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Cours n° 3 La pédagogie par objectifs (PPO)

Émergence de la PPO et son évolution historique


La Pédagogie par objectifs trouve son origine aux Etats – Unis dans un contexte socio-
économique de rationalisation des processus de production industrielle (Taylor) notamment
dans l’industrie automobile. Cette méthode de travail consiste à spécialiser une tâche à
l'extrême. La mise en œuvre consiste à faire des actions répétitives simples dans un
processus de production. Ce système est bien mis en évidence dans les procédés de travail à
la chaîne (production automobile Ford, 1920).
La pédagogie par objectifs trouve également son origine dans le contexte théorique du
béhaviourisme. Cette conception rejette la référence à la conscience, elle postule qu’il faut
se centrer sur les comportements observables et mesurables que l’apprentissage permet et
que l’on peut produire n’importe quel apprentissage à condition d’utiliser les techniques
adéquates.
Il s’agit de proposer une organisation scientifique et rationnelle de l’éducation. Celle-ci doit
adapter l’homme aux besoins et valeurs de la société et les traduire en objectifs. Il faut sortir
des généralités grandiloquentes et infécondes en matière d’action éducative. Il faut une
formulation claire des objectifs pour pouvoir les évaluer et donc pour contrôler
l’enseignement. Les objectifs doivent être définis en termes de comportements attendus, en
termes de réactions externes à la conscience. Les formulations renvoient à des activités vues
du point de vue de l’élève. La formation est d’autant plus efficace si l’on nomme le résultat
attendu, si l’on dit ce que l’on attend exactement que l’apprenant fasse à l’issue de la
formation, dans des termes précis et sous forme de comportement observable.
La PPO n’a gagné que très tardivement la France et la Belgique. C’est au début des années 70
que la PPO fait son entrée en France par le lancement d’une recherche sur les unités
capitalisables en formation continue pour la préparation des diplômes professionnels (CAP).
Au cours des années 80, c’est dans l’enseignement professionnel et technique que l’on va
glisser vers la formalisation d’une pédagogie fondée sur les objectifs définis en termes de
compétences à acquérir. Les référentiels diplômes mettent en correspondance l’offre de
formation et les compétences professionnelles. A la fin des années 80, le recours à la PPO se
manifeste aussi dans les collèges, les lycées d’enseignement général et le primaire. C’est une
redéfinition des contenus d’enseignement en mobilisant l’arsenal terminologique de la PPO.
Définition :
La pédagogie par objectifs : « Il s'agit pour les enseignants de préciser les objectifs qu'ils
cherchent à faire atteindre aux élèves. Ils ont à définir des objectifs, à choisir des méthodes
appropriées pour faire atteindre les objectifs opérationnels fixés et à en prévoir l'évaluation
pertinente. Une analyse systémique de sa pratique permet à l'enseignant d'articuler objectif-
méthodes-évaluation-objectif dans une optique de rationalisation et d'efficacité. » Bloom et
De Landshere
La PPO renvoie à une méthode pédagogique construite rationnellement. Toutes les
connaissances, compétences à acquérir sont déclinées en termes d’objectifs généraux et
opérationnels. Des niveaux intermédiaires peuvent être introduits (objectifs intermédiaires)
quand l’objectif général est important. On se réfère à des méthodes de construction des
objectifs pédagogiques, comme on se réfère à des process et méthodes dans l’industrie. Des
taxonomies ont été construites pour aider les formateurs à formuler les objectifs. Dans
l’apprentissage, seuls sont évalués les comportements observables. L’élève est actif mais
sous un contrôle externe.

Définitions des notions


Outre la notion de comportement observable, la PPO s’articule autour de deux notions
principales : l’objectif général et l’objectif spécifique
Un comportement observable s’oppose à une action mentale : c’est la manifestation
externe d’une activité interne
L’intention pédagogique exprime la direction de changement que le formateur formule pour
l’apprenant, ce qu’il sera capable de faire au terme de l’apprentissage, c’est une orientation
qui va donner du sens à la séquence pédagogique. Elle ne fournit pas d’indication précise sur
les résultats escomptés
L’objectif pédagogique exprime le résultat visible qu’un apprenant doit atteindre, ce qu’il
sera capable de faire au terme de l’apprentissage. Il objective l’effet attendu, le rend
concret, observable. C’est pourquoi il est libellé avec un verbe d’action et qu’il privilégie les
faits.
L’intention concerne plus le contenu, l’objectif concerne plus la personne.
Intention et Objectif sont deux notions complémentaires, l’objectif matérialise l’intention,
l’intention donne du sens à l’objectif qui a besoin d’être mis en perspective dans une vision
globale à moyen ou à long terme.
Exemple : « Je veux que les jeunes comprennent l’importance de l’argent dans la vie
quotidienne », cette phrase prononcée par un formateur de jeunes adultes exprime une
intention pédagogique.
« Le jeune doit être capable d’établir un budget prévisionnel équilibré à partir des
informations suivantes… » est un objectif.
L’objectif général est un énoncé d’intentions pédagogiques décrivant en terme de capacités
de l’apprenant l’un des résultats escomptés d’une séquence d’apprentissage. Les objectifs
généraux présentent les grandes orientations sur les apprentissages à réaliser dans le cours.
 lls sont formulés à l’aide d’un verbe à l’infinitif (ex. : comprendre, connaître, savoir,
développer, se familiariser, se sensibiliser, acquérir, etc.).
 lls énoncent de manière générale les connaissances à acquérir.
Exemples d’objectifs généraux :
-Acquérir les connaissances générales sur le XIXème siècles
-S’approprier les caractéristiques de l’approche actionnelle
L’objectif spécifique ou opérationnel est issu de la démultiplication d’un objectif général en
autant d’énoncés rendus nécessaires pour que 4 exigences opérationnelles soient
satisfaites :
- décrire de façon univoque le contenu de l’intention pédagogique
- décrire une activité de l’apprenant identifiable par un comportement observable
- mentionner les conditions dans lesquelles le comportement souhaité doit se manifester
- indiquer à quel niveau doit se situer l’activité terminale de l’apprenant et quels critères
serviront à évaluer le résultat
Les conditions de réalisation d’un objectif opérationnel sont les circonstances dans lesquels
le comportement va se manifester. Elles peuvent inclure le temps, le matériel, les supports,
la guidance,… Elles font référence à l’exécution des tâches.
Les critères de réussite d’un objectif opérationnel indiquent ce que l’on exige exactement. Ils
définissent les performances minimales exigées.
Exemples d’objectifs opérationnels :
 « À la fin de la séance, l’étudiant doit être capable de conjuguer le verbe avoir au
présent »
 « L’élève doit être capable de calculer une addition avec retenue »
 « L’élève doit être capable de lire des mots avec le son “ou” »
Ces exemples démontrent qu’on peut évaluer un objectif opérationnel.
D’autres exemples :
- Le candidat sera capable de rédiger une synthèse de ces trois documents en 1000 mots ,
avec 10% de tolérance, en respectant les nuances qu’ils introduisent sur le thème.

La définition des objectifs est une technique qui permet de :


- De construire des référentiels de formation ou d’évaluation avec la préoccupation de
mettre
en évidence les compétences visées en référence à la situation professionnelle, sociale ou
culturelle.
- De rendre explicites les buts de la formation pour tous les partenaires :
o L’apprenant qui peut choisir une formation en connaissance de son but, peut évaluer sa
progression
o Le commanditaire de la formation qui peut négocier précisément les résultats visés
o Le formateur qui peut contractualiser les attendus avec l’apprenant et le commanditaire.
o D’évaluer de façon pertinente et explicite les résultats de la formation

Lexique des principaux termes utilisés dans la PPO


(d’après …. L’Harmattan 1994 et sources diverses)
Finalité : Une finalité est une affirmation de principe à travers laquelle une société (ou un
groupe social) identifie et véhicule ses valeurs. Elle fournit des lignes directrices à un
système éducatif.
But ou intention pédagogique : Un but (ou intention pédagogique) est un énoncé
définissant de manière générale les intentions poursuivies par une institution, ou un groupe
ou par un individu (formateur) à travers un programme ou une action déterminée de
formation. Le but introduit dans le projet pédagogique la notion de résultat attendu.
Référentiel : Un référentiel définit les compétences attendues pour obtenir un diplôme
(référentiel diplôme) ou pour exercer un métier (référentiel métier). Il fait l’inventaire des
capacités requises pour le métier. Le référentiel diplôme définit les objectifs de formation.
Compétence : Une compétence est l’aptitude à réaliser une action dans des conditions
observables, selon des exigences définies.
Capacités : Manifestation d’aptitudes acquises dans un ou plusieurs domaines. Elle n’est pas
mesurable en tant que telle, mais induit des compétences qui, elles sont évaluables.
Capacité transversale : Aptitude commune aux différents domaines, exemple s’approprier
un message, s’informer
Taxonomie : C’est une classification qui instaure un ordre entre les éléments, elle se veut
exhaustive, les classes sont mutuellement exclusives. Par exemple, la taxonomie de Bloom
définit 6 grandes catégories d’objectifs organisées du plus simple au plus
complexe :Connaître (mémoriser), Comprendre (reformuler, reconnaître), Appliquer
(pouvoir utiliser), Analyser (décomposer en parties, comprendre les relations), Synthétiser
(organiser un ensemble cohérent), Evaluer (fonder un jugement en fonction de critères).
Savoirs : Ensemble de connaissances que l’élève maîtrise. Les savoirs relèvent du domaine
cognitif
Savoir – faire : le degré d’habilité que l’élève manifeste pour résoudre un problème posé. Un
savoir faire peut désigner un acte psychomoteur mais également la maîtrise d’une
procédure ou d’une technique
Savoir être : Un comportement, une attitude à prendre dans une situation donnée. On est
dans le domaine du socio affectif.
Pré-requis : Minimum de connaissances nécessaires pour réaliser l’exercice demandé
Evaluation formative : Diagnostic en cours de formation, permettant de modifier, adapter
l’action en cours ; l’objectif est de prendre connaissance des progrès de l’apprenant et de
repérer ses difficultés d’apprentissage pour y remédier
Evaluation sommative : Diagnostic permettant de faire le bilan après une période de
formation. L’objectif est de faire un bilan des objectifs que l’apprenant a atteint en vue d’une
validation
Evaluation normative : Comparaison de la performance obtenue par un élève aux
performances du groupe, ou à des normes en vigueur
Evaluation diagnostique : L’objectif est de connaître le niveau d’entrée de l’apprenant afin
de construire son itinéraire de formation
Evaluation critériée : Evaluation fixant la performance atteinte en fonction de conditions et
d’exigences connues

Taxonomies
Pour choisir des verbes d’action appropriés au niveau des apprentissages qui doivent être
atteints, vous pouvez utiliser une taxonomie. Il s’agit d’une classification qui organise et
hiérarchise les phénomènes d’apprentissage ou de développement. Il existe de nombreuses
taxonomies selon les types d’apprentissages.
La taxonomie en éducation est une classification systématique et hiérarchisée d’objectifs
d’apprentissage, définis avec précision et agencés selon un continuum de complexité
croissante de développement. Vers 1956, après huit années de recherche, la première
taxonomie des objectifs cognitifs, créée par B.S. Bloom, fit sa première apparition dans les
milieux américains pour la rédaction de tests et d’examens. Ce document connut un succès
prodigieux et se répandit rapidement à travers le monde. Le succès des taxonomies
s’expliquait par un profond besoin que ressentaient les professeurs à systématiser,
rationaliser et évaluer des actions trop longtemps laissées à la sensibilité, à l’intuition et au
simple bon sens.
Domaine cognitif
Le domaine cognitif est sans conteste le domaine taxonomique le plus utilisé par les
concepteurs de programmes d’études et de formation, les docimologues et les auteurs de
matériel didactique. Grâce aux catégories et sous-catégories qui le composent, il est possible
de dépasser la simple acquisition des connaissances et la mémorisation pour atteindre des
processus mentaux plus complexes comme la résolution de problèmes, la créativité, etc. Tel
que présentée ci-après, la taxonomie de Bloom comprend six niveaux dans la hiérarchie des
éléments de connaissances, soit :
La taxonomie de Bloom (1956) révisée par Krathwohl (2002) peut être utile pour cibler un
niveau d’apprentissage de type cognitif.
Niveau visé Exemples de verbes d’action possibles
Se rappeler associer, citer, décrire, définir, énumérer, étiqueter, identifier, indiquer,
Extraire les lister, localiser, nommer, ordonner, rappeler, réciter, reconnaître, répéter,
connaissances reproduire, sélectionner…
significatives
issues de sa
mémoire à long-
terme
Comprendre classer, comparer, convertir, démontrer, différencier, dire dans ses mots,
Construire la illustrer (à l’aide d’exemples), expliquer, exprimer, faire une analogie,
signification généraliser, interpréter, paraphraser, prédire, reformuler, représenter,
d’informations résumer…
reçues (orales,
écrites et
graphiques)
Appliquer administrer, appliquer, assembler, calculer, catégoriser, colliger, construire,
Exécuter ou utiliser contrôler, découvrir, démontrer, dessiner, déterminer, employer, établir,
une procédure dans formuler, fournir, manipuler, mesurer, mettre en pratique, modifier,
une situation montrer, opérer, participer, préparer, produire, résoudre, traiter, trouver,
donnée utiliser…
Analyser analyser, cibler, comparer, contraster, critiquer, découper, déduire,
Décomposer les délimiter, différencier, discriminer, disséquer, distinguer, examiner, faire
parties constitutives corréler, faire ressortir, inférer, limiter, mettre en priorité, mettre en
d’un tout et relation, morceler, organiser, opposer, questionner, séparer, subdiviser…
déterminer les liens
qui unissent ces
parties entres elles
et à une structure
ou une finalité
d’ensemble
Evaluer apprécier, argumenter, attaquer, choisir, conclure, critiquer, défendre,
Porter un jugement déterminer, estimer, évaluer, juger, justifier, soutenir…
sur la base de
critères et de
normes
Créer adapter, agencer, anticiper, arranger, assembler, combiner, commenter,
Assembler des composer, concevoir, connecter, construire, créer, développer, écrire,
éléments pour exposer, incorporer, intégrer, mettre en place, organiser, planifier,
former un tout préparer, produire, proposer, rédiger, structurer, synthétiser…
nouveau et
cohérent, ou faire
une production
originale

Cours n°4 : L’évaluation pédagogique


L’évaluation est une appréciation de l’activité didactique qui doit permettre de vérifier si les
capacités sont acquises.
L’évaluation est d’abord un moyen de suivre les progrès : une formation a des objectifs à
atteindre ; l’évaluation permet de situer les apprenants vis-à-vis de ceux-ci. Cela permet de
motiver les élèves, de leur faire prendre conscience qu’ils ont besoin de fournir un effort, de
leur montrer qu’ils se sont améliorés, mais cela permet aussi à l’enseignant de se remettre
en question, de s’adapter.
L’évaluation est un moyen de certifier que les objectifs ont bien été atteints. Cela prend en
général la forme d’un diplôme ou d’une attestation.
L’évaluation est donc un outil pédagogique (évaluation formative), qui contribue aux progrès
de l’apprenant, et un outil de sélection (évaluation certificative).
Définition des concepts :
Grille d’évaluation : Instrument établi à partir du choix des critères fixant les niveaux
d’exigence et la pondération par critère (mode d’application du barème). Elle permet
d’analyser les productions des élèves. Un extrait de la grille d’évaluation est communiqué
aux élèves avec le sujet. A la différence de la grille de correction, dont elle est extraite, elle
ne contient aucun élément de réponse !

Grille de correction : C’est l’outil de l’évaluateur : elle affiche les critères, elle consigne les
différents types de réponses attendues (erreurs spécifiques et bonnes réponses) et, pour
chacune, leur affecte une note, en fonction de leur degré de réalisation de l’objectif.
Performance : c’est un résultat chiffré obtenu dans le cadre d'une évaluation.

Les types d’évaluation en didactique

L’évaluation diagnostique
L’évaluation sommative
L’évaluation formative

Les avantages de l’évaluation formative

 Pour l’enseignant, l’évaluation formative des apprentissages a pour but d’identifier les
lacunes individuelles des apprenants, et dégager aussi des profils d’apprentissage pour tout
un groupe-classe.

Par conséquent, ce type de formation permet d’ajuster son enseignement.

1. C’est une évaluation rapide d’exécution ; il n’y a rien de plus coûteux en temps lorsqu’il y a
des notes attachées à un travail ;

2. C’est un outil pour la réduction du fardeau des corrections en confiant aux étudiants une
partie du travail d’évaluation formative.

 Pour l’étudiant, l’évaluation formative des apprentissages est en général plus efficace
que l’évaluation sommative pour favoriser des apprentissages en profondeur. Ce type
d’évaluation permet :

 de progresser dans ses apprentissages, car elle met l’accent sur le processus plutôt
que sur le produit ;

 d’obtenir des rétroactions fréquentes, ce qui a pour effet de motiver ;

 d’obtenir des renseignements sur les forces et les faiblesses du travail ainsi que sur
les améliorations à apporter ;

 d’assumer la responsabilité de sa propre formation ;

Comment faire une évaluation formative ?

Définir les objectifs d’apprentissage

Définir des objectifs d’apprentissage pour vos élèves, puis suivre leurs progrès. Cela aidera
l’enseignant à identifier les lacunes et les points faibles de ces élèves et comment améliorer leurs
compétences.

Plusieurs pays ont fixé des niveaux de performances et suivent les progrès des élèves vers ces
niveaux. En plus, les enseignants travaillent ensemble pour préciser ces niveaux, élaborer et partager
des critères avec leurs collègues et les élèves et concevoir de nouveaux systèmes internes pour
suivre les progrès individuels des élèves.

Utilisation de méthodes d’enseignement variés

Les enseignants doivent utiliser différentes méthodes d’enseignement en fonction de l’âge de l’élève,
de ses besoins et de sa compréhension.

L’utilisation principale de ces méthodes est d’impliquer les étudiants. Ils peuvent également aider les
enseignants à apprendre à poser des questions et à établir des liens.

L’utilisation d’une variété de méthodes d’enseignement pour répondre aux divers besoins des élèves
est importante pour la réussite et le développement de leurs apprentissages.

Le Feedback

Le Feedback joue un rôle vital dans l’évaluation formative, mais toutes les formes de Feedback ne
sont pas forcément efficaces : il doit intervenir au moment opportun, être précis et comporter des
conseils pour améliorer les performances futures. Un bon Feedback se rattache également à des
critères explicites relatifs aux performances attendues, ce qui rend le processus d’apprentissage plus
transparent et montre aux élèves comment utiliser les compétences du « savoir apprendre ».

En effet, le système de Feedback peut aider les éducateurs à identifier les besoins des élèves et à
enseigner plus efficacement en identifiant les domaines qui doivent être améliorés. Le système de
rétroaction peut également être utilisé dans les salles de classe ou les groupes pour mieux
comprendre les performances des élèves.

Implication active des élèves dans le processus d’apprentissage

Fondamentalement, l’objectif de l’évaluation formative est d’accompagner les élèves dans le


développement de leurs propres compétences du « savoir apprendre » (parfois appelées stratégies «
métacognitives »). Les élèves sont ainsi munis de leur propre langage et de leurs outils propres pour
apprendre et sont mieux armés pour transférer et appliquer ces compétences à la résolution de
problèmes au quotidien ; ils acquièrent la capacité à trouver des réponses ou à concevoir des
stratégies pour résoudre les problèmes qui ne leur sont pas familiers. Autrement dit, ils développent
des stratégies de maîtrise de leur processus d’apprentissage.

(Recherche à faire : les méthodes d’évaluation)

Les grilles, les critères et les indicateurs

Deux outils permettent de construire les grilles d’évaluation : les critères d’évaluation et les
indicateurs de performance.

1) Les critères d’évaluation

Ils constituent des indices observables de la qualité des réponses ou des prestations des élèves lors
d’une évaluation. Ce ne sont pas des instruments de mesure mais des normes selon lesquelles on
doit juger la situation étudiée. Ces critères, directement liés aux objectifs pédagogiques, permettent
de clarifier ce qui est évalué en fournissant une description détaillée de ce qui doit être acquis,
appris ou maîtrisé, c’est-à-dire, des qualités que votre professeur recherche dans vos travaux et
dont la présence lui indique que vous atteignez les buts fixés.
Quelques exemples :

L’élève utilise les concepts vus au cours en leur donnant une définition exacte ;

L’élève collabore avec ses pairs de façon efficace ;

L’élève formule son opinion de façon concise et ses arguments sont pertinents et justifiés.

Les critères permettent, lorsqu’on examine la prestation d’un élève, de focaliser son attention sur ce
qu’il y a lieu d’évaluer en faisant abstraction le plus possible de ce qui constitue seulement le
contexte de l’évaluation (la propreté d’une copie par exemple ou la façon dont l’élève est habillé, …).

Exemple des critères d’évaluation d’une production écrite :

La qualité de la langue

Elle dépend de l'utilisation d'un vocabulaire adéquat et du respect des règles de la langue française
concernant l'orthographe, la grammaire, la syntaxe, et la ponctuation.

Si vous maîtrisez mal l’usage de la langue, il serait difficile de comprendre ce que vous écrivez et donc
d'évaluer adéquatement votre travail en fonction de l'ensemble des autres critères d'évaluation.

La clarté

C'est la qualité d'un développement aisément compréhensible par sa netteté et sa précision, grâce à
des questions explicites, des définitions détaillées, des exemples précis et des formulations sans
ambiguïtés.

La pertinence

C'est la caractéristique d'une pensée bien adaptée au problème soulevé, qui ne perd pas de vue
l'essentiel et ne s'égare pas, mais dont les développements sont directement utiles ou appropriés au
sujet traité.

La cohérence

Il s’agit d'une pensée articulée et unifiée en un tout harmonieux. Elle concerne la structure d'un texte
ou d'un exposé : elle se voit dans un enchaînement progressif et suffisamment évident de ses
différentes parties et dans l'absence de contradictions entre elles.

Votre texte ou votre exposé n'est pas cohérent s'il n'a pas d'idée fédératrice ou de fil conducteur, s'il
est sans parties distinctes et répète sans raison la même idée,

La richesse du contenu

C'est la qualité d'un développement qui fait le tour des différents aspects d'un problème ou des
points de vue disponibles et comporte donc tous les éléments nécessaires pour rendre
complètement compréhensible le point de vue adopté et rendre suffisamment compte de la
complexité du sujet traité et de ses multiples dimensions.

2) Les indicateurs (ou niveaux) de performance


Ils permettent de clarifier les différents niveaux de compétence des élèves et donc de faire la
distinction entre ceux qui ont atteint les apprentissages attendus de façon « excellente », « suffisante
», « insuffisante », etc. On peut distinguer plusieurs niveaux de compétence et ceux-ci peuvent être
quantitativement ou qualitativement différents.

La grille d’évaluation :

Exemple : critères et indicateurs pour une production d’écrit

Dans le texte descriptif de l’élève (le Excellent(e) Bon(ne) Suffisant(e) Insuffisant(e)


portrait),

La description psychologique est…

La description physique est…

La variété du vocabulaire est…

L’usage des règles de conjugaison et de


grammaire est

Il est possible de varier les indicateurs selon le contexte.

Excellent / acceptable / inacceptable

Maîtrise complète (peut poser plus de 25 gestes correctement) / Maîtrise partielle (peut poser entre
10 et 25 gestes correctement) / Maîtrise insuffisante (peut poser moins de 10 gestes correctement)

(Voir fichiers PDF, d’autres exemples de grilles d’évaluation)

Richesse et limites de la Pédagogie par Objectifs

Les richesses

- elle construit la programmation et la progression autour de l’activité de l’apprenant

- elle représente un guide dans l’action pédagogique

- la précision des critères d’évaluation permet de réduire l’impact des valeurs


- elle fournit une base rationnelle pour l’évaluation formative

- elle permet d’établir les bases d’un apprentissage individualisé.

Les limites

- Une entrée étroite par les objectifs peut isoler le comportement du contexte social dans lequel il est
produit

- Elimination des valeurs humaines par l’illusion de la transparence, de la clarification des intentions

- Le morcellement des contenus implique la perte d’un point de vue d’ensemble

- Un trop grand découpage des contenus est réducteur et contribue à une perte de sens

- L’apprenant risque d’être soumis aux objectifs de l’enseignant, celui-ci ne fait aucune place à
l’imprévu

- L’apprenant a une place d’exécutant, il ne prend pas part à la découverte progressive des contenus
en suivant son propre progression.

- Le travail intellectuel de l’apprenant est réduit, le travail est « mâché ».

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