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1
ÉLÉMENS
DE JURISPRUDENCE
ADMINISTRATIVE.
IMPRIMERIE DE WEISSENBRUCH PÈRE , IMPR, DU ROI.
1
ÉLÉMENS
DE JURISPRUDENCE
ADMINISTRATIVE ,
EXTRAITS
PAR L. MACAR EL ,
CONSBILLER D'ÉTAT EN SERVICE ORDINAIRE .
BRUXELLES ,
SOCIÉTÉ TYPOGRAPHIQUE BELGE ,
ADOLPHB WARLEN ET COMPAGNIE .
N. TARLIER >
GÉRANT DE LA LIBRAIRIE DE JURISPRUDENCE ET SCIENCES ACCESSOIRES .
1837 .
AVERTISSEMENT.
Où les uns et les autres auraient- ils donc puisé des lumières ? Dans
les lois administratives ? Mais ces lois sont , pour la plupart, obscures,
incomplètes , embarrassées de détails et de dispositions accidentelles et
transitoires [ 1] .
L'application de ces lois est devenue fort difficile : aussi tous les
bons esprits paraissent avoir senti la nécessité d'une réforme dans la
législation administrative ; et il уy a lieu de croire que , lorsque le Roi
et les Chambres auront achevé l'euvre des lois fondamentales qui seront
. [1] « Le principe politique d'un gouvernement, qui par certains côtés dans
les lois civiles , se mêle d'abord et de suite aux lois administratives qui sont ses
propres et indispensables moyens de disposition et d'action . Chez nous , la
matière administrative s'est teinte de la couleur des divers gouvernemens à
travers lesquels elle a passé depuis 28 ans. Elle est encore régie par une foule
de lois monstrueuses , fiscales , confusément entassées dans le réceptacle du
Bulletin .
» Plusieurs sont tombées en désuétude, non par une abrogation directe, mais
par leur propre infamie. Elles portaient leur mort en elles-niêmes.
» D'autres ont déterminé le but et les pouvoirs des anciennes autorités , et ne
peuvent évidemment servir à fixer les attributions des autorités nouvelles.
» Les unes sont noyées dans des détails fastidieux, et perdent de vue le principe
général .
» Les autres sont trop brèves , et d'une disposition tellement générale qu'on
ne peut y puiser aucune interprétation pour les cas particuliers.
» La Jurisprudence a partout expliqué, commenté , remplacé la loi. ( Du
Conseil d'État, par M. de Cormenin .)
AVERTISSEMENT. III
IV AVERTISSEMENT.
par le Conseil d'État , tant sur la compétence que sur le fond , dans
>
les diverses contestations qui lui ont été soumises jusqu'en 1817.
Je ne prétends point que les règles exposées dans ce Receuil soient
toutes également sûres , toutes également décisives. La jurisprudence
des tribunaux civils renferme plus d'une contradiction et d'une erreur
sans doute : on ne doit donc pas être surpris que les matières de
l'Administration , naturellement si variables 2 ne soient pas toujours
gouvernées par des principes immuables.
1
AVERTISSEMENT.
1
1
|
1
TABLE
DES TITRES , CHAPITRES , ET SECTIONS. >
DAG . LAG .
administratives . 2 § 4. Du désistement. 27
Chap. II. De la compétence des autorités. ib .
$ 5. De la chose jugée. •
PAO . PAG .
munaux . 66
No 2. Fond de la matière. 118
§ 7. Dettes des communes. 67
$ 8. Délits. - Responsabilité § 3. Règles sur l'interprétation
des communes. 70 des ventes. 120
des acquéreurs.
TABLE DES TITRES , CHAPITRES , ETC. IX
PAG . PAG .
flottables. ib .
De l'étendue des droits
No 1. Compétence des pré remis . ib .
fets . .. ib . 172
§ 2. Des dettes des émigrés.
No 2. Compétence des con 3. Des créances des émigrés. ib .
seils de préfec 4. Du partage de leurs biens. 173
ture. 150 Chap. XI . Établissemens de charité en
No 3. Compétence des tri général . 174 . .
PAO . PAO .
TITRE PREMIER.
DE LA COMPÉTENCE EN MATIÈRE ADMINISTRATIVE.
CHAPITRE PREMIER .
VACAREL . 1.
2 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.
J'ai cru devoir exposer d'abord les servation générales ; l'ouverture et l'en
principes généraux sur la distinction tretien des routes , ports et canaux ; la
des matières, et sur la compétence des conservation des fleuves et rivières ;
diverses autorités , afin qu'après avoir les embellissemens des villes ; tout ce
>
suite en étudier l'application , daus les nistration agit seule par voie d'auto
cas particuliers , avec plus de facilité , rité, et où elle a pleine science, pleine
d'intelligence et de fruit. propriété , plein pouvoir , appartien
>
[1] Rien n'est plus commun que d'entendre de l'autorité judiciaire en cette partie . (M. le
dire: telle affaire est administrative , tel pro- président Henrion , Justice de paix, chap. 27).
cès doit être jugé administrativement. Cette [ 2] Pourvu toutefois que cette propriété
manière de parler est vicieuse , et peut jeter ne soit pas mise en question ; car c'est alors
de la confusion dans les idées . L'administra- aux tribunaux qu'il appartient de prononcer.
tion règle , dispose , ordonne; mais jamais Les tribunaux doivent également fixer l'in
elle ne juge : et s'il arrive qu'un administra- demnité due pour le sacrifice d'une partie ou
teur rende un jugement , c'est comme investi de la totalité de la propriété .
CHAP. I. SECT. II . CARACTÈRE DES JURIDICTIONS. 3
touchent à des droits acquis, même par de moulins , la fixation des hauteurs
voie de concession administrative , d'eaux et autres.
pourvu que cette concession n'ait pas Il en est encore de même lorsque les
été faite sous condition résolutoire de particuliers font un emploi incom
pendante de la volonté de l'adminis- mode ou dangereux à autrui , des cho
tration . Cette juridiction comprend ses communes à tous, comme des eaux ,
aussi les oppositions que font naître soit en épuisant , soit en détournant le
certains établissemens publics , tels lit des rivières , soit en les faisant re
qu'usines, moulins, fabriques, chemins, gorger sur les propriétés voisines ;
canaux , etc. comme de l'air , soit en formant des
Dans ces différens cas , les lois ont établissemens dont les moyens ou les
réservé au gouvernement la faculté de résultats peuvent nuire à la santé , à
décider lequel doit prévaloir de l'inté- la sûreté ou à la commodité des voi
rêt général ou de l'intérêt particulier, > sins ; comme des routes , soit en avan
et d'apporter à l'exercice du droit qu'il çant trop les saillies de leurs maisons
concède à d'autres, ou dont il jouit lui- ou bâtimens sur les rues >, soit en em
même , des distinctions et des modifi- barrassant la voie publique ;; et mille
cations telles que les droits des tiers autres cas.
n'en puissent être lésés. C'est à de semblables caractères qu'on
Cette juridiction comprend encore reconnaît la juridiction contentieuse de
les marchés dans lesquels l'administra- l'administration .
tion a stipulé comme partie , et s'est Maintenant il faut dire quelles auto
réserve le droit de prononcer en cas rités diverses exercent ces trois juridic
de difficultés sur leur interprétation ou tions.
sur leur exécution ; les entreprises de La juridiction purement administra
travaux publics , les contestations re- tive est exercée , sous l'influence et les
>
.
>
que leurs communes difficultés décou- bation des ministres ; par certaines com
lent d'un acte administratif, ou lors- missions extraordinaires établies en
qu'il importe que , pour l'avantage de vertus des lois (1) ; par les ministres ,
la police , de l'agriculture , du com
merce ou de l'industrie , elle inter [1] Par exemple , les commissions créées
vienne , ainsi qu'elle le fait , dans les par la loi du 16 sept. 1807 , relative au des
concessions de mines, les établissemens sèchement des marais.
4 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
dans certains cas , et par les préfets , constale le taux des mercuriales; les
dans d'autres ; pourvu toutefois que tribunaux appliquent ce taux aux clau
ces cas soient clairement exprimés ; ses d'un contrat privé. Les tribunaux
car la règle générale est qu'aux conseils déclarent qu'une commune est débi
de préfecture seuls appartient le conten- trice d'un particulier ; l'administration
tieux de l'administration . établit et règle le mode du paiement
Quelquefois les questions portées de- de la dette [1[.
vant les diverses autorités sont mixtes , Après avoir tracé les principaux ca
partie judiciaires , partie administra- ractères de la juridiction contentieuse,
tives : c'est aux tribunaux et aux corps voyonscomment les autorités qui l'exer
administratifs à examiner la qualité cent s'écartent de leurs attributions , et
des plaideurs, la nature de la demande, comment elles s'y renferment.
la forme des actions ; à retenir ce qui Les chapitres suivans contiendront
est de leur ressort , et à renvoyer le les règles les plus générales sur la com
surplus devant l'autorité compétente. pétence des tribunaux , dans leur rap
Ainsi, dans les contestations mixtes, port avec la juridiction administrative
les tribunaux et l'administration peu- des préfets ; des conseils de préfecture;
vent exercer tour - à -tour leur minis- des ministres et du conseil-d'état , en
tère. L'administration ( par exemple ) matière contentieuse.
CHAPITRE II .
SECTION PREMIÈRE .
dans le chapitre qui leur est consacré.
Aux tribunaux aussi appartient ex
Règles générales sur la compétence des clusivement le pouvoir de connaîtredes
tribunaux dans leur rapport avec la questions d'état, et de toutes celles qui
juridiction administrative. trouvent leur solution dans des titres ,
dans des contrats privés ou dans le droit
commun .[3].
1. Généralement toutes les questions 2. Les tribunaux ne peuvent pronon
sur la propriété , même lorsque l'état y cer sur des contestations précédemment
est intéressé, sont du ressort des tribu- réglées par des arrêtés administratifs ,
naux [ 2]. même incompétemment , avant que
L'exception pour les ventes de biens ceux -ci n'aient été annullés par l'auto
nationaux est restreinte dans des bor- rité supérieure administrative (4 ).
nes étroites, ainsi que nous l'exposerons Il arrive quelquefois, lorsque les tri
renvoie la cause devant les tribunaux. partient, et non aux préfets, d'accorder
>
point devant ce conseil qu'il faut se contre l'état , représenté par lespréfets,
pourvoir , mais devant la cour d'appel qu'au préalable il n'ait été statué par
du ressort , pour obtenir l'exécution du les conseils de préfecture, sous la forme
décret ou de l'ordonnance , et la réfor- d'avis [7].
mation du jugement (1). 9. Lorsque , sur un point déterminé
4. Les contestations relatives à l'exé- par un acte de l'autorité administra
cution des décrets >, ordonnances, arrê- tive , il s'élève , devant les tribunaux,
>
tés des conseils de préfecture , ainsi que des contestations qui ont pour objet de
des anciens arrêts du conseil , rendus fixer le sens de cet acte, ou qui tendent,
>
en matiere de propriété, sont dans les de la part de l'une des parties, à en élu
attributions des tribunaux [2] . der l'exécution , ces tribunaux doivent
5. Les tribunaux ne doivent pas se renvoyer les parties devant l'autorité
déclarer incompétens , lorsque la ques- administrative de laquelle cet acte est
tion portée devant eux est véritable- émané , pour le faire expliquer , inter
ment judiciaire [3]. préter , modifier ou réformer ,> s'il y a
>
Ainsi , lorsqu'à l'occasion d'une vente lieu ; sauf à eux à statuer ensuite sur
de biens nationaux, il s'élève une ques- les conclusions des mêmes parties [8].
tion de servitude ; que cette question Les tribunaux doivent agir ainsi ,
ne peut être résolue, à cause du silence alors même que la contestation n'au
de l'acte , que par les titres anciens, la rait, au fond, pour objet que des inté
>
Répert. , au mot Acte administratif. ) de la loi , mais qui a été rendu par suite né
[ 1 ] 18 juillet 1809. — 22 décembre 1809. cessaire d'une décision administrative préju
[2] 15 juin 1807 ( arch. ) – 31 janv. 1817. dicielle , n'est pas susceptible d'être cassé.
[3] 26 février 1817 . Arrêt de cassation du 30 décembre 1807, ibid .
[4] V. au chapitre des biens nationaux , tom. 9 , pag. 67. — Arrêt de cassation du 24
sect . 3 , 93. avril 1808 , ibid . tom . 10 , pag. 289.
(5) 15 septembre 1812. ( 9) Arrêt du 27 déc. 1809 , ibid . tom . 10.
[6 ] 7 aout 1810 .
6 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.
d'elle, a' reçu son exécution dans le sens 15. Les préfets confirment, annul
et selon le mode qu'elle avait déterminé lent ou modifient les arrêtés des sous
par cet acte même [1 ]. préfets.
11. Les tribunaux ne peuvent point Ces arrêtés sont néanmoins quelque
connaître des compensations opposées fois exécutoires par provision , dans les
à l'état par ses débiteurs , lorsque les circonstances prévues par les lois (6).
dettes respectives proviennent d'un acte 16. Les préfets peuvent seuls pro
de l'administration [2] . noncer sur toutes les matières de pure
12. Il n'est pas permis à un tribunal administration ; mais dès qu'à l'occa -
de délibérer , sous le prétexte de l'in- sion de leurs arrêtés , il survient des
térêt général , sur de prétendus abus débats , ou qu'il s'engendre une oppo
introduits dans des matières qui nesont sition de droits et d'intérêts, la matière
pas de sa compétence, et de prendre , se modifie alors , et devenant conten
à cet égard , des arrêtés pour provoquer tieuse , elle rentre dans l'attribution
les autres tribunaux à joindre leurs ré- des conseils de préfecture (7] .
elamations aux siennes [3] . 17. Les arrêtés des préfets, pris dans >
13. Un tribunal excède ses pouvoirs, les bornes de leur compétence , doivent >
s'il cède à un particulier des parties de être déférés aux ministres, chacun en >
[1] Arrêt de cassation du 15 octobre 1807. [7] Décret du 6 déc. 1815 , au bulletin .
[ 2] Voy.arrêt decassation du 17 thermidor [ 8] 20 nov. 1815. Voy . infra . , n° 108 .
an 7 , Merlin , Quest. vº Compensation , $ 3.
2 7 [ 9] Il nov. 1813 .
[ 3] Voy. Arrêt de cassation du 4 pluviðse, [ 10] Ainsi , dans ces deux cas , les parties
an 12 , qui casse une délibération du tribunal ont le choix du ministre, ou du conseil- d'état.
de commerce de Châlons-sur -Saône. Merlin , Le recours à l'un est plus expéditif et moins
Quest. vo Pouvoir judiciaire , \ 8. coûteux ; le recours à l'autre , plus définitif ,
[4] 20 novembre 1815. à cause de l'instruction contradictoire qui a
[5] Voy. l'exception portée au nombre 20, lieu , et du jugement souverain qui la termine.
infrà. (11] Arrêté du 4 thermidor an 11. (Arch . )
[ 6] 12 nov . 1809.- Loi du 9 floréal an 10 , Voy. no 27 ci-dessous.
art . 3 . (12) 11 janvier 1813 .
CHAP. II. SECT. II. RÈGLES SUR LA COMPÉTENCE. 7
22. Il ne leur appartient ni de sus- 28. D'une autre manière , ils excè
pendre l'action des tribunaux , ni de dent aussi à la fois leurs pouvoirs et
réformer les jugemens et arrêts rendus, leur compétence : leurs pouvoirs, s'ils
même par défaut ou en premier res- statuent directement et sans conflit sur
sort [4]. une question dont les tribunaux sont
23. Les préfets ne peuvent revendi- déjà saisis , ou sur laquelle ils ont pro
quer les affaires administratives pen- noncé [10] ; et leur compétence, si cette
dantes devant les tribunaux , ni tendre affaire , de sa nature , appartient aux
à l'annullation des jugemens qui violent tribunaux ( u ).
la compétence administrative , ou qui 29. Les arrêtés des préfets peuvent
lèsent les droits ou les intérêts de l'état , être annullés en ce qu'ils jugent des
si ce n'est par la voie du conflit [5] . questions qui ne sont point de leur
24. S'ils jugent la question en même compétence >, et confirmés en ce qu'ils
temps qu'ils élèvent le conflit , ce juge- ordonnent de simples mesuresadminis
ment est un excès de pouvoir, et l'arrêté tratives et provisoires (12].
qui'le contient doit être annullé dans 30. Les préfets ne peuvent faire des
ses dispositions, à l'exception de celle réglemens d'administration publique , >
qui concerne le conflit, s'il est bien ni les étendre , ni les interpréter (13] .
élevé ( 6 ). 31. Ils ont seuls le droit de les pré
25. Lorsqu'ils n'élèvent point le con- parer , pour les soumettre ensuite à
flit, ils doivent se borner à intervenir l'approbation des ministres (14).
dans les procès portés devant les tribu- 32. Ils ne peuvent ordonner l'exécu
naux , pour y défendre les droits que tion de certaines mesures administra
l'état peut y avoir , après s'être munis tives qui blesseraient l'intérêt des tiers,
de l'avis préalable des conseils de pré-' avant d'avoir consulté le ministre de
fecture (7]. l'intérieur , surtout dans les matières
>
26. Ils outrepassent leurs pouvoirs >, qui touchent à d'assez grands et d'assez
lorsqu'ils prononcent sur le fond d'une nombreux intérêts pour qu'il soit be
contestation déjà jugéeparl'ancien con- soin de les régler par des ordonnances
seil-d'état du roi [8] . d'administration publique. C'est au mi
27. Les préfets excèdent à la fois leurs nistre seul à apprécier , dans la haute
pouvoirs et leur compétence , lorsqu'ils région où il est placé et loin des pas
sions locales, les sacrifices que l'inté- noncent généralement sur tout le con
rêt général peut commander à la pro- tentieux administratif [5].
priété [1]. 36. Cependant ils ne peuvent con
33. Lorsqu'un décret ou une ordon- naître que des affaires qui leur sont
nance a renvoyé l'exécution ou l'ap- spécialement et formellement délé
plication de ses dispositions réglemen- guées : c'est pour cela qu'ils sont des
taires aux tribunaux , les préfets ne tribunaux extraordinaires et d’excep
peuvent les modifier ni en ordonner tion [6 ].
l'exécution [2]. 37. Les arrêtés des conseils de pré
34. Lorsqu'ils se déclarent incompé- fecture ont le caractère , les effets et la
tens, les préfets doivent s'abstenir d'ap- vertu des jugemens [7].
précier , par les considérans de leurs 38. Les conseils depréfecture ne peu
arrêtés,> le méritedu fond de la question vent rendre leurs arrêtés les jours fériés,
qui leur est soumise. Il faut qu'ils se à peine de nullité.
bornent à exprimer leurincompétence. 39. Un arrêté de conseil de préfec
Au surplus, les motifs que , dans ce ture est nul , s'il n'est rendu au moins
cas, les préfets expriment surabondam-par trois membres [ 8].
ment , ne doivent être considérés que
> 40. Il en est de même si , parmi les
comme leur opinion personnelle ; ils conseillers qui l'ont signé, ils'en trouve
ne préjugent nullement la contestation un qui exerce une profession incom
déférée , soit aux tribunaux , soit aux patible.
>
s par
nistère public', ni greffe , ni avoués , ni huis- du 22 janvier 1808. – Dans ce cas >
siers ; mais ce n'est là qu'un défaut d'organi ties sont renvoyées à se pourvoir de nouveau
sation qu'ilest très facile de fairedisparaitre. pardevant cette autorité,sous la réserve de
>
Henrion , De l'autorité judiciaire , pag. 172 . tous leurs droits , même de tous moyens d'in
compétence de l'administration .
[ 5] Loi du 28 pluviðse an 8. [ 9] 5 août 1809. - 16 février 1811 .
[ 6] Extraordinaria jurisdictio est quæ [ 10] Ordonnance du 23 décembre 1815, in
non , nisi certis magistratibus , speciali lege sérée au bulletin.—
« En réglant l'instruction
CHAP. II. SECT. III. RÈGLES SUR LA COMPÉTENCE. 9
des affaires contentieuses devant le conseil- 11 juillet 1812. — 5 janvier 1813. -. 21 juin
d'état , on a oublié d'organiser la procédure 1813 .
9 17 janvier 1814.
-
des tribunaux administratifs de première in- [6] 7 février 1809. - 5 mars 1811. - 24
stance : c'était oublier les fondemens de l'é- août 1812. - 13 janvier 1813.
difice. [7] Quoique , dans la rigueur des prin
» C'est sur l'introduction des instances que cipes , les conseils de préfecture ne puissent
2
la pensée d'un bon législateur doit d'abord se pas réformer leurs décisions contradictoires ,
porter , et c'est l'imparfaite organisation des cependant le conseil-d'état a reconnu que la
tribunaux administratifs inférieurs qui en- règle comporte exception , s'ils sont déter
traine incessamment dans les ministères une minés à se réformer par un de ces moyens
multitude d'affaires contentieuses et de détail, graves qui signalent la surprise faite aux juges,
qui vont se compliquant et grossissant , en et que la loi admet dans les tribunaux comme
montant par les divers degrés de l'instruction ouvertures de requête civile. ( Art. 480 du
jusqu'au conseil-d'état , et qu'il serait si né- code de procédure civile ) .
cessaireet si facile de couper dans leur racine. Cette règle d'exception est justifiée par un
» La plupart de ces inconvéniens disparaî- décret du 3 janvier 1813. – Voici les motifs
traient , je le pense , à l'aide d'une bonne loi de ce décret que le rapporteur aa bien voulu
9
ordonné uneexpertise , et loin d'avoir jugé le l'art. 480 du code de procédure : or , dit-on ,
' fond de l'affaire , a réservé aux parties leurs les arrêtés des conseils de préfecture ne sont
droits et moyens, n'est pas susceptible de pas des jugemens rendus en dernier ressort ;
pourvoi. Cette jurisprudence est conforme à ils sont soumis à l'appel devant l'autorité sou
ce qui s'observe à la cour de cassation pour veraine : les conseils de préfecture ne peuvent
les pourvois contre les arrêts interlocutoires. donc eux-mêmes se déjuger. On peut ré
[ 4] 22 septembre 1812. pondre que si 7, dans les cas ordinaires , on
[5] Arrêté du gouvernement du 16 ther- permettait aux conseils de préfecture de ré
midor an 12. — 7 février 1809. – 18 juillet former légèrement leurs arrêtés , ce serait
1809. — 28 novembre 1809. — 10 avril 1812. intervertir l'ordre naturel des juridictions et
10 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
des appels , et favoriser une négligence qu'il presque involontaire ? Le recours au conseil
leur deviendrait facile de réparer après coup . d'état est alors inutile , et la marche de l'ad
Ce danger serait grand sans doute ; mais il ministration qui , de sa nature , doit être raa
n'existe plus dès qu'on limite ce droit de rap- pide , est embarrassée ; au lieu qu'en limitant
porter, aux cas exceptionnels prévus par l'art. sévèrement le droit de rapporter , aux seuls
480 du code de procédure , et qu'on lui ap: cas prévus par l'article 480 précité , on ne
plique les règles rigoureuses de la requête ci- blesse ni les formes , puisqu'elles n'ont été
vile. Je dirai même que ce principe , admis établies que dans l'intérêt de la loi ; ni les
si utilement devant les tribunaux , est bien principes 2, puisque l'arrêté doit reposer sur
plus favorable encore en matière adminis- des motifs graves et précis , indiqués par la
trative. En effet , les tribunaux ont plus de loi même; ni les droits des parties, puisque
lumières que les corps administratifs; les lois la partie lésée dans l'arrêté rapporté obtient
civiles sont plus claires , plus précises , plus une justice plus prompte et moins coûteuse ,
immuables. La série des formalités depuis la et que la partie en faveur de laquelle a été
demande jusqu'au jugement définitif, les dé- rendue la première décision , peut toujours
veloppemens des moyens respectifs des par- demander au conseil-d’état l'annullation de
ties , la publicité des audiences et des débats , l'arrêté qui la rapporte , si elle croit cet ar
la lenteur même des procédures , doivent of rêté mal fondé. »
7
frir aux juges civils plus de moyens de décou- » En thèse générale , je pense donc qu'il
vrir la vérité , et d'imprimer à leurs décisions est dans l'intérêt de la loi et des parties , que
un caractère plus certain d'infaillibilité. les conseils de préfecture aient la faculté de
» Ensuite , pourquoi a-t-on établi l'ordre rapporter leurs arrêtés , même contradictoi
des appels en matière administrative ? C'est rement rendus , toutes les fois que ces tribu
afin que l'autorité souveraine pút réformer naux administratifs se renferment dans les
les décisions de l'administration inférieure ,
cas exceptionnels indiqués par l'art. 480 du
pour excès de pouvoir , ou incompétence , ou code de procédure , et qui ouvrent la voie de
fausse application des lois. la requête civile .
» Ce double examen est une garantie pour [1] 3 janvier 1813 .
l'état , en ce qu'il maintient les principes de [2] Voyez le nombre 37 suprà .
la loi , et une garantie pour les parties , en ce [ 3] 25 mars 1807 .
-5 mars
qu'il soumet à une seconde épreuve la justice 1811. – ler février 1813. – 171811. juin
juillet 61813.
et la vérité de leurs prétentions . -
5 mars 1814 .
» Mais toutes les fois qu'un arrêté de con .
seil de préfecture a été surpris par dol , ou
a
[4] Voy. au titre de la procédure.
par l'absence de la pièce décisive , ou enfin [5] Arrêté du gouvernement du 8 pluviðse
par l'un des cas prévus dans l'article 480 du an 11 , et décret du 12 novembre
1809.
-
code de procédure , que la loi a déterminés [6] 18 août 1807 , — Arrêté du 5 pluviðse
d'unemanière très-précise , comment n'ad an 11 , précité (au bulletin ) .-31 janv. 1817. .
mettrait - on pas ce conseil de préfecture à re- [7] 15 janvier 1813. ( Vanstraet , Sineds
2
connaître lui, même une erreur de fait et et autres . )
CHAP. II . SECT. III. RÈGLES SUR LA COMPÉTENCE. 11
55. Ils ne peuvent prononcer sur les vent pas se permettre d'interpréter les
contestations irrévocablement termi- décrets ou ordonnances dans un sens
nées par des jugemens qui ont acquis contraire [i] .
l'autorité de la chose jugée ( 1 ). 61. Ils ne peuvent faire ni préparer
56. Ils ne peuvent élever le conflit des réglemens d'administration publi
de juridiction (2) que [6].
57. Ils doivent , dans les affaires mix-
> 62. Ils excèdent leurs pouvoirs en
tes , ne retenir que la partiecontentieu- ordonnant l'exécution
se , et renvoyer devant les préfets la Des sentences arbitrales ,
partie purement administrative , et de- Des jugemenset arrêts des tribunaux ,
vant les tribunaux , la partie judiciai- Des actes des préfets ,
re , ou du moins s'abstenir de pronon Des anciens arrêts du conseil .
cer sur ce point [3] . 63. Ils peuvent à la fois commettre
58. Quand ils se déclarent incompé- un double excès de pouvoir ,> et violer
tens , ils ne doivent retenir la connais- leur compétence.
sance d'aucune partie de la contes- Commettre un double excès de pou
tation , et la renvoyer purement et voir , en réformant des arrêtés d'admi
simplement aux tribunaux ou aux pré- nistrations centrales, ou des arrêtés de
fets , selon le cas. préfets, ou leurs propres arrêtés con
59. Lorsque les conseils de préfecture tradictoires , et en prononçant sur des
renvoient une question devant les tri- contestations irrévocablement termi
bunaux , ils doivent s'abstenir de la pré- nées par des jugemens passés en force
juger dans les considérans de leurs ar- de chose jugée ;
rêtés ; cependant , s'ils l'avaient fait , Violer leur compétence , en pronon
les parties et les juges ne doivent pas çant sur des questions de propriété ,
s'y arrêter ( 4 ) d'état , de servitudes ou de titres dontla
Mais si les conseils de préfecture dé- connaissance appartientaux tribunaux .
clarent leur incompétence dans le dis- 64. Les avis des conseils de préfec
positif où ils décident la question du ture donnés officieusement aux préfets
fond , bien qu'il y ait contradiction en- qui les consultent , ne sont point , à >
tre ces deux énoncés,> les tribunaux ne proprement parler , des décisions, et ne
>
se croiraient pas moins liés par la dé- peuvent devenir l'objet d'un recours au
cision administrative ; et dans ce dou- conseil- d’état [7].
te , l'arrêté déféré au conseil- d’étatdoit 65. Il en est de même des avis ou dé
ètre annullé pour excès de pouvoir , et cisions que les conseils de préfecture
comme faisant obstacle à l'action des sont tenus de donner aux préfets, lors
tribunaux devant lesquels il faut que qu'il s'agit de soutenir une action de
les parties se présentent sans aucuns vant les tribunaux , en demandant ou
préjugés antérieurs de l'administration , en défendant, au nom et dans l'intérêt
de quelque nature qu'ils puissent être. de l'état.
60. Les conseils de préfecture ne doi- Mais si , au lieu de se borner à don
ner un avis préalable, aux termes de d’état , sur l'avis préalable du comité
>
l'art. 15 du titre 3 de la loi du 5 no- du contentieux (5).
vembre 1790 , ils portent un jugement
>
pas une issue favorable, soit leur don- ractère , la force et les effets des juge
mens .
ner les moyens de se pourvoir au con
73. Les parties qui croient avoir à se
seil -d'état, s'ils croient être fondés à se
plaindre du refus d'autorisation (4). plaindre des décisions prises par les mi
69. Les arrêtés des administrations nistres, hors de leur présence, avec leurs
centrales, en matière purement admi- adversaires, et sans qu'elles aient été
2 >
par les préfets ni par les conseils de de se pourvoir , par la voie de l'opposi
préfecture, mais par le ministre auquel tion , devant les ministres qui ont rendu
la matière ressortit. ces décisions [ 6].
En matière contentieuse , ils ne peu-
. 74. Les décisions des ministres doi -
vent être réformés que par le conseil- vent , en général , être signifiées par
faire courir les délais du recours au con. lettres , lorsqu'il s'agit , soit d'un re
seil d'état [1]. cours formé par le ministre même con
75. Lorsque ces décisions ont été ren. tre un arrêté du conseil de préfecture,
dues contradictoirement, et régulière- soit d'une décision prise de propremou
ment signifiées, la partie qui se pourvoit vement , dans les bureaux des ministè
contr'elles , devant le comité du con- res ,> et attaquée devant le conseil .
tentieux , après l'expiration du délai de 80. La production et le visa des let
trois mois , encourt les effets d'une fin tres des ministres rendent contradic
de non recevoir insurinontable [2]. toire leur défense , ainsi que la décision
76. Les anciens décrets et les ordon- du conseil qui intervient sur une pareil
naces royales pris sur le rapport des mi- le instruction .
nistres , après avoir entendu les parties,
> La lettre du ministre qui renferme
ne sont pas susceptibles d'être attaqués ses conclusions et leurs motifs, ne doit
par elles , devant le conseil d'état, par pas être communiquée aux parties (6) .
>
mines , les ponts et chaussées , les fo- mentaire et de police , ne peuvent non
>
rêts, y sont représentées par le minis- plus être attaquées devant le comité du
tre du département duquel elles dépen- contentieux.
dent , et y sont défendues par simples
> Si les parties se croient lésées par
mémoires. l'effet d'une de ces décisions ou mesu
Les ministres engagent également res , il y a lieu seulement à se pourvoir
(1) Nous ne donnons point ceci comme un [6] Art. 16 du réglement. — Cet ouvrage
principe certain ;i mais nous pensons que cela est consacré à faire connaître les usages , et
devrait être ainsi pour rendre les règles uni- non à les critiquer : cependant on ne peut se
formes.Voy.tit. 2, chap . 2 , et l'aff. Lenoble . dispenser de faire observer que la partie n'est
[2] Art. 11 du réglement du 22 juillet 1806. pas égale , quand un plaideur ne peut con
[3] Voy. ci après au titre de la procédure. naitre les objections que lui fait son adver
[4] Art. 29 du réglement précité. saire .
( 5) 23 novembre 1813 . [ 7] Voy.nombre 45 au titredelaprocédure.
14 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.
en révision , dans la forme administra- 89. Les ministres prononcent sur les
tive [1]. actes purement administratifs des pré
84. Le pourvoi au conseil- il'état con- fets; ils peuvent les annuler ::
tre les instructions ministérielles n'est Pour incompétence ,
pas recevable (2). Pour excès de pouvoir ,
Les décisions du ministre des finan- Pour refus d'exécution ou violation
ces , en matière d'eaux et forêts et d'en des ordonnances royales ,
registrement , ne sont considérées que Pour fausses , inutiles ou dange
comme des instructions destinées à ser reuses mesures .
vir de guide à la régie , pour la discus- 90. Les ministres prononcent dans les
sion des droits qu'elle peut avoir à re- contestations élevées entre les préfets
vendiquer devant les tribunaux. et les conseils municipaux, relative -
85. Les réclamations contre les arrê- ment à l'interprétation d'arrêtés admi
tés des conseils de préfecture, adressées nistratifs rendus par les préfets précé
aux ministres , ne saisissent pas la ju- dens et approuvés par les ministres.
ridiction contentieuse ,> et n'interrom 91. Les décisions des ministres , en
pent pas le délai du recours devant le matière purement administrative , ne
conseil -d'état [3] . sont point susceptibles d'être attaquées
86. Il en est de même des réclamations devant le comité du contentieux [7].
adressées aux ministres contre leurs pro- S'il en était autrement, le pouvoir
pres décisions contradictoires et régu- exécutif passerait dans le conseil d'état.
lièrement signifiées (6). 92. Les ministres ne peuvent annu
87. Les ministres ne peuvent, avant ler , par leurs décisions , les jugemens
de prendre leurs décisions en matière rendus soit en premier soit en dernier
contentieuse , consulter le comité du ressort .
contentieux , qui se trouverait lié par 93. Ils ne peuvent élever eux-mêmes
son propre avis, s'il arrivait que la par- le conflit d'attribution [8] .
tie lésée par la décision du ministre, re- 94. Ils peuvent ordonner aux préfets
courût ensuite devant ce comité contre de le faire .
cette même décision . 95. Ils peuventleur ordonner égale
Le comité du contentieux n'est point ment de rapporter leurs arrêtés.
un comité consultatif attaché à un dé- 96. Ils peuvent, dans les marchés
partement particulier du ministère ; qu'ils passent au nom de l'état, stipuler
mais un comité central qui prépare les la faculté de prononcer eux-mêmes en
décisions du conseil-d'état surles matiè- premier ou en dernier ressort sur les
res contentieuses [5] . difficultés d'exécution ou d'interpréta
88. Les matières purement adminis- tion résultant desdits marchés [ 9].
tratives sont réglées par des ordonnan- 97. Dans tous les autres cas , les mi
ces royales rendues sur les rapports des nistres excèdent leurs pouvoirs, s'ils
ministres (6) prononcent sur des questions conten
[ 3] Voy. à cet égard l'ouvrage de M. Locré , [5] Avis approuvé du 26 mai 1807.
sur le Conseil - d'état. On en trouve un ex [6 ] Ibid .
16 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
tiennent le caractère et les effets des voi , saisissent les tribunaux de com
jugemens , que lorsqu'elles ont été merce plutôt que les tribunaux civils.
>
[1] Avant la révolution , les arrêts du con- 21 janvier 1812 . 18 mars 1813. - 17 mai
seil , émanés du conseil privé ou conseil des 1813. – 20 juin 1816.
parties , n'étaient point signés par le roi . [4] Jer mars 1813. — 20 juin 1816 .
S. M. ne signait que les arrêts rendus au [ 5] V.le nombre 35 au tit . de la procédure.
.conseil des dépêches, qui ne jugeait que les [6] 10 mars 1809 .
affaires de haute administration. [7] 29 août 1809.
[ 2] 15 juin 1812. [ 8] 20 juin 1816.
[ 3] 16 mai 1807. – 29 décembre 1812. [ 9] 26 février 1817 .
CHAP. II. SECT. V. RÈGLES SUR LA COMPÉTENCE. 17
ordonne l'exécution des dispositions de n'est dans le seul cas où une commune
cet arrêté qu'il se fait propre [4]. se pourvoit devant lui contre un arrêt
Néanmoins , dans ce cas, il doit an- du conseil de préfecture ,, qui lui a re
nuller le premier arrêté qui revivrait fusé l'autorisation de plaider (7] .
par la réformation du second . Mais, même en ce cas, l'usage a pré
121. Le conseil -d'état peut, sur con- valu de renvoyer ces sortes de ques
fit, annuller directement les jugemens tions à l'examen de trois jurisconsultes
et arrêts qui , de propre mouvement , choisis dans le ressort de la cour roya
>
ou sur la demande des parties , ont à le , et de s'en rapporter à leur avis [8] .
>
tort déclaré leur incompétence . Mais 125. Lorsque des arrêtés purement
s'il renvoie simplement la cause devant administratifs et de pure exécution ,
les tribunaux , ce renvoi est une an- sont intervenus dans une contestation
nullation implicite et suffisante des pre- où il s'agit d'annuller ou de maintenir
miers jugemens. des arrêtés postérieurs de conseils de
122. Lorsque des arrêtés adminis= préfecture , le conseil-d'état considère
[ 4] 10 avril 1812 . 17 juillet 1813. 17 risation de plaider après avoir examiné les
janvier 1814. - 5 janvier 1813 . titres , mettait un trop grand poids dans la
[ 5] 6 juin 1813 . balance des tribunaux.
TAGAREL . 2.
18 ÉLEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
sces arrêtés purement administratifs et pour causes graves est urgentes [3].
comme non -avenus, sans qu'il soit be- 128. Le conseil -d'état étant plutôt
soin de renvoyer , છેà cet effet, les parties une cour d'équité qu'un véritable tri
devant les ministres compétens , pour bunal , a , pour rendre ses décisions ,
les apprécier [1] . une certaine latitude ; il peut, à raison
126. Le conseil-d'état , en renvoyant des circonstances , modérer ou remet
les parties devant un conseil de préfec- tre , au nom du roi , des amendes en
> >
TITRE 11.
SOMMAIRE .
11 serait inutile que je répétasse ce qui est écrit à ce sujet dans le décret
réglementaire du 22 juillet 1806 : cedécret est public et connu.
Ce qui ne l'est pas , ce sont les règles que je vais exposer , et qui ont expli
>
CHAPITRE PREMIER.
CHAPITRE II.
DÉLAIS DU REGOUR 8.
[1] Voir à la fin de l'ouvrage le décret ré [2] Voyez article 1er du réglement du 22
glementaire du 22 juillet 1806 . juillet 1806 .
20 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
tit , n'est pas recevable après trois mois délais contre la partie à laquelle cette
du jour où cette décision a été noti- lettre est adressée (5].
fiée [1] . 9. On ne peut se pourvoir , après
5. Une notification légale est néces- l'expiration des délais prescrits par l'ar
saire pour fairecourirlesdélais du pour- ticle 11 du réglement du 22 juillet
voi devant le conseil - d'état (2 ). 1806 , contre une contrainte décernée
6. L'envoi d'un arrêté de conseil de par les ministres dans tous les cas où la
préfecture à l'administration des ponts- loi leur confère cette faculté , et lors
et-chaussées , des domaines et autres qu'elle a été signifiée par un acte extra
administrations publiques , fait par judiciaire (6) .
les préfets ou ministres , ne suffit pas 10. Un recours exercé hors des délais,
pour mettre ces administrations en de- n’est, dans aucune circonstance parti
meure ( 2] . culière , susceptible d'être admis i à
7. Il en serait de même d'une notifi- moins que le Roi , déterminé par des
cation faite par un porteur de con- événemens de guerre ou autres de pa
traintes [ 4 ]. reille gravité , n'ait , dans une ordon
8. La lettre d'un préfet portant men. nance générale , autorisé les parties à
tion , extrait ou copie d'un arrêté de lui présenter , en son conseil d'état ,
>
CHAPITRE III.
DES EXCEPTIONS .
11. Parmi les exceptions , il en est la forme. Dans cette classe sont ran
qui touchent la forme; il en est qui gées:
touchent le fond . 10 Les cautions à fournir par les
Je parlerai d'abord des exceptions en étrangers,
vaient été renouvelées depuis cette époque. règle. — 23 avril 1807. – 15 janvier 1809. -
Il vaut mieux tenir qu'aucune loi ne prescri- 29 décembre 1812. - ler février 1813.
-
rieure , avec ordre de les remettre aux sans que l'une des parties ait été enten
>
dans les délais pour attaquer l'acte admi- et le réglement du 22 juillet 1806 n'a pas de
nistratif qui en en a fait l'objet , se serait disposition quiétablisse la déchéance pour le
2
ont fait l'application , si ces décisions 49. Les questions de propriété évo
sont contraires à la loi [1]. quées par l'ancien conseil du roi,
45. Il en est de même des décisions en vertu des attributions qu'il avait
de faveur, de grâce , de remise ou mo- alors , et qui , par les lois nouvelles ,
dération, qui ne peuventêtre attaquées ont été renvoyées aux tribunaux , ne
par la contentieuse
voie devant le con . peuvent , sous aucun rapport , de
seil -d'état ( 2). venir l'objet d'un recours au conseil
46. Les décisions des ministres qui d’état.
prescrivent des mesures d'ordre public 50. Il a été ordonné par le décret
et de simple administration ; qui, en du 27 avril 1791 , relatif aux affaires
juridiction gracieuse , accordent ou re- pendantes devant leconseil des parties,
tirent des autorisations, et règlent des des finances , des dépêches , et de la
indemnités , et qui ne portent le carac- grande direction , que lesdites affaires,
tère ni d'un bail, ni d'un marché, ni et notamment celles dans lesquelles l'é
d'un engagement quelconque >, peu- tat plaidait directement contre les par
vent être retractées ou modifiées par ticuliers, en qualité de créancier ou de
les ministres eux -mêmes et ne sont pas débiteur , seraient portées devant les
susceptibles d'un recours dans la fornie tribunaux auxquels la connaissance en
contentieuse (3) est attribuée par ce décret ; en consé
Les réclamations auxquelles ces actes quence , il n'y a pas lieu d'admettre
ou mesures ou réglemens donnent lieu, devant le conseil - d'état la poursuite
ne peuvent être l'objet que d'un rap- des instances engagées en 1791 au con
port fait au roi par le ministre dont ces seil alors existant, entre le trésor et un
actes et réglemens émanent . particulier (6)
47. On n'est pas recevable à poursui
vre , par la voie contentieuse , l'annul
lation des réglemens de police émanés SECTION II .
des préfets ( 4).
48. On n'admet point les recours di- Des exceptions au fond, ou fins denon re
rigés contre les arrêtés administratifs
ou décisions ministérielles , qui ne sont cevoir proprement dites.
que l'exécution et le résultat d'une or
donnance contradictoire [5] .
Il en serait autrement si , par une S 1er. Du défaut de qualité.
fausse interprétation , ces arrêtés ad
ministratifs ou décisions ministérielles 51. Des babitans d'une commune ne
intervertissaient le sens d'un ordon- peuveut se pourvoir individuellement,
nance , ou la modifiaient, ou y ajou- en son nom , même sous le prétexte
taient. d'un intérêt général, pour réclamer la
août 1816. – 31 janvier 1817. lois des 8-12 août 1791.- Décret du 12 juillet
(3) Avis app. du 21 avril 1807 . 10 sep 1807. D’Espagnuc. – 19 mars 1817.
tembre 1808. – 17 janvier 1814. – 31 jan
vier 1817.
26 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE ,
propriété d'un bien prétendu commu- ont aussi le droit de se défendre col
nal [1 ] . lectivement et par l'entremise d'un
52. Un particulierest sans qualité pour seul.
attaquer, devant le conseil d'état , des Lorsqu'il s'agitensuite de fixer la por
arrêtés de conseils de préfecture aux- tion afférente à chaque associé , dans
quels il n'était point partie. l'entreprise commune, chacun doit in
La voie de la tierce opposition reste dividuellementjustifier de son existence
encore ouverte devant ces conseils [2]. et de ses droits particuliers.
53. Le réglement du 22 juillet 1806 , Jusque-là les tiers n'ont pas le droit
qui seul détermine la forme de procé- de demander cette justification (4).
der devant le conseil -d'état en matière 55. Les particuliers ne sont point ad
contentieuse administrative , n’exige mis à se pourvoir au conseil-d'état con
point, pour donner à la signification tre les arrêtés de conseils de préfecture
des arrêtés ou décisions rendus dans les qui ont autorisé des communes à plai
causes où il existe des parties mineures, der (5).
la vertu de faire courirle délai dupour
voi au conseil d'état , que cette signifi S 2. Du défaut d'intérêt.
cation ait été faite tant au subrogé -tu
teur qu'au tuteur, ainsi que le prescrit 56. On ne peut se pourvoir au conseil,
l'article 444 du code de procédure, pour d'état pour demander la confirmation
les appels judiciaires ; il suffit donc que d'arrêtés ou décisions qui ne sont point
la décision ou l'arrété ait été signifié attaqués [6).
au tuteur, pour que le subrogé - tuteur 57. La mêmerègle s'applique aux ar
ou le tuteur lui-même soit non receva- rêtés qui n'ont rien préjugé sur les
ble à attaquer cette décision ou cet ar- questions qui divisent actuellement les
rêté après les trois mois du jour de la parties [7).
signification , sur le prétexte que cette
signification n'a pas été valablement § 3. De Pacquiescement.
faite [3].
54. Une partie qui plaide avec une 58. Lorsqu'un arrêté a été suivi d'ac
compagnie, peut-elle faire déclarer ses quiescement par une partie , d'accep
adversaires non recevables, jusqu'à ce tation par l'autre partie, sesdispositions
>
qu'ils aient fait connaître leur existence ne peuvent plus être attaquées ni par
individuelle ? voie de recours principal , ni par voie
Non ; car le refus ou le retard d'un incidente.
sociétaire , de justifier de ses qualités 59. On est non recevable à attaquer
et de son existence, ne peut suspendre les arrêtés administratifs que l'on aa exe
le jugement d'une cause en état vis- cutés sans réserve ; car > en général ,
à-visdes autres intéressés. Les asso- l'exécution volontaire d'un arrêté vaut
ciés pouvant être assignés valablement acquiescement et produit l'exception de
dans la personne de l'un d'entre eux, la chose jugée [8 ].
sistement réciproque d'y procéder ul- même pour les matières contentieuses
térieurement . de l'administration ,> sauf les voies et
On compense alors les dépens entre moyens extraordinaires ouverts contre
les parties (4). les décisions souveraines (10) .
64. Lorsque, par suite d'une transac- 69. Si l'envoi par les autorités supé.
tion, les parties se désistent réciproque- rieures aux autorités inférieures suffit
ment de leur recours , on leur donne pour rendre exécutoires les actes pure
>
vernement rendus , avant le 22 juillet tratives telles que des répartitions d'af
1806 , sur le rapport des ministres et fouage et des partages de biens com
sur la réclamation des parties, ou après munaux ont été approuvées par les
>
/ CHAPITRE IV.
DES INCIDENS.
les convenances du droit et dans l'in- 74. Les préfets excèdent leurs pou
térêt de toutes les parties , de surseoir voirs lorsqu'ils ordonnent le sursis à
à leur exécution jusqu'à la décision du l'exécution des arrêtés des conseils de
cop. cil-d'état [ 2]. préfecture [ 5).
Jinsi lorsqu'il s'agit de la destruction
d'une maison , d'un moulin , d'un pont,
de plantations, d'usines , etc. , le dom Section II .
mage ou la perte de la chose en litige ,
serait irréparable en définitif , et le Des Demandes incidentes [6] .
sursis est salutaire en pareil cas : si ce
pendant la continuation des faits dé
fendus ou la conservation des choses 75. Une demande încidente ne peut
refusées par les arrêtés dont est appel, être formée contre des parties en cause ,
CHAPITRE V.
81. Les arrêtés de conseils de préfec- nance royale rendue par défaut, n'a
ture et de préfets, ainsi que les décisions pas été faite au domicile de l'une des
ministérielles,en matière contentieuse, parties défaillantes , mais au domicile
>
qui n'ont pas été rendus contradictoi- de ses héritiers , avant que le décès de
rement , sont, jusqu'à exécution ,sus. leur auteur n'ait été signifié, l'opposi
>
ceptibles d'opposition devant les mêmes tion desdits héritiers à ladite ordon
autorités [1 ] . nance est recevable, bien que les délais
82. L'usage du conseil- d'état est de soient expirés ; et l'intérêt desdits hé
recevoir l'opposition avant de juger de ritiers étant identique avec celui de
son mérite [2] . leurs consorts , toutes les parties sont
Toutefois lorsque , sur le simple vu remises au même état oùelles étaient au
>
des pièces , il paraît que l'opposant au- paravant, l'opposition étant admise [6].
rait tort au fond , il est arrivé que le 86. Lorsqu’un mineur a procédé par
conseil d'état a , par même décision , son tuteur devant un conseil de pré
afin d'épargner aux parties des frais et fecture, par suite d'un décret , l'oppo >
nance par défaut aux opposans [4]. 88. Quant aux affaires décidées au
84. Lorsque les intéressés sont nom- conseil-d'état par voie administrative ,
breux , comme lorsqu'il s'agit d'action- c'est à dire , d'après le rapport d'un mi
> >
[ 1] 23 décembre 1815. 17 juillet 1816. qui toujours doit être reçue dans la forme.
[ 2] 18 mars 1816. — C'est le veu du régle- [3] Avis appr. du 22 mars 1813. - 20 no
ment du 28 juin 1738 , et des articles 29 et 30 vembre 1815.
du réglement du 22 juillet 1806 ; car au con- [4] 4 juin 1816 . 22 octobre 1808 .
seil-d'état , comme en la cour de cassation , [5 ] Ibid .
la décision qui intervient sur l'opposition , [6 ] 23 décembre 1815 .
est un jugement de restitution contre la dé- [7] 14 mai 1817 .
cision par défaut , et qui remet les parties [ 8] 3 janvier 1813 . · Voy. les nombres
au même état où elles étaient auparavant . 44 , 45 et 46 ci-dessus .
Elle peut être refusée ; à la différence de [9] 16 février 1811 . Voy. les nombres
l'opposition par défaut dans les tribunaux , 44 , 45 et 46 ci-dessus .
CHAP . VI . SECT. I. DE LA TIERCE OPPOSITION . 31
blessé les droits d'un tiers [1] . tradictoires qui vise le nom des parties ,
90. Lorsque la partie ne produit de- leurs qualités , la date de leur pourvoi
vantle conseil-d'état, pour soutenir son introductif, leurs pièces , mémoires et
opposition , aucune pièce nouvelle et répliques , serait une demande en ré
aucun moyen nouveau qui puissent vision que les lois proscrivent [4].
faire changer la décision qu'elle atta- 93. Une opposition enfin ne peut être
que, le conseil rejette sa requête (2). admise contre un décret dont le texte
91. Les opposition aux décrets et ar- même porte qu'il a été rendu contra
rêtés de l'ancien gouvernement en ma- dictoirement , bien que la partie qui
tière domaniale , irrégulièrement fai- forme cette opposition, prétendequ'elle
>
lais prescrits par le décret du 22 juillet tres ,> le directoire , les consuls, le con
1806 , à peine de déchéance (3). seil-d'état (6) .
CHAPITRE VI .
de son vendeur , celui-là ne peut non 103. Si la pièce décisive était déposée
plus former tierce- opposition aux déci- dans les archives d'un ministère ou
sions rendues avec son auteur , sans d'une administration >, et qu'il ait été
préjudice toutefois de l'action en dom- libre à la partie condamnée de s'en faire
mages-intérêts qu'il lui est réservé de délivrer copie , on ne peut véritable
faire valoir contre son vendeur , s'il s'y ment dire , en ce cas , que la pièce a été
>
croit fondé, et devant les juges ordi- retenue par le fait de l'adversaire ; et
naires (1). la négligence du demandeur ne pou
100. La déchéance qui s'appliqueaux vant lui profiter, son recours n'est pas
décisions par défaut, contre lesquelles reçu (5 ).
il n'a pas été formé d'opposition dans 104. Lorsqu'une commune ou une
les trois mois à compter du jour de leur administration publique a dissimulé
signification , s'applique également à des actes importans , qui auraient dû
la tierce-opposition [2). être produits dans une contestation où
il s'agissait d'obtenir une condamna
tion contre un agent de l'administra
SECTION II. tion , pour des faits d'administration
auxquels ces actes se rapportent, les
Du recours contre les décisions contra- dites pièces peuvent être considérées
dictoires. comme retenues par le fait de la partie,
et le délai du pourvoi ne doit courir
que du jour où elles ont été recouvrées,
191. Toute décision de l'autorité ad- ou du jour où la signification des ar
ministrative est contradictoire et défi- rêtés administratifs ou décisions qui les
nitive quand les parties ont été respec- contiennent ou les relatent , a été faite
tivement entendues et mises à portée à la partie qui les oppose.
de produire leurs titres . 105. La production d'un acte dans
Tout recours est fermé à ces parties lequel on a omis à dessein un passage
contre de telles décisions [3]. important et décisif , équivaut à la
102. Il n'en est point de même si la production d'une pièce fausse [ 6 ).
partie qui forme le recours , se trouve 106. La prohibition établie dans cette
placée dans l'une des exceptions pré- section , ne s'appliquerait point au cas
vues et déterminées par l'art. 32 du où la partie avec laquelle la décision
réglement; c'est-à -dire >, 1º si elle peut aurait été rendue , l'attaquerait sous
prouver que la décision a été rendue une autre qualité et dans d'autres in
sur pièces fausses ; 2° si elle a été con- térêts que ceux sous lesquels elle aurait
damnée faute de représenter une pièce primitivement agi.
décisive qui aurait été retenue par son En ce cas , le recours serait vérita
adversaire : elle peut alors se pourvoir blement une tierce-opposition [7].
par forme de requête civile (4] . 107. Les avocats qui ont présenté
[ 2] 4 juin 1816. – 17 juillet 1816.— 9 avril 1816. – 26 février 1817. — Voy. art. 480 du
-
des requêtes au mépris des défenses ment, ne saurait sans danger ètre éten
portées dans l'art. 32 du réglement , due aux affaires civiles, et encore moins
sont passibles d'une amende de 10 fr. aux affaires administratives [2].
>
les réglemens en matière contentieuse caractères que ceux d'un acte adminis
devant le conseil-d'état. tratif rendu par l'autorité souveraine ,
Les seuls cas où la loi a autorisé la et contre lequel les réclamations peu
révision des procès , sont ceux que les vent être formées et admises aux ter
art. 443 et 444 du code d'instruction mesde l'art. 40 du réglement, pour être
criminelle ont spécialeinent prévus; et renvoyées ensuite à l'examen du comité
celte loi d'exception et de faveur, in- du contentieux , si le roijuge à pro
troduite en matière criminelle seule- pos de prendre cette mesure (4] .
CHAPITRE VII.
DES DÉPENS.
d'office en cause , il peut exiger des dé- surseoit à statuer sur les questions pu
>
locutoire soit vidé ; et s'il le faitprématu- réservés jusqu'à la décision sur le fond .
rément , il est condamné lui-même aux 120. Mais si la partie qui se pourvoit
dépens de l'incident qu'il a engagé [1]. contre une ordonnance par défaut ,
117. Les renseigneniens fournis par pour cause d'incompétence seulement ,
le domaine , sont souvent très-précieux succombe dans cette opposition , sa par
pour éclairer la religion des juges; mais tie adverse, si elle aa défendu , peut de
quand le comité du contentieux voit mander qu'on lui adjuge les dépens [4].
que le domaine n'a véritablement au- 121. La condamnation aux dépens
cun intérêt direct ni indirect à la déci- faits dans les tribunaux, ne peut être
sion du litige , quelle qu'elle soit , aú prononcée ni par le conseil d'état , ni
lieu de le mettre en cause par la voie par les conseils de préfecture [5).
contentieuse , il suffit de consulter le 122. Si une partie se pourvoit préma
directeur général dans la forme admi- turément devant le conseil -d'état, pour
nistrative, ce qui épargne à toutes les y faire décider des questions qui n'ont
parties des frais et des longueurs [2] . pointétéinstruites en première instance,
118. Lorsqu'il appert , sur l'instruc- soit devant les conseils de préfecture ,
tion , qu'avant de vider l'opposition à soit devant les ministres , il y a lieu , en
7
CHAPITRE VIII.
DES DOMMAGES - INTÉRÊTS .
123. Les tribunaux seuls ont le ties, soit devant les conseils de préfec
pouvoir de prononcer sur les dom- ture , soit devant le conseil - d'é
mages- intérêts réclamés par les par- tat.
TITRE III.
CHAPITRE PREMIER
BAUX ADMINISTRATIFS.
fection , dans la classe des actes admi- se continuant sous l'empire de la sai
nistratifs (1 ) sine nationale, l'accessoire devait suivre
La jurisprudence du conseil-d'état , le principal , et que par conséquentles
dans les premiers temps de l'établisse- conseils de préfecture devaient connai
(1) Voy. Mathæus , de auctionibus , liv. l , Il est certain que si ces demandes étaient
chap. 3 , nº 6. fondées sur la prétendue irrégularité des ad
[2] Voy. le titre 2 de la loi du 23 octobre judications des baux , la connaissance n'en
-5 novembre 1790 sur les biens nationaux ; pourrait appartenir qu'aux conseils de pré
le paragraphe 4 de la loi du 6 frimaire an 7 , fecture , sauf le recours au conseil-d'état.
sur les droits de passage , bacs , bateaux et Mais si ces demandes étaient fondées sur
passe-cheval, etc. C'est à ces lois que seré- d'autres causes , comme par exemple sur le
fère l'article 1712 du code civil , lorsqu'il dit : défaut de payement des fermagés, ou sur les
« Les baux des biens nationaux , des biens abus commis par les fermiers dans leurs jouis
» des communes et des établissemens publics, sances , les tribunaux seuls pourraient en
» sont soumis à des réglemens particuliers » . connaître. C'est ce qui a été solennellement
Mais de ce que ces baux doivent être passés jugé par un avis du conseil -d'état du 12 fruc
devant les autorités administratives , s'ensuit- tidor an 8 , approuvé le 14 du même mois.
il que les tribunaux ne puissent connaître ( Voy. Merlin , Réperloire, au mot Bail ,
7
tre des difficultés élevées à leur égard , ou d'indication de l'origine des biens,
,
6 août 1791. Loi relative aux domai- 7 mars 1808. Décret approbatif d'un
nes congéables. avis du conseil-d'état,
16 oct . 1791. Loi relative aux baux sur une question rela
emphythéotiques. tive aux redevances
15 germ . an 3. Loi relative aux baux à emphythéotiques.
cheptel. 26 avril 1808. Décret relatif au mode
1er fruct. an 3. Loi interprétative de d'évaluation des ren
celle du 15 germinal tes et baux stipulés en
dernier , concernant nature .
les baux à cheptel. 2 févr. 1809. Décret approbatif d'un
9 fruct. an 5. Loi relative à la réduc avis du conseil d'état,
tion du prix des baux, sur deux questions re
passés postérieure latives à la contribu
ment au 1er janvier tion foncière des héri
1792. tages possédés à titre
6 mess . an 6. Loiadditionnelle à celle d'emphythéose.
du 9 fructidor an 5 , 31 oct. 1810. Décret qui rejette la
concernant la liquida proposition de réduire
tion et le paiement des. le prix d'un bail passé
fermages. aux enchères publi
17 mess. an 6. Loi relative au cas et ques pour les hospices
au mode de réduction d'Amiens.
du prix , et de résilia
tion des baux à ferme
Section III .
passé pendant la dé
préciation du papier Jurisprudenee.
monnaie.
2 therm . an 6. Loi relative aux baux à S 1er. Règles sur la Compétence.
cheptel.
4 therm . an 8. Avis du conseil d'état No 1er. COMPÉTENCE DE L'ADMINISTRATION .
sur les baux à comp
tant . 1. Les conseils de préfecture sont
6 mess. an 10. Arrêté qui détermine le compétens pour décider à compter de
mode de liquidation quelle époque un fermier aa dû perce
des fermages arriérés voir le prix du bail d'un domaine na
des domaines natio- tional , antérieurà la saisine nationale.
naux . Mais ils sont incompétens pour juger
11 juin 1806. Décret approbatif d'un du mérite d'une prescription opposée
avis du conseil-d'état, par le domaine, aussi bien que pour
9
mens existant sur le lieu, les tribunaux demnité sur le prix d'un bail, pour
ne sont point compétens pour décider cause de non jouissan ance par force ma
si le bail existe réellement, s'il doit jeure (6 ].
avoir son exécution , et si le fermier est 7. Ainsi doit être portée devant les
véritablement propriétaire desdits, bâ- tribunaux une contestation relative å
timens [1 ]. l'exécution d'une concession à charge
3. C'est à l'administration qu'il appar- de rente ou autrement , faile , à divers
tient de procéder à la liquidation des habitans d'une commune, de divers
indemnités dues par l'état aux déten- terrains communaux [7].
teurs des domaines nationaux par suite 8. Ainsi doit être annullé l'arrêté
des baux à eux consentis au nom de d'un préfetquiaurait prononcé sur une
l'état. contestation entrele domaine et un par
Les tribunaux excèdent leurs pou- ticulier , au sujet des fermages des do
voirs, lorsqu'ils procèdent à de sembla- maines d'une ancienne abbaye, dont ce
bles liquidations , surtout dans le cas particulier seserait rendu adjudicataire
où il existe déjà des arrêtés administra- avant 1789 [ 8 ].
tifs qui ont réglé ces décomptes [2]. 9. Ce principeest applicable aux baux
4. Le cautionnement d'une ferme de passés entre une commune et un parti
barrières est incontestablement un acte culier [9 ).
administratif; en conséquence , la ques- 18. Il en est de même de toutes les
tion de savoir si l'existence de cet acte contestations relatives à la résiliation
est légalement prouvée et quels en doi- des baux ( 10 ).
vent être les effets, concerne la sub- 11. Il en serait toutefois autrement
stance de l'acte même , et ne peut être si , par une clause expresse du cahier
résolue que par l'autorité administra- . des charges ou du procès - verbal d'adju
tive (3 ]. dication d'un bail , l'administration s'é
Nº. 2. COMPÉTENCE DES TRIBUNAUX .
tait réservé la faculté de prononcer sur
les contestations qui pourraient s'élever
5.En matière de baux à ferme, les con- relativement à l'exécution , l'interpré
seils de préfecture ne sont compétens tation ou la résiliation dudit bail (11].
ni pour statuer au fond , ni pour inter 12. Toute liquidation et tout régle
préter les clauses de ces actes [4], ment de comptes entre le domaine et les
Les questions relatives à la validité, débiteurs des revenus nationaux en exé.
à l'interprétation et à l'exécution des cution des baux à eux passés par l'admi
baux à ferme passés par l'administration, nistration , sont du ressort des tribu
appartiennent donc aux tribunaux [5]. naux ordinaires (12).
6. Telle serait la demande d'une in- 13. Il en est de même des oppositions
aux contraintesqui peuvent être la suite compétens pour connaître des poursui
de ces liquidations et règlemens (1). tes exercées par la régie de l'enregistre-,
14. Lorsqu'il est question de régler ment et des domaines nationaux , à fin
le compte dû par un fermier, en exé- de paiement des fermages d'un domaine
cution d'un bail passé antérieurement national (7).
à la saisine nationale, ce réglement est 20. Il en estde même s'il ne s'agit que
du ressort des tribunaux ordinaires [2]. d'apprécier la valadité des pièces dont
15. Il en est de même , s'il s'agit d'ap- un fermier de biens sous le séquestre
pliquer les principes qui règlent les national, prétend faire résulter sa libé
baux non écrits [3 ], ration ; la contestation est du ressort de
16. Les tribunaux ordinaires sont éga- l'autorité judiciaire [8].
lement compétens dans le cas où il s'a- 21. Lorsque la solution d'une ques
git de décider si un droit de jouissance tion relative à un bail dépend en gran
doit être considéré comme une servitude de partie d'une question de fait et de
réservée par l'acte d'adjudication d'un l'usage des lieux, et qu'il ne s'agit pas
bail national [ 4) . même de fixer le sens des clauses du bail
17. L'orsqu'il ne s'agit pas, en un mot approuvé par l'autorité administrative,
d'interpréter un acte administratif , c'est aux tribunaux qu'il appartient d'en
mais de décider une question de droit connaître , et ce serait à tort que le pré
civil ; si , par exemple , des fermiers fet éleverait le conflit ( 9].
d'un domaine public , en vertu d'un 22. La question de savoir si un fer
bail qui ne contient pas de stipulations mier doit être tenu ou non , de faire ,
contraires , peuvent sous- affermer les sans indemnité , le curement d'un ruis
a
objets à eux loués, la contestation est seau qui alimente son moulin , est du
du ressort des tribunaux [5] . ressort des tribunaux (10].
18. C'est donc à l'autorité judiciaire 23. Bien que la surveillance et l'ad
qu'il appartient aussi de prononcer sur ministration des hacs surles rivières ap
les demandes en résiliation des baux de partiennent à l'administration , c'est
domaines nationaux, lorsque le fermier devant les tribunaux que doivent être
la fonde sur l'inexécution des clauses du portées les contestations élevées entre
contrat, les fermiers de ces bacs et leurs sous -fer
Telle est la position d'un particulier miers. L'acte de sous- bail, en effet, n'est
qui prétend qu'on ne lui a pas livré la to- qu'un simple traité entre particuliers;
talitédes objetscompris dans son bail [6 ]. et compétât-il au fermier principal des
19. En général, les tribunaux sont moyens de défense tirés du fait du gou
vernement relativement à son bail , il nulle de tels baux, et les arrêtés des pré
pourrait aussi les faire valoir devant les fets qui en approuvent l'adjudication
tribunaux [ 1] . consentie en faveur d'un particulier (3] .
24. Lorsqu'un fermier de l'étatest re- 26. Aux termes des articles 3 et 4 de
connu débiteur envers le domaine , par la loi du 6 messidor an 6 , le prix des
suite de sa gestion , l'acquéreur de ses fermages des biens nationaux est suscep
biens ne peut être condamné solidaire- tible d'être réduit dans les proportions
ment , par décision administrative , au > indiquées par ladite loi, lorsque le fer
paiement du reliquat de compte dudit mage excède la moitié en sus des fer
fermier , son vendeur ; mais si le do- mages ou des revenus de 1790 [4] ,
maine s'est inscrit et a été colloqué, sur 27. Aux termes des articles 17 et 20
le prix du bien acquis, pour le montant de la loi du 12 septembre 1791 , les in
de la somme dont il est créancier, et que dividus qui ont acquis des droits sup
l'acquéreur ait été condamné par juge- primés sans indemnité , conjointement
ment d'ordre à la payer ,> c'est devant avec des droits rachetables ou autres
les tribunaux seulement que l'adminis- biens , peuvent demander seulement la
>
CHAPITRE II.
avait érigé les maîtrises des eaux et clauses du cahier des charges, n'a jamais
42 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
car la loi du 28 pluviôse an 8, art.4, et le appliquait ces lois ? les grandes maîtri
petit nombre desautreslois quiont déter. des eaux et forêts. Quelles étaient ces
miné les attribution des corps adminis- maîtrises ? des jugesd'exception. Depuis
tratifs, n'ont point réservé aux conseils que l'exception a cessé , quels sont les
de préfecture, la décision des difficul- juges investis par le droit commun ? les
tés qui peuvent s'élever sur la vente des tribunaux ordinaires. Donc , sous tous
bois domaniaux et des communes ;; on ces rapports, c'est aux tribunaux seuls à
peut même dire que la raison de la ju- prononcer.
ridiction spéciale établie par la loi dų En vain on ferait valoir , en faveur
28 pluviôse , à l'égard des ventes de de la compétence administrative , quel
biens nationaux , a cessé avec lescircon- ques considérations d'utilité générale ,
stances politiques qui l'avaient fait naî- de célérité et d'urgence ; il faudrait ,
tre ; ainsi , loin d'étendre cette loi avant tout , respecter les droits acquis
>
d'exception à des étrangers ( puisqu'on et la foi sacrée des contrats ; sans cela
pourrait même l'abroger tout-à - fait), la défiance des enchérisseurs ferait bais
il faut du moins la restreindre exclusi- ser le prix des ventes au détriment du
vement aux cas particuliers qu'elle gou- trésor public ; et l'administration ne
verne . saurait trop se persuader que le vérita
Il n'y a donc nul secours à tirer de ble intérêt de l'état seļie à la rigoureuse
la loi même pour établir la compétence exécution des clauses des actes d'adju
de l'administration en cette matière. dication passés par elle , ainsi qu'à l'ob
D'autre côté, si l'on examine les con- servation des formes judiciaires.
trats en eux -mêmes, on trouvera qu'ils Tel est au surplus le dernier état de
n'imposent aux parties,ni implicitement la jurisprudence en cette matière.
ni explicitement, l'obligation d'obéir à
Section II.
une juridiction exceptionelle. Voici en
effet comment se gouvernent ces sortes Législation .
de matières : l'administration des forêts
trace lesclauses et conditions du cahier 11 déc. 1789. Lettres - patentes du roi
des charges; l'adjudication est publique sur un décret de
et libre ; les enchères fermées , le con l'assemblée nationale ,
trat est parfait : la vente est consommée concernant les délits
entre les enchérisseurs et le gouverne quise commettentdans
ment , et le cahier des charges devient les forêts et bois .
alors la seule loi des parties. 27 mars 1791. Loi relative aux ci-de
S'agit-il d'en expliquer quelque clau vant droits de chauffa
se ? les parties ne sont nullement conve ge, pâturage et usage ,
nues que, dans ce cas, elles prendraient qui s'exerçaient dans
pour juge de leurs différends l'autorité les bois et autres do
administrative. maines nationaux , et
Ainsi donc , il est vrai de dire que qui déclare nulles les
cette attribution n'a été dévolue à l'ad veptes qui pourraient
ministration ni généralement parles lois avoir été faites de ces
de la matière , ni spécialement par les mêmes droits.
clauses et stipulations des contrats. 15 et 29 sept 1791. Loisur l'administra
Où ces clauses et ces stipulations en tion forestière .
CHAP. II . SECT. II . LÉGISLATION . 43
28 août 1816. Ordonnance du roi con- ne doivent être regardées que comme de
cernant le martelage simples instructions adressées aux pré
et la conservation des posés de l'administration , pour les diri
bois nécessaires aux ger dans la discussion de ses droits, et ne
constructions navales. font point obstacle à ce que les tribu
25 mars 1817. Loi sur les finances, art. naux prononcent sur les contestations
143 et suiv . en cette matière [3].
10 déc. 1817. Ordonnance du roi , qui 3. La loi du 28 ventôse an 11 , ainsi
prescrit des mesures que l'arrêté du 5 vendémiairean 6, sou
pour la vente de la mettent les usagers à justifier de leurs
partie des bois affectés titres ou actes possessoires, c'est-à -dire,
à ladotation de la caisse à les produire devant l'autorité admi
d'amortissement, dont nistrative ; mais si ces titres sont con
la loi du 25 mars 1817 testés , c'est aux tribunaux seuls à pro
>
5. Par suite du principe énoncé plus coupe de bois adjugée છેà un particulier,
haut, l'autorité administrative n'est pas lorsqu'il y a contestation à ce sujet [5] ;
compétente pour statuer sur les droits il ne le sont pas pour fixer le montant
qu'une commune prétend pouvoir, en des dommages-intérêts duspar cet indi
vertu de ses titres, exercer dans un bois vidu à une autre personne.
national : la valeur de ces titres qui
: A l'autorité judiciaire seule appar
établissent , soit un droit de propriété, tient le droit de statuer sur le fond de
soit un droit dejouissance surun fonds, ces sortes d'affaires [6].
ne peut être débattue que devant les 10. L'administration étant chargée de
tribunaux ( 1 ) . dresser les rôles de répartition entre les
6. Les délits et dévastations commis habitans des communes, pour leur droit
dans les bois et forêts , sont également d'affouage dans les bois communaux ,
du ressort de l'autorité judiciaire (2). elle seule doit juger aussi toutes les ré
7. Lorsque la question que présente clamations auxquelles ces rôles peuvent
une affaire est de savoir si le tiercement donner lieu (7] .
fait par un particulier est valable , s'il 11. Les conseils de préfecture n'ont
est régulier et conforme aux mesures pas plus le droit de déciderles questions
prescrites en ce cas , cette question est de propriété élevées entre un particu
évidemment du ressort des tribunaux lier et l'administration forestière , que
ordinaires;; et dès lors il n'y a pas lieu celles qui divisent deux particuliers[8].
d'élever le confliten pareille matière (3 ).
8. S'agit- il de décider si les disposi S 2. Fond de la matière.
tions prohibitives de l'art. 14 du tit 31
de l'ordonnance du mois d'août 1669 , 12. Tout arrêté du conseil de préfec
étendues aux propriétés privées par les ture qui ordonne l'exécution d'un nou
art. 11 , 12 et 13 du tit. 1er. du code veau moded'affouage, doitêtre annullé ,
civil , sont applicables aux propriétés s'il a été pris avant que ce nouveau
d'un particulier ? Cette question doit mode n'ait été soumis à la sanction du
être soumise aux tribunaux , parce que conseil-d'état par le ministre de l'inté
l'application des dispositions de cette rieur, dans les formes prescrites par la
ordonnance ne peut être faite que par loi du 9 brumaire an13, et parl'avis in
l'autoritéjudiciaire, sur les plaintes, soit terprétatif du conseil-d'état, approuvé
des agens de l'administration générale, le 29 mai 1808 [9 ].
soit des communes ,, soit des particuliers 13. Le droit d'affouage étant attaché
intéressées [ 4 ]. à la qualité d'habitant , il est juste que
N° 2. COMPÉTENCE DE L'ADMINISTRATION
L' . ceux qui supportent les chargés d'une
commune , participent à tous les avan
9. Lesconseils depréfecturesont com- tages dontjouissent les autres habitans.
pétens pour déterminer les limites d'une Ainsi un maire est non recevable à
[1] 22 janvier 1808. - 7 mai 1808 . constance que l'un de ces actes est adminis
[ 2] 9 mai 1807. tratif , ne change rien à la compétence : cela
[ 3] 19 août 1813 . a été décidé pour les baux ; il y a parfaite
[4] 18 août 1807. analogie pour les adjudications.
[5] 3 mai 1810. — Cette jurisprudence nous [6 ] 3 mai 1810.
paraît vicieuse ; car il doitappartenir aux tri [7] 22 juin 1811 .
bunaux d'interpréter une adjudication de [8] 23 décembre 1815.
coupe de bois , de même qu'un bail. La cir ( 9] 7 octobre 1812.
CHAP. IÍ . SECT. III . S II. FOND DE LA MATIÈRE. 47
CHAPITRE III.
DES COMMUNES .
leurs biens , l'emploi de leurs deniers ; rel de s'adresser d'abord à elle pour évi
nomme les administrateurs, et répartit ter d'ailleurs des frais et des longueurs
>
par leurs agens , à toutes sortes de ti- forme leurs biens communaux ; des lois
tres et pour toutes sortes de services. postérieures ont , dans la crainte d'un
Les communes ne peuvent plaider plus grand mal , consacré ces irrégula
sans l'autorisation des conseils de pré- rités et ces violences ; ensuite , sous des
[1] Loi du 10 juin 1793 , art. 2 . [2] Édit d'aoút 1683 , arrêtés des 29 ven
démiaire et 24 brumaire an 5 .
CHAP. III. SECT. II . LÉGISLATION . 49
[1] Voy. pour la Belgique l'arrêté du 21 [2] Voy . pour la Belgique les arrêtés des
juillet 1818. -- Les statuts locaux et la loi 14 mars 1814. 10 mai 1815. -- 27 mai
du 30 mars 1836 . 1819 . 9 février 1832. Loi du 30
mars 1836 .
52 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.
aliénataires de domai des communes et des
nes nationaux. établissemens publics,
24 août 1793. Loi qui ordonne la for sont exécutoires sur les
mation d'un grand li biens de ces compla
vre pour inscrire et bles , sans l'interven
consolider la dette pu tion des tribunaux.
blique >, etc.
23 mess. an 2. Loi sur la prorogation PROCÈS CONCERNANT LES COMMUNES .
du délai pour la remise
des titres des créances 29 vend . an 5. Loi qui règle la manière
de suivre les actions
sur les communes,
30 mess. an 4. Loi qui fixe un terme dans lesquelles les com
munes sont seules in
pour la production des
titres de créances sur téressées.
17 vend. an 10. Arrêté relatif aux
les communes et les
formalités nécessaires
corporations suppri pour intenter action
mées.
contre des communes .
21 déc. 1808. Décret approbatif d’un 24 gerin, an 11. Arrêté relatif à la ma
avis du conseil d'état ,
sur le mode de rem nière dont les contes
tations entre différen
boursement des rentes
et créances des com tes sections d'une même
commune doivent être
munes et fabriques. suivies devant les tri
21 août 1810. Décretrelatif à la liqui bunaux.
dation et au payement
des anciennes dettes 21 frim . an 12. Arrêté relatif aux for
des communes des dé malités à observer pour
les transactions entre
partemens de la Belgi des communes et des
que, des quatre dépar
temens de la rive gau particuliers , sur des
droits de propriété.
che du Rhin , et des
Art . 2045 du code civil .
neuf départemens au
delà des Alpes. [1] 5 floréal an 13. Avis du conseil d'état,
concernant la forma
RECEVEURS DES COMMUNES .
lité d'un procès-verbal
des officiers munici
27 févr. 1811. Décret relatif à la comp paux , en cas derespon
tabilité des receveurs sabilité des communes.
des communes . 28 nov . 1813. Décret qui autorise la
24 mars 1812. Décret approbatif d'un commune de Bouen
avis du conseil d'état , contre , département
sur la question de sa de Lot et Garonne , à
voir si les arrêtés des s'imposer extraordi
préfets , fixant les dé
>
nairement pour payer
bets des comptables les frais d'un procés
( 1) Voy . pour la Belgique les statuts pro [3] Voy . arrêté du 17 vendémiaire an 10 .
vinciaux et locaux . - La loi du 30 mars , [4] 25 décembre 1812. – 10mars 1807.
.
[4] ler avril 1808. – 24 janvier 1811 . signe dans le ressort de la cour royale où
(5] 29 août 1809 . s'est élevé le litige. - Voir au titre ler , n " 124 .
[6] 28 août 1810 . - 7 février 1809. — 29 août 1809. - 11 jan
[7] E. 1809 , lorsque le conseil-d'état ju- vier 1813. – 17 février 1813–18 mars 18 ! 3 .
geait qu'une commune n'avait pas de titres -- 15 mai 1813. -- 13 juillet 18 ! 3 .
suffisans pour s'engager dans un procès , il [8] Arrêt de cassation du 21 août 1809.
confirmait l'arrêté du conseil de préfecture (9) Voy Merlin , Questions de droit .
qui lui avait refusé l'autorisation de plaider.
56 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
fendant aux communes de suivre des mune pour plaider , est un moyen de
actions sans l'approbation de l'adminis- cassation si puissant, qu'il doit profiter
tration compétente , n'a pas défendu à la partie qui ne l'a proposé ni en pre
>
tion de droit , au mot Communes , $ 6. sous ce seul rapport, le conflit serait mal élevé .
[ 3] Arrêt de cassation du 2 mai 1808 . Il y a défaut de compétence , lorsqu'il s'agit
[4] Voy. arrêt de cassation du 8 décembre d'une question de propriété ; sous ce rap
1806 , rapporté au Répertoire , au mot Cas- port , le conflit serait bien élevé .
2
les procès à intenter au nom des fabri- délibération du conseil municipal qui
ques comme au nom des communes , les y autorise .
n'est pas également nécessaire pour 26. Un jugement , dans les qualités
réclamer un objet mobilier de peu de duquel une commune figure, non par
valeur [1 ]. le ministère de son maire , mais par
22. Il n'est pas besoin d'autorisation elle -même, ne peut pas être annulé ,
pour contraindre en justice une com- de ce chef , sur la demande de la par
mune à l'exécutiou des clauses d'un tie qui n'a pas contredit ces qualités [5 ] .
bail ( 2 ). 27. Des habitans isolés sont sans qua
23. Lorsqu'un arrêté de conseil de lité et sans action personnelle pour
préfecture n'a fait qu'autoriser une faire juger communale une propriété
commune à plaider, les parties adverses que la commune elle-même ne réclame
sont sans qualité pour se pourvoir au pas. Il est évident , en effet, que la
>
[1] Arrêt de cassation du 21 juin 1808 . ce devoir pour le transformer en une vaine
[2] 24 mars 1809 . formalité , ils étaient dans l'usage de s'en rap
[3] 23 décembre 1815 . porter à des avocats . Les mêmes motifs au
L'autorisation est étrangère aux particu- raient déterminé les préfets à en faire de
liers. — « Cette autorisation , qui n'est qu'un même : de là des longueurs et des frais. On
( 2
29. Dans tous les procès qui ont lieu munes et des propriétaires , à raison
entre des communes et des particuliers, des biens communaux, pour des droits
sur des droits de propriété , les com- d'usage ou pour toute autre préten
munes ne peuvent transiger qu'après tion , seraient jugés par des arbitres : la :
[1] Voy.arrêté du 9 brumaire an 13, art 5. mars 1809. - 17 mai 1809 . 17 mai 1809.
27 novembre 1814 . 18 juin 1809. — 20 novembre 1809. 28 no
[2 ] Arrêté du 21 friinaire an 12 , au bul- vembre 1809.
4 26 avril 1811. - 27 sep
letin . — 18 janvier 1813. -- Art. 2045 du code tembre 1812.
-
civil , ainsi conçu : « Les communes et éta- Il existe cependant un décret du 10 mars
» blissemens publics ne peuvent transiger 1807, qui porte que « toute demande formée
»
qu'avec l'autorisation expresse du Roi » , par un tiers en distraction de terrains com
[ 3] 16 mars 1807 . pris dans le rôle des biens d'une commune ,
[4] Voy . art. 542 du code civil . appartient au contentieux des biens commu
[5] 10 mars 1809. – 20 septembre 1809. inaux , et doit être soumise aux conseils de
17 avril 1812 préfecture » ; inais ce principe est évidemment
[6] 11 janvier 1898 - leravril 1808 . 27 vicieux .
CHAP. III. SECT. III. S III. RÈGLES RELATIVES A LA PROPRIÉTÉ , ETC. 59
de partage, ou le mode de jouissance naître du mérite et des effets de l'acte
desdits biens (1] . de possession et de jouissance des dé
35. Le principe de compétence tenteurs, et si la commune a pu ren
énoncé au nombre 33 ci -dessus , s'ap- trer en possession du terrain , l'ac
plique aux contestations relatives à la quéreur, qui est à son lieu , a pu exercer
propriété des biens communaux pos- ce droit , et le conseil de préfec
>
[1] 4 mai 1812. – 20 juin 1812. – 23 jan- (7] 28 mai 1809. – 28 novembre 1809.
vier 1813. — 23 janvier 1813 . Voy . les lois des 10 juin 1793 , 29 vendémiaire
[2] 11 janvier 1813. an 5 , 9 ventôse an 12 , et l'arrêté du gouver
[3] 28 février 1809. - 17 avril 1812. nement du 24 germinal an 11 .
[4] 10 septembre 1808. [ 8] Le préfet préjugerait par là une ques
(5 ) 26 février 1817 . tion de propriété qui est de la compétence
[6] 20 novembre 1815. - 17 avril 1812 , des tribunaux. -- 11 janvier 1813 .
art . 4 .
60 ÉLEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.
remis dans l'état où ils étaient avant ces statué sur le mérite de la vente admi
entreprises. nistrative des biens des communes (5) .
Le conseil de préfecture peut aussi , 48. Les juges de paix n'ont ni qua
sur l'appel des tiers , confirmer et pres- lité ni pouvoir pour consentir ou con
crire l'exécution de cette ordonnance, sommer des échanges au nom des com
munes .
pourvu que ni son arrêté , ni cette or
donnance , ne préjugent en rien la Il faut une loi spéciale pour les con
question de propriété , et sans préju . sentir. Les agens de l'administration
dice de l'action à intenter devant les peuvent seuls les consommer [6].
tribunaux ( 2 ]. 49. La demande formée par une com
44. Lorsque le fond d'une contes- mune en paiement d'un canon ou
tation entre plusieurs communes est loyer emphytéotique , est de la com
renvoyé aux tribunaux , il n'appartient pétence des tribunaux , qui seuls peu
qu'à eux d'accorder telle ou telle pro- vent aussi connaître de la compen
vision (3). sation qui serait opposée par l'adversaire
45. Lorsqu'un jugement en dernier de la commune .
ressort a maintenu une commune en Seulement si cette compensation exi
possession d'un terrain litigieux , le geait une liquidation administrative ,
préfet ne peut , par un arrêté, légi- les tribuuaux doivent , pour cette opé
timer les entreprises d'un particulier ration , renvoyer les parties devant
sur lesdits terrains. l'administration [7].
46. L'administration des forêts ne
peut former tierce-opposition aux ju Nº. 2. FOND DE LA MATIÈRE .
gemens rendus contre l'état au profit
des communes , en matière de propriété 50. Bien que des habitans aient
ou de droits d'usage, et qui ont acquis payé, de leurs deniers , une partie du
l'autorité de la chose jugée . prix de terrains vendus à une com
La loi du 29 septembre 1791 , n'at- mune , ils n'en sont pas pour cela de
tribue aux agens forestiers que la venus propriétaires ; et toutefois, s'ils
poursuite des délits commis en con- ont clos , défriché, ou bâti , ils doivent >
le droit de chasse dans leurs bois com- par les conseils de préfecture, lorsqu'il
munaux , sous l'obligation pour elles s'agit de l'intérêt de la commune contre
>
71. L'existence d'un acte de partage, persisté dans la volonté de ne point par
quoiqu'irrégulier dans sa forme, suffit tager leurs biens communaux, qui sont
pour valider ce partage, lorsqu'il a été toujours restés indivis depuis cette épo
suivi d'exécution ; surtout si la posses- que, si un directoire de district a or
sion des copartageans a été paisible , et donné le partage des biens de la com
si elle est fondée sur la bonne foi [3] . mune , sur la demande d'un seul indi
72. On doit donc tenir pour regle gé- vidu , le conseil d'état annulle l'arrêté
nérale et certaine, que lorsqu'un partage du district et le partage dressé en con
a été fait dans l'esprit de la loi du 10 séquence , et maintient la commune
juin 1793 , et que, depuis ce temps, les
> dans la possession et jouissanceindivise
habitans ont joui de bonne foi et en ver de ses biens communaux (7] .
tu d'un titre écrit , il y a lieu de main-
> 76. Un simple projet de partage, qui
tenir ce partage (4). n'a point reçu d'exécution , ne peut va ·
73. Le procès-verbal de division des lider un second partage fait à une épo
lots , de nomination des experts arpen - que où les lois défendaient de procéder
1
teurs pour procéder au partage ; la liste au partage des biens communaux (8).
indicative des individus ayant droit au 77. Un partage ne peut être annullé ,
partage , portant le numéro des lots sous le prétexte que des biens revendi
échus à chaque copartageant ; la pos- qués ensuite par des particuliers y ont
session longue , sans trouble , ni récla- été compris [9] .
mations ; les délibérations des conseils 78. Un bail à ferme ne peut jamais
municipaux des communes à cet égard, devenir un titre de propriété : un par
sont des titres suffisans pour faire vali- tage fait en vertu d'un tel bail ne peut
der un partage de biens communaux donc être assimilé à un partage régu
opéré de bonne foi [5]. lier (10) .
[1] Voy . art. 3 de la lite loi . —6 septembre [5] 24 juin 1808 . 3 août 1808 . 16
1813. — 13 janvier 1816. août 1808 .
[ 2] 16 juin 1808. — 4 juin 1809. [6] 19 août 1808.
[3] 24 juin 1808. — 3 août 1808 . 19 août [7] 3 septembre 1808 .
-
rir la possession définitive qu'en vertu veau mode de jouissance, peuvent être
d'une loi , et par conséquent ils ne peu- rejetées par le préfet, en conseil de pré
3
ventjusque là aliéner leur portion [3]. fecture , sauf le recours au conseil d'é.
81. Bien qu'un partage soit annullé tat [9] .
à défaut de titre, les détenteurs qui ont 87. Lorsque le préfet adopte le chan
défriché, clos, etc., n'en sont pas moins gement du mode de jouissance , il doit
admis à devenir propriétaires incom- donner un simple avis et non prendre
mutables , au moyen du payement du un arrêté.
quart (4) Néanmoins, le nouveau mode dejouis
82. Lorsque , par un acte de rétro- sance ordonné par le préfet, conforme
>
cession passé devant notaire , l'adjudi- ment au vou des habitans et à la déli
cataire d'un bien national a subrogé à bération du sous-préfet, doit être exé
tous les effets de ladite rétrocession, les cuté provisoirement, s'il est avantageux
habitans d'une commune, sous les con- à la commune.
ditions et avec les proportions de jouis- Si le conseil de préfecture interve
sance exprimées auditacte, les difficul- nait, il ferait une fausse application de
tés qui peuvent survenir sur le mérite la loi , qui ne l'appelle à délibérer que
>
et les effets de cet acte sont du ressort dans le cas où , la loi du 10 juin 1793
des tribunaux [5]. ayant été exécutée , il aurait été établi
83. Le partage des biens indivis en- un nouveau mode de jouissance des
tre plusieurs communnes, a lieu en rai- biens communaux (10].
88. Les droits de pâturage, réglés en- doivent conserver séparément leurs
tre les communes paractes, transactions droits de propriété et d'usage, et consé
et jugemens, sont de la compétence des quemment jouir de leurs droits d'af
tribunaux [1]. fouage [5] .
89. Lorsqu'il est passé entre quelques 93. Par suite et en verlu du même
habitans un acte touchant la disposition principe, les habitans qui ne participent
et l'usage d'une propriété commune et point à l'affouage , ne doivent être as
>
tions de communes, que l'on réunit, l'approbation du roi , faire des régle
vis; ou sans préjudice des droits deparcours, dans les halles , marchés , chantiers sur les
?
que cette location peut avoir lieu sans gêner [2] Voy . loi du 2 prairial an 5 .
la voie publique , la navigation , la circula [3] Ces dispositions ont été rapportées par
tion et la liberté du commerce . la loi de finances de 1816 .
[1] En l'an 12 , le ministre de l'intérieur [4] 14 avût 1813.
avait présenté un rapport pour faire adopter [5] 14 août 1815 .
celte proposition ; il fut répondu que la ques [6] 3 décembre 1813.
tion avait été résolue pour Bordeaux . La bou [7] 6 septembre 1813.
cherie de cette ville y avait été mise en ferme. [8] 14 août 1813. — 29 août 1813 .
Par décret du 22 fructidor an 13 , il fut [9] 11 décembre 1813. ( Arch .)
enjoint au préfet de rendre compte du pro ( 10) 23 octobre 1816 .
duit .
CHAP. III. SECT. III . S VII . DETTES DES COMMUNES. 67
et sur les effets d'une vente adminis- non par la généralité des habitans
trative de biens communaux transférés d'une commune, mais par quelques -uns
à la caisse d'amortissement, il faut que d'entr'eux seulement, et qui résultant
les questions de propriété soient préa- de procès à eux personnels et étrangers
lablement jugées par les tribunaux ( 1). à la commune , présenteraient des dis
108. Le préfet a le droit d'improuver cussions de nature judiciaire [4].
une vente faite , lors qu'une clause du 113. Lorsqu'il y a eu liquidation des
cahier des charges Jui confère cette dettes communales, au profit des créan
faculté. ciers , par l'état , en vertu d'arrêtés et
conformément à la loi de 1793 , ces
. 7. Dettes des Communes. créanciers sont non recevables à atta
109. D'après la loi du 24 août 1793, quer les communes [5] .
les dettes des communes sont devenues 114. Lorsque les communes ont vo
dettes de l'état. lontairement payé des dettes légitimes,
Les tribunaux ne peuvent donc con- reconnues , liquidées , arrêtées par les
damner les communes à payer une administrations , et soldées par Jesdites
dette antérieure à cette époque . communes en vertu d'ordres supé
Les créanciers doivent s'adresser à rieurs , elles ne peuvent ensuite exercer
la liquidation de la dette publique, que de répétition contre les créanciers ,
ces dettes soient exigibles ou non (2). sous prétexte que la dette était de
110. Les préfets et les ministres sont venue nationale et liquidable par l'état..
compétens pour déclarer que ces dettes Ces créanciers sont déchargés de
ne peuvent être poursuivies que par la toutes poursuites de la part des coin
voie de liquidation administrative . munes [6 ].
111. Bien qu'une dette ait été dé 115. Les créanciers des communes
clarée nationale, les tribunaux doivent dont le titre est antérieur au 24 août
constater son existence , sa légitimité 1793 , sont devenus créanciers directs
et sa quotité , s'il y a contestation à de l'état : dès-lors l'action hypothécaire
ce sujet ; sauf aux créanciers à se pour- qu'ils auraient pu exercer contre les
voir ensuite en liquidation suivant le détenteurs des biens communaux >
munal >, et ordinairement divisée et ré- s'adresser aux tribunaux , dans tous les
partie entre plusieurs années , pour la cas qui ne sont pas spécialement attri
facilité du payement et le soulagement bués à l'administration [5].
de la commune (1 ) . Mais que, pour obtenir un payement
117. Lorsqu'une commune est dé- forcé , le créancier d'une commune ne
bitrice d'une administration , il n'y a peut jamais s'adresser qu'à l'adminis
lieu ni à délivrance de contrainte tration (6) .
contre le receveur , ni à citation de- Cette distinction , constamment sui
vant les tribunaux , ni a saisie -arrêt vie par le conseil d'état , est fondée sur
>
entre les mains du receveur ou du dé- ce que , d'une part , les communes ne
>
tens pour dispenser une commune de devant les tribunaux , sauf leur recours
payer au domaine une redevance que contre les communes [6].
ses habitans payaient à leur ancien sei- 129. Si un fournisseur, après Уy avoir
gneur [ 1 ] . été autorisé , fait etlivre à une commune
124. Les dettes contractées par les une fourniture ( de grains , par exem
maires , en leur qualité , par l'ordre de ple ) ; si ensuite les officiers municipaux
>
munale , ils peuvent être poursuivis di- an 4 , chaque commune est responsable
2 2
rectement devant les tribunaux >, sans des délits commis à force ouverte ou
discussion préalable (1 ). par violence sur son territoire , par des
134. Comme par décret du 12 novem- rassemblemens ou attroupemens armés,
bre 1806 , il aa été ordonné qu'il serait soit envers les personnes , soit envers les
sursis à toutes poursuites contre les com- propriétés , ainsi que des dommages- in
munes , jusqu'après la liquidation de térêts auxquels ils donnent lieu.
leurs dettes ,> les cautions peuvent re- 139. Si les attroupemens ont été for
quérir en leur faveur l'application de més par les habitans de plusieurs com
ce décret [2] . munes , toutes ces communes sont
135. Les tribunaux sont compétens responsablesdes délits commis et contri
pour appliquer cette règle , et décider buent au paiement tant des dommages
jusqu'à quel point des cautions qui se intérêts que de l'amende.
sont volontairement engagées , peuvent
en réclamer l'effet. 140. Les officiers municipaux
m doivent
dresser
Aussides préfets ne doivent - ils point mais procès
leurs -verbal
procès de ces
-verbaux délits
ne sont pas;
élever de conflit dans ce cas. S'il y a er
indispensables pour l'application de la
reur , c'est aux cours d'appel et de cas responsabilité ( 6).
sation à la réformer (3] .
136. Lorsque des habitans qui ont 141. La loi du 10 vendémiaire an 4
contracté des engagemens pour l'utilité est applicable aux communes dans
d'une commune , les présentent comme leur ensemble, et la responsabilité ne
personnels àછે eux , ils peuvent être tra se divise pas entre les arrondisse
inens [7] .
duits directement devant les tribu
naux [4]. 142. La loi du 10 vendémiaire
137. Les dettes affectées sur les biens an 4 semble être aujourd'hui regardée
communaux , antérieurement au par- comme abrogée.
tage , peuvent et doivent être acquit . Cependant , d'après les avis même
tées par les copartageans, au prorata de qui la présentent commetelle , on pour
la portion qui est échue à chacun [5 ]. rait croire qu'elle n'est que modifiée ,
Responsabilité et ne cesse d'être applicable que si les
S 8. Délits. -
[1 ] 10 septembre 1808. - 1er avril 1811 . mauvais débiteur , qu'on ne veut lui prêter
[2] 1er avril 1811 . Ce décret très -inique que sous la caution d'un tiers .
et contraire à tous les principes , ne doit
7 [3] 3 janvier 1813. — 13 janvier 1813 .
plus faire autorité ; il est probable qu'au- [4] 2 février 1809 .
jourıl'hui le conseil-d'état ne ferait pas diffi- [5] 3 janvier 1809.
culté de déclarer que le créancier est autorisé [6] Avis approuvé du 5 floréal an 13 .
à poursuivre les cautions : c'est précisément [7] 13 ven piaire an 12.
parce qu'une commune est en général un [8] 2 juillet 1808. - 5 avril 1813 .
CHAP . IV . SECT. I. AGENS COMPTABLES DU GOUVERNEMENT. 71
CHAPITRE IV .
gler et reviser définitivement , sauf dé de faire saisir ces biens et de les faire
cision préalable du ministre de l'inté- vendre : ils ne peuvent toutefois être
rieur sur les questions qui seraient de vendus que par l'autorité de la justice.
sa compétence. Quant à la prescription des droits du
* [ 1 Voy . la loi du 16 septembre 1807 . [4] Voy. décret du 31 janvier 1806 7, non
[2] Les communes dont les budgets sont inséré au bulletin des lois , mais rapporté par
arrêtés par le Roi , sont celles qui ont au Merlin dans son Répertoire , au mot Comp
moins 10,000 fr. de revenus ordinaires. Voy . table , no 2 , et au mot Contrainte.
7
la loi du 16 septembre 1807 , et l'ordonnance [5] Voy . les lois des 14 novembre 1790 et
du 28 janvier 1815. 5 septembre 1807 .
[ 3] Voy. la loi du 13 frimaire an 8 .
72 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
trésor, établie par l'art. 2227 du code
>
Section II .
civil , elle court ,> au profit des compta
bles, du jour où leur gestion a cessé [1]. Législation .
Les comptables enfin sont-ils con
vaincus d'avoir diverti les deniers pu- 20 déc . 1790. Instruction provisoire
blics , le code pénal , art. 169 , les pu
> rédigée par ordre du
x
nit de la peine des travau forcés à Roi , concernant l'or
tems . dre de comptabilité à
En cette matière , formes de compta observer par les rece
bilité , obligations des comptables , red veurs de district .
dition et jugement de leurs comptes , 25 août 1791. Loi relative aux cham
autorités qui les reçoivent et les apu bres des comptes ci de
rent,> garantie de leur bonne gestion , vant supprimées , et >
qui offrent le moins de prise à l'arbi- 29 sept. 1791. Loi relative àla suppres
traire. sion des chambres des
Mais ce n'était pas assez d'avoir créé comptes , et à la nou
le tribunal où seraient jugés les comp velle forme de comp
tes ; il fallait une autorité suprême qui tabilité.
pût réformer ses erreurs. Cette autorité 23 août 1793. Décret dela convention
est le conseil -d'état. Les arrêts de la nationale , qui établit
cour des comptes, quoique exécutoires, un mode de comptabi
peuvent donc être déférés au conseil lité.
d'état , qui n'est point dans ce cas , 17 frim . an 2. Décret de la convention
comme dans tous les autres où il tran nationale, portant que
che les difficultés du contentieux admi les marchéset les comp
nistratif , une simple cour d'appel; il .
tes seront stipulés et
remplit alors les fonctions de cour de rendus en livres, déci -
cassation , puisque les comptables ne mes et centimes .
sont autorisés à s'y pourvoir que pour 4 germ . an 2. Décret qui ordonne
violation des formes ou de la loi . l'exécution du nou
Un assez grand nombre de contesta veau mode de compta
tations de comptabilité a donc été porté, bilité établi par le dé
de cette manière , à la connaissance du cret du 23 août 1793 .
conseil-d'état ; nous allons exposer en 28 pluv. an 3. Loi sur la comptabilité.
substance les décisions qu'il a rendues 11 mess. an 3. Loi qui détermine les
dans les plus notables affaires, après formalités à observer
avoir indiqué la série des lois et régle par les comptables ,
mens qui régissent cette matière im pour la vente de leurs
portante . immeubles soumis à
l'hypothèque natio
nale.
111 Voy. Ibid . 18 frim. an 4. Loi qui charge les cinq
CHAP . IV . SECT. II . LEGISLATION . 73
1
commissaires nommés tables qui se sont ac.
en vertu de la consti quittés de leur débet
tution , des opérations envers la république ,
relatives à la compta durant le cours forcé
bilité ancienne. du papier monnaie.
2 mess. an 6. Loi portant établisse- 29 frim . an 9. Arrêté relatif à l'orga
ment d'un bureau de nisation de la commis .
liquidation provisoire sion de comptabilité
de la comptabilité in nationale.
termédiaire. 9 vent an 10. Avis donné par le con
2 therm . an 6. Loi contenant des dis seil - d'état , sur une
positions relatives à l'a question relative à
purement des comptes. l'exercice des contrain .
21 fruct. an 6. Loi qui règle les dépen tes par corps , résul
ses du bureau decomp tantes d'arrêtés exécu
tabilité. toires de la comptabi
17 floréal an 7. Loi qui fixe les règles de lité nationale .
comptabilité confor- 6 mess. an 10. Arrêté relatif à la ma
mément au nouveau nière de constater l'in
système des poids et solvabilité ou l'absence
mesures . des redevables du tré
6 mess . an 7. Loi relative aux inscrip sor public.
tions hypothécaires 24 mess. an 11. Arrêté relatif au paye
sur les comptables pu ment des arrérages
blics. d'inscriptions dus aux
12 vend. an 8. Loi relative aux états de comptables.
recette et de dépen e , Art . 2121 et 2153 du
ordonnés par les arti code civil, concernant
cles 308 et 309 de la l'hypothèque légale de
constitution . la nation , des commu
12 vend. an 8. Loi relative aux comp nes et des établisse
tes à fournir par les mens publics , sur les
entrepreneurs , four biens des comptables.
nisseurs , etc. depuis 24 fruct.an 13. Décret qui détermine le
la mise en activité mode de comptabilité
de la constitution de pour le commence
l'an 3 . ment de l'an 14 , et
26 vend. an 8. Arrêté du directoire exé l'année 1806 .
cutif, concernant l'ap- 31 janv. 1806. (Voir la note 4 , pag. 71 ,
plication du calcul par au sommaire).
franc et fraction de 16 mars 1807. Décret approbatif d'un
franc, à la comptabi avis du conseil d'é
lité publique . tat, sur les comptables
13 frim . an 8. Loi qui règle un mode destitués par ordre
de poursuites pour le de S. M.
recouvrement du dé- 12 août 1807. Décret relatif aux va
bet des comptables. leurs fausses , et aux
23 frim . an 8. Loi concernant les comp. assignats et mandats
74 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE . 2
tivement , les comptes tente pour juger des motifs qui ont
>
le conseil d'état aa considéré quela cour énoncé pour motif que l'établissement
des comptes avait été saisie extraordi- qu'ils représentent n'est point un éta
nairement et comme cour souveraine , blissement public , quoiqu'il y soit
et qu'elle pouvait juger toutes les con- assimilé ( 3].
testations auxquelles la comptabilité de La cour des comptes est seule juge
cet établissement avait pu donner lieu . de l'exécution des statuts de l'établisse
[1] 6 janvier 1807. — Avis app . du 8 mai autorisation , y soient soumis pour se pour
1806 , rapporté par Merlin , au mot Comp- voir au conseil d'état. L'art. 43 de l'édit d'août
table . ( au Répertoire ) . 1764 , porte : « ne pourra néanmoins ladite
4
ment dont il s'agit , en ce qui con- son travail a été soumis à une commis
cerne la comptabilité , et ses arrêts ne sion de révision , ce préfet ne saurait
sont attaquables que pour violation des être juge des appels portés contre les
formes et des lois particulières d'après actes de ladite commission (5).
lesquelles cette cour doit rendre ses ju- 15. Lorsque le quartier -maître d'un
gemens [ 1 ] . corps est en contestation avec le conseil
11. Les arrêts de situation rendus d'administration de ce même corps ,
par la cour des comptes , ne sont pas sur la manière d'établir son compte , >
des jugemens définitifs ; ils ne lient pas cette discussion ne peut être vidée que
cette cour : au contraire , ces actes , par l'autorité supérieure , d'après un
aussi nommés arrêts provisoires , ex- examen contradictoire des pièces de
priment toujours la réserve des modi- comptabilité.
fications qu'ils peuvent subir dans les Aux termes des lois , décrets et avis
arrêts définitifs (2) . du gouvernement et du conseil d'état ,
12. Lorsqu'avant l'établissement de sur la comptabilité des corps , le con
la cour des comptes (qui a remplacé seil d'administration est le premier
les commissaires de la comptabilité na- comptable direct du trésor ;ܪmais si ,
tionale, un comptable avait soumis à après la dissolution du conseil d'admi
ceux -ci ses comptes , il était déclaré nistration, le compte du quartier-maitre
>
non recevable à porter ses réclamations n'est point encore apuré , c'est au gou
devant les tribunaux , et les jugemens vernement qu'il doit le rendre ;
>
qu'ils pouvaient avoir rendus étaient alors il est convenable de lui donner
déclarés non avenus pour cause d'in- (s'il n'a plus les pièces de sa compta
compétence ( 3). bilité) tous les moyens légitimes de
13. Par plusieurs arrêtés, et notam- prouver la régularité de sa gestion ,
ment par celui du 28 floréal an 11 , le afin d'obtenir , s'il y a lieu >, sa dé
gouvernement a autorisé le ministre charge , ou la restitution des sommes
>
des finances à décerner des contraintes qu'il peut même avoir à réclamer
contre les préposés des payeurs - géné comme excédant son solde de caisse [6].
raux . 16. Lorsque le ministre des finances
Ces préposés sont responsables, tant a autorisé un préfet à restreindre le
envers leurs commettans qu'envers le cautionnement d'un comptable , sans
trésor public , du déficit de leur ges- décider que cette réduction profitera à
tion ; et s'ils prétendent avoir des mo- l'une ou à l'autre de ses cautions , le
tifs à alléguer pour leur libération >, ce préfet ne peut prononcer sur ce der
n'est que devant la cour des comptes nier chef sans l'approbation du mi
qu'ils doivent les proposer (6) . nistre , qui lui-même ne peut la donner
14. Lorsqu’un préfet a statué , en sans l'intervention et au préjudice des
première instance , et en vertu d'attri- autres créanciers [7].
butions spéciales , sur les demandes 17. Si un particulier forme une ac
en indemnité d'un comptable , et que tion en justice , pour demander qu'un
>
ces règles sont entièrement étrangères qu'ils doivent remplir pour conserver
aux rapports que ces comptables peu- leur recours contre leurs cédans , ne >
vent avoir avec des tiers (3) . sont point imposées au trésor public ou
des effets qui lui sont remis , moyen- · être considérées comme retenues, il
nant un droit de commission [ 1 ] . prouve que la somme dont il s'agit n’a
22. De simples certificats , en matière point été versée dans la caisse du rece
de comptabilité , ne peuvent affaiblir veur municipal [6].
>
des procès-verbaux constatant des faits 27. En conformité des lois relatives
à raison desquels l'administration aa éta- aux comptables publics , et notamment
bli le débet d'un comptable [2]. aux termes de l'arrêté du 19 vendé
23. Lorsque , par suite d'apurement miaire an 12 , et des décrets des 17 mai
de compte , un comptable est reconnu 1809 et 27 février 1811 , lez receveurs
créancier de l'état , il n'existe plus au- municipaux sont tenus , en ce qui re
cun motif delaisser subsister lesinscrip- garde les recettes , de faire rentrer l'in
7
tions prises et les oppositions formées , tégralité du prix des baux souscrits par
par le trésor , sur les propriétés mobi- les régisseurs de l'octroi , et en ce qui
lières et immobilières de ce compta- regarde les dépenses , ils ne peuvent
ble ( 3 ). payer que celles qui sont revêtues de
24. Le mode de poursuites réglé par toutes les autorisations légales et qui
les lois des 12 vendémiaire et 13 fri- sont prévuesaux budjets des communes .
maire an 8 , et par les arrêtés du gou- Ainsi la cour des comptes peut , sans
vernement des 18 ventôse an 8 et 28 contrevenir à aucune loi sur la matière ,
floréal an 11 , pour le recouvrement déclarer un receveur débiteur envers
des débets des comptables , est commun telle ville , des parties de l'octroi à
à tous agens ou préposés des comptables l'égard desquelles il n'a point justifié
directs du trésor public , lorsque ces des poursuites et diligences faites, en >
agens ou préposés ont fait personnelle- temps utile , ainsi que des dépenses par
ment la recette des deniers publics [4] . lui payées , sans qu'elles fussent auto
>
sans préjudice aussi pour le trésor , du 29. Tout comptable public , quel
droit d'exercer en cas de besoin son re- qu'il soit , doit pareillement l'intérêt
cours en garantie contre tous autres qui des sommes qu'il a différé d'employer
auraient concouru à faciliter et couvrir conformément aux instructions , ou des
le déficit , soit par leur connivence , sommes qu'il a détournées , à dater du >
30. Tout receveur de deniers publics " réclamationsd'un comptable qui pour
qui retient induement entre ses mains suit , non la rectification d'erreurs ma
>
une somme dont il est débiteur , est térielles de compte , mais l'obtention de
passible de la réduction que cette som- nouvelles allocations d'indemnités et
ine peut éprouver. d'intérêts, originairement demandées
L'art. 13 de la loi du 11 frimaire an et dont le principe n'a pas été admis (5).
6 [1] , porte que les sommes dont tout
> 34. Les cautionnement fournis par un
mandataire à titre gratuit ou onéreux , comptable sont imputables à la totalité
>
sesseur , est bien certainement celle à et que ses droits sur les biens hypothé
laquelle il aa été reconnu en demeure : qués audit cautionnement demeurent
dès -lors, c'est d'après la valeur qu'avait ainsi assurés , on surseoit aux poursui
>
[1] Loi qui fixe le mode de remboursement [ 4] 12 mars 1814. - Art . 541 du code de
des obligations contractées pendant la dé. procédure civile .
préciation du papier-monnaie. (5] 31 janvier 1817 .
[ 2] 28 mai 1809. [6 ] 23 mai 1810 .
[3] Il novembre 1813 . [7] Ibid .
CHAP. IV. SECT. III . S II. FOND DE LA MATIÈRE.
. 81
CHAPITRE V.
DES GONFLITS .
les premières bases du nouveau sys Le conflit négatif a lieu lorsque les
teme de la compétence à exercer par autorités administratives et judiciaires
les diverses autorités. déclinent respectivement leur propre
Mais elle n'avait point fixé de règles juridiction sur une même demande.
pour réprimer les contraventions à ce Maintenant il importe de savoir à
principe, fondamental. quelle époque de l'instruction judi
La loi du 21 fructidor an 3 fut ciaire , et dans quelles limites la reven
rendue , et par elle il fut établi que , dication administrative peut s'exercer.
« en cas de conflit d'attribution entre Il est facile d'observer d'abord que
les autorités judiciaires et adminis- nous n'entendons point parler ici du
trativés, il sera sursis jusqu'à décision conflit négatif qui peut prendre nais
du ministre , confirmée par le direc - sance , en quelque état de cause que
>
toire exécutif qui en référera , s'il en ce soit, c'est -à - dire , même après arrêt
est besoin , au corps législatif. )>> souverain de la cour de cassation ,
Postérieurement , et par l'arrêté du
> Nous n'examinons la question que
gouvernementdu 5 nivôse au 8 (art. 11 ) , relativement au conflit positif.
le soin de régler les conflits a été confié Les lois des 11 septembre 1790 et
an conseil d'état , sauf l'approbation 21 fructidor an 3 n'avaient prévu oi
du chef du gouvernement . réglé ce point de sérieuse difficulté.
Les ordonnances royales des 29 juin Le conseil d'état s'est efforcé de sup
1814 , 24 août 1815 et 19 avril 1817 , pléer à leur silence ; mais de grandes
ont conservé cet ordre de choses. variations sont survenues dans sa juris
C'est donc une règle certaine qu'au prudence sur cette matière : le dernier
gouvernement seulappartient le droit de principe adopté par lui , paraît même
juger les conflits d'attribution entre les devoir encore subir un changement.
autorités administratives et judiciaires. Voici comment M. de Cormenin
I en peut exister entr'elles de deux s'exprime à ce sujet dans son ouvrage
sortes , savoir : le conflit positif, et le sur le conseil d'état , au chapitre des
conflit que l'on est convenu d'appeler con flits d'attribution .
négatif. « On s'attacha d'abord au principe
Le conflit positif est celui par le- » que l'incompétence , à raison de la
quel l'autorité que le gouvernement » matière , étant d'ordre public, ne
a investie du pouvoir de veiller au » peut jamais être couverte , ni par le
bon ordre des compétences , avertit le » consentement ni par la négligence ,
gouvernement du trouble qui leur est » soit du ministère public , soit des
porté , et suspend l'action des tribu- » parties ; qu'elle vicie radicalement
naux jusqu'à la décision du souverain . » les jugemens , et peut être opposée
Celle autorité est , dans chaque dé- » ou suppléée en tout état de cause ;
partement, le préfet qui , d'après les » que nulle prescription , nul laps de
dispositions de l'arrêté du 13 brumaire » temps , ne sauraient légitimer des
an 10 , doit apporter la plus grande » actes que la loi ne veut point recon
promptitude à remplir cette impor- » naître ; que les parties elles-mêmes ,7
» nier ressort, et arrêts rendus par les » tères de cette chose jugée.
» tribunaux de première instance , par » On reconnut alors que quand un
» les cours d'appel , et même par la » jugement ou un arrêt n'a pas été ,
>
S'il y avait conflit d'attribution entre les exceptions d'incompétence qui lui
l'autorité administrative et l'autorité sont présentées : la cour de cassation
judiciaire, c'était d'abord au ministre ayant le droit d'annuller les arrêts qui
de la justice qu'il appartenait de déter- auraient violé les règles sur la compé
miner la compétence , sauf l'approba- tence, comme les autres lois dont la
>
2. Cette règle , toutefois , n'est appli- partie doit dans ce cas se pourvoirdevant
?
que l'affaire n'est pas dans leurs attri- maire an 10 , les préfets sont seuls char
butions respectives ( 5). gés d'élever les conflits appelés positifs.
3. Ilors de ces cas , l'autorité supé- 6. Ce n'est qu'en élevant le conflit
ricuredans la hiérarchie, soitjudiciaire, que ces magistrats peuvent suspendre
soil administrative , doit prononcer sur l'action des tribunaux ; autrement il y
voi de la contestion devant les tribu- parties doivent former leur recours (7).
naux ordinaires ( 3). 13. Lorsque la cour de cassation ren
9. Le conseil d'état reçoit le recours voie devant une cour royale , pour sta
des parties contre des arrêtés de préfets tuer sur le fond d'une demande, le
qui ont refusé d'élever le conflit sur point de compétence est jugé , et le
une contestation prétendue adminis- conflit ne peut être, d'aucune manière,
trative (4). élevé sur ce renvoi .
10. Les conseils de préfecture qui 14. Les préfets ne peuvent élever le
élèvent le conflit d'attribution , usur- conflit sur des demandes qui , si elles
>
l'autorité de la chose jugée, ne peuvent flit soit élevé , s'il n'y a pas encore juge
>
plus être soumises à une nouvelle déci- ment définitif sur le fond (5).
sion , soit par les parties , soit par les 19. Les tribunaux se saisissent-ils
préfets, usant du pouvoir qu'ils ont d'une contestation administrative sur
d'élever les conflits (1) . laquelle l'autorité souveraine a déjà
S'il en était autrement , dans ce der- prononcé? Le conflit peut être élevé par
nier cas , les préfets agiraient contra- le préfet, même après arrêt de cour
dictoirement à ces jugemens , sans les royale [6].
avoir fait réformerpar l'autorité supé- 20. Lorsqu'ils ont élevé le conflit, les
rieure, et en cela commettraient un préfets ne peuvent juger la question
excès de pouvoir [2 ]. par un autre arrêté , avant que le con
16. D'après le dernier état de la juris- seil d'état n'ait prononcé sur le conflit [7).
prudence , on considère que les juge- 21. Après la notification du conflit ,
mens de première instance rendus en les tribunaux doivent se bornerછેà pro
dernier ressort ,> et les arrêts des cours noncer un simple sursis , sans retenir ,
rendus contradictoirement , sont em- en quoi que ce soit , la connaissance
>
judicier aux droits des parties ; qu’ainsi tribunaux ou annulle les décisions des
il n'y avait pas lieu de leur en faire la corps administratifs qu'il déclare in
communication préalable ; et qu'enfin , compétens ( 2 ).
par le même motif , ces parties ne de- 25. Il peut arriver cependant qu'il
vaient pas être admises à former opposi- annulle les arrêtés des préfets et les
tion aux décrets intervenussans qu'elles jugemens, non point dans leur entier,
eussent présenté leurs moyens (1). mais seulement en ce que les premiers
Depuis cette époque , les conflits revendiquent à tort >, ou en ce que les
>
s'instruisent comine toutes les affaires seconds ont violé la compétence , lais
du contentieux administratif. sant subsister le surplus (3 ).
L'ancienne jurisprudence était abso- 26. Lorsqu'après la notification d'un
lument contraireaux règles de la justice. conflit un tribunal se déclare incom
Iln'estpas indifférentaux partiesd'avoir pétent, le conseil d'état n'annulle que
tels ou tels juges ; elles ont donc in- les poursuites antérieures à cette dé
térêt au jugement du conflit : si elles claration d'incompétence (4 ).
:
ont intérêt , on ne peut leur interdire 27. Il annullerait les arrêtés des
d'être présentes au jugement. conseils de préfecture qui auraient
Lorsque la question est évidente , on prononcé sur une affaire dans laquelle
se dispense quelquefois de communi- une des parties aurait demandé que
quer aux parties , afin de leur éviter le préfet élevât le conflit(5).
des frais ; 28. Quelle que soit l'incompétence
mais si elles viennent par
tierce-opposition se pourvoir contre du tribunal dont le jugement lui est
l'ordonnance, le conseil d'état juge déféré directement et sans conflit, le
cette opposition par un nouvel examen conseil d'état ne doit point le déclarer
du conflit . comme non avenu ; et s'il est encore
24. Lorsque le conseil d'état pro- susceptible de recours , les parties doi
nonce sur les conflits , il considère vent se pourvoir devant l'autorité
comme non avenus les jugemens des supérieure ( 6 ).
CHAPITRE VI .
CONTRIBUTIONS DIRECTES ET INDIRECTES .
sonnelle est fondue dans la perception gie des contributions indirectes, dont elle
de l'octroi; senlement il s'y fait , par ne dirige qu'une partie.
supplément, un rôle de contribtion di-
> Les contributions directes et les con
recte assise sur les loyers d'habitation , tribution indirectes ont cela decommun
graduellement , suivant leur impor- qu'elles ne peuvent être établies que
tance ; par une loi , ni durer que le tems pour
4° La contribution des portes et fenê- lequel elles sont établies ; ceprincipe a
tres; elleest accessoire à la contribution été proclamé par les décrets des 17 juin
foncière , mais elle en diffère en ce que et 7 octobre 1790 , et il est garanti par
celle - ci est une charge du propriétaire la charte, sur laquelle la sagesse du Roi
et que celle-là est seulement avancée a fondé pour jamais nos libertés civiles .
par le propriétaire qui en fait la répar- Les administrations locales n'ont
tition sur ses locataires , en sorte que donc le pouvoir d'établir aucune con
ceux - ci, en définitif , la supportent ; tribution directe ou indirecte , même
5º Enfin la contribution dite patentes, pour subvenir aux besoins les plus ur
imposée sur les facultés commerciales. gens des localités ( 1).
Elle se compose d'un droit fixe et d'un Les contributions directes et indirec
droit proportionnel i; le droit fixe varie tes ont encore cela de commun que le
suivant les diverses professions et est recouvrement s'en poursuit par voie de
réglé par classe , suivant le tarif an- contrainte .
nexé à la loi , ou par assimilation et
> Mais elles différent en ce que les con
analogie pour les professions qui ne testations relatives aux contributions
sont pas au tarif. Le droit proportion- indirectes sont de la compétence des tri
nel, qui n'a pas lieu pour les classes bunaux de première instance , qui les
au -dessous de la cinquième , est du jugent en dernier ressort , sauf recours
dixième du loyer d'habitation , usines , en cassation ; au lieu que celles relati
ateliers, magasins, etc .; ce droit est ves à l'assiette , à la perception et au
dû , pour tous les locaux ·occupés par recouyrement des coutributions di
un commerçant , soit dans une même rectes , sont attribuées à l'autorité ad
>
personnes , tels que les droits d'enregis- 21 brum . an 6. Loi portant création
trement , de timbre , de douanes, les d'une agence des con
tabacs , les cartes , les sels, et tous les
.
tributions directes.
21 pluv . an 6. Loi relative aux traite- 20 juillet 1791. Loi relative à l'éva
mens, fraisdebureaux luation des bois et
et remises des em forêts , et des tour
ployés à l'agence des bières.
contributions directe. 28 juillet 1791. Loi relative à l'adresse
3 frim . an 8. Loi qui supprime les aux Français sur les
agences des contribu . contributions publi
tions directes, et or ques.
donne l'établissement 28 août 1791. Loi relative aux dé
de directions pour en charges et réductions
assurer le recouvre sur la contribution
ment. foncière.
2 oct. 1791. Loi relative à la percep
tion des contributions
CONTRIBUTIONS FONCIÈRE , PERSONNELLE , foncière et mobiliere ,
MOBILIÈRE ET SOMPTUAIRE . et du droit de patente.
14 oct. 1791. Loi concernant la ré
1er déc. 1790. Loi concernant la con partition et la fixation
tribution foncière. des contributions fon
18 févr. 1791. Loi sur la contribution cière et mobilière pour
mobilière . l'apnée 1792 .
23 févr. 1791. Loi qui fixe la règle 2 août 1792. Loi relative à la con
à suivre pour l'imposi tribution foncière.
tion des ecclésiasti- 26 août 1792. Loi qui détermine la
ques. forme à suivre pour
25 févr. 1791. Loi qui assujétit à la les demandes en ré
contribution foncière duction ou décharge
' les droits de péage et de la contribution
autres non supprimés mobilière.
par le décret du 24 23 nivôse an 2. Décret de la convention
mars 1790 ; les revenus nationale , relatif à
des canaux , etc. l'emploi des fonds de
6 avril 1891. Loi contenant des arti non - valeur provenant
cles additionnels à de l'accessoiredes con
celle de la contribu tributions foncière et
tion mobilière . mobilière.
10 avr . 1791. Loi relative aux con- 7 therm . an 3. Loi portant établisse
tributions foncière et ment d'une contribu
mobilière. tion personnelle et de
3 juin 1791. Loisur la répartition des taxes somptuaires.
trois cents millions de 29 frim , an 4. Arrêté du directoire
contributions foncière exécutif , qui déter
et mobilière . mine les attributions
3 juin 1791. Loi relative aux con des municipalités re
tributions. lativement aux con
17 juin 1791. Loi relative aux con tributions directes .
tributions foncière et 17 brum . an 5. Loi relative à la ré
mobilière. partition et au recou
92 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
vrement des contri- 30 frim . an 8. Loi concernant les rôles
butions directes. dela contribution fon
9 germ . an 5. Loi relative à la ré cière de l'an 8.
partition et au recou- 25 vent. an 8. Loi relative à l'établis
vrement de la con sement des contribu
tribution foncière et tions directes et indi
mobilière de l'an 6. rectes de l'an 9.
7 vend. ap 7. Loi relative aux deman- 19 floréal an 8. Arrêté contenant ré
des en décharge, ou ré partition , entre les
duction des contri départemens, des con
butions personnelle tributions mobilière ,
mobilière et somp personnelle et somp
tuairedes années 5 et 6. tuaire de l'an 9.
3 frim . an 7. Loi relative à la répar- 24 floréal an 8. Arrêté relatif aux ré.
tition , à l'assiette , au clamations en inatière
recouvrement de la
de contributions.
contribution foncière .
16 therm . an 8. Arrêté contenant régle
3 nivôse an 7. Loi sur la répartition ment sur le recouvre
des contributions per inent des contribu
sonnelle , mobilière et tions directes, etl'exer
>
somptuaire. cice des contraintes.
3 nivôse an 7. Loi sur le mode d'as
27 pluv. an 9. Loi relative aux récla
siette , de perception mations des percep
et de dégrèvement , >
teurs et des receveurs
dans l'intérieur des
des contributions.
départemens , de la
contribution person 21 vent. an 9. Loi portant fixation des
nelle , mobilière et coutributions foncière
somptuaire de l'an 7. et personnelle pour
l'an 10 .
7 brum . an 7. Loi contenant répar
tition de la contribu- 9 floréal an 9. Arrêté qui ordonne un
tion foncière de l'an 7. prélèvement sur les
2 mess . an 7. Loi sur les réclamations centimesadditionnels,
en matière de con pour la remise ou mo
tribution foncière. dération , et les acci
4 mess . an 7. Loi qui fixe la propor dens extraordinaires.
tion de la contribution 3 vent. an 10. Arrêté relatif à l'as
foncière avec les re siette des contribu
venus territoriaux. tions publiques, et à
4 mess. an 7. Loi relative aux publi l'exercice de la police
cations et affiches en dans les communes
matière de contribu dont le territoire s'é
tions. tend sur deux dépar
17 fruct. an 7. Loi relative aux con temens.
tributions de l'an 8. 7 vent , an 10. Arrêté relatif aux con
11 frim . an 8. Loi qui règle définiti tributions arriérées de
vement les contribu l'an 5 et années anté
tions de l'an 8 . rieures , de la com
CHAP. VI . SECT. II. SI. CONTRIBUTIONS DIRECTES. 93
soit de leur légalité, soit de la juste pro . de rente en vertu d'un acte qu'il oppose,
[1] 23 novembre 1808. – Voy . arrêt de [6] Lois des 24 août 1790 , 16 fructidor
cassation du 2 ventôse an ll , rapporté au an 3 , 2 germinal an 5 , 2 nivôse an 6 , et 5
Répertoire de jurisprudence de M. Merlin. nivôse an 8. 3 mai 1810 .
[2] 10 mars 1807 . [7] 25 janvier 1807. 18 janvier 1813.
[3] 8 octobre 1810 . [8] 25 mars 1807 .
[4] 18 juillet 1809. [9] 19 mars 1808 . Voir ledit arrêté ,
[5] Loi du 27 pluviðse an 9. art . 4 .
CHAP. VI . SECT. III . SI . CONTRIBUTIONS DIRECTES. 97
Il y aurait lieu , dans ce cas , à élever relative aux frais d'une sommation fai
le conflit. te par un percepteur , pour réintégra
16. Les préfets ne peuvent pronon- tion de meubles enlevés au préjudice
cer sur la validité des saisies faites pour d'une saisie par lui opérée avant cet
assurer le recouvrement des contri- enlèvement, le conseil de préfecture est
butions, la connaissance de ce qui con- seul compétent pour en connaître ;
cerne le contentieux des contributions ainsi c'est à lui seul qu'il appartient
directes étant attribuée aux conseils de d'autoriser le percepteur à contraindre ,
préfecture par l'art. 4 de la loi du 28 selon le mode indiqué pour le recou
pluviose an 8 (1) vrement des contributions directes , le
17. On applique , dans sa rigueur >, particulier qui a fait l'enlèvement, à
l'art. 4 de la loi du 12 novembre 1808 , payer les fraisde la sommation qui lui a
qui ordonne qu'en cas de saisie de été précédemment donnée de réinté
meubles et autres effets mobiliers pour grer lesdits effets.
le paiement des contributions, les de- L'action accessoire doit suivre l'action
mandes en revendication de tout ou principale (4).
partie desdits meubles et effets ne puis- 20. Est- il question de savoir , 1° si un >
sent être portées devant les tribunaux percepteur des contributions est déchu
ordinaires , qu'après avoirété soumises, de son privilège sur le prix d'une vente
par l'une des parties intéressées , à par expropriation forcée , pour ne pas
l'autorité administrative , ainsi que le s'être fait colloquer dans le délai légal ;
prescrit la loi du 5 novembre 1790 . et 2° si l'adjudicataire ayant payé le
Il n'y a pas lieu à élever le conflit si prix , conformément au jugement d'or
7
les parties se sont pourvues d'abord dre , le bien est purgé de toute charge ,
>
devant les tribunaux, parce qu'il ne s'a- même pour contribution ? Ces questions
>
rectement leurs plaintes aux tribunaux domicile principal, ne serait point tenu
qui doivent en connaître [1]. de payer la contribution personnelle
22. Toutefois les tribunaux ne sont et mobilière dans le département où il
point autorisés à annuller les actes faits aurait une résidence.
par ces porteurs de contraintes pour le En conséquence , le conseil d'état
paiement des contributions dues par annulle les arrêtés des conseils de pré
un particulier ( 2 ]. fecture qui admettent cette réciprocité ,
23. Lorqu'un percepteur a chargé un et condamnent à payer la contribution
fondé de pouvoir de remplir ses fonc- personnelle dansles départemens, mal
tions et de faire la recette , les con- gré l'exhibition de preuves qui établis
testations relatives au compte à rendre sent qu'on la paye à Paris [5].
au percepteur en titre , sont de la com- 25. D'après les articles 84 et 88 de la
pétence des conseils de préfecture. loi du 3 frimaire an 7 , non seulement
Cette décision est fondée sur celle du les bâtimens inhabités ne sont pas assu
12 janvier 1811 (au bnlletin ), portant jélis à la contribution foncière pendant
que le mode établi pour le recouvre- leur reconstruction ; mais ils n'y sont
ment des comptables directs du trésor soumis qu'a la troisième année après
public , et réglé par les lois des 12 ven- ladite reconstruction [6] .
démiaire et 15 frimaire an 8 , et par 26. Lorsqu'un particulier acquiert un
les arrêtés dugouvernement des 8 ven- immeuble par suite d'expropriation for.
tôse ar 8 et 28 floréal an 11 , est coin- cée, ce particulier ne devient pas person
mun à leurs agens ou préposés, lorsque nellement débiteur du montant des con
ceux-ci ont fait personnellemet la re- tributions arriérées que doit son auleur .
cette des deniers publics [3]. En sa qualité d'adjudicataire, il ne
peut être tenu , soit envers le percep
No 2. FOND DE LA MATIÈRE . teur pour les impôts qu'il réclame, soit
envers les autres créanciers de l'expro
24. Conformément à l'article 5 de la prié , qu'à la représentation et à la dis
>
réciproque pour les départemens (4). melle accordée aux répartiteurs d'une
L'habitant de Paris qui y aurait son commune , nul particulier n'est admis
>
[1] Art. 25 et 26 de l'arrêté du 16 ther- Paris il n'y a pas , à proprement parler , une
inidor an 8. - 5 septembre 1810 . contribution personnelle et mobilière , mais
[2] 8 janvier 1813. une contribution à raison du loyer d'habita -
[3] 11 septembre 1813 . tion et sur les logemens .
[4] 26 janvier 1809 [6] 13 janvier 1816 .
[5] Cette doctrine est fondée sur ce qu'à [7] ler . mai 1816.,
CHAP. VI . SECT. III . S II. CONTRIBUTIONS INDIRECTES. 99
rendues sur la matière (2] . tant sur le pied du cinquième, sur les
29. Lorsqu'une surtaxe , quoiqu'illé- rentes, intérêts de capitaux el pres
>
gale , se trouve portée au rôle des im- tations annuelles dont ils sont grévés ,
positions d'une commune , et a été con- si la convention constitutive n'a pas
fondue sur les rôles de répartition , stipulé la nou retenue. [6]
avec le principal et les centimes addi
tionnels , le percepteur doit en cesser 2. Contributions indirectes.
la perception aussitôt qu'il en a été lé No 1er . COMPÉTENCE DES AUTORITÉS.
galement instruit , sous peine d'encou
rirles condamnations prononcées par le 33. La connaissance de toute contes
C. pen . , etpar la loi du 15 frim . an 3 ; et tation sur la perception des droits de
le particulier ne pouvant être passible douane appartient aux tribunaux ordi
que soient d'ailleurs les motifs sur les vente en détail des eaux -de -vie , ne
quelson voudrait en fonder la nullité [5]. peut pas se concilier avec les disposi
tions de l'art . 87 de la loi du 28 avril
N° 2. FOND DE LA MATIÈRE . 1816 (section des contributions in
38. Vainement des débitans de bois- directes), qui impose à toutes person
2
sous formeraient une demande à fin de nes autres que celles assujéties aux
remise d'une sommedontils resteraient exercices des employés de la régie ,
débiteurs sur le prix d'un abonnement l'obligation de payer un droit général
passé entr'eux et l'administration , s'ils de consommation égal à celui qui est
se fondaient sur la réserve de toutes ré- fixé par l'article 47 de la même loi ,
clamations, insérée dans l'acte d'abon- sur toute qualité d'eau -de -vie , d'esprit
nement : cette réserve ne pourrait avoir ou de liqueur qui leur sera adressée.
pour effet de détruire les fixations con- En conséquence , il y a lieu de re
>
CHAPITRE VII,.
DOMAINES ENGAGÉS .
» actuelles , soit qu'elle ait seulement n'était en présence du grand conseil (2) .
» le droit d'y rentrer par voie de ra- » Charles -le - Bel ordonna [3] l'exé
» chat, droit de reversion ou autre . cution de ce réglement, et il enjoignit
» ment ; les chemins publics, les rues
> à tous ceux qui possédaient des biens
» et les places des villes , les fleuves et distraits du domaine , de produire leurs
» rivières navigables , les rivages et titres dans un délai de six mois , afin
» relais de la mer , les ports , les hâ- qu'ils fussent examinés dans la cham
>
devenir une vérité incontestable , mais maniaux . Elle donne ensuite une dó
encore tendre à acquérir le caractère finition exacte de ce qui doit être re
d'une loi fondamentale . Le 30 mai gardé comme faisant véritablement
1539 ( 1) , une déclaration ordonna qu'a- partie du domaine.
près décès de ceux qui possédaient » Le passé est abandonné à l'examen
des terres du domaine de la couronne , et à la recherche de la partie publi
en vertu des dons qui leur avaient été que ; mais l'ordonnance règle pour
faits , elles demeurassent réunies au l'avenir : et confondant les terres su
domaine , sans passer aux enfans des jettes à retour avec les autres domai
donataires ; et un mois après , le 30 juin nes dont jouissait Charles IX , elle
1539 , une autre déclaration proclama en défend absolument l'aliénation >
quence , que toutes les aliénations et » Enfin la volonté de la loi est si forte
Il-surpations faites sur icelui, pour quel- et si inviolable sur ce point, qu'il est
que tems que ce fût, même de cent ans défendu parla même ordonnance , aux
et plus , sont sujettes à réunion . cours de parlement et aux chambres
» Il y avait déjà long-tems que les des comptes , d'avoir aucun égard aux
rois eux-mêmes avaient senti leur fai- lettres-patentes contenant l'aliénation
blesse à résister aux sollicitations de du domaine , à l'exception d'un petit
ceux qui les entouraient ; ils avaient nombre de cas réservés par l'art. 1er.
voulu se donner de la force par le ser » C'est de cette époque mémorable
ment qu'ils faisaient , à leur sacre , de que sont parties toutes les lois posté
ne jamais laisser porter atteinte à l'in- rieures qui ont ordonné la recherche
tégrité des domaines (2) . et la révocation des domaines aliénés.
» Vains sermens, survis d'infractions » L'ordonnance de Blois ,de mai 1579,
multipliées ! en ce qui regarde le domaine >, a été ré
» Enfin , l'Hôpital , cet illustre chan- digée dans le même esprit que celle de
celier de Charles IX , ouvrit une autre 1566.
époque dans la législation française. » Lonis XIV aa confirmé de nouveau
L'édit de février 1566 , qui
> n'a dû ces maximes par la déclaration du 26
sans doute son existence qu'à la mul- janvier 1651 , et surtout par l'édit d'a
titude des dilapidations du domaine et vril 1667 .
à la fermeté de l'Hôpital , a fixé pour » Les mêmes principes se sont perpé
toujours le véritable caractère des biens tués dans les lois domaniales publiées
du domaine. sous le règne de Louis XV ; les révo
Après avoir rappelé que l'obliga- cations ont toujours eu pour bases les
tion d'en conserver les biens est ren- dispositions et l'époque de l'ordonnance
fermée dans le serment que les rois de 1566.
font à leur sacre , cette loi établit d'a- » Cependant , quoique les annales
bord le principe général qui décide de la monarchie soient remplies , tant
toutes les questions sur la validité des des réclamations des états -généraux,
duns et des aliénations des biens do- que des remontrances du parlement sur
l'aliénation des domaines , et sur la né- pas découverts, les anciens possesseurs
cessité d'y rentrer pour augmenter les ne se sont point hâtés de demander une
ressources de l'état : quoique les lois les maintenue qu'il fallait payer.
plus positives aient été publiées et mul- Cette nouvelle loi fut celle du 16 plu
tipliées depuis plus de deux siècles , il viðse an 8, dont l'expérience encore a
n'y a eu que très-peu de domaines réu- prouvé l'insuffisance .
nis (1) . En l'état des choses, c'est la loi du
» Enfin la loi du 1er. décembre 1790 14 ventôse an 7 qui régit cette impor
a rappelé les maximes fondamenta- tante matière.
les de la matière du domaine. Elle D'après ses dispositions , toutes les
en définit la nature et les principa- questions qui peuvent s'élever sur son
les divisions ; elle fixe les conditions application, doivent être portées devant
quxquelles les domaines de la nation les tribunaux civils , ainsi que les dis
peuvent être aliénés ; elle traite des cussions sur la propriété des domaines;
échanges , des engagemens , des dons et l'administration n'a le pouvoir de
à titre gratuit ou rémunératoire , et prononcer que sur l'exécution des for
des baux à rente ou à vie ; elle con- malités d'après lesquelles les détenteurs
tient enfin des dispositions générales ont pu devenir propriétaires incommu
sur
ces objets. tables.
» Les lois des 3 septembre 1792 et 10
frimaire an 11 ont eu pour objet d'as SECTION II .
surer l'exécution la plus prompte de
celle du 1er décemire 1790 ; mais elles Législation.
n'ont pas eu plus de succès : une loi du
22 frimaire an 3 en a suspendu l'exécu- 1er déc. 1790. Loi relative aux do
tion (2) » . mainesnationaux ,aux
Enfin toutes ces lois ont été refondues échanges et conces
dans celle du 14 ventôse an 7 , qui s'ar sions qui ont été faits,
rête également à l'odonnance de 1560. et aux apanages.
Elle a accordé aux engagistes la con- 27 août 1792. Loi relative aux échan
firmation perpétuelle de leurs engage gistes des biens ci-de
mens, et s'est restreinte à ne leur de vant domaniaux.
mander qu'une portion de la valeur des 3 sept. 1792. Loi relative aux biens
biens. concédés à titre d'en
Cependant tous les avantages que gagement, parl'ancien
cette loi s'était proposés eussent été gouvernement .
manqués , si la séverité n'en eût pas été 10 frim . an 2. Décret de la convention
adoucie , et s'il n'eut pas été rendu une nationale , relatif aux
nouvelle loi pour en proroger les délais. domaines nationaux
Car, soit ignorance des vrais principes, engagés ou aliénés.
soit difficulté de se procurer les fonds 7 nivôse an 5. Loi portant que les
nécessaires , soit espoir enfin de n'être échangistes dépossédés
[ 1] Voy . arrêts du conseil , des 14 janvier donneau , an 8 ; ouvrage peu connu , et qui,
et 14 juillet 1781 . quoiqu'un peu trop empreint de la couleur
(2) Extrait du Traité sur les domaines en- du temps , contient un bon commentaire sur
gagés , par M. Boullet : à Paris , chez Ron- la loi du 14 vcntôse an 7 .
104 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
aliénation originaire est passible de loin que la loi elle -même, qui ne porte
l'art. 1er de la loi du 14 ventôse an 7 (1) , point une pareille disposition , assez
ou enfin si les concessions ou inféoda- importante néanmoins pour devoir être
tions qui ont été faites sont comprises exprimée d'une manière formelle.
dans les exceptions du 5 3 de l'art. 5 de Il faut donc distinguer entre les
la même loi [2], toutes ces contestations charges et les hypothèques dues par
sont du ressort des tribunaux (3]. l'engagiste au domaine, au moment de
5. Les questions de reversibilité à la la soumission , et celles dues à des tiers;
couronne suiventla même compétence, les premières ont été éteintes et con- '
car elles tiennent à la propriété. fondues dans le nouveau prix du con
C'est donc devant les tribunaux que trat intervenu entre l'état et le soumis
doivent être portées, à la diligence de sionnaire ; mais il n'en peut être de
l'administration des domaines, toutes même des autres à l'égard desquelles il
les prétentions du gouvernement qui y n'a été rien préjugé ni par l'art. 14 de
sont relatives [4] . la loi du 14 ventôse an 7 , ni par les avis
6. Lorsqu'il s'agit également dedéter- du conseil d'état des 16 frimaire an 12
miner, entre deux particuliers, les effets et 22 messidor an 13, qui n'ont statué
>
cette question rentre dans les attribu- au profit des engagistes et échangistes
tions des tribunaux, auxquels il appar- qui se sont libérés aux termes de la loi
tient incontestablement d'expliquer le du 14 ventôse an 7 , la régie des do
sens et d'ordonner l'exécution des lois, maines ne peut en poursuivre le recou
sous le rapport des contestations qu'elles vrement; mais toutes les questions inci
fout naître entre particuliers. Un con- dentes qui s'élèvent à leur occasion
seil de préfecture qui jugerait cette sont du ressort des tribunaux , ainsi qne
question , commettrait donc un excès le serait la question principale , si elle
>
[1] Cet article est ainsi conçu : « Les alié- que les inféodations et accensemens aient été
nations du domaine de l'état, consommées faits sans fraude, etdans les formes prescrites
>
dans l'ancien territoire de la France avant par les réglemens en usage au jour de leur
la publication de l'édit de 1566 , sans clause date , et que les fonds aient été mis et soient
de retour , ni réserve de rachat , demeurent actuellement en valeur , suivant que le com
9
quelles peut donner lieu la loi du 14 ven- biens litigieux dans la caisse du domai
tôse an 7, sont dans les attributions de ne , il avait ( aux termes de l'art. 14 de
l'administration . la loi du 14 ventôse an 7 ) converti sa
Toutefois il ne peut être statué sur qualité de simple engagiste , détenteur
ces questions qu'après le jugement des à titre précaire, en celle de soumis
tribunaux sur la propriété, lorsqu'elle sionnaire , et que par-là il était assimilé
est contestée [1]. aux acquéreurs de biens nationaux ;
10. Les arrêtés par lesquels les pré soit parce qu'en vertu de l'art. 34 de
fets relèventde la déchéance des déten- ladite loi , les engagistes soumission
>
teurs de biens engagés, ne peuvent être naires ont capacité suffisante pour dé
attaqués que devant le ministre des battre le fond du droit en présence du
finances. domaine (4).
Ces arrêtés ne font point obstacle à 13. Si , par une décision souveraine ,
ce que les tiers intéressés se pourvoient des particuliers ont été maintenus dans
devant les tribunaux pour faire juger la propriété de biens engagés , à la char
les questions de propriété qui seraient ge de faire la déclaration et la soumis
élevées alors ( 2). sion prescrites par les art. 13 et 14 de
11. Il appartient au conseil de pré la loi du 14 ventôse , la soumission or
fecture , et non au préfet, dedétermi- donnée par ces articles , consistant à
>
ner, dans des contestations survenues payer le quart de la valeur des biens ,
entre le domaine et un particulier, la avec renonciation à toute imputation ,
valeur d'un domaine engagé qu'un par- compensation ou distraction de finances
ticulier a soumissionné. ou améliorations , il suit nécessaire
D'après la loi du 14 ventôse an 7, le ment de ces termes que , pour fixer la
prix desdits biens ne peut être fixé qu'en valeur des biens détenus par les parti
conséquence des opérations faites par culiers qui ont fait leur soumission, on >
gées par l'édit de cette même année. d'état , d'ordonner que le réclamant
Mais le gouvernement, en pronon- sera payé , par l'administration des do
çant son annullation , remet les choses maines , de la valeur du terrain don
dans le même état où elles étaient avant vé en échange , ladite valeur calculée
>
CHAPITRE VIII .
DOMAINES NATIONAUX .
SectioN PREMIÈRE .
mi , et qu'il s'est assuré les tribunaux ,
>
10 déc. 1790. Loi relative aux soumis . 17 juin 1791. Loi relative au seizième
sions à faire par les dû aux municipalités,
municipalités , et aux sur le prix des ventes
estimations , désigna de biens nationaux .
tions et autres choses 10 juill . 1791. Loi , en forme d'ins
nécessaires pour l'ac truction , sur divers
quisition de biens na objets concernant l'a
tionaux . liénation des domai
19 janv. 1791. Loi relative aux ventes nes nationaux .
et adjud icati ons des 28 juill. 1791. Loi relative aux frais
bois nationaux . des estimations des do
23 janv. 1791. Loi relative à la forme maines nationaux.
du visa requis par les 12 sept. 1791. Loi relative à la régie
art. 11 et 14 du décret des domaines natio
du 7 novembre , et naux corporels et in
par l'article dernier du corporels , non aliénés
décret du 16 décem. ni supprimés.
bre. (Objets admissi- 16 oct. 1791. Loi relative aux décla
bles en payement de rations de command ,
domaines nationaux ). ou élections d'ami .
CHAP. VIII . SECT. II . LÉGISLATION . 111
lablement être déférés au ministre des jugemens rendus sur le possessoire [5] .
finances , qui, selon les cas , prononce 8. Toute contestation portant reven
lui-même, ou renvoie l'affaire au comité dication d'un bien prétendu patrimo
du contentieux du conseil d'état , pour nial , d'une part , et domanial de l'au
y être instruite en la forme ordinaire.. tre, constitue une question de propriété
3. Les conseilsde préfecture pronon : dont la connaissance est exclusivement
cent , au premier degré de la juridic- du ressort des tribunaux (6).
tion adıninistrative , à l'exclusion des
> Cependant,> c'est au conseil de pré
préfets et des tribunaux , sur tout le fecture , et non au préfet, qu'il appar
>
core aliéné parl'état , sont de la com · Sur les demandes en indemnité pour
pétence des tribunaux ordinaires [ 1 ] . non jouissance [8] ;
11. La demande en garantie formée Sur les prescriptions opposées par les
par un acquéreur de biens nationaux parties (9) ;
contre l'acquéreur primitif , son ven-
> Sur les demandes en garantie formées
deur, est de la compétence des tribu- contré des tiers ,
naux (2) . Sur les actions en réparation des dé
12. Les dotations ne peuvent être as- gradations commises ;
similées à des ventes ; et si des biens Sur les contestations relative aux fer
nationaux affectés à une dotation sont nages d'un bien national et aux comp
ensuite réclamés, ce n'est pas devant tes d'un fermier (10) .
les conseils de préfecture , mais devant Toutes ces demandes sont du ressort
les
té
tribunaux que l'affairc doit être por- des tribunaux .
e (3]. 17. Les indemnités réclamées par
13. Lorsqu'il a été prononcé , par l'acquéreur d'un bien national , contre
une décision du souverain , sur la pro- le détenteur de ce bien , doivent être
priété d'un bien national , le déguer- réglées par les tribunaux , après que >
pisseinent est dans l'attribution des les conseils de préfecture ont décidé ,
tribunaux [4]. s'il y a lieu , la question de propriété , 7
14. L'exécution des obligations aux- selon les principes et dans les limites
quelles un acquéreur peut être , par de l'interprétation administrative (11].
son contrat , astreint envers des tiers ,18. Les adjudications des biens de la
est du ressort des tribunaux ordinai- caisse d'amortissement , sont faites et>
20. Les conseils de préfecture ont te , doit être jugée exclusivement par
seuls ledroit de prononcer , en première l'autoritéadministrative.
instance , sur la validité , le mérite et
les effets d'une vente nationale , alors Nº. 2. FOND DE LA MATIÈRE.
même que l'acte en aurait été passé par
une autre autorité que les administra- 25. Une vente est nulle soit pour
tions centrales, les préfets ou les autres avoir été passée par une autorité illé
fonctionnaires à ce commis par la loi ; il gale , soit pour avoir compris des biens
7
suffitque ledit acte comprenne des biens dont les lois ont prohibé l'aliénation ,
nationaux. soit pour vices matériels dans ses for
21. Les réclamations formées par des ines , soit enfin pour déchéance défini
tiers sur la propriété de biens sou- tivement encourue , faut de paiement,
missionnés , en vertu de la loi du 28
> dans les cas etdansles délais prévus par
ventôse an 4 , doivent , avant la vente , la loi .
ètre portées non devant les conseils 26. Il n'y a pas lieu de passer contrat
de préfecture , mais devant les tri- de vente sur une soumission faité , en
bunaux ; sauf à être ultérieurement vertu de la loi du 28 ventôse an 4 , de
statué , s'il y a lieu >, sur les effets ad- terrains enclavés dans une forêt na
ministratifs de ladite soumission (1 ). tionale , et pour l'aliénation desquels
22. Il en est de même pour les ques- une autorisation expresse de la puis
tivos de propriété relatives à des biens sance législative est nécessaire , aux
présumés nationaux , séquestrés ou des- termes du décret du 19 juillet 1791 (5 ).
tinés à être vendus , aux enchères pu- Lors même qu'un arrêté de l'autorité
bliques, par voie administrative : l'opº locale aurait ordonné la vente , sans
position des tiers réclamans doit être , égard à cette loi , le soumissionnaire
en temps utile , portée devant les tri- ne peut plus s'en prévaloir , s'il n'a pas
bunaux ( 2). fait rédiger le contrat dans un délai
23. Lorsqu'un conseil de préfecture que cet arrêté prescrivait sous peine
refuse de statuer sur la validité et les de déchéance
effets d'une vente de biens nationaux , 27. Les ventes nationales de droits
le conseil d'état annulle son arrêté et incorporels faites selonles formes et à
renvoie les partiesdevantce même con- l'occasion de la loi du 28 ventôse an 4 ,
seil de préfecture , pour y faire expli- sont nulles [ 6 ].
quer et décider , en première instan- 28. Les soumissions faites sans consi
ce [3] , la difficulté élevée entr'elles , a gnation et sans désignation de biens
moins toutefois que cette difficulté ne préalable, sont nulles.
lui paraisse du ressort des tribunaux Il en est de inême des ventes publi
seuls [ 4 ]. quesfaites sans enchères.
24. La loi du 5 novembre 1790 défend 29. La lésion n'est pas une cause de
de comprendre les cheptels dans les rescision des contrats de vente , en
ventes de domaines nationaux faites en matière de domaines nationaux .
portions séparées: la question de savoir 30. Sont irrévocables les ventes na
si ces cheptels ont fait partie de la ven- tionales légalement consommées , sans
gine des biens , même patrimoniale (1) ; 34. Il faut reconnaître l'identité des
sauf aux tiers réclamaas, propriétaires terrains vendus , avant de statuer sur
présumés, à se pourvoiren indemnitéde- la priorité de deux ventes nationales (4).
vers le trésor public , s'il y a lieu (2). 35. Lorsque , par erreur , le même
31. Les ventes de biens indivis avec bien aa été vendu deux fois par l'état ,
l'état sont maintenues par l'art . 60 de la première vente est maintenue sauf
la loi du 1er floréal an 3 et par toutes restitution du prix au second acqué
les lois subsequentes , notamment par rear évincé , qui doit être à cet effet
la loi du 30 thermidor an 4 . renvoyé à se pourvoir en indemnité
32. D'après cette même loi du 1er près le trésor public (5).
floréal an 3 , il devait être sursis à toutes Mais il est à remarquer que si le se
les ventesde domaines nationaux indi- cond adjudicataire oppose la possession
vis avec l'état , jusqu'à ce qu'un partage et la prescription, l'administration , qui
définitif eût spécialisé sa portion. Mais était compétente pour prononcer sur
en supposant valable l'adjudication lemérite de la seconde adjudication ,
d'une portion de ces biens, faite avant devient incompétente pour prononcer
le partage, cette adjudication, quoique sur ces deux moyens , et doit renvoyer
d'une quantité déterminée n'a pu la cause devant les tribuaux ( 6 ).
cependant transférer à l'acquéreur que 36. Si , après qu'une première vente
le lot qui échérraitpar l'effet du partage. a été frappée définitivement de dé
Si donc ce lot , vendu par le gouver- chéance , à défaut de paiement du
nement , s'est trouvé, par l'effet du prix ; ou si , sur des réclamations éle
partage , moins considérable que le vées à raison d'erreurs, de surprise ou
>
38. Quoique le contrat de vente n'ait prononcés par suite de cette irrégu
pas encore été passé , si un décret con- larité , doivent être annullés [2] .
tradictoire a ordonné qu'il le soit , l'op-
> 42. Dans les ventes de biens natio
position des tiers n'est plus recevable; naux faites par voie de loterie , le pros
et la soumiss on tirant son irrévoca- pectus et le tirage au sort sont le titre
bilité du décret même , vaut alors et la loi des parties. Les procès -ver
vente et en a tous les effets. baux de description dressés postérieu
La soumission vaut vente à l'égard ment par des experts , el l'acte de dé
du domaine qui est lié par sa promesse livrance dressé par le bureau national
de livrer ; et par conséquent, à l'égard (à Paris ), n'ont pu attribuer à l'ac
de l'ancien émigré remis aux droits et quéreur , d'autres objets que ceux
charges du domaine. compris dans le prospectus et le pro
La soumission n'est donc , avant la cès - verbal du tirage au sort [3].
vente , susceptible d'opposition qu'au- 43. Les donations ou cessions de biens
tant qu'elle est formée par un tiers , nationaux antérieurement vendus avec
pourvu que ce tiers ne se trouve pas l'accomplissement de toutes les for
dans le cas précité. malités prescrites par les lois , faites à
: - 39. L'acquéreur soumissionnaire ne titre gratuit ou onéreux par l'état ,
peut prétendre à rien au delà des aux fabriques, hospices et autres éta
quantités précises qu'il a lui-même · blissemens publics , ne doivent pas être
soumissionnées, déterminées , fait esti- maintenus lorsque l'identité des objets
mer et acquises ( 1). possédés et la validité de la vente sont
40. Lorsque, dans une adjudication , bien constatées.
les objets ne sont désignés que par un Les arrêtésd'envoi en possession des
simple numéro et non par leur origine, fabriques ou autres établissemens pu
leur consistance , leur situation et leurs blics doivent être alors annullés , et
vraies limtes , soit dans l'expertise , les acquéreurs nationaux réintégrés
soit dans l'affiche, soit dans l'acte d'ad- dans la propriété et la jouissance des
judication ; qu'outre l'erreur matérielle dits biens , postérieurement donnés ou
de désignation, il y a défaut absolu de cédés à quelque titre que ce soit.
possession de la chose adjugée , la vente
doit être annulée, et le prix et les frais 1.3. Règles sur l'interprétation des
remboursés à l'acquéreur. Ventes .
41. Lorsque , suivant le cahier des
charges , toute association entre deux
particuliers ne peut être reconnue No 1er COMPÉTENCE DES AUTORITÉS .
qu'autant qu'elle est clairement établie
avant l'adjudication , et que celle de 44. L'autorité judiciaire est incom
l'un d'entr'eux ne l'a pas été valable- pétente pour déterminer ce qui est ou
ment , celui -là seul qui a signé le pro- ce qui n'est pas compris dans les adju
cès - verbal d'adjudication , doit être dications de biens nationaux [4 ].
regardé comme adjudicataire ; et en 45. Les lois qui attribuent à l'au
conséquence, les renvois et déchéances torité administrative le droit d'inter
(1) 26 septembre 1811 . 12 décem . 1811 . 1813. - 10 mai 1813 . 15 mai 1813. - 22
( 2) Arrêté du 5 fructidor an 9, a'u bulletin . mai 1813. - 28 mai 1813. - 19 juin 1813.
-
a été compris dans un acte de vente. dans leurs intérêts privés, à raison de
administrative; et les tribunaux vio- leurs droits respectifs de propriété.
lent leur compétence , soit en ordon- Ainsi lorsqu'il s'agit , entre deux ac >
de biens nationaux dont les tribunaux lorsqu'ils se bornent à régler entre deux
sont saisis, s'il résulte clairement, soit acquéreurs de biens nationaux contigus
de la nature même de la question , soit et de commune origine , les limites et
7
tion est de nature judiciaire , les par- bunaux seuls doivent prononcer [ 6 ].
ties doivent , dans les deux cas , être 57. Il en est de même, si ces limites
renvoyées non devant le conseil de pré n'étant pas déterminées par les actes ad
fecture , mais devant les tribunaux (3 ). ministratifs , elles ne peuvent l'être que
54. Les lois n'ont exclusivement attri- par les titres anciens, le droit commun ,
bué à l'administration que la connais- les coutumes locales , etc. [7].
sance des contestations qui pourraient 58. Les préfets ne pouvant interpré
s'élever sur l'exécution ou l'interpré- ter les actes de ventes de biens natio
tation des actes administratifs, et nul- naux , n'ontpointla faculté de déclarer
lement sur les débats qui naitraient qu'il n'y a pas lieu à l'interprétation de
.
entre des propriétaires limitrophes et ces actes. [8].
[ 1 ] 18 septembre 1813 .-
[3] 26 septembre 1811 . 18 janvier 1813 . [7] 12 décembre 1811. - 22 mai 1813 .
-
actes possessoires qui y sont relatés (2). clamé une servitude , comme les biens
>
courir aux tribunaux pour faire expli- les conseils de préfecture sont incompé
quer leur étendue et leurs limites [3] . tens pour déterminer l'existence , la na .
63. Lorsquel'acte de vente n'est point ture , le mode et les effets desdites ser
précédéd'un procès-verbal d'estimation, vitudes [8].
mais que , se référant à un bail anté- 68. Néanmoins, si l'état n'a vendu le
rieur qui a servi à désigner les objets bien qu'à la charge de subir telle ou
vendus et à fixer leur mise à prix , il telle servitude , l'acquéreur est tenu de
fait sienpes , en tout ou en partie , les la supporter, etle conseil de préfecture
> >
( 1 ) 18 mars 1816 . 14 août 1813 . (7) ler fév. 1814. - 10 fév. 1816.- 12juin 1813,
(2) 23 novembre 1813. -- 9 avril 1817 . [8] 13 août 1811 . 1er septembre 1811 .
( 3] 20 juin 1812 . 15 juin 1812. – 20 juin 1812.—2 juillet 1812.
[4] 6 mars 1814 . - 24 août 1812.- 23 janvier 1813. – 7 avril
(5 ) 26 mars 1812 . 1813. — 3 juin 1813. – 13 juillet 1813. - 17
(6] 11 janvier 1813. – 12 juin 1813. 23 janvier 1814 . - 6 mars 1816. - 26 février
avril 1807. – 12 juin 1813. – 6 juin 1812.
-
1817 . 21 mai 1817. 16 juillet 1817 .
124 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.
peut , sans sortir toutefois des termes ou tirés du droit commun , que les
de l'adjudication , déclarer ce qui a été parties sont libres de fair.. valoir de
prévu et stipulé à ce sujet par le ven- vant les tribunaux [ 5 ].
deur (1) . 73. Lorsque l'acte de vente énonce
19. De même , si l'état , comme pro- qu'il sera dressé , par une autorité qu'il
priétaire des objets aliénés , a , par désigne, un état des servitudes impo
>
est compétent pour déclarer l'existen- lors entrer , comme moyen de solution ,
ce de ladite servitude (2) . dans l'interprétation à donner par le
70. Ainsi , pour prononcer sur des conseil de préfecture.
questions de servitude , il faut que les 74 Lorsque le procès - verbal d'adju
conseils de préfecture puisent leurs dication rétribue et fixe, entre deux
décisions dans l'acte même d'adjudica- acquéreurs d'une maison indivise avant
tion (3]. la main -mise nationale , la quantité
Mais ils n'excèdent pas leur compé des eaux qui y sont amenées , le con
tence , lorsqu'ils se bornent à décider seil de préfecture est compétent pour
des points relatifs à l'existence d'une déclarer les portions fixes de cette
servitude et à sa destination , non quantité , d'après les termes de la ven ·
d'après la discussion d'anciens titres te ; sauf pour les parties à se pourvoir
et des usages locaux , mais d'après les devant les tribunaux afin de faire ju
époques et les circonstances des adju- ger les difficultés qui pourraient résul
dications et la manière dont elles ont ter de la distribution de ces eaux [7] .
été exécutées (4) . 75. S'agit-il de savoir si des cours
71. Lors donc que les actes d’estima- d'eau sont compris comme servitudes
tion et d'adjudication gardent le silence actives ou comme propriété dans une
sur la difficulté proposée , les conseils vente , et l'acte d'adjudication garde
de préfecture doivent s'abstenir de t -il le silence à cet égard ? Il faut re
prononcer , déclarer purement et sim- courir à la possession et à d'anciens ti
plement leur incompétence , ou ren- tres dont l'examen et l'application n'ap
voyer les parties devant les tribu- partiennent qu'aux tribunaux [8 ].
naux (5] . 76. Lorsqu'après la vente il s'est
72. S'ils déclarent qu'aucune clause formé des alluvions ou attérissemens,
de ces actes n'établit la servitude en c'est aux tribunaux , en cas de difficul
litige, ils ne portent point préjudice tés, à prononcer sur la propriété de ces
aux droits résultant d'anciens titres alluvions et attérissemens.
qui ont préparé ou effectué les contrats erreurs de nom , de mesure ou de lieu ,
commises involontairement sur les
que l'administration a passés [3].
81. Les conseils de préfecture peu- procès -verbaux d'adjudication (9).
vent , afin de reconnaître l'idenlité de 84. Lorsqu’un bien est vendu sans
l'objet réclamé , recourir à des rapports expression de circonstances ou dépen
d'experts [4 ], à des enquêtes [5] et visites dances , et non en masse , mais avec
de lieux , pour , à l'aide de ces rensei- relation exacte de mesure , de situa -
[ 1 ] 28 mai 1812. - 1er février 1813 . [6] 31 juillet 1812 . - 17 février 1813 .
[2] 7 avril 1813 . ler mars 1813. — 4 juillet 1815.
-
(3] 18 janvier 1813. – 22 juillet 1813 . [7] 7 avril 1813. – 12 mars 1814.- 14 mai
11 décembre 1813. 1817. - 27 aout 1817.
[4] 12 février 1812 . 17 avril 1812 . 4
[8] 21 janvier 1812 . 3 janvier 1813
inai 1812 . 15 juin 1812. -3 janvier 1813. 12 inars 1814 .
12 mars 1814. - 8 mars 1814 .
(9) 19 juin 1813 .
(5) 15 juin 1812.– 18 mars 1813 .
1
126 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTATIVE .
cet objet n'est porté sous aucun des ni estimé par les experts ; qui ne se
numéros établis , qu'enfin il excède la trouve point indiqué aux affiches ; et
mesure , pour être fondé à déclarer dont par conséquent la valeur n'a pu
qu'on ne l'a point compris dans la entrer dans le prix de l'aliénation.
vente (1) . On ne doit point avoir égard à la dé
85. La réunion de toutes ces cir- signation de cet objet dans la minute
constances n'est pas nécessaire : il faut du contrat d'adjudication , s'il ne s'y
seulement consulter , selon les cas , trouve que par addition , hors ligne ,
la rédaction des clauses de chaque et sans signature ni approbation de
acte ; et la règle générale est que « ce l'autorité compétente [5].
qui se trouve hors des confins exacte- 90. Les ventes nationales étant faites
ment assignés , est exclu de la vente , sans garantie de mesure , si le terrain
et ce qui s'y trouve renfermé y est aliéné excède réellernent la contenance
compris. » portée au contrat, et s'il est cependant
Ensuite les circonstances particu renfermé dans les limites indiquées,
lières de chaque espèce modifient cette aucune portion n'en peut être distraite
règle (2). au profit soit des tiers , soit du domaine.
86. Ainsi, lorsque le domaine a été
> Mais si la pièce réclamée est hors
aliéné en corps , avec toutes ses cir- des limites , il y a lieu de déclarer
constances , aisances et dépendances, qu'elle n'a point été comprise dans la
et sans aucune réserve, si l'objet ré- vente , alors même que la contenance
clamé se trouve exactement renfermé deviendrait moindre [ 6].
dans l'enceinte dudit domaine , le con 91. Lorsque , dans le procès - verbal
seil de préfecture doit déclarer qu'il a d'adjudication , chaque pièce est dé
>
si l'objet réclamé est d'une nature dif- étendue plus considérable que celle
(1) 3 janvier 1813 . - 25 janvier 1813. octob . 1812. - 15janv . 1813. - 22 juillet 1813.
U janvier 1813. - 15 janvier 1813. — 3 fé [3] 15 juin 1812. 20 juin 1812 -
28 dé
vrier 1813. - 8 mai 1813. -- 28 mai 1812 .
- cembre 1812 . 7 février 1813 14 février
14 août 1813 . 17 janvier 1814. - 28 nov 1813
-
18 janvier 1813 .
1815 . 18 mars 1816. — 4 juin 1816. -- 21 [4] 19 juin 1813 . 20 juin 1816.
mai 1817 . (5 ] 11 janvier 1813.
. [ 2] 23 octobre 1811 . 24 août 1812. - 7 [6 ] 19 juin 1813 .
1
1
CHAP. VIII. SECT. III. S III. RÈGLES SUR L'INTERPRÉTATION , ETC. 127
qui lui a été adjugée , et que les con- verbaux d'estimation et de vente est
fronts n'en seraient plus exacts : tandis obscur ou incomplet , la question de
:
seront maintenus tels qu'ils ont été la manière dont les procès-verbaux ont
établis par l'acte d'adjudication : il n'y été exécutés [7].
a pas lieu de déclarer ce terrain liti- 97. Les confins clairement désignés
gieux compris dans la vente [1 ]. et reconnus ne sont pas compris dans
92. Un contrat de vente qui com- la vente [8 ).
prend plusieurs pièces de terre par dé. 98. Les talus d'un canal , nécessaires
signation et limites, exclut celles qui pour sa jouissance , et les queues ou
ne sont point identiques ni spécifiées; bords d'un étang , sont présumés faire >
réserve de certains objets, ce qui n'est l'acte de vente ne rappelle pas tout ce
>
pas compris dans la réserve est com- détail , l'acquéreur ne peut valable
pris dans la vente (4). ment rien prétendre au-delà des objets
94. Lorsqu'il résulte du procès-ver- estimés (11).
bal d'estimation > rédigé en présence 101. Si les objets en litige n'ont pas
de l’acquéreur , signé de lui, et rap- cessé de faire partie d'un domaine
pelé dans son contrat , que tel objet privé , il est évident que la valeur de
est excepté de la vente , il est mal ces objets n'a pu entrer dans la mise
fondé à vouloir l'y faire comprendre [5]. à prix , ni faire partie des enchères et
95. La vente d'un domaine sou de la vente du domaine national : il
missionné en entier et sans réserve , n'y a donc pas lieu à les adjuger à l'ac
évalué de même par les experts , aliéné quéreur , ni à lui allouer une indem
dans cet état par l'administration , etnité; car l'indemnité suppose qu'il y a
possédé par l'acquéreur sans opposi- eu éviction , et l'éviction qu'ily a en
>
droits, si les objets par lui réclamés l'un , et que le contrat passé à l'autre ,
étaient célés au domaine , et ne lui ont n'en fait pas mention , il y a lieu de
été révélés que postérieurement à l'ad- déclarer que la réclamation du second
judication (1). acquéreur n'est point fondée [6).
103. Lorsque l'objet réclamé est une 108. Une maison aa été divisée en deux
dépendance nécessaire et indivisible du lots par les experts , et il résulte ensuite
>
sans réserve , comprend les caves et lots a été aliéné : dans ce cas , l'acqué
magasins qui forment partie intégrante reur ou son cessionnaire n'est pas pro
de la construction , alors même qu'ils priétaire de l'autre lot , et il doit le re
auraient fait antérieurement l'objet mettre , soit au domaine , soit à l'an
d'un bail séparé. cien propriétaire , suivant l'origine du
>
hérens aux bâtimens, sont censés n'être taire formerait pour la restitution des
>
jets compris dans son exploitation , on > de toutes charges et hypothèques , les
peut , au besoin , recourir à des en- acquéreurs n'ont pas dû se croire dis
quêtes pour reconnaître si l'objet du pensés des charges inhérentes à la pro
litige a toujours fait partie de la ferme priété , comme , par exemple , de la
du domaine vendu (2) . contribution pour l'entretien et le cu
112. Si après avoir énoncé en détail rage des rivières et canaux (6) .
quelque objets, l'adjudication exprime 116. Un droit passif quelconque , au
que le domaine est vendu autant et { re qu'une rente ou une hypothèque ,
pour autant qu'il en appartenait à l'ancien doit- il être considéré commeunecharge,
propriétaire , et qu'en jouissait l'ancien et non comme une servitude ? et l'acte
fermier , il n'est pas présumable que de vente porte-t-il que le domaine est
ce détail ait pu , par lui – même et à aliéné francdetoutes charges ? Ce droit
défaut de réserve expresse , restreindre ne peut alors être exercé sur le do
aux seuls objets qu'il comprend , l'é- maine vendu , soit par des particuliers,
nonciation générale et l'intention qui soit par des communes ; à moins que ,
résultait de la clause précitée. par une dérogation à cette charge gé
Dès-lors toute la question se réduit à nérale , il n'y en ait dans l'acte une ré
savoir ce qui appartient à l'ancien pro serve expresse.
priétaire , et ce dont jouissait le pré- 117. Les acquéreurs sonttenus d'exé
cédent fermier : questions de simple cuter leurs contrats , avec toutes les
propriété qui sont du ressort des tribu . charges qu'ils ont volontairement con
naux ( 3 ]. senties (7] .
113 L'acquéreur qui , postérieure 118. Lorsqu'un contrat de vente
ment à son adjudication , prend à bail contient la clause qu'il sera fait un bor
un objet qu'il réclaine ensuite comme nage , les experts chargés d'y procéder
lui ayant été vendu , est non recevable ne peuvent comprendre , dans la pro
dans cette réclamation , attendu qu'il a priété de l'acquéreur, des objets non
lui-même et volontairement changé désignés comme vendus , ni des atté
son titre [4 ). rissemens formes depuis la vente.
114. Les biens nationaux ont été dé- L'acquéreur doit supporter les frais
clarés , par les lois , francs et quittes de la nouvelle expertise qui sera faite ,
de toutes dettes , charges , rentes et si la première est annullée pour viola
tion du principe qui vient d'être établi. S 4. Règles sur l'exécution des Ventes et
119. La clause souvent exprimée sur la Déchéance des Acquéreurs .
dans les conditions générales insérées
au cahier des charges , et portant que
les biens sont vendus sans garantie de No 1er . COMPÉTENCE DES AUTORITÉS.
tenans, d'aboutissans , de consistance
et de produits , ne peut s'appliquer 123. Les conseils de préfecture sont
qu'aux biens désignés dans les procès- compétens pour prononcer sur la rési
verbaux d'estimation et et de vente , liation des ventes consenties par l'ad
et non à des biens dont il n'y est fait ministration .
nulle mention . Toutefois ils ne peuvent , lorsque >
priétés privées qui l'environnent , res- ne fait qu'un acte de pure administra
treignent la quantité du terrain à lui tion , qui ne peut être déféré au conseil
vendu nationalement (2 ) d'état >, avant d'avoir été soumis au mi
121. L'acquéreur, ainsi queles tiers, nistre des finances.
>
compris dans l'adjudication [3) . chère , d'un bien national , doit être
122. Lorsqu'il s'agit de connaître portée devant les tribunaux , lorsque
quel a été le véritable prix d'une vente , le gouvernement ne s'y trouve pas in
qu'il y a litige sur ce point entre l'ac- téressé [6].
quéreur et le domaine , et que l'ori 127. Si un particulier demande à être
ginal du contrat a été perdu par un déchargé de loyers que le domaineexige
événement de force majeure , il peut de lui pour une maison nationale dont
y être suppléé par des extrai's de re- il s'est ensuite rendu adjudicataire ,
gistres d'administration , et autresactes c'est au conseil de préfecture, et non
dont l'authenticité n'est point contes- au préfet, qu'il appartient de pronon
tée par l'acquéreur. cer (7 )
2
CHAP. VII . SECT. IU . SV . RÈGLES SUR LE PAIEMENT DES VENTES. 133
de la loi (en forme d'instruction) du 10 146. Lorsqu'après s'être rendu adju
juillet 1791 , s'applique à deux person- dicataire d'une propriété nationale ,
nes qui ont acquis conjointement un l'acquéreur a renoncé à son titre et a
même lot d'adjudication . fait consentir à son profit un nouveau
Les intérêts du prix sont suspendus , contrat >, en yertu de la loi du 28 ven
et cessent d'être exigibles pour l'inter- tôse an 4 , qui lui présentait plus d'a
valle pendant lequel le domaine aurait vantage , il est tenu de compléter le
perçu les fruits de l'immeuble aliéné (1 ). prix de la première adjudication , con
144. L'article 8 de la loi du 13 sep- sidérée comme seule valable , quoique
tembre 1793 prescrivant aux acqué- les assignats qu'il avait payés à compte,
reurs des biens indivis vendus par l'é- lui aient été restitués sur liquidation ,
tat, de payer à ses copropriétaires le et malgré l'existence d'un décompte
prix relatif à la quotité pour laquelle réglé et soldé sur le prix de la seconde
ils ont droit , dans le produit des ven-
> vente .
tes , d'après la reconnaissance qui en 147. Quand un contrat de vente con
aura été faite par le directoire du dis- sentie , avec autorisation , par une cor
trict , les versemens qu'un acquéreur a poration ecclésiastique , porte qu'une
effectués , par anticipation , de la tota- partie du prix a été acquittée en une
lité du prix de son acquisition ( faite obligation , avec la clause qu'elle serait
sous l'empire de ladite loi) dans la caisse anéantie au jour du paiement effectif ,
du receveur du domaine , n'ont point l'acquéreur est libéré de cette portion
opéré la libération de cet acquéreur du prix , dès qu'on ne peut lui repré
envers les copropriétaires indivis avec senter l'obligation dont il vient d'être
l'état ( 2 ). parlé , et lorsqu'on est certain d'ailleurs
145. Aux termes de l'article 103 de qu'il a été satisfait, de la part de la
>
qu'un acquéreur s'est libéré , de celte ploi des prix de vente de meubles et
>
à demande d'un supplément de prix [ 3]. le papier -monnaie avec lequel les ac
1
CHAP. VIII . SECT. III. SVI . RÈGLES SUR LES DÉCOMPTES. 135
nou : l'avons dit ,> relevé les acquéreurs que l'acquéreur prétend avoir effec
et le engagistes des déchéances par tụés , mais qui ne sont justifiés ni par
eux acourues, faute de paiement dans le registre de recette , ni par des quit
>
nistre des finances pour refuser d'ac- qu'il produit, le bordereau justificatif
corder la main-levée sollicitée par ces de la quotité et de la nature des valeurs
acquéreurs , n'empêcheraient pas les qu'il a versées ( ce bordereau devant
tribunaux de prononcer sur leurs droits cependant être représenté aux termes
et ceux du domaine , et ne seraient pas de la susdite quittance ) ; lorsqu'en
2
mé , s'il est conforme aux dispositions doit admettre que pour leur valur au
du décret du 22 octobre 1808 [4]. cours du jour de chaque paiemet, les
On ne peut se prévaloir (dans le sens mandats versés sur le prix d'un; vente
de l'article 1er. du décret du 22 octubre stipulée en assignats [8).
1808) contre le résultat d'un décompte, 169. On ne peut admettre, a com
de la dernière quittance délivrée à l'ac- pensation du résultat d'un déompte ,
quéreur , lorsqu'elle n'est pas pour des indemnités pour suppresion de
solde ou dernier terme ; et lorsque dimes , lorsqu'elles n'ont poir été li
d'ailleurs il ne s'est point écoulé six ans quidées [9].
depuis la publication de ce décret , 170. Le mode de paiementpar an
sans que le décompte ait été signifié (5). nuités du prix des ventes de omaines
166. Lorsqu'un acquéreur ne repré- nationaux , établi par la loi du25 juil
sente pas , à l'appui de la quittance let 1790 , a été , comme nou l'avons
dit , rapporté par le décret du 16 octo- non encore échues , et si cet arrêté a
bre 1791 , qui a fixé un nouveau mode été exécuté par le receveur , sans ré
de libération , dont les anciens acqué- clamation (3 ).
reurs ont été autorisés à profiter. 173. Quoique les annuités souscrites
Lors donc que , par suite de cetle avant la loi du 16 octobre 1791 , et non
autorisation , un acquéreur a déclaré , retirées depuis , soient composées en
postérieurement à cette dernière loi et partie du capital et en partie des in
en tems utile , devant les administra- térêts , elles constituent des titres qui , >
loi , le décompte de cet acquéreur doit compte au taux le plus fort de ceux dé
être dressé d'après les bases établies par terminés par l'art. 5 du titre 3 des
la loi du 16 octobre 1791 (1) . lettres-patentes du 17 mai 1790 , et
171. Mais il y a lieu de régler un souscrit des annuités pour le surplus , >
décompte d'après les stème d'annuités l'acquéreur n'est plus admis à réclamer
existant lors de l'adjudication , et rap- une ventilation qui n'était autorisée par
pelé dans les conditions de la vente , si , cette loi , qu’afin de fixer la quotité du
>
depuis la loi du 16 octobre 1791 , l'ace premier paiement , avant qu'il ne fût
quéreur a manifesté son option par réalisé.
plusieurs paiemens successifs , au taux Le décompte doit être réglé par
déterminé pour les annuités. Cet acqué- annuités, si l'acquéreur n'a pas usé de
reur ne peut opposer , en pareil cas , la faculté accordée par l'art. 5 de la
>
qu'il n'avait point souscrit d'annuités , loi du 16 octobre 1791 , et s'il a con
et que l'art. 6 de la loi précitée lui tinué ses paiemens d'après ce mode de
interdisait la faculté d'en souscrire libération .
après l'expiration d'un mois accordé 175. Lorsqu'un acquéreur devait
pour l'option (2). plusieurs annuités pour le paiement
172. Par suite de ce qui vient d'être des propriétés qu'il avait acquises de
établi, on ne peutmettre en doute que la nation , et que , pour profiter de la
>
les annuités aient été souscrites par un loi du 24 février 1791 , qui l'autorisait
acquéreur , lorsque le registre de recette à acquitter par anticipation telle an
constate ce fait parleur énonciation et nuité qu'il voudrait désigner , cet ac
la quotité des paiemens ; mais le dé- quéreur a versé une somme, mais sans
compte doit être rédigé par douzièmes qu'une imputation spéciale ait été faite
et non par annuités , quoique l'acqué- sur aucune desdits annuités , cette im
reur ait fait des versemens suivant ce putation doit être faite de la manière
dernier mode , après la loi du 16 octo- la plus favorable au débiteur , COD
bre 1791 , s'il aa obtenu ensuite un ar- formément à son intention et à la loi
>
rêté du directoire
isé
exécutif
er
, par leque
ités
l sons l'empire de laquelle le paiement
il a été autor à retir les annu a été fait.
calculé , non au même taux que les décret n'ayant révoqué ce qui concer
intérêts, mais d'après le second tableau nait les ventes faites en vertu de la
annexé aux lois des 3 juin et 25 juillet loi du 2 nivôse an 4 [4].
1790 [ 2 ]. 179. Lorsqu'en conformité de la loi
.177 . Il résulte des articles 2 et 4 du du 28 ventôse an 4 ,> et avant celle
décret du 22 octobre 1808 , que l'ac- du 13 thermidor suivant, un acquéreur
quéreur doit les intérêts des sommes a consigné une partie du prix en man
restant dues sur le prix , depuis chaque dats , il y a lieu de déclarer régulier
échéance d'annuité non soldée, jusqu'à l'emploi fait, par le décompte , de la
la notification du décompte ; et que le dite somme à l'acquittement de partie
cours des intérêts recommence un mois des trois premiers quarts du prix du
après cette notification ( 3). domaine vendu. A l'époque de la con
178. L'arrêté du gouvernement du signation des mandats , en effet , la
22 prairial an 10 aa déclaré valables les totalité du prix des biens vendus, en
paiemens faits par les acquéreurs de exécution de la loi du 28 ventôse , était
domaines nationaux , dont les acqui- payable en mandats , valeur nominale;
>
n'est applicable qu'aux acquisitions naire a obtenu que la somme par lui
faites sans enchères , aux termes de la versée en mandats , à titre de consi
>
loi du 28 ventôse an 4. gnation pour cet objet, fût reportée
La loi du 2 nivôse an 4 , les arrêtés sur un autre domaine qu'il se propo
du directoire exécutif des 7 nivôse et sait d'acquérir , et qui lui a en effet été
14 pluviôse même année , et les con- vendu en vertu de la loi du 28 ventose
ditions générales insérées aux procès- an 4 , la somme dont il s'agit doit être
verbaux des venles faites en vertu de considérée comme premier à -compte du
prix de la vente effectuée.
cette loi et de ces arrêtés , autorisaient
un acquéreur à payer soit en numé- Quant aux mandats ils doivent
raire, soit en rescriptions de la tré être imputés , non d'après la valeur au
sorerie. cours , et sur le dernier quart du prix ,
Lors donc que ce paiement a été fait mais dans l'ordre de date des paie
et accepté en mandats , aux termes de mens, et sur les trois quarts payables
>
que les mandats feraient fonction de 181. La loi (en forme d'instruction )
du 10 juillet 1791 veut que l'action peut donc être divisé , et il ne doit être
du gouvernement , en paiement du rédigé qu'un seul décompte pour cha
prix d'un domaine vendu en un seul que contrat[1].
lot , soit indivisible et s'exerce sur ce 182. L'article 4 de la loi du 13 ther
lot entier et sur toutes ses parties > nidor an 4 ,> relative aux ventes faites
quelles que soient les divisions de la en vertu de celle du 28 ventôse pré
chose et du prix , faites entre des co- cédent , n'accorde une remise de dix
acquéreurs, ou entre l'adjudicataire et pour cent que sur le prix des maisons
ses commands élus. d'habitation , estimées séparément d'a
Cette disposition , qui garantit à près la loi du 6 floréal an 4.
>
CHAPITRE IX .
MATIÈRES D'EAUX .
Les rivières navigables et flottables font tions et avec les réglemens qu'il lui
essentiellement partie du domaine pu- plaît de fixer , d'ordonner ou de faire,
blic , et nul ne peut en user sans une de manière à concilier l'exercice de ce
autorisation formelle du gouvernement . droit avec les droits et les intérêts des
L'administration en a donc la police; propriétaires riverains , et l'avantage
elle seule peut faire les réglemens qui l'industrie
de la navigation
.
, du commerce et de
>
s'y rapportent.
« Suivant l'acception la plus com Les rivières non navigables ni flotta
mune (dit M. le président Henrion) , on bles ou petites rivières , appartenaient
pétence des juges de paix , chap . 27 . pour y voir ce qu'il dit de ces rivières , et
( 2) Comme nous ne faisons point ici un les distinctions qu'il établit à cet égard.
traité , nous renvoyons nos lecteurs à l'ou- [ 3] Art. 645 du code civil .
vrage de M. le président Henrion 2, sur la
CHAP . IX . SECT . II . LÉGISLATION. 141
( 2) Voy . compétence des juges de paix. un chemin de cette nature , ou d'en changer
[3] 22 janvier 1808. la direction , ou de le faire réparer , en un
[4] 22 janvier 1808. – 17 juillet 1811 .
-
mot d'y faire des travaux commandés par
Voy . la loidu 14 floréal an il . -- Il en est , la nécessité ou l'utilité générale , ce n'est plus
2
à cet égard , d'un cours d'eau comme d'un l'affaire des tribunaux ; c'est uniquement celle
2
térieur , de la part des tiers qui se croi des riverains , du passage des gués , et
raient lésés par ces mesures, et sans par conséquentde la fixation des diver
préjudice des questions d'intérêt privé, ses hauteurs des eaux : sous ces différens
dont la connaissance appartient aux aspects , l'administration doit en con
tribunaux civils (1 ) . naitre, et les préfets doivent prendre
6. Le changement des vannes est une les mesures qui y sont relatives (6].
mesure d'utilité publique et purement 11. Lorsque, par un arrêté , un pré
adıninistrative , que la loi place dans fet a fixé la hauteur des eaux d'un
les attributions des préfets, et non dans moulin , et a assujéti cette usine à de
celles des conseils de préfecture [2]. certaines dispositions prescrites dans
7. Lorsque les inondations des pro- l'intérêt de l'ordre public et des pro
priétés riveraines dérivent
l'eshaussement vannes
du fait de priétaires riverains , cet arrêté ne peut
des , et qu'au- préjudicier aux droits des tiers, et ne
cun titre de propriété n'est allégné à fait point obstacle à ce que l'autorité
l'appui de ce fait, les préfets sont com- administrative fasse un nouveau ré
pétens pour le réprimer [3 ]. glement sur le cours de la même ri
8. La loi du 6 octobre 1791 , titre 2, vière , dans l'intérêt des propriétaires
art. 16 , sur la police rurale , attribue à riverains; surtout s'il résulte de l'inexé
>
l'autorité administrative le droit de ré- cution des travaux ordonnés par le pre
gler la construction des usines , la hau- mier arrêté, un changement dans l'état
teur des déversoirs, et autres ouvrages du cours d'eau , qui soit préjudiciable
sur les cours d'eau , et de fixer la hau- aux propriétaires , et spécialement à
>
teur à laquelle ces eaux devront être ceux qui n'y étaient point parties [7].
tenues pour qu'elles ne nuisent à per- 12. Il appartient exclusivement à
sonne . l'autorité administrative d'autoriser
Les préfets sont donc valablement l'établissement des moulins et usines ,
saisis de toutes les questions qui peuvent même sur des cours d'eau qui ne sont
s'élever à ce sujet [4). navigables ni flottables , et de ré
9. L'arrêté par lequel un préfet a gler l'emploi des eaux nécessaires au
rejeté une requéte tendante à obtenir mouvement desdits moulins et usi
la permission d'abaisser le déversoir nes [8)..
d'un moulin , est un acte administratif 13. D'après un arrêté du gouverne
qui ne peutêtre déféré au conseil d'état ment , du 9 ventose an 6 , les adminis
avant d'avoir été soumis au ministre de trations centrales (auxquelles les préfets
l'intérieur (5].
ont succédé en cette partie ) , ne doi
10. Les contestations élevées au sujet vent permettre l'exécution d'aucuns de
des moulins et usines peuvent intéres- leurs arrêtés portant autorisation d’éta
ser l'ordre public sous les rapports du blir des usines sur les rivières et canaux
flottage , de la navigation , de l'intérêt de leur ressort , qu'autant que ces
aucun réglement d'administration pu- père qu'en vertu d'une concession faite
blique qui y eut trait , il y a lieu dès- par le propriétaire à son fermier, bien
lors à appliquer l'art. 645 du code qu'elle soit approuvée par le préfet en
civil , qui a suffisamment pourvu , en sa qualité de tuteur du propriétaire
pareil cas , à ce qui touche à l'intérêt ( si c'est un hospice , par exemple , ou
>
cours d'eau , alors même que ces eaux ser- [7] Voy. arrêt du conseil du 5 mai 1781 ,
vent à l'irrigation de propriétés d'origine na- lois des 29 floréal an 5 et 3 floréal an 3 , et
tionale.- Arrêt decassation du 15 janv. 1808. l'arrêté du 6 nivôse an 11 , dont l'art. 9 est
[1 ] 23 mai 1810. ainsi conçu : « Seront , au surplus , les droits
[2] 2 juillet 1812. -- 8 mars 1814 . » de propriété des communes sur les sources
[ 3] 23 avril 1809. - Merlin au Répertoire minérales , discutés et réglés , en cas de
de jurisprudence , au mot Cours d'eau . » contestation des communes avec la répu
[ 4] 25 Mai 1811 . 1)
blique , par-devant les conseils de préfec
[5 ] 14 mai 1817 . » ture , le directeur des domaines entendu ,
[6] 16 frimaire an 14. — 15 janvier 1809. is et sauf la confirmation du gouvernement » .
CHAP. IX . SECT. II . S II . RÈGLES APPLICABLES AUX RIVIERES, ETC. 147
bles , appartiennent aux préfets, sous voudrait le faire considérer comme un
>
vé pour le marchepied
- des rivières (1). Mais si des changemens survenus
35. Le gouvernement est seul juge dans les lieux exigent des dispositions
de l'utilité du maintien ou de la nouvelles , ainsi que l'a prévu l'art. 20
suppression des canaux publics (2). de la loi , il peut y avoir nécessité de
36. Les préfets sont compétens pour faire un réglement nouveau d'adminis
ordonner le rétablissement de ces ca. tration publique,> et les parties doivent
naux dans leur largeur primitive (3]. à cet égard , se retirer devant le mi
>
le cours d'une rivière qu'il le fait sou- ordonner la destruction , dans l'intérêt
vent refluer sur les propriétés voisines public [9 ].
ou dans une ville, le préfet se confor- 44. Lorsque les rivières sont flotta
me à ce que prescrivent les lois sur la bles , et que les préfets , sous l'appro
police et le curage des rivières , en bation du directeur-général des ponts
autorisant des particuliers à enlever et chaussées , ont, par des arrêtés, or
ce sable , lors même que le réclamant donné des ouvrages tendantà favoriser
sation , dans ces rivières [2]. nent des terrains délaissés par des riviè
52. Lorsque l'administration a jugé res navigables et flottables , doit être
nécessaire de faire descendre des ingé renvoyée aux tribunaux [5].
nieurs sur les lieux pour vérifier des
faits relatifs aux contraventions dont il ſ 3. Règles applicables aux Rivières non
vient d'être parlé , les conseils de pré navigables ni flottables.
fecture sont compétens pour ordonner
que les frais de visite seront supportés Nº. 1er . COMPÉTENCE DES PRÉFETS .
par tel ou tel contrevenant, et le pré
fet est compétent pour fair , le régle- 56. La pêche des rivières non navi
ment de ces frais (3) . gables appartient aux propriétaires ri
verains , à la charge de se conformer
No 3. COMPÉTENCE DES TRIBUNAUX . aux lois et réglemens (7].
57. La loi du 14 floréal an 11 n'attri
53. Les tribunaux sont incompétens bue à l'autorité adıninistrative , sur les >
pour punir les contraventions aux ré- rivières non navigables , que les mesu
glemens administratifs sur la police des res relatives à leur curage , à l'entretien
rivières navigables , attendu qu'aux ter- des digues et ouvrages d'art qui y cor
>
ni flottables, les préfets ont le droit de réparation, c'est aux conseils de préfec
régler la hauteur des eaux d'une usine , ture qu'il appartient de prononcer (3) .
les dimensions de la retenue et des biez
des moulins, dans l'intérêt des proprié. No 3. COMPÉTENCE DES TRIBUNAUX .
taires riverains.
Mais les contestations que ce régle 61. Les contraventions aux régle
ment peut exciter , doivent être por- mens de police sur les rivières non na
tées devant les tribunaux ou devant vigables , canaux et autres petits cours
les conseils de préfecture, suivant qu'el- d'eau, doivent, selon les dispositions du
les ont ou non la propriété pour objet [1]. code civil , et les lois existantes, ètre
59. S'il arrive que , par un réglement portées, suivant leur nature , devant
particulier , le préfet , sous l'approba- les tribunaux de police municipale ou
tion du ministre de l'intérieur , inter- correctionnelle ; et les contestations qui
dise le flottage sur un canal public , et intéressent les propriétaires, devant les
qu'il déclare ce canal rentré au nom tribunaux civils ( 4 ).
bre des cours d'eau non navigables ni 62. Toute discussion relative à la
flottables, et comme tel assujéti au même propriété ou à l'usage d'un cours d'eau,
régime administratif et judiciaire que fondée sur des titres ou la possession , >
en dommages -intérêts, les tribunaux des moulins et usines établis sur des
sont seuls compétens pour pronon- cours d'eau non navigables ni flotta
cer [1] . bles.
64. Il en est de même si , dans une Mais après que ces réglemens sont
contestation existante entre des meu- faits, il appartient exclusivement aux
niers et les propriétaires riverains,il ne tribunaux ordinaires de prononcer sur
s'agit pas de statuer sur la fixation d'une leur application, d'après l'article 645
prise d'eau pour une usine nouvelle , du code civil (4 ).
>
mais de savoir si le niveau de ce mou- 67. Les propriétaires de canaux de
lin a été changé par rapport aux mou- dessèchemens particuliers ou d'irriga
lins inférieurs et supérieurs. La solution tion, ne peuvent se pourvoir que de
de cette question exigeant la comparai- vantles tribunaux pour obtenir la dé
son des titres anciens avec l'état des molition des écluses ou constructions
lieux , ne peutêtre donnée que par les qui nuisent aux cours des eaux [5].
tribunaux ( 2 ). 68. Si des autorisations de bâtir ou
65. Il en est de même encore s'il s'é- de faire des constructions sur des ca
lève , entre une commune et un parti- naux qui traversent des villes ou des
culier, des débats sur la propriété des communes sont accordées par lesdites
canaux d'arrosage, appuyés sur la pos- villes ou communes, ces autorisations
session , des titres ou des jugemens (3). sont toujours censées faites sans préju
66. Enfin , en principe général, l'au- dice des droits des tiers, qui peuvent
torité administrative est compétente élever à ce sujet des questions de pro
pour faire , dans l'intérêt public , des
> priété et de servitude, questions dont
réglemens concernant les prises d'eau la connaissance appartient aux tribu
dont pourront jouir les propriétaires naux (6).
DE JURISPRUDENCE
ADMINISTRATIVE.
CHAPITRE X.
BIENS D'ÉMIGRÉS.
[1] Voy. Merlin , Répertoire de Jurispru- bre des députés , sur la loi du 5 déc . 1814 .
dence , au mot Émigration. [3] Art. 1 et 2 de ladite loi .
(2) Voy . Discoursde M. Bedoch à la cham- (4) Art , 3 .
-
156 ÉLEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
comptes faits ou à faire , aux termes tional et aux partages des biens d'é
échus et non payés, ainsi qu'aux termes migrés , ne puissent plus recevoir
à échoir du prix des ventes de biens d'application depuis cette loi qui a levé
nationaux provenant d'émigrés , ils tous les séquestres et réintégré les émi
doivent être perçus par la caisse du do . grés dans tousleurs droits pour l'avenir ;
maine , qui en fera la remise aux an- mais il nous a semblé qu'il était utile
ciens propriétaires desdits biens, à leurs de les rappeler seulement pour la ga
héritiers ou ayant -cause (1). rantie des droits acquis.
Doivent également être remis , ainsi Dans ce dessein , nous avons classé ,
qu'il vient d'être établi: sous deux divisions particulières , les
1° Les biens qui, ayant déjà été ven- règles antérieures à la loi du 5 décem
dus ou cédés, se trouvent cependant bre 1814 et celles qui se sont établies
>
actuellement réunis au domaine , soit depuis , afin que l'on puisse embrasser
par l'effet de la déchéance définitive- d'un coup -d'æil l'ensemble de l'ancien
ment prononcée contre les acquéreurs, et du nouvel état de cette jurispru
soit partoute autre voie qu'à titre oné- dence.
reux [ 2 ] ;
2° Les biens que l'état a reçus en
échange de biens d'émigrés , et qui se
> SECTION II .
trouvent encore en sa possession [3] ;
3º Les rentes purement foncières , Législation.
les rentes constituées , et les titres de -
créances , dus par des particuliers, et 1er août 1791. Loi relative aux émi
dont la régie est actuellement en pos
session [4] ; grans.
4º Enfin, les actions représentant la 14 oct. 1791. Proclamation du roi
concernant les émi
valeur des canaux de navigation , à des grations.
époques déterminées [5 ].
4 janv. 1792. Loi relative aux Fran
La loi du 5 décembre 1814, en effa >
çais émigrés , créan >
çant toutes les distinctions d'émigrés ciers de l'état.
et de régnicoles , a donc aboli le sys
tème des lois antérieures sur l'émigra 8 avril 1792. Loi relative aux biens
tion , et a dû nécessairement introduire des émigrés.
une nouvelle jurisprudence. 2 sept. 1792. Loi relative à la vente
des biens des émigrés.
C'est cette jurisprudence actuelle
qu'il était surtout importantd'exposer : 12 sept. 1792. Loi relative aux émi
cependant nous n'avons pas cru devoir grés.
omettre les règles qui , jusqu'à l'époque 13 sept. 1792. Loi relative au séques
de la loi dont il s'agit , avaient gou tre des biens des émi
verné la matière ; quoique la plus grés.
grande partie des règles , et entr’au- 31 oct. 1792. Décret de la Convention
tres celles relatives au séquestre na nationale, concernant
[ 1 ] Art . 3 . ( 4 ) Art. 9.
(2) Art , 4 . ( 5) Art . 10 .
(3) Art . 6
CHAP. X. SECT. II . LÉGISLATION . 157
clamer les frais d'entretien desdits gitimaire les biens composant sa légi
biens (1 ). time , et si les créanciers de la succes
9. Les arrérages de rentes et les char- şion dirigent contre ce dernier une
ges annuelles échus pendant la durée action hypothécaire , quoiqu'en règle
du séquestre apposé sur les biens d'un générale les contestations relatives à
émigré , doivent être acquittés par une telle action soient de la compé
l'administration des domaines qui , tence des tribunaux , celle-ci étant di
seule , en a touché les revenus pen- rigée sur des biens délivrés par l'auto
dant cet intervalle [2] . rité administrative , est dans les attri
10. Les intérêts d'un capital séques- butions de cette dernière autorité (6 ].
tre appartiennent au trésor public 14. Toute contestation élevée entre
>
quoiqu'ils n'aient pas été perçus avant une veuve d'émigré et l'état , relative
l'amnistie ( 3). ment aux droits matrimoniaux de la
S 2. Créanciers d'Emigrés. dite veuve , doit être instruite et jugée
par les conseils de préfecture (7].
No 1er COMPÉTENCE . 15. La question de savoir si un émi
gré doit payer à un tiers une dette de
11. Les tribunaux seuls peuvent ju- la succession de ses auteurs , comme
ger l'ordre des créances sur un émigré, leur ayant succédé , appartient aux
>
tée contre l'un de ces héritiers par un pour les remplirdu tiers coutumier dont
créancier, est du ressort des tribunaux ; l'article 399 de la coutume de Norman
sauf au créancier, en cas d'insuffisance die les reconnaissait propriétaires sur
des biens affectés à l'action hypothé les biens de leur père.
caire , à requérir administrativement Ces enfans , dans ce cas ,> ne sont pas
la liquidation de la portion des dettes des héritiers proprement dits , mais des
à la charge de l'état [5] . créanciers liquidés ; c'est l'état qui les
13. Les biens d'émigrés délivrés par a payés , et c'est un principe incon
la nation , le sont frarics d'hypothèques. testable , relativement aux biens que
Si l'état , se reconnaissant chargé de l'état a confisqués surles émigrés , qu'il
toutes les dettes de la succession d'un les vend , les délivre ou les donne, en >
laissant à des enfans les biens de leur père , préfet aurait dû être donné dans la décade de
pour les remplir de leur tiers coutumier, la publication de la loi, et que n'ayant été
Indministration n'a pu ni voulu porter pré- donné que le 25 mai 1811 , la déchéance était
judice aux droits des tiers dont la connais encourue .
sance doit appartenir aux tribunaux. Voyez [2] Voy . la circulaire du ministre des fi
no 3430 . nances , du 22 thermidor an 11 .
[1] 8 mai 1813. 10 mai 1813 . Cette [ 3] 18 mars 1813.
décision a été prise , quoique la régie des do- [4] Voy .la loi du ler floréal an 3.
maines soutint , d'après le texte de l'article 9 (5] 29 août 1813.
de la loi du 16 thermidor an 7, que l'avis du [6 ] 9 fructidor an 11 .
CHAP. X. SECT. III. S IV. DU PARTAGE DES BIENS DES EMIGRĖS. 163
cas de preuve légale du décès antérieur 24. Le parent collateral d'un émigré
de l'usufruitier , la jouissance du do- a-t-il pu , en 1792, disposer de son bien
maine cesserait au 1er messidor an 11 , en faveur d'un étranger ?
et que dans le cas d'amnistie, elle se La première loi qui ait interdit la
terminerait à la date du certificat. faculté de disposer, est la loi du 7 mars
On s'est encore relâché de cette ri- 1793 ; mais elle exprime formellement
gueur , et on a maintenu [1] des arrêtés que la prohibition ne frappe que sur
de conseil de préfecture, qui autori- les dispositions en ligne directe.
saient un particulier à ne payer les ar Un parent collatéral d'émigré pou
rérages d'une rente due au gouverne- vait donc disposer de son bien .
ment, représentant un émigré , que L'article 1er de la loi du 17 nivôse
jusqu'au 10 août 1792 , jour du décès an 2 a généralisé l'exception introduite
de cet émigré. par la loi de 1793 ; il a annullé toute
Enfin , le conseil d'état a de même disposition à cause de mort , dont l'au
confirmé , depuis , un arrêté portant
> teur était alors vivant , ou ne serait dé
que les arrérages d'une rente viagère cédé que le 14 juillet 1789.
ne seraient payés au gouvernementque Dans l'espèce , le testament, qui
jusqu'au jour du décès de l'émigré [2]. était de 1792 , aurait donc été annullé ;
22. Il ne suffit pas qu’un émigré soit mais il ne l'aurait été que par suite de
décédé pour que les droits de ses héri- l'effet rétroactif donné à la loi .
tiers s'ouvrent sur ses biens non vendus; Or , celles des 9 fructidor an 3 et 3
il faut que son nom ait été rayé de la vendémiaire an 4 portent que la loi du
liste des émigrés , ou que les droits des. 17 nivôse an 2 n'aura d'effet qu'à par
>
dits héritiers aient été reconnus par tir de sa promulgation . D'après ces dis
des arrêtés ou des jugemens définitifs ; positions , le testament de 1792 a dû
>
partient de prononcer toutes les fois vaient à des prévenus d'émigration (7).
qu'il s'agit de savoir si le versement 33. Les questions de compensation
d'une somme due à un émigré, fait dans de rentes dues à la régie des domaines,
les caisses nationales , est valable et du chef des émigrés , avec des sommes
>
30. Le dépôt des sommes dues à des ment on définitivement par les autori
émigrés , fait dans les caisses publiques tés administratives , sont du ressort des
>
[1] 21 avril 1807. - Arrêt de cassation du [5] 16 mai 1810. 14 février 1813 .
18 avril 1808 . [6] 16 mai 1810 .
[2] 23 janvier 1813. [7] 3 janvier 1807.
( 3] 22 mai 1813 . [8] 13 août 1811 .
[4] 16 juin 1808 .
1
CHAP. X. SECT. III, PART. I. S VI. DES EFFETS DE L'AMNISTIE. 165
pendant cinq ans, le recouvrement des est valable vis-à vis de l'état , et par
arrérages de rentes perpétuelles ou via- conséquent vis - à - vis des héritiers,
gères , ou le prix des loyers de maisons même régnicoles, qui ne se sont ni pré
ou de fermes de biens ruraux , les débi- sentés ni fait connaitre pour réclamer
leurs peuvent lui opposer valablement la succession séquestrée , saufle recours
la prescription quinquennale [1]. de ceux-ci contre l'état , en restitution ,
35. Les quittances des émigrés pro- s'il y a lieu , des sommes par lui reçues
duites par leurs débiteurs , ne peuvent induement . [5].
être opposées au domaine en libération 39. L'article 107 de la loi du 1er flo
des sommes dues à ces émigrés, si le réal an 3 prescrit aux acquéreurs
domaine les représentait à l'époque où de biens indivis vendus par l'état , de
elles ont été données [2]. verser entre les mains des coproprié
36. D'après la loi du 1er floréal an 3, taires le prix qui leur appartient pour
les créanciers des émigrés sont devenus la proportion qui les concerne dans le
créanciers directs de l'état, excepté ceux produit de ces ventes : l'art. 109 de la
des émigrés en faillite ou notoirement même loi ne peut porter atteinte à cette
insolvables, et leurs débiteurs ont été disposition , et ne peut s'entendre que
tenus de verser le montant de leurs des clauses des actes de vente déjà effec
dettes dans les caisses de l'état . tués de biens indivis , qui auraient au
Mais si la faillite , provoquée depuis torisé l'acquéreur à verser dans les
par un créancier de l'émigré , n'a pas caisses publiques la totalité du prix ,
>
été constatée ainsi qu'il est prescrit par sans distinction de parts indivises [ 6].
les art . 37 et suivans de la loi du 1er flo
réal , l'appréhension que la nation a $ 6. Des effets de l'Amnistie.
faite de sa succession a suffisainment
autorisé ses débiteurs à se libérer dans N° 1er. QUANT A LA COMPÉTENCE EN
42. Si , par une fausse interprétation et les particuliers , avant l'amnistie (5).
>
des arrêtés d'un préfet qui ordonnait 46. Les titres particuliers de pro
la main - levée du séquestre apposé sur priété , la possesion et la prescription
les biens d'un émigré , non vendus lors par eux invoqués , ne peuvent être
de son élimination, le receveur des do- examinés que devant les tribunaux or
maines a cru devoir aussi lui abandon- dinaires [6] .
ner la propriété d'un bien qui ne pou- 47. Si le gouvernement a touché
vait lui être restitué légalement, atlendu une portion de ce qui revenait à un
qu'il était compris dans le lot revenant émigré dans une succession à lui échue , 1
à l'état , en vertu d'un partage anté- sans déterminer ses droits et ceux de
rieur à l'élimination , cette erreur n'a ses cohéritiers , et que cet émigré ré
pu faire que l'émigré possédât de bonne clame lors de son amnistie, l'autorité
foi, contre un litre régulier dont il ne administrative doit déterniiner la part
pouvait ignorer l'existence : en consé à laquelle il avait droit lors du par
quence, l'administration des domaines tage. C'est d'après cette décision que
est fondée à répéter de l'émigré les l'on pourra voir ce qui lui revient, et
fruits qu'il a perçus de cette ma- ce qu'il peut réclamer de ses cohéri
nière [2]. tiers [7] .
43. Quand le domaine a eu connais- 48 Si , après un partage de présuc
sance des biens d'un émigré , soit par cession entre l'état et le père d'un émi
des actes adıninistratifs, soit au moyen gré, il a été sursis , en vertu d'une des
de pièces déposées par les parties inté- clauses de ce partage, à la division de
ressées , cette connaissance équivaut à biens litigieux , jusqu'au jugement du
un séquestre de ait , attendu qu'alors procès , et si , dans cet état de choses ,
les préposés du domaine ont eu les l'émigré dont le gouvernement a pré
moyens d'agir , et que l'état ne doit levé le lot, obtient un brevet d'amnis
>
pas souffrir de leur négligence (3). tie, et forme >, sur les biens restés indi
44. Si des émigrés, remis par erreur vis, des réclamations dont le sort dépend
en possession de la portion de biens de l'explication du partage , c'est par
échus à l'état, ont vendu ces biens avant l'autorité administrative qu'il doit être
la réapposition du séquestre, ces ventes statué sur ces prétentions [ 8].
doivent être maintenues [4] . 49. Lorsqu'il résulte d'actes de par
.
CHAP. X. SECT. III. PART. I. SVI . DES EFFETS DE L'AMNISTIE. 167
trement et par conséquent sans authen- dont ces biens étaient grevés [5].
ticité , ne peuvent prévaloir contre des 54. Les créanciers d'une personne
partages postérieurs faits par l'admi- inscrite sur la liste des émigrés, qui ont
nistration, et sur lesquels il est inter- obtenu de l'état la liquidation de leurs
dit aux émigrés ou à leurs héritiers de créances, peuvent , après la radiation
revenir en aucun cas , ni sous aucun de leur débiteur, revenir contre lui , si ,
prétexte , d'après le sénatus - consulte par suite de cette liquidation , ils n'ont
du 6 floréal an 10 (2] . pas été inscrits sur le grand livre de la
51. Le domaine ne peut élever de dette publique [6].
prétentions sur la succession d'un re-55. Du moment où un prévenu d'é
gnicole , du chefet pour cause d'émigra- migration ,> rétabli dans ses droits et
tion de l'héritier dudit regnicole qui traduit devant les tribunaux , prétend
l'aurait prédécédé. que la créance pour laquelle il est
Trois raisons s'y opposent : poursuivi a été définitivement liquidée,
1° Nous n'héritons pas de celui qui les tribunaux doivent renvoyer les par
nous survit ; ties devant l'autorité administrative ,
2° Le sénatus - consulte du 6 floréal à l'effet de faire statuer sur ce point (7).
an 10 restitue aux émigrés amnistiés 56. L'extinction des créances , au
leurs biens non vendus ; moyen de la confusion , prononcée par>
3° Le décret du 29 décembre 1810 a l'art . 17 du sénatus- consulte du 6 flo
voulu que la présomption de la vie des réal an 10 , nel'a été que dans l'intérêt
émigrés ne pût désormais être opposée du gouvernement, c'est-à-dire, dans le
à ceux qui rapporteraient la preuve de cas où un émigré aurait été créancier
de leur décès [3]. de l'état avant son émigration.
Mais si l'état n'est plus nanti de la
No 4 . QUANT AUX DETTES DE L'ÉMIGRÉ. créance , s'il en a disposé en faveur
d'un tiers à titre onéreux ou gratuit,
Compétence. et si ce tiers en a joui, l'émigré ne peut
52. Les tribunaux ne sont point com- opposer la confusion , et doit servir la
pétens pour dispenser les émigrés ren- rente ou payer les intérêts (8).
torité administrative est seule com- Par conséquent ils n'ont pas droit
pétente [1]. aux revenus échus jusqu'à leur radia
65. Dans un compte de jouissance tion définitive [5].
pour biens indivis , les valeurs en pa- 70. Il résulte des lois de la matière
pier -monnaie doivent être réduites au que les prêtres déportés en vertu des
cours , lois de 1792 et 1793 , pour non pres
Des avances faites aux fermiers tation de serment, encouraient la mort
pour semences , antérieurement à l'in- civile , et que leurs biens étaient en
division , n'entrent point en compte , conséquence dévolus à leurs héritiers.
si elles sont restées attachées au corps Mais la loi du 19 fructidor an 4 expli
de ferme (2] . que clairement que les prêtres qui ,
66. Les contestations relatives à la pour la même cause , n'étaient con
remise des minutes d'un notaire émi- damnés qu'à la réclusion , n'ont pas
gré, sont de la compétence des tribu- été frappés de mort civile ; qu'ils con
naux , quoique cette remise ait d'abord servaient ainsi la jouissance de leurs
>
été ordonnée par l'autorité adminis- droits civils , et que leurs héritiers ne
tralive [3] . pouvaient prétendre à leurs biens.
67. Une personne portée sur la liste En conséquence , les décisions admi
des émigrés, et qui n'avait été rayée nistratives qui auraient envoyé leurs
que provisoirement, ne pouvait à cette héritiers en possession de leurs biens ,
époque ester en jugement: elle a été doivent être annullées (7).
valablement représentée, dans une ins.
tance , par le préfet agissant au nom PARTIE II .
du gouvernement (4).
Jurisprudence postérieure à la loi du
S 8. Prêtres déportés et reclus. 5 décembre 1814 .
68. Les ecclésiastiques déportés qui , s ler. De la remise des biens non vendus.
par suite de l'amnistie générale accor- De la commission nommée à cet
dée par le sénatus-consulte 6 floréal effet. — De son caractère. - De l'éten
an 10 , ont recouvre l'exercice de leurs due des droits remis.
droits civils , ne peuvent attaquer les
arrêtés qui , en vertu de la loi du 22 71. « Tous les biens -immeubles sé
fructidor an 3 , ont envoyé leurs héri- questrés ou confisqués pour cause
tiers en possession de leurs biens. d'émigration , ainsi que ceux advenus
D'après cette loi , ces héritiers ne à l'état par suite de partages de succes
sont pas devenus de simples déposi- sions ou de présuccessions , qui n'ont
taires, mais des propriétaires incom- pas été vendus , et font actuellement
mutables [5 ]. partie du domaine de l'état , seront 2
69. La loi du 17 septembre 1793 aa dé- rendus en nature à ceux qui en étaient
claré que celles rendues contre les émi- propriétaires , ou à leurs héritiers ou
grés , étaient applicables aux déportés. ayant-cause (8) . »
n'existant plus , les actions sur la va- leur être restituées ou à leurs héritiers
lidité desdites sentences et sur leurs ou ayant-cause ; et tous les titres qui
effets , sont remises aux anciens proprié- intéressent ces créances , ainsi que les
tạires , pour les faire valoir devant les actes conservatoires, en font partie. >
pose de ces biens en faveur d'un titre onéreux ou gratuit , avec des tiers
émigré , et qu'elle a envoyé le récla- pendant l'absence des émigrés , et
mant en possession des biens substitués, contre lesquels l'art. 16 du sénatus
l'émigréamuistié ou rentré, es: sans droit consulte du 6 floréal an 10 , leur inter
et sans intérêt pour faire annuller cette dit de revenir après leur élimination (4) .
décision , puisqu'à cet égard la question 82. Depuis la loidu 5 décembre 1814,
consisterait à savoir si l'administration l'administration des domaines , chargée
départementale aa bien ou mal adminis- uniquement de recevoir et de trans
tré dansl'intérêt de l'état , en ne faisant
> mettre aux anciens propriétaires les
pas soutenir , en justice , les droits de
1 sommes exigibles provenant des dé
cet émigré qu'il était alors chargé comptes des biens vendus , n’a ni
d'exercer. qualité ni pouvoir pour consentir, en
Toutefois si les choses ont été laissées leur nom , et au profit des acquéreurs,
entières sur le mérite et les effets du la réduction ou la remise du reliquat
testament et de la substitution , il y a porté auxdits décomptes [5] .
lieu de renvoyer l'émigré devant les 83. La loi du 5 décembre a introduit
tribunaux pour faire apprécier par eux, un nouveau droit à l'égard des ferinages
s'il le juge à propos , ses demandes en arriérés , et n'a excepté de la remise à
>
loi du 6 floréal an 10 , maintenue par séquestrés qui n'auraient pas été per
l'article 1er de la loi du 5 décembre çus par le domaine.
1814 , surtout s'il y a les circonstances Dans tous les cas , l'action de l'émi
suivantes : si ledit arrêté aa été rendu gré remis aux droits du domaine à rai
contradictoirement avec le procureur- son de ces fermages, doit être portée
général syndic du département ; s'il a devant les tribunaux (6 ).
été suivi d'exécution de la part de l'état; 84. C'est devant l'administration et
s'il s'est écoulé un laps de tems très-con- non devant les tribunaux que doit être
ni n'allèguent qu'ils aient obtenu une à jouir d'une rente , et qu'il s'agit au
>
reconnaissance de liquidation défini- jourd'hui de régler ce provisoire , l'in
tive (3) ; lorsque les arrêtés de renvoi térêt de l'état dans la cause ayant cessé,
des administrations de district n'ont et la contestation relative à ladite
reçu aucune exécution ni obtenu, d'au- rente ne s'agitant plus qu'entre des par
cune autre manière , l'autorité de la ticuliers , il convient de les renvoyer ,
chose jugée , ces arrêtés qui n'ont pu sur ce point >, devant les tribunaux (6 ).
former des titres valables contre le
trésor public , à l'époque où ces biens S 3. Des Créances des Emigrés .
étaient sous la main de l'état pour cause
d'émigration , sont déclarés ne point 88. Les contestations qui ont pour
faire obstacle à ce qu'il soit statué, par objet la validité des versernens de de
les tribunaux ordinaires , sur les con niers faits dans les mains de l'état re
testations auxquelles lesdites créances présentant un émigré , ou la validité
peuvent donner lieu (4). des quittances qui constatent ces ver
86. S'agit-il de décider si l'appré- semens, font partie du contentieux
hension faite , par les enfans d'un émi- administratif dont les tribunaux ne
>
due , il ne s'agit plus dès- lors que de tant légal et suffisant de l'émigré , au
statuer sur la validité et les effets d'un vu de l'acte d'emprunt ou de constitu
remboursement ordinaire : ce n'est tion de rente , et avec autorisation for
donc point le cas d'appliquer les dispo- melle du directoire du département , a
sitions du sénatus -consulte du 6 floréal opéré la libération complète du débi
an 10 , et il y a lieu d'annuler les arrê- teur [5] .
tés qui ont déclaré valablece rembour
sement , et de renvoyer la contestation § 4. Du Partage.
tribunaux ordinaires [3].
92. S'agit-il d’un paiement fait entre 94. La compétence des préfets , en>
les mains de l'état et sur la validité du- cette matière , résulte des lois qui leur
quel il n'a pas été statué depuis qu'il est attribuent la confection des partages
effectué ? une administration centrale, des biens indivis entre l'état et des par
en refusant au débiteur l'autorisation ticuliers, et aux conseils de préfecture,
d'effectuer son paiement , l'a - t- elle la solution des difficultés et questions
l'état , les amnistiés ou leurs coparta- soient renvoyées devant les tribunaux
>
des tiers qui prétendraient à la propriété des actes qui établissent leurs droits
des objets compris auxdits partages , et de copropriété [3].
ne font point obstacle à ce que ces tiers 97. Quoique le partage des biens im
suivent cette action réelle devant les mobiliers ait été fait entre des cohéri
tribunaux. tiers et l'état , s'il reste encore un par
Ce serait donc à tort qu'un tribunal , tage du mobilier à faire , l'intérêt et
en pareil cas , se déclarerait incompé- le droit de l'état à ce partage ayant
tent sur le motif que le bien litigieux cessé , c'est devant les tribunaux qu'il
aurait été abandonné à un particulier doit avoir lieu ,> encore même que ce
en vertu d'un partage administratif, en- partage ait été prescrit par l'adminis
tre une partie des héritiers d'un émigré tration , mais non exécuté | 4).
>
et l'état représentant d'autres émigrés (2 ). 98. Souvent des fils étaient mis en
96. Lorsque des bienssont restés dans possession des biens , non pas comme
>
l'indivision entre l'état et des tiers , héritiers de leur père , mais commehé
quoiqu'ils aient été frappés du séques- ritiers des cas dotaux de leur mère, con
tre national , qu'ils aient donné lieu à fondus dans la masse héréditaire ; c'est
des actes conservatoires ; que les cou- pour faire cette séparation , c'est à ti
pes , s'il s'agit de bois , aient été faites ; tre de reprise que les partages avec l'é
que les fruits aient été recueillis ; et tat avaient eu lieu. A ce titre , les fils
>
qu'il ait été rendu des arrêtés prépara- avaient privilége sur les créanciers de
toires, soit pour procéder à leur vente , leur père, qui d'ailleurs sont représen
soit pour les attribuer au lot de l'un des tés par l'émigré, représenté lui-même
>
CHAPITRE XI.
que l'assistance des pauvres était une établissemens avaient reçus en rem
dette nationale , et on établit le principe placement des biens qu'ils avaient
de la vente des fondations et dotations perdus , soit d’en priver à jamais les
>
et revenus qui ont ap- tat, et célées par les débiteurs, à la pre
partenu à ces établissemière réquisition des préfets , maires , >
(1) Voy. pour la Belgique, les arrêtés des 25 (3] Voy . l'arrêté du 7 mess. an 9 , art. 17 .
février 1823 . 11 mars 1823 . 17 janvier 1814 .
[2] 29 juin 1811 .
180 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.
particulier réclame ; lorsque les parties connaître des arrétés pris par les admi
ne contestent ni l'existence ni la légiti- nistrations des hospices en matière de
mité des arrérages de celte rente , et comptabilité [4 ).
qu'il ne s'agit entr'elles que d'une sim- 7. La demande en remboursement de
ple exécution et du paiement de la det- deniers faite par un particulier contre
te , poursuivi par voie de saisie-arrêt , un receveur d'hospice , doit être portée
cette contestation , par sa nature et par devant l'autorité administrative [5].
ses rapports avec la destination et les 8. Les contestations qui n'ont d'autre
ressources de l'hospice , est soumise à la objet que de régler des mémoires de
surveillance et à l'intervention de l'au- fournitures faites aux hospices, ne sont
iorité administrative. par aucune loi soumises à la juridiction
Si donc un tribunal se déclarait com- des conseils de préfecture, et sont , par
pétent pour connaitre de la demande leur nature , de la compétence des tri
et des poursuites dirigées contre l'hos- bunaux ( 6 ).
pice, il y aurait lieu , par le préfet , à
revendiquer la cause à l'autorité admi $ 2. Fond de la Matière.
nistrative (1) 1
[ 1 ] Cet avis du conseil d'état du 30 avril » dont elles jouissaient, et dont le transfert
1807 , est ainsi conçu : » n'a pas été fait , seront rendus à leur desti .
« Le conseil d'état qui . sur le renvoi or- » nation » ; d'où il suit que tout immeuble
donné par Sa Majesté , a pris connaissance , ou rente provenant de fabriques , de confré
lo d'uu rapport du ministre de l'intérieur, en ries , de fondations , ou de fabriques d'an
date du 8 avril 1806 ; 20 de celui du ministre viens chapitres , dont l'aliévation ou le trans
des cultes, du 18 juin 1806 ; 3º de celui du fert n'avait pas étéconsommé antérieurement
ministre des finances , du 4 mars 1307, par à la promulgation des arrêtés des 7 thermidor
lesquels les ministres proposent ou discutent an 11 , 25 frimaire an 12 , 15 ventôse et 28
les quatre questions suivantes : messidor an 13 , retourne aux fabriques et
10 « Les biens des fabriques que les hospi- doit leur être restitué , quelles qu'aient été
ces ont découverts depuis la loi du 13 bru- les démarches préliminaires des hospices pour
maire an 2. qui les déclare nationaux , jus- en obtenir la jouissance, et que ces démar
qu'à l'arrêté du 7 thermidor an ll , qui les ches leur donnent seulement le droit de ré
reod aux fabriques, appartiennent-ils aux péter contre les fabriques le remboursement
hospices par le fait seul de la découverte , et des frais faits pour parvenir à la découverte et
sans qu'ils en aient été envoyés en possession ? à l'envoi en possession desdits biens .
20 » Peut-on ranger parmi les domaines » Sur la seconde question que la loi du 4
a
usurpės, et , en conséquence , appliquer les ventôse an 9 a affecté aux hospices les rentrs
dispositions de la loi du 4 ventose an 9, à des célées et les domaines usurpés ; que l'arrêté
biens de fabriques dont la rente a cessé , à la du 27 frimaire an Il a défini cequ'on devait.
vérité , d'être servie à la régie , mais dont le
7 entendre par rentes célées , ct que s'il restail
bail ne remonte pas plus haut qu'à l'année quelque doute sur l'expression de domines
1786 ? usurpés, il serait levé par l'art. 6 de l'arrêté du
3o » L'arrêté du 7 thermidor an 11 , lequel 7 mess. an 9.quiautorise les hospices à pour
wet en réserve les rentos destinées aux hospi- suivre tous fermiers , locataires , concession
ces qui , à cette époque , ne leur auront pas naires et autres jouissant, à quelque titre que
encore été transportées parun transfert légal, ce soit , s'ils n'ont pas déclaré , conformément
est-il applicable à toute espèce de rentes at- à l'article 37 des décrets des 7 et 11 août 1790,
tribuées aux hospices, soit en paiement de comment et en vertu de quoi ils jouissent, et
leurs : réances sur gouvernement, en vertu s'ils n'ont pas représenté et fait parapher leurs
de l'arrêté du 15 brum an 9 , soit à titre de dé- titres ; que la date et la nature du titre sont ici
couverte , en vertu de la loi du 4 ventòse an 9 ? indifférens , puisque , quel qu'il soie , il suífit
40 » La décision du gouvernement, du 7 qu'il n'ait point été déclaré en exécution de la
nivose an 12 , qui restreint l'attribution des loi de 1790, qu'il ne soit pas rappelé aux re
hospices aux rentes que leurs propres agens gistres de la régie, i que le service de la rente
découvriraient. peut-elle s'appliquer aux ren.: ait été interrompu pendant les délais déter
les découvertes anterieurement par les pré- minés, pour caractériser l'espèce d'usurpation
posés de la régie , et lorsque l'arrêté du 15 qui donne ouverture aux droits des hospices.
brumaire an 9 imposait à ces préposés le de- » Sur la troisième , que l'arrêté du 7 ther
voir de poursuivre la restitution de ces rentes midor an 11 , lorsqu'il a suspendu le transfert
au profit des hospices ? des rentes au profit des hospices , n'a frappé
ESTIME : que sur les capitaux de rentes servies à la régie
Que la première question est clairement et bien connues , qui avaient été affectées alt
résolue par l'article 1er de l'arrêté du 7 ther- paiement de leur dette arriérée par l'arrêté
mid -r an 11 , où on lit que « les biens de fa- du 15 brum . an 9. suspension motivée par la
» briques non aliénés , ainsi que les rentes circonstance où ces rentes avaient été précó.
182 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTATIVE .
graphe , un particulier a fondé une ou 14. Aur termes des arrêtés du gouver
plusieurs bourses en faveur d'autant nement des 14 fructidor an 10 et 22
d'individus à prendre dans sa famille , ventôse an 12 , et de l'avis'approuvé du
avec l'obligation d'appeler un de ses 23 ventôsè an 13 , tous remboursemens
parens à la collation de ces bourses , il de rentes ou obligations , contractées
y a lieu , par le préfet, et en cas de con- au profit des établissemens de bienfai -
testation par le conseil de préfecture , sance, ont pu être valablement faits
d'autoriser le bureau de bienfaisance dans les caisses de l'état , même sans >
quenca , un conseil de préfecture est avec une autre due parl'état à ce même
compétent pour déclarer que l'adminis- débiteur, parce que l'état ne représente
tration des domaines ne peut réclamer pas l'hospice , et qu'alors le particulier
ni contre le bureau de bienfaisance , ni ne réunit pas envers l'état la double
contre le fermier desdits biens , les fer- qualité de débiteur et de créancier ,
mages échus jusqu'à l'époque dont il condition sans laquelle ne peut s'opérer
vient d'être parlé (2) . la compensation (5) .
affectées au rachat des rescriptions émises par rente aux hospices , c'est qu'il ne s'en trouve
la trésorerie , et qu'on avait de justes raisons aucune mention sur ces registres. Les prepo
de craindre que ces rentes ne suffisent pas à sés de la régie ne se trouvent point compris
l'une et à l'autre destination ; mais qu'on ne parmi les fonctionnaires prévus par l'article 5
doit pas confondre ces rentes servies à la régie de l'arrêté du 15 brumaire an 9 ; jamais on
des domaines , connues et qui avaient une af- n'a entendu leur imposer le devoir de re
fectation précédente , avec des rentes incon chercher des rentes au profit des hospices ni
nues et souvent douteuses , auxquelles il était les dispenser de celui d'en rechercher au pro
bien impossible de donner une affectation , et fit de la régie » . 25 mars 1811 .
qui appartiennent aux hospices par le fait seul [ 1 ] 20 septembre 1809.
de la découverte constatée , à moins qu'elles (2] 6 janvier 1814 .
ne proviennent de fabriques .
[3] Voy , arrêté du gouvernement du 22
, dansla aucun
» Sur
peut quatriè attribuern , auxhospices
casme, questio que l'on ne ventose an 12. Merlin , Répert. vo Hospices.
une rente dont le service aurait été inter 4 juin 1817 .
rompu , mais qui aurait été découverte par un [ 4] Voy. arrêté du gouvernement du 9 fruc
ue
agent du domaine, puisq la décou verte a dû tidor an ll . Merlin , Questions de droit , au
être constatée sur-le-champ par une inscrip- mot Hospice.
tion aux registres de la régie , et que l'une (5) 14 août 1813 .
CHAP. XII . SECT. I. DE L'EXPROPRIATION , ETC. 183
CHAPITRE X II.
» mettre le sceau aux mesures primor- » cice de tous les droits propres à les
» diales , qui seules peuvent donner » garantir , soit du despotisme des gens
» naissance au droit extraordinaire de » de l'art, soit des décisions irréfléchies
» se faire céder un terrain quelconque : » ou injustes de l'autorité même.
>
ainsi , nuls travaux publics , entrai- » Sans doute, ces droits ne s'étendent
» nant une cession de cette nature , ne » pas jusqu'à la critique du décret qui
» pourront être ordonnés que par un . ») aura ordonné la construction d'une
» décret. » digue , l'ouverture d'une route ou
» Mais la loi devait porter plus loin » d'autres ouvrages de cette nature ; ces
» questions , de haute administration ,
>
» entre un simple particulier et l'auto- » se soit mis d'accord ;ܪet s'il en est an
» rité publique qui s'est éclairée, avant » trement à l'égard de quelques-unes
» de prononcer, et dont l'acte solennel » le recours aux autorités supérieures
» n'appelle plus que l'obéissance. » n'est ravi à personne .
» Mais si , dans l'exécut on même du » Vous connaissez déja, Messieurs, la
» décret, il se présente des propriétaires » première partie du plan adopté par
» qui soutiennent que cette exécution » le projet, et nous voici arrivés au
» n'entraîne point la cession de leurs » point où l'administration aura défi
» fonds ; qu'il serait plus expédient et » nitivement désigné les terrains cessi
» moins coûteux de passer ailleurs que » bles.
» sur leurs héritages ; que la direction » Dans cet état, les propriétaires con .
» projetée par ménagemens ou com- » sentiront ou refuseront d'en faire la
>)plaisances pour les uns, dégénérerait » cession .
» en vexations pour les autres ; toutes » S'ils y consentent, et acceptent l'in
» ces questions de fait peuvent devenir » demnité qui leur sera offerte, tout
» l'objet d'une discussion légitime; et » sera réglé de « gré à gré , ou pourra
» loin qu'il convienne d'écarter de » l'ètre entr'eux et le préfet , comme
» tels éclaircissemens, on doit les appe : » dans un contrat ordinaire .
1») ler :: c'est
en éclairant l'administra- » S'ils font refus, ou même s'il n'y a
» tion publique qu'on empèche les » qu'absence d'un acquiescement for
» froissemens particuliers. » mel , l'on ira devant les tribunaux
» Dans ces vues, le projet qui vous est » qui, seuls, pourront prononcer l'expro
>> soumis établit des règles propres છàે » priation .
» atteindre ce but. » C'a été l'une des pensées principales
» Lorsque des travaux publics auront qui ont présidé à ce travail, que celle
» été ordonnés > et avant d'en entre- » de tout faire rentrer sous l'empire du
» prendre l'exécution , il devra être » droit commun , et de tout replacer
» dressé un plan terrier des fonds dont » sous la salutaire égide des tribunaux
» ils entraînent la cession . » ordinaires , autant et aussitôt que la
» Ce plan sera déposé entre les mains » matière le permettait .
» du maire de la commune ; il y res » L'on sent bien que ces tribunaux ,
» tera assez long-tems pour que les pro- » étrangers à la direction des travaux ,
» priétaires désignés dans le plan et · ne peuvent , de leur propre mouve
»» avertis par des proclamations publi- » ment, en régler l'application particu
>
» ques, puissent prendre les communi- » lière à tels ou tels héritages , et que
» cations qu'ils jugerontutiles. v lorsque les opérations de l'adminis
» Si ces propriétaires , ou quelques- » tration , relatives à ce point, auront
)
» uns d'entre eux , ont des demandes ou » eu lieu d'une manière conforme à la
» plaintes à former , elles seront reçues » loi , il ne devra point dépendre des
» par une commission composée du » tribunaux d'en changer ou modifier
» sous- préfet, de deux membres du con- » les résultats .
» seil d'arrondissement , du maire de la » Mais l'emploi d'aucunes voies coac
» commune et d'un ingénieur. » tives ne pourra avoir lieu qu'en vertu
» L'on doit attendre les plus heureux » d'un jugement ; il n'appartiendra
» résultats d'opérations confiées à des » donc qu'à l'autoritéjudiciaire de met
» commissions composées d'élémens » tre le sceau à l'expropriation , et nul
» aussi paternels ; sans doute il en sor- » particulier ne sera tenu de quitter son
» tira peu d'affaires sur lesquelles on ne » champ ou sa maison qu'après que
186 ÉLEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.
» ses juges naturels le lui auront or- » sance , cesserait d'exister ou ne serait
» donné. » plus qu'une illusion , si le prix de
» S'il s'établit , devant le tribunal , » l'objet à céder pouvait dépendre de la
» unecontradiction expresse , quelles en » 'seule volonté du propriétaire qui doit
» seront les causes ? » faire la cession .
» L'on n'en voit que de deux sortes : » Mais le privilège de l'état sortirait
» ou les propriétaires prétendront qu'on » aussi des bornes légitimes , si , quel
» n'a pas rempli à leur égard les forma- » qu'équitables que l'on doive présumer
») lités prescrites par la loi , ou leur dis- » des administrateurs qui ne stipulent
» sentiment naîtra de l'insuffisance des » pas dans leurs intérêts personnels, ils
» indemnités qui leur auront été propo- » pouvaient seuls régler le prix ; car ils
» sées. » ne sont point juges , mais parties.
» Dans l'une ou l'autre de ces espèces,
)
» Dansune telle conjoncture, il n'existe
» l'autorité judiciaire est seule compé- » qu'une autorité qui puisse exactement
» tente . » tenir la balance entre le public et les
» S'il y a eu infraction des règles éta- is particuliers, ou , en d'autres termes ,
» blies pour mettre la propriétéà l'abri » entre l'administration et les proprié
» des invasions précipitées , le tribunal » taires :: c'est l'autorité judiciaire, pro
» surseoira à toute exécution jusqu'à » tectrice impartiale des droits récipro
» l'accomplissement des foi mes prescri- » ques.
» tes , et fera , par l'intermédiaire du » Il appartiendra donc au tribunal de
» grand -juge , connaître à Sa Majesté » l'arrondissement où les fonds seront
» les atteintes que l'administration au- » situés, de fixer les indemnités à la vue
» rait portées à la propriété. C'est ainsi » des baux, des ventes antérieures et ré
» qu'en renfermant l'une et l'autre au- i centes; en un mot , d'après tousles do
» turité dans leurs limites respectives , » cumens qu'il pourra se procurer.
» on doit en attendre les plus heureux » Si ces documens sont insuffisans, le
» effets : l'administration , instruite que » tribunal pourra s'éclairer par une
» les tribunaux peuvent examiner si ses » opération d'experts , qu'il nommera
» opérations sont revêtues des formes » d'office, pour écarter , autant qu'il
» ' protectrices de la propriété, devien- » est possible, la funeste prépondérance
» dra encore plus attentive à les ob- » de l'intérêt privé sur l'intérêt public,
» server et ce nouveau moyen de » si commune quand il s'agit d'évalua
» contrôle ou de censure, sera une puis- „ tions confiées à des experts du choix
» sante garantie contre les injustices qui » des parties.
» pourraient résulter de trop de préci- » De trop nombreux exemples d'esti
» pitation . » mations scandaleusement préjudicia
» S'agit-il d’un simple dissentiment » bles au trésor public, se présentaient
» sur la valeur de l'indemnité ? il y » pour que le législateur ne dût pas se
» sera encore pourvu par l'autorité judi- » tenir en garde contre de tels abus : .
» ne saurait ici exercer le même empi- » droit cominun que le résultat d'une ex
» re ; car le privilège auquel la grande ».pertise nelie point irrévocablernentles
» cause d'utilité publique a donné nais- » tribunaux , c'est surtout dans la ma
CHAP . XII . SECT. I. DE L'EXPROPRIATION , ETC. > 187
» tière que nous discutons qu'il impor- » Ce double but est atteint par une
* tait de bien assigner ce caractère , et » disposition sage qui , prévoyant et
» de le renfermer dans les termes d'an » ayant dû prévoir des exceptions ,
» simple renseignement propre à éclai- » puisqu'elles sont dans la nature des
» rer les juges, mais non à leur faire la » choses , a pourvu néanmoins à ce
» loi . » qu'en aucun cas les propriétaires ne
» La procédure relative à l'évaluation » fussent privés de ce qui représente
» des indemnité devra être sommaire ; » leurs revenus, ni contraints d'atten
» mais , quelque célérité que l'on ad- » dre le paiement de leurs capitaux au
>
» mette dans ses résultats , il pourra » delà d'un terme assez rapproché.
» être quelquefois d'une grande impor- » Le projet n'en reste point là ; il a
» tance que les travaux publics soient » voulu que le paiement des créan
» commencés avant la fin du litige :: il » ces échues , tant en principal qu'in -
» convient donc que les tribunaux puis- » térêts , fût garanti de la manière la
» sent y pourvoir par forme de provi- » plus formelle .
» sion ; et cette disposition , dontl'exé- » Il sera bien rare , sans doute , que
» cution est conférée aux dispensateurs » l'administration spéciale , dans le
» ordinaires de la justice , ne saurait » ressort de laquelle se placeront les
» présenter aucun inconvénient , lors » travaux entrepris, n'ait pas les moyens
» surtout qu'elle n'est point applicable » directs de remplir strictement, et à
» au cas où le débat porterait sur la » point nommé , des obligations réglées
» question de savoir si les formes ont » avec une sage prévoyance ; et l'on
» été rempli s; car ce serait alors le » doit croire que cette sage prévoyance
» fond mêmede l'expropriation qui se- » naîtra des formalités mêmes qu'in
» rait contesté , et la provision pourrait » troduit le nouveau système.
» n'être pas réparable en définitif. » Toutefois , s'il était possible que les
>
» nité , dansdes termes tels que les in- » avancera pour cet objet aux autres
» térêts des propriétaires ne soient point » départemens , sera par elle recouvré
» sacrifiés aux besoins de l'administra- administrativement.
» tion publique , ni ces besoins à une Au surplus , cette action nouvelle
» règle indexible que la nécessité con- » dirigée contre l'administration des
» duirait à enfreindre. » domaines , ne différera de toute autre
188 ELÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
» rantie qu'offre , sur ce point , notre » veau système, tels sont les avantages
> >
» projet de loi ,> est une immense amé »» qu'il promet et qu'il tiendra .
» lioration dans cette partie. » C'en est dès à présent un bien grand
» Vous connaissez maintenant , Mes- » que de donner des règles à une par
» sieurs, les principales vues de ce » tie qui >, dans beaucoup de points es
» projet . » sentiels, n'en avait pas de positive
» On n'y a négligé aucuns intérêts , » ment tracées par la législation , et où
» pas même ceux des tiers qui auraient » tant de mal eût pu se faire, si les vues
» des actions à faire valoir sur les som- » justes et sages de l'administration
» mes dues , à raison de l'expropriation » n'eussent ordinairement tempéré les
» ou cession ; mais il a paru inutile de » fâcheux effets de cette immense la
» fixer spécialement votre attention sur » cune . Il ne convenait pas moins de
» des dispositions qui n'ont rien que » sortir d'une position aussi précaire ;
» de conforme au droit commun . » car la justice des hommes a besoin
» Au surplus, en réglant ce qui est »» elle-même
- d'être soutenue et éclairée
» relatif aux expropriations pour cause p par la justice des lois » .
» d'utilité publique , l'on n'a pas dû
coinprendre dans ce cadre, déjà assez
» vaste, des objets qui lui sont étrangers. SECTION II.
» De ce genre sont les occupations de
» terrain que commanderaient des cir
Législation.
» constances fortuites, telles que la rup
» ture d'une digue, la submersion d'une
» route , ou d'autres accidens de cette 28 juill. 1791. Loi relative aux mines.
» nature : là , les mesures doivent être Voyez l'art. 2 qui
» promptes , et l'on ne saurait prescrire règle les indemnités
» l'emploi de beaucoup de formalités des propriétaires des
» pourdes cas aussi urgens. terrains pris pour l'ex
» Mais ce ne sont pas des mesures de ploitation des mines.
CHAP. XII . SECT. III . RÈGLES SUR LES EXPROPRIATIONS , ETC. 189
6 oct . 1791. Loi concernant les biens cause d'utilité publique s'effectuaient
ruraux et la police ru- par un décret rendu , en conseil d'état,
rale. Voyez l'art. . 1er, sur le rapport du ministre de l'inté
du titre 1er . de la pre- rieur ; et les conseils de préfecture
mière section , qui éta- avaient le droit de prononcer sur toutes
blit le principe du sa- les contestations relatives à la fixation
crifice de la propriété des indemnités dues au propriétaire
privée à l'utilité pu- evincé [2].
blique. 2. Lorsque la nécessité et l'extrême
18 août 1807. Décret approbatif d'un urgence des réparations à faire à un
avis du conseil d'état , monument d'utilité publique , comme
>
Règles sur les Expropriations pour cause claré que la loi du 8 mars précédent ,
d'utilité publique. ne peut avoir d'effet rétroactif, et n'est
pas applicable aux expropriations pour
1. Sous l'empire de la loi du 16 sep- cause d'utilité publique commencées
teinbre 1807 , les expropriations pour sous la loi du 16 septembre 1807.
[1] Voy . art. 57 de la loi du 16 septembre. la loi du 8 mars 1810 et y substitue une nou
1807 . velle procédure.
(2] Voy. pour la Belgique , la loi du 17 avril [3] 21 déceinbre 1808 .
1835 qui abroge les trois derniers titres de [4] 16 mars 1810. — 20 novembre 1815.
190 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE
CHAPITRE XIII.
DES FABRIQUES RELIGIEUSES .
ceux quiont l'administration des fonds an 11 ;.ce même arrêté leur a donné
et revenus dont on vient de parler ; et une première organisation , et a déter
c'est dans ce sens que par l'article 76 miné que leurs biens seraient adminis
de la loi du 18 germinal an 10, relative trés dans la forme particulière aux
à l'organisation des cultes, il est dit : biens communaux.
8
« qu'il sera établi des fabriques pour Un décret du 30 décembre 1809 les
[ 1] Voy . la loi du 5 nov .. 1790 , tit . Irr, art . 14 . (2) Voy . Code civil , art . 910 .
CHAP. XIJI. SECT. III. S 1. COMPÉTENCE DES AUTORITÉS. 193
2. Un décret du 11 mai 1807 a dé- tion ; mais cette action ne peut être
claré que les créanciers des anciennes suivie que devant les tribunaux ordi
fabriques de paroisses et chapitres com- naires , seuls compétens pour staluer
pris dans la loi du 13 brumaire an 2 , sur l'effet d'un cautionnement souscrit
ne peuvent exercer de poursuites contre par un particulier qu'aucune qualité
les nouvelles fabriques des paroisses ou ne soustrait à leur juridiction (3).
chapitres , sauf auxdits créanciers à
> 5. Un tribunal excède ses pouvoirs ,
suivre , s'il y a lieu , à la liquidation
> s'il valide une saisie- arrêt des revenus
générale de la dette publique , la ré- d'une fabrique , et s'il règle le mode
clamation de leurs droits . de paiement des dettes de cette fabri
Mais si l'administrateur d'une an- que , qui ne peuvent être acquittées
cienne fabrique , et non la nouvelle que sur les fonds assignés à cet effet
fabrique elle-même , est actionné pour par l'autorité administrative (4).
>
faisance ne justific pas qu'il ait été tions religieuses supprimées , n'ont fait
envoyé légalement en possession de ce aucune distinction entre les biens cor
bien en litige , il y a lieu d'appliquer porels et les biens incorporels, entre
l'avis du conseil d'étatdu 30 avril 1807, les fonds réellement possédés par les
intervenu sur l'arrêté du 7 thermidor corporations, et les rentes ou presta
an 11 ( 4) . tions dont elles jouissaient.
14. Les fabriques n'ayant été, d'après Les charges dont étaient grevées les
demanderait à être envoyée en posses- une portion des biens de cette cure dans
sion des bois compris dans cette fonda- la proportion du nombre de ses habi
tion , serait donc,> sur ce point, en op tans.
position avec les termes formels de Les préfets sont compétens pour ren
l’art. 2 de l'arrêté du gouvernement du dre une telle décision (2).
CHAPITRE XIV .
Les halles sont spécialement consa- peuvent s'établir qu'en vertu d'un acte
crées à la vente des grains, farines et de la puissance publique , parce que
légumes secs ; ces sortes d'établissemens ont moins
pour objet l'utilité du lieu où ils sont semens soient à la disposition des mu
formés , que celle des lieux voisins , nicipalités : c'est pour cela que la loi
ou même celle du commerce en gé- ci-dessus citée , en maintenant les
>
27 févr. 1811. Décret qui règle le pri- mais s'il existe au contraire un débat
vilége des facteurs de entr'elles sur les bases de l'estimation ,
la halle aux farines il doit renvoyer l'examen de cette ques
de Paris sur le dépôt tion contentieuse au conseil de pré
de garantie des bou- fecture ( 3 ).
langers . 4. Un préfet n'est point compétent
6 août 1811. Avis du conseil d'état pour ordonner la dépossession d'un pro
sur la proposition d'au- priétaire de halle ; il doit se borner à
toriser la commune prendre des mesures pour le forcer soit
de Coulonges à acqué- à la louer , soit à la vendre à la muni
rir le minage et la por- cipalité du lieu , ou à provoquer un
>
indemnité .
§ 2. Fond de la Matière. Il s'en suit que si l'administration
5. La loi du 28 mars 1790 n'a pro- est chargée de fixer le tarif des droits
noncé la suppression que des droits qui se perçoivent aujourd'hui dans les
féodaux etde ceux de hallagequiétaient halles et marchés , elles ne peut ( par
perçus à raison de l'apport ou du dépôt l'organe d'un préfet , par exemple , )
des marchandises dans les halles ; elle ordonner la perception de ces droits
a maintenu , par l'article 15 , ceux au profit des communes dans lesquelles
mentionnés dans l'aritele 13 , qui , ils sont établis , sans que les proprié
dans l'origine , avaient été établis pour taires des bâtimens affectés aux halles
frais de construction , et il n'a point et marchés aient été préalablement dé
été dérogé à cette disposition par les sintéressés. S'il en était autrement , le
lois subsequentes. propriétaire se trouverait dépossédé
C'est en conséquence de cette excep- avant d'avoir reçu son indemnité , ce
tion qu'il a été décidé que les rentes, qui serait contraire aux dispositions
pour concession de bancs pour les hal- formelles de la loi du 28 mars 1790 et
les , ne sont pas féodales par elles- du code civil (4) .
mêmes ( 2 ]. 7. Le conseil d'état , par décret du 18
6. La loi du 28 mars 1790 , en sup- brumaire an 13 , a maintenu dans leur
primant les droits de hallage sans in- propriété des particuliers qui avaient
demnité , a voulu que les bâtimens et acquis des anciens propriétaires, des
halles continuassent d'appartenir aux emplacemens à mettre des bancs dans
propriétaires, qui sont cependant obli- une halle, et a déclaré que ces empla
gés de les louer ou de les vendre aux cemens ne faisaient point partie de la
communes des lieux (3) . vente qui avait été faite nationalement
L'article 545 du code civil veut aussi du bâtiment de la halle [5].
que nature qu'ils soient , ainsi que les droits Recueil des questions du droit , verbo biens
qui en seraient représentatifs , sont aussi sup- NATIONAUX , 1er.
primés sans indemnité ; mais les bâtimens et
200 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
CHAPITRE XV .
l'état pouvait être généralement dé- trésor public , pour être par eux , sur
biteur. chacune des liquidations et comptabi
La surveillance de cette direction lités, pris les mesures qu'il appartenait
2
CHAPITRE XVI .
SECTION PREMIÈRE.
application qu'ils savaient en faire ,
Sommaire . avaient apporté beaucoup d'améliora
tionsdansles procédés employés pareux .
Le nombre des fabriques augmentait,
Depuis long -temps les établissemens et l'industrie nationale , en se perfec
qui répandent une odeur insalubre ou tionnant , donnait lieu à de nombreu
incommode , avaient attiré la sollici- ses spéculations dont les résultats de
tude et provoqué les mesures de l'ad- vaient devenir d'autant plus avanta
ministration ; mais le sort des établis- geux , qu'ils tourneraient au profit de
semens les plus utiles , et l'existence la société .
même de plusieurs arts, avait dépendu Mais leur voisinage était souvent in
de simples réglemens de police , et quel. commode ou même dangereux par l'é
ques-uns de ces arts , repoussés loin des manation des odeurs désagréables ou
approvisionnemens , de la main - d'au- nuisibles , auxquelles leur exploitation
vre ou de la consommat on , par les donnait naissance.
préjugés , l'ignorance ou la jalousie , De là de nombreuses plaintes et des
continuaient à lutler avec désavantage demandes réitérées, qui avaient pour ?
contre les obstacles sans nombre qu'on but d'obtenir leur suppression ou au
opposait à leur établissement. moins leur éloignement.
Les lumières que les fabricans em- Il arrivait cependant que ces plaintes
pruntaient à la chimie , et l'heureuse prenaient souvent leur source dans des
préventions, des jalousies et des riva- police , soit lorsqu'il croyait devoir faire
lités , dont elles n'étaient que le pré- droit aux réclamations qui lui étaient
texte . présentées, soit lorsqu'il jugeait conve
Il importait donc de ne pas laisser nable de les écarter.
dans la main d'un simple magistrat de » Malheureusement l'expérience ne
police la fortune ou la ruine d'un ma- tarda point à prouver que ce rapport
nufacturier; car le sort des fabriques qui , d'abord , avait paru suffisant pour
n'était point assuré par la législation ; remplir les vues du ministre, n'offrant
et si , d'un côté , l'intérêt de l'ordre et
que des données générales, était sus
de la salubrité publics exigeait que ce ceptible de différentes interprétations
magistrat surveillât l'établissement desqui , suivant qu'elles étaient plus ou
inanufactures; d'un autre , l'industrie
> moins favorables aux réclamans et aux
manufacturière ne pouvait s'établir sur fabricans, donnaient lieu à de nouvel
des bases aussi fragiles. les plaintes , que les parties qui se
On sentit la nécessité de trouver des croyaient lésées poursuivaient avec
moyens de concilier ces divers intérêts; chaleur.
il fallait poser des limites qui ne lais- » Voulant faire disparaitre ces in
sassent plus rien à l'arbitraire du ma- convéniens , le ministre s'est de nou
gistrat , qui traçassent au manufactu- veau adressé à la première classe de
rier le cercle dans lequel il pourrait dé- l'institut ; et après avoir exposé, dans
sormais exercer son industrielibrement une lettre très-détailiée , les motifs qui
et sûrement, et qui garantissent enfin l'engagent à réclamer encore son avis ,
au propriétaire voisin ,> qu'il n'y a dan- il l'invite à prendre sa demande en
guer ni pour sa santé ni pour les produits grande considération .
de son sol . » La classe , à son tour , convaincue
Dans ce dessein , le gouvernement de l'importance de l'affaire quilui était
s'adressa , en l'an 13 , à la classe des soumise , a pensé qu'elle devait char
sciences physiques et mathématiques ger du soin de l'examiner , ceux de ses
de l'institut , pour l'inviter à s'occuper membres qui , par la nature de leurs
de cet objet important.« [1]. Les commis- travaux particuliers , étaient plus à
saires qui , à cette époque, furent nom- portée de connaître , non seulementles
més , rédigèrent un rapport dans lequel divers produits que les fabriques four
>
ils proposaient plusieurs des mesures nissent au commerce , mais encore les
qu'ils croyaient qu'on devait prendre , opérations employées pour obtenir ces 1
et indiquaient surtout les manufactu- produits. En conséquence , elle a arrêté
res ou fabriques qui leur paraissaient que la section de chimie serait invitée
devoir être conservées, et celles qu'il à présenter incessamment un rapport
convenait d'éloigner du voisinage des sur la demande du ministre .
lieux habités. Ce rapport , fait avec » Le premier soin de la commission
beaucoup de soin , et rempli d'observa- a été de bien se pénétrer des diverses
tions très -intéressantes et judicieuses , observations insérées dans la lettre du
1
[1] Ce qui va suivre est extrait du rapport près la demande du ministre de l'intérieur
fuit à la classe des sciences physiques et ma-( 1810 ) : ce qui précède a été puisé dans le
thématiques , par la section de chimie , d'a- premier rapport de l'an 13.
CHAP. XVI . SECT. I. DES MANUFACTURES ET ÉTABLISSEMENS, ETC. 205
présentaient un aperçu des motifs qu'on procurer une connaissance exacte de
pouvait faire valoir pour éloigner cer- celles qui , étant en activité, surtout dans
taines fabriques et en conserver d'autres. le ressort de Paris , devaient principa
» Voici , à cet égard , comment le lement fixer l'attention . Pour cela , la
.
» qu’un particulier éprouve des dom- qu'il serait divisé en trois classes, dont
» mages dans sa propriété. En admet- la première comprendrait les établis
» tant que la plupart des manufactures semens ou fabriques qui décidément de
» dont on se plaint n'occasionnent pas vaient être éloignés des endroits habités;
» d'exhalaisons contraires à la salubrité la seconde , ceux de ces établissemens
» publique , on ne niera pas non plus qui , pouvant rester auprès des habita
» que ces exhalaisons peuvent être quel- tions >, avaient cependant besoin d'être
» quefois désagréables , et que , par surveillés; et enfin la troisième, ceux
» cela même, elles ne portent un pré- qui pouvaient être placés partout , et
» judice réel aux propriétaires des mai- dont le voisinage n'offrait aucun in
» sons voisines , en empêchant qu'ils convénient , soit sous le rapport de la
>
» ne louent ces maisons ,> ou en les for- sûreté , soit sous celui de la salubrité.
» çant , s'ils les louent , à baisser le prix » En lisant ce tableau, qui se trouve
» de leurs baux . Comme la sollicitude annexé au présent rapport , on sera
» du gouvernement embrasse toutes les bientôt convaincu , 1 ° que les établisse
» classes de la société,il est de sa justice mens compris dans la première classe
» que les intérêts de ces propriétaires ne doivent pas rester auprès des habi
» ne soient pas perdus de vue , plus que lations , puisque les matières
> que l'on
» ceux des, manufacturiers . Il paraitra y travaille et les produits qu'on en
» peut-être , d'après cela , convenable retire, ou répandent une odeur désa
» d'arrêter, en principe , que les établis- gréable qu'il est difficile de supporter
» semens qui répandent une odeur forte et qui nuit à la salubrité, ou sont sus
» et gênant la respiration , ne seront ceptibles de compromettre la sûreté pu
» dorénavant formés que dans des lo- blique par des accidens auxquels ils
» calités isolées » . pourraient donner lieu. Ainsi , par
» Il était difficile de se refuser à l'é- exemple , les hoyauderies, dans les
>
et qu'on croit nécessaire pour obtenir culières sont presque en aussi grand
la substance qui forme la colle' ; les nombre et presque aussi resserrées que
amidonneries , dans lesquelles aussi les dans l'intérieur de la ville, on ne voit
grains, les sons , les reroupes, les griots, plus , sans inquiétude, de nouvelles
doivent indispensablement être soumis fabriques s'y élever; et si l'on supporte
à la fermentation putride ; les ateliers celles qui existent depuis long- tems ,
d'équarrissage et de poudrette: tous ces c'est que les propriétaires des maisons
établissemens et beaucoup d'autres de qui ont été bâties depuis, n'ont pas
celte espèce , considérés sous le rapport droit de se plaindre, puisqu'ils ont dû
de la salubrité, ne peuvent et ne doi- s'attendre aux inconvéniens auxquels
vent pas, à cause de la mauvaise odeur les exposait le voisinage de ces établis
qu'ils répandent, étre placés auprès semens . Quoique , d'après ce qui vient
des habitations. En vain essaie-t-on de d’être dit , la nécessité d'écarter toutes
prouver par de simples raisonnemens les fabriques comprises dans la pre
l'innocuité des gaz qui proviennent de mière classe du tableau paraisse bien
čes fabriques; jamais on ne parviendra démontrée, la commission doit néan
à persuader qu'on peut les respirer im- moins faire observer qu'elle n'est pas
punément, et que l'air qui les contient éloignée de croire à la possibilité d'en
n'est pas aussi insalubre qu'on le croit. pouvoir diminuer le nombre par la
Par d'autres raisons non moins es en - suite , surtout si les fabricans , aban>
mettre la sûreté publique : tels sont , avoir les mêmes inconvéniens que ceux
entr'autres, les ateliers d'artificiers et dont ils se servent, n'en soient pas
>
les poudrières qui , malgré toutes les moins propres à leur procurer les résul
précautions que prennent ceux qui les tats qu'ils cherchent à obtenir.
dirigent, sont susceptibles d'inconvé- Déjà même on sait que, dans quelques
niens dont malheurensement on n'a fabriques de soude et de bleu de Prusse,
que trop d'exemples. Au reste, en de- dont le voisinage est si redoutable lors
mandant l'éloignement des fabriques qu'on emploie les procédés ordinaires ,
dont il vient d'être question, on ne fait, on commence à faire usage d'opérations
pour ainsi dire, que réclamer l'exécu- nouvelles au moyen desquelles les gaz
tion d'anciennes ordonnances de police acides muriatique et hydrogène sulfuré
qui n'ont jamais été abrogées, et d'après sont si bien coercés, absorbés ou dilatés,
lesquelles il est constant qu'il y avait qu'à peine même sont- ils sensibles dans
certaines fabriques qu'on ne souffrait l'intérieur des fabriques ; mais il reste
jamais dans l'intérieur de la ville . Si à savoir si ces opérations faites en grand
alors on se contentait de les reléguer auront du succès , et si leur emploi
dans les faubourgs, c'est que les fau- n'est pas lui-même sujet à quelques in
bourgs,qui étaient peu peuplés,offraient convéniens.
de vastes terrains inhabités sur lesquels 2° «( Les ateliers , établissemens et fa
les fabricans pouvaient établir des ate- briques compris dans la seconde classe
liers, sans craindre que leur voisinage du tableau , n'ont pas été jugés par la
pût devenir incommode aux plus pro- commission être dans le cas qu'on exi
ches voisins. Mais aujourd'hui que les geât qu'ils fussent aussi éloignés des
fabriques se sont multipliées, et que , lieux habités, que ceux compris dans la
dans les faubourgs, les maisons parti- première classe ; mais cependant elle a
2
CHAP. XVI . SECT. I. DES MANUFACTURES ET ÉTABLISSEMENS, ETC. 207
pensé qu'il était indispensable de les quand , faute de prévoyance , ils en
surveiller. respirent beaucoup à la fois.
» Pour bien sentir les motifs de cette » Au surplus , peut-être serait-il pru-
opinion, il suffit de savoir que la plu- dent d'exiger que surtout les grandes
part des opérations qui se pratiquent fabriques d'acides fussent placées à
dans ces établissemens,ne peuvent pro- l'extrémité des villes, dans des quar
3
conviennent pour opérer leur conden- cas où quelques gaz viendraient à s'en
sation . Or, comine les procédés et les échapper , ils pussent être entraînés sur
appareils au inoyen desquels on par- le champ par des courans d'air. Cette
vient aisément à s'en rendre maitre , précaution suffirait pour mettre les voi
sont aujourd'hui parfaitement connus sins à l'abri de tonte espèce d'inquiétude.
et presque généralement adoptés , on 3º » Quant aux établissemens indi
n'a besoin que de recommander qu'ils qués dans la troisième classe , la coni
so’ent employés ; et il est indubitable mission est d'avis qu'il y a d'autant
qu'ils le seront, lorsque les propriétai- moins d'inconvénient à permettre qu'ils
res des fabriques dont il s'agit sauront soient placés près des habitations , que,
qu'on les surveille, et que la moindre sous aucun rapport, ils ne peuvent
négligence de leur part pourrait les être nuisibles,, et que les précautions
exposer à recevoir l'ordre de cesser qu'on a droit d'exiger des propriétaires
leurs travaux . de ces établissemens, sont les mêmes
» Il faut cependant convenir que , que celles que tous les individus qui
dans plusieurs des fabriques comprises vivent en société prennent ordinaire
dans cette seconde classe, quelque pré- ment, lorsqu'ils ne veulent pas se nuire
caution qu'on prenne pour bien luter réciproquement.
les appareils (1) , il y a toujours des gaz » Reste maintenant à s'occuper d'une
qui se séparent, et qui sans doute in- demande que le ministre a faite , et
commoderaient leurs voisins , si leur qui est relative à la distance des habi
>
quantité n'était pas si peu considéra- tations que doivent observer les fabri
ble , que rarement ils dépassent l'inté- ques dont l'éloignement est jugé né
rieur des ateliers : aussi les ouvriers cessaire et indispensable.
qui y travaillent seraient-ils les seuls 5, La commission ne doit pas se dissi
fondés à s'en plaindre , si l'habitude de muler qu'en méditant sur cette deman
>
les respirer ne les rendait pas , pour de , elle s'est trouvée fort embarrassée
ainsi dire , insensibles à leur action . pour y répondre.
» C'est ainsi , par exemple, que lors-. » En effet, on conçoit facilement
qu'on entre dans les fabriques d'acide que toutes les localités n'étant pas les
sulfurique , nitrique et muriatique mêmes, sion établissait la distanec ou
simple et oxigéné , on est frappé tout- doivent être placées les manufactures
>
à-coup de l'odeur de ces acides , tandis des lieux habités , il en résulterait que
que les ouvriers s'en aperçoivent à pei- souvent un local assez voisin d'habita
ne , et qu'ils n'en sont incommodés que tions , pourrait cependant, par la na
ture même de sa position , convenir à
l'établissement d'une manufacture, sans
[1] Luter , enduire de lui : lut , terme de que les habitans des maisons les plus
>
chimie, qui signifie un enduit pour boucher voisines fussent dans le cas de s'aper
les vases . cevoir des vapeurs qui s'exhaleraient
208 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.
de cet établissement. Ainsi , par exem- sont dans le cas d'être éloignées , c'est
ple , on suppose un local place dansun que les gaz qu'elles répandent n'étant
foud , et environné, du côté des en- ni de même nature , niégalement ex
droits habités , par de hautes monta- pansibles , ni délétères au même degré,
gnes; assurément un local semblable , il ne serait pas raisonnable d'exiger
quoique voisin d'habitations, n'offrirait qu'elles fussent toutes également for
aucun inconvénient pour y placer une cées à s'isoler des villes ou des lieux
fabrique , puisque les vapeurs , avant habités. Or, comme pour fixer les limi
>
dont un des membres de la commission tances que doivent observer ces fabri
vient tout récemment d’être témoin . Ce ques est presque impossible. Cependant,
fait mérite d'être cité. pour se tirer d'embarras, la commis
» Un fabricant de soude artificielle , sion a pensé qu'on pourrait adopter
après avoir été obligé de quitter un em .. provisoirement les moyens suivans,
placement dans lequel il avait fait ses qui consistent à établir en principe gé
premiers essais , parce que ses voisins néral que toutes les fabriques compri
se plaignaient de la vapeur acide à ses dans la première classe du tableau,
laquelle ils étaient exposés , imagina ne pourront être placées qu'à des dis
>
avoir trouvé un endroit qui ne serait tances assez éloignées des villes , pour
pas sujet au même inconvénient que le ne pas incommoder les habitans des
premier , en se plaçant dans le fond maisons les plus voisines, et que, quant
d'une profonde carrière abandonnée , au surplus, on s'en rapportera aux au
qui , d'un côté , est bordée de monta- torités chargées de la surveillance et
gnes de la hauteur de 88 mètres à par- de la police des fabriques ; attendu
tir du sol de la carrière , et dont le côté que, par la nature de leurs fonctions,
opposé donne sur la campagne. Quel- elles sont plus à portée que personne
ques habitans des maisons construites de se procurer des informations sur les
sur le plateau de ces montagnes , con- avantages ou sur les inconvéniens que
çurent des inquiétudes lorsqu'ils appri- pourraient présenter les localités où les
rent qu'on allait s'occuper de l'établis- fabriques voudront s'établir.
sement projeté ; ils mirent aussi -tôt » A ces moyens on pourrait encore
lout en æuvre pour s'y opposer , et ils ajouter la précaution d'exiger de tout
vinrent à bout, à force de tracasseries, fabricant qui voudra s'établir,, une dé
de déterminer le fabricant à abandon- claration de l'endroit où il a intention
ner le local qu'il avait choisi, quoique, de se placer , ainsi que du genre d'opé
sous beaucoup de rapports , il eût dû rations qu'il se propose de suivre,, et de
lui convenir. ne lui accorder la permission de com
» Une autre raison encore qui prouve mencer ses travaux , qu'après l'avoir
la difficulté d'établir dans un régle- prévenu que, dans le cas où il survien
ment,d'une manière exacte, la distance drait des plaintes contre lui , plaintes
qu'on doit assigner aux fabriques qui qui seraient constatées par des person
CHAP. XVI . SECT. I. DES MANUFACTURES ET ÉTABLISSEMENS, ETC. 209
nes en état de juger si elles sont légit- été endommagées, qu'il a fallu souvent
mes, il lui serait enjoint de fermer sa les abandonner ; on cite même , entre
fabrique et de la porter ailleurs . On se- autres choses, des récoltes entières, dans
rait bien sûr alors que le fabricant qui l'étendue à -peu - près d'un quart de
ne voudrait pas courir le risque de lieue , qui ont été entièrement dé
perdre les dépenses qu'il aurait faites, truites.
ne manquerait pas de choisir un em- » Assurement des fabriques de cette
placement où il serait à l'abri de tout espèce doivent être plus éloignées que
reproche. d'autres, et les localités qui leur con
» La commission est d'autant plus viennent sont celles qui , à une très
fondée à croire au succès des moyens grande distance , sont environnées de
qui viennent d'être proposés , que déjà terrains inhabités et incultes. Cepen
>
généralement tous les bâtimens, sont alors le moindre doute que les fabri
construits de manière à ne donner au- ques de soude pourraient être assimi
cune inquiétude sous le rapport de l'in- lées à beaucoup d'autres , qui n'exigent
>
que que presque toutes les propriétés on peut placer les fabriques qui , don
voisines de ces fabriques ont tellement nant naissance à des émanations in
NACAREL . 14
210 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.
commodes et insalubres , doivent né- sera enjoint de porter ailleurs son éta
cessairement être éloignées des habita- blissement ;
tions; 10° » Que les fabricans de soude ar
4º » Que les fabriques de la seconde tificielle doivent être rigoureusement
classe , fornée de toutes celles qui , ne astreints à se placer dans des endroits
devenant susceptibles d'inconvéniens inhabités et incultes, tant qu'ils n'au
qu'autant que les opérations qu'on y ront pas trouvé d'autre moyen pour se
pratique sont mat exécutées , doivent débarrasser de l'acide muriatiquequ'ils
>
tances où il doit être permis aux fahri- Cette division des manufactures et
cans de la première classe de s'établir ; ateliers, et ces mesures proposées , ont
>
mais qu'il est à propos de leur imposer paru sages au ministre de l'intérieur, et
d'une manière générale , l'obligation c'est sur ces bases qu'il a é'abli le pro
de s'éloigner des lieux habilés; jet de décret adopté en conseil d'état
70 » Que provisoirementon pourrait le 15 octobre 1810.
laisser aux autorités chargées de la po- D'après ce projet , le ministre de
lice et de la surveillance des fabriques, l'intérieur peut seul délivrer les permis
le soin de s'assurer si les localités choi- sions nécessaires pour la formation des
sies par les fabricans, sont à une assez établissemens compris dans la première
grande distance des habitations, ou pla- classe. Ces établissemens étant ceux
cées de manière à ne pas porter préju- dont l'activité occasionne le plus de
dice à leurs voisins ; réclamations , j'ai pensé ( disait ce mi
2
8° » Que tout fabricant qui voudra nistre lui-même dans son rapport du
s'établir , sera tenu de demander la 30 juin 1810) que la création devait en
permission aux autorités compétentes , étre subordonnée à son approbation.
9
ciaire. Cette disposition n'a pas besoin ayant eu , jusqu'à présent , la surveil--
d'être justifiée ; les tribunaux statuant lance des établissemens qui répandent
sur tout ce qui intéresse la propriété , une odeur insalubre ou incommode , il
sa nature et son exercice , il est naturel m'a paru qu'il ne fallait apporter au
de leur renvoyer la conna ssance des cun changement à ce qui existe. La loi
plaintes qui peuvent être adressées. du 22 germinal de l'an 11 , tit. 5 , les
>
» Il aurait été à désirer qu'il eût été charge d'ailleurs de régler les affaires
possible de déterminer la distance où de police entre les ouvriers et ceux
les établissemens, compris dans la pre- qui les emploient ; et de cette attribu
mière classe, doivent être des habita- tion découle , à certains égards , celle
tions particulières. Ce point a beau- que je propose ici de leur conserver.
coup occupé la classe des sciences phy. » Les derniers articles du projet par
siques et mathématiques de l'institut , lent des établissemens déjà en activité ;
et le résultat de ses inéditations a été d'après ces articles , ils sont conservés
qu'on ne saurait le décider d'une ma dans l'emplacement qu'ils occupent....
nière positive. Une manufacture peut , Ils ont été créés dans la persuasion
en effet, quoique très-rapprochée des qu'on ne les troublerait point dans
>
maisons , être placée de manière à n'in- leurs travaux , et il serait contraire aux
>
n'a donc pas été possible d’établir la s'ils en ontune , de la faire confirmer.
différence dans le pro et de décret ; et Partout où il a été établi de ces fabri
quelque désir que j'eusse d'empêcher ques, on les a dénoncées comme anéan
qu'on n'agit arbitrairement (dit lemi- tissant la végétation et oxidant très
nistre ) , il a fallu abandonner ce soin promptement le fer , et il importe d'en
à la sagesse de l'autorité locale . subordonner l'exploitation à l'accom
» Ce sont les préfets et sous - préfets plissementdes formalités prescrites par
qui accordent les permissions qu'exige le projet , afin de prouver aux proprié
la mise en activité des établissemens taires du voisinage que leurs intérêts
placés dans la seconde et dernière classe, ne sont pas plus perdus de vue que
>
toutes les fois qu'il serait adressé une L’une, en ce qu'elle ordonne que « le
demande en établissement d'une manu procès-verbal de commodo et incommodo,
facture répandant une odeur insalubre exigé par l'art. 7 du décret du 15 octo
ou incommode ; mais des réflexions ul- bre 1810, pour la formation des éta .
térieures m'ont fait changer d'avis. Une blissemens compris dans la seconde
disposition semblable aurait donné classe de la nomenclature , sera pareil
naissance à des oppositions nombreu- lement exigible, en outre de l'affiche de
ses et souvent peu fondées, et empêché demande , pour la formation de ceux
>
par suite la formation des fabriques compris dans la première classe [3]. »
de produits chimiques , frabriques qui L'autre , en ce qu'elle autorise les
méritent toute protection et toute bien- préfets, d'une part, « à faire suspendre
veillance, puisqu'elles nous fournissent la formation ou l'exercice des établis
desproduits pourlesquels nousétions au- semens nouveaux qui , n'ayant pu être
paravant tributaires de l'étranger.Il m'a compris dans la nomenclature préci
paru préférable de faire procéder à des tée , seraient cependant de nature à y
informations de commodo et incommodo, être placés » ; et d'autre part , « à ac
qui présentent toutes les garanties qu'on corder la permission d'établissement
peut désirer. » pour tous ceux qu'ils jugeront devoir
Tels sont les motifs qui ont fait appartenir aux deux dernières classes
adopter le décret du 15 octobre 1810 : de la nomenclature , en remplissant
: >
( 1) Art . 3 . [ 3] Art . 2 .
(2] Art . ler . [ 4] Art . 5 .
CHAP. XVI . SECT. II . LEGISLATION . 213
4. Ledécret du 15 octobre 1810 , re- jugement, son arrêté doit être réformé
>
CHAPITRE XVII.
DESSÈCHE MENT DES MARAIS .
par des actes de violence , opposèrent à montrer les vices de cette loi ; le besoin
l'accomplissement de ses vues , de con d'un nouveau système se fit sentir ; des
tinuels et insurmontables obstacles . hommes éclairés furent consultés , et
En vain l'édit de janvier 1607 donna- voici dans quel esprit fut rédigée la loi
t-il de nouvelles armes aux entrepre- du 16 septembre 1807.
neurs des dessèchemens, pour combat « Les marais forment un genre par
tre les puissantes résistances qu'ils ticulier de propriété qu'on peut appeler
rencontraient à chaque pas : les choses incomplète . Elle est telle , parce que la
>
restèrent à-peu-près dans le même état. nature a mis des obstacles à la jouis
« Depuis cette époque (disait M. Cre- sance du propriétaire , etparce qu'il ne
» tet , ministre de l'intérieur , dans son peut en user par la culture , comme de
» rapport au conseil d'état, sur le pro- toutes les autres propriétés.
» jet de la loi qui nous régit aujour- Cette propriété est incomplète ,
» d'hui) , depuis cette époque et dans le parce qu'elle n'est pas entièrement
»
>
pand d'affreuses maladies et la mort in- et les propriétaires , comme tous les
différemment sur ceux qui ont la pro- autres entrepreneurs des dessèchemens,
priété , et sur ceux qui ne l'ont pas. doivent être astreints à s'y conformer.
» La propriété des marais n'est donc » Lorsque la diversité d'opinions et
pas complète , puisqu'elle est dans une d'intérêts , ou toute autre cause ,
> divi
dépendance nécessaire de l'ordre et de sera les propriétaires d'un marais , le
la police sociale . gouvernement fera exécuter le dessé
» S'ils sont dans cette dépendance , chement aux frais de l'état , ou concé
il est au pouvoir de la loi de prescrire dera , à certaines conditions , le droit
leur amélioration ,> c'est-à-dire , leur de l'exécuter .
dessèchement . » En cas de concession , si quelques
uns des aussi
» Le même principe a réglé, jusqu'à ditions propriétaires offrent
avantageuses quedesles non
con
ce jour , la législation des marais ;mais
elle a échoué complètement dans les propriétaires , ceux-là seront préférés.
» Ainsi la loi porte l'empreinte de la
moyens d'exécution , par les obstacles faveur due au titre de propriété ; mais
nonıbreux que nous avons exposés , et >
cette faveur. cesse lorque l'intérêt pu
particulièrement en négligeant de fixer blic l'exige.
les limites respectives entre l'autorité » C'est d'après cettejuste faveur que ,
judiciaire et l'autorité administrative , dans lesdeux cas d'entreprise aux frais
en confondant , quant aux principes de de l'état ou de concession , les
pro
propriété , tous les marais à dessécher , priétaires ne seront plus évincés d’une
plupartbiens-fonds,
avec tous lesla autres
soumettant et enà partie de leurs terres5 ; ils seront tenus
de ces matières
seulement d'assurer une juste indem
l'autorité judiciaire.
» Le desséchement des marais doit nité aux entrepreneurs des travaux.
» La valeur réelle des marais sera
être tout entier une affaire d’adıninis- d'abord constatée avec toutes les pré .
tration ; elle seule peut juger des con- cautions pui peuvent garantir une es
venances et des moyens d'exécution ; timation exacte : cette valeur est la
elle seule peut l'exiger, la diriger , la vraie propriété des possesseurs ; elle
surveiller , et appliquer les conditions leur restera toujours et sans aucune
que la loi aura déterminées. altération .
» Ainsi tout ce qui appartient à la » Après l'achèvement des travaux ,
forme des marais et aux modifications une autre expertise aura lieu ; la va.
dont ils sont susceptibles , doit être ad- leur nouvelle sera constatée avec le
ministratif ; ils n'en restent pas moins même soin qu'on a mis à fixer l'an
sous l'autorité judiciaire , relativement cienne : de la comparaison entre la
à toutes les questions de la propriété valeur antérieure et celle pos'érieure
intrinsèque . au desséchement >, résultera la connai
» Lorsque tous les propriétaires inté- sance positive de l'augmentation due
ressés seront d'accord pour faire un des- aux travaux. Cette plus-value seule de
sèchement, il est naturel et juste de les
> viendra passible de l'indemnité allouée
préférer ; mais des précautions doivent à l'entrepreneur : presque toujours une
être prises pour diminuer le temps et portion , et souvent une portion plus
le danger des travaux , pour s'assurer considérable de la plus-value, restera au
qu'ils auront l'effet qu'il importe d'ob- propriétaire , qui s'acquittera , à son
>
les agens propres à les bien conduire; vent donc y pourvoir ; mais les conces
qu'il rappellera la nécessité de ne pas sionnaires ont pu devenir propriétaires ,
CHAP. XVII. SECT. II. - III. S I. COMPÉTENCE DES AUTORITĖS. 210
ct dans ce cas ils ont les mêmes charges occupé est souvent forcé de substituer
et les mêmes droits que les propriétai- à des notions précises et détaillées.
res anciens . » Sa Majesté a voulu qu'une commis
» Les syndics des propriétaires pour sion nommée par elle , et composée
raient se tromper sur les moyens les d'hommes connaissant les lieux, les ob
plus propres à assurer le maintien du jets dont il s'agit , recommandables par
desséchement: ils proposent leurs idées ; leurs lumières , par la consideration
elles sont soumises à tous les avis qui dont ils jouissent ,par les emplois qu'ils
peuvent les rectifier , et les réglemens occupent , formât , pour chaque entre
>
tes , nécessaires lorsque des intérêts pri- temps la confiance du souverain et l’es
vés sont soumis à l’exanien et à la déci- time publique.
sion des corps judiciaires , ne saurait » Cette commission sera composée de
convenir lorsqu'il s'agit de travaux sept membres ; elle ne pourra pronon
presque toujours urgens, et dont les
> cer lorsqu'il y aura moins de cinq com
dégradations doivent être sur -le-champ missaires présens ; on éprouvera son
réparées, où les dominages dont il im- influence salutaire à toutes les époques
porte de punir les auteurs à l'instant des travaux ; elle sera un juge pernia -
même , disparaissent aussitôt. Il était nent et le plus éclairé de tout le con
donc convenable de ne laisser aucun tentieux entre les divers intéressés , »
doute surla compétence adıninistrative,
dans tous les cas de travanx publics ou
de travaux de desséchement. Section II .
» Un principe juste est toujours fé Législation.
cond lorsque le génie s'eu empare.
» Le propriétaire de marais doit don 5 janv . 1791. Lois relatives au des
ner à l'entrepreneur des travaux qui 16 sept. 1807. ) séchement des marais.
augmentent la valeur de ses terres , une
portion de cette valeur nouvelle.
» Mais loi serait imparfaite si SECTION JII .
elle avait négligé d'organiser les moyens Jurisprudence.
d'avoir sur les différens degrés d'inté
rêts , sur les estimations ,> sur les conve S 1er. Compétence des Autorités.
nances locales, sur les diverses natures
>
« Article 35. Tous les travaux de sa- les tribunaux , et s'il l'était , le préfet
» lubrité qui intéressent les villes et les serait autorisé à élever le conflit [2) .
» communes , seront ordonnés par le
» gouvernement, et les dépenses sup 3. Les tribunaux sont compétens pour
» portées par les communes intéressées. déterminer quels sont ceux des travaux
» Art. 36. Tout ce qui est relatif aux faits par les anciens concessionnaires
» travaux de salubrité, sera réglé par dont le prix doit leur être remboursé ,
» l'administration publique ; elle aura ou pour lesquels il leur est dû des in
» égard , lors de la rédaction du rôle demnités [3] .
>
(1 ) Voir l'art. 47 de la loi citée . août 1808 . 18 juillet 1809. – 24 nov . 1810.
[2] 17 juillet 1808. — Voyez les lois des 5 [4] 28 avril 1813 .
janvier 1791 et 16 septembre 1807 . [5] 24 janvier 1811 .
[ 3] Voy . la loi du 14 floréal an 11 . 11
CHAP. XVIII . SECT. I. MARCHÉS ET FOURNITURES. 221
CHAPITRE XVIII.
MARCHÉS ET FOURNITURES .
délais fixés ; l'autre , à lui payer exac rance des lois , sont légalement avertis,
tement les prix stipulés. et ne peuvent se plaindre d'être gou
De sorte que l'on peut dire , avec les vernés par une juridiction qu'ils ont
auteurs, que cette espèce de contrat eux -mêmes consentie.
est parfaitement synallagmatique , puis- Lorsque le marché est passé par un
que l'obligation que contracte chacun ministre, ou en son nom , c'est le mi
des stipulans est également une obliga- nistre même qui prononce sur toutes
tion principale de ce contrat (1). les mesures d'exécution du traité , On
Ces marchés se concluent ordinaire. sur les débats auxquels le paiement des
ment par acte sous signature privée , prix convenus peut donner lieu .
dans lequel entrent toutes les stipula- Ainsi le ministre rompt un marché
tions qui doivent faire la loi des parties.non exécuté , détermine le paiement
Il en est dressé un double ; l’un reste des à-comptes , passe des marchés d'ur
>
part . Iere. , chap . 1 , pag . 18 et suiv. les qui tendent à assurer l'exécution
222 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
( 1) Voy . pour la Belgique, la Constitution , en conséquence entre les mains de ses débi.
art... qui a rendu aux tribunaux la connais- teurs sur le motif qu'elle n'avait pu s'engager
sance de toutes les contestations qui ont pour sans le consentement le son mari .
objet des droits civils . [3] Voy . arrêté du 19 thermidor an 9 . 27
(2) 30 mars 1808. – Ce décret a annullé décembre 1812. — 5 février 1813 . Cette ji
un jugement qui déclarait nul le cautionne- risprudence est abrogée 'V. plus bas nomb. 10.
ment d'une femme mariée , et les saisies faites [4] 11 avril 1880 .
224 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
prend d'engagement envers lui qu'en les meubles et immeubles d'un fournis
sa qualité de préposé de l'administra- seur ont été vendus aux enchères pu
tion , les contestations qui peuvent bliques, et que, depuis, ce fournisseur,
>
s'élever entre eux sont du ressort de par suite d'une nouvelle liquidation ,
l'autorité administrative [ 1 ] . loin d'avoir été constitué débiteur , a
5. Ainsi existe - t -il un débat entre été au contraire reconnu créancier du
l'administration et des particuliers sur gouvernement, il estjuste de lui allouer
l'exécution d'actes administratifs , tels une indemnité pour raison des pertes
que des arrêtés de préfet relatifs au réelles que la vente forcée et indue de
mode de paiement du service des ces propriétés peut lui avoir fait éprou
étapes et des convois militaires ? La
ver ; et une semblable réclamation ren”
connaisance n'en peut appartenir auxtre dans le contentieux administratif ,
tribunaux ; elle est de la compétence
c'est- à - dire que le conseil de préfecture
des autorités administratives [2] . est seul compétent pour la juger , soit
6. Par suite du même principe, un en vertu de la loi du 28 pluviôse av 8 , >
juge de paix prononce -t- il sur des dif soit en vertu de la loi spéciale du cahier
ficultés qui ont pour objet le paiement des charges, s'il aa formellement consa
des frais du transport d'effets militaires, cré les attributions de cette autorité sur
ou celui de fournitures de fourrages ? ce point [6] .
Il commet un excès de pouvoir : le ju- 10. S'agit-il de prononcer sur une
gement des contestations de cette nature contestation relative à l'exécution d'un
appartient à l'autorité administrati- marché passéentre un préfetet un four
ve [3] . nisseur, et par conséquent d'une affaire
7. Les tribunaux doivent renvoyer à qui est du ressort du conseil de préfec
l'autorité administrative les difficultés ture ? Le préfeta d'autant moins le droit
qui , leur ayant été déférées , auraient de la juger, qu'il était partie contrac
lieu entre un agent de l'administration tante [7] .
des vivres et fourrages,, et un ex-four 11. Les réquisitions pour le service
nisseur, relativement à un marché passé des armées se faisant par l'autorité ad
par cet agent,dans l'exercice de ses fonc ministrative , les contestations qui peu
tions [4 ]. vent en résulter ne doivent être déci
8. Si , après l'accomplissement d'une dées que par elle .
fourniture de bois dans les magasins de Les tribunaux ne deviendraient com
l'état ( qui , par cela seul, en est devenu pétens qu'autant qu'il aurait été fait
>
agir contre lui que devant l'autorité tant d'une commune s'était chargé de
administrative [5] . satisfaire seul à la réquisition , moyen
9. Lorsque , par suite de liquidation , nant une somme que tous les autres
18. Lorsqu'il ne s'agit pas d'opérations qui puisse être cité , la loi d'exception
faites par une agence ou une régie, établie par l'arrêté sus-énoncé ne peut
pour le compte du gouvernement, mais leur être applicable, et ils sont justicia
bien d'opérations faites par un entre- bles des tribunaux ordinaires, pour
preneur et ses propres agens, il n'y a là toutes les obligations qu'ils ont pu pas
que trafic de particulier à particulier , ser avec d'autres individus , en raison
dont les tribunaux de commerce peu- du service dont ils étaient chargés. [3].
vent connaître compétemment ; et à 21. En résumé, les fournisseurs qui
supposer que le traité passé avec l'ad- traitent à prix fixe, et à leurs risques
ministration eût changé l'ordre naturel et périls, avec le gouvernement ou
de juridictions,ce traité ne pourrait lier une administration quelconque, agis
que ceux qni y auraient été parties [1 ]. sent pour leur propre compte , lors
19. Les entrepreneur ou ouvriers ne qu'ils passent des marchés avec des
peuvent réclamer devant l'admiuistra- particuliers , et ils ne peuvent être
tion que le paiement des ouvrages faits envisagés , à raison de ces marchés ,
en vertu de marchés passés entr'elle et que comme justiciables des tribunaux
eux . Les contestations relatives au paie- ordinaires [ 4 ].
ment des travaux qu'ils auraient pu 22. S'il s'élève , entre un particulier
faire, en vertu de prétendus ordres par- et ses associés , des difficultés sur la
ticuliers , sont du ressort des tribu- quotité des sommes auxquelles ils peu
naux [ 2 ]. vent avoir droit par suite d'une entre
20. Ce n'est qu'à l'égard des régis- prise dont ce particulier était seul
seurs et autres agens du service des adjudicataire >, l'acte d'association ne
troupes, que l'article 12 de l'arrêté du doit être considéré que comme un
23 brumaire an 10 , ordonne de juger sous-traité fait entre les parties , dans
administrativement toute contestation lequel l'administration n'est point in
survenue entre ces régisseurs et les in- tervenue , et à l'exécution duquel elle
dividus qui ont passé des marchés avec n'a aucun intérêt (5).
eux . Il s'ensuit que des fournisseurs qui 23. Ainsi les débats élevés entre un
onttraitéavec le gouvernement, comme fournisseur et des tiers sont de la com
fournisseurs, ne peuvent être considé- pétence des tribunaux , si ces débats >
lité n'a pas été changée par aucun acte L'attribution administrative qui réa
peut exiger d'autres prix que ceux fixés l'avenir , aux infractions que le four
par le tarif, pour les objets livrés ordi- nisseur s'est permises ou qu'il pourrait
nairement à ces corps , par le ministre encore se permettre (5).
de la guerre, en déduction de leurs mas- 34. Lorsqu'une clause formelle d'un
ses [2] . marché passé entre un fournisseur et
31. Lorsque les effets livrés à l'en- l'administration , a réservé à celle - ci
>
37. Lorsqu'un fournisseur , qui se ment des sommes dues par le fournisseur
trouve débiteur du gouvernement , est insolvable [7 ] .
>
en même temps son créancier d'une 39. Lorsque , pour l'exécution d'un
somme plus élevée , il n'y a pas lieu à marché passé entre le gouvernement et
poursuivre ses cautions , parce que la un particulier , celui - ci a reçu volon
compensation est de droit [1]. tairement des valeurs sujettes à négo
38. Les cautions d'un fournisseur ne ciation , il doit supporter , sans récla
doivent point se croire libérées de leur mation , les frais et pertes que peut lui
engagement vis-à -vis du trésor , si 1 ° il occasionner cette négociation (3).
n'a été fait aucune fourniture sur le 40. Par suite de ce principe , on >
son marché , de toutes les sommes qui légation emporte avec elle l'obligation
Jui ont été avancées.
d'acquitter les intérêts de ladite créan
En conséquence , ces cautions sont ce , à compter du jour où elle a été
>
non recevables, en pareil cas, à deinan- acquittée, sauf réglement, s'il y a lieu ,
der leur libération des contraintes dé- entre celui qui a accepté la délégation ,
cernées contre elles pour le recouvre- et l'administration qui l'a faite [5) .
CHAPITRE XIX .
MINES .
que les mines étaient une propriété plus grande que le code civil avait
domaniale (1 ) paru , et avait déclaré que la propriété
>
avec les garanties nécessaires aux ex- acte du gouvernement a consacré cette
ploitations. propriétépar une concession qui a ré
Jlexistait toujours la grande question glé le droit de celui auquel appartient
de savoir à qui , de l'état ou du proprié- la surface .
[1] « La nécessité des métaux , dit Doinat Je souverain ait , sur les mines de ces ina .
( Droit public,liv. ler , til. 2 , sect. 2 , no 19) , tières , un droit indépendant de celui des
9 > >
non-seulement pour les monnaies , pour l'u- propriétaires des lieux où ils se trouvent ;
sage des armes et pour celui de l'artillerie , et d'ailleurs on peut dire que leur droit ,
mais pour une infinitė d'autres besoins et dans son origine , a été donné à l'usage de
commodités , dont plusieurs regardent l'in- leurs héritages pour y semer , planter et
térêt public , rend ces matières et celles des bâtir , et que leurs titres n'ont pas supposé
autres métaux si utiles et si nécessaires dans un droit sur les mines qui étaient inconnues,
un état , qu'il estdel'ordre de la police que et dont la nature destine l'usage au public .
CHAP. XIX . SECT. I. MINES. 231
Il en résulte aussi que , désintéressé les mines est réduite aux plus simples
par la redevance à laquelle il a droit , termes ; elle est renfermée dans le strict
le propriétaire n'a plus , à la concession , besoin de la société.
ce droit de préférence que la loi de Les agensde l'administration des mi
1791 lui avait accordé , et que les juris- nes n'ont d'action que pour prévenir
consultes ont regardé comme une de les dangers , pourvoir à la conservation
ses inconséquences les plus remarqua- des édifices , à la sûreté des individus.
bles. Ils n'ont jamais la faculté de statuer.
Le système des hypothèques est ap- Ce droit est réservé aux tribunaux et
plicable aux mines , comme à toutes les à l'administration .
autres propriétés. Il estréservé aux tribunaux, dans tous
La manière dont les concessions doi- les cas de contravention aux lois :: eux
vent être demandées , l'ordre dans le-
> seuls peuvent prononcer des condam
quel les demandes doivent être classées, nations.
les délais dans lesquels il y faudra sta- Il est réservé à l'administration , si la
>
1
CHAP. XIX. SECT. III . S I. COMPÉTENCE DES AUTORITÉS. 233
[1] Voy . pour la Belgique, arrêté du 18 [4] 11 août 1808. -- Dans l'espèce particu
septemb. 1818.– 4 mars 1824. –22 déc . 1830. bière , un tribunal avait condamné un con
- Lois des 1er juill. 1832 , et 20 fév. 1833 . cessionnaire à détruire des chaussées qu'il
[ 2] L. des 28 juil. 1791 , et 21avr.1810, art.5. avait fait construire sur le terrain de divers
[3] Arrêt de cassation du 6 mai 1806 . propriétaires , sans leur consentement.
Voy. Merlin , Réperloire au mot Mines . [ 5] 11 juillet 1812 .
234 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE,
1810, ètre jugées par les tribunaux [1]. les concessionnaires ont encouru la
6. C'est aux conseils de préfecture déchéance.
qu'il appartient de décider les ques- Les décisions des préfets en celle
tions d'indemnités à payer par les pro matière , qui ne sont que de simples
priétaires de mines , à raison des re- actes administratifs , doivent être préa
cherches ou travaux antérieurs à l'acte lablement soumises au ministre de l'in
de concession (2) . térieur (5).
7. Mais c'est aux tribunaux à statuer 10. Lorsque la concession sur la
sur les demandes en indemnités ou en quelle un particulier fonde son droit
dommages -intérêts formées par les pro- à l'exploitation d'une mine , n'est pas
priétaires du sol , contre les conces- prouvée , un juge de paix , en mainte
sionnaires , pour raison de non -jouis- pant ce particulier en possession de
sance du revenu, lorsque l'occcupation ladite mine , excéderait ses pouvoirs ,
de leur terrain , causée par la recher- puisqu'il créerait de fait une conces
che ou les travaux des mines , les en a sion qui ne peut être accordée que par
privés. l'autorité administrative [ 6 ].
Les procès - verbaux d'examen et d’es -
timation , dressés dans ces cas par les in S 2. Fond de la Matière.
génieurs , ne doivent servir que comme
indication des faits qui formeront la 11. Lorsqu'un ancien concessionnaire
base du réglement de l'indemnité , si est , en vertu de la loi du 21 avril 1810,
elle a lieu. devenu propriétaire incommutable ,
C'est à tort que les préfets homolo- après avoir rempli les formalités pres
gueraient ces procès- verbaux (3). crites par cette loi , un propriétaire
>
8. Lorsqu'un particulier croit avoir dont le terrain est compris dans l'an
à se plaindre d'arrêtés de préfets, pris cienne concession est non recevable à
en matière d'exploitation de mines , réclamer la division de la concession , 9
CHAPITRE XX.
la condition d'une concession primi- des statuts et des règles observées jus
tive de fonds. qu'alors, pour prouver l'existence et la
Les premiers étaient abolis sans in- quotité des droits conservés.
demnité ; les seconds étaient conservés. L'art. 5 de la loi des 25-28 août 1792
maintint, comme foncières et racheta- ché qu'il ne se soit élevé une foule de
hles, les seules rentes seigneuriales qui questions diverses sur la nature, l'exis
seraient justifiées avoir pour cause une tence ou la propriété des rentes .
concession primitive de fonds; mais il La confiscation des biens des émi
voulut que cette cause ne pût être éta- grés, et la réunion au domaine de l'état
blie qu'autant qu'elle se trouverait de ceux des corporations religieuses et
clairement énoncée dans l'acte primor- laïques supprimées, des biens des com
dial d'inféodation , d'accensement ou munes et des établissemens de charité ,
de bail à cens, qui devait être rapporté. ont mis dans les mains de l'état ' une
Cette loi supprima tous les autres droits grande quantité de rentes foncières , >
utiles conservés par les lois précé- qu'il a aliénées avec des formes parti
dentes . culières tracées par des lois spéciales.
La loi du 17 juillet 1793 n'a plus Une foule de lois semblables, de dé
rien épargné : « toutes redevances ci- crets et d'avis du conseil d'état ont fixé
» devant seigneuriales (porte l'article le sens , rempli les lacunes et dissipé
>
>
(1)
[ 15 janvier 1809. — 19 janvier 1811 . [ 4] Ceci résulte d'une distinction entre la
[ 2] 16 mars 1807. -- Voy. Avis approuvé vente d'un bien national et le transfert d'une
du 7 mars 1808 ; Avis approuvé du 14 mars rente , distinction établie par un avis du con
1808. - 28 mai 1809 . 18 juin 1809. – 18 seil d'état, approuvé le 14mars 1808.-Voy.
juillet 1809. — 24 décembre 1810. — 12 fév. aussi l'avis du 25 thermidor an 13 .
1812. - 11 juillet 1812. — Voy . Merlin , Ju- [5] 17 mars 1809. 19 juillet 1810.
risprudence , au mot Pouvoir judiciaire. Avis approuvé du 14 mars 1808.
[3] 24 juin 1808. -- 22 octobre 1808 .
1
CHAP. XX . SECT. III. SI. COMPETENCE DES AUTORITÉS. 239
nistrative n'ait été réformée par l'auto . n'ont pu être faites que sauf le droit
rité supérieure (1). des tiers ; qu'il y est fait expressément
2. Toutes les fois qu'il y a contesta . réserve de ceux des biens y désignés
tion sur la propriété d'une rente récla- qui ne seraient point disponibles, et à
mée par le domaine , c'est aux tribu- plus forte raison de ceux qui n'appar
naux qu'il appartient de prononcer (2). tenaient pas à l'état à l'époque de l'af
De là il suit , a fortiori : fecta ion ;ܪet qu'en conséquence ladite
1° Que lorsque la question de pro- loi ne fait point obstacle à l'action en
priété ne s'agite qu'entre deux particu- revendication des prétendant droits à
liers, cette contestation est évidemment la propriété desdits biens (7).
du ressort de l'autorité judiciaire !3) ; Mais , de ce que l'administration a
>
2. Que lors qu'une rente est une pro , seule le droit d'expliquer l'étendue des
priété patrimoniale qui n'a point ap- contrats de vente des biens nationaux ,
partenu ni pu appartenir à la nation ; on infère :
que l'immeuble sur lequel cette rente Que s'il s'agit de savoir si un acqué
est assise est de même une propriété reur de biens nationaux est , par l'effet
patrimoniale qui n'a jamais été frappée de l'adjudication , propriétaire seule
d'aucun séquestre, les tribunaux seuls ment de la rente ou du fonds sur lequel
doivent prononcer [A] ; la rente est établie , cette question est
39. Que ce principe doit être suivi du ressort des conseils de préfecture.
alors même que le séquestre aurait été L'accessoire suit alors le sort du prin
établi sur les biens des anciens débi- cipal [8] .
teurs de la rente , qui en ont mis le 3. Toutes les fois qu'il y a contesta
gage hors de leurs mains en vendant tion sur l'existence d'une rente récla
cet immeuble ; ce séquestre ne devant mée par le domaine, les tribunaux seuls
point influer sur son sort [5] ; sont compétens pour statuer [9).
4 ° Et qu'alors même que l'action ré- Cependant si une contestation s'élève
cursoire contre la nation , qui résulte- entre un particulier et l'administration
rait de la garantie que les acquéreurs des domaines sur la question de savoir
de cet immeuble auraient imposée à si une rente est éteinte ou conservée ,
leurs vendeurs , serait du ressort de le conseil de préfecture est seul com
l'autorité administrative , cette action pétent pour en connaître , parce que
( à supposer qu'elle fût intentée) n’em- cette contestation rentre évidemment
"[1] 17 mai 1813.- Quoiqu'on ait ainsi jugé [5] 6 janvier 1807 .
dans l'espèce du décret que nous citons , le [6] 3 août 1808 .
principe qu'il énonce est douteux et ne doit [7] 20 septembre 1809 .
point tirer à conséquence. [8] 22 janvier 1808 .
[2] 19 janv . 1811 . [9] 22 janvier 1813 . Ce transfert avait
[3] 10 mai 1813. été fait par l'administration des domaines .
[4] 10 mars 1807.
CHAP. XX. SECT. III. S II. FOND DE LA MATIÈRE . 241
et ainsi que le prouve cet exemple , les la requête d'un créancier privilégié (9 ).
contestations sur ce point sont de la 12. Il ne peut être formé opposition
compétence des tribunaux. au transfert d'une rente (10) ; et la vente
Cependant le conseil d'état a main- n'en est pas nulle, quoique faite par un
tenu l'arrêté d'un préfet qui avait pro- débiteur en faillite ouverte. Mais alors
noncé sur une question semblable [4). ses créanciers ont contre lui l'action en
9. Les rentes et autres charges au banqueroute frauduleuse, comme pour
profit des établissemens d'instruction le divertissement de toutes autres va
publique , dont étaient grévés des cou- leurs , en fraude de ses créanciers (11).
vents et corporations religieuses sup- 13. Cependant le trésor public a un
primées , doivent être servies par l'ad- privilége sur tous les biens des compta
ministration du domaine [5]. bles en débet. Par conséquent , pour la
conservation de ses droits , l'agent du
N° 3. PRENEURS PAR BAIL A RENTE DES DROITS trésor public peut former sur eux des
grand livre de la dette
oppositions au
ABOLIS [ 6 ].
publique et de la dette viagère. Il en
10. La loi du 28 mars 1790 ,> relativo serait de mêmedes rentes que les comp
tables auraient acquises de leurs de- une date a ntérieure, légalement con
niers, au profit de leurs enfans. statée , ne sont pas soumises à ce privi
Mais comine le droit accordé au tré- lége ; et il suit qu'il ne peut être formé
sor public sur les biens des comptables d'oppositions sur les rentes acquises ou
en débet est fondé sur la présomption constituées par un comptable avant sa
que ces acquisitions ont été faites des nomination (1 ).
deniers de leurs caisses, celles qui ont
CHAPITRE XXI.
TRAVAUX PUBLICS.
chargée de régler les rapports du gou- Les règles sur cette matière sont fort
vernant avec lesgouvernés. Ildéveloppe simples ; nous les avons rangées, pour
à cet égard de hautes considérations la compétence , dans l'ordre tracé par
qu'il faut lire dans l'ouvrage même. la loi du 28 pluviôse an 8 elle-même.
Descendant ensuite dans l'examen des Les chapitres sur les expropriations
actes que le pouvoir administratif ein- pour cause d'utilité publique et les mar
brasse , il s'exprime ainsi à l'égard de chés et fournitures, ayant déjà donné
la matière qui nous occupe : des notions sur cette matière , nous y
« Comme conservateur du domaine renvoyons nos lecteurs.
public et ordonnateur suprême de tou
tes les mesures qu'exige la sûreté géné Section II .
rale , le prince fait fortifier les places
qu'il juge à propos, et dispose des em Législation.
placemens nécessaires pour les rem 7 sept. 1790. Loi formant le titre 14
parts , fossés et chemins de ronde. Il en
est de même à l'égard des chemins pu de la loi générale sur
blics , de ceux qu'il juge convenable
d'établir ou dont il ordonne l'élargis- [ 1 ] 15 juin 1813 .
CHAP. XXI. SECT. III . S I. COMPÉTENCE DES AUTORITÉS. 243
relativement à un dé
$ 1er. Compétence des Autorités.
faut d'éclairage dema
tériaux déposés dans No fer . SUR LES DIFFICULTÉS ENTRE LES EN
une rue .
TREPRENEURS ET L'ADMINISTRATION CONCER
16 sept. 1807. Loisur le desséchement NANT LE SENS OU L'EXÉCUTION DES CLAUSES
des marais, etc. DE LEURS MARCHÉS.
27 déc. 1809. Loi concernant des im
positions pour confec-. 1. La loi du 28 pluviôse an 8 attribue
tion de routes , aux conseils de préfecture le jugernent
etc.
19 févr. 1810. Art. 438 du code pénal, des difficultés qui pourraient s'élever
12 avril 1810. Loi relativeà des impo- entre les entrepreneurs de travaux pu
sitions pour confection blics et l'administration , concernant le
de routes et pour la sens ou l'exécution de leurs marchés.
navigation . Cette attribution est exclusive ; ils
11 janv. 1811. Décret quicharge deux doivent donc s'abstenir de prononcer ,
244 ELEMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE.
des champs ensemencés appartenant à toutes celles entre les particuliers et les
divers habitans (1) . entrepreneurs à raison de leurs entre
Telle serait aussi la plainte d'un voi- prises (4).
turier par eau qui aurait éprouvé quel- E. Lorsqu'il s'agit de travaux ordon -
que dommage au passage d'un pont , nés par le gouvernement, il appartient
en construction ou en réparation ,, par aux conseils de préfecture de connaître
le défaut de précautions prises pour la des con'estations qui peuvent s'élever
sûreté de la navigation , et qui action- entre ces entrepreneurs et les ouvriers
nerait les entrepreneurs : soit que la et fournisseurs[5].
réparation fût due par les construc- 9. Le paiement et la distribution des
teurs, qui ne sont autres que les agens sommes dues pour les travaux publics
de l'administration , soit qu'elle regar- étant essentiellement des actes d'admi
dât des concessionnaires ou entrepre- nistration , les conseils de préfecture
neurs qui , en cette qualité même , aux sont seuls habiles à connaître, en pareil >
des réclamations qui intéressaient l'ad- car l'engagement par lui contracté
ministration seule, et qui , aux termes d'entretenir l'ouvrage a été nécessaire
de la loi du 28 pluviôse an 8, doivent ment subordonné à la condition qn'il
être portées devant les conseils de pré- serait construit suivant toutes les règles
fecture ( 1 ) . de l'art et avec toutes les précautions
12. Il résulte des dispositions de cette qui pourraient en garantir la durée
loi , que toutes les contestations qui pendant un certain tems.
s'élèvent, tant sur les vices et défauts Les conseils de préfecture sont com
de construction des travaux ou ouvra- pétens pour prononcer dans ce cas (4).
ges ordonnés par l'administration , sous
>
[1 ] 16 mai 1807. 3 janvier 1812 . tribution des tribunaux . ( Loi du 8 mars 1810) .
(2) 23 décembre 1815. [ 6] Séance du 14 mai 1807. - 18 septembre
(3) 17 juillet 1816. 15 janvier 1815. 1807. – 22 novembre 1810. -30 novembre
[4] 22 octobre 1810 . 1811 : = 9 janvier 1812. — 12 février 1812 .
[5] Terrains pris est là pour terrains oc- 19 octobre 1812 . 15 mai 1813. – 6 sep
-
cupés : ce cas est différent de celui de terrains tembre 1813. – 17 janvier 1814.
pris pour utilité publique , qui est dans l'at
CHAP. XXI. SECT. III. S II. FOND DE LA MATIÈRE. 247
milés à ceux que cette loi définit (2). dant à un propriétaire dont l'exploita
Ainsi , un conseil de préfecture s'ex-
> tion serait abandonnée depuis plusieurs
poserait à voir annuller sa décision , s'il années, une indemnité à laquelle il ne
lui donnait pour base l'article précité, pouvait prétendre , aux termes de la
en ce qu'il n'y a pas lieu à faire entrer, loi précitée, que dans le cas où ses car
dans l'estimation ,la valeur des maté- rières eussent été en exploitation régu
riaux à extraire, lorsque la carrière de lière à l'époque de l'extraction faite
laquelle on fait l'extraction n'était pas par un entrepreneur de travaux pu
encore en exploitation . blics , contreviendrait évidemment à
Le conseil d'état, en annullant cet l'esprit et à la lettre de cette loi ; et
arrêté , ordonnerait une nouvelle ex- l'interprétation qu'il lui donnerait ainsi
>
publiques , pourront être payés aux pro . avoir annullé , dans l'espèce , l'arrêté du con
priétaires comme s'ils eussent été pris pour seil de préfecture , le conseil d'état a ordon
la route même . né qu'il serait procédé à une nouvelle exper
Il n'y aura lieu à faire entrer dans l'esti- tise de l'indemnité due au propriétaire , et
mation la valeur des matériaux à extraire , que cette indemnité ne devait avoir pour
que dans le cas où l'on s'emparerait d'une objet que les dommages causés à ses proprié
carrière déjà en exploitation ; alors lesdits tés par l'extraction et le transport des maté
matériaux seront évalués d'après leur prix riaux provenant des carrières dudit proprié
courant , abstraction faite de l'existence et taire .
des besoins de la route pour laquelle ils se
CHAP. XXII. SECT. I. PART.I.SI. SOMMAIRE. 249
condition d'entretenir ces travaux pen- les réparations mises à sa charge (1).
dant un laps de temps désigné, ainsi > 26. Il y a lieu de laisser à la charge
qu'il s'y était soumis d'avance, il y a lieu des administrateurs , les travaux pu
par le conseil de préfecture de décider blics qu'ils ont ordonnés sans consulter
que , sur la somme totale qui lui reste les conseils municipaux intéressés et
>
due en paiement, il sera fait une ré- sans avoir observé toutes les formes
duction d'une certaine soinme pour voulues par les lois ( 2).
CHAPITRE XXII .
DE LA VOIRIE .
PREMIÈRE PARTIE.
DES GRANDES ROUTES , CANAUX ,> PLANTATIONS ET AUTRES OUVRAGES D’art QUI LES BORDENT.
1811 , les fleuves etrivières navigables, encouragé les empiétemens,> les dégra
et les canaux . dations, la destruction des arbres , le
« Les grandes routes sont celles qui comblement des fossés , enfin tous les
conduisent de départemens à départe- délits que la cupidité, la malveillance ,
mens , de ville marchande à une autre , le dés@ u vrement inspirent ,conseillent,
et sur lesquelles il y a postes et messa- provoquent.
geries (1). » Il est tems , au moment où l'or
Considérées comme dépendances du dre va renaissant , où les routes se
domaine de l'état [ 2], elles sont à la rétablissent , se plantent , où les ca
charge du trésor public , ou des dépar. naux se reconstruisent et se font , où
>
temens, selon les cas tracés par la loi. les ouvrages d'art de tout genre se ré
La loi du 7 septembre 1790 avait di- parent, où ceux existans vont repren
visé la grande voirie entre l'adminis- dre leurs ancienne et utile magnifi
tration et les tribunaux : « l'adminis- cence, de rendre à la police une action
tration , en matière de grande voirie sûre, prompte, sévère.
( portait l'article 6 ) , appartiendra aux » Il faut conséquemment que l'ad
corps administratifs, et la police de ministration chargée de faire et de
conservation , tant pour les grandes conserver , puisse poursuivre, attein
>
routes que pour les chemins vinci- dre , frapper ceux qui détruisent ou
naux , aux juges de district » . altèrent le produit de ses travaux édi
La loi du 28 pluviôse an 8 , qui a fiés souvent à grands frais.
introduit un nouveau système d'admi- » Il faut que , sans aller devant les
nistration , a attribué ( article 6 ) aux tribunaux de police correctionnelle
conseils de préfecture le pouvoir de auxquels la connaissance de ces délits
prononcer sur les difficultés qui pour- était attribuée, ils soient réprimés par
raient s'élever en matière de grande l'administration même , revêtue à cet
voirie. effet d'un nouveau pouvoir réclamé
La loi du 29 floréal an 10 a confirmé, pour elle par les circonstances et même
étendu et organisé cette attribution . par les principes.
Voici les motifs de celle loi exposés , » C'est en ce moment,> législateurs
par l'orateur du gouvernement [3] au que le gouvernement sent vivement et
corps législatif, dans sa séance du 25 que vous sentirez vous-même l'utilité
floréal an 10 . des conseils de préfecture, auxquels cette
« Toutes les contraventions aux ré- attribution peut être confiée, non -seu
glemens relatifs à la conservation des lement sans danger, mais encore avec
canaux , des routes , des plantations et tant d'avantages .
autres ouvrages d'art qui les bordent , » Placés près du chef de l'adminis
se sont multipliées avec excès. tration , ils seront facilement éclairés
» Les poursuites en sont rares , peu par lui ; ils rendront une justice plus
actives, et rarement poussées jusqu'à la rapide , plus efficace , moins coûteuse.
condamnation des délinquans. » Le gouvernement espère beaucoup
» Cette espèce de silence de l'admi- de la nouvelle inesure qu'il vous pro
nistration , d'inaction de la justice , a pose.
glemens sur la voirie . Arrêt de cassation [ 7] Le conseil d'état l'a ainsi décidé le 21
du 29 mars 1833. mars 1807 , sur un conflit négatif d'attribu
[2] 12 novembre 1809. – Décision du mi- tions , élevé entre le conseil de préfecture du
nistre de la justice, du 22 vendémiaire an ll , département de la Côte- d'Or et un tribunal
cité par M. Fleurigeon , dans son Code ad- de première instance de ce département, au
ministratif , Police, t. 2 , p . 447. – Art. 3 de sujet d'un délit de ce genre , dont était pré
la loi citée . venu le sieur Pavillon . — Voy. Merlin, Rép.,
(3) Loi du 29 floréal an 10 , art . 4 . 10 au mot Chemin , no 14 .
mars 1807. - 28 mai 1809. [8] 17 juillet 1808.
[9] 26 mars 1812.
CHAP. XXII . SECT, 1 PART. I. S III. JURISPRUDENCE . 253
loi du 9 ventôse an 13 . Les arbres plantés sement de la finance qu'ils avaient payée.
sur les routes royales appartiennent à l'état ll n’a encore été rien statué sur la propriété
( Décret du 25 mai 1815) , excepté ceux qui des arbres plantés sur les anciens chemins
auraient été plantés en exécution de la loi du vicinaux . (29 mai 1813) .
9 ventôse an 13 ! Voir , à cet égard , aux ar [ 4] 21 décembre 1808 .
chives générales du conseil , le rapport qui ( 5) 17 mai 1809.
précède le décretdu 16 décembre 1811 , sur les
254 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
des conseils de préfecture aurait son tions contraires aux réglemens ,, les
effet. conseils de préfecture ne doivent or
donner la démolition que des ouvrages
No 2. FOND DE LA MATIÈRE . construits en contravention à ces ré
16. Lorsque des dépenses ont été né glemens , et la vente des matériaux en
cessitées par des dégradations commises provenant , s'il y a lieu , pour payer
sur une grande route, les conseils de les frais , dans le cas où l'autorité , au
préfecture doivent condamner les au- refus du propriétaire, aurait fait faire
teurs de ces dégradations à les suppor- la démolition.
ter (1). 22. Le conseil de préfecture connaît
17. Les conseils de préfecture con- aussi des vices de construction qui in
damnent à l'amende les particuliers qui téressent la sûreté publique dans les
ont fait abattre , sans l'autorisation bâtimens édifiés sur les grandes routes ,
préalabledu directeur-général desponts et dans les rues des villes qui forment
et chaussées, des arbres plantés sur leurs la continuation de ces grandes routes.
propriétés le long des grandes routes (2). 23. La disposition de l'article 7 du
18. Ils doivent également condamner titre 28 de l'ordonnance de 1669 , sur
ceux qui font élaguer des arbres à eux les eaux et forêts , confirmée par l'ar
>
appartenant , aussi le long des grandes ticle 650 du code civil , s'applique à
routes , sans autorisation du préfet ( 3 ). toutes les rivières et tous les fleuves
19. Ils prononcent aussi des amendes navigables , soit que la navigation s'y
( outre la démolition des constructions), fasse à trait de chevaux ou d'hommes
contre les particuliers qui ne se sont ou à l'aide du flux et reflux , ou par
pas , dans ces constructions, conformés l'impulsion du vent. Mais l'espace de
à l'alignement qui leur a été donné par 24 ou 30 pieds, spécifié dans cet ar
>
SECONDE PARTIE.
POLICE DU ROULAGE ET DES XESSAGERIES .
rage que les roues à jantes étroites. laissé à l'arbitraire ; cette disposition
» Ce n'était pas assez que ces vérités est d'autant plus sage , que l'exécution
fussent démontrées; il fallait forcer , de la loi sera assurée , non seulement
pour l'intérêt général , et persuader par son affiche et sa publication , mais
leur exécution , pour leur intérêt par encore par l'envoi que les autorités en
ticulier, à ceux que le travail continuel, feront à tous les bureaux de roulage et
l'habitude et les préjugés tiennent sous de messageries.
leur impérieuse domination . » L'article 5 condamne le roulier
( Ici l'orateur entre dans le détail des contrevenant , à la fourrière de ses
différens poids fixés par l'article 1er de chevaux à ses frais , jusqu'à ce qu'il ait
la loi , et parlant ensuite de la prime réalisé le paiement des dommages, et
accordée à ceux dont les voitures auront déchargé sa voiture de l'excédant du
des roues à larges jantes , il passe à poids.
l'examen de l'article 2 ) . » Quant au déchargement du poids ,
« Le projet de la loi prévient toute il est d'ordre public et de facile exécu
incertitude pour les objets d'un poids tion , sauf le recours du chargeur con
indivisible et supérieur au tarif. Leur tre le roulier , et les précautions de ce
transport ne peut donner ouverture à lui pour réparer son imprudence.
contravention . » Mais votre section aurait desiré que
» L'article 3 porte que le poids des la loi eût accordé , au roulier contre
voitures sera constaté au moyen de venant , la facilité de donner caution
ponts à bascules établis sur les routes , pour l'amende par lui encourue . Au
dans les lieux que fixera le gouverne- reste cette facilité à donner n'étant pas
ment. Jusqu'à l'établissementdes ponts interdite à l'autorité administrative, elle
à bascules ,> la contravention sera con- ne refusera pas un mode reçu dans
statée par la vérification des lettres de tous les genres de commerce .
voitures . » L'article 6 et dernier donne la fa
» L'article 4 porte que les contra- culté aux préfets de suspendre le rou
ventions à la présente loi seront déci- lage pendant les jours de dégel, sur les
dées par voie administrative, et les con- chaussées pavées.
trevenans condamnés àà payer les dom » Vous applaudirez aussi à cette pré
mages réglés par le tarif annexé au caution conservatrice et des hommes
projet de loi. et des choses .
CHAP. XXII . PART. II. S 1. SOMMAIRE. 257
apolice » Votre section de l'intérieur n'a vu , rectement vers le but de la loi , qui est
etsage dans ce projet de loi , que des disposi- d'amener l'usage habituel de celles de
r donne
raime
tions d'une exécution facile , sans dan- la plus grande dimension . Ces motifs ,
ger pour le commerce , et d'une uti- joints à la promptitude et la facilité de
>
gement, lité générale pour la conservation des l'application de la loi qui se fera beau
ccorder routes » . coup plus commodément, d'après le
e toute
La loi du 29 floréal an 10 , en même nombre de chevaux , qu'elle ne pour
temps qu'elle avait fixé le poids des rait avoir lieu seulement d'après le
rif pe voitures , avait donc offert des encou- chargement, ont déterminé à adopter
>
la con ragemens à ceux qui donneraient plus ce mode , et il serait , je le pense , im
>
sion de
de largeur à leurs roues ; mais nulle de possible de lui en substituer un autre.
amme
ses dispositions n'avait interdit expres- » Les voitures publiques , telles que
300 fr.
sément l'usage de toutes celles qui ne les diligences , messageries et autres,
en rah
seraient pas dans les dimensions déter- marchant au trot, lorsqu'elles excéde
n n'est minées . ront le poids de deux cent vingt
vositio Un second projet de loi eut pour but deux myriagrammes , ont dû , comme
cution de statuer sur ce dernier objet. les voitures de roulage , être assujéties
lemen: » La principa le disposition qu'il con- aux mêmes règles ; et cette disposition
1 , mais tient ( disait Mr. le conseiller d'état était de toute justice , parce qu'au-delà
rités en Miot , en le présentant au corps -législa- de ce poids le dégât qu'elles occasion
lage et tif, dans la séance du 30 pluviðse an 12), nent est de même nature que celui qu'à
fixe le minimum de la largeur des jan- charge égale occasionnerait une voi
roulie tes, tant pour les voitures à deux roues
? ture de roulage >, et s'augmente encore
de sa que pour celles à quatre roues , en rai-
> par la rapidité de la marche. Mais en
quilal son du nombre de chevaux attelés à la même temps la loi en excepte toutes les
ges, & voiture. On ne s'est pas dissimulé que voitures attelées d'un cheval , et toutes
ant di cette base pouvait n'être pas toujours celles employées à la culture des terres,
juste , et que quelquefois , suivant les au transport des récoltes et à l'exploi
> >
poids localités et la force des chevaux , le tation des fermes,toutes les fois cepen
eres: poids du chargement variait dans une dant qu'elles n'emprunteront pas les
s cor proportion différente du nombre des grandes routes. »
deat chevaux employés à la traîner : mais , Cette seconde loi , ainsi motivée , a
2
e. d'une part , il était difficile d'en trou- été adoptée le 7 ventôse an 12.
regu ver une plus convenable ; et de l'autre, L'art. 7 de cette loi avait laissé au
undit en faisant dépendre la largeur des roues gouvernement le soin de modifier , d'a
de cet élément, on tend évidemment à près les expériences faites sur les roues
4 améliorer la race des chevaux employés à jantes larges , le tarif du poids des
al au roulage , puisque les facilités que voitures et de leur chargement , porté
peut obtenir le voiturier , dépendent dans la loi du 29 floréal an 10 ; de ré
de la force des chevaux qu'il emploie. gler la largeur des jantes et le poids des
Enfin on a considéré que le plus grand diligences , messageries et autres voitu
inconvénient qui pouvait résulter de ce res publiques ; d'augmenter au besoin ,
mode de fixation étant d'obliger à se le poids des chargemens des voitures
servir , dans certaines circonstances , dont les jantes excéderaient les largeurs
de roues plus larges que celles qu'il se- déterminées ; de fixer la longueur des
rait peut- être rigoureusement néces- essieux , la forme des bandes et celle
saire d'exiger en raison du poids du des clous qui fixent ces bandes , pour
chargement, on allait encore plus di- les voitures de roulage : un décret du
MACAREL . 17 .
258 ELÉMENS DEJURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
23 juin 1806 , a réglé toutes ces choses Telles sont les mesures prises par l'ad
et prescrit toutes les mesures nécessai- minstration en cette partie.
res à leur exécution . Il a en outre dé.
terminé les amendes dont seraient pu 2. Législation .
nies les contraventions à ce réglement,
ordonné l'établissement d'une plaque 29 flor. an 10. Loi relative au poids
de métal portant, en caractères appa des voitures employées
rens , le nom et le domicile du pro aux roulage et messa
priétaire des voitures de roulage , la geries.
quelle plaque doit être clouée en avant 17 vent. an 12. Loi qui détermine la
de la roue et au côté de la voiture ; il largeur des jantespour
a enfin statué dans ces termes sur le les roues des voitures
contentieux de cette partie : de roulage attelées de
-
ment faire foi et motiver une condam- le inaire , au lieu de l'être par le sous
nation . préfet (2).
2. Les délits commis par les voitu- des champs à la ville , ou de la ville au
riers, à l'occasion de l'exécution des lois manoir ou aux champs : ainsi les voi
sur la police du roulage , autres que tures sont soumises aux réglemens sur
les contraventions aux réglemens sur roulage , si elles transpor
la police du roulage
cette police , sont de la compétence des tent des grains , des pailles , des foins
tribunaux de police ou correctionnels[1]. aux marchés ou chez des particuliers ,
ou si elles conduisent des fumiers re
Nota. La loi du 7 ventôse an 12, ar- cueillis dans les villes Elles font en
ticle 8, portait : cela office de voitures de roulage ; la
« Sont exceptées des dispositions de tolérance étendue jusque là rendrait
» la présente loi , les voitures employées l'objet des réglemens illusoire.
7
sont valables qu'autant qu'ils sont faits est faite par la loi du 9 ventôse an 13.
en exécution d'une loi (1) . Nous allons transcrire ci -après les
Les conseils de préfecture pronon- motifs de la portion de cette loi qui con
cent, d'après la loi du 29 ventôse an cerne les chemins vicinaux.
13 , sur toutes les contestations qui s'é- Depuis longtemps l'agriculture ré
(
Les sentiers publics sont ceux qui ticables , et il n'a pas paru déplacé ,
communiquent d'un chemin à un au- dans une loi qui traite du perfection
tre , et que le public a le droit de fré- nement des chemins publics , de s'oc
quenter. cuper des moyens d'améliorer ceux qui
La police de leur conservation est , sont les canaux de l'exploitation des
comme pour les chemins vicinaux , de terres , et une partie si essentielle de
la compétence adminstrative. l'économie rurale . D'ailleurs cette ina
Les sentiers particuliers sont ceux tière se rettachait naturellement à la
qui ne sont établis que pour faciliter loi , sous le rapport de la plantation des
l'accès de deux ou plusieurs propriétés chemins vicinaux qu'il convient de ne
particulières qui se communiquent. pas laisser passer sous silence , et qui
Ceux-ci sont de la compétence judi- demandait aussi d'être réglée, autant
ciaire (3) . qu'il était permis de le faire , unique
Les lois sur les chemins vicinaux ne ment pour empêcher que les planta
leur sont point applicables (4). tions ne se continuassent sans aucune
Trois autorités prononcent sur les restriction ,> et ne finissentpar obstruer
contraventions et délits prévus par les entièrement ces chemins.
lois et réglemens sur cette partie de » On a essayé de pourvoir à l'un et
la petite voirie. Ces trois autorités sont : à l'autre objet, par les dispositions des
Le tribunal de simple police ; art . 6 et 7 de la loi .
Le tribunal correctionnel1 ; » L'administration publique est au
Le conseil de préfecture. torisée à faire reconnaître et rechercher
La quotité de l'amende et la durée les anciennes limites des chemins vici-
de l'emprisonnement forment la ligne naux , et à fixer ensuite, d'après cette
de démarcation entre les deux pre- reconnaissance , leur largeur suivant
miers . les localités ; inais en même- tems elle
Le conseil de préfecture ne peut , ne peut, lorsqu'il sera nécessaire d'aug
ainsi qu'on l'a vu , décider si ce n'est menter cette largeur, la porter au-delà
dans les termes de l'attribution qui lui de six mètres.
stater, les contraventions , détermine les pei . [3] Les entreprises qui s'y commettent sont
nes . crée et organise les autorités qui doivent des atteintes au droit de propriété , et non
les appliquer La puissance législative s’ar- des contraventions aux réglemens de la voi
rête là , et laisse toute la partie réglementaire rie. ( M. le prés . Henrion , Compétence des
au pouvoir administratif. (M. le prés. Henrion, juges de paix .)
de l'Autorité judiciaire.)
CHAP. XXII. PART. II . SECT. II . S I. SOMMAIRE. 261
chercher si quelque loi leur aa conféré 24 juillet 1806. Décret qui déclarecom
le pouvoir de connaître de l'objet liti me non avenu le juge
gieux (1 ). » ment d'un juge de
paix, rendu sur une
$ 2. Législation . plainte en usurpation
de chemin communal
26 juillet et 29 août 1790. Décret con faite par un particu .
cernant les droits de lier.
voirie et plantations 14 août 1811. Décret relatif aux tra .
d'arbres sur les che vaux d'entretien et de
mins publics. réparation des routes
16 août 1790. Loi sur l'organisation et des chemins vici
judiciaire .-- ( Titrell). naux à la charge des
7 sept. 1790. Décret additionnel à la communes >, qui tra
précédente loi . versent les fortifica
19 nov . 1790. Loi relative à l'estima tions, et des rues qui
tion des arbres frui aboutissent aux rem
tiers plantés sur les parts, et à l'exécution
rues ou chemins pu des routes qui traver
blics . rent les frontières.
6 oct. 1791. Code rural. ( Tit . 1er. , 16 o - t. 1813. (nº 9781 ). Décret qui an .
sect. 6 >, art . 2 et 3 ; nulle, pourcause d'in
tit. 2, art. 40) . compétence, un arrêté
23 in ss. an 5 Arrêté du directoireexé. par lequel le conseil
cutit , qui ordonne la
> de préfecture du dé
confection d'un état partement de l'Isère a
général des chemins fixé la largeur d'un
vicinaux de chaque chemin déclaré vici
département, et la sup nal , et a jugé une
pression de ceux inu question de propriété
tiles . dont la connaissance
28 pluv . an 8. Loi concernant la di appartient aux tribu -
vision du territoire de naux .
(1) Voy. pour la Belgique , la loi provin- droit de décider si un terrain contesté faisait
ciale art. 75 , et la loi communale art . 90-12 °. partie de la voie publique. On a abandonné
[ 2] Lepréfet ne doit arrêter l'état des che- cette jurisprudence trop contraire aux lois de
mins vicinaux qu'après la décision des tribu- l'équité et aux règles du droit commun .
naux sur cette question de propriété, à moins [3] Voir un décret du 24 juill. 1806. Merlin
de nécessité publique , et sauf indemnité s'il Rép. vo Chemin public, no 6.
y a lieu . — Dans les commencemens de l'é- [4] Art . 8 de la loi du 9 ventose an 13 .
tablissement de la commission du contentieux, [5] Voir le nombre 30 ci-après.
on avait jugé que l'administration avait le
264 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
que commune : le maire a dû dresser un état » fecture qui en est le juge » . S'il en était
des chemins vicinaux , accompagné de tous les ainsi , il faudrait admettre que les conseils
9
mins » . Toutes les réclamations ont dû être qu'ils doivent respecter également, tant qu'ils
reçues par le maire , et envoyées au préfet ne sont pas rapportés par l'autorité compé
avec les observations du conseil municipal et tente. ( M. Z. ) . On peut ajouter que la
du sous- préfet. Le préfet a dû renvoyer tou- véritable raison qui doit empêcher les con
tes les questions de propriété aux tribunaux ; seils de préfecture d'en connaitre , c'est qu'il
et après leur décision , arrêter définitivement s'agit purement d'intérêt public , qui n'est
l'état des chemins vicinaux . ( M. Z. ) jamais contentieux , et sur lequel les admi
[ 2] C'est par inadvertance que M. Henrion nistrateurs seuls ont droit de prononcer.
( Compétence des juges de paix ), dit que [3] Art. 6 de la loi du 9 ventôse an 13.
1
CHAP. XXII . PART. II. SECT. II . S III . JURISPRUDENCE. 265
11. S'il y a contestation sur cette re- 15. Si donc il y a contestation sur la
connaissance, le conseil de préfecture nature du chemin , c'est aux tribunaux
peut procéder , par voie d'enquête et ordinaires à prononcer , pourvu que le
de descente sur les lieux , au moyen de litige ne s'agite qu'entre ces deux pro
cumissaires délégués, pour reconnaître positions contraires : c'est un chemin
les anciennes limites du chemin [ 1 ] . vicinal , et c'est un chemin agraire et
Mais si un particulier conteste la d'exploitation , c'est- à - dire une pro
vicinalité du chemin dont l'adminis- priété particulière (5 ).
tration prétend fixer les dimensions , 16. Un particulier n'a pas caractère
dès-lors il y a lieu d'appliquer les prin. pour soutenir qu'un chemin est vici
cipes énoncés aux nombres 4 et 5 ci- nal ; il doit être renvoyé devant les
dessus [2] . tribunaux pour faire prononcer s'il y a
12. Lorsqu'un particulier aa demandé lieu à indemnité [6] .
à l'administration de faire reconnaître 17. S'agil- il seulement de savoir si
les limites d'une commune , les dépen- un chemin est vicinal ou rural ; c'est
ses que cette délimitation a entraînées au conseil de préfecture et non au
doivent rester à la charge du particulier. préfet qu'il appartient d'établir cette
Le préfet est compétent pour fixer distinction (7).
les honoraires des ingénieurs et autres 18. Ce sont les conseils de préfecture
agens employés dans cette opération . également qui doivent décider si tel
13. Lui seul aa le droit de déclarer si chemin , que l'on prétend vicinal! , est
un chemin est vicinal [3]. grande route , et vice versa [8] .
14. L'arrêté d'un préfet qui déclare un 19. Un conseil de préfecture rend
chemin vicinal ne fait point obtacle à une décision valable et juste , lorsque
ce que la question de propriété concer- des particuliers, réclamant le rétablis
nant le terrain , soit soumise aux tribu . sement d'un chemin vicinal , il les dé
naux ; car tout ce qui résulte de l'arrêté, boute de leur demande , après s'être
c'est que le chemin est reconnu né- assuré qu'il n'a jamais existé de chemin
cessaire et doit être inaintenu , sauf à vicinal dans les lieux indiqués [9 ].
indemniser le tiers qui serait judi 20. C'est au préfet seul qu'il appar
ciairement reconnu propriétaire du tient de prononcer sur l'utilité de la
terrain (4) . conservation d'un chemin vicinal , sauf
janv . 1812.- 3 juill . 1816. 12 mars 1814. quer qu'il n'y a pas seulement , dans l'espèce ,
[6] 22 septembre 1812. considération d'utilité publique : il y a conten
:
chemin qui existe depuis plusieurs an- leurs droits de propriété , sur tout ou
nées , et qui est litigieux , jusqu'à ce partie du terrain que ce chemin doit
que les tribunaux aient jugé la ques- parcourir , dans ce cas il faut qu'ils
tion de propriété en litige [2). portent leurs réclamations devant l'au
22. Lorsqu'un particulier prétend torité judiciaire [ 7].
qu’un chemin supprimé et vendu ou 27. L'appel d'une décision par la
échangé par l'administration , est le quelle un maire trace l'alignementd'un
seul qui lui restait pour arriver à sa chemin doit se porter devant le préfet,
propriété, c'est aux tribunaux ordinai- et non devant leconseil de préfecture (8)
res qu'il appartient de décider cette
question et dela résoudre , s'il y alieu, No 4. RÈGLES DE COMPÉTENCE SUR LA RÉPA
en indemnité , conformément à l'arti
>
RATION DES CHEMINS VICINAUX .
ele 682 du code civil (3) .
28. Les préfets seuls doivent ordon
No 3. RÈGLES DE COMPÉTENCE SUR LA FIXATION ner la réparation des chemins vicinaux .
DE LA LARGEUR ET DE LA DIRECTION DES
S'il y a contestation , c'est aux con
CHEMINS VICINAUX .
seils de préfecture à prononcer ( 9).
29. Il suit que l'autorité administra
23. Les préfets seuls ont le droit de tive est seule compétente pour statuer
fixer la largeur des chemins vicinaux (4) . sur les contestations entre les préposés
24. S'il y a contestation , les conseils aux réparations des chemins vicinaux
de préfecture sont seuls compétens pour et les propriétaires riverains, à l'occa >
l’occasion d'un chemin que l'un d'eux 37. Les maires , comme chargés de
soutient être public , le conseil muni- la police de la voirie , peuvent prendre
cipal de la commune est convoqué par les mesures nécessaires pour la conser
le préfet. Si ce conseil déclare que le vation des passages considérés comnie
chemin n'est point vicinal, les deux publics, et ordonner le rétablissement
parties doivent être à l'instant ren- provisoire des lieux dans leur état pré
voyées devant les tribunaux. cédent (7 )
S'il déclare qu'il est vicinal, le con 38. Le renvoi que les préfets ou les
seil de préfecture doit , selon le cas conseils de préfecture font des ques
accorder le provisoire à la commune > tions de propriété devant les tribunaux
ces autorités , par un motif d'intérêt 41. Les lois sur les chemins vicinaux
public , maintiennent provisoirement ne sont point applicables aux sentiers
le chemin (1) particuliers.
39. Lorsqu'une commune plaide avec 42. Les préfets et les conseils de pré
un particulier , régulièrement la pos- fecture n'ont pas le droit d'ordonner
session provisoire appartient à la com- leur suppression ([ 4).
mune , par le motif que l'intérêt public 43. Ainsi , l'administration réclame
doit , à circonstances égales , l’empor- rait mal à propos la connaissance d'une
ter sur l'intérêt particulier. contestation élevée entre deux parti
Cependant il y a des circonstances culiers à l'occasion d'un tel sentier , et
où le provisoire peut être accordé au qui n'aurait pour objet que des intérêts
particulier. Si , par exemple, il est con- privés [5 .
staté par des procès -verbaux de l'ingé 44. Ainsi , lorsqu'un terrain contesté
nieur des ponts et chaussées , ou des
>
ne peut pas être considéré comme che
commissaires délégués ad hoc , que le min vicinal , mais seulement comme
chemin est inutile ; si le particulier pa- chemin d'aisance , la cause ne doit pas
rait avoir joui de bonne foi , pendant être soumise à la juridiction des con
plusieurs années, et surtout s'il a fait seils de préfecture , mais bien à celle
>
nités . Cette marche est contraire à l'ar- L'évaluation s'en fait à l'amiable ou
ticle 545 du code civil qui porte : « nul en justice (4).
» ne peut être contraint de céder sa
» propriété , à moins d'une juste et N° 7. DES CONTRAVENTIONS ET DE LEUR
» préalable indemnité. » PUNITION .
Ainsi le réglement de l'indemnité doit
toujours
48. D'apprécéder
rès l'artl'expropriation (1).
icle 13 de laloidu Compétence des Conseils de Préfecture.
8 mars 1810 9, lorsque le propriétaire 50. Les conseils de préfecture sont
d'un immeuble reconnu cessible pour juges compétens des contraventions aux
cause d'utilité publique , refuse d'en réglemens des préfets qui ont fixé des
faire l'abandon , le préfet ne peut s'en alignemens .
mettre en possession qu'en vertu d'un 51. Aux termes de l'article 8 de la
jugement du tribunal . loi du 9 ventôse an 13 , les conseils de
Le principe de cette loi est que l'ex- préfecture sont seuls compétens pour
propriation ne peut s'opérer que par réprimer les entreprises faites sur la
l'autorité judiciaire et non par l'auto- largeur des chemins vicinaux , pourvu
rité administrative . toutefois que la vicinalité ne soit point
La question se résout alors en in- contestée [5] , ou qu'elle soit reconnue
deinnité [2]. par les tribunaux (6].
49. Le terrain retranché à une pro- 52. Les conseils de préfecture doi
priété par l'alignement , est payé au vent rechercher dans les procès-verbaux
propriétaire , quelque petit que soit ce d’estimation , les actes de vente et au
>
août suivant , pour les expropriations ordon- Si des particuliers prétendent que l'exécu
nées antérieurement à cette loi . - Les ex
-
mars 1810) . — Il n'en est pas de même du Avant cette loi il n'y avait lieu à indemnité
paiement de l'indemnité : des circonstances que quand le retranchement faisait une dimi
peuvent ne pas permettre à l'administration de nution notable à la propriété.
l'effectuer de suite ; mais il ne peut pas être [ 4] Loi du 8 mars 1810. – L'évaluation se
setardé plus de trois ans , et les intérêts en fait comme de terrain nu , et comme s'il était
sont dus , payables de six mois en six mois. pris à l'extrémité de la propriété , puisque sa
A l'échéance de la troisième année, si le pro- position sur la voie publique se retrouve pour
priétaire n'est pas payé du capital , ou a dé- le terrain subséquent. Lorsque la cause
faut du service exact des intérêts, il peut d'utilité publique n'emporte que la cession
requérir son paiement de l'administration d'une partie d'une maison etd'un bâtiment ,
des domaines , en la personne de son direc- le propriétaire a le droit d'exiger que la to
teur dans le département de la situation des talité soit prise et payée . sauf à l'administra
biens ; et après certains délais , les tribunaux tion à revendre les portions qui ne sont pas
>
condamnent à cette administration à payer, nécessaires. ( Art. 51 dela loi du 16 sept. 1807).
sauf son recours.(L.du 8 mars 1810,tit. 3, 93) . [5] 16 août 1808. 3 septembre 1808 .
[2] 16 mai 1810. Les tribunaux , en ef- 7 août 1812 .
fet , ne sont pas juges de la nécessité de l'o- (6) 26 mars 1812 . 29 janvier 1814.
pération qui nécessite l'expropriation .
270 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
tendu a en effet été commis sur le voie sance d'une pareille question de pro
publique (1). priété n'est , par aucune loi , attribuée
53. Lorsqu'il s'agit de déterminer la aux conseils de préfecture : en consé
largeur d’un chemin vicinal , et qu'il quence ; cette autorité doit s'abstenir
y a anticipation , il n'est pas permis à de prononcer sur l'opposition que le
un tribunal de déclarer que cette anti- maire d'une commune ferait à la pos
cipation ne peut nuire à la circulation. session et à la jouissance d'un particu
L'application des réglemens sur les lier , même sur le motif que le chemin
>
alignemens et la largeur des chemins où sont plantés les arbres litigieux , est
neleur appartient pas [2]. public et appartient à la commune. [5).
54. Les conseils de préfecture ont le 57. Si des arbres ont été plantés sur
droit d'ordonner le rétablissement d'un le bord d'un chemin avant la publica
chemin vicinal qu’un particulier aurait tion des lois sur la voirie , et si les par
supprimé. ticuliers n'ont pas été mis en demeure
Ainsi, lorsqu'un particulier creuse de les faire abattre ( ce qui aurait été
un fossé sur un chemin vicinal dont il se nécessaire pour constater une désobéis
prétend propriétaire, le conseil de pré- sance réfléchie et constituer une con
fecture doit lui ordonner de le combler. travention ) , le conseil de préfecture
Cette décision n'empêche pas ce par- ne peut les condamner pour raison
ticulier de se pourvoir ensuite devant d'une contravention qui n'existe point :
les tribunaux pour faire valoir , contre pourvu toutefois que les plantations ne
qui de droit, ses titres de propriété. [3]. soient pas non plus en contravention
55. En règle générale , un particu- aux lois jusqu'alors existantes [6].
lier qui revendique, d'après des titres ,
un chemin dont une commune est en
Compétence des tribunaux.
possession ,> ou qui prétend que ce che
min a été pratiqué sans titres , au tra- 58. Les poursuites qui se font devant
vers de sa propriété, ne peut cependant les conseils de préfecture dans les ma
l'intercepter par haies , fossés ou bar- tières dont ils connaissent , sont pure
rières , avant d'avoir fait juger , par les ment civiles et ne peuvent empêcher
tribunaux , la question de propriété [4]. la répression des délits commis sur les
56. D'un côté , la loi du 28 août 1792 chemins vicinaux , répression sur la
>
porte que tous les arbres existant sur quelle les tribunaux ordinaires doivent
les chemins publics sont censés appar seuls statuer [7].
59. Les tribunaux ont seuls le droit
tenir aux propriétaires riverains , છેà
moins que les communes ne justifient de connaître des détériorations , dégra
en avoir acquis la propriété par titres dations et encombremens commis sur
ou possession ; et de l'autre, la connais- les chemins vicinaux (8).
[1 ] 26 mars 1812 . -
30 mars 1812 . 1807, affaire Duplessis,au Répert. de Jurisp ,
9 9
60. Les contraventions commises au rues , places et lieux publics des villes,
moyen de dépôts de matériaux ou d'im- bourgs et villages.
mondices sur un chemin vicinal , sont La loi du 28 décembre 1790 , rendue
du ressort des tribunaux de police et pour la constitution des municipalités,
doivent être réprimées par des amendes a mis ( article 50 ) au nombre des fonc.
et autres peines portées par les régle- tions propres au pouvoir municipal ,
mens de police et de voirie. celle « de faire jouir les habitans,des
L'autorité administrative n'est com- » avantages d'une bonne police , no
pétente que dans le cas où ces dépôts » tammment de la propreté , de la sa >
auraient été faits sur les grandes rou- » lubrité et de la tranquillité dans les
les [1]. » rues , lieux et édifices publics » .
61. Les contraventions en matière de La loi sur l'organisation de l'ordre
police rurale sont du ressort des tri- judiciaire , du 14 août 1790 , titre XI ,
bunaux . a imposé aux corps municipaux le de .
Les faits de ceux qui sont chargés de voir « de veiller et tenir la main , dans
constater ces contraventions et les abus » l'étendue de chaque municipalité , à
d'autorité qu'ils peuvent commettre à n» l'exécution des lois et réglemens de
cette occasion doivent aussi être soumis » police » et leur a attribué le pouvoir
à la juridiction des tribunaux. « de connaître du contentieux auquel
Ce ne sont pas là les fonctions admi- » cette exécution pouvait donner lieu » ,
nistratives que la loi a voulu séparer sauf l'appel aux tribunaux de district.
des fonctions judiciaires (2).
62 La connaissance des délits com- Parmi les objets de police confiés à
mis à l'occasion de l'exécution des lois la vigilance et à l'autorité des corps
et réglemens sur la voirie, appartient à municipaux , cette loi place en pre
l'autorité judiciaire ; comme dans les mière ligne « tout ce qui intéresse la
cas de rébellion aux ordres de l'admi- n sûreté et la commodité du passage
nistration des ponts et chaussées , ras- » dans les rues , quais , places et voies
semblemens des habitans pour inter- » publiques ; ce qui comprend le net
rompreles travaux agens
de ses , briser » toiement , l'illumination , l'enlève
leurs instrumens , etc. (3) . v ment des encombremens , la démoli
» tion ou la réparation des bâtimens
SECTION III . » menaçant ruine , l'interdiction de
De la voirie urbaine. » rien exposer aux fenêtres ou autre
>> partie des bâtimens, qui puisse nuire
>
21 janvier et 30 mars 1810 ) , qui décident ou cette espèce , une partie du chemin est tout
9
semblent décider que les tribunaux correc- à la fois usurpée et dégradée Il nous parait ,
tionnels peuvent connaitre de l'usurpation dans ce cas , que le délit peut être indistinc
des chemins vicinaux . Cette décision est con- tement poursuivi devant le tribunal correc
traire au principe établi plus haut ; mais elle tionnel ou devant le conseil de préfecture » .
peut , ce nous semble , être juste dans le cas ( M. Z. ) .
où l'usurpation se confond réellement avec la [1 ] 26 mars 1812 . 17 septembre 1813,
dégradation. Par exemple , un particulier ( 2] ler avril 1809 .
creuse uu fossé le long de son champ , et en-
> ( 3) 17 juillet 1808 .
treprend sur une partie du chemin : dans
272 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
et de l'autre de ces magistrats : près de gir les voies trop étroites pour les besoins
l'un, pour l'alignement; et près de l'au- journaliers des habitans.
tre , pour que les précautions relatives Or, pour ces bourgs et villages, il
à la sûreté publique soient prescrites. semble que la loi à suivre est celle du
CHAP . XXII . PART. II. SECT. III . S I. SOMMAIRE . 273
C'est donc dans le sens de ces observa- canton , et à ces magistrats concurrem
tions préliminaires que vont être expo- ment avec les maires des communes
sées les règles qui ressortissent à la juri- non chef -lieux de canton ( art. 166) ,
diction contentieuse du conseil d'état. sauf quelques cas exceptés qui sont ré
Parmi ces règles, il s'en trouve aussi servés aux juges de paix seuls.
quelques unes relatives au pavé des Les jugemens ainsi rendus sont sou
rues des villes , mis à l'appel devant les tribunaux cor
Le pavé des villes fait partie de la rectionnels, lorsqu'ils prononcent l'em
voirie :: il s'établit au compte du gou- prisonnement ou des amendes, restitu
vernement, sur les grandes routes et tions ou réparations civiles au - dessus
dans les rues des villes, bourgs et vil- de 5 francs, outre les dépens (code d'in
lages qui forment la continuation des struction criminelle, art . 172) . Dans
grandes routes ; dans les autres lieux , les autres cas, ces jugemens sont en
les communes en font les frais. dernier ressort , et ne peuvent être at
NACAREL . 18 .
274 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
taqués que par la voie de la cassation , 16 sept. 1807. Loi relative au desséche
(art. 177). ment des marais, etc.
Cependant la juridiction des tribu- 19 nov. 1808. Code d'instruction cri
naux de police cesse pour les délits qui minelle.
peuvent donner lieu, soit à uneamende fév, et mars 1810.Code pénal (1).
au-dessus de 15 francs, soit à un em
prisonnement de plus de cinq jours, Nº 2. DISPOSITIONS PARTICULIÈRES A LA VILLE
dans les cas exprimés au code pénal . DE PARIS .
Les juges compétens sont alors les tri
bunaux correctionnels formés dans le 12 mess. an 8. Arrêté qui détermine
sein des tribunaux civils de première les fonctions du préfet
instance (art. 179). L'appel de leurs ju de police à Paris.
gemens se porte, savoir : de ceux rendus 6 mess, an 10. Arrêté relatif à la te
des séances du
par les tribunaux d'arrondisseinent au
nue
[1] Voy . la loi communale Belge, art. 89-70. juges de pair , chap . 22 , $ 3 , p . 213 et suiv.
9
de réparer , sans autorisation , les murs l'arrêté du maire excède ses pouvoirs :
qui bordent la voirie publique , sur- c'est au préfet seul à réformer cet
tout lorsque la rue n'a pas la largeur arrêté , s'il y a lieu ( 3 ).
convenable , et que l'alignement a été 6. Les tribunaux ordinaires sont seuls
donné. compétens pour statuer sur les amendes
Dans ce cas ,
ce sont les préfets qui encourues en cas de contravention aux
doivent prononcer . alignemens donnés par les maires , et
Si la voie publique est élargie aux sur les frais des déniolitions ordonnées
dépens de la propriété particulière , il d'office dans le même cas.
est dû une indemnité (1). 7. De même les maires 2, et au-dessus
3. Aux termes des réglemens sur la d’eux les préfets , ont le droit d'or
voirie urbaine , c'est aux maires qu'il
> donner la démolition d'un mur , d'une
appartient non seulement de donner , maison , d'une usine, ou de toute au
>
mais encore de faire exécuter les aligne- tre construction , pour cause d'utilité
mens dans les rues des villes , bourgs publique , sauf le recours au ministre
et villages qui ne sont pas routes de l'intérieur.
royales ou départementales , sauf tout Mais s'il y a contestation sur la pro ·
recours devant les préfets. priété, ils ne peuvent que donner leur
Ainsi , lorsqu'un particulier , par avis sur la question, et pun pas la juger.
une construction , anticipe sur la voie Cet avis ne lie pas les tribunaux [4) .
publique , en contrevenant à l'aligne- 8. Ils ne doivent rien préjuger sur
ment qu'il a reçu , le maire ne doit pas les indemnités auxquelles le proprié
se borner à dresser procès-verbal de taire aurait droit, s'il lui était pris une
l'entreprise faite par ce particulier , et partie de son terrain , pour cause d'u
à le lui faire signifier , il doit en outre tilité publique (5).
prendre un arrêté pour lui enjoindre 9. Un préfet a le droit de prohiber
de rendre à la voie publique le terrain telle ou telle construction , lorsqu'il
sur lequel il a anticipé, et pour ordon- juge qu'il peut en résulter des effets
ner que , faute par ce particulier de dangereux pour la sûreté publique [6] .
retirer lui-mêrne les constructions for- 10. Des particuliers peuvent s'op
mant anticipation , il sera procédé d'of- poser à un mode de construction qui
fice et à ses frais , à leur déniolition , serait nuisible à leur propriété ; telle
sauf le recours devant le préfet [2]. serait une construction en saillie de
4. La fixation et la reconnaissance colonnes et de balcons , qui gèneraient
des alignemens sont des actes d'admi- les vues des maisons voisines . Cette
nistration qui ne sont pas dans les at- opposition serait dans le cas d'être
tributions des conseils de préfecture. portée devant l'administration , par
5. Le maire donne l'alignement; le suite du pouvoir qu'elle a de donner
conseil de préfecture qui prononce sur les alignemens (7).
11. L'autorité administrative peut rue qui borde leurs propriétés , les as-,
aussi , et doit arrêter une construction
treindre à laisser faire ce travail par
qui serait faite contre les règles de l'art ,
l'entreprise du pavage de la ville , fixer
et ordonner au propriétaire d'en faire le montant des travaux et le répartir
disparaitre le vice. sur chacun des propriétaires intéressés.
12. Lorsqu'un particulier fait exé- Mais cela ne peut avoir lieu que lors
cuter des constructions sur un terrain que les anciens réglemens de la ville et
dont une cominune lui dispute la pro- l'usage qui y est pratiqué assujétissent
priété , comme il ne s'agit là que de les propriétaires de maisons et de ter
l'intérêt particulier de la commune , le rains, au premier établissementdu pavé
préfet n'a pas le droit d'ordonner à ce en face de leurs héritages ; de droit ,
particulier de cesser ses travaux com- tout propriétaire demaison dans la ville
mencés , jusqu'à ce que la question de est soumis à toutes les charges de ville
>
publique , il n'y pas de doute que le du pavé, les préfets peuvent en ordon
>
préfet n'aurait , par la loi du 9 ventôse nerla dépense à la charge des proprié
an 13 , le pouvoir de suspendre la con- taires , ainsi qu'il s'est pratiqué avant
>
16 septembre 1807, les alignemens pour soit sur la deminde en alignement que
l'ouverture des nouvelles rues dans les peut former ce propriétaire , soit sur la
villes , doivent être donnés conformé- question de propriété qu'il peut porter
ment au plan dont les projets auront devant les tribunaux , s'il s'y croit
été arrêtés en conseil d'état sur le rap- fondé (3) .
port du ministre de l'intérieur ; ainsi
Jorsqu'il ne paraît pas qu'il ait encore No 2. DES CONTRAVENTIONS ET DE LEUR
été arrêté , dans cette forme , aucun PUNITION .
plan pour l'ouverture de la rue à l'oc
casion de laquelle s'est élevé le litige , 18. Lorsqu'un particulier a fail, sans
et que des tiers intéressés forment des avoir obtenu les alignemens nécessai
réclamations contre les projets d'ouver- res , construire , reconstruire ou répa
ture de cette rue , il doit , d'après l'ar rer des édifices , maisons ou bâtimens
ticle précité , Уy être statué sur le rap- étant le long des grandes routes ou les
port du ministre de l'intérieur , ainsi joignant , soit dans les traverses des vil
qu'il a été expliqué . les , bourgs et villages , soit en pleine
En conséquence les conseils de pré- campagne, le conseil de préfecture doit
fecture sont incompétens pour pronon- ordonner la démolition des ouvrages
cer sur les oppositions formées à l'ou- et condamner le contr. venant à l'a
verture de cette rue, parce qu'en l'état mende [4] .
des choses , l'utilité publique est le seul 19. Supposez qu'un particulier ajoute
motif de décider,> et que les conseils de à un bâtiment existant des construc
préfecture n'en sont point juges [ 1]. tions contraires aux réglemens, les con
16. Lorsqu’un préfet a autorisé une seils de préfecture doivent ordonner
construction dans l'intérêt du doinaine seulement la démolition des ouvrages
et de la voirie , cette autorisation ne construits en contravention à ces ré
préjudicie pas aux droits que les tiers glemens , et la vente des matériaux en
>
penvent avoir , dans leur intérêt privé, provenant, s'il уy a lieu , pour payer les
>
La voirie y est divisée en grande et pour les cas de grande voirie. (Art . 1er) .
en petite voirie : la grande est exercée Les permissions ne penvent autoriser
par le préfet du département; ses attri- à bâtir à moins de 50 toises ( 98 mètres
butions en cette partie consistent à don- environ ) de distance du mur de clô.
ner les permissions pour construire ou ture . (Article 2 ).
réparer sur la voie publique , à tracer
> Les propriétaires des maisons exis
les alignemens et surveiller lesconstruc tantes à moins de 50 toises , ne peuvent
tions tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. en augmenter la hauteur ou l'étendue,
La petite voirie est attribuée au pré- sans en avoir demandé et obtenu la per
fet de police qui a le pouvoir de pro- mission , comme il est dit ci- dessus.
9
de l'amende , par les conseils de préfec- L'amende, pour avoir encombré une
ture. ( Article 4). grande route , par des dépôts de fumiers
27. En matière d'alignement , lors- ou d'autres matériaux , est réglée par
>
qu'il s'agit de démolir , le sursis peut l'article 471 du même code depuis un.
>
être accordé par le conseil d'état (1). franc jusqu'à cinq francs (3).
A défaut de nouvelles dispositions ,
SECTION IV .
les anciens réglemens s'observent à l'é
gard de ceux qui construisent sans per
Des Amendes, en matière de Voirie. mission et sans avoirobtenu alignement.
Ces réglemens prononcent pour la ville
Quelles sont les amendes que les con
de Paris , l'amende de 20 francs (4) .
seils de préfecture doivent prononcer , Les amendes pour contraventions aux
en matière de voirie ? réglemens sur le poids des voitures et
La législation ne s'en est pas précisé- la police du roulage , sont réglées par
ment expliquée pour tous les cas. le titre 7 du décret du 23 juin 1806
La loi du 29 floréal an 10 , sur la « Article 27. Les contraventions rela
grande voirie , donne le pouvoir de » tives au poids des voitures pour excès
prononcer l'amende , et ne dit pas » de chargement au delà des quantités
quelle elle doit être. » réglées par le présent décret , seront
L'article 101 du décret du 16 décem- » punies des amendes prononcées par
bre 1811 , fixe l'amende, contre tout » la loi du 29 floréalan 10 , article 4 1
propriétaire qui sera reconnu avoir » ainsi qu'il suit :
coupé sans autorisation , avoir arraché » Pour excès de chargement
ou fait périr les arbres plantés sur son » de 20 à 60 myriagrammes. 25 f.
terrain bordant la route , à la triple va- » de 60 à 120 50
leur des arbres. Il est muet à l'égard de » de 120 à 180 . 75
celui qui commet le même délit sur les » de 180 à 240 . 100
arbres dont il n'est point le propriétaire. » de 240 à 300 . 150
Mr le président Henrion , dans son traité » et au-dessus de 300 . 300
des justices de paix, chapitre 28, pense » Article 28. Les contraventions à la
avec raison que ce cas est réglé par les » longueur des essieux seront punies
art. 445 et 448du code pénal de 1810 (2), » de l'amende de 15 fr., conformément
qui prononcent, pour ce cas, l'empri- » à ce qui est ordonné par le réglement
>
que la totalité puisse excéder cinq ans » . nécessité, des matériaux ou des choses quel
Art. 448. « Le minimum de la peine sera conques qui empêchent ou diminuent la li
de vingt jours , dans le cas prévu par l'arti- berté ou la sûreté du passage » .
cle 445 7, si les arbres étaient plantés sur les [4] Déclaration du Roi du 16 juin 1693.
280 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
» 24 avril dernier a supprimé les bar- édifices menaçant ruine sur la voie pu
» rières et la perception de la taxe blique. La contribution mobilière ayant
» d'entretien des routes à compter du été supprimée dans plusieurs grandes
» 22 septembre prochain , la peine de villes , et remplacée par des octrois ,
» la double taxe mentionnée en l'ar- la base de ces sortes d'amendes a été
» ticle précédent sera , à partir dudit suppléée par un décret du 31 juillet
» jour 22 septembre , remplacée par 1806 , ainsi qu'il suit :
» une amende de 30 f. pour chaque « Article 2. Lorsque les lois pronon
» contravention constatée par procès- » cent une amende du quart , du tiers,
» verbaux rédigés , soit au passage sur » de la moitié ou de la totalité de la
» les ponts à bascule , soit sur tout » contribution mobiliere des délin
» autre point des grandes routes par- » quants, les juges les condamneront
» courues par les rouliers en fraude. » à une amende depuis 3 fr. jusqu'à
» L'amende sera encourue et répétée » 200 fr.
» toutes les fois que la contravention » Article 3. Lorsque les lois pronon
» aura été constatée , pourvu qu'il se » cent une amende plus forte que la
» soit écoulé 4 jours entre le précédent » contribution mobiliere des délin
» procès-verbal et le suivant » . » quants , les juges les condamneront
Eufin l'article 34 , au titre 8 , inti- » à une amende depuis 50 jusqu'à 500 fr.
tulé : police , prononce la peine de 25 f. » L'article 4 ajoute : « dans la pro
d'amende contre tout propriétaire dont » nonciation de ces amendes , les juges
la voiture ne portera pas la plaque de » se conformeront , autant que les cir
>
CHAPITRE XXIII .
MATIÈRES DIVERSES .
Sous ce titre , j'ai pensé qu'il serait nombre de décisions pour qu'il fût be
utile de ranger d'abord celles des ma- soin d'en former des chapitres séparés ;
tières administratives sur lesquelles le ensuite les matières qui, de leuressence ,
conseil d'état a rendu un trop petit sont de la compétence des tribunaux
CHAP. XXIII. SECT. I. MATIÈRES DIVERSES . 281
et dont le conseil d'état s'est constam- préfet qui refuse à un particulier l'au
ment désaisi pour leuren faire lerenvoi. torisation de bâtir sur le champ de foire
d'une commune, dont ce particulier est
SECTION PREMIERE . acquéreur en vertu d'un acte dans le
quel il a été expressément stipulé que
MATIÈRES DU RESSORT DÈ L'ADMINISTRATION . ce particulier ne pourra le clore (3) .
sor public , le montant des frais de jus- : L'établissement d'un péage est un
tice à l'occasion desquels ils sont re acte d'administration placé dans les at
pris (4) tributions des préfets.
Papier timbré. La loi du 14 floréal on 10 ( sur les
finances de l'an 11 , titre 4 ) autorise à
>
Un particulier n'est point reçu à se établir , pendant dix ans, des péages au
plaindre du refus à lui fait d'admettre passage des pont seulement, pour leur >
n'ayant pas renoncé au droit de cons. leur en étre accordé avant 30 ans de
truire un pont dont l'établissement se- service , et si ces employés méritent
>
Tout réglement de police industrielle que c'est par grâce spéciale, et non à
et locale doit être soumis par les préfets titre de succession , que le Roi a bien
à l'approbation du ministre de l'inté voulu accorder aux parensdesreligion
rieur (4 ).
naires fugitifs les biens délaissés par
Poudres et Salpêtres. ces derniers , et que ces biens ne se
raient plus accordés à l'avenir que par
Il résulte clairement de l'arlicle 15 brevets ou arrêts du conseil. Si donc il
de la loi du 13 fructidor an 5 , relative résulte d'un arrêt qu'un parent de re
à l'exploitation , à la fabrication , et à ligionnaire a réclamé ses biens, comme
2
la vente des poudres et salpêtres , que plus proche parent et bon catholique ,
nul ne peut exploiter , sans l'autorisa- mais qu'ils ne lui ont été accordés que
tion du gouvernement , les matériaux par grâce spéciale , et sans tirer à con
salpêtrés naturellement ou par des ni- séquence , ses héritiers et successeurs
trières artificielles ; l'article 14 , qui actuels peuvent , à ces différens titres,
>
15 décembre 1790 , article 16 , permet II у aurait donc lieu , dans ce cas , >
qui serait faite en ses mains par un pertoire , enfin le droit de percevoir
créancier de ce marin ; et si le quar une partie de la recette.
tier-maître déclarait que le comman Le bail allait bientôt expirer , quand
dant du vaisseau lui a expressément parut le décret sur les théâtres, du 29
défendu d'exercer aucune retenue par juillet 1807.
suite de cette opposition , le juge de
> Il porte ( article 4. ) « Le maximum
paix ne pourrait prononcer sur la de- » du nombre des théâtres est fixé à huit.
mande dirigée contrelequartier-maître » En conséquence , sont seuls autorisés
sans s'immiscer dans la conuaissance » à ouvrir , afficher et représenter , in
d'un fait de discipline militaire : l'au- dépendamment des quatre théâtres
1)
leur seigneurie å venir faire cuire le liers acquéreurs de pressoirs ci- devant
pain , moudre le grain ou pressurer le banaux , provenant des seigneurs de
raisin , à leur four, moulin ou pres- cette commune. Il résultait de cette
soir ; ou d'interdire à toute personne transaction que , moyennant une re
de construire , dans l'enclave de la ba- devance acquittée par tous les ha
nalité , des moulins , des pressoirs ou bitans , mêmepar ceux qui ne porte
fours. raient pas leur raisin à ces pressoirs ,
La question de savoir si un droit de la banalité continuerait à exister.
banalité a été ou non supprimé par les La section de l'intérieur considéra
lois , est de la compétence de tribunaux qu'une pareille transaction ne serait
comme toutes les questions relatives à autre chose qu'une banalité nouvelle
la féodalité ( u ) . créée en remplacement de la banalité
féodale abolie par le décret du 15 mars
L'article 24 de la loi du 15 mars 1790 1790 , et elle en proposa le rejet, qui
a excepté de la suppression des droits fut adopté [3].
féodaux et déclaré rachetables les bana
lités établies par convention entre une Les adjudicataires de cinq moulins
communauté d'habitans et un seigneur situés dans la ville de Sisteron (Basses
agissant comme particulier , au moyen Alpes ), vendus par le gouvernement ,
de quelque arantage concédé à la com- réclamaient contre l'hospice la banalité
mune . Mais la loi du 25 août 1792 a conventionnelle qui y était attachée.
supprimé sans indemnité toute bana- L'hospice prétendait qu'elle n'avait pas
lité indistinctement, et a formellement été comprise dans la vente et n'avait
>
La loi du 17 juillet 1795 a supprimé l'avis de l'hospice ; mais son arrêté a été
sans indemnité tous les droits féodaux cassé par un décret dont le considérant
et censuels , même ceux que la loi du est ainsi conçu :
25 août 1792 avait conservés , c'est- à- » Considérant quel'arrêté du conseil
dire ceux qui avaient pour cause une de préfecture repose sur des bases vi
concession de fonds, et n'a maintenu cieuses et contraires aux lois des 25
que les rentes et prestations purement août 1792 et 17 juillet 1795 >, qui ont
foncières. supprimé toutes les banalités , sans
Ainsi la législation actuelle ne permet distinction , quelle qu'en soit l'ori
>
quand même elles les auraient acquises s'était rendu adjudicataire du bail du
à titre onéreux (2]. moulin à recens de la commune d'Is
tres servant à repasser le marc des
En l'an 14 , le ministre de l'intérieur olives. Ce bail faisait revivre tous les
>
provenant de licitations , est du ressort et aux effets d'un mandat doit être sou
des tribunaux [ 1 ] . mise aux tribunaux (3) .
Livres d'Eglise. Mariage.
Le décret du 7 germinal an 13 , en Les tribunaux sont seuls compétens
établissant que les livres d'église , pour connaître des empêchemens aux
d'heures et de prières ne pourraient mariages , et par conséquent des plain
ètre imprimés ou réimprimésqued'après tes auxquelles peuvent donner lieu les
la permission donnée par les évêques refus faits par l'officier de l'état civil de 1
à ce décret devant être poursuivies con. taux auquel se sont vendues les denrées
formément à la loi du 19 juillet 1793 , qui y sont comprises ; mais c'est l'au
torité judiciaire qui doit prononcer
toutes les contestations élevées à son
sujet sont du ressort de l'autorité lorsqu'il y a contestation quant aux
judiciaire. prix applicables aux clauses d'un con
Dès lors un maire excède ses pouvoirs, trat (5).
s'il prend un arrêté par lequel , dans le Octroi.
but d'assurer l'exécution d'un privilège
semblable accordé par un évêque , il Les juges de paix doivent connaître
ordonne à des libraires ou imprimeurs de toutes les contestations relatives à
d'apporter à la mairie tous les livres l'octroi , soit qu'il s'agisse de l'applica
d'église , d'heures et de prières à l'usage tion de ce droit, soit qu'il s'agisse de
>
les lois concernant les domaines en- Cette question a été renvoyée aux
gagés (1). tribunaux , comme question de pro
priété ( 4 ).
L'autorité administrative est seule
compétente pour décider si le droit de La pêche , dans les rivières qui ne
pêche fait partie d'une propriété que sont ni navigables ni flottables, n'ap
l'administration a vendue , ou d'un partient pas aux communes. Les pro
droit qu'elle аa affermé (2). priétaires riverains doivent en jouir ,
La réclamation formée contre le pré- sans pouvoir cependant exercer ce
posé d'un entrepreneur de travaux droit si ce n'est en se conformant aux
publics qui , en faisant transporter par lois générales et réglemens locaux
eau ses matériaux , a troublé l'usage di concernant la pêche.
droit de pêche, doit être portée devant Ils ne conservent plus ce droit,? si la
les tribunaux , quoique la rivière soit rivière devient par la suite navigable (5).
>
[1] Loi du 14 floréal an 10 , tit. 5 ( loi sur neurs , et non du fait de l'administration . -
les finances de l'an 11 ) . — 26 mai 1813. Voir au chapitre des Travaux publics.
[ 2] 2 février 1809. [ 4] Avis du 6 août 1809.
[3] 29 décembre 1812. - Ce décret semble [5] Avis appr. du 30 pluviðse an 13.
en opposition avec l'art. 4 de la loi du 28 [6] Il thermidor an 12.
pluviðse an 8 , qui porte : « Les conseils de [7] 4 juin 1815.
préfecture prononceront sur les réclamations [8] Madrague : pêche avec des cables et des
des particuliers qui se plaindront de torts filets , pour prendre des thons , etc.
procédant du fait personnel des entrepre
CHAP. XXIII. SECT. II . MATIERES RENVOYÉES , ETC. 291
- 7 avril 1813. - 6
[4] 19 majs 1811 . - 14 avril 1813 . sept. 1813 . 18 sept. 1813. — 6 nov . 1813.
-
mars 1810. -- 24 déc. 1810. - 16 févr. 1811 . 1816 . · 6 mars 1816 . 18 avril 1816.
292 ÉLÉMENS DE JURISPRUDENCE ADMINISTRATIVE .
arrêt, quels que soient d'ailleurs les cution d'une vente faite entre particu
>
PROCÉDURE
DEVANT LE CONSEIL D'ÉTAT.
11 Juin 1806 .
DÉCRET
inaitres des requêtes dont les fonctions broderies pareilles à celles des conseil-
sont ci-après déterminées. lers d'état.
294 PROCÉDURE
rons , qu'après deux années d'exercice, gera son président d’en informer le
et lorsque nous croirons devoir accor• ministre de la justice, qui nous en
der cette distinction pour récompenser rendra compte.
leur zèle .
Si elle estime que celui dont elle a
TITRE II
reçu ordre d'examiner la conduite ,
doit être préalablement entendu , elle
DES ATTRIBUTIONS DU CONSEIL D'ÉTAT.
en informera notre grand- juge, lequel
mandera le fonctionnaire inculpé et
13. Notre conseil d'état continuera l'interrogera en présence de la com
mission .
d'exercer les fonctions qui lui sont Il sera loisible aux membres de la
attribuées par les constitutions de l'em
pire et par nos décrets. commission de faire des questions.
14. Il connaîtra en outre : 18. Un auditeur tiendra prooès
1° Des affaires de haute- police ad- verbal de l'interrogatoire et des ré
ministrative, lorsqu'elles lui aurontété ponses.
renvoyées par nosordres ; 19. Si la commission juge , avant
2 De toutes contestations ou de- l'interrogatoire , sur le vu des pièoes ou
>
mandes relatives soit aux marchés pas- après l'interrogatoire, que les faits dont
sés avec nos ministres, avec l'intendant il s'agit doivent donner lieu à des pour
de notre maison , ou en leur nom , soit suites juridiques , elle nous en rendra
aux travaux ou fournitures faitspourle compte par écrit , afin que nous don
service de leurs départemens respectifs, nions au grand - juge ministre de la
pour notre service personnel ou celui justice l'ordre de faire exécuter les lois
de nos maisons ز de l'état.
DEVANT LE CONSEIL D'ÉTAT. 295
20. Si la commission est d'avis que conseil d'état, après un inventaire dont
les fautes imputées ne peuvent entraîner il sera fait registre.
que la destitution , ou des peines de dis- Deux fois par semaine le secrétaire
cipline et de correction , elle prendra général remettra au grand -juge minis
nos ordres pour faire son rapport au tre de la justice le bordereau des af
conseil d'état. faires.
21. Dans le cours de l'instruction , 28. Dans les deux cas, le grand -juge
l'inculpé pourra être entendu , sur sa nommera pour chaque affaire un au
demande , ou par délibération du con- diteur lequel prendra les pièces et pré-.
seil d'état . parera l'instruction .
Il aura aussi la faculté de produire sa 29. Sur l'exposé de l'auditeur , le
défense par écrit. grand-juge ordonnera , s'il y a lieu , la
Les mémoires qui la contiendront communication aux parties intéressées,
seront signés par lui ou par un avo- pour répondre et fournir leurs défenses
cat au conseil et ne seront point im- dans le délai qui sera fixé par le régle
primés. ment.
22. Le conseil d'état pourra pronon A l'expiration du délai , il sera passé
2
conseil , lesquels auront seuls le droit les expéditions des décisions et avis de
de signer les mémoires et requêtes des notre conseil d'état qui auront eu notre
parties en matières contentieuses de approbation .
toute nature . Les expéditions seront exécutoires.
34. Nous nommerons ces avocats sur 36. Il sera fait un réglement qui
une liste de candidats qui nous seront contiendra les dispositions relatives à
présentés par le grand -juge ministre de la forme de procéder.
la justice. 37. Nos ministres, chacun en ce qui
35. Le secrétaire -général de notre les concerne , sont chargés de l'exécu
conseil d'état délivrera à qui de droit tion de notre présent décret.
22 Juillet 1806 .
DÉCRET
PORTANT RÉGLEMENT SUR LES AFFAIRES CONTENTIEUSES PORTÉES
AU CONSEIL D'ÉTAT.
Dans les matières provisoires ou ur- voi fait dans le délai ci-dessus prescrit,
gentes , les délais pourront être abrégés il aura été rendu une ordonnance de
>
6. Le demandeur pourra , dans la délai de trois mois énoncés dans les deux
quinzaine après les défenses fournies, articles ci-dessus, celui qui est réglé par
donner une seconde requête , et le dé- l'article 73 du code de procédure civile.
fendeur répondre dans la quinzaine 14. Si , d'après l'examen d'une af
suivante . faire, il y a lieu d'ordonner que des
Il ne pourra y avoir plus de deux faits ou des écritures soient vérifiés, oll
requêtes de la part de chaque partie, qu'une partie soit interrogée, le grand
compris la requête introductive. juge désignera un maitre des requétes
7. Lorsque le jugement sera pour- ou commettra sur les lieux : il réglera
suivi contre plusieurs parties , dont les la forme dans laquelle il sera procédé
unes auraient fourni leurs défenses , et à ces actes d'instruction .
les autres seraient en défaut de les four- 15. Dans tous les cas où les délais ne
nir , il sera statué, à l'égard de toutes, sont pas fixés par le présent décret, ils
>
38. La partie qui succombera dans sa 46. Les requêtes et mémoires seront
tierce opposition sera condamnée à écrits correctement et lisiblement en
150 francs d'amende , sans préjudice demi-grosse seulement; chaque rôle
des dommages et intérêts de la partie, contiendra au moins cinquante lignes
s'il у a lieu .
et chaqueligne douze syllabes au moins,
39. Les articles 34 et 35 ci-dessus , sinon chaque rôle où il se trouvera
concernant les recours contre les déci- moins de lignes et de syllabes sera rayé
sions contradictoires , sont communs à en entier et l'avocat sera tenu de resti
la tierce opposition . tuer ce qui lui aurait été payé à raison
40. Lorsqu'une partie se croira lésée de ces rôles.
dans ses droits ou sa propriété , par 47. Les copies signifiées des requêtes
l'effet d'une décision de notre conseil et mémoires, ou autres actes , seront
>
cat, et celles aux parties ayant leur 52. Nos ministres , chacun en ce qui
demeure à Paris , seront faites par des le concerne , sont chargés de l'exécn
huissiers au conscil . tion de notre présent décret.
ORDONNANCE DU ROI
CONCERNANT L'ORGANISATION DU CONSEIL D'ÉTAT.
cile d'arriver à un meilleur système ; ront des rapports, auront seuls voix dé
que néanmoins il Уy aurait de l'avan- libérative dans les conseils auxquels ils
tage à le simplifier , et qu'on ne peut seront attachés .
se dispenser de le mettre en harmonie Les maîtres des requêtes feront l'in
avec les changemens survenus dans la struction et les rapports , à moins que,
forme du gouvernement et dans les ha- par des considérations particulières , le
bitudes de nos peuples. chancelier ou le secrétaire d'état de la
A ces causes , nous avons ordonné et partie ne juge à propos d'en charger des
ordonnons ce qui suit : conseillers d’état .
Les uns et les autres pourront faire
TITRE PREMIER . le service dans plusieurs conseils et
comités .
DES PERSONNES QUI COMPOSENT NOTRE CONSEIL .
TITRE II .
Art. 1er. Notre conseil sera composé:
Des princes de notre famille, DU SERVICE DANS NOTRE CONSEIL .
Du chancelier de France ,
Desministres secrétaires d'état, 5. Pour l'ordre du service, les mem
Des ministres d'état , bres de notre conseil seront classés et
De conseillers d'état , distribués ainsi qu'il suit :
De maitres des requêtes. Le conseil d'en -haut ou des ministres,
2. Le nombre des conseillers d'état en actuellement existant ;
service ordinaire est , quant à présent , >Le conseil privé ou des parties, qui
limité à vingt-cinq , sans compter ceux prendra le titre de conseil d'état.
en service extraordinaire et les conseil- Il y aura en outre ,
lers d'état honoraires. i . Un comité de législation ;
302 PROCÉDURE
celier , ou , en son absence , par un mi- même y présenter des rapports et pro
nistre d'état que nous aurons nommé. jets de réglement.
Notre chancelier pourra le diviser en S'ils venaient à quitter les directions
deux bureaux. générales dont ils sont chargés , ils de
Il aura un commis-greffier. viendraient de droit conseillers d'état
11. Les comités des finances , de l'in- ordinaires , prendraient leur rang au
térieur et du commerce , d'après les or- conseil, du jour de leur nomination
dres et sous la présidence des ministres comine conseillers d'état , et jouiraient
secrétaires d'état auxquels ils sont res- des honneurs et traiteniens attachés à
pectivement attachés , prépareront les ce titre.
projets de loi , de réglement, et tous 14. Le chancelier de France pourra
autres relatifs aux matières comprises éga'ement nous présenter , pour être
dans leurs attributions . attachés aux différens conseils et bu
Ils proposeront , en forme d'arrêts , reaux , jusqu'à concurrence de six des
des jugemens sur les affaires d'intérêt conseillers d'état , et de douze des mai
>
tre conseillers d'état et de six maîtres dant , avec le titre de conseillers d'état
des requêtes. honoraires , une pension de retraite
Des marchands, négocians, manufac- égale au tiers de celui qui sera ci-après
turiers des principales villes de comº fixé pour nos conseillers d'état ordi
merce , pourront y être appelés par le naires.
ministre de cette partie ; et , dans ce 16. Le traitenient fixe des conseillers
cas , ils у auront séance et voix con- d'état est provisoirement fixé à douze
sultative . mille francs.
Dans les affaires qui exigeraient la Celui atlaché à chacun des comités
réunion de plusieurs comités , el e dont ils peuvent être membres , est de >
pourra être ordonnée par le chancelier, quatre mille francs : ce traitement seul
sur la demande des ministres. pourra être accordé à ceux des con
13. Des directeurs-généraux des di- seillers d'état honoraires qui seraientap
verses administrations que nous nom- pelés aux conseils et comités.
merons conseillers d'état en service ex- 17. Le traitement fixe des maîtres
traordinaire', pourront , sur la demande des requêles ordinaires sera de quatre
>
avec voix délibérative, aux divers con- mille francs par chaque conseil ou
seils etcomités attachés au département comité où ils exerceront leurs fonc
duquel ils dépendent ; ils pourront tions ; lequel traitement de deux mille
304 PROCÉDURE
francs pourra aussi être attribué aux rapport et à la décision des affaires.
maîtres des requêtes honoraires ou 20. Jusqu'à ce qu'il en ait été autre
surnuméraires qui seront attachés aux- ment ordonné , on se conformera aux
dits conseils et comités. réglemens et usages qui étaient obser
18. Le traitement du secrétaire du vés au dernier comité contentieux.
conseil d'état est de quinze mille francs; 21. Il y aura , auprès de nos conseils,
du secrétaire - greffier du comité con- des avocats , sous le titre d'avocats aux
tentieux , de dix mille francs ; des conseils du Roi , qui seront chargés de
commis - greffiers des autres comités , l'instruction et de la défense dans les
de cinq mille francs. affaires portées en ces conseils , qui en
19. Les attributions de chaque con- seront susceptibles. Leur nombre sera
seil et comité seront fixées par un ré- ultérieurement déterminé.
glement particulier , ainsi que le mode SignéLOUIS. Parle Roi:Le Chancelier
d'y procéder à la distribution , au de France. Signé DAMBRAY.
ORDONNANCE DU ROI
QUI RENVOIE AU COMITÉ DU CONTENTIEUX DU CONSEIL D'ÉTAT , ܝLE JUGEMENT DES AFFAIRES DONT
L'INSTRUCTION N'ÉTAIT PAS ACHEVÉE AU MOMENT DE LA SUPPRESSION DU CONSEIL DES PRISES ,
ET STATUE SUR LA CONSERVATION DES ARCHIVES DE CE CONSEIL .
ORDONNANCE DU ROI
lesseconds,au-dessusdequarante.
besoin pour la préparation des ordon- pour Nos conseillers d'état et nos mai
nances et travaux législatifs qui doi 7.
vent nous être soumis ; tres des requêtes en service ordinaire
A ces causes , nous avons ordonné et seront distribués en cinq comilés ,
ordonnons ce qui suit : savoir :
Art. 1er. Notre ordonnance du 29 Le comité de législation ;
juin 1814 , concernant l'organisation Le comité du contentieux ;
du conseil d'état , est rapportée. Le comité des finances ;
2. Il sera dressé un tableau général Le comité de l'intérieur et du com
de toutes les personnes à qui il nous merce ;
DACAREL . 20 .
306 PROCÉDURE
Le comité dela marine et des colonies. butions des départemens ministériels
auxquels ils sont attachés.
8. Le comité de législation sera com- 12. Chacun desdits comités connai
posé de six conseillers d'état et de cinq tra en outre des affaires administrati.
maîtres des requêtes ; le comité du ves que le ministre dont il dépend
contentieux , de sept conseillers d'état jugera à propos de lui confier , et no
et de huit maîtres des requêtes ; le co- tamment de celles qui , par leur natu
mité des finances , de cinq conseillers re , présenteraient une opposition de
d'état et de cinq maitres des requêtes ; droits,, d'intérêts ou de prétentions di
le comité de l'intérieuret du commerce, verses , telles que les concessions des
de sept conseillers d'état et de six mai- mines , les établissemens de moulins ,
Tres des requêtes; le comité de la ma- usines , les dessèchemens, les canaux ,
>
et à son défaut, par le conseiller d'état tance des affaires, ordonner l'impres
que chacun de nos ministres croira de- sion et la distribution du rapport aux
voir déléguer à cet effet. membres du conseil d'état.
11. Nos comités de législation , des 16. Les ordonnances délibérées par
finances, de l'intérieur et du commer- notre conseil d'état, sur le rapport du
ce , et de la marine et des colonies , comité du contentieux, seront présen
>
d'après les ordres et sous la présidence tées à notre signature par notre gar
de nos ministres secrétaires d'état , pré. dedes sceaux, ministre secrétaire d'état
>
sident du conseil des ministre, pourra sceaux , et à son défaut , à celui de nos
ordonner la réunion complète du con- ministres secrétaires d'état qui aura
seil d'état, ou celle de deux ou plusieurs provoqué la réunion .
comités. 20. Nos conseillers d'état en service
18. Lorsque nous ne jugerons pas à ordinaire recevront un traitement de
propos de présider le conseil d'état seize mille francs.
réuni , cette présidence appartiendra au 21. Nos maîtres des requêtes en ser
président de notre conseil des ministres, vice ordinaire recevront un traitement
et, en son absence, à notre garde -des- de six mille francs.
sceaux ministre d'état au département 22. Notre garde-des- sceaux , minis
de la justice . tre secrétaire d'état au département de
Le secrétaire du comité du conten- la justice, est chargé de l'exécution de
tieux tiendra la plume avec le titre et la présente ordonnance.
en qualité de secrétaire du conseil. Signé LOUIS. PAR LE Ror : Le
19. Lorsque deux ou plusieurs co- Garde - des - Sceaux Ministre Se.
mités seulement seront réunis, la pré- crétaire d'État au Département
sidence appartiendra à notre garde-des- de la Justice. Signé PASQUIER.
ORDONNANCE DU ROI
conseillers d'état désignés par nous pour l'un d'eux , par le sous-secrétaire d'état
chaque conseil. au département de la justice.
4. Il n'est tenu aucun registre ni note 9. Nos sous- secrétaires d'état prési
des délibérations des conseils de cabinet: deront les comités attachés aux minis
seulement, toutes les fois qu'un de ces tères dont ils font partie , toutes les fois
>
conseils sera réuni, l'avis pris à la ma- que le ministre nelesprésidera pas lui
jorité des voix sera rédigé et certifié par même.
l'un des ministres responsables y assis Dans le cas d'empêchement du sous
tant . secrétaire d'état, le ministre pourra
TITRE II. désigner un autre président pris parmi
les membres du comité.
DES CONSEILS DE CABINET .
10. Toutes les dispositions de nos
5. Il sera formé un sixième comité ordonnances des 23 août et 19 septem
auprès de notre ministre secrétaire bre 1815 , relatives à l'organisation du
d'état au département de la guerre . conseil d'état et à la formation du con
6. Tout projet deloiou d'ordonnance seil privé, sont maintenues, en
> eu ce qui
portant réglement d'administration pu n'est pas contraire à la présente or
blique , qui , conformément à l'art. 11 donnance.
de l'ordonnance du 23 août 1815, aura Signé LOUIS. Par le Ror : Le Garde de:
été préparé dans l'un des comités éta Sceaux , Ministre Secrétaire d'é
blis près de l'un de nos ministres secré tat de la Justice.
taires d'état, devra ensuite être déli- Signé PASQUIER.
TABLE GÉNÉRALE
ALPHABÉTIQUE ET RAISONNÉE
DES MATIÈRES
CONTENUES DANS CE VOLUM E.
Le chiffre arabe indique la page, et ceux qui se trouvent placés entre deux
parenthèses indiquent le nombre.
ABONNEMENT. Voy. Contributions indirectes. ADMONITion. Peut -elle être prononcée par le
ACQUIESCEMENT.Engendre-t- il finde non -rece. conseil d'état, et dans quel cas ? p. 16. ( 113) .
yoir , et dans quel cas ? p. 26.(58).- Peut- AFFOUAGE. A quelle qualité ce droit est-il at
il résulter d'un coutrat de bail postérieur à taché ? p . 47. ( 13 ) . D'après quelles bases se
l'arrêté que l'on attaque ? p . 27. (51 ) , fait son partage ? p . 64. (84) . Quelles
Actes administratifs (les) des préfets et des formalités sont nécessaires pour le rendre
maires peuvent - ils être déférés directe- inattaquable ? p. 47. ( 14) . et p. 65. ( 90 .).
ment au conseil d'état ? p . 21. ( 18). A quelle époque peut être mis à exécution
- de l'administration publique (les) peuvent- lemode qui le règle ? p . 46. (12).- La réu
ils fournir la matière d'une réclamation nion d'une commune à une autre y donde
contentieuse ? p . 25 . t -elle droit ? p. 47, ( 15) , et p . 65. (92 ). –
ADJUDICATION de biens nationaux . Voy . Do Devant quelle autorité doivent être por
maines nationaux . tées les contestations relatives à ce droit ?
-faitepar le domaine. L'adıninistration est p . 46. ( 10 ) et p . 65 ( 91 ) . - Les ha
elle compétente pour statuer sur les ques- bitans qui n'y participent point peuvent
tions relatives à son exécution ? p . 286. ils être assujétis aux charges qui lui sont
ADMINISTRATIONS centrales. Par quelle auto- inhérentes ? p. 65. (93). – A-t-il été aliéné
rité leurs arrêtés peuvent-ils être réformés ? en faveur de l'acquéreur national des biens
p 6. (21 ). et p. 12. (69). d'un émigré qui en jouissait? p. 47. ( 16) et
--- générale. Quel recours est ouvert contre p. 65. (94) . – Ce droit et ceux qui étaient
les ordonnances royales qui portent ce ca. exercés par les émigrés dans les forêts do
ractère ? p. 14. (89). maniales , subsistent - ils encore ! p. 168.
310 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
(60). — Y a-t-il lieu d'accepter l'offre qui supporter la partie qui succombe dans sa
serait faite par un particulier d'appliquer à . tierce opposition devant le conseil d'état ?
une fabrique un affouage stipulé , dans le art. 38 du réglement du 22 juillet 1806 .
principe , au profit d'une congrégation re- p. 300. – L'avocat qui présente requête au
ligieuse supprimée ? p . 195. ( 16) . mépris des dispositions de l'art . 32 du ré
AGENS DU GOUVERNEMENT . Peuvent - ils être glement , encourt-il une amende ? p. 33 .
personnellemenl poursuivis pour des enga- ( 107) . – Quelles sont les amendes en ma
gemens pris par eux pour assurer un ser- tière de voirie ? p . 279 .
vice public ? Quels sont ceux contre lesquels Amnistie. A quelle autorité appartenait, avant
on doit se pourvoir administrativement ? la loi du 5 décembre 1814 , le jugement des
Quelle autorité doit connaître de leurs con- contestations résultant de l'exercice des
testations avec des particuliers à l'occasion droits dans lesquels étaient restitués les
de fournitures faites pour le compte de l'é- émigrés rayés, éliminés et amnistiés ? p . 165.
tat ? Leurs engagemens personnels les ren- (40) . Donnait-elle aux émigrés vu à leurs
dent-ils justiciables des tribunaux ? — Voy. ayant-cause le droit de revenir contre les
Marchés et Fouruiturcs. partages et autres actes faits entre l'état et
Aliénation . Quelles formalités sont néces- les particuliers ? p. 166. (45. 46 ). Un
saires pour effectuer celle des biens commu- émigré amnistié pouvait-il exercer un re
naux ? p . 46. (98 ). cours contre un séquestre pour lui faire
ALIGNLMENT, en matière de voirie. Quelle au- représenter des effets mobiliers mis à la
torité le donne ? p . 275. (4. 5. ). Quelle disposition de l'état par suite de son émi
autorité statue sur les contestations aux - gration ? p . 166. ( 41 ) . L'administration
quelles il peut donner lieu?-p . 269. (50).- était -elle fondée à répéter d'un émigré am
Lorsqu'en matière de grande voirieun con- nistié les fruits d'un bien à lui restitué il
seil de préfecture ordonne la suppression légalement ? p . 166. (42 . Maintenait-on
d'ouvrages entrepris sans avoir obtenu ali- les ventes faites par un émigré amnistié ,
gnement, cette décision préjuge-t-elle la de- remis par erreur en possession du bieu par
mande en alignement ? p. 277. (17). – De . lui depuis vendu ? p . 166. (42) . – Le do
vant qui doit se porter l'appel d'une décision maine pouvait-il élever des prétentions sur
par laquelle un maire aa tracé celui d'un che- la succession d'un régñicole , du chef et
min vicinal ? p . 266. (27) .—Un particulier pour cause de l'émigration de l'héritier du
peut-il lechanger sans autorisation ? p 263 . dit régnicole qui l'avait prédécédé? p. 167.
(3) . - Dans quels cas les particuliers, dans (51 ). – L'émigré amnistie était-il fondé à
les villes , sont-ils tenus de ranger leurs demander le rapport des actes qui avaient
constructions sur l'alignement projeté ? effectué un partage de biens à lui échus
p . 277. (20 ).- Lesursis peut-il être accordé pendant son absence ? p. 166. (49) . – Pou
lorsqu'il s'agit de démolir pour se ranger vait-il faire prévaloir un partage sous seing
dans l'alignement ? p . 279. (27) . privé , non authentique, contre un partage
Alluvions. Les préfets peuvent-ils déclarer postérieur fait par l'administration ?p. 167.
qu'elles sont utiles à la navigation , et or- (50) . Pouvait -il réclamer de l'adminis
donner leur consolidation et leur exten- tration la fixation de sa part dans une suc
sion ? p 147. (42) . — Puvent- ils en opérer cession à lui échue pendant son absence ,
le partage entre les propriétaires riverains? et que l'état avait touchée sans déterminer
eod. – Quelle autorité peut prononcer sur ses droits et ceux de ses cohéritiers ? p . 166 .
la propriété de celles qui se sont formées ( 47) . Un amnistié réclamant des biens
dans l'enclave d'un bien national 2, depuis restés indivis après partage de présucees
sa vente ? p . 124. (76 ). sion entre son père et l'état , était- il forcé
AMENDE , en matière administrative. Quelle de s'adresser à l'administration ? p . 166.
autorité peut la modérer ou la remettre ? (48) . – Etait-il admis à attaquer les verse
p. 18. ( 128 ). — Quelle est celle que doit
-
mens faits ,2 dans les caisses de l'état , de
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES. 311
sommes à lui dues avant son émigration ? besoin qu'elle demande l'autorisation ? p.
p 168. (57) . – Etait-il recevable à préten -
55. ( 10. 11 ) . – Quel est le but de cette
dre que ce remboursement était nul, comme autorisation ? p . 54. (5) . — Les communes
effectué lº postérieurement à la loi du 30 en ont-elles besoin pour interjeter appel
ventôse an 3 ; 20 entre les mains d'un rece d'un jugement interlocutoire ? p. 55. (7) .
-
ANTICIPATION surla voie publique. Voy . Che défendre sur l'appel u'un jugement rendu
min vicinal , Voirie. en sa faveur ? p . 55. (13). – Quid , pour
Annuités. Voy. Décomptes. interjeter appel d'un jugement défavorable?
Arbres. Les particuliers peuvent-ils abattre , p . 55. ( 141 . L'autorisation de plaider
sans autorisation, ceux qui sont plantés sur préjuge -t-elle la légitimité de la demande ?
leurs propriétés , le long des grandes rou p. 54. (3) . — Lorsqu'elle leur est deman
tes ? p . 254. ( 17) .- Quid , s'ils ne font que dée , les conseils de préfecture peuvent-ils
les élaguer ? p . 254. ( 18) . Devant qui prononcer sur le point du litige ? p. 54.
-
doit-on porter les contestations sur la pro (4) . - Peut-elle être refusée au créancier
priété de ceux qui sont plantés le long des d'une commune ? p. 54. (4) . Est - elle
-
grandes routes ? p . 253. ( 12) . — De quelle nécessaire pour contraindre en justice une
autorité est justieiable un particulier qui commune à l'exécution des clauses d'un bail ?
ne se conforme pas , pour leur plantation p . 57. (22) . Est - elle nécessaire aux
-
sur les chemins vicinaux , aux réglemens communes et aux fabriques pour réclamer
faits par les préfets ? p. 263. (3) . Les
-
des objets mobiliers de peu de valeur? p. 57 .
conseils de préfecture peuvent-ils pronon (21 ) . Un arrêté de conseil de préfec
cer sur l'opposition qu'un maire ferait, en ture , annullé pour cause d'incompétence,
tre les mains d'un particulier , à la jouis
2 peut-il être maintenu comme autorisation
sance et à la possession de celui-ci sur des suffisante , pour une commune , d'ester de
arbres existant le long d'un chemin vicinal ! vant les tribunaux ? p . 55. (8) . -
Lors
p . 270. (56) . Sont-ils compétens pour qu'un conseil de préfecture a commis à des
décider si des arbres plantés sur l'héritage avocats le soin d'examiner une question sur
d'un particulier , le long d'un chemin pu laquelle une commune demande à plaider,
blic, sont propriété particulière ? p. 253. que doit faire ce conseil de prélecture? p. 55 .
( 13) . - Quid , sí la question de propriété (6) , Lorsqu'ils refusent cette autorisa .
s'engage entre deux communes ? p. 253. ( 14) . tion , les conseils de préfecture doivent-ils
ARRÊTÉS des conseils de préfecture. Voy . Con motiver leur décision ? p. 12. (68 ). – Est
seils de préfecture. elle nécessaire pour procéder au conseil
- des préſe !s. Voy. Préfet. d'état ? p . 12. (67) .-Doit-elle être spéciale?
ATTACHE. (droits d') . Son établissement peut p . 55. ( 12) . Lorsqu'il y a défaut d'au
il être autorisé ? p . 65. (95. 96) . torisation , que doivent faire les juges ci
ArTÉRISSEMENT. Voy. Alluvion . vils ? p . 56. ( 19) . Son défaut est - il un
AUBAINE (droit d') . L'administration peut-elle moyen de cassation ? p. 19. ( 16) et 56 ,
prononcer sur les contestations qui lui sont ( 17) . - Peut-il donner lieu à élever le
-
une action réelle ? p. 56. ( 20 ). Par qui peuvent-ils être attaqués devant le conseil
peut-elle être accordée ? p. 12. (66) et 154. d'état ? p . 11. (64. 65) . p . 64. ( 43) ,
(2) . Lorsque le conseil d'état renyoie - des comités du conseil. Sont -ils des déci
une commune devant les tribunaux , est -il sions ? p. 13. (81) et p . 15. ( 105) . — Peu -
312 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
ventils être attaqués par la voie du comité Avocats aux conseils . Les administrations
du contentieux ? eod. - Ceux du comité du générales ont-elles besoin de leur ministère
contentieux ont-ils force obligatoire ? p . 15 . pour procéder au conseil d'état ? p. 13 ,
( 106 ). n . 79 . Dans quels cas sont-ils passibles
-
Bacs. Quelle autorité est compétente pour la saisine nationale ? p. 37. (1 ) . Les tri
juger les contestations élevées entre les bunaux sont-ils compétens pour statuer sur
fermiers de ces établissemens et leurs sous- l'existence d'un bail mentionué dans la
fermiers ? p . 39 . (23 ). yente d'un domaine national ? p . 37. (2 ).
Baux administratifs. A quelle autorité ap- Voy. Domaines nationaux.
partient- il de statuer au fond sur les con- non écrits. Quelle autorité peut appliquer
testations qu'ils peuvent faire naître , ou les principes qui les régissent ? p . 39. ( 15) .
seulement d'interpréter leurs clauses? p. 38. BANALITÉ. Quelle autorité a le droit de déçi
(5) . p. 39. (21 ) . - Quelle autorité peut pro-
.
der la difficulté de savoir si un droit de ba
noncer sur ceux passés entre les communes nalité subsiste encore ? p . 287. – La légis
et les particuliers ? p . 38. (9) . – Quelle au- lation permet -elle de renouveler , en fa
torité est compétente pour apprécier la veur des communes , la banalité de leurs
validité des pièces dont un fermier de biens usines ? p . 40. ( 25 ). et p . 287 et suiv.
sous le séquestre national prétend faire Banc de sable. Voy. Cours d'eau,
résulter sa libération ? p . 39. (20 ). – L'ad Banque de France. Quelle autorité connait
ministration peut-elle condamner un de ses des infractions aux lois et réglemens qui
fermiers àà payer une somme déterminée en lui sont relatifs ? p . 28 ) .
équivalent de la détérioration parlui com Barrage. Quelle autorité peut ordonner sa
mise sur les objets de son bail ? p . 40. (23 ).
.
construction à l'embouchure d'un canal de
- Les conseils de préfecture sont- ils com dérivation d'un cours d'eau ? p. 142. (5) .
pétens pour décider à compter de quelle Voy. Cours d'eau .
époque un fermier ea dû perc evoir le prix BARRIÉRES. Voy. Chemin vicinal ,Cours d'eau ,
du bail d'un domain nati onal rieur
anté à Voirie .
la saisine ? p . 37. ( 1) . – Quelle autorité BATIMENT. Voy . Voirie (grande), et Voirie
peut connaître des poursuites exercées par (urbaine ).
le domaine à fin depaiementdes fermages Benéfice d'inventaire. Voy. Remise des biens
d'un domaine national?p . 39.( 19 ;.- Quelle
autorité peut prononcer sur leur résilia non vendus des anciens émigrés,
tion ? p. 38. ( 10) . et 39. (18). — L'adminis- BÉNÉFICES simples. Les fabriques peuvent
tration peut-elle juger les contestations elles prétendre à la propriété des biens dé
auxquelles ces baux donnent lieux , lors pendant de bénéfices simples ? Voy. Fabri
qu'elle s'en est réservé la faculté ? p. 38 ques.
(11). – Qelle autorité peut décider si les Biens célés. Voy. Etablissemens de charité et
fermiers d'un domaine public ,ont la fa- Fabriques.
culté de sous -affermer les objets de leurs - communaux . Voy . Communaux.
baux ? p . 39. ( 17) .- Quelle autorité peut des anciennes sénatorerics. La commission
décider si un droit de jouissance doit être instituée par l'ordonnance royale du 16
considéré comme une servitude réservée juillet 1814 peut-elle prononcer sur la dis
par l'acte d'adjudication d'un bail national ? traction d'un immeubleprovenant d'un par
p. 39. (16 ). – Les conseils de préfecture ticulier dont la succession a été dévolue à
peuvent-ils interpréter un bail intérieur à l'état pour eause de déshérence ? p. 281 .
ET RAISONNÉE DES MATIERES. 313
- des corporations supprimées. Voy. Domni- De quel ressort est la connaissance des dé
nes nationaux , Fabriques. lits et dévastations qui y sont commis ?
- d'émigrés. Voy . Domaines nationaux , p. 46. (6) . Quelle autorité est compé
Emigrés. tente pour prononcer sur les contestations
nationaux . Voy, Domaines nationaux , élevées , soit sur l'adjudication des coupes
Bois nationaux et communaux . En cette ma- de bois domaniaux , soit sur le prix y sti
tière , quel est le caractère des instructions pulé ? p . 45. ( 1 ).
ministérielles ? p . 45. (2) . Par quelle Boissons. Voy . Contributions indirectes.
autorité peut être faite l'application des dis. Bornace. Les conseils de préfecture peuvent
positions de l'ordonnance de 1669 sur les ils statuer sur les demandes en bornage ?
eaux et forêts ? p. 46. (8) . “ Les conseils p. 125. (77 et 78 ). Quid , si les biens sont
de préfecture sont-ils compétens pour de- nationaux ? eod.
terminer les limites d'une coupe de bois BOUCHERIES. Les communes peuvent - elles
adjugée à un particulier ? p. 46. (9 ). Par faire des réglemens pour la vente de la
quelle autorité peuvent êtrejugéesles ques- viande de boucherie ? p . 66. (97) .
tions de propriété entre les particuliers et Bourses ( fondation de ). Voy. Établissemens
l'administration forestière ? p . 46. ( 11 ) . - de charité.
Quelle autorité est compétente pour statuer Bureaux de bienfaisance. Voy. Établisse
sur les droits qu'une commune prétend mens de charité .
exercer dans un bois national ? p. 46. (5 ) . -
– de tabac . Voy. Contributions indirectes .
bunaux ? p . 265. ( 14. 15). – Uu partieu- autorité doit prononcer , dans le cas où
culier a -t-il caractère pour soutenir qu'un un particulier usurpe un chemin vicinal en
chemin est vicinal ? p . 265 (16 ).- Un con- tout ou en partie ? p . 263. ( 3 ) . — Devant
-
seil de préfecture peut-il rejeter la de- quelle autorité se porte l'appel des eon
mande de particuliers qui réclament le seils de préfecture qui ont prononcé sur
rétablissement d'un prétendu chemin vi- des contestations relatives aux chemins
cinal ? p . 265. ( 19 ) . – A quelle autorité vicipaux ? p . 264. ( 7 ) . – Lorsqu'à l'oc
appartient-il de décider si un chemin est casion de contraventions commises sur les
vicinal ou rural ? p. 265. ( 17) - A quelle
-
chemins vicinaux , il s'élève une question
autorité appartient-il de décider si un che- de propriété, quelle autorité doit la juger ?
min est vicinal ou grande route ? p . 265. p . 264. ( 4.5 ) . — Où doit être portée la
( 18 ) . – Quelle autorité est compétente .
-
réclamation d'un particulier qui prétend
pour prononcer sur l'utilité de la conser- qu'un chemin échangé ou vendu par l'ad
vation d'un chemin vicinal ? p. 266. (20) . ministration était le seul qui lui restât pour
- Quelle autorité a le droit de fixer sa
-
arriver à sa propriété? p . 266. ( 22 ). -
largeur ? p . 266. ( 23 ).- Quelle autorité Un conseil de préfecture peut-il rejeter
doitprononcer , s'il у a contestation ? eod. la demande d'une commune qui reven
( 24 ) — Quelle autorité doit décider , entre dique un chemin , en vertu de titres an
9
pent-ils ? p . 27. (66. 67).- Empêche -t-elle en jouir par indivis , constitue-t-elle une
les conseils de préfecture de prononcer sur propriété communale ? p. 61. ( 52 ) .
des contestations terminées par des juge- Comment peuvent avoir lieu les change
mens qui ont acquis son autorité ? p . 11 . mens à apporter au mode de jouissance
( 55 ) . – Empêche -t-elle le conseil d'état des biens communaux ? p. 64. (85) . — Les
d'annuller les arrêtés qui participent à son préfets peuvent - ils rejeter un nouveau
autorité ? p . 27. ( 118) . et p . 27.(66 ).-- Exis- mode de jouissance proposé par un conseil
te-t-elle en faveur des arrêtés qui n'ont pas municipal ? p . 64. ( 86 ) . — Lorsqu'ils l'a
été régulièrement signifiés ? p . 27. (69). – doptent , doivent-ils prendre un arrêté ?
Comment les décisions et arrêtés du gou - p . 65. (87) . – Dans quels cas peuvent être
vernement rendus avant le réglement du maintenues les concessions irrégulières de
22 juillet 1806 , l'ont- ils obtenue ? p . 28 . biens communaux ? p . 61. (51 ) . - A quelle
-
les anciens décrets rendus sur le rapport baux employtéotiques ont-ils fait partie des
des ministres ? p . 33. ( 76 ) . biens cédés à la caisse d'amortissement par
COMMISSAIRES des guerres. Voy . Comptables. la loidu 20 mars 1813 ? p . 66. ( 100 ). — La
COMMISSION de remise des biens non vendus caisse d'amortissement a-t - elle pu prendre
des émigrés. Quel est son caractère , et possession des biens dont l'échange avait
quelles sont ses attributions ? p. 170. été autorisé , mais non consommé ? p. 66 .
( 72. 73 ) . ( 101 ). - A - t -elle pu prendre possession
-
sont les biens qu'on nom d'un bien dont le bail est expiré depuis la
me ainsi? Quels
Communaux. p . 58. ( 31 ) . — Pour combien loi du 20 mars ? p . 66. ( 103 ). A-t elle
d'années peuvent-ils être affermés sans au - pu prendre possession de biens commu
torisation supérieure ? p . 61. (54 ) .—Quelle naux soumissionnés en vertu de la loi du
autorité doit statuer sur la prétention d'un 9 ventose an 12 ? p . 66 ( 102 ).— Dans quel
particulier qui détient un bien de cette na- cas un préfet peut-il improuver une vente
ture et s'en dit le propriétaire ? p. 59. de biens communaux ? p. 67. ( 108 ) .
( 38 ). — Devant quelle autorité les com- Commune . Un jugement où elle figure en son
munes doivent-elles porter leurs plaintes propre nom , et non par le ministère de
touchant la spoliation à elles faites d'objets son maire, peut-il être annullé de ce chef?
semblables ? p. 59. (37) .–Par quelle auto- p. 57. (26). Voy . Autorisation de plaider.
rité peuvent être jugées les contestations CommunICATION. Les particuliers reçoivent
entre les co- partageans détenteurs ou oc- ils celle de la défense des ministres dans
cupans de ces biens ? p. 61. ( 57 ) . — Lors-
-
les causes où ceux-ci sont parties ? p . 13.
qu'il y a contestation sur la propriété d'un ( 80 ). — Voy. Déchéance et Fin de non
bien communal >, entre une commune et recevoir .
un particulier qui en est en possession , un COMPENSATION . Ses principes sont-ils appli-
conseil de préfecture peut-il provisoirement cables au trésor public ? p. 144. ( 148. 149.
le dépouiller ? p. 59. ( 42 ) . – Quid , si 150.) Voy. Domaines nationaux . - Les
c'est la commune qui se trouve en posses tribunaux peuvent-ils connaître des ques
sion du terrain réclamé par un tiers ? p. 60 . tions des compensations opposées à l'état
( 43 ) . — Si des habitans ont , de leurs de- par ses débiteurs? p . 6. ( 11 ). De quel
niers , payé le prix de biens vendus à une ressort sont les questions sur la compensa
commune , en sont-ils devenus proprié- tion de rentes dues à la régie des domaines,
taires et doivent - ils être maintenus en du chef des émigrés, avec des sommes dues
possession ? p 60. (50 ). – La concession , par l'état ? p. 164. ( 33 ).
faite à plusieurs habitans , de terrains pour Compétence des autorités , en matière admi
2
316 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
nistrative. Quelle est celle des tribunaux 77. ( 16 ). -De quel ressort est la demande
dans leurs rapports avec la juridiction ad d'un particulier qui tend à obtenir d'un
ministrative ? p . 4 . - Quelle est celle des comptable la décharge d'un cautionnement
préfets ? p . 6. Des conseils de préfec qu'il a fourni pour lui ? p . 77. ( 17 ). - Les
ture ? p . 8. Des 1ministres ? p. 12. - Du receveurs particuliers ou généraux sont-ils
conseil d'état ? p . 5. A qui appartient responsables des traites par eux endossées ?
le droit de régler la compétence entre les -p. 78. ( 18 ) . — Jusqu'à quelle époque les
autorités administrativeetjudiciaire ? p . 85. receveurs-généraux sont-ils responsables
( 1 ) . - Dans quels cas ? p. 86. (2. 3) .-Y a
.
des traites souscrites par eux envers le tré
t-il lieu à la régler , lorsqu'il n'y a pas dé sor ? p. 78. ( 19 ) . Le ministre des fi
claration respective d'incompétence de la nances peut-il ordonner le versement pro
part de ces deux autorités ? p. 86. ( 4 ). visoire des deniers d'un comptable dans les
COMPTABLES. Quelle autorité a le droit de caisses de l'état ? p . 78. ( 20 ) . — Un comp
.
Dans quelles formes leurs biens peuvent eeveurs-généraux sont-ils garans des pertes
ils être vendvs ? p . 75. ( 8 ) . Lorsqu'a qu'éprocve le trésor par suite du défaut
vant l'établissement de la cour des comptes, des versemens que les receveurs munici
un comptable avait soumis ses comptes aux paux sont obligés de faire dans leurs caisses ?
commissaires de la comptabilité nationale, p . 79. ( 25 ) .—Dans quel cas , malgrécette
pouvait-il porter ensuite ses réclamations garantie >, le receveur - général peut-il in
devant les tribunaux ? p . 77. ( 12 ) . – Les tenter une action récursoire contre le re
préposés des payeurs- généraux sont-ils res ceveur municipal? p. 79. ( 26 ). - Un re
ponsables envers le trésor public , comme ceveur municipal peut-il être déclaré dé
envers leurs commettans ? p . 77. ( 13 ) . -
-
biteur , envers telle ville , des parties de
9
Devant qui ces préposés peuvent-ils pro l'octroi qu'il n'a point touchées ? p . 79. (27).
poser leurs moyens de libération ? eod .
-
de calcul , omissions ou doubles emplois ? tour renvoyer ces parties devant les tribu
p . 80. ( 31. 32 ) . — Peut-il être admis à naux ? p. 87. (8). - Peut-on se pourvoir
demander , après son arrêté de compte , au conseil d'état contre les arrêtés de pré
de nouvelles allocations d'indemnités et fets qui ont refusé d'élever le conflit ? p. 87.
d'intérêts ? p . 80. ( 33 ). — Les cautionne (9) . · Peut-il être élevé par l'autorité ju
mens fournis par un comptable sont-ilsim diciaire ? p. 87. ( 11 ) . — Y a - t- il lieu de l'é .
putables à la totalité de ses engagemens ? lever lorsque les tribunaux refusent de pro
p. 80. ( 34 ).-Les cautions d'un comptable noncer pourcause d'incompétence , sur une
pour la même dette peuvent-elles exiger demande à aux renvoyé par une décision
que le gouvernement divise préalablement du souverain ? p. 87 ( 12) . — Peut- il être
son action ? p. 80. ( 35 ) . — Sur quoi doit élevé après arrêt de la cour de cassation
être d'abord imputé le produit de l'actif qui renvoie les parties devant une cour
d'un comptable ? p . 80. ( 36 ) . - Les cau royale pour statuer sur le fond de la de
tions d'un préposé aux recettes sont-elles mande ? p. 87. ( 13). Peut-il être élevé
passibles du débet de ce même préposé de sur une demande qui ,5 si elle était admise ,
venu receveur particulier ? p. 81. (37. ) remettrait en discussion ,4 devant les tribu
Peut-on allouer à un comptable les quit naux , une affaire souverainementjugée par
tances qu'il s'est données à lui-même en l'administration ? p. 87. ( 14). La chose
paiement de domaines nationaux dont il jugée fait- elle obstacle à ce que le conflit
était en même temps acquéreur ? p. 81 . soit élevé ? p . 88. ( 15. 17) . Quand les
( 38 ) . A-t-on pu remettre en circula arrêts et jugemens sont-ils , à cet égard ,
tion les obligations souscrites par un comp considérés comme empreints de l'autorité
table au profit du trésor , et par lui ac de la chose jugée ? p . 88. ( 16) . — Le conflit
quittées ? p. 81. ( 39 ). - L'état peut- il peut- il être élevé quoiqu'il existe un juge
être ad comme upposant sur le capital, ment non susceptible d'appel , rendu sur
et au paiement des arrérages d'un rente la question de compétence , dans le cas où
inscrite au grand -livre, appartenant à un il n'y a pas encore jugement définitif sur le
comptable ? p. 81. ( 40 . - Dans quel cas 9. 88. ( 18) .
fond ? P. Peut- il être élevé ,
un receveur particulier est-il responsable lorsque les tribunaux se saisissent d'une
du débet d'un percepteur ?? p . 81. (41). contestation administrative sur laquelle l'au.
Un comptable peut-il réclamer les intérêts torité sauveraine a déjà prononcé ? p. 88 .
d'une somme par lui volontairement versée ( 19) . - Lorsqu'ils l'ont élevé , les préfets
dans la caisse de son successeur , en ga peuvent-ils juger la question par un autre
rantie de pièces arguées d'irrégularités ? arrêté ? p . 88. (20). Après sa notifica
p. 82. ( 44 ) . tion , que doivent faire les tribunaux ? p.
CONCESSIONS Voy. Cours d'eau , Manufactu
> 88. (21 ) . - Devant quelle autorité se fait
res , Marais , Mines. l'instruction des conflits ? p. 88. (22 ). – Le
Conflit d'attributions. Par qui peut-il êtrc conseil d'état prononce- t-il sur les conflits,
élevé ? p. 86. (5.) -- Peut-il l'être par un sans communiquer aux parties intéressées ?
conseil de préfecture ? p. 10. (56) et p. 87. p. 89. (23) . Ces parties sont- elles admi
( 10) . Par un ministre ? p . 14. (93 ). -
ses à former tierce-opposition aux ordon
Les ministres peuvent-ils donner l'ordre de nances qui les ont réglés ? eod . - Quel est
l'élever, età qui? p. 14. (94) . et p . 17 (123 ). le sort des jugemens et décisions adminis
-
87. (6) . -- Doit-il être élevé , lorsqu'il s'a p . 89. (24. 25 ). Après la notification du
git de la propriété d'un objet litigieux en conflit , le tribunal peut-il se déclarer in
tre le domaine et les particuliers ? p. 87. compétent ? p. 89. ( 26 ). — Doit-on annul
(7) . - Lorsqu' un tribunal s'est déclaré ler l'arrêté par lequel un conseil de pré
fecture a prononcé sur une affaire dans la
incompétent a renvoyé les parties devant
l'administration , le préfet peut-il à son quelle une des parties avait demandé que
318 TABLE GENERALE ALPHABÉTIQUE
le préfet élevât le conflit ? p . 89 (27). d'un ministre procédant au conseil, comme
Le conseil d'état peut-il annuller directe- partie , le devient-elle ? p . 13. (80) .
ment et sans conflit un jugement , même Contrainte. Voy. Comptables , Contributions
incompétent , qui est encore susceptible de indirectes , Décomptes , Domaines natio
recours ? p . 89 ( 28) . et 17. ( 123] . naux.
Confusion . Celle prononcée par l'art. 17 du Contravention. Voy. Chemin vicinal; Cours
sénatus- consulte du 6 iloréal an 10 , l'a - t- d'eau , Voirie.
elle été dans l'intérêt de l'état ou de l'émi- CONTRIBUTIONS directes. A quelle autorité est
gré ? p . 167. (56 ). - Pouvait- elle être , avant confié le jugement du contentieux , en
la loi du 5 décembre 1814 , opposée par les cette partie ? p . 95. ( 1. 2.) . – Quelle auto
débiteurs d'émigrés à leurs créanciers émi- rité est compétente pour statuer sur les
grés , du moment où la main-mise natio . difficultés auxquelles le cadastre peut don
nale avait cessé ? p . 168. (58 ). ner lieu par rapport à la fixation du re
Conseil d'ÉTAT. Quel est son caractère , et venu des terres ? p . 95. (3) .
. Les conseils
quelles sont ses principales fonctions ? p • 1 . de préfecture sont-ils compétens pour pro
Quelles sont ses attributions , en ma- noncer , entre deux particuliers , sur le
tière contentieuse ? p. 15 ( 101. 102 ). remboursement de contributions que l'un
Peut il , en général, apprécier les titres et prétend avoir payées pour l'autre .? p. 95.
contrats privés , et décider les questions de (5 ). – Sont ils compétens pour juger une
propriété ? p. 17. ( 124). Peut- il con- contestation élevée entre un gardien de sai
naître des anciennes questions de propriété sie et un percepteur ? p . 95. (6) . – L'ad
engagées , en 1791 , au conseil alors exis- ministration est-elle compétente pour dé
tant ? p . 25. (49. 50) .
.
cider si un particulier est autorisé à faire
Conseils DE PRÉFECTURE. Quelle est leurattri- une retenue sur sa contribution , en vertu
bution en général ? p . 8. (35) . Sont-ils
.
d'un acte privé qu'il représente ? p. 95.
-
des tribunaux ordinaires ? p . 8. (36 ). -
( 39) . Peuvent-ils rapporter , réformer fecture sont -ils compétens pour décider
ou modifier leurs arrêtés contradictoires ? les contestations de cette nature entre deux
p . 9. (46) . — Quid , si ces arrêtés sont con-
9 communes ? p . 96. (9) . Quelle autorité
traires aux lois ? p . 10. (53) . Quid , s'ils peut juger le débat entre un percepteur et
reconnaissent qu'ils ont commis une er- un particulier sur la quotité de la somme
reur ? p . 10. (54). - Quid , s'ils se bornent payée par ce dernier en acquit de sa con
à prendre des arrêtés contraires ? p. 9. tribution ? p. 96. ( 10) . — Quelle autorité
(46). Peuvent-ils rapporter les arrêtés doit statuer sur les réclamations des per
des administrations centrales , ou des pré- cepteurs , en cas de vol ou pillage de leurs
7
teur , et lui ordonner de cesser les pour- terre , laquelle doit succomber ? p. 99. (30 ).
.
suites par lui faites pour le recouvrement Quelles causes peuvent donner lieu à
des contributions ? p . 96. ( 15) . · Peut-il retenue sur la contribution foncière p.
juger la validité de ces mêmes poursuites? 99. (32).
coll. Un préfet peut- il prononcer sur la CONTRIBUTIons indirectes. Quelle autoritédoit
validité de saisies faites pour assurer le re- juger les contestations causées par la per
couvrement des contributions ? p . 97. ( 16) . ception dez droits de douane ? p. 100 .
En cas de saisie de meubles et autres ( 33. 34). Une décision ministérielle qui
effets mobiliers , les demandes en revendi- rejette la demande en restitution de droits
cation doivent- elles être portées de plano de douane , eniporte-t-elle jugement de la
devant les tribunaux . p . 97. (17. 18). — Si réclamation ? p . 100. ( 35 ). De quel res
les parties n'ont pas , dans ce cas , rempli sort sont les contestations entre l'adminis
les formalités prescrites , y a-t-il lieu à éle- tration des droits réunis et les débitans de
ver le conflit ? eod . Les tribunaux tabac ? p. 100. (36). L'administration
sont- ils compétens pour condamner un par. peut- elle statuer sur la validité de saisies
ticulier à payer les frais d'une sommation arrêts faites en cette matière ? p. 100. (37).
à lui faite par un percepteur de réintégrer Dans quels cas est-il interdit aux débi
des meubles enlevés au préjudice d'une tans de boissons de demander la remise
précédente saisie formée par ledit percep d'une somme dont ils restent débiteurs sur
teur ? p. 97. ( 19) . — Les conseils de préfec- le prix d'un abonnement passé entr'eux
ture peuvent-ils statuer sur les effets d'un et l'administration ? p. 100. (38 ). Lors
jugement d'ordre vis-à-vis d'un percepteur, que l'administration consent un abonne
et relativement au privilège de l'état ? p . 97. mint en cette matière , doit-elle prendre
( 20 ). -
Devant quelle autorité doivent être en considération les circonstances particu
portées les plaintes des contribuables con- lières qui peuveut influer sur le débit ?
tre les porteurs de contraintes ? p. 97: p. 100. ( 39 ). — L'administration peut-elle
(21. 22) . De quel ressort sont les con- accorder un abonnement pour le droit im
testations relatives au compte à rendre à posé à la vente en détail des eaux -de-vie ?
un percepteur par son fondé de pouvoir ? p. 100. (40 ).
p. 98. (23) . – Dans quel lieu doit-on être ConvenTIONS privées. L'administration peut
taxé à la contribution personnelle ? p. 98. elle interpréter les conventions privées ?
(24) . Les bâtimens inhabités sont-ils as P 288.
sujétis à la contribution foncière ? p.98. ( 25 ). Convois militaires. Voy. Marchés et Four
– L'adjudicataire d'un immeuble par suite nitures.
d'expropriation forcée devient-il débiteur CORPORATIONS religiuses. Qui doit statuersur
personnel du montant des contributions les difficultés relatives à leur suppression ?
arriérées sur cet immeuble ; et quelles sont p. 281. — Voy . Domaines nationau.r , Fa
ses obligations à cet égard ? p. 98. (26). briques.
Dans quelles circonstances les particuliers COUR (les comptes Les arrêts de situation ren
sunt- ils admis à se plaindre des change- dus par cette cour sont- ils des jugemens
mens apportés au rôle , en ce qui les con- définitifs ? p . 77. ( 11 ) . -
Voy. Compta
cerne ? p . 98. (27).- Un conseil de préfec . bles .
ture peut-il , sur une demande en réduction Cours d'eau . Quelle autorité a la police et
de la contribution d'un particulier , élever la surveillance des rivières , en général ?
l'évaluation du revenu de sa propriété ? p. p . 142. ( 1 ) . - Quelle autorité peut faire
99. (28 ). – Un percepteur peut-il conti-
-
aux droits des tiers ? p . 143. ( 11 ) . Les nité aux propriétaires dont l'administra
préfets peuvent- ils refuser l'autorisation tion a révoqué ces concessions ? p. 148 .
de construire une usine à tel ou tel endroit (46 ). Par quelle autorité doivent être
d'une rivière ? p. 143. ( 15) . -Peuvent- ils , jugées les contestations élevées sur l'état
en cette matière , décider des questions qui
.
de répartition des dépenses faites pour tra ,
touchent à des intérêts et dépendent de vaux de réparation et reconstruction d'un
titres privés ? p. 144. ( 18) . Le conseils canal d'arrosement tiré d'une rivière pu
de préfecture peuvent-ils faire des régle blique ? p . 148. (47). Les conseils de
mens d'eau ? p. 144. (20) . Peuvent- ils préfecture sont- ils compétens pour enjoin
ordonner ou approuver le changement de dre à un particulier de faire enlever une
direction d'un cours d'eau ? P : 144. ( 20 ). barrière par lui établie en contravention
Comment et par qui doivent être supportés au réglement d'un préfet, dressé pour l'é
les frais de réparations ordonnées par suite tablissement d'un chemin de hallage 2, le
de dégradations commises sur le cours des long d'une rivière navigable ou flottable ?
rivières ? p . 144. (21 ) . « Quelle autorité p . 148. (48 ). —Quelle autorité peut fixer,
-
peut condamner au paiement de ces frais ? sur débat , les proportions dans lesquelles
eod . - Les conseils de préfecture peuvent le commerce de bois et les propriétaires
ils prononcer sur les prétentions de rive d'usines riveraines doivent supporter les
rains qui ont trait à des droits de prise réparations et reconstructions de pertuis
d'eau ? p . 145. ( 22 ) . Les tribunaux endommagés par la flottaison des bois ?
sont- ils compétens pour ordonner des tra p. 148. (49). Les conseils de préfecture
vaux et réparations à faire aux cours d'eau ? peuvent-ils prononcer des amendes contre
p. 145. (24 ). - Devant quelles autorités
-
nés par des travaux effectués dans des ri ticulier ou du domaine , appartiennent des
vières navigables et flottables , pour cause terrains délaissés par des rivières naviga
d'intérêt public ? p. 147. (39) . - Le préfet bles ? p. 149. (55 ). — Quelles sont les at
peut- il autoriser un particulier à enlever tributions de l'autorité administrative sur
un banc de sable qui gêne le cours d'une les rivières non navigables ? p. 149. ( 57 , 2
vent être réprimées les contraventions aux navigables ? p . 151. (67) . – Des tiers peu
réglemens de police sur les rivières non na- vent-ils réclamer contre des autorisations
vigables et les ruisseaux ? p . 150. ( 61 ) de bâtir ou de faire des constructions le
De quel ressort sont les questions de pro- long des canaux non navigables qui tra
priété ou d'usage relatives à des cours d'eau versent des villes ou des communes 2 et
non navigables ni flottables ? p . 150. (62 , accordées par elles ? p : 151. (68 ).
63 , 64 , 65 , 66) .
. Devant quelle auto- CRÉANCIERS des communes.Voy. Communaur,
rité doit-on se pourvoir pour faire démo- Autorisation de plaider .
lir des écluses ou constructions qui nui- — de l'État. Voy. Émigrės.
sent au cours des eaux des rivières non Curage . Voy. Canaux , Cours d'eau .
gré de la juridiction ? p. 135. ( 1601. Les Défaut ( Décision par ) . Quand les arrêtés
tribunaux peuvent - ils connaitre d'une de . des conseils de préfecture ont-ils ce carac 1
eer sur les détenteurs des biens commu- à l'action personnelle en paiement ? p. 69.
maux qui faisaient son gage ? p . 67. ( 115). (132) . - Devant quelle autorité doit-on
Comment se payent les dettes des com- poursuivre les habitans qui présenteut
munes postérieures au 24 août 1793 ? p. 67 . comme leur étant personnel un engagement
( 116 ) . Dans quelle forme une adminis- contracté par eux pour l'utilitéde leur com
tration , créancière d'une commune , doit- mune ? p. 70. (136 ). Comment et par qui
cle réclamer son paiement ? p . 68. ( 116). doivent être acquittées les dettes affectées
- Un comptable peut-il,sans autorisation , sur un bien communal, antérieurement anı
acquitter une dette communale ? p. 68 . partage ? p . 70. ( 137) . — Voy . Discussion .
(118 ).- Pour l'obtention d'un titre ou pour Dettes d'émigrés. Voy . Émigrés.
faire juger la quotité de la dette, comment DÉVersoir . Devant qui doit être attaqué l'ar
doit se pourvoir le créancier d'une commu- rêté d'un préfet qui refuse la permission
ne ? p . 68. ( 119) . Comment, pour obte- d'abaisser le déversoir d'un moulin ? p . 143.
nir un paiement forcé ? eod. - Quelle au- (9).- Un maire ou un sous- préfet peuvent
torité a le droit d'assigner les fonds pour ils ordonnner la démolition ou l'abaisse
le paiement des rentes dues par les comº ment d'un déversoir ? p. 145. (25) .
ununes ? p .
68. (120 ).- Quelle autorité peut Direction d'un chemin vicinal.Un particulier
décider la question de savoir si ces rentes peut-il la changer ? p. 263. (3 ).- Voy.
sont dues, et à qui elles sont dues ? eod . Chemiu vicinal.
L'habitant d'une commune qui gagne un Directeur des vivres de la marine. Voy. Mar
procès contr'elle, doit-il être imposé pour chés et Fournitures .
le paiement de ses frais ? p . 69. ( 121). - A DIRECTEURS -GÉNÉRAUX d'administration . Leurs
-
quelle autorité doit recourir un avoué pour décisions peuvent- elles être attaquéesdirec
se faire payer des frais qu'il a faits dans tement devant le conseil d'état ? p. 15 .
l'intérêt d'une commune ? p . 69. ( 112). ( 100 ).
Comment peut-on poursuivre le paiement Discussion . Doit -elle être préalablement fai
d'une dette contractée par un maire, en sa- te, lorsque des habitans se sont engagés so
dite qualité? p . 69. ( 124 ) . — Comment, s'il lidairement et principalement à garantir
s'agit du paiemeut de fournitures faites par le paiement d'une dette communale ? p . 70.
woie de réquisition et par un oflicicr muni - ( 133) .
cipal, au nom et pour le compte de la com- DOMAINE . A quelle autorité appartient la ré
-
mune ? p . 69. ( 125) . - Devant quelle auto- formation des arrêtés des préfets, en cette
rité doit être poursuivi le paiement d'une matière ? p . 21 et 22. ( 19. 20 ). Dans
dette contractée par un maire pour quelles circonstances le conseil d'état or
service personnel ? p . 69. ( 126. 127) . — Un donne-t-il que le domaine soit mis en cause ?
maire qui a .contracté, en sa qualité, une p . 16. ( 16) .
dette pour une commune, peut-il être Domaines engagés. Quelle autorité aa le droit
poursuivi (levant les tribunaux , lorsqu'il de prononcer sur la propriété d'un domaine
s'y est personnellement sbligé? p . 69. ( 128 ). de cette pature ? p . 104. ( 1.3 . 4. ) et p . 106 .
Peut- on regarder comnie dette commu- ( 10 in finc). - Les particuliers doivent-ils
nale le paiement d'une fourniture à elle préalablement soumettre à l'autorité admi
faite par l'entremise d'un officier munici. nistrative leurs demandes en revendica
pal qui en a reçu et relenu le prix ? p. 69 . tion de ces biens? p . 104. ( 1. 2. in fine).
( 129). « Une dette communale peut-elle Par quelle autorité doivent être jugées les
i donner lieu à des poursuites personnelles questions de réversibilité de ces biens à la
contre un maire qui en a payé une partie couronne ? p . 105. (5. ) - Quelle autorité
pour le service de sa commune ? p. 69. est compétente pour statuer , entre deux
( 130 ). - Un maire qui a emprunté une particuliers, sur les effets d'une soumission
somme en disant qu'il la destinait éventuel- faite en vertu de l'art. 14 de la loi du 14
lement à sa commune, peut-il se soustraire ventôse an 7 ? p . 105. (6) . — Un conseil
324 TABLE GÉNÉRALE ALPIIABÉTIQUE
de préfecture peut-il déclarer affranchi de appartient le droit de prononcer sur la re
toutes rentes , hypothèques et prestations vendication d'un bien national formée par
quelconques , uu bien soumissionné par un le domaine contre une fabrique ? p. 116.
particulier , en vertu de cette loi ?p . 105 . (8) . —- En cette matière , les tribunaux
( 7 ). L'ancien engagiste qui a payé la peuvent- ils ordonner des vérifications ou
quotité déterminée par la loi de 14 ventose régler des déclinatoires proposés ? p . 116.
an 7 , peut-il être poursuivi par le domaine (9), et p . 122. (51 ). · Devant quelle au
en paiement d'une rente qu'il pouvait de torité doivent être portées les questions de
voir antérieurement ? p . 105. (7 , 8. ) - propriété relatives à un domaine national
Quelle autorité est compétente pour déci + non encore aliéné ? p . 117. ( 10) . — Quelle
der les questions de déchéance auxquelles autorité doit statuer sur la demande en
la loi du 14 venidse an 7 peutdonner lieu ? garantie formée par un acquéreur de biens
p. 106. (9) . — Devant qui doivent être at nationaux , contre l'acquéreur primitif, son
taqués les arrêtés qui relèvent de cette dé vendeur ? p . 117 (11) . - Des biens na
chéance ? p. 106. ( 10) . — Le préfet peut tionaux affectés à une dotation restent-ils
il déterminer , dans les contestations entre soumis à la juridiction administrative ?
de domaine et un particulier , la valeur p. 117. (12). - Lorsque la question de
diun domaine engage que ce particulier a propriété est jugée , quelle autorité a le
>
des corporations religienses , avant leur tions du même bien , faites antérieurement
suppression ? p . 116. (5) . — De quelle à l'établissement du séquestre contre le
compétence sont les contestations relatives vendeur émigré, quelle est celle qui vaut ?
aux ventes faites avant la main-mise na p . 119. (33) . - De deux ventes du même
tionale ? p. 116. ( 6 ). — A quelle autorité bien, faites par l'état, laquelle est valable ?
1.
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES. 325
quelque formalité à remplir ? p . 119. ( 34). collectif ? p . 123. (62) — Les actes de ven
Dans quels cas la vente en est-elle nulle ? tes peuvent-ils être interprétés par les con
p . 119. (25. 26. et 120. (40 ). De deux as seils de préfecture , au moyen de l'appli
sociés si l'un seulement a signé le procès cation de baux antérieurs à la vente? p . 123.
verbal d'adjudication , l'autre est-il adjudi (63 ). — Comment et par qui doit se décider
eataire ? p . 120. (41 ). Les donations fai la question de savoir si un bien national a
tes à titre gratfuit , par l'état, aux fabri été aliéné pour en jouir de la même ma
ques , hospices , etc. , de biens nationaux nière qu'en jouissaient les précédens fer
antérieurement vendus , doivent- elles être miers ? p . 123. (64}i A qui appartient , en
maintenues ? p. 120. (43) .-L'autorité ju cette matière, l'application des lois et des
diciaire est-elle compétente pour interpré. titres sur le voisinage, en général ? p. 123.
ter les ventes de biens nationaux ? p. 120 ( 65. 66). — Quels sont les cas dans lesquels
i et 121. (44. 45 ). L'autorité judiciaire
.
les conseils de préfecture peuvent pro
a - t-elle le droit de connaître des difficultés noncer sur des difficultés relatives à des
relatives à des actes privés postérieurs à la servitudes?'p. 123. (68. 69. 70.71. 72. 73.
veute nationale ? p . 121. (46) . – Quel est 74 ). Les conseils de préfecture sont-ils
-
ils prononcer sur les intérêts respectifs de nance exprimée au contrat est excédée ?
deux acquéreurs de biens -nationaux conti p. 126. (90 ). — Quid , si l'objet est hors des
gus? p. 122.154. 55. 56. 57.).-Les préfets limites , et si par sa distraction la conte
peuvent-ils déclarer qu'il n'y a pas lieu à nance devient moindre? p . 126. (90 in fine).
l'interprétation d'un acte de vente de biens - Un contrat quicomprend plusieurs piè
nationaux ? p. 123. (58). -Les préfets peu ces de terre par désignation et limites, ex
vent-ils déterminer l'étendue et les limites
clut-il celles qui ne sont point identiques
d'une vente de biens nationaux ? p. 123. ni spécifiées ? p. 127. (92) . - Comment doit
(59) . - La question de propriété est-elle s'interpréter le contrat, lorsque le domaine
préjugée, lorsqu'un conseil de préfecture est vendu en bloc et avec ses dépendances ,
déclare qu'il ne résulte pas de l'acte d'ad sous la réserve de certains objets ? p . 127 .
judication qu'un bien national ait été ven (93. 94) . Comment doit se décider la
du ? p. 123. (60. 61).- Les conseils de pré question de savoir si l'objet litigieux a
fecture peuvent-ils interpréter un acte de servi de confin ou a été compris dans la
326 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
vente ? p. 127. (96) . -Les confins, en géné- rantie, entre l'état et les acquéreurs, si eri
néral, font-ils partie de la vente? p. 127 . définitif l'acquéreur a moins qu'il ne lui a
(97) . - Quid , des talus d'un canal, ou des été vendu ? p . 130. ( 121 ) . - La décision
bords d'un étang ? p. 127. (98) . Quid , d'un conseil de préfecture, en cette partie,
des arbres plantés sur le domaine ? p . 127. fait -elle obstacle à ce que la prescription
(99). -
cessionnaires sur des reventes de portions droits féodaux compris dans son contrat ,
de biens nationaux ? p. 132. ( 139 ). - Les et qui ont péri entre ses mains ? p. 134.
paiemens faits à la caisse de l'extraordinaire ( 152 ;. — L'acquéreur peut-il réclamer la
ont-ils libéré les acquéreurs ? p. 132 (141 ) . prime d'anticipation promise par la loi du
-Le soumissionnaire qui a fait déclaration 6 ventose an 3 ? p. 134. ( 153). – Est-il dû
de command est- il garant du prix envers quelque restitution à l'acquéreur auquel
l'état ? p. 132. ( 142) . – La solidarité pour on a vendu , comme immeuble, un objet à
le paiement du prix s'applique-t-elle à lui d'abord transféré par erreur comme
deux personnes qui onļ acquis conjointe- rente foncière ? p . 134. ( 154) . Dans le
ment un même lot d'adjudication ? p . 133. cas d'éviction d'un bien vendu , comment
(143 ). — Un acquéreur de biens indivis avec doit être réglée l'indemnité due à l'acqué
l'état, qui a versé par anticipation la totalité reur ? p . 134. (155 ). — Par quelle autorité
de son prix dans la caisse du domaine, est -il doivent être appréciés les effets d'une ins
libéré envers les co - propriétaires indivis cription prise , pour sûreté de ce qui reste
avec l'état ? p. 133. ( 144). — De quelle ma- dû sur le prix d'une vente, sur les biens
pière un acquéreur de biens nationaux ven. d'un acquéreur ? p. 135. ( 162 ).
dus postérieurement aux lois des 9 vendé- DommaGES -INTÉRÊTS, Par qui peuvent être
miaire et 24 frimaire an 6 , a-t-il pu se
2
adjugés ceux réclamés soit devant le con
libérer valablement de son prix ? p. 133. seil de préfeture , soit devant les tribu
>
les couvrir de leurs reprises ? 162. ( 18 ) . contre lui ? p. 167. ( 54. 55 ) . — Un émigré
- Devant quelle autorité les héritiers des rayé provisoirement pouvait-il ester en
émigrés pouvaient-ils faire reconnaître et jugement ? p. 169. ( 67 ) . Voy. Amnistie ,
valoir leurs droits ? p. 162. ( 19 ) . — Ad- Purtage.
mettait-on les réclamations des héritiers EMPHYTÉose. Quelle autorité est compétente
d'un émigré sur une succession qui avait pour prononcer sur la demande en paie
été partagée entre l'état et lesdits héri- ment d'un loyer emphytéotique formée
tiers ? p. 162. ( 20 ). — Jusqu'à quelle épo-
-
amnistiés ou rayés conservaient-ils les fruits ENTREPÔT , en matière d'octroi. Les tribu
perçus par eux pendant la jouissance pro- naux peuvent -ils prononcer sur les restric
visoire quileur avait été accordée ? p. 163. tions apportées par un maire à cette fa
(23) .-Le parentcollatéral d'un émigré a-t- il culté ? p . 281.
pu , en 1792 , disposer de son bien en fa- ENTREPRENEURS . Voy. Marchés et Fournis
veur d'un étranger ? p. 163. (24).- Quelle tures , Travaux publics.
autorité avait le droit dejuger la validité ENVAHISSEMENT. Voy . Chemin vicinal, Voirie.
ÉQUIPEMENT. Voy. Marchés et Fournitures.
d'un versement fait , dans les caisses na-
tionales , d'une somme due à un émigré ? ÉTABLISSEMENS decharité. Quelle autorité est
p . 164. ( 29. 30. 31 32 ). – Les débiteurs compétente pour prononcer sur la resti
d'émigrés pouvaient-ilsopposerau domaine, tution , à leur profit , de rentes dues à
>
en libération des sommes dues à ces émi- l'état et à lui célées ? p. 179. ( I ) . -Quelle
grés, les quittances qu'ils en avaient reçues ? autorité est compétente pour décider le
p . 165. (35) . - Quels moyens de libération quel , de deux hospices , a fait le premier
pouvaient opposer à l'état les débiteurs des la découverte de biens nationaux célés à la
émigrés ? p . 164. (34) . et 164. ( 36 ) . — Le régie , et doit avoir la préférence ? p . 179.
débiteur d'une légitime échue à un émigré ( 2 ) . - Un tribunal est-il compétent pour
pouvait-il être autorisé à faire , sur les in- décider si un particulier est fondé à récla
térêts , la retenue du 20e ? p. 165. (37) . – mer d'un hospice , le paiement d'une
>
Déclarait -on libéré envers l'état et même rente viagère ? p. 179. ( 3 ). — Un conseil
envers les héritiers d'un émigré , le débi- de préfecture peut-il maintenir un trans
teur de sa succession qui avait remboursé port de rente fait en faveur d'un hospice ?
sa dette dans les caisses de l'état , pendant p 180. (4) . A quelle autorité appartient
que ladite succession était sous le séquestre ? la faculté de prononcer la main-levée d'une
p. 165. ( 38 ) . Entre quelles mains l'ac- saisie - arrêt faite au nom d'un hospice, entre
quéreur d'un bien indivis , vendu par l'état , les mains du fermier d'un bien sur lequel
devait-il verser le prix de son acquisition ? il prétend avoir des droits ? p. 180. (5).
165. ( 39) . — Les tribunaux pouvaient-ils Quelle autorité peut déterminer la valeur
dispenser les émigrés rentrés de payer leurs d'un bien cédé par un hospice, lorsqu'il y a
dettes personnelles ? p. 167. ( 52 ) . - Les contestation sur le prix ? p. 180 (5 in fine).
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES . 329
bien dont un établissement de charité est prononcer sur une question qui lui a été
en possession , sans qu'il puisse justifier renvoyée par le conseil d'état, devant qui
qu'il y ait été légalement envoyé ? p . 181 . faut-il se pourvoir ? p . 5. (3) . A quelle
( 11 ). 195. ( 13 ) . – Un établissement de
-
autorité appartient le droit de faire exé
charité doit- il prendre et conserver l'ad- cuter les décrets, les ordonnances et les ar
ministration de biens compris dans une rêtés des conseils de préfecture ? p. 5. (4) .
fondation par laquelle un particulier a Les tribunaux sont-ils compétens pour
créé plusieurs bourses pourdes individus décider si un acte émané de l'administra
à choisir dans sa famille ? p. 182. ( 12 ) -- ; tion a été convenablement exécuté ? p . 5.
Les paiemens faits dans la caisse d'un bu- -( 10) . Les arrêtés des conseils de préfec
reau de bienfaisance , en l'acquit de fer- ture sont-ils exécutoires sans l'intervention
mages de biens des anciennes cathédrales , des préfets ? p. 7. (21 ) . — Les conseils de
jusqu'à l'époque des poursuites de la régie, préfecture peuvent-ils eux -mêmes connai
sont-ils valables ? p. 182. ( 13 ). — A quelle tre de l'exécution de leurs arrêtés ? p. 10.
époque a-t-on pu opérer valablement , (50 ).- L'exécution entraîne - t - elle le muin
dans les caisses de l'état , les rembourse- tien d'opérations administratives non ré
mens de rentes ou obligations contractées gulières ? p. 28. (71 ) . — Faite par un tu
au profit d'un établissement de bienfai- teur , empêche-t-elle le mineur de se pour
sance ? p . 182. ( 14 ) . p . 141. (,) . — Un tel voir contre la décision qui l'a ordonnéc ?
établissement peut- il , en vertu de la loi p . 30. (86 )
du 4ventose an 9 , se faire payer les rentes Exécution volontaire. Emporte -t-elle acquies
dues à l'état , et dont ce dernier a joui cement ? p . 26. ( 59) .
jusqu'à cette époque ? p . 181. (15 ). - Le Expertise . L'arrêté d'un préfet qui ordonne
débiteur d'une rente emphytéotique due une expertise , peut-il être regardé comme
à un hospice , peut -il obtenir la compen- préjugeant le fond de l'affaire? p . 191. ( 14;.
sation de cette rente avec une autre rente – En matière administrative , des experts
9
due par l'état à ce même débiteur ? p . 182 . peuvent- ils être récusés pour les causes
( 16 ) . — Doit-on réunir à l'actif des éta- exprimées, aux art. 283 et 310 du code de
blissemens de charité , un capital reven- procédure civile ? p. 191. ( 15) . — Voyez
diqué par le domaine , qui provient d'une Domaines nationaux , Expropriation .
caisse de bienfaisance dont l'objet était de ExPROPRIATion, pour cause d'utilité publique.
subvenir aux besoins des pauvres ouvriers Comment s'effectuait-elle , sous l'empire
d'une corporation supprimée ? p. 183. ( 17) . de la loi du 16 septembre 1807 ? p . 189.
ÉTAT (questions d '). L'administration peut- ( 1 ) . — Quelles formalités devait observer
330 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
l'administration , dans des cas d'extrême étant prononcée par un jugement, et lo
urgence , sous ladite loi ? p. 189. (2) . préſel ne satisfaisant point à une somina
Comment et par quelle autorité s'effectue tion à lui faite de payer la somme à laquelle
t- elle aujourd'hui ? p. 198. (3) . — Les tri a été fixée l'indemnité due au propriétaire
bunaux sont-ils compétens pour statuer sur évincé, quel recours est ourert à celui-ci ?
2
FABRICATION . Qui doit décider si un droit ex tion de savoir si une fabrique sera autorisée.
clusifde fabrication accordé sera conservé ? à faire une acquisition qui lui est proposée.
p . 287. — Qui doit décider la question de par un particulier ? p . 194. (6) . A qui
savoir s'il y a contrefaçon dans la fabrica appartient -il de faire exécuter des jugemens
tion ? eod.
qui ont maintenu une fabrique en posses
FABRiques d'église. A quelles formes d'admi session de rentes à elles dues par un par
nistration leurs biens sont-ils soumis ? p . ticulier ? p . 194. (7) . De quel ressort
193. ( 1 ) . Les tribunaux peuvent-ils con sont les contestations relatives à la distri
damner un marguillier à payer à un des bution des places dans les églises ? p . 194.
servant de l'église une somme quelconque (8) . – Les conseils de préfecture peuvent
en remboursement de dépenses relatives ils prononcer sur la prescription opposée .
au culte ? p . 193. ( 1 ) . Comment les à la demande en paiement d'une r'ente due
créanciers des anciennes fabriques doivent parun particulier à une fabrique ? p.194 . (9),
ils poursuivre le remboursement de ce --Peuvent-elles plaider sansautorisation ? p.
qui leur était dû par elles ? p . 194. (2) . 195( 10) .-Peuvent -elles contester la validité
Les tribunaux sont- ils compétens pour ju des ventes que l'état a faites de leurs biens ,
ger si, dans le fait, des administrateurs de pendant qu'il en était en possession ? p . 195 .
fabriques se sontohligés comme simples par (11). - Un particulier est-il admis à ré
ticuliers etquels doivent êtreles effets de cet clamer la propriété d'une rente apparte
engagement? p.194 .(1).--Devant quelle au nant à une fabrique , et à lui transférée.
torité doit être suivie l'action d'un créan. postérieurement à l'arrêté du 7 thermidor
cier contre la caution d’nne fabrique qui a an II ? p. 195. ( 12) . — Peuvent - elles ré
-
chapitres supprimés ? p. 195. (15 ).- Peu- notification administrative d'un arrêté ? p.
vent-elles réclamer les biens des ordres re- 22. (28. 29) . — Peut- elle résulter de l'aveu
ligieux et des confrérics existantes hors des d'une notification administrative ? p . 23 .
églises supprimées ? p. 196. ( 16) . – Les (30) . — Peut- elle résulter de la production
débiteurs de rentes envers d'anciennes fa- d'un arrêté dont expédition aa été délivrée
briques peuvent-ils opérer la compensation à la partie même ? p . 23 (31).-- Résulte
de leurs redevances avec les créances qu'ils t- elle de l'expiration du délai fixé par le
ont directement sur l'état ? p . 196. ( 17 ) . réglement pour se pourvoir au conseil, sur
Une fabrique distraite d'une cure dont une signification lors de laquelle aucune
clle faisait originairement partie , a-t-elle loi ne réglait ce mode ? p. 23. (33).
droit à une portion des biens de cette cure? Flottage. Les préfets peuvent-ils prendre
p . 196. ( 18) . des arrêtés pour ordonner des ouvrages
Féodalité. L'administration peut-elle con- tendant à favoriser le flottage des bois des
naitre des questions de féodalité ? p. 288. tinés à l'approvisionnement des villes? p.
Fermages. Les conseils de préfecture peu- 147. (44) . Voy . Cours d'eau .
vent-ils connaitre des contestations relati- Fondation pieuse. Voy. Etablissemens de
ves aux fermages d'un bien national et aux Charité, Rentes nationales.
comptes d'un fermier ? p . 266. ( 16 in fine). FORclusion . Dans quel cas est-elle encourue ?
-Le prix des fermages des biens nationaux p . 23. 135. 36) . -Est-elle prononcée pour
peut-il être réduit, lorsqu'il excède la moi- défaut de production des arrêtés attaques ?
tié en sus des fermages ou revenus de 1790 ? p. 16. ( 111 ) .
p . 40. (26 ) Forêts. Voy . Bois.
Fin de non recevoir. Peut-on l'opposer à ce- FOURNITUREs. Voy . Marchės.
lui qui se pourvoit contre des arrêtés qui FOURRAGBs . Voy. Marchés.
ne sont que l'exécution de précédens arrê. Fours banaur. Voy. Banalité.
tés passés en force de chose jugée ? p. 22. Frais d'un procés perdu par une commune.
(26) . - Est- elle encourue, lorsque la partie Voy. Detles des communes.
qui en réclame le bénéfice ne justifiie d'au. Fruits. L'administration peut-elle en ordon .
cune signification de l'arrêté attaqué ? p . ner la restitution ? p. 117. ( 16) . p. 288.
22. (27). – Peut-elle être établie par la (385 )
réclame pas ? p . 57. (27) . – Peuvent-ils, Halles et Marchés. De quel ressort est la
en leur privé nom , intenter une action re- question de savoir si des rentes pour con
lative à l'examen du droit de jouissance cession de bancs sous les halles sont dues
d'un bien reconnu communal ? p. 58. (28). encore aujourd'hui ? p. 198. ( 1 ) .- Quelle
332 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
autorité doit juger les contestations qui des bâtimens ait été préalablement désin
s'élèvent sur la propriété des bâtimens téressé ? p . 199. (6) . — Des particuliers
des halles? p . 198. ( 2 ) . – Quelle forme qui avaient acquis, des ancients propriétai
doit - on suivre pour l'estimation du prix res , des emplacemens à mettre des bancs
de location annuelle d'une halle ? p . dans une halle, peuvent-ils être évincés par
198. (3) . Quil, s'il y a débat sur les ba- l'acquéreur de cette halle vendue nationa
ses de cette estimation ? eod. Un pro
-
lement ? p 199. ( 7 ) .
priétaire de halle peut-il être exproprié Hospices. Voy . Etablissemens de charité.
par un arrêté de préfet ? p . 198. (4) . —Les Huissiers. Quel est le ministre compétent
rentes pour concession de bancs sous les pour ordonner la restitution des sommes
induernent perçues par eux , pour actes
halles sont - elles féodales ? p . 199. ' (5 ) .
- L'administration peut-elle ordonner la faits au compte de l'état ? p . 282
perception des droits de hallage au profit Hypothèques. Voy. Communes , Comptables,
d'une commune > sans que le propriétaire Domaines nationaux, Emigrés.
I
Jouissance des biens communaux.Voy. Com- avec l'état ? p. 168. (64) . — Ceux qui , en
типаих . vertu d'actes administratifs , avaient joui
.
de biens indivis avec l'état. Avant la loi du . de biens d'émigrés jusqu'à l'amnistie , en
5 décembre 1814 , faisait - on entrer en devaient-ils compte à l'amnistié ? p. 168 .
compte les avances faites aux fermiers pour (62) . — Devait-il en être formé un compte
semences antérieurement à l'indivision ? et que devenait son résultat ? p. 168. (63) .
p. 169. (65) . — Devant quelle autorité de- Juge de paix. Peut-il connaître d'une action
vait- on former la demande en reddition possessoire relative à des biens nationaux ?
de compte de biens possédés indivisément p . 116. (7) .
ET RAISONNÉE DES MATIERES. 333
Jugement. Peut-il être annullé par un minis tion ? p. 3. - Qu'est-ce que la juridiction
tre ? p . 14. (92) . gracieuse ? p . 2. Quelles autorités exercent
- d'ordrc. Devant quelle autorité le domaine cette juridiction ? p . 3 . - Qu'est -ce que
doit- il poursuivre l'exécution d'un tel juge la juridiction contentieuse ? p . 3. -- Quel-,
ment, qui a condamné l'acquéreur des biens les autorités excrcent cette juridiction ? p .
d'un fermier de l'état à lui payer somme
3 et 6. ( 19 et suiv. ) . p. 8. (35 et suiv.) p .
dont ce fermier est reconnu son débiteur ? 12. (35 et suiv . ) p. 8. (70 et suiv .) - La
p . 39. (24 ) . juridiction administrative peut-elle être
Juridiction. Qu'est-ce que la juridiction ad réservée par les ministres clans les marchés
ministrative proprement dite ? p . 2. qu'ils passent au nom de l'état ? p. 14. (96) .
Quelles autorités exercent cette juridic
MADRAGUE. Voy. Péche. Mandat Sa force et ses effets peuvent- ils être
Maire. Peut- il attaquer au conseil d'état , au appréciés par l'administration ? p. 289. Voy.
nom de sa commune ,> un arrêté de conseil Décompte.
de préfecture , sans y avoir été autorisé par ManUFACTURE. Un préfet a-t-il le droit de
le conseil municipal ? p. 57. (25 ). Aligne- prendre des mesures relatives à des objets
ment , Chemin vicinal, Roulage, Voirie . d'art , de manufacture et d'industrie génė
Maison.. Voy. Voirie ( grande ) et Voirie rale ? p . 214. (5). Les préfets peuvent
( urbaine ). ils prononcer sur le mérite des oppositions
334 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
formées à l'établissement l'une manufac bois à un garde-magasin , pour le compte
-
ture ? p. 214. (6). - Que doit faire le con de l'état ? p . 224. (8) . A qui appartient .
seil d'état lorsqu'en cette matière le conseil il de prononcer sur les coutestations entre
de préfecture , au lieu de donner un avis , les particuliers et les régies établies par le
a prononcé un jugement ? p. 214. (7) . – gouvernement ou les agens desdites régies ,
Comment doivent être jugées les opposi à l'occasion de fournitures faites pour le
tions formées à l'établissement d'unemanu compte de l'état ? p. 223 , (2) 224 et 224.
facture , antérieurement au décret du 15 ( 10) . A qui appartient-il de prononcer
octobre 1810 , et non encore jugées ? p . 215. sur les contestations qui ont pour but de
(9) . Pour la translation ou l'établisse firer le mode de paiement du service des
ment des manufactures de première classe, étapes et des convois militaires ? 'p. 224.
l'information de commodo et incommodo (5) . Devant quelle autorité doit se pour
est -clle nécessaire ? p . 215. ( 10) . Doit voir un voiturier chargé du transport d'ef
on accorder aux propriétaires d'établisse fets militaires , par un préposé de cette ad
mens insalubres ou incommodes la faculté ministration , afin de réclamer son paie
de neutraliser l'odeur ou de diminuer l'in ment , s'il lui est contesté ? p. 224. (4) . -
commodité ? p . 215. ( 12. 13) . Les éta . Un juge de paix peut-il prononcer sur des
blissemens qui ne sont ni insalubres ni dan contestations qui ont pour objet le paie
gereux doivent -ils être conservés ? p . 214 , ment de fournitures de fourrages ? p . 224 .
215. ( 11)) . —- Lorsqu'il existe des opposi (6 ) . — Les tribunaux peuvent-ils connaitre
.
tions formées à l'établissement des manu des difficultés existantes entre un agent de
factures de la dre classe , quelle est l'au l'adıninistration des vivres et fourrages , at
torité qui les juge ? p. 213. ( 1 ) . Qui , un ex -fournisseur , relativement à un mar
pour celles de la seconde et de la 3e. ché passé par cet agent dans l'exercice de
classes ? p . 214. ( 2 et 3 ) . ses fonctions ? p . 224. ( 7) . .
Les tribu
Marais . Les tribunaux sont - ils compétens naux sont- ils compétens pour décider les
pour constater et régler l'époque , le mode contestations qui peuvent résulter des ré
d'exécution , le genre et l'étendue des tra quisitions failes pour le service des armées ?
vaux à faire par des dessécheurs ? p 220. p . 224. ( 11.12 ) . – Existe-t- il des fournis
(2) . Les tribunaux sont-ils compétens seurs pour lesquels le recours direct au con.
pour déterminer quels sont ceux des tra seil d'état soit ouvert ? p . 225. ( 13) . — Où et
vaux faits par les anciens concessionnaires comment doit se pourvoir un fournisseur
dont le prix leur doit être remboursé , ou dont la réclamation n'est point conten
pour lesquels il leur est dû des indemnités ? tieuse? p . 225. ( 14) . - Quels sont les agens
p. 220. (3) . — Quelle autorité est compé du gouvernement contre lesquels on doit sc
tente pour condamner des propriétaires in pourvoir administrativement, en matière
diris de marais nationaux à payer leur part de fournitures ? p . 225. ( 15) . De quels
contributoire dans les dépenses nécessaires tribunaux sont justiciables les agens nom
pour entretenir les digues qui protègent mes par une compagnie ou ses sous - traitans?
l'existence de leurs marais ? p. 220. (49: p. 225. (15 in fine) De quel tribunaux
Quelles autorités jugent les contestations sont justiciables les entrepreneurs , pour
relatives au desséchement des marais ? p. les opérations faites par eux et leurs pro
220. ( 1 ) . pres agens ? p . 225. ( 18) . — Quels sont les
Marche - pied . Voy . Voirie. ouvrages d'art dont les entrepreneurs ou
MARCHÉS ET FOURNITURES. Quelle autorité est leurs agens peuvent réclamer le paiement
compétente pour statuer sur les contesta devant l'administration ? p . 226. ( 19.) –
tions élevées entre le trésor public et des Les fournisseurs qui ont traité avec le gou .
fournisseurs ou leurs cautions ? p. 223. ( 1 ) . vernement comme fournisseurs , sont-ils
- Devant quelle autorité peut poursuivre justiciables de l'administration pour les
son paiement un fournisseur qui a livré des obligations qu'ils ont souscrites envers des
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES. 335
'tiers , en raison de leur service ? p . 226 . traitans d'un fournisseur penvent-ils adres
(20. 21 ) . – L'administration peut-elle con- ser des demandes d'argent à l'état , au nom
naitre les difficultés élevées entre un en- de ce fournisseur ? p. 228. (36) . – Les cau
trepreneur et ses associés, par suite de l'en- tions d'un fournisseur peuvent- elles se dé
treprise dont il était seul chargé ? p . 226. gager des poursuites du gouvernement en
( 22 ) . – En général , les débats élevés entre opposant la compensation qui s'est opérée
un fournisseur et des tiers , de quelle com en faveur du cautionné ? p . 229. (37) . –
pétence sont-ils? p . 226. (23). -De quel res- Quand les cautions d'un fournisseur peu
sort est une action intentée pour le paie vent-elles se croire libérées de leur engage
ment de fournitures faites en exécution l'un ment envers l'état ? p . 229. (38 ). - Le
marché passé entre un fournisseur et son fournisseur qui a reçu volontairement des
sous-traitant? p . 227 (24) .- Devant qui doi valeurs sujettes à négociation , doit - il en
vent être portées les contestations élevées supporter les frais ? p. 229. (39 ) . - Un
-
entre un particulier qui a acheté sans qua fournisseur peut - il prétendre indemnité
lité ni mission , d'un auti particulier , des
> pour la perte qu'ont pu éprouver les va
vivres et fourrages , au nom de l'adminis- leurs que le tréors lui a dounées , au
tration ? p . 227. (25) . — De quelle autorité cours , en paiement de ses ordonnances ?
est justiciable un directeur des vivres de la p . 229. ( 40) .
inarine pour raison de billets à ordre et Mariage. L'administration peut- elle connai
autres effets souscrits par lui en sadite qua Ire des plaintes auxquelles peut donner
lité ? p . 227. (26). Quelle autorité doit lieu le refus d'un officier de l'état civil de
prendre connaissance du débat existant procéder વેà sa célébration ? p. 289.
entre un fournisseur de l'administration et
Marine. Voy. Marchés et Fournitures, Pen
un marchand de bois , à raison d'une four sion .
niture dont celui-là refuse de prendre li MERCURIALES. L'administration peut-elle les
vraison ? p. 227. (27 ). Peut -on refuser
arrêter ? p . 289.
à un fournisseur le paiement d'une fourni
ture constatée par des procès -verbaux dont MESSAGERIES. Voy . Roulage.
l'authenticité et l'exactitude ne sont pas Militaires. Voy . Pension , Solde d'activité
contestées ? p . 227. (29) . -
A défaut de et de retraite,
marché passé , quel prix peut réclainer un Mines. A quelle autorité appartient le droit
fournisseur quia fait aux troupes des fourni. de mainlen ir les anciennes concessions pour
tures d'habillement et équipement ? p . 228. l'exploitation des mines, d'en accorder de
( 30 ). - D'après quelles bases doivent être nouvelles , et de déterminer les lieux de
rendus les comptes d'un entrepreneur du leur établissement ? p . 233. ( 1 ) . Quelle
service d'uu liopital ? p . 228. (31 ) - Jus autorité a le droit de fixer les objets et les
ques à quand un entrepreneur reste -t - il choses qui sont nécessaires à leur exploita
responsable des approvisionnemens et du tion , tels que lavoirs , patouillets , prises
matériel qui sont entre ses mains ? p . 228. d'eau ? p . 233. (2.3) . — Quelle antorité est
-
(32) . - Quels sont les pouvoirs de l'admi . compétente pour déterminer l'indemnité
nistration , lorsque ', dans ses opérations , due aux anciens par les nouveaux conces
un fournisseur s'est mis en contravention sionnaires de mines ? p . 233. ( 1 ) . Quelle
formelle ayec les termes de son marché ? autorité est compétente pour statuer sur
p . 228. (33) . - Dans quel cas un fournis l'état provisoire des anciennes concessions
seur est- il non - recevable à réclamer l'exé- non encore définitivement réglées ? p. 233.
cution de son marché ? p . ( 228. (34). (5) .- Quelle autorité doit décider les ques
Le fournisseur qui a donné lieu , par sa né tions d'indemnité à payer par les proprié
gligence , à passer un marché d'urgence, taires de mines , à raison des recherches ou
est - il passible de la différence qui peut exis. travaux antérieurs à l'acte de concession ?
ter dans les prix ? p. 228. (35) . — Les sous p. 234. (6) . – Quelle autorité est compé
336 TABLE GÉNERALE ALPHABÉTIQUE
tente pour statuer sur le demandes en mations formées devant eux contreles arrêtés
dommages- intérêts ou en indemnités pour des conseils de préfecture saisissent -ils la ju
non-jouissance , formées par les propriétai- ridiction contentieuse ? p. 14. (85) . — Quid,
resdu sol contre les concessionnaires?p.234. des réclamations adresséesà eux-mêmes con •
17 ) .- Devant qui doit-on se pourvoir con- tre leurs propres décisions contradictoires?
tre les arrêtés de préfets compétemment eod . - Quel est le caractère de leurs déci
rendus dans cette matière ? p . 234, (8 9 in sions ? p . 12. (72) . — Où doit être porté le
-
fine). — Quand l'autorité a-t-elle le droit recours contre leurs décisions en matière
de suspendre l'usage des fourneaux qu'elle contentieuse ? p . 13. ( 78) . Peuvent -ils
a permis d'ouvrir ? p . 234. (9) . Quels sont,
. annuller les arrêtés des préfets ? p . 14 (99) .
pour les anciens concessionnaires, les effets Des conseils de préfecture ? p . 15. (99) .
de l'accomplissement des formalités pres- .
Peuvent-ils ordonner aux préfets de
crites par la loi du 21 avril 1810 , pour de- rapporter leurs arrêtés ? p. 14. (95) .
venir propriétaire incommutable ? p . 234. Quelles affaires de nature contentieuse sont
( 11 ).- Unjuge-de paix peut- il maintenir soumises à leur juridiction ? p . 15. (97) . —
en possession d'une mine un particulier qui Peuvent-ils remettre en question la chose
ne peut représenter l'acte ou prouver l'exis. jugée ? p . 15. (98 ). — Peuvent-ils être con
tence d'une concession ? p . 234. ( 10 ). -Un damnés aux dépens ? Voy . Dépens. - Leurs
particulier , demandeur originaire en con- décisions gracieuses et de faveur peuvent
cession , et non compris dans l'acte decon elles être attaquées par la voie du comité du
cession , peut-il s'y faire rétablir ? p . 234. contentieux ? p . 13. (82) .
( 12) -
Un tiers peut -
de la Justice. Voy . Huissiers.
il demander à être substitué à un conces Minutes De quel ressort étaient, avant la loi
sionnaire , sons prétexte qu'il a encouru du 5 décembre 1814 , les contestations re
la déchéance ? p. 235. ( 13) . Des parti
-
jetée ? p. 235. (15) . — Quelles faveurspeut Moulin . Peut-il être établi sans autorisation,
même sur les vières non navigables ni
réclamer un concessionnaire de l'état ?
p . 233. ( 16) . flottables ? p. 143. ( 12. 13. 14) . Voy. Bana
Ministres. A quelles formes sont-ils astreints lité , Cours d'eau , Déversoir , Vannes.
pour rendre leurs décisions ? p . 12. (70.71 ). MunitioNNAIRE GÉNÉRAL. Voy. Marchés et
Comment peuvent être attaquées leurs Fournitures.
décisions , en matière purement adminis- Murs. Peut-on réparer sans autorisation ceux
trative ? p . 14. (91 ) . — Leurs décisions doi-
-
qui bordent la voie publique ? p. 278. (2) .
vent-elles être signifiées par huissier ? p. 13. p. 277. (18.- Un particulier peut il réta
(74) . --Reçoivent-ils l'opposition à leurs dé- blir en saillie un mur qui dépasse l'aligne
cisions par défaut? p. 12. (73).-Les récla- ment ? p. 277. (2-) .
OBLIGation . Voy. Comptables, Domaines na- gnifié de leur auteur , fait- elle courir le dé
tionaux . lai de l'opposition ? p . 30. (85 ). — L'oppo
-
Octroi . Quelle autorité est compétente pour sition contre les ordonnances , en matière
juger les contestations relatives à l'octroi ? non contentieuse ,។ est-elle admissible de
p . 289. vant le comité du contentieux ? p . 30. (87 .
Odeur insalubre ou incommode. Voy . Manu- 88 ). Peut - elle être formée devant ce
factures. comité contre les décrets impériaux , en
Omission , DOUBLES EMPLOIS . Voy . Comptables. matière domaniale? p . 31. (91 ) . p . 23. (34 ).
Opposition. Les arrêtés par défaut des conseils Dans quel cas l'opposition est-elle reje
de préfecture sont- ils susceptibles d'oppo- tée ? p.31 . (90. 92. 93. 94 ).
sition ? p . 8. (41 ) , p . 22. (23) . p . 30. ( 81 ) Saisie - Arrêt. Les tribunaux sont - ils com
Jusques à quand les conseils de préfec- pétens pour statuer sur la validité d'une
ture reçoivent-ils l'opposition à leurs arrê- opposition formée par un particulier entre
tés par défaut ? p . 8. (41 ) . Est - elle ou- les mains d'un receveur ? p . 75. (6) .
verte contre les décisions des ministres ? ORDONNANCE de soit -communiqué. Dans quel
p . 30. (81 ) . — L'opposition contre les or. délai doit -elle être signifiée ? p . 23. (37 et
donnances royales par défaut, peut-elle suiv . )
être portée devant le conseil d'état ? p . 13. Ordonnances royales. En matière purement
(77 ) . - Est- elle recevable , de droit , au administrative , réglementaire et de police ,
conseil ? p . 3. (82 ).- Dans quel délai doit-
. quel recours est ouvert contr'elles ? p . 13 .
elle être formée contre les ordonnauces ( 83 ) .
royales ? p . 30. (83) . La signification Ordre administratif. De combien de juridic
d'une ordonnance au domicile des héritiers tions se compose-t-il ? p. 2.
de la partie défaillante , avant le décès si- Ouvrages . Voy . Travaux publics , Voirie.
P
Pacace . Voy . Communaux , Domaines na Par quelle autorité peut être jugée la
tionaux . question de savoir si un particulier a le
Paiement. Engendre - t - il acquiescement ? droit d'être compris dans la distribution
p . 27. (60) des bois communaux ? 62 (64) .- Quelle au
PAPIER- MONNAIE . Comment cette valeur de torité peut décider si , en réintégrant des
vait- elle être appréciée dans les comptes copartageans dans leurs lots , elle a entendu
de biens indivis avec le gouvernement ? que les fruits de ces lots leur seraient res
p . 169. (65) . titués ? p. 62. (65) . – Lorsque la difficulté
Papier limbré. L'administration de l'enregis ne porte pas sur un bien communal , mais
trement peut-elle refuser d'admettre au seulement sur un bien indivis entre deux
contre-timbre , du papier timbré portant particuliers qui réclament l'exécution du
un type annullé ? p . 282. partage qu'ils en ont fait,devant quelle auto
PARCOURS (droit de) . Voy . Pacage. rité la question doit-elle être portée? p . 62.
Partage des Biens communaux . Quelle auto (66) . — Quels sont les partages annullés
.
rité a le droit de faire l'application des lois par la loi du 10 juin 1793 ? p . 62. (67) . –
et décrets sur le partage des biens indivis A quels partages la loi du 9 ventose an 12
entre deux communes ?? p. 62. (62) . – Les est-elle applicable ? p . 62. (67) . - Sont-ils
décisions des conseils de préfecture qui attaquables , lorsqu'il en a été dressé un acte
prononcent le maintien ou l'annullation régulier en la forme ? p. 62. (68) . Un par
de partage de biens communaux , peuvent tage existe-il aux yeux de la loi , sans acte
elles être exécutées le plano ? p . 62. (63) . qui l'opère et qui le constate ? p . 63. (69) .
MACAREL 22 .
338 TABLE GÉNERALE ALPHABETIQUE
Le défrichement et la possession suffisent- était - il reçu àà attaquer les actes de partage
ils pour faire maintenir les partages dont faits entre l'état et les héritiers de cet émi
il n'existe point d'acte ? p. 63. (70).- L'exé- gré ? p. 164. (28 ).
cution et la possession de bonne foi suffi- Passage. Voy. Chemin , vicinal, Voirie.
sent-elles pour le faire valider ? p . 63.171 , Patente. Où doit être payé le droit fixe de
2
der lorsqu'il s'agissait d'annuller, de recti- mé ? p. 289. Les tribunaux peuvent-ils con
fier ou de maintenir un partage fait avec damner une communauté de pêcheurs à
l'état ? p . 163. ( 26 ). Quelle autorité pro- faire des fonds pour satisfaire aux con
nonçait sur les actions en garantie exercées damnations qu'ils ont prononcées contre
par le domaine à raison des actes de par- elle? p.291 . - L'administration est - elle com
tage des biens d'émigrés ? p . 164. (27) . - pétente pour statuer sur la légitimité ou
Le créancier de la succession d'un émigré la quotité d'un droit concédé à une com
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES . 339
munauté de pêcheurs ? p . 290 .-- Quelle au générale accordée par la loi du 13 floréal
torité doit connaître du trouble apporté à an 5, à toutes les nitrières en activité , le
l'usage du droit de pêche par un entrepre ministre de la guerre pent - il ordonner de
neur de travaux publics ? p . 290 . Voy . fermer une semblable exploitation ? p . 284 .
Cours d'eau . Pourvor . Voy . Recours.
Pension . Peut-il . en général , en être accordé Préfet. Caractère de ses arrêtés p . 6. (14).
7
aux employés qui n'ont point un traitement Est-il compétent pour statuer sur le conten
fixe, et sur lequel on ne peut opérer une tieux de l'administratration ? p.6 (19) .--Peut .
retenue ? p . 283 . Celle d'une veuve doit il rapporter ses arrêtés et ceux de ses pré
elle être fixée d'après les lois en vigueur au décesseurs ? ( 14 ) . et 6 (20 ). — Peut il rap
moment du décès de son mari, ou d'après porter ceux des adıninistrations centrales
les lois existantes à l'époque de la liquida et des conseils de préfecture ? p . 7. (21 ). —
tion? p.283.- Peut- il être accordé des pen Est-il besoin qu'il en ordonne l'exécution ?
sions aux employés des préfectures ou aux eod. Peut-il réformer les jugemens des
fonctionnaires publics départementaux, sur tribunaux ou seulement suspendre leur
les fonds des départemens et les centimes action ? p . 7 (22) --Quelle voie doit-il pren
qu'ils acquittent ? p . 283 - Quelle est la dre pour revendiquer à l'autorité adminis
règle à suivre pour la liquidation des pen trative des contestations qu'il croit être de
sions à accorder aux employés des adminis - la compétence de cette autorité et qui sont
trations départementales et des municipa pendantes devant les tribunaux ? p . 7 . (23 ) .
lités ? p . 283. - Les ouvriers et autres em -Enélevant leconflit, peut-il juger la ques
-
ployés aux manufactures d'armes de la tion? p.7. (24) . Dans ce dernier cas, son ar
guerre et de la marine y ont-ilsdroit?p.283 . rêté doit-il être annullé dans toutes ses
Les médecins des hospices peuvent-ils disposit ions ? eod Que doit-il faire lors
y prétendre. en cette qualité ? p . 283 - Le que des contestations qui intéressent l'état,
tems de service militaire se cumule -t -ilavec comme propriétaire , sont portées devant
le service dans l'administration ? p. 293. les tribunaux ? p . 5 (8) . et 7. ( 25 ).—Dansce
L'art . 2277 du code civil a -t - il abrogé l'arti cas,est-il nécessaire qu'il prenne l'avis préa
cle 10 de l'arrêté du 15 floréal an XI? p . 283.
. lable du conseil depréfecture? eod. —A-t-il
Percepteur. Voy . Comptables. le droit de prononcer sur le fond d'une
Pesage . L'administration connaît-elle des dif contestation déjà jugée par l'ancien conseil
ficultés relatives aux bureaux de pesage. d'état du Roi ? p. 7. (26) .-Peut-il excéder
publics ? p1 . 291 . à la fois ses pouvoirs et sa compétence ? p.7 .
Pétitions (les) adressées aux ministres éta (27-28) . — Ses arrêtés annullés dans les dis
blissent-elles le recours au conscil d'état ? positions où se découvre son incompétence,
p . 19. (2) . peuvent-il être confirmés dans les disposi
Places dans les églises. Quelle autorité doit tions qui ont pour objet de simples mesures
connaitre des difficultés élevées à ce siia administratives et provisoires ? p . 7.— ( 29 ).
jet ? p . 284 . -Peut -il faire des réglemens d'administra
Police industrielle. A quelle autorité doivent tion publique, les étendre ou les interpré
être soumis les réglemens que les préfets ter ? p . 7. (30 ). -- A -t-il le droit de les pré
font à cet égard ? p . 284 . parer ? p . 7. (31 ). - Est-il des mesures ad
- réglementaire. Voy. Réglemens. ministratives dont il ne puisse ordonner
- rurale. De quel ressort sont les contra l'exécution avant d'avoir consulté le minis
ventions en cette matière ? p . 271 (61 ) . tre de l'intérieur ? p . 7. (32) .--Peut-il mo
Pont. Voy. Péuge, Travaux publics . difier ou faire exécuter les dispositions
PORTEUR DE CONTRAINTE . Voy . Contributions. d'une ordonnance royale dont l'exécution
Possessoire . Voy. Chemain vicinal, Juge de et l'application sont renvoyées aux tribu
paix . naux ? p . 8. ( 33 ).- Peut- il préjuger le fond
POUDRES ET SALPÊTRES. Malgré l'autorisation d'une contestation sur laquelle il se déclare
340 TABLE GÉNRÉALE ALPHABÉTIQUE
incompétent? p . 8. (34 ).— Quelle autorité a Procès. A quel magistrat est confiée l'attri
le droit de connaître des arrêtés de préfets bution de suivre les actions qui intéressent
pris dans les bornes de leur compétence ? les communes ?? p . 57. (24) .
p . 6. (15). Peut -on se pourvoir directe- Production ( la ) d'un acte dans lequel on a
ment au conseil d'état contre ces arrêtés ? omis , à dessein , un passage décisif , peut
p.6. ( 17 et 18 ) . elle donner ouverture à requête civile ?
PRENEUR par bail à rente de droits abolis . p . 32. ( 105 ) .
Voy. Rentes. Proposition d'erreur. Voy . Révision .
PRÉPARATOIRE. (jugement). Le conseil d'état PROPRIÉTÉ. A quelle autorité est dévolue la
prend -il des décisions de cette nature ? faculté de juger les question de cette na
p . 16. ( 112) . ture ? p . 4. (1 ) et p . 291 . Celles qui in
PRéposé de Comptable. Voy. Comptables. téressent l'état peuvent-elles être jugées
PRESCRIPTION. Les conseils de préfecture sont de plano par les tribunaux ? p. 5 (8) .
ils compétens pour juger du mérite d'une Quelle autorité doit juger celles qui portent
prescription opposée par le domaine? p.38 . sur des biens communaux ? p . 58. ( 32 ,
-
( 1 ) . - Les questions de prescription entre 33 , 34 , 35 ) p . 59. ( 39 ), p . 61. ( 58 ) .
le domaine et les particuliers sont-elles du Avant de statuer sur le inérite de la vente
ressurt de l'administration ? p . 291 . des biens d'une commune , doit-on pro
Prêt . Voy . Communaur . noncer sur la question de propriété élevée
PRÊTRES DÉPORTÉS . Avant la loi du 5 décembre par des tiers ? p . 60. ( 47 ) . et 67. ( 107):
1814 , leurs héritiers envoyés en possession L'autorisation donnée par une loi à une
de leurs biens , en étaient- ils déclarés pro- commune , pour aliéner un bien commu
priétaires incommutables ? p . 169. (68).- nal , préjuge -t-elle la question de pro
Avaient-ils droit aux revenus de leurs biens priété ? p . 61. ( 53 ) .
échus avant leur radiation ? p. 169. (69). Provision . Quelle autorité aa le droit de l'ac
Prêtres réclus. Leurs héritiers ont-ils pu corder , dans une contestation dont le fond
être valablement envoyés en possession de est renvoyé aux tribunaux ? p . 5. (7) et 60.
leurs biens ? p . 169. ( 70 ) . ( 44 ) . - Les arrêtés des sous -préfets sont
Prise d'eau. Voy. Cours d'eau . ils quelquefois exécutoires par provision ?
PRIVILÈGE ET HYPOTHÈQUE . L'administration p. 6. ( 15 ). – En matière de chemins vici
peut-elle connaître des questions de cette naux , la provision doit - elle être accordée à
contradictoire et définitive ? p . 32. ( 101 , grés ont été réintégrés ? p. 170. (77).-Quelle
102 et 106 ). autorité est compétente pour statuer sur
Récusation . Voy. Expropriation pour cause les demandes en main -levées d'inscriptions
d'utilité publique. formées contre les émigrés réintégrés ?
Redevance. Quelle autorité est compétente p . 170. ( 78 ) . – Devant quelle autorité
pour dispenser une commune de payer au doit se pourvoir un ancien émigré pour faire
domaine une redevance que ses habitans apprécier sa demande en restitution de
payaient à leur ancien seigneur ? p . 69. biens dont un particulier a été envoyé en
( 123) . — Voy. Rentes. possession , malgré un testament qu'il pro
Régie . Voy . Domaine , Contributions indi duit ? p . 171. (79) . — Les anciens émigrés
rectes . peuvent- ils attaquer les actes ou arrange
Réglement d'administration publique. Les mens faits entre l'état et les particuliers
préfets peuvent-ils faire étendre ou inter avant la loi du 5 décembre 1814 ? p . 171 .
préter ces réglemens ? p. 7. ( 30. 31 ) . (80 ). - Les anciens émigrés peuvent-ils
Quelle est la compétence des conseils de attaquer les arrêtés des préfets ou d'admi.
préfecture à cet égard ? p . 11. (61 ) . - Les nistrations centrales qui ont envoyé des
particuliers peuvent-ils les attaquer par communes en possession ile biens litigicux
la voie du comité du contentieux ? p . 25 . entr'elles et ces émigrés ? p . 171. (81 ) . -
( 46 ) . p . 289 . L'administration des domaines peut-elle
- de compte. Quelle autorité peut établir aujourd'hui consentir , au nom des anciens
celui qui est dû par un fermier en vertu émigrés et au profit des acquéreurs , la
d'un bail antérieur à la saisic nationale ? réduction ou la remise d'un reliquat porté
p . 39. ( 14 ). en leur décompte ? p . 171. (82) . -
Les
- de Police. Peuvent-ils être attaqués de émigrés réintégrés ont-ils droit aux fer
· vant le conseil d'état , par la voie conten
2
mages non perçus par le domaine ; et de .
tieuse ? p . 16. ( 115 ) et 25. ( 47 ) . vant qui doivent être portées leurs actions
Relier de laps de temps. En peut-il être ac en paiement desdits fermages ? p . 171 .
cordé pour le recours au conseil ? p. 20. (83) . – Est-ce devant l'administration ou
( 10 ) et 24. ( 41 ) . les tribunaux que doit être portée anjour
RELIGIONNAIRES . Les héritiers et successeurs d'hui la demande en annullation d'un
actuels d'un parent de religionnaire qui a compte de bénéfice d'inventaire arrêté par
été , par grâce spéciale , envoyé en posses l'administration, avant la loi du 5 décembre
sion de ses biens , peuvent- ils opposer la 1814 ? p . 172. (84) . Devant qui doivent
prescription à un tiers qui demanderait au être portées aujourd'hui les contestations
conseil d'état l'annullation d'un arrêt de auquelles peuvent donner lieu des créances
l'ancien conseil, par lequel le Roi aurait exercées contre des anciens émigrés et qui
concédé ces biens à leur auteur ? p . 284 . n'ont point été liquidées pendant l'absence
REMBOURSEMENT. Dans quel cas est valable de ces débiteurs ? p. 172. (85) . — A quelle
celui des sommes dues à des émigrés , fait> autorité doit être aujourd'hui déférée la
dans les caisses de l'état ? p . 173. (92. 93) . question de savoir si l'appréhension faite ,
Remise des Biens non vendus des émigrés. par les enfans d'un émigré , de la portion
De quels biens doit - elle étre faite ? p . 169. qui lui revenait dans une succession qui
(71 ) . —Quels en sont les effets vis-à-vis des lui serait échue s'il n'eût point émigré, les
tiers ? p. 170 (73) . – Fait-elle succéder les a rendus passibles des créances réclamécs
anciens émigrés aux actions litigieuses pas contre la succession de leur père ? p . 172.
sives et actives intentées ou subics par le (86) . – Devant qui doit être aujourd'hui
domaine, quand il les représentait ? p. 170. portée une contestation dans laquelle il
(74, 75, 76).- A quelle autorité appartient s'agit de régler le provisoire en vertu du
la décision de contestations résultantes de quel une femme , qui avait des reprises
l'exercice des droits dans lesquels les émi matrimoniales à exercer sur les biens de
MACAREL . 22 ..
342 TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE
son mari émigré , a été autorisée à jouir Renvoi. Dans quels cas est-il prononcé par
d'une rente provenantdelui? p . 172. (87), le conseil d'état ? p . 63 .
- A quelle autorité doivent être soumises - devant les tribunaux. Dans quelles cir
aujourd'hui les contestations qui ont pour constances le conseil d'état doit-il le pro
objet la validité des versemens de deniers noncer ? p . 17. ( 117 ) . – Doit-il être or
faits dans les mains de l'état représentant donné pour les causes qui ressortissaient à
un émigré , ou la validité des quittances l'ancien conseil d'état royal ? p . 17. ( 119 ) .
qui constatent ces versemens ? p . 172. (88 , - Le renvoi pur et simple de la cause de
89, 90, 91 ). — Un ancien partage admi- vant les tribunaux , lorsqu'il est prononcé
nistratif entre les héritiers d'un émigré et sur conflit par le conseil d'état , est-il une
l'état représentant d'autres émigrés , fait-il
9 annullation suffisante d'un premier jugea
obstacle à ce que des tiers qui prétendraient ment qui aurait déclaré leur incompétence ?
à la propriété des objets compris auxdits p. 17. ( 121 ) .
partages , portent aujourd'hui leur action Réparation d'un chemin vicinal. Quelle au
devant les tribunaux ? p. 173. (95) . – A torité peut l'ordonner ? p. 266. (38). Quelle
.
quelle autorité doivent être soumises au- autorité peut juger les contestations sur
jourd'hui les actions en validité de titres yenues à cet égard ? eod . - Les parties peu
sur la propriété de biens qui n'ont jamais vent-elles déférer à des arbitres les contes
été partagés par l'état ? p. 174. ( 96. 97). –
-
tations existantes entre les préposés à la
Le créancier privilégié d'un ancien émigré réparation des chemins vicinaux et les pro
peut-il aujourd'hui attaquer les partages priétaires riverains , à l'occasion des tra
7
faits entre l'état et les héritiers de cet émi- vaux faits par les premiers ? p . 266. (29 ),
gré , comme héritiers des cas dotaux de REPRISE d'instunce. Lorsqu'il ne s'agit de
leur mère ? p. 76. (98'. prononcer que sur la compétence , la no
Rentes féodales. Voy . Halles. tification du décès d'une partie doit-elle
- nationales. Quelle autorité est compé- suspendre la décision da conseil d'état ?
tente pour juger les contestations relatives p . 29. ( 78 ).
à la nature de ces rentes ? p. 238. ( 1 ).- A REQUÊTE civile. Est - elle ouverte contre les
leur propriété ? eod. (2). A leur existence ? arrêtés des conseils de prélecture ? p. 9 .
eod. (3). — Quelle autorité est compétente ( 47 ) . – La production d'un acte dans le
-
SAISIE - ARRÊT. L'administration peut- elle ja- de décomptes de jouissance des biens in
mais statuer sur sa validité ? p. 292. Voy. divis avec l'état ? p . 160. ( 7) . L'état
Contributions directes et indirectes , Tra- était - il tenu de restituer aux émigrés am
vaux publics. nistiés les fruits échus pendant la durée du
SALPÊTRE. Voy . Poudres. séquestre ? p. 161. (9). - Par qui devaient
SAUF-Conduit. Le gouvernement peut-il en être acquittés les arrérages de rentes et les
accorder à un comptable , pour le mettre charges annuelles échues pendant la durée
à l'abri des poursuites de ses créanciers du séquestre ? p. 161. (9) . – A qui appar
personnels , pendant le temps qu'il règle tenaient les intérêts d'un capital séquestré ?
sa comptabilité ? p. 82. ( 45 ) . p. 161. ( 10) .
SENTIERS particuliers. Les lois sur les chemins SERVITUDE. Les conseils de préfecture sont
vicinaux leur sont -elles applicables ? p. 268 . ils compétens pour prononcer sur l'exis
( 41. 42. 43).- Quelle autorité est compé- tence , le mode et les effets des servitudes
tente pour décider la question de savoir si exercées par ou sur des biens nationaux ?
un terrain peut être considéré comme p. 123. (67 et suiv . )
chemin vicinal ou seulement comme che- SIGNIFICATION (la) d'appel entre parties éta
min d aissance ? p. 265. ( 44 ) . — Un préfet blit - elle le recours au conseil d'état contre
peut-il déclarer qu'un chemin en litige les décisions qui y ressortissent ? p . 19. ( 1 ) .
entre deux particuliers fait partie du do- L'insertion au bulletin vaut - elle signi
maine public ? p. 268. ( 45 ). fication , et dans quels cas ? p. 30. (84 ).
SÉQUESTRE national. Avant la loi du 5 décem- Est -il besoin qu'elle soit faite par huissier
bre 1814 , à quelle autorité appartenait le pour faire courir les délais du pourvoi con
pouvoir de statuer sut ses effets ? p. 160 . tre un arrêté de conseil de préfecture ?
(2. 3). — Quelle autorité pouvait pronon-
-
p. 10. (51 ) .
cer sur la validité des contraintes qui Solde d'activité. Peut - elle être saisie par
avaient pour objet le paiement de ferma- les créanciers de ceux qui en jouissent ?
ges de biens frappés de ce séquestre? p. 160. P. 285 .
(4) . — Quelle autorité pouvait décider si le de retraite Peut -elle être aliénée ? p , 285.
domaine devait recevoir les arrérages des - Un officier puni de la dégradation civi
rentes mises sous le séquestre pendant l'é- que par un conseil de guerre , et non ré
migration d'un individu ? p . 160. (5) . A qui habilité , peut-il être admis à la solde de
appartenait -il de recevoir les comptes de retraite ? p. 285 .
gestion des biens d'un émigré ? p. 160. (6). SOLIDARITÉ. Voy. Communaux, Debet , Do
De quel ressort étaient les liquidations maines nationaux.
344 TABLE GENERALE ALPHABÉTIQUE
SOUMission . Dans quel cas celles de biens na- SOUS-TRAITANT. Voy . Marchés et Fournitures ,
tionaux sont -elles nulles? p . 118. ( 26) . 267 . Travaux publics.
(28 ). - Le soumissionnaire dont on a re- Succession. Voy. Énigrés.
-
jeté la soumission , peut-il réclamer à cette Suppression . Le conseil d'état peut-il ordonner
occasion ? p. 119. (37) . – Vaut- elle vente , et
-
Terrain . Voy. Chemin vicinal , Communaux , remplir du tiers coutumier ? p . 161 ( 16) .
Cours d'eau , Voirie. TIMBRE. Voy . Papier timbré.
THÉATRES. L'administration a-t-elle le droit Torines . Les administrateurs d'une tontine
d'expliquer leurs réglemens ? p . 285. ont-ils besoin de l'autorisation du conseil
TIERCE-OPPOSITION. Peut - elle être formée de préfecture pour se pourvoir ,។ devant le
contre les arrêtés des conseils de préfecture conseil d'état , en cassation d'un arrêt de la
ou les décisions des ministres ? p . 9. (45) . cour des comptes relatif à cet établisse
et 22. (23) . Peut -elle être formée par ment ? p . 76. ( 10) : La cour des comptes
l'administration des forêts aux jugemens est-elle juge de l'exécution des statuts d'un
rendus contre l'état , au profit des commu- tel établissement ? p. 77. ( 10 in fine). — Les
nes , en matière de propriété et de droits nouveaux administrateurs d'un semblable
d'usage sur des bois , et qui ont acquis
9 établissement peuvent-ils , sans autorisa
l'autorité de la chose jugée ? p . 60. (46) . — tion , être assignés en reprise d'instance ?
A qui cette voie est-elle ouverte contre les p . 286. — Voy . Comptables.
décisions du conseil d'état ? p . 31. (95) . Traites Celles qui ne sont point signées par
Dans quels cas est - elle inadmissible? p.31. un agent du gouvernement sont- elles sujet
(96. 97) . — Peut-elle être formée par un tes à une liquidation administrative et ren
héritier contre une décision rendue avec trent-elles dans le droit commun ? p . 225.
son auteur ? p . 31. (98) . Peut- elle être 117). Voy . Comptables , Marchés et Four
formée par l'acquéreur contre une décision nitures.
rendue avec son vendeur ? p . 22. (99) . Transaction . Comment est valable celle qui
Dans quel délai doit- elle avoir lieu ? p . 32 . est faite par une commune ? p. 58. (29) .
( 100 ) . Peut- elle contenir dérogation aux délais
TIERCEMENT . A quelle autorité appartient le réglés pour l'admission des pourvois de.
droit de prononcer sur sa validité ? p. 46. vant la cour de cassation ? p . 58. ( 30 ).
(7) . · Est-il des circonstances dans les- TRANSFERT . Voy . Rentes.
quelles un adjudicataire ne peut être ad- TRANSPORT d'effets militaires. Voy. Marchés
mis à contester le tircement fait sur son et Fournitures .
aujudication , dans les délais ? p . 46. (17). TRAVAUX PUBLICS. A quelle autorité est attri
TIERS- COUTUMIER . Avant la loi du 5 dé- bué le jugement des difficultés qui s'élè
cembre 1814 , les créanciers d'émigrés vent entre les entrepreneurs et l'adminis
étaient-ils recevables à exercer des actions tration , concernant le sens et l'exécution
hypothécaires sur des biens que des enfans de leurs marchés ? p . 243. ( 1 ) . – Quelle
d'émigrés avaient reçus de l'état pour les autorité est compétente pour juger les ré
ET RAISONNÉE DES MATIÈRES. 345
clamations qu'un particulier peut former , Quelle autorité peut statuer sur les indem
en vertu d'un acte d'association , contre un nités dues aux particuliers pour leurs ter
entrepreneur de travaux publics ? p . 244 . rains pris ou fouillés ? 246. ( 15 ).- Un tribu .
(2) . — Quelle autorité est compétente pour
-
nal peut -il statuer sur contestation élevée
prononcer sur la résiliation d'un marché entre un entrepreneur et ses ouvriers sur la
avec un entrepreneur de travaux publics, qualité des terres déblayées pour les tra
demandée par un nuaire ? p. 244. (3) . vaux publics et sur leur classification ?
Un juge de paix peut - il condamner le p. 247. ( 18) . Est-ce à l'administration qu'il
maire d'une commune au paiement d'ou- appartient de connaître des demandes en
vrages commandés par lui en sadite qua- paiement de matériaux fournis aux entre
lité d'administrateur ? p . 244. (4) . De preneurs par le particulier réclamant lui
vant qui et contre qui doit être poursuivi même et de son propre fonds? p . 247. ( 19) .
le paiement de travaux publics faits sans Les tribunaux peuvent-ils connaitre des
l'autorisation de l'administration ? p . 244 . contraventions commises par les entrepre
(5) . - Quelle autorité est compétente pour neurs ou de leur négligence dans les pré
statuer sur les réclamations des particu- cautions que la sûreté publique exige ?
liers qui se plaignent de torts et domma- p . 247. (20) . Quand un entrepreneur
ges procédant du fait personnel des en- cesse-t-il d'être recevable à réclamer contre
trepreneurs ? p. 240. ( (6) . - Les tribu- les prix fixéspour ses travaux ? p. 247. (21 )
naux sont-ils compétens pour valider la - Lorsqu'il s'agit de terrains occupés pour
saisie faite par des créanciers , de maté-
1 des travaux communaux , y a - t - il lieu de
riaux destinés à la confection des travaux faire entrer dans l'estimation de la pro
publics ,et d'ordonner qu'ils seront vendus ? priété , la valeur des matériaux extraits ,
p . 245. (7) . Quelle autorité doit con- lorsque la carrière dont on s'est emparé
naitre des contestations sur l'exécution n'était pas encore en exploitation ? p . 247 .
d'une convention entre un entrepreneur de (23) . - Que doit-on entendre par carrière
travaux publics et un simple ouvrier em- mise en exploitation ? p . 248. ( 24 ).
ployé au transport des matériaux ? p . 245. Quelle condamnation doit supporter un
( 10) . Un simple agent de l'administra entrepreneur lorsqu'il est constaté qu'il
tion dans les travaux publics peut-il être existe des vices de construction dans ses
personnellement condamné sur des récla ouvrages, et qu'il n'a pas fait les réparations
mations qui intéressent l'administration convenues lors de la réception de ses tra
seule ,> et par quelle autorité ? p . 245. ( 11 ). vaux ? p. 248. (25) . — Les maires peuvent
Quelle autorité doit prononcer sur les ils orionner la confection de travaux pu
contestations relatives à des vices et dé- blics , sans consulter les conseils munici..
fauts de construction de travaux ordonnés paux intéressés , et sans observer les formes
par l'administration , ou au réglement des
2 prescrites par les lois ? p. 249. (26) .
indemnités qui peuvent être dues à des TRÉSOR Public. Est-il condamné aux dépens
tiers ? p . 246. ( 12) . Quelle autorité est dans les instances devant le conseil d'état ?
compéte nte re
pour connaît du mérite des Voy . Dépens.
saisies-arrêts faites , ou demandes en col- TRIBUNAUX . Peuvent-ils prononcer sur des
7
UNIVERSITÉ. A -t -elle le droit de décider sur la démolition ! p. 143. ( 16) . - Les préfets
les questions relatives au personnel de ses peuvent -ils empêcher de continuer des ou
membres ?ܐp . 286. Les prétentions d'un vrages d'usines construites sans permission
particulier sur une chaire de faculté for préalable ? p. 144. ( 17). – Quelle autorité
ment-elles une question contentieuse ?p.286. est compétente pour statuer sur les contes
Usage. (droit d') . Les usagers sont-ils astreints tations relatives aux pertes et dégâts occa
à justifier, devant l'administration , de leurs sionnés par l'établissement ou l'exploila
titres ou actes possessoires ? p . 45. (3) . tion d'une usine? p. 145. (26) . –Voy. Cours
Quid , si ces titres sont contestés ? eod . d'eau , Manufactures , Moulins.
Quelle autorité est compétente pour sur USURPATION DE BIENS COMMUNAUX . Par qui
veiller l'exercice du droit des usagers ? peuvent-elles être reconnues etréprimées?
p. 45. (4). L'administration peut-elle régler p . 62. (59. 61 ) . - Quid , si la qualité de
-
le mode , l'exercice et les effets d'une con communal est contestée ? p 626 (60 ).
vention particulière passée entre quelques -
· des bords d'une rivière, Quelle autorité
habitans , touchant la disposition et l'usage est compétente pour les reconnaitre et les
d'une propriété commune et indivise? p . 65. réprimer ? p . 120. (30 ). — Voy, Voirie .
.
Vanne . A qai appartient il d'en ordonner le matière ? p . 252. (2). – L'amende peut-e.le
changement ? p. 143. (6) .- Quelle autorité être prononcée contre ceux qui obstruent
peut réprimer le fait de l'inondation des la voie publique ? p . 252. (3). – Quelles
propriétés riveraines au moyen de l'ex sont les limites dans lesquelles les conseils
haussement des vannes ? p . 143. ( 7) . de préfecture peuvent prononcer des con
Quelle autorité peut statuer , lorsqu'il s'a
9 damnations en cette matière ? p . 252. (4. 5.
-
git seulement de savoir quelle destination 6. ) - Quelle autorité doit prononcer lors -
un vannage a reçu du père de famille, avant que la contravention porte en partie sur
la division de deux propriétés contiguës ? une grande route , et en partie sur une
p. 146. (31). — Voy. Cours d'eau . -
VOIE PUBLIQUE. Voy. Voirie . doivent être supportées les dépenses occa
VOIRIB (Grande ). A quelle autorité est at sionnées par des dégradations commises sur
tribuée la répression des contraventions , les grandes routes ?? p . 254. (16 ).- Quelles
en cette matière ? p . 252. ( 1 ) . Quelle peines encourent les particuliers qui ne se
autorité est juge du contentieux en cette sont pas , dans leurs constructions, confor
ET RAISONNÉE DES MATIERES . 347
més à l'alignement qui leur a été donné par son terram, pour cause d'utilité publique ?
l'autorité ? p. 254. ( 19) . Quelle peine en- p. 275. (8) . L'administration peut- elle
court celui qui fait , sans avoir obtenu d'a-
2 arrêter une construction qui se ferait con
lignement , reconstruire , construire ou
> tre les règles de l'art ? p. 275. ( 11 ). - Un
.
réparer des édifices , maisons ou bâtimens préfet peut il ordonner de cesser des tra
situés le long des grandes routes , ou les vaux commencés par un particulier , afin
joignant ? p . 254. (20 ). – Lorsque des con- d'établir une construction sur un terrain
structions ont été ajoutées à un bâtiment , dont une commune lui dispute la proprié
en contravention aux réglemens , le conseil
2 té ? p . 276. ( 12) . —Quid , si la construction
de préfecture peut-il ordonner la démoli- s'établissait sur un terrain que la commune
tion de tout le bâtiment ? p 234. (21 ) . -
FIN DE LA TABLE .
ನಿನ
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