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I.

INTRODUCTION :

La dysphagie est une sensation de blocage ou de gêne au passage du bol


alimentaire lors de la déglutition. Ce blocage lorsqu’il est complet, on parle d’aphagie.

La déglutition comporte 3 temps : oral, pharyngé et œsophagien. Ainsi, la dysphagie d’origine


œsophagienne doit être distinguée de la dysphagie d’origine oro-pharyngée. La dysphagie oro-
pharyngée se traduit par une difficulté à initier la déglutition et à propulser le bol alimentaire
dans l’œsophage. Le patient localise nettement sa gêne ou sa sensation de blocage dans la région
cervicale. Cette derniere est fréquemment associée à des fausses routes nasales (régurgitations
nasales) et/ou trachéales (inhalations) et des déglutitions répétées. Ce type de dysphagie relève
essentiellement de causes ORL (infectieuses, inflammatoires ou tumorales) ou neuro-
musculaires. Leur recherche impose l'examen ORL complet quel que soit le contexte et un
examen neurologique ainsi qu’une endoscopie haute. La dysphagie œsophagienne est localisée
au niveau de la région rétro-sternale. On distingue la dysphagie organique due à un obstacle
mécanique au niveau de l’œsophage et la dysphagie fonctionnelle due à un trouble moteur.

a. EMBRYOLOGIE DE L’OESOPHAGE

La partie inférieure de l'intestin antérieur commence à la hauteur du


diverticule pulmonaire avec l'oesophage. Viennent ensuite l'estomac et le duodénum
supérieur. Cette partie inférieure s'étend jusqu'au diverticule hépatique. Le pancréas et
les voies biliaires en découlent également.

Entre les stades 14 (env. 33 jours) et 20 (env. 49 jours), l'ensemble de l'intestin subit un
allongement considérable soumis toutefois à un gradient crânio-caudal. Ce gradiant a pour
conséquence un allongement initial affectant essentiellement l'oesophage et l'estomac. Il s'ensuit
une déviation de ces structures par rapport à la colonne vertébrale. On parle également
de descente de l'estomac.

Cette croissance en longueur n'est toutefois pas uniquement responsable de ce déplacement


relatif par rapport à la colonne vertébrale, mais aussi de la "rotation de l'estomac".

A l'extrémité caudale de la dernière poche pharyngienne embryonnaire, au contact du diverticule


pulmonaire, l'intestin antérieur se rétrécit brusquement. C'est là que commence l'oesophage qui
est initialement très court. Au cours du développement pulmonaire et de la descente du
coeur il va s'allonger considérablement. Dans son prolongement se situent l'estomac encore
fusiforme et le duodénum avec l'ébauche hépatique ventrale et l'ébauche pancréatique
dorsale.

II. L’ANATOMIE MORPHOLOGIQUE DE L’ŒSOPHAGE.

L’oesophage est un conduit musculo-membraneux élastique et contractile, qui représente, au


cours de la déglutition, la voie de passage du bol alimentaire. C’est un tube cylindrique aplati
d’avant en arrière. Il fait suite à l’hypopharynx (à 15 cm de l’arcade dentaire supérieure). Il se
termine au niveau de l’incisure cardiale, angle aigu ouvert en haut et à gauche formé par le
bord gauche de l’oesophage et la grosse tubérosité gastrique (à 40 cm de l’arcade dentaire
supérieure).
Il est divisé en 3 segments : cervical, thoracique et abdominal

(figure 1).

Fig. 1. Situation de l’œsophage (vue latérale droite et coupe transversale).

Il mesure 25 cm de long et 2 à 3 cm de diamètre.

En pratique clinique, on utilise les repères endoscopiques pour définir les différents segments
De l’œsophage, le point 0 étant un point fixe représenté par l’arcade dentaire supérieure
( figure 2).

Fig. 2. Division de l’œsophage et correspondances endoscopiques (vue de face)

L’œsophage présente à décrire :

Quatre rétrécissements :
- Un rétrécissement cricoïdien : en regard du bord inférieur du cartilage cricoïde (C6),
- Un rétrécissement aortique : en regard de la crosse aortique (T4),
- Un rétrécissement bronchique : en regard de la bronche principale gauche (T5),
- Un rétrécissement diaphragmatique : dans l’hiatus oesophagien du diaphragme (T10)
Et une zone dilatée, située immédiatement au-dessus du diaphragme.

Sa paroi est formée de quatre tuniques concentriques, de dedans en dehors :


 La muqueuse : de type malpighien (épithélium pavimenteux pluristratifié non
Kératinisé), c’est la couche la plus solide3.
 La sous-muqueuse : plan lâche, elle contient les artères, le plexus nerveux entérique
Sous-muqueux4ainsi que des réseaux veineux et lymphatiques importants.
 La musculeuse : constituée de deux couches :
 Une circulaire interne
 Une longitudinale externe
La moitié supérieure de l’œsophage thoracique contient des fibres musculaires striées alors
Que la moitié inférieure renferme des fibres lisses. Entre les deux couches de la musculeuse se
Trouve le plexus myentérique5.
 L’adventice : l’œsophage n’a pas de séreuse propre, mais plutôt un plan adventitiel
Lâche connecté avec le médiastin et non utilisable pour les sutures. Seule la face antérieure de
L’œsophage abdominal est péritonisé

La vascularisation de l’œsophage provient de branches des artères


thyroïdiennes inférieures pour sa portion supérieure, de branches issues de l’aorte thoracique
pour sa partie moyenne et des artères phréniques inférieures et gastrique gauche pour sa portion
inférieure.

Les veines œsophagiennes se drainent dans la veine cave supérieure par l’intermédiaire du
système azygos, la veine cave inférieure par la veine phrénique inférieure gauche et le système
porte par la veine gastrique gauche
III. RADIO-DIAGNOSTIC DE LA DYSPHAGIE

La radio-diagnostique de la dysphagie révèle d’un aspect


explorateur qui est à but étiologique quand la dysphagie est révélatrice et a but fonctionnel et
étiologique.

1. À but étiologique quand la dysphagie est révélatrice

La nasofibroscopie fait partie intégrante de l’examen ORL. Non


invasive, elle permet de détecter une cause tumorale pharyngée, un trouble neurologique du
carrefour pharyngolaryngé (paralysie du pharynx et/ou du larynx)

La fibroscopie œsophagienne est indispensable devant toute dysphagie lorsque l’examen ORL ne
détecte pas d’anomalies morphologiques, pour détecter une anomalie muqueuse œsophagienne
(tumeur, œsophagite, sténose) et en faire une biopsie.

Le transit baryté pharyngo-œsophagien est seulement demandé en cas de signes d’appel


évocateurs de diverticule de Zenker (ruminations, bruits hydroaériques, associés aux blocages
alimentaires) ou pour préciser une sténose.

Le scanner cervicothoracique et de la base du crâne doit être systématique devant une paralysie
laryngée pour détecter une cause compressive sur le trajet du nerf vague. Le scanner thoracique
recherche une cause compressive.

L’endoscopie ORL aux tubes rigides sous anesthésie générale est surtout utile pour vérifier le
pharynx et la bouche œsophagienne. Elle est indispensable pour le bilan d’un carcinome
pharyngé.

L’IRM du tronc cérébral est réalisée devant une dysphagie qui ne fait pas sa preuve étiologique,
à la recherche d’une atteinte du tronc cérébral.

2. À but fonctionnel et étiologique

L’étude nasofibroscopique de la déglutition est un examen non invasif


qui permet d’observer le carrefour lors de la déglutition d’aliments de consistance variable
(crème, eau, solide) et d’observer des signes indirects de dysfonction du sphincter supérieur de
l’œsophage, et de visualiser des fausses routes ; si elle est normale, elle fournit aussi un argument
étiologique contre une atteinte du pharynx ou du larynx.

Les manométries œsophagiennes sont utiles surtout pour le diagnostic des atteintes motrices
œsophagiennes, mais sont classiquement peu performantes pour l’étude du SSO.

Le radiocinéma (ou vidéofluoroscopie) consiste à faire un film de la déglutition au cours de


l’ingestion de baryte de consistance variable ; il est utile pour objectiver les anomalies du SSO.
Cet examen vise l’analyse des mécanismes de la déglutition. Il étudie les difficultés à avaler.
Pour l’examen, nous utilisons un produit de contraste, le baryum. Pour réaliser cet examen, nous
nous servons de la radioscopie (visualisation des organes en mouvement grâce aux rayons X) et
parfois des radiographies standards.

Préparation à l’examen La radiocinématographie de déglutition ne nécessite aucune


préparation particulière.
Déroulement de l’examen Pour vérifier les mécanismes de la déglutition, nous utilisons le
baryum à diverses concentrations et nous mélangeons même le baryum à de la nourriture
comme du pain ou des biscuits. Le radiologiste débute l’examen avec du baryum dilué (clair) et
augmente graduellement l’épaisseur du mélange à avaler. Pendant que le patient avale les
diverses préparations, le radiologiste utilise la radioscopie pour visualiser le mécanisme de la
déglutition en temps réel. Il suit la progression du baryum, de la bouche à l’œsophage. Lorsque
l’examen est terminé, toutes les images enregistrées sont analysées par un radiologiste qui
rédige un rapport. Ce rapport est acheminé au(x) médecins(s) qui a (ont) demandé l’examen.
Après une radiocinématographie de déglutition, le patient peut retourner à ses occupations,
mais il est recommandé de boire beaucoup, car le baryum peut causer de la constipation. Dans
les jours qui suivent l’examen, il est normal que le patient retrouve dans ses selles des résidus
de baryum (substance blanchâtre). Si, dans les deux semaines qui suivent la
radiocinématographie de déglutition, le patient doit passer d’autres examens d’imagerie, il doit
prévenir le technologue. Des résidus de baryum pourraient nuire aux examens.
Dose de radiation Pour la radioscopie et pour les radiographies standards, nous utilisons une
certaine quantité de rayons X. La quantité dépend de ce que nous voulons obtenir, des produits
de contraste utilisés et de l’épaisseur de la structure à radiographier. Les technologues et les
radiologistes sont formés pour diminuer le plus possible la dose de radiation sans toutefois
nuire à la qualité des images.
Enregistrement et conservation des images Les images en mouvement produites avec la
radioscopie sont enregistrées pour que le radiologiste puisse les revoir lors de la rédaction de
son rapport et elles sont conservées dans le dossier radiologique du patient.
IV.CONCLUSION

La dysphagie :

 Il s’agit d’un symptôme sérieux qui doit faire l’Object d’exploration


 L’endoscopie analyse le mieux la muqueuse et permet une biopsie, mais elle est peu
invasive.
 L’opacification barytées est sans danger et utile pour le diagnostic des troubles de la
motricité
V. REFERENCES

WWW.lemanip.com /Radiographie et imagerie medical

https://www.medecinesfax.org/useruploads/files/24%20%20dysphagie.pdf

https://www.info-
radiologie.ch/oesophage.php#:~:text=Vascularisation,gauche%20pour%20sa%20portion%20inf
%C3%A9rieure.

https://www.snfge.org/content/dysphagie

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