>

» qu’un particulier éprouve des dom- qu'il serait divisé en trois classes, dont
» mages dans sa propriété. En admet- la première comprendrait les établis
» tant que la plupart des manufactures semens ou fabriques qui décidément de
» dont on se plaint n'occasionnent pas vaient être éloignés des endroits habités;
» d'exhalaisons contraires à la salubrité la seconde , ceux de ces établissemens
» publique , on ne niera pas non plus qui , pouvant rester auprès des habita
» que ces exhalaisons peuvent être quel- tions >, avaient cependant besoin d'être
» quefois désagréables , et que , par surveillés; et enfin la troisième, ceux
» cela même, elles ne portent un pré- qui pouvaient être placés partout , et
» judice réel aux propriétaires des mai- dont le voisinage n'offrait aucun in
» sons voisines , en empêchant qu'ils convénient , soit sous le rapport de la
>

» ne louent ces maisons ,> ou en les for- sûreté , soit sous celui de la salubrité.
» çant , s'ils les louent , à baisser le prix » En lisant ce tableau, qui se trouve
» de leurs baux . Comme la sollicitude annexé au présent rapport , on sera
» du gouvernement embrasse toutes les bientôt convaincu , 1 ° que les établisse
» classes de la société,il est de sa justice mens compris dans la première classe
» que les intérêts de ces propriétaires ne doivent pas rester auprès des habi
» ne soient pas perdus de vue , plus que lations , puisque les matières
> que l'on
» ceux des, manufacturiers . Il paraitra y travaille et les produits qu'on en
» peut-être , d'après cela , convenable retire, ou répandent une odeur désa
» d'arrêter, en principe , que les établis- gréable qu'il est difficile de supporter
» semens qui répandent une odeur forte et qui nuit à la salubrité, ou sont sus
» et gênant la respiration , ne seront ceptibles de compromettre la sûreté pu
» dorénavant formés que dans des lo- blique par des accidens auxquels ils
» calités isolées » . pourraient donner lieu. Ainsi , par
» Il était difficile de se refuser à l'é- exemple , les hoyauderies, dans les
>

vidence de principes aussi incontesta- quelles on rassemble les intestins des


bles que ceux établis dans le paragra- animaux pour leur faire subir différen
phe de la lettre qu'on vient de citer. tes préparations qui les amènent à cet
Aussi la commission s'est- elle empressée état particulier où ils doivent être pour
de les adopteret deles considérer comme permettre qu'ensuite ou les emploie à
devant servir de base aux différentes divers usages ; les fabriques de colle
propositions qu'elle avait à faire . forte, dans lesquelles on ne se sert que
» Toutes les fabriques variant en- de débris d'animaux qu'on fait macérer
tr'elles par la nature des travaux qui dans l'eau jusqu'à ce qu'ils aientéprouvé
les occupent , il était nécessaire de se une fermentation putride très-avancée
206 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

et qu'on croit nécessaire pour obtenir culières sont presque en aussi grand
la substance qui forme la colle' ; les nombre et presque aussi resserrées que
amidonneries , dans lesquelles aussi les dans l'intérieur de la ville, on ne voit
grains, les sons , les reroupes, les griots, plus , sans inquiétude, de nouvelles
doivent indispensablement être soumis fabriques s'y élever; et si l'on supporte
à la fermentation putride ; les ateliers celles qui existent depuis long- tems ,
d'équarrissage et de poudrette: tous ces c'est que les propriétaires des maisons
établissemens et beaucoup d'autres de qui ont été bâties depuis, n'ont pas
celte espèce , considérés sous le rapport droit de se plaindre, puisqu'ils ont dû
de la salubrité, ne peuvent et ne doi- s'attendre aux inconvéniens auxquels
vent pas, à cause de la mauvaise odeur les exposait le voisinage de ces établis
qu'ils répandent, étre placés auprès semens . Quoique , d'après ce qui vient
des habitations. En vain essaie-t-on de d’être dit , la nécessité d'écarter toutes
prouver par de simples raisonnemens les fabriques comprises dans la pre
l'innocuité des gaz qui proviennent de mière classe du tableau paraisse bien
čes fabriques; jamais on ne parviendra démontrée, la commission doit néan
à persuader qu'on peut les respirer im- moins faire observer qu'elle n'est pas
punément, et que l'air qui les contient éloignée de croire à la possibilité d'en
n'est pas aussi insalubre qu'on le croit. pouvoir diminuer le nombre par la
Par d'autres raisons non moins es en - suite , surtout si les fabricans , aban>

tielles, on a dû placer dans la première donnant quelques -uns des procédés


classe des fabriques qu'il convient d'é- qu'ils emploient aujourd'hui, parvien
loigner, celles qui peuvent compro- nent à en découvrir d'autres qui , sans H

mettre la sûreté publique : tels sont , avoir les mêmes inconvéniens que ceux
entr'autres, les ateliers d'artificiers et dont ils se servent, n'en soient pas
>

les poudrières qui , malgré toutes les moins propres à leur procurer les résul
précautions que prennent ceux qui les tats qu'ils cherchent à obtenir.
dirigent, sont susceptibles d'inconvé- Déjà même on sait que, dans quelques
niens dont malheurensement on n'a fabriques de soude et de bleu de Prusse,
que trop d'exemples. Au reste, en de- dont le voisinage est si redoutable lors
mandant l'éloignement des fabriques qu'on emploie les procédés ordinaires ,
dont il vient d'être question, on ne fait, on commence à faire usage d'opérations
pour ainsi dire, que réclamer l'exécu- nouvelles au moyen desquelles les gaz
tion d'anciennes ordonnances de police acides muriatique et hydrogène sulfuré
qui n'ont jamais été abrogées, et d'après sont si bien coercés, absorbés ou dilatés,
lesquelles il est constant qu'il y avait qu'à peine même sont- ils sensibles dans
certaines fabriques qu'on ne souffrait l'intérieur des fabriques ; mais il reste
jamais dans l'intérieur de la ville . Si à savoir si ces opérations faites en grand
alors on se contentait de les reléguer auront du succès , et si leur emploi
dans les faubourgs, c'est que les fau- n'est pas lui-même sujet à quelques in
bourgs,qui étaient peu peuplés,offraient convéniens.
de vastes terrains inhabités sur lesquels 2° «( Les ateliers , établissemens et fa
les fabricans pouvaient établir des ate- briques compris dans la seconde classe
liers, sans craindre que leur voisinage du tableau , n'ont pas été jugés par la
pût devenir incommode aux plus pro- commission être dans le cas qu'on exi
ches voisins. Mais aujourd'hui que les geât qu'ils fussent aussi éloignés des
fabriques se sont multipliées, et que , lieux habités, que ceux compris dans la
dans les faubourgs, les maisons parti- première classe ; mais cependant elle a
2
CHAP. XVI . SECT. I. DES MANUFACTURES ET ÉTABLISSEMENS, ETC. 207
pensé qu'il était indispensable de les quand , faute de prévoyance , ils en
surveiller. respirent beaucoup à la fois.
» Pour bien sentir les motifs de cette » Au surplus , peut-être serait-il pru-
opinion, il suffit de savoir que la plu- dent d'exiger que surtout les grandes
part des opérations qui se pratiquent fabriques d'acides fussent placées à
dans ces établissemens,ne peuvent pro- l'extrémité des villes, dans des quar
3

duire de vapeurs nuisibles qu'autant tiers peu peuplés , et qu'elles fussent


qu'on ne prend pas tous les soins qui disposées de manière à ce que , dans le
>

conviennent pour opérer leur conden- cas où quelques gaz viendraient à s'en
sation . Or, comine les procédés et les échapper , ils pussent être entraînés sur
appareils au inoyen desquels on par- le champ par des courans d'air. Cette
vient aisément à s'en rendre maitre , précaution suffirait pour mettre les voi
sont aujourd'hui parfaitement connus sins à l'abri de tonte espèce d'inquiétude.
et presque généralement adoptés , on 3º » Quant aux établissemens indi
n'a besoin que de recommander qu'ils qués dans la troisième classe , la coni
so’ent employés ; et il est indubitable mission est d'avis qu'il y a d'autant
qu'ils le seront, lorsque les propriétai- moins d'inconvénient à permettre qu'ils
res des fabriques dont il s'agit sauront soient placés près des habitations , que,
qu'on les surveille, et que la moindre sous aucun rapport, ils ne peuvent
négligence de leur part pourrait les être nuisibles,, et que les précautions
exposer à recevoir l'ordre de cesser qu'on a droit d'exiger des propriétaires
leurs travaux . de ces établissemens, sont les mêmes
» Il faut cependant convenir que , que celles que tous les individus qui
dans plusieurs des fabriques comprises vivent en société prennent ordinaire
dans cette seconde classe, quelque pré- ment, lorsqu'ils ne veulent pas se nuire
caution qu'on prenne pour bien luter réciproquement.
les appareils (1) , il y a toujours des gaz » Reste maintenant à s'occuper d'une
qui se séparent, et qui sans doute in- demande que le ministre a faite , et
commoderaient leurs voisins , si leur qui est relative à la distance des habi
>

quantité n'était pas si peu considéra- tations que doivent observer les fabri
ble , que rarement ils dépassent l'inté- ques dont l'éloignement est jugé né
rieur des ateliers : aussi les ouvriers cessaire et indispensable.
qui y travaillent seraient-ils les seuls 5, La commission ne doit pas se dissi
fondés à s'en plaindre , si l'habitude de muler qu'en méditant sur cette deman
>
les respirer ne les rendait pas , pour de , elle s'est trouvée fort embarrassée
ainsi dire , insensibles à leur action . pour y répondre.
» C'est ainsi , par exemple, que lors-. » En effet, on conçoit facilement
qu'on entre dans les fabriques d'acide que toutes les localités n'étant pas les
sulfurique , nitrique et muriatique mêmes, sion établissait la distanec ou
simple et oxigéné , on est frappé tout- doivent être placées les manufactures
>

à-coup de l'odeur de ces acides , tandis des lieux habités , il en résulterait que
que les ouvriers s'en aperçoivent à pei- souvent un local assez voisin d'habita
ne , et qu'ils n'en sont incommodés que tions , pourrait cependant, par la na
ture même de sa position , convenir à
l'établissement d'une manufacture, sans
[1] Luter , enduire de lui : lut , terme de que les habitans des maisons les plus
>
chimie, qui signifie un enduit pour boucher voisines fussent dans le cas de s'aper
les vases . cevoir des vapeurs qui s'exhaleraient
208 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.
de cet établissement. Ainsi , par exem- sont dans le cas d'être éloignées , c'est
ple , on suppose un local place dansun que les gaz qu'elles répandent n'étant
foud , et environné, du côté des en- ni de même nature , niégalement ex
droits habités , par de hautes monta- pansibles , ni délétères au même degré,
gnes; assurément un local semblable , il ne serait pas raisonnable d'exiger
quoique voisin d'habitations, n'offrirait qu'elles fussent toutes également for
aucun inconvénient pour y placer une cées à s'isoler des villes ou des lieux
fabrique , puisque les vapeurs , avant habités. Or, comme pour fixer les limi
>

de parvenir au sommet des montagnes, tes de chaque fabrique, il faudrait


auraient été forcées de traverser une avoir des renseignemens positifs tant
grande masse d'air atinosphérique , où sur les localités que sur l'extension
elles auraient perdu , en s'y dissolvant, plus ou moins grande que chaque fa
toute leur propriété insalubre. Cette bricant voudrait donner à ses travaux ,
supposition , qu'on cite pour exemple, et qu'on ne peut pas se les procurer fa
paraitra d'autant moins déplacée, qu'il cilement , il en résulte que , quant à
est possible de la justifier par un fait présent , une fixation exacte des dis
>

dont un des membres de la commission tances que doivent observer ces fabri
vient tout récemment d’être témoin . Ce ques est presque impossible. Cependant,
fait mérite d'être cité. pour se tirer d'embarras, la commis
» Un fabricant de soude artificielle , sion a pensé qu'on pourrait adopter
après avoir été obligé de quitter un em .. provisoirement les moyens suivans,
placement dans lequel il avait fait ses qui consistent à établir en principe gé
premiers essais , parce que ses voisins néral que toutes les fabriques compri
se plaignaient de la vapeur acide à ses dans la première classe du tableau,
laquelle ils étaient exposés , imagina ne pourront être placées qu'à des dis
>

avoir trouvé un endroit qui ne serait tances assez éloignées des villes , pour
pas sujet au même inconvénient que le ne pas incommoder les habitans des
premier , en se plaçant dans le fond maisons les plus voisines, et que, quant
d'une profonde carrière abandonnée , au surplus, on s'en rapportera aux au
qui , d'un côté , est bordée de monta- torités chargées de la surveillance et
gnes de la hauteur de 88 mètres à par- de la police des fabriques ; attendu
tir du sol de la carrière , et dont le côté que, par la nature de leurs fonctions,
opposé donne sur la campagne. Quel- elles sont plus à portée que personne
ques habitans des maisons construites de se procurer des informations sur les
sur le plateau de ces montagnes , con- avantages ou sur les inconvéniens que
çurent des inquiétudes lorsqu'ils appri- pourraient présenter les localités où les
rent qu'on allait s'occuper de l'établis- fabriques voudront s'établir.
sement projeté ; ils mirent aussi -tôt » A ces moyens on pourrait encore
lout en æuvre pour s'y opposer , et ils ajouter la précaution d'exiger de tout
vinrent à bout, à force de tracasseries, fabricant qui voudra s'établir,, une dé
de déterminer le fabricant à abandon- claration de l'endroit où il a intention
ner le local qu'il avait choisi, quoique, de se placer , ainsi que du genre d'opé
sous beaucoup de rapports , il eût dû rations qu'il se propose de suivre,, et de
lui convenir. ne lui accorder la permission de com
» Une autre raison encore qui prouve mencer ses travaux , qu'après l'avoir
la difficulté d'établir dans un régle- prévenu que, dans le cas où il survien
ment,d'une manière exacte, la distance drait des plaintes contre lui , plaintes
qu'on doit assigner aux fabriques qui qui seraient constatées par des person
CHAP. XVI . SECT. I. DES MANUFACTURES ET ÉTABLISSEMENS, ETC. 209
nes en état de juger si elles sont légit- été endommagées, qu'il a fallu souvent
mes, il lui serait enjoint de fermer sa les abandonner ; on cite même , entre
fabrique et de la porter ailleurs . On se- autres choses, des récoltes entières, dans
rait bien sûr alors que le fabricant qui l'étendue à -peu - près d'un quart de
ne voudrait pas courir le risque de lieue , qui ont été entièrement dé
perdre les dépenses qu'il aurait faites, truites.
ne manquerait pas de choisir un em- » Assurement des fabriques de cette
placement où il serait à l'abri de tout espèce doivent être plus éloignées que
reproche. d'autres, et les localités qui leur con
» La commission est d'autant plus viennent sont celles qui , à une très
fondée à croire au succès des moyens grande distance , sont environnées de
qui viennent d'être proposés , que déjà terrains inhabités et incultes. Cepen
>

l'expérience a prononcé en leur faveur. dant cette condition ne devra être de


» Pour en avoir la preuve , il suffit rigueur qu'autant que les fabricans de
de savoir que depuis trois ans environ , soude artificielle persisteront à se ser .
aucune fabrique ne peut s'établir , soit vir du procédé qu'ils ont employé jus
dans Paris , soit aux environs , sans une qu'ici pour se ,débarrasser de l'acide
permission spéciale , laquelle n'est ac- muriatique qu'ils dégagent du sel ma
cordée que lorsque des personnes nom- rin ; car si , comme on l'a déjà dit , ils
mées à cet effet , se sont transportées en trouvaient un autre au moyen du
sur les lieux , et ont constaté si les quel ils parvinssent à s'opposer à l'éva
fours, les fourneaux , les cheminées , et poration de l'acide , il n'y aurait plus
> >

généralement tous les bâtimens, sont alors le moindre doute que les fabri
construits de manière à ne donner au- ques de soude pourraient être assimi
cune inquiétude sous le rapport de l'in- lées à beaucoup d'autres , qui n'exigent
>

cendie, et si les opérations que le fabri- pas un éloignement très- considérable


cant se propose d'exécuter ne sont pas des lieux habités.
de nature à nuire aux propriétaires D'après toutes les considérations
»

voisins . exposées dans ce rapport, la commis


» C'est , on le répète, avec de sem- sion propose à la classe de répondre à
blables mesures qu'on est parvenu à S. Exc. le ministre de l'intérieur :
éloigner plusieurs fabriques qui , si elles 1 ° » Que toutes les fabriques exis
eussent été placées où on voulait les tantes , soit dans les villes , soit aux
établir , n'auraient pas manqué de environs, u’étaut pas également suscep
donner lieu à des plaintes bien fondées, tibles de devenir incommodes, de nuire
et auxquelles par conséquent il aurait à la salubrité , et de causer des inquié
été impossible de ne pas faire droit , tudes par rapport aux accidens aux
sans commettre une injustice. quels elles peuvent donner lieu , leur
» Dans toutes les fabriques actuel- éloignement des endroits habités n'est
lementexistantes,celles où depuis quel- pas non plus également nécessaire ;
que temps on s'occupe de l'extraction 20 » Que pour établir les différen
de la soude en décomposant le sel ma- ces qui existent entre ces fabriques,
rin , ont excité de vives réclamations considérées sous le rapport des incon
qui malheureusement ne sont que trop véniens dont elles sont susceptibles, il
fondées. Pour s'en convaincre, il suffit convient de les diviser en trois classes ;
de savoir qu'il est de notoriété publi- 3. » Que , dans la première classe ,
>

que que presque toutes les propriétés on peut placer les fabriques qui , don
voisines de ces fabriques ont tellement nant naissance à des émanations in
NACAREL . 14
210 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

commodes et insalubres , doivent né- sera enjoint de porter ailleurs son éta
cessairement être éloignées des habita- blissement ;
tions; 10° » Que les fabricans de soude ar
4º » Que les fabriques de la seconde tificielle doivent être rigoureusement
classe , fornée de toutes celles qui , ne astreints à se placer dans des endroits
devenant susceptibles d'inconvéniens inhabités et incultes, tant qu'ils n'au
qu'autant que les opérations qu'on y ront pas trouvé d'autre moyen pour se
pratique sont mat exécutées , doivent débarrasser de l'acide muriatiquequ'ils
>

étre soumises à une surveillance exacte séparent du muriate de soude, que de


et sévère , sans exiger qu'elles soient le laisser perdre dans l'atmosphère ;
aussi éloignées que les premières. Seu- 110 » Enfin , que les mesures à pren
Jement il serait à désirer que les gran-dre n'auront pas un effet rétroactif
des fabriques d'acides minéraux fussent pour les fabriques ou établissemens de
toujours placées à l'extrémité des vil- jà en activité , pourvu toutefois qu'on
les , dans des quartiers peu peuplés ; ait la certitude qu'il n'y a pas , dans
5° » Que les fabriques de troisième leurs travaux , une interruption de
classe, n'étant sujettes à aucun incon- plus de six mois ou un an , et pourvu
vénient, n'offrent point de motifs pour aussi qu'on ait la preuve que les opé
qu'on ne consente pas à ce qu'elles rations qu'on y pratique ne sont pas
soient placées près des habitations; susceptibles de compromettre la salu
60 » Qu'il est difficile, pour ne pas brité , et de porter atteinte aux pro
>

dire impossible , de déterminer les dis- priétés des voisins » .


>

tances où il doit être permis aux fahri- Cette division des manufactures et
cans de la première classe de s'établir ; ateliers, et ces mesures proposées , ont
>

mais qu'il est à propos de leur imposer paru sages au ministre de l'intérieur, et
d'une manière générale , l'obligation c'est sur ces bases qu'il a é'abli le pro
de s'éloigner des lieux habilés; jet de décret adopté en conseil d'état
70 » Que provisoirementon pourrait le 15 octobre 1810.
laisser aux autorités chargées de la po- D'après ce projet , le ministre de
lice et de la surveillance des fabriques, l'intérieur peut seul délivrer les permis
le soin de s'assurer si les localités choi- sions nécessaires pour la formation des
sies par les fabricans, sont à une assez établissemens compris dans la première
grande distance des habitations, ou pla- classe. Ces établissemens étant ceux
cées de manière à ne pas porter préju- dont l'activité occasionne le plus de
dice à leurs voisins ; réclamations , j'ai pensé ( disait ce mi
2

8° » Que tout fabricant qui voudra nistre lui-même dans son rapport du
s'établir , sera tenu de demander la 30 juin 1810) que la création devait en
permission aux autorités compétentes , étre subordonnée à son approbation.
9

et désignera en inême temps le genre Sa décision , qui ne sera prise qu'en


d'industrie qu'il se propose d'exercer ; connaissance de cause, sera un garant
9o » Qu'avant de délivrer la permis- que , s'il accorde la permission , c'est
sion demandée, le fabricantsera averti qu'il a jugé qu'il ne pouvait en résul
que, dans le cas où l'expérience prou- ter aucun inconvénient , ni pour la
verait que les localités qu'il a choisies salubrité publique , ni pour les pro
>

ne sont pas suffisamment éloignées , et priétés du voisinage. Dans le cas où


que les vapeurs qui s'exhalent de sa ces propriétés éprouveraient des dom
fabrique sont nuisibles sous le rapport mages , un article du projet permet
de la salubrité ou autrement , il lui de demander des indemnités dont la
1
CHAP. XVI . SECT. I. DES MANUFACTURES ET ÉTABLISSEMENS, ETC. 211
quotité sera réglée par l'autorité judi- ces villes, et les commissaires -généraux
7

ciaire. Cette disposition n'a pas besoin ayant eu , jusqu'à présent , la surveil--
d'être justifiée ; les tribunaux statuant lance des établissemens qui répandent
sur tout ce qui intéresse la propriété , une odeur insalubre ou incommode , il
sa nature et son exercice , il est naturel m'a paru qu'il ne fallait apporter au
de leur renvoyer la conna ssance des cun changement à ce qui existe. La loi
plaintes qui peuvent être adressées. du 22 germinal de l'an 11 , tit. 5 , les
>

» Il aurait été à désirer qu'il eût été charge d'ailleurs de régler les affaires
possible de déterminer la distance où de police entre les ouvriers et ceux
les établissemens, compris dans la pre- qui les emploient ; et de cette attribu
mière classe, doivent être des habita- tion découle , à certains égards , celle
tions particulières. Ce point a beau- que je propose ici de leur conserver.
coup occupé la classe des sciences phy. » Les derniers articles du projet par
siques et mathématiques de l'institut , lent des établissemens déjà en activité ;
et le résultat de ses inéditations a été d'après ces articles , ils sont conservés
qu'on ne saurait le décider d'une ma dans l'emplacement qu'ils occupent....
nière positive. Une manufacture peut , Ils ont été créés dans la persuasion
en effet, quoique très-rapprochée des qu'on ne les troublerait point dans
>

maisons , être placée de manière à n'in- leurs travaux , et il serait contraire aux
>

commoder personne , tandis qu'une au- principes de l'administration de revenir


tre qui en est à une distance considéra- sur ce qui a été fait. Seulement les en
ble,va, par sa situation sur une hauteur, trepreneurs de fabriques de soude qui
les couvrir de vapeurs infectes qui en n'opèrent point à vases clos, sont tenus
rendront le séjour insupportable. 11 de se pourvoir d'une permission , ou >

n'a donc pas été possible d’établir la s'ils en ontune , de la faire confirmer.
différence dans le pro et de décret ; et Partout où il a été établi de ces fabri
quelque désir que j'eusse d'empêcher ques, on les a dénoncées comme anéan
qu'on n'agit arbitrairement (dit lemi- tissant la végétation et oxidant très
nistre ) , il a fallu abandonner ce soin promptement le fer , et il importe d'en
à la sagesse de l'autorité locale . subordonner l'exploitation à l'accom
» Ce sont les préfets et sous - préfets plissementdes formalités prescrites par
qui accordent les permissions qu'exige le projet , afin de prouver aux proprié
la mise en activité des établissemens taires du voisinage que leurs intérêts
placés dans la seconde et dernière classe, ne sont pas plus perdus de vue que
>

après avoir fait procéder à des infor- ceux des manufacturiers.


mations de commodo et incommodo . La » Le projet ne fait subir la loi com
formation de ces éta : lissemens cause mune aux établissemens en activité ,
moins de réclamations que l'exploita- qu'autant qu'ils seront transférés d'un
tion de ceux compris dans la première emplacement dans un autre , et qu'il y
classe ; et il est convenable de leur don- aura dans leur exploitation une inter
nier cette attribution , afin d'abréger ruption de six mois ; alors' il les assi -
les délais qui auraient lieu , si l'on était mile aux établissemens à former, c'est
forcé de s'adresser au ministre de l'in- à -dire, qu'ils ne peuvent être remis en
térieur. activité qu'après avoir obtenu , s'il y a
» Le projet fait une exception à celte lieu, une nouvelle permission .
règle pour Paris et les villes où il y a »
J'avais d'abord pensé ( dit le
des commissaires-généraux de police. ninistre en terminant ), qu'il conve
Le préfet de police de la première de nait d'ordonner l'apposition d'affiches,
212 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

toutes les fois qu'il serait adressé une L’une, en ce qu'elle ordonne que « le
demande en établissement d'une manu procès-verbal de commodo et incommodo,
facture répandant une odeur insalubre exigé par l'art. 7 du décret du 15 octo
ou incommode ; mais des réflexions ul- bre 1810, pour la formation des éta .

térieures m'ont fait changer d'avis. Une blissemens compris dans la seconde
disposition semblable aurait donné classe de la nomenclature , sera pareil
naissance à des oppositions nombreu- lement exigible, en outre de l'affiche de
ses et souvent peu fondées, et empêché demande , pour la formation de ceux
>

par suite la formation des fabriques compris dans la première classe [3]. »
de produits chimiques , frabriques qui L'autre , en ce qu'elle autorise les
méritent toute protection et toute bien- préfets, d'une part, « à faire suspendre
veillance, puisqu'elles nous fournissent la formation ou l'exercice des établis
desproduits pourlesquels nousétions au- semens nouveaux qui , n'ayant pu être
paravant tributaires de l'étranger.Il m'a compris dans la nomenclature préci
paru préférable de faire procéder à des tée , seraient cependant de nature à y
informations de commodo et incommodo, être placés » ; et d'autre part , « à ac
qui présentent toutes les garanties qu'on corder la permission d'établissement
peut désirer. » pour tous ceux qu'ils jugeront devoir
Tels sont les motifs qui ont fait appartenir aux deux dernières classes
adopter le décret du 15 octobre 1810 : de la nomenclature , en remplissant
: >

ce décret régit encore aujourd'hui la les formalités prescrites par le décret


matière ; seulement, le ministre de du 15 octobre 1810 , sauf , dans les
l'intérieur a , le 22 novembre 1811 , ar- deux cas , à en rendre compte au mi
rêté un état supplémentaire à la no- nistre de l'intérieur [4]. »
menclature qui lui est annexée ; et le
14 janvier 1815, le Roi , sur les deman
) >
Section II .
des adressées par plusieurs préfets , à >

Peffet de savoir si les permissions néces Législation .


saires pour la formation des établisse
mens compris dans la 3e classe seront 6 messid . an 4. Loi qui destine quatre
délivrées par les sous- préfets ou par les millions >, valeur fixe ,
maires , a établi que « ces permissions aux encouragemens
» seront délivrées , conformément aux des fabriques et ma
» art. 2 et 8 du décret du 15 octobre nufactures nationales .
» 1810 , par les sous - préfets , après 16 fruct. an 4 Arrêté dudirectoire exé
>

» avoir pris préalablement l'avis des cutif , contenant ré >

» maires et de la police locale [1]. » glement pour la police


Cette ordonnance, en outre, a donné
> des papeteries.
une nouvelle nomenclature qui doit 3 germ . an 9. Arrêté relatif aux per
seule servir de règle pour la formation missions nécessaires
des établissemens répandant une odeur pour l'établissement
insalubre ou incommode [2] . des presses, moutons,
Elle contient enfin deux dispositions laminoirs , balanciers
nouvelles et importantes : et coupoirs.

( 1) Art . 3 . [ 3] Art . 2 .
(2] Art . ler . [ 4] Art . 5 .
CHAP. XVI . SECT. II . LEGISLATION . 213

21 vent, an 9. Loi relative au dépla sière particulière à


cement des fabriques chacune d'elles .
et manufactures qui 14 janv . 1815. Ordonnance du Roi ,
auraient favorisé la contenant réglement
contrebande. sur les manufaclures ,
22 germ .an 11. Loi relative aux manu établissemens et ate
factures , fabriques et liers qui répandent
ateliers. une odeur insalubre
9 frim . an 12. Décret qui annulle un ou incommode.
arrêté contenant auto- 29 mai 1815. Décret qui accorde aux
risation pour l'établis propriétaires de mai
sement d'une verrerie . sons d'habitation , fa
9 sept. 1807. Loi relative à la cons briques, usines et bâ
truction d'un bâti timens en dépendant ,
ment , pour y placer détruits par la guerre ,
la condition des soies des bois de construc
de la ville de Lyon. tion pour leur réédifi
15 janv . 1808. Décret portant qu'il n'y cation .
aura
dans la ville de 10 juin 1815. Décret qui établit dans.
Saint- Etienne , qu'une les villes de Marseille,
seule condition pour de Rouen et d'Amiens,
la dessication des soies. des chambres consul
13 oct . 1809. Décret qui exempte de tatives de manufactu
l'impôt le sel employé res , fabriques , arts et
dans les fabriques de métiers.
soude . 14 déc. 1815. Ordonnance du Roi ,
15 oct. 1810. Décret relatif aux ma qui réunit aux attri
nufactures et ateliers butions du ministère
qui répandent une de l'intérieur , celles
odeur insalubre ou in de la direction géné
commode. rale de l'agriculture ,
22 juin 1811. Décret portant création du commerce , des arts
d'un ministère desma et manufactures , etc.
nufactures et du com 8 août 1816. Ordonnance du Roi ,
merce . portant que les fabri
15 janv . 1812. Décret concernant la cans d'étoffes, et tissus
fabrication du sucre de la nature de ceux
de betterave . qui sont prohibés , ne
19 janv. 1812. Décret qui fixe les at doivent mettre dans
tributions du minis le commerce des étof
tère des manufactures fes et tissus que revê
et du commerce . tus d'une marque de
22 déc. 1812. Décret portant que tou fabrication .
tes les manufactures 29 juill . 1818. Ordonnauce du Roi ,
de draps de l'empire portant que les fours
pourront obtenir l'au à plâtre et à chaux ces
torisation de mettre à sent d'être compris
leurs produits une li dans la première classe
214 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

des manufactures et joint au contraire d'appuyer unique


ateliers qui répandent ment leurs décisions sur l'intérêt de la
uno udeur insalubre police.
ou incommode . [ 1 ] . En conséquence , on annulle les ar
rêtés du conseil de préfecture , qui n'ex
Section III .
priment en aucune manière que les
manufactures sur l'existence desquel
Jurisprudence. les ils prononcent, soient insalubres ou
puissent occasionner des dangers , et
S 1er. Compétence des Autorités . lorsque d'ailleurs il résulte de pièces
produites que ces établissemens ne sout
1. La loi du 15 octobre 1810 divise ni insalubres ni dangereux . [6].
les manufactures en trois classes [2]. 5. S'il s'agit de d termuiner des mesu
Le conseil d'état est investi du pou- res relatives à des objets d’art , de ma
voir de juger , d'après l'avis préalable nufacture et d'industrie générale , l'au
des conseils de préfecture , le mérite des torité administrative a la faculté de le
oppositions présentées contre les deman- faire , sauf l'approbation du ministre
des en autorisation pour les établisse- de l'intérieur.
mens de la première classe ( 3). Ainsi un préfet a le droit de prendre
2. Pour les établissemens de la ces mesures ; mais il ne peut faire met
deuxième classe , les conseils de pré- tre son arrêté à exécution avant qu'il
fecture jugent, préalablement à l'auto- n’ait été revêtu des formalités qui le
risation et saufrecours au conseil d’é rendent définitif , et par conséquent
tat , les oppositions qui y sont for- avant qu'il ne l'ait soumis à l'approba
mées [4]. tion du ministre de l'intérieur [7].
3. Quant aux établissemens de la 6. Lorsque des oppositions ont été
troisième classe , les conseils de préfec forinées à l'établissement d'une manu
ture jugent aussi les oppositions , mais facture , c'est le conseil de préfecture et
après la concession faite par les sous- non le préfet, qui doit prononcer sur
préfets (5). le mérite de ces oppositions [8 ].
La loi ne dit point qu'il y aura , dans 7. Lorsque , dans les contestations pré
ce cas , recours au conseil ; mais ce re vues
par le décret du 15 octobre 1810,
cours est de droit contre tous les arrê- le conseil de préfecture , au lieu de
tés des conseils de préfecture. donner un simple avis , prononce un >

4. Ledécret du 15 octobre 1810 , re- jugement, son arrêté doit être réformé
>

latif à l'établissement ou à la remise en pour excès de pouvoir [9].


activité d'établissemens regardés comme 8. L'article 19 de la loi du 4 germi
insalubres ou pouvant occasionner des nal an 11 porte :
accidens dangereux, n'appelle pas les « Les propriétaires des manufactures
conseils de préfecture àછે prononcer sur ne seront taxés que pour les fenêtres de
les intérêts du commerce: ; il leur en leurs habitations personnelles et de cel

[ 1] Voyez, pour la Belgique, l'arrêté du 31 15) Art . 8 .


janvier 1824 . [6] 5 janvier 1813 .
(2) Art . ler . [7] 2 juillet 1812 .
(3) Art . 4 . [8 ] 19 mars 1817.
[ 4] Art . 7 . (9] 2 juillet 1812. - Voy.l'art. 4 du décret .
CHAP. XVI . SECT. III. S II. FOND DE LA MATIÈRE. 215

les de leurs concierges et commis. En commodo et des rapports des gens de


cas de difficultés sur ce que l'on doit l'art , que, par sa position et par l'odeur
considérer comme manufacture , il y qui s'en exhale , elle peut nuire à la
sera statué par leconseil de préfecture . » santé [4).
Les conseils de préfecture sont donc 12. Lorsque l'administration a donné
autorisés à prononcer sur les difficultés l'ordre de suspendre des travaux , et
qui peuvent résulter de l'exécution de que, par le fait, un manufacturier s'est
cette loi ; et ils n'excèdent pas leurs trouvé privé de la faculté de préparer
pouvoirs s'ils déterminent que, dans les moyens de neutraliser les odeurs in
telle ville de commerce , les manufac- salubres , on lu accorde , sur ses re
tures pourvues de patentes de première présentations,> la faculté de faire cons
classe auront seules droit aux excep- truire les appareils reconnus possibles ;
tions établies par la loi . on maintient les arrêtés de l'adminis
Ils prennent alors , dans l'intérêt de tration en ce qu'ils ont suspendu la
la ville, une mesure générale , qui n'est mise en activité de la manufacture , et >

point hors de leur compétence (1 ). on ordonne un rapport d'experts pour


S2. Fond de la Matière. constaler si les procédés que le fabri
cant va exécuter sont suffisans (5).
9. Quoiqu'une manufacture ait été 13. Quand les appareils des fabri
établie avant le décret du 15 octobre ques de cendres gravelées ne sont pas
1810 , elle reste soumise aux formalités disposés de manière à neutraliser l'o
prescrites par ce décret, s'il aa été formé deur que répandent les ' lies des vins
des oppositions au moment où cette brûlés , ces manufactures doivent être
inanufacture a été établie , et sur les rangées dans la première classe dont le
quelles il n'avait point encore été statué décret du 15 octobre 1810 a déterminé
par l'administration à l'époque dudit l'emplacement; mais on ne peut refu
décret (2). ser au propriétaire la permission de
10. Pour la translation ou l'établis- construire les appareils reconnus pos
sement des manufactures de première sibles , et qui peuvent faire placer les
classe, on exige qu'il soit fait des in- dites manufactures dans la troisième
formations de commodo et incommodo , classe [6].
dans lesquelles tous les voisins sont en- 14. On ne peut, sans y avoir été préa
lendus [ 3]. Jablement autorisé par une ordonnance
Cette formalité n'était pas prescrite spéciale , établir un patouillet , même
par l'art.33 de la loi du 15 octobre 1810. en remplacement d'un lavoir construit
11. Le conseil de préfecture ordonne avec autorisation ,
avec raison , sur l'opposition de tiers , Les conseils de préfecture excéde
la suppression d'une fabrique ou ma- raient leurs pouvoirs , s'ils ordounaient
nufacture toutes les fois qu'il résulte prématurément le maintien de ce pa
des informations de commodo et d'in- touillet (7] .

[ 1 ] 8 mars 1811 [4] 30 août 1814 .


( 2) 2 juillet 1812 . (5) ler février 1813 .
[3] ( Arch . ) 8 avril 1813 . Ibid . - 17 mai [6] 1er évrier 1813 .
1813 . · Ibid.14 juin 1813. – Ibid. 19 (7 ) Voy. Loi du 21 avril 1810 , art. 75. -
août 1813. — Voy. l'art. 2 de l'ordonnance 17 juillet 1813 .
du 14 janvier 1815 .
216 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

CHAPITRE XVII.
DESSÈCHE MENT DES MARAIS .

SecTION PREMIÈRE . » ..... Les privilèges de la noblesse et


» du clergé ayant été abolis en 1789 ,
Sommaire .
» on dut croire que les dessèchemens
» affranchis des plus grands obstacles ,
Marais. On appelle ainsi des terres » pourraient être exécutés avec avan
abreuvées de beaucoup d'eau , quin'ont » tage et facilité . et la loi du 5 janvier
point d'écoulement [1]. » 1791 fut rendue.
Henri IV est celui des rois de France» Cette loi répond peu à ce que l'on
qui a été le plus frappé de la nécessité » pouvait attendre de la célèbre assem ·
du dessèchement des marais qu'elle » blée qui l'a décrétée. Les rédacteurs
renferme ; il sentit les immenses avan- » se bornèrent à modifier quelques-unes
tages qui devaient en résulter pour le » des dispositions des édits de 1599 et
développement de son commerce et de » de 1607 , et à mettre dans les mains
son industrie ; aussi fit - il tous ses efforts » des administrations locales , toute
pour favoriser ces dessèchemens : son » l'action et le pouvoir dont à cette
édit de 1599 nous l'atteste. »
époque on croyait devoir dépouiller
La noblesse et le clergé , par leur cré » l'autorité suprême » .
dit et leur influence , les communes L'expérience ne tarda point à dé
>

par des actes de violence , opposèrent à montrer les vices de cette loi ; le besoin
l'accomplissement de ses vues , de con d'un nouveau système se fit sentir ; des
tinuels et insurmontables obstacles . hommes éclairés furent consultés , et
En vain l'édit de janvier 1607 donna- voici dans quel esprit fut rédigée la loi
t-il de nouvelles armes aux entrepre- du 16 septembre 1807.
neurs des dessèchemens, pour combat « Les marais forment un genre par
tre les puissantes résistances qu'ils ticulier de propriété qu'on peut appeler
rencontraient à chaque pas : les choses incomplète . Elle est telle , parce que la
>

restèrent à-peu-près dans le même état. nature a mis des obstacles à la jouis
« Depuis cette époque (disait M. Cre- sance du propriétaire , etparce qu'il ne
» tet , ministre de l'intérieur , dans son peut en user par la culture , comme de
» rapport au conseil d'état, sur le pro- toutes les autres propriétés.
» jet de la loi qui nous régit aujour- Cette propriété est incomplète ,
» d'hui) , depuis cette époque et dans le parce qu'elle n'est pas entièrement
»
>

» cours de deux siècles , on voit un pe- détachée de la propriété publique , en


» tit nombre d'acles législatifs offrant ce que , dans l'état où la nature la
» une protection impuissante aux des- fixée , elle intéresse la société en géné
» sèchemens, et tendant à écarter quel- ral , qui a le droit d'exiger que les ma
» ques -uns des obstacles innombrables rais soient mis en état de fournir un con
)
» qui leur avaient été opposés. tingent dans la masse totale des produits
agricoles et des moyens de subsistance ,
et parce que ces mêmes marais sont
Merlin , Rupertoire de jurisprudence . une cause funeste d'insalubrité qui ré
CHAP. XVII . SECT. I. DESSÈCHEMENT DES MARAIS . 217

pand d'affreuses maladies et la mort in- et les propriétaires , comme tous les
différemment sur ceux qui ont la pro- autres entrepreneurs des dessèchemens,
priété , et sur ceux qui ne l'ont pas. doivent être astreints à s'y conformer.
» La propriété des marais n'est donc » Lorsque la diversité d'opinions et
pas complète , puisqu'elle est dans une d'intérêts , ou toute autre cause ,
> divi
dépendance nécessaire de l'ordre et de sera les propriétaires d'un marais , le
la police sociale . gouvernement fera exécuter le dessé
» S'ils sont dans cette dépendance , chement aux frais de l'état , ou concé
il est au pouvoir de la loi de prescrire dera , à certaines conditions , le droit
leur amélioration ,> c'est-à-dire , leur de l'exécuter .
dessèchement . » En cas de concession , si quelques
uns des aussi
» Le même principe a réglé, jusqu'à ditions propriétaires offrent
avantageuses quedesles non
con
ce jour , la législation des marais ;mais
elle a échoué complètement dans les propriétaires , ceux-là seront préférés.
» Ainsi la loi porte l'empreinte de la
moyens d'exécution , par les obstacles faveur due au titre de propriété ; mais
nonıbreux que nous avons exposés , et >
cette faveur. cesse lorque l'intérêt pu
particulièrement en négligeant de fixer blic l'exige.
les limites respectives entre l'autorité » C'est d'après cettejuste faveur que ,
judiciaire et l'autorité administrative , dans lesdeux cas d'entreprise aux frais
en confondant , quant aux principes de de l'état ou de concession , les
pro
propriété , tous les marais à dessécher , priétaires ne seront plus évincés d’une
plupartbiens-fonds,
avec tous lesla autres
soumettant et enà partie de leurs terres5 ; ils seront tenus
de ces matières
seulement d'assurer une juste indem
l'autorité judiciaire.
» Le desséchement des marais doit nité aux entrepreneurs des travaux.
» La valeur réelle des marais sera
être tout entier une affaire d’adıninis- d'abord constatée avec toutes les pré .
tration ; elle seule peut juger des con- cautions pui peuvent garantir une es
venances et des moyens d'exécution ; timation exacte : cette valeur est la
elle seule peut l'exiger, la diriger , la vraie propriété des possesseurs ; elle
surveiller , et appliquer les conditions leur restera toujours et sans aucune
que la loi aura déterminées. altération .
» Ainsi tout ce qui appartient à la » Après l'achèvement des travaux ,
forme des marais et aux modifications une autre expertise aura lieu ; la va.
dont ils sont susceptibles , doit être ad- leur nouvelle sera constatée avec le
ministratif ; ils n'en restent pas moins même soin qu'on a mis à fixer l'an
sous l'autorité judiciaire , relativement cienne : de la comparaison entre la
à toutes les questions de la propriété valeur antérieure et celle pos'érieure
intrinsèque . au desséchement >, résultera la connai
» Lorsque tous les propriétaires inté- sance positive de l'augmentation due
ressés seront d'accord pour faire un des- aux travaux. Cette plus-value seule de
sèchement, il est naturel et juste de les
> viendra passible de l'indemnité allouée
préférer ; mais des précautions doivent à l'entrepreneur : presque toujours une
être prises pour diminuer le temps et portion , et souvent une portion plus
le danger des travaux , pour s'assurer considérable de la plus-value, restera au
qu'ils auront l'effet qu'il importe d'ob- propriétaire , qui s'acquittera , à son
>

tenir. C'est au gouvernement à pres- gré, envers l'entrepreneur , ou au


crire les moyens les plus convenables ; moyen du paiement de la rente à 4
218 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

pour cent du capital de l'indemnité , juger uniquement par le produit ex


c'est - à -dire , sans nulle gêne et par la traordinaire des cinq ou six premières
simple remise annuelle d'une partie de années , la valeur des terres améliorés;
>

l'accroissement des produits , ou en qu'il appliquera les règles relatives à


payant le capital même, c'est-à -dire, l'exemption de toute augmentation de
en faisant l'emploi d'argent le plus contributions pendant un certain laps
avantageux et le plus à sa convenance ; de temps ; qu'il créera l'espèce de ma
ou enfin , s'il le préfère , et alors seu-
> gistrature spéciale dont nous parlerons
lement , en abandonnant une part de bientôt , et dont l'action sera la plus
propriété. sûre garantie contre toute espèce d'er
» Il était dfficile de réunir plus de reur ou d'injustice
combinaisoris favorables aux proprié » Le droit des créanciers sur la pro
taires. priété , qui est le gage de la sûreté de
» Lorsque l'état desséchera à ses frais, leurs créances, ne saurait aller au-delà
>

il assurera son remboursement sur la du droit qu'attribuent les lois au pro


plus-value : disposition heureuse qui priétaire lui-même : il était, d'après les
garantit les plusgrandes améliorations, principes que nous avons établis , dans
puisque le même capital portera suc- les règles de la plus stricte justice , de
cessivement la vie et la fertilité dans réduire l'effet des inscriptions hypothé
vingt contrées différentes que l'éco- caires antérieures à l'entreprise du des
pomie des deniers publics aurait forcé séchement, de ne les faire porter que
de négliger , s'il avait fallu décupler sur la valeur du fonds non desséché ,
deux fois un premier sacrifice. et d'affecter , par privilége , la plus
» Lorsque le gouvernement concé- value à la garantie des cessions ou des
dera l'entreprise d'un desséchement , obligations souscrites par les propriétai
les renseignemens les plus exacts , qui res en faveur des entrepreneurs du des
précéderont toujours la concession , séchement.
donneront un aperçu de l'amélioration » Il a paru juste aussi d'affranchir du
à obtenir ; et les conditions accordées droit proportionnel d'enregistrernent ,
aux concessionnaires seront calculées des cessions qui ne sont que le paiement
de manière à lui assurer seulement un d'un genre de travaux que le gouver
juste bénéfice : ainsi >, selon les circons- nement est disposé à encourager de tout
:

tances , il obtiendra le quart , la moitié,


> son pouvoir .
les trois quarts , ou toute autre propor- » Lorsqu’un desséchement est opéré,
ton dans la plus -value , de manière à on aurait peu fait si l'on négligeait
laisser au propriétaire toute la partd'a- de l'entretenir ; les travaux deviennent
mélioration qui n'est pas nécessaire au moins considérables sans doute , mais
salaire , à l'encouragement, à la ré- il faut des soins de chaque jour : quel
coinpense des travaux . ques années ,> souvent quelques mois de
» Ce sera de même lors des actes de négligence , suffisent pour faire perdre
concession , que le gouvernement fixera tous les fruits de l'entreprise la plus
les cautionnemens à fouruir par les en . dispendieuse , la plus utile , la mieux
7 >

trepreneurs pour gage de la bonne exé- conduite .


cution ; qu'il déterminera tout ce qui » Les travaux d'entretien sont néces
intéresse la conservation des propriétés ; sairement à la charge de ceux qui en
qu'il proposera à la suitedes opérations , profitent; les seuls propriétaires doi
>

les agens propres à les bien conduire; vent donc y pourvoir ; mais les conces
qu'il rappellera la nécessité de ne pas sionnaires ont pu devenir propriétaires ,
CHAP. XVII. SECT. II. - III. S I. COMPÉTENCE DES AUTORITĖS. 210

ct dans ce cas ils ont les mêmes charges occupé est souvent forcé de substituer
et les mêmes droits que les propriétai- à des notions précises et détaillées.
res anciens . » Sa Majesté a voulu qu'une commis
» Les syndics des propriétaires pour sion nommée par elle , et composée
raient se tromper sur les moyens les d'hommes connaissant les lieux, les ob
plus propres à assurer le maintien du jets dont il s'agit , recommandables par
desséchement: ils proposent leurs idées ; leurs lumières , par la consideration
elles sont soumises à tous les avis qui dont ils jouissent ,par les emplois qu'ils
peuvent les rectifier , et les réglemens occupent , formât , pour chaque entre
>

ne deviennent obligatoires qu'après prise , une sorte de magistrature spé


avoir été discutés au conseil d'état . ciale qui , n'ayant que cette seule affaire
» L'action des tribunaux,qui ne pro- à suivre , y mettra d'autant plus de
cèdent qu'avec les formes sages et len- soin , qu'elle aura à justifier en même
>

tes , nécessaires lorsque des intérêts pri- temps la confiance du souverain et l’es
vés sont soumis à l’exanien et à la déci- time publique.
sion des corps judiciaires , ne saurait » Cette commission sera composée de
convenir lorsqu'il s'agit de travaux sept membres ; elle ne pourra pronon
presque toujours urgens, et dont les
> cer lorsqu'il y aura moins de cinq com
dégradations doivent être sur -le-champ missaires présens ; on éprouvera son
réparées, où les dominages dont il im- influence salutaire à toutes les époques
porte de punir les auteurs à l'instant des travaux ; elle sera un juge pernia -
même , disparaissent aussitôt. Il était nent et le plus éclairé de tout le con
donc convenable de ne laisser aucun tentieux entre les divers intéressés , »
doute surla compétence adıninistrative,
dans tous les cas de travanx publics ou
de travaux de desséchement. Section II .
» Un principe juste est toujours fé Législation.
cond lorsque le génie s'eu empare.
» Le propriétaire de marais doit don 5 janv . 1791. Lois relatives au des
ner à l'entrepreneur des travaux qui 16 sept. 1807. ) séchement des marais.
augmentent la valeur de ses terres , une
portion de cette valeur nouvelle.
» Mais loi serait imparfaite si SECTION JII .
elle avait négligé d'organiser les moyens Jurisprudence.
d'avoir sur les différens degrés d'inté
rêts , sur les estimations ,> sur les conve S 1er. Compétence des Autorités.
nances locales, sur les diverses natures
>

d'avantages ou d'inconvéniens, les don- 1. La loi du 16 septembre 1807 a


nées les plus positives. instituéune magistrature spéciale char
» De simples experts , les autorités gée de juger toutes les contestations re
adıninistratives peuvent donner des in- latives au desséchement des marais .
formations justes , des renseignemens Elle se compose de commissions éta
essentiels ; mais le peu de responsabilité blies partout ou le besoin s'en fait sen
morale des uns , la multiplicité des oc- tir , et dont les membres sont à la no
cupations des fonctionnaires princi- mination du Roi.
paux , laissaient craindre les effets de Le recours contre les arrêtés rendus
la négligence ou de ces aperçus géné- par ces commissions, est ouvert devant
raux et trop rapides que l'homme très- le conseil d'état.
220 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

Quelques points de contestations sont tous objets dont la connaissance est


cependant hors de leurs attributions. exclusivement attribuée à l'autorité ad
Cette exception est réglée par les trois ministrative ) , ce différend , disons
articles suivans : nous , ne doit point être porté devant
?

« Article 35. Tous les travaux de sa- les tribunaux , et s'il l'était , le préfet
» lubrité qui intéressent les villes et les serait autorisé à élever le conflit [2) .
» communes , seront ordonnés par le
» gouvernement, et les dépenses sup 3. Les tribunaux sont compétens pour
» portées par les communes intéressées. déterminer quels sont ceux des travaux
» Art. 36. Tout ce qui est relatif aux faits par les anciens concessionnaires
» travaux de salubrité, sera réglé par dont le prix doit leur être remboursé ,
» l'administration publique ; elle aura ou pour lesquels il leur est dû des in
» égard , lors de la rédaction du rôle demnités [3] .
>

» de la contribution spéciale destinée 4. Lorsque la contribution exigée de


» à faire face aux dépenses de ce genre propriétaires indivis de marais natio
» de travaux , aux avantages immédiats naux n'a pas pour objet de payer une
2

» qu'acquerraient telles ou telles pro- dette ou charge antérieure à la vente


» priétés privées , pour les faire contri- desdits marais , mais de fournir à l'en
» buer à la décharge de la commune , tretien des digues qui en protégent
» dans des proportions variées etjusti- l'existence , c'est à tort que les acqué
>

» fiées par les circonstances. reurs invoquent la clause de leur con


» Art. 37. L'exécution des deux arti- trat d'adjudication qui les garantit de
» cles précédens restera dans les attri - toute charge et hypothèque, puisque
» butions des préfets et des conseils de la contribution dont il s'agit est une
» préfecture. » charge inhérente au domaine qu'ils
Les tribunaux conservent le droit de possèdent .
juger toutes les questions de propriétés Les conseils de préfecture sunt com
relatives aux marais . [1] pétens pour condamner lesdits proprié
2. Lorsque la contestation ne porte taires indivis à payer leur part contri
ni sur la propriété des marais ni sur le butoire dans les dépenses reconnues
titre de concession , mais uniquement nécessaires (4) .
sur la question de savoir si les dessé- 5. Lorsqu'il est constaté par les ingé
cheurs sont définitivement tenus à tous nieurs , que la pente d'un marais se di
les travaux qui peuvent être jugés né- rige vers une autre propriété inférieu
cessaires pour opérer le desséchement , re , il n'y a pas lieu d'autoriser le pro
ou s'ils n'y sont obligés qu'après l'exé-priétaire de ce marais à construire les
cution d'autres travaux qu'ils préten- travaux nécessaires pour l'écoulement
dent devoir précéder les leurs, ce diffé-des eaux qui en proviennent , avant
rend ,> qui ne tend qu'à faire constater qu'il n'ait payé , aux propriétaires in
et régler l'époque et le mode d'exécu- férieurs , l'indemnité qui leur est due.
tion , le genre et l'étendue des travaux
> Les préfets sont compétens pour re
à faire par ceux qui en sont chargés fuser ces autorisations [5].

(1 ) Voir l'art. 47 de la loi citée . août 1808 . 18 juillet 1809. – 24 nov . 1810.
[2] 17 juillet 1808. — Voyez les lois des 5 [4] 28 avril 1813 .
janvier 1791 et 16 septembre 1807 . [5] 24 janvier 1811 .
[ 3] Voy . la loi du 14 floréal an 11 . 11
CHAP. XVIII . SECT. I. MARCHÉS ET FOURNITURES. 221

$ 2. Fond de la Matière. t - elle pas la bonté de l'institution des


commissions spéciales créées par la loi
Nota. L'absence des décisions du con :
seil d’état , sur ce point , ne prouve du 16 septembre 1807 ?

CHAPITRE XVIII.
MARCHÉS ET FOURNITURES .

SECTION PREMIÈRE. nistration et les fournisseurs, soitavant,


soit après l'exécution du traité , sont de
Sommaire. compétence administrative . Conten
tieux ou non , tout obstacle y doit être
Les marchés de fournitures ou de tra- tranché par l'administration. L'intérêt
raux publics qui se contractent entre de l'état aa établi cette loi. Cependant il
l'administration et des particuliers sont, est des jurisconsultes qui soutiennent
comme les marchés entre particuliers, que , pour que les fournisseurs fussent
des engagemens souscrits sur un certain justiciables de l'autorité administrati
pied et moyennant une somme con- ve , il faudrait que la réserve de sa ju
venue . ridiction fût explicitement insérée dans
Il en résulte un contrat sy nallagma · les clausesdumarché. Mais commeil y a
tique ou bilatéral par lequel chacun des lois et des décrets rendus publics
des contractaps s'oblige envers l'autre : qui ont établi , dans ce cas , la compé
l'un , à lui livrer ses fournitures, aux tence de l'administration , les particu
lieux , dans les quantités , qualités , et liers , qui ne peuvent prétexter l'igno
>

délais fixés ; l'autre , à lui payer exac rance des lois , sont légalement avertis,
tement les prix stipulés. et ne peuvent se plaindre d'être gou
De sorte que l'on peut dire , avec les vernés par une juridiction qu'ils ont
auteurs, que cette espèce de contrat eux -mêmes consentie.
est parfaitement synallagmatique , puis- Lorsque le marché est passé par un
que l'obligation que contracte chacun ministre, ou en son nom , c'est le mi
des stipulans est également une obliga- nistre même qui prononce sur toutes
tion principale de ce contrat (1). les mesures d'exécution du traité , On
Ces marchés se concluent ordinaire. sur les débats auxquels le paiement des
ment par acte sous signature privée , prix convenus peut donner lieu .
dans lequel entrent toutes les stipula- Ainsi le ministre rompt un marché
tions qui doivent faire la loi des parties.non exécuté , détermine le paiement
Il en est dressé un double ; l’un reste des à-comptes , passe des marchés d'ur
>

entre les mains de l'administration , gence à la charge du fournisseur né


l'autre est remis au fournisseur. gligent , applique ou réduit les prix ,
En cette matière , toutes les difficul- fixe les indemnités, accorde enfin des
tés qui peuvent s'élever entre l'admi- dommages-intérêts.
Lorsque le marché est passé par un
préfet, ou en son nom , le préfet ne
[1 ] Voir Pothier , Traité des Obligations , peut prendre d'autres mesures que cel
2

part . Iere. , chap . 1 , pag . 18 et suiv. les qui tendent à assurer l'exécution
222 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

du traité : toutes les difficultés relatives du ressort des autori


à cette exécution ronsommée sont du tés adniinistratives.
ressort des conseils de préfecture. 12 vend . an 8. Loi relative aux comp
Tel est du moins le dernier état de les à fournir par les
la jurisprudince. Car les conseils de entrepreneurs , four
préfecture , dès le commencement de nisseurs , etc. , depuis
leur institution , s'étant arrogés la con la mise en activité de la
naissance des contestations existantes constitution de l'an 3 .
entre les particuliers et les régies éta- 13 frim , an 8. Loi qui règle un mode
blies par le gouvernement ou les agens de poursuites pour le
desdites régies , relativement au paie recouvrement du dé
ment des fournitures faites pour le bet des comptables.
compte du gouvernement, et qui de- 18 vent,. an 8. Arrêté qui autorise le
vaient être jugées adıninistrativement, ministre des finances
un arrêté des consuls , du 19 thermidor à prendre les mesures
an 9, déclara que ces contestations étaient nécessaires pour le re
de la compétence des préfets. couvrement du débet
Cet arrêté, qui a fait la loi des par des comptables.
ties jusqu'en 1816 , présenta l'inconvé- 19 therm . an 9. Arrêté qui réglela com
nient de rendre les préfets, ou l'état pétence sur les contes
qu'ils représentent, à la fois juges et tations relatives au

parties dans leurs propres causes. paiement des fourni


Enfin le gouvernement a senti qu'il tures faites pour le
convenait d'abandonner cette doctrine compte du gouverne
des gouvernemens arbitraires , et l'or ment ,
donnance du 27 mai 1816 , insérée au 2 fruct. an 9. Arrêté relatif à la solde
bulletin des lois , a rendu hommage à des fournitures faites
cette vieille maxime d'équité qui veut en l'an 9 , pour le ser
qu'on ne puisse être juge et partie dans vices des différens mi
sa propre cause. nistères , et liquidées
L'appel des décisions des ministres ou au 1er messidor .
des conseils de préfecture , en cette ma- 23 vend . an 10. Arrêté relatif aux cau
tière , se porte devant le conseil d'état. tionnemens en im
L'appel des arrêtés des préfets se dé meubles des fournis
fère au ministre compétent. seurs del'an 10 .
19 avril 1806. Décret sur la fixation
d'une époque pour la
SECTION II . remise des pièces cons
tatant les fournitures
Législation. faites à l'état , en ver
tu de marchés ou trai
2 germı. an 5. Arrêté du directoire exé tés passés par les mi
cutif , qui ordonne la nistres .
dénonciation au tri- 12 févr . 1810. Articles412 , 430 et suiv .
bunal de cassation , du code pénal.
de deux jugemens ren. 15 déc . 1813. Décret relatif au mode
dus par les tribunaux de réception des four
civils, dans une affaire nitures par réquisition .
CHAP. XVIII . SECT. III . SI . REGLES SUR LA COMPÉTENCE. 223

13 juin 1814. Arrêt du conseil d'état, cas de contestation ,


qui détermine le mode devant le conseil de
d'admission en paie préfecture ( 1).
ment des contribu
tions extraordinaires Section III .
de 1813 et 1814 , des
bons ou récépissés de Jurisprudence.
fournitures des réqui
sitions faites pendant S 1er Règles sur la Compétence.
ces deux années.
No ler . DE LA COMPÉTENCE DE
28 juin 1815. Loi qui ouvre un crédit L'ADMINSTRATION .
provis. de 1,500,000 f.
de rentes pour le paie- 1. D'après les lois des 12 vendémiaire
ment d'une partie des et 13 frimaire an 8 , et l'arrêté du 18
créances des fournis- ventôse de la même année , c'est à l'au >

seurs de la guerre , et torité administrative qu'il est réservé


celui de l'arriéré de la de statuer sur les contestations qui
solde. peuvent s'élever entre le trésor public
5 oct. 1815. Ordonnance du Roi , et les fournisseurs ou leurs cautions [2].
relative à la liquida- 2. C'est aux préfets , et non aux con
tion des réquisitions seils de préfecture , qu'est attribuée la
de denrées , de che- connaisance des contestations qui s'é
vaux et de toutes four lèvent entre les particuliers ct les ré
nitures militaires qui gies établis par le gouvernement ou les
ont pu avoir lieu dans agens desdites régies , à l'ocasion du
les départemens occu- paiement des fournitures faites pour le
pés par les armées compte de l'état [3 ).
royales. 3. Du principe général qui établit
27 mai 1816. Ordonnance du Roi , la compétence de l'administration en
qui annulle , pour cette matière , il suit que si un consul ,
cause d'incompétence , par exemple, a tiré une lettre de change
des arrétés pris par le pour fournir au paiement de dettes
préfet de la Seine , au de cette nature , contractées par le
sujet d'un marché gouvernement français envers un pays
passé entre ce magis- étranger , et qne ce consul soit ac
trat et un fournisseur, tionné pour cet objet , il ne doit êtreju
et renvoie les parties gé que par l'autorité administrative ( w).
à traiter de gré à gré 4. Lorsqu'un préposé aux transports
sur le paiement des militaires charge un voiturier du trans
fournitures , ou , en port d'effets de ce genre , comme il ne

( 1) Voy . pour la Belgique, la Constitution , en conséquence entre les mains de ses débi.
art... qui a rendu aux tribunaux la connais- teurs sur le motif qu'elle n'avait pu s'engager
sance de toutes les contestations qui ont pour sans le consentement le son mari .
objet des droits civils . [3] Voy . arrêté du 19 thermidor an 9 . 27
(2) 30 mars 1808. – Ce décret a annullé décembre 1812. — 5 février 1813 . Cette ji
un jugement qui déclarait nul le cautionne- risprudence est abrogée 'V. plus bas nomb. 10.
ment d'une femme mariée , et les saisies faites [4] 11 avril 1880 .
224 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

prend d'engagement envers lui qu'en les meubles et immeubles d'un fournis
sa qualité de préposé de l'administra- seur ont été vendus aux enchères pu
tion , les contestations qui peuvent bliques, et que, depuis, ce fournisseur,
>

s'élever entre eux sont du ressort de par suite d'une nouvelle liquidation ,
l'autorité administrative [ 1 ] . loin d'avoir été constitué débiteur , a
5. Ainsi existe - t -il un débat entre été au contraire reconnu créancier du
l'administration et des particuliers sur gouvernement, il estjuste de lui allouer
l'exécution d'actes administratifs , tels une indemnité pour raison des pertes
que des arrêtés de préfet relatifs au réelles que la vente forcée et indue de
mode de paiement du service des ces propriétés peut lui avoir fait éprou
étapes et des convois militaires ? La
ver ; et une semblable réclamation ren”
connaisance n'en peut appartenir auxtre dans le contentieux administratif ,
tribunaux ; elle est de la compétence
c'est- à - dire que le conseil de préfecture
des autorités administratives [2] . est seul compétent pour la juger , soit
6. Par suite du même principe, un en vertu de la loi du 28 pluviôse av 8 , >

juge de paix prononce -t- il sur des dif soit en vertu de la loi spéciale du cahier
ficultés qui ont pour objet le paiement des charges, s'il aa formellement consa
des frais du transport d'effets militaires, cré les attributions de cette autorité sur
ou celui de fournitures de fourrages ? ce point [6] .
Il commet un excès de pouvoir : le ju- 10. S'agit-il de prononcer sur une
gement des contestations de cette nature contestation relative à l'exécution d'un
appartient à l'autorité administrati- marché passéentre un préfetet un four
ve [3] . nisseur, et par conséquent d'une affaire
7. Les tribunaux doivent renvoyer à qui est du ressort du conseil de préfec
l'autorité administrative les difficultés ture ? Le préfeta d'autant moins le droit
qui , leur ayant été déférées , auraient de la juger, qu'il était partie contrac
lieu entre un agent de l'administration tante [7] .
des vivres et fourrages,, et un ex-four 11. Les réquisitions pour le service
nisseur, relativement à un marché passé des armées se faisant par l'autorité ad
par cet agent,dans l'exercice de ses fonc ministrative , les contestations qui peu
tions [4 ]. vent en résulter ne doivent être déci
8. Si , après l'accomplissement d'une dées que par elle .
fourniture de bois dans les magasins de Les tribunaux ne deviendraient com
l'état ( qui , par cela seul, en est devenu pétens qu'autant qu'il aurait été fait
>

propriétaire ), un fournisseur veut en un arrangement par écrit , sur l'exécu 2

poursuivre le paiement contre le garde- cution duquel s'élèverait la contesta


magasin auquel il les a livrés, il ne peut t'on : comme si, par exemple, un habi
:

agir contre lui que devant l'autorité tant d'une commune s'était chargé de
administrative [5] . satisfaire seul à la réquisition , moyen
9. Lorsque , par suite de liquidation , nant une somme que tous les autres

( 1) 16 mai 1806 , [6] 20 juin 1816.


[2] 6 janvier 1807 . (7] 27 mai 1816 . Par cette ordonnance ,
[3] 13 novembre 1810. - 18 février 1812 . les parties ont été renvoyés à traiter de gré
à gré sur le paieinent des fournitures dont
[4] 20 septembre 1809. il s'agissait , ou en cas de contestation, devant
[5] 16 février 1811 . le conseil de préfecture .
CHAP. XVIII . SECT. III S I. RÈGLES SUR LA COMPÉTENCE. 225

habitans se seraient engagés à lui dans leurs droits , ne pouvaient exercer


payer [i ] . que le recours indiqué par l'art. 40 ci
12. Encore faut-il remarquer que si dessus cité [5] .
le service et les fournitures d'une ré
quisition exercée sur une commune
avaient été adjugés à un particulier par Ne 2º COMPÉTENCE DES TRIBUNAUX.
forme de réglement municipal, et à la
médiation du maire de la commune , 15. Ainsi qu'on l'a pu voir, par les
les contestations qui pourraient en nai- règles exposées dans le numéro 1er, les >

tre appartiendraient à l'exécution de agens du gouvernement contre lesquels


mesures administratives , soumises par on doit se pourvoir administrativement
leur nature aux conseils de préfecture. en matière de fournitures, sont ceux qui
Ainsi il у aurait lieu à élever le con- agissent sous ses ordres immédiats, sous

flit d'attributions , si un tribunal avait sa surveillance et avec les fonds qu'il


condamné des habitans de cette com fournit.
mune à payer au fournisseur une som- L'on ne peut donc considérer comme
me déterminée pour leurs contingens tels ni les agens qui ont reçu leur no
personnels dans cette réquisition ( 2) . mination non du gouvernement mais
13. Cen’est que pour lescontestations d'une compagnie [6], ni les sous-traitans
relatives aux marchés passésavec les mi- d'une compagnie comptable envers le
nistre , ou le directeur général de la gouvernement.
maison du Roi , que le recours direct au Ces derniers sont justiciables des tri
conseil d'état est ouvert aux parties. bunaux (7] .
Dans toute autre contesta ion , elles 16. Quoiqu'un fournisseur , souscri
doivent suivre les divers degrés de la vant une lettre de change , ait pris la
juridiction administrative [3] . qualité d'agent du gouvernement , s'il
14. Lorsque la réclamation formée est constant en fait qu'il n'a pas agi en
par un fournisseur n'est point conten- cette qualité , mais pour son propre
tieuse , mais qu'elle est purement ad- compte , alors il a contracté une obliga
ministrative, le réclament doit se pour- tion purement personnelle qui le rend
voir, s'il y a lieu, conformément à l'ar- justiciable des tribunaux ordinaires [8 ].
ticle 40 du réglement du 22 juil. 1806 , 17. D'où il suit naturellement que
et non par la voie du comité du con- toutes les traites qui ne sont point si
tentieux [4]. gnées d'un agent du gouvernement , et
C'est ainsi que, par un avis approuvé payablespar le gouvernement, rentrent
du 12 mai 1807, le conseil d'état a dé dans le droit commun.
cidé que les décrets intervenus sur la Il n'y aurait donc pas lieu d'élever
liquidation et l'entreprise des lits mili- le conflit sous le prétexte que ces traites
taires appartenant aux mesures d'admi- n'ont pas paru de véritables effets de
nistration générale, les particuliers qui commerce , mais des effets sujets à une
croyaient en éprouver quelque lésion liquidation administrative [9].

[ 1] 11 janvier 1808. [6] 26 mars 1812.


(2] 20 juillet 1807. [7 ] 23 novembre 1808 .
[3] 12 mars 1811 . [8] 17 janvier 1814.
[4] 11 décembre 1816 . (9) 26 janvier et 24 mars 1809 .
[5] Avis app . du 12 mai 1807.
MAGAREL . 15 .
226 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

18. Lorsqu'il ne s'agit pas d'opérations qui puisse être cité , la loi d'exception
faites par une agence ou une régie, établie par l'arrêté sus-énoncé ne peut
pour le compte du gouvernement, mais leur être applicable, et ils sont justicia
bien d'opérations faites par un entre- bles des tribunaux ordinaires, pour
preneur et ses propres agens, il n'y a là toutes les obligations qu'ils ont pu pas
que trafic de particulier à particulier , ser avec d'autres individus , en raison
dont les tribunaux de commerce peu- du service dont ils étaient chargés. [3].
vent connaître compétemment ; et à 21. En résumé, les fournisseurs qui
supposer que le traité passé avec l'ad- traitent à prix fixe, et à leurs risques
ministration eût changé l'ordre naturel et périls, avec le gouvernement ou
de juridictions,ce traité ne pourrait lier une administration quelconque, agis
que ceux qni y auraient été parties [1 ]. sent pour leur propre compte , lors
19. Les entrepreneur ou ouvriers ne qu'ils passent des marchés avec des
peuvent réclamer devant l'admiuistra- particuliers , et ils ne peuvent être
tion que le paiement des ouvrages faits envisagés , à raison de ces marchés ,
en vertu de marchés passés entr'elle et que comme justiciables des tribunaux
eux . Les contestations relatives au paie- ordinaires [ 4 ].
ment des travaux qu'ils auraient pu 22. S'il s'élève , entre un particulier
faire, en vertu de prétendus ordres par- et ses associés , des difficultés sur la
ticuliers , sont du ressort des tribu- quotité des sommes auxquelles ils peu
naux [ 2 ]. vent avoir droit par suite d'une entre
20. Ce n'est qu'à l'égard des régis- prise dont ce particulier était seul
seurs et autres agens du service des adjudicataire >, l'acte d'association ne
troupes, que l'article 12 de l'arrêté du doit être considéré que comme un
23 brumaire an 10 , ordonne de juger sous-traité fait entre les parties , dans
administrativement toute contestation lequel l'administration n'est point in
survenue entre ces régisseurs et les in- tervenue , et à l'exécution duquel elle
dividus qui ont passé des marchés avec n'a aucun intérêt (5).
eux . Il s'ensuit que des fournisseurs qui 23. Ainsi les débats élevés entre un
onttraitéavec le gouvernement, comme fournisseur et des tiers sont de la com
fournisseurs, ne peuvent être considé- pétence des tribunaux , si ces débats >

rés comme régisseurs ou agens de l'ad- sont purement personnels au four


ministration , et que lorsque leur qua- nisseur.
>

lité n'a pas été changée par aucun acte L'attribution administrative qui réa

[1] 3 septembre 1808. qu'ils passent avec des particuliers , agissent


9

(2] 17 mai 1813 . comme négocians et pour le compte de l'état;


[3] 29 octobre 1809. que dès- lors ils ne peuvent être justiciables 9,
[4] 18 août 1807. 22 janvier 1808. si leurs marchés donnent lieu à contestation ,
7 mars 1808. — 4 juin 1809. — Arrêt de cas- que des tribunaux ordinaires .
sation des 13 messidor an 12 et 14 brumaire » Mais que toutes les fois que les individus
an 13. Voy . Merlin , Répertoire , au mot qui ont passé les marchés sont les agens du
Pouvoir judiciaire, nº 12.— « Avant , comme gouvernement · qu'ils n'ont traité qu'en
.

depuis la publication du code de commerce , leurdite qualité et sous l'approbation de leurs


les principes en cette matière ont été , qu'on chefs, ils ne sont jnsticiables , à raison de
ne peut regarder comme agens du gouver- ces marchés , que de l'autorité administra
nement les fournisseurs qui traitent avec lui live » . ( M. de Cormenin ) .
à prix fixe ; que ceux-ci , dans les marchés (5) 3 octobre 1811 .
CHAP. XVIII . SECT. III . S II . FOND DE LA MATIÈRE. 227

sulte de l'article 3 de la loi des 6 et 7 agent du gouvernement, lorsqu'il est


septembre 1790 n'est relative qu'aux constant qu'il a traité à prix fixe avec
contestations entre le gouvernement et lui ; car dès -lors les opérations faites
les entrepreneurs de travaux publics ; par ce munitionnaire -général ou ses
et aucune convention particulière ne agens directs avecdes tiers , ne sont que
peut ni étendre ni rendre commune des opérations particulières dont les
aux intérêts privés , aux sous- traités et
> difficultés doivent être soumises aux
aux débats personnels entre les entre- tribunaux (4).
preneurs et leurs sous-traitans , une 27. Depuis la suppression des grandes
compétence établie pour les seuls rap- maîtrises des eaux et forêts , les tribu
ports entre l'administration et les en- naux ordinaires out seuls été appelés à
trepreneurs [1 ]. prononcer sur les contestations rela
24. Une action intentée pour le paie- tives à la vente et à la coupe des bois ;
ment de fournitures faites en exécution il n'existe aucune loi qui en ait exclu
d'un marché entre un fournisseur et sivement attribué la connaissance à
uu sous - traitant ne peut être consi- l'autorité administrative.
dérée comme une demande en inter- Ainsi , lorsqu'il existe un débat entre
prétation de ce marché ; une action de un marchand de bois et un fournis
cette nature n'intéresse en rien le gou- seur (de la marine , par exemple ,) ,
vernement et elle est essentiellement dans lequel il s'agit de décider si le
du ressort de l'autorité judiciaire (2). marchand peut être autorisé à disposer
25. Lorsqu'un particulier , se disant des bois marqués par le fournisseur,
fournisseur d'une administration > a et dont celui - ci déclarerait ne pas
acheté d'un autre particulier des four- vouloir prendre livraison et par con
rages ou denrées , sans cependant qu'il séquent ne pas payer le prix , ce débat
eût qualité ni mission pour traiter au doit être porté à la connaissance des
nom de l'administration les conles- tribunaux (5] .
tations qui s'élèvent entre ces particu- 28. Les contestations qui n'ont d'au
liers doivent être portées devant les tre objet quede régler des mémoires de
tribunaux [ 3]. fournitures faites aux hospices d'une
26. Un directeur des vivres de la ville , sont de la compétence des tri
marine , exerçant pour le munition- bunaux ; car les difficultés de ce genre
naire -général, dans un port de France , ne sont , par aucune loi , souinises à la
peut être condamné par les tribunaux juridiction des conseils de préfecture [6].
au paiement de billets à ordre et au S 2. Fond de la Matière.
tres effets souscrits par lui en sadite
qualité : car bien qu'il ait besoin de 29. Lorsqu'une fourniture est con
l'assentiment du ministre de la marine statée par des procès - verbaux dont
pour exercer ses fonctions de directeur l'authenticité et l'exactitude ne sont
des vivres , il n'en est pas moins l'a- point contestées , le paiement ne peut
gent du munitionnaire-général , qui en être refusé aux fournisseur, même
lui-même ne peut être regardé comme sur le motif qu'il serait livré en secret

[ 1 ] 24 avril 1808 . [5] 12 avril 1811. – Voir au chapitre des


[2] 7 aoút 1810. Bois communaur et domaniaux .
[3] 18 Mars 1816. -- 4 juin 1816. [6] 11 septembre 1813. — Voir au chapitre
[4] 7 février 1809. des Établissemens de charité .
228 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTATIVE .
au commerce des objets de sa fournitu 33. Toutes les fois que , dans ses opé
re , nonobstant sa qualité de préposé rations , un fournisseur s'est mis en
du munitionnaire -général [1 ] . contravention formelle avec les termes
30. A défaut de marché passé ou du marché qu'il a passé avec l'admi
approuvé par l'administration ou en nistration, celle-ci est fondée à prendre
son nom par ses agens , le fournisseur les mesures qu'elle croit convenables
qui a fait aux troupes des fournitures pour maintenir les droits du trésor, et
d'habillement ou d'équipement , ne remédier, tant pour le passé que pour
>

peut exiger d'autres prix que ceux fixés l'avenir , aux infractions que le four
par le tarif, pour les objets livrés ordi- nisseur s'est permises ou qu'il pourrait
nairement à ces corps , par le ministre encore se permettre (5).
de la guerre, en déduction de leurs mas- 34. Lorsqu'une clause formelle d'un
ses [2] . marché passé entre un fournisseur et
31. Lorsque les effets livrés à l'en- l'administration , a réservé à celle - ci
>

trepreneur du service d'un hôpital la faculté de le résilier en cas d'inexé


étaient, à l'époque où il a pris ce ser- cution des engagemens de l'entrepre
vice, distribués en diverses classes et neur ; que cet entrepreneur a déclaré
portés dans l'inventaire d'après des l'impossibilité où il se trouve de conti
valeurs déterminées par nature et par nuer le service aux prix alloués ; qu'il
classe , et qu'il a été établi par son a de plus accepté à la fois deux choses
marché que la même règle serait suivie indivisibles , savoir , le bénéfice d'une
lorsqu'il remettrait le service , il y a indemnité temporaire et une condi
lieu de réduire, dans la liquidation des tion résolutoire ; il doit être considéré
comptes de cet entrepreneur , les va- comme ayant , par ce dernier fait , dé
leurs auxquelles il évalue lesdits effets , naturé les bases de son contrat, et être
à celles qui dérivent de leur nature et déclaré non recevable à en réclamer
de leur classement dans l'inventaire (3). l'exécution [6] .
32. Quoique l'époquedela résiliation 35. Lorsqu'il est constaté qu'un four
d'un marché fût fixée par l'administra- nisseur a laissé manquer le service qui
tion , le fournisseur ne peut être con- lui était confié , et qu'il a été passé un
sidéré comme cessant d’être, à compter marché d'urgence par les agens de l'ad
de cette époque , responsable du bon ministration , ce fournisseur est passi
état des fournitures . ble de la différence du prix du marché
L'usage général et constant de l'ad- d'urgence (1).
ministration , quelle que soit l'époque 36. Les sous - traitans d'un fournis
du renouvellement du marché, est que seur ne sont, comme nous l'avons vu ,
tout entrepreneur ou conservateur de- que des tiers à l'égard de l'état; ils
meure responsable des approvisionne- n'ont donc de demande à lui adresser
mens et du matériel qui sont entre ses que dans le cas où la créance de ce
mains, jusqu'à ce qu'il en ait été fait fournisseur , excédant sa dette , laisse
par lui la remise contradictoire à son un reliquat applicable au paiement
successeur ou à l'état [4] . de ses dettes personnelles (8).

[ 1 ] 31 janvier 1817 . [5] 15 janvier 1809.


[2] 26 février 1817 . [6] ler mai 1816.
[3 ] 30 novembre 1811 . [7] ler septembre 1811 .
[4] 23 août 1811 . [ 8] 14 juillet 1812 .
CHAP . XIX . SECT. I. MINES . 229

37. Lorsqu'un fournisseur , qui se ment des sommes dues par le fournisseur
trouve débiteur du gouvernement , est insolvable [7 ] .
>

en même temps son créancier d'une 39. Lorsque , pour l'exécution d'un
somme plus élevée , il n'y a pas lieu à marché passé entre le gouvernement et
poursuivre ses cautions , parce que la un particulier , celui - ci a reçu volon
compensation est de droit [1]. tairement des valeurs sujettes à négo
38. Les cautions d'un fournisseur ne ciation , il doit supporter , sans récla
doivent point se croire libérées de leur mation , les frais et pertes que peut lui
engagement vis-à -vis du trésor , si 1 ° il occasionner cette négociation (3).
n'a été fait aucune fourniture sur le 40. Par suite de ce principe , on >

marché qu'ils ont cautionné ; n'accorde point d'indemnités à une


20 S'il ne leur a été délivré aucune compagnie de fournisseurs pour la
espèce de décharge emportant rupture perte qu'ont pu éprouver , après le
et fin complète du contrat àl'exécution paiement , les valeurs que la trésore
rie lui a données au cours , en paie
duquel elles se sont liées ;
ment de ses ordonnances (4) .
30 S'il ne leur aa été donné connais
41.
sance de la liquidation des comptes du ceptée,Lorsque , par une délégation ac
>

un particulier s'est chargé de


fournisseur , qu'au moment où ledit payer , en l'acquit de l'administration ,
fournisseur a élé reconnu en débet,sur la créance d'un fournisseur , cette dé >

son marché , de toutes les sommes qui légation emporte avec elle l'obligation
Jui ont été avancées.
d'acquitter les intérêts de ladite créan
En conséquence , ces cautions sont ce , à compter du jour où elle a été
>

non recevables, en pareil cas, à deinan- acquittée, sauf réglement, s'il y a lieu ,
der leur libération des contraintes dé- entre celui qui a accepté la délégation ,
cernées contre elles pour le recouvre- et l'administration qui l'a faite [5) .

CHAPITRE XIX .

MINES .

SECTION PREMIÈRE . sement dans le sein de la terre jusqu'à


des profondeurs indéfinies ,
Sommaire. Selon l'ancien droit romain , le pro
priétaire de la surface l’était de toutes
Les Mines sont des couches de com- les matières métalliques renfermées
bustibles , ou des filons de substances dans le sein de la terre.
>

métalliques qui se prolongent quel . Le principe contraire a été adopté


quefois sur une étendue de plusieurs par presque toute l'Europe.
myriamètres , et qui s'enfoncent diver- On y tient uniformément quele droit

[1] 8 janvier 1810 (4) 6 juillet 1810 .


[2] 18 août 1807 . [5] Ver mars 1813 .
[3] 9 février 1810 .
230 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

d'exploiter ou de concéder toutes les taire de la surface, appartient la pro


mines appartient au donaine. priété des mines .
En France , avant 1791 , on tenait En 1810 , la difficulté était d'autant
>

que les mines étaient une propriété plus grande que le code civil avait
domaniale (1 ) paru , et avait déclaré que la propriété
>

La loi du 28 juillet 1791 déclara que du sol emporte la propriété du dessous .


les mines étaient mises à la disposition Pouvait -on blesser une des disposi
de la nation . tions fondamentales de la loi civile ?
Cette loi avait eu pour but d'assurer Prononcer que les mines sont une
à la nation le produit de ces richesses propriété domaniale , c'eût été annul
souterraines , de rétablir la prospérité ler l'art. 552 du code civil.
de l'agriculture el du commerce , de Il fallait seulement le modifier :: l'in
donner une nouvelle perfection aux térêt général l'ordonnait ainsi.
arts et à l'industrie , d'améliorer enfin Ce problème a été résolu par la dé
l'exploitation des mines en fixant les claration suivante : « Les mines ne peu
variations et l'incertitude de la légis- » vent être exploitées qu'en vertu d'un
lation française sur cette partie essen- » acte de concession délibéré au conseil
tielle de l'administration . » d'état ; mais cet acte doit régler les
Dans les circonstances où cette légis- » droits des propriétaires de la surface
lation se trouvait , la loi du 28 juillet » sur le produit des mines concé
1791 fut un bienfait ; mais elle n'at » dées . »
teignit pas le but que ses auteurs s'é- Cette reconnaissance formelle des
taient proposé. droits des propriétaires est une modifi
Le principal inconvénient était l'in- cation qui concilie parfaitement le code
certitude dans laquelle se trouvait placé civil et la loi du 21 avril 1810. Et la
chaque exploitant sur la permanence nouvelle propriété que l'acte du gouver
de sa jouissance , et la nature de sa nement désigne , définit, limite et crée
propriété . en vertu de la loi , est d'autant plus in
Après dix -neuf ans d'expérience et variable, et plus sacrée , qu'elle a plus
>

de nouvelles incertitudes , le besoin strictement satisfait à tous les droits ,


d'une nouvelle loi se fit sentir . dá intéressé même toutes les préten
Celle du 21 avril 1810 fut proposée tions .
et adoptée : elle nous régit aujourd'hui. Ainsi les mines , sous la législation
Le premier but de cette loi a été de actuelle,sont une propriété perpétuelle ,
concilier les principes de la propriété disponible , transmissible , lorsqu'un
>

avec les garanties nécessaires aux ex- acte du gouvernement a consacré cette
ploitations. propriétépar une concession qui a ré
Jlexistait toujours la grande question glé le droit de celui auquel appartient
de savoir à qui , de l'état ou du proprié- la surface .
[1] « La nécessité des métaux , dit Doinat Je souverain ait , sur les mines de ces ina .
( Droit public,liv. ler , til. 2 , sect. 2 , no 19) , tières , un droit indépendant de celui des
9 > >

non-seulement pour les monnaies , pour l'u- propriétaires des lieux où ils se trouvent ;
sage des armes et pour celui de l'artillerie , et d'ailleurs on peut dire que leur droit ,
mais pour une infinitė d'autres besoins et dans son origine , a été donné à l'usage de
commodités , dont plusieurs regardent l'in- leurs héritages pour y semer , planter et
térêt public , rend ces matières et celles des bâtir , et que leurs titres n'ont pas supposé
autres métaux si utiles et si nécessaires dans un droit sur les mines qui étaient inconnues,
un état , qu'il estdel'ordre de la police que et dont la nature destine l'usage au public .
CHAP. XIX . SECT. I. MINES. 231

Il en résulte aussi que , désintéressé les mines est réduite aux plus simples
par la redevance à laquelle il a droit , termes ; elle est renfermée dans le strict
le propriétaire n'a plus , à la concession , besoin de la société.
ce droit de préférence que la loi de Les agensde l'administration des mi
1791 lui avait accordé , et que les juris- nes n'ont d'action que pour prévenir
consultes ont regardé comme une de les dangers , pourvoir à la conservation
ses inconséquences les plus remarqua- des édifices , à la sûreté des individus.
bles. Ils n'ont jamais la faculté de statuer.
Le système des hypothèques est ap- Ce droit est réservé aux tribunaux et
plicable aux mines , comme à toutes les à l'administration .
autres propriétés. Il estréservé aux tribunaux, dans tous
La manière dont les concessions doi- les cas de contravention aux lois :: eux
vent être demandées , l'ordre dans le-
> seuls peuvent prononcer des condam
quel les demandes doivent être classées, nations.
les délais dans lesquels il y faudra sta- Il est réservé à l'administration , si la
>

tuer , le mode des oppositions qu'elles sûreté publique est compromise , ou si


pourront subir , tout se trouve établi , les exploitations , restreintes , mal di
déterminé , fixé , sans rien laisser à la rigées , suspendues, laissent des crain
>

faveur ni à l'arbitraire . tes sur les besoins des consommateurs .


L'exploitation des mines n'est point « Toutes les contestations relatives à
considérée comme un commerce , et l'existence des concessions ou permis
n'est point sujette à patente. sions , au maintien des droits des con
Elles ne supportent aucunes des char- cessionnaires à raison du titre qui leur
ges des autres propriétés ; elles sont seu- a été conféré par le gouvernement, sont
lement soumises à deux redevances : aussi du ressort du pouvoir administra
l’une , fixe, de 10 fr. par kilomètre tif, qui seula le droit d'en connaître [1 ] .
carré de l'étendue de la concession ; Il en est de même des difficultés qui
l'autre , proportionnelle , et qui se paie peuvent naître entre les exploitans re
par année , peut s'acquitter par abon- lativement aux limites de leurs travaux,
nement, et ne doit jamais excéder le à leur mode d'exploitation , et aux dom
vingtième du produit net des mines. mages qu'ils seraient respectivenient
A cette charge de la concession , se dans le cas d'en éprouver.
joignent : 1° la rétribution au proprié- » Il est évident que toute détermina
taire de la surface du terrain sous le- tion relative au maintien des conces
quel on exploite ; 2° les indemnités à sions et permissions , doit être prise par
ceux dont on est obligé de prendre la le gouvernement , qui seul a le droit de
propriété pour creuser un puits , faire les accorder. Si les questions de cette
2

l'exploitation , déposer les matières. nature étaient soumises aux tribunaux ,


Les règles de ces indemnités sont l'autorité judiciaire pourrait être , à cet
établies de manière à désintéresser les égard , la réformatrice des actes du gou :
propriétaires , sans grever la condition vernement , et détruire son ouvrage, >

des exploitans. sans connaissance des motifs qui l'au


Enfin l'action de l'administration sur raient déterminé [2] » .

[1] Voir dans l'article 56 de la loi du 21 (2] M. Henrion , de l'Autorité judiciaire ,


avril 1810 , une exception à cette compé- chap. 17.- Voir le savant ouvragede M. Héron
tence , pour ce qui regarde les concession- de Villefosse sur la Richesse minérale ; le
naires antérieurs à ladite loi . lecteur y pourra puiser de précieuses con
232 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

Section II . 23 germ . an 9. Arrêté qui autorise les


citoyens Petits La
Législation. vigne et leurs coasso
ciés , à continuer l'ex
7

S 1er Administration des Mines. ploitation des mines


18 nov. 1810. Décret contenant orga de houil'e dans les
nisation du corps des bois de la ci - devant
ingénieurs des mines. abbaye de Saint-Ghis
13 déc. 1810. Décret portant nomina lain .
tion d'inspecteurs et 21 avril 1810. Loi concernant les mi
d'ingénieurs des mi nes, les minières et les
nes . carrières .
5 avril 1811. Décret qui augmente le 11 juin 1810. Décret approbatif d'un
nombre des ingénieurs avis du conseil d'état ,
en chef des mines . sur des rapports du
17 juill . 1815. Ordonnancedu Roi, qui ministre de l'intérieur ,
réunit la direction -gé tendant à confirmer
nérale des mines à celle ou à accorder diverses
des ponts et chaussées . concessions de mines.
2 août 1816. Ordonnance du Roi , 6 mai 1811. Décret relatifà l'assiette
portant création d'une des redevances fixes et
école des mines à St. proportionnelles sur
Etienne (Loire). les mines .
5 déc . 1816. Ordonnance du Roi , re- 3 janv . 1813. Décret contenant des
lative à l'organisation dispositions de police
et à l'administration relatives à l'exploila
de l'éole des mines . tion des mines .
22 mars 1813. Décret contenant régle
S 2. Réglemens pour les Mines. ment spécial sur l'ex
ploitation des carrières
28 juill . 1791. Loi relative aux mines. de pierre à plâtre dans
3 nivôse an 6. Arrêté du directoire les départemens de la
exéculif , concernant Seine et de Seine - et
les justifications à faire Oise.
par les cessionnaires , 22 mars 1813. Décret contenantrégle
héritiers, donataires et ment général sur l'ex
légataires de citoyens ploitation des carriè
pourvus de permis res, plâtrières, glai
sions d'exploiter des sières , sablonnières ,
>
mines et salines , et> marnières et crayères,
d'établir des usines
dans les départemens
13 pluv. an 9. Loi qui prescrit des for dela Seine et de Seine
malités pour les de et -Oise.
mandes en concession 4 juill . 1813. Décret qui approuve un
de mines .
réglement spécial con
cernant l'exploitation
naissances sur cette branche importante de descarrièresde pierres
l'économie publique. calcaires dites pierres

1
CHAP. XIX. SECT. III . S I. COMPÉTENCE DES AUTORITÉS. 233

à bâtir, dans le dépar- lavoirs ou patouillets pour l'exploita


tement de la Seine , et tion des mines de fer, les prises d'eau
qui déclare ce régle . et la fixation de leur hauteur, toutes
ment applicable aux choses dont la connaissance est spécia
carrières de même es- lement attribuée à l'autorité adminis
pèce, situées dans le trative (5).
département de Seine- 3. C'est à l'autorité administrative
et- Oise . seule qu'il appartient soit d'autoriser les
6 sept. 1813. Décret portant annulla- travaux nécessaires à l'exploitation des
tion d'un arrêté du mines, soit de maintenir ou de faire
conseil de préfecture supprimer les ouvrages pratiqués sans
du département des son autorisation .
Landes, par lequel il Ainsi , il y a lieu d'élever le conflit
avait été accordé une toutes les fois qu'un tribunal s'est per
indemnité pour des mis dejuger de semblables questions [4) .
matériaux extraits de 4. Les conseils de préfecture sont
carrières qui n'étaient compétens pour fixer l'indemnité due
pasen exploitation ré- aux ancions par les nouveaux conces
gulière. sionnaires .
25 mars 1817. Lois sur les finances. On considère que les conseils de pré
(Art. 133) (1). fecture ont agi en toute connaissance
de cause , lorsque, outre l'expertise or
donnée par l'acte de concession , l'in
Section III .
génieur en chef des mines du départe
Jurisprudence. ment aa été consulté , et que les avis des
ingénieurs sont unanimes sur le mon
§ 1er. Compétence des Autorités. tant de cette indemnité [5].
5. En fait de concessions anciennes ,
1. Il résulte de la combinaison des et jusqu'à nouvelle délimitation des
dispositions des lois sur les mines, qu'au dites concessions, conformément aux
gouvernement seul appartient le droit, dispositions des lois des 28 juillet 1791
soit de maintenir les anciennes conces- et 21 avril 1810 , l'état provisoire de ces
sions pour l'exploitation des mines, soit concessions doit être réglé par les titres
d'en accorder de nouvelles, ainsi quede des parties ; de sorte que s'il s'élève des
déterminer les lieux de leur établisse- contestations entre des exploitans voi
ment [2] . sins sur les droits résultant de ces titres ,
2. A ce premier droit est nécessaire- et par suite sur l'état provisoire des
ment inhérent celui de fixer les objets concessions non encore définitivement
et les choses qui tiennent essentielle . réglées, ces contestations doivent, aux
ment à ces établissemens, tels que les termes de l'art. 56 de la loi du 21 avril

[1] Voy . pour la Belgique, arrêté du 18 [4] 11 août 1808. -- Dans l'espèce particu
septemb. 1818.– 4 mars 1824. –22 déc . 1830. bière , un tribunal avait condamné un con
- Lois des 1er juill. 1832 , et 20 fév. 1833 . cessionnaire à détruire des chaussées qu'il
[ 2] L. des 28 juil. 1791 , et 21avr.1810, art.5. avait fait construire sur le terrain de divers
[3] Arrêt de cassation du 6 mai 1806 . propriétaires , sans leur consentement.
Voy. Merlin , Réperloire au mot Mines . [ 5] 11 juillet 1812 .
234 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE,

1810, ètre jugées par les tribunaux [1]. les concessionnaires ont encouru la
6. C'est aux conseils de préfecture déchéance.
qu'il appartient de décider les ques- Les décisions des préfets en celle
tions d'indemnités à payer par les pro matière , qui ne sont que de simples
priétaires de mines , à raison des re- actes administratifs , doivent être préa
cherches ou travaux antérieurs à l'acte lablement soumises au ministre de l'in
de concession (2) . térieur (5).
7. Mais c'est aux tribunaux à statuer 10. Lorsque la concession sur la
sur les demandes en indemnités ou en quelle un particulier fonde son droit
dommages -intérêts formées par les pro- à l'exploitation d'une mine , n'est pas
priétaires du sol , contre les conces- prouvée , un juge de paix , en mainte
sionnaires , pour raison de non -jouis- pant ce particulier en possession de
sance du revenu, lorsque l'occcupation ladite mine , excéderait ses pouvoirs ,
de leur terrain , causée par la recher- puisqu'il créerait de fait une conces
che ou les travaux des mines , les en a sion qui ne peut être accordée que par
privés. l'autorité administrative [ 6 ].
Les procès - verbaux d'examen et d’es -
timation , dressés dans ces cas par les in S 2. Fond de la Matière.
génieurs , ne doivent servir que comme
indication des faits qui formeront la 11. Lorsqu'un ancien concessionnaire
base du réglement de l'indemnité , si est , en vertu de la loi du 21 avril 1810,
elle a lieu. devenu propriétaire incommutable ,
C'est à tort que les préfets homolo- après avoir rempli les formalités pres
gueraient ces procès- verbaux (3). crites par cette loi , un propriétaire
>

8. Lorsqu'un particulier croit avoir dont le terrain est compris dans l'an
à se plaindre d'arrêtés de préfets, pris cienne concession est non recevable à
en matière d'exploitation de mines , réclamer la division de la concession , 9

dans les circonstances où les préfets comme propriétaire d'une partie de la


sont compétens, ce n'est pas au con- surface [7].
seil d’état directement , mais au mi-
> 12. S'il est certain qu'un particulier
nistre de l'intérieur , qu'il faut que était au nombre des demandeurs origi
ce particulier en demande l’annul- ginaires en concession , et si son nom >
lation [4] . n'a pas été compris par l'acte de con
9. L'autorité administrative qui , cession au nombre des concessionnaires ,
d'après les dispositions de la loi du 21 le gouvernement, après s'être assuré
avril 1810 , a le droit de concéder la de l'intention de l'administration , dé
permission d'ouvrir les fourneaux , a clare si ce particulier doit être en eff t
également la faculté d'en suspendre compris ou non parmi les concession
l'usage , quand elle a fait constater que naires .

[ 1] 19 mars 1817 . loi , et décret du 11 août 1808 , no 206 .


[2] Loi du 21 avril 1810 , art 46. — Sous [3] 16 mai 1810 , et art . 44 de la loi du 21
l'empire de la loi du 28 juillet 1791 , toutes avril 1810.
contestations relatives aux mines , demandes [4] Avis approuvé le 18 janvier 1813.
en réglement d'indemnités , et toutes autres [5 ] 29 décembre 1812 .
sur son exécution , devaient être portées de- [6] 31 janvier 1806.
vant les juges (le paix ou tribunaux , suivant [7] 4 août 1811 .
l'ordre de compétence. (Voy.art. 27 de cette
CHAP. XX . SECT. I. DES RENTES NATIONALES. 235

Mais il ne lui appartient pas de sion , si ce décret vise leurs oppositions


régler la portion que ce particulier et réclamations : on considère avec
aura dans la concession , cette part dé- raison ces oppsitions et réclamations
pendant des conditions faites entre les comme jugées définitivement par le
sociétaires , ou des intérêts acquis ap- décret de concession [7].
portés par eux dans la société (1). 15. Il y a lieu de rejeter la demande
13. La déchéance d'un concession- d'un particulier tendante à ce qu'il
naire pour des causes prévues par la soit reçu tiers-opposant à un décret de
loi , n'est pas établie dans l'intérêt privé concession , si , la demande ayant été
des particuliers : le défaut de droit de publiée en forme voulue par les lois , ce
leur part leur ferme toute espèce de particulier n'a pas réclamé contr'elle et
recours par la voie du contentieux [2]. n'a pas formé , en temps utile , oppo
Ainsi , des tiers seraient sans qualité sition à l'arrêté du préfet qui a statue
pour demander à être substitués à la sur cette demande [6].
place du concessionnaire, sous prétexte 16. Un concessionnaire de l'état ue
qu'il n'aurait pas rempli les conditions peut réclamer d'autres faveurs que
que lui imposait l'acte de concession [3]. celles qui sont dans les clauses de la
14. Des particuliers sont non -rece- concession qui lui a été accordée et
vables à réclamer , par la voie du con- qui fait la loi des parties [ 1] , ou celles
tentieux , contre un décret de conces- que la loi lui permet de demander [1].

CHAPITRE XX.

DES RENTES NATIONALES

SectioN PREMIÈRE. Au nombre de ceux -ci étaient rangés


les cens et rentes en argent , en grains
Sommaire.
et volaille , et même les lods et ventes.
Mais ces droits furent assimilés aux
Les législateurs qui ont prononcé simples rentes et charges foncières , et
l'abolition de la féodalité avaient dis- soumis au rachat et à la prescription .
tingué avec soin , parmi les droits féo-
> La loi du 28 mars 1790 contenait , à
daux utiles, ceux qui dérivaient de l'ar- cet égard , les dispositions les plus sages
bitraire et de l'abus de la puissance et les plus claires ; elle laissait aux an
féodale, de ceux qui étaient le prix et ciens seigneurs le secours des coutumes,
>

la condition d'une concession primi- des statuts et des règles observées jus
tive de fonds. qu'alors, pour prouver l'existence et la
Les premiers étaient abolis sans in- quotité des droits conservés.
demnité ; les seconds étaient conservés. L'art. 5 de la loi des 25-28 août 1792

[ 1 ] 14 février 1813 . [5] 4 août 180 .


[ 2] 10 mars 1809 . [6] 4 juin 1815.
[3] 11 aout 1808 . [7] Art . 38 de la loi du 21 avril 1810.
[4] 16 mars 1809 .
236 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

maintint, comme foncières et racheta- ché qu'il ne se soit élevé une foule de
hles, les seules rentes seigneuriales qui questions diverses sur la nature, l'exis
seraient justifiées avoir pour cause une tence ou la propriété des rentes .
concession primitive de fonds; mais il La confiscation des biens des émi
voulut que cette cause ne pût être éta- grés, et la réunion au domaine de l'état
blie qu'autant qu'elle se trouverait de ceux des corporations religieuses et
clairement énoncée dans l'acte primor- laïques supprimées, des biens des com
dial d'inféodation , d'accensement ou munes et des établissemens de charité ,
de bail à cens, qui devait être rapporté. ont mis dans les mains de l'état ' une
Cette loi supprima tous les autres droits grande quantité de rentes foncières , >

utiles conservés par les lois précé- qu'il a aliénées avec des formes parti
dentes . culières tracées par des lois spéciales.
La loi du 17 juillet 1793 n'a plus Une foule de lois semblables, de dé
rien épargné : « toutes redevances ci- crets et d'avis du conseil d'état ont fixé
» devant seigneuriales (porte l'article le sens , rempli les lacunes et dissipé
>
>

premier) , droits féodaux , censuels , les ambiguités de la législation précé


» fixes et casuels , même ceux conser- dente, soit sur le rachat et l'aliénation
> vés par le décret du 25 août dernier, des rentes dues à l'état, soit sur la liqui.
» sont supprimés sans indemnité. » dation des rentes stipulées en nature ,
L'art. 2 excepte de cette disposition soit sur les remboursemens , soit enfin
« les rentes ou prestations purement sur la féodalité ou la non-féodalité de
» foncières et non féodales. » ces rentes. Des mesures ont été prises
Comme le cens était essentiellement aussi pour découvrir toutes les rentes
le signe caractéristique de la réserve qui appartenaient au domaine de l'é
de la seigneurie , on pouvait douter si tat et qui avaient été soustraites aux
la rente stipulée pour concession de recherches de l'administration .
fonds, par un même titre avec le cens, Quant aux contestations élevées en
se trouvait aussi supprimée. cette matière , le principe de la com
Deux décrets d'ordre du jour , des pétence des tribunaux ordinaires fut
2 octobre 1793 et 7 ventôse an 2 , ont > fondé par l'art. 5 , titre 3 , de la loi du
nettement décidé que toute rente 28 mars 1790. Il a été reconnu et con
ou redevance mélangée de féodalité , firmé par des lois postérieures : de telle
c'est- à dire constituée avec stipulation sorte que lorsqu'il faut prononcer sur
de cens ou autre droit essentiellement la nature , l'existence ou la propriété
féodal était comprise dans l'abolition . des rentes, même de celles dues à l'état,
Un avis du conseil d’état , approuvé sur le mode de leur rachat, ou la vali
le 30 pluviðse an 11 , a décidé « que dité de leur remboursement , la règle
» toutes prestations, de quelque nature générale est que les tribunaux seuls
>>>
qu'elles puissent être , établies par ont le droit de juger . Une exception a
» des titres constitutifs de redevance cependant été portée en cette dernière
» seigneuriales et droits féodaux sup- partie , c'est-àà-dire que les conseils de
» primés par le décret du 17 juillet préfecture ont été déclarés exclusive
» 1793 , ont été pareillement suppri- ment compétens pour décider les con
» més, et que l'on ne pourrait admet- testations relatives aux remboursemens
» tre les demandes en paiement de ces faits à l'état , des rentes à lui dues par
» prestations, sans changer la législa- représentation des émigrés.
» tion . » Telles sont les observations auxquel
Ces lois et décisions n'ont pas empê- les se rattache le petit nombre de dé
CHAP. XX . SECT. II . LEGISLATION , 237

cisions du conseil d'état qui forme la risés par la loi du 21


jurisprudence en cette matière et dont nivôse an 8.
nous allons présenter l'analyse. 14 fruct. an 8. Arrêté qui détermine
le mode de liquidation
Section II . des rentes stipulées en
nature .
Législation.
27 prairial an 11. Arrêtérelatifau mo
11 août 1789. Décret de l'assemblée de de paiement des
nationale relatif à l'a dettes contractées en
bolition de la féodalité. numéraire envers la
25-28 mars 1790. Loi concernant les république , depuis la
droits féodaux.
suppression du pa
29 décembre 1790. Décret sur le rachat pier-monnaie.
des rentes foncières. 30 pluv . an 13. Avis du conseil d'état
28 août 1792. Décret relatif à la sup sur la suppression des
pression , sans indem prestations établies par
nité , de tous les droits des titres constitutifs
féodaux ou censuels , de redevancesseigneu
et de toutes redevances riales et droits féodaux .
seigneuriales. 23 vent. an 13. Avis approuvé du con
15 septemb. 1792. Loi relative aux ren seil d'état sur la vali
tes constituées en ar dité des rembourse
gent , appartenant à mens des rentes faits
la nation . aux établissemens de
5 juin 1793. Décret de la convention bienfaisance depuis le
nationale relatif à la . 25 messidor an 3 jus
vente des créances de
qu'au 16 vendémiaire
la nation affectées sur an 5 .
les biens nationaux .
22 fruct. an 13. Avis approuvé du con
17 juillet 1793. Décret qui supprime seil d'état sur la dé
sans indemnité, toutes charge que produit , à
redevances ci -devant
l'égard des rentes dues
seigneuriales et droits pour domaines enga
féodaux , même ceux gés , le paiement du
conservés par le décret quart de leur valeur,
du 25 août dernier . fait en exécution de la
21. nivôse an 8. Loi concernant le ra loi du 14 ventôse an 7.
chat et l'aliénation de
rentes dues à la répu- 30 avril 1807. Avis approuvédu conseil
blique. d'état sur plusieurs
14 vent. an 8. Arrêté relatif à la liqui questions relatives aux
dation des rentes dont biens et rentes sur les
le rachat et l'aliéna quels les fabriques et
tion sont demandés. les hospices peuvent
27 prair. an 8. Arrêté relatif à l'emploi respectivement préten.
dre des droits .
des capitaux de rentes
dont le rachat et l'a- 18 août 1807. Avis approuvé du con
liénation ont été auto seil d'état sur les ren
238 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

tes pour concession de SECTION III .


bancs sous les halles .
7 mars 1808. Avis approuvé du con Jurisprudence.
seil d'état sur une

question relative aux § 1er. Compétence des Autorités.


redevances emphytéo
tiques. No 1er. SUR LE FOND DU DROIT .
14 mars 1808. Avis approuvé du con
seil d'état sur la com- 1. Toute contestation relative à la
pétence en matière de nature des rentes , est de la compé
contestations relatives tence des tribunaux [ 1].
à la féodalité ou non De là il suit :
féodalité des rentes na- 1 ° Que les conseils de préfecture
tionales transférées par outrepassent leurs pouvoirs lorsqu'ils
le gouvernement. déclarent qu'une rente due par un
23 sept. 1810. Avis approuvé du con- fermage ordinaire ou bien une rente
seil d'état sur les ren- emphythéotique ; ou lorsqu'ils déci .
tes créées à titre d'em- dent qu'elle était féodale , et que par
phytéose perpétuelle suite ils prononcent son abolition (2).
dans le territoire du 20. Que lors même que la question
ci-devant évêché de de féodalité s'élève sur des rentes natio
Bâle , et dans le ci-de- nales transférées à des particuliers , la
vantpaysde Porentruy contestation doit être portée devant les
9 nov. 1810. Avis approuvé du con- tribunaux (3].
seil d'état , portant 3°. Que cette règle de compétence
que les fabriques ne doit être observée , soit que la rente
sont pointchargées des prétendue féodale ait été aliénée par
rentes dont étaient voie de transfert [4] , soit qu'elle se
grévés les biens à elles trouve encore entre les mains du gou
restitués par le do- vernement. Seulement , il est enjoint
maine. aux porteurs de transfert qui se croient
21 août 1816. Ordonnance du Roi re- dans le cas de demander des rembour
lative aux biens et semens , remplacemens ou indemnités
rentes appartenant au au trésor , de s'adresser préalablement
domaine de l'état,> qui à l'autorité administrative , conformé
ont été soustraits aux ment à la loi du 5 novembre 1790 [5 ].
recherches de l'admi- Mais , de ce que les tribunaux ne
>

nistration . peuvent point détruire par leurs ju

(1)
[ 15 janvier 1809. — 19 janvier 1811 . [ 4] Ceci résulte d'une distinction entre la
[ 2] 16 mars 1807. -- Voy. Avis approuvé vente d'un bien national et le transfert d'une
du 7 mars 1808 ; Avis approuvé du 14 mars rente , distinction établie par un avis du con
1808. - 28 mai 1809 . 18 juin 1809. – 18 seil d'état, approuvé le 14mars 1808.-Voy.
juillet 1809. — 24 décembre 1810. — 12 fév. aussi l'avis du 25 thermidor an 13 .
1812. - 11 juillet 1812. — Voy . Merlin , Ju- [5] 17 mars 1809. 19 juillet 1810.
risprudence , au mot Pouvoir judiciaire. Avis approuvé du 14 mars 1808.
[3] 24 juin 1808. -- 22 octobre 1808 .

1
CHAP. XX . SECT. III. SI. COMPETENCE DES AUTORITÉS. 239

gemens des décisions administratives , pêcherait point les tribunaux de pro


on infère : noncer sur l'action principale ; saufaux
Que lors même que l'administration parties à se pourvoir devant qui de droit
aurait décidé une affaire relative à la pour l’action récursoire ( 6 ).
féodalité d'une rente , bien que sa dé 5° Qu'il en est de même pour les ac
cision soit incompétente , les tribu- tions en revendication de biens attri
naux ne peuvent se saisir du litige et bués aux hospices par la loi du 7 sep.
le juger , avant que la décision admi- tembre 1807, parce que ces attributions
>

nistrative n'ait été réformée par l'auto . n'ont pu être faites que sauf le droit
rité supérieure (1). des tiers ; qu'il y est fait expressément
2. Toutes les fois qu'il y a contesta . réserve de ceux des biens y désignés
tion sur la propriété d'une rente récla- qui ne seraient point disponibles, et à
mée par le domaine , c'est aux tribu- plus forte raison de ceux qui n'appar
naux qu'il appartient de prononcer (2). tenaient pas à l'état à l'époque de l'af
De là il suit , a fortiori : fecta ion ‫ ;ܪ‬et qu'en conséquence ladite
1° Que lorsque la question de pro- loi ne fait point obstacle à l'action en
priété ne s'agite qu'entre deux particu- revendication des prétendant droits à
liers, cette contestation est évidemment la propriété desdits biens (7).
du ressort de l'autorité judiciaire !3) ; Mais , de ce que l'administration a
>

2. Que lors qu'une rente est une pro , seule le droit d'expliquer l'étendue des
priété patrimoniale qui n'a point ap- contrats de vente des biens nationaux ,
partenu ni pu appartenir à la nation ; on infère :
que l'immeuble sur lequel cette rente Que s'il s'agit de savoir si un acqué
est assise est de même une propriété reur de biens nationaux est , par l'effet
patrimoniale qui n'a jamais été frappée de l'adjudication , propriétaire seule
d'aucun séquestre, les tribunaux seuls ment de la rente ou du fonds sur lequel
doivent prononcer [A] ; la rente est établie , cette question est
39. Que ce principe doit être suivi du ressort des conseils de préfecture.
alors même que le séquestre aurait été L'accessoire suit alors le sort du prin
établi sur les biens des anciens débi- cipal [8] .
teurs de la rente , qui en ont mis le 3. Toutes les fois qu'il y a contesta
gage hors de leurs mains en vendant tion sur l'existence d'une rente récla
cet immeuble ; ce séquestre ne devant mée par le domaine, les tribunaux seuls
point influer sur son sort [5] ; sont compétens pour statuer [9).
4 ° Et qu'alors même que l'action ré- Cependant si une contestation s'élève
cursoire contre la nation , qui résulte- entre un particulier et l'administration
rait de la garantie que les acquéreurs des domaines sur la question de savoir
de cet immeuble auraient imposée à si une rente est éteinte ou conservée ,
leurs vendeurs , serait du ressort de le conseil de préfecture est seul com
l'autorité administrative , cette action pétent pour en connaître , parce que
( à supposer qu'elle fût intentée) n’em- cette contestation rentre évidemment

[ij 15 janvier 1809. [ 6] 25 mars 1807.


[2] février 1808 . 19 janvier 1811 . (7) 6 mars 1816.
(3] 15 juin 1812 . [ 8] 11 juillet 1812 .
[4] 25 mars 1807. [ 9] 19 janvier 1811 .
[5] Ibid .
240 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

dans le contentieux des domaines na- de ses biens , la contestation ne peut


tionaux [1 ] . être considérée comme rentrant dans
4. On considère qu'il y a contestation le ressort des domaines nationaux [ 6 ].
sur le fond même de la créance , lors- 4° Que dans les cas où la quittance du
qu’un particulier prétend n'être pas receveur des domaines qui justifie du
débiteur de la rente dont le paiement payement d'une rente, ne peut être
lui est demandé (2). considérée comme un acte administra
tif , et où il ne s'agit pas de prononcer
sur la validité de cette créance ou du
N° 2. COMPÉTENCE DES AUTORITÉS SUR LE

REMBOURSEMEMT DES RENTES .


payement fait dans une caisse publi
mais seulement de décider à quel
que ,
5. Les conseils de préfecture n'ont le titre un particulier a payé dans les
droit de décider les contestations rela- mains du receveur des domaines le ca
tives au remboursement des reutes , pital d'une rente due à un autre parti
qu'autant que l'état Уy est intéressé [3). culier , cette contestation qui n'existe
De là il suit : que dans des intérêts privés , ne saurait
1° Que les tribunaux n'ont pas le droit être du ressort de l'autorité adminis
de juger si le débiteur d'une rente en trative [7].
vers une corporation religieuse suppri- 5° Que lorsqu'entre un hospice et un
mée , est valablement libéré en vers l'é- particulier il ne s'agit que d'une simple
tat, au moyen du remboursement qu'il exécution et du payement de la dette
en a fait [4] . poursuivi par voie de saisie-arrêt, l’au 2

2 ° Que les conseils de préfecture doi- torité administrative a seule le droit


vent s'abstenir de prononcer lorsque , d'en connaître, parce que c'est un objet
dans une contestation relative au rem- qui , de sa nature et par ses rapports
boursement d'une rente, il ne s'agit que avec la destination et les ressources de
de l'exécution d'un contrat entre par- l'hospice , est soumis à la surveillance
ticuliers [5]. et à l'intervention de l'autorité admi
L'état en effet ne peut y être intéres- nistrative [ 8 ].
sé , puisque jamais une contestation en
tre particuliers ne peut avoir aucune
influence sur les moyens de libération No 3. COMPÉTENCE DES AUTORITÉS SUR LES
dont l'état a le droit de se servir , moyens TRANSFERTS DE RENTES .

qui sont suffisamment établis par les


lois. 6. Les conseils de préfecture peuvent
3° Que lorsqu'il est constaté qu'à l'é- connaître de la régularité des transferts
poque où un remboursement fait à une de rentes , pour la forme seulement ,
corporation religieuse et sur lequel il y mais ils ne peuvent pas prononcer sur
a difficulté, a été opéré , cette corpo- la légitimité des créances , surtout lors
ration avait encore la libre disposition qu'il existe des actes notariés (g).

"[1] 17 mai 1813.- Quoiqu'on ait ainsi jugé [5] 6 janvier 1807 .
dans l'espèce du décret que nous citons , le [6] 3 août 1808 .
principe qu'il énonce est douteux et ne doit [7] 20 septembre 1809 .
point tirer à conséquence. [8] 22 janvier 1808 .
[2] 19 janv . 1811 . [9] 22 janvier 1813 . Ce transfert avait
[3] 10 mai 1813. été fait par l'administration des domaines .
[4] 10 mars 1807.
CHAP. XX. SECT. III. S II. FOND DE LA MATIÈRE . 241

2. Fond de la Matière. à l'abolition des droits féodaux , n'au


torise les preneurs par bail à rente des
No 1er. VALIDITÉ DES REMBOURSEMENS (I) . droits abolis , à demander la réduction
des redevances dont ils sont chargés ,
7. Tous remboursemens de rentes ou que proportionnellement au dommage
obligations au profit d'établissemens de qui leur est causé par l'abolition de
bienfaisance , faits entre les mains des ces droits [7].
agens du domaine public , dans l'inter De là il suit :
valle qui s'est écoulé entre les lois des Que la contribution foncière ne sau
25 messidor an 3 et 16 vendémiaire an rait être comprise dans les motifs pour
5 , sont déclarés avoir été valablement lesquels la loi consent à ce qu’on in
faits ( 2 ).
demnise les preneurs par bail à rente
de ces droits abolis (8) .
N° 2. EXISTENCE DES RENTES.

8. D'après la loi du 16 octobre 1791 , No 4. INSCRIPTION AU GRAND - LIVRE DE LA


les rentes affectées aux fondations doi DETTE PUBLIQUE .
vent continuer à être servies , quoique
l'objet des fondations ne soit pas rem- 11. Les arrérages des inscriptions au
pli ( 3]. grand- livre sont insaisissables. La vente
Ainsi que nous l'avons déjà exposé, ne peut pas en être ordonnée , même à >

et ainsi que le prouve cet exemple , les la requête d'un créancier privilégié (9 ).
contestations sur ce point sont de la 12. Il ne peut être formé opposition
compétence des tribunaux. au transfert d'une rente (10) ; et la vente
Cependant le conseil d'état a main- n'en est pas nulle, quoique faite par un
tenu l'arrêté d'un préfet qui avait pro- débiteur en faillite ouverte. Mais alors
noncé sur une question semblable [4). ses créanciers ont contre lui l'action en
9. Les rentes et autres charges au banqueroute frauduleuse, comme pour
profit des établissemens d'instruction le divertissement de toutes autres va
publique , dont étaient grévés des cou- leurs , en fraude de ses créanciers (11).
vents et corporations religieuses sup- 13. Cependant le trésor public a un
primées , doivent être servies par l'ad- privilége sur tous les biens des compta
ministration du domaine [5]. bles en débet. Par conséquent , pour la
conservation de ses droits , l'agent du
N° 3. PRENEURS PAR BAIL A RENTE DES DROITS trésor public peut former sur eux des
grand livre de la dette
oppositions au
ABOLIS [ 6 ].
publique et de la dette viagère. Il en
10. La loi du 28 mars 1790 ,> relativo serait de mêmedes rentes que les comp

[ 1 ] 10 mars 1807. [6] Voir Merlin , Répertoire, au mot Rente


[2] Voy avis approuvé du 23 ventosean 13. foncière , Ś ler , no 4 .
- 6 février 1811. - 12 janvier 1812 . [7] 6 janvier 1807. – 18 août 1807 .
[3] Arrêts de cassation des 14 frimiaire an [8] 66 janvier 1807.
8 et 13 prairial an 9 . [9] Lois des 8 nivose an 6 , art. 4 , et 22
2

[4] 18 soát 1807 . floréal an 7 , art. 7 .


[5] Décret du 8 octobre 1810 , art. 31 . ( 10) 17 thermidor au 10 .
1er février 1813. — Application aux écoles [11] 40. jour complémentaire an 13. 3
d'Arezzo . janvier 1813 .
MACAREL 16
242 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

tables auraient acquises de leurs de- une date a ntérieure, légalement con
niers, au profit de leurs enfans. statée , ne sont pas soumises à ce privi
Mais comine le droit accordé au tré- lége ; et il suit qu'il ne peut être formé
sor public sur les biens des comptables d'oppositions sur les rentes acquises ou
en débet est fondé sur la présomption constituées par un comptable avant sa
que ces acquisitions ont été faites des nomination (1 ).
deniers de leurs caisses, celles qui ont

CHAPITRE XXI.
TRAVAUX PUBLICS.

SECTION PREMIÈRE. sement , des fossés et des plantations


Sommaire. qui les bordent, des canaux navigables,
de leurs bords et chemins de hallage ;
enfin de tous les édifices destinés au
On appelle travaux publics tous ceux service public. Le prince détermine les
qui se font , pour l'usage public , par emplacemens que doivent occuper ces
les ordres et au compte du gouverne- édifices, ces routes, ces canaux ; fait
ment ou d'une ville à ce autorisée . les marchés avec les entrepreneurs et
Toutes les contestations qui les con- les constructeurs ; et comme , dans tous
cernent sont du ressort de l'autorité ces cas , il agit en vertu du pouvoir
administrative, exécutif , sans rien emprunter de la
Mr le président Henrion , dans son li- puissance législative , il est tout à la
vre de l'Autorité judiciaire,recherche ce fois l'ordonnateur de ces travaux , le ré
en quoi consiste le pouvoir administratif, gulateur des mesures d'exécution , et le
et démontre qu'on ne peut le trouver juge des différends et des réclamations
que dans la partie du pouvoir exécutif auxquelles ils peuventdonner lieu » . »

chargée de régler les rapports du gou- Les règles sur cette matière sont fort
vernant avec lesgouvernés. Ildéveloppe simples ; nous les avons rangées, pour
à cet égard de hautes considérations la compétence , dans l'ordre tracé par
qu'il faut lire dans l'ouvrage même. la loi du 28 pluviôse an 8 elle-même.
Descendant ensuite dans l'examen des Les chapitres sur les expropriations
actes que le pouvoir administratif ein- pour cause d'utilité publique et les mar
brasse , il s'exprime ainsi à l'égard de chés et fournitures, ayant déjà donné
la matière qui nous occupe : des notions sur cette matière , nous y
« Comme conservateur du domaine renvoyons nos lecteurs.
public et ordonnateur suprême de tou
tes les mesures qu'exige la sûreté géné Section II .
rale , le prince fait fortifier les places
qu'il juge à propos, et dispose des em Législation.
placemens nécessaires pour les rem 7 sept. 1790. Loi formant le titre 14
parts , fossés et chemins de ronde. Il en
est de même à l'égard des chemins pu de la loi générale sur
blics , de ceux qu'il juge convenable
d'établir ou dont il ordonne l'élargis- [ 1 ] 15 juin 1813 .
CHAP. XXI. SECT. III . S I. COMPÉTENCE DES AUTORITÉS. 243

l'organisation judici maîtres des requêtes


aire. ( Art. 3 , 4 et 5) . de la direction et sur
5 janv. 1791. Loi relative au dessé veillance de partie des
chement des marais . travaux publics dans
19 janv. 1791. Loi relative à l'organi le département de la
sation des ponts et Seine.
chaussées. 11 janv. 1811. Décret relatif à des dé
17 avril 1791. Instruction concernant penses pour travaux
le service des ponts et exécutés dans la ville
chaussées, adressée par de Chinon , sans l'ob
ordre du Roi aux di servation de toutes les
rectoires des 83 dépar formes voulues par la
temens. loi .
18 août 1791. Loi relative aux ponts 22 déc. 1812. Décret concernant l'or
et chaussées. ganisation et le service
28 pluv, an 8. Loi sur l'organisation de la commission mixte
départementale. des travaux publics.
25 nivôse an 9. Arrêté relatif à la répa- 6 sept. 1813. Décret portant annul
ration desgrandesrou lation d'un arrêté du
tes . conseil de préfecture
9 fruct. an 10. Arrêté qui annulle ce du département des
lui par lequel un con Landles , par lequel il
seil de préfecture a avait été accordé une
approuvé les devis et indemnité pour des
l'imposition sur une matériaux extraits de
commune , des frais de . carrières qui n'étaient
réparation d'un four pas en exploitation ré
banal . gulière.
9 fruct.an 10. Arrêté qui annulle ,
pour cause d'incompé Section III .
tence , des jugemens
rendus par un tribunal Jurisprudence.
de police municipale , -

relativement à un dé
$ 1er. Compétence des Autorités.
faut d'éclairage dema
tériaux déposés dans No fer . SUR LES DIFFICULTÉS ENTRE LES EN
une rue .
TREPRENEURS ET L'ADMINISTRATION CONCER
16 sept. 1807. Loisur le desséchement NANT LE SENS OU L'EXÉCUTION DES CLAUSES
des marais, etc. DE LEURS MARCHÉS.
27 déc. 1809. Loi concernant des im
positions pour confec-. 1. La loi du 28 pluviôse an 8 attribue
tion de routes , aux conseils de préfecture le jugernent
etc.
19 févr. 1810. Art. 438 du code pénal, des difficultés qui pourraient s'élever
12 avril 1810. Loi relativeà des impo- entre les entrepreneurs de travaux pu
sitions pour confection blics et l'administration , concernant le
de routes et pour la sens ou l'exécution de leurs marchés.
navigation . Cette attribution est exclusive ; ils
11 janv. 1811. Décret quicharge deux doivent donc s'abstenir de prononcer ,
244 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

lorsqu'il n'est question que d'appliquer l'autorité administrative , s'il condam


les règles du droit commun à des tra- nait personnellement le maire d'une
vaux ordinaires exécutés par de sim- commune , pour des ouvrages qu'il
ples entrpreneurs de bâtimens, d'après n'aurait commandés qu'en sa qualité
>

des conventions particulières [ 1]. d'administrateur [5] .


2. Lorsqu'un particulier forme,> con- 5. Lorsque des travaux pour des éta
Ire un entrepreneur de travaux pu- blissemens publics ont été faits sans
blic , en vertu d'un acte d'association , autorisation de l'administration , les
des réclamations tendant à le faire ad- poursuites pour le paiement doivent 2

mettre en participation à ces travaux ; être dirigées personnellement contre


le jugement des questions d'intérêt pri- ceux qui les ont ordonnés.
véauxquelles cet acte d'association peut La connaissance de ces contestations
donner lieu entre ces particuliers , ap- appartient aux tribunaux (6).
partient à l'autorité judiciaire [2].
Mais cette autorité sortirait des limi
tes de sa compétence , si elle interpré- Nº 2. - SUR LES RÉCLAMATIONS DES PARTICO
tait le marché primitif passé entre l'ad LIERS QUI SE PLAIGNENT DE TORTS ET DOM -
ministration et l'entrepreneur ; si elle MAGES PROCÉDANT DU FAIT PERSONNEL DES
déclarait, par exemple , que cet entre ENTREPRENEURS
preneur est tenu de convenir avec son
associé , de l'ordre des travaux à faire , 6. Les conseils de préfecture de cod-
des marchés à passer , dès entreprises à naissent pas seulement des difficultés
>

donner , et des gens à employer pour qui s'élèvent entre l'administration et


l'exécution de ces travaux (3] . les entrepreneurs de travaux publics ;
3. Les ouvrages qui ont pour objet ils sont encore compétens pour connaî
l’utilité publique ou la jouissance du .tre de celles qui concernent les torts et
public,tels que des monumens destinés dommages dont des particuliers auraient
à l'embellissement d'une ville , sont à se plaindre, pourvu que ces torts et
>

compris sous le nom de travaux publics : dommages proviennent du fait person


ainsi c'est au conseil de préfecture qu'il nel des entrepreneurs et non du fait de
appartient de prononcer dans le cas où l'administration (7].
un maire demande soit la résiliation Les tribunaux doivent s'abstenir d'en
des marchés passés avec des entrepre- connaître [8] .
neurs , à cause de l'inexécution des con- Telle serait la plainte portée contre
ditions, soit la remise au préfet du dé- des voituriers qui , transportant, par
partement des modèles et autres objets ordre d'entrepreneurs, des matériaux
d'art dépendans desdits ouvrages [4]. pourles travaux d'une route , auraient
4. Un juge de paix entreprendrait sur passé avec leurs voitures chargées, sur

[1] 6 mars 1816, acte d'administration contre lequel on doit


(2) 25 mai 1811 . recourir , non devant le conseil de prélec
[ 3] 7 août 1810. ture , mais devant l'autorité qui l'a rendu
[4] 7 février 1809. par la voie de l'opposition , si l'on n'a pas
[5] 12 mai 1807 . été entendu ; ou à son supérieur , par la voie
[6 ] 17 mai 1813. de l'appel , dans le cas contraire.
[7] La loi dit :: non par le fait de l'admi [8] Voy . art. 4 , § 2 dela loi du 28 pluviðse
nistration , parce que quand le dommage an 8 , Arrêté du gouvernement du 9 fruc
provient de cette part , il est causé par un tidor an 10. - 4 juillet 1815 .
CHAP. XXI. SECT. III. SI. COMPÉTENCE DES AUTORITÉS. 245

des champs ensemencés appartenant à toutes celles entre les particuliers et les
divers habitans (1) . entrepreneurs à raison de leurs entre
Telle serait aussi la plainte d'un voi- prises (4).
turier par eau qui aurait éprouvé quel- E. Lorsqu'il s'agit de travaux ordon -
que dommage au passage d'un pont , nés par le gouvernement, il appartient
en construction ou en réparation ,, par aux conseils de préfecture de connaître
le défaut de précautions prises pour la des con'estations qui peuvent s'élever
sûreté de la navigation , et qui action- entre ces entrepreneurs et les ouvriers
nerait les entrepreneurs : soit que la et fournisseurs[5].
réparation fût due par les construc- 9. Le paiement et la distribution des
teurs, qui ne sont autres que les agens sommes dues pour les travaux publics
de l'administration , soit qu'elle regar- étant essentiellement des actes d'admi
dât des concessionnaires ou entrepre- nistration , les conseils de préfecture
neurs qui , en cette qualité même , aux sont seuls habiles à connaître, en pareil >

termes de la loi du 28 pluviôse an 8 , cas, du mérite des saisies-arrêts, et à


ne sontjusticiables que de l'autorité ad- colloquer sur les sommes dues à l'entre
ministrative (2) . preneur les créances qui sont privilé
7. Si des créanciers saisissent des ma- giées et celles qui ne le sont pas ( 6 ).
lériaux destinés à la confection de tra- 10. Il n'y a pas lieu à revendiquer ,
vaux publics , les tribunaux n'ont pas au nom de l'administration , une con
le droit de valider cette saisie , ni d'or- testation dans laquelle il ne s'agit que
donnerque les matériaux seront vendus. de l'exécution d'une convention entre
Lorsque ces matériaux sont portés sur un entrepreneur de travaux publics et
l'emplacement des travaux pour être un simpleouvrier employé au transport
employés , leur destination est évidente, des matériaux ; la nécessité de cette re
ils doivent être considérés comme fai- vendication n'est ni dans le texte ni
sant partiedestravaux et par conséquent dans l'esprit de l'article 4 de la loi du
déclarés insaisissables. 28 pluviôse an 8 , qui a déterminé les
>

L'entrepreneur lui-même n'a plus la attributions des conseils de préfecture , 7

faculté d'en disposer, puisqu'il a fait en cette partie [7] .


cet approvisionnement en exécution des 11. Un simple agent de l'administra
traités qu'il a passés avec le gouverne- . tion chargé, par exemple, de la sur
ment [3]. veillance et du paiement d'ouvriers
Ces sortes de contestations duivent employés à des travaux publics, ne peut
ètre jugées administrativement, comme être personnellement condamné, sur

[1 ] Arrêté du gouvernement du 9 fructidor considérés comme des agens de l'administra


an 10. – 20 nov . 1806 . 26 mars 1812 . tion ; car si l'entreprise s'exécutait d'après
[2] 10 février 1806 . 12 février 1807 . un marché passé entr'eux et l'administration ,
13 nov . 1810. - 22 nov . 1810. -22 mars 1811. leurs ouvriers et fournisseurs particuliers ne
[3] Au surplus , la loi du 26 pluviôse an 2 seraient plus , vis - à -vis de celle-ci , que des
assure un privilége aux ouvriers et fournis- tiers non soumis à sa juridiction.
seurs , sur les fonds dus aux entrepreneurs [6] 22 mars 1813. – L'observation faile
de travaux publics . pour la règle précédente s'appliquerait éga
[4] 5 septembre 1810 . lement à celle -ci . Voir , au surplus , les règles
[5] 22 mars 1813 .- Il nous semble que qui suivent.
cette compétence générale ne peut exister (7) 11 janvier 1808 .
qu'autant que les entrepreneurs seraient
246 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

des réclamations qui intéressaient l'ad- car l'engagement par lui contracté
ministration seule, et qui , aux termes d'entretenir l'ouvrage a été nécessaire
de la loi du 28 pluviôse an 8, doivent ment subordonné à la condition qn'il
être portées devant les conseils de pré- serait construit suivant toutes les règles
fecture ( 1 ) . de l'art et avec toutes les précautions
12. Il résulte des dispositions de cette qui pourraient en garantir la durée
loi , que toutes les contestations qui pendant un certain tems.
s'élèvent, tant sur les vices et défauts Les conseils de préfecture sont com
de construction des travaux ou ouvra- pétens pour prononcer dans ce cas (4).
ges ordonnés par l'administration , sous
>

la direction et la surveillance de ses


agens, que sur le réglement des indem- No 3.. - 6 LES INDEMNITÉS DUES AUX PARTI
- SUR
nités qui peuvent être dues à des tiers, CULIERS , A RAISON DES TERRAINS TRIS OU
>

par suite de l'exécution ou de la con FOUILLÉS .


servation desdits travaux, doivent être
soumises à la décision de l'autorité ad- 15. D'après l'article 4 de la loi du 28
ministrative ( 2). pluviðse an 8 , les conseils de préfecture
13. C'est aux tribunaux qu'il appar. doivent statuer sur les demandes et
tient de prononcer entre les entrepre- contestations concernant les indemni
neurs de travaux publics et leurs sous- tés dues aux particuliers ,) à raison des
traitans, sous-entrepreneurs et autres terrains pris ou fouillés pour la confeo
créanciers , et pareillement de recon- tion des chemins et autres ouvrages
naitre les privilèges desdits créanciers publics [5 ).
et de déterminer l'ordre de leurs Ainsi un conseil de préfecture ne
créances. s'écarte pas des limites de ses attribu
Ainsi, le conseil de préfecture qui tions , lorsqu'il condamme un entre
déclarerait privilégiées des créances de preneur des ponts et chaussées à payer
cette nature, outrepasserait les bornes une indemnité qu'il évalue, à un par
de sa compétence [3]. ticulier dont le terrain a été fouillé
14. Lorsque, par une convention for pour en extraire les matériaux destinés
inelle entre un particulier et l'adminis- à la confection des routes (6).
tration, ce particulier s'est obligé à en- 16. L'article 4 de la loi du 28 pluviðse
tretenir une construction faite par le an 8 ne s'applique qu'aux réparations
gouvernement ; que cette construction et indemnités duesà raison des terrains
vient à s'écrouler, et qu'il est prouvé occupés ou fouillés , et des autres pré
que ce n'est que par le défaut des pré- judices causés aux particuliers par les
cautions nécessaires et même réclamées entrepreneurs de travaux publics ; cet
par ce particulier, que cet événement a article ne s'étend point aux contesta
eu lieu , c'est avec raison que ce parti- tions qui s'élèvent entre un entrepre
culierestdéchargéde la reconstruction ; neur et ses fournisseurs ou voituriers ,

[1 ] 16 mai 1807. 3 janvier 1812 . tribution des tribunaux . ( Loi du 8 mars 1810) .
(2) 23 décembre 1815. [ 6] Séance du 14 mai 1807. - 18 septembre
(3) 17 juillet 1816. 15 janvier 1815. 1807. – 22 novembre 1810. -30 novembre
[4] 22 octobre 1810 . 1811 : = 9 janvier 1812. — 12 février 1812 .
[5] Terrains pris est là pour terrains oc- 19 octobre 1812 . 15 mai 1813. – 6 sep
-

cupés : ce cas est différent de celui de terrains tembre 1813. – 17 janvier 1814.
pris pour utilité publique , qui est dans l'at
CHAP. XXI. SECT. III. S II. FOND DE LA MATIÈRE. 247

'en vertu de marchés danslesquels l'état déclarer son jugement, en ce point,


n'est point intervenu (1). comme non avenu , et de renvoyer la
17. Lorsque, par mesure d'intérêt contestation devant l'autorité adminis
public (2) , un conseil de préfecture trative , quant à ces deux chefs seule
ordonne la confection de quelques tra- ment [4).
vaux , sous la direction et l'inspection 19. Ce n'est point à l'administration ,
des ingénieurs, et aux frais de parti- mais aux tribunaux civils qu'il appar
culiers, sa décision ne fait point obstacle tient de connaître d'une demande en
à ce que ces particuliers portent, devant paiement de matériaux fournis à un
les tribunaux , des demandes relatives entrepreneur de travaux publics , et
à des questions de servitude et d'indem- employés aux constructions dont il est
nités à l'occasion de l'æuvre nouvelle , chargé, lorsque ces matériaux ont été
> >

ces questions n'exigeant sur le point de extraits et fournis par le particulier


fait, que l'examen des lieux , et sur le réclamant lui – même , de son propre
point de droit , que l'application des ti- fonds ; et qu'en conséquence, il ne s'a ·
tres: sans préjudice toutefois des travaux git point alors d'appliquer les régle
d'art et d'intérêt général ordonnés par mens relatifs aux fouilles et extractions
le conseil de préfecture. De telles deman- de matériaux opérées par l'administra
des n'offrent rien qui ne soit du res tion elle -même on en son nom , pour
sort des tribunaux ordinaires, confor- la confection des travaux publics (5).
mément aux dispositions de l'arti- 20. Les tribunaux ne sont pas com
cle 47, titre 10 de la loi du 16 septem- pétens pour connaître des contraven
>

bre 1807, relative au desséchement des tions des entrepreneurs de travaux pu


marais, etc. [3] blics ou de leur négligence dans les
18. Le mesurage et la classification précautions que la sûreté publique
des terrains fouillés pour l'ouverture exige (6).
des canaux ou la confection de tous
autres travaux publics , appartiennent S 2. Fond de la Matière.
à l'administration , et leur toisage et la
fixation de leurs qualités diverses ne 21. Lorsqu'un entrepreneur de tra
peuvent varier, soit qu'il s'agisse de ré- vaux publics a reçu toutes les sommes
gler les intérêts des ouvriers vis à - vis qui lui étaient dues et en a donné quit
de l'entrepreneur-général, soit qu'il tance sans réserve, il est non receva
faille déterminer les intérêts de ce der ble à réclamer contre les prix fixés pour
nier vis-à-vis de l'administration . ses travaux [7] .
Si donc un tribunal s'attribuait la 22. Lorsqu'il s'agit de contestations
connaissance d'une contestation élevée élevées devant l'administration entre
entre un entrepreneur et ses ouvriers un entrepreneur et ses fournisseurs et
sur la qualité des terres déblayées et ouvriers , il ne suffit pas >,pour que le
leur classification , il y aurait lieu à réclamant obtienne privilége en faveur

( 1) 20 juin 1812 . [3] 12 novembre 1811 .


(2) Ce ne peut pas être par mesure d'in [4] 19 mars 1808 .
térêt public ; car les conseils de préfecture [ 5 ] 20 novembre 1815.
ne sont pas juges de l'intérêt public en cette [6] Voir arrêté du 9 fruct. ani 10, au bulletin .
partie : ce ne peut être que par suite de dom (7] 27 décembre 1812 .
mages causés à des ouvrages publics.
248 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
de sa créance , qu'il justifie qu'il a Mais il ne suffit pas, comme on pour
prêté à un entrepreneur la somme qui rait le croire d'abord , que la carrière
fait l'objet de sa réclamation , ni même ait été mise en exploitation ; il faut
que celui-ci en ait dû faire l'emploi qu'elle n'ait pas été abandonnée depuis;
dans son entreprise ; il faut qu'il soit il faut qu'elle soit en exploitation au
porteur des états de journées ou des moment de l'extraction des matériaux.
comptes de fournisseurs payés , direc- On ne peut réputer carrière en ex
tement et de ses propres deniers, par lui ploitation que celle qui offre au pro
réclamant ou par ses propres agens (1). priétaire un revenu assuré , soit qu'il >

23. L'art. 55 du titre 11 de la loi du l'exploite régulièrement par lui-mème


16 septembre 1807 , ne doit point être et pour ses besoins, soit qu'il en fasse un
>

rigoureusement appliqué aux entrepri- objet de commerce, en l'exploitant régu


ses de simples travaux communaux , lièrement par lui-même ou par autrui .
qui ne peuvent être entièrement assi- Un conseil de préfecture, en accor
>

milés à ceux que cette loi définit (2). dant à un propriétaire dont l'exploita
Ainsi , un conseil de préfecture s'ex-
> tion serait abandonnée depuis plusieurs
poserait à voir annuller sa décision , s'il années, une indemnité à laquelle il ne
lui donnait pour base l'article précité, pouvait prétendre , aux termes de la
en ce qu'il n'y a pas lieu à faire entrer, loi précitée, que dans le cas où ses car
dans l'estimation ,la valeur des maté- rières eussent été en exploitation régu
riaux à extraire, lorsque la carrière de lière à l'époque de l'extraction faite
laquelle on fait l'extraction n'était pas par un entrepreneur de travaux pu
encore en exploitation . blics , contreviendrait évidemment à
Le conseil d'état, en annullant cet l'esprit et à la lettre de cette loi ; et
arrêté , ordonnerait une nouvelle ex- l'interprétation qu'il lui donnerait ainsi
>

pertise dans laquelle on devrait faire tendrait à consacrer une violation ma


entrer la valeur des inatériaux extraits, nifeste de tous les principes (4).
d'après les prix courans (3 ). 25. Lorsqu'indépendammentdesvices
24. D'après le même art. 55, on ne deconstruction reconnusdansles ouvra
doit payer, au propriétaire d'une car- ges faits par un entrepreneur de travaux
rière, la valeur des matériaux que l'on publics,il estconstaté, parles ingénieurs
en tire pour des travaux publics, que qu'il n'a pas été procédé aux réparations
dans le cas où la carrière serait déjà en con nues lors de la réceptio de ses
exploitation. travaux,> et qu'il n'a pas enfin rempli la

[1] 22 mars 1813 . raient pris , ou des constructions auxquelles


[2] Cet art . 55 est ainsi conçu : « Les ter- on les destine » .
rains occupés pour prendre les matériaux (3) 17 septembre 1809.
nécessaires aux routes ou aux constructions [4] 6 septembre 1813 , au bulletin .--Après
9

publiques , pourront être payés aux pro . avoir annullé , dans l'espèce , l'arrêté du con
priétaires comme s'ils eussent été pris pour seil de préfecture , le conseil d'état a ordon
la route même . né qu'il serait procédé à une nouvelle exper
Il n'y aura lieu à faire entrer dans l'esti- tise de l'indemnité due au propriétaire , et
mation la valeur des matériaux à extraire , que cette indemnité ne devait avoir pour
que dans le cas où l'on s'emparerait d'une objet que les dommages causés à ses proprié
carrière déjà en exploitation ; alors lesdits tés par l'extraction et le transport des maté
matériaux seront évalués d'après leur prix riaux provenant des carrières dudit proprié
courant , abstraction faite de l'existence et taire .
des besoins de la route pour laquelle ils se
CHAP. XXII. SECT. I. PART.I.SI. SOMMAIRE. 249

condition d'entretenir ces travaux pen- les réparations mises à sa charge (1).
dant un laps de temps désigné, ainsi > 26. Il y a lieu de laisser à la charge
qu'il s'y était soumis d'avance, il y a lieu des administrateurs , les travaux pu
par le conseil de préfecture de décider blics qu'ils ont ordonnés sans consulter
que , sur la somme totale qui lui reste les conseils municipaux intéressés et
>

due en paiement, il sera fait une ré- sans avoir observé toutes les formes
duction d'une certaine soinme pour voulues par les lois ( 2).

CHAPITRE XXII .
DE LA VOIRIE .

Observations préliminaires. une troisième section , nous présente


rons les règles qui ont trait à la voirie
« Le mot de voirie signifiait autrefois urbaine. Dans une quatrième section ,
grand chemin . Il se dit aujourd'hui de nous ferons connaître l'état de notre
la police des chemins et de l'autorité législation sur les amendes , en matière
qui l'exerce » [3]. de voirie.
Le droit de voirie , en général , con
siste dans le pouvoir 1 ° de faire des ré SECTION PREMÈIRE.
glemens sur cette matière ; 220° de punir
les contraventions à ces réglemens . De la Grande Voirie.
C'est surtout sous ce dernier point de
vue qu'il en sera question ici , c'est-à- Nous avons jugé à propos de subdi
dire que nous exposerons les règles viser en deux parties cette section qui
de la police contentieuse considérée embrasse deux objets différens et dignes
comme exécution de la police régle- d'une égale attention :: l’une compren
mentaire. dra les grandes routes , canaux , planta
La voirie se divise en grande et en tions et autres ouvrages qui les bordent;
petite. Chacune de ces divisions formera l'autre la police du roulage et des messa
une section du présent chapitre. Dans geries.

PREMIÈRE PARTIE.
DES GRANDES ROUTES , CANAUX ,> PLANTATIONS ET AUTRES OUVRAGES D’art QUI LES BORDENT.

S 1er. Sommaire. routes de première , deuxième et troi


sième classes , suivant la classification
La grande coirie régit les grandes établie par le décret du 16 décembre
(1) 6 août 1809 . routes ; quel peuple a commencé l'usage des
[2] 11 janvier 1811 , au bulletin . — 6 juillet routes pavées ; લેà quels magistrats, chez nous,
1813. ( Arch . ) fut confiée la police des chemins; quelle futla
[3] Merlin . – On peut voir dans son Ré- fixation de leur largeur, jusqu'au 31 décem
pertoire de jurisprudence , au mot Chemin , bre 1790 , date de la loi qui a créé l'adminis
l'historique de l'établissement des grandes tration des ponts et chaussées.
250 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

1811 , les fleuves etrivières navigables, encouragé les empiétemens,> les dégra
et les canaux . dations, la destruction des arbres , le
« Les grandes routes sont celles qui comblement des fossés , enfin tous les
conduisent de départemens à départe- délits que la cupidité, la malveillance ,
mens , de ville marchande à une autre , le dés@ u vrement inspirent ,conseillent,
et sur lesquelles il y a postes et messa- provoquent.
geries (1). » Il est tems , au moment où l'or
Considérées comme dépendances du dre va renaissant , où les routes se
domaine de l'état [ 2], elles sont à la rétablissent , se plantent , où les ca
charge du trésor public , ou des dépar. naux se reconstruisent et se font , où
>

temens, selon les cas tracés par la loi. les ouvrages d'art de tout genre se ré
La loi du 7 septembre 1790 avait di- parent, où ceux existans vont repren
visé la grande voirie entre l'adminis- dre leurs ancienne et utile magnifi
tration et les tribunaux : « l'adminis- cence, de rendre à la police une action
tration , en matière de grande voirie sûre, prompte, sévère.
( portait l'article 6 ) , appartiendra aux » Il faut conséquemment que l'ad
corps administratifs, et la police de ministration chargée de faire et de
conservation , tant pour les grandes conserver , puisse poursuivre, attein
>

routes que pour les chemins vinci- dre , frapper ceux qui détruisent ou
naux , aux juges de district » . altèrent le produit de ses travaux édi
La loi du 28 pluviôse an 8 , qui a fiés souvent à grands frais.
introduit un nouveau système d'admi- » Il faut que , sans aller devant les
nistration , a attribué ( article 6 ) aux tribunaux de police correctionnelle
conseils de préfecture le pouvoir de auxquels la connaissance de ces délits
prononcer sur les difficultés qui pour- était attribuée, ils soient réprimés par
raient s'élever en matière de grande l'administration même , revêtue à cet
voirie. effet d'un nouveau pouvoir réclamé
La loi du 29 floréal an 10 a confirmé, pour elle par les circonstances et même
étendu et organisé cette attribution . par les principes.
Voici les motifs de celle loi exposés , » C'est en ce moment,> législateurs
par l'orateur du gouvernement [3] au que le gouvernement sent vivement et
corps législatif, dans sa séance du 25 que vous sentirez vous-même l'utilité
floréal an 10 . des conseils de préfecture, auxquels cette
« Toutes les contraventions aux ré- attribution peut être confiée, non -seu
glemens relatifs à la conservation des lement sans danger, mais encore avec
canaux , des routes , des plantations et tant d'avantages .
autres ouvrages d'art qui les bordent , » Placés près du chef de l'adminis
se sont multipliées avec excès. tration , ils seront facilement éclairés
» Les poursuites en sont rares , peu par lui ; ils rendront une justice plus
actives, et rarement poussées jusqu'à la rapide , plus efficace , moins coûteuse.
condamnation des délinquans. » Le gouvernement espère beaucoup
» Cette espèce de silence de l'admi- de la nouvelle inesure qu'il vous pro
nistration , d'inaction de la justice , a pose.

[1] Mr le président Henrion , Traité des [3] M. Regnault , de Saint-Jean -d'Angély,


Justices des paix , chap. 22, § 1er, conseiller d'état.
(2] Art. 528 du code civil .
CHAP. XXII. SECT. I. PART. I. S II . LÉGISLATION. 251

» Il avait conçu le dessein de l'éten- 28 pluv, an 8. Lui concernant la divi


dre davantage , de l'appliquer à la sion du territoire de
voirie urbaine . mais au milieu de la France et l'adminis
tant de travaux qui se sont pressés, il a tration (art. 4).
été forcé à regret de retarder l'exécu- 25 niv. an 9. Arrêté relatif à la ré
tion de plusieurs vues utiles, et de s'at paration des grandes
tacher aux plus pressantes. routes.
» Celle -ci est du nombre , et il at- 29 flor. an 10. Loi relative aux con
tend de votre sagesse que vous la con traventions , en ma
sacrerez . » tière de grande voirie.
Aujourd'hui donc et depuis cette loi, 3 brum . an 11. Arrêté qui annulle un
l'autorité administrative a tout à la jugement d'un juge de
fois l'administration et la police de paix en matière de
conservation , en matière de grande grande voirie.
voirie. 14 flor. an 11. Loi relative au curage
Tout le contentieux qui la concerne des canaux et rivières
doit être porté devant les conseils de non navigables, et à
préfecture. C'est une exception au droit l'entretien des digues
commun ; mais une exception com qui y correspondent.
mandée par l'intérêt de l'ordre public, 9 vent. an 13. Loi relative aux planta
tions des grandes rou
tes et des chemins vi
cinaux . (Art. 1 , 2 , 3,
$ 2. Législation. 4 et 5 ):
28 juin 1806. Décret qui annulle les
26 juill. et 29 août 1790. Décret con arrêtés par lesquels un
cernant les droits de maire avait ordonné
voirie et plantations la démolition de la
d'arbres sur les che maison d'un particu
mins publics lier, comme construite
16 août 1790. Loi sur l'organisation sur une voie publique.
judiciaire , ( titre 11 ). 16 sept. 1807. Loi relative au dessèche
7 sep. 1790. Décret additionnel à la ment des marais , etc.
précédente loi . 27 oct . 1808. Décret concernant un
14 oct. 1790. Décret qui détermine nouveau tarif des
l'administration de la droits de voirie de la
grande voirie . ville de Paris.
6 octob .1791. Code rural (titre ler , 18 août 1810. Décret relatif au mode
section 6 , art. 2 et 3 ; de constater les con
titre 2 , art. 40). traventions en matière
28 flor. an 4. Arrêté du directoireexé de grande voirie , etc.
cutif relatif à la pro- 29 sept. 1810. Décret relatif à un em
priété des arbres des bâtoir , construit en
>

grandes routes. contravention aux ré


22 frim . an 6. Proclamation du direc glemens, par un par
toire exécutif relative ticulier du départe
à la réparation des mentde SeineetMarne.
routes . 16 déc. 1811. Décret contenant régle
252 ÉLEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
ment sur la construo- 4. La loi du 29 floréal an 10 n'attri
tion , la réparation et bue aux conseils de préfecture la con
l'entretien des routes. naissance des contraventions et dégra
29 août 1813. Décret concernant le re. dations, qu'en ce qui concernelespeines
couvrement et le ver- pécuniaires (6).
sement des amendes 5. Dans le cas où la contravention
en matière de grande aurait le caractère d’un délit et pour
voirie . rait entrainer des peines corporelles ,
15 déc. 1813. Décret concernant des c'est aux tribunaux correctionnels qu'il
arrêtés pris par le pré- appartient de prononcer (7).
fet et le conseil de 6. Une contravention aux réglemens
préfecture du départ. de la voirie peut se trouver accompa
del'Ourthe, en matière gnée d'un délit punissable par les lois
de grande voirie (1) . pénales. Les tribunaux connaîtront du
délit, mais ils devront se réduire à pro
noncer sur le fait repréhensible.
S 3. Jurisprudence. Leur jugement n'empêchera pas les
No 1er. COMPÉTENCE DES AUTORITÉS.
conseils de préfecture de réprimer et
punir la contravention [8].
1. La loi du 29 floréal an 10 attribue 7. Lorsqu'une contravention porte
aux sous- préfets la répression des con- en partie sur une grande route, en par
traventions en matière de grande voi- tie sur une propriété privée , la pre
rie et le droit de faire exécuter provi- mière forme une contravention de
soirement leurs ordonnances ,> sauf le grande voirie dont la connaissance
recours aux préfets [2]. appartient aux conseils de préfecture :
2. Le contentieux de la grande voirie la seconde doit être jugée par les tri
appartient aux conseils de préfecture[3]. bunaux .
Mais les discussions sur la propriété 8. Les usurpations commises sur les
sont du ressort des tribunaux [4) . francs - bords et le lit d'un ruisseau qui
3. Le conseils de préfecture, en cette n'est point navigable , fout naître des
matière , peuvent condamner les con- questions de propriété qui sont du res
trevenans à l'amende , en cas d'obstruct sort des tribunaux [9 ].
tion de la voie publique. Ils apprécient 9. Les préfets sont incompétens pour
cette amende [5] . imposer à un propriétaire, qui s'y re

[1] En Belgique , la Constitution , en ren-


2 [ 4] 18 mars 1813 . 15 mai 1813 . 23
dant aux tribunaux leurs véritables attribu- octobre 1815.
tions , a dépouillé les députations du droit de [5] 13 août 1811 .
connaître des contraventions aux lois et ré- [6] 23 avril 1807. – 2 février 1808 .
-

glemens sur la voirie . Arrêt de cassation [ 7] Le conseil d'état l'a ainsi décidé le 21
du 29 mars 1833. mars 1807 , sur un conflit négatif d'attribu
[2] 12 novembre 1809. – Décision du mi- tions , élevé entre le conseil de préfecture du
nistre de la justice, du 22 vendémiaire an ll , département de la Côte- d'Or et un tribunal
cité par M. Fleurigeon , dans son Code ad- de première instance de ce département, au
ministratif , Police, t. 2 , p . 447. – Art. 3 de sujet d'un délit de ce genre , dont était pré
la loi citée . venu le sieur Pavillon . — Voy. Merlin, Rép.,
(3) Loi du 29 floréal an 10 , art . 4 . 10 au mot Chemin , no 14 .
mars 1807. - 28 mai 1809. [8] 17 juillet 1808.
[9] 26 mars 1812.
CHAP. XXII . SECT, 1 PART. I. S III. JURISPRUDENCE . 253

fuse , l'obligation de curer exclusive- ture en renvoyant la question de pro


ment et annuellement le lit d'une ri- priété aux tribunaux , n'en prononce
vière . raient pas moins sur la contravention .
Les contestations de ce genre doivent 13. La question de savoir si des ar..
être jugéespar les conseils de préfecture. bres plantés sur l'héritage d'un parti
10. Lorsqu’un particulier a détruit culier , le long d'un chemin public, sont
un puisard existant dans sa propriété communaux,n'estattribuéepar aucune
pour le service de la grande route , et loi aux conseilsde préfecture [4].
qu'il prétend n'être point obligé de 14. Entre deux communes , la ques
conserver comme servitude envers l'é- tion de propriété d'arbres plantés sur
tat , le préfet peut ordonner le réta- les chemins publics appartient aux tri
blissement de ce puisard , pour cause bunaux [5].
>

d'utilité publique. 15. L'empiétement, l'usurpation , le


Cette décision n'empêche point le creusement de fossés, les plantations
particulier de faire statuer sur la ques- de haies ou constructions de murs et
tion de servitude par les tribunaux [1]. autres entreprises le long des grandes
11. Les préfets sontincompétens pour routes , sont du ressort des conseils de
concéder à un particulier une portion préfecture, sauf toujours les questions
de route abandonnée qui, en cette qua- de propriété qui regardent les tribu
lité , est assimilée aux terrains vagues , naux ; mais si l'ouvre qui fait naître la
dépendans du domaine de l'état, etdont question nuisait à la circulation ou ex
la concession ne peut avoir lieu qu'en posait la sûreté publique, l'autorité ad
vertu d'un acte de l'autorité souveraine ministrative aurait le pouvoir de faire
revêtu des formalités prescrites par les remettre les choses dans le premier état ,
lois (2 ) provisoirement et même définitivement;
12. Les contestations sur la propriété mais à charge d'indemnité , si la ques
des arbres plantés le long des grandes tion de propriété était résolue en faveur
routes doivent être portées devant les du particulier.
tribunaux [ 3]. Il y aurait, dans tous les cas , de la
>

Cependant, si la question de propriété part de ce particulier contravention


s'élevait à l'occasion d'arbres coupés ou pour avoir fait ouvre sur la grande
d'un élagage fait sans l'autorisation de route , sans avoir demandé la permis
l'administration, les conseils de préfec- sion , et sous ce rapport la compétence

[1] 27 mai 1816. - La servitude ne devrait grandes routes) .


-
Le 28 floréal an 4 , le di
pas moins subsister , alors même qu'il serait rectoire exécutif a décidé que le droit de
jugé qu'elle n'est pas légitimement établie, s'il plantation sur les grandes routes , aliéné par
n'y avaitpasd'autremoyen d'assainir la grande l'ancien gouvernement , moyennant finance ,
route :: sauf l'indemnité envers le propriétaire. devait être régi par les décreis rendus sur les
[ 2] 7 avril 1813 . domaines engagés , et qu'en ce cas les con
[3] Voyez les art. 1 , 2 , 3 , 4 et 5 de la cessionnaires n'avaient droit qu'au rembour
>

loi du 9 ventôse an 13 . Les arbres plantés sement de la finance qu'ils avaient payée.
sur les routes royales appartiennent à l'état ll n’a encore été rien statué sur la propriété
( Décret du 25 mai 1815) , excepté ceux qui des arbres plantés sur les anciens chemins
auraient été plantés en exécution de la loi du vicinaux . (29 mai 1813) .
9 ventôse an 13 ! Voir , à cet égard , aux ar [ 4] 21 décembre 1808 .
chives générales du conseil , le rapport qui ( 5) 17 mai 1809.
précède le décretdu 16 décembre 1811 , sur les
254 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

des conseils de préfecture aurait son tions contraires aux réglemens ,, les
effet. conseils de préfecture ne doivent or
donner la démolition que des ouvrages
No 2. FOND DE LA MATIÈRE . construits en contravention à ces ré
16. Lorsque des dépenses ont été né glemens , et la vente des matériaux en
cessitées par des dégradations commises provenant , s'il y a lieu , pour payer
sur une grande route, les conseils de les frais , dans le cas où l'autorité , au
préfecture doivent condamner les au- refus du propriétaire, aurait fait faire
teurs de ces dégradations à les suppor- la démolition.
ter (1). 22. Le conseil de préfecture connaît
17. Les conseils de préfecture con- aussi des vices de construction qui in
damnent à l'amende les particuliers qui téressent la sûreté publique dans les
ont fait abattre , sans l'autorisation bâtimens édifiés sur les grandes routes ,
préalabledu directeur-général desponts et dans les rues des villes qui forment
et chaussées, des arbres plantés sur leurs la continuation de ces grandes routes.
propriétés le long des grandes routes (2). 23. La disposition de l'article 7 du
18. Ils doivent également condamner titre 28 de l'ordonnance de 1669 , sur
ceux qui font élaguer des arbres à eux les eaux et forêts , confirmée par l'ar
>

appartenant , aussi le long des grandes ticle 650 du code civil , s'applique à
routes , sans autorisation du préfet ( 3 ). toutes les rivières et tous les fleuves
19. Ils prononcent aussi des amendes navigables , soit que la navigation s'y
( outre la démolition des constructions), fasse à trait de chevaux ou d'hommes
contre les particuliers qui ne se sont ou à l'aide du flux et reflux , ou par
pas , dans ces constructions, conformés l'impulsion du vent. Mais l'espace de
à l'alignement qui leur a été donné par 24 ou 30 pieds, spécifié dans cet ar
>

l'autorité [4). ticle, ne peut être exigé que sur le bord


20. Lorsqu'un individu a fait , sans du côtéoù le tirage a lieu , et se trouve
en avoir obtenu les alignemens , cons- restreint à 10 pieds , sur chacun des
truire , reconstruire , ou réparer des deux bords , tant qu'il n'y a pas de
édifices , maisons ou bâtimens , situés tirage à chevaux d'établi.
>

le long des grandes routes ou les joi- La loi du 8 vendémiairean 14 n'ayant


guant, soit dans les traverses des villes, rien innové à cet égard , le droit de
bourgs et villages , soit en pleine cam- servitude des pêcheurs à terre se borne
pagne , le conseil de préfecture doit à l'usage du marche-pied , comme
ordonner également la démolition des pour les autres navigateurs.
ouvrages , et condamner le contreve- Les propriétaires ne peuvent être
nant à l'amende (5) . contraints de souffrir des établissemens
21. Lorsqu'un particulier a ajouté à à demeure, fussent- ils même restreints
un bâtiment existant , des construc- dans l'espace déterminé [6).

(1) 16 septembre 1808, {5] 20 novembre 1815. – 6 mars 1816,


(2) 26 février 1817. [ 6] 16 mess. an 13. (Arch .) — Voir Merlin ,
(3) Art . 105 du décret du 16 déc . 1811 . Répert., au mot Chemin de hallage.
[4] 13 août 1811 .
CHAP. XXII. PART.II. S I. SOMMAIRE. 253

SECONDE PARTIE.
POLICE DU ROULAGE ET DES XESSAGERIES .

1er. Sommaire. « Personne n'ignore que la dégrada


tion des routes sur toute l'étendue de la
La police du roulage et des messa- France , est due à l'abandon absolu ou
geries forme une partie importante cette partie du service aa été livrée pen
et trop peu connue de la grande voirie . dant une grande partie de la révolution .
Elle a pour objet principal la conser- » Le mal et le désordre étaient tels
vation des grandes routes de la France,, que , depuis bientôt trois ans , les soins
et sous ce rapport , elle mérite toute la et les dépenses n'avaient pu que pré
surveillance du gouvernement , comme venir leur excès ; la restauration n'était
toute la sollicitude des magistrats char- pas encore sensible, surtout dans les dé
gés de l'exercer ou de punir les con- partemens des frontières, voisins du >

traventions à ses réglemens. théâtre de la guerre.


La première loi rendue depuis la » En outre, les dégradations, ou
révolution , sur cette matière , a été vrage du tems et de l'abandon , l'intérêt
>

celle du 29 floréal an 10. Les motifs particulier , l'esprit de licence avaient


en furent présentés au corps légis- ajouté des causes de destruction en se
latif , dans la séance du 27 précédent, soustrayant à l'exécution des anciens
par le conseiller - d’état Regnault (de rég emens sur le roulage .
Saint - Jean - d'Angely ). L'orateur du · Les formes tranchantes des roues
gouvernement s'attache à faire sentir , des voitures de roulage et des message
dans des termes fort courts , la néces ries étaient devenues d'autant plus des
sité d'empêcher la destruction pro- tructives , que les routes étaient plus
chaine des routes , et à faire reconnaî- dégradées .
tre les causes de leur dégradation , » Tout concourait à leur destruction .
l'heureux effet que produiraient les » Cependant un grand nombre de
roues à jantes larges , le besoin de conseils-généraux des départemens de
régler et diminuer le poids des voi- mandait le rétablissement des ancien
tures de tout genre ,> et enfin la néces- nes ordonnances sur le roulage.
sité de dispositions pénales pour ap- » .... Le gouvernement a été frappé de
puyer les dispositions législatives qui cette masse de plaintes , suite du désor
statueraient sur ces mesures . Tels sont , dre administratif, qui ajoutait au mal
en substance , les motifs de cette loi . heur physique de la dégradation des
Nous croyons utile , pour mieux faire routes.
connaître l'ensemble de son système , » Si l'un ne peut être réparé que par
de transcrire une partie du rapport fait le temps et les dépenses , l'autre a dů
au tribunat par un de ses membres [1] , être l'objet de l'immédiate sollicitude
>

lorsque la discussion s'y est engagée . du gouvernement.


Voici dans quels termes il s'est ex- » Depuis long -temps on blâmait l'an
primé : tique et routinière habitude des roues à
jantes étroites pour le roulage et pour
les messageries ; on les regardait avec
[ 1 ] Mr Perrée . raison comme une des causes de la dé
256 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

térioration des pavés , et surtout des » L'attribution de ces délits à la police


routes ferrées, par l'insuffisance de la administrative a paru nécessaire et sage.
surface de résistance à l'action du » Il ne l'est pas moins d'avoir donné
poids. une latitude de vingt myriagrammes
» Les jantes larges au contraire ap- au - dessus du maximum du chargement ,
puient le fardeau sur une étendue pro- pour prévenir toute erreur et accorder
portionnée à sa pesanteur ; elles forment au roulage des facilités hors de toute
un cylindre continuel qui applanit les surprise.
terres ; ce cylindre enfonce les pierres » Après cette tolérance , le tarif pro
au lieu de les broyer; il améliore la voie portionne l'amende pécuniaire à la con
au lieu de la détériorer. Des expérien- travention en poids. La progression de
ces répétées prouvent aussi l'avantage cette amende est de 20 myriagrammes
résultant, pour le roulage , des roues à 300 , et de 25 francs jusqu'à 300 fr .
à larges jantes ; elles exigent , dans la La mesure de l'amende est donc en rai
majeure partie des routes , moins de ti- son du poids excédant , et rien n'est
>

rage que les roues à jantes étroites. laissé à l'arbitraire ; cette disposition
» Ce n'était pas assez que ces vérités est d'autant plus sage , que l'exécution
fussent démontrées; il fallait forcer , de la loi sera assurée , non seulement
pour l'intérêt général , et persuader par son affiche et sa publication , mais
leur exécution , pour leur intérêt par encore par l'envoi que les autorités en
ticulier, à ceux que le travail continuel, feront à tous les bureaux de roulage et
l'habitude et les préjugés tiennent sous de messageries.
leur impérieuse domination . » L'article 5 condamne le roulier
( Ici l'orateur entre dans le détail des contrevenant , à la fourrière de ses
différens poids fixés par l'article 1er de chevaux à ses frais , jusqu'à ce qu'il ait
la loi , et parlant ensuite de la prime réalisé le paiement des dommages, et
accordée à ceux dont les voitures auront déchargé sa voiture de l'excédant du
des roues à larges jantes , il passe à poids.
l'examen de l'article 2 ) . » Quant au déchargement du poids ,
« Le projet de la loi prévient toute il est d'ordre public et de facile exécu
incertitude pour les objets d'un poids tion , sauf le recours du chargeur con
indivisible et supérieur au tarif. Leur tre le roulier , et les précautions de ce
transport ne peut donner ouverture à lui pour réparer son imprudence.
contravention . » Mais votre section aurait desiré que
» L'article 3 porte que le poids des la loi eût accordé , au roulier contre
voitures sera constaté au moyen de venant , la facilité de donner caution
ponts à bascules établis sur les routes , pour l'amende par lui encourue . Au
dans les lieux que fixera le gouverne- reste cette facilité à donner n'étant pas
ment. Jusqu'à l'établissementdes ponts interdite à l'autorité administrative, elle
à bascules ,> la contravention sera con- ne refusera pas un mode reçu dans
statée par la vérification des lettres de tous les genres de commerce .
voitures . » L'article 6 et dernier donne la fa
» L'article 4 porte que les contra- culté aux préfets de suspendre le rou
ventions à la présente loi seront déci- lage pendant les jours de dégel, sur les
dées par voie administrative, et les con- chaussées pavées.
trevenans condamnés àà payer les dom » Vous applaudirez aussi à cette pré
mages réglés par le tarif annexé au caution conservatrice et des hommes
projet de loi. et des choses .
CHAP. XXII . PART. II. S 1. SOMMAIRE. 257

apolice » Votre section de l'intérieur n'a vu , rectement vers le but de la loi , qui est
etsage dans ce projet de loi , que des disposi- d'amener l'usage habituel de celles de
r donne
raime
tions d'une exécution facile , sans dan- la plus grande dimension . Ces motifs ,
ger pour le commerce , et d'une uti- joints à la promptitude et la facilité de
>

gement, lité générale pour la conservation des l'application de la loi qui se fera beau
ccorder routes » . coup plus commodément, d'après le
e toute
La loi du 29 floréal an 10 , en même nombre de chevaux , qu'elle ne pour
temps qu'elle avait fixé le poids des rait avoir lieu seulement d'après le
rif pe voitures , avait donc offert des encou- chargement, ont déterminé à adopter
>
la con ragemens à ceux qui donneraient plus ce mode , et il serait , je le pense , im
>
sion de
de largeur à leurs roues ; mais nulle de possible de lui en substituer un autre.
amme
ses dispositions n'avait interdit expres- » Les voitures publiques , telles que
300 fr.
sément l'usage de toutes celles qui ne les diligences , messageries et autres,
en rah
seraient pas dans les dimensions déter- marchant au trot, lorsqu'elles excéde
n n'est minées . ront le poids de deux cent vingt
vositio Un second projet de loi eut pour but deux myriagrammes , ont dû , comme
cution de statuer sur ce dernier objet. les voitures de roulage , être assujéties
lemen: » La principa le disposition qu'il con- aux mêmes règles ; et cette disposition
1 , mais tient ( disait Mr. le conseiller d'état était de toute justice , parce qu'au-delà
rités en Miot , en le présentant au corps -législa- de ce poids le dégât qu'elles occasion
lage et tif, dans la séance du 30 pluviðse an 12), nent est de même nature que celui qu'à
fixe le minimum de la largeur des jan- charge égale occasionnerait une voi
roulie tes, tant pour les voitures à deux roues
? ture de roulage >, et s'augmente encore
de sa que pour celles à quatre roues , en rai-
> par la rapidité de la marche. Mais en
quilal son du nombre de chevaux attelés à la même temps la loi en excepte toutes les
ges, & voiture. On ne s'est pas dissimulé que voitures attelées d'un cheval , et toutes
ant di cette base pouvait n'être pas toujours celles employées à la culture des terres,
juste , et que quelquefois , suivant les au transport des récoltes et à l'exploi
> >

poids localités et la force des chevaux , le tation des fermes,toutes les fois cepen
eres: poids du chargement variait dans une dant qu'elles n'emprunteront pas les
s cor proportion différente du nombre des grandes routes. »
deat chevaux employés à la traîner : mais , Cette seconde loi , ainsi motivée , a
2

e. d'une part , il était difficile d'en trou- été adoptée le 7 ventôse an 12.
regu ver une plus convenable ; et de l'autre, L'art. 7 de cette loi avait laissé au
undit en faisant dépendre la largeur des roues gouvernement le soin de modifier , d'a
de cet élément, on tend évidemment à près les expériences faites sur les roues
4 améliorer la race des chevaux employés à jantes larges , le tarif du poids des
al au roulage , puisque les facilités que voitures et de leur chargement , porté
peut obtenir le voiturier , dépendent dans la loi du 29 floréal an 10 ; de ré
de la force des chevaux qu'il emploie. gler la largeur des jantes et le poids des
Enfin on a considéré que le plus grand diligences , messageries et autres voitu
inconvénient qui pouvait résulter de ce res publiques ; d'augmenter au besoin ,
mode de fixation étant d'obliger à se le poids des chargemens des voitures
servir , dans certaines circonstances , dont les jantes excéderaient les largeurs
de roues plus larges que celles qu'il se- déterminées ; de fixer la longueur des
rait peut- être rigoureusement néces- essieux , la forme des bandes et celle
saire d'exiger en raison du poids du des clous qui fixent ces bandes , pour
chargement, on allait encore plus di- les voitures de roulage : un décret du
MACAREL . 17 .
258 ELÉMENS DEJURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

23 juin 1806 , a réglé toutes ces choses Telles sont les mesures prises par l'ad
et prescrit toutes les mesures nécessai- minstration en cette partie.
res à leur exécution . Il a en outre dé.
terminé les amendes dont seraient pu 2. Législation .
nies les contraventions à ce réglement,
ordonné l'établissement d'une plaque 29 flor. an 10. Loi relative au poids
de métal portant, en caractères appa des voitures employées
rens , le nom et le domicile du pro aux roulage et messa
priétaire des voitures de roulage , la geries.
quelle plaque doit être clouée en avant 17 vent. an 12. Loi qui détermine la
de la roue et au côté de la voiture ; il largeur des jantespour
a enfin statué dans ces termes sur le les roues des voitures
contentieux de cette partie : de roulage attelées de
-

« Article 38. - Les contestations qui plus d'un cheval.


» pourraient s'élever sur l'exécution 4 prair. an 13. Décret concernant les
» du présent réglement, et notamment voitures dont les roues
»
sur le poids des voitures , sur l'a ont des jantes étroites.
» mende et sa quotité , seront portées 23 juin 1806. Décret concernant le
» devant maire
le commune
de la , et poids des voitures et
>> par lui jugées sommairement , sang la police du roulage.
v frais et sans formalités : ses décisions 18 août 1810. Décret relatif au mode
» serontexécutées provisoirement, sauf de constater les con
» le recours au conseil de préfecture, traventions en matière
» comme pour les matières de voirie , de grande voirie , de
» selon la loi de floréal an 10. » poids des voitures et
Enfin un décret du 18 août 1810 , a de police sur le rou
étendu aux préposés aux droits réunis lage (1)
et aux octrois le nombre des fonction
naires appelés à constater les contra S 3. Jurisprudence.
ventions en matière de grande voirie ,
de poids des voitures et de police sur le 1. Toutes les contraventions aux lois
roulage ; et a ordonné que tous lesdits relatives aux voitures sont poursuivies,
fonctionnaires seront tenus d'affirmer, comme les délits de grande voirie, de
devant les juges de paix , les procès- vant le conseil de préfecture , à cette
verbaux qu'ils seront dans le cas de exception près que la première déci
rédiger , lesquels ne pourront autre- sion ( celle provisoire) est rendue par
>

ment faire foi et motiver une condam- le inaire , au lieu de l'être par le sous
nation . préfet (2).

( 1) Voy . pour la Belgique , la note au relative à la police du roulage ; art. 38 , tit . 9


chapitre précédent . — Voy, aussi les arrêtés du décret du 23 juin 1806 , et l'art. 3 de la
des 31 mars 1833 . 16 avril 1834. -
16 loi du 29 floréal an 10, relative à la grande
février 1835. et9 mars 1836 , modifi- voirie. Voy . aussi Répertoire de jurispr. au
catifs du décret du 23 juin 1806 . Voy. mot Chemin ( grand ;, no 10. A Paris , le
pour la police des messageries, l'arrêté du 24 préfet de police remplit , en cette partie , les
novembre 1829 . fonctions attribuées aux maires.
( 2) Voy . art. 4 de la loi du 29 flor, an 10 ,
CHAP. XXII. PART. II. SECT. II . SI . SOMMAIRE. 259

2. Les délits commis par les voitu- des champs à la ville , ou de la ville au
riers, à l'occasion de l'exécution des lois manoir ou aux champs : ainsi les voi
sur la police du roulage , autres que tures sont soumises aux réglemens sur
les contraventions aux réglemens sur roulage , si elles transpor
la police du roulage
cette police , sont de la compétence des tent des grains , des pailles , des foins
tribunaux de police ou correctionnels[1]. aux marchés ou chez des particuliers ,
ou si elles conduisent des fumiers re
Nota. La loi du 7 ventôse an 12, ar- cueillis dans les villes Elles font en
ticle 8, portait : cela office de voitures de roulage ; la
« Sont exceptées des dispositions de tolérance étendue jusque là rendrait
» la présente loi , les voitures employées l'objet des réglemens illusoire.
7

» à la culture des terres , au transport


7 Presque toujours les contrevenans
» des récoltes et à l'exploitation des se défendent en disant qu'il ignoraient
» fermes; mais le gouvernement ré- la loi ; mais l'ignorance de la loi n'est
» glera le poids du chargement de ces jamais une excuse légitime. Il faut ce
» voitures , pour le cas où elles em- pendant convenir qu'il serait utile que
» prunteront les grandes routes v . l'autorité rappelât, de temps en temps,
Ce réglement a eu lieu par l'arti- les dispositions principales des régle
cle 8 du décret du 23 juin 1806 >, ainsi mens sur cette matière, qui établissent,
conçu : pour la largeur des jantes, des propor
« Le poids des voitures employées à tions qui peuvent, en effet , échapper
» la culture des terres , au transport à beaucoup de personnes. Tout prétexte
» des récoltes, à l'exploitation des fer- ne serait - il pas ôté , si des plaques de
» mes, et qui , par l'art. 8 de la loi du matière solide, placées sur les grandes
» 7 ventòse an 12 , sont exceptées de routes , rappelaient les proportions des
» l'obligation d'avoir des roues à jan- jantes des roues , comparativement au
>

» les larges, ne pourra , lorsqu'elles poids des voitures et au nombre des


» fréquenteront les grandes routes, ex- chevaux ?
» céder, dans aucun cas , quatre mille
» kilogrammes, chargement compris » . Section II .
Ainsi les voitures employées à la
culture des terres, au transport des ré- De la petite Voirie , et particulièrement
coltes et à l'exploitation des fermes , des chemins vicinaux .
sont dispensées de la rigueur des régle
mens, quand elles empruntent les gran S 1. Sommaire.
des routes.
Cette disposition i été appliquée , La petite roirie comprend les che
par le conseil de préfecture de la Sei- mins vicinaux et les traites ou sentiers.
ne , au cas seulement où les voitures Les chemins vicinaux sont ceux qu'ont
sont obligées de prendre la grande rou- établi des actes de l'autorité publique
te , pour les transports du manoir aux ou la possession immémoriale , pour la
champs et vice versa . Mais l'exception communication des villages et bourgs
cesse pour les transports du manoir ou aux villes , ou d'un bourg et village à
un autre.
Ils sont à la charge des arrondisse
[1] Voy . art. 41 et suiv . du décret du 23 mens et des communes . Ils sont leur
juin 1806 ; art. 16 du décret du 28 août 1808; propriété.
et art. 45 du code pénal de 1810. Les réglemens qui les concernent ne
200 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

sont valables qu'autant qu'ils sont faits est faite par la loi du 9 ventôse an 13.
en exécution d'une loi (1) . Nous allons transcrire ci -après les
Les conseils de préfecture pronon- motifs de la portion de cette loi qui con
cent, d'après la loi du 29 ventôse an cerne les chemins vicinaux.
13 , sur toutes les contestations qui s'é- Depuis longtemps l'agriculture ré
(

lèvent à l'occasion de la reconnaissance clame quelques dispositions législati


ou de la recherche de leurs limites , de ves plus précises que celles qui sont
Ja fixation ou du maintien de leur lar- actuellement en vigueur sur les che
geur. mins vicinaux. Des empiétemens suc
Les sentiers se subdivisent en publics cessifs les ont, dans quelques parties de
el particuliers. la France , rendus tout- à - fait impra
>

Les sentiers publics sont ceux qui ticables , et il n'a pas paru déplacé ,
communiquent d'un chemin à un au- dans une loi qui traite du perfection
tre , et que le public a le droit de fré- nement des chemins publics , de s'oc
quenter. cuper des moyens d'améliorer ceux qui
La police de leur conservation est , sont les canaux de l'exploitation des
comme pour les chemins vicinaux , de terres , et une partie si essentielle de
la compétence adminstrative. l'économie rurale . D'ailleurs cette ina
Les sentiers particuliers sont ceux tière se rettachait naturellement à la
qui ne sont établis que pour faciliter loi , sous le rapport de la plantation des
l'accès de deux ou plusieurs propriétés chemins vicinaux qu'il convient de ne
particulières qui se communiquent. pas laisser passer sous silence , et qui
Ceux-ci sont de la compétence judi- demandait aussi d'être réglée, autant
ciaire (3) . qu'il était permis de le faire , unique
Les lois sur les chemins vicinaux ne ment pour empêcher que les planta
leur sont point applicables (4). tions ne se continuassent sans aucune
Trois autorités prononcent sur les restriction ,> et ne finissentpar obstruer
contraventions et délits prévus par les entièrement ces chemins.
lois et réglemens sur cette partie de » On a essayé de pourvoir à l'un et
la petite voirie. Ces trois autorités sont : à l'autre objet, par les dispositions des
Le tribunal de simple police ; art . 6 et 7 de la loi .
Le tribunal correctionnel1 ; » L'administration publique est au
Le conseil de préfecture. torisée à faire reconnaître et rechercher
La quotité de l'amende et la durée les anciennes limites des chemins vici-
de l'emprisonnement forment la ligne naux , et à fixer ensuite, d'après cette
de démarcation entre les deux pre- reconnaissance , leur largeur suivant
miers . les localités ; inais en même- tems elle
Le conseil de préfecture ne peut , ne peut, lorsqu'il sera nécessaire d'aug
ainsi qu'on l'a vu , décider si ce n'est menter cette largeur, la porter au-delà
dans les termes de l'attribution qui lui de six mètres.

[ 1] Le législateur règle la manière de con- [2] 13 octobre 1809 15 mai 1813 . +

stater, les contraventions , détermine les pei . [3] Les entreprises qui s'y commettent sont
nes . crée et organise les autorités qui doivent des atteintes au droit de propriété , et non
les appliquer La puissance législative s’ar- des contraventions aux réglemens de la voi
rête là , et laisse toute la partie réglementaire rie. ( M. le prés . Henrion , Compétence des
au pouvoir administratif. (M. le prés. Henrion, juges de paix .)
de l'Autorité judiciaire.)
CHAP. XXII. PART. II . SECT. II . S I. SOMMAIRE. 261

» Le principe de cette disposition se Jusqu'ici la jurisprudence a beau


trouve dans l'esprit qui a dicté le reste coup varié ; et c'est un mal sans doute
de la loi. En effet, la largeur de six qu'une jurisprudence qui se combat
mètresestsuffisante pour l'exploitation ; elle -même, qui n'est point obligatoire ,
elle permet le passage dedeux voitures ; et qui cependant, dans la plupart des
et en supposant que les limites retrou- cas , tient lieu de la loi .
vées d'un ancien chemin vicinal lui Une loi , nous le répétons, est indis
donnassentune plus grande dimension , pensable. Mais, en attendant, il faut
quelle nécessité d'enlever à l'agricul- nous servir des instrumens que nous
ture une portion de terrain dont elle possédons ; et appliquer les règles de
tire aujourd'hui un utile produit, pour compétence et d'interprétation que le
le rendre au luxe inutile d'un chemin ? conseil d'état a déjà établies.
» Mais en même -teins la loi veut Mais il convieut qu'auparavant nous
qu'une fois cette largeur nécess ire dé- divisions la matière.
terminée, personne ne puisse la res- La loi du 9 ventôse an 13 est la seule
treindre, et elle oblige tout propriétaire qui puisse servir de règle ; noussuivrons
qui veut planter sur le bord des chemins l'ordre de ses dispositions, et nous ex
vicinaux , à la respecter. poserons successivement les principes
» Ainsi ce que demandaient l'utilité relatifs ::
publique et les besoins de l'exploitation , 1º A la recherche et à la reconnais
est accordé sans qu'aucune représenta- sancedes anciennes limites des chemius
tion légitime puisse s'élever, saps qu'au- vicinaux ( article 6 de cette loi) .
cun propriétaire puisse se plaindre 20 De la fixation de leur largeur,
d’être arbitrairement dépossédé , ou d'après cette reconnaissance (article 7)..
inutilement géné dans l'usage de sa 30 Des contraventions aux réglemens
propriété (1). faits en vertu de cette loi (article 8) .
Malgré cette loi , et celles qui l'ont Enfin nous dirons un mot de ce qui
précédée, la législation, il faut en con- a trait aux sentiers particuliers, sous le
venir, a beaucoup d'imperfections et de numéro consacré aux questions de pro
lacunes en cette partie ; et quiconque priété, dans la catégorie desquelles il
s'est occupé de cette matière doit sentir faut ranger toutes celles auxquelles ces
la nécessité indispensable d'une nou- sentiers peuvent donner lieu .
velle loi qui fixerait la jurisprudence , Nous exposerons préalablement et
ou du moins de quelques dispositions autant qu'i nous sera possible de l'éta
législatives qui suppléeraient à l'insuf- blir , d'après l'état actuel de la juris
fisance des lois existantes et feraient la prudence , quelle est la compétence des
part des préfets, celle des conseils de diverses autorités en cette matière.
préfecture et celle des tribunaux. Ne Au surplus il est, en cette matière, un
serait - ce pas le moyen de renfermer les principe certain qu'il ne faut point
uns et les autres dans les limites préci- perdre de vue , si l'on veut résoudre les
ses de leurs attributions , et de couper difficultés qu'elle présente ; c'est que
ainsi la racine d'une foule de contes- « les conseils de préfecture sont des tri
tations ? bunaux extraordinaires et d'exception,
et que ces sortes de tribunaux ne peu
vent connaître que des affaires qui leur
sont attribuées par une loi formelle et
au
[1 ] Ce discours a été prononcé corps lé.
gislatif par M. Miot , conseiller d'état, dans spéciale ; en sorte que , pour s'assurer
la séance du 30 pluviôse an 13. de leur compétence, il ne faut que re
262 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

chercher si quelque loi leur aa conféré 24 juillet 1806. Décret qui déclarecom
le pouvoir de connaître de l'objet liti me non avenu le juge
gieux (1 ). » ment d'un juge de
paix, rendu sur une
$ 2. Législation . plainte en usurpation
de chemin communal
26 juillet et 29 août 1790. Décret con faite par un particu .
cernant les droits de lier.
voirie et plantations 14 août 1811. Décret relatif aux tra .
d'arbres sur les che vaux d'entretien et de
mins publics. réparation des routes
16 août 1790. Loi sur l'organisation et des chemins vici
judiciaire .-- ( Titrell). naux à la charge des
7 sept. 1790. Décret additionnel à la communes >, qui tra
précédente loi . versent les fortifica
19 nov . 1790. Loi relative à l'estima tions, et des rues qui
tion des arbres frui aboutissent aux rem
tiers plantés sur les parts, et à l'exécution
rues ou chemins pu des routes qui traver
blics . rent les frontières.
6 oct. 1791. Code rural. ( Tit . 1er. , 16 o - t. 1813. (nº 9781 ). Décret qui an .
sect. 6 >, art . 2 et 3 ; nulle, pourcause d'in
tit. 2, art. 40) . compétence, un arrêté
23 in ss. an 5 Arrêté du directoireexé. par lequel le conseil
cutit , qui ordonne la
> de préfecture du dé
confection d'un état partement de l'Isère a
général des chemins fixé la largeur d'un
vicinaux de chaque chemin déclaré vici
département, et la sup nal , et a jugé une
pression de ceux inu question de propriété
tiles . dont la connaissance
28 pluv . an 8. Loi concernant la di appartient aux tribu -
vision du territoire de naux .

la France, et l'admi- 18 oct. 1813. ( n ° 9792). Décret qui an


nistration . (Art. 4). nulle, pour cause d'in
14 flor. an 11. Loi relative au curage compétence, un arrêté
des canaux et rivières par lequel le conseil
non navigables , et à de préfecture du dé
l'entretien des digues partement de Seine et
qui y correspondent. Marne a fait une dé
9 vent. an 13. Loi relative aux plan signation de chemins
tations des grandes vicinaux , et a jugé une
routes et aux chemins question de propriété
vicinaux. dont la connaissance
appartient aux tribu
naux .
[1 ] M. le prés. Henrion , Traité des justi. 8 nov . 1813. Avis du conseil d'état sur
ces de paix , chap . 27 . un rapport du minis
CHAP. XXII. PART. II. SECT. II. S III. JURISPRUDENCE. 263

tre de l'intérieur, qui Nºjer. RÈGLES GÉNÉRALES SUR LA COMPÉTENCE


tendait à faire autori DU PRÉFET.
ser la suppression d'un 2. Lorsque le tableau des chemins
chemin communal . vicinaux d'une commnne à été dressé
6 janv. 1814. Décret portant rejet d'un par le maire, délibéré par le conseil
recours au conseil d'é
municipal et soumis à l'approbation du
tat contre un arrêté préfet, s'il arrive qu’un particulier ré
par lequel le préfet du clame devant ce magistrat sous prétexte
Doubsavait fixé la di- que l'on donne trop de largeur au che-.
rection d'un chemin min , le préfet doit prononcer sur la ré
vicinal [ 1 ]. clamation .
Si cette réclamation porte sur la pro
S 3. Jurisprudence. priété du chemin , le préfet doit ren
voyer les parties devant les tribunaux
1. L'administra tion publique est ordinaires (2!.
chargée de faire rechercher et recon
CONSEILS DE PRÉFECTURE.
DES
naître les anciennes limites des che
mins vicinaux , et de fixer leur largeur, 3. D'après le texte même de l'article
suivant les localités , sans pouvoir les 8 de la loi du 9 ventôse an 13 , les con
porter au-delà de six mètres , s'il est seils de préfecture doivent connaître
nécessaire de l'augmenter, ni faire au- de toutes les contraventions commises à
cun changement àછે ceux qui excéderont cette loi .
cette mesure . C'est donc à eux qu'il appartient de
Nul ne peut planter sur le bord des prononcer , soit qu'un particulier
chemins vicinaux, même sur sa pro- usurpe le chemin vicipal en tout ou
priété, sans leur conserver la largeur en partie [3 ], soit qu'il en change la
qui leur aura été fixée. direction ou l'alignement, soit qu'il
Les poursuites en contravention à ces ne se conforme pas , pour les planta
dispositions seront portées devant les tions d'arbres, aux réglemens faits par
conseils de préfecture, sauf le recours les préfets (4).
au conseil d'état . 4. Dès qu'il se mêle principalement
Tels sont les principes généraux de ou accessoirement une question de pro
compétence établis par loi du 9 ven- priété aux contestations que ces con
tôse an 13 , artiles 6 , 7 et 8. traventions peuvent faire naître , les
Il convient de les examiner sous le conseils de préfecture doivent ren
rapport de chacune des autorités qui voyer les parties devant les tribunaux
ont attribution à cet égard . pour la faire juger (5].

(1) Voy. pour la Belgique , la loi provin- droit de décider si un terrain contesté faisait
ciale art. 75 , et la loi communale art . 90-12 °. partie de la voie publique. On a abandonné
[ 2] Lepréfet ne doit arrêter l'état des che- cette jurisprudence trop contraire aux lois de
mins vicinaux qu'après la décision des tribu- l'équité et aux règles du droit commun .
naux sur cette question de propriété, à moins [3] Voir un décret du 24 juill. 1806. Merlin
de nécessité publique , et sauf indemnité s'il Rép. vo Chemin public, no 6.
y a lieu . — Dans les commencemens de l'é- [4] Art . 8 de la loi du 9 ventose an 13 .
tablissement de la commission du contentieux, [5] Voir le nombre 30 ci-après.
on avait jugé que l'administration avait le
264 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

5. Ce principe n'est applicable que DU CONSEIL D'État .


lorsqu'il n'existe point d'état des che 7. C'est devant lui que doit être
mins vicinaux de la commune , ou que
cet étatn'a pas été régulièrement dressé. porté l'appel des arrétés des conseils
Dans le cas contraire , il n'y a plus de préfecture rendus à l'occasion des
de question de propriété à juger : contraventions désignées par l'article
l'existence, la largeur,la direction du 8 de la loi du 9 ventôse an 13.
chemin vicinal , tout est constaté par , dans nonobstant
8. Sile, nombre le principe
4 ci-dessus établi
, le conseil
un acte authentique dressé contradic- de préfecture a jugé la question de
toirement avec les habitans de la com
mune et qui fait titre contr'eux [1]. propriété , le conseil d'état doit an
nuller son arrêté , et renvoyer les par
Alors le conseil de préfecture doit ties devant leurs juges compétens .
passer outre sur le déclinatoire , et pro 9. Il en doit faire de même si la
noncer sans renvoi sur la plainte qui
lui est soumise . question de propriété n'est élevée que
devant lui , pourvu que le réclamant
DU MINISTRE DE L'INTÉRIEUR . ne se trouve pas dans le cas exprimé au
nombre 5 .
6. Si quelque particulier , après l'ap
probation donnée par le préfet àl'état Nº 2. RÈGLES DE COMPÉTENCE RELATIVES A
dont il a été parlé , élève des réclama LA RECONNAISSANCE DES ANCIENNES LIMI
tions relatives à la largeur, à la déli L'EXIS
TES DES CHEMINS VICINAUX , ET A L'
mitation , ou à la direction d'un che TENCE DE CES CHEMINS .
min , sa plainte ne peut être portée
que devant le ministre de l'intérieur , 10. Le préfet est seul compétent
seul juge compétent des actes des pré- pour rechercher et reconnaître les an
fets , sauf recours au conseil d'état [2] . ciennes limites des chemins vicinaux (3).

(1) Par une circulaire du 7 prairial an 13 , « si les propriétaires riverains forment op


le ministre de l'intérieur a indiqué la ma- D
position à l'exécution de ces différens ar
nière de procéder à cette opération dans cha- » rêtés ( du préfet) , c'est le conseil de pré
9

que commune : le maire a dû dresser un état » fecture qui en est le juge » . S'il en était
des chemins vicinaux , accompagné de tous les ainsi , il faudrait admettre que les conseils
9

détailspropres à en donner une désignation de préfecture peuvent rapporter ou modifier


exacte. « Cet état a dù ( terme de l'instruc- les arrêtés des préfets, et que par conséquent
tion ) être publié dans les cominunes ; les ils sont juges d'appeldeces divers arrêtés ; ce
» habitans ont dû être invités à en prendre qui est évidemment faux. Les conseils de pré
» communication , et à adresser au maire , fecture sont des tribunaux d'exception qui
» dans un délai de quinze jours , les réclama- doivent juger suivant les lois , auxquelles ils
» tions qu'ils pourraient avoir à faire , soit ne peuvent rien changer, et suivant les arrê.
» sur la direction ou la propriété desdits che- tés des préfets, qui sont pour eux des lois

mins » . Toutes les réclamations ont dû être qu'ils doivent respecter également, tant qu'ils
reçues par le maire , et envoyées au préfet ne sont pas rapportés par l'autorité compé
avec les observations du conseil municipal et tente. ( M. Z. ) . On peut ajouter que la
du sous- préfet. Le préfet a dû renvoyer tou- véritable raison qui doit empêcher les con
tes les questions de propriété aux tribunaux ; seils de préfecture d'en connaitre , c'est qu'il
et après leur décision , arrêter définitivement s'agit purement d'intérêt public , qui n'est
l'état des chemins vicinaux . ( M. Z. ) jamais contentieux , et sur lequel les admi
[ 2] C'est par inadvertance que M. Henrion nistrateurs seuls ont droit de prononcer.
( Compétence des juges de paix ), dit que [3] Art. 6 de la loi du 9 ventôse an 13.

1
CHAP. XXII . PART. II. SECT. II . S III . JURISPRUDENCE. 265

11. S'il y a contestation sur cette re- 15. Si donc il y a contestation sur la
connaissance, le conseil de préfecture nature du chemin , c'est aux tribunaux
peut procéder , par voie d'enquête et ordinaires à prononcer , pourvu que le
de descente sur les lieux , au moyen de litige ne s'agite qu'entre ces deux pro
cumissaires délégués, pour reconnaître positions contraires : c'est un chemin
les anciennes limites du chemin [ 1 ] . vicinal , et c'est un chemin agraire et
Mais si un particulier conteste la d'exploitation , c'est- à - dire une pro
vicinalité du chemin dont l'adminis- priété particulière (5 ).
tration prétend fixer les dimensions , 16. Un particulier n'a pas caractère
dès-lors il y a lieu d'appliquer les prin. pour soutenir qu'un chemin est vici
cipes énoncés aux nombres 4 et 5 ci- nal ; il doit être renvoyé devant les
dessus [2] . tribunaux pour faire prononcer s'il y a
12. Lorsqu'un particulier aa demandé lieu à indemnité [6] .
à l'administration de faire reconnaître 17. S'agil- il seulement de savoir si
les limites d'une commune , les dépen- un chemin est vicinal ou rural ; c'est
ses que cette délimitation a entraînées au conseil de préfecture et non au
doivent rester à la charge du particulier. préfet qu'il appartient d'établir cette
Le préfet est compétent pour fixer distinction (7).
les honoraires des ingénieurs et autres 18. Ce sont les conseils de préfecture
agens employés dans cette opération . également qui doivent décider si tel
13. Lui seul aa le droit de déclarer si chemin , que l'on prétend vicinal! , est
un chemin est vicinal [3]. grande route , et vice versa [8] .
14. L'arrêté d'un préfet qui déclare un 19. Un conseil de préfecture rend
chemin vicinal ne fait point obtacle à une décision valable et juste , lorsque
ce que la question de propriété concer- des particuliers, réclamant le rétablis
nant le terrain , soit soumise aux tribu . sement d'un chemin vicinal , il les dé
naux ; car tout ce qui résulte de l'arrêté, boute de leur demande , après s'être
c'est que le chemin est reconnu né- assuré qu'il n'a jamais existé de chemin
cessaire et doit être inaintenu , sauf à vicinal dans les lieux indiqués [9 ].
indemniser le tiers qui serait judi 20. C'est au préfet seul qu'il appar
ciairement reconnu propriétaire du tient de prononcer sur l'utilité de la
terrain (4) . conservation d'un chemin vicinal , sauf

[ 1 ] 11 janvier 1808 . des règles précédentes , que c'est au préfet à


(2] 17 mai 1809 . déclarer si un chemin est grande route ou
[3] 16 octobre 1813. — Autre décret du 16 vicinal : ce n'est pas là , disent-ils, une ques
9

octobre 1813. tion contentieuse , mais une affaire d'admi


[4] 8 novembre 1813 . nistration qui se décide par des considérations
(5] 7 février 1809. - 4 juin 1809. 30 d'utilité publique. — Il faut toutefois remar
-

janv . 1812.- 3 juill . 1816. 12 mars 1814. quer qu'il n'y a pas seulement , dans l'espèce ,
[6] 22 septembre 1812. considération d'utilité publique : il y a conten
:

[7] 15 juin 1812 . tieux , en ce qu'il s'agit de mettre le chemin


[ 8] Voir Rép. de jurispr. , au mot Chemin à la charge de l'état ou à celle de la com
vicinal , no 7, un arrêt de cassation du 14 mune : quant à l'utilité publique , il lui suf
thermidor an 13 , qui a décidé dans ce sens. fit qu'il y ait un chemin qui sera plus ou
Cependant, malgré cette autorité et l'opi- moins large , suivant qu'il sera grande route ,
nion conformede M. Merlin , plusieurs juris- ou qu'il ne sera que chemin vicinal.
consultes pensent qu'il résulte suffisamment (9) 20. mars 1810.
266 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

recours au ministre de l'intérieur , et Cette fixation ne fait point obstacle


pourvoi au conseil d'état : d'où il suit à ce que les propriétaires réclament les
que les conseils de préfecture n'ont indemnités qui peuvent leur être dues,
point de compétence à cet égard ( t]. Si donc ces propriétaires n'entendent
21. Un préfet peut , par mesure de
2
point attaquer la direction donnée au
police , empêcher la suppression d'un chemin , mais seulement faire valoir
>

chemin qui existe depuis plusieurs an- leurs droits de propriété , sur tout ou
nées , et qui est litigieux , jusqu'à ce partie du terrain que ce chemin doit
que les tribunaux aient jugé la ques- parcourir , dans ce cas il faut qu'ils
tion de propriété en litige [2). portent leurs réclamations devant l'au
22. Lorsqu'un particulier prétend torité judiciaire [ 7].
qu’un chemin supprimé et vendu ou 27. L'appel d'une décision par la
échangé par l'administration , est le quelle un maire trace l'alignementd'un
seul qui lui restait pour arriver à sa chemin doit se porter devant le préfet,
propriété, c'est aux tribunaux ordinai- et non devant leconseil de préfecture (8)
res qu'il appartient de décider cette
question et dela résoudre , s'il y alieu, No 4. RÈGLES DE COMPÉTENCE SUR LA RÉPA
en indemnité , conformément à l'arti
>
RATION DES CHEMINS VICINAUX .
ele 682 du code civil (3) .
28. Les préfets seuls doivent ordon
No 3. RÈGLES DE COMPÉTENCE SUR LA FIXATION ner la réparation des chemins vicinaux .
DE LA LARGEUR ET DE LA DIRECTION DES
S'il y a contestation , c'est aux con
CHEMINS VICINAUX .
seils de préfecture à prononcer ( 9).
29. Il suit que l'autorité administra
23. Les préfets seuls ont le droit de tive est seule compétente pour statuer
fixer la largeur des chemins vicinaux (4) . sur les contestations entre les préposés
24. S'il y a contestation , les conseils aux réparations des chemins vicinaux
de préfecture sont seuls compétens pour et les propriétaires riverains, à l'occa >

statuer sur les difficultés de ce genre [5]. sion de ces travaux .


25. Lorsqu’un particulier réclamant En vain les parties déféreraient- elles
soutient qu'un chemin est un simple leurs différends à des arbitres . Sur con
sentier , et que la commune contestante flit , le conseil l'état déclarerait la sen
prétend que c'est un chemin de voi- tence arbitrale comme non avenue, les
ture , il s'agit alors d'une question de parties ne pouvant, par leur fait, chan
servitude sur laquelle les tribunaux ger la compétence établie par les lois :
ont seuls le droit de prononcer (6). elle est d'ordre public.
26. C'est au préfet qu'il appartient de Il n'est pas plus permis aux particu
fixer la direction quedoit suivre un liers de se choisir des juges dans une
chemin vicinal , saufle recours au mi- cause qui intéresse l'ordre public ,
nistre de l'intérieur , et même au con- qu'aux juges de méconnaître ou d'é
seil d'état. tendre leur juridiction (10 ).

(1 ) Avis du conseil d'état du 8 nov . 1813 . [6 ] 25 mars 1807. - 24 mars 1809.


[2] Voir ci-après : Du provisoire. [7] 6 janvier 1814 .
[3] 22 septembre 1812. [ 8] 29 janvier 1814
[4] 16 octobre 1813 , [ 9] 30 janvier 1809.
[5 ] 9 décembre 1810 . ( 10 ) Ibid .
CHAP. XXII. PART. II . SECT. II . S III. JURISPRUDENCE. 267

No 5. RÈGLES DE COMPÉTENCE RELATIVE A LA et l'autoriser , s'il y a lieu , à suivre


PROPRIÉTÉ . l'action près des tribunaux, devant les
quels il doit renvoyer les parties ( 4).
30. De tout ce qui précède, il résulte 34. L'arrêté du préfet qui , dans le
que , dans tous les cas possibles où une cas précédent, ordonne la convocation
question de propriété s'élève devant les du conseil municipal n'est pas suscep
autorités administratives , à l'occasion tible d'être attaqué devant le conseil
des chemins vicinaux , ell : doit être d'état : il ne préjuge rien sur la nature
renvoyée au jugement des tribunaux du chemin (5 ).
ordinaires [1 ] ;
35. Le jugement qui intervient sur
Et que la seule exception à celle rèn la question de propriété du terrain li
gle générale est celle énoncée au nom- tigieux , ne fait point obstacle à ce que
bre 5 . la question relative à l'alignement soit
Ce qui suit n'est que la conséquence soumise, s'il y a lieu , à l'administra
de cette règle générale. tion , pour être ensuite procédé suivant
31. Lorsqu'une commune revendi- les formes voulues parles lois.
que un chemin et s'appuie sur des titres 36. Les juges de paix ont le droit de
anciens, le conseilde préfecture doit sim- statuer , seulement au possessoire , sur
plement reconnaître son incompétence. la jouissance d'un chemin litigieux en
S'il rejetait la demande , il commet- tre deux particuliers.
trait un excès de pouvoir [ 2] Leur jugement ne fait point obstacle
32. Un conseil de préfecture ne peut à ce que la commune intervienne soit
ordonner le maintien ou le rétablisse- devant les tribunaux pour discuter la
ment d'un chemin , comme vicinal , propriété , soit devant l'administration
>

s'il аa été supprimé par un particulier sur la question de savoir si le chemin


qui prétend que sa propriété n'en est dont il s'agit est ou doit être porté sur
point grévée [ 3 ]. le tableau des chemins vicinaux (6) .
33. D’ordinaire , quand une contes
tation s'élève entre deux particuliers à DU PROVISOIRE .

l’occasion d'un chemin que l'un d'eux 37. Les maires , comme chargés de
soutient être public , le conseil muni- la police de la voirie , peuvent prendre
cipal de la commune est convoqué par les mesures nécessaires pour la conser
le préfet. Si ce conseil déclare que le vation des passages considérés comnie
chemin n'est point vicinal, les deux publics, et ordonner le rétablissement
parties doivent être à l'instant ren- provisoire des lieux dans leur état pré
voyées devant les tribunaux. cédent (7 )
S'il déclare qu'il est vicinal, le con 38. Le renvoi que les préfets ou les
seil de préfecture doit , selon le cas conseils de préfecture font des ques
accorder le provisoire à la commune > tions de propriété devant les tribunaux

( 1 ) Avis appr . le 10 mars 1807. 25 mars [2] 12 décembre 1811 .


1807. - 25 mars 1807
-
3 août 1808. - 21 [3] 3 oct. 1811. — 24 août 1812. - 27 mai
nov . 1808 . 10 mars 1809. - 11 avril 1810. 1816 . -
Voir la modification de l'art . 38
- 23 sept. 1810. 18 oct. 1810. 9 déc . ci-après .
1810. - 16 févr. 1811.- 18 août 1811. - 17 [4] 11 avril 1810 .
avril 1812. 15 juin 1812. - 4 août 1812. [5] 16 mai 1810.
3 janv. 1813. — 31 janv, 1817. – 26 févr. [6 ] 28 septembre 1816 .
1817 . 16 oct. 1813 . [7] 4 juin 1809 .
268 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

civils ne fait poict obstacle à ce que DES SENTIERS PARTICULIERS .

ces autorités , par un motif d'intérêt 41. Les lois sur les chemins vicinaux
public , maintiennent provisoirement ne sont point applicables aux sentiers
le chemin (1) particuliers.
39. Lorsqu'une commune plaide avec 42. Les préfets et les conseils de pré
un particulier , régulièrement la pos- fecture n'ont pas le droit d'ordonner
session provisoire appartient à la com- leur suppression ([ 4).
mune , par le motif que l'intérêt public 43. Ainsi , l'administration réclame
doit , à circonstances égales , l’empor- rait mal à propos la connaissance d'une
ter sur l'intérêt particulier. contestation élevée entre deux parti
Cependant il y a des circonstances culiers à l'occasion d'un tel sentier , et
où le provisoire peut être accordé au qui n'aurait pour objet que des intérêts
particulier. Si , par exemple, il est con- privés [5 .
staté par des procès -verbaux de l'ingé 44. Ainsi , lorsqu'un terrain contesté
nieur des ponts et chaussées , ou des
>
ne peut pas être considéré comme che
commissaires délégués ad hoc , que le min vicinal , mais seulement comme
chemin est inutile ; si le particulier pa- chemin d'aisance , la cause ne doit pas
rait avoir joui de bonne foi , pendant être soumise à la juridiction des con
plusieurs années, et surtout s'il a fait seils de préfecture , mais bien à celle
>

des constructions et plantations dont la des tribunaux ordinaires [6] .


destruction provisoire serait pour lui 45. Il suit aussi qu'un préfet com
une perte irréparable, ici il y a peu mettrait un excès de pouvoir, s'il décla
d'utilité publique et un grand avantage rait qu'un chemin en litige entre deux
particulier : ce qui doit déterminer. particuliers fait partie du domaine pu
Il est arrivé , dans un pareil cas > blic. Il n'aurait que la voie de l'inter
qu'après vérification des lieux par un vention dans le procès , pour réclamer
commissaire qui avait reçu les dires au nom de l'état .
respectifs des parties intéressées, le par
ticulier aa été autorisé à déposer , entre Nº 6. DE L'EXPROPRIATION POUR CAUSE DE
les mains du receveur de la commune , VOIRIE .

la valeur du terrain contentieux : au 46. Si l'administration juge qu'un


moyen de quoi , les choses sont demeu- terrain est nécessaire pour y établir un
rées en état jusqu'à la décision ulté- chemin vicinal , les tribunaux seuls doi
rieure sur la question de propriété (2). vent prononcer l'expropriation , et sur
40. Les arrêtés des préfets et des con- l'indemnité due au propriétaire (7).
seils de préfecture sont annulés dans 47. Les préfets ne peuvent , de leur
ce qui excède leur compétence, confir- seule autorité , sur une expropriation
inés dans ce qui ne l'excède pas : ainsi, ordonnée pour cause d'utilité publique,
annulés en ce qu'ils jugent la question déposséder le propriétaire , même en le
de propriété, confirmés en ce qu'ils renvoyant devant les tribunaux , pour
statuent sur le provisoire (3). y être statué sur le montant des indem

[ 1] 29 janvier 1814 . [5] 21 nov . 1808 . 29 déc . 1812 . -


22
[ 2] 10 mars 1809 . février 1813 .
[3] 29 sept. 1810. 9 déc . 1810 .
-
19 mai [6] 13 octobre 1809 .
1811 . 18 août 1811. – 3 janvier 1813. [7] 14 avril 1813. – Voir la loi du 8 mars
[4] Voir au sommaire . 1810 , et l'exception portée au décret du 18
CHAP. XXI . PART. II. SECT. II. S III . JURISPRUDENCE . 269

nités . Cette marche est contraire à l'ar- L'évaluation s'en fait à l'amiable ou
ticle 545 du code civil qui porte : « nul en justice (4).
» ne peut être contraint de céder sa
» propriété , à moins d'une juste et N° 7. DES CONTRAVENTIONS ET DE LEUR
» préalable indemnité. » PUNITION .
Ainsi le réglement de l'indemnité doit
toujours
48. D'apprécéder
rès l'artl'expropriation (1).
icle 13 de laloidu Compétence des Conseils de Préfecture.
8 mars 1810 9, lorsque le propriétaire 50. Les conseils de préfecture sont
d'un immeuble reconnu cessible pour juges compétens des contraventions aux
cause d'utilité publique , refuse d'en réglemens des préfets qui ont fixé des
faire l'abandon , le préfet ne peut s'en alignemens .
mettre en possession qu'en vertu d'un 51. Aux termes de l'article 8 de la
jugement du tribunal . loi du 9 ventôse an 13 , les conseils de
Le principe de cette loi est que l'ex- préfecture sont seuls compétens pour
propriation ne peut s'opérer que par réprimer les entreprises faites sur la
l'autorité judiciaire et non par l'auto- largeur des chemins vicinaux , pourvu
rité administrative . toutefois que la vicinalité ne soit point
La question se résout alors en in- contestée [5] , ou qu'elle soit reconnue
deinnité [2]. par les tribunaux (6].
49. Le terrain retranché à une pro- 52. Les conseils de préfecture doi
priété par l'alignement , est payé au vent rechercher dans les procès-verbaux
propriétaire , quelque petit que soit ce d’estimation , les actes de vente et au
>

terrain (3] . tres pièces, si un envahissement pré

août suivant , pour les expropriations ordon- Si des particuliers prétendent que l'exécu
nées antérieurement à cette loi . - Les ex
-

tion des travaux n'entraine pas la cession de


propriations que nécessite la confection du leur propriété , une commission administra
canal de l'Ourcq sont dans l'exception . Le tive examine et donne son avis ; le préfet
conseil de préfecture de la Seine continue statue et détermine les points sur lesquels
d'en connaître . sont dirigés les travaux ( Art. 7, 8 et 10 de
[1] 29 septembre 1810. -
( La marche de la loi du 8 mars 1810 ) .
cette procédure est tracée par la loi du 8 ( 3) Loi du 16 septembre 1807 , art. 49 . -

mars 1810) . — Il n'en est pas de même du Avant cette loi il n'y avait lieu à indemnité
paiement de l'indemnité : des circonstances que quand le retranchement faisait une dimi
peuvent ne pas permettre à l'administration de nution notable à la propriété.
l'effectuer de suite ; mais il ne peut pas être [ 4] Loi du 8 mars 1810. – L'évaluation se
setardé plus de trois ans , et les intérêts en fait comme de terrain nu , et comme s'il était
sont dus , payables de six mois en six mois. pris à l'extrémité de la propriété , puisque sa
A l'échéance de la troisième année, si le pro- position sur la voie publique se retrouve pour
priétaire n'est pas payé du capital , ou a dé- le terrain subséquent. Lorsque la cause
faut du service exact des intérêts, il peut d'utilité publique n'emporte que la cession
requérir son paiement de l'administration d'une partie d'une maison etd'un bâtiment ,
des domaines , en la personne de son direc- le propriétaire a le droit d'exiger que la to
teur dans le département de la situation des talité soit prise et payée . sauf à l'administra
biens ; et après certains délais , les tribunaux tion à revendre les portions qui ne sont pas
>

condamnent à cette administration à payer, nécessaires. ( Art. 51 dela loi du 16 sept. 1807).
sauf son recours.(L.du 8 mars 1810,tit. 3, 93) . [5] 16 août 1808. 3 septembre 1808 .
[2] 16 mai 1810. Les tribunaux , en ef- 7 août 1812 .
fet , ne sont pas juges de la nécessité de l'o- (6) 26 mars 1812 . 29 janvier 1814.
pération qui nécessite l'expropriation .
270 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

tendu a en effet été commis sur le voie sance d'une pareille question de pro
publique (1). priété n'est , par aucune loi , attribuée
53. Lorsqu'il s'agit de déterminer la aux conseils de préfecture : en consé
largeur d’un chemin vicinal , et qu'il quence ; cette autorité doit s'abstenir
y a anticipation , il n'est pas permis à de prononcer sur l'opposition que le
un tribunal de déclarer que cette anti- maire d'une commune ferait à la pos
cipation ne peut nuire à la circulation. session et à la jouissance d'un particu
L'application des réglemens sur les lier , même sur le motif que le chemin
>

alignemens et la largeur des chemins où sont plantés les arbres litigieux , est
neleur appartient pas [2]. public et appartient à la commune. [5).
54. Les conseils de préfecture ont le 57. Si des arbres ont été plantés sur
droit d'ordonner le rétablissement d'un le bord d'un chemin avant la publica
chemin vicinal qu’un particulier aurait tion des lois sur la voirie , et si les par
supprimé. ticuliers n'ont pas été mis en demeure
Ainsi, lorsqu'un particulier creuse de les faire abattre ( ce qui aurait été
un fossé sur un chemin vicinal dont il se nécessaire pour constater une désobéis
prétend propriétaire, le conseil de pré- sance réfléchie et constituer une con
fecture doit lui ordonner de le combler. travention ) , le conseil de préfecture
Cette décision n'empêche pas ce par- ne peut les condamner pour raison
ticulier de se pourvoir ensuite devant d'une contravention qui n'existe point :
les tribunaux pour faire valoir , contre pourvu toutefois que les plantations ne
qui de droit, ses titres de propriété. [3]. soient pas non plus en contravention
55. En règle générale , un particu- aux lois jusqu'alors existantes [6].
lier qui revendique, d'après des titres ,
un chemin dont une commune est en
Compétence des tribunaux.
possession ,> ou qui prétend que ce che
min a été pratiqué sans titres , au tra- 58. Les poursuites qui se font devant
vers de sa propriété, ne peut cependant les conseils de préfecture dans les ma
l'intercepter par haies , fossés ou bar- tières dont ils connaissent , sont pure
rières , avant d'avoir fait juger , par les ment civiles et ne peuvent empêcher
tribunaux , la question de propriété [4]. la répression des délits commis sur les
56. D'un côté , la loi du 28 août 1792 chemins vicinaux , répression sur la
>

porte que tous les arbres existant sur quelle les tribunaux ordinaires doivent
les chemins publics sont censés appar seuls statuer [7].
59. Les tribunaux ont seuls le droit
tenir aux propriétaires riverains , છેà
moins que les communes ne justifient de connaître des détériorations , dégra
en avoir acquis la propriété par titres dations et encombremens commis sur
ou possession ; et de l'autre, la connais- les chemins vicinaux (8).

[1 ] 26 mars 1812 . -
30 mars 1812 . 1807, affaire Duplessis,au Répert. de Jurisp ,
9 9

[2] 16 août 1808 . mot Voirie , no 4 « Ces contraventions


[3] 24 inars 1809 - 19 mai 1811. — 6 juin n'étant pas rangées par une loi formelle dans
1811 . le domaine des conseils de préfecture , c'est
[4] 4 août 1812 . aux tribunaux de police qu'appartient le droit
[5] 21 décembre 1808 . d'en connaitre » . (M. le prés . Henrion , Com
.

(6] 3 janvier 1813. pétence des juges de pair , p . 209) .


[7] 18 août 1807 . 15 janvier 1809. » Il existe plusieurs arrêts de la cour de
[ 8] Voir arrêt de cassation du 30 janvier cassation ( bulletin criminel de cette cour ,
CHAP. XXII. PART. II . SECT. IN . S 1. SOMMAIRE. 271

60. Les contraventions commises au rues , places et lieux publics des villes,
moyen de dépôts de matériaux ou d'im- bourgs et villages.
mondices sur un chemin vicinal , sont La loi du 28 décembre 1790 , rendue
du ressort des tribunaux de police et pour la constitution des municipalités,
doivent être réprimées par des amendes a mis ( article 50 ) au nombre des fonc.
et autres peines portées par les régle- tions propres au pouvoir municipal ,
mens de police et de voirie. celle « de faire jouir les habitans,des
L'autorité administrative n'est com- » avantages d'une bonne police , no
pétente que dans le cas où ces dépôts » tammment de la propreté , de la sa >

auraient été faits sur les grandes rou- » lubrité et de la tranquillité dans les
les [1]. » rues , lieux et édifices publics » .
61. Les contraventions en matière de La loi sur l'organisation de l'ordre
police rurale sont du ressort des tri- judiciaire , du 14 août 1790 , titre XI ,
bunaux . a imposé aux corps municipaux le de .
Les faits de ceux qui sont chargés de voir « de veiller et tenir la main , dans
constater ces contraventions et les abus » l'étendue de chaque municipalité , à
d'autorité qu'ils peuvent commettre à n» l'exécution des lois et réglemens de
cette occasion doivent aussi être soumis » police » et leur a attribué le pouvoir
à la juridiction des tribunaux. « de connaître du contentieux auquel
Ce ne sont pas là les fonctions admi- » cette exécution pouvait donner lieu » ,
nistratives que la loi a voulu séparer sauf l'appel aux tribunaux de district.
des fonctions judiciaires (2).
62 La connaissance des délits com- Parmi les objets de police confiés à
mis à l'occasion de l'exécution des lois la vigilance et à l'autorité des corps
et réglemens sur la voirie, appartient à municipaux , cette loi place en pre
l'autorité judiciaire ; comme dans les mière ligne « tout ce qui intéresse la
cas de rébellion aux ordres de l'admi- n sûreté et la commodité du passage
nistration des ponts et chaussées , ras- » dans les rues , quais , places et voies
semblemens des habitans pour inter- » publiques ; ce qui comprend le net
rompreles travaux agens
de ses , briser » toiement , l'illumination , l'enlève
leurs instrumens , etc. (3) . v ment des encombremens , la démoli
» tion ou la réparation des bâtimens
SECTION III . » menaçant ruine , l'interdiction de
De la voirie urbaine. » rien exposer aux fenêtres ou autre
>> partie des bâtimens, qui puisse nuire
>

S 1er. Sommaire. » par sa chute , et celle de rien jeter


La voirie urbaine est la police des » qui puisse blesser ou endommager les

21 janvier et 30 mars 1810 ) , qui décident ou cette espèce , une partie du chemin est tout
9

semblent décider que les tribunaux correc- à la fois usurpée et dégradée Il nous parait ,
tionnels peuvent connaitre de l'usurpation dans ce cas , que le délit peut être indistinc
des chemins vicinaux . Cette décision est con- tement poursuivi devant le tribunal correc
traire au principe établi plus haut ; mais elle tionnel ou devant le conseil de préfecture » .
peut , ce nous semble , être juste dans le cas ( M. Z. ) .
où l'usurpation se confond réellement avec la [1 ] 26 mars 1812 . 17 septembre 1813,
dégradation. Par exemple , un particulier ( 2] ler avril 1809 .
creuse uu fossé le long de son champ , et en-
> ( 3) 17 juillet 1808 .
treprend sur une partie du chemin : dans
272 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

» passans , ou causer des exhalaisons La permission pour réparer peut être


» nuisibles. » refusée par l'autorité qui donne l'ali
Dans la nomenclature de ces attri- guement, dans le cas où la maison est
?

butions de la police municipale, main . susceptible d'être reculée, si la répara


tenues par l'article 13 de la loi du tion doit la reconforter et prolonger sa
28 pluviôse an 8, en la personne du durée.
maire et de ses adjoints pour l'admi- Les conséquences du pouvoir de don
nistration, n'est pas compris le pouvoir ner alignement fout sentir combien
de donner des alignemens dont l'objet la loi a dû mettre de réserve pour le
est de régulariser , redresser et élargir confier.
les chemins, les rues et les places pu- A qui appartient -il ?
bliques, par la disposition des édifices Point de difficulté pour les rues des
qui les bordent , alignemens qui ne villes , bourgs et villages qui servent de
>

s'opèrent qu'en reculant et quelquefois grandes routes : la loi du 14 octobre1790


.

en avançant la ligne des propriétés à en a fait une dépendance de l'adminis


reconstruire. tration , en matière de grande voirie ,
Les alignemens sont ce qu'il y a de et celle du 28 pluviôse an 8 en a attri
plus important dans la voirie urbaine. bué le contentieux aux conseils de pré
D'une part, ils forcent les propriétaires fecture.
à abandonner une plus ou moins grande Ainsi , dans les villes , bourgs et vil
portion de leur propriété, et ils obligent lages qui servent de grande route, les
l'administration à indemniser ces pro- maires, et au - dessus d'eux les préfets,
>

priétaires D'autre part , l'obligation de donnent les alignemens et les permis


les obtenir de l'administration emporte sions de réparer et de construire sur la
celle de ne pouvoir réparer ou cons- voie publique ; les conseils de préfec
truire sans en avoir obtenu la permis- ture prononcent sur les contraventions
sion de l'autorité chargée de les ac- qui résultent soit du défaut de demande
corder. de permission , soit de l'infraction à
Cette permission a encore un autre l'alignement et à la permission accor
objet d'utilité : c'est celui de mettre dée. Ils ordonnent de démolir et con
l'autorité à portée de surveiller la con- damnent à l'amende.
struction et de prescrire les précautions Mais quelle est en cette matière, l'au
nécessaires pour que les démolitions, torité compétente , pour les rues des
échafaudages et travaux de construc- villes, bourgs et villages qui ne servent
tion ne causent point d'accidens sur la pas de grandes routes ?
voie publique. Les alignemens n'ont vraiment d'in
Sous ce dernier rapport , la permis- térêt que sur les grandes routes et dans
sion n'est que de simple police ou de les villes ; l'administration doit yУ avoir
petite voirie. un double objet : celui de rendre les
Aussi à Paris où la voirie , grande et rues plus commodes pour la circulation ,
petite, est divisée entre deux préfets , et celui de les embellir.
celui du département et celui de la po- Mais dans les bourgs et villages éloi
lice, les constructeurs sont obligés de gnés des grandes routes , le seul objet
>

se pourvoir de permissions près de l'un d’utilité, dans l'alignement , est d'élar


>

et de l'autre de ces magistrats : près de gir les voies trop étroites pour les besoins
l'un, pour l'alignement; et près de l'au- journaliers des habitans.
tre , pour que les précautions relatives Or, pour ces bourgs et villages, il
à la sûreté publique soient prescrites. semble que la loi à suivre est celle du
CHAP . XXII . PART. II. SECT. III . S I. SOMMAIRE . 273

9 ventôse an 13 qui charge l'adminis- Les conseils de préfecture ont égale


tration publique de fixer la largeur des ment l'attribution des contestations qui
chemins vicinaux , et qui attribue aux s'élèvent en cette partie.
>

conseils de préfecture, sauf recours au Avant de passer aux règles de la ju


conseil d'état , la connaissance des con- risprudence, il n'est pas inutile de faire
traventions , dans les termes ci-dessus connaître succinctement l'état de la lé
>

expliqués sur la petite voirie. gislation quant aux tribunaux chargés


Quant aux villes , comme il a été re- de la répression des contraventions en
marqué que les rues qui ne servent pas cette partie de la petite voirie.
de grandes routes sont assimilées aux La loi du 22 juillet 1791 avait formé,
chemins vicinaux , il en devrait être dans le sein des municipalités, un tri
comme des bourgs et villages. bunal de police pour connaître du con
Mais à cet égard, la législation s'est tentieux de la police municipale. Il
expliqué ; l'article 52 de la loi du 16 sep- était composé de trois membres choisis
tembre 1807 porte : « dans les villes, par lesofficiers municipaux, parmi eux ;
» les alignemens pour l'ouverture des de cinq membres , dans les villes de
» nouvelles rues , pour l'élargissement 60 mille ames et au -dessus, et de neuf
» des anciennes, qui ne font point partie à Paris.
» d'une grande route , ou pour tout au- Par la loi du 3 brumaire an 4 , la
» tre objet d'utilité publique , seront police de répression avait été attribuée
» donnés par les maires, conformément à un tribunal de police institué dans
» aux plans dont les projets auront été l'arrondisement de chaque administra
» adressés aux préfets , transmis avec tion municipale , et composé du juge
» leur avis au ministère de l'intérieur, de paix et de deux de ses assesseurs ; le
» et arrêtés en conseil d'état . commissaire du pouvoir exécutif près
» En cas de réclamat'on de tiers in- l'administration municipale , y faisait
» téressés, il sera de même statué en les fonctions du ministère public de la
» conseil d'état, sur le rapport du mi- commune.
» nistre de l'intérieur. » Par le code d'instruction criminelle
L'attribution faite aux maires pour du 17 novembre 1808 , actuellement
les rues qui ne sont point la continua- en vigueur , les délits de police sont
tion d'une grande route, emporte né- attribués (code d'instruction criminelle,
cessairement l'attribution des contra- art. 139 et suiv.) aux juges de paix ex
ventions, en cette partie, aux tribunaux. clusivement dans les chef - lieux de
-

C'est donc dans le sens de ces observa- canton , et à ces magistrats concurrem
tions préliminaires que vont être expo- ment avec les maires des communes
sées les règles qui ressortissent à la juri- non chef -lieux de canton ( art. 166) ,
diction contentieuse du conseil d'état. sauf quelques cas exceptés qui sont ré
Parmi ces règles, il s'en trouve aussi servés aux juges de paix seuls.
quelques unes relatives au pavé des Les jugemens ainsi rendus sont sou
rues des villes , mis à l'appel devant les tribunaux cor
Le pavé des villes fait partie de la rectionnels, lorsqu'ils prononcent l'em
voirie :: il s'établit au compte du gou- prisonnement ou des amendes, restitu
vernement, sur les grandes routes et tions ou réparations civiles au - dessus
dans les rues des villes, bourgs et vil- de 5 francs, outre les dépens (code d'in
lages qui forment la continuation des struction criminelle, art . 172) . Dans
grandes routes ; dans les autres lieux , les autres cas, ces jugemens sont en
les communes en font les frais. dernier ressort , et ne peuvent être at
NACAREL . 18 .
274 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
taqués que par la voie de la cassation , 16 sept. 1807. Loi relative au desséche
(art. 177). ment des marais, etc.
Cependant la juridiction des tribu- 19 nov. 1808. Code d'instruction cri
naux de police cesse pour les délits qui minelle.
peuvent donner lieu, soit à uneamende fév, et mars 1810.Code pénal (1).
au-dessus de 15 francs, soit à un em
prisonnement de plus de cinq jours, Nº 2. DISPOSITIONS PARTICULIÈRES A LA VILLE
dans les cas exprimés au code pénal . DE PARIS .
Les juges compétens sont alors les tri
bunaux correctionnels formés dans le 12 mess. an 8. Arrêté qui détermine
sein des tribunaux civils de première les fonctions du préfet
instance (art. 179). L'appel de leurs ju de police à Paris.
gemens se porte, savoir : de ceux rendus 6 mess, an 10. Arrêté relatif à la te
des séances du
par les tribunaux d'arrondisseinent au
nue

tribunal du chef-lieu du département , conseil de préfecture


de ceux rendus par le tribunal du chef du département de la
lieu du département au tribunal du Seine, pour les affai
chef - lieu du département voisin, enfin res contentieuses d'ad
de ceux rendus par les tribunaux du ministration et de po
département où siége la cour royale, à lice.
ladite cour, (art. 200 et 201 ) . 11 janv. 1808. Décret concernant les
réglemens à observer
pour les constructions
Législation . autour de Paris.
27 oct. 1808. Décret contenant un
N° 1er . DISPOSITIONS GÉNÉRALES.
. nouveau tarifdesdroits
de voirie de la ville de
28 déc . 1790. Loi concernant la cons Paris.
titution des munici
palités. S 3. Jurisprudence.
24 août 1790. Loi concernant l'orga
nisation de l'ordre ju
N° 1er . COMPÉTENCE DES AUTORITÉS.
diciaire.
22 juill . 1791. Décret sur la police mu- 1. Les rues qui forment la conti
nicipaleet correction- nuation des grandesroutes , sont régies
nelle. par les lois relatives à la grande voirie.
3 brum. an 4. Code pénal . Les rues qui ne sont qu'adjacentes
28 pluv. an 8. Loi concernant l'ad- aux grandes routes suivent la règle
ministration départe- qui les assimile aux chemins vicinaux .
mentale . Les rues qui ne sont que la prolon
25 mars 1807. Avis du conseil d'état , gation ou des embranchemens des che
sur l'entretien du pavé mins vicinaux obéissent au régime
des villes dans les rues établi pour ces derniers (2).
non grandes routes . 2. Les réglemens de voirie défendent

[1] Voy . la loi communale Belge, art. 89-70. juges de pair , chap . 22 , $ 3 , p . 213 et suiv.
9

[2] M, le pré.. Henrion , Compétence des


CHAP. XXII . PART. II . SECT. III . S III . JURISPRUDENCE. 275

de réparer , sans autorisation , les murs l'arrêté du maire excède ses pouvoirs :
qui bordent la voirie publique , sur- c'est au préfet seul à réformer cet
tout lorsque la rue n'a pas la largeur arrêté , s'il y a lieu ( 3 ).
convenable , et que l'alignement a été 6. Les tribunaux ordinaires sont seuls
donné. compétens pour statuer sur les amendes
Dans ce cas ,
ce sont les préfets qui encourues en cas de contravention aux
doivent prononcer . alignemens donnés par les maires , et
Si la voie publique est élargie aux sur les frais des déniolitions ordonnées
dépens de la propriété particulière , il d'office dans le même cas.
est dû une indemnité (1). 7. De même les maires 2, et au-dessus
3. Aux termes des réglemens sur la d’eux les préfets , ont le droit d'or
voirie urbaine , c'est aux maires qu'il
> donner la démolition d'un mur , d'une
appartient non seulement de donner , maison , d'une usine, ou de toute au
>

mais encore de faire exécuter les aligne- tre construction , pour cause d'utilité
mens dans les rues des villes , bourgs publique , sauf le recours au ministre
et villages qui ne sont pas routes de l'intérieur.
royales ou départementales , sauf tout Mais s'il y a contestation sur la pro ·
recours devant les préfets. priété, ils ne peuvent que donner leur
Ainsi , lorsqu'un particulier , par avis sur la question, et pun pas la juger.
une construction , anticipe sur la voie Cet avis ne lie pas les tribunaux [4) .
publique , en contrevenant à l'aligne- 8. Ils ne doivent rien préjuger sur
ment qu'il a reçu , le maire ne doit pas les indemnités auxquelles le proprié
se borner à dresser procès-verbal de taire aurait droit, s'il lui était pris une
l'entreprise faite par ce particulier , et partie de son terrain , pour cause d'u
à le lui faire signifier , il doit en outre tilité publique (5).
prendre un arrêté pour lui enjoindre 9. Un préfet a le droit de prohiber
de rendre à la voie publique le terrain telle ou telle construction , lorsqu'il
sur lequel il a anticipé, et pour ordon- juge qu'il peut en résulter des effets
ner que , faute par ce particulier de dangereux pour la sûreté publique [6] .
retirer lui-mêrne les constructions for- 10. Des particuliers peuvent s'op
mant anticipation , il sera procédé d'of- poser à un mode de construction qui
fice et à ses frais , à leur déniolition , serait nuisible à leur propriété ; telle
sauf le recours devant le préfet [2]. serait une construction en saillie de
4. La fixation et la reconnaissance colonnes et de balcons , qui gèneraient
des alignemens sont des actes d'admi- les vues des maisons voisines . Cette
nistration qui ne sont pas dans les at- opposition serait dans le cas d'être
tributions des conseils de préfecture. portée devant l'administration , par
5. Le maire donne l'alignement; le suite du pouvoir qu'elle a de donner
conseil de préfecture qui prononce sur les alignemens (7).

[1 ] 13 avril 1809 . [4] 21 janvier 1813. 3 février 1813 .


(2) 30 juillet 1817. Il n'est pas inutile [ 5] 21 janvier 1813
de remarquer que ces principes ne sont point [6] 10 avril 1812.
applicables aux contraventions commises sur (7 ) Nous avons eu personnellement con
les grandes routes : en ce cas , la juridiction naissance d'une espèce qui trouve ici naturel
des conseils de préfecture est positivement lement sa place .
établie par la loi du 29 floréal an 10 . Un marchand de draps à Paris demeurait
[3] 29 janvier 1814. devant un marchand de vins : celui- ci fait bar
276 ELÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

11. L'autorité administrative peut rue qui borde leurs propriétés , les as-,
aussi , et doit arrêter une construction
treindre à laisser faire ce travail par
qui serait faite contre les règles de l'art ,
l'entreprise du pavage de la ville , fixer
et ordonner au propriétaire d'en faire le montant des travaux et le répartir
disparaitre le vice. sur chacun des propriétaires intéressés.
12. Lorsqu'un particulier fait exé- Mais cela ne peut avoir lieu que lors
cuter des constructions sur un terrain que les anciens réglemens de la ville et
dont une cominune lui dispute la pro- l'usage qui y est pratiqué assujétissent
priété , comme il ne s'agit là que de les propriétaires de maisons et de ter
l'intérêt particulier de la commune , le rains, au premier établissementdu pavé
préfet n'a pas le droit d'ordonner à ce en face de leurs héritages ; de droit ,
particulier de cesser ses travaux com- tout propriétaire demaison dans la ville
mencés , jusqu'à ce que la question de est soumis à toutes les charges de ville
>

propriété ait été jugée. et de police (1).


Cependant, si cette construction s'é- 14. Dans les villes où les revenus or
tablissait sur un terrain que la com- dinaires ne suffisent pas à l'établisse
mune prétendrait appartenir à la voie ment , à la restauration ou à l'entretien
>

publique , il n'y pas de doute que le du pavé, les préfets peuvent en ordon
>

préfet n'aurait , par la loi du 9 ventôse nerla dépense à la charge des proprié
an 13 , le pouvoir de suspendre la con- taires , ainsi qu'il s'est pratiqué avant
>

struction ; il le pourrait d'autant plus , la loi du 11 frimaire an 7 ; et dans ce


que le particulier serait tenu de lui de cas , comme ils n'ont pas excédé leur
mander alignement, et qu'il serait li- compétence , le pourvoi contre leurs
bre de le lui refuser. arrêtés doit être porté devant le minis
13. Les conseils de préfe ture peuvent tre de l'intérieur et non au conseil d’é
condamuer des particuliers à établir à tat [2] .
leurs frais le pavé de la portion de la 15. D'après l'article 52 de la loi du

bouiller tout le devant de sa maison , jus- déclaré et mis à l'entretien du gouvernement


qu'au premier étage , en couleur rouge . Cette qu'après un remanié à bout général ( Voir à
couleur jette dans le magasin de draps un tel cet égard le Dictionnaire de la voirie , par
reflet , que la nuance des couleurs des étoffes Perrot , pag . 316 et 317 ) . — L'usage est d'ail
.

n'est plus reconnaissable. Le marchand de leurs de ne remettre le remaniement à la


draps attaque devant les tribunaux le mar- charge des riverains , que dans les deux an
chand de vins , et demande qu'il soit tenu de nées qui suivent le premier pavage , espace
changer sa couleur ; ce qui a été pronoucé. de tems qui a paru suffire pour donner au
Ici les tribunaux étaient compétens ; car l'in- terrain un moyen de tasser et d'acquérir la
convénient n'était que relatiſ , et il était in consistance qui lui est nécessaire. C'est
différent pour la chose publique que la pein- d'après ces principes que , par un décret du
ture fût de telle ou telle couleur 18 mars 1813 , les propriétaires riverains de
[1] Le premier pavage des rues est une la rue qui porte aujourd'hui le nom de rue de
charge urbaine dont sont tenus les proprié- la Paix, ont été dispensés de cette charge pour
taires riverains , chacun dans la proportion le milieu de la rue seulement , parce qu'il y
de la face de sa propriété . Mais ce pre-
-
avait été ouvert une tranchée pour le canal
mier pavage ne suffit pas pour que le gou- de l'Ourcq. Le relevé à bout des trottoirs et
vernement prenne à son compte l'entretien des bas côtés , jusqu'aux ruisseaux latéraux ,
de la rue ainsi pavée à neuf. Il se tasse , soit est resté à les ! r charge .
naturellement 9, soit par l'effet de la circula- [2] Avis appr le 25 mars 1807, au bulletin .
ion ; et tel est le motif pour lequel il n'a été - 18mars 1813. - 17 mai 1813, -17 mai 1813 .
CHAP . XXII . PART . II . SECT. III . S IN . JURISPRUDENCE. 277

16 septembre 1807, les alignemens pour soit sur la deminde en alignement que
l'ouverture des nouvelles rues dans les peut former ce propriétaire , soit sur la
villes , doivent être donnés conformé- question de propriété qu'il peut porter
ment au plan dont les projets auront devant les tribunaux , s'il s'y croit
été arrêtés en conseil d'état sur le rap- fondé (3) .
port du ministre de l'intérieur ; ainsi
Jorsqu'il ne paraît pas qu'il ait encore No 2. DES CONTRAVENTIONS ET DE LEUR
été arrêté , dans cette forme , aucun PUNITION .
plan pour l'ouverture de la rue à l'oc
casion de laquelle s'est élevé le litige , 18. Lorsqu'un particulier a fail, sans
et que des tiers intéressés forment des avoir obtenu les alignemens nécessai
réclamations contre les projets d'ouver- res , construire , reconstruire ou répa
ture de cette rue , il doit , d'après l'ar rer des édifices , maisons ou bâtimens
ticle précité , Уy être statué sur le rap- étant le long des grandes routes ou les
port du ministre de l'intérieur , ainsi joignant , soit dans les traverses des vil
qu'il a été expliqué . les , bourgs et villages , soit en pleine
En conséquence les conseils de pré- campagne, le conseil de préfecture doit
fecture sont incompétens pour pronon- ordonner la démolition des ouvrages
cer sur les oppositions formées à l'ou- et condamner le contr. venant à l'a
verture de cette rue, parce qu'en l'état mende [4] .
des choses , l'utilité publique est le seul 19. Supposez qu'un particulier ajoute
motif de décider,> et que les conseils de à un bâtiment existant des construc
préfecture n'en sont point juges [ 1]. tions contraires aux réglemens, les con
16. Lorsqu’un préfet a autorisé une seils de préfecture doivent ordonner
construction dans l'intérêt du doinaine seulement la démolition des ouvrages
et de la voirie , cette autorisation ne construits en contravention à ces ré
préjudicie pas aux droits que les tiers glemens , et la vente des matériaux en
>

penvent avoir , dans leur intérêt privé, provenant, s'il уy a lieu , pour payer les
>

de s'opposer à cette construction [2] . frais , dans le cas où l'autorité, au refus


17. Lorsqu'en matière de grande voi- du propriétaire , aurait fait faire la
rie , un conseil de préfecture ordonne démolition .
la suppression d'ouvrages entrepris , > 20. Les particuliers ne sont tenus de
pour recaler des clôtures et changer ranger leurs constructions sur l'aligne
des passages publics , sans que le pro- ment projeté, qu'autant qu'ils touchent
priétaire eût préalablement obtenu par aux fondations de leurs édifices ou au
écrit les alignemens et autorisations né- rez - de - chaussée [5 ].
cessaires , cette décision ne préjugerien 21. Aucune loi ne prohibe les con

[ 1 ] 3 décembre 1817 . propriétaire , parce qu'il ne lui est pas per


( 2] 26 février 1817 . mis d'ignorer des réglemens qui sont relatifs
[3] 18 mars 1813. ( Casoni ) . à sa profession.
[4] 20 novembre 1815 . -
6 mars 1816 . La défense de reconstruire ou réparer avec
Les propriétaires ne sont pas seuls passibles confortation sur un emplacement sujet à re
des condamnations en cette matière ; le sont tranchement pour élargir la voie publique
ne se borne point à la face de la propriété ;
aussi les ouvriers et maçons qui ont été char-
gés de la construction. ( Déclaration du Roi elle s'étend aussi aux bâtimens intérieurs dans
du 16 juin 1693 , arrêt du conseil du 26 mai tout l'espace du retranchement à opérer , et
1705 , au Code de la voirie ) . En effet , le
9 jusqu'à la ligne à laquelle il doit s'arrêter .
constructeur est plus repréhensible que le [5] 22 juin 1811 .
278 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

structions en bois dans les villes , si ce ques , étaux de boucherie et de char


n'est pour Paris , où cependant , peut- cuterie , l'établissement des auvents ou
être à tort , on tolère les constructions constructions du même genre qui avan
en pans de bois , lorsque le terrain est cent sur la voie publique , l'établisse
très-rétréci [ 1 ] . " mentdes échoppes ou étalages mobiles.
22. Lorsqu'un particulier contre ll ordonne la démolition ou la répara
vient sciemment aux lois et réglemens tion des bâtimens qui menacent ruine,
sur la grande voirie et rétablit en sail- sans préjudice de l'autorisation de la
lie des murs qui dépassent l'aligne- grande voirie pour le mode de la répa
ment, la démolition doit en être or- ration , qu'elle refuse si la propriété est
donnée [2). susceptible de retranchement quant à
23. Un particulier qui se trouve forcé l'alignement.
d'abattre , pour l'ouverture d'une rue Anu préfetde police appartient encore
nouvelle, des constructions déjà com- l'attribution de procurer la liberté et
>

mencées, n'a aucun droit d'être indem- la sûreté des rues.


nisé de celles qu'il aurait faites nonoh- Les délits de grande voirie sont de la
stant l'ordre qui lui aurait été donné compétence du conseil de préfecture ;
de les discontinuer . les délits de petite voirie sont poursui
24. Aux terines de l'arrêt du conseil vis devant la police municipale.
d'état , du 22 janvier 1785 , il est fait Il se perçoit, en grande et petite voi
défense à tout propriétaire de maison rie , au profit de la caisse municipale ,
de pratiquer aucune ouvertureou com- pour les alignemens et permissions re
munication avec les égoûts publics , à quises , des droits dont le tarif est an .
moins d'une concession formelle qui y nexé au décret du 27 octobre 1808.
déroge. 26. D'après les dispositions du décret
Cette disposition est encore appliquée du 11 janvier 1808 , nul ne peut faire
aujourd'hui (3) . des constructions autour de Paris et hors
25. A Paris toutes les rues sont sou- de l'enceinte de sa clôture, sans en avoir
inises à l'action et à la surveillance de demandé ' et obtenu la permission , et
la voirie administrative . reçu un alignement , comme il est réglé
9

La voirie y est divisée en grande et pour les cas de grande voirie. (Art . 1er) .
en petite voirie : la grande est exercée Les permissions ne penvent autoriser
par le préfet du département; ses attri- à bâtir à moins de 50 toises ( 98 mètres
butions en cette partie consistent à don- environ ) de distance du mur de clô.
ner les permissions pour construire ou ture . (Article 2 ).
réparer sur la voie publique , à tracer
> Les propriétaires des maisons exis
les alignemens et surveiller lesconstruc tantes à moins de 50 toises , ne peuvent
tions tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. en augmenter la hauteur ou l'étendue,
La petite voirie est attribuée au pré- sans en avoir demandé et obtenu la per
fet de police qui a le pouvoir de pro- mission , comme il est dit ci- dessus.
9

noncer , sauf le recours au ministre de ( Article 3. )


l'intérieur. Ce magistrat surveille, per- Les contraventions à ces dispositions
met ou défend l'ouverture des bouti- doivent être punies de la démolition et

[1 ] Ibid . Ce décret offre l'exemple d'une la voie du comité du contentieux.


décision ministérielle , en matière purement [2] 13 août 1811 .
administrative , déférée au conseil d'état par
9 [3] 4 août 1811 .
CHAP . XXII . PART. II. SECT. IV. DES AMENDES , ETC. 279

de l'amende , par les conseils de préfec- L'amende, pour avoir encombré une
ture. ( Article 4). grande route , par des dépôts de fumiers
27. En matière d'alignement , lors- ou d'autres matériaux , est réglée par
>

qu'il s'agit de démolir , le sursis peut l'article 471 du même code depuis un.
>

être accordé par le conseil d'état (1). franc jusqu'à cinq francs (3).
A défaut de nouvelles dispositions ,
SECTION IV .
les anciens réglemens s'observent à l'é
gard de ceux qui construisent sans per
Des Amendes, en matière de Voirie. mission et sans avoirobtenu alignement.
Ces réglemens prononcent pour la ville
Quelles sont les amendes que les con
de Paris , l'amende de 20 francs (4) .
seils de préfecture doivent prononcer , Les amendes pour contraventions aux
en matière de voirie ? réglemens sur le poids des voitures et
La législation ne s'en est pas précisé- la police du roulage , sont réglées par
ment expliquée pour tous les cas. le titre 7 du décret du 23 juin 1806
La loi du 29 floréal an 10 , sur la « Article 27. Les contraventions rela
grande voirie , donne le pouvoir de » tives au poids des voitures pour excès
prononcer l'amende , et ne dit pas » de chargement au delà des quantités
quelle elle doit être. » réglées par le présent décret , seront
L'article 101 du décret du 16 décem- » punies des amendes prononcées par
bre 1811 , fixe l'amende, contre tout » la loi du 29 floréalan 10 , article 4 1
propriétaire qui sera reconnu avoir » ainsi qu'il suit :
coupé sans autorisation , avoir arraché » Pour excès de chargement
ou fait périr les arbres plantés sur son » de 20 à 60 myriagrammes. 25 f.
terrain bordant la route , à la triple va- » de 60 à 120 50
leur des arbres. Il est muet à l'égard de » de 120 à 180 . 75
celui qui commet le même délit sur les » de 180 à 240 . 100
arbres dont il n'est point le propriétaire. » de 240 à 300 . 150
Mr le président Henrion , dans son traité » et au-dessus de 300 . 300
des justices de paix, chapitre 28, pense » Article 28. Les contraventions à la
avec raison que ce cas est réglé par les » longueur des essieux seront punies
art. 445 et 448du code pénal de 1810 (2), » de l'amende de 15 fr., conformément
qui prononcent, pour ce cas, l'empri- » à ce qui est ordonné par le réglement
>

sonnement : ce qui sort cette espèce de » du 4 mai 1624 .


délit de la juridiction administrative , » Article 29. Les contraventions sur
pour en rendre la connaissance aux » le fait des clous des bandes seront
tribunaux correclionnels. » panies de l'amende de 15 fr. , con

[ 1 ] 24 juin 1808 places , routes , chemins , rues ou voies pu


[2] Art. 445. « Quiconque aura abattu un bliques ou vicinales , ou de traverse » .
on plusieurs arbres qu'il savait appartenir à [3] Art 471 , no 4. « eront punis d'une
autrui, sera puni d'un emprisonnement qui ne amende depuis 1 fr . jusqu'à 5 fr. inclusive
sera pas au - dessous de six jours , ni au - dessus ment, ceux qui auront embarrassé la voie pu
de six mois , à raison de chaque arbre , sans blique, en y déposant ou y laissant , sans
9

que la totalité puisse excéder cinq ans » . nécessité, des matériaux ou des choses quel
Art. 448. « Le minimum de la peine sera conques qui empêchent ou diminuent la li
de vingt jours , dans le cas prévu par l'arti- berté ou la sûreté du passage » .
cle 445 7, si les arbres étaient plantés sur les [4] Déclaration du Roi du 16 juin 1693.
280 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

» formément à l'article 7 de l'arrêt du tribution mobilière , notamment par


» conseil d'état du 28 décembre 1783. l'article 18 , titre 1er. il punissait
>

» Article 30. L'époque fixée par la d'une amende de la moitié de la con


» loi pour le paiement du double droit tribution mobilière ( qui ne pouvait
» de taxe des routes , est prorogée jus- être au-dessous de 6 fr .) le refus ou
» qu'au 22 septembre prochain . la négligence d'exécuter les réglemens
» Article 31. Attendu que la loi du de voirie , et de réparer ou démolir les
>

» 24 avril dernier a supprimé les bar- édifices menaçant ruine sur la voie pu
» rières et la perception de la taxe blique. La contribution mobilière ayant
» d'entretien des routes à compter du été supprimée dans plusieurs grandes
» 22 septembre prochain , la peine de villes , et remplacée par des octrois ,
» la double taxe mentionnée en l'ar- la base de ces sortes d'amendes a été
» ticle précédent sera , à partir dudit suppléée par un décret du 31 juillet
» jour 22 septembre , remplacée par 1806 , ainsi qu'il suit :
» une amende de 30 f. pour chaque « Article 2. Lorsque les lois pronon
» contravention constatée par procès- » cent une amende du quart , du tiers,
» verbaux rédigés , soit au passage sur » de la moitié ou de la totalité de la
» les ponts à bascule , soit sur tout » contribution mobiliere des délin
» autre point des grandes routes par- » quants, les juges les condamneront
» courues par les rouliers en fraude. » à une amende depuis 3 fr. jusqu'à
» L'amende sera encourue et répétée » 200 fr.
» toutes les fois que la contravention » Article 3. Lorsque les lois pronon
» aura été constatée , pourvu qu'il se » cent une amende plus forte que la
» soit écoulé 4 jours entre le précédent » contribution mobiliere des délin
» procès-verbal et le suivant » . » quants , les juges les condamneront
Eufin l'article 34 , au titre 8 , inti- » à une amende depuis 50 jusqu'à 500 fr.
tulé : police , prononce la peine de 25 f. » L'article 4 ajoute : « dans la pro
d'amende contre tout propriétaire dont » nonciation de ces amendes , les juges
la voiture ne portera pas la plaque de » se conformeront , autant que les cir
>

métal prescrite par ce même article ; et » constances le leur permettront , aux


ordonne de doubler l'amende , si la » proportious indiquées par les lois
plaque porte soit un nom soit un do- » qui ont réglé les amendes d'après la
micile faux ou supposé . » contribution mobilière » .
Le code pénal de 1791 prononçait Tel est l'état de notre législation sur
des amendes d'une quotité de la con- les amendes en matière devoirie.

CHAPITRE XXIII .

MATIÈRES DIVERSES .

Sous ce titre , j'ai pensé qu'il serait nombre de décisions pour qu'il fût be
utile de ranger d'abord celles des ma- soin d'en former des chapitres séparés ;
tières administratives sur lesquelles le ensuite les matières qui, de leuressence ,
conseil d'état a rendu un trop petit sont de la compétence des tribunaux
CHAP. XXIII. SECT. I. MATIÈRES DIVERSES . 281

et dont le conseil d'état s'est constam- préfet qui refuse à un particulier l'au
ment désaisi pour leuren faire lerenvoi. torisation de bâtir sur le champ de foire
d'une commune, dont ce particulier est
SECTION PREMIERE . acquéreur en vertu d'un acte dans le
quel il a été expressément stipulé que
MATIÈRES DU RESSORT DÈ L'ADMINISTRATION . ce particulier ne pourra le clore (3) .

Banque de France. Corporations Religieuses.


Le conseil d'état connaît , sur le rap L'état se trouvant aux droits des an
port du ministre des finances , des in- ciennes corporations religieuses , les
fractions aux lois et réglemens qui ré- difficultés qui peuvent s'élever sur l'ap
gissent la banque , et des contestations plication des actes du gouvernement
relatives à sa police et à son adminis- relatifs à la suppression desdites corpo
tration intérieure. rations , sont du ressortde l'autorité
Le conseil d'état prononce de même administrative (4).
définitivement et sans recours , entre la
Destitutions d'Employés.
banque et les inembres de son conseil
général , ses agens ou ses employés , Les réclamations formées contre des
toute condamnation civile , y compris destitutions prononcées par les minis
les dominages- intérêts , et même soit tres ne sont point de la compétence du
la destitution, soit la cessation des fonc conseil d'état [5] .
tions [1].

Biens des anciennes Sénatoreries. Entrepôt en matière d'octroi.


La commission instituée par l'ordon L'autorité judiciaire étant incompé
nance du 16 juillet 1814 , relative à tente pour réformer les actes adminis
l'établissement d'une commission pour tratifs ou en suspendre l'exécution , les
les biens des anciennes sénatoreries, tribunaux commettraient un excès de
n'a été chargée de statuer que sur les pouvoir s'ils prononçaient sur les res
réclamations des anciens propriétaires trictions apportées par un réglement
des biens acquis au domaine de l'état émané d'un maire , à la faculté de l'en
>

par voie de confiscation et affectés à la trepôt en matière d'octroi (6 ).


dotation des sénatoreries , réunie au
>
Fabrication .
domaine de la couronne ;; ainsi elle n'a
point été compétente pour prononcer La question de savoir si le droit ex
sur la distraction d'un immeuble pro- clusif de fabrication accordé à des par
venant d'un particulier dont la succes- ticuliers , doit être conservé , est de la
>

sion a été dévolue à l'état pour cause compétence de l'autorité administra


de déshérence (2] . tive .
Mais celle d'examiner s'il y a contre
Champ de Foire.
façon dans la fabrication de ces objets
Il y a lieu de confirmer l'arrêté d'un est du ressort des tribunaux (7).

[1] Loi du 22 avril 1806 , art. 21 . [5] 20 juin 1816.


(2] 19 mars 1817 . [6] 27 septembre 1807.
[3] 28 février 1810. (0] 13 août 1811 .
[ 4] 23 janvier 1813.
282 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

Gråces demandées au Roi. C'est avec raison que l'administration


de l'enregistrement refuse également
Lorsqu'il ne s'agit que d'un acte de d'admettre à l'échange, des papiers que
juridiction grâcieuse , jusqu'à cequ'il les réclamans persistent àne point faire
ait été prononcé sur la grâce qui est connaître , parce que l'administration
demandée au Roi , les réclamations
de l'enregistrement chargée du débit et
adressées au garde -des-sceaux ne sont du commerce exclusif du papier timbré,
considérées que comme des renseigne doit exercer une surveillance active
mens de forme grâcieuse , et ne saisis
sent pas la juridiction contentieuse ( 1). contre toutes lesà son
être commises fraudes qui pourraient
préjudice (3 ).
Huissiers.
Pauvres.
D'après les lois et réglemens, le mi
nistre de la justice est compétent pour Le ministre de l'intérieur est seul
ordonner la restitution des sommes qui compétent pour proposer au Roi l'ac
ontété induement perçues par des huis- ceptation des legs et donations , ayant
siers pour des actes faits par eux pour pour objet le secours des pauvres ,
le compte de l'état , et même de pro- quel que soit la personne ou l'établis
noncer la solidarité entre plusieurs de sement chargé de l'emploi des legs ou
ces officiers ministériels , lorsqu'elle de la distribution des secours ; et quand
dérive de la loi et de la nature du fait même cette distribution serait confiée
dont ils se sont rendus coupables , par à un curé [4) .
exemple , s'ils ont tous consenti à tou Péage.
cher , d'une manière indivise , du tré
>

sor public , le montant des frais de jus- : L'établissement d'un péage est un
tice à l'occasion desquels ils sont re acte d'administration placé dans les at
pris (4) tributions des préfets.
Papier timbré. La loi du 14 floréal on 10 ( sur les
finances de l'an 11 , titre 4 ) autorise à
>

Un particulier n'est point reçu à se établir , pendant dix ans, des péages au
plaindre du refus à lui fait d'admettre passage des pont seulement, pour leur >

au contre-timbre du papier timbré por reconstruction , mais jamais à l'entrée


tant un type annullé , la faculté du des villes et de leurs portes [5].
>

contre -timbre n'étant accordée qu'aux Dequelquedate que soit la concession


papiers timbrés à l'extraordinaire. d'un droit de péage , le gouvernement

[1 ] 21 août 1816. ait été fait , d'ordonner la restitution de l'ex


3) 29 novembre 1808. Voir la loi du 7 cédant sur les ordonnateurs et parties pre
septembre 1790 7, l'art . 32 de la loi du 6 mars nantes solidairement, en interdisant aux cours
1791 , la loi du 26 novembre 1792 , l'arrêté et aux juges de connaitre des empêchemens
du directoire exécutif du 6 messidor an 6 , et oppositions , dont le Roi s'était réservé à
i
enfin les anciennes lois et les anciens régle- lui seul la connaissance .
mens rappelés dans ce dernier arrêté , et no- [ 3] 20 novembre 1816.
tamment l'arrêt du conseil du 23 oct . 1694 , [4] 5 août 1813 . - Pour entendre cetle
par lequel le Roi ordonna à ses intendans et dernière partie de la décision , il faut se rap
commissaires départis de réduire les sommes peler qu'alors il existait uu ministère des
contenues aux exécutoires clécernés pour frais cultes .
de justice, a celles portées par les réglemens, [ 5] 22 janvier 1808. –Voy . Rép.de Jurisp .,
lorsque les exécutoires leur seront présentés au mot Peuge.
pour être visés ; et en ce cas que le paiement
CHAP. XXIII . SECT. I. MATIÈRES DIVERSES . 283

n'ayant pas renoncé au droit de cons. leur en étre accordé avant 30 ans de
truire un pont dont l'établissement se- service , et si ces employés méritent
>

rait nécessaire comme mesure d'utilité quelqu'exception en raison de leurs ser


publique, la diminution ou la cessation vices , d'accident ou d'infirmités , il
de ce droit ne peut , dans aucun cas , peut leur être accordé seulement quel
donner lieu à une indemnité à cause ques secours sur les fonds de dépenses
de la construction de ce pont (1 ) . imprévues (5 ) .
Pensions.
Les médecins des hospices ne peu
Il ne peut être accordé de pensions vent être assimilés aux préposés de ces
aux employés des préfectures ni aux établissemens dont tout le temps est
fonctionnaires publics départementaux , employé pour leur service. Ils n'ont pas
sur les fonds des départemens et sur les droit, par conséquent à une pension ,
centimes qu'ils acquittent, leur desti- en cette qualité [6].
nation étant réglée par des ordonnan
ces royales (2) . La loi du 9 août 1792 , relative aux
manufactures d'armes de guerre avait
L'article 10 de l'arrêté du 16 floréal assuré des retraites aux ouvriers qui
an 11 portant que « les héritiers ou pourraient justifier de 30 ans de ser
» ayant- cause des pensionnaires qui ne vice , ou qui auraient éprouvé des ac
» fourniront pas l'extrait mortuaire de cidens graves dans l'exercice de leurs
» leur auteur dans les 6 mois à compter fonctions.
» de son décès , seront déchus de tout Les nouveaux réglemens n'ont point
» droit aux arrérages alors dus » , n'a confirmé cette disposition : les ouvriers
pas été abrogé par l'article 2277 du employés dans les fonderies destinées à
code civil qui porte que les arrérages l'approvisionnement de la marine , ne
alimentaires se prescrivent par 5 ans. sont pas rangés dans le nombre des
Nota . Cet arrêté établit la prescrip- agens entretenus par ce département ;
lion de trois ans pour les arrérages non leur traitement n'est point assujéti à la
réclamés par les pensionnaires eux- retenue qui se perçoit au profit de la
inêmes (3). caisse des invalides ; et par ce fait seul
Les pensions des veuves doivent être ils n'ont aucun droit aux pensions qui
fixées d'après les lois existantes à l'é- s'acquit'ent au moyen de cette retenue.
poque de la liquidation définitive , et Il en serait autrement s'ils étaient
non d'après celles en vigueur au mo- blessés dans le cours de leur service (7).
ment du décès de leurs maris (4) .

Le décret du 4 juillet 1806 ( Arch. En général, il ne peut être accordé


nº 17826 ) , sur les pensionsdu minis- de pensions qu'aux employés qui ont
tère de l'intérieur , est la règle d'après un traitement fixe , sur lequel on au-.
>
laquelle les employés des administra- rait pu exercer une reteuue(8).
tions départementales ou municipales
obtiennent des pensions; ainsi il ne peut Le temps de service dans les armées

[1 ] 22 janvier 1813. [5] 17 nov 1811 . 22 sept . 1812 .


[2] 14 juin 1813 . (6) 15 janvier 1813 .
[3] 16 mars 1807 . [7] 11 mars 1806 .
(4) Affaire Vaniéville. [8) 8 janvier 1814 .
284 ÉLEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

se cumule avec le temps de service dans cession , l'administration des poudres


7

les administrations (1). et salpêtres a le droit , après avoir due.


ment indemnisé le concessionnaire ,
Un membre de la commissson adıni- de faire transporter à la nitrière du
nistrative des hospices de Paris deman- gouvernement les matériaux qui se
dait une pension et faisait valoir, comme trouvent dans son atelier , pourvu
temps de service , le temps pendant le- toutefois que ce transport n'ait lieu
quel il avait été oratorien : l'affaire qu'après une juste estimation , faite
souffrit des difficultés; mais elles furent par experts , desdits matériaux , et
levées parce qu'il prouva qu'il n'avait après la consignation de leur prix (5 ).
pas été seulement oratorien, mais pro-, Réglemens ďAdministration publique.
fesseur en exercice dans des collèges
dependans de cet ordre religieux [2). Des particuliers sont non recevables
à attaquer , devant la commission du
Places dans les Eglises.
contentieux , un réglement d'adminis
La distribution des places dans les tration publique , qui ne peut être
églises se faisant en vertu des régleinens discuté au conseil d’état que sur le
des fabriques , approuvés par les évê- rapport du ministre dont il émane [6].
ques , toutes les questions relatives à
ces places sont du ressort de l'autorité Religionnaires.
purement administrative (3). La déclaration du Roi , du 21 mars
2

Police industrielle . 1718 , qui modifiait en ce point les


édits de décembre 1688 et 1689 , porte>

Tout réglement de police industrielle que c'est par grâce spéciale, et non à
et locale doit être soumis par les préfets titre de succession , que le Roi a bien
à l'approbation du ministre de l'inté voulu accorder aux parensdesreligion
rieur (4 ).
naires fugitifs les biens délaissés par
Poudres et Salpêtres. ces derniers , et que ces biens ne se
raient plus accordés à l'avenir que par
Il résulte clairement de l'arlicle 15 brevets ou arrêts du conseil. Si donc il
de la loi du 13 fructidor an 5 , relative résulte d'un arrêt qu'un parent de re
à l'exploitation , à la fabrication , et à ligionnaire a réclamé ses biens, comme
2

la vente des poudres et salpêtres , que plus proche parent et bon catholique ,
nul ne peut exploiter , sans l'autorisa- mais qu'ils ne lui ont été accordés que
tion du gouvernement , les matériaux par grâce spéciale , et sans tirer à con
salpêtrés naturellement ou par des ni- séquence , ses héritiers et successeurs
trières artificielles ; l'article 14 , qui actuels peuvent , à ces différens titres,
>

accorde ladite autorisation aux posses- opposer la prescription à un tiers qui


seurs des nitrières eu activité à l'époque demanderait au conseil actuel l'annul
de la loi , ne peut les avoir soustraits à lation de l'arrêt de l'ancien conseil par
la peine de la révocation de cette auto- lequel le Roi aurait concédé ces biens
risation >, en cas de malversation . à leur auteur .
Du moment où le ministre de la Ces héritiers et successeurs tireraient
guerre a révoqué une semblable con- ce droit de deux lois : l’une , la loi du

[ 1 ] 2 novembre 1810 . [4] 2 juillet 1812.


[2] ! 6 octobre 1813 . [5] 3 août 1808.
[3] 17 mai 1809 . (6 ) Avis appr. du 21 avril 1807.
CHAP. XXIII. SECT. I. MATIÈRES DIVERSES. 285

15 décembre 1790 , article 16 , permet II у aurait donc lieu , dans ce cas , >

aux héritiers et successeurs à titre d'élever le conflit. [2].


universel des donataires et concession
Solde de retraite .
naires à titre gratuit des biens prove
nant des religionnaires fugitifs , d'op- Les termes de l'avis du conseil d'état
poser la prescription de trente ans , et du 2 février 1808 sont généraux et
défend d'inquiéter , dans aucun cas , proscrivent toute aliénation de solde
levrs acquéreurs et successeurs titre de retraite ; ainsi un payeur militaire
particulier. a le droit de refuser , en vertu de cet
L'autre >, la loi du 4 nivôse an 5 , ex- avis , le payement d'une somme qu'un
pliquant l'article 17 de la précédente officier se serait engagé , par une tran >

loi, permet aux héritiers et successeurs saction envers un particulier, à laisser


à titre universel des parens des reli- retenir annuellement une somme sur
gionnaires fugitifs , donataires et con- sa solde de retraite , jusqu'à parfait
cessionnaires de leurs biens , d'opposer paiement de celle qu'il devrait à ce
>

aussi cette prescription de trente ans (1). particulier ( 3 ).


Solde d'activité .
Un officier puni de la dégradation
La solde des marins et militaires ne civique , par un conseil de guerre , ne
peut jamais être saisie par ceux qui peut être admis à la solde de retraite
prétendent être leurs créanciers ; l'ad- qu'après avoir été réhabilité (4).
ministration militaire ou maritime a
Théâtres.
seule le droit d'en régler l'emploi ou
la destination . La veuve Nicolet avait loué le théâtre
Ainsi un juge de paix excéderait ses de la Gaité , à Paris , au sieur Dufossé,
> >

pouvoirs , s'il prononçait une condam- en se réservant la propriété de tout le


nation personnelle contre un quartier- mobilier théâtral >, l'exploitation du
maitre maritime, par le motif qu'il spectacle , avec la jouissance de toutes
n'aurait pas fait de retenue sur la solde les pièces pantomimes , musique , par >

d'un marin , en vertu d'une opposition titions, et tout ce qui compose le ré


>

qui serait faite en ses mains par un pertoire , enfin le droit de percevoir
créancier de ce marin ; et si le quar une partie de la recette.
tier-maître déclarait que le comman Le bail allait bientôt expirer , quand
dant du vaisseau lui a expressément parut le décret sur les théâtres, du 29
défendu d'exercer aucune retenue par juillet 1807.
suite de cette opposition , le juge de
> Il porte ( article 4. ) « Le maximum
paix ne pourrait prononcer sur la de- » du nombre des théâtres est fixé à huit.
mande dirigée contrelequartier-maître » En conséquence , sont seuls autorisés
sans s'immiscer dans la conuaissance » à ouvrir , afficher et représenter , in
d'un fait de discipline militaire : l'au- dépendamment des quatre théâtres
1)

torité judiciaire n'étant pas compétente » mentionnés en l'article 1er du régle


pour décider si le quartier-maitre a » ment de notre ministre de l'intérieur,
dû déférer plutôt à l'opposition qu'aux » en date du 25 avril dernier, les en
ordres de son chef. » trepreneurs et administrateurs des

(1) 15 juin 1811 . [3] 26 janvier 1809 .


(2] 8 janvier 1810. [4] 4 avril 1806 .
286 ELÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTATIVE .,

» théâtres suivans : 1 ° le théâtre de la 15 novembre 1811 ,> concernant son ré


» Gaîté , etc. » gime, a le droit de décider toutes les
Le sieur Dufossé crut que ce mot ad- questions qui peuvent s'élever sur le
ministrateur ne devait s'appliquer qu'à personnel de ses membres [3].
lui qui exploitait depuis 8 ans le théâ- Les droits et les prétentions d'un
tre ; et en conséquence il présen ta au particulier sur une chaire d'une des fa
ministre de l'intérieur une pétition cultés ne forment point une question
tendant à ce qu'il fût autorisé à trans- contentieuse. Le comité du contentieux
porter son exploitation dans une autre n'est donc point compétent pour con
alle , après l'expiration de son bail . naitre des décisions ministérielles in
Le rapporteur au conseil proposait tervenues à ce sujet. [4]
de renvoyer les parties devant les tri Vente des Biens indivis de l'Etat.
bunaux , parce qu'il s'agissait , suivant
lui , non d'expliquer mais d'appliquer Aux termes précis de la loi du 15 flo
un décret . réal an 10 >, les fonds de terre que l'état
Le conseil a retenu la connaissance possède par indivis ne peuvent être ven
de l'affaire, et rejeté les prétentions du dus que dans la forme administrative ;
>

sieur Dufossé. [1] saufaux copropriétaires à percevoir aux


Tontines . échéances , la portion qui leur appar
Lorsque le gouvernement a jugé à tient dans le prix [ ].
propos de ranger un établissement par
ticulier, comme une tontine, par exem Section II .
ple , au nombre des établissemens
>

publics , cet établissement , en cette MATIÈRES RENVOYÉES, PAR LE CONSEIL D'ÉTAT ,


nouvelle qualité , ne peut intenter ou A L'EXAMEN DES TRIBUNAUX ORDINAIRES .
subir d'action judiciaire que selon les
formes prescrites par la loi du 5 no- Adjudications faites par le Domaine.
vembre 1790, les arrêtés des 7 thermi Les questions relatives à l'exécution
dor an 9 et 17 vendémiaire an 10 . des clauses d'une adjudication faite
par
Ainsi , lorsque des particuliers ont l'administration des domaines sontdu
mis des oppositions entre les mains des ressort des tribunaux ordinaires [6 ].
anciens fermiers de cet établissement ,
les tribunaux sont compétens pour pro Aubaine droit d' ).
noncer sur la validité de ces opposi Les questions relatives à des droits
tions; mais ces particuliers ne peuvent réclamés en vertu du droit d'aubaine,
assigner les nouveaux administrateurs comme celles sur la validité des dona
en reprise d'instance , sans en avoir
préalablement demandé l'autorisation tions , ne peuvent être décidées que par
les tribunaux ordinaires [7] .
au conseil de préfecture, sous peine de
nullité de toutes les procédures [2]. Banalité.
Université. C'était le droit que certains seigneurs
L'université , en vertu du décret du avaient de contraindre les habitans de

[ 1] 4 mars 1808. [5] 23 décembre 1815 .


[ 2] 29 décembre 1810 . [6] 10 août 1813 .
[3] 4 mai 1812 . [7] 29 mai 1813 .
[ 4] Avis appr . du 4 mai 1812 .
CHAP. XXIII.SECT. II. MATIÈRES RENVOYÉES , ETC. 287

leur seigneurie å venir faire cuire le liers acquéreurs de pressoirs ci- devant
pain , moudre le grain ou pressurer le banaux , provenant des seigneurs de
raisin , à leur four, moulin ou pres- cette commune. Il résultait de cette
soir ; ou d'interdire à toute personne transaction que , moyennant une re
de construire , dans l'enclave de la ba- devance acquittée par tous les ha
nalité , des moulins , des pressoirs ou bitans , mêmepar ceux qui ne porte
fours. raient pas leur raisin à ces pressoirs ,
La question de savoir si un droit de la banalité continuerait à exister.
banalité a été ou non supprimé par les La section de l'intérieur considéra
lois , est de la compétence de tribunaux qu'une pareille transaction ne serait
comme toutes les questions relatives à autre chose qu'une banalité nouvelle
la féodalité ( u ) . créée en remplacement de la banalité
féodale abolie par le décret du 15 mars
L'article 24 de la loi du 15 mars 1790 1790 , et elle en proposa le rejet, qui
a excepté de la suppression des droits fut adopté [3].
féodaux et déclaré rachetables les bana
lités établies par convention entre une Les adjudicataires de cinq moulins
communauté d'habitans et un seigneur situés dans la ville de Sisteron (Basses
agissant comme particulier , au moyen Alpes ), vendus par le gouvernement ,
de quelque arantage concédé à la com- réclamaient contre l'hospice la banalité
mune . Mais la loi du 25 août 1792 a conventionnelle qui y était attachée.
supprimé sans indemnité toute bana- L'hospice prétendait qu'elle n'avait pas
lité indistinctement, et a formellement été comprise dans la vente et n'avait
>

abrogé l'article 24 de la loi du 15 mars pas cessé de lui ppartenir . Le conseil


1790 . de préfecture des Basses - Alpes , fut de
.

La loi du 17 juillet 1795 a supprimé l'avis de l'hospice ; mais son arrêté a été
sans indemnité tous les droits féodaux cassé par un décret dont le considérant
et censuels , même ceux que la loi du est ainsi conçu :
25 août 1792 avait conservés , c'est- à- » Considérant quel'arrêté du conseil
dire ceux qui avaient pour cause une de préfecture repose sur des bases vi
concession de fonds, et n'a maintenu cieuses et contraires aux lois des 25
que les rentes et prestations purement août 1792 et 17 juillet 1795 >, qui ont
foncières. supprimé toutes les banalités , sans
Ainsi la législation actuelle ne permet distinction , quelle qu'en soit l'ori
>

pas de renouveler, en faveur des com- gine , etc. » [4] .


munes , les banalités de leurs usines , Le 27 octobre 1807 , le sieur Géraud >

quand même elles les auraient acquises s'était rendu adjudicataire du bail du
à titre onéreux (2]. moulin à recens de la commune d'Is
tres servant à repasser le marc des
En l'an 14 , le ministre de l'intérieur olives. Ce bail faisait revivre tous les
>

proposa au chef du gouvernement de droits attachés aux banalités . Les ha


confirmer unetransaction entre la com- bitans portèrent leur réclamation de
mune de Custines et plusieurs particu- vant les tribunaux :: elle fut rejetée.

[1] 11 frimaaire an 4 , et 4 juin 1806 . au mot Banalité . - Arrêt du 7 frim . an 13, ib .


11 août 1808 . [3] 16 frimaire an 14 .
[2] 10 brum an 14.- Voy . Rép . de jurisp ., [4] 16 août 1808 .
288 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

Ils se pourvurent au conseil d'état ; et le droit de banalité d'un four apparte


le 17 mai 1809 , sur le rapport de la nant à ce particulier (3).
commission du contentieux , il inter Cautionnement.
vint un décret qui annulla le bail et
anéantit le droit de banalité qui y était Les tribunaux sont seuls compétens
attaché. pour statuer sur l'effet d'un caution
Le considérant de ce décret est ainsi nement souscrit par un particulier
conçu : qu'aucune qualité ne soustrait à leur
« Considérant que le conseil d'état a juridiction (4) .
déjà , par un avis du 23 vendémiaire Conventions privées.
an 14 , approuvé le 10 brumaire sui
>
Les tribunaux seuls peuvent être les
vant , décidé que la législation actuelle interprètes compétens des conventions
ne permet , sous aucun prétexte , de privées (5).
>

renouveller en faveur des communes


les banalités de leurs usines , même Débiteurs solidaires.
celles acquises par elles à titre one L'administration ne peut prononcer
reux ;
sur les effets de la solidarité entre plu
» Que le bailadjugéaudit Géraud tend sieurs débiteurs (6 ).
à faire renaître les banalités abolies :
que par là il est attentatoire à la liberté Dépôt judiciaire.
individuelle , à celle du commerce et Il ne peut appartenir à l'autorité ad
ministrative de connaître d'une de
à l'exercice de l'industrie , etc. » (1) .
>
mande en délivrance d'un dépôt judi
Le 3 juillet 1806 , le conseil d'état ciaire [7].
(
a rendu un avis portant que « par l'avis État Questions d' ).
du 10 brumaire an 14 , il n'a point été Les contestations dont le fond repose
entendu que Jes banalités convention
nelles déclarées rachetables par la loi sur une question d'état ne peuvent être
du 25 août 1792 ne pussent être réjugées que par les tribunaux ordinai
res (8) .
tablies par transaction on par jugement
des tribunaux ;; mais seulement que les Féodalité.
communes ne peuvent à présent , par Toutes les questions de féodalité sont
>

aucune stipulation , établir des bana- du ressort de l'autorité judiciaire (9).


lités nouvelles ni convertir en banalités Fruits.
conventionnelles des banalités suppri Les tribunaux sont seuls compétens
mées comme féodales » [2]. pour prononcer une restitution de
fruits ( 10 ).
Une loi du 17 décembre 1808 a au Licitations.
torisé la commune de Fintheim Mont
Tonnerre ) à racheter du sieur Falter Toute question relative à des droits

[ 1 ] 17 mai 1809. ( 6] 10 mars 1807 .


[2] 3 juillet 1806 [7] 11 décembre 1808 .
(3] 17 décembre 1808. (8] 4 novembre 1811 .
[4] 28 mai 1809 . 23 octobre 1811 . [9] 3 août 1808. – 27 mai 1816. – 20 juin
[5] 10 mars 1807. - 19 oct. 1808. - 12 nov . 1816 .
1811 . 11 juillet 1812 . 23 déc . 1815. - ( 10) 16 octobre 1813 .
10 février 1816 . 18 mars 1816 .
CHAP. XXIII. SECT. II. MATIERES RENVOYÉES, ETC. >
289

provenant de licitations , est du ressort et aux effets d'un mandat doit être sou
des tribunaux [ 1 ] . mise aux tribunaux (3) .
Livres d'Eglise. Mariage.
Le décret du 7 germinal an 13 , en Les tribunaux sont seuls compétens
établissant que les livres d'église , pour connaître des empêchemens aux
d'heures et de prières ne pourraient mariages , et par conséquent des plain
ètre imprimés ou réimprimésqued'après tes auxquelles peuvent donner lieu les
la permission donnée par les évêques refus faits par l'officier de l'état civil de 1

diocésains, n'a point entendu attribuer procéder à leur célébration (4).


aux évêques le droit d'accorder un Mercuriales.
privilège exclusif à l'effet d'imprimer
ou réimprimer les livres de cette na- Il appartient à l'administration d'ar
ture. Dans tous les cas , les infractions rêter les mercuriales , en constatant le
> >

à ce décret devant être poursuivies con. taux auquel se sont vendues les denrées
formément à la loi du 19 juillet 1793 , qui y sont comprises ; mais c'est l'au
torité judiciaire qui doit prononcer
toutes les contestations élevées à son
sujet sont du ressort de l'autorité lorsqu'il y a contestation quant aux
judiciaire. prix applicables aux clauses d'un con
Dès lors un maire excède ses pouvoirs, trat (5).
s'il prend un arrêté par lequel , dans le Octroi.
but d'assurer l'exécution d'un privilège
semblable accordé par un évêque , il Les juges de paix doivent connaître
ordonne à des libraires ou imprimeurs de toutes les contestations relatives à
d'apporter à la mairie tous les livres l'octroi , soit qu'il s'agisse de l'applica
d'église , d'heures et de prières à l'usage tion de ce droit, soit qu'il s'agisse de
>

du diocèse, qu'ils ont en leurpossession, sa perception.


à l'effet d'y être , en présence du pri- Leur jugement doit être rendu som
vilégié, inventoriés et estampillés : cette mairement et sans frais , soit en dernier
mesure aurait pour résultat de porter ressort , soit à la charge de l'appel ,
atteinte à la propriété privée , et ne suivant la quotité du droit réclamé (6).
2 ]
peut jamais résulter que d'un réglement Pêche ( droit de )
d'administration publique sur lequel il
n'appartient pas à un maire de prendre
n Le droit de pêche dans les fleuves et
l'initiative. rivières navigables est domanial , com
Il n'appartient qu'aux officiers judi- meces fleuves et rivières navigables sont
ciaires de constater , et aux tribunaux eux-mêmes domaniaux. C'est un droit
de punir les infractions matérielles au inaliénable par essence ; on ne peut en
décret du 7 germinal an 13 (2) acquérir l'usage qu'à titre d'engagement
révocable à la volonté du souverain , et,
Mandat.
dans ce cas , l'on n'est par conséquent
Toute contestation relative à la force qu'un simple engagiste , soumis à toutes

[1 ] 2 février 1812 . [5] 22 décembre 1809.


[2] ler juillet 1809 . - Voir le décret du 7
-
[6] Voy . la loi du 2 vendém an 8, art . ler ,
germinal an 13 . 10 août 1809 , au bulletin . - Voir Rép
[3] 7 mai 1808 . de jurispr . , au mot Octroi.
[4] 16 aoắt 1808 .
MACAREL 19 ,
290 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.

les lois concernant les domaines en- Cette question a été renvoyée aux
gagés (1). tribunaux , comme question de pro
priété ( 4 ).
L'autorité administrative est seule
compétente pour décider si le droit de La pêche , dans les rivières qui ne
pêche fait partie d'une propriété que sont ni navigables ni flottables, n'ap
l'administration a vendue , ou d'un partient pas aux communes. Les pro
droit qu'elle аa affermé (2). priétaires riverains doivent en jouir ,
La réclamation formée contre le pré- sans pouvoir cependant exercer ce
posé d'un entrepreneur de travaux droit si ce n'est en se conformant aux
publics qui , en faisant transporter par lois générales et réglemens locaux
eau ses matériaux , a troublé l'usage di concernant la pêche.
droit de pêche, doit être portée devant Ils ne conservent plus ce droit,? si la
les tribunaux , quoique la rivière soit rivière devient par la suite navigable (5).
>

navigable et flottable [3].


Le droit de pêche sur les fleuves et
L'ancien lit de la rivière d'Orne étant rivières navigables , est compris dans les
>

peu convenable à la navigation , le droits féodaux supprimés par la loi du


gouvernement fit creuser un nouveau 17 juillet 1795 (6).
canal sur des terrains qu'il acheta .
L'ancien lit fut fermé pardes chaussées L'administration est incompétente
à ses deux extrémités, et continua à pour prononcer sur les difficultés re
recevoir les eaux de plusieurs sources. latives à l'interprétation de l'adjudi-.
Il fut fait par la suite un fossé de dé- cation d'un droit de pêche (7).
charge et établi des vannes pour porter
les eaux surabondantes dans le canal . Une saisie avait été faite par la com
L'administration voulut affermer le munauté des patrons pêcheurs de Tou
droit de pêche dans cet ancien lit ; les lon , contre le sieur Sadolet , fermier
>

propriétaires voisins s'y opposerent. Ils de la Madrague [8] nationale , pour le


soutinrent que le lit n'étant plus navi- contraindre à acquitter un droit de
gable , la pèche appartenait aux pro- cinq centimes par trois francs du prix
priétaires riverains , d'après l'avis du du poisson par lui vendu à Toulon .
30 pluviôse an 13. Le tribunal de commerce, devant le
L'administration , de son côté , sou- quel l'affaire fut portée , déclara nulle
tenait que l'ancien lit appartenait au la saisie, condamna la communauté des
gouvernement , parcequ'il ne l'avait Prud'hommes pêcheurs aux dommages
pas aliéné , et qu'il en avait fourni un intérêts évalués à 60 fr. et aux dépens,
nouveau à ses frais. et ordonna qu'elle ferait les fonds né

[1] Loi du 14 floréal an 10 , tit. 5 ( loi sur neurs , et non du fait de l'administration . -

les finances de l'an 11 ) . — 26 mai 1813. Voir au chapitre des Travaux publics.
[ 2] 2 février 1809. [ 4] Avis du 6 août 1809.
[3] 29 décembre 1812. - Ce décret semble [5] Avis appr. du 30 pluviðse an 13.
en opposition avec l'art. 4 de la loi du 28 [6] Il thermidor an 12.
pluviðse an 8 , qui porte : « Les conseils de [7] 4 juin 1815.
préfecture prononceront sur les réclamations [8] Madrague : pêche avec des cables et des
des particuliers qui se plaindront de torts filets , pour prendre des thons , etc.
procédant du fait personnel des entrepre
CHAP. XXIII. SECT. II . MATIERES RENVOYÉES , ETC. 291

cessaires pour satisfaire à ces condam- nant à la communauté de faire des


nations , sinon autorisa le sieur Sadolet fonds, et en autorisant le sieur Sadolet
à contraindre au paiement les trois å contraindre trois des principauxmem
principauxmembres de la communauté. bres de cette communauté (1). »
Le conflit fut élevé par le préfet.
Le conseil d'état a maintenu le juge Pesage.
ment en ce qu'il avait déclaré la saisie Les questions auxquelles peuvent
nulle : « L'autorité administrative (a -t- donner lieu les bureaux de
pesage, sont
il dit) ne doit connaître que des contes regardées comme questions de pro
tations relatives à l'application et à la priété, et par conséquent soumises aux
perception des contributionspubliques ; tribunaux(2).
toute contestation relative à la légiti
mité ou à la qualité d'un droit concédé Prescription.
à une commune ou à une communauté
de pêcheurs, est attribuée exclusive- Toutes les contestations élevées entre
ment aux tribunaux. S'il existe des le domaine et les particuliers sur des
doutes sur la compétence du tribunal questions de prescription , d'apprécia
saisi de la contestation, c'est aux par- tion de titres et de preuves de libéra
ties à se pourvoiren réglement dejuges tion, sont, par leur nature et le droit
ou en cassation.... Cependant c'était au commun , soumises à la juridiction des
tribunal de première instance, et non tribunaux (3 ).
au tribunal de commerce à juger de la
validité de la saisie .» Privilèges et Hypothèques.
D'autre part , il a annulé la disposi Toute question de privilège et d'hy
tion du jugement qui ordonne à la pothèque entre les créanciers person
communauté des pêcheurs de faire un nels d'un individu et la régie des do
fonds et autoriselesieur Sadolet à pour maines quis'en prétendaussi créancière,
suivre trois des principaux membres. est également du ressort des tribu
« L'administration des revenus et des
naux (4) .
dépenses des communautés de patrons
pêcheurs ( continue le même décret ) Propriété et Servitude.
est soumise à l'autorité administrative
Les tribunaux sont seuls compétens
par la loi du 12 décembre 1790 , con
firmative des réglemens antérieurs. Les pour juger toutes les questions de pro
communautés ne peuvent disposer, priété et de servitude [5].
sans autorisation , d'une sonime supé Saisie - Arrêt.
rieure à celle de 25 fr., et l'autorité ju
diciaire a entrepris sur les attributions Les tribunaux sont seuls compétens
de l'autorité administrative, en ordon- pour statuer sur la validité d'unesaisie

[1] 22 janvier 1808 . - 8 mars 1811 . 6 juin 1811 . 15 juin


(2] Voir la loi du 29 floréal an 10 . 1811 . - 6 sept. 1811 . - 20 sept. 1812. – 22
1er avril 1808 . sept . 1812 . 31 janvier 1813. — 1er février
(3] 11 janvier 1808. – 20 novembre 1816 . 1813. 1er mars 1813 . -

- 7 avril 1813. - 6
[4] 19 majs 1811 . - 14 avril 1813 . sept. 1813 . 18 sept. 1813. — 6 nov . 1813.
-

[5] 2 février 1809. – 28 nov . 1809. -


20 - ler nov . 1814.- 1er mai 1815 . 6 janvier
-

mars 1810. -- 24 déc. 1810. - 16 févr. 1811 . 1816 . · 6 mars 1816 . 18 avril 1816.
292 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .

arrêt, quels que soient d'ailleurs les cution d'une vente faite entre particu
>

motifs sur lesquelsonvoudrait en fonder liers, et en cas d'inexécution de con


la nullité (1 ). damner le vendeur à la restitution des
sommes qu'il a reçues ? ces contestations
Vente privée. ne peuvent jainais être du ressort de
S'agit -il seulement d'ordonner l'exé- l'autorité administrative [2 ].

[ 1] 17 mai 1809 . [2] 23 septembre 1810.


PROCÉDURE DEVANT LE CONSEIL D'ÉTAT. 293

PROCÉDURE
DEVANT LE CONSEIL D'ÉTAT.

11 Juin 1806 .
DÉCRET

SUR L'ORGANISATION ET LES ATTRIBUTIONS DU CONSEIL D'ÉTAT.

TITRE PREMIER . 5. Les maîtres des requêtes seront


distribués en service ordinaire et en
DE L'ORGANISATION DU CONSEIL D'ÉTAT . service extraordinaire, suivant la liste
qui sera par nous arrêtée le premier de
CHAPITRE PREMIER . chaque trimestre .
6.Les maîtres des requêtes prendront
Des conseillers d'état. séance au conseil d'état après les con
seillers d'état.
Art. 1er. Conformément à l'arrêté du
. 7. Ils feront le rapport de toutes les
7 fructidor an 8 , nos conseillers d'état affaires contentieuses sur lesquelles le
en notre conseil d'état continueront conseil d'état prononce , de quelque
d'être distribués en service ordinaire manière qu'il en soit saisi , à l'exception
et en service extraordinaire. de celles qui concernent la liquidation
2. La liste de l'un et l'autre service de la dette publique et les domaines
sera arrêtée par nous le premier de nationaux , dont les rapports continue
chaque trimestre. ront d'être faits par les conseillers d’é
3. Sur la liste du service ordinaire , tat chargés de ces deux parties d'admi
seront distingués ceux de nos conseillers nistration publique.
qui feront partie d'une section , et ceux 8. Les maîtres des requêtes pourront
que nous croirons ne devoir attacher à prendre part à la discussion de toutes
aucune .
les affaires qui seront portées à notre
conseil d'état.
CHAPITRE II .
Dans les affaires contentieuses , la
Des maitres des requêles. voix du rapporteur sera comptée.
9. Les maîtres des requêtes auront
4. Il y aura au conseil d'état des pour costume l'habit bleu , avec les
2

inaitres des requêtes dont les fonctions broderies pareilles à celles des conseil-
sont ci-après déterminées. lers d'état.
294 PROCÉDURE

Ceux qui seront en activité , auront


? 3• Des décisions de la comptabilité
un traitement équivalent au cinquième nationale et du conseil des prises.
de celui des conseillers d'état.
10. Les fonctions des maîtres des re TITRE III .
quêtes seront compatibles avec toutes
fonctions qui leur auraient été ou qui DE LA HAUTE - POLICE ADMINISTRATIVE .
leur seraient par nous conférées.
CHAPITRE III
15. Lorsque nous aurons jugé con
venable de faire examiner , par notre
Des auditeurs. conseil d'état, la conduite de quelque
fonctionnaire inculpé , il sera procédé
11. L'arrêté du 19 germinal an 11 de la manière suivante :
qui institue des auditeurs près nos 16. Le rapport ou les dénonciations ,
ministres et notre conseil d'état, et qui et les pièces contenant les faits qui
règle leurs fonctions, ainsi que tous les donneront lieu à l'examen , seront ren
autres arrêtés et décrets les concernant, voyés, par nos ordres, soit directement,
sont maintenus. soit par l'intermédiaire du grand - juge
Ils seront , comme les maîtres des ministre de la justice , à une commis
requêtes, distribués en service ordi- sion composée du président de l'une
>

naire et en service extraordinaire. des sections du conseil , et de deux


12. Les auditeurs qui seront nommés conseillers d'état.
à l'avenir, n'assisteront aux séances du 17. Si la commission estime que lin .
conseil d'état , quand nous les préside culpation n'est point fondée, elle char
7

rons , qu'après deux années d'exercice, gera son président d’en informer le
et lorsque nous croirons devoir accor• ministre de la justice, qui nous en
der cette distinction pour récompenser rendra compte.
leur zèle .
Si elle estime que celui dont elle a
TITRE II
reçu ordre d'examiner la conduite ,
doit être préalablement entendu , elle
DES ATTRIBUTIONS DU CONSEIL D'ÉTAT.
en informera notre grand- juge, lequel
mandera le fonctionnaire inculpé et
13. Notre conseil d'état continuera l'interrogera en présence de la com
mission .
d'exercer les fonctions qui lui sont Il sera loisible aux membres de la
attribuées par les constitutions de l'em
pire et par nos décrets. commission de faire des questions.
14. Il connaîtra en outre : 18. Un auditeur tiendra prooès
1° Des affaires de haute- police ad- verbal de l'interrogatoire et des ré
ministrative, lorsqu'elles lui aurontété ponses.
renvoyées par nosordres ; 19. Si la commission juge , avant
2 De toutes contestations ou de- l'interrogatoire , sur le vu des pièoes ou
>

mandes relatives soit aux marchés pas- après l'interrogatoire, que les faits dont
sés avec nos ministres, avec l'intendant il s'agit doivent donner lieu à des pour
de notre maison , ou en leur nom , soit suites juridiques , elle nous en rendra
aux travaux ou fournitures faitspourle compte par écrit , afin que nous don
service de leurs départemens respectifs, nions au grand - juge ministre de la
pour notre service personnel ou celui justice l'ordre de faire exécuter les lois
de nos maisons ‫ز‬ de l'état.
DEVANT LE CONSEIL D'ÉTAT. 295

20. Si la commission est d'avis que conseil d'état, après un inventaire dont
les fautes imputées ne peuvent entraîner il sera fait registre.
que la destitution , ou des peines de dis- Deux fois par semaine le secrétaire
cipline et de correction , elle prendra général remettra au grand -juge minis
nos ordres pour faire son rapport au tre de la justice le bordereau des af
conseil d'état. faires.
21. Dans le cours de l'instruction , 28. Dans les deux cas, le grand -juge
l'inculpé pourra être entendu , sur sa nommera pour chaque affaire un au
demande , ou par délibération du con- diteur lequel prendra les pièces et pré-.
seil d'état . parera l'instruction .
Il aura aussi la faculté de produire sa 29. Sur l'exposé de l'auditeur , le
défense par écrit. grand-juge ordonnera , s'il y a lieu , la
Les mémoires qui la contiendront communication aux parties intéressées,
seront signés par lui ou par un avo- pour répondre et fournir leurs défenses
cat au conseil et ne seront point im- dans le délai qui sera fixé par le régle
primés. ment.
22. Le conseil d'état pourra pronon A l'expiration du délai , il sera passé
2

cer qu'il y a lieu à réprimander , cen- qutre au rapport .


surer, suspendre ou même destituer le 30. Le rapport sera fait par l'audi
fonctionnaire inculpé. teur à la commission .
23. La décision du conseil d'état sera Les maîtres des requêtes auront voix
soumise à notre approbation dans la délibérative.
forme ordinaire. La délibération sera prise à la plu
ralité des suffrages. Le grand - juge -

TITRE IV . aura voix prépondérante en cas de par


tage.
DES AFFAIRES CONTENTIEUSES . 31. Le grand - juge nous remettra , >

chaque semaine , le bordereau des af


24. Il y aura une commission prési- faires qui seront en état d'être portées
dée par le grand -juge ministre de la au conseil d'état.
justice , et composée de six maîtres de Les rapports des ministres ou les re
requêtes et de six auditeurs. quêtes des parties, ainsi que les pièces à
25. Cette commission fera l'instruc- l'appui , seront remis par le grand juge
tion et préparera le rapport de toutes au ministre - secrétaire d'éta , et par
les affaires contentieuses sur lesquelles celui-ci au secrétaire - général du con
le conseil d'étataura à prononcer , soit seil d'état , avec le nom du maître des
que ces affaires soient introduites sur requêtes que nous aurons désigné pour
a

le rapport d'un ministre , ou à la re- faire lle rapport de chaque affaire au


quête des parties intéressées. consei .
26. Dans le premier cas , les minis 32. Le maître des requêtes prendra
tres feront remettre au grand -juge , les pièces au secrétariat-général, et ne
par un auditeur, tous les
> rts re- pourra présenter au conseil d'état que
latifs aux affaires contentieuses de leur l'avis de la commission.
département , ainsi que les pièces à TITRE V.
l'appui .
27. Dans le second cas , les requêtes DISPOSITIONS GÉNÉRALES ,
des parties intéressées et les pièces se
ront déposées au secrétariat-général du 33. Il y aura des avocats en notre
296 !
PROCÉDURE

conseil , lesquels auront seuls le droit les expéditions des décisions et avis de
de signer les mémoires et requêtes des notre conseil d'état qui auront eu notre
parties en matières contentieuses de approbation .
toute nature . Les expéditions seront exécutoires.
34. Nous nommerons ces avocats sur 36. Il sera fait un réglement qui
une liste de candidats qui nous seront contiendra les dispositions relatives à
présentés par le grand -juge ministre de la forme de procéder.
la justice. 37. Nos ministres, chacun en ce qui
35. Le secrétaire -général de notre les concerne , sont chargés de l'exécu
conseil d'état délivrera à qui de droit tion de notre présent décret.

22 Juillet 1806 .
DÉCRET
PORTANT RÉGLEMENT SUR LES AFFAIRES CONTENTIEUSES PORTÉES
AU CONSEIL D'ÉTAT.

TITRE PREMIER . Lorsque l'avis de la commission , éta


blie par notre décret du 11 juin dernier ,
DE L'INTRODUCTION ET DE L'INSTRUCTION DES sera d'accorder le sursis , il en sera fait
INSTANCES .
rapport au conseil d'état , qui pronon
cera .
SECTION PREMIÈRE .
4. Lorsque la communication aux
Des instances introduites au conseil d'état parties intéressées aura été ordonnée
à la requête des parties. par le grand -juge, elles seront tenues
de répondre et de fournir leurs dé
Art . ſer. Le recours des parties au con- fenses dans les délais suivans :
.

seil d'état, en matière contentieuse, sera


> Dans quinze jours , si leur demeure
formé par requête signée d'un avocat est à Paris, ou n'en est pas éloignée de
au conseil ; elle contiendra l'exposé plus de 5 myriamètres;
sommaire des faits et des moyens , les Dans le mois , si elles demeurent à
conclusions , les noms et demeures des une distance plus éloignée dans le res
parties , l'énonciation des pièces dont sort de la cour d'appel de Paris, ou dans
on entend se servir et qui y seront l'un des ressorts des cours d'appel d'Or
jointes. léans , Rouen , Amiens , Douai , Nancy ,
2. Les requêtes, et en général toutes Metz , Dijon et Bourges;
les productions des parties seront dé- Dans deux mois, pour les ressorts des
posées au secrétariat du conseil d’état ; autres cours d'appel en France.
elles y seront inscrites sur un registre, Et à l'égard des colonies et des pays
suivant leur ordre de date, ainsi que la étrangers , les délais seront réglés ainsi
remise qui en sera faite à l'auditeur qu'il appartiendra par l'ordounance de
nommé par le grand -juge pour prépa- soit communiqué.
rer l'instruction . Ces délais commenceront à courir du
3. Le recours au conseil d'état n'aura jour de la signification de la requête à
point d'effet suspensif , s'il n'en est au- personne ou domicile par le mini-tère
trement ordonné. d'un huissier .
DEVANT LE CONSEIL D'ÉTAT. 297

Dans les matières provisoires ou ur- voi fait dans le délai ci-dessus prescrit,
gentes , les délais pourront être abrégés il aura été rendu une ordonnance de
>

par le grand -juge. soit communiqué, « ette ordonnance de


5. La signature de l'avocat au pied de vra être signifiée dans le délai de trois
la requête, soit en demande , soit en mois , sous peine de déchéance.
>

défense, vaudra constitution et élection 13. Ceux qui demeureront hors de la


de domicile chez lui. France continentale , auront , outre le
>

6. Le demandeur pourra , dans la délai de trois mois énoncés dans les deux
quinzaine après les défenses fournies, articles ci-dessus, celui qui est réglé par
donner une seconde requête , et le dé- l'article 73 du code de procédure civile.
fendeur répondre dans la quinzaine 14. Si , d'après l'examen d'une af
suivante . faire, il y a lieu d'ordonner que des
Il ne pourra y avoir plus de deux faits ou des écritures soient vérifiés, oll
requêtes de la part de chaque partie, qu'une partie soit interrogée, le grand
compris la requête introductive. juge désignera un maitre des requétes
7. Lorsque le jugement sera pour- ou commettra sur les lieux : il réglera
suivi contre plusieurs parties , dont les la forme dans laquelle il sera procédé
unes auraient fourni leurs défenses , et à ces actes d'instruction .
les autres seraient en défaut de les four- 15. Dans tous les cas où les délais ne
nir , il sera statué, à l'égard de toutes, sont pas fixés par le présent décret, ils
>

par la même décision . seront déterminés par ordonnance du


8. Les avocats des parties pourront grand - juge.
prendre communication des produc
tions de l'instance au secrétariat, sans Section II .
frais . Dispositions particulières aux affaires
Les pièces ne pourront en être dé- contentieuses introduites sur le rap
placées ,si ce n'est qu'il y en ait minute, port d'un ministre.
ou que la partie y consente .
9. Lorsqu'il y aura déplacement de 16. Dans les affaires contentieuses
pièces , le récépissé , signé de l'avocat, introduites au conseil sur le rapport
portera son obligation de les rendre d'un ministre , il sera donné , dans la
dans un délai qui ne pourra excéder forme administrative ordinaire, avis à
huit jours , et après ce délai expiré , le la partie intéressée dela remise faite au
grand -juge pourra condamner person- grand -juge des mémoires et pièces four
nellement l'avocat à 10 francs , au nis par les agens du gouvernement, afin
moins , de dommages et intérêts , par qu'elle puisse prendre communication
chaque jour de retard, et même ordon- dans la forme prescrite aux articles 8 et
ner qu'il sera contraint par corps. 9, et fournir ses réponses dans le délai
>

10. Dans aucun cas , les délais pour du réglement .


fournir ou signifier requête , ne seront Le rapport du ministre ne sera pas
prolongés par l'effet des communica- communiqué.
tions , 17. Lorsque , dans les affaires où le
>

11. Le recours au conseil contre la gouvernement aa des intérêts opposés à


décision d'une autorité qui y ressortit , ceux d'une partie, l'instance est intro
ne sera pas recevable après trois mois duite à la requête de cette partie , le
du jour où cette décision aura été no- dépôt qui sera fait au secrétariat du
tifiée . conseil , de la requête et des pièces,
12. Lorsque, sur un semblable pour vaudra notification aux agens du gou
298 PROCEDURE

vernement : il en sera de même pour S 3. De l'intervention .


la suite de l'instruction .
21. L'intervention sera formée par
TITRE II . requête ; le grand - juge ordonnera , s'il
y a lieu, que cette requête soit commu
DES INCIDENS QUI PEUVENT SURVENIR PENDANT niquée aux parties , pour y répondre
L'INSTRUCTION D'UNE AFFAIRE . dans le délai qui sera fixé par l'ordon
nance ; néanmoins la décision de l'af
Ster. Des demandes incidentes. faire principale, qui serait instruite, ne
pourra être retardée par une interven
18. Les demandes incidentes seront tion .
formées par une requête sommaire
déposée au secrétariat du conseil. Le S 4.Des reprises d'instance et constitution
grand - juge en ordonnera , s'il y a lieu, de nouvel avocat.
la communication à la partie intéressée,
pour y répondre dans les trois jours de 22. Dans les affaires qui ne seront
la signification , ou autre bref délai qui point en état d'être jugées , la procé
sera déterminé. dure sera suspendue par la notification
19. Les demandes incidentes seront du décès de l'une des parties, ou par le
jointes au principal, pour Уy être statué seul fait du décès, de la démission , de
par la même décision . l'interdiction ou de la destitution de
S'il y avait lieu néanmoins à quelque son avocat.
disposition provisoire et urgente, le rap- Cette suspension durera jusqu'à la
port en sera fait par l'auditeur à la pro- mise en demeure pour reprendre l'ins
chaine séance de la commission , pour y tance ou constituer avocat.
être pourvu par le conseil ainsi qu'il 23. Dans aucun des cas énoncés en
appartiendra . l'article précédent, la décision d'une af
faire en état ne sera différée .
§ 2. De l'inscription de faur . 24. L'acte de révocation d'un avocat
20. Dans le cas de demande en ins- par sa partie est sans effet pour la partie
adverse , s'il ne contient la consti
cription de faux contre une pièce pro- tution d'un autre avocat .pas
duite, le grand - juge fixera le délai dans
lequel la partie qui l'a produite sera $ 5. Du désaveu .
tenue de déclarer si elle entend s'en
servir. 25. Si une partie veut former un
Si la partie ne satisfait pas à cette désaveu relativement à des actes ou
ordonnance , ou si elle déclare qu'elle procédures faits en son nom , ailleurs
n'entend pas se servir de la pièce, cette qu'au conseil d'état, et qui peuvent
pièce sera rejetée. influer sur la décision de la cause qui y
Si la partie fait la déclaration qu'elle est portée , sa demande devra être
entend se servir de la pièce , le conseil communiquée aux autres parties. Si le
d'état statuera sur l'avis de la commis- grand -juge estime que le désaveu mé
sion , soit en ordonnant qu'il sera sursis rite d'être instruit , il renverra l'ins
à la décision de l'instance principale truction et le jugement devant les juges
jusqu'après le jugement du faux par le compétens pour y être statué dans le
tribunal compétent, soit en prononçant délai qui sera réglé.
la décision définitive, si elle ne dépend A l'expiration de ce délai , il sera
pas de la pièce arguée de faux. passé outre au rapport de l'affaire prin
DEVANT LE CONSEIL D'ETAT. 299

cipale sur le vu du jugement du désa- d'amende , et même, en cas de récidive ,


veu , ou faute de le rapporter. sous peine de suspension ou de destitu
26. Si le désaveu est relatif à des actes tion , aux avocats en notre conseil d'état,
ou procédures faits au conseil d'état , il de présenter requête en recours contre
sera procédé contre l'avocat sommaire- une décision contradictoire , si ce n'est
ment, et dans les délais fixés par le
>
en deux cas :
grand -juge. Si elle a été rendue sur pièces fausses;
a

TITRE III . Si la partie a été condamnée faute de


représenter une pièce décisive qui était
$ 1er. Des décisions du conseil d'état. retenue par son adversaire.
27. Les décisions du conseil contien 33. Ce recours devra être formé dans
dront les noms et qualités des parties , le même délai, et admis de la même
leurs conclusions et le vu des pièces prin- manière que l'opposition à une décision
cipales. par défaut.
28. Elles ne seront mises à exécution 34. Lorsque le recours contre une
contre une partie , qu'après avoir été décision contradictoire aura été admis
préalablement signifiées à l'avocat au dans le cours de l'année où elle avait
conseil qui aura occupé pour elle.. été rendue , la communication sera
faite , soit au défendeur , soit au domi
§ 2. De Popposition aux décisions cile de l'avocat qui a occupé pour lui ,
rendues par défaut. et qui sera tenu d'occuper sur ce re
29. Les décisions du conseil d'état, cours , sans qu'il soit besoin d'un nou
rendues par défaut, sont susceptibles veau pouvoir.
d'opposition. Cette opposition ne sera 35. Si le recours n'a étéadmis qu'après
point suspensive, à moins qu'il n'en l'année depuis la décision , la commu
>

soit autrement ordonné. nication sera faite aux parties à personne


Elle devra être formée dans le délai ou domicile , pour y fournir réponse
de trois mois, à compter du jour où la dans le délaidu réglement.
décision par défaut aura été notifiée ; 36. Lorsqu'il aura été statué par un
après ce délai, l'opposition ne sera premier recours contre une décision
plus recevable contradictoire , un second recours con
30. Si la commission est d'avis que tre la même décision ne sera pas rece
l'opposition doive être reçue , elle fera vable..
ra , L'avocat qui aurait présenté la re
a lieu,t au
son yrappor
s'il qui remett
parties, dans
les conseil le mène quête sera puni de l'une des peines
état où elles étaient auparavant. énoncées en l'article 32.
La décision qui aura admis l'opposi- S 4. De la tierce opposition.
tion sera signifiée dans la huitaine , à
compter du jour de cette décision , à 37. Ceux qui voudront s'opposer à
l'avocat de l'autre partie . des décisions du conseil d'état, rendues
31. L'opposition d'une partie défail- en matière contentieuse , et lors des
lante à une décision rendue contradic- quelles ni eux ni ceux qu'ils représen
toirement avec une autre partie ayant le tent n'ont été appelés, ne pourrontfor
même intérêt , ne sera pas recevable . mer leur opposition que par requête en
la forme ordinaire ; et sur le dépôt qui
S 3. Du recours contre les décisions en sera fait au secrétariat du conseil ,
contradictoires.
il sera procédé conformément aux dis
32. Défenses sont faites , sous peine positions du titre 1er.
300 PROCEDURE

38. La partie qui succombera dans sa 46. Les requêtes et mémoires seront
tierce opposition sera condamnée à écrits correctement et lisiblement en
150 francs d'amende , sans préjudice demi-grosse seulement; chaque rôle
des dommages et intérêts de la partie, contiendra au moins cinquante lignes
s'il у a lieu .
et chaqueligne douze syllabes au moins,
39. Les articles 34 et 35 ci-dessus , sinon chaque rôle où il se trouvera
concernant les recours contre les déci- moins de lignes et de syllabes sera rayé
sions contradictoires , sont communs à en entier et l'avocat sera tenu de resti
la tierce opposition . tuer ce qui lui aurait été payé à raison
40. Lorsqu'une partie se croira lésée de ces rôles.
dans ses droits ou sa propriété , par 47. Les copies signifiées des requêtes
l'effet d'une décision de notre conseil et mémoires, ou autres actes , seront
>

d'état , rendue en matière non conten- écrits lisiblement et correctement ; elles


tieuse , elle pourra nous présenter une seront conformes aux originaux , et l'a
requête pour , sur le rapport qui nous vocat en sera responsable.
en sera fait , être l'affaire renvoyée , s'il 48. Les écritures des parties signées
y a lieu , soit à une section du conseil par les avocats au conseil seront sur pa
d'état, soit à une commission . pier timbré.
$ 5. Des Dépens. Les pièces par elles produites ne se
41. En attendant qu'il soit fait un ront point sujettes au droit d'enregis
nouveau tarif des dépens, et statué sur trement, à l'exception des exploits
la manière dont il sera procédéàleur d’huissier , pourchacun desquels il sera
>

liquidation , on suivra provisoirement perçu un droit d'un franc.


N'entendons néanmoins dispenser les
les réglemens antérieurs relatifs aux
avocats au conseil , et qui sont applica- pièces produites devant notre conseil
d'état , des droits d'enregistrement aux
bles aux procédures ci- dessus.
42. Il ne sera employé dans la liqui- quels l'usage qui en serait fait ailleurs
dation des dépens aucuns frais de voya- pourrait donner ouverture.
ni au N'entendons pareillement dispenser
ge , séjour ou retour des parties ,
cuns frais de voyage d'huissier au delà du droit d'enregistrement les pièces
d'une journée. produites devant notre conseil d'état ,
43. La liquidation et la taxe des dé- qui , par leur nature , sont soumises à
pens seront faites à la commission du l'enregistrement dans un délai fixe.
contentieux par un maitre des requêtes, 49. Les avocats au conseil seront , >

et sauf révision par le grand-juge. suivant les circonstances , punis de


l'une des peines ci-dessus, dans le cas
TITRE IV .
de contravention aux réglemens , et
$ 1er. Des avocats au conseil. notamment s'ils présentent comme con
44. Les avocats en notre conseil d'état tentieuses des affaires qui ne le seraient
auront, conformément à notre décret du pas, ou s'il portenten notre conseil d'état
11 juin dernier, le droitexclusif de faire des affaires qui seraient de la compé
tous actes d'instruction et de procédure tence d'une autre autorité.
devant la commission du contentieux . 50. Les avocats au conseil prêteront
45. L'impression d'aucun mémoire serment entre les mains de notre grand
ne passera en taxe . juge , ministre de la justice.
Les écritures seront réduites au nom
bre de rôles qui sera réputé suffisant § 2. Des huissiers au conseil.
pour l'instruction de l'instance. 51. Les significations d'avocat à avo
-
!
DEVANT LE CONSEIL D'ÉTAT. 301

cat, et celles aux parties ayant leur 52. Nos ministres , chacun en ce qui
demeure à Paris , seront faites par des le concerne , sont chargés de l'exécn
huissiers au conscil . tion de notre présent décret.

ORDONNANCE DU ROI
CONCERNANT L'ORGANISATION DU CONSEIL D'ÉTAT.

AU CHATEAU DES TUILERIES , le 29 Juin 1814 .


Louis , par la grâce de Dieu , Roi de Nous nous réservons aussi de créer
France et de Navarre , à tous ceux qui des conseillers d'état d'église et d'épée.
ces présentes verront, salut. 3. Le nombre des maîtres des requên
Notre intention étant de compléter tes ordinaires n'excédera pas , quant à
incessamment l'organisation de notre présent , cinquante. Il y aura , en ou
conseil , nous nous sommes fait repré tre, des maîtres des requêtes surnumé
senter les réglemens faits par les Rois raires et des honoraires.
nos prédécesseurs sur cette matière , et 4. Les conseillers d'état ordinaires et
nous avons reconnu qu'il serait diffi- les maîtres des requêtes , lorsqu'ils fe
>

cile d'arriver à un meilleur système ; ront des rapports, auront seuls voix dé
que néanmoins il Уy aurait de l'avan- libérative dans les conseils auxquels ils
tage à le simplifier , et qu'on ne peut seront attachés .
se dispenser de le mettre en harmonie Les maîtres des requêtes feront l'in
avec les changemens survenus dans la struction et les rapports , à moins que,
forme du gouvernement et dans les ha- par des considérations particulières , le
bitudes de nos peuples. chancelier ou le secrétaire d'état de la
A ces causes , nous avons ordonné et partie ne juge à propos d'en charger des
ordonnons ce qui suit : conseillers d’état .
Les uns et les autres pourront faire
TITRE PREMIER . le service dans plusieurs conseils et
comités .
DES PERSONNES QUI COMPOSENT NOTRE CONSEIL .
TITRE II .
Art. 1er. Notre conseil sera composé:
Des princes de notre famille, DU SERVICE DANS NOTRE CONSEIL .
Du chancelier de France ,
Desministres secrétaires d'état, 5. Pour l'ordre du service, les mem
Des ministres d'état , bres de notre conseil seront classés et
De conseillers d'état , distribués ainsi qu'il suit :
De maitres des requêtes. Le conseil d'en -haut ou des ministres,
2. Le nombre des conseillers d'état en actuellement existant ;
service ordinaire est , quant à présent , >Le conseil privé ou des parties, qui
limité à vingt-cinq , sans compter ceux prendra le titre de conseil d'état.
en service extraordinaire et les conseil- Il y aura en outre ,
lers d'état honoraires. i . Un comité de législation ;
302 PROCÉDURE

2° Un comité du contentieux ; et actes du saint-siége, ainsi que les ac


3° Un comité de l'intérieur ; tes des autres communions et cultes.
4 ° Un comité des finances ; Il connaîtra des appels comme d'abus.
50 Un comité du commerce . Quand nous ne jugerons pas à propos
Ces comités seront placés auprès du de faire délibérer ce conseil en notre
chancelier et des ministres secrétaires présence, il sera présidé par notre chan
d'état des départemens auxquels ils se celier ,; et, en son absence , par celui de
rattachent .
nos ministres que nous aurons nommé.
6. Le conseil d'en -haut ou des minis. Ce conseil aura un secrétaire qui
tres sera composé des princes de notre tiendra registre des délibérations,> gar
famille, de notre chancelier et de ceux dera les papiers et minutes , suivra la
de nos ministres secrétaires d'état , de correspondance , en délivrera tous ex
nos ministres d'état et des conseillers traits, copies ou expéditions.
d'état qu'il nous plaira de faire appeler 9. Le comité contentieux connaitra
pour chaque séance. de tout le contentieux de l'administra
Le conseil d'en - haut ou des minis- tion de tous les départemens, des mises
tres délibérera en notre présence sur en jugement des administrateurs et pré
les matières de haute administration , posés, des conflits.
sur la législation administrative, sur Ses avis seront rédigés en forme d'ar
tout ce qui tient à la police générale , rêts ou de jugemens , qui ne seront dé
>

à la sûreté du trône et du royaume, et finitivement arrêtés qu'après avoir été


au maintien de l'autorité royale. rapportés et délibérés dans notre con
Nous pourrons y évoquer les affai- seil d'état, ou après avoir reçu notre
res du contentieux de l'administration sanction directe .
qui se lieraient à des vues d'intérêt Il sera tenu registre des délibérations
général. de ce comité, qui aura en conséquence
Les projets de loi , et généralement un secrétaire -greffier qui gardera les
toutes les affaires qui devront être sou- papiers et minutes , et recevra directe
mises à notre approbation , et qui ne ment des diverses administrations on
l'auraient pas reçue dans le conseil des parties , les affaires qui seront de la
d'état, nous seront présentés dans ce compétence du comité.
conseil directement, suivant que nous Il sera composé de six conseillers
le jugerons convenable. d'état et de douze maîtres des requêtes
8. Le conseil d'état sera composé de ordinaires.
nos ministresąsecrétaires d'état, de tous Il sera présidé par notre chancelier,
les conseillers d'élat et maîtres des re- et , en son absence , par un conseiller
quêtes ordinaires. d'état vice - président : il pourra être
Il examinera les projets de loi et ré- divisé en deux bureaux.
glemens qui auront été préparés dans 10. Le comité de législation prépa
les divers comités. rera tous les projets de loi et de régle
Chacun des ministres y rapportera ou ment sur toutes matières civiles, crimi
у fera rapporter par un conseiller d'é- nelles et ecclésiastiques, lesquels projets
tat ou un maître des requêtes qu'il aura devront ensuite étro délibérés en con
choisi , les projets de réglement et de seil d'état avant de nous être définitive
jugement qui auront été convenus au ment soumis .
comité contentieux et autres comités , Ce comité sera composé de six con
pour y être définitivement arrêtés. seillers d'état et de douze maîtres des
Il vérifiera et enregistrera les bulles requêtes ; il sera présidé par notre chan
DEVANT LE CONSEIL D'ETAT. 303

celier , ou , en son absence , par un mi- même y présenter des rapports et pro
nistre d'état que nous aurons nommé. jets de réglement.
Notre chancelier pourra le diviser en S'ils venaient à quitter les directions
deux bureaux. générales dont ils sont chargés , ils de
Il aura un commis-greffier. viendraient de droit conseillers d'état
11. Les comités des finances , de l'in- ordinaires , prendraient leur rang au
térieur et du commerce , d'après les or- conseil, du jour de leur nomination
dres et sous la présidence des ministres comine conseillers d'état , et jouiraient
secrétaires d'état auxquels ils sont res- des honneurs et traiteniens attachés à
pectivement attachés , prépareront les ce titre.
projets de loi , de réglement, et tous 14. Le chancelier de France pourra
autres relatifs aux matières comprises éga'ement nous présenter , pour être
dans leurs attributions . attachés aux différens conseils et bu
Ils proposeront , en forme d'arrêts , reaux , jusqu'à concurrence de six des
des jugemens sur les affaires d'intérêt conseillers d'état , et de douze des mai
>

local ou individuel de leurs départemens tres des requêtes , auxquels nous au


respectifs, autres que les affaires con- rons conféré le titre d'honoraires ou
tentieuses, lesquels arrêts ne seront dé- de surnuméraires.
finitifs qu'après nous avoir été soumis TITRE III .
en conseil d'état , ou dans un travail
TRAITEMENS .
particulier , par le ministre de la
partie. 15. Les conseillers d'état et maîtres
12. Le comité des finances sera com- des requêtes en service ordinaire ,
posé de cinq conseillers d'état et de dix nommés par nous , reçoivent seuls des
maîtres des requêtes ; le comité de l'in- traitemens fixes.
térieur , de cinq conseillers d'état et de Les conseillers d'état du dernier con
dix maîtres des requêtes ; le comité du seil, qui avaient été nommés conseil
commerce et des manufactures, de qua- lers d'état à vie conserveront cepen
>

tre conseillers d'état et de six maîtres dant , avec le titre de conseillers d'état
des requêtes. honoraires , une pension de retraite
Des marchands, négocians, manufac- égale au tiers de celui qui sera ci-après
turiers des principales villes de comº fixé pour nos conseillers d'état ordi
merce , pourront y être appelés par le naires.
ministre de cette partie ; et , dans ce 16. Le traitenient fixe des conseillers
cas , ils у auront séance et voix con- d'état est provisoirement fixé à douze
sultative . mille francs.
Dans les affaires qui exigeraient la Celui atlaché à chacun des comités
réunion de plusieurs comités , el e dont ils peuvent être membres , est de >

pourra être ordonnée par le chancelier, quatre mille francs : ce traitement seul
sur la demande des ministres. pourra être accordé à ceux des con
13. Des directeurs-généraux des di- seillers d'état honoraires qui seraientap
verses administrations que nous nom- pelés aux conseils et comités.
merons conseillers d'état en service ex- 17. Le traitement fixe des maîtres
traordinaire', pourront , sur la demande des requêles ordinaires sera de quatre
>

de chaque ministre, assister en plus , et mille francs, et , en outre , de deux


>

avec voix délibérative, aux divers con- mille francs par chaque conseil ou
seils etcomités attachés au département comité où ils exerceront leurs fonc
duquel ils dépendent ; ils pourront tions ; lequel traitement de deux mille
304 PROCÉDURE

francs pourra aussi être attribué aux rapport et à la décision des affaires.
maîtres des requêtes honoraires ou 20. Jusqu'à ce qu'il en ait été autre
surnuméraires qui seront attachés aux- ment ordonné , on se conformera aux
dits conseils et comités. réglemens et usages qui étaient obser
18. Le traitement du secrétaire du vés au dernier comité contentieux.
conseil d'état est de quinze mille francs; 21. Il y aura , auprès de nos conseils,
du secrétaire - greffier du comité con- des avocats , sous le titre d'avocats aux
tentieux , de dix mille francs ; des conseils du Roi , qui seront chargés de
commis - greffiers des autres comités , l'instruction et de la défense dans les
de cinq mille francs. affaires portées en ces conseils , qui en
19. Les attributions de chaque con- seront susceptibles. Leur nombre sera
seil et comité seront fixées par un ré- ultérieurement déterminé.
glement particulier , ainsi que le mode SignéLOUIS. Parle Roi:Le Chancelier
d'y procéder à la distribution , au de France. Signé DAMBRAY.

ORDONNANCE DU ROI

QUI RENVOIE AU COMITÉ DU CONTENTIEUX DU CONSEIL D'ÉTAT ,‫ ܝ‬LE JUGEMENT DES AFFAIRES DONT
L'INSTRUCTION N'ÉTAIT PAS ACHEVÉE AU MOMENT DE LA SUPPRESSION DU CONSEIL DES PRISES ,
ET STATUE SUR LA CONSERVATION DES ARCHIVES DE CE CONSEIL .

AU CHATEAU DES TUILERIES , LE 9 JANVIER 1815.


2

Louis , par la grâce de Dieu , Roi de chevalier , chancelier de France ,


> > le
France et de Navarre , à tous ceux qui sieur Dambray ,
>

ces présentes verront, salut. Nous avons ordonné et ordonnons ce


Par notre ordonnance du 22 juillet qui suit :
dernier , nous avons fixé au 1er du ART 1er. Les affaires dont l'instruc
mois de novembre le terme des fonc- tion n'était pas achevée >, et qui n'a
tions du conseil des prises : l'événe- vaient pas encore été jugées au mo
ment a justifié cette disposition , puis- ment de la suppression du conseil des
que toutes les affaires portées à ce prises , seront portées devant le comité
>

conseil , et qui étaient régulièrement contentieux du conseil d'état, pour y


instruites, ont été jugées. Informés ce- être examinées et discutées , et sur son
pendant qu'il n'a pu prononcer sur avis , être par nous définitivement ju
un très-petit nombre d'affaires sur les- gées dans notre conseil .
quelles il a été demandé des rensei- 2. Le comité contentieux du conseil
gnemens qui ne sont pas encore par- d’état , pour l'instruction et le juge
venus > et voulant pourvoir à leur ment de ces affaires, se conformera aux
jugementlorsquel'instruction sera com- dispositions de l'arrêté du gouverne
plete , et à la conservation des pièces , ment du 6 germinal an 8 , qui a fixé les
>

dossiers, registres et archives du con- attributions du conseil des prises .


seil des prises ; 3. Les archives du conseil des prises
Sur le rapport de notre amé et féal resteront sous la garde du sieur Cal
DEVANT LE CONSEIL D'ÉTAT. 305

melet , ex-secrétaire du conseil des notre ministre de la marine sont char


prises . Le sieur Calmelet délivrera à gés ,> chacun en ce qui le concerne, de
qui de droit , expédition des anciens l'exécution de la présente ordonnance.
jugemens et autres pièces faisant partie
des archives du conseil des prises. Signé LOUIS . PARLE Ror:Le Chancelier
4. Notre chancelier de France et de France. Signé DAMBRAY.

ORDONNANCE DU ROI

PORTANT ORGANISATION DU CONSEIL D'ÉTAT.

A Paris, le 23 Aout 1815.

Louis , par la grace de Dieu , Roi de aura plu de conserver ou de conférer


7

France et de Navarre , à tous ceux qui le titre de conseiller d'état ou celui de


ces présentes verront , salut. maître des requêtes.
Sur le compte qui nous a été rendu 3. Ce tableau comprendra , tant nos
de la nécessité de mettre l'organisation conseillers d'état et maîtres des re
et les attributions de notre conseil d'é- quêtes en service actif , que nos con
tat en harmonie avec les formes de seillers d'état et maîtres des requêtes
notre gouvernement , et avec le ca- honoraires.
ractère d'unité et de solidarité que 4. Nos conseillers d'état et maîtres
nous avons jugé à propos de donner à des requêtés en service actif seront dis
notre ministère; tribués en service ordinaire et service
Considérant que notre ordonnance extraordinaire.
du 29 juin de l'an de grace 1814 ne 5. Au 1er. janvier de chaque année,
saurait, à cet égard, remplir le but que notre garde-des -sceaux soumettra à
nous nous proposons, et qu'il est indis- notre approbation le tableau de ceux
pensable d'opérer sans délai les chan- de nos conseillers d'état et de nos maî
gemens nécessaires à cet effet , tant tres des requêtes qui devront être mis
afin de pourvoir à la prompte expé- en service ordinaire.
dition des affaires contentieuses que 6. Le nombre des conseillers d'état
notre conseil d'état est appelé à exa- et des maîtres de requêtes mis en ser
miner , que pour donner à notre mi- vice ordinaire ne pourra s'élever , pour
nistère les secours dont il peut avoir les premiers , au -dessus de trente , et
>

lesseconds,au-dessusdequarante.
besoin pour la préparation des ordon- pour Nos conseillers d'état et nos mai
nances et travaux législatifs qui doi 7.
vent nous être soumis ; tres des requêtes en service ordinaire
A ces causes , nous avons ordonné et seront distribués en cinq comilés ,
ordonnons ce qui suit : savoir :
Art. 1er. Notre ordonnance du 29 Le comité de législation ;
juin 1814 , concernant l'organisation Le comité du contentieux ;
du conseil d'état , est rapportée. Le comité des finances ;
2. Il sera dressé un tableau général Le comité de l'intérieur et du com
de toutes les personnes à qui il nous merce ;
DACAREL . 20 .
306 PROCÉDURE
Le comité dela marine et des colonies. butions des départemens ministériels
auxquels ils sont attachés.
8. Le comité de législation sera com- 12. Chacun desdits comités connai
posé de six conseillers d'état et de cinq tra en outre des affaires administrati.
maîtres des requêtes ; le comité du ves que le ministre dont il dépend
contentieux , de sept conseillers d'état jugera à propos de lui confier , et no
et de huit maîtres des requêtes ; le co- tamment de celles qui , par leur natu
mité des finances , de cinq conseillers re , présenteraient une opposition de
d'état et de cinq maitres des requêtes ; droits,, d'intérêts ou de prétentions di
le comité de l'intérieuret du commerce, verses , telles que les concessions des
de sept conseillers d'état et de six mai- mines , les établissemens de moulins ,
Tres des requêtes; le comité de la ma- usines , les dessèchemens, les canaux ,
>

rine et des colonies , de quatre con- partages de biens communaux , etc.


seillers d'état et de trois maîtres des re- 13. Le comité du contentieux con
quètes. naîtra de tout le contentieux de l'ad
9. Le nombre des conseillers d'état et ministration des divers départemens
des maîtres des requêtes , composant ministériels , d'apres les attributions
>

les divers comités de notre conseil assignées à la commission du conten


d'état, pourra être augmenté selon les tieux par les décrets du 11 juin et du
besoins du service , et sur la proposi- 22 juillet 1806 .
tion qui nous en sera faite par notre Le comité du contentieux exercera
garde des -sceaux, sans que cependant en outre les attributions précédem
le total de ce nombre puisse dépasser la ment assignées au conseil des prises.
limite fixée par l'article 6 de la présente 14. Ses avis , rédigés en forme d'or
ordonnance . donnances , seront délibérés et arrêtés
10. Notre comité de législation et en notre conseil d'état , dont les divers
notre comité du contentieux seront comités se réuniront, à cet effet , deux
présidés par notre garde -des - sceaux , fois par mois, et plus souvent, si le be
ministre secrétaire d'état au départe- soin des affaires l'exige.
ment de la justice, et à son défaut, Nos ministres secrétaires d'état pren
par le conseiller d'état qu'il croira de- dront séance dans cette réunion .
voir déléguer à cet effet. 15. Les rapports seront faits au co
Nos comités des finances , de l'inté- mité du contentieux, par les maîtres
rieur et du commerce >, et de la marine des requêtes, et au conseil d'état, par
et des colonies , seront presidés chacun les conseillers d'état ou par les maîtres
par celui de nos ministres dans le dé- des requêtes, au choix de notre gar
partement duquel il se trouve placé , des-sceaux, qui pourra , selon l'impor
> >

et à son défaut, par le conseiller d'état tance des affaires, ordonner l'impres
que chacun de nos ministres croira de- sion et la distribution du rapport aux
voir déléguer à cet effet. membres du conseil d'état.
11. Nos comités de législation , des 16. Les ordonnances délibérées par
finances, de l'intérieur et du commer- notre conseil d'état, sur le rapport du
ce , et de la marine et des colonies , comité du contentieux, seront présen
>

d'après les ordres et sous la présidence tées à notre signature par notre gar
de nos ministres secrétaires d'état , pré. dedes sceaux, ministre secrétaire d'état
>

pareront les projets de lois , ordonnan- au département de la justice.


ces , réglemens et tous autres , relatifs 17. Sur la demande de l'un de nos
aux matières comprises dans les attri- ministres secrétaires d'état, notre pre
DEVANT LE CONSEIL D'ÉTAT. 307

sident du conseil des ministre, pourra sceaux , et à son défaut , à celui de nos
ordonner la réunion complète du con- ministres secrétaires d'état qui aura
seil d'état, ou celle de deux ou plusieurs provoqué la réunion .
comités. 20. Nos conseillers d'état en service
18. Lorsque nous ne jugerons pas à ordinaire recevront un traitement de
propos de présider le conseil d'état seize mille francs.
réuni , cette présidence appartiendra au 21. Nos maîtres des requêtes en ser
président de notre conseil des ministres, vice ordinaire recevront un traitement
et, en son absence, à notre garde -des- de six mille francs.
sceaux ministre d'état au département 22. Notre garde-des- sceaux , minis
de la justice . tre secrétaire d'état au département de
Le secrétaire du comité du conten- la justice, est chargé de l'exécution de
tieux tiendra la plume avec le titre et la présente ordonnance.
en qualité de secrétaire du conseil. Signé LOUIS. PAR LE Ror : Le
19. Lorsque deux ou plusieurs co- Garde - des - Sceaux Ministre Se.
mités seulement seront réunis, la pré- crétaire d'État au Département
sidence appartiendra à notre garde-des- de la Justice. Signé PASQUIER.

ORDONNANCE DU ROI

POKTANT RÉGLEMENT POUR LE CONSEIL D'ÉTAT.

A Paris , le 19 Avril 1817.


Louis , par la grâce de Dieu , roi de raient encore être soumis à une discus
France et de Navarre , à tous ceux qui sion plus solennelle et plus approfon
ces présentes verront , salut. die , à un concours plus général de
Sur le compte qui nous a été rendu lumières , en les présentant à la délibé
des travaux de notre conseil - d'état ration de notre conseil , tous les comi
dans la préparation des lois , ordon- tés réunis ;
nances et réglemens dont il a eu à s'oc- 3º Que les bons résultats qui ont été
cuper , conformément aux dispositions obtenus des travaux confiés aux diffé
de notre ordonnance du 23 août 1815 ; rens comités qui composent notre con
Considérant, lº que sur les questions seil d'état, prouvent l'avantage de créer
de gouvernement , de législation ou un nouveau comité auprès de notre
d'administration d'une haute impor- ministre secrétaire d'état au départe
tance ,> il serait aussi utile que conve- ment de la guerre ;
nable de réunir dans des conseils par- 40. Enfin , que la nature desfonctions
ticuliers , dits conseils de cabinet, ceux de nos sous-secrétaires d'état conseillers
des membres de notre conseil privé ou d'état et de nos conseillers d'état direc
de notre conseil d'état qu'il nous plai- teurs- généraux , ne laisse aucun doute
rait d'y appeler ; sur la nécessité de leur donner droit de
2° Que les projets de lois , ordon-
> séance et voix délibérative , tant dans
napces et réglemens, préparés dans les les comités qu'aux séances générales du
divers comités du conseil d'état, pour- conseil , encore même qu'ils ne soient
308 PROCÉDURE DEVANT LE CONSEIL D'ÉTAT.
portés que sur la liste du service extra- béré au conseil d'état, tous les comités
ordinaire ; réunis ,> et tous les ministres secrétaires
À CES CAUSES , d'état ayant été convoqués.
Nous avons ordonné et ordonnons ce Les ordonnances portant réglement
qui suit : d'administration publique devront por•
TITRE PREMIER.
ter dans leur préambule ces mots :
Notre conseil d'état entendu .
DU CONSEIL D'ÉTAT. 7. Nos sous -secrétaires d'état conseil
lers d'état, et nos conseillers d'état di
Art. 1er. Les conseils de cabinet sont recteursgénéraux d'une administration ,
appelés à discuter sur toutes les ques- assisteront aux séances du conseil d'état
tions de gouvernement , les matières de et des comités établis près des ministè
haute administration ou de législation res dont ils dépendent; ils y auront voix
qui leur sont renvoyées par nous. délibérative.
2. Les conseils de cabinet sont pré- 8. Au défaut du président de notre
sidés par nous , ou par le président du conseil des ministre, ou de notre garde
conseil des ministres. des sceaux, ministre de la justice, le con
3. Ils sont composés , 1º. de tous les seil d'état réuni sera toujours présidé
ministres secrétaires d'état , 2º. de qua- par le plus ancien de nos ministres se
tre ministres d'état au plus, et de deux crétaires d'état présens, et , à défaut de
>

conseillers d'état désignés par nous pour l'un d'eux , par le sous-secrétaire d'état
chaque conseil. au département de la justice.
4. Il n'est tenu aucun registre ni note 9. Nos sous- secrétaires d'état prési
des délibérations des conseils de cabinet: deront les comités attachés aux minis
seulement, toutes les fois qu'un de ces tères dont ils font partie , toutes les fois
>

conseils sera réuni, l'avis pris à la ma- que le ministre nelesprésidera pas lui
jorité des voix sera rédigé et certifié par même.
l'un des ministres responsables y assis Dans le cas d'empêchement du sous
tant . secrétaire d'état, le ministre pourra
TITRE II. désigner un autre président pris parmi
les membres du comité.
DES CONSEILS DE CABINET .
10. Toutes les dispositions de nos
5. Il sera formé un sixième comité ordonnances des 23 août et 19 septem
auprès de notre ministre secrétaire bre 1815 , relatives à l'organisation du
d'état au département de la guerre . conseil d'état et à la formation du con
6. Tout projet deloiou d'ordonnance seil privé, sont maintenues, en
> eu ce qui
portant réglement d'administration pu n'est pas contraire à la présente or
blique , qui , conformément à l'art. 11 donnance.
de l'ordonnance du 23 août 1815, aura Signé LOUIS. Par le Ror : Le Garde de:

été préparé dans l'un des comités éta Sceaux , Ministre Secrétaire d'é
blis près de l'un de nos ministres secré tat de la Justice.
taires d'état, devra ensuite être déli- Signé PASQUIER.
TABLE GÉNÉRALE
ALPHABÉTIQUE ET RAISONNÉE
DES MATIÈRES
CONTENUES DANS CE VOLUM E.

Le chiffre arabe indique la page, et ceux qui se trouvent placés entre deux
parenthèses indiquent le nombre.

ABONNEMENT. Voy. Contributions indirectes. ADMONITion. Peut -elle être prononcée par le
ACQUIESCEMENT.Engendre-t- il finde non -rece. conseil d'état, et dans quel cas ? p. 16. ( 113) .
yoir , et dans quel cas ? p. 26.(58).- Peut- AFFOUAGE. A quelle qualité ce droit est-il at
il résulter d'un coutrat de bail postérieur à taché ? p . 47. ( 13 ) . D'après quelles bases se
l'arrêté que l'on attaque ? p . 27. (51 ) , fait son partage ? p . 64. (84) . Quelles
Actes administratifs (les) des préfets et des formalités sont nécessaires pour le rendre
maires peuvent - ils être déférés directe- inattaquable ? p. 47. ( 14) . et p. 65. ( 90 .).
ment au conseil d'état ? p . 21. ( 18). A quelle époque peut être mis à exécution
- de l'administration publique (les) peuvent- lemode qui le règle ? p . 46. (12).- La réu
ils fournir la matière d'une réclamation nion d'une commune à une autre y donde
contentieuse ? p . 25 . t -elle droit ? p. 47, ( 15) , et p . 65. (92 ). –
ADJUDICATION de biens nationaux . Voy . Do Devant quelle autorité doivent être por
maines nationaux . tées les contestations relatives à ce droit ?
-faitepar le domaine. L'adıninistration est p . 46. ( 10 ) et p . 65 ( 91 ) . - Les ha
elle compétente pour statuer sur les ques- bitans qui n'y participent point peuvent
tions relatives à son exécution ? p . 286. ils être assujétis aux charges qui lui sont
ADMINISTRATIONS centrales. Par quelle auto- inhérentes ? p. 65. (93). – A-t-il été aliéné
rité leurs arrêtés peuvent-ils être réformés ? en faveur de l'acquéreur national des biens
p 6. (21 ). et p. 12. (69). d'un émigré qui en jouissait? p. 47. ( 16) et
--- générale. Quel recours est ouvert contre p. 65. (94) . – Ce droit et ceux qui étaient
les ordonnances royales qui portent ce ca. exercés par les émigrés dans les forêts do
ractère ? p. 14. (89). maniales , subsistent - ils encore ! p. 168.
310 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
(60). — Y a-t-il lieu d'accepter l'offre qui supporter la partie qui succombe dans sa
serait faite par un particulier d'appliquer à . tierce opposition devant le conseil d'état ?
une fabrique un affouage stipulé , dans le art. 38 du réglement du 22 juillet 1806 .
principe , au profit d'une congrégation re- p. 300. – L'avocat qui présente requête au
ligieuse supprimée ? p . 195. ( 16) . mépris des dispositions de l'art . 32 du ré
AGENS DU GOUVERNEMENT . Peuvent - ils être glement , encourt-il une amende ? p. 33 .
personnellemenl poursuivis pour des enga- ( 107) . – Quelles sont les amendes en ma
gemens pris par eux pour assurer un ser- tière de voirie ? p . 279 .
vice public ? Quels sont ceux contre lesquels Amnistie. A quelle autorité appartenait, avant
on doit se pourvoir administrativement ? la loi du 5 décembre 1814 , le jugement des
Quelle autorité doit connaître de leurs con- contestations résultant de l'exercice des
testations avec des particuliers à l'occasion droits dans lesquels étaient restitués les
de fournitures faites pour le compte de l'é- émigrés rayés, éliminés et amnistiés ? p . 165.
tat ? Leurs engagemens personnels les ren- (40) . Donnait-elle aux émigrés vu à leurs
dent-ils justiciables des tribunaux ? — Voy. ayant-cause le droit de revenir contre les
Marchés et Fouruiturcs. partages et autres actes faits entre l'état et
Aliénation . Quelles formalités sont néces- les particuliers ? p. 166. (45. 46 ). Un
saires pour effectuer celle des biens commu- émigré amnistié pouvait-il exercer un re
naux ? p . 46. (98 ). cours contre un séquestre pour lui faire
ALIGNLMENT, en matière de voirie. Quelle au- représenter des effets mobiliers mis à la
torité le donne ? p . 275. (4. 5. ). Quelle disposition de l'état par suite de son émi
autorité statue sur les contestations aux - gration ? p . 166. ( 41 ) . L'administration
quelles il peut donner lieu?-p . 269. (50).- était -elle fondée à répéter d'un émigré am
Lorsqu'en matière de grande voirieun con- nistié les fruits d'un bien à lui restitué il
seil de préfecture ordonne la suppression légalement ? p . 166. (42 . Maintenait-on
d'ouvrages entrepris sans avoir obtenu ali- les ventes faites par un émigré amnistié ,
gnement, cette décision préjuge-t-elle la de- remis par erreur en possession du bieu par
mande en alignement ? p. 277. (17). – De . lui depuis vendu ? p . 166. (42) . – Le do
vant qui doit se porter l'appel d'une décision maine pouvait-il élever des prétentions sur
par laquelle un maire aa tracé celui d'un che- la succession d'un régñicole , du chef et
min vicinal ? p . 266. (27) .—Un particulier pour cause de l'émigration de l'héritier du
peut-il lechanger sans autorisation ? p 263 . dit régnicole qui l'avait prédécédé? p. 167.
(3) . - Dans quels cas les particuliers, dans (51 ). – L'émigré amnistie était-il fondé à
les villes , sont-ils tenus de ranger leurs demander le rapport des actes qui avaient
constructions sur l'alignement projeté ? effectué un partage de biens à lui échus
p . 277. (20 ).- Lesursis peut-il être accordé pendant son absence ? p. 166. (49) . – Pou
lorsqu'il s'agit de démolir pour se ranger vait-il faire prévaloir un partage sous seing
dans l'alignement ? p . 279. (27) . privé , non authentique, contre un partage
Alluvions. Les préfets peuvent-ils déclarer postérieur fait par l'administration ?p. 167.
qu'elles sont utiles à la navigation , et or- (50) . Pouvait -il réclamer de l'adminis
donner leur consolidation et leur exten- tration la fixation de sa part dans une suc
sion ? p 147. (42) . — Puvent- ils en opérer cession à lui échue pendant son absence ,
le partage entre les propriétaires riverains? et que l'état avait touchée sans déterminer
eod. – Quelle autorité peut prononcer sur ses droits et ceux de ses cohéritiers ? p . 166 .
la propriété de celles qui se sont formées ( 47) . Un amnistié réclamant des biens
dans l'enclave d'un bien national 2, depuis restés indivis après partage de présucees
sa vente ? p . 124. (76 ). sion entre son père et l'état , était- il forcé
AMENDE , en matière administrative. Quelle de s'adresser à l'administration ? p . 166.
autorité peut la modérer ou la remettre ? (48) . – Etait-il admis à attaquer les verse
p. 18. ( 128 ). — Quelle est celle que doit
-
mens faits ,2 dans les caisses de l'état , de
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES. 311

sommes à lui dues avant son émigration ? besoin qu'elle demande l'autorisation ? p.
p 168. (57) . – Etait-il recevable à préten -
55. ( 10. 11 ) . – Quel est le but de cette
dre que ce remboursement était nul, comme autorisation ? p . 54. (5) . — Les communes
effectué lº postérieurement à la loi du 30 en ont-elles besoin pour interjeter appel
ventôse an 3 ; 20 entre les mains d'un rece d'un jugement interlocutoire ? p. 55. (7) .
-

veur des domaines ? p . 168. (59) . Quid , si pour la commune , il s'agit de se


4

ANTICIPATION surla voie publique. Voy . Che défendre sur l'appel u'un jugement rendu
min vicinal , Voirie. en sa faveur ? p . 55. (13). – Quid , pour
Annuités. Voy. Décomptes. interjeter appel d'un jugement défavorable?
Arbres. Les particuliers peuvent-ils abattre , p . 55. ( 141 . L'autorisation de plaider
sans autorisation, ceux qui sont plantés sur préjuge -t-elle la légitimité de la demande ?
leurs propriétés , le long des grandes rou p. 54. (3) . — Lorsqu'elle leur est deman
tes ? p . 254. ( 17) .- Quid , s'ils ne font que dée , les conseils de préfecture peuvent-ils
les élaguer ? p . 254. ( 18) . Devant qui prononcer sur le point du litige ? p. 54.
-

doit-on porter les contestations sur la pro (4) . - Peut-elle être refusée au créancier
priété de ceux qui sont plantés le long des d'une commune ? p. 54. (4) . Est - elle
-

grandes routes ? p . 253. ( 12) . — De quelle nécessaire pour contraindre en justice une
autorité est justieiable un particulier qui commune à l'exécution des clauses d'un bail ?
ne se conforme pas , pour leur plantation p . 57. (22) . Est - elle nécessaire aux
-

sur les chemins vicinaux , aux réglemens communes et aux fabriques pour réclamer
faits par les préfets ? p. 263. (3) . Les
-
des objets mobiliers de peu de valeur? p. 57 .
conseils de préfecture peuvent-ils pronon (21 ) . Un arrêté de conseil de préfec
cer sur l'opposition qu'un maire ferait, en ture , annullé pour cause d'incompétence,
tre les mains d'un particulier , à la jouis
2 peut-il être maintenu comme autorisation
sance et à la possession de celui-ci sur des suffisante , pour une commune , d'ester de
arbres existant le long d'un chemin vicinal ! vant les tribunaux ? p . 55. (8) . -
Lors
p . 270. (56) . Sont-ils compétens pour qu'un conseil de préfecture a commis à des
décider si des arbres plantés sur l'héritage avocats le soin d'examiner une question sur
d'un particulier , le long d'un chemin pu laquelle une commune demande à plaider,
blic, sont propriété particulière ? p. 253. que doit faire ce conseil de prélecture? p. 55 .
( 13) . - Quid , sí la question de propriété (6) , Lorsqu'ils refusent cette autorisa .
s'engage entre deux communes ? p. 253. ( 14) . tion , les conseils de préfecture doivent-ils
ARRÊTÉS des conseils de préfecture. Voy . Con motiver leur décision ? p. 12. (68 ). – Est
seils de préfecture. elle nécessaire pour procéder au conseil
- des préſe !s. Voy. Préfet. d'état ? p . 12. (67) .-Doit-elle être spéciale?
ATTACHE. (droits d') . Son établissement peut p . 55. ( 12) . Lorsqu'il y a défaut d'au
il être autorisé ? p . 65. (95. 96) . torisation , que doivent faire les juges ci
ArTÉRISSEMENT. Voy. Alluvion . vils ? p . 56. ( 19) . Son défaut est - il un
AUBAINE (droit d') . L'administration peut-elle moyen de cassation ? p. 19. ( 16) et 56 ,
prononcer sur les contestations qui lui sont ( 17) . - Peut-il donner lieu à élever le
-

relatives ? p . 286 . conflit ? p . 56. ( 18 ) . Les arrêtés qui


AUTORISATION de plaider. Est -elle nécessaire l'ont accordée à une commune peuvent-ils
aux communes pour qu'elles intentent une être attaqués par des particuliers ? Voy. De
action en justice?p.54.(1).-- Lesparticuliers faut de qualité.
en ont-ils besoin pour intenter une action Avis Les arrêtés des conseils de préfecture ,
contre une commune ? eod. - Quid , si c'est donnés dans la forme d'avis aux préfets , 2

une action réelle ? p. 56. ( 20 ). Par qui peuvent-ils être attaqués devant le conseil
peut-elle être accordée ? p. 12. (66) et 154. d'état ? p . 11. (64. 65) . p . 64. ( 43) ,
(2) . Lorsque le conseil d'état renyoie - des comités du conseil. Sont -ils des déci
une commune devant les tribunaux , est -il sions ? p. 13. (81) et p . 15. ( 105) . — Peu -
312 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
ventils être attaqués par la voie du comité Avocats aux conseils . Les administrations
du contentieux ? eod. - Ceux du comité du générales ont-elles besoin de leur ministère
contentieux ont-ils force obligatoire ? p . 15 . pour procéder au conseil d'état ? p. 13 ,
( 106 ). n . 79 . Dans quels cas sont-ils passibles
-

- du conseil d'état. Quelle formalité leur d'amendes etcondamnations ? p. 33. (107 ).


donne force obligatoire ? p. 15. (104 ).
B

Bacs. Quelle autorité est compétente pour la saisine nationale ? p. 37. (1 ) . Les tri
juger les contestations élevées entre les bunaux sont-ils compétens pour statuer sur
fermiers de ces établissemens et leurs sous- l'existence d'un bail mentionué dans la
fermiers ? p . 39 . (23 ). yente d'un domaine national ? p . 37. (2 ).
Baux administratifs. A quelle autorité ap- Voy. Domaines nationaux.
partient- il de statuer au fond sur les con- non écrits. Quelle autorité peut appliquer
testations qu'ils peuvent faire naître , ou les principes qui les régissent ? p . 39. ( 15) .
seulement d'interpréter leurs clauses? p. 38. BANALITÉ. Quelle autorité a le droit de déçi
(5) . p. 39. (21 ) . - Quelle autorité peut pro-
.
der la difficulté de savoir si un droit de ba
noncer sur ceux passés entre les communes nalité subsiste encore ? p . 287. – La légis
et les particuliers ? p . 38. (9) . – Quelle au- lation permet -elle de renouveler , en fa
torité est compétente pour apprécier la veur des communes , la banalité de leurs
validité des pièces dont un fermier de biens usines ? p . 40. ( 25 ). et p . 287 et suiv.
sous le séquestre national prétend faire Banc de sable. Voy. Cours d'eau,
résulter sa libération ? p . 39. (20 ). – L'ad Banque de France. Quelle autorité connait
ministration peut-elle condamner un de ses des infractions aux lois et réglemens qui
fermiers àà payer une somme déterminée en lui sont relatifs ? p . 28 ) .
équivalent de la détérioration parlui com Barrage. Quelle autorité peut ordonner sa
mise sur les objets de son bail ? p . 40. (23 ).
.
construction à l'embouchure d'un canal de
- Les conseils de préfecture sont- ils com dérivation d'un cours d'eau ? p. 142. (5) .
pétens pour décider à compter de quelle Voy. Cours d'eau .
époque un fermier ea dû perc evoir le prix BARRIÉRES. Voy. Chemin vicinal ,Cours d'eau ,
du bail d'un domain nati onal rieur
anté à Voirie .
la saisine ? p . 37. ( 1) . – Quelle autorité BATIMENT. Voy . Voirie (grande), et Voirie
peut connaître des poursuites exercées par (urbaine ).
le domaine à fin depaiementdes fermages Benéfice d'inventaire. Voy. Remise des biens
d'un domaine national?p . 39.( 19 ;.- Quelle
autorité peut prononcer sur leur résilia non vendus des anciens émigrés,
tion ? p. 38. ( 10) . et 39. (18). — L'adminis- BÉNÉFICES simples. Les fabriques peuvent
tration peut-elle juger les contestations elles prétendre à la propriété des biens dé
auxquelles ces baux donnent lieux , lors pendant de bénéfices simples ? Voy. Fabri
qu'elle s'en est réservé la faculté ? p. 38 ques.
(11). – Qelle autorité peut décider si les Biens célés. Voy. Etablissemens de charité et
fermiers d'un domaine public ,ont la fa- Fabriques.
culté de sous -affermer les objets de leurs - communaux . Voy . Communaux.
baux ? p . 39. ( 17) .- Quelle autorité peut des anciennes sénatorerics. La commission
décider si un droit de jouissance doit être instituée par l'ordonnance royale du 16
considéré comme une servitude réservée juillet 1814 peut-elle prononcer sur la dis
par l'acte d'adjudication d'un bail national ? traction d'un immeubleprovenant d'un par
p. 39. (16 ). – Les conseils de préfecture ticulier dont la succession a été dévolue à
peuvent-ils interpréter un bail intérieur à l'état pour eause de déshérence ? p. 281 .
ET RAISONNÉE DES MATIERES. 313

- des corporations supprimées. Voy. Domni- De quel ressort est la connaissance des dé
nes nationaux , Fabriques. lits et dévastations qui y sont commis ?
- d'émigrés. Voy . Domaines nationaux , p. 46. (6) . Quelle autorité est compé
Emigrés. tente pour prononcer sur les contestations
nationaux . Voy, Domaines nationaux , élevées , soit sur l'adjudication des coupes
Bois nationaux et communaux . En cette ma- de bois domaniaux , soit sur le prix y sti
tière , quel est le caractère des instructions pulé ? p . 45. ( 1 ).
ministérielles ? p . 45. (2) . Par quelle Boissons. Voy . Contributions indirectes.
autorité peut être faite l'application des dis. Bornace. Les conseils de préfecture peuvent
positions de l'ordonnance de 1669 sur les ils statuer sur les demandes en bornage ?
eaux et forêts ? p. 46. (8) . “ Les conseils p. 125. (77 et 78 ). Quid , si les biens sont
de préfecture sont-ils compétens pour de- nationaux ? eod.
terminer les limites d'une coupe de bois BOUCHERIES. Les communes peuvent - elles
adjugée à un particulier ? p. 46. (9 ). Par faire des réglemens pour la vente de la
quelle autorité peuvent êtrejugéesles ques- viande de boucherie ? p . 66. (97) .
tions de propriété entre les particuliers et Bourses ( fondation de ). Voy. Établissemens
l'administration forestière ? p . 46. ( 11 ) . - de charité.
Quelle autorité est compétente pour statuer Bureaux de bienfaisance. Voy. Établisse
sur les droits qu'une commune prétend mens de charité .
exercer dans un bois national ? p. 46. (5 ) . -
– de tabac . Voy. Contributions indirectes .

CADASTRE. Voy . Contributions directes. ordonnances rendues à leur profit ? p. 21 .


Caisse d'amortissement. Comment sont faites ( 16) .
et par qui sont jugées les ventes de biens CAUTIONNEMENT. L'administration peut
-
appartenant à cette caisse ? p . 117 ( 18) . elle juger de ses effets ? p . 288. – Voy .
Canaux. Quelle autorité peut ordonner leur Comptables , Fabriques, Marchés et Four
curage ? p. 147. ( 37 ) . – Quelle autorité nitures.
peut statuer sur leur suppression ? p . 147. - d'une ferme de barrière. Quelle autorité
(35 ).- Quelle autorité peut ordonner leur peut prononcer sur son existence et ses
rétablissement dans leur largeur primitive ? effets ? p. (34).
p. 147. (35) . - Les préfets peuvent-ils or- -Conséquences de ce principe. eod. ( 6.
-

donner qu'il soit pratique des canaux sur 7. 8. ) .


des terrains particuliers , afin de faciliter Champ de foire. Un particulier peut- il bâtir,
l'écoulement des eaux ? p . 147. (38 ). sans autorisation de l'administration , sur
CANTONNEMENT. Un préfet peut-il ordonner ụn champ de foire acquis par lui sous la
à une commune de convoquer son conseil condition de ne pas le clore ? p . 281.
municipal , afin de délibérer sur le canton- CHAPITRES supprimés. Voy. Fabriques.
nement à accorder à une commune voi- Chasse ( Droit de ). Les communes peuvent .
sipe ? p. 59. (41 ) . elles l'affermer dans leurs bois ? p.61. (55 ).
CARRIÈRES . Voy. Travaux publics. Chemin de hallage. Voy. Voirie.
CATHÉDRALES ( Biens des anciennes ). Voyez - vicinal. Quelle autorité est chargée de
Établissemens de charité. rechercher et reconnaître les anciennes li
Caution judicalum solvi. Doit - elle être four- mites des chemins vicinaux ? p . 263 , 264 .
nie par l'étranger demandeur au conseil- ( 1 ). et 264. ( 10) . — Quelle autorité doit
d'état ? p. 21. ( 14). prononcer s'il y a contestation sur cette
- Quand cesse- t - elle de pouvoir être exi- reconnaissance ? p . 265. ( 11 ) . Lorsqu'un
gée ? p, 21. ( 15) . – En est - il besojn pour particulier réclame contre le tableau des
que les étrangers mettent à exécution des chemins vicinaux dressé , mais non encore
314 TABLE GÉNERALE ALPHABÉTIQUE
arrêté , quelleautoritédoit statuer ? p . 263 . vicinal nc nuit pas à la circulation ? p . 270.
(2). – En ce cas , quel recours est ou- ( 53 ) , – Un particulier peut-il intercepter
vert ? p. 264. (6) . - Quid , si la réclama- un chemin vicinal dont il se prétend pro
tion porte sur la propriété du chemin ? priétaire ? p 270. (54) . - Quelle autorité
p. 763. ( 2 in fine ). – Quelle autorité aa le est compétente pour juger et réprimer les
droit de déclarer si un chemin est vicinal entreprises faites sur la largeur des chemins
ou non ? p . 265. ( 13) . – L'arrêté d'un pré-
-
vicinaux ? p. 269. (51 )—Malgré le débat sur
fet qui déclare un chemin vicinal , fait- il la question de propriété , l'administration
obstacle à ce que la question de propriété peut-elle empêcher la suppression d'un
concernant le terrain soit soumise aux tri- chemin existant ? p. 266. ( 21 ) . – Quelle
-

bunaux ? p . 265. ( 14. 15). – Uu partieu- autorité doit prononcer , dans le cas où
culier a -t-il caractère pour soutenir qu'un un particulier usurpe un chemin vicinal en
chemin est vicinal ? p . 265 (16 ).- Un con- tout ou en partie ? p . 263. ( 3 ) . — Devant
-

seil de préfecture peut-il rejeter la de- quelle autorité se porte l'appel des eon
mande de particuliers qui réclament le seils de préfecture qui ont prononcé sur
rétablissement d'un prétendu chemin vi- des contestations relatives aux chemins
cinal ? p . 265. ( 19 ) . – A quelle autorité vicipaux ? p . 264. ( 7 ) . – Lorsqu'à l'oc
appartient-il de décider si un chemin est casion de contraventions commises sur les
vicinal ou rural ? p. 265. ( 17) - A quelle
-
chemins vicinaux , il s'élève une question
autorité appartient-il de décider si un che- de propriété, quelle autorité doit la juger ?
min est vicinal ou grande route ? p . 265. p . 264. ( 4.5 ) . — Où doit être portée la
( 18 ) . – Quelle autorité est compétente .
-
réclamation d'un particulier qui prétend
pour prononcer sur l'utilité de la conser- qu'un chemin échangé ou vendu par l'ad
vation d'un chemin vicinal ? p. 266. (20) . ministration était le seul qui lui restât pour
- Quelle autorité a le droit de fixer sa
-
arriver à sa propriété? p . 266. ( 22 ). -
largeur ? p . 266. ( 23 ).- Quelle autorité Un conseil de préfecture peut-il rejeter
doitprononcer , s'il у a contestation ? eod. la demande d'une commune qui reven
( 24 ) — Quelle autorité doit décider , entre dique un chemin , en vertu de titres an
9

une commune et un particulier, la ques- ciens ? p . 267. (31 ). — Un conseil de pré


-

tion de savoir si un chemin est de voiture fecture peut-il ordonner le maintien ou


ou un simple sentier ? p . 266. ( 25) . le rétablissement d'un chemin vicinal ,
Quelle autorité est compétente pour fixer lorsqu'il a été supprimé par un particulier
la direction que doit suivre un chemin vi- qui prétend que sa propriété n'en est point
cinal ? p . 266. (26). — Quelles mesures grevée ? p. 267. ( 32 ) . – Devant qui doi
doivent être prises par l'administration , vent être renvoyées les questions de pro
lorsqu'il s'élève entre deux particuliers priété qui s'élèvent devant les autorités ad
une contestation relative à un chemin quc ministratives , à l'occasion des chemins vi,
l'un d'eux soutient être public ? p . 267 . cinaux ? p . 267. (30). — Quelle autorité est
( 33. 34 ) . — Les juges de paix ont-ils le compétente pour punir les détériorations ,
droit de statuer au possessoire sur la jouis- dégradations et encombremens commis sur
sance d'un chemin litigieux entre deux les chemins vicinaux ? p . 270. ( 59 ) . -
particuliers? p . 267. ( 36 ) . - Quelle au- Quelle autorité est compétente pour punir
torité doit prononcer l'expropriation , si les délits commis sur eux ? p . 270. ( 58 ). et
l'administraiion juge qu'un terrain est né- 271. ( 62 ) . –
cesseire pour y établir un chemin vicinal ? Cheptel. Par qui doit être jugée la question
p. 268. ( 46. 47. 48 ) . — Quelles mesores · de savoir si un cheptel a fait partie d'une
un conseil de préfecture peut-il prendre vente de biens nationaux ? p. 118. (24) .
pour reconnaître un envahissement pré. Chose jugée. Les actes administratifs qui ont
teudu ? p. 270. — Un tribunal peut-il dé- servi de base à des décisions ou jugemens
clarer qu'une anticipation sur un chemin qui ont force de chose jugée , y partici
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES. 315

pent-ils ? p . 27. (66. 67).- Empêche -t-elle en jouir par indivis , constitue-t-elle une
les conseils de préfecture de prononcer sur propriété communale ? p. 61. ( 52 ) .
des contestations terminées par des juge- Comment peuvent avoir lieu les change
mens qui ont acquis son autorité ? p . 11 . mens à apporter au mode de jouissance
( 55 ) . – Empêche -t-elle le conseil d'état des biens communaux ? p. 64. (85) . — Les
d'annuller les arrêtés qui participent à son préfets peuvent - ils rejeter un nouveau
autorité ? p . 27. ( 118) . et p . 27.(66 ).-- Exis- mode de jouissance proposé par un conseil
te-t-elle en faveur des arrêtés qui n'ont pas municipal ? p . 64. ( 86 ) . — Lorsqu'ils l'a
été régulièrement signifiés ? p . 27. (69). – doptent , doivent-ils prendre un arrêté ?
Comment les décisions et arrêtés du gou - p . 65. (87) . – Dans quels cas peuvent être
vernement rendus avant le réglement du maintenues les concessions irrégulières de
22 juillet 1806 , l'ont- ils obtenue ? p . 28 . biens communaux ? p . 61. (51 ) . - A quelle
-

autorité appartient-il de juger la préten


( 70 ) .
CIRCULAIRES. Voy. Instructions ministérielles. tion d'une commune qui soutient avoir
Comité du Contentieux . Quel est-il ? p. 14. droit de posséder privativement un com
( 87 ) . Peut- on attaquer par cette voie
-- munal ? p. 59. (40 ). – Ceux concédés par
-

les anciens décrets rendus sur le rapport baux employtéotiques ont-ils fait partie des
des ministres ? p . 33. ( 76 ) . biens cédés à la caisse d'amortissement par
COMMISSAIRES des guerres. Voy . Comptables. la loidu 20 mars 1813 ? p . 66. ( 100 ). — La
COMMISSION de remise des biens non vendus caisse d'amortissement a-t - elle pu prendre
des émigrés. Quel est son caractère , et possession des biens dont l'échange avait
quelles sont ses attributions ? p. 170. été autorisé , mais non consommé ? p. 66 .
( 72. 73 ) . ( 101 ). - A - t -elle pu prendre possession
-

sont les biens qu'on nom d'un bien dont le bail est expiré depuis la
me ainsi? Quels
Communaux. p . 58. ( 31 ) . — Pour combien loi du 20 mars ? p . 66. ( 103 ). A-t elle
d'années peuvent-ils être affermés sans au - pu prendre possession de biens commu
torisation supérieure ? p . 61. (54 ) .—Quelle naux soumissionnés en vertu de la loi du
autorité doit statuer sur la prétention d'un 9 ventose an 12 ? p . 66 ( 102 ).— Dans quel
particulier qui détient un bien de cette na- cas un préfet peut-il improuver une vente
ture et s'en dit le propriétaire ? p. 59. de biens communaux ? p. 67. ( 108 ) .
( 38 ). — Devant quelle autorité les com- Commune . Un jugement où elle figure en son
munes doivent-elles porter leurs plaintes propre nom , et non par le ministère de
touchant la spoliation à elles faites d'objets son maire, peut-il être annullé de ce chef?
semblables ? p. 59. (37) .–Par quelle auto- p. 57. (26). Voy . Autorisation de plaider.
rité peuvent être jugées les contestations CommunICATION. Les particuliers reçoivent
entre les co- partageans détenteurs ou oc- ils celle de la défense des ministres dans
cupans de ces biens ? p. 61. ( 57 ) . — Lors-
-
les causes où ceux-ci sont parties ? p . 13.
qu'il y a contestation sur la propriété d'un ( 80 ). — Voy. Déchéance et Fin de non
bien communal >, entre une commune et recevoir .
un particulier qui en est en possession , un COMPENSATION . Ses principes sont-ils appli-
conseil de préfecture peut-il provisoirement cables au trésor public ? p. 144. ( 148. 149.
le dépouiller ? p. 59. ( 42 ) . – Quid , si 150.) Voy. Domaines nationaux . - Les
c'est la commune qui se trouve en posses tribunaux peuvent-ils connaître des ques
sion du terrain réclamé par un tiers ? p. 60 . tions des compensations opposées à l'état
( 43 ) . — Si des habitans ont , de leurs de- par ses débiteurs? p . 6. ( 11 ). De quel
niers , payé le prix de biens vendus à une ressort sont les questions sur la compensa
commune , en sont-ils devenus proprié- tion de rentes dues à la régie des domaines,
taires et doivent - ils être maintenus en du chef des émigrés, avec des sommes dues
possession ? p 60. (50 ). – La concession , par l'état ? p. 164. ( 33 ).
faite à plusieurs habitans , de terrains pour Compétence des autorités , en matière admi
2
316 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
nistrative. Quelle est celle des tribunaux 77. ( 16 ). -De quel ressort est la demande
dans leurs rapports avec la juridiction ad d'un particulier qui tend à obtenir d'un
ministrative ? p . 4 . - Quelle est celle des comptable la décharge d'un cautionnement
préfets ? p . 6. Des conseils de préfec qu'il a fourni pour lui ? p . 77. ( 17 ). - Les
ture ? p . 8. Des 1ministres ? p. 12. - Du receveurs particuliers ou généraux sont-ils
conseil d'état ? p . 5. A qui appartient responsables des traites par eux endossées ?
le droit de régler la compétence entre les -p. 78. ( 18 ) . — Jusqu'à quelle époque les
autorités administrativeetjudiciaire ? p . 85. receveurs-généraux sont-ils responsables
( 1 ) . - Dans quels cas ? p. 86. (2. 3) .-Y a
.
des traites souscrites par eux envers le tré
t-il lieu à la régler , lorsqu'il n'y a pas dé sor ? p. 78. ( 19 ) . Le ministre des fi
claration respective d'incompétence de la nances peut-il ordonner le versement pro
part de ces deux autorités ? p. 86. ( 4 ). visoire des deniers d'un comptable dans les
COMPTABLES. Quelle autorité a le droit de caisses de l'état ? p . 78. ( 20 ) . — Un comp
.

régler les formes de la comptabilité ? p. 75 . table peut-il présenter , comme matière


( 1 ). -
Devant qui doivent être débattus à dégrèvement , le droit de recouvrement
et réglés les arrêtés de compte des comp des traites qu'il a adressées au trésor ' p.. 78.
tables ? p . 75. ( 2. 3 ).- Les tribunaux peu ( 21 ) . - Peut-il faire diminuer son débet
vent-ils vérifier le compte d'un percepteur, au moyen de simples certificats ? p. 79.
et le forcer à restituer les sommes dont il ( 22 ). — Doit-on laisser subsister les in
est en débet ? p . 75. ( 4 ) .-Peuvent-ils sta
.
scriptions prises , au nom de l'état, sur les
tuer sur la validité d'une contrainte déeer. biens d'un comptable déclaré créancier de
née par le trésor contre un comptable ou l'état ? p. 79. ( 23 ) . — Les agens ou pré
sa caution ? p . 75. ( 5 ) . et 96. (4).-Quelle posés des comptables sont-ils soumis au
autorité a le pouvoir de vérifier leurs cais mode de poursuites réglé par les lois contre
bes , registres et écritures ? p . 75. ( 7 ) . leurs commettans ? p . 79. ( 24 ) . — Les re
.

Dans quelles formes leurs biens peuvent eeveurs-généraux sont-ils garans des pertes
ils être vendvs ? p . 75. ( 8 ) . Lorsqu'a qu'éprocve le trésor par suite du défaut
vant l'établissement de la cour des comptes, des versemens que les receveurs munici
un comptable avait soumis ses comptes aux paux sont obligés de faire dans leurs caisses ?
commissaires de la comptabilité nationale, p . 79. ( 25 ) .—Dans quel cas , malgrécette
pouvait-il porter ensuite ses réclamations garantie >, le receveur - général peut-il in
devant les tribunaux ? p . 77. ( 12 ) . – Les tenter une action récursoire contre le re
préposés des payeurs- généraux sont-ils res ceveur municipal? p. 79. ( 26 ). - Un re
ponsables envers le trésor public , comme ceveur municipal peut-il être déclaré dé
envers leurs commettans ? p . 77. ( 13 ) . -
-
biteur , envers telle ville , des parties de
9

Devant qui ces préposés peuvent-ils pro l'octroi qu'il n'a point touchées ? p . 79. (27).
poser leurs moyens de libération ? eod .
-

Les comptables sont-ils passibles des in


Un préfet qui a statué sur les demandes térêts des sommes dont ils restent débi
en indemnité d'un comptable , peut-il être teurs ; et à compter de quelle époque ?
juge de l'appel porté contre les actes de la p. 79. ( 28 ) , — Doivent-ils intérêt des som
commission à laquelle son travail aa été sou mes qu'ils ont différé d'employer , ou qu'ils
mis ? p. 77. ( 14 ) . – Quelle autorité peut ont détournées; et à compter de quel jour?
décider les difficultés qui s'élèvent entre p. 79. ( 29 ). - Dans quel cas sont-ils pas
un quartier -maître et un conseil d'admi sibles de la réduction que peuvent éprou
nistration sur la manière d'établir son ver les valeurs qui sont entre leurs mains ?
compte ? p. 77. ( 15 ) . Un préfet, auto p. 80. ( 30 ) . — Sont-ils admissibles à de
risé à restreindre purement et simplement mander la réduction de leur débet ? p . 80 .
le cautionnement d'un comptable , peut-il ( 31 ) : – L'acquiescement donné par un
déender quecette réduction profitera à l'une comptable à son arrêtéde compte , fait- il
des cautions préférablement à l'autre ? p . obstacle à ce que l'on rectifie les erreurs
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES. 317

de calcul , omissions ou doubles emplois ? tour renvoyer ces parties devant les tribu
p . 80. ( 31. 32 ) . — Peut-il être admis à naux ? p. 87. (8). - Peut-on se pourvoir
demander , après son arrêté de compte , au conseil d'état contre les arrêtés de pré
de nouvelles allocations d'indemnités et fets qui ont refusé d'élever le conflit ? p. 87.
d'intérêts ? p . 80. ( 33 ). — Les cautionne (9) . · Peut-il être élevé par l'autorité ju
mens fournis par un comptable sont-ilsim diciaire ? p. 87. ( 11 ) . — Y a - t- il lieu de l'é .
putables à la totalité de ses engagemens ? lever lorsque les tribunaux refusent de pro
p. 80. ( 34 ).-Les cautions d'un comptable noncer pourcause d'incompétence , sur une

pour la même dette peuvent-elles exiger demande à aux renvoyé par une décision
que le gouvernement divise préalablement du souverain ? p. 87 ( 12) . — Peut- il être
son action ? p. 80. ( 35 ) . — Sur quoi doit élevé après arrêt de la cour de cassation
être d'abord imputé le produit de l'actif qui renvoie les parties devant une cour
d'un comptable ? p . 80. ( 36 ) . - Les cau royale pour statuer sur le fond de la de
tions d'un préposé aux recettes sont-elles mande ? p. 87. ( 13). Peut-il être élevé
passibles du débet de ce même préposé de sur une demande qui ,5 si elle était admise ,
venu receveur particulier ? p. 81. (37. ) remettrait en discussion ,4 devant les tribu
Peut-on allouer à un comptable les quit naux , une affaire souverainementjugée par
tances qu'il s'est données à lui-même en l'administration ? p. 87. ( 14). La chose
paiement de domaines nationaux dont il jugée fait- elle obstacle à ce que le conflit
était en même temps acquéreur ? p. 81 . soit élevé ? p . 88. ( 15. 17) . Quand les
( 38 ) . A-t-on pu remettre en circula arrêts et jugemens sont-ils , à cet égard ,
tion les obligations souscrites par un comp considérés comme empreints de l'autorité
table au profit du trésor , et par lui ac de la chose jugée ? p . 88. ( 16) . — Le conflit
quittées ? p. 81. ( 39 ). - L'état peut- il peut- il être élevé quoiqu'il existe un juge
être ad comme upposant sur le capital, ment non susceptible d'appel , rendu sur
et au paiement des arrérages d'un rente la question de compétence , dans le cas où
inscrite au grand -livre, appartenant à un il n'y a pas encore jugement définitif sur le
comptable ? p. 81. ( 40 . - Dans quel cas 9. 88. ( 18) .
fond ? P. Peut- il être élevé ,
un receveur particulier est-il responsable lorsque les tribunaux se saisissent d'une
du débet d'un percepteur ?? p . 81. (41). contestation administrative sur laquelle l'au.
Un comptable peut-il réclamer les intérêts torité sauveraine a déjà prononcé ? p. 88 .
d'une somme par lui volontairement versée ( 19) . - Lorsqu'ils l'ont élevé , les préfets
dans la caisse de son successeur , en ga peuvent-ils juger la question par un autre
rantie de pièces arguées d'irrégularités ? arrêté ? p . 88. (20). Après sa notifica
p. 82. ( 44 ) . tion , que doivent faire les tribunaux ? p.
CONCESSIONS Voy. Cours d'eau , Manufactu
> 88. (21 ) . - Devant quelle autorité se fait
res , Marais , Mines. l'instruction des conflits ? p. 88. (22 ). – Le
Conflit d'attributions. Par qui peut-il êtrc conseil d'état prononce- t-il sur les conflits,
élevé ? p. 86. (5.) -- Peut-il l'être par un sans communiquer aux parties intéressées ?
conseil de préfecture ? p. 10. (56) et p. 87. p. 89. (23) . Ces parties sont- elles admi
( 10) . Par un ministre ? p . 14. (93 ). -
ses à former tierce-opposition aux ordon
Les ministres peuvent-ils donner l'ordre de nances qui les ont réglés ? eod . - Quel est
l'élever, età qui? p. 14. (94) . et p . 17 (123 ). le sort des jugemens et décisions adminis
-

- Suspend-il l'action des tribunaux ? p. tratives antérieurs à la décision du conflit ?


-

87. (6) . -- Doit-il être élevé , lorsqu'il s'a p . 89. (24. 25 ). Après la notification du
git de la propriété d'un objet litigieux en conflit , le tribunal peut-il se déclarer in
tre le domaine et les particuliers ? p. 87. compétent ? p. 89. ( 26 ). — Doit-on annul
(7) . - Lorsqu' un tribunal s'est déclaré ler l'arrêté par lequel un conseil de pré
fecture a prononcé sur une affaire dans la
incompétent a renvoyé les parties devant
l'administration , le préfet peut-il à son quelle une des parties avait demandé que
318 TABLE GENERALE ALPHABÉTIQUE
le préfet élevât le conflit ? p . 89 (27). d'un ministre procédant au conseil, comme
Le conseil d'état peut-il annuller directe- partie , le devient-elle ? p . 13. (80) .
ment et sans conflit un jugement , même Contrainte. Voy. Comptables , Contributions
incompétent , qui est encore susceptible de indirectes , Décomptes , Domaines natio
recours ? p . 89 ( 28) . et 17. ( 123] . naux.

Confusion . Celle prononcée par l'art. 17 du Contravention. Voy. Chemin vicinal; Cours
sénatus- consulte du 6 iloréal an 10 , l'a - t- d'eau , Voirie.
elle été dans l'intérêt de l'état ou de l'émi- CONTRIBUTIONS directes. A quelle autorité est
gré ? p . 167. (56 ). - Pouvait- elle être , avant confié le jugement du contentieux , en
la loi du 5 décembre 1814 , opposée par les cette partie ? p . 95. ( 1. 2.) . – Quelle auto
débiteurs d'émigrés à leurs créanciers émi- rité est compétente pour statuer sur les
grés , du moment où la main-mise natio . difficultés auxquelles le cadastre peut don
nale avait cessé ? p . 168. (58 ). ner lieu par rapport à la fixation du re
Conseil d'ÉTAT. Quel est son caractère , et venu des terres ? p . 95. (3) .
. Les conseils
quelles sont ses principales fonctions ? p • 1 . de préfecture sont-ils compétens pour pro
Quelles sont ses attributions , en ma- noncer , entre deux particuliers , sur le
tière contentieuse ? p. 15 ( 101. 102 ). remboursement de contributions que l'un
Peut il , en général, apprécier les titres et prétend avoir payées pour l'autre .? p. 95.
contrats privés , et décider les questions de (5 ). – Sont ils compétens pour juger une
propriété ? p. 17. ( 124). Peut- il con- contestation élevée entre un gardien de sai
naître des anciennes questions de propriété sie et un percepteur ? p . 95. (6) . – L'ad
engagées , en 1791 , au conseil alors exis- ministration est-elle compétente pour dé
tant ? p . 25. (49. 50) .
.
cider si un particulier est autorisé à faire
Conseils DE PRÉFECTURE. Quelle est leurattri- une retenue sur sa contribution , en vertu
bution en général ? p . 8. (35) . Sont-ils
.
d'un acte privé qu'il représente ? p. 95.
-
des tribunaux ordinaires ? p . 8. (36 ). -

( 7) . - La décision sur la demande en ré


Leurs arrêtés ont-ils le caractère et la vertu duction de cote doit-elle précéder le juge
des jugemens? p . 8. (37 ) .- Peuvent ils ren- ment de la question de savoir si le par
dre leurs arrêtés les jours fériés ? p. 8. (38 ). ticulier qui réclame doit être considéré
Combien de membres doivent concou comme débiteur ou non des sommes im
rir à la rédaction de leurs arrêtés ? p . 8. posées ? p . 96. ( 8 ). — Les conseils de pre-,
.

( 39) . Peuvent-ils rapporter , réformer fecture sont -ils compétens pour décider
ou modifier leurs arrêtés contradictoires ? les contestations de cette nature entre deux
p . 9. (46) . — Quid , si ces arrêtés sont con-
9 communes ? p . 96. (9) . Quelle autorité
traires aux lois ? p . 10. (53) . Quid , s'ils peut juger le débat entre un percepteur et
reconnaissent qu'ils ont commis une er- un particulier sur la quotité de la somme
reur ? p . 10. (54). - Quid , s'ils se bornent payée par ce dernier en acquit de sa con
à prendre des arrêtés contraires ? p. 9. tribution ? p. 96. ( 10) . — Quelle autorité
(46). Peuvent-ils rapporter les arrêtés doit statuer sur les réclamations des per
des administrations centrales , ou des pré- cepteurs , en cas de vol ou pillage de leurs
7

fets ?. 10. (52 ). caisses , ou brûlement de leurs rôles ? p . 96 .


Consignation . Voy. Soumission . ( 11 ) . — Un tribunal peut-il condamner un
CONSTRUCTION. Dans les villes , les particu- particulier à rembourser à un autre lemon
liers peuvent-ils s'opposer à une construc- tant de sa contribution mobilière ? P. 96.
tion qui serait nuisible à leur propriété ? ( 12) . Les tribunaux de paix ou civils
p . 275. ( 10 ). et 277. ( 16 ). – Quels sont
-
sont-ils compétens pour statuer sur des de.
les réglemens à observer pour les cons- mandes en reniboursement de frais faits
tructions à faire autour de Paris et hors de pour leur recouvrement p .96. ( 13. 14) .
l'enceinte de sa clôture ? p . 278. (26) . Un tribunal peut-il prononcer une con
CONTRADICTOIRE . Par quelle forme la défense damnation de dépens contre un percep
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES. 319

teur , et lui ordonner de cesser les pour- terre , laquelle doit succomber ? p. 99. (30 ).
.

suites par lui faites pour le recouvrement Quelles causes peuvent donner lieu à
des contributions ? p . 96. ( 15) . · Peut-il retenue sur la contribution foncière p.
juger la validité de ces mêmes poursuites? 99. (32).
coll. Un préfet peut- il prononcer sur la CONTRIBUTIons indirectes. Quelle autoritédoit
validité de saisies faites pour assurer le re- juger les contestations causées par la per
couvrement des contributions ? p . 97. ( 16) . ception dez droits de douane ? p. 100 .
En cas de saisie de meubles et autres ( 33. 34). Une décision ministérielle qui
effets mobiliers , les demandes en revendi- rejette la demande en restitution de droits
cation doivent- elles être portées de plano de douane , eniporte-t-elle jugement de la
devant les tribunaux . p . 97. (17. 18). — Si réclamation ? p . 100. ( 35 ). De quel res
les parties n'ont pas , dans ce cas , rempli sort sont les contestations entre l'adminis
les formalités prescrites , y a-t-il lieu à éle- tration des droits réunis et les débitans de
ver le conflit ? eod . Les tribunaux tabac ? p. 100. (36). L'administration
sont- ils compétens pour condamner un par. peut- elle statuer sur la validité de saisies
ticulier à payer les frais d'une sommation arrêts faites en cette matière ? p. 100. (37).
à lui faite par un percepteur de réintégrer Dans quels cas est-il interdit aux débi
des meubles enlevés au préjudice d'une tans de boissons de demander la remise
précédente saisie formée par ledit percep d'une somme dont ils restent débiteurs sur
teur ? p. 97. ( 19) . — Les conseils de préfec- le prix d'un abonnement passé entr'eux
ture peuvent-ils statuer sur les effets d'un et l'administration ? p. 100. (38 ). Lors
jugement d'ordre vis-à-vis d'un percepteur, que l'administration consent un abonne
et relativement au privilège de l'état ? p . 97. mint en cette matière , doit-elle prendre
( 20 ). -
Devant quelle autorité doivent être en considération les circonstances particu
portées les plaintes des contribuables con- lières qui peuveut influer sur le débit ?
tre les porteurs de contraintes ? p. 97: p. 100. ( 39 ). — L'administration peut-elle
(21. 22) . De quel ressort sont les con- accorder un abonnement pour le droit im
testations relatives au compte à rendre à posé à la vente en détail des eaux -de-vie ?
un percepteur par son fondé de pouvoir ? p. 100. (40 ).
p. 98. (23) . – Dans quel lieu doit-on être ConvenTIONS privées. L'administration peut
taxé à la contribution personnelle ? p. 98. elle interpréter les conventions privées ?
(24) . Les bâtimens inhabités sont-ils as P 288.
sujétis à la contribution foncière ? p.98. ( 25 ). Convois militaires. Voy. Marchés et Four
– L'adjudicataire d'un immeuble par suite nitures.
d'expropriation forcée devient-il débiteur CORPORATIONS religiuses. Qui doit statuersur
personnel du montant des contributions les difficultés relatives à leur suppression ?
arriérées sur cet immeuble ; et quelles sont p. 281. — Voy . Domaines nationau.r , Fa
ses obligations à cet égard ? p. 98. (26). briques.
Dans quelles circonstances les particuliers COUR (les comptes Les arrêts de situation ren
sunt- ils admis à se plaindre des change- dus par cette cour sont- ils des jugemens
mens apportés au rôle , en ce qui les con- définitifs ? p . 77. ( 11 ) . -

Voy. Compta
cerne ? p . 98. (27).- Un conseil de préfec . bles .
ture peut-il , sur une demande en réduction Cours d'eau . Quelle autorité a la police et
de la contribution d'un particulier , élever la surveillance des rivières , en général ?
l'évaluation du revenu de sa propriété ? p. p . 142. ( 1 ) . - Quelle autorité peut faire
99. (28 ). – Un percepteur peut-il conti-
-

des réglemens en cette matière ? p . 142.


nuer la perception d'une surtaxe reconnue (2) . — A quelle autorité appartient le droit
illégale ? p . 99. (29) . Entre deux com- de décider la question de savoir si une ri
munes qui contestent entrielles l'obligation vière est navigable ou non ? p . 142. (3!.
de payer la contribution d'un fonds de Quelles mesures administratives sont né
320 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
cessaires pour que l'on puisse changer la Comment doit -il êlre pourvu au curage
direction d'une rivière , d'un ruisseau , des rivières navigables et flottables ? p. 147 .
d'un torrent ? p. 42. (4) . — Quelle auto (41). — Les préfets peuvent-ils ordonner
rité a le pouvoir de régler la construc la destruction de travaux faits par des par
tion des usines . la hauteur des déver ticuliers , et qui entravent le cours d'une
soirs , etc. ? p. 143. ( 8 et 10 ).
L'arrêté rivière navigable et flottable ? p. 147. (43).
d'un préfet qui a fixé la hauteur des eaux Peuvent-ils révoquer des concessions de
d'un moulin et assujéti čétte usine à de dériver des eaux des rivières ou ruisseaux
certaines dispositions 9, peut- il préjudicier publics ? p. 138. (45) , - Est-il dû indem
.

aux droits des tiers ? p . 143. ( 11 ) . Les nité aux propriétaires dont l'administra
préfets peuvent- ils refuser l'autorisation tion a révoqué ces concessions ? p. 148 .
de construire une usine à tel ou tel endroit (46 ). Par quelle autorité doivent être
d'une rivière ? p. 143. ( 15) . -Peuvent- ils , jugées les contestations élevées sur l'état
en cette matière , décider des questions qui
.
de répartition des dépenses faites pour tra ,
touchent à des intérêts et dépendent de vaux de réparation et reconstruction d'un
titres privés ? p. 144. ( 18) . Le conseils canal d'arrosement tiré d'une rivière pu
de préfecture peuvent-ils faire des régle blique ? p . 148. (47). Les conseils de
mens d'eau ? p. 144. (20) . Peuvent- ils préfecture sont- ils compétens pour enjoin
ordonner ou approuver le changement de dre à un particulier de faire enlever une
direction d'un cours d'eau ? P : 144. ( 20 ). barrière par lui établie en contravention
Comment et par qui doivent être supportés au réglement d'un préfet, dressé pour l'é
les frais de réparations ordonnées par suite tablissement d'un chemin de hallage 2, le
de dégradations commises sur le cours des long d'une rivière navigable ou flottable ?
rivières ? p . 144. (21 ) . « Quelle autorité p . 148. (48 ). —Quelle autorité peut fixer,
-

peut condamner au paiement de ces frais ? sur débat , les proportions dans lesquelles
eod . - Les conseils de préfecture peuvent le commerce de bois et les propriétaires
ils prononcer sur les prétentions de rive d'usines riveraines doivent supporter les
rains qui ont trait à des droits de prise réparations et reconstructions de pertuis
d'eau ? p . 145. ( 22 ) . Les tribunaux endommagés par la flottaison des bois ?
sont- ils compétens pour ordonner des tra p. 148. (49). Les conseils de préfecture
vaux et réparations à faire aux cours d'eau ? peuvent-ils prononcer des amendes contre
p. 145. (24 ). - Devant quelles autorités
-

un particulier qui a ouvert , sans autori


doivent être portées les contestations que sation , des canaux d'irrigation dans les
peut faire naître , de la part des riverains , rivières navigables et flottables ? p . 149.
l'arrêté par lequul un préet a fixé la hau• (51).- Quelle autorité est compétente pour
teur des eaux d'une usine , ou réglé les di. régler ou mettre à la charge des contreve
mensions de la retenue et des biez d'un náns , des frais occasionnés par leurs con
moulin , etc. ? p. 145. (23) . p . 146. (29). traventions commises sur des rivières na
-L'administration est -elle compétente pour vigables et flottables ? p . 149. (52 ). – Les
statuer sur les difficultés qui ont pour ob tribnnaux peuvent-ils punir les contraven
jet des servitudes , des droits d'usage et de tions aux réglemens administratifs sur la
propriété sur des cours d'eau ; p . 145, 146. police des rivières navigables ? p. 149. (53
(27. 28 ). - Les préfets peuvent-ils régler et 54) . — Quelle autorité doit prononcer
le mode de paiement des frais occasion sur la question de savoir à qui , d'un par
7

nés par des travaux effectués dans des ri ticulier ou du domaine , appartiennent des
vières navigables et flottables , pour cause terrains délaissés par des rivières naviga
d'intérêt public ? p. 147. (39) . - Le préfet bles ? p. 149. (55 ). — Quelles sont les at
peut- il autoriser un particulier à enlever tributions de l'autorité administrative sur
un banc de sable qui gêne le cours d'une les rivières non navigables ? p. 149. ( 57 , 2

rivière navigable et flottable ? p . 147. ( 40 ). 58 , 59 et 60 ). Par quelle autorité doi


ET RAISONNÉE DES MATIÈRES. 321

vent être réprimées les contraventions aux navigables ? p . 151. (67) . – Des tiers peu
réglemens de police sur les rivières non na- vent-ils réclamer contre des autorisations
vigables et les ruisseaux ? p . 150. ( 61 ) de bâtir ou de faire des constructions le
De quel ressort sont les questions de pro- long des canaux non navigables qui tra
priété ou d'usage relatives à des cours d'eau versent des villes ou des communes 2 et
non navigables ni flottables ? p . 150. (62 , accordées par elles ? p : 151. (68 ).
63 , 64 , 65 , 66) .
. Devant quelle auto- CRÉANCIERS des communes.Voy. Communaur,
rité doit-on se pourvoir pour faire démo- Autorisation de plaider .
lir des écluses ou constructions qui nui- — de l'État. Voy. Émigrės.
sent au cours des eaux des rivières non Curage . Voy. Canaux , Cours d'eau .

Débets et Débiteurs. Voy. Comptables, Con- cale d'après la loi du 11 brumaire an 7 ?


tributions, Domaines nationaux, Émigrés. p . 136. ( 164) — Quand les décomptes doi
Débets solidaires. L'administration peut-elle vent-ils être confirmés ? p . 136. ( 165. 166 ) .
prononcer sur les effets de la solidarité en - Pour quelle valeur un décompte dressé
tre plusieurs débiteurs ? p . 288 . postérieurement au décret du 22 octobre
Débitans de tabac ou de boissons. Voy. Con- 1808 , doit-il admettre les mandats versés
tributions indirectes . sur le prix d'une vente stipulée en assignats?
• Déchéance. Voy. Domaines engagés, Domai- p . 136. (168) - Des indemnités pour sup
nes nationaux , Fins de non -recevoir, Li- pression de dimes peuvent -elles être ad
quidation mises en compensation du résultat d'un
Décisions ministérielles ( les ) de faveur, de décompte ? p. 136. (169). - L'administra
grâce , de remises ou modération d'amende tion , pour un décompte établi , doit - elle
peuvent - elles être attaquées par la voie du prendre pour base le mode du paiement par
contentieux, devant le conseil d'état p . 25 . annuités ou celui du paiement par douziè
( 45. 46 ) . mes ? p . 137. ( 170 et suiv. ) - En quelles
Décomptes . Peul-on se pourvoir directement valeurs, soit en numéraire , soit en man
au conseil d'état contre les arrêtés des pré- dats, soit en rescriptions, le décompte ou
fets rendus en cette matière : p . 21. ( 21 ) , prix d'une acquisition doit-il être soldé ?
et 135. ( 158 ). – A quelle autorité appar- p. 138. ( 178 et suiv. ) — Dans quels cas
tient-il de prononcer sur les décomptes peut être accordée ou refusée la remise de
dressés par les directeurs des domaines ? 10 pour / promise par l'art. 4 de la loi du
p. 135. ( 157 ) . - Les conseils de préfec- 13 thermidor an 4 , sur le prix des maisons
ture ont-ils attribution en cette matière ? d'habitation ? p . 139. ( 182 ) . - Doit-il être
p . 135. ( 159 ) . – Un acquéreur est-il re- dressé plusieurs décomptes pour le prix du
cevable à demander, devant le conseil d'é- contrat d'un domaine vendu en un seul lot ,
tat , un réglement de compte en vertu de mais divisé ensuite entre plusieurs acqué
lois non invoquées par lui au premier de- reurs ? p. 139. ( 181 ) .
-

gré de la juridiction ? p. 135. ( 1601. Les Défaut ( Décision par ) . Quand les arrêtés
tribunaux peuvent - ils connaitre d'une de . des conseils de préfecture ont-ils ce carac 1

mande en restitution formée contre un re- tère ? p. 8 et 9. ( 42. 43 ) . — Une décision .


ceveur de domaines, par un acquéreur , en contentieuse qui porte ce caractère, peut
vertu de paiemens non justifiés et rejetés elle être déférée directement au conseil
de son compte ? p. 135. ( 161 ). – Quels ac- d'état ? p . 22. ( 22 ). Voyez Opposi
quéreurs sont passibles durésultat de nou- tion .
veaux décomptes ? p. 136. (163) . — Peut- - d'intérêt. Engendre- t-il une exception, et
on considérer comme décompte final , un 2
contre qui ? p. 26. ( 56. 57 ) .
compte provisoire dressé par l'autorité lo- - de qualité. Peut-il produire une fin de non
MAGAREL . 21 .
322 TABLE GENERALE ALPHABÉTIQUE
recevoir , et dans quels cas ? p. 26. (65 et domaine peut- il exiger les dépens ? p. 34.
suiv . ) . ( 116. 117) . – Dans quels cas sont-ils ré
DÉGRADATION . Voy . Voirie. servés ? p. 34. ( 1 18. 119) . La partie qui
DÉGRÈVEMENT . Voy . Comptables, Contribus- s'est pourvué prématurément devant le
tions. conseil d'état, duit-elle y être condamnée ?
Délai du recours au conseil . Quel est - il ? p. 34. ř122) . - Par qui peut être pronon
p . 20. ( 4. ) . cée la condamnation aux dépens faits de
-Une notification légale est -elle nécessaire vant les tribunaux ? p. 34. ( 121 ) .
pour le faire courir ? p . 20. ( 5 ) . et 20. ( 6, Dépot de matériaux ou d'immondices. Quiello
7,8 ). - Quel est-il pour attaquer les dé- autorité peut les réprimer , en matière de
cisions des ministres ? p. 13. (73 ). – Quel grande voirie ? p . 252 et suiv.- En ma
est- il pour se pourvoir contre les contrain- tière de petite voirie ? p . 122 ( 60 ) .
tes décernées par les ministres ? p . 19. (9) . — judiciaire. Sa délivrance peut-elle être
DÉLIBÉRATIONS du conseil d'état ( les) . Ont- ordonnéé par l'autorité administrative ?
elles le caractèrë et doivent- elles produire p . 288.
les effets d'un jugement ? p . 15. ( 107). Désaveu. p. 29. (79) .
Délits commis par les habitans.Les communes Désistement. Coniment s'opère-t-il ? Le con
sont-elles responsables de ceux qui sont seil d'état en donne- t -il acte ? p . 27. 163
commis sur leur territoire ? p . 70. ( 138) . et suiv . )
Plusieurs communes sont-elles à cet DESTITUTIONS d'employés. Le conseil d'état
égard solidaires ? p . 70. (139) . - Lės pro- peut-il prononcer , en appel , sur celles
cès-verbaux des officiers municipaux sont- que les ministres ontfaites ? p. 16. ( 114 ) .
ils indispensables pour l'application de cette et p . 28 .
responsabilité ? p. 70. (40) . Cette res- DÉTÉRIORATION . Voy. Chemin vicinal , Cours
ponsabilité est-elle applicable aux commu d'eau , Voirie .
nes dans leur ensemble , ou se divise - t-elle DETTEŚ des communes . Lės tribunaux peu
entre leurs arrondissemens ? p. 70.. ( 141 ). vent - ils condamner à les payer , lorsqu'el
9

La loi du 10 vènchémiaire est-elle aujour- les sont antérieures à la loi du 24 août


d'hui abrogée ? p . 70. ( 142. ) 1793 ? p . 67. ( 109) . — Quelle autorité est
- sur les routes . Voyez Chemin'vicinal, compétente pour déclarer que le paiement
Voirie. n'en peut être poursuivi que par voie de
Demandes incidentes. Dans quel čas sont-elles liquidation administrative ? p. 67. ( 110 ).
interdites ? p . 63. (75.76) . - Quoiqu'une semblable dette ait été dé
DÉMOLITION . Quelle autorité a le pouvoir clarée nationale , les tribunaux peuvent
d'ordonner celle d'un mur 7 d'une mai- ils constater son existence , sa légitimité et
son,etc. pour cause d'utilité publique, dans sa quotité ? p : 67. ( 111 ) . — Les tribu
les villes ? p . 275. (7 ) . naux peuvent-ils statuer sur les contesta
Dépens . La partie qui succombe , devant le tions relatives aux dettes contractées par
conseil d'état y est - elle condamnée , et quelques- uns d'exttre les habitans seule
envers qui ? p . 33. ( 111 ) . Sont -ils pro ment ? p . 67. ( 112) . — Le créancier d'une
noncés contre le trésor public ? eod . commune est - il recevable à l'attaquer ,
Contre les ministres ? p . 33. ( 112.) – Qui lorsqu'il y a eu liquidation administrative
les supporte, lorsque le conseil d'état pro- à son profit, conformément à la loi du 24
nonce d'office l'incompétence de l'arrêté août 1793 ? p. 67. (113) . — Une mmune
attaqué? p . 33. (113). – Qui les supporte peut- elle répéter de son créancier , une
lorsqu'une partie offre son désistement ? dette qu'elle a volontairement payée, quoi
p. 33. ( 114) . Par qui doivent être payés qu'elle fût rangée dans la classe des dettes
les frais faits par le défendeur, après que mises à la chargede l'état ? p . 67. ( 114) .
le demandeur lui a signifié son désiste- Une action hypothécaire dont le titre est
ment ? p . 34. ( 115) . - Dans quels cas le antérieur au 24 août 1793, peut-elle s'exer
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES. 323

eer sur les détenteurs des biens commu- à l'action personnelle en paiement ? p. 69.
maux qui faisaient son gage ? p . 67. ( 115). (132) . - Devant quelle autorité doit-on
Comment se payent les dettes des com- poursuivre les habitans qui présenteut
munes postérieures au 24 août 1793 ? p. 67 . comme leur étant personnel un engagement
( 116 ) . Dans quelle forme une adminis- contracté par eux pour l'utilitéde leur com
tration , créancière d'une commune , doit- mune ? p. 70. (136 ). Comment et par qui
cle réclamer son paiement ? p . 68. ( 116). doivent être acquittées les dettes affectées
- Un comptable peut-il,sans autorisation , sur un bien communal, antérieurement anı
acquitter une dette communale ? p. 68 . partage ? p . 70. ( 137) . — Voy . Discussion .
(118 ).- Pour l'obtention d'un titre ou pour Dettes d'émigrés. Voy . Émigrés.
faire juger la quotité de la dette, comment DÉVersoir . Devant qui doit être attaqué l'ar
doit se pourvoir le créancier d'une commu- rêté d'un préfet qui refuse la permission
ne ? p . 68. ( 119) . Comment, pour obte- d'abaisser le déversoir d'un moulin ? p . 143.
nir un paiement forcé ? eod. - Quelle au- (9).- Un maire ou un sous- préfet peuvent
torité a le droit d'assigner les fonds pour ils ordonnner la démolition ou l'abaisse
le paiement des rentes dues par les comº ment d'un déversoir ? p. 145. (25) .
ununes ? p .
68. (120 ).- Quelle autorité peut Direction d'un chemin vicinal.Un particulier
décider la question de savoir si ces rentes peut-il la changer ? p. 263. (3 ).- Voy.
sont dues, et à qui elles sont dues ? eod . Chemiu vicinal.
L'habitant d'une commune qui gagne un Directeur des vivres de la marine. Voy. Mar
procès contr'elle, doit-il être imposé pour chés et Fournitures .
le paiement de ses frais ? p . 69. ( 121). - A DIRECTEURS -GÉNÉRAUX d'administration . Leurs
-

quelle autorité doit recourir un avoué pour décisions peuvent- elles être attaquéesdirec
se faire payer des frais qu'il a faits dans tement devant le conseil d'état ? p. 15 .
l'intérêt d'une commune ? p . 69. ( 112). ( 100 ).
Comment peut-on poursuivre le paiement Discussion . Doit -elle être préalablement fai
d'une dette contractée par un maire, en sa- te, lorsque des habitans se sont engagés so
dite qualité? p . 69. ( 124 ) . — Comment, s'il lidairement et principalement à garantir
s'agit du paiemeut de fournitures faites par le paiement d'une dette communale ? p . 70.
woie de réquisition et par un oflicicr muni - ( 133) .
cipal, au nom et pour le compte de la com- DOMAINE . A quelle autorité appartient la ré
-
mune ? p . 69. ( 125) . - Devant quelle auto- formation des arrêtés des préfets, en cette
rité doit être poursuivi le paiement d'une matière ? p . 21 et 22. ( 19. 20 ). Dans
dette contractée par un maire pour quelles circonstances le conseil d'état or
service personnel ? p . 69. ( 126. 127) . — Un donne-t-il que le domaine soit mis en cause ?
maire qui a .contracté, en sa qualité, une p . 16. ( 16) .
dette pour une commune, peut-il être Domaines engagés. Quelle autorité aa le droit
poursuivi (levant les tribunaux , lorsqu'il de prononcer sur la propriété d'un domaine
s'y est personnellement sbligé? p . 69. ( 128 ). de cette pature ? p . 104. ( 1.3 . 4. ) et p . 106 .
Peut- on regarder comnie dette commu- ( 10 in finc). - Les particuliers doivent-ils
nale le paiement d'une fourniture à elle préalablement soumettre à l'autorité admi
faite par l'entremise d'un officier munici. nistrative leurs demandes en revendica
pal qui en a reçu et relenu le prix ? p. 69 . tion de ces biens? p . 104. ( 1. 2. in fine).
( 129). « Une dette communale peut-elle Par quelle autorité doivent être jugées les
i donner lieu à des poursuites personnelles questions de réversibilité de ces biens à la
contre un maire qui en a payé une partie couronne ? p . 105. (5. ) - Quelle autorité
pour le service de sa commune ? p. 69. est compétente pour statuer , entre deux
( 130 ). - Un maire qui a emprunté une particuliers, sur les effets d'une soumission
somme en disant qu'il la destinait éventuel- faite en vertu de l'art. 14 de la loi du 14
lement à sa commune, peut-il se soustraire ventôse an 7 ? p . 105. (6) . — Un conseil
324 TABLE GÉNÉRALE ALPIIABÉTIQUE
de préfecture peut-il déclarer affranchi de appartient le droit de prononcer sur la re
toutes rentes , hypothèques et prestations vendication d'un bien national formée par
quelconques , uu bien soumissionné par un le domaine contre une fabrique ? p. 116.
particulier , en vertu de cette loi ?p . 105 . (8) . —- En cette matière , les tribunaux
( 7 ). L'ancien engagiste qui a payé la peuvent- ils ordonner des vérifications ou
quotité déterminée par la loi de 14 ventose régler des déclinatoires proposés ? p . 116.
an 7 , peut-il être poursuivi par le domaine (9), et p . 122. (51 ). · Devant quelle au
en paiement d'une rente qu'il pouvait de torité doivent être portées les questions de
voir antérieurement ? p . 105. (7 , 8. ) - propriété relatives à un domaine national
Quelle autorité est compétente pour déci + non encore aliéné ? p . 117. ( 10) . — Quelle
der les questions de déchéance auxquelles autorité doit statuer sur la demande en
la loi du 14 venidse an 7 peutdonner lieu ? garantie formée par un acquéreur de biens
p. 106. (9) . — Devant qui doivent être at nationaux , contre l'acquéreur primitif, son
taqués les arrêtés qui relèvent de cette dé vendeur ? p . 117 (11) . - Des biens na
chéance ? p. 106. ( 10) . — Le préfet peut tionaux affectés à une dotation restent-ils
il déterminer , dans les contestations entre soumis à la juridiction administrative ?
de domaine et un particulier , la valeur p. 117. (12). - Lorsque la question de
diun domaine engage que ce particulier a propriété est jugée , quelle autorité a le
>

soumissionné ? p . 106. ( 11 ) . - Un enga droit d'ordonner le déguerpissement ? p,


giste admis à faire sa soumission pour de 117. ( 13) . -
Les conseils de préfecture
venir propriétaire incommutable , peut-il
>
ont-ils le pouvoir de forcer un acquéreur à
former tierce-opposition à un décret rendu exécuter les obligations auxquelles il est
hors de sa présence, et qui a réintégré pos astreint par son contrat envers des tiers ?
térieurement un tiers dans la propriété de p . 117. ( 14) . Les conseils de préfecture
ce domaine engagé ? p . 106. ( 12) . - L'ad-

ont-ils le pouvoir de régler les indemnités


ministration peut-elle ordonner que les réclamées par l'acquéreur d'un bien natio
constructions faites par des engagistes sou nal contre le détenteur de ce bien ? p. 117.
mịssionnaires, sur leur terrain, seront éva ( 17 ) . — Peut -on soumettre directement au
Juées, pour fixer la valeur des biens dé. conseil d'état les questions relatives à la
tenus par eux ? p . 106 ( 13 ). Un validité des ventes nationales ? p . 117. ( 19,
échange antérieur à 1711 peut-il être con 20). — Devant quelle autorité doivent être
sidéré comme nul, s'il n'a point été revêtu portées les réclamations formées par des
des formalités exigécs par l'édit de cette tiers sur des biens souimissionnés en vertu
même année ? p . 105. ( 15) . des lois relatives à cette matière ? p. 118 .
DOMAINES nationaux. En eette matière, à (21 , 22) . — Les conseils de préfecture peu
2

quelle autorité appartenaient l'exécution et vent-ils se refuser à statuer sur la validité


Ja serveillance? p . 115. (1).- A qui doivent et les effets d'une vente de biens nationaux ?
être déférés les arrêtés de préfets y relatifs? p. 118. (23) . Les ventes de droits incorpo
p . 116. ( I in fine, 2 ).-
Quelle autorité rels faites selon les formes et à l'occasion
prononce sur le contentieux en cette par de la loidu 28 ventôse an 4 , sont- elles vala
tie ? p . 116. (3) .-
Les conseils de pré bles ? p . 118. (27) .-Une vente de biens na
focture peuvent-ils procéder à la vente d'un tionaux vaut-elle si elle comprend des biens
domaine national ? p . 116. (4. ) — Les con patrimoniaux ? p. 119. (30). — Les ventes
seils de préfecture peuvent - ils connaitre
-

de biens indivis avec l'état sont- elles vala


des difficultés relatives aux yentes faites par bles ? p 119. (31. 321. - De deux aliéna
.

des corporations religienses , avant leur tions du même bien , faites antérieurement
suppression ? p . 116. (5) . — De quelle à l'établissement du séquestre contre le
compétence sont les contestations relatives vendeur émigré, quelle est celle qui vaut ?
aux ventes faites avant la main-mise na p . 119. (33) . - De deux ventes du même
tionale ? p. 116. ( 6 ). — A quelle autorité bien, faites par l'état, laquelle est valable ?

1.
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES. 325

p . 119. (33 et 36 ). — Avant de statuer sur


-
vente où les aisances, circonstances et de
la priorité de deux ventes nationales, est- il pendances ne sont désignées qu'en nom
-

quelque formalité à remplir ? p . 119. ( 34). collectif ? p . 123. (62) — Les actes de ven
Dans quels cas la vente en est-elle nulle ? tes peuvent-ils être interprétés par les con
p . 119. (25. 26. et 120. (40 ). De deux as seils de préfecture , au moyen de l'appli
sociés si l'un seulement a signé le procès cation de baux antérieurs à la vente? p . 123.
verbal d'adjudication , l'autre est-il adjudi (63 ). — Comment et par qui doit se décider
eataire ? p . 120. (41 ). Les donations fai la question de savoir si un bien national a
tes à titre gratfuit , par l'état, aux fabri été aliéné pour en jouir de la même ma
ques , hospices , etc. , de biens nationaux nière qu'en jouissaient les précédens fer
antérieurement vendus , doivent- elles être miers ? p . 123. (64}i A qui appartient , en
maintenues ? p. 120. (43) .-L'autorité ju cette matière, l'application des lois et des
diciaire est-elle compétente pour interpré. titres sur le voisinage, en général ? p. 123.
ter les ventes de biens nationaux ? p. 120 ( 65. 66). — Quels sont les cas dans lesquels
i et 121. (44. 45 ). L'autorité judiciaire
.
les conseils de préfecture peuvent pro
a - t-elle le droit de connaître des difficultés noncer sur des difficultés relatives à des
relatives à des actes privés postérieurs à la servitudes?'p. 123. (68. 69. 70.71. 72. 73.
veute nationale ? p . 121. (46) . – Quel est 74 ). Les conseils de préfecture sont-ils
-

le principe général de compétence, en ma compétens pour déclarer dans quelle pro


tière d'interprétation des ventes de biens portion deux acquéreurs de portions dif
nationaux ? p . 121. (47. 48. 49) . —Les con férentes d'un bien auparavant indivis ,
seils de préfecture peuvent-ils. , pour l'in doivent jouir des eaux qui y sout amenées?
terprétation des ventes, recourir à des ex p. 124. (74). — Les conseils de préfecture
pertises,des applications de plans, et autres peuvent - ils prononcer sur la prétention
actes de la juridiction civile ordinaire ? d'un particulier qui soutient être, en vertu
p . 121. (49) . — Peuvent- ils ordonner une d'actes privés , co -propriétaire d'un bien
enquête administrative , afin de constater vendu par l'état ? p. 125. (79 ). — Par quel
des faits de possession antérieurs ou posté moyen doivent s'expliquer les ventes qui
rieurs à la vente ? p . 121. ( 50 ). — Les pré en sontfaites ? p. 125. (81. 82. 83 et suiv.)
fets sont-ils toujours tenus d'élever le con -

- Quand doit- on déclarer qu'un objet ré


Mit dans les affaires de biens nationaux.dont clamé fait partie d'une vente ? p. 126. (86 ).
les tribunaux sont saisis ? p9 .. 122. (52) . - -

Quand doit-on déclarer que cet objet


Dans quels cas le conseil d'état doit -il ren en est exclus ? p . 126. (87. 88. 89. 90 et
voyer devant les tribunaux les questions 91 ) . - Doit-on distraire d'une vente un
relatives à des biens nationaux ? p. 122. bien qui est renfermé dans les limites assi
(53 ).— Les conseils depréfecture peuvent gnées , mais au moyen duquel la conte
>

ils prononcer sur les intérêts respectifs de nance exprimée au contrat est excédée ?
deux acquéreurs de biens -nationaux conti p. 126. (90 ). — Quid , si l'objet est hors des
gus? p. 122.154. 55. 56. 57.).-Les préfets limites , et si par sa distraction la conte
peuvent-ils déclarer qu'il n'y a pas lieu à nance devient moindre? p . 126. (90 in fine).
l'interprétation d'un acte de vente de biens - Un contrat quicomprend plusieurs piè
nationaux ? p. 123. (58). -Les préfets peu ces de terre par désignation et limites, ex
vent-ils déterminer l'étendue et les limites
clut-il celles qui ne sont point identiques
d'une vente de biens nationaux ? p. 123. ni spécifiées ? p. 127. (92) . - Comment doit
(59) . - La question de propriété est-elle s'interpréter le contrat, lorsque le domaine
préjugée, lorsqu'un conseil de préfecture est vendu en bloc et avec ses dépendances ,
déclare qu'il ne résulte pas de l'acte d'ad sous la réserve de certains objets ? p . 127 .
judication qu'un bien national ait été ven (93. 94) . Comment doit se décider la
du ? p. 123. (60. 61).- Les conseils de pré question de savoir si l'objet litigieux a
fecture peuvent-ils interpréter un acte de servi de confin ou a été compris dans la
326 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
vente ? p. 127. (96) . -Les confins, en géné- rantie, entre l'état et les acquéreurs, si eri
néral, font-ils partie de la vente? p. 127 . définitif l'acquéreur a moins qu'il ne lui a
(97) . - Quid , des talus d'un canal, ou des été vendu ? p . 130. ( 121 ) . - La décision
bords d'un étang ? p. 127. (98) . Quid , d'un conseil de préfecture, en cette partie,
des arbres plantés sur le domaine ? p . 127. fait -elle obstacle à ce que la prescription
(99). -

Peut-on réclamer un terrain qui soit opposée ? p . 130. ( 121 ). La perte


n'a pas cessé de faire partie d'un domaine d'un contrat peut- elle être suppléée ; dans
privé ? p. 127 ..( 101). — Quid ,> si l'objet quel cas , et de quelle manière ? p. 130.
2

était célé au domaine, et n'a été révélé que ( 122 ). -


Quelle autorité aa le droit de pro
depuis la vente ? p. 128. ( 102) . - Quid , si
-

noncer la déchéance des acquéreurs? p. 130.


cet objet est une dépendance nécessaire et ( 124 ). Devant qui doit-on se pourvoir
indivisible du domaine vendu ? p. 128. contre les arrêtés qui les prononcent ? p .
( 103) . – L'acquéreur peut-il prétendre au- 130. (125 ). — Devant qui doit être portée
delà des objets détaillés dans son contrat ? la demande en validité d'une opposition
p . 128. ( 100 ).- Les caves et magasins sont-
.
formée, entre les mains d'un receveur des
ils compris dans la vente d'un édifice ? domaines, sur des deniers provenant de la
p. 128. (104). - Quid , des glaces, statues , vente sur folle- enchère, d'un bieu național?
collections, etc. ? p . 128. (105). - Quid , p. 130. ( 126) . -- Quelle autorité doit pro
des cloches, dans la vente des bâtimens noncer sur la demaude en décharge de
d'un couvent ? p . 128. (106 ).-- Entre deux .
loyers que le domaine exige d'un particu
acquéreurs voisins, comment doit se déci lier pour une maison nationale dont il s'est
der la question de savoir auquel a été vendu ensuite rendu adjudicataire ? p. 131. ( 127) .
l'objet litigieux ? p . 128. ( 107) . - Comment Dans quels cas les acquéreurs ont- ils
doit s'interpréter le contrat, lorsqu'il porte encouru la déchéance ? p . 131. (129 ). —
qu'on ne vend que ce qui a fait l'objet d'un Peuvent-ils eu être relevés ? p. 131. (128).
bail antérieur ? p . 128. ( 110) . Com- Doit -on rembourser à l'acquéreur déchu
ment peut-on reconnaitre si l'objet en litige - les termes d'à -compte qu'il avait payés ?
a été vendu , lorsqu'il résulte du procès- p. 131. ( 129) . - L'acquéreur déchu est-il
verbal d'adjudication que la ver 2 a été astreint au paiement des intérêts de son
faite d'après le prix d'un bail existant ? prix , et jusqu'à quelle époque ? p. 131 .
p. 129 ( 111 ) .-Lorsque le contrat exprime . - (131). Est -il responsable des dégrada
que le domaine est vendu autant et pour tions arrivées au domaine ? p. 131. ( 132) .
autant qu'il en appartenait à l'ancien pro- - Lorsqu'un acquéreur est déchu , doit - on
-
2

priétaire , et qu'en jouissait l'ancien fer- établir la liquidation de ce dont il est re


mier, comment peut s'interpréter le con- devable pour la jouissance du bien qu'il
trat ? p . 129. ( 112) . -- Un acquéreur peut- avait acquis,et d'après quelles bases? p.131 .
il réclamer un objet qu'il a pris à bail ( 133). - La déchéance encourue à défaut
depuis son acquisition ? p. 129. ( 113) . – de paiement est -elle absolue ? p . 132. ( 134) .
Les acquéreurs sont- ils tenus d'acquitter les Quand la déchéance pour défaut de
charges imposées, avant la main -mise na- paiement doit -elle être prononcée, s'il y a
tionale sur les objets વેà eux vendus ? p. 129 .
. litige sur la propriété du bien ? p . 132 .
( 114. 115. 116. 117) . Dans quelles li- ( 135). Les tribunaux sont- ils compétens
mites doit s'opérer un bornage ordonné par pour prononcer sur la validité des paiemens
le contrat de vente ? p . 129. ( 118) . - Qui faits par les uéreurs ? p . 132. ( 136. 137) .
doit supporter lesfrais d'une seconde exper- · Les tribunaux peuvent-ils statuer sur
tise, si la première est annullée ? eod . - A-
l'opposition aux conntraintes et poursuites
quels biens s'applique la clause portant que exercées pour le recouvrement du prix des
les biens sont vendus sans garantie de te- domaines nationaux ? p. 132. ( 138).
nans , aboutissans, etc. ? p. 130. ( 119). – Quelle autorité doit prononcer sur les dif
Quel est l'effet de la stipulation de non ga- ficultés élevées entre un acquéreur et ses
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES. 327

cessionnaires sur des reventes de portions droits féodaux compris dans son contrat ,
de biens nationaux ? p. 132. ( 139 ). - Les et qui ont péri entre ses mains ? p. 134.
paiemens faits à la caisse de l'extraordinaire ( 152 ;. — L'acquéreur peut-il réclamer la
ont-ils libéré les acquéreurs ? p. 132 (141 ) . prime d'anticipation promise par la loi du
-Le soumissionnaire qui a fait déclaration 6 ventose an 3 ? p. 134. ( 153). – Est-il dû
de command est- il garant du prix envers quelque restitution à l'acquéreur auquel
l'état ? p. 132. ( 142) . – La solidarité pour on a vendu , comme immeuble, un objet à
le paiement du prix s'applique-t-elle à lui d'abord transféré par erreur comme
deux personnes qui onļ acquis conjointe- rente foncière ? p . 134. ( 154) . Dans le
ment un même lot d'adjudication ? p . 133. cas d'éviction d'un bien vendu , comment
(143 ). — Un acquéreur de biens indivis avec doit être réglée l'indemnité due à l'acqué
l'état, qui a versé par anticipation la totalité reur ? p . 134. (155 ). — Par quelle autorité
de son prix dans la caisse du domaine, est -il doivent être appréciés les effets d'une ins
libéré envers les co - propriétaires indivis cription prise , pour sûreté de ce qui reste
avec l'état ? p. 133. ( 144). — De quelle ma- dû sur le prix d'une vente, sur les biens
pière un acquéreur de biens nationaux ven. d'un acquéreur ? p. 135. ( 162 ).
dus postérieurement aux lois des 9 vendé- DommaGES -INTÉRÊTS, Par qui peuvent être
miaire et 24 frimaire an 6 , a-t-il pu se
2
adjugés ceux réclamés soit devant le con
libérer valablement de son prix ? p. 133. seil de préfeture , soit devant les tribu
>

( 145) . L'acquéreur d'une rente créée naux ? p. 34. ( 123 ). et p . 46 .. (9 in fine).


pour concession de fonds, aliénée en vertų Dotation . Voy. Domaines nationaux .
de laloi du 23 octobre 1790 , et dont il était Douanes. Voy. Contributions indirectes,
lui-même débiteur , a-t-il été déchargé du Droita abolis. Un particulier peut-ildemander
7

paiement du prix de son adjudication ? p. la réduction de son bail ou des indemnités


134. (151 ), Un acquéreur peut-il récla- pour les droits abolis sans indemnité qui.
mer la réduction de son prix à raison des en faisaient partie ? p. 40. ( 27) .
E

Eaux. Voy. Cours d'eau . 5 décembre 1814 : A quelle autorité ap-.


thermales. Par ;quelle autorité doivent partenait en général , la connaissance des
être décidées les questions relatives à la contestations élevées sur l'effet des actes .
possession et à la propriété de ces eaux ? administratifs faits en exécution des lois
p. 146 ( 33 ) . sur l'émigration ? p . 160. ( 1 ) . – Quelle .
ÉCHANGES. Quelle autorité peut consentir autorité était compétente pour juger l'or
ceux qui sont proposés au nom des com dre des créances sur un émigré ? p . 161 .
mune ? p.60. (48 ), p . 66. ( 98 ). ( 11 ) .- Quelle autorité pouvait statuer sur
ÉCHANGISTES. Voy. Domaines engagés. l'action hypothécaire intentée par un créan
Écluses. Quelle autorité peut réprimer les cier contre l'un des héritiers d'un émigré ,
contraventions commises par l'établisse après partage de sa succession entr'eux et
ment d'écluses nuisibles, au cours des eaux l'état ? p. 161. ( 12. 13 ). --Quelle auto
des rivières navigables et flottables , et les rité jugeait les contestations élevées en
contraventions aux réglemens dressés pour tre une veuve d'émigré.et l'état , ralative
la police des écluses dans ces rivières ? ment aux droits matrimoniaux de ladite
p . 149. ( 50 ). veuve ? p . 161. ( 14 ) . — A quelle autorité
Égouts publics. Les propriétaires de maisons, appartenait-il de décider si un ancien émi
dans les villes , peuvent-ils pratiquer des gré devait payer à un tiers une dette de
çommupications avec ces égoûts ? p. 274. la succession de ses auteurs ? p . 161. ( 15 ).
( 24 ) . - A compter de quelle époque courait le
ÉMIGRÉS ( biens d'émigrés ) . Avant la loidu délai dans lequel les créanciers des suc
328 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
cessions échues aux émigrés , devaient jus- émigrés rentrés dans leurs biens étaient
tifier de leurs titres et faire liquider leurs ils soumis au paiement de toutes les dettes
créances ? p , 162. ( 17 ) . – La régie des
-
dont ces biens étaient grévés ? p . 167. (53 ).
domaines pouvait -elle attaquer les arrêtés - Les créanciers d'un émigré amnistić
des administrations qui avaient abandonné qui avaient obtenu de l'état la liquidation
des immeubles aux femmes d'émigrés, pour de leurs créances , pouvaient-ils revenir
>

les couvrir de leurs reprises ? 162. ( 18 ) . contre lui ? p. 167. ( 54. 55 ) . — Un émigré
- Devant quelle autorité les héritiers des rayé provisoirement pouvait-il ester en
émigrés pouvaient-ils faire reconnaître et jugement ? p. 169. ( 67 ) . Voy. Amnistie ,
valoir leurs droits ? p. 162. ( 19 ) . — Ad- Purtage.
mettait-on les réclamations des héritiers EMPHYTÉose. Quelle autorité est compétente
d'un émigré sur une succession qui avait pour prononcer sur la demande en paie
été partagée entre l'état et lesdits héri- ment d'un loyer emphytéotique formée
tiers ? p. 162. ( 20 ). — Jusqu'à quelle épo-
-

par une commune ? p . 60. ( 49 ) . – Voy. -

que ont dû être payés à l'état les arrérages Élablissemens de charité.


des rentes viagères constituées en faveur EMPRUNT. Voy. Communes (dettes des).
des émigrés ? p. 162. (21 ).- Quelles cir- ENCOMBREMENT. Voy. Chemin vicinal, Voirie.
constancesétaientnécessaires pourouvrirles Engagiste. Voy. Domaines engagés.
droits des héritiersd'un émigré sur ses biens ENTRÉE ( droits d' ) Voy. Contributions indi
non vendus ? p . 163. (22 ) . — Les émigrés rectes ,

amnistiés ou rayés conservaient-ils les fruits ENTREPÔT , en matière d'octroi. Les tribu
perçus par eux pendant la jouissance pro- naux peuvent -ils prononcer sur les restric
visoire quileur avait été accordée ? p. 163. tions apportées par un maire à cette fa
(23) .-Le parentcollatéral d'un émigré a-t- il culté ? p . 281.
pu , en 1792 , disposer de son bien en fa- ENTREPRENEURS . Voy. Marchés et Fournis
veur d'un étranger ? p. 163. (24).- Quelle tures , Travaux publics.
autorité avait le droit dejuger la validité ENVAHISSEMENT. Voy . Chemin vicinal, Voirie.
ÉQUIPEMENT. Voy. Marchés et Fournitures.
d'un versement fait , dans les caisses na-
tionales , d'une somme due à un émigré ? ÉTABLISSEMENS decharité. Quelle autorité est
p . 164. ( 29. 30. 31 32 ). – Les débiteurs compétente pour prononcer sur la resti
d'émigrés pouvaient-ilsopposerau domaine, tution , à leur profit , de rentes dues à
>

en libération des sommes dues à ces émi- l'état et à lui célées ? p. 179. ( I ) . -Quelle
grés, les quittances qu'ils en avaient reçues ? autorité est compétente pour décider le
p . 165. (35) . - Quels moyens de libération quel , de deux hospices , a fait le premier
pouvaient opposer à l'état les débiteurs des la découverte de biens nationaux célés à la
émigrés ? p . 164. (34) . et 164. ( 36 ) . — Le régie , et doit avoir la préférence ? p . 179.
débiteur d'une légitime échue à un émigré ( 2 ) . - Un tribunal est-il compétent pour
pouvait-il être autorisé à faire , sur les in- décider si un particulier est fondé à récla
térêts , la retenue du 20e ? p. 165. (37) . – mer d'un hospice , le paiement d'une
>

Déclarait -on libéré envers l'état et même rente viagère ? p. 179. ( 3 ). — Un conseil
envers les héritiers d'un émigré , le débi- de préfecture peut-il maintenir un trans
teur de sa succession qui avait remboursé port de rente fait en faveur d'un hospice ?
sa dette dans les caisses de l'état , pendant p 180. (4) . A quelle autorité appartient
que ladite succession était sous le séquestre ? la faculté de prononcer la main-levée d'une
p. 165. ( 38 ) . Entre quelles mains l'ac- saisie - arrêt faite au nom d'un hospice, entre
quéreur d'un bien indivis , vendu par l'état , les mains du fermier d'un bien sur lequel
devait-il verser le prix de son acquisition ? il prétend avoir des droits ? p. 180. (5).
165. ( 39) . — Les tribunaux pouvaient-ils Quelle autorité peut déterminer la valeur
dispenser les émigrés rentrés de payer leurs d'un bien cédé par un hospice, lorsqu'il y a
dettes personnelles ? p. 167. ( 52 ) . - Les contestation sur le prix ? p. 180 (5 in fine).
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES . 329

- A quelle autorité appartient- il de con- elle prononcer sur ces questions ? p. 4.


naitre des arrêtés pris par les administra- ( 1 ), et p . 288. (385 ).
tions des hospices , en matière de comp- Éviction. Voy. Domaines nationaux, Expro
tabilité ? p . 180. (6) . Devant qui doit priation pour cause d'utilité publique.
être portée la demande en remboursement Exceptions. Quelles sont les exceptions ad
de deniers , faite par un particulier contre mises devant le conseil d'état ? p. 20. —
un receveur d'hospice , en ladite qualité ? Quel est leur effet ? p. 21. ( 13) . — Malgré
p . 180. (7). – Quelle autorité a le pouvoir
.
l'exception d'incompétence proposée , les
de décider les difficultés qui n'ont d'autre tribunaux saisis doivent-ils prononcer, dans
objet que de régler les mémoires de four- le cas où la question est véritablement ju
nitures faites aux hospices ? p. 180. (8). et diciaire ? p. 5. (5) .
180. ( 28 ) . - Dans quels cas les hospices Exécution ( l' ) de sentences arbitrales , des
ont-ils droit de réclamer la propriété de jugemens et arrêts , des actes des préfets ,
biens ou rentes célés au domaine , et dé- des anciens arrêts du conseil, peut-elle être
couverts ? p. 180. (9) . – Une fabrique est-
.
ordonnée par les conseils de préfecture ?
elle fondée à réclamer la jouissance d'un p . ll . (62) . - Si un tribunal refuse de
-

bien dont un établissement de charité est prononcer sur une question qui lui a été
en possession , sans qu'il puisse justifier renvoyée par le conseil d'état, devant qui
qu'il y ait été légalement envoyé ? p . 181 . faut-il se pourvoir ? p . 5. (3) . A quelle
( 11 ). 195. ( 13 ) . – Un établissement de
-
autorité appartient le droit de faire exé
charité doit- il prendre et conserver l'ad- cuter les décrets, les ordonnances et les ar
ministration de biens compris dans une rêtés des conseils de préfecture ? p. 5. (4) .
fondation par laquelle un particulier a Les tribunaux sont-ils compétens pour
créé plusieurs bourses pourdes individus décider si un acte émané de l'administra
à choisir dans sa famille ? p. 182. ( 12 ) -- ; tion a été convenablement exécuté ? p . 5.
Les paiemens faits dans la caisse d'un bu- -( 10) . Les arrêtés des conseils de préfec
reau de bienfaisance , en l'acquit de fer- ture sont-ils exécutoires sans l'intervention
mages de biens des anciennes cathédrales , des préfets ? p. 7. (21 ) . — Les conseils de
jusqu'à l'époque des poursuites de la régie, préfecture peuvent-ils eux -mêmes connai
sont-ils valables ? p. 182. ( 13 ). — A quelle tre de l'exécution de leurs arrêtés ? p. 10.
époque a-t-on pu opérer valablement , (50 ).- L'exécution entraîne - t - elle le muin
dans les caisses de l'état , les rembourse- tien d'opérations administratives non ré
mens de rentes ou obligations contractées gulières ? p. 28. (71 ) . — Faite par un tu
au profit d'un établissement de bienfai- teur , empêche-t-elle le mineur de se pour
sance ? p . 182. ( 14 ) . p . 141. (,) . — Un tel voir contre la décision qui l'a ordonnéc ?
établissement peut- il , en vertu de la loi p . 30. (86 )
du 4ventose an 9 , se faire payer les rentes Exécution volontaire. Emporte -t-elle acquies
dues à l'état , et dont ce dernier a joui cement ? p . 26. ( 59) .
jusqu'à cette époque ? p . 181. (15 ). - Le Expertise . L'arrêté d'un préfet qui ordonne
débiteur d'une rente emphytéotique due une expertise , peut-il être regardé comme
à un hospice , peut -il obtenir la compen- préjugeant le fond de l'affaire? p . 191. ( 14;.
sation de cette rente avec une autre rente – En matière administrative , des experts
9

due par l'état à ce même débiteur ? p . 182 . peuvent- ils être récusés pour les causes
( 16 ) . — Doit-on réunir à l'actif des éta- exprimées, aux art. 283 et 310 du code de
blissemens de charité , un capital reven- procédure civile ? p. 191. ( 15) . — Voyez
diqué par le domaine , qui provient d'une Domaines nationaux , Expropriation .
caisse de bienfaisance dont l'objet était de ExPROPRIATion, pour cause d'utilité publique.
subvenir aux besoins des pauvres ouvriers Comment s'effectuait-elle , sous l'empire
d'une corporation supprimée ? p. 183. ( 17) . de la loi du 16 septembre 1807 ? p . 189.
ÉTAT (questions d '). L'administration peut- ( 1 ) . — Quelles formalités devait observer
330 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
l'administration , dans des cas d'extrême étant prononcée par un jugement, et lo
urgence , sous ladite loi ? p. 189. (2) . préſel ne satisfaisant point à une somina
Comment et par quelle autorité s'effectue tion à lui faite de payer la somme à laquelle
t- elle aujourd'hui ? p. 198. (3) . — Les tri a été fixée l'indemnité due au propriétaire
bunaux sont-ils compétens pour statuer sur évincé, quel recours est ourert à celui-ci ?
2

les difficultés relatives à une expropriation p . 190. (9 ) . - Quelle autorité a le droit de


-

commencée sous la loi du 16 septembre prononcer sur l'inexécution d'une conven -


1807 ? p . 189. (4) . A quelle autorité ap tion par laquelle les parties ont fixé l'in
partient le droit de répartir l'indemnité en demnité préalable ? p. 190. ( 10) . – Un
tre plusieurs propriétaires évincés ? p . 190 . préfet a-t-il le droit d'approuver une ex
(5) . — Des propriétaires sont-ils recevables
-
pertise ? p. 190. ( 11 ). – Quid , s'il y a dé
à attaquer répartition de l'indemnité à bat sur les bases de l'estimation ? eod.
laquelle ils out adhéré ? p . 190. (6) . Quelle Un conseil de préfecture peut-il réduire .
autorité peut statuer sur le mérite de som l'estimation faite d'une propriété pour
mations faites à fin de paiement d'une in. l'expropriation de laquelle l'administration
demnité fixée par un jugement? p . 190. (7). a fait éxécuter une expertise ? p . 190. 191 .
- A qnelle aulorité appartient-il de faire ( 12, 13).-Si , par l'aligpement donné à un
exécuter la partie d'un jugement qui adjuge chemin vicinal 9, une portion d'une pro
des prix de loyers à un propriétaire ex priété particulière est retranchée , com
proprié ? p . 190. ( 8 ). - L'expropriation ment doit s'en faire l'évaluation ? p . 169.
F

FABRICATION . Qui doit décider si un droit ex tion de savoir si une fabrique sera autorisée.
clusifde fabrication accordé sera conservé ? à faire une acquisition qui lui est proposée.
p . 287. — Qui doit décider la question de par un particulier ? p . 194. (6) . A qui
savoir s'il y a contrefaçon dans la fabrica appartient -il de faire exécuter des jugemens
tion ? eod.
qui ont maintenu une fabrique en posses
FABRiques d'église. A quelles formes d'admi session de rentes à elles dues par un par
nistration leurs biens sont-ils soumis ? p . ticulier ? p . 194. (7) . De quel ressort
193. ( 1 ) . Les tribunaux peuvent-ils con sont les contestations relatives à la distri
damner un marguillier à payer à un des bution des places dans les églises ? p . 194.
servant de l'église une somme quelconque (8) . – Les conseils de préfecture peuvent
en remboursement de dépenses relatives ils prononcer sur la prescription opposée .
au culte ? p . 193. ( 1 ) . Comment les à la demande en paiement d'une r'ente due
créanciers des anciennes fabriques doivent parun particulier à une fabrique ? p.194 . (9),
ils poursuivre le remboursement de ce --Peuvent-elles plaider sansautorisation ? p.
qui leur était dû par elles ? p . 194. (2) . 195( 10) .-Peuvent -elles contester la validité
Les tribunaux sont- ils compétens pour ju des ventes que l'état a faites de leurs biens ,
ger si, dans le fait, des administrateurs de pendant qu'il en était en possession ? p . 195 .
fabriques se sontohligés comme simples par (11). - Un particulier est-il admis à ré
ticuliers etquels doivent êtreles effets de cet clamer la propriété d'une rente apparte
engagement? p.194 .(1).--Devant quelle au nant à une fabrique , et à lui transférée.
torité doit être suivie l'action d'un créan. postérieurement à l'arrêté du 7 thermidor
cier contre la caution d’nne fabrique qui a an II ? p. 195. ( 12) . — Peuvent - elles ré
-

renoncé à toute discussion et exception ? clamer la propriété des biens formant la


p. 194. (4 ). Un tribunal peut-il valider dotation d'un bénéfice simple dont le titu
la saisie -arrêt des revenus d'une fabrique, laire seul touchait le revenu et passait les
et régler le mode du paiement de ses dettes? baux en son nom ? p. 195. ( 14 ).-- Peuvent
p . 194. (5 ). — De quel ressort est la ques
-

elles se mettre en possession des biens des


ET RAISONNÉE DES MATIÈRES. 331

chapitres supprimés ? p. 195. (15 ).- Peu- notification administrative d'un arrêté ? p.
vent-elles réclamer les biens des ordres re- 22. (28. 29) . — Peut- elle résulter de l'aveu
ligieux et des confrérics existantes hors des d'une notification administrative ? p . 23 .
églises supprimées ? p. 196. ( 16) . – Les (30) . — Peut- elle résulter de la production
débiteurs de rentes envers d'anciennes fa- d'un arrêté dont expédition aa été délivrée
briques peuvent-ils opérer la compensation à la partie même ? p . 23 (31).-- Résulte
de leurs redevances avec les créances qu'ils t- elle de l'expiration du délai fixé par le
ont directement sur l'état ? p . 196. ( 17 ) . réglement pour se pourvoir au conseil, sur
Une fabrique distraite d'une cure dont une signification lors de laquelle aucune
clle faisait originairement partie , a-t-elle loi ne réglait ce mode ? p. 23. (33).
droit à une portion des biens de cette cure? Flottage. Les préfets peuvent-ils prendre
p . 196. ( 18) . des arrêtés pour ordonner des ouvrages
Féodalité. L'administration peut-elle con- tendant à favoriser le flottage des bois des
naitre des questions de féodalité ? p. 288. tinés à l'approvisionnement des villes? p.
Fermages. Les conseils de préfecture peu- 147. (44) . Voy . Cours d'eau .
vent-ils connaitre des contestations relati- Fondation pieuse. Voy. Etablissemens de
ves aux fermages d'un bien national et aux Charité, Rentes nationales.
comptes d'un fermier ? p . 266. ( 16 in fine). FORclusion . Dans quel cas est-elle encourue ?
-Le prix des fermages des biens nationaux p . 23. 135. 36) . -Est-elle prononcée pour
peut-il être réduit, lorsqu'il excède la moi- défaut de production des arrêtés attaques ?
tié en sus des fermages ou revenus de 1790 ? p. 16. ( 111 ) .
p . 40. (26 ) Forêts. Voy . Bois.
Fin de non recevoir. Peut-on l'opposer à ce- FOURNITUREs. Voy . Marchės.
lui qui se pourvoit contre des arrêtés qui FOURRAGBs . Voy. Marchés.
ne sont que l'exécution de précédens arrê. Fours banaur. Voy. Banalité.
tés passés en force de chose jugée ? p. 22. Frais d'un procés perdu par une commune.
(26) . - Est- elle encourue, lorsque la partie Voy. Detles des communes.
qui en réclame le bénéfice ne justifiie d'au. Fruits. L'administration peut-elle en ordon .
cune signification de l'arrêté attaqué ? p . ner la restitution ? p. 117. ( 16) . p. 288.
22. (27). – Peut-elle être établie par la (385 )

GARANTIE . Voy. Domaines nationaux. compétente pour connaitre de ses comptes?


GARDE-MAGASIN des vivres. Est-il considéré p . 168. ( 61 ) .
Graces demandées au Roi. Les réclamations
comme agent comptable du gouvernement? en cette matière , adressées à Mgr. le garde
p. 81. (42 ). Voy . Comptables.
des -sceaux, saisissent-elles la juridiction
Gestion des biens d'un émigré. Avant la loi contentieuse du conseil d'état ? p . 288.
du 5 décembre 1814, quelle était l'autorité GRANDE Voirie. Voy . Voirie.
H

Habillement. Voy. Marchés et Fournitures, -Peuvent ils se pourvoir individuellement


Habitans isolés. Peuvent-ils faire juger com- au conseil d'état, au nom d'une commune ?
munale une propriété que la commune ne p. 26. (51 ) .
-

réclame pas ? p . 57. (27) . – Peuvent-ils, Halles et Marchés. De quel ressort est la
en leur privé nom , intenter une action re- question de savoir si des rentes pour con
lative à l'examen du droit de jouissance cession de bancs sous les halles sont dues
d'un bien reconnu communal ? p. 58. (28). encore aujourd'hui ? p. 198. ( 1 ) .- Quelle
332 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
autorité doit juger les contestations qui des bâtimens ait été préalablement désin
s'élèvent sur la propriété des bâtimens téressé ? p . 199. (6) . — Des particuliers
des halles? p . 198. ( 2 ) . – Quelle forme qui avaient acquis, des ancients propriétai
doit - on suivre pour l'estimation du prix res , des emplacemens à mettre des bancs
de location annuelle d'une halle ? p . dans une halle, peuvent-ils être évincés par
198. (3) . Quil, s'il y a débat sur les ba- l'acquéreur de cette halle vendue nationa
ses de cette estimation ? eod. Un pro
-
lement ? p 199. ( 7 ) .
priétaire de halle peut-il être exproprié Hospices. Voy . Etablissemens de charité.
par un arrêté de préfet ? p . 198. (4) . —Les Huissiers. Quel est le ministre compétent
rentes pour concession de bancs sous les pour ordonner la restitution des sommes
induernent perçues par eux , pour actes
halles sont - elles féodales ? p . 199. ' (5 ) .
- L'administration peut-elle ordonner la faits au compte de l'état ? p . 282
perception des droits de hallage au profit Hypothèques. Voy. Communes , Comptables,
d'une commune > sans que le propriétaire Domaines nationaux, Emigrés.
I

Incidens. p. 28. -hypothécaire. Voy.Communes, Comptable,


INCOMPATIBILITÉ ( l' ) d'une autre fonction Domaines nationnaux, Emigrés.
exercée par un membre de conseil de pré- INSTRUCTIONS ministérielles. Peuvent - elles
fecture, entraine-t-elle la nullité de l'arrêté fournir la matière d'un recours au conseil
signé par lui? p . 8. (40) . d'état ? p . 14. (84) . et 24. (44) . Voy. Con
INDEMNITÉ. A quelle autorité appartient ledroit tributions indirectes.
de régler l'indemnité due au propriétaire Interlocutoire. Le conseil d'état prend-il des.
dont l'édifice ou la propriété ont été requis et décisions de cette nature ? p. 42. (U12) . -
occupé par l'administration pour un service Un arrêté interlocutoire est-il susceptible
temporaire , et pour des raisons d'utilité de recours au conseil d'état ? p . 9. (44) . –
publique ? p. 191. ( 16) . – V.Expropria-
-

Les tribunaux peuvent -ils rendre de sem


tion pour cause d'utilité publique, Voirie. blables jugemens dans des matières admi.
INFORMATION de commodo et incommodo. nistratives ? p . 3. (6) .
Voy. Manufactures. INTERPRÉTATION (l') des décrets et des ordon
Inscription au grand livre de la ilette publi- nances, à qui appartient-elle ? p. 11. (60 ).
que . Peut-il у être formé des oppositions ? et p. 18. ( 129) .
p. 242. ( 12. 13) . — La venle qui en serait - des lettres -patentes et arrêts de l'ancien
faite par un débiteur en faillite ouverte se- conseil du Roi, qui peut la donner? p. 18.
rait- elle valable ? p. 242. ( 12) . – Les arré- ( 130 ).
rages en sont-ils saisissables ? p . 242. ( 11 ) . Intervention . Peut elle retarder la décision
- Voy. Rentes . d'une affaire instruite ? p . 29. ( 77) .

Jouissance des biens communaux.Voy. Com- avec l'état ? p. 168. (64) . — Ceux qui , en
типаих . vertu d'actes administratifs , avaient joui
.
de biens indivis avec l'état. Avant la loi du . de biens d'émigrés jusqu'à l'amnistie , en
5 décembre 1814 , faisait - on entrer en devaient-ils compte à l'amnistié ? p. 168 .
compte les avances faites aux fermiers pour (62) . — Devait-il en être formé un compte
semences antérieurement à l'indivision ? et que devenait son résultat ? p. 168. (63) .

p. 169. (65) . — Devant quelle autorité de- Juge de paix. Peut-il connaître d'une action
vait- on former la demande en reddition possessoire relative à des biens nationaux ?
de compte de biens possédés indivisément p . 116. (7) .
ET RAISONNÉE DES MATIERES. 333

Jugement. Peut-il être annullé par un minis tion ? p. 3. - Qu'est-ce que la juridiction
tre ? p . 14. (92) . gracieuse ? p . 2. Quelles autorités exercent
- d'ordrc. Devant quelle autorité le domaine cette juridiction ? p . 3 . - Qu'est -ce que
doit- il poursuivre l'exécution d'un tel juge la juridiction contentieuse ? p . 3. -- Quel-,
ment, qui a condamné l'acquéreur des biens les autorités excrcent cette juridiction ? p .
d'un fermier de l'état à lui payer somme
3 et 6. ( 19 et suiv. ) . p. 8. (35 et suiv.) p .
dont ce fermier est reconnu son débiteur ? 12. (35 et suiv . ) p. 8. (70 et suiv .) - La
p . 39. (24 ) . juridiction administrative peut-elle être
Juridiction. Qu'est-ce que la juridiction ad réservée par les ministres clans les marchés
ministrative proprement dite ? p . 2. qu'ils passent au nom de l'état ? p. 14. (96) .
Quelles autorités exercent cette juridic

Lavoir. Voy. Patouillet. avant le ler vendémiaire an 9 ? p 202. (2).


Lésion. (la) . Est-elle une cause de rescision En général, le comité du contentieux
pour les contrats de vente de domaines na- du conseil d'état peut il statuer sur les ar
tionaux ? p . 118. ( 29) . rêtés du conseil de la liquidation générale
Lettre de change. Voy. Comptable, marchés de la dette publique ? p. 202. (2) . - Peut
-

et fournilures. on être payé aujourd'hui des dettes de l'é.


LICITATION . L'administration peut-elle con- tat antérieures à l'an 9 ? p . 203. ( 3) . Lors
naitre des contestations relatives aux droits qu'un jugement avait reconnu une créance
qui en proviennent ? p . 288 . sur l'état , était-il besoin de se pouvoir en
Limites d'un bien national. Voy. Domaines liquidation ? p . 203. ( 4 ) . Les créanciers
nationaur. en vertu d'expropriation pour cause d'uti
- l'une commune. Qui doit supporter les lité publique , qui ne sont pas pourvus en
dépenses faites sur la demande d'un par liquidation , ont-ils encouru la déchéance ?
ticulier tendante à ce que les limites d'une p . 203. (5) Quelle autorité est compé
commune fussent reconnues ? p. 265. tente pour faire la liquidation des indem
Voy . Bornage. nités dues par l'état aux détenteurs de do
Liquidation . Les tribunaux peuvent-ils pro- maines nationaux par suite des baux à eux
noncer sur la validité des créances exercées consentis au nom de l'état? p . 38. (3. et 12) .
sur le gouvernement comme étantaux droits Livres d'Église . Appartient-il à l'administra
d'anciens établissemens supprimés , et or tion de constater et de punir les infractions
donner des exécutions en conséquence ? matérielles au décret du 7 germ . an13? p289.
p . 202. ( 1 ) . — Le comité du contentieux LOTERIE. Dans les ventes de biens nationaux
lu conseil d'état peut-il connaître des dif- faites par cette voie , quels sont le titre et
ficultés relatives à la liquidation ou au la loi des parties ? p . 120. (42) .
paiement des dettes contractées par l'état Lorer. Voy. Domaines nationaux.
M

MADRAGUE. Voy. Péche. Mandat Sa force et ses effets peuvent- ils être
Maire. Peut- il attaquer au conseil d'état , au appréciés par l'administration ? p. 289. Voy.
nom de sa commune ,> un arrêté de conseil Décompte.
de préfecture , sans y avoir été autorisé par ManUFACTURE. Un préfet a-t-il le droit de
le conseil municipal ? p. 57. (25 ). Aligne- prendre des mesures relatives à des objets
ment , Chemin vicinal, Roulage, Voirie . d'art , de manufacture et d'industrie génė
Maison.. Voy. Voirie ( grande ) et Voirie rale ? p . 214. (5). Les préfets peuvent
( urbaine ). ils prononcer sur le mérite des oppositions
334 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
formées à l'établissement l'une manufac bois à un garde-magasin , pour le compte
-

ture ? p. 214. (6). - Que doit faire le con de l'état ? p . 224. (8) . A qui appartient .
seil d'état lorsqu'en cette matière le conseil il de prononcer sur les coutestations entre
de préfecture , au lieu de donner un avis , les particuliers et les régies établies par le
a prononcé un jugement ? p. 214. (7) . – gouvernement ou les agens desdites régies ,
Comment doivent être jugées les opposi à l'occasion de fournitures faites pour le
tions formées à l'établissement d'unemanu compte de l'état ? p. 223 , (2) 224 et 224.
facture , antérieurement au décret du 15 ( 10) . A qui appartient-il de prononcer
octobre 1810 , et non encore jugées ? p . 215. sur les contestations qui ont pour but de
(9) . Pour la translation ou l'établisse firer le mode de paiement du service des
ment des manufactures de première classe, étapes et des convois militaires ? 'p. 224.
l'information de commodo et incommodo (5) . Devant quelle autorité doit se pour
est -clle nécessaire ? p . 215. ( 10) . Doit voir un voiturier chargé du transport d'ef
on accorder aux propriétaires d'établisse fets militaires , par un préposé de cette ad
mens insalubres ou incommodes la faculté ministration , afin de réclamer son paie
de neutraliser l'odeur ou de diminuer l'in ment , s'il lui est contesté ? p. 224. (4) . -
commodité ? p . 215. ( 12. 13) . Les éta . Un juge de paix peut-il prononcer sur des
blissemens qui ne sont ni insalubres ni dan contestations qui ont pour objet le paie
gereux doivent -ils être conservés ? p . 214 , ment de fournitures de fourrages ? p . 224 .
215. ( 11)) . —- Lorsqu'il existe des opposi (6 ) . — Les tribunaux peuvent-ils connaitre
.

tions formées à l'établissement des manu des difficultés existantes entre un agent de
factures de la dre classe , quelle est l'au l'adıninistration des vivres et fourrages , at
torité qui les juge ? p. 213. ( 1 ) . Qui , un ex -fournisseur , relativement à un mar
pour celles de la seconde et de la 3e. ché passé par cet agent dans l'exercice de
classes ? p . 214. ( 2 et 3 ) . ses fonctions ? p . 224. ( 7) . .
Les tribu
Marais . Les tribunaux sont - ils compétens naux sont- ils compétens pour décider les
pour constater et régler l'époque , le mode contestations qui peuvent résulter des ré
d'exécution , le genre et l'étendue des tra quisitions failes pour le service des armées ?
vaux à faire par des dessécheurs ? p 220. p . 224. ( 11.12 ) . – Existe-t- il des fournis
(2) . Les tribunaux sont-ils compétens seurs pour lesquels le recours direct au con.
pour déterminer quels sont ceux des tra seil d'état soit ouvert ? p . 225. ( 13) . — Où et
vaux faits par les anciens concessionnaires comment doit se pourvoir un fournisseur
dont le prix leur doit être remboursé , ou dont la réclamation n'est point conten
pour lesquels il leur est dû des indemnités ? tieuse? p . 225. ( 14) . - Quels sont les agens
p. 220. (3) . — Quelle autorité est compé du gouvernement contre lesquels on doit sc
tente pour condamner des propriétaires in pourvoir administrativement, en matière
diris de marais nationaux à payer leur part de fournitures ? p . 225. ( 15) . De quels
contributoire dans les dépenses nécessaires tribunaux sont justiciables les agens nom
pour entretenir les digues qui protègent mes par une compagnie ou ses sous - traitans?
l'existence de leurs marais ? p. 220. (49: p. 225. (15 in fine) De quel tribunaux
Quelles autorités jugent les contestations sont justiciables les entrepreneurs , pour
relatives au desséchement des marais ? p. les opérations faites par eux et leurs pro
220. ( 1 ) . pres agens ? p . 225. ( 18) . — Quels sont les
Marche - pied . Voy . Voirie. ouvrages d'art dont les entrepreneurs ou
MARCHÉS ET FOURNITURES. Quelle autorité est leurs agens peuvent réclamer le paiement
compétente pour statuer sur les contesta devant l'administration ? p . 226. ( 19.) –
tions élevées entre le trésor public et des Les fournisseurs qui ont traité avec le gou .
fournisseurs ou leurs cautions ? p. 223. ( 1 ) . vernement comme fournisseurs , sont-ils
- Devant quelle autorité peut poursuivre justiciables de l'administration pour les
son paiement un fournisseur qui a livré des obligations qu'ils ont souscrites envers des
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES. 335

'tiers , en raison de leur service ? p . 226 . traitans d'un fournisseur penvent-ils adres
(20. 21 ) . – L'administration peut-elle con- ser des demandes d'argent à l'état , au nom
naitre les difficultés élevées entre un en- de ce fournisseur ? p. 228. (36) . – Les cau
trepreneur et ses associés, par suite de l'en- tions d'un fournisseur peuvent- elles se dé
treprise dont il était seul chargé ? p . 226. gager des poursuites du gouvernement en
( 22 ) . – En général , les débats élevés entre opposant la compensation qui s'est opérée
un fournisseur et des tiers , de quelle com en faveur du cautionné ? p . 229. (37) . –
pétence sont-ils? p . 226. (23). -De quel res- Quand les cautions d'un fournisseur peu
sort est une action intentée pour le paie vent-elles se croire libérées de leur engage
ment de fournitures faites en exécution l'un ment envers l'état ? p . 229. (38 ). - Le
marché passé entre un fournisseur et son fournisseur qui a reçu volontairement des
sous-traitant? p . 227 (24) .- Devant qui doi valeurs sujettes à négociation , doit - il en
vent être portées les contestations élevées supporter les frais ? p. 229. (39 ) . - Un
-

entre un particulier qui a acheté sans qua fournisseur peut - il prétendre indemnité
lité ni mission , d'un auti particulier , des
> pour la perte qu'ont pu éprouver les va
vivres et fourrages , au nom de l'adminis- leurs que le tréors lui a dounées , au
tration ? p . 227. (25) . — De quelle autorité cours , en paiement de ses ordonnances ?
est justiciable un directeur des vivres de la p . 229. ( 40) .
inarine pour raison de billets à ordre et Mariage. L'administration peut- elle connai
autres effets souscrits par lui en sadite qua Ire des plaintes auxquelles peut donner
lité ? p . 227. (26). Quelle autorité doit lieu le refus d'un officier de l'état civil de
prendre connaissance du débat existant procéder વેà sa célébration ? p. 289.
entre un fournisseur de l'administration et
Marine. Voy. Marchés et Fournitures, Pen
un marchand de bois , à raison d'une four sion .
niture dont celui-là refuse de prendre li MERCURIALES. L'administration peut-elle les
vraison ? p. 227. (27 ). Peut -on refuser
arrêter ? p . 289.
à un fournisseur le paiement d'une fourni
ture constatée par des procès -verbaux dont MESSAGERIES. Voy . Roulage.
l'authenticité et l'exactitude ne sont pas Militaires. Voy . Pension , Solde d'activité
contestées ? p . 227. (29) . -
A défaut de et de retraite,
marché passé , quel prix peut réclainer un Mines. A quelle autorité appartient le droit
fournisseur quia fait aux troupes des fourni. de mainlen ir les anciennes concessions pour
tures d'habillement et équipement ? p . 228. l'exploitation des mines, d'en accorder de
( 30 ). - D'après quelles bases doivent être nouvelles , et de déterminer les lieux de
rendus les comptes d'un entrepreneur du leur établissement ? p . 233. ( 1 ) . Quelle
service d'uu liopital ? p . 228. (31 ) - Jus autorité a le droit de fixer les objets et les
ques à quand un entrepreneur reste -t - il choses qui sont nécessaires à leur exploita
responsable des approvisionnemens et du tion , tels que lavoirs , patouillets , prises
matériel qui sont entre ses mains ? p . 228. d'eau ? p . 233. (2.3) . — Quelle antorité est
-

(32) . - Quels sont les pouvoirs de l'admi . compétente pour déterminer l'indemnité
nistration , lorsque ', dans ses opérations , due aux anciens par les nouveaux conces
un fournisseur s'est mis en contravention sionnaires de mines ? p . 233. ( 1 ) . Quelle
formelle ayec les termes de son marché ? autorité est compétente pour statuer sur
p . 228. (33) . - Dans quel cas un fournis l'état provisoire des anciennes concessions
seur est- il non - recevable à réclamer l'exé- non encore définitivement réglées ? p. 233.
cution de son marché ? p . ( 228. (34). (5) .- Quelle autorité doit décider les ques
Le fournisseur qui a donné lieu , par sa né tions d'indemnité à payer par les proprié
gligence , à passer un marché d'urgence, taires de mines , à raison des recherches ou
est - il passible de la différence qui peut exis. travaux antérieurs à l'acte de concession ?
ter dans les prix ? p. 228. (35) . — Les sous p. 234. (6) . – Quelle autorité est compé
336 TABLE GÉNERALE ALPHABÉTIQUE
tente pour statuer sur le demandes en mations formées devant eux contreles arrêtés
dommages- intérêts ou en indemnités pour des conseils de préfecture saisissent -ils la ju
non-jouissance , formées par les propriétai- ridiction contentieuse ? p. 14. (85) . — Quid,
resdu sol contre les concessionnaires?p.234. des réclamations adresséesà eux-mêmes con •
17 ) .- Devant qui doit-on se pourvoir con- tre leurs propres décisions contradictoires?
tre les arrêtés de préfets compétemment eod . - Quel est le caractère de leurs déci
rendus dans cette matière ? p . 234, (8 9 in sions ? p . 12. (72) . — Où doit être porté le
-

fine). — Quand l'autorité a-t-elle le droit recours contre leurs décisions en matière
de suspendre l'usage des fourneaux qu'elle contentieuse ? p . 13. ( 78) . Peuvent -ils
a permis d'ouvrir ? p . 234. (9) . Quels sont,
. annuller les arrêtés des préfets ? p . 14 (99) .
pour les anciens concessionnaires, les effets Des conseils de préfecture ? p . 15. (99) .
de l'accomplissement des formalités pres- .
Peuvent-ils ordonner aux préfets de
crites par la loi du 21 avril 1810 , pour de- rapporter leurs arrêtés ? p. 14. (95) .
venir propriétaire incommutable ? p . 234. Quelles affaires de nature contentieuse sont
( 11 ).- Unjuge-de paix peut- il maintenir soumises à leur juridiction ? p . 15. (97) . —
en possession d'une mine un particulier qui Peuvent-ils remettre en question la chose
ne peut représenter l'acte ou prouver l'exis. jugée ? p . 15. (98 ). — Peuvent-ils être con
tence d'une concession ? p . 234. ( 10 ). -Un damnés aux dépens ? Voy . Dépens. - Leurs
particulier , demandeur originaire en con- décisions gracieuses et de faveur peuvent
cession , et non compris dans l'acte decon elles être attaquées par la voie du comité du
cession , peut-il s'y faire rétablir ? p . 234. contentieux ? p . 13. (82) .
( 12) -

Le gouvernement , dans ce cas , des Finances. Voy . Comptables, Domaines


peut-il régler la part que ce particulier aura nationaux .
dans la concession ? coid. -

Un tiers peut -
de la Justice. Voy . Huissiers.
il demander à être substitué à un conces Minutes De quel ressort étaient, avant la loi
sionnaire , sons prétexte qu'il a encouru du 5 décembre 1814 , les contestations re
la déchéance ? p. 235. ( 13) . Des parti
-

latives à la remise des minutes d'un notaire


culiers sont-ils recevables à réclamer , par .
émigré ? p. 169 (66) . .
la voie du contentieux , contre un décret Mise
> en cause. Dans quel cas peut-elle être
de concession qui vise leurs oppositions et ordonnée parle conseil d'état ? p. 29. ( 80 ).
réclamations ? p . 235. ( 14) . — Dans quel MITOYENNETÉ . Voy. Domaines nationaux ,
cas la tierce opposition formée par un tiers Servitude.
à un décret de concession , doit-elle être re
2

jetée ? p. 235. (15) . — Quelles faveurspeut Moulin . Peut-il être établi sans autorisation,
même sur les vières non navigables ni
réclamer un concessionnaire de l'état ?
p . 233. ( 16) . flottables ? p. 143. ( 12. 13. 14) . Voy. Bana
Ministres. A quelles formes sont-ils astreints lité , Cours d'eau , Déversoir , Vannes.
pour rendre leurs décisions ? p . 12. (70.71 ). MunitioNNAIRE GÉNÉRAL. Voy. Marchés et
Comment peuvent être attaquées leurs Fournitures.
décisions , en matière purement adminis- Murs. Peut-on réparer sans autorisation ceux
trative ? p . 14. (91 ) . — Leurs décisions doi-
-
qui bordent la voie publique ? p. 278. (2) .
vent-elles être signifiées par huissier ? p. 13. p. 277. (18.- Un particulier peut il réta
(74) . --Reçoivent-ils l'opposition à leurs dé- blir en saillie un mur qui dépasse l'aligne
cisions par défaut? p. 12. (73).-Les récla- ment ? p. 277. (2-) .

NAUFRAGE d'un bateau.Voy. Travaux publics. Notification. Voy. Conseils de préfecture.


Notaire émigré. Voy. Minules.
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES. 337

OBLIGation . Voy. Comptables, Domaines na- gnifié de leur auteur , fait- elle courir le dé
tionaux . lai de l'opposition ? p . 30. (85 ). — L'oppo
-

Octroi . Quelle autorité est compétente pour sition contre les ordonnances , en matière
juger les contestations relatives à l'octroi ? non contentieuse ,។ est-elle admissible de
p . 289. vant le comité du contentieux ? p . 30. (87 .
Odeur insalubre ou incommode. Voy . Manu- 88 ). Peut - elle être formée devant ce
factures. comité contre les décrets impériaux , en
Omission , DOUBLES EMPLOIS . Voy . Comptables. matière domaniale? p . 31. (91 ) . p . 23. (34 ).
Opposition. Les arrêtés par défaut des conseils Dans quel cas l'opposition est-elle reje
de préfecture sont- ils susceptibles d'oppo- tée ? p.31 . (90. 92. 93. 94 ).
sition ? p . 8. (41 ) , p . 22. (23) . p . 30. ( 81 ) Saisie - Arrêt. Les tribunaux sont - ils com
Jusques à quand les conseils de préfec- pétens pour statuer sur la validité d'une
ture reçoivent-ils l'opposition à leurs arrê- opposition formée par un particulier entre
tés par défaut ? p . 8. (41 ) . Est - elle ou- les mains d'un receveur ? p . 75. (6) .
verte contre les décisions des ministres ? ORDONNANCE de soit -communiqué. Dans quel
p . 30. (81 ) . — L'opposition contre les or. délai doit -elle être signifiée ? p . 23. (37 et
donnances royales par défaut, peut-elle suiv . )
être portée devant le conseil d'état ? p . 13. Ordonnances royales. En matière purement
(77 ) . - Est- elle recevable , de droit , au administrative , réglementaire et de police ,
conseil ? p . 3. (82 ).- Dans quel délai doit-
. quel recours est ouvert contr'elles ? p . 13 .
elle être formée contre les ordonnauces ( 83 ) .
royales ? p . 30. (83) . La signification Ordre administratif. De combien de juridic
d'une ordonnance au domicile des héritiers tions se compose-t-il ? p. 2.
de la partie défaillante , avant le décès si- Ouvrages . Voy . Travaux publics , Voirie.
P

Pacace . Voy . Communaux , Domaines na Par quelle autorité peut être jugée la
tionaux . question de savoir si un particulier a le
Paiement. Engendre - t - il acquiescement ? droit d'être compris dans la distribution
p . 27. (60) des bois communaux ? 62 (64) .- Quelle au
PAPIER- MONNAIE . Comment cette valeur de torité peut décider si , en réintégrant des
vait- elle être appréciée dans les comptes copartageans dans leurs lots , elle a entendu
de biens indivis avec le gouvernement ? que les fruits de ces lots leur seraient res
p . 169. (65) . titués ? p. 62. (65) . – Lorsque la difficulté
Papier limbré. L'administration de l'enregis ne porte pas sur un bien communal , mais
trement peut-elle refuser d'admettre au seulement sur un bien indivis entre deux
contre-timbre , du papier timbré portant particuliers qui réclament l'exécution du
un type annullé ? p . 282. partage qu'ils en ont fait,devant quelle auto
PARCOURS (droit de) . Voy . Pacage. rité la question doit-elle être portée? p . 62.
Partage des Biens communaux . Quelle auto (66) . — Quels sont les partages annullés
.

rité a le droit de faire l'application des lois par la loi du 10 juin 1793 ? p . 62. (67) . –
et décrets sur le partage des biens indivis A quels partages la loi du 9 ventose an 12
entre deux communes ?? p. 62. (62) . – Les est-elle applicable ? p . 62. (67) . - Sont-ils
décisions des conseils de préfecture qui attaquables , lorsqu'il en a été dressé un acte
prononcent le maintien ou l'annullation régulier en la forme ? p. 62. (68) . Un par
de partage de biens communaux , peuvent tage existe-il aux yeux de la loi , sans acte
elles être exécutées le plano ? p . 62. (63) . qui l'opère et qui le constate ? p . 63. (69) .
MACAREL 22 .
338 TABLE GÉNERALE ALPHABETIQUE
Le défrichement et la possession suffisent- était - il reçu àà attaquer les actes de partage
ils pour faire maintenir les partages dont faits entre l'état et les héritiers de cet émi
il n'existe point d'acte ? p. 63. (70).- L'exé- gré ? p. 164. (28 ).
cution et la possession de bonne foi suffi- Passage. Voy. Chemin , vicinal, Voirie.
sent-elles pour le faire valider ? p . 63.171 , Patente. Où doit être payé le droit fixe de
2

• 72, 73) . Doit-on déclarer verbal et an- la patente ? V. Contributions directes


nuller un partage , quand les actes qui le Patouillet. Est il besoin d'autorisation pour
concernent ne sont point représentés, quoi- l'établissement d'un patouillet ? p . 215.
que leur existence soit constatée ? P. 63 . ( 14 ) . Voy . Mines.
( 74). Doit-il être maintenu , quand , PATURAGE . Quelle autorité peut statuer sur
malgré un acte de partage , les habitans de les difficultés relatives à ce droit , entre
la commune ont persisté dans la volonté deux communes , lorsqu'il est réglé par
de ne pas partager leurs biens communaux ? acte , transaction ou jugement? p. 65. (88) .
p. 63. (75 ).- Un simple projet de partage Voy. Pacage.
peut-il valider un second partage antérieur Pavage (le) des rues est-il une charge urbaine
et illicite ? p. 63. ( 76) . – Un partage est- il pour les propriétaires riverains ? p. 276.
valable , quoique des biens revendiqués ( 13) - Quelles sont à cet égard les attri
ensuite par des particuliers , y aient été butions des conseils de préfecture ? eod .
compris ? p . 63. ( 77) . Est-il régulier , Les préfets peuvent- ils en mettre la de
quand il a été fait d'après un bail à ferme? pense à la charge des propriétaires rive
p . 63. (78) . Est-il régulier , si , d'après rains ? p . 276. ( 14) . - Voy.Voirie urbaine.
ses conventions, les détenteurs des biens Pauvres. Quel est le ministre compétent pour
cammunaux ne peuvent les vendre ni les proposer à S.M. l'acceptation des legs et
engager ? p . 64. (79 ). Les détenteurs en donations en leur faveur ? p . 282 .
vertu de partage dont il n'a point été dressé Payeurs ordinaires et généraux. Voy. Comp
d'acte , admis à la possession provisoire , tables.
peuvent-ils aliéner leur portion ? p . 64. Péage. La cessation d'un droitde péage causée
(80). Lorsqu'il est annullé à défaut de par l'établissement d'un pont , peut-elle
titre , les détenteurs peuvent- ils être adipis donner lieu à indemnité ? 282.
à devenir propriétaires incommutables ? Pêche (le droit de) sur les rivières navigables
p . 64. (81 ) . Peut- on regarder comme et flottables a-t-il été supprimé comme
partage du ressort de l'administration, une féodal ? p . 290. -Dans ces rivières, quel est
rétrocession faite aux habitans d'une com- aujourd'hui son caractère ? p. 289. - Quelle
mune , sous diverses conditions et propor-
>
autorité peut prendre les mesures de police
tions de jouissance ? – p . 64. (82).- Com- nécessaires pour la pêche de ces rivières ?
inent le partage a -t-il lieu entre plusieurs p.147 . (34).-A qui appartient ce droit dans
communes ? p . 64 83 ). les rivières non navigables ni flottables ?
PARTAGE des Biens d'un émigré. Avant la loi p.149. (56) et p.290 .-- L'administration peut
du 5 décembre 1814 , à quelle autorité ap- elle interpréter les clauses d'un acte d'adju
partenait sa confection ? p . 163. (25). dication de ce droit? p.290 .-- Les tribunaux
Quelle autorité pouvait prononcer sur le sont-ils compétens pour décider si ce droit
fond et sur la forme d'un semblable par- fait partie d'une propriété que l'adminis
tage ? evd. Quelle autorité devait déci- tration a vendue ou d'un bien qu'elle a affer
a

der lorsqu'il s'agissait d'annuller, de recti- mé ? p. 289. Les tribunaux peuvent-ils con
fier ou de maintenir un partage fait avec damner une communauté de pêcheurs à
l'état ? p . 163. ( 26 ). Quelle autorité pro- faire des fonds pour satisfaire aux con
nonçait sur les actions en garantie exercées damnations qu'ils ont prononcées contre
par le domaine à raison des actes de par- elle? p.291 . - L'administration est - elle com
tage des biens d'émigrés ? p . 164. (27) . - pétente pour statuer sur la légitimité ou
Le créancier de la succession d'un émigré la quotité d'un droit concédé à une com
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES . 339

munauté de pêcheurs ? p . 290 .-- Quelle au générale accordée par la loi du 13 floréal
torité doit connaître du trouble apporté à an 5, à toutes les nitrières en activité , le
l'usage du droit de pêche par un entrepre ministre de la guerre pent - il ordonner de
neur de travaux publics ? p . 290 . Voy . fermer une semblable exploitation ? p . 284 .
Cours d'eau . Pourvor . Voy . Recours.
Pension . Peut-il . en général , en être accordé Préfet. Caractère de ses arrêtés p . 6. (14).
7

aux employés qui n'ont point un traitement Est-il compétent pour statuer sur le conten
fixe, et sur lequel on ne peut opérer une tieux de l'administratration ? p.6 (19) .--Peut .
retenue ? p . 283 . Celle d'une veuve doit il rapporter ses arrêtés et ceux de ses pré
elle être fixée d'après les lois en vigueur au décesseurs ? ( 14 ) . et 6 (20 ). — Peut il rap
moment du décès de son mari, ou d'après porter ceux des adıninistrations centrales
les lois existantes à l'époque de la liquida et des conseils de préfecture ? p . 7. (21 ). —
tion? p.283.- Peut- il être accordé des pen Est-il besoin qu'il en ordonne l'exécution ?
sions aux employés des préfectures ou aux eod. Peut-il réformer les jugemens des
fonctionnaires publics départementaux, sur tribunaux ou seulement suspendre leur
les fonds des départemens et les centimes action ? p . 7 (22) --Quelle voie doit-il pren
qu'ils acquittent ? p . 283 - Quelle est la dre pour revendiquer à l'autorité adminis
règle à suivre pour la liquidation des pen trative des contestations qu'il croit être de
sions à accorder aux employés des adminis - la compétence de cette autorité et qui sont
trations départementales et des municipa pendantes devant les tribunaux ? p . 7 . (23 ) .
lités ? p . 283. - Les ouvriers et autres em -Enélevant leconflit, peut-il juger la ques
-

ployés aux manufactures d'armes de la tion? p.7. (24) . Dans ce dernier cas, son ar
guerre et de la marine y ont-ilsdroit?p.283 . rêté doit-il être annullé dans toutes ses
Les médecins des hospices peuvent-ils disposit ions ? eod Que doit-il faire lors
y prétendre. en cette qualité ? p . 283 - Le que des contestations qui intéressent l'état,
tems de service militaire se cumule -t -ilavec comme propriétaire , sont portées devant
le service dans l'administration ? p. 293. les tribunaux ? p . 5 (8) . et 7. ( 25 ).—Dansce
L'art . 2277 du code civil a -t - il abrogé l'arti cas,est-il nécessaire qu'il prenne l'avis préa
cle 10 de l'arrêté du 15 floréal an XI? p . 283.
. lable du conseil depréfecture? eod. —A-t-il
Percepteur. Voy . Comptables. le droit de prononcer sur le fond d'une
Pesage . L'administration connaît-elle des dif contestation déjà jugée par l'ancien conseil
ficultés relatives aux bureaux de pesage. d'état du Roi ? p. 7. (26) .-Peut-il excéder
publics ? p1 . 291 . à la fois ses pouvoirs et sa compétence ? p.7 .
Pétitions (les) adressées aux ministres éta (27-28) . — Ses arrêtés annullés dans les dis
blissent-elles le recours au conscil d'état ? positions où se découvre son incompétence,
p . 19. (2) . peuvent-il être confirmés dans les disposi
Places dans les églises. Quelle autorité doit tions qui ont pour objet de simples mesures
connaitre des difficultés élevées à ce siia administratives et provisoires ? p . 7.— ( 29 ).
jet ? p . 284 . -Peut -il faire des réglemens d'administra
Police industrielle. A quelle autorité doivent tion publique, les étendre ou les interpré
être soumis les réglemens que les préfets ter ? p . 7. (30 ). -- A -t-il le droit de les pré
font à cet égard ? p . 284 . parer ? p . 7. (31 ). - Est-il des mesures ad
- réglementaire. Voy. Réglemens. ministratives dont il ne puisse ordonner
- rurale. De quel ressort sont les contra l'exécution avant d'avoir consulté le minis
ventions en cette matière ? p . 271 (61 ) . tre de l'intérieur ? p . 7. (32) .--Peut-il mo
Pont. Voy. Péuge, Travaux publics . difier ou faire exécuter les dispositions
PORTEUR DE CONTRAINTE . Voy . Contributions. d'une ordonnance royale dont l'exécution
Possessoire . Voy. Chemain vicinal, Juge de et l'application sont renvoyées aux tribu
paix . naux ? p . 8. ( 33 ).- Peut- il préjuger le fond
POUDRES ET SALPÊTRES. Malgré l'autorisation d'une contestation sur laquelle il se déclare
340 TABLE GÉNRÉALE ALPHABÉTIQUE
incompétent? p . 8. (34 ).— Quelle autorité a Procès. A quel magistrat est confiée l'attri
le droit de connaître des arrêtés de préfets bution de suivre les actions qui intéressent
pris dans les bornes de leur compétence ? les communes ?? p . 57. (24) .
p . 6. (15). Peut -on se pourvoir directe- Production ( la ) d'un acte dans lequel on a
ment au conseil d'état contre ces arrêtés ? omis , à dessein , un passage décisif , peut
p.6. ( 17 et 18 ) . elle donner ouverture à requête civile ?
PRENEUR par bail à rente de droits abolis . p . 32. ( 105 ) .
Voy. Rentes. Proposition d'erreur. Voy . Révision .
PRÉPARATOIRE. (jugement). Le conseil d'état PROPRIÉTÉ. A quelle autorité est dévolue la
prend -il des décisions de cette nature ? faculté de juger les question de cette na
p . 16. ( 112) . ture ? p . 4. (1 ) et p . 291 . Celles qui in
PRéposé de Comptable. Voy. Comptables. téressent l'état peuvent-elles être jugées
PRESCRIPTION. Les conseils de préfecture sont de plano par les tribunaux ? p. 5 (8) .
ils compétens pour juger du mérite d'une Quelle autorité doit juger celles qui portent
prescription opposée par le domaine? p.38 . sur des biens communaux ? p . 58. ( 32 ,
-
( 1 ) . - Les questions de prescription entre 33 , 34 , 35 ) p . 59. ( 39 ), p . 61. ( 58 ) .
le domaine et les particuliers sont-elles du Avant de statuer sur le inérite de la vente
ressurt de l'administration ? p . 291 . des biens d'une commune , doit-on pro
Prêt . Voy . Communaur . noncer sur la question de propriété élevée
PRÊTRES DÉPORTÉS . Avant la loi du 5 décembre par des tiers ? p . 60. ( 47 ) . et 67. ( 107):
1814 , leurs héritiers envoyés en possession L'autorisation donnée par une loi à une
de leurs biens , en étaient- ils déclarés pro- commune , pour aliéner un bien commu
priétaires incommutables ? p . 169. (68).- nal , préjuge -t-elle la question de pro
Avaient-ils droit aux revenus de leurs biens priété ? p . 61. ( 53 ) .
échus avant leur radiation ? p. 169. (69). Provision . Quelle autorité aa le droit de l'ac
Prêtres réclus. Leurs héritiers ont-ils pu corder , dans une contestation dont le fond
être valablement envoyés en possession de est renvoyé aux tribunaux ? p . 5. (7) et 60.
leurs biens ? p . 169. ( 70 ) . ( 44 ) . - Les arrêtés des sous -préfets sont
Prise d'eau. Voy. Cours d'eau . ils quelquefois exécutoires par provision ?
PRIVILÈGE ET HYPOTHÈQUE . L'administration p. 6. ( 15 ). – En matière de chemins vici
peut-elle connaître des questions de cette naux , la provision doit - elle être accordée à

nature , lorsque la régie des domaines y l'administration ? p .268.269. ( 37.38.39.40).


est intéressée ? p . 291 . Puisard . Voy . Voirie ( grande ).

QUARTIER -MAITRE. Voy . Comptable. QUITTANCE . Voy . Comptable.

Rachat . Voy . Rentes. 22. ( 25 ) . — Le recours direct contre les


Receveur. Voy . Comptable . jugemens ou arrêts , pour cause d'incom
Recours au conseil d'état. Comment peut-il pétence , est-il recevable ? p. 24. ( 42 ) .
être régulièrement formé ? p . 19. ( 3 ) . – Est-il recevable contre des arrêtés ou dé
Admet-on au conseil d'état les demandes cisions qui ne sont que l'exécution d'une
non instruites au premier degré de la ju ordonnance contradictoire ? p . 61. ( 48.) —
ridiction ? p . 16. (108 ). et 21. (17) .- Quand Est-il ouvert aux particuliers contre les
le recours est-il tardif ? p . 22. ( 24 ) . - La arrêtés des conseils de préfecture qui ont
fin de non-recevoir qui résulte du recours autorisé des communes à plaider ? p. 26.
tardif ,7 est-elle applicable au domaine ? p. (55) . – Est-il ouvert contre une décision
ET RAISONNÉE DES MATIERES . 341

contradictoire et définitive ? p . 32. ( 101 , grés ont été réintégrés ? p. 170. (77).-Quelle
102 et 106 ). autorité est compétente pour statuer sur
Récusation . Voy. Expropriation pour cause les demandes en main -levées d'inscriptions
d'utilité publique. formées contre les émigrés réintégrés ?
Redevance. Quelle autorité est compétente p . 170. ( 78 ) . – Devant quelle autorité
pour dispenser une commune de payer au doit se pourvoir un ancien émigré pour faire
domaine une redevance que ses habitans apprécier sa demande en restitution de
payaient à leur ancien seigneur ? p . 69. biens dont un particulier a été envoyé en
( 123) . — Voy. Rentes. possession , malgré un testament qu'il pro
Régie . Voy . Domaine , Contributions indi duit ? p . 171. (79) . — Les anciens émigrés
rectes . peuvent- ils attaquer les actes ou arrange
Réglement d'administration publique. Les mens faits entre l'état et les particuliers
préfets peuvent-ils faire étendre ou inter avant la loi du 5 décembre 1814 ? p . 171 .
préter ces réglemens ? p. 7. ( 30. 31 ) . (80 ). - Les anciens émigrés peuvent-ils
Quelle est la compétence des conseils de attaquer les arrêtés des préfets ou d'admi.
préfecture à cet égard ? p . 11. (61 ) . - Les nistrations centrales qui ont envoyé des
particuliers peuvent-ils les attaquer par communes en possession ile biens litigicux
la voie du comité du contentieux ? p . 25 . entr'elles et ces émigrés ? p . 171. (81 ) . -
( 46 ) . p . 289 . L'administration des domaines peut-elle
- de compte. Quelle autorité peut établir aujourd'hui consentir , au nom des anciens
celui qui est dû par un fermier en vertu émigrés et au profit des acquéreurs , la
d'un bail antérieur à la saisic nationale ? réduction ou la remise d'un reliquat porté
p . 39. ( 14 ). en leur décompte ? p . 171. (82) . -
Les

- de Police. Peuvent-ils être attaqués de émigrés réintégrés ont-ils droit aux fer
· vant le conseil d'état , par la voie conten
2
mages non perçus par le domaine ; et de .
tieuse ? p . 16. ( 115 ) et 25. ( 47 ) . vant qui doivent être portées leurs actions
Relier de laps de temps. En peut-il être ac en paiement desdits fermages ? p . 171 .
cordé pour le recours au conseil ? p. 20. (83) . – Est-ce devant l'administration ou
( 10 ) et 24. ( 41 ) . les tribunaux que doit être portée anjour
RELIGIONNAIRES . Les héritiers et successeurs d'hui la demande en annullation d'un
actuels d'un parent de religionnaire qui a compte de bénéfice d'inventaire arrêté par
été , par grâce spéciale , envoyé en posses l'administration, avant la loi du 5 décembre
sion de ses biens , peuvent- ils opposer la 1814 ? p . 172. (84) . Devant qui doivent
prescription à un tiers qui demanderait au être portées aujourd'hui les contestations
conseil d'état l'annullation d'un arrêt de auquelles peuvent donner lieu des créances
l'ancien conseil, par lequel le Roi aurait exercées contre des anciens émigrés et qui
concédé ces biens à leur auteur ? p . 284 . n'ont point été liquidées pendant l'absence
REMBOURSEMENT. Dans quel cas est valable de ces débiteurs ? p. 172. (85) . — A quelle
celui des sommes dues à des émigrés , fait> autorité doit être aujourd'hui déférée la
dans les caisses de l'état ? p . 173. (92. 93) . question de savoir si l'appréhension faite ,
Remise des Biens non vendus des émigrés. par les enfans d'un émigré , de la portion
De quels biens doit - elle étre faite ? p . 169. qui lui revenait dans une succession qui
(71 ) . —Quels en sont les effets vis-à-vis des lui serait échue s'il n'eût point émigré, les
tiers ? p. 170 (73) . – Fait-elle succéder les a rendus passibles des créances réclamécs
anciens émigrés aux actions litigieuses pas contre la succession de leur père ? p . 172.
sives et actives intentées ou subics par le (86) . – Devant qui doit être aujourd'hui
domaine, quand il les représentait ? p. 170. portée une contestation dans laquelle il
(74, 75, 76).- A quelle autorité appartient s'agit de régler le provisoire en vertu du
la décision de contestations résultantes de quel une femme , qui avait des reprises
l'exercice des droits dans lesquels les émi matrimoniales à exercer sur les biens de
MACAREL . 22 ..
342 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
son mari émigré , a été autorisée à jouir Renvoi. Dans quels cas est-il prononcé par
d'une rente provenantdelui? p . 172. (87), le conseil d'état ? p . 63 .
- A quelle autorité doivent être soumises - devant les tribunaux. Dans quelles cir
aujourd'hui les contestations qui ont pour constances le conseil d'état doit-il le pro
objet la validité des versemens de deniers noncer ? p . 17. ( 117 ) . – Doit-il être or
faits dans les mains de l'état représentant donné pour les causes qui ressortissaient à
un émigré , ou la validité des quittances l'ancien conseil d'état royal ? p . 17. ( 119 ) .
qui constatent ces versemens ? p . 172. (88 , - Le renvoi pur et simple de la cause de
89, 90, 91 ). — Un ancien partage admi- vant les tribunaux , lorsqu'il est prononcé
nistratif entre les héritiers d'un émigré et sur conflit par le conseil d'état , est-il une
l'état représentant d'autres émigrés , fait-il
9 annullation suffisante d'un premier jugea
obstacle à ce que des tiers qui prétendraient ment qui aurait déclaré leur incompétence ?
à la propriété des objets compris auxdits p. 17. ( 121 ) .
partages , portent aujourd'hui leur action Réparation d'un chemin vicinal. Quelle au
devant les tribunaux ? p. 173. (95) . – A torité peut l'ordonner ? p. 266. (38). Quelle
.

quelle autorité doivent être soumises au- autorité peut juger les contestations sur
jourd'hui les actions en validité de titres yenues à cet égard ? eod . - Les parties peu
sur la propriété de biens qui n'ont jamais vent-elles déférer à des arbitres les contes
été partagés par l'état ? p. 174. ( 96. 97). –
-
tations existantes entre les préposés à la
Le créancier privilégié d'un ancien émigré réparation des chemins vicinaux et les pro
peut-il aujourd'hui attaquer les partages priétaires riverains , à l'occasion des tra
7

faits entre l'état et les héritiers de cet émi- vaux faits par les premiers ? p . 266. (29 ),
gré , comme héritiers des cas dotaux de REPRISE d'instunce. Lorsqu'il ne s'agit de
leur mère ? p. 76. (98'. prononcer que sur la compétence , la no
Rentes féodales. Voy . Halles. tification du décès d'une partie doit-elle
- nationales. Quelle autorité est compé- suspendre la décision da conseil d'état ?
tente pour juger les contestations relatives p . 29. ( 78 ).
à la nature de ces rentes ? p. 238. ( 1 ).- A REQUÊTE civile. Est - elle ouverte contre les
leur propriété ? eod. (2). A leur existence ? arrêtés des conseils de prélecture ? p. 9 .
eod. (3). — Quelle autorité est compétente ( 47 ) . – La production d'un acte dans le
-

pour décider la question de savoir si un quel on a omis , à dessein , un passage


particulier doit payer une rente dont il important et décisif , équivaut- elle à la
prétend n'être point débiteur ? p. 240. (4). production d'une pièce fausse ? p. 9. (48 ).
--Les conseils de préfecture ont-ils le droit - Est -elle ouverte contre les décisions
de décider les contestations relatives au contradictoires et définitives du conseil
remboursement des rentes ? p . 240. ( 5 ) . . d'état ? p . 32. ( 102. 103. 104 ).- Est - elle
– Ces conseils peuvent-ils connaître de la admissible , en matière de majorats ? p. 33.
régularité des transferts de rentes ? p . 240 . ( 109 ). Est-elle admise contre les or
( 6 ).- Les rentes affectées à d'anciennes donnances royales , lorsque les formes
fondations doivent- elles continuer à être prescrites ont été violées ? p. 33. ( 110).
servies ,7 quoique l'objet des fondations ne RéQUISITION. Voy, Marchés et Fournitures.
soit pas rempli ? p . 241. ( 8 ). — Par qui RÉSILIATION. Les conseils de préfecture peu
doivent être servies les rentes et autres vent -ils prononcer celle des ventes de biens
charges au profit des établissemens d'ins- nationaux ? p . 130. ( 123 ).- Voy. Marchés
truction publique , dont étaient grevés les et Fournitures.
couvens et corporations religieuses suppri- Retenue. Voy. Contributions directes.
més ? p. 241. (9) .-Le preneur par bailà rente Révenus communau. Voy. Communaux.
de droits abolis, peut-il donner pour motif Révision . Est-elle admissible en matière con
de réduction des redevar.ces dont il est tentieuse ? p . 27. (68) . p . 26. ( 108 ) .
chargé, la contribution foncière?p.241.(10). Rivière. Voy. Cours d'eau.
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES. 343

Roulace. Quelle autorité a le droit de ré - A quelle autorité appartieut-il de don


primer les contraventions aux lois sur la ner et de faire exécuter les alignemens
police du roulage et des messageries ? p. dans les rues des villes , bourgs et villages
258. ( 1.2 ) . - Quelle autorité a le droit qui ne sont pas grandes routes ? p . 275.
de réprimer les délits commis par les voi ( 3. 4. 5 ). – Quelle autorité est compé
-

turiers ? cod . teute pour statuer sur les amendes encou


Routes . Voy . Voirie. rues en cas de contravention aux aligne
Rues. Par quelles lois sont régies celles qui mens donnés par les maires ? p . 275. ( 6 ) .
formentlacontinuation des grandes routes ? Les conseils de préfecture sont-ils com
p . 274. ( 1 ) . — Celles qui ne sont qu'ad pétens pour prononcer sur l'opposition
jacentes aux grandes routes ? eod. — Cel formée par un particulier , à l'ouverture
les qui ne sont que la prolongation on des d'une rue ? p. 277. ( 15).
embranchemens des chemins vicinaux ? eod ,

SAISIE - ARRÊT. L'administration peut- elle ja- de décomptes de jouissance des biens in
mais statuer sur sa validité ? p. 292. Voy. divis avec l'état ? p . 160. ( 7) . L'état
Contributions directes et indirectes , Tra- était - il tenu de restituer aux émigrés am
vaux publics. nistiés les fruits échus pendant la durée du
SALPÊTRE. Voy . Poudres. séquestre ? p. 161. (9). - Par qui devaient
SAUF-Conduit. Le gouvernement peut-il en être acquittés les arrérages de rentes et les
accorder à un comptable , pour le mettre charges annuelles échues pendant la durée
à l'abri des poursuites de ses créanciers du séquestre ? p. 161. (9) . – A qui appar
personnels , pendant le temps qu'il règle tenaient les intérêts d'un capital séquestré ?
sa comptabilité ? p. 82. ( 45 ) . p. 161. ( 10) .
SENTIERS particuliers. Les lois sur les chemins SERVITUDE. Les conseils de préfecture sont
vicinaux leur sont -elles applicables ? p. 268 . ils compétens pour prononcer sur l'exis
( 41. 42. 43).- Quelle autorité est compé- tence , le mode et les effets des servitudes
tente pour décider la question de savoir si exercées par ou sur des biens nationaux ?
un terrain peut être considéré comme p. 123. (67 et suiv . )
chemin vicinal ou seulement comme che- SIGNIFICATION (la) d'appel entre parties éta
min d aissance ? p. 265. ( 44 ) . — Un préfet blit - elle le recours au conseil d'état contre
peut-il déclarer qu'un chemin en litige les décisions qui y ressortissent ? p . 19. ( 1 ) .
entre deux particuliers fait partie du do- L'insertion au bulletin vaut - elle signi
maine public ? p. 268. ( 45 ). fication , et dans quels cas ? p. 30. (84 ).
SÉQUESTRE national. Avant la loi du 5 décem- Est -il besoin qu'elle soit faite par huissier
bre 1814 , à quelle autorité appartenait le pour faire courir les délais du pourvoi con
pouvoir de statuer sut ses effets ? p. 160 . tre un arrêté de conseil de préfecture ?
(2. 3). — Quelle autorité pouvait pronon-
-

p. 10. (51 ) .
cer sur la validité des contraintes qui Solde d'activité. Peut - elle être saisie par
avaient pour objet le paiement de ferma- les créanciers de ceux qui en jouissent ?
ges de biens frappés de ce séquestre? p. 160. P. 285 .
(4) . — Quelle autorité pouvait décider si le de retraite Peut -elle être aliénée ? p , 285.
domaine devait recevoir les arrérages des - Un officier puni de la dégradation civi
rentes mises sous le séquestre pendant l'é- que par un conseil de guerre , et non ré
migration d'un individu ? p . 160. (5) . A qui habilité , peut-il être admis à la solde de
appartenait -il de recevoir les comptes de retraite ? p. 285 .
gestion des biens d'un émigré ? p. 160. (6). SOLIDARITÉ. Voy. Communaux, Debet , Do
De quel ressort étaient les liquidations maines nationaux.
344 TABLE GENERALE ALPHABÉTIQUE
SOUMission . Dans quel cas celles de biens na- SOUS-TRAITANT. Voy . Marchés et Fournitures ,
tionaux sont -elles nulles? p . 118. ( 26) . 267 . Travaux publics.
(28 ). - Le soumissionnaire dont on a re- Succession. Voy. Énigrés.
-

jeté la soumission , peut-il réclamer à cette Suppression . Le conseil d'état peut-il ordonner
occasion ? p. 119. (37) . – Vaut- elle vente , et
-

celle d'un mémoirecalomnieux ? p . 15 .'( 113) .


dans quel cas ? p. 120. (38.) Avant la Sursis. Peut- il être ordonné par les préfets
vente , est - elle susceptible d'opposition ? sur des arrêtés de conseils de préfecture ?
p. 120. ( 38 in fines).-- Voy. Domaines na- p . 29. (75) . Est-il opéré par le recours
tionaux . au conseil ? p . 28. ( 72 ' . 29. (80) . Pen
SOUS-PRÉFET . Quelle autorité a le droit de dant quel temps peut-il être accordé ? p . 28 .
confirmer , d'annuller ou de modifier ses (73) . - Dans quelles circonstances ? p. 18 .
arrêtés ? p . 6. ( 15) . Voy. Provision, Grande ( 127) . et 278. (27) .
Voirie.

Terrain . Voy. Chemin vicinal , Communaux , remplir du tiers coutumier ? p . 161 ( 16) .
Cours d'eau , Voirie. TIMBRE. Voy . Papier timbré.
THÉATRES. L'administration a-t-elle le droit Torines . Les administrateurs d'une tontine
d'expliquer leurs réglemens ? p . 285. ont-ils besoin de l'autorisation du conseil
TIERCE-OPPOSITION. Peut - elle être formée de préfecture pour se pourvoir ,។ devant le
contre les arrêtés des conseils de préfecture conseil d'état , en cassation d'un arrêt de la
ou les décisions des ministres ? p . 9. (45) . cour des comptes relatif à cet établisse
et 22. (23) . Peut -elle être formée par ment ? p . 76. ( 10) : La cour des comptes
l'administration des forêts aux jugemens est-elle juge de l'exécution des statuts d'un
rendus contre l'état , au profit des commu- tel établissement ? p. 77. ( 10 in fine). — Les
nes , en matière de propriété et de droits nouveaux administrateurs d'un semblable
d'usage sur des bois , et qui ont acquis
9 établissement peuvent-ils , sans autorisa
l'autorité de la chose jugée ? p . 60. (46) . — tion , être assignés en reprise d'instance ?
A qui cette voie est-elle ouverte contre les p . 286. — Voy . Comptables.
décisions du conseil d'état ? p . 31. (95) . Traites Celles qui ne sont point signées par
Dans quels cas est - elle inadmissible? p.31. un agent du gouvernement sont- elles sujet
(96. 97) . — Peut-elle être formée par un tes à une liquidation administrative et ren
héritier contre une décision rendue avec trent-elles dans le droit commun ? p . 225.

son auteur ? p . 31. (98) . Peut- elle être 117). Voy . Comptables , Marchés et Four
formée par l'acquéreur contre une décision nitures.
rendue avec son vendeur ? p . 22. (99) . Transaction . Comment est valable celle qui
Dans quel délai doit- elle avoir lieu ? p . 32 . est faite par une commune ? p. 58. (29) .
( 100 ) . Peut- elle contenir dérogation aux délais
TIERCEMENT . A quelle autorité appartient le réglés pour l'admission des pourvois de.
droit de prononcer sur sa validité ? p. 46. vant la cour de cassation ? p . 58. ( 30 ).
(7) . · Est-il des circonstances dans les- TRANSFERT . Voy . Rentes.
quelles un adjudicataire ne peut être ad- TRANSPORT d'effets militaires. Voy. Marchés
mis à contester le tircement fait sur son et Fournitures .
aujudication , dans les délais ? p . 46. (17). TRAVAUX PUBLICS. A quelle autorité est attri
TIERS- COUTUMIER . Avant la loi du 5 dé- bué le jugement des difficultés qui s'élè
cembre 1814 , les créanciers d'émigrés vent entre les entrepreneurs et l'adminis
étaient-ils recevables à exercer des actions tration , concernant le sens et l'exécution
hypothécaires sur des biens que des enfans de leurs marchés ? p . 243. ( 1 ) . – Quelle
d'émigrés avaient reçus de l'état pour les autorité est compétente pour juger les ré
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES. 345

clamations qu'un particulier peut former , Quelle autorité peut statuer sur les indem
en vertu d'un acte d'association , contre un nités dues aux particuliers pour leurs ter
entrepreneur de travaux publics ? p . 244 . rains pris ou fouillés ? 246. ( 15 ).- Un tribu .
(2) . — Quelle autorité est compétente pour
-
nal peut -il statuer sur contestation élevée
prononcer sur la résiliation d'un marché entre un entrepreneur et ses ouvriers sur la
avec un entrepreneur de travaux publics, qualité des terres déblayées pour les tra
demandée par un nuaire ? p. 244. (3) . vaux publics et sur leur classification ?
Un juge de paix peut - il condamner le p. 247. ( 18) . Est-ce à l'administration qu'il
maire d'une commune au paiement d'ou- appartient de connaître des demandes en
vrages commandés par lui en sadite qua- paiement de matériaux fournis aux entre
lité d'administrateur ? p . 244. (4) . De preneurs par le particulier réclamant lui
vant qui et contre qui doit être poursuivi même et de son propre fonds? p . 247. ( 19) .
le paiement de travaux publics faits sans Les tribunaux peuvent-ils connaitre des
l'autorisation de l'administration ? p . 244 . contraventions commises par les entrepre
(5) . - Quelle autorité est compétente pour neurs ou de leur négligence dans les pré
statuer sur les réclamations des particu- cautions que la sûreté publique exige ?
liers qui se plaignent de torts et domma- p . 247. (20) . Quand un entrepreneur
ges procédant du fait personnel des en- cesse-t-il d'être recevable à réclamer contre
trepreneurs ? p. 240. ( (6) . - Les tribu- les prix fixéspour ses travaux ? p. 247. (21 )
naux sont-ils compétens pour valider la - Lorsqu'il s'agit de terrains occupés pour
saisie faite par des créanciers , de maté-
1 des travaux communaux , y a - t - il lieu de
riaux destinés à la confection des travaux faire entrer dans l'estimation de la pro
publics ,et d'ordonner qu'ils seront vendus ? priété , la valeur des matériaux extraits ,
p . 245. (7) . Quelle autorité doit con- lorsque la carrière dont on s'est emparé
naitre des contestations sur l'exécution n'était pas encore en exploitation ? p . 247 .
d'une convention entre un entrepreneur de (23) . - Que doit-on entendre par carrière
travaux publics et un simple ouvrier em- mise en exploitation ? p . 248. ( 24 ).
ployé au transport des matériaux ? p . 245. Quelle condamnation doit supporter un
( 10) . Un simple agent de l'administra entrepreneur lorsqu'il est constaté qu'il
tion dans les travaux publics peut-il être existe des vices de construction dans ses
personnellement condamné sur des récla ouvrages, et qu'il n'a pas fait les réparations
mations qui intéressent l'administration convenues lors de la réception de ses tra
seule ,> et par quelle autorité ? p . 245. ( 11 ). vaux ? p. 248. (25) . — Les maires peuvent
Quelle autorité doit prononcer sur les ils orionner la confection de travaux pu
contestations relatives à des vices et dé- blics , sans consulter les conseils munici..
fauts de construction de travaux ordonnés paux intéressés , et sans observer les formes
par l'administration , ou au réglement des
2 prescrites par les lois ? p. 249. (26) .
indemnités qui peuvent être dues à des TRÉSOR Public. Est-il condamné aux dépens
tiers ? p . 246. ( 12) . Quelle autorité est dans les instances devant le conseil d'état ?
compéte nte re
pour connaît du mérite des Voy . Dépens.
saisies-arrêts faites , ou demandes en col- TRIBUNAUX . Peuvent-ils prononcer sur des
7

location de créances privilégiées exercées contestations précédemment réglées pardes


sur les sommes dues par l'administration arrêtés administratifs ? p. 4. (2) . Peu
à un entrepreneur ? p . 245. (9) 246. ( 13 ) vent-ils délibérer sur de prétendus abus
- Quelles sont , pour la suite , les obliga- introduits dans des matières administrati
tions d'un particulier qui s'est obligé à en- ves ? p . 6. ( 12) . Un tribunal excède - t -il ses
tretenir une construction faite par les or- pouvoirs , s'il cède à un particulier des par
dres du gouvernement ? p . 246. ( 14) . ties de route ou delit de rivière ? p . 6. ( 13).
346 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
U

UNIVERSITÉ. A -t -elle le droit de décider sur la démolition ! p. 143. ( 16) . - Les préfets
les questions relatives au personnel de ses peuvent -ils empêcher de continuer des ou
membres‫ ?ܐ‬p . 286. Les prétentions d'un vrages d'usines construites sans permission
particulier sur une chaire de faculté for préalable ? p. 144. ( 17). – Quelle autorité
ment-elles une question contentieuse ?p.286. est compétente pour statuer sur les contes
Usage. (droit d') . Les usagers sont-ils astreints tations relatives aux pertes et dégâts occa
à justifier, devant l'administration , de leurs sionnés par l'établissement ou l'exploila
titres ou actes possessoires ? p . 45. (3) . tion d'une usine? p. 145. (26) . –Voy. Cours
Quid , si ces titres sont contestés ? eod . d'eau , Manufactures , Moulins.
Quelle autorité est compétente pour sur USURPATION DE BIENS COMMUNAUX . Par qui
veiller l'exercice du droit des usagers ? peuvent-elles être reconnues etréprimées?
p. 45. (4). L'administration peut-elle régler p . 62. (59. 61 ) . - Quid , si la qualité de
-

le mode , l'exercice et les effets d'une con communal est contestée ? p 626 (60 ).
vention particulière passée entre quelques -
· des bords d'une rivière, Quelle autorité
habitans , touchant la disposition et l'usage est compétente pour les reconnaitre et les
d'une propriété commune et indivise? p . 65. réprimer ? p . 120. (30 ). — Voy, Voirie .
.

(89) . - d'un chemin , Voy . Chemin vicinal, Em


2

Usine . Les préfets peuvent -ils en ordonner piétement , Voirie.

Vanne . A qai appartient il d'en ordonner le matière ? p . 252. (2). – L'amende peut-e.le
changement ? p. 143. (6) .- Quelle autorité être prononcée contre ceux qui obstruent
peut réprimer le fait de l'inondation des la voie publique ? p . 252. (3). – Quelles
propriétés riveraines au moyen de l'ex sont les limites dans lesquelles les conseils
haussement des vannes ? p . 143. ( 7) . de préfecture peuvent prononcer des con
Quelle autorité peut statuer , lorsqu'il s'a
9 damnations en cette matière ? p . 252. (4. 5.
-

git seulement de savoir quelle destination 6. ) - Quelle autorité doit prononcer lors -
un vannage a reçu du père de famille, avant que la contravention porte en partie sur
la division de deux propriétés contiguës ? une grande route , et en partie sur une
p. 146. (31). — Voy. Cours d'eau . -

propriété privée ? 252. (7 ). — De quel


VENTE DES BIENS INDIVIS DE L'ÉTAT. Dans ressort sont des usurpations commises sur
quelle forme doit-elle être faite ? p. 286. les francs bords et le lit d'un ruisseau qui
VENTE NATIONALE. V. Domaines nationaux. n'est point navigable ? p . 252. (8 ).- Quelle
Vente Privée. L'administration peut-elle pro autorité est compétente pour imposer à uu
noncer sur son exécution ? p . 292, particulier l'obligation decurer le lit d'une
Versement. Voy. Domaines nationaux. Eni rivière ? p . 253. (9) . Un préfet peut- il
grés. Remise. ordonner le rétablissement d'un puisard
VICINAL . Voy . Chemin . situé dans la propriété d'un particulier , et
Vicinalité. Quelle autorité doit prononcer , qui y existe pour le service de la grande
lorsqu'un particulier la conteste ? p. 265. route: ? p . 253. i10) - Un préfet peut-il
( 11 in fine). concéder à un particulier une portion de
VIVREs . Voy. Marchés et Fournitures. route abandonnée ? p. 253. ( 11). — Par qui
-

VOIE PUBLIQUE. Voy. Voirie . doivent être supportées les dépenses occa
VOIRIB (Grande ). A quelle autorité est at sionnées par des dégradations commises sur
tribuée la répression des contraventions , les grandes routes ?? p . 254. (16 ).- Quelles
en cette matière ? p . 252. ( 1 ) . Quelle peines encourent les particuliers qui ne se
autorité est juge du contentieux en cette sont pas , dans leurs constructions, confor
ET RAISONNÉE DES MATIERES . 347

més à l'alignement qui leur a été donné par son terram, pour cause d'utilité publique ?
l'autorité ? p. 254. ( 19) . Quelle peine en- p. 275. (8) . L'administration peut- elle
court celui qui fait , sans avoir obtenu d'a-
2 arrêter une construction qui se ferait con
lignement , reconstruire , construire ou
> tre les règles de l'art ? p. 275. ( 11 ). - Un
.

réparer des édifices , maisons ou bâtimens préfet peut il ordonner de cesser des tra
situés le long des grandes routes , ou les vaux commencés par un particulier , afin
joignant ? p . 254. (20 ). – Lorsque des con- d'établir une construction sur un terrain
structions ont été ajoutées à un bâtiment , dont une commune lui dispute la proprié
en contravention aux réglemens , le conseil
2 té ? p . 276. ( 12) . —Quid , si la construction
de préfecture peut-il ordonner la démoli- s'établissait sur un terrain que la commune
tion de tout le bâtiment ? p 234. (21 ) . -

prétendrait appartenir à la voie publique ?


Les vices de construction doivent- ils être p . 276. ( 12 in fine). Les constructions
aussi réprimés ? p. 254. (22) . Les pro en bois sont-elles prohibées dans les villes?
priétaires riverains peuvent-ils être con- p . 278. (21 ) . — Comment la voirie s'exerce
traints à souffrir des établissemens à de- t-elle à Paris ? p . 278. (25). Voy . Construc
meure sur le chemin de hallage , le long tion , Egouts publics, Murs ., Rues.
de leurs propriétés ? p 254. (23). VOITURES . - Voy. Roulage.
VOIRJE URBAINE . - Les maires ou les préfets VOITURIERS . — Voy. Travaux publics, Voirie.
peuvent-ils fixer l'indemnité due à un pro- VoL de CAISSE Voy. Comptables
priétaire , s'il lui est pris une portion de

FIN DE LA TABLE .
ನಿನ
್ನ
Uyik

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