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DEDICACE

« …On ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible

pour les yeux. … c’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait

de ta rose si importante. …les hommes Ont Oublié cette vérité …tu

deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. »

(Le petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry)

A la mémoire des êtres les plus chers à nos coeurs,

A ceux qui nous ont appris à croire et à ne jamais perdre l'espoir,

A qui seront toujours là pour nous aider et fêter notre gloire,

A tous les gens que nous n'oublierons jamais,

A nos parents et nos frères,

A toutes nos familles.

Nous dédions ce travail


REMERCIEMENTS

Merci beaucoup à Dieu de nous avoir donné la force et le courage de tenir jusqu'à la fin

de ce travail.

Tout travail de recherche n’est jamais totalement l’oeuvre d’une seule personne. A cet

effet, on tient à exprimer notre sincère reconnaissance et nos vifs remerciements à tous ceux

qui ont contribué de prés ou de loin à l’élaboration de ce travail.

A Mme RIFAI Sanae, encadreur de ce projet, pour l’aide et le temps qu’elle nous a

consacré, nous ne la remercierons jamais assez pour son soutien et sa patience, qu’elle trouve en

ces lignes l’expression de nos gratitudes.

Un grand merci à tous ceux et celles qui ont participé de près ou de loin à

l’accomplissement de ce projet.

Merci beaucoup ….…


SOMMAIRE

- DEDICACE –
- REMERCIEMENTS –
- Introduction générale……………………………………………………………………………………………………….

Partie 01 : Caractéristique du contrat d’adhésion………………………………………………………………..

Chapitre 01 : Stipulation unilatérale des clauses du contrat d’adhésion ………….…………………

Section 01: Le caractère essentiel du contrat d’adhésion……………..……………………….


Section 02 : L’accord de volonté subordonné à l’existence du consentement……..………….

Chapitre 02 : L’absence de la négociation entre les parties ………………………...


Section 01 : La partie forte...…………………………………………………….…...…………
Section 02 : La partie faible……………………………………………………………………..

Partie 02 : Spécificités juridiques du contrat d’adhésion ……………………………


Chapitre 01 : Au niveau des effets juridiques ………………………………………….
Section 01: Les clauses abusives………………………………………………………………..
Section 02 : L’existence de clause non négociable……...………………………………………
Section 03 : Les clauses d’exonération de responsabilité……………………………………….
Section 04 : Les clauses compromissoires………………………………………………………
Chapitre 02 : Au niveau de la protection du consommateur ………………………..
Section 01 : L’intervention du législateur……………………………………………………….
Section 02 : L’intervention de la jurisprudence…………………………………………………
Section 03 : Le rôle des associations de la protection du consommateur………………….……

Conclusion générale………………………..……………………………..………………...
Bibliographie…………….…………….………………………………..…………………….
Table des matières...………………………………………………………………………...
Introduction générale

La justice est classiquement représentée par le symbole d’une


balance dont les deux plateaux sont au même niveau. De la même
manière, le contrat peut être entendu comme une convention librement
conclue entre deux personnes de même poids. Cette symbolique de
l’équilibre parfait dans les relations contractuelles ne correspond plus
aujourd’hui à la réalité économique et juridique1. Cela est d’autant
plus vrai en ce qui concerne le concept de contrat d’adhésion, auquel
la doctrine juridique française s’est intéressée dans la première moitié
du XXème siècle, en commençant par Monsieur Saleilles, avant d’être
abandonnée, pour enfin susciter de nouveau son intérêt. En effet, la
tendance vers l’augmentation de leur utilisation, malgré l’absence de
régime juridique formel, à cette époque, n’a cessé de s’amplifier2.

La démarche contractuelle est opérée de manière unilatérale par


un contractant qui impose ses conditions à son cocontractant, ou par
les pouvoirs publics3. La formation du contrat se réalise donc de plus
en plus souvent par une adhésion. D’autre part, on recourt de plus en

1
D.RICHARD, M.ARMAND-PREVOST, «Le contrat déstabilisé (De l’autonomie de la volonté au
dirigisme contractuel) », JCP G, II, 1979, n° 1, p. 2952.
2
D.POMBIEILH, L’incidence du contrat de consommation sur l’évolution du droit des
contrats, Thèse, Université de Pau, dacty1., 2002, n° 866, p. 403.
3
J.-P. CHAZAL, L. « Josserand et le nouvel ordre contractuel », RDC., 01 décembre 2003 n° 1,
p. 325.

1
plus aux règles spéciales, lesquelles s’affranchissent de certains
grands principes du droit des contrats4. En effet, le contrat doit
concilier entre une conception « libérale, individualiste » et une autre,
plus « sociale ou solidariste5 ».

La notion de contrat paraissait évidente à l’origine. Elle était


généralement entendue comme «la rencontre de deux volontés libres
et égales qui, après une négociation contractuelle pouvant s’avérer
âpre mais restant loyale, créent des effets de droit, et plus
particulièrement des obligations, qui sont voulues et connues par
avance des deux contractants»6. C’est le lien avec la théorie classique
du contrat qui considère le contrat comme le fruit d'un accord de
volontés parfaitement égales, qui a entraîné le rejet, au départ, de la
reconnaissance du contrat d’adhésion7.

Or, il est aujourd’hui devenu commun d’analyser le contrat


moderne comme étant fondamentalement inégalitaire. Comme l’a
précisé Monsieur Berthiau dans sa thèse sur le principe d’égalité, « il
peut en effet sembler curieux de tenter de déceler un principe d’égalité
dans le contrat à une époque où celui-ci est analysée plus comme un
rapport de forces économiques, que comme une collaboration
d’intérêt. C’est une caractéristique sociologique du contrat que de
parler d’une inégalité entre contractants qui mène presque

4
M. RAYSSAC, L’adhésion en droit privé, Thèse, Université Montesquieu- Bordeaux IV, 2004,
n° 2, p.7.
5
P. JESTAZ, Autour du droit civil. Écrits dispersés - idées convergentes, Dalloz, 2005, p. 378.
6
F.ROGUE, Les nouvelles figures contractuelles contribution à la théorie générale du contrat,
Thèse, Université de Caen Basse – Normandie, 2014, n° 1, p. 1.
7
M.RAYSSAC, L’adhésion en droit privé, Op. cit. n° 19, p. 18.

2
inéluctablement au déséquilibre contractuel. Ainsi plus que l’égalité
contractuelle, c’est l’inégalité des contractants qui semble
juridiquement stigmatisée8».

L’infléchissement du postulat d’équilibre contractuel et la prise


en considération de l’inégalité réelle entre certains contractants ont eu
pour conséquence une appréhension inédite du contrat 9. Comme le
rappelait le Doyen J. Carbonnier, c’est au courant du XXème siècle
que les juristes ont accepté l’idée que le contrat constitue l’assise
d’une lutte d’intérêt et qu’il contient toujours des déséquilibres, les
parties ayant des positions et un pouvoir de négociation souvent
inégaux10. L’image du contrat, issu de deux volontés de même poids,
semble s’estomper. L’autonomie de la volonté comprise comme
l’exercice d’un pouvoir souverain similaire à la loi paraît pouvoir être
éludée aujourd’hui par la majorité de la doctrine11.

Le fil conducteur de notre recherche est véhiculé par la question


principale qui se pose que nous avons formulée comme suit :

 Qu’il est le noyau dur d’un contrat d’adhésion ?

8
D.BERTHIAU, Le principe d’égalité et le droit civil des contrats, LGDJ, 1999, n° 18, p. 9.
9
J. MESTRE, « L’évolution du contrat en droit privé français », in L’évolution contemporaine
du droit des contrats. Journées Renée Savatier (Poitiers 24-25 octobre 1985), Paris, PUF,
1986, p. 41.
10
J. CARBONNIER, « L’évolution contemporaine du droit des contrats », Introduction à
L’évolution contemporaine du Droit des Contrats. Journées René Savatier (Poitiers 24-25
octobre 1985), PUF, 1986, p. 29.
11
A. BENABENT, Droit civil, les obligations, Paris, Montchrestien, 11ème éd., 2007, n° 26, p.
21 ; P. MALINVAUD, Droit des obligations, Paris, Litec, 10ème éd., n° 73, p. 53 ; F. TERRÉ, Ph.
SIMLER, Y. LEQUETTE, Droit civil. Les obligations, Paris, Dalloz, 11ème éd., 2013, n° 34, p. 38.

3
A cet égard, ce sujet a pour objectif de familiariser les
caractéristiques du contrat d’adhésion tout en divisant ce sujet en deux
parties l’une concernant le noyau dure du contrat d’adhésion et l’autre
s’agissent de ses spécificités juridiques.

4
PARTIE I :

LES CARACTERISTIQUES DU

CONTRAT D’ADHESION

« Il n'est pas de vent favorable.


pour qui ne connaît pas son port »

5
(Sénèque)

A la conclusion d’un contrat, il n’est pas rare que les parties


contractantes ne soient pas sur un pied d’égalité. On a qu’à penser aux
contrats entre les grandes compagnies et les consommateurs afin de
constater que la possibilité de négocier est bien souvent absente. Le
code civil français a voulu pallier à ce déséquilibre en instaurant des
dispositions applicables spécifiquement aux contrats d’adhésion12.
Ces caractéristiques sont cumulatives et doivent donc être toutes
deux présentes dans un exemplaire de contrat d’adhésion pour que le
tribunal décide qu’il s’agit d’un contrat d’adhésion légitime.
I. La stipulation unilatérale des clauses du contrat :
Un contrat d’adhésion est contrat dont le contenu contractuel a
été fixé totalement ou partiellement de façon abstraite et générale
avant la période contractuelle 13. D’après cette définition du contrat
d’adhésion on constate que parmi les caractères essentiels est celle de
l’unilatéralité.
Le pouvoir de la stipulation n’a pas pour unique fondement des
justifications économiques. Il repose aussi sur des fondements
juridiques, notamment civilistes. C’est le principe de la liberté
contractuelle. Cet unilatéralisme a même fait l’objet d’une

12
Len- Jay Inc. J.R.S. transport Inc., (2001) C.S. REJB 2001-24774.
13
Camp. SALEILLES, (De la déclaration de volonté. Contribution à l’étude de l’acte juridique dans li
code civil allemand, nouveau tirage, Paris, 1929, art, 133, n. 299 s,) « les contrats d’adhésion, dans
lesquels il y a la prédominance exclusive d’une seule volonté, agissant comme unilatérale, qui dicte sa
loi, non plus à un individu, mais à une collectivité indéterminé, et qui s’engage déjà par avance,
unilatéralement, sauf adhésion de ceux qui voudraient accepter la loi du contrat, et s’emparer de cet
engagement déjà crée sur soi-même ».

6
confirmation législative surtout en droit français par l’ordonnance
n°2016-131 du 10 février 201614.
1. Le caractère essentiel du contrat d’adhésion :
Ces théories sont basées sur l’idée que le contrat d’adhésion
n’est pas qu’un acte unilatéral réglementaire ou en cours
d’institution15. Le contrat d’adhésion ne peut être envisagé comme un
contrat car celui-ci suppose la rencontre libre de deux volontés
soutenues par une égalité entre les parties au contrat et une
négociation préalable. Ce qui n’est pas le cas dans le cadre du contrat
d’adhésion. En effet, les volontés ne sont pas égales et il faut noter
l’absence de négociation préalable l’un des contractants imposant à
l’autre sa propre loi16.
La distinction entre le contrat d’adhésion et le contrat classique
a été établie en premier lieu par Seleilles qui distingue d’une par les
contrats librement conclus sur la base d’une négociation préalable aux
contrats où seule une partie impose sa volonté aux autres qui acceptent
d’y adhérer17. Monsieur Seleilles prend comme appui dans sa thèse le
fait que dans le contrat d’adhésion le contenu est décidé de manière
unilatérale par une partie ce qui n’est pas le cas dans le contrat
classique. Ainsi le contrat d’adhésion se caractérise par (…)la
prédominance exclusive d’une seul volonté, agissant comme seule

14
L’ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016.
15
R. SALEILLES, De la déclaration de volonté. Contribution à l’étude de l’acte juridique dans le code
civil allemand, Pichon, 1901, p, 229 ; L, DUGUIT, traité de droit constitutionnel, Paris, E, de Boccard,
2ème édition, Tome I, 1921, P, 272 et s ; M. HAURIOU, Principes de droit public, Dalloz, 2010, P
200 et s.
16
F. TERRé, Ph. SIMLER, y. LEQUETTE, Op. Cit. n° 199, P, 222.
17
R. SALEILLES, Op. Cit. n° 89, P, 229.

7
volonté unilatérale, qui dicte sa loi, non plus à un Individu, mais à une
collectivité indéterminé, et qui s’engage déjà par avance,
unilatéralement, sauf adhésion de ceux qui voudront accepter la loi du
contrat, et s’empare cet engagement déjà crée sur soi-même18. Il
insiste sur le fait que le contrat d’adhésion. Celui-ci est régi par la
volonté d’une seule partie qui en détermine les obligations, les
modalités d’exécution et les sanctions qui s’attachent à l’inexécution
des obligations par un contractant. Il existe donc un monopole
contractuel, détenu par la partie dont la volonté est dominante. Ce qui
lui permet d’insérer dans le contrat des clauses dérogatoires aux règles
supplétives, ou des clauses qui seront à son avantage et au détriment
des autres contractants. C’est en raison de cet aspect du contrat
d’adhésion que Saleilles estime que ce dernier ne peut être considéré
comme un contrat19.
Il nous faut souligner que cette analyse donne au contrat, une
interprétation assez réduite. Aucune des conditions d’égalité ou de
négociation préalable ne suffit pour retirer au contrat d’adhésion son
caractère contractuel20. Sur la base du code civil français en effet, il
est loisible de constater que celui-ci ne pose pas condition de validité
du contrat, une égalité entre les parties, ni une négociation préalable,
et cela quel que soit le domaine, aussi bien économique que social21.

18
bid
19
F. TERRé, Ph. SILMER, Y. LEQUETTE, Op. Cit. n°196, p. 218.
20
L, JOSSERARD, « La publication du contrat », in introduction à l’étude du droit comparé. Recueil
d’études en l’honneur d’Edouard Lambert, Collectif, LGDJ, 1938, t. III, § 145, n° 6, P. 143.
21
J.-P. CHAZAL, « Relire josserand, oui mais … sans le trahir ! »D.24 juillet 2003, P. 1777.

8
2. L’accord de volonté subordonné à l’existence du
consentement :
Le consentement c’est l’accord de volontés, c’est la rencontre
de deux volontés. Comment se fait cette rencontre de volonté ? C’est
aussi le fait d’accepter quelque chose. Cela renvoie à une
manifestation de volontés particulières. Dans le cadre contractuel,
deux parties se mettent d’accord. Ça n’est pas le sens qui nous
intéresse, nous c’est la rencontre des volontés.

2.1. Le principe de l’autonomie de la volonté :


La théorie de l’autonomie de la volonté est une théorie juridique
qui érige la volonté en source créatrice de droit et d’obligation. Ainsi,
être autonome signifie être capable d’agir par soi même, en se donnant
ses propres règles.
On associe nécessairement l’autonomie à la liberté.
L’autonomie c’est la liberté de faire ses propres choix, qu’aucune
force extérieure ne nous l’impose. Etre autonome c’est être sa propre
autorité. Cette théorie de l’autonomie de la volonté apparait comme
principe fondamental en droit des contrats. En effet, pour contracter, il
faut être autonome, le vouloir de son propre chef. Cependant, le droit
est en constante évolution et le droit des contrats ne saurait y
échapper.
Selon le droit des obligations, l’accord de volontés se
matérialise à manifeste à travers des principes fondamentaux : celle de

9
l’autonomie de la volonté et de la liberté contractuelle 22, cela en droit
français, mais aussi plus largement en droit européen. Monsieur
Marguenaut a affirmé que « la liberté contractuelle, parente de
l’autonomie personnel (…) est un des concepts majeurs appliquées par
la CEDH depuis l’arrêt Pretty du 29 avril 2002 »23.
En effet, puisque c’est la volonté de s’engager qui justifie « la
force de loi » du contrat pour les parties, c’est elle qui constitue
l’élément moteur de la formation du contrat : elle en est alors la
condition Essentielle24. Le principe de l’autonomie de la volonté est
classiquement considéré d’ordre philosophique et économique25. Il
signifie que chaque individu est un être libre de se lier lui-même, mais
seulement par un acte souverain de volonté. Par conséquence, et il en
découle de ce principe, les relations contractuelles des parties doivent
être soumises à leur libre volonté. « Une personne ne pourra à cet
égard être contrainte de s’engager si elle ne le souhaite pas ; une
personne ne pourra se voir imposer un cocontractant ou une clause
qu’elle ne souhaite pas »26.
2.2. Le principe de la liberté contractuelle :
L’autonomie de la volonté repose sur la liberté et l’égalité des
individus, mais cette liberté et cette égalité sont considérés comme
théoriques. En effet, les contractants n’ont pas le même pouvoir
22
C. LARROUMET, S. BROS, traité de droit civi.l Tome 3 : les obligations, le contrat, economica,
7éme édition, 2014, n° 147 P. 130.
23
Cour EDH, 29 avril 2002, Pretty c, Royaume-Uni, req. N° 2346. /02 V. aussi, J, GHESTIN, G,
LOISEAU, Y-M SERINET, Op. Cit, n° 249, P, 188.
24
A. BENABENT, droit des obligations, LGDJ, 15ème édition, 2016 ? n° 66, P 65.
25
R. CABRILLAC, droit des obligations, Dalloz, 12ème édition, 2016, n° 15, P. 21
26
Ibid, n° P. 21.

1
économique et le contractant le plus fort peut dicter sa loi au plus
faible.
Le contrat d’adhésion est bien de nature contractuelle, car il
s’agit de l’acceptation d’une offre. En effet, que le consentement soit
nécessaire à la conclusion du contrat ne fait pas l’objet de débat,
seulement la manière dont ce consentement apparait peut différer.
L’absence de négociation préalable et libre dans le contrat d’adhésion
ne signifie pas forcément une atteinte de la liberté contractuelle. Par ce
fait, elle bouscule le principe de liberté contractuelle, d’un contractant
au bénéfice de l’autre, vu que ce dernier fixe lui-même de façon
unilatérale le contenu du contrat. Ainsi apparait la nouvelle
classification du code civil français, qui pour certains auteurs «est…la
plus importante de la réforme, qui tend à renforcer cette réalité 27. Elle
permet de distinguer entre contrat de gré à gré et d’adhésion, par le
fait que l’un est négocié alors que l’autre ne l’est pas.
En somme, l’affirmation de la liberté contractuelle au sein de
code civil permet une lecture plus didactique du droit des obligations.
En effet, l’article 1102 du code civil ne parait pas poursuivre une
finalité pratique spécifique, son apport est donc essentiellement
théorique28.
II. Absence de négociation entre les parties :
La négociation fait toujours une partie dans la conclusion d’un
contrat mais c’est une autre chose lorsqu’il s’agit du contrat

27
C.LARROUMET, S. BROS, Op. cit., n° 147, P. 130.
28
L’article 1102 du code civil français, jurisprudence « Chronopost », com. 22. Octobre. 1996(n°93-
18632).

1
d’adhésion, comme il est définit « un contrat d’adhésion est un contrat
dont le contenu contractuel a été fixé, totalement ou partiellement, de
façon abstraite ou générale avant la période contractuelle. » Donc on
trouve que le contenu d’un contrat d’adhésion est prédéterminé sans
présence du l’adhérant.
L’absence de libre négociation dans les contrats d’adhésion n’a
pas pu ôter à celui-ci le caractère contractuel, même si certains auteurs
du siècle dernier ont prétendu le contraire. Ces derniers « ont refusé de
voir dans le contrat d’adhésion un contrat véritable ; l’absence de libre
négociation ne constitue pas un obstacle à faire entrer le contrat
d’adhésion dans le cadre du concept de contrat dès lors qu’il obéit au
trait commun de tous les contrats, la volonté de se lier juridiquement

»29.
Ce qui est essentiel dans le contrat d’adhésion c’est l’absence du
débat préalable, la détermination unilatérale du contenu contractuel
que ce soit partielle ou totale.
La prédétermination du contenu correspond à une situation où le
stipulant détermine lui-même le contenu du contrat les modalités
d’exécution et les risques qu’il assume en vue d’une application
multiple. Même si l’adhérent obtient des aménagements à ces
modalités il n’en demeure pas moins qu’il est dans une situation
particulière de dépendance vis-à-vis du stipulant30.

29
C .LARROUMET, S. BROS Op. n° 147 P. 130
Bibliothèque de droit privé, LE CONTRAT D’ADHESION par G.BERLOZ à Paris (LIBRAIRE
30

GENERALE DE DROIT ET DE JURISPRUDENCE). R. PICHON ET R.DURAND-AUZIAS. P. 28.

1
A cet égard on va subdiviser ce chapitre en deux parties l’une se
limite sur la position de la partie forte dans la conclusion du contrat
(stipulant) et l’autre s’intéresse de l’adhérent.
1. La partie forte :
C’est la personne qui se trouve en état d’offre permanente et
générale, c’est-à-dire proposer un contrat (un service ou la satisfaction
d’un besoin) à un nombre illimité ou indéterminé de personne. On
peut dire aussi qu’elle émane d’un contractant jouissant d’un
monopole de droit ou de fait, en tout cas au moins d’une grande
puissance économique, soit par lui-même, soit par son union avec des
entreprises analogues31.
Il faut rappeler que le contrat d’adhésion est fondé sur la base
très solide de la confiance légitime en l’auteur de l’offre, qui
détermine les conditions du contrat suite à sa position de force face à
l’adhérent. Cependant, la domination professionnelle de l’auteur du
contrat, par rapport à l’adhérent, ne remet pas en cause la volonté de
ce dernier ni son besoin de biens ou de services. Pour la Chambre de
Commerce et de l’Industrie de Paris, dans un rapport du 8 avril 1976,
l’abus « peut se faire, dès lors que le rédacteur d’un contrat
uniformément applicable à un grand nombre de cocontractants en
profite pour insérer des clauses qui allègent ses propres obligations et
alourdissent sans contrepartie celles de ses cocontractants »32.

Savatier, Droit des affaires, 3°éd., paris (1970), P. 408.


31

Rapport C.C.I sur les clauses abusives dans les contrats de consommation, P. 3, cité par GHESTIN,
32

Op. Cite, n° 97, P. 78.

1
« Le contrat est formé par la rencontre d’une offre et d’une
acceptation par lesquelles les parties manifestent leur volonté de
s’engager ». C’est ainsi qu’est rédigé l’article 1113 du Code civil
français dans son premier alinéa. Le contrat se forme donc par la
rencontre d’une offre et d’une acceptation. En droit koweitien, c’est
l’article 32 du Code civil koweïtien qui pose cette règle. Ce dernier
dispose que « le contrat est formé par le seul effet d’un échange
concordant l’offre et l’acceptation dont l’objet et la cause sont licites,
sans préjudices des dispositions légales exceptionnelles pour conclure
les contrats spécifiques »33.
La rencontre de l’offre et de l’acceptation présente une forme de
complexité en cela qu’il est difficile de parler d’offre sans parler
d’acceptation et réciproquement de parler d’acceptation sans évoquer
l’offre. Plus précisément, l’acceptation est beaucoup plus dépendante
de l’offre que cette dernière de l’acceptation34.
Cela est encore plus marqué pour le contrat d’adhésion.
L’acceptation dans le contrat d’adhésion, autrement dit l’adhésion, a
cette particularité de tendre vers un acte de soumission à une offre
préexistante.
En droit français « L'offre, faite à personne déterminée ou
indéterminée, comprend les éléments essentiels du contrat envisagé et
exprime la volonté de son auteur d'être lié en cas d'acceptation. À
défaut, il y a seulement invitation à entrer en négociation »35. Tandis

33
Art, 32, Code civil Marocain.
34
G. BERLIOZ, Le contrat d’adhésion, Op, cit., P.30.
35
Article 1114 de code civil français.

1
qu’en droit Marocain « l’offre est une proposition qui exprime
l’intention de l’offrant de conclure le contrat dès l’acceptation. Il doit
comprendre au minimum la nature du contrat qui va être conclu et ses
conditions essentielles »36. Une offre est avant tout une proposition de
contracter, autrement dit, l’expression d’une volonté rendant possible
la conclusion d’un contrat. Il est généralement reconnu que cette
volonté est exprimée dans le but de conclure un contrat à des
conditions précises et fermes37.
L’offre doit être précise en ce sens qu’elle doit décrire le contrat
envisagé, c’est-à-dire en préciser ses éléments essentiels. La précision
de l’offre équivaut à requérir leur indication dans le contrat projeté.
Les éléments essentiels seraient « ceux qui impriment à un contrat sa
coloration propre et en l’absence desquels ce dernier ne pourrait être
caractérisé ». On désigne habituellement sous l’appellation «
conditions essentielles » du contrat ceux de ses éléments en l’absence
desquels il serait impossible de savoir quelle sorte de convention a été
conclue. Les éléments essentiels sont « les éléments centraux »
spécifiques qui définissent l’opération juridique et économique que les
parties veulent entreprendre38.
Lorsqu’il s’agit du partie fort ou partie dominant à cause de leur
position dans la conclusion du contrat il peut acquérir certains clause à

36
Article 39 de code civil Marocain.
37
M.FABRE-MAGNAN, droit des obligations. Tome 1 : contrat et engagement unilatéral, PUF, 4ème
éd., 2016, n °257, P. 294 ; B.FAGES, Droit des obligations, LGDJ, 6ème éd., 2016, n°76, P.87.
38
Ph. DELEBECQUE, les clauses allégeant les obligations dans les contrats, Thèse, Université Aix-
Marseille III, 1981, P.198.

1
son bénéfices parce qu’il a le monopole d’un service ou la meilleure
satisfaction d’un besoin rendu par lui.
2. La partie faible :
L’infériorité de l’adhérent est due tout d’abord à l’infériorité de
prévision quant au contrat. Pour l’adhérent il s’agit d’une opération
isolée, à laquelle il n’a pas spécialement réfléchi, et où il recherche
une prestation. La prédétermination du contenu contractuel se traduit
aussi bien par l’absence de participation à la rédaction que par sa
conséquence logique, le rôle passif de l’adhérent dans l’exécution du
contrat, l’adhérent se fiant par la force des choses au stipulant.
Pour le stipulant sa prévision est aidée par le délai de réflexion,
l’expérience qui lui a permis de modifier ses clauses et d’en réaliser la
portée. Parce que c’est une opération répétée, d’application multiple et
indifférenciée, et qu’il fait habituellement, il a la compétence du
professionnel et c’est en tant que tel d’ailleurs que l’adhérent s’adresse
à lui.
Le propre de la stipulation est d’être rédigée en termes abstraits,
d’énoncer des règles de portée générale applicable de façon
impersonnelle. Elle comporte des clauses qui sont destinée à réagir de
façon plus ou moins complète mais généralement de manière très
détaille des opérations envisagées de manière générique. Des
différenciations peuvent être faites entre des catégories de personne ou
d’opération comme par exemple dans les tarifs mais ces distinctions
sont elles même toujours génériques et impersonnelles.

1
Cette stipulation est destinée à être soumise en bloc à l’adhésion
de l’autre partie sans possibilité de discussion. Un contrat sépare peut
(substituer) à la convention, incluse dans le contrat d’adhésion, un
engagement précis. Ceci n’a pour effet que d’interdire au stipulant
d’opposer certains clauses de la stipulation et non pas d’introduire une
possibilité de discussion de ses termes39.
L’adhésion est un acte par lequel la partie contractante qui sait
que l’autre entend traiter suivant les conditions de stipulation indique
son intention de se soumettre pour cette transaction aux termes et
conditions de cette stipulation. Cette adhésion peut être tacite ou
expresse, implicite ou explicite.
Le critère permettant de la définir est l’absence de possibilité de
discussion, c’est reconnaitre que l’impossibilité de discussion de
transformer la convention en un contrat qui peut se former par
l’adhésion.
Malgré l’absence de la négociation sur les termes et les clauses
du contrat d’adhésion ne permet de s’abstenir sur l’élément essentiel
dans la conclusion d’une convention est celle de la capacité à
contracter.
L’échange de consentement ne suffit pas est ça c’est affirmé
dans l’article 19 du DOC : « La convention n'est parfaite que par
l'accord des parties sur les éléments essentiels de l'obligation, ainsi
que sur toutes les autres clauses licites que les parties considèrent

39
G.BERLIOZ, Contrat d’adhésion, université sidi Mohamed Ben Abdullah, Bibliothèque FSJES Fès.

1
comme essentielles »40. Le contrat d’adhésion doit aussi satisfaire aux
autres exigences qui s’attachent à la formation du contrat. Il s’agit en
l’occurrence de l’exigence de la capacité pour un adhérent de
s’engager41. En principe, l’adhérent est apte à s’engager sous réserve
de ne pas être sous le coup d’incapacité lié à son âge, ou à l’altération
de ses facultés, ou encore en raison de certaines condamnations lui
enlevant sa capacité à contracter. L’intervention d’un tiers, lors de la
conclusion d’un contrat d’adhésion, sous prétexte que le contractant
est uniquement un adhérent, est quelque peu saugrenue. Or, le fait que
le contractant soit un adhérent n’induit pas ipso facto son incapacité,
et cela même si certains auteurs estiment que le consommateur est un
incapable majeur aux vues de toutes les règles de protection qui
entourent la conclusion d’un contrat par ce dernier42.
Aussi il faut mentionner que pour la réalisation des effets du
contrat d’adhésion, l’adhérent doit avoir une satisfaction de leur
besoin ou la concrétisation de son service et puisque l’offre constitue
la base de l’engagement des parties, aussi il est prédéterminé par le
stipulant, le consommateur doit acquérir des informations bien détaillé
et bien précisé sur l’objectif du contrat d’adhésion. L’offre n’est pas
forcément écrite, elle peut résulter d’une déclaration verbale.
Toutefois, le principe de la liberté dans l’expression de l’offre peut
être confronté à des restrictions légales.

40
L’article 19 de Dahir des obligations et des contrats Marocain.
41
Sur cette notion V. en droit des obligations, Gualino, 2ème éd., 2007, P. 77 et s ; en droit français.
42
E .AGOSTINI, « De l’autonomie de la volonté à la sauvegarde de justice », D., 1994, P.235.

1
La loi peut effectivement imposer la formule écrite. C’est le cas
en droit de la consommation, où la loi peut obliger le professionnel à
remettre au consommateur une offre écrite43.

43
En matière de crédit, art. L. 311-11 et L. 312-7 du code de consommation ; en matière de contrats
conclus à distance, art. L. 121-18 du même code.

1
PARTIE II :

LES SPECIFICTES JURIDIQUES

DU CONTRAT D’ADHESION

« Je crois qu’on ne peut mieux vivre qu’en


cherchant à devenir meilleur, ni plus agréablement
qu’en ayant pleine conscience de son amélioration.
»
(Socrate)

2
Le Code des obligations et des contrats marocains est le fils
légitime du Code napoléonien, bien qu'il s'agisse d'un prolongement
de la jurisprudence islamique. Le blog de Napoléon est centré sur le
principe de la volonté de puissance. Les juristes français des 18ème et
19ème siècles considéraient la liberté du sacré individuel, La société
civile française s’articule autour de deux idées fondamentales :
Le concept libéral, dans son application, a entraîné une série d'excès
sociaux accompagnant la philosophie socialiste, de sorte que la théorie
du contrat devait être couverte par le social plutôt que de sanctifier le
principe de l’autonomie de la volonté. Ainsi, le pouvoir judiciaire a
commencé à intervenir pour interpréter les termes des contrats
d’acceptation vagues en faveur du parti faible, mais au lieu de cela, il
est intervenu pour les amender en une violation flagrante du principe
de volonté et avec le déclin du caractère sacré de ce principe et de la
diffusion des principes socialistes, le principe de puissance de la
volonté ne crée plus de droits dans la construction du contrat et dans
son interprétation, d'autant plus que l'on a parlé de la crise du contrat
et que certains sont allés au sort de la mort du contrat, À leurs yeux, le
contrat devrait servir les intérêts de l'équilibre, mais le principe
fondamental de la volonté du pouvoir déclinera également dans la
marée philosophique de la culture des droits de l'homme, non plus la
clé de la passation de marchés, mais entre les mains de personnes

2
morales, notamment dans les contrats de transport, de fourniture et
d'assurance44.
I- Au niveau des effets juridiques :
Le contrat d’adhésion est, au départ, tout aussi valide d’un
contrat de gré à gré. Cependant le législateur a voulu pallier aux abus
possibles en édictant des règles particulières quant à l’interprétation de
ces ententes45.
1. Les clauses abusives :
Qu’est-ce qu’une clause abusive ?
En matière de droit de la consommation, une clause est
considéré comme abusive quant elle instaure un déséquilibre
manifeste entre les droits et les obligations des deux parties au contrat,
au détriment du non professionnel pu du consommateur46.
Les clauses nécessairement abusives :
L’article 18 de la loi n° 31-08 présente une liste indicative et
non exhaustive de 17 clauses pouvant être qualifiées d’abusives,
sont47:
1- Dans les contrats de vente de supprimer ou de réduire le droit à
réparation du consommateur en cas de manquement par le fournisseur
à l’une quelconque de ses obligations.
2- De réserver au fournisseur droit de modifier unilatéralement les
caractéristiques du produit, du bien à livrer ou du service à fournir.

44
Contrat d’adhésion de Larabi Miyad, FSJES, Tanger, 2017, cours du professeur Ahmed El
Jabari.
45
Len-Jay Inc. C. J.R.S. Transport Inc.,(2001) C.S. REJB 2011-25774.
46
«Les clauses abusives en matière de droit de consommation ».
47
L’article 18 de la loi n°31-08 du droit de consommation.
2
3- D’exclure ou de limiter la responsabilité légale du fournisseur en cas
de mort d’un consommateur ou de dommage corporels causés à celui-
ci, résultant d’un acte ou d’une omission du fournisseur.
4- D’exclure ou de limiter de façon inapproprié les droits légaux du
consommateur.
5- De prévoir un engagement ferme du consommateur, alors que
l’exécution de l’engagement du fournisseur est assujettie à une
condition dont la réalisation dépend de sa seule volonté.
6- D’imposer au consommateur qui n’exécute pas ses obligations une
indemnité d’un montant disproportionnellement élevé.
7- D’autoriser le fournisseur à réaliser le contrat de façon
discrétionnaire si la même faculté n’est reconnue au consommateur.
8- D’autoriser le fournisseur à mettre fin sans un préavis raisonnable à
un contrat à durée indéterminée, sauf en cas de motif grave.
9- De proroger automatiquement un contrat à durée déterminée en
l’absence d’expression contraire du consommateur.
10- De constater de manière irréfragable l’adhésion du consommateur
à des clauses dont il n’a pas eu, effectivement l’occasion de prendre
connaissance avant la conclusion du contrat.
11- D’autoriser le fournisseur à modifier unilatéralement les termes du
contrat et sans en informer le consommateur.
12- De prévoir ou d’augmenter le prix ou le tarif des produits, biens et
services au moment de la livraison ou au début de l’exécution du
service, sans que, le consommateur n’ait de droit correspondant lui
permettant de rompre le contrat.

2
13- D’accorder au fournisseur, le droit de déterminer si le produit ou
bien livré ou le service fourni est conforme aux stipulations du contrat
ou de lui conférer le droit exclusif d’interpréter une quelconque clause
du contrat.
14- De restreindre l’obligation du fournisseur de respecter les
engagements pris par ses mandataires ou de soumettre ses
engagements au respect d’une formalité particulière.
15- D’obliger le consommateur à exécuter ses obligations alors même
que le fournisseur n’exécuterait pas les siennes.
16- De prévoir la possibilité de cession du contrat de la part du
fournisseur, lorsqu’elle est susceptible d’engendrer une diminution des
garanties pour le consommateur.
17- De supprimer ou d’entraver l’exercice d’action en justice ou des
voies de recours consommateur.
Les clauses présumées abusives, à charge de preuve contraire
par le professionnel. La pratique démontre justement que malgré
l’existence d’un arsenal juridique spécial régissant les crédits et
limitant considérablement l’autonomie de volonté et bien que la loi ait
été publiée au B.O en 2011, certains professionnels n’ont pas observé
la volonté du législateur, qui a imposé des règles d’ordre public aux
contractants, qui n’a pas le droit de discuter ou de négocier les clauses
imposées.
Certaines clauses contractuelles insérées dans les contrats de prêt
procurent un avantage excessif au professionnel, en raison de sa
puissance économique, impliquent un rapport de force et attestent

2
un déséquilibre significatif ; d’où découle une situation d’intégralité
et une atteinte permanente à la stabilité de l’engagement des parties48.
 Sanction de la clause abusive
Conformément aux dispositions de l’article 19 de cette loi «
sont nulles et de nulles effet les clauses abusives contenues dans les
contrats conclus entre fournisseur et consommateur. Le contrat
restera applicable dans toutes ses autres dispositions, s’il peut
subsister sans
la clause abusive précitée ». Compte tenu de la gravité de l’atteinte
portée à l’équilibre des contrats par l’insertion des clauses abusive,
seule la clause litigieuse sera réputée non écrite ! C'est-à-dire
comme si elle n’existait plus et le consommateur retrouve ainsi ses
droits, sans que le contrat de crédit immobilier ne soit remis en cause.
Autrement dit les autres dispositions du contrat demeurent valables et
continueront de s’appliquer.
Il convient de noter que la loi a mis l’accent sur la nécessité de
la rédaction des conditions et modalités du contrat d’une manière
claire et explicite, pour permettre à l’emprunteur d’être au courant de
toutes ses obligations contractuelles.
Etant rappelé que les organismes de crédit, à l’instar des
fournisseurs de biens et services, devraient mettre leurs contrats de
crédit immobilier (contrat D’adhésion) en conformité avec les
dispositions de la loi dans un délai de six mois, à compter de la date de
sa publication au B.O49.

48
Rapport final, du droit de consommation. Institut Supérieure International de tourisme de Tanger, 2017.
2
49
Article 19 de la loi n°31-08 du droit de consommation Marocain.

2
2. L’existence de clause non négociable :
Alors que l’ordonnance avait définit le contrat d’adhésion
comme celui dont les conditions générales ont été « soustraire à la
négociation », la loi de ratification le définit comme celui dont les
clauses sont « non négociable ».
L’évolution de la formule a pour unique objet de qualifier
comme des contrats de gré à gré ceux des contrats dont les clauses
étaient négociable, mais n’avaient pas été négociées, notamment parce
que celui à qui elles étaient proposées n’avait pas souhaité les discuter.
La difficulté essentielle sera d’ordre probatoire : le rédacteur de
l’acte n’aura-t-il pas grand mal à prouver que la négociation pouvait
avoir lieu alors que l’acte n’a pas été retouché ? De même, le
destinataire de l’acte n’aura-t-il pas grand mal à prouver que la
négociation n’a pu avoir lieu s’il ne démontre l’existence d’aucun
refus formel de négocier ? On le pressent, dans un certain nombre de
cas, le juge ne pourra déterminer si la négociation a pu (ou non) avoir
lieu50. En bonne logique, il appartiendra à celui qui prétend qu’on lui a
imposé les termes du contrat de rapporter la preuve de l’absence de
négociabilité des clauses (art. 9CPC)51.
3. Les clauses d’exonération de responsabilité :
Les clauses d’exonération permettent au débiteur qui n’a pas
honorer son engagement, de pouvoir échapper en partie ou en totalité,
à l’obligation de Réparation du préjudice causé au créancier.

50
Cours de Droit des contrats au Maroc crée pat cit., « Coursdedroit » dans droit des
contrats Marocain le 5 juillet 2016.
51
L’article 9 du code de procédure civil Marocain.

2
Ces clauses sont spécialement utiles pour les contrats contenant
des obligations de résultat, précisément parce que le créancier n’est
pas tenu d’apporter la preuve de la faute du débiteur.
Pour pouvoir échapper à l’obligation de réparation, le débiteur
doit établir que l’inexécution du contrat ou l’exécution tardive de
celui-ci provient d’une extérieure à sa volonté52.
Ainsi l’événement de la force majeure (ou cas fortuit), la faute de la
victime ou le fait d’un tiers constituent des causes d’exonération de la
responsabilité contractuelle, le DOC définit la force majeure ou le cas
fortuit comme « tout fait que l’homme ne peut prévenir tels les
phénomènes naturels (inondations, sécheresse, orage, incendie,
invasion ennemie, fait du prince) et rendent impossible l’exécution de
l’obligation.» article 229 du DOC53.
Pour le fait du prince, il faut entendre les décisions des pouvoirs
publics qui rendent impossible l’exécution de l’obligation (ex : la
réquisition, interdiction d’importer ou d’exporter un produit,
mobilisation etc.)
Deux conditions sont exigées pour qu’on puisse parler de force
majeur :
 L’évènement doit être imprévisible, c'est-à-dire il doit être
brusque, inconcevable au moment de la conclusion du
contrat (ex : la grève subite peut continuer un cas de force
majeure).

52
Paul-J. Durand, des conventions d’irresponsabilité. Thèse, Paris 1931, Toulouse, 1935, P.
155, Etude d’ensemble sur le contrat d’adhésion Thèse.
2
53
L’article 229 du Dahir des obligations et des contrats Marocain.

2
 L’évènement doit être également irrésistible, c'est-à-dire rendre
impossible l’exécution de l’obligation contractuelle.
Cet évènement doit être insurmontable pour le débiteur, la
jurisprudence doit être stricte pour la qualification de certains
événements de force majeure, ainsi la guerre peut compliquer
l’exécution d’un contrat, le rendre plus difficile mais Peut ne pas
continuer un cas de force majeure54.
4. Les clauses compromissoires :
Les clauses d’arbitrage constituent en effet un moyen
d’échapper aux mesures de protection des parties que le législateur ou
la jurisprudence développent. Par la simple stipulation d’une clause de
ce genre le stipulant cherche à imposer un droit corporatif auquel
l’adhérent n’a pas librement choisi de se soumettre et qui peut n’avoir
qu’un souci très restreint des intérêts de ce dernier. Le contrôle du
consentement aux clauses d’arbitrage contenues dans des contrats
d’adhésion doit donc être particulièrement sévère.
Cette attitude ne traduit pas une hostilité à l’égard de l’arbitrage,
mais le désir qu’il n’en soit pas fait d’abus qui le discréditerait. On
peut en voir le témoignage dans la déclaration d’Arthur Goldberg,
alors Associates Justice de la cour suprême des Etats-Unis : «
L’arbitrage volontaire doit être volontaire dans un sens réel et réfléchi.
Il y a peu de doute sur le caractère volontaire de cet arbitrage lorsqu’il
est consenti après une négociation collective entre des syndicats et des
employeurs possédant plus ou moins un pouvoir de négociation égal.
54
La jurisprudence française « La protection de l’acquéreur dans les ventes commerciales,
1966, 575, 581.

3
La même affirmation est valable dans des entreprises commerciales
qui signent des clauses compromissoires en toute connaissance de
cause. La situation peut être cependant différente lorsque la clause
d’arbitrage est contenue en tant que clause de style dans des contrats
de vente à crédit, dans des baux ou dans des documents où le pouvoir
de négociation est inégal »55.
La jurisprudence française a reconnu que « l’effet dérogatoire à
la compétence judiciaire d’une clause compromissoire commande que
les parties ne soient liées par cette clause qu’autant qu’elles s’étaient
sans équivoque engagées, en cas de litige, à recourir à l’arbitrage ».
Elle opère en fonction de l’appréciation concrète des circonstances de
fait un contrôle du caractère non équivoque que doit présenter
l’adhésion alléguée à la clause compromissoire stipulée par l’une des
parties56.
L’acceptation de la clause compromissoire peut être induite de
la mention expresse apposée sur l’acte par l’une des parties et à
laquelle l’autre partie n’a pas formulé de réserve 57. La jurisprudence
exige cependant que le consentement de la à laquelle la clause est
opposée ne soit contestable ni dans son principe, ni dans son étendre
étendue.
La signature d’accusé de réception sans utilisation de la faculté
qui est donnée de rayer la clause compromissoire ne peut, en l’absence

55
A suprême court Judge Looks at Arbitration, 20 Arb. J. 13, 16. V. aussi Stone, A paradox in
the theory of commercial Arbitration, 21 Arb. J. 156.
56
Paris, 1er Ch,. 25 nov. 1953, D. 1953, 43.
57
civ. 2, 10 juillet 1958 : Rev. Arbitrage 1959, 48. Arbitrage civil et commercial, 4ème édi., n°
140.

3
de toute autre manifestation positive de volonté, conférer à cette
clause un caractère général de nature à régir toutes les relations
contractuelles des parties.
Ce principe est aussi mis en application par la jurisprudence
américaine. Ainsi il a été décidé que la clause d’arbitrage n’est pas
opposable parce qu’un « contrat formulaire a été utilisé et disparité de
puissance économique rend un choix illusoire. Une règle de droit qui
prive les justiciables de leur accès aux tribunaux est inquiétante »58.
On a proposé, pour sauvegarder les possibilités de ce contrôle
judiciaire, de reconnaitre de façon générale « le pouvoir du juge de
refuser la validité de la clause d’arbitrage lorsque des pouvoirs de
négociation inégaux ou l’utilisation de formulaires jettent des doutes
sur l’existence d’un consentement libre ».
Cette proposition peut être rapprochée des lois sur l’arbitrage
qui ont invalidé des clauses d’arbitrages « de style » contenues dans
les contrats d’adhésion.
Les clauses de loi applicable présentent un danger comparable à celui
posé par les clauses d’arbitrage. En effet tous les efforts de protection
du droit interne sont compromis en cas de stipulation d’une loi moins
soucieuse des intérêts de l’adhérent.
Il faut noter paradoxalement que c’est à propos de contrats
d’adhésion que le principe de l’autonomie de la volonté59 a d’abord
été affirmé, ce qui témoigne de l’habilité des conseils des stipulant.

58
262 F. Supp. 605, 606 (SDNY 1966).
59
Batiffol, les conflits de lois en matière de contrats (1938), n° 504, précis de droit
international privé, 5e édi. n. 476.

3
C’est en effet au sujet de stipulations d’application d’une loi étrangère
dont dépendait la validité de clauses d’exonération que, pour la
première fois, il a été implicitement décidé que la loi d’autonomie
gouverne les conséquences de l’inexécution60. Or on a souligné que
ces clauses étaient incluses dans des contrats d’adhésion et que le
caractère volontaire de l’acceptation était pour le moins suspect. Il est
explicable en effet que ces clauses d’irresponsabilité, dérogeant au
droit commun national, soient combinées avec une clause de loi
applicable et trouvent tout naturellement leur place dans les contrats
d’adhésion. Elles y passent inaperçues et ne sont donc pas remises en
cause, alors que dans un contrat négocié il est difficile de les faire
accepter. L’efficacité de ce jeu combiné des clauses de loi applicable
et d’exonération afin d’échapper aux dispositions du droit interne
continue cependant à être reconnue61.
II. Au niveau de la protection du consommateur :
La protection de la partie faible au contrat ne paraît pas, de
prime abord, constituer un impératif de notre droit. Bien au contraire,
celui-ci reste largement ancré au principe selon lequel chacun doit
pouvoir veiller lui-même à ses intérêts. Cependant, la théorie de
l'autonomie de la volonté, censée garantir la justice contractuelle,
s'avère souvent démentie. Elle expose les liens contractuels à une
grave fragilité : mal exécuté, le contrat doit disparaître à l'initiative de
la partie forte ; arrivé à terme, il doit s'effacer si l'un des contractants

60
En France la décision de principe (Civ. 23 février 1864, D. 64. 1. 166, S. 64. 1. 385)
concerne une connaissance.
61
Batiffol, contrats, op. cit. n. 504.

3
ne souhaite plus renouveler le contrat. Et lorsque les prestations
réciproques sont inéquitables, la partie faible subit alors les fâcheuses
conséquences d'une exécution devenue injuste pour elle. Autrement
dit, du fait de l'absence avérée de justice contractuelle, le principe de
l'autonomie de la volonté met en péril les intérêts du contractant
faible.
Une telle précarité juridique du contrat impose dès lors une
intervention pour la protection de la partie faible face à certains
contrats nécessaires à la vie personnelle et professionnelle du
contractant. Certains sont nécessaires à sa subsistance, puisque c'est
d'eux que le contractant tire l'essentiel de ses revenus, tel le contrat de
travail, ou le bail commercial. D'autres sont nécessaires à la mise en
œuvre de ses droits extrapatrimoniaux, tel le contrat médical qui
assure son droit à la santé. Ces contrats sont d'une telle importance
qu'ils sont indissociables de l'insertion sociale de l'individu. L'atteinte
faite à leur équilibre dénonce non seulement l'absence de justice
contractuelle, mais aussi par conséquent, l'absence d'une justice
sociale.
L'on perçoit dès lors la portée et l'importance d'une protection
de la partie faible au contrat. Elle est légitime car devant garantir la
justice contractuelle, mais elle est un devoir de la loi et du juge pour
garantir les droits sociaux que tire la partie de son contrat. Car la
portée d'un contrat ne s'arrête pas à l'engagement respectif des parties,
elle se répercute sur leur vie et la pérennité de leur existence.

3
De plus, et au-delà même de ces considérations, comment peut-
on rester indifférent face à des contrats iniques ? Le droit et la morale
imposent par principe qu'il soit fait justice au sein du contrat, et que
soit protégée la partie pâtissant de cette iniquité. Il serait choquant que
l'on puisse laisser profiter de l'inexpérience d'un contractant profane
en l'engageant à un contrat désavantageux, ou en mettant ses intérêts
en péril. Le droit ne tolère en aucune façon l'atteinte faite à la sécurité,
à la santé, et d'une manière générale, à tous les droits personnels d'un
contractant. Rien ne permet ni ne justifie l'exploitation d'un salarié en
situation de faiblesse ou la lésion d'une victime d'accident dans ses
droits à la réparation des dommages qu'elle a subis.
De ce fait, il est du rôle du droit de garantir aux contractants que
leurs contrats ne pourront jamais être iniques en toute impunité. Dès
lors que le droit donne au contrat force obligatoire, il doit protéger la
partie faible qui n'est pas habilitée à défendre elle-même ses intérêts62.
A cet égard on trouve que le législateur a essayé de renforcer
son arme législatif tout en amélioration son pouvoir à travers
l’adoption des nouvelles lois et en réparant les anciennes. Pour cela ce
chapitre sera subdivisé en trois section l’une concerne la protection
par le législateur, l’autre a travers l’intervention judiciaire et
finalement ont mis les lumières sur le rôle des associations de la
protection du consommateur.

62
Thèse en vue de l’obtention du grade de Docteur de l’Université Mohammed V – Rabat
Discipline: Droit Privé LA PROTECTION DE LA PARTIE FAIBLE AU CONTRAT Par: Meriem
REGRAGUI Sous la direction de: M. le Professeur Chakib EL OUFIR. P.66 .

3
1. L’intervention du législateur :
L’on peut dire que la protection de la partie faible au contrat est
au centre de l’attention du législateur depuis 1913. Elle a connu une
première consécration législative au sein du D.O.C63. Et n’a cessé de
se développer, depuis lors, à travers d’autres lois spéciales. Dans le
D.O.C., le régime des incapacités et celui des vices du consentement
témoignent de cette approche protectrice du faible. D’autres articles
éparpillés dans le même dahir, tiennent compte de cette protection
sans pour autant constituer un régime juridique à part entière. Ils ne
consistent qu’en de simples solutions ponctuelles et spécifiques à
certains cas d’espèce, tels que la maladie et les cas analogues (art. 54
D.O.C.), la dernière maladie (art. 479 D.O.C.), ou encore
l’interprétation du contrat en faveur de l’obligé (art. 473 D.O.C.).
Seulement, la condition du faible ne saurait se limiter à celle du
mineur, du majeur incapable, ou du contractant au consentement vicié,
et par conséquent, la protection paraît lacunaire car incapable de
répondre aux différentes causes et manifestations de l’état de faiblesse
du contractant. Celles-ci ne cessent d’apparaître et de se multiplier
dans les contrats d’adhésion, les contrats de dépendance, les contrats
de consommation, et bien d’autres encore. Aussi, si la loi 31-08
semble vouloir combler les lacunes du D.O.C., celle-ci n’englobe
guère toutes les situations de faiblesse du contractant.
Force est de constater que le D.O.C. et la loi 31-08 ne
consacrent qu’une protection lacunaire de la partie faible au contrat.
63
Dahir du 12 août 1913, (9 ramadan 1331), formant Code des obligations et des contrats,
(B.O. n° 46, 12 septembre 1913).

3
Une hypothèse que la présente étude propose de démontrer à travers
l’analyse de la protection au niveau du D.O.C. (Sous-section 1.) puis
au niveau de la loi 31-08 (Sous-Section2.)
1.1. La protection des parties faibles au niveau du D.O.C :
L’analyse des dispositions du D.O.C. révèle que la protection à
l’égard de la partie faible se limite à des catégories spécialement
présumées en état de faiblesse. Ces régimes protecteurs sont
cependant conditionnés par la réalisation de certains critères, aussi,
tous les contractants n’y sont pas éligibles. Et quand bien-même le
seraient-ils, encore faudrait-il qu’ils remplissent toutes les conditions
exigées par la loi pour bénéficier d’une protection, et apporter la
preuve d’un déséquilibre contractuel à leur encontre.
Par ailleurs, le dahir déjà centenaire, ne répond plus -- pour
partie – aux nécessités de la vie moderne. Il fut adopté à une époque
où, rappelons-le, la protection de la partie faible n’était guère ressentie
comme une nécessité. Celle-ci ne prenait d’ailleurs pas d’autres
formes que celles de la minorité, de l’incapacité, ou du consentement
vicié. L’autonomie de la volonté laissait le champ libre à la liberté des
contractants et la loi ne se préoccupait que des graves abus que
pouvait provoquer une trop grande liberté contractuelle. Aussi, le
législateur accordait-il davantage d’attention à la maladie et cas
analogues (art. 54)64, ou à l’état de dernière maladie (art.479)65, qui

64
Art 54 du D.O.C dispose que : « les motifs de rescision fondés sur l’état de maladie et
autres cas analogues, sont abandonnés à l’appréciation des juges ».
65
Art 479 du D.O.C stipule « La vente faite par un malade, pendant sa dernière maladie, est
régie par les dispositions de l'article 344, lorsqu'elle est faite à un de ses successibles dans
l'intention de le favoriser, comme si, par exemple, on lui vendait à un prix de beaucoup

3
représentent des cas de faiblesse inhérente au contractant, et partant,
un risque de déséquilibre contractuel pour lui. Mais concernant les
nouvelles manifestations de faiblesse, le terrain de protection prévu
par le D.O.C. est quasi-vierge : il n’y est fait nulle part mention du
contrat d’adhésion, ni même de la potentielle existence d’un contrat
inique. A croire que l’on ne pouvait admettre d’autres sources de
faiblesse pouvant induire un déséquilibre contractuel. Plus encore, le
déséquilibre contractuel lui-même n’avait d’autre structure de
rattachement à sa définition que la lésion, ou éventuellement
l’imprévision.
Néanmoins, l’analyse des situations de faiblesse protégées par
la loi, reste un passage obligé et utile pour deux raisons. D’abord,
parce qu’elle établit le champ et les limites de la protection,
renseignant alors les juristes sur l’étendue des cas d’espèce non
protégés ou insuffisamment protégés. Ensuite, parce que l’étude de
ces moyens de protection, ouvrira le champ de réflexion au juriste
quant à l’apport des nouvelles solutions de protection. Selon que les
moyens actuels soient efficaces ou non, étendus ou restreints, ils
commanderont plus tard les potentielles réformes du droit des
contrats.
L’étude portera sur alors succinctement sur le régime des
incapacités (A) puis sur le régime des vices du consentement (B).

inférieur à la valeur réelle de la chose, ou si on lui achetait à une valeur supérieure. La vente
faite par le malade à un non-successible est régie par les dispositions de l'article 345 ».

3
A. Le régime des incapacités :
Pour pouvoir valablement s’engager, une personne doit disposer
de la capacité d’exercice. L’article 3 du D.O.C. résume cet impératif
en ces termes : « La capacité civile de l’individu est réglée par la loi
qui régit son statut personnel. Toute personne est capable d’obliger ou
de s’obliger si elle n’est pas déclarée incapable par cette loi ». En
d’autres termes, seules les personnes expressément déclarées
incapables par la loi ne jouiront pas d’une capacité d’exercice. Or, à
cet égard, il estime portant de faire remarquer que le régime des
incapacités est la seule véritable considération de la faiblesse dans le
D.O.C. Les majeurs incapables et les mineurs, sont les seuls types de
contractants dont la faiblesse inhérente est reconnue par le droit
commun, et leur vaut l’application d’un régime extraordinaire. Ils sont
à cet effet, les seules parties faibles présumées, protégées par le
D.O.C.L’incapacité constitue alors l’épicentre de la notion de
faiblesse dans le D.O.C., ainsi que dans le Code de la famille 66, qui
détermine les personnes visées et les mesures destinées à les protéger.
A ce titre, la protection peut prendre deux formes. Elle consiste
soit en une représentation de l’incapable, qui agit comme une
assistance ; soit comme une sanction de l’acte préjudiciable à
l’incapable, à savoir la nullité.
Cependant, toutes les incapacités ne sont pas protégées. Il faut
qu’elle trouve sa cause dans les défaillances physiques ou

66
Dahir n°1-04-22 du 12 Hijja 1424 (3 février 2004), portant promulgation de la loi 70-03,
portant promulgation du Code de la Famille, (B.O. n°5358 du 2 ramadan 1426 (6 octobre
2005)).

3
intellectuelles de l’individu, telles la minorité ou la faiblesse d’esprit,
la prodigalité, la démence. Ne sont donc pas considérées incapables
les personnes qui agissent sous le coup d’une forte émotion, ou d’une
ivresse volontaire, celles-ci restent tenues de la responsabilité de leurs
actes.
Toutes ces nuances de la protection méritent donc un
approfondissement, à l’échelle de l’incapacité due à l’âge (a) et à celle
tenant à l’altération des facultés mentales (b).
a. L’incapacité des mineurs :
Comme nous l’avions constaté lors de l’analyse de la notion de
faiblesse, la minorité constitue une présomption de vulnérabilité dont
l’âge suffit pour seule preuve. Il est évident que cette incapacité
s’impose pour le mineur de moins de 12 ans qui ne peut faire preuve
de discernement et dont les parents sont chargés de pourvoir à ses
intérêts personnels et patrimoniaux. En revanche, il est plus difficile
de concevoir une incapacité totale d’exercice pour l’adolescent qui
s’approche de l’âge de la majorité, raison pour laquelle le législateur a
atténué l’incapacité du mineur doué de discernement qui s’approche
de l’âge de majorité. Le discernement incomplet ou son absence est le
critère déterminant l’étendue de la protection. Cette même raison
fonde le droit d’émancipation prévu à l’article 217 du Code de la
famille. L’on en déduit que la minorité est une source de faiblesse
induisant une incapacité variable en fonction de l’âge.

4
 Le mineur dépourvu de discernement :
L’article 214 du Code de la famille dispose que « l’enfant est
doué de discernement lorsqu’il atteint l’âge de 12 ans grégoriens
révolus », âge en deçà duquel le mineur est considéré comme étant
totalement dépourvu de discernement. La liberté de son consentement
faisant défaut, il en résulte que les actes passés par celui-ci seront «
nuls et de nul effet » (art. 224 du Code de la famille). Parce que le
mineur est incapable d’exprimer une volonté consciente, et du fait de
son manque d’expérience manifeste, il se trouve dans un état de
faiblesse tel que l’on ne saurait accorder de crédit à ses engagements.
La loi le prive alors de la capacité nécessaire pour accomplir lui-même
des actes juridiques, qui risqueraient fort de lui porter préjudice.
De ce constat l’on déduit que le législateur a non seulement
cherché à protéger le mineur en son titre de partie faible au contrat,
mais a aussi fait de la contradiction que suscite la confrontation des
articles 224 C.F., 2 et 467 D.O.C. L’existence d’un contrat suppose un
accord de volonté et il est, de ce fait, compréhensible que l’incapacité
de conclure soit totale pour le mineur dépourvu de discernement. Mais
si la loi a prévu la possibilité de valider les contrats qu’il conclut

67
L’article 2 du D.O.C. dispose que « les éléments nécessaires pour la validité des obligations
qui dérivent d’une déclaration de volonté sont : 1. La capacité de s’obliger ; 2. Une
déclaration valable de volonté portant sur les éléments essentiels de l’obligation […]».
Compte tenu de cet article, le contrat conclu par un incapable dépourvu de discernement
devrait être considéré nul et d’une nullité absolue, puisqu’émanant d’une personne dont la
volonté et la capacité fait défaut. L’article 4 du D.O.C. dispose quant à lui que «le mineur et
l’incapable qui ont contracté sans l’autorisation de leur père, tuteur ou curateur, ne sont pas
obligés à raison des engagements pris par eux, et peuvent en demander la rescision », et que
«ces obligations peuvent être validées par l'approbation donnée par le père, tuteur ou
curateur, à l'acte accompli par le mineur ou l’incapable ».

4
malgré son incapacité, ce n’est que la preuve que la volonté de
protéger l’intérêt du faible surpasse la volonté de protéger l’intérêt
général.
 Le mineur au discernement limité :
Les actes de l’enfant ayant atteint l’âge du discernement (12
ans), mais non celui de la majorité (18ans), seront soumis aux
dispositions de l’article 225 du Code de la famille comme suit : « 1.
Ils sont valables s’ils lui sont pleinement profitables ; 2.Ils sont nuls
s’ils lui sont préjudiciables ; 3. S’ils revêtent un caractère à la fois
profitable et préjudiciable, leur validité est subordonnée à
l’approbation de son représentant légal68 », accordée en tenant compte
de l’intérêt prépondérant de l’interdit et dans les limites des
compétences conférées à chaque représentant légal»68. Toutefois, si le
mineur contracte en l’absence de son représentant, son contrat sera
considéré comme étant valable s’il lui est profitable, et nul s’il lui est
préjudiciable. Et dans l’hypothèse où il lui serait à la fois profitable et
préjudiciable, il reviendra à son représentant légal de le ratifier ou de
le déclarer nul. Il est à noter cependant que la nullité des contrats
conclus par le mineur doué de discernement, n’est pas de plein droit.

68
Rappelons ici que les juridictions marocaines veillent au respect des normes concernant
les compétences des représentants légaux. Aussi, la Cour Suprême a déclaré nul le contrat
de vente conclu par le curateur d’un mineur sans l’accord du juge des tutelles : C.S.Com., 04
mai 2005, n°497, R.J.D., n°152, 2006, p.185. En revanche, la Cour Suprême a déclaré valide
le contrat de vente d’un immeuble du mineur par son père sur la base des articles 149 et
158 de l’ancien Code du statut personnel, équivalents aux articles 229, 230 et 233 du Code
de la famille, qui déclarent le père représentant de son fils et responsable de ses biens :
C.S.Civ., 25 janvier 2006, n°290, R.J.C.S., n°67, 2007, p.42 ; C.S.Com., 10 septembre 2008,
n°1111,
R.J.D., n°157, 2010, p.175 ; C.A.Civ. Marrakech, 12 septembre 1989, n°639, R.C.A.M.,

4
n°19/20, 1991, p.788.

4
Leur nullité est subordonnée à la preuve d’une lésion. A cet égard,
l’on pourrait considérer que le mineur doué de discernement, bien que
limité, ne devrait pas se plaindre du contrat qu’il aurait conclu lui-
même s’il ne subit pas de préjudice. Ici encore, rappelons que le
contrat est nul parce qu’il est préjudiciable, et non pas parce qu’il a été
accompli par un incapable dont la volonté consciente fait défaut. Cela
signifie que ce n’est pas le manque de discernement qui donne
ouverture à nullité, mais le préjudice causé à l’incapable. Voilà
pourquoi lorsque l’acte lui est profitable, le contrat reste valable.
Donc, l’intérêt protégé par la loi à l’article 225 du Code de la famille
est celui de l’incapable à qui revient seul le droit d’invoquer en justice
la nullité du contrat, à travers son représentant ; lequel peut aussi
décider de renoncer à une telle sanction en ratifiant l’acte.
Plusieurs auteurs approuvent cette hypothèse en invoquant la
nullité comme un moyen de protéger celui qui est privé de raison et
qu’il ne serait pas admissible que tout intéressé et en particulier le
cocontractant puisse prétendre faire valoir une nullité étrangère à la
protection de ses intérêts69.En revanche, les juridictions peuvent
soulever l’incapacité du contractant lorsque le litige qui leur est
présenté concerne un contrat conclu par un incapable. Autrement dit,

69
MALAURIE (Ph.), Les personnes, La protection des mineurs et des majeurs, 6e éd., Paris,
Defrénois, Lextenso, 2012, p. 266 ; MARIA (I.), Les incapacités de jouissance, Etude critique
d’une catégorie doctrinale, thèse Saint Etienne, 2006, p. 204 ; CATALA, (P.), « Regard
rétrospectif sur les incapacités établies par le code civil », in Le statut des majeurs protégés,
Colloque Caen, J.C.P.N., 2008, p.1267 ; TERRÉ (F.), FENOUILLET (D.), Droit civil, Les
personnes, La famille, Les incapacités, Paris, Précis Dalloz, 7e éd., 2005, p. 1200 et s. ;
BATTEUR (A.), Droit des personnes des familles et des majeurs protégés, 5e éd., Paris,
L.G.D.J., 2010, p. 275.

4
l’article 225 du Code de la famille sanctionne les actes de l’incapable
doué de discernement par une simple nullité relative, dont l’incapable
et son représentant peuvent se prévaloir. Par conséquent, le
cocontractant de l’incapable ne peut opposer l’incapacité du mineur
avec lequel il aurait contracté pour invoquer la nullité du contrat (art.
10 D.O.C.). Il ne lui est pas permis de soulever le défaut d’une
condition de formation du contrat pour contester sa validité. Il est vrai
que le processus de formation du contrat repose sur le principe de
l’autonomie de la volonté et le consensualisme, lesquels impliquent
qu’en règle générale, le contrat n’est conclu qu’à partir de l’échange
de consentement des parties. Mais l’article 2 du D.O.C. ajoute comme
condition sine qua non la capacité de contracter. Elle est donc
indispensable à l’existence du contrat. Ce serait donc porter atteinte à
une exigence d’ordre public que de faire produire effet à un contrat
auquel il manque un élément essentiel à sa formation.
Par conséquent, la nullité absolue qui sanctionne le défaut d’une
condition d’ordre public devrait être la seule sanction possible du
contrat conclu par un mineur au discernement dépourvu ou limité.
Une fois encore, la volonté de protéger les intérêts du mineur,
partie faible au contrat, prime non seulement les intérêts de son
cocontractant, mais encore les règles de principe régissant la validité
des contrats. L’on pourrait évoquer une surprotection de l’incapable,
car elle se fait au détriment des conditions de formation du contrat, qui
sont pourtant d’ordre public. Mais cette surprotection reste justifiée.
C’est dans le but de protéger le faible contre les autres et contre lui-

4
même que l’on accepte qu’elle surplombe les conditions de validité du
contrat.
b. L’incapacité des majeurs :
La situation du majeur incapable constitue le deuxième pivot de
la faiblesse telle qu’envisagée parle droit commun. Le législateur prête
son attention aux contractants adultes dont le discernement est altéré
du fait de l’atteinte de leurs facultés mentales, mais aussi à ceux dont
la faiblesse peut leur porter préjudice, bien qu’étant sains d’esprit. Il
restreint tout de même les personnes entrant dans cette catégorie des
majeurs incapables en ne tenant compte que du faible d’esprit, de celui
qui a perdu la raison, du dément, et enfin du prodigue (art.220 C.F.).
La nature de l’altération des facultés mentales n’est pas
expressément définie, mais englobe tous les troubles psychologiques
et psychiatriques susceptibles d’entraver le discernement, et dont il
appartient au corps médical d’établir l’étendue de l’affectation du
sujet. N’entre cependant pas dans cette catégorie le prodigue qui, sans
souffrir de handicap mental, est cependant atteint dans ses facultés de
jugement. Les juges du fond sont alors appelés à se fonder dans leur
appréciation sur tous les moyens de preuve, (et non uniquement sur
l’expertise médicale) afin de déclarer l’incapacité d’un majeur.
Rappelons cependant que cette incapacité est limitée à
l’altération des facultés mentales sans englober les altérations
corporelles. Pourtant, ces dernières sont tout aussi susceptibles de
créer une atteinte du discernement. Leur condition pourrait donner lieu
à l’application de l’article 54 D.O.C., dans la mesure où il n’est pas ici

4
question de permettre l’adoption d’une mesure d’incapacité pour un
individu dont les facultés corporelles sont altérées, mais de protéger
son consentement dans l’hypothèse où son discernement aurait été
atteint du fait de sa maladie. Seulement, la frontière n’est pas toujours
aisée à établir, et les interrogations soulevées par F. RUELLAN sur le
cas d’une personne non voyante qui demandait sa mise sous tutelle,
témoignent de la difficulté dans laquelle se trouve parfois le juge70.
Aussi, selon le degré d’altération de ces facultés mentales, le
législateur distingue deux catégories de personnes, qui obéit chacune à
un régime spécifique. La première catégorie, les majeurs non
pleinement capables, comprend le faible d’esprit et le prodigue, que la
loi soumet à une capacité d’exercice limitée. Leur état ne détruit pas
leur volonté, mais amenuise leurs capacités de jugement, d’où leur
besoin d’être protégés. La seconde catégorie, les majeurs incapables,
comprend le dément et celui qui a perdu la raison, dont l’atteinte des
facultés mentales supprime toute volonté consciente. Ils sont à ce titre
déclarés incapables. L’examen attentif des solutions protectrices que
la loi leur confère, nous aidera à évaluer leur efficacité et leur
opportunité.
 Les majeurs non pleinement capables :
La protection du majeur s’instaure comme une mesure
exceptionnelle, qui ne peut se justifier que par un état de nécessité.
L’altération des facultés mentales du dément ou de celui qui a perdu la
raison, constitue à ce titre un justificatif de cette nécessité. D’abord,

70
RUELLAN (F.), A propos du régime de protection applicable au majeur dont les facultés
corporelles sont altérées, Paris, Dalloz, 1990, p.426
4
parce que son aliénation (innée ou acquise, permanente ou
intermittente71) le soustrait à toute capacité de raisonnement, de
jugement, et de conscience, indispensables à l’expression d’une
volonté contractuelle valable. Ensuite, parce que ce handicap mental
fait de lui une personne dépendante, qui ne saurait répondre seule à
ses besoins. Le dément et celui qui a perdu la raison, ont donc besoin
d’une protection légale de leurs intérêts. Leur état de faiblesse les
soumet au régime de représentation, et à l’instar du mineur, ils sont
mis sous tutelle. L’article 220 du Code de la famille dispose que la
personne qui a perdu la raison est frappée « d’interdiction par
jugement du tribunal, à compter du moment où il est établi qu’ [elle
s’est retrouvée] dans cet état », et l’article 233 du même code ajoute
que « le représentant légal exerce sa tutelle sur la personne et les biens
du mineur, jusqu’à ce que celui-ci atteigne l’âge de la majorité légale.
Il l’exerce également sur la personne qui a perdu la raison, jusqu’à la
levée de son interdiction par un jugement. […] ».
 Le faible d’esprit :
Comparativement à la situation du dément, la protection du
faible d’esprit est sensiblement différente. Atteint dans ses facultés
intellectuelles, celui-ci est diminué dans son intelligence et ses
capacités de jugement, sans pour autant être totalement dépourvu de
discernement. L’article 216C.F. perçoit sa faiblesse comme un «
handicap mental l’empêchant de maîtriser sa pensée et ses actes ». Et
du fait que l’atteinte de ses facultés mentales soit de moindre gravité
71
La démence n’étant pas seule cause d’incapacité, le législateur prévoit également le cas de
celui qui aurait perdu la raison pour d’autres causes.

4
que celle du dément, la loi le considère comme non pleinement
capable, en lui accordant une capacité d’exercice seulement limitée
(art. 213).
Cette différence l’inscrit au rang des majeurs protégés par un
régime de tutelle, au même titre que le mineur doué de discernement
mais n’ayant pas encore atteint l’âge de la majorité. Aussi, les actes
qu’il aurait conclus en dehors de l’assistance de son représentant légal,
ne sont pas nuls de plein droit. Selon l’article 225 C.F. et 4 D.O.C.,
ses actes sont valables s’ils lui sont pleinement profitables, nuls s’ils
lui sont préjudiciables, et subordonnés à l’approbation de son
représentant légal s’ils comportent à la fois un caractère favorable et
préjudiciable ; dispositions dont ne jouit guère le dément.
Il s’agit donc bien d’une protection rattachée à la qualité de la
personne protégée. Le législateur lui prête une telle attention qu’il
prévoit même sa protection à l’article 878 D.O.C 72, relatif à l’abus de
faiblesse d’esprit dans un contrat de prêt à taux usuraires.
 Le prodigue :
La prodigalité d’un individu est sans doute plus sensible et
difficile à établir que l’incapacité du dément ou du faible d’esprit, en
ce que la prodigalité n’est pas une maladie que l’on peut
médicalement constater. Aucun certificat médical ne peut être admis à
cet effet, et la preuve de la dilapidation du prodigue de ses biens,

72
Article 878 D.O.C. : « Celui qui, abusant des besoins, de la faiblesse d’esprit, ou de
l’inexpérience d’une autre personne, se fait promettre, pour consentir un prêt ou le
renouveler à l’échéance, des intérêts ou autres avantages qui excèdent notablement le taux
normal de l’intérêt et la valeur du service rendu, selon les lieux et les circonstances de
l’affaire peut être l’objet de poursuites pénales. […] ».

4
relèvera d’un examen de ses actes et de la manière dont il gère ses
affaires. En général, un acte adulaire suffit à la constatation de la
prodigalité. Il reste que le prodigue s’aligne au rang du faible d’esprit
puisque frappé d’une interdiction par jugement du tribunal (art. 220
C.F.), et considéré en cela, comme une personne non pleinement
capable.
Sa faiblesse impose une protection légale en raison du préjudice
que créent ses comportements vis-à-vis de ses biens ou ceux de sa
famille. Le code de la famille envisage dès lors de le protéger contre
lui-même, mais aussi contre les contractants malhonnêtes qui
n’hésiteront pas à exploiter sa faiblesse pour l’engager dans une
convention en leur faveur et à son dépit.
A l’instar du faible d’esprit, il est soumis à un régime tutélaire,
et ses actes sont régis par les dispositions protectrices de l’article 225
C.F. De la même façon, ses contrats sont valides s’ils lui sont
favorables, invalides s’ils lui sont préjudiciables, et subordonnés à
l’approbation de son tuteur s’ils lui sont à la fois favorables et
préjudiciables. Auparavant, l’article 146 du Code du Statut Personnel,
le considérait comme un incapable au même titre que le dément, en
déclarant ses « actes de gestion sans effet 73». Le Code de la Famille
rétablit alors l’équité dans l’appréciation des actes du prodigue, en ne
les déclarant pas nul de plein droit, mais passibles de rescision s’ils lui
sont préjudiciables.

73
Article 146 du Code du Statut Personnel de 1976 : « Les actes de gestion conclus par le
dément ou le prodigue sont sans effet lorsqu’ils ont été passés alors que leur auteur se
trouvait en état de démence ou de prodigalité ».

5
Notons toutefois que le prodigue ne profite de ces dispositions que
lorsque sa prodigalité est établie par jugement du tribunal.
B. Le régime des vices du consentement :
Malgré l’ancienneté du régime, les vices du consentement
continuent de constituer la base de droit commun de référence pour la
protection contre l’injustice contractuelle. L’erreur, le dol et la
violence74, agissent comme les garde-fous d’une autonomie de la
volonté parfois défaillante, susceptible d’engendrer un consentement
non éclairé ou atteint dans sa liberté. Cependant, ces derniers ne
préservent pas contre le déséquilibre contractuel, mais seulement
contre la conclusion d’un contrat contraire à la volonté de l’une des
parties. Car en effet, et comme le souligne pertinemment Jean-Pascal
Chazal dans sa thèse, « il peut très bien exister un vice du
consentement sans qu’un déséquilibre entre les prestations en résulte,
et inversement, un contrat peut être substantiellement déséquilibré
sans pour autant que le consentement de la partie désavantagée ait été
vicié ». La théorie n’agirait alors que dans le sens de la protection du
consentement et de son intégrité, indépendamment de la justice qui
pourrait résulter du contrat.
Par ailleurs, le D.O.C. comporte d’autres outils qui, sans être
assimilés aux vices du consentement, contribuent par leurs

74
L’article 39 D.O.C. dispose qu’« est annulable le consentement donné par erreur, surpris
par dol ou extorqué par violence ». Considérés comme les vices traditionnels du
consentement, ils ne seraient en réalité qu’au nombre de deux : l’erreur et la violence. Car
selon le Professeur Jacques GHESTIN, « le dol, en effet, n’est pas lui-même un vice du
consentement, puisque c’est l’erreur qu’il provoque qui atteint le consentement », Rapport
sur le Code civil du Québec, article 29, Obligations, cité par GHESTIN (J.), Traité de Droit civil,
La formation du contrat, 3e éd., Paris, L.G.D.J., 1993,p.454.

5
dispositions à vaincre le déséquilibre contractuel. Ainsi, la lésion (art.
55 et 56D.O.C.), la maladie et les cas analogues (art. 54 D.O.C.),
offrent-ils peut être l’opportunité au juge d’une utilisation bénéfique à
la partie faible au contrat, sans pour autant dénaturer leur destination.
Nous verrons donc succinctement l’étendue du champ protecteur de la
partie faible par les vices portant atteinte à la volonté (a), puis les
critères influençant l’appréciation des vices du consentement (b).
a. Les vices portant atteinte à la volonté :
Il ne suffit pas qu’un contractant jouisse de sa capacité et
exprime sa volonté de conclure une convention, pour que celle-ci soit
valide. Encore faut-il que son consentement ait été donné librement et
de façon éclairée. L’atteinte de ce consentement par une erreur, un dol
ou une violence, pourrait alors donner ouverture à rescision. Pourtant,
et même avec la réunion de ces conditions, rien ne garantit que le
contrat soit conclu aux normes de la justice contractuelle. Et si un
consentement libre et éclairé est une condition sine qua non à la
validité du contrat, rien dans le D.O.C. ne fait mention de l’équité
comme condition de validité. Or, les litiges contemporains relèvent
davantage de cette iniquité, que les tribunaux peinent encore à corriger
faute de base légale les y autorisant.
 La protection par le recours à l’erreur :
L’erreur semble en apparence, l’outil le plus adéquat pour
protéger le faible. Il paraît logique qu’une personne profane,
analphabète, distraite, ou tout simplement trop timide pour
questionner son cocontractant, soit sujette à une erreur. Sa faiblesse

5
inhérente fait qu’elle peut se tromper, et ainsi se faire une fausse
représentation de la réalité. Toutefois, accorder un droit de rescision
chaque fois qu’un contractant commet une erreur, entraverait la
sécurité et la stabilité des transactions. C’est la raison pour laquelle le
recours à l’erreur est strictement conditionné. Il ne suffit donc pas de
s’être trompé pour pouvoir demander l’annulation du contrat, ce qui
rend difficile la protection de la partie faible qui aurait, en toute bonne
foi, commis une erreur.
En effet, aux termes de l’article 40 du D.O.C., « l’erreur de droit
donne ouverture à la rescision de l’obligation : 1° lorsqu’elle est la
cause unique ou principale ; 2° lorsqu’elle est excusable », et
conformément à l’article 41, l’erreur dans laquelle est tombé le
contractant, doit avoir porté sur l’identité ou sur l’espèce, ou bien sur
la qualité de l’objet qui a été la cause déterminante du consentement.
Concrètement, cette erreur doit avoir déterminé le consentement
de la partie, sans laquelle le contractant ne se serait pas engagé. Celle-
ci peut prendre des formes différentes selon les circonstances : « il
peut s’agir de la substance matérielle de la chose, [son] authenticité,
[ou encore] l’aptitude de la chose à remplir l’usage auquel on la
destine ». L’erreur sur la personne peut également revêtir un caractère
déterminant lorsque le choix du cocontractant est intuitu personae (art.
42 D.O.C.). Mais toujours est-il que « ce qui compte, c’est que
l’erreur porte sur une qualité déterminante75».

75
AZZIMAN (O.), Le contrat, Vol.1, Le Fennec, Casablanca, 1995, p. 123.

5
C’est le juge qui devra se prononcer sur ce caractère
déterminant ou non, en procédant à une appréciation in concerto de
l’espèce. Pour ce faire, l’article 44 du D.O.C. impose que « dans
l’appréciation de l’erreur et de l’ignorance, soit de droit, soit de fait,
les juges devront toujours avoir égard à l’âge, au sexe, à la condition
des personnes et aux circonstances de la cause ». Ce sont ces critères
qui estimeront la gravité de l’erreur et son caractère déterminant, mais
aussi son caractère excusable, qui justifiera l’annulation du contrat.
Dans ce contexte, M. Omar AZZIMAN ne manque pas de préciser
que suivant des considérations tenant à l’équité, et alors même qu’il
est « établi que l’erreur a déterminé le consentement, le juge hésitera à
prononcer l’annulation dans deux hypothèses : lorsque la victime de
l’erreur ne mérite pas d’être protégée (erreur inexcusable), lorsque le
cocontractant de la victime de l’erreur mérite protection (erreur
imprévisible76) ». Or, avec l’adoption de la loi 31-08, cette exigence
de l’erreur excusable, connaîtra certainement un développement
nouveau.
 La protection par le recours au dol :
A l’inverse de l’erreur spontanée, le dol est une manoeuvre
intentionnellement déloyale, dont le but est d’induire en erreur. Sa
condamnation en tant que délit civil, et comme source d’invalidité du
contrat77, se fonde sur l’inadmissibilité morale de la déloyauté entre
contractants.

76
Ibid., p. 125.
77
Art. 52 D.O.C. : « Le dol donne ouverture à la rescision, lorsque les manoeuvres ou les
réticences de l’une des parties, de celui qui la représente ou qui est de complicité avec elle,

5
Aussi, c’est parce que le dol suppose la mauvaise foi du
contractant, qu’il soulève l’état de la moralité du contrat. RIPERT
déclare à ce propos que « c’est surtout dans la théorie du dol qu’éclate
le caractère moral de la théorie des vices du consentement. Ici, et par
définition même, l’examen du juge porte beaucoup moins sur le
consentement de celui qui a été trompé que sur l’acte coupable qui a
trompé78». Car l’éthique des affaires impose tacitement la bonne foi
des contractants, or, dès lors que celle-ci est trahie, elle fait échec à
toute la convention. La gravité d’un tel acte et ses conséquences, attire
donc nécessairement l’attention sur son auteur supposé.
Seulement, nul n’est naturellement prédisposé à se prémunir
contre un dol. L’acte dolosif est d’unetelle malversation, qu’un
contractant de bonne foi ne peut jamais le prévoir à l’avance, ni même
s’en douter. Quelle que soit sa qualité, son degré d’instruction, son
expérience ou sa vigilance, tout contractant peut un jour en être
victime, pour peu qu’il soit de bonne foi. L’on en déduit que la
souffrance d’un dol n’est pas l’apanage du faible. La position de
faiblesse n’est donc pas une condition nécessaire pour qu’il y ait dol,
même si elle contribue largement à sa survenance. Aussi, la protection
légale contre le dol devrait englober tous les contractants, quelle que
soit leur qualité ou leurs spécificités personnelles.

sont de telle nature que, sans ces manoeuvres ou ces réticences, l’autre partie n’aurait pas
contracté. Le dol pratiqué par un tiers a le même effet, lorsque la partie qui en profite en
avait connaissance ». Art. 53 D.O.C. : « Le dol qui porte sur les accessoires de l’obligation et
qui ne l’a pas déterminée ne peut donner lieu qu’à des dommages-intérêts ».
78
RIPERT (G.), La règle morale dans les obligations civiles, 4e éd., Paris, L.G.D.J.,1949, p. 87.

5
Ceci étant, la grande difficulté du dol est de le prouver. Bien
que le législateur n’en ait pas limité le champ de manifestations
(manoeuvres frauduleuses, réticence ou silence, mensonge79), il est
généralement difficile pour la victime d’apporter la preuve matérielle
du dol, laquelle doit, de plus, induire directement une faute
intentionnelle du cocontractant. Or, de nos jours, le consommateur est
confronté à des conditions de formation du contrat qui peuvent
l’induire à commettre une erreur (marketing exacerbé, clause
d’apparence anodine mais aux effets conséquents, stipulations ou
caractéristiques passées sous silence, etc.). Comment alors apporter la
preuve que ces usages commerciaux ont été accomplis de mauvaise
foi ? Car si les paroles s’envolent, les écrits restant ne prouvent rien.
Ils sont préalablement étudiés pour éviter tout risque que le
contractant résilie le contrat pour insatisfaction du produit ou du
service. Autant dire que la seule solution revient à l’appréciation in
concreto de l’espèce par le juge.
L’appréciation fautive de cette réticence dolosive, sera
certainement davantage concrétisée à travers l’article 3 de la loi 31-08,
qui dispose que « tout fournisseur doit mettre, par tout moyen
approprié, le consommateur en mesure de connaître les
caractéristiques essentielles du produit, du bien ou du service ainsi que
l’origine du produit, ou du bien et la date de péremption, le cas
échéant, et lui fournir les renseignements susceptibles de lui permettre
de faire un choix rationnel compte tenu de ses besoins et de ses

79
Sur ces points, voir AZZIMAN (O.), op.cit., n°234, p. 128

5
moyens. (…) ». L’article constitue aujourd’hui un fondement solide
pour l’invocation de la nullité pour réticence dolosive sur le
fondement de l’obligation d’information du professionnel. Car en sa
qualité de spécialiste, il est supposé tenir un comportement loyal actif,
en ce qu’il est de son devoir de se renseigner, et de renseigner le
consommateur80.
La confiance qu’a le consommateur en le professionnel, qui le
surpasse en savoir et en expérience, impose donc pour ce dernier une
raison supplémentaire d’être loyal envers son client. En conséquence,
il ne doit pas tromper la personne qui s’est fiée à lui, et est censé lui
communiquer toutes les informations qui peuvent lui être utiles dans
son choix. A défaut de l’acquittement de cette obligation, une action
en annulation pour réticence dolosive se comprendrait alors aisément.

 La protection par le recours à la violence :


A la différence de l’erreur et du dol, le contractant victime
d’une violence, sait dès le départ qu’il va conclure un contrat qui lui
est préjudiciable, contre son consentement. Il est conscient de la
portée de son engagement et de ses conséquences, mais sa volonté
n’est pas libre. L’on irait même jusqu’à dire, qu’il ne s’agit pas d’un
vice de consentement, mais d’une absence totale de consentement,
puisque celui-ci ne veut pas s’engager, mais le fait contre son gré, au

80
DOMONT-NAERT (F.), « Les relations entre professionnels et consommateurs en droit
belge », in La protection de la partie faible dans les rapports contractuels, Paris, L.G.D.J.,
1996, p.224 ; SINAY-CYTERMANN (A.), « Les relations entre professionnels et
consommateurs en droit français », in La protection de la partie faible dans les rapports
contractuels, idem, pp.251-254.

5
risque de subir de graves représailles. Ainsi, toute « contrainte exercée
sans l’autorité de la loi, et moyennant laquelle on amène une personne
à accomplir un acte qu’elle n’a pas consenti », constitue une violence
(art. 46 D.O.C.).
Toujours comparativement à l’erreur et au dol, la violence est
davantage à craindre pour la personne faible. Car en effet, c’est
souvent la faiblesse de la personne qui l’expose au risque de subir une
pression illégitime pour conclure un contrat. C’est pourquoi le
législateur aborde les différentes manifestations de cette violence en
citant : « les faits de nature à produire (…) soit une souffrance
physique, soit un trouble moral profond, soit la crainte d’exposer sa
personne, son honneur ou ses biens à un préjudice notable », et précise
qu’il soit tenu compte de l’âge, du sexe, de la condition des personnes
et de leur degré d’impressionnabilité (art. 47-2°).
L’analyse in concerto de la situation (personnelle et
circonstancielle) du contractant, prend alors toute son importance, car
c’est elle qui révélera la propension de la personne à être violentée, et
à contracter contre son gré. Elle témoigne ainsi de l’intérêt que
consacre le législateur à la situation du contractant, en lui prévoyant
un mécanisme de protection subjectif, en ce qu’il ne se focalise pas
uniquement sur l’acte violent, mais analyse la propre faiblesse de la
victime.
Il ajoute aux autres hypothèses « la crainte inspirée par la
menace d’exercer des poursuites ou d’autres voies de droit [si] on a
abusé de la partie menacée pour lui extorquer des avantages excessifs

5
ou indus » (art. 48), et « la crainte révérencielle [lorsqu’elle est
accompagnée de] menaces graves ou de voies de fait » (art. 51). Il
envisage ses différents auteurs, en la condamnant « même si elle n’a
pas été exercée par celui des contractants duquel la convention a été
faite » (art.49), et« même lorsqu’elle a été exercée sur une personne
avec laquelle la partie contractante est étroitement liée par le sang »
(art. 50).
Il se trouve qu’à l’instar des autres vices du consentement, le
champ d’application de du vice de violence est conditionné. Doivent
être réunies des conditions précises, pour que la personne victime de
violence puisse demander l’annulation de son contrat. La violence doit
d’abord avoir été la cause déterminante de la conclusion du contrat, et
ne pas avoir simplement influencé sa conclusion. Cela signifie que la
victime doit prouver qu’elle n’avait d’autre choix que de conclure le
contrat pour éviter la mise à exécution des menaces qui pesaient sur
elle.
Ensuite, elle doit consister en des menaces à l’intégrité physique
ou morale, ou doit faire craindre d’exposer sa personne, son honneur
ou ses biens à un préjudice notable. Et c’est l’appréciation in concreto
de l’intensité de ces menaces, et des caractéristiques spécifiques de la
victime (âge, sexe et condition personnelle), qui déterminera sa
situation et son degré d’impressionnabilité.
Enfin, la violence doit être illégitime, c’est-à-dire que la
contrainte doit être exercée sans l’autorité de la loi. Aussi, toute
contrainte ou pression exercée sur une personne pour conclure un

5
contrat, ne constitue pas une violence susceptible d’entraîner son
annulation. La raison en est qu’il est de bonne guerre entre
contractants d’utiliser certains moyens de pression pour amener à la
conclusion du contrat. De tous temps, le commerce s’est fondé sur
l’habilité du vendeur à faire jouer la corde sensible de son client pour
le pousser à acheter son produit. L’un puise dans les points faibles de
l’autre la raison qui le poussera à contracter. Mais à la différence de la
violence telle que juridiquement caractérisée, le cocontractant
s’engage en toute conviction. Son consentement existe, et son
engagement ne résulte pas d’une crainte. Aussi, l’on ne saurait
qualifier de déloyale l’utilisation raisonnable de la position de force
face au cocontractant plus faible. Elle ne devient illégitime que
lorsqu’elle exploite la faiblesse du contractant pour l’engager contre
son gré à un contrat qui lui est préjudiciable, le tout en se servant de
faits ou de menaces touchant à son intégrité physique, morale ou
patrimoniale.
b. L’effet de la compétence sur l’appréciation des vices du
consentement :
L’appréciation des vices du consentement demeure stricte et
subjective. Le juge doit, certes, s’en tenir aux conditions prévues par
la loi, mais c’est son appréciation in concreto de l’espèce, qui peut
faire basculer l’appréhension d’un vice de consentement.
Au demeurant, le D.O.C. n’a apporté pour cette appréciation
que les critères reliés à l’âge, au sexe, et à la situation personnelle du
contractant. Mais l’avènement de la loi consumériste apporte une

6
nouvelle vision du contrat, en ce qu’elle crée dans l’esprit du juge, une
distinction graduelle des forces du consommateur et celles du
professionnel. Et tout comme la faiblesse du consommateur est
déduite de son statut, d’autres contractants ont auparavant disposé de
cette protection fondée sur leur qualité de contractant. Ainsi en est-il
du locataire, de l’assuré, du salarié ou encore du patient, qui, sans être
explicitement déclarés parties faibles au contrat, bénéficient pourtant
d’une attention spéciale, que l’on ne retrouve pas chez leurs
cocontractants bailleur, assureur, employeur ou médecin.

 L’effet de la compétence du contractant sur l’appréciation


de l’erreur et du dol :
La tendance actuelle du droit de la consommation, est de
renforcer les obligations des professionnels en faveur des
consommateurs ; telles l’obligation d’information81, de respect du
délai de réflexion82 et de celui de rétractation83, mais aussi de
loyauté84 et de bonne foi. Ces obligations sont d’autant plus sévères,
qu’il est aujourd’hui plus facile pour un consommateur d’invoquer la
nullité pour vice du consentement, en cas de manquement du
professionnel à ses devoirs. En revanche, le professionnel ne pourra
pas échapper à l’exécution de son contrat pour les mêmes vices du

81
Titre II, Information du consommateur, de la loi 31-08 édictant des mesures de protection
du consommateur, op.cit., n°26.
82
82Articles 116 et 125 de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du
consommateur..
83
Articles 85 et s., art. 94 et 97, art. 188 de la loi 31-08 édictant des mesures de protection
du consommateur.
84
Sur la publicité loyale, art. 74 et76 de la loi 31-08

6
consentement, comme peut le faire le consommateur, car sa qualité de
spécialiste constitue un obstacle déterminant à toute action fondée sur
les vices du consentement.
En effet, et malgré la conception stricte de la notion d’erreur, il
semblerait que la faiblesse d’une partie dans un contrat, soit mieux
appréhendée par la loi consumériste. L’avènement de la loi 31-08
apporte un changement notoire, en ce qu’il prend en considération la
qualité du contractant dans son champ de protection. La faiblesse du
consommateur ne se retrouve pas dans sa définition initiale 85, mais se
déduit par opposition à la puissance qui caractérise le professionnel.
La qualité de professionnel est rattachée à l’étendue de ses
compétences, et celle de consommateur à l’exiguïté de ses
connaissances. C’est en cela que le législateur oppose tacitement la
considération d’un spécialiste face à un profane. Une considération
qui ne manquera pas d’influencer l’appréciation du vice de
consentement, en ce que la qualité du contractant renseigne désormais
sur sa puissance ou sa faiblesse au contrat.
 L’effet de la compétence du contractant sur l’appréciation
de la violence morale :
A la différence de l’erreur et du dol, la qualité de la victime ne
constitue pas un obstacle à la recevabilité d’une demande en
annulation pour violence morale, car il est admis que le particulier,
comme le professionnel, sont tous les deux susceptibles d’être exposés
à une violence morale. Mais cela ne signifie pas non plus que la
85
La violence morale est davantage à craindre par opposition à la violence physique, car c’est celle qu’il est le
plus enclin à subir.

6
qualité de la victime n’a aucune incidence sur la demande
d’annulation du contrat pour violence morale. Car le particulier peut
plus facilement l’invoquer que le spécialiste, en raison de la position
de force du professionnel.
En effet, Il est normal que le professionnel puisse utiliser
certains moyens de pression pour amener son cocontractant à
s’engager. Il ne lui est pas interdit d’exploiter les points faibles de son
cocontractant - à savoir ses passions ou ses besoins - ni d’utiliser les
arguments qui lui sont favorables, pour l’encourager à s’engager dans
des conditions moins avantageuses qu’il ne le souhaitait. Cependant,
ces agissements ne peuvent être sans limites. La bonne foi et l’équité
interdisent par principe, tout comportement déloyal vis-à-vis du
cocontractant.
1.2. La protection des parties faibles au niveau du droit du
consommateur :
C’est en se référant au régime, tel qu’il a été aménagé pour
l’essentiel par la loi 31-0886, issue de la tendance contemporaine
renforçant les droits du consommateur, que l’on parvient à analyser la
protection consacrée à la partie faible au contrat.
La loi, comme son intitulé l’indique, se préoccupe de protéger le
consommateur, en veillant à l’équilibre contractuel par le biais de
certaines dispositions concernant tantôt, les conditions

86
La loi n° 31-08 édictant des mesures de protection de consommateur, Dahir n° 1-11-03 du
Rabii I 1432 (18 février 2011) du droit de consommation. B.O. n° 5932 P. 347.

6
précontractuelles, tantôt, le contenu du contrat, lorsqu’il comporte des
clauses abusives.
La loi, est censée protéger la partie faible contre les clauses
abusives. Cette qualification de clause abusive, s’est construite sur le
rejet de l’autonomie de la volonté critiquée par la doctrine : une
antinomie existe entre le principe de la liberté contractuelle, corollaire
de l’autonomie de la volonté, et l’existence d’une inégalité entre les
parties.
A cet égard on traitera cette partie en parlant sur l’objectif de
cette loi 31-08, puis les droits garantis aux consommateurs et en fin sa
la finalité.
A. L’Objectif de la loi 31-08 (Droit des Consommateurs) :
Parmi Les objectifs que le législateur estime sera réalisé par
l’introduction d’un droit du consommateur est de :
 Assurer une information claire, objective et loyale au
consommateur (prix, étiquetage, condition de vente).
 Renforcer la protection des intérêts économiques des
consommateurs (interdiction ou règlementation de certaines
pratiques commerciales).
 Renforcer le mouvement consommateurs en permettant aux
associations de protection de consommateurs d’être reconnu
d’utilité public et autorisé à ester en justice.

6
B. Les droits garantis aux consommateurs :
Le législateur a venu d’instaurer plusieurs droits par
l’introduction du droit du consommateur lois 31-08 parmi eux on
cite87:
 Le droit l’information : fournir aux consommateurs toutes les
informations nécessaires avant la conclusion d’un contrat de
vente.
 Le droit au choix : Garantir la liberté d’achat en fonction de
besoins et moyens du consommateur.
 Le droit à la rétraction : offrir dans certains cas de figure, au
consommateur un délai de 7 jours pour changer son avis.
 Le droit à l’écoute et a la représentation, permettre au
consommateur lors d’un litige avec un fournisseur, d’être
conseillé, orienté et de se faire présenter par une association de
protection du consommateur.
 Le droit à la protection des intérêts économiques ;
réglementation de certains pratiques commerciaux comme la
publicité promotionnelle, les ventes avec primes, les soldes, les
loteries et les ventes à distances …

C. La finalité de la loi 31-08 :

Cette lois, portant l’existence d’une intégralité de situation entre


le professionnel et le consommateur, pour finalité de :

87
Rapport final du droit de consommation, exposé des étudiants du master «
développement des organisations hôtelières », à ISIIT Tanger.

6
 Corriger et assurer l’équilibre dans la relation contractuelle qui
existe entre le consommateur et le professionnel.
 Garantir la protection du consommateur quant aux clauses
prescrit dans le contrat lors de sa formation et dans son
exécution notamment les clauses abusives.
 De reconnaitre le mouvement associatif en matière de défense
des intérêts du consommateur.

2. L’intervention de la jurisprudence :
L'assouplissement et la diversification des fondements du
principe de force obligatoire du contrat qui découle du principe de
l’autonomie de la volonté, emportent plusieurs conséquences :
d'abord, des solutions qui pouvaient apparaître comme des atteintes à
une force obligatoire absolue peuvent désormais être analysées
comme des expressions d'une force obligatoire soumise au droit
objectif, lui-même guidé par des aspirations supérieures, telles la
recherche d'utilité concrète et réciproque de justice. Si le contrat n'est
obligatoire que dans la mesure où il le respecte, l'éradication d'une
clause abusive ou la réduction d'honoraires ou d'une clause pénale
manifestement excessive n'apparaissent que comme des applications
du principe ainsi refondé. Dans cette perspective pourrait s'inscrire le
pouvoir du juge de modifier le contrat afin qu'il soit conforme à ces
aspirations supérieures de la théorie générale du contrat.
En l’espèce, la jurisprudence a cherché à en limiter les abus par
différentes techniques, telles que l'interprétation permettant de
"découvrir" des obligations dans le contrat. A la fiction de la volonté

6
de l'adhérent considérant l'acceptation des clauses s'est ainsi ajouté
une fiction quant à la volonté du stipulant, cependant le juge doit se
conformer, de manière stricte, aux termes utilisés par les parties à
l'acte et ne doit pas chercher quelles étaient leurs volontés (Art. 461 du
DOC) confirmé par la jurisprudence88.
Par ailleurs, conformément au principe de la liberté
contractuelle, les parties au contrat peuvent convenir au moyen d'une
clause dite pénale, que l'inexécution de l'obligation du débiteur
donnerait lieu au paiement d'une indemnité contractuelle fixée à
l'avance. Ce principe est atténué, en ce sens que l'article 264 du DOC
modifié par le Dahir du 11 août 1995, a donné au juge la possibilité de
réduire ou d'augmenter le montant de cette indemnité,
proportionnellement au préjudice réellement subi confirme par un
arrêt rendu le 13 Juin 1997 par la cour d’appel de Casablanca89.
D’une manière générale l’apport de la jurisprudence en matière
de protection de l’adhérent-consommateur reste très limité puisque le
juge marocain puise dans la théorie générale du contrat qui par
hypothèse n’apporte pas de réponse satisfaisante aux problèmes
soulevés par les contrats d’adhésion.
Certes, la marge de manoeuvre dont dispose le juge est limitée
mais selon le professeur O.Azziman, « le juge marocain n’a
certainement pas utilisé toutes les ressources de la théorie générale du
contrat. Plus précisément, la jurisprudence marocaine n’a pas tenté de

88
Arrêt n° 4024/2004 du 28 décembre 2004 dossier numéro : 4332/2003/9 de la cour
d’appel de commerce-Casablanca.
89
Arrêt n° 4909 du 13 juin 1997 de la cour d’appel de Casablanca.

6
placer la théorie des vices de consentement au service de la protection de l’adhérent » en
faisant jouer l’article 473 du DOC pour interpréter le contrat en faveur de l’adhèrent comme
elle n’a pas su se servir de la notion de bonne foi, d’équité pour sanctionner les clauses
abusives (article 231 DOC). De ce fait, le rôle du juge dans la protection du adhérent
consommateur demeurera limité tant qu’il n’y a pas une loi explicite allant dans ce sens.

3. Le rôle des associations de la protection du


consommateur :
Il existe 27 associations de défense des droits des
consommateurs au Maroc.
Les associations de protection de consommateurs, constitués et
fonctionnent conformément à la législation et la règlementation en
vigueur relatives au droit d’association, assument l’information, la
défense et la protection des intérêts du consommateur, et concernant
au respect des dispositions de la présente loi.
L’association marocaine de protection et d’orientation du
consommateur90:
L’association est active dans le domaine du consumérisme, la défense
du consommateur à travers son orientation et surtout relever les abus à
l’égard du consommateur. L’environnement est l’un des principales
activités de l’association d’autant plus qu’elle groupe des chercheurs
spécialisés dans le domaine du traitement des déchets solides et
liquides et dont certains parmi eux ont des brevets d’invention dans le
domaine de l’assainissement solide.

90
L’entrée en vigueur en Mars 2013, la loi n° 31-08, édictant des mesures de protection du
consommateur qui donnant la possibilité aux associations de défense des consommateurs
d’ester en justice. Elaboré par le ministère de l’industrie, de l’investissement, du commerce
et de l’économie numérique, ce texte vient d’être publié au dernier Bulletin Officiel (B.O n°
6670 du 23 Mai 2018).

6
 Sa mission :
 Contrôler les décisions prises par les tiers dans le domaine de
réglementation ;
 Proposer des plans d’aménagement du territoire ;
 Promouvoir une gestion basée sur le savoir-faire Marocaine ;
 Proposer des solutions pour les modes de consommateurs ;
 Sauvegarder l’environnement.

6
Conclusion générale

Comme conclusion, il est très difficile de préciser le but d’un contrat


d’adhésion et surtout ses caractéristiques. Pour la partie forte c’est
d’attirer une base clientèle et de les soumettre à leur condition, par
contre au niveau de la partie faible c’est d’avoir une bonne satisfaction
de leur besoin ou service qui demande une scarification tolérable.
Ce sujet nécessite aussi une étude du coté économique pour le
bien apprendre, à cause que ce contrat ne s’applique que sur le
domaine des affaires et rarement au domaine public (Etat et les
parties).
A cet égard on a essayé du bien cerner ce sujet par l’analyse du
contrat d’adhésion au niveau de son contenu en générale (les
spécificités du contrat et l’absence de négociation) aussi que par
l’étude approfondit des aspects juridiques du contrat (les effets
juridiques et la protection juridique).
Nous espérons que ce projet atteint sa finalité attendu et la réponse
recherché.

7
Bibliographie

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kawtar, Laghmich yassmine, Serghini Mounia, Korki youssra. Encadré par : Ouassini
Meryem Institut Supérieure International de tourisme de Tanger, année universitaire 2017-
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1966.

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-Thèse en vue de l’obtention du grade de Docteur de l’Université Mohammed V – Rabat


Discipline: Droit Privé LA PROTECTION DE LA PARTIE FAIBLE AU CONTRAT Par:
Meriem REGRAGUI Sous la direction de: M. le Professeur Chakib EL OUFIR.

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7
Table des matières

Dédicace...................................................................................................................................I

Remerciements.................................................................................................................................II

Sommaire....................................................................................................................................III

Introduction générale.......................................................................................................................1

Partie 01-Caractéristique du contrat d’adhésion............................................................................5

I- Stipulation unilatérale des clauses du contrat d’adhésion............................................................6

1- Le caractère essentiel du contrat d’adhésion......................................................................7


2- L’accord de volonté subordonné à l’existence du consentement.............................................9

2-1- Le principe de l’autonomie de la volonté........................................................................9

2-2- Le principe de la liberté contractuelle..........................................................................10

II- L’absence de la négociation entre les parties...........................................................................11

1- La partie forte.....................................................................................................................13
2- La partie faible....................................................................................................................16

Partie 02- Spécificités juridiques du contrat d’adhésion...............................................................20

I- Au niveau des effets juridiques................................................................................................22

1- Les clauses abusives..........................................................................................................22


2- L’existence de clause non négociable...............................................................................26
3- Les clauses d’exonération de responsabilité....................................................................26
4- Les clauses compromissoires...........................................................................................28

II- Au niveau de la protection du consommateur.........................................................................31

1- L’intervention du législateur..........................................................................................34
1-1- La protection des parties faibles au niveau du D.O.C....................................................35
1-2- La protection des parties faibles au niveau du droit du consommateur.........................60
2- L’intervention de la jurisprudence..............................................................................................63
3- Le rôle des associations de la protection du consommateur.....................................................65

Conclusion générale...............................................................................................................67

Bibliographie...............................................................................................................................68

Table des matières.................................................................................................................71

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