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Olivier Greif est né le 3 janvier 1950 à Paris.

Son père a étudié le piano en Pologne avant


d’émigrer en France et de devenir médecin. Enfant prodige, Olivier découvre le piano à
trois ans dans un jardin d’enfants. Entré au CNSM à dix ans, il étudie le piano avec Lucette
Descaves et la composition avec Tony Aubin. Il se perfectionne à New York auprès de
Luciano Berio. Il compose une première série d’œuvres très personnelles, à l’écart des
courants en vogue, de 1961 à 1981. Puis il cesse de composer pendant une dizaine d’années
pour se consacrer à une “recherche spirituelle” auprès d’un maître indien établi à New
York. À partir de 1991, il écrit une nouvelle série d’œuvres, intenses et sombres. Il évoque
des sujets qui ont marqué son enfance: la guerre, le séjour de son père à Auschwitz, la
disparition d’une grande partie de sa famille dans les camps. Il met en musique des
poèmes de Paul Celan. Gravement malade à deux reprises, il meurt à son domicile le 13
mai 2000.

Naissance à Paris le 3 janvier. Ses parents sont nés en


1950
Pologne. Son père étudie le piano au conservatoire de Lwów
(aujourd’hui L’viv, en Ukraine), puis part en France, muni
d’une lettre de recommandation d’Eduard Steuermann, pour
poursuivre ses études auprès d’Alfred Cortot. Il change d’avis
et étudie la médecine. D’abord neurologue à la Fondation
Curie, il s’installe comme généraliste pendant la guerre au
68, boulevard Saint-Marcel, dans le cinquième  
arrondissement. Engagé dans la Résistance, médecin des
dirigeants du réseau FTP-MOI, il est déporté à  Auschwitz,
où il séjourne de janvier 1944 à janvier 1945.
Olivier commence l’étude du piano à trois ans à l’école active
de Saint-Cloud, fondée et dirigée par une pédagogue d’avant-
garde, Angéla Médici. À six ou sept ans, il joue assez bien
pour que sa professeur, Mme Jamet, le présente à Lucette
Descaves, professeur au CNSM. Il devient élève privé de
Mme Descaves. Les 140 élèves privés vont chez Mme
Descaves, place Saint-Georges, un jeudi après-midi par mois
(à raison de trente-cinq élèves chaque jeudi) pour une leçon
de dix minutes environ. Olivier continue d’étudier avec Mme
Jamet. Une répétitrice, Mlle Fayard, vient tous les jours le
faire travailler. Il commence l’étude du solfège avec Yvonne
Desportes. Il va au cours Hattemer une fois par semaine
pour apprendre à lire, écrire et compter.

Agé de neuf ans, Olivier joue sa première composition,


1959
Nausicaa, au cours d’une audition des élèves privés de
Lucette Descaves. Cette oeuvre est malheureusement perdue.
Entré au CNSM en 1960, il étudie le piano avec Lucette
Descaves (et Mme Clavius Marius, son assistante), le solfège
avec Marcel Bitsch, la musique de chambre avec Jean
Hubeau, la composition avec Tony Aubin, le déchiffrage avec
Geneviève Joy, l’orchestration avec Marius Constant, la
direction d’orchestre avec Robert Blot.
Ses parents déménagent au 229, boulevard Saint-Germain,
au coin de la rue de Solférino. Son père exerce sa spécialité,
la neuro-psychiatrie.

Date de composition de son opus 1, Cinq chansons


1961
enfantines, pour voix et piano, poèmes du compositeur.
Œuvre créée par Jacques Loiseleur des Longchamps et
Grigori Abramian le lundi 14 mai 2001 à Paris. On peut
écouter (et voir) le chanteur interpréter cette œuvre sur
YouTube.

Sonate pour piano n°1. Sonate pour piano n°2, créée au


1964
Conservatoire par l’auteur.

1966
Dernière année dans la classe de Mme Descaves. Il obtient le
second prix de piano.
Premier accessit de composition pour une Suite pour
quatuor à cordes (quatuor n°1), créée au Conservatoire par le
Quatuor de l’ORTF.

Sonate pour violon et piano n°1. Sonate pour violon et piano


1967
n°2, qui lui vaut le premier prix de composition du
Conservatoire. Il la joue avec Devy Erlih dans la salle de
l’ancien conservatoire, puis salle Gaveau, et avec Jacques
Israelievitch au Conservatoire. La sonate est éditée chez
Leduc. Il obtient aussi le premier prix de musique de
chambre. Il fréquente Nadia Boulanger.
Il séjourne à Londres, chez une amie de sa mère, pour
apprendre l’anglais.

Ses parents achètent un appartement boulevard Raspail, au


1969
coin de la rue de Varenne.
Il s’installe à New York pour étudier la composition auprès
de Luciano Berio, qui enseigne à Juilliard School. Il
rencontre Andy Warhol et Mick Jagger, se lie d’amitié avec
Salvador Dali.
Brigitte François-Sappey a consacré un article à cet épidode
de la vie d’Olivier: Olivier Greif et Luciano Berio. Un disciple et un
maître. Musicologie n°5, Université de Paris-Sorbonne, 2008,
p. 39-60.
Sonates pour piano n°5 à 9. Il improvise longuement à
Julliard School, en solo et en compagnie de divers
instrumentistes et de la comédienne Isabelle Colin-Dufresne
(alias Ultra-Violet, amie de Salavdor Dali et Andy Warhol), à
l’occasion de la remise de prix de son ami William Powell,
clarinettiste. Il existe un enregistrement de cette séance,
intitulé “In Paradisum”. La sonate n°9 porte un titre voisin:
“Paradisiac Memories”.William Powell a joué “Ich Ruf zu
Dir” en 2006 à Los Angeles. Il a consacré une belle page à
Olivier sur son site: http://www.williamepowell.com/greif.html

Il devient l’assistant de Berio à l’Opéra de Santa Fe pour la


1970
création d’une oeuvre rassemblant plusieurs opus de Berio et
intitulée Opera (pluriel d’opus). Il compose lui-même
certains morceaux de liaison.
Il s’intéresse aux compositeurs de la côte Ouest, comme
Terry Riley et La Monte Young. Il séjourne pendant les
vacances d’été à San Francisco chez Gerta Wingerd, née
Alper. Cousine par alliance de la famille Greif, elle a grandi à
Czernowitz (alors en Roumanie, aujourd’hui en Ukraine).
Elle connaissait bien le poète Paul Celan, camarade de classe
de son frère.

Il revient à Paris. Il habite chez ses parents, boulevard


1971
Raspail.
Il retourne au Conservatoire pour étudier
l’accompagnement, l’orchestration, la direction d’orchestre.
Il compose de nombreuses petites pièces pour piano, ainsi
que vingt études dédiées à Katya Labèque. Les soeurs
Labèque étaient ses condisciples au Conservatoire, ainsi que
Brigitte Engerer, Georges Pludermacher, Pascal Rogé, etc.

Le triomphe de la tonalité, pour piano.


1972

Wiener Konzert, un cycle de cinq lieder sur des poèmes de


1973
Heine, est créé par Nell Froger et l’auteur lors d’un concert
de la Société Nationale de Musique.
Ses parents vendent l’appartement du boulevard Raspail et
achètent une grande maison au Vésinet. Avant de les
rejoindre, il habite pendant quelques mois rue Servandoni,
derrière l’église Saint-Sulpice. Il croise souvent Roland
Barthes, qui vit dans le meme immeuble, mais n’ose pas
l’aborder. Il se lie d’amitié avec Marc Cholodenko, un jeune
poète et écrivain. Il rencontre d’autres jeunes auteurs dans le
salon littéraire de Gala Barbizan, présidente du jury Médicis.
La sonate pour piano n°14 “dans le goût ancien” est créée par
1974
Henri Barda lors d’un concert de la Société Nationale de
Musique. On peut voir le pianiste jouer l’œuvre sur YouTube.

Sonate pour piano n°15 “de guerre”, intialement intitulée “de


1975
bataille”, d’après des esquisses de 1965. Olivier déclare avoir
pensé à Bruckner, Mahler et aux compositeurs américains de
la côte Ouest. Il créera l’œuvre à Carnegie Hall en 1977 et à
l’abbaye de Royaumont en 1978. Marc Cholodenko reproduit
la première page du quatrième mouvement (Toccata) en
incipit de son roman Les États de Désert, prix Médicis 1976.
Siao Ping Fan, qui était élève dans la classe de Mme Descaves
en même temps que lui, lui commande une œuvre pour le
festival Ravel de Monfort l’Amaury. Il compose un “Tombeau
de Ravel”, pour piano à quatre mains, qu’il crée avec Henri
Barda. “La virtuosité du jeune Olivier est proprement
transcendante”, écrit Bernard Gavoty.
Sa mère est opérée d’un cancer du côlon (après avoir subi
une première opération en 1956). Une métastase au foie est
décelée peu après.

Olivier Greif commence un travail de recherche spirituelle


1976
auprès d’un maître indien établi à New York, Sri Chinmoy.
Son maître lui donnera (en 1978) un nouveau prénom:
Haridas, qui signifie “Serviteur de Dieu”. Pendant vingt ans,
Olivier-Haridas composera d’un côté des œuvres “classiques”
(avec une interruption de 1983 à 1991), de l’autre des
arrangements de textes de Sri Chinmoy sur des mélodies du
même à l’intention d’un chœur de disciples, les “Sri Chinmoy
Song Waves”. Le copyright de ces œuvres à deux auteurs
étant incertain, elles ne figurent pas dans le catalogue
présent sur ce site.
Bomben auf Engelland, pour voix, saxophone et piano.
Oeuvre   créée par Nell Froger, Ryo Noda et le compositeur
lors d’un   concert de la Société Nationale de Musique.
Petite cantate de chambre “The Lord is my Shepherd”,  pour
voix de femme et deux pianos. Commande de la Radio Suisse
Romande. Créée à Lausanne par Evelyn Brunner, Henri
Barda et l’auteur.
Sonate pour violon et piano n°3 “The Meeting of the
Waters”,  créée à Paris par Gaëtane Prouvost et l’auteur.
Seconde exécution en 1993 à Varsovie par Gottfried
Schneider et l’auteur.
Prix Nicolo de l’Académie des Beaux-Arts.
1977
Sonate pour piano n°19 “Trois poèmes de Li T’ai Po”, créée à
Hong Kong par Siao Ping Fan (NB. On écrirait aujourd’hui
Fan Xiaopin).
Variations sur la “Galiarda Dolorosa” de Peter Philips, pour
violon et piano, créées par Gaëtane Prouvost et Michel
Dalberto au Festival méditérranéen des jeunes interprètes.
Three poems of Sri Chinmoy, pour voix et piano, oeuvre
créée   en 1979 à Paris par Nell Froger et l’auteur. Seconde
exécution   à Paris en 1980 par Meredith Parsons et l’auteur.
Na Pari Tomai, pour alto et piano. Commande du CNSM
pour le concours de sortie de classe d’alto.

Veni Creator, pour violoncelle et piano. Oeuvre créée à


1978
Barcelone par Daniel Raclot et l’auteur. Seconde exécution la
même année à Annecy par Frédéric Lodéon et l’auteur. Il
enseigne la composition au Festival de Pâques d’Annecy et,
en été, au Festival des Arcs.
Le 20 mai, il joue sa Sonate de Guerre (ainsi que Bach,
Mozart, Beethoven et Schumann) à l’Abbaye de Royaumont.
C’est le dernier concert auquel assiste sa mère, déjà très
malade. Elle meurt trois semaines plus tard.

Sonate de Requiem, pour violoncelle et piano Première


1979
version créée par Frédéric Lodéon et l’auteur au théâtre de la
Cité Universitaire. L’œuvre est un hommage à sa mère. Selon
Olivier, elle décrit “le cheminement de l’âme après la mort”.

De 1975 à 1980, nombreux concerts en tant qu’interprète,  en


1980
compagnie de Michel Dalberto, Michel Portal, Régis et Bruno
Pasquier, Augustin Dumay,  Frédéric Lodéon. Emissions sur
France   Musique, France Culture, la RAI, la radio suisse
romande. Oeuvres jouées   à Paris, Lausanne, Madrid, New
York, Tokyo.
Le Livre du Pèlerin, pour voix de femme et sept instruments,
sur le poème “The Tyger” de William Blake et des extraits des
Psaumes. Œuvre créée   par Nell Froger, Raphaël Oleg, le
Quintette Nielsen et l’auteur lors   d’un concert de la Société
Nationale de Musique. The Tyger est aussi la première
mélodie des Chants de l’Âme (avec un accompagnement de
piano).

Nô, opéra de chambre, sur un livret de Marc Cholodenko et


1981
Olivier Greif. Commande de l’Opéra de Paris. Créé au Centre
Pompidou, en collaboration avec l’IRCAM et le Festival
d’Automne,  par Georges Pludermacher (piano), Sylvio
Gualda (percussions) et des chanteurs   et musiciens de
l’Opéra de Paris. La musique est au niveau habituel, tendu et
émouvant, des compositions d’Olivier, mais le livret est très
confus. Il n’a pas beaucoup de rapports avec un Nô japonais,
même si quatre lignes d’un véritable Nô sont citées en
conclusion. Olivier Messiaen, qui connaît et apprécie Olivier
Greif, et Pierre Boulez, qui ne le connaît peut-être pas, sont
dans la salle. Ils ne paraissent pas convaincus. Les critiques
se montrent sévères. Olivier, déçu, cesse de composer – en
dehors des arrangements des mélodies de Sri Chinmoy pour
les chœurs de disciples, et de petites pièces pour piano sur le
nom de ses amis. Alors que Leduc comptait publier Nô,
Olivier ne rend pas les épreuves qu’il devait corriger.

De 1983 à 1986, Olivier Greif est co-directeur artistique de


1983
l’Académie-Festival des Arcs, où il enseignait chaque été
depuis une dizaine d’années.
Oi Akashe, pour violoncelle et piano. Commande du
Conservatoire de Paris pour le concours de sortie de la classe
de violoncelle.
Premaloker, pour double choeur mixte, douze voix
d’hommes et ensemble instrumental, sur un poème de Sri
Chinmoy. Commande de l’État et du “Compositeur   dans la
ville”. Oeuvre créée à Paris par un ensemble vocal et
instrumental placé sous la direction de Jean-Louis Petit.
Olivier, ou plutôt Haridas, est un peu le représentant de Sri
Chinmoy en France. il donne des conférences sur la
méditation et gère une librairie, au 40 bd Saint-Germain, où
l’on peut acheter les nombreux dessins et livres de Sri
Chinmoy, des livres religieux et mystiques, des coussins de
méditation, de l’encens, etc. Son père ayant vendu la maison
du Vésinet pour revenir habiter à Paris (rue de Varenne),
Olivier habite avenue de Versailles, rue Aubriot dans le
Marais, rue Saint-Maur.

De 1980 à 1990, nombreux concerts en Europe en compagnie


1991
du violoncelliste Christoph Henkel. En 1991 et 92, concerts
dans le cadre de la Biennale de Musique française de Lyon
avec le compositeur et pianiste Jean-François Zygel.
Retour à la composition avec un cycle de lieder sur des
poèmes de Hölderlin.

Enregistrement chez Valois-Auvidis du quatuor avec piano


1992
“Hasards”  de Florent Schmitt en compagnie de Régis et
Bruno Pasquier et de Roland Pidoux. Grand prix de la
Nouvelle Académie du Disque.

Sonate n°19 “Trois pièces sérieuses”, créée à Fribourg-en-


1993
Brisgau par Olivier, jouée peu après sur France Musique.
Sonate pour piano n°20 “Le Rêve du Monde”,  créée à
Varsovie par Olivier.
Sonate de Requiem, version définitive, créée et enregistrée
au festival de Kuhmo, en Finlande, par Christoph Henkel et
le compositeur (Disques Agon).
Lettres de Westerbork, pour voix de femme et deux violons, 
sur des textes d’Etty Hillesum et des extraits des psaumes.
Commande de   Radio-France, créée par Doris Lamprecht à
la Maison de Radio-France à Paris. Etty Hillesum était une
jeune juive hollandaise qui décrit dans ses lettres un camp de
transit, équivalent hollandais de Drancy. Elle est morte à
Auschwitz avec toute sa famille.
Am Grabe Franz Liszts, pour piano. Création en direct   par
l’auteur sur France-Musique au cours d’une émission “Des  
mots et des notes” consacrée à Liszt.

Deux mélodies sur des poèmes de Paul Bowles,  créées au


1994
théâtre du Rond-Point par Jo-Ann Pickens,  Howard Haskin
et l’auteur, en présence de Paul Bowles.
The Tailor of Gloucester, pour cor anglais, cor, violon, harpe, 
célesta et synthétiseur. Commande de la ville de Gloucester
pour   l’inauguration d’une horloge municipale.
Sonate pour piano n°21 “Codex Domini”.
Terrassé par une occlusion intestinale, Olivier est emmené
en urgence à l’hôpital Saint-Louis, proche de son domicile
rue Saint-Maur. On l’opère d’un cancer du côlon. Sa grand-
mère et à sa mère avaient été opérées de la même manière
vers quarante ans.

Hymnes Spéculatifs, pour voix, clarinette,  cor, violoncelle et


1995
piano, sur des extraits des Védas traduits en anglais   par Sri
Aurobindo. Oeuvre créée à l’Auditorium des   Halles par
Hanna Schaer et l’ensemble Musique Oblique. Commande
de Musique   Nouvelle en Liberté.
Sonate pour deux violoncelles “The Battle of Agincourt”, 
créée aux rencontres musicales de La Prée par Anne Savouret
et Valentin Scharff.

Chants de l’âme, pour voix et piano, sur des poèmes de


1996
William Blake, John Donne, George Herbert, Thomas
Carew,  Henry Vaughn et Henry King. Oeuvre créée à la salle
Gaveau par Jennifer Smith et le compositeur. Seconde
exécution par les mêmes   interprètes lors des Rencontres
Musicales de La Prée en 1996.
Quintette “A Tale of the World”, créé au festival   de Kuhmo
par Jean-François Heisser et le Quatuor Sibelius. Cette
création a été reportée de deux ans en raison de la maladie
d’Olivier.
Quatuor n°2, avec voix, sur trois sonnets de Shakespeare,
créé  en 1998 au Printemps musical du Prieuré de Saint-
Cosme par Elsa Vacquin   et le Quatuor Danel.
Les trottoirs de Paris, pour soprano, ténor et piano,  sur un
texte d’Yves Petit de Voize. Oeuvre créée au Conservatoire  
d’art dramatique par Catherine Dubosc, Jean-Paul
Fouchécourt et   l’auteur.
Olivier Greif reçoit le prix Chartier de l’Académie des  
Beaux-Arts. France-Musique lui consacre une semaine dans
le cadre de l’émission   “Musique Pluriel” de David Herschel.
Il est de nouveau opéré en urgence à l’hôpital Saint-Louis
pour une pancréatite aiguë. Il se rétablit lentement et reste
fragile. Il quitte la rue Saint-Maur et s’installe rue de Seine,
dans un petit appartement sur cour appartenant à son père.

Symphonie n°1, pour voix et orchestre, sur   des poèmes de


1997
Paul Celan, créée à la salle Gaveau   le 1er février 1998 par
Jacques Loiseleur des Longchamps et l’Orchestre   de La Prée
sous la direction de Jérémie Rhorer. La cousine par alliance
d’Olivier, Gerta Wingerd, qu’il a connue à San Francisco en
1970, habite maintenant une partie de l’année à Paris. C’est
elle qui l’a encouragé à lire les poèmes de son ami d’enfance
Paul Celan.
The book of Irish Saints, pour voix et piano. Créé  le 11 avril
1998 au festival de Pâques de Deauville par Stefan Genz et  
l’auteur.
RCF (Radio Chrétiennes de France) consacre cinq émissions
d’une   demi-heure à Olivier Greif.
L’association Pour que l’Esprit Vive l’invite à devenir artiste
en résidence à l’abbaye de La Prée, dans le Berry. Il confie la
librairie du boulevard Saint-Germain, dont il possède le bail,
à un autre disciple de Sri Chinmoy. Il consacre plus de temps
à la composition de sa musique et moins de temps à
l’enseignement de la méditation, mais il continue d’arranger
des chansons de Sri Chinmoy pour le chœur des disciples.
Office des Naufragés, pour soprano, quatuor,  clarinette et
1998
piano. Oeuvre créée au Schauspielhaus de Berlin   par le
Quatuor Vogler, avec le clarinettiste Eduard Brunner.
Création   française à La Prée le 3 juin 2000 par le Quatuor
Danel,  avec Françoise Kubler, Armand Angster et Michèle
Renoul. Olivier avait l’intention de choisir seulement des
poèmes écrits par des femmes. Bouleversé par la découverte
de Paul Celan, il a ajouté des poèmes de celui-ci. La musique
d’Olivier est souvent sombre (les poèmes de Paul Celan
aussi), mais il était très drôle dans la vie. Sa fantaisie, bien
présente dans ses œuvres de jeunesse, revient ici et là dans
ses derniers opus. On trouve ainsi un chant de supporters de
football et une comptine enfantine dans L’Office des
Naufragés, une java dans le Trio, etc.
Trio pour piano, violon et violoncelle, créé par Jérôme  
Ducros, Renaud Capuçon et Henri Demarquette en l’église de
Verquin à l’occasion des Rencontres Musicales en Artois.
Seconde   exécution aux rencontres de La Prée par Bruno
Rigutto, Renaud   Capuçon et Dominique de Williencourt.
Quatuor n°3 avec voix “Todesfuge”, créé à Strasbourg par
Stephan Genz et le Quatuor Sine Nomine. “Todesfuge” est le
titre d’un poème magnifique de Paul Celan, qui évoque les
camps d’extermination. Olivier n’arrive pas à le mettre en
musique et lui substitue un poème de Dylan Thomas,
hommage au père du poète. Le père d’Olivier, âgé de 93 ans,
est opéré, hospitalisé, etc.
Quadruple concerto “La Danse des Morts”, pour piano,
violon,  alto, violoncelle et orchestre, créé au festival de
Cordes par   l’Orchestre du Festival, dirigé par Jérémie
Rhorer,  avec Jérôme Ducros, Nicolas Dautricourt, Florent
Brémond,  Christophe Morin.
Sonate pour piano n°22 “Les plaisirs de Chérence”,  créée par
l’auteur aux Rencontres de La Prée.
Vers cette époque, Olivier s’éloigne de Sri Chinmoy et
reprend son prénom.

Concerto pour violoncelle “Durch Adams Fall”,  créé à Notre-


1999
Dame de Paris par Henri Demarquette et les   Musiciens de
La Prée dirigés par Jérémie Rhorer.  Seconde exécution le 26
novembre 2000 Salle Pleyel par Henri Demarquette   et la
Philharmonie de Chambre dirigée par Marc Minkowski.
Portraits et apparitions, pour piano. Création en mai, à
l’espace Kiron, par Olivier. Il s’agit du dernier concert auquel
assiste son père. Seconde exécution en mars 2000 à  La Prée.
Trois chansons apocryphes, créées par Marie Devellereau   et
le compositeur aux Rencontres musicales de La Prée. Une
exécution   par Marie Devellereau et Alexandre Tharaud le 3
juin à l’Auditorium   du Louvre a été filmée par la chaîne
Muzzik et enregistrée   par France Musique.
Il compose un Requiem pour double chœur a cappella,
commandé par l’Association Vocal Plus pour l’Académie
Internationale de chant Choral en Vallée du Thouet. L’œuvre
sera créée après sa mort.
Le père d’Olivier meurt en novembre 1999.

Ich ruf zu dir, sextuor pour piano, clarinette et quatour   à


2000
cordes. Commande du festival Présences de Radio-France,
créée   par Alice Ader et son ensemble le 13 février 2000 à la
Maison   de Radio-France. Cette œuvre est un hommage à
son père. Olivier cite deux morceaux que son père jouait
souvent: le huitième prélude du premier livre du Clavier bien
tempéré et le largo de la septième sonate de Beethoven.
Quatuor n°4 “Ulysses”, créé le 23 avril 2000 à La Prée par le
Quatuor Syntonia.
Three settings of Musset, pour voix et piano, sur un poème  
d’Alfred de Musset. Création partielle à la Bibliothèque  
Nationale le 9 mai 2000 par Françoise Destembert (chant) et
Jean-Louis   Haguenauer. Création le 31 mai à La Prée par
Françoise   Destembert et Isabelle Aubert. Commande de la
Bibliothèque Nationale   de France.
Olivier Greif est mort brusquement le 13 mai 2000 à son
domicile, 35 rue de Seine. L’autopsie n’a pas permis de
déterminer la cause de sa mort. Il est enterré au cimetière de
Montparnasse.

Le Journal est farci de commentaires sur des écoutes à la radio, etc. Mettant à pied égal anciens et
modernes : témoigne d’une certaine position (matérialiste?)

Ex : 2 octobre 1981 « César Franck est un grand musicien. Mais une chose me gène chez lui. Il
accorde une telle importance au détail harmonique et contrapuntique que son œuvre acquiert une
certaine rigidité au niveau de la forme. C’est un peu comme si la musique s’était cristallisée avant
même d’éclore ».

Citations élogieuses sur Mahler (18 mars 1980), Fauré (1° août 90), Sibelius, Magnard début 91, sur
Schnittke (13 février 93 : « Je crains que notre programme ne soit trop long. J’avoue que s’il faut
choisir entre Duparc et Schnittke, je n’hésiterai pas à prendre le second. Un programme Magnard,
Scnhittke, Greif (!) me paraît convenir pour Paris), Goubaïdoulina (28 janvier 92 : « Quant à
l’offertorium de Goubaïdoulina, c’est une œuvre remarquable à tous les égards ») [écoute].

Retour sur les pages du journal.

Article sur Berio. Charger texte Sinfonia. Mythe M124, p. 206 du Cru et du Cuit
Sherenté ou Xerente = indiens du Brésil. Lien au mythe Bororo M1
Blake's Jerusalem
Chanson de Billy Bragg

Date de sortie : 1990

“Mache dich, mein Herze, rein” from St. Matthew Passion

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