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Faculté de médecine
1.5/Modalités de croissance
1.5.1/Croissance suturale
1.5.2/Croissance remodelante
2.2/Théories fonctionnelles
2.3/Théories synthétiques
3.2/Facteurs locaux
4.2.1/Accroissement en longueur
4.1.2/Accroissement en largeur
4.1.3/Accroissement en hauteur
du crane et de la face
Conclusion
Introduction
L’orthodontie n’est pas une science qui permet un alignement dentaire, mais elle a pour objectif de
rétablir un bon équilibre facial en ajustant la croissance de la face supérieure et de la face inférieure.
Ceci, bien entendu pour obtenir un résultat esthétique, mais aussi, et surtout, pour installer un
meilleur équilibre facial fonctionnel et une bonne stabilité du traitement.
La croissance de la base du crâne est un phénomène complexe qui peut être influencé par de
multiples facteurs, elle est en rapport avec l’accroissement du cerveau et le jeu des sutures,
entraînant en partie la croissance de la face.
Ceci pousse l’orthodontiste à penser plus loin que le tiroir alvéolo-dentaire et à comprendre les
phénomènes de croissance de la base du crâne et son influence sur la face. Mais avant tout un rappel
sur la croissance en général trouve ici tout son intérêt.
1/Généralités sur la croissance
1.1/Définitions ׃
La croissance ׃La croissance est une série de changements anatomiques et physiologiques de la vie
prénatale à l’âge adulte, elle repose sur la multiplication cellulaire depuis la fécondation. Cette
multiplication entraine l’augmentation en volume, en poids, en longueur, des différentes parties du
corps, c’est un processus biologique quantitatif.
La maturation: C’est le processus de différenciation des tissus, grâce auquel un organe devient
pleinement apte à remplir sa fonction, il ne faut pas assimiler la croissance à la maturation qui
permet à un organe de remplir sa fonction par le biais d’une différenciation cellulaire. La maturation
induit un aspect qualitatif.
Le rythme de croissance ׃La croissance n’est pas homothétique, les différents tissus ne se
développent pas de façon rayonnée et synchrone, elle passe par des phases d’accélération de la
naissance jusqu’à l’âge adulte. Ces variations sont uniformes pour l’ensemble du squelette.
Le taux de croissance ׃C’est la quantité de croissance survenue dans un laps de temps donné.
L’augmentation de taille par unité de temps est visualisée par la courbe de croissance de BJORK ou
courbe du taux de croissance staturale.
Il est nécessaire pour l’établissement d’un plan de traitement en orthodontie, de préciser le stade de
croissance du sujet, ceci afin de pouvoir profiter d’une forte poussée de croissance ou pour en éviter
les effets pour cela nous tenons compte de׃
L’âge civil ׃nous ne pouvons nous baser sur l’âge civil car il existe des variations très importantes
du développement osseux d’un individu à l’autre à un même âge civil.
L’âge dentaire ׃il ne semble pas y avoir de corrélation significative entre croissance faciale et âge
dentaire qui signifie stade de dentition atteint par un sujet à un moment donné de son
développement.
Le taux de croissance staturale ׃la connaissance du taux de croissance staturale présente un grand
intérêt pour l’orthodontiste car la face en générale, le maxillaire et la mandibule en particulier
s’accroissent selon le même rythme que la taille.
L’âge osseux ׃c’est le stade de maturation des os d’un sujet à un moment donné. L’âge osseux est
habituellement déterminé par une radiographie de la main et du poignet gauche, mais d’autres
auteurs utilisent le coude, les vertèbres cervicales, le pied ou le genou.
La région du poignet de la main comprend plusieurs petits os qi se calcifient à des rythmes différents
et qui nous donne donc des indications assez fiables en clinique ; cette méthode est aujourd’hui la
plus employée.
-L’apparition des sésamoïdes du pouce (Le pouce doit être en extension pour bien voir les
sésamoïdes. Le sésamoïde externe est rarement visible car il se projette sur la tête osseuse, le
sésamoïde interne est lui bien visible s’il est présent)
-Un enfant qui ne présente ni pisiforme, ni l’apophyse styloïde du cubitus, ni le sésamoïde est dans
la zone du minimum de croissance.
-S’il présente le pisiforme et l’apophyse styloïde du cubitus, mais pas le sésamoïde, le début de la
poussée de croissance n’est pas très éloigné.
-Si les sésamoïdes sont présents sans que les cartilages épiphysaires soient calcifiés, le pic de
croissance est proche.
-La calcification des cartilages phalangiens puis métacarpiens indique que le pic de croissance est
passé.
-La calcification du cartilage radial indique l’arrêt de la croissance staturale ; celle de la mandibule
se prolonge.
Ps : Le sésamoïde est visible en moyenne 1 an avant le pic de croissance plus précisément 9 mois
avant chez les filles et 12 mois chez les garçons.
Situation sur la courbe de croissance d’après la radiographie de la main et du poignet :
L’examen de cette radiographie met aussi en évidence différents stade de calcification. Suivant la
classification de HELM, les doigts de la main sont numérotés de 1 à 5 du pouce au 5eme doigt. Tous
les doigts possèdent trois phalanges sauf le pouce qui n’en a que deux.
La classification de BIORK et SKILLER va nous permette de situer notre patient sur a courbe de
croissance, par rapport à son pic de croissance.
Stade égalité ou lenticulaire l’épiphyse est aussi large que l’extrémité de la diaphyse.
Exp; stade MP3 avec phalange médiale du majeur
Les stades observés chronologiquement autour du pic pubertaire sont les suivants
Stade de l’apophyse styloïde : de -3 à -2 ans et demi avant le pic de croissance (STY), on voit
apparaitre la styloïde cubitale.
Pisiforme (Pi) : -2 à 1an avant le pic.
Stade PP2 : à ce stade ; égalité entre l’épiphyse et la diaphyse de PP2 -3 à -1 an avant le pic.
Stade MP3 égalité ou S : -1 an à 0. Apparition du sésamoïde, S est parfois inconstant d’où
l’intérêt de regarder MP3.
Stade MP3 Cap : correspond au sommet du pic de croissance.
Stade PP1 Cap : +1 an ; l’épiphyse de la phalange proximale du pouce déborde de la
diaphyse.
Stade DP3 U : +1 à +2 ans par rapport au pic de croissance. Union entre l’épiphyse et la
diaphyse de la phalange distale du majeur, ce stade est normalement contemporain de la
puberté.
Stade PP3 U : +2 ans ; union épiphyse /diaphyse de la phalange proximale du 3eme doigt.
Stade MP3 U : +2 à +3 ans ; union de l’épiphyse/ diaphyse de la phalange médiale du 3em
doigt.
Stade RU : +3 à +4 ans par rapport au pic ; union de l’épiphyse et de la diaphyse du radius. Ce
stade correspond à la fin de la croissance staturale (mais de la croissance mandibulaire).
Selon les auteurs, le pic de croissance est appelé pic prépubertaire, péripubertaire ou pubertaire.
SEMPE l’intitule le pic de l’adolescence.
MAUCHAMP et NANDA mettent par ordre de corrélation avec le pic pubertaire de croissance
staturale :
-le ménarche
-l’apparition du sésamoïde.
Les patients peuvent ainsi être situés sur leur courbe de taux de croissance, laissant au praticien la
possibilité de juger de la fiabilité d’un traitement orthopédique et du moment pur débuter le
traitement en admettant que la croissance des os longs soit corrélée à la croissance faciale.
Il est parfois nécessaire de débuter un traitement en denture mixte pour profiter au maximum de
l’effet de la croissance et pour certains auteurs, le moment du pic de croissance prépubertaire serait
le plus favorable.
Caractère sexuels secondaire ׃De très fortes corrélations ont été trouvées entre l’apparition des
caractères sexuels et la date du pic de croissance. Les premières règles surviennent environ 17 mois
après le pic de croissance, de même pour la pilosité et la mue de la voix chez le garçon.
Le tissu osseux dérive du mésenchyme qui est un tissu embryonnaire provenant de la différenciation
du mésoblaste. Au sein du mésenchyme, il y a augmentation quantitative des fibres de collagène et
multiplication cellulaire aboutissant à la formation d’un blastème mésenchymateux squelettogène.
Deux grands mécanismes président à l’ossification des divers pièces osseuses qui composent le crane
et la face : Ossification membraneuse et ossification enchondrale.
L’ossification débute pour chaque future pièce osseuse dans une zone limitée, appelée centre
primaire d’ossification. Ce dernier se distingue du reste du blastème mésenchymateux par
l’accroissement du nombre de cellules, de grosses fibres de collagène et une vascularisation intense.
Les cellules se différencient en ostéoblastes qui déposent sur les fibres collagènes une substance pré
osseuse qui se minéralise rapidement.
Les pièces osseuses vont peu à peu se développer par croissance interstitielle, elles seront limitées
en périphérie par une structure spéciale le périoste. Il a des possibilités de formation osseuse et il
sera responsable de l’équilibre de la pièce osseuse par sa double polarité : tantôt apposant,
construisant de l’os, tantot résorbant. Les différentes pièces osseuses sont séparées les unes des
autres par des structures spéciales les sutures, qui correspondent à la réflexion de la membrane
périostée, douée donc de possibilités d’ostéogenèse.
Dans ce type d’ossification, au niveau des os longs, il existe des structures cartilagineuses spécialisées
les cartilages de conjugaisons. Ils sont doués de possibilités d’ossification de type primaire, c'est-à-
dire répondant à des sollicitations hormonales (hormones de croissance, somathormone), mais ne
répondent pas à des sollicitations de type mécanique. On trouve ce type de cartilage au niveau des
épiphyses des os longs (cartilage de conjugaison) responsable de l’accroissement en longueur des os
longs. On les trouve également au niveau de la base du crane cartilagineux (chondrocrane) les
synchondroses.
Ces 2 modes d’ossification peuvent être retrouvés pour un même cas, tel que la clavicule et
la mandibule qui sont des os de membranes mais il y a apparition ultérieure de cartilage secondaire.
1.5.1/Croissance suturale :
S’effectue par apposition osseuse au niveau des sutures, ce qui permet aux pièces osseuses de
s’éloigner les unes des autres. Ces sutures sont d’une part le siège de croissance active et d’autre
part assurent l’union entre deux os voisins.
couche ostéogène ;
couche fibreuse ;
couche intermédiaire ;
couche de jonction ;
Le terme ultime de leur évolution est la synostose qui traduit une croissance suturale terminée il ne
subsiste qu’un trait d’union.
Les syndesmoses : ce sont des reliquats de la lame conjonctive primaire qui sépare les os
directement différenciés à partir des tissus conjonctifs, ces syndesmoses jouent un rôle physiologique
important dans la croissance.
Système coronal :
Suture fronto-parieto-temporale : elle sépare le segment antérieur (frontal,
ethmoïde et sphénoïde) et le segment crânien médian (temporal, pariétal).
Suture temporo-malaire : au niveau de l’arcade zygomatique, sépare les os pairs des
os impairs.
Système des sutures sagittales joue un grand rôle dans la croissance en largeur de la base du
crâne et du squelette facial avant la naissance et pendant les premières années de la vie. Au
niveau de la face, ce système est constitué par la suture inter-nasale et intermaxillaire.
1.5.2 Croissance remodelante :
Se fait de manière constante et sert à maintenir la forme et les proportions de chaque pièce osseuse.
Ce phénomène se fait par apposition d’os nouveau et résorption d’os ancien de la lame opposée.
L’intensité de la force.
La direction de la force : les travées osseuses s’orientent suivant les lignes de la force.
Le mode d’action de la force : la traction stimule la croissance osseuse et la pression
provoque la prolifération du tissu conjonctif.
Si les deux phénomènes entravent l’irrigation sanguine normale il y aura résorption osseuse.
Les facteurs génétiques ont un rôle dominant dans l’expression de la forme. Les tissus adjacents et
l’environnement ne peuvent influencer la forme et donc exclue tout l’effet à long terme de
l’orthopédie dento -faciale.
BRODIE (1946) « La croissance de la face est proportionnelle. Ceci veut dire que la dysmorphie,
lorsqu’elle existe est présente avant la naissance, elle ne peut être changée par le traitement. Les
dents et les procès alvéolaires constituent la seule zone de la face ou l’on peut espérer des
modifications ».
Dans leurs schémas les sutures de la face adoptent une même orientation dont le résultat est de
provoquer une croissance faciale rayonnante et homothétique en bas et en avant. Ces sutures sont
des syndesmoses et sont au nombre de quatre : fronto-maxillaire, maxillo-malaire, temporo-malaire
et ptérygo-palatine, avec la prédominance de la suture fronto-maxillaire de par sa position
stratégique à la jonction du crane et de la face.
Ces auteurs accordent un rôle majeur aux facteurs génétiques intrinsèques qui contrôlent l’activité
des sutures qui sont des centres actifs et autonomes à potentialités génétiques de croissance et de
régulation de croissance.
Elles ont le même rôle que les cartilages de croissance des os longs. A ce rôle moteur, s’ajoute les
phénomènes d’apposition-résorption.
Tous les tissus ostéogènes ont la même importance et le même mécanisme de contrôle donc pas de
hiérarchie des sutures qu’elles soient synchondroses ou syndesmoses.
Cependant de nombreux travaux ont démontrés les erreurs de ces auteurs, ainsi :
-MULLER a défini des variations de vitesse entre les différents points du massif facial, ce qui rend
impossible la conservation de l’homothétie de croissance.
-BJORK a démontré que le déplacement des structures se faisait selon des trajectoires courbes.
-KOSKI puis PETROVIC ont révélé l’absence de potentiel de croissance de ces sutures.
Malgré toutes ces erreurs, le rôle de la composante génétique de la croissance ne peut être nié.
Théorie de SCOTT
Les cartilages présentent une croissance propre interstitielle et sont le site de croissance primaire.
Pour SCOTT, le cartilage septal est un site privilégié : la croissance du septum nasal agit comme un
moteur tractant le maxillaire en avant par l’intermédiaire du ligament le LATHAM (disparait à la
naissance controversé).
Il existe une différenciation, une dépendance hiérarchique entre les tissus ostéogènes :
-Il existe des centres de croissance primaires : les synchondroses, les cartilages sont dominants,
moteurs, réglés par des facteurs génétiques intrinsèques.
-Il existe des centres de croissance secondaires : les syndesmoses, dominées et adaptatives. Sans
potentialité de croissance indépendante, rôle passif de remplissage.
2/De 2.5 à 7ans ; au niveau des sites de croissance (syndesmoses) : poussée en avant du système
péri-maxillaire par le septum nasal suivi du colmatage par les synchondroses.
Théorie de KOSKY
Ce courant suit la théorie de MOSS qui donne la première place à l’environnement non squelettique
dans les facteurs responsables de la croissance.
Cette théorie est née en 1968 d’une observation clinique : malgré une double condylectomie chez
une fille de 7ans, poursuite de la croissance verticale, antéropostérieure et transversale ainsi que la
maturation dentaire complète.
Cette observation contredit l’hypothèse selon laquelle le condyle était le site le plus important de la
croissance mandibulaire. De là MOSS décrit la tête comme étant une structure composite destinée à
remplir différentes fonctions indépendantes : intégration nerveuse, équilibration, vision, respiration,
olfaction, audition, phonation, mastication, déglutition, digestion qui sont chacune assurées par une
composante cranio-faciale formée de deux parties : matrice fonctionnelle et unité squelettique.
« Le postulat taille, forme, position et permanence de chaque unité squelettique ne sont qu’une
réponse secondaire compensatrice et obligatoire à la demande de protection et /ou de soutien
mécanique de sa matrice fonctionnelle (1968) ».
Selon lui, la croissance est donc le résultat à la fois d’une translation dans l’espace et d’un
remodelage osseux adaptatif.
Il prend un peu des deux et détermine la part de responsabilité de chacun. Ce courant a été évoqué
grâce aux travaux expérimentaux de VAN LIMBORGH sur des embryons d’amphibiens et de poulets
(1970 et 1983), père de la théorie multifactorielle de la croissance faciale ; c’est la théorie
synthétique ou de consensus.
-Génétiquement déterminés
2/Facteurs épigénétiques :
-Génétiquement déterminés
3/Facteurs environnementaux :
-Extérieurs à la cellule
Influence locale : ligaments, tendons, muscles, tissus mous, dents, espaces fonctionnels
Les catégories de facteurs y interviennent et leur responsabilité est modulée en fonction du stade de
développement ; facteurs génétiques et épi génétiques agissent très tôt, les autres plus tard.
Il a tenté de pondérer l’influence de ces différents facteurs sur les différents types de croissance,
selon lui :
Certains facteurs sont stimulants (cartilage du crane sur la croissance membraneuse), d’autres
facteurs sont conditionnant (action conditionnante de l’orbite sur l’œil).
MOSS classe les muscles dans les facteurs épi génétiques alors que VAN LIMBORGH en fait des
facteurs environnementaux.
MOSS pense que les os et les cartilages ont les mêmes influences mais que les seuils de réaction sont
différents, ils dépendent des facteurs systémiques. Pour VAN LIMBORGH, les cartilages de la base du
crane sont contrôlés génétiquement mais leur position et leur formes sont directement dépendantes
de facteurs épi génétiques.
3/Les facteurs influençant la croissance
Facteurs intrinsèques :
Facteurs génétiques : Pour certains auteurs, les facteurs génétiques représenteraient l’essentiel de
croissance, les dimensions et formes des os sont génétiquement prédéterminées cependant, ce sujet
a toujours été difficile à décortiquer par les études sur les relations parents enfants plus ardues à
exploiter statistiquement. HUNTER penser par exemple que l’hérédité des dimensions verticales
serait beaucoup plus constatée que celle des dimensions sagittales ce qui, par conséquent amènerait
à constater un retentissement plus important au niveau sagittal que vertical lors d’altérations
fonctionnelles.
Toutes fois le message héréditaire est plus au moins unanimement reconnu comme le déterminant
essentiel dans la formation et la croissance des os. Les dimensions, les formes des os sont
génétiquement prédéterminés.
L’hypophyse, la thyroïde et les glandes sexuelles secrètent des hormones qui agissent directement
ou indirectement sur la croissance. La SOMATHOIMONE STH secrétée par l’hypophyse agit par voie
indirecte en activant la croissance. Les hormones thyroïdiennes associées à la STH augmentent
l’action de celle-ci. Les hormones sexuelles jouent un rôle modérateur décélérateur sur la croissance
en hâtant la soudure des épiphyses c’est à dire en activant la maturation.
Facteurs extrinsèques :
Facteurs nutritionnels : la notion d’équilibre alimentaire est essentielle. Il existe des rations
qualitatives et quantitatives optimales selon le stade de croissance.
Une sous-alimentation peut retarder la croissance, une sur alimentation peut l’accélérer sur le plan
qualitatif, les métabolites essentiels (protéine, glucides, vitamines A1 B2 et D) jouent un rôle
essentiel surtout le calcium principal tuteur d’ostéogenèse.
Facteurs socio-économiques : l’habitat et le mode de vie sont des conditions plus ou moins
stimulantes, les enfants de classe sociale favorisée présente un développement plus rapide et plus
régulier que les autres.
Facteurs affectifs : Une carence maternelle peut entraîner des répercussions sur la qualité, de la
conduite alimentaire et également sur le développement intellectuelle, physique et culturel ; cette
carence peut provoquer des arrêts de croissance par diminution de taux de sécrétion des hormones
somatotropes et SOMATOMEDINES, les enfants replacés dans un climat affectif équilibré, retrouvent
une croissance harmonieuse.
Les forces physiques : des pressions développées sur le squelette en formation, à l’aide d’une force
assez puissante peuvent provoquer d’importants changements dans la direction de croissance de
nombreuses parties du corps, comme l’action des bandages sur les pieds des chinoises.
- Rougeole, diphtérie, peuvent provoquer une ankylose des ATM et par la suite des déformations
faciales.
- Les affections respiratoires sont également des facteurs étiologiques de certaines dysmorphoses.
Le crâne, boite osseuse ovoïde à grosse extrémité postérieure renfermant l’encéphale. C’est la seule
partie du squelette où coexistent les 2 types d’ossifications :
La croissance de la voûte et de la base se fait essentiellement pendant les deux premières années de la
vie puis plus lentement jusqu’à l’âge de 7 ans.
Nous parlons de boite crânienne qui contient le cerveau, la voûte du crâne ou calvaria qui a
un rôle de protection, est formée par :
-L'étage antérieur constitué par l'ethmoïde en avant, et le sphénoïde au centre et latéralement (le
basi-sphénoïde et les ailes sphénoïdales). De chaque côté, on remarque le relief important et
irrégulier du toit des orbites. La selle turcique est au centre du sphénoïde.
-L'étage moyen constitué par la face supérieure du rocher ou os pétreux qui contient les organes de
l'audition (oreille moyenne et oreille interne).
-L'étage postérieur, ou fosse postérieure, constitué en avant par le basisphénoïde, et latéralement par
la face postérieure du rocher. L'écaille occipitale ferme la cavité crânienne en arrière en laissant un
orifice de sortie important, le trou occipital.
Les os de la base du crâne sont des os plats qui présentent deux faces :
Une face interne ou endocrânienne, limitée par une corticale d’os appelée LAME INTERNE,
recouverte à l’intérieure par un périoste endocrânien appelé ENDROCRANE. L’endrocrâne donne
insertion aux enveloppes du cerveau LES MENINGES.
Une face externe ou exocrânienne, limitée par une corticale d’os compact appelée LAME
EXTERNE, recouverte à l’extérieure par un périoste exocrânien appelé PERICRANE.
Tous ces os participent à la constitution de la calvaria et de la base du crâne sauf les pariétaux qui
n’occupent que la calvaria et l’ethmoïde qui n’apparaît qu’à la base du crâne.
Ces os plats sont reliés par des sutures sagittales et transversales ;
Sutures sagittales :
suture métopique qui se divise ensuite en deux trajets ;
synchondrose séparant la petite et la grande aile du sphénoïde ;
synchondrose intra occipitale antérieure ;
Sutures transversales :
synchondrose ethmoïdo-sphénoïdale ;
synchondrose inter ou intra sphénoïdale ;
synchondrose spheno-occipitale ;
synchondrose intra occipitale postérieure.
La croissance de la base du crâne est essentiellement cartilagineuse. Elle est en rapport avec la
croissance du cerveau, et pratiquement influencée par la taille de celui-ci d’une part et d’autre part
par le jeu des sutures qui jouent un rôle important dans la croissance antéropostérieur et latérale,
alors que l’accroissement en épaisseur semble s’effectuer uniquement par des appositions.
Elle se fait par l’intermédiaire des synchondroses et grâce aux phénomènes de remodelage.
Modifications dues aux sutures ; elles se produisent par les sutures orientées
transversalement :
Synchondrose sphéno-ethmoidale; permet la croissance ne longueur de la partie
antérieur de la base du crane. Elle se forme vers l’âge de six mois, son activité peut
durer jusqu’à environ sept ans, date à laquelle la ligne de De Coster devient stable.
Synchondrose intra-sphénoïdale; est active lors des six premiers mois, elle distend le
corps du sphénoïde, mais son rôle reste faible.
Synchondrose sphéno-occipitale ;
Synchondrose basi-exo-occipitale ou synchondrose intra-occipitale postérieure ;
active jusqu’à l’âge de deux ans. Elle permet la croissance sagittale postérieure de la
base du crane et l’augmentation du diamètre du trou occipital.
Cette croissance suturale est prépondérante surtout pendant les 1eres années de la vie en rapport
avec l’accroissement du cerveau. Il résulte de la fermeture rapide de ces sutures antérieures que la
dimension de la face interne du frontal à la selle turcique est établie très tôt.
Des modifications restent possible dans la partie postérieure de la base du crâne, entre la selle
turcique et le trou occipital, cette partie étant oblique en bas et en arrière, un déplacement dirigé
dans ce sens est décelable au niveau de la cavité glénoïde et donc du maxillaire inférieur.
Modification par apposition et résorption :
Cette croissance selon ENLOW est indépendante de la croissance synchondrale, mais elle lui est
coordonnée.
On note une apposition sur la face externe de la base du crâne et une résorption concomitante de sa
face interne de façon à répondre à la croissance intense du cerveau, les modifications
morphologiques les plus importantes se produisent au niveau du temporal :
l’une antérieure, qui est stable après trois ans selon Fernex et après sept ans selon De Coster
après synostose de la synchondrose sphénoethmoidale
l’autre oblique en bas et en arrière, poursuivant sa croissance grâce à la suture sphéno-
occipitale et qui évolue jusqu’à l’âge de 20ans et même beaucoup plus selon certains
auteurs. Une croissance irrégulière en bas et en arrière de la suture sphéno-occipitale
retentit : sur la hauteur verticale de la face
sur l’angle de la base du crane qui a une influence sur le prognathisme facial
sur le type de rotation faciale
C’est grâce à l’activité du tissu conjonctif des fontanelles puis des sutures que la boite crânienne
augmente sa capacité parallèlement à l’augmentation du volume de l’encéphale puis de ses
enveloppes.
Dans ces bandes conjonctives l’ossification des pièces squelettiques s’effectue « en taches d’huile ».
A la fin de la croissance, le tissu conjonctif sutural est envahi par le processus ossificateur des pièces
squelettiques environnantes. A la synfibrose fait suite la synarthrose, puis la synostose suturale.
A la prolifération conjonctive, suivie d’ossification, s’associe une apposition périostée prédominant
sur la face externe et une résorption interne qui explique la décourbure progressive des pièces
osseuses indispensable au changement du périmètre crânien.
La formation du sinus crânien est aussi due à des phénomènes d’apposition externe et de résorption
interne.
L’action musculaire vient progressivement modeler la surface du crâne et donner naissance à des
protubérances qui n’existent pas chez le nouveau né.
Donc la voûte est soumise à 2 contraintes, l’une interne qui est la croissance du cerveau, l’autre
externe, la musculature péri crânienne. Les pathologies endocrâniennes comme l’hydrocéphalie ou
les hémiatrophies cérébrale retentissent sur la forme de la voûte.
Le concept de mobilité crânienne est considéré selon Deshayes comme le facteur essentiel de
l’équilibre architectural du squelette craniofacial. L’observation des berges suturales montre la
présence de biseaux dont la forme et l’orientation varient à la périphérie d’une même pièce
squelettique. Cette inversion de biseau « pivot » est le témoin du mouvement de la pièce
squelettique et de son adaptation positionnelle.
SUTHERLAND et ses successeurs ont postulé un mouvement spécifique à partir d’axes spécifiques
pour chacun des os de la voûte et de la base. La mobilité de chaque pièce osseuse s’inscrit donc dans
un mouvement d’ensemble, pour aboutir à un état d’équilibre architectural ou « tensionnel ».
L’élément important est l’intégration de cette mobilité individuelle dans le mouvement d’ensemble
du puzzle crânien, pour aboutir à l’état d’équilibre entre les différentes pièces squelettiques qui a
pour moteur le grand mécanisme de flexion de la base du crâne, sous le contrôle de facteurs
constitutionnels de l’espèce.
L’équilibre architectural évolue toujours dans le sens d’une flexion de la base du crâne à des degrés
plus ou moins avancés, un certain déterminisme de flexion de la base du crâne semble évoluer avec
la statique érigée et la marche bipède. Il conditionne l’équilibre tensionnel dure-mérien (c'est-à-dire
les aponévroses dure-mériennes et les ligaments intra et exocrânien) auquel sont soumises les
pièces squelettiques.
Le long phénomène de flexion de la base du crâne désigne les modifications linéaires et angulaires
de la base, liées aux variations d’équilibre des membranes de tension réciproque pendant la
croissance. Il est nécessaire d’envisager les variations d’angulation entre les différents segments
occipito-sphénoïdal et sphénoïdo-ethmoïdo-frontal, par le biais de la Synchondrose Sphéno
Occipitale (SSO), avec les variations concomitantes de longueur de la base, de ses champs crânio-
facial et crânio-rachidien.
Tout au long du phénomène évolutif de flexion de la base du crâne tout se passe comme si, en vie
intra-utérine, les modifications morphogénétiques dans le volume des structures nerveuses
influaient sur la flexion des pièces squelettique par l’intermédiaire des aponévroses ; et tout se passe
comme si en vie extra-utérine, la statique érigée mettait en jeu le système musculo-aponévrotique
crânien et cervical lors du redressement de la tête et de l’installation de la marche bipède chez le
petit enfant.
Ces mouvements dynamisent la SSO, lieu de convergence des différents axes de rotation des pièces
squelettiques périphériques. En effet MELSEN a montré que le point de départ de la courbure se
situe au niveau de la SSO. Les modifications de l’angle sphénoïdal sont liées, elles, au remodelage
périosté secondaire aux tensions et relâchements des formations aponévrotiques endocrâniennes.
Le sphénoïde
L’axe de rotation du sphénoïde est transversal, en avant et presque au même niveau de la selle
turcique passant latéralement par le milieu de l’arcade zygomatique. Le corps du sphénoïde effectue
une rotation horaire entraînant une rotation antihoraire du frontal, de l’occipital et de l’ethmoïde au
tour de leurs axes horizontaux.
Le temporal
L’axe de rotation du temporal est horizontal et suit sensiblement le bord supérieur de la pyramide
pétreuse, laquelle pointe en dedans jusqu’à la SSO.
La partie supérieure de l’écaille s’écarte de la ligne médiane (donc elle s’écarte du pariétal et
le diamètre transversal bitemporal supérieur augmente) ;
La cavité glénoïde glisse sous l’axe et devient plus postérieure et légèrement plus en dedans,
il s’ensuit un rapprochement transversal des 2 cavités glénoïdes et un pincement transversal des 2
branches montantes de la mandibule et allongement de la flèche de l’arcade dentaire inférieure dans
le sens antéropostérieur.
Le pavillon de l’oreille attaché au pourtour du conduit auditif externe se tourne vers l’avant.
La pointe de la mastoïde se dirige en haut, en arrière, et se rapproche de la ligne médiane.
Si le temporal est en rotation interne, les cavités glénoïdes sont en positon plus antérieure et
latérale : il y a écartement des branches montantes et raccourcissement de la flèche de l’arcade
dentaire inférieure.
Si un temporal est en rotation externe, l’autre en rotation interne : il y a rotation mandibulaire avec
perte de la concordance des milieux inter incisifs supérieur et inférieur, avec la déviation latérale de
la mandibule à l’ouverture buccale.
Le maxillaire
Une flexion modérée de la SSO aboutit normalement à l’établissement d’un classe I squelettique
qui se traduit par :
La SSO évolue habituellement mais à des degrés variables vers le tableau dit en flexion avec
mise en rotation externe des temporaux et des maxillaires, un angle sphénoïdal fermé, une position
basse de l’occipital, un champ crânio-rachidien plus long et un champ crâniofacial plus court.
Elle peut aussi évoluer vers le tableau dit en extension qui s’accompagne de la rotation
interne des temporaux et maxillaires, d’un angle sphénoïdal ouvert, d’une position haute de
l’occipital, un champ crânio-rachidien plus court et champ crânio-facial plus long.
5.3/Détermination biodynamique de la classe III squelettique (Hyper flexion de la SSO)
Les adaptations positionnelles des différentes pièces squelettiques de la voûte et de la base du crane,
secondaires au long phénomène de flexion de cette base, vont influencer directement la croissance
faciale :
La frontalisation des apophyses orbitaires externes élargit la face, le bâillement des écailles des
temporaux en rotation externe élargit le diamètre transversal de la voûte, et on a également une
diminution du diamètre transversal de la mandibule.
Un tableau en extension est une base restée en extension ou insuffisamment fléchie, avec retard de
mesialisation du trou occipital, temporal et maxillaire insuffisamment basculé en rotation externe.
Les mouvements de toutes les pièces squelettiques vont déterminer l’apparition d’un ensemble
architectural différent, où effectivement le temporal fonctionnera en rotation interne, et la SSO en
extension.
L’angle sphénoïdal est ouvert. L’angle antérieur de la base est fermé. La rotation horaire du
sphénoïde pas ou très peu sollicitée. Le segment supérieur du basi-sphénoïde est long et le segment
inférieur ou basi-occipitale est court.
Rotation interne du maxillaire ou insuffisance de rotation externe (par absence de
sollicitation zygomatique) entraîne un écartement des apophyses montantes, les régions
tuberositaire et ptérygoïdienne se rapprochent donc la distance inter molaire supérieure diminue ;
l’arcade supérieure s’allonge c’est l’endognathie maxillaire postérieure.
La suture médio incisive va libérer la croissance du prémaxillaire (évolution vers une proalvéolie
incisive supérieure). Il n y a pas de sollicitation à l’abaissement du palais osseux et la croissance
verticale de la face est mineure.
La SSO se comporte comme une véritable charnière, selon qu’elle s’ouvre ou qu’elle se
ferme, il y aura rotation antérieure ou postérieure de la mandibule. De plus, la forme de la symphyse
sphénoïdale est un signe structural de la tendance de croissance faciale à prédominance horizontale
ou verticale.
En effet, lorsque la cavité glénoïde est placée trop haut de la symphyse sphénoïdale, il y aura
rotation postérieure.
Ainsi, une extension de la base du crâne (tête) par rapport à la colonne vertébrale s’associe à
l’hyperdivergence. La flexion de la base du crâne (tête) par rapport à la colonne vertébrale est
associée à l’hypodivergence.
Pour l’orthodontiste des connaissances sur la croissance trouvent leur intérêt à tous les niveaux :
Au niveau du diagnostic où toutes les dysmorphoses sont souvent étudiées comme autant
de déviations de la croissance par rapport à des normes fonctionnelles ou morphologiques ;
Au niveau de l’étiologie où la connaissance des mécanismes de cette même croissance
permet de démontrer celui de l’apparition d’une dysmorphose ;
Au niveau du traitement où nous devrons tenir compte des phénomènes de croissance qui
vont se combiner à notre action thérapeutique, phénomènes que nous utiliserons même
éventuellement ou que nous dévierons ;
Ces anomalies peuvent atteindre soit les éléments cartilagineux, soit les éléments membraneux.
L’acromégalie : C’est une affection acquise résultant d’un adénome hypophysaire avec une
sécrétion excessive de l’hormone hypophysaire de croissance active sur l’organisme
susceptible de s’accroitre.
Cette atteinte montre bien le rôle du chondrocrane facial dans le développement de la partie haute
de la face.
Irradiation précoce.
Ostéite nécrosante atrophie de la mandibule
Ankylose temporo-mandibulaire
Anomalie congénitale du condyle
Atteintes membraneuses
6.2/Anomalies des facteurs influençant le pouvoir prolifératif des centres de croissance du crane et
de la face
Hydrocéphalie
Responsable d’une hypertension intra-crânienne se manifestant chez le nouveau né par une
distension des sutures membraneuses et des fontanelles touchant aussi bien la base du crâne que la
voûte, le crâne devient très volumineux et ses os amincis et écartés (risque important de décès du
nourrisson), et s’il y a guérison, les sutures se ferment et les os s’épaississent.
Conclusion
La croissance de la base du crane fait l’objet de nombreuses études qui ont permis de monter que le
processus repose sur l’interaction de plusieurs éléments. Ce domaine apparait extrêmement vaste,
varié et complexe, tant par l’étude de ses mécanismes que par sa description.
Pour comprendre comment la croissance crânio-faciale reste harmonieuse ou se dégrade, il nous faut
connaitre le déroulement du phénomène de flexion de la base du crane et son influence sur le
schéma facial.
Les facteurs responsables de cette croissance sont importants, variés, intimement mêlés et
interactifs, ils diffèrent d’un individu à l’autre, toute fois les cliniciens n’ont pas la possibilité dans le
cadre de leur prise en charge de tous les connaitre, ils ne peuvent que les estimer globalement dans
un examen clinique approfondi.
-de comprendre les pathogénies résultants fréquemment d’un trouble de cette croissance
-d’exploiter les données individuelles de nos patients et pouvoir bénéficier d’une éventuelle
croissance de rattrapage.
BIBLIOGRAPHIE
M.SALAGNAC/ P.VERPON ODF, principes et techniques Masson
1991
LAUTROU.A Croissance faciale: théories explicatives Revue d’odf vol 28n 4 1994
et clinique orthodontique
www.clubscientifiquedentaire.com
www.lescoursdentaires.com
www.google.com