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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE GASA-FORMATION
UFR-AGRONOMIQUES
LICENCE 2

COURS DE PATHOLOGIES
GENERALES ET LEGISLATION
VETERINAIRE

Chargé de cours : Dr. Wilfrid H. DJENGUE

Année académique : 2020-2021


Introduction
La maladie est un phénomène provoqué par un fonctionnement anormal d’un ou de plusieurs
organes d’un être vivant. Son diagnostic est la synthèse et la discussion des signes de ce
mauvais fonctionnement
La recherche de ces symptômes, que la pratique doublée d’un fort ses de l’observation et
d’une attention soutenue peut apprendre de façon souvent satisfaisante, repose sur la
connaissance du fonctionnement normal de ces organes.
Ces symptômes sont soit physiques, traduisant des modifications matérielles ou anatomiques
des organes, soit fonctionnels, dus aux perturbations survenues dans l’activité de l’organe.
Malheureusement, les causes d’erreur sot nombreuses parce que les signes ne sont pas
univoques. Il faudra donc multiplier les éléments de recherche pour arriver à un diagnostic
aussi précis que possible.
L’animal malade sera examiné dans un ordre déterminé :
1-Le commémoratif
2-Aspect général
3-Exploration des différents appareils.
CH-I. ELEMENTS DE SEMIOLOGIE
I- Examen d’un animal malade
1- Anamnèse ou Commémoratif
Les commémoratifs sont la somme des connaissances du passé pathologique du malade. C’est
tout ce que connaît le propriétaire sur les maladies antérieures du sujet et surtout sur les
phénomènes qui se sont produits depuis l’apparition de la maladie.
2-Examen général
Il concerne le signalement et l’habitus du malade.
Le signalement est d’une importance capitale car les principales maladies sont différentes
suivant l’espèce, la race, le sexe, le service, l’âge et parfois même la robe.
L’habitus est l’expression extérieure du sujet. Il a une importance capitale non seulement en
cas de maladies contagieuses, pour différencier rapidement les animaux malades des animaux
sains, mais encore pour orienter le diagnostic en face du malade. On regroupe sous cette
dénomination, les attitudes, le faciès, l’état d’engraissement, la conformation et le
tempérament des sujets.
3-L’Examen des différents appareils
La réalisation de cet nécessite de nombreux procédés. On emploiera d’autant plus nombreux
que le diagnostic sera délicat. On dispose de :
L’odorat

3-1. Examen de l’appareil digestif


3-2. Examen de l’appareil respiratoire
3-3. Examen de l’appareil uro-génital
3-4. Examen de l’appareil cardio-vasculaire
II- LES SIGNES DE MALADIES DES APPAREILS
1 Appareil respiratoire
Lorsqu’un animal est malade et que son appareil respiratoire est atteint, les signes que l’on
note le plus souvent sont :
- le jetage,

- le bâillement,

- la toux,

- une difficulté respiratoire avec béance du bec chez les oiseaux,

- des coutèles autour des narines,

- une inflammation des naseaux et autres.

2 Appareil digestif
Lorsque c’est le cas de l’appareil digestif, les signes le plus souvent rencontrés sont :
- l’écoulement anormal de la salive,
- inflammation des gueules,
- présence d’aphtes, de plaies ou de modules dans la bouche,
- couleur, odeur, consistance inhabituelle des excréments,
- déglutition difficile,
- soif exagérée parfois,
- troubles de l’appétit,
- ventre douloureux, ballonné ou non,
- odeur inhabituelle de la cavité buccale,
- train postérieur souillé,
- vomissement,
- diarrhée.
3 Appareil urinaire
Les troubles au niveau de l’appareil urinaire se notifient par
- la couleur, la quantité et la fréquence des urines,
- urine trouble, sanguinolente, hématurique ou hémoglobinurique,
- miction fréquente et douloureuse,
- quantité d’urine émise faible ou exagérée,
- région lombaire sensible à la pression,
- le malade prostré a le dos voussé.
4 Appareil circulatoire
Lorsque l’appareil circulatoire est atteint, on note :
- les muqueuses pâles et sèches,
- les extrémités froides,
- une tachycardie ou une bradycardie
- hémorragie.
Sur le trajet circulatoire, il peut y avoir l’inflammation des ganglions (Adénite)
5 Appareil génital
Chez la femelle : les manifestations anormales de l’appareil génital se traduisent par :
- les mamelles engorgées, oedémateuses, luisantes, rouges par place, douloureuses à la
palpation
- trayons rouges tendus, gonflés
- gonflement de la vulve
- muqueuse vulvaire rouge parfois ulcéreuse
- écoulements vulvaires anormaux.
Chez le mâle :
- testicules gonflés, chauds et douloureux
- écoulements anormaux de l’urètre
Dans les 2 cas, le malade se déplace difficilement avec des pattes écartées.
6 Appareil cutané
On note sur la peau :
- des papules,
- des plaques oedémateuses,
- des abcès, des nodules,
- un prurit,
- des rougeurs,
- des plaques suintantes,
- une dépilation,
- des aphtes.
7 Appareil nerveux
On note :
- des frissons,
- des abattements,
- des paralysies, (des paraplégies, des hémiplégies ou des parésies) et des agitations.
NB : Lorsque l’animal a des difficultés de se mouvoir, il faut examiner l’appareil locomoteur.

CH.II. PATHOLOGIES ORGANIQUES


I- Maladies de l’appareil digestif
1-Stomatite
C’est l’inflammation de la muqueuse buccale. Selon les cas, on peut distinguer :
- La Stomatite banale
Elle provient d’une action irritante telle que breuvage trop chaud, ingestion d’un produit
irritant mais le plus souvent elle est due chez les herbivores à l’ingestion de plantes dures,
grossières et piquantes, surtout en saison sèche.
- La Stomatite spécifique
Elle traduit le symptôme d’une maladie infectieuse comme la peste bovine ou la fièvre
aphteuse.
A l’examen de la bouche on aperçoit une muqueuse sèche, chaude, rouge couverte d’un
enduit grisâtre, douloureuse à la mastication. L’animal a de l’anorexie avec une soif très vive.
Il fait du ptyalisme c'est-à-dire salive beaucoup, l’odeur de la bouche est souvent désagréable.
Dans les cas spécifiques, on remarque des nodules ou des aphtes dans la bouche ou sur les
lèvres de l’animal. Dans tous les cas, l’animal mange et mastique difficilement.
Dans la recherche des causes et origines de la maladie afin de trouver des remèdes efficaces, il
est très important de tenir compte de la forme en cause. Ainsi lorsqu’il s’agit d’une stomatite
banale, il faut faire des lavages légèrement antiseptiques et astringents avec des solutions de
sel, de vinaigre, d’alun. Donner des aliments liquides ou semi liquides. Sur les ulcérations,
appliquer une solution de bleu de méthylène à 1p100.
Pour les autres cas, traiter les symptômes.
2-Glossite
C’est l’inflammation de la langue qui est favorisée par les blessures. Chez l’animal atteint la
langue est tuméfiée et oedémateuse, sort parfois de la bouche. Elle est de couleur plus ou
moins foncée. Parfois couverte d’un enduit jaunâtre avec une salivation abondante. Pour le
traitement de la glossite, c’est la même démarche que dans le cas de la stomatite. Mais quand
la glossite est chronique et occasionne de sérieuses pertes économiques, il vaut mieux
sacrifier l’animal.
3-Pharyngite
C’est l’inflammation du pharynx. Elle s’accompagne souvent de la laryngite ou angine. Elle
peut provenir de l’absorption de fourrages irritants ou piquants, ou encore de breuvages acides
ou trop chauds, mais le plus souvent elle résulte de l’action du froid sur la gorge. De façon
non spécifique comme manifestations on note de l’hyperthermie, de l’abattement, de
l’anorexie et une toux sèche. L’animal malade éprouve de la douleur au moment de la
déglutition. Il peut même arriver que le bol alimentaire ne pouvant pas passer dans
l’oesophage remonte dans les cavités nasales et ressorte par les naseaux, occasionnant ainsi un
jetage alimentaire de couleur verte chez les herbivores. On enregistre aussi une dyspnée. Pour
mettre la sensibilité de la gorge en évidence on comprime légèrement le pharynx et en cas de
douleur l’animal malade réagit par une toux. Les ganglions de la gorge sont gonflés (adénite).
Chez le chien, en cas de rage, on enregistre des troubles de déglutition comme dans le cas
d’une pharyngite. Ainsi il est tout à fait évident qu’en établissant le diagnostic il faut prendre
en compte cet aspect. Dans le traitement de la pharyngite, il est recommandé de donner des
aliments plus ou moins liquides si la déglutition est difficile, utiliser des médicaments pour
calmer la toux.
4-Gastrite
C’est l’inflammation de l’estomac. Elle est causée par l’action de microbes spécifiques, un
régime alimentaire défectueux, une intoxication alimentaire. Plusieurs maladies infectieuses
peuvent être la cause et origine de la gastrite. Chez l’animal malade, on enregistre de
l’inappétence, des bâillements répétés et fréquents, une soif exagérée, une altération du goût,
une odeur acide de la bouche, une sensibilité de l’abdomen dans la région de l’épigastre, un
assèchement de la langue et l’émission d’excréments durs et desséchés. Chez le chien, on
enregistre un vomissement alimentaire et glaireux. La lutte contre la gastrite porte un
caractère exceptionnel. Le repos, la diète alimentaire au début puis alimentation légèrement
liquide ou semi liquide, administration de bicarbonate de soude, d’antibiotique et de
vitamines.
5-Entérite
C’est l’inflammation de l’intestin qui se présente sous plusieurs formes. Les formes les plus
répandues sont :
- l’Entérite aigue
- l’Entérite parasitaire et autre.
Entérite aigue
L’entérite aigue est essentiellement due à un régime alimentaire défectueux.
Les principales manifestations se résument à :
-Anorexie,
-Muqueuse légèrement congestionnée ou jaunâtre,
-Ventre douloureux
-Constipation au début,
-Présence de mucus sur les excréments qui sont secs et durs,
-Ensuite diarrhée liquide, noirâtre d’odeur aigrelette avec présence de sang dans certains cas.
Dans la lutte contre les entérites, les actions thérapeutiques consistent à :*
-Donner du repos à l’animal
-Servir un aliment liquide ou semi liquide,
-Administrer du sulfate de soude puis des médicaments anti-diarrhéiques et des antiseptiques
intestinaux.
Entérite parasitaire
Certaines maladies parasitaires peuvent engendrer une entérite. Exemple : la coccidiose. Les
manifestations sont souvent les mêmes que dans le cas d’une entérite aigue, accompagnée des
symptômes de la parasitose mise en cause. Dans l’organisation de la lutte, il est primordial de
rechercher le parasite responsable par étude coprologique et ensuite procéder au traitement à
la fois de l’entérite et de la parasitose.
6-Péritonite
C’est l’inflammation du péritoine, membrane de la cavité abdominale avec pour principale
étiologie, les affections des organes ou appareils de la cavité abdominale, et plus
particulièrement l’appareil digestif et l’appareil génital.
Les manifestations de la péritonite sont très diverses et sont souvent relatives aux organes de
la cavité abdominale atteins. Mais de façon générale on peut enregistrer :
-Un Abdomen très sensible, rétracté, rigide, qui se gonfle peu à peu.
-Une défécation et une miction rares et douloureuses.
-L’animal malade évite de se déplacer.
La maladie évolue pendant moins de 15 jours et si rien n’est fait la mort survient très
fréquemment.
Le traitement de la péritonite est complexe et doit tenir compte des facteurs étiologiques de la
maladie. On peut administrer d’antibiotiques ou de sulfamides par voie générale ou en
injection intra-péritonéale ou intramusculaire. Lorsque c’est l’appareil urinaire qui est à la
base de la péritonite, il faut recourir aux diurétiques.
II- Maladie de l’appareil uro-génital
1 Urolithiase (Gravelle)
C’est une affection de l’appareil urinaire qui est due à la formation de calcules provoquant
une obstruction complète ou partielle des voies urinaires. Les facteurs étiologiques, ceux
prédisposant à la sursaturation de l’urine provoquant ainsi le dépôt des calculs urinaires sont :
- Une alimentation trop riche en concentrés avec un rapport Ca / P proche de 1/1 et ou une
alimentation riche en magnésium.
- Un pH urinaire entre 7,8 et 8,5 favorise le dépôt des cristaux
- l’Insuffisance d’abreuvement
- l’anatomie de la courbure sigmoïde du S pénien
- l’Obstruction de l’urètre qui survient préférentiellement.
Les calcules urinaires sont le plus souvent composés de phosphates ammoniaco-magnésiens.
Avec la présence des calcules urinaires, trois situations peuvent se présenter :
Obstruction de l’urètre
Dans cas précis, les premiers signes cliniques sont dus à la douleur engendrée par la présence
des calcules au niveau de l’urètre. L’animal atteint est agité, se donne des coups de pied dans
l’abdomen et fait des efforts des efforts de miction. L’examen de la région du prépuce permet
de noter la présence de quelques gouttes d’urine teintée de sang et de quelques cristaux.
Lors d’une obstruction totale, la palpation de l’abdomen révèle une rétention urinaire avec
une vessie remplie et tendue.
Rupture de l’urètre
Lorsque l’obstruction de l’urètre n’a pas été détectée par l’éleveur, cette affection persiste et
se complique d’une nécrose et d’une perforation de la paroi urétrale.
Rupture de la vessie
Elle intervient à la suite de l’obstruction urétrale.
Le traitement est le plus souvent chirurgical. La prévention concerne principalement la ration
alimentaire. Lors du rationnement, l’éleveur ou technicien doit veiller au rapport Ca : P > 2 : 1
et à l’abreuvement des animaux.
2 Les métrites
Ce sont les inflammations de l’utérus. Elles sont assez fréquentes dans l’espèce bovine. On
distingue 2 types de métrites :
- Les métrites puerpérales (métrites aiguës).
- Les endométrites chroniques (inflammation de la muqueuse utérine avec hypersécrétion).
Mais sur la base du délai d’apparition par rapport au vêlage et des symptômes on peut faire
autre classification.
Les métrites aiguës
Les principales origines des métrites aiguës peuvent être résumées à des principaux facteurs
comme :
- Les maladies de la période du vêlage (avortement, vêlage difficile, rétention placentaire),
- Le retard d’involution utérine
- Des traumatismes et des surinfections dus à des fouilles utérines intempestives
- Des facteurs individuels (sensibilité particulière aux infections)
- Des agents pathogènes spécifiques ou non spécifiques.
Les métrites apparaissent rapidement après le vêlage, suite à des lésions consécutives à
l’expulsion du foetus. Elles sont caractérisées par des écoulements vulvaires purulents
importants et sont accompagnées de signes généraux comme la fièvre, la perte de l’appétit, la
fatigue générale, la chute de la production et autres.
Endométrites chroniques
Dans le cas des endométrites chroniques, les manifestations sont les suivantes :
- Des écoulements vulvaires plus ou moins importants peuvent être observés en permanence
ou seulement au moment des chaleurs.
- A la palpation, l’utérus apparaît épaissi, volumineux avec une dissymétrie des cornes et sans
tonicité.
- L’examen du col avec un vaginoscope révèle une inflammation et parfois la présence de pus.
La lute contre les métrites prend en compte la forme et l’origine de la maladie. Ainsi pour les
métrites aiguës, les pratiques thérapeutiques sont les suivantes : Une antibiothérapie à large
spectre et adaptée à chaque cas, une intervention abdominale, comme par exemple la
perfusion en cas de péritonite. Dans le cas de l’endométrite chronique, le traitement est un peu
plus complexe car dure quelques semaines. Comme exemple on peut retenir l’injection de la
Prostaglandine (F2 x 28) à 40 jours après la mise bas et à cela on peut associer l’injection
d’antibiotique en cas de nécessité.
Pour éviter l’apparition et la propagation des métrites un certains nombre de mesures appelées
mesures prophylactiques sont prises. Il s’agit de :

ace de la
semence

semaines.

3-Infertilité du taureau
L’infertilité du mâle peut être suspectée lorsqu’on constate de nombreux retours en chaleur
chez des femelles bien cyclées malgré la présence permanente du mâle.
Les différentes causes d’une infertilité du taureau peuvent se résumer à :
- La mauvaise qualité de la semence,
- L’Incapacité du taureau à effectuer le saut ou la monte,
- Le manque de libido
- La présence des lésions sur les organes génitaux.
La principale manifestation de l’infertilité du taureau es l’infécondité des vaches avec de
nombreux retours en chaleur chez des femelles bien cyclées malgré la présence du mâle.
Le traitement de l’infertilité dépend beaucoup de la cause. En cas de défaut de libido et de
mauvaise qualité de la semence, le taureau doit être reformé. Si l’infertilité est passagère, la
mise au repos dans de bonnes conditions d’entretien est la meilleure solution pour rétablir la
qualité de la semence.
III- Maladies de l’appareil respiratoire
1-Le Coryza
C’est l’inflammation de la muqueuse des cavités nasales (muqueuse pituitaire). Elle peut
apparaître chez toutes les espèces animales.
Elle est due généralement à l’action du froid ou des poussières irritantes arrivant au contact de
la muqueuse pituitaire.
Le coryza peut être infectieux et contagieux donc dû à l’action des microbes.
L’animal malade éternue fréquemment, sa muqueuse pituitaire est congestionnée et un léger
jetage s’écoule de ses narines. Au départ le jetage est fluide puis devient consistant par la
suite. L’affection est bénigne.
Dans le traitement du coryza, chez les grands animaux, on se contente de les maintenir au
chaud et leur faire quelques inhalations au moyen de crésyl versé dans un récipient d’eau
bouillante. L’administration d’un breuvage tiède donne des résultats satisfaisant.
2-Bronchite
C’est l’inflammation des bronches. Elle est provoquée par l’action des microbes à la faveur
d’un refroidissement de la cage thoracique ou d’une autre cause favorisante.
Les manifestations de la bronchite sont l’hyperthermie, la respiration et le pouls accélérés, les
muqueuses rouges, l’anorexie, une soif vive, une toux fréquente sèche, quinteuse et
douloureuse qui devient par la suite forte, grasse et moins douloureuse. Le jetage d’abord
séreux est limpide et normal partout. A l’auscultation des poumons, on entend quelques râles
bronchiques humides et aussi des râles si sifflantes.
Les actions thérapeutiques consistent à donner du repos à l’animal, le placer à l’abri des
courants d’air, lui administrer un breuvage tiède et servir des aliments faciles à digérer. Dans
des cas de complications microbiennes, il faut injecter des antibiotiques, donner des
expectorants afin de dégager les voies respiratoires.
3. Pleurite
C’est l’inflammation de la plèvre qui est parfois consécutive à des affections pulmonaires
(pleuro-pulmonaire) ou à la tuberculose.
Lorsque cette inflammation est due à l’accumulation d’un liquide entre les deux feuillets de la
plèvre, ces derniers deviennent tout d’abord congestionnés et rugueux, rendant le glissement
de l’un contre l’autre difficile ; on parle de pleurésie sèche. Puis au bout de quelques jours, les
feuillets secrètent une sérosité (exsudat) qui se dépose en région déclive et qui devient de plus
en plus abondante ; c’est la pleurésie exsudative. Enfin lorsque cette sérosité est mouillée de
microbes, elle prend l’aspect du pus ; c’est la pleurésie purulente.
La pleurite est due à des affections pulmonaires, la tuberculose et autres germes spécifiques.
Elle est également favorisée par l’action du froid.
Les principales manifestations de la pleurite se résument à : Une hyperthermie (courbe de
température irrégulière), une anorexie, une soif vive, l’accélération du pouls. L’animal malade
a le cou tendu, l’air anxieux, les membres antérieurs écartés, le dos arqué. Il se déplace
difficilement. Il évite de se coucher, il a la respiration très courte, discordante et abdominale.
Il présente une forte sensibilité de la paroi costale. La toux est sèche, courte, avortée et
douloureuse. L’auscultation de la cage thoracique donne un bruit de frottement pleural et de
crépitation sèche. Par la suite si l’exsudat pleurétique se forme, on constate une zone de matité
qui s’étend d’avant en arrière sur toute la longueur du thorax
Dans toute la zone de matité, le murmure respiratoire est aboli. A la partie supérieure de la
zone de matité on entend à l’expiration un souffle doux.
L’évolution de la pleurésie dure 2 à 3 semaines. La mort peut survenir par asphyxie si rien
n’est fait.
La lutte contre la pleurite se résume aux actions suivantes :
- Isoler le malade, lui donner des aliments faciles à digérer.
- Révulsion thoracique (Afflux de sang artificiellement provoqué dans la cage thoracique afin
de faire disparaître une inflammation voisine).
- Administration de diurétique.
- Injection de pénicilline ou de peni-strepto et de cardiotonique.
Dans les cas graves, lorsque la quantité de liquide pleural est excessive au point d’empêcher
la respiration, on peut soutirer par une ponction aseptique au trocart le liquide.
Remarque : Chez le boeuf et le chien, la pleurésie est le plus souvent d’origine tuberculeuse
et il vaut mieux sacrifier les animaux à cause du danger qu’ils représentent pour la santé
publique.
IV- Les maladies de l’appareil cardio - vasculaire
En cardiopathie (Branche de la médecine qui traite les maladies du coeur), on peut comme
maladies :
- les endocardites : maladies qui atteignent la partie interne du coeur
- les myocardites : maladies qui atteignent le muscle cardiaque
- les péricardites : celles qui affectent la partie la plus externe du coeur.
1 Les endocardites
C’est l’inflammation de l’endocarde. Elle se traduit par des proliférations ‘‘charnues’’ des
valvules. On parle surtout d’endocardites végétantes. Ces proliférations encore appelées
végétations, constituées de fibrine, de leucocytes, de vaisseaux néoformés en amas et d’agents
infectieux, font obstacle à la fermeture complète des valvules empêchant un effet ‘‘chasse’’
complet du sang.
Les principaux germes responsables d’endocardite végétante sont les bacilles de Kock. On
peut toutes fois citer d’autres affections qui jouent un rôle fondamental dans l’étiologie des
endocardites. Ce sont les affections respiratoires, les complications cardiaques, les maladies
infectieuses les diverses suppurations.
Selon la forme de manifestation on peut distinguer les endocardites aiguës et les endocardites
chroniques.
- Les endocardites aiguës dans leurs manifestations sont discrètes et le plus souvent masquées
par la maladie infectieuse causale.
- Dans le cas des endocardites chroniques, la présence de végétation sur le bord libre des
valvules ou sur le pourtour d’un orifice provoque des perturbations dans le fonctionnement du
coeur et ces perturbations sont décelables à l’auscultation.
On peut aussi observer dans certains cas la congestion du poumon.
2 Les myocardites
C’est l’inflammation du myocarde. Elles sont dues à des intoxications médicamenteuses, des
intoxications par diverses substances chimiques, par des plantes toxiques ou par des toxines
microbiennes ou bien même à certaines carences alimentaires ou encore à des lésions
hépatiques graves consécutives à des infestations parasitaires. Les principales manifestations
sont :
- La Tachycardie (Tachus =accélérer, rapide) accélération du rythme cardiaque
- L’apparition d’oedème au niveau des poumons,
- Un arrêt progressif des grandes fonctions de l’organisme.
3 Les péricardites
Inflammation du péricarde, membrane séreuse qui enveloppe le coeur. Selon leur origine on
distingue :
- Les péricardites dues à une intoxication par le cuivre
- Les péricardites urémiques (stade avancé d’une néphrite)
- Les péricardites traumatiques
Comme symptômes on peut citer : l’épanchement d’un liquide dans le péricarde et des
troubles fonctionnels et surtout cardiaques.
Remarque
On n’envisage pas de traitement des cardiopathies dans le but d’une récupération économique
totale du malade, mais seulement, dans le cas échéant d’un prolongement de sa vie pour une
récupération partielle : remise en meilleur état général conduite d’une gestation à son terme,
attente d’une mise-bas recueil du sperme pour une insémination artificielle.
4 Les hémorragies
Les hémorragies sont des écoulements de sang à l’extérieur de vaisseaux sanguins. Elles sont
dues généralement à de plusieurs facteurs comme :
- Le traumatisme
- Les lésions des muqueuses provoquées par des maladies infectieuses ou parasitaires.
- Certains phénomènes induisant une grande perméabilité vasculaire ou des troubles de la
coagulation (carences en certaines vitamines comme la vitamine K et éléments minéraux
comme le cobalt).
Les hémorragies induisent des situations relatives à l’importance du vaisseau sanguin en
rupture. Ainsi lorsqu’il s’agit d’une Hémorragie intra-abdominale par rupture de l’artère
utérine, la vache devient froide, sa muqueuse oculaire pâlit, elle perd peu à peu ses forces.
Mais lorsque c’est une hémorragie en nappe, la vache rejette à des intervalles réguliers des
quantités importantes de sang. Dans certains cas comme après le vêlage, la vache faiblit.
Les soins dans les ces hémorragies sont multiples et divers.
- Dans le cas d’une hémorragie interne suite à un prolapsus utérin (hémorragie intra-
abdominale), il n’y a pas de traitement, la vache doit être abattue.
- Lorsque c’est une rupture de l’artère vaginale, il faut ligaturer le vaisseau.
- Lorsque c’est une hémorragie en nappes, il faut injecter des substances antihémorragiques.
V- Quelques troubles du système nerveux
Les troubles dont peut être atteint le système nerveux concernent soit l’intelligence, soit les
mouvements volontaires, soit les mouvements involontaires ou la sensibilité.
1-Troubles de l’intelligence
Chez plusieurs espèces animales, on peut constater une abolition complète de l’intelligence
dans les cas d’encéphalite. L’atteinte de l’encéphale provoque des troubles de comportement.
2-Troubles des mouvements volontaires
Les mouvements volontaires sont des mouvements exécutés par les muscles striés et
commandés par le cerveau.
Les mouvements peuvent être soit :
- exagérés (tremblement, tétanisation ou contraction des muscles de façon permanente sans
relâchement, contraction chronique ou contraction de courte durée se succédant à des
intervalles réguliers et rapprochés.
- abolis (paralysie complète, parésie ou paralysie incomplète, hémiplégie ou paralysie d’une
moitié latérale du corps, paraplégie ou paralysie de la moitié inférieure du corps).
- Incoordonnés (incoordination des mouvements ou ataxie)
-
3-Troubles des mouvements involontaires
Les mouvements involontaires sont exécutés par les muscles lisses. Lorsque ces muscles ne se
contractent plus on parle d’atonie mais lorsqu’ils restent contractés en permanence sans se
relâcher ce phénomène est appelé spasme.
Exemple Spasme du pylore : le pylore se contracte et ne laisse pas passer le chyme
alimentaire dans l’intestin grêle.
4-Troubles de la sensibilité
La douleur est une impression anormale ou pénible perçue par une partie vivante des organes
et transmise au cerveau. Lorsque la sensibilité à la douleur est exagérée il y a hyperesthésie.
Dans ce cas l’animal réagit violemment à la moindre excitation.
L’analgésie existe lorsque seule la sensibilité à la douleur a disparu. On l’observe lorsque
certains vaisseaux sont obstrués, quand les nerfs périphériques sont traumatisés ou
enflammés.
LEGISLATION VETERINAIRE :
Organisation de la lutte contre les maladies animales
CHAPITRE I : MESURES OFFENSIVES DE LUTTE CONTRE LES MALADIES
DES ANIMAUX
I- INTRODUCTION PRINCIPES ET EVOLUTION DE L’INTERVENTION DE
L’ETAT DANS LA LUTTE
CONTRE LES MALADIES DES ANIMAUX
De façon schématique, on peut reconnaître trois étapes dans l’évolution des principes de
l’intervention de l’Etat dans la lutte contre les maladies des animaux. Il s’agit :
- L’action sanitaire obligatoire
- La prophylaxie dirigée par l’Etat et
- La prophylaxie encouragée
1- L’action sanitaire obligatoire
La première étape est l’action sanitaire obligatoire (police sanitaire), regroupant un ensemble
de mesures contraignantes et coercitives imposées aux éleveurs sous peine de sanctions. Ces
mesures, qui correspondent globalement aux actions de police sanitaire, ont été les premières
utilisées pour lutter contre le développement et la diffusion des principaux fléaux de
l’élevage.
Leur avantage est certain :
- en permettant d’agir vite et fort,
- elles sont particulièrement adaptées aux situations d’urgence.
- Elles ont permis d’ éliminer certaines maladies autrefois présentes sur le territoire de
certains pays, comme la peste bovine, la péripneumonie bovine, la clavelée, la peste porcine
classique en France etc.
- Elle ont permis d’éliminer rapidement en France des maladies exotiques introduites
accidentellement par le biais du commerce et des mouvements d’animaux ou de personnes,
comme la peste porcine africaine ou la fièvre aphteuse.
Elles présentent toutefois des inconvénients, en particulier :
-leur coût pour l’Etat (qui prend en charge toutes les phases de l’action : frais de prélèvement,
coûts de diagnostic, indemnisations en cas d’abattage des animaux, etc.),
-la résistance de certains éleveurs qui ne perçoivent pas toujours l’intérêt des mesures qui leur
sont imposées,
-leur inadaptation à la lutte contre des maladies enzootiques dont la prévalence est élevée dans
certaines régions (cas autrefois de la tuberculose bovine, la brucellose, etc.),
-leur manque de souplesse face à la diversité des types d’élevages, aux particularités
épidémiologiques régionales, etc. (adaptation nécessaire des mesures au contexte régional).
2- PROPHYLAXIES DIRIGEES PAR L’ETAT
Le principe est que l’Etat conçoit, en concertation avec des représentants des éleveurs et des
professionnels impliqués dans les filières d’élevage, un plan de lutte adapté à ses objectifs.
Pour son application, l’Etat en reste le maître d’oeuvre. Facultatif, le plan est proposé aux
éleveurs (qu’il convient de convaincre de son utilité). Ces derniers sont libres de l’accepter ou
non.
3- PROPHYLAXIES ENCOURAGEES PAR L’ETAT
Les mesures décrites précédemment avaient toutes pour point commun d’avoir l’Etat comme
maître d’oeuvre .
Pourtant, en considérant comme essentiel qu’il conserve la maîtrise de la lutte contre les
maladies entraînant un danger pour la santé publique (rage, tuberculose, brucellose, etc.) ou
un risque économique majeur pour l’élevage (fièvre aphteuse, peste porcine classique, etc.),
l’Etat ne peut techniquement et financièrement conduire la lutte contre toutes les maladies
importantes. Il est en outre souhaitable que les éleveurs puissent se prendre en charge et
s’associer afin de conduire eux-mêmes leurs propres actions de lutte. Ils doivent pouvoir
aussi, dans le contexte commercial actuel, se donner les moyens de produire et de garantir à la
vente des animaux sains.
II- MESURES DE POLICE SANITAIRE

La police sanitaire est une activité administrative spéciale du service public dont l’autorité
dans le département est détenue par le Préfet.
Les actions de police sanitaire représentent la succession des opérations mises en oeuvre
en cas de suspicion ou de détection d’une maladie réputée contagieuse
Le financement des différentes opérations de police sanitaire est assuré par l’Etat (budget du
MAEP relatif à la lutte contre les maladies des animaux). Le préfet peut procéder à la
réquisition des moyens qui lui sont nécessaires pour lutter contre l’épizootie.
Après avoir défini les maladies concernées par la police sanitaire, nous présenterons les étapes
correspondant à l’action sanitaire, c’est-à-dire la déclaration et l’arrêté préfectoral qui en
découle (arrêté de mise sous surveillance ou arrêté portant déclaration d’infection), précisant
les mesures à prendre dans l’élevage infecté et éventuellement dans les élevages proches.
1. NOTION DE MALADIES REPUTEES CONTAGIEUSES ET MALADIES A
DECLARATION OBLIGATOIRE
Certaines maladies, en raison de:
- leur importance hygiénique (zoonoses telle que la rage),
- de leur importance socio-économique et/ou sanitaire pour l’économie nationale et
communautaire (pouvoir de diffusion élevé comme la fièvre aphteuse, mortalité importante du
cheptel...),
- ou de leurs répercussions importantes sur le commerce international des animaux et des
produits qui en dérivent, sont spécifiquement soumises par les pouvoirs publics à une
réglementation particulière.
Ces maladies sont réparties en deux groupes, les maladies réputées contagieuses et les
maladies à déclaration obligatoire. En fait, toutes doivent être déclarées, mais que seules les
réputées contagieuses déclenchent l’action sanitaire.
2- Maladies réputées contagieuses (MRC)
Une MRC donne lieu en effet à l’application des mesures de police sanitaire .
La police sanitaire est la police administrative spéciale dont les mesures, qui se réfèrent à la
notion d’ordre public (défini par la trilogie “tranquillité publique”, ”sécurité publique “ et
“salubrité publique”), consistent à imposer des limitations au comportement des particuliers
en vue de prévenir les épizooties.
Une maladie donnée n’est pas systématiquement réputée contagieuse dans toutes les espèces
animales sensibles :
Au total, une cinquantaine de maladies figurent actuellement dans la nomenclature des
MRC certaines étant présentes au Bénin (tuberculose, brucellose, rage, fièvre charbonneuse,
etc.), d’autres étant prises en compte seulement en raison d’un risque
éventuel d’introduction sur le territoire national par le fait des échanges commerciaux (peste
bovine, peste équine, clavelée...).
.l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) a été inscrite dans la liste de MRC en 1990
pour tenir compte du risque d’introduction de cette maladie en France à partir de la Grande
Bretagne où elle avait été identifiée pour la première fois en 1986; la tremblante fut introduite
en 1996 pour tenir compte de l’éventualité d’une contamination des cheptels ovins par l’agent
de l’ESB. .le rouget constituait autrefois une des maladies les plus importantes de l’élevage
porcin, ce qui avait justifié son inscription comme MRC. L’efficacité des moyens de
vaccination et de traitement, le développement des élevages hors sol moins favorables à la
maladie justifiaient son retrait de la liste des MRC, en 1995.
a)- La rage est déclarée MRC dans toutes les espèces animales.
b)- La fièvre charbonneuse est déclarée MRC chez les mammifères de toutes espèces.
c)- La fièvre aphteuse est déclarée MRC dans toutes les espèces de ruminants et de porcins,
domestiques et sauvages.
d)- Chez les ovins, les caprins et les suidés domestiques et sauvages, toutes les formes de
brucellose sont réputées contagieuses. La brucellose bovine est déclarée MRC seulement
lorsqu’elle se manifeste du point de vue symptomatique par l’avortement, le diagnostic étant
confirmé par une mise en évidence de l’agent microbien ou par l’obtention de résultats
sérologiques positifs. Pour les mâles, elle est déclarée MRC lorsqu’elle se manifeste du point
de vue symptomatique par une orchite, les symptômes d’orchite étant associés à des résultats
sérologiques positifs.
e)- La peste bovine est déclarée MRC dans toutes les espèces de ruminants.
f)- La tuberculose due à Mycobacterium bovis et Mycobacterium tuberculosis est déclarée
MRC chez les bovidés. les cervidés d’élevage et la chèvre.
g)- La trypanosomiase réputée contagieuse correspond chez les bovins aux infections par
Trypanosoma brucei, T. cogolense et T. vivax .
h)- La peste porcine classique est, comme la peste porcine africaine, réputée contagieuse chez
les suidés domestiques et sauvages.
i)- L’influenza aviaire (autrefois inscrit sous la dénomination de peste aviaire) est MRC sous
toutes ses formes, dans toutes les espèces d’oiseaux. Pour être reconnue MRC, la maladie doit
toutefois être provoquée par un virus grippal de type A de sous-types H5 ou H7
j)- La maladie de Newcastle est MRC sous toutes ses formes, dans toutes les espèces
d’oiseaux. Pour être reconnue MRC, la maladie doit toutefois être provoquée par une souche
aviaire d’un Paramyxovirus du groupe 1.
3- Maladies à déclaration obligatoire
Les maladies à déclaration obligatoire sont des maladies qui donnent lieu à déclaration
sans application des mesures de police sanitaire. Des mesures d’assainissement peuvent
être cependant appliquées hors du cadre strict de la police sanitaire.
La liste des maladies visées est actuellement assez courte :
-tuberculose due à Mycobacterium bovis et tuberculosis chez toutes les espèces animales
domestiques ou sauvages (excepté les espèces où elle est déjà réputée contagieuse)
Il s’agit de la fièvre aphteuse, la peste bovine, la péripneumonie contagieuse des bovins, la
fièvre catarrhale ovine (bluetongue), la maladie vésiculeuse du porc, la peste porcine
classique, la peste porcine africaine, l’influenza aviaire, la maladie de Newcastle,
Le Bénin, en tant que membre de l’OIE, informe cet organisme international de la découverte
et de l’évolution sur son territoire de tout foyer d’une maladie inscrite dans les listes A ou B.
Les données les plus précises concernent bien sûr les MRC qui toutes appartiennent à l’une ou
l’autre de ces listes.
Il faut souligner qu’à ce propos, la loi prévoit, lorsqu’il est établi (à l’occasion par exemple
des opérations d’inspection conduites par les inspecteurs de la santé publique vétérinaire à
l’abattoir) que des denrées destinées à l’alimentation humaine issues d’un élevage sont
susceptibles de présenter ou présentent un danger pour la santé publique, de pouvoir
intervenir dans cet élevage afin d’y appliquer les mesures appropriées permettant d’éliminer
ledit danger.
2- DECLARATION
La déclaration est la démarche qui consiste à informer les autorités administratives de
l’existence ou de la suspicion d’une MRC (ou d’une maladie à déclaration obligatoire).
Cette démarche constitue l’acte de base de l’épidémiosurveillance des MRC. Des réseaux
spécifiques ont d’ailleurs été organisés pour favoriser la détection de quelques maladies
importantes : réseau d’épidémiosurveillance de l’encéphalopathie spongiforme bovine, réseau
d’alerte pour les épizooties majeures (fièvre aphteuse...)
Pour certaines d’entre elles, l’Etat mène en outre des campagnes d’information et de
sensibilisation des éleveurs en attirant leur attention sur les signes d’appel devant les conduire
à suspecter leur existence et à la déclarer (exemple du slogan diffusé dans les campagnes
d’information sur la fièvre aphteuse : ma vache bave, ma vache boite, et si c’était la fièvre
aphteuse? ...”).
La déclaration est obligatoire (y compris pour les vétérinaires) et son inexécution constitue
une infraction passible d’une peine importante.
2-1- Modalités
a- Que déclarer? : tout animal “atteint” ou “soupçonné d’être atteint“, vivant ou mort
atteint : le diagnostic a été porté ; soupçonné d’être atteint : l’animal est suspect ou
contaminé suspect :
l’animal présente des symptômes et/ou des lésions post-mortem évoquant la MRC qui ne
peuvent être attribués de façon certaine à une autre maladie ; lorsqu’une MRC prend un aspect
envahissant, tout état maladif non caractérisé doit entraîner la suspicion.
contaminé : l’animal a été exposé à la contagion (cohabitation avec l’animal atteint ou
contact avec des animaux, des personnes ou des objets ayant eux-mêmes été en contact avec
un animal atteint).
b-Quand déclarer? : « Immédiatement ».
c-Qui doit déclarer et à qui?
Cas habituel
Le détenteur d’un animal, le constatant malade, consulte son vétérinaire : c’est ce dernier qui
suspectera ou diagnostiquera une des maladies figurant dans la nomenclature des MRC ou des
MDO et qui appliquera d’emblée, en tant que vétérinaire sanitaire, les mesures prévues dans
ce cas.
Autres cas
Tout propriétaire, toute personne ayant, à quelque titre que ce soit, la charge des soins ou la
garde d'un animal qui suspecte sur cet animal une des maladies visées par la réglementation
(ou détient un animal ayant été exposé à la contagion) doit déclarer cet animal (vivant ou
mort)
- à son (ou un) vétérinaire sanitaire,
- et au maire de la commune où se trouve l’animal.
Il doit en outre le séquestrer et l’isoler autant que possible des autres animaux sensibles.
Il ne peut le transporter ailleurs, ni enfouir son cadavre avant que le VS ne l’ait examiné
2-2- Conséquences
Elles concernent le maire, le vétérinaire sanitaire et le préfet.
a- Rôle du maire
-il s’assure, dès qu'il a été prévenu, que les prescriptions précédemment mentionnées
(isolement...) ont été respectées par le détenteur de l’animal, et à défaut y fait procéder ;
-il s’assure de la visite de l’animal (ou l’autopsie du cadavre) par le vétérinaire sanitaire et à
défaut y fait procéder. Il peut réquisitionner un VS pour cette mission ;
-il donne avis au préfet , représentant le préfet en ce domaine) du ou des cas signalés.
b- Rôle du vétérinaire sanitaire
- il effectue une “visite sanitaire d’information” dans les plus brefs délais (dans les 24
heures) après avoir été contacté par le déclarant ou réquisitionné par le maire;
Il prend à cette occasion les précautions élémentaires qui lui permettront d’éviter toute
dissémination de la maladie : bottes, tenue protectrice pouvant être désinfectée et/ou laissée
sur place... Il est tenu, pour certaines maladies, de disposer de produits actifs lui permettant de
désinfecter ses bottes et les roues de son véhicule.
Il peut être aussi tenu pour certaines maladies d’avoir en permanence, dans le véhicule qu’il
utilise pour visiter les élevages, le matériel nécessaire à la réalisation des prélèvements
destinés au diagnostic.
- à l’occasion de cette visite, son rôle est schématiquement de :
- valider la suspicion (à cet égard, il visite les animaux et au besoin autopsie les cadavres
afin d’éliminer ou confirmer l’existence de la maladie ou maintenir la suspicion , et
apprécier l’extension de la maladie dans l’élevage,
- prescrire au besoin la séquestration et l’isolement des animaux concernés,
- prescrire les mesures de désinfection immédiatement nécessaires,
- prodiguer à l’éleveur les conseils propres à lui éviter de disséminer la maladie (il peut
disposer, pour certaines maladies, de fiches de consignes destinées au responsable de
l’exploitation suspecte),
- et, selon la maladie prévenir sans délai le DE qui lui fera part de ses instructions.
(pour certaines maladies, la fièvre aphteuse par exemple, une procédure spécifique impose au
VS d’informer immédiatement le DDSV de son existence depuis l’exploitation visitée, par
téléphone,
Selon la maladie ou selon les instructions du DE , le VS peut être chargé d’opérations
complémentaires, en particulier les prélèvements qui permettront, après analyses , un
diagnostic de certitude et une enquête épidémiologique préliminaire destinée à rechercher
l’origine de la maladie ou déterminer ses possibilités de diffusion.
A l’issue de cette visite,
-il donne communication au maire des mesures prescrites;
-il rédige un rapport d’information en utilisant un carnet de déclaration, tout autre
formulaire spécifique délivré par le DE, (ou à défaut sur papier libre) qu’il adresse, dans les
plus brefs délais, au DE);
- il expédie (lorsqu’il en a été chargé) les prélèvements éventuels au laboratoire agréé pour
leur traitement. Il peut s’agir, selon la réglementation spécifique de la maladie suspectée, soit
du laboratoire vétérinaire départemental, soit d’un laboratoire plus spécialisé, de l'AFSSA en
particulier. Il est indiqué de prévenir le laboratoire destinataire de cette expédition.
c- Rôle du Préfet
Le DE analyse la situation et en informe le préfet, qui, si nécessaire, prend un arrêté fixant
les mesures à mettre en oeuvre.
Il s’agit selon le cas :
.soit d’un arrêté de mise sous surveillance
.soit d’un arrête portant déclaration d’infection.
Cet arrêté préfectoral est communiqué pour exécution (et contrôle d’exécution) à l’éleveur
concerné, au vétérinaire sanitaire, au maire de la commune où se trouve l’animal et à
l’autorité de gendarmerie (ou de police) locale.
Certaines maladies très contagieuses justifient la mise en place, à l’échelon national et
départemental, d’un plan d’urgence destiné à prévenir leur apparition et à lutter contre leur
extension dans le cas où elles se déclareraient sur le territoire national. De telles dispositions
existent déjà pour la fièvre aphteuse, les pestes aviaires, les pestes porcines, la maladie
vésiculeuse des suidés et la fièvre catarrhale du mouton. Elles devraient être étendues à
d’autres épizooties majeures.
Dès suspicion, le DE en informe l’autorité supérieur qui enclenche à l’échelon national les
dispositions prévues dans le cadre des plans d’urgence correspondant à la maladie détectée.
Une cellule nationale de crise contrôle et coordonne les actions mises en oeuvre dans les
départements concernés. L’existence de la maladie est également notifiée à la Commission
européenne.
A l’échelon départemental, le préfet déclenche un plan d’intervention mettant en jeu des
moyens importants qui nécessitent la collaboration de différents services départementaux, la
gendarmerie, les pompiers, voire certaines organisations professionnelles agricoles. Les
opérations sont gérées par une cellule de crise départementale placée sous l’autorité du préfet.
3- ARRETE PREFECTORAL DE MISE SOUS SURVEILLANCE (APMS)
L’arrêté de mise sous surveillance (APMS) est pris par le Préfet en cas de simple
suspicion d’une MRC.
Il n’est pas systématique, mais plutôt réservé aux maladies les plus graves comme la fièvre
aphteuse, peste porcine, etc. (voir réglementation spécifique de chaque MRC).
Il permet de maintenir les mesures préconisées par le VS ou les renforcer, et en conséquence
d’améliorer la surveillance du cheptel en attendant la confirmation du diagnostic, le plus
souvent par le laboratoire agréé auquel ont été adressés les prélèvements.
Les mesures correspondantes (en particulier séquestration et isolement des animaux suspects,
interdiction de déplacer ou de se dessaisir des animaux sensibles, marquage des animaux,
mesures complémentaires de désinfection) sont détaillées dans le chapitre suivant.
Si le diagnostic est infirmé, l’arrêté est levé et l’exploitation immédiatement dégagée de
ses contraintes.
Si le diagnostic est confirmé, il est, dans la majorité des MRC remplacé par un arrêté
portant déclaration d’infection.
4- ARRETE PREFECTORAL PORTANT DECLARATION D’INFECTION
L’arrêté préfectoral portant déclaration d’infection (APPDI) est pris en cas de MRC
Avérée. Il est rédigé par le Directeur de l’élevage , qui le soumet à la signature du Préfet. Il
fixe, selon la maladie, diverses mesures dont le choix (fait sur des critères scientifiques,
économiques, politiques, etc.) constitue la décision sanitaire, nationale ou communautaire (cas
des maladies soumises à une réglementation communautaire).
Ces mesures sont reprennent les mesures précédentes et les complètent de façon à éviter toute
propagation du foyer et assurer son éradication. Elles s’intègrent, pour les épizooties majeures
comme la fièvre aphteuse, dans un plan d’urgence tel que précédemment évoqué.
Il s’agit de : délimitation d’un périmètre infecté, mise en interdit, recensement des
animaux, marquage, isolement, abattage, destruction des cadavres, traitement ou
vaccination, désinfection.
4-1- Délimitation d’un périmètre infecté
L’arrêté préfectoral définit la zone géographique soumise à risque où doivent être
appliquées les mesures sanitaires.
Son étendue est variable avec la maladie. Deux approches sont alors possibles : la
première concerne le foyer lui-même c.-à-d. l’exploitation infectée qui représente la source
principale de contagion. La seconde est une approche zonale qui concerne l’ensemble des
exploitations situées dans un territoire à risque et non plus la seule exploitation dans laquelle
la maladie fut d’abord identifiée.
- Dans le premier cas, la source d’infection est essentiellement représentée par
l’exploitation (animaux, productions, effluents…). Les mesures seront alors :
.soit limitées à l’exploitation elle-même (c.-à-d. tous locaux, enclos, pâturages pouvant être
dangereux pour des animaux sains), lorsque la maladie est peu diffusible (cas de la
tuberculose ou de la brucellose chez les bovins ou de l’anémie infectieuse chez les équidés);
.soit étendues à plusieurs zones lorsque le risque de diffusion est élevé.
Pour des maladies très contagieuses (fièvre aphteuse, peste porcine, maladie vésiculeuse
des suidés, maladie de Newcastle, etc.), l’arrêté préfectoral définit par exemple trois zones
concentriques dont le centre est l’exploitation atteinte :
.une zone dite “de séquestration” qui correspond à l’exploitation infectée, elle-même inscrite
dans .une zone dite “de protection” d’un rayon minimal de trois km, elle-même englobée
dans
.une zone dite “de surveillance” d’un rayon minimal de dix km.
Les distances mentionnées sont indicatives, elles tiennent compte du risque
épidémiologique, c.-à-d. de la densité des élevages sensibles, de la topographie du terrain et
d’un point de vue général de tous les facteurs susceptibles d’influencer la diffusion de la
maladie. Elles peuvent être modifiées, si nécessaire, en fonction d’éléments nouveaux.
Des pancartes peuvent être disposées sur les voies d’accès de ces zones afin de limiter ou
interdire leur accès. Les mesures adoptées sont graduées en fonction de la zone, les plus
sévères s’appliquant à la zone de séquestration.
- Dans le second cas, celui de certaines maladies à transmission vectorielle, la source
d’infection est plus diffuse et correspond à une zone dont l’étendue tient compte de l’aire
de répartition et des possibilités naturelles de déplacement des arthropodes vecteurs.
Ces données sont prises en considération pour définir le périmètre infecté, dont le rayon peut
s’étendre alors à plusieurs dizaines de km.
L’exemple type est en France celui de la fièvre catarrhale ovine dont la transmission est
assurée par des arthropodes piqueurs du genre Culicoides. Dans cet exemple, la zone de
séquestration englobe toutes les exploitations hébergeant des espèces sensibles dans un rayon
minimal de 20 km (périmètre interdit) autour de la première exploitation reconnue infectée.
Dans cette maladie, l’arrêté préfectoral définit en outre une zone de protection d’un rayon de
100 km (incluant le périmètre interdit) et une zone de surveillance s’étendant sur un rayon de
50 km au delà de la zone de protection.
4-2- Mise en interdit du périmètre infecté
La mise en interdit signifie :
-l’interdiction de sortie (sauf dérogation) des animaux visés par la réglementation et des
produits (oeufs, lait...) de tous les animaux d’espèces sensibles pouvant véhiculer l’agent
infectieux;
-l’interdiction d’entrée d’animaux sensibles.
Elle s’adresse parfois, dans l’exploitation infectée, à toutes les espèces animales et même à
l’Homme (cas de la fièvre aphteuse) .
L’arrêté préfectoral peut prescrire, dans les zones de protection et de surveillance,
l’interdiction momentanée ou la réglementation des foires et marchés, du transport et de la
circulation des animaux susceptibles de contamination (interdisant par exemple tout transport
d’animaux vers un abattoir situé en dehors du périmètre infecté).
Le préfet peut aussi y interdire tout rassemblement de personnes risquant de favoriser la
propagation d’une épizootie et déterminer un périmètre à l’intérieur duquel la circulation des
personnes et des véhicules est soumise à des conditions sanitaires propres à éviter la
contagion.
4-3- Visite et recensement des animaux
La visite, c.-à-d. l’examen des animaux, permet de rechercher les animaux atteints, suspects
ou contaminés.
Le but du recensement est de permettre une surveillance effective des animaux en relevant
leur signalement ou mieux leur numéro d’identification.
Dans l’exploitation atteinte ces opérations ont été déjà réalisées lors de la visite d’information
du VS ou en application de l’arrêté de mise sous surveillance. Elles peuvent être aussi
réalisées dans les exploitations situées en zones de protection (visites par les VS de toutes les
exploitations détenant des espèces sensibles aux fins d’y détecter précocement la maladie) et
éventuellement de surveillance.
Il est prévu également la réalisation des prélèvements nécessaires au diagnostic et aux
enquêtes épidémiologiques.
4-4- Isolement
L’isolement est la séparation des animaux atteints ou suspects des animaux encore sains.
Il est réalisé d’emblée à l’initiative de l’éleveur dès la suspicion ou sur les recommandations
du VS. Deux possibilités existent : la séquestration et le cantonnement.
-séquestration : malades enfermés et isolés rigoureusement dans un local qui leur est
spécialement affecté,
-cantonnement : isolement en plein air.
4-5- Marquage sanitaire
Le marquage sanitaire est l’opération qui consiste à apposer un signe distinctif (la
marque) sur les animaux concernés par l’arrêté préfectoral.
Il a pour but de désigner ces animaux comme dangereux (animaux contagieux parce que
atteints cliniquement de MRC, porteurs précoces, porteurs chroniques ou porteurs sains), et en
attirant l’attention sur eux, d’éviter leur commercialisation ou leur mise en contact avec des
sujets sains. Noter que le marquage peut ne pas être effectué lorsque les animaux sont
immédiatement abattus.
Le marquage est effectué par le VS dans les délais prescrits par l’arrêté préfectoral. A
défaut, il peut être réalisé par un vétérinaire inspecteur ou par un technicien des services
vétérinaires.
Deux catégories de marques sont utilisées, transitoires et définitives :
-certaines marques doivent être transitoires : les animaux, après guérison, ne constituent
plus un danger pour l’élevage et l’éleveur en aura libre disposition après levée de l’arrêté :
1-bovins ou équidés : découper les poils aux ciseaux ou à la tondeuse en dessinant, sur le côté
gauche de l’encolure, la marque SS comme services sanitaires;
.2-ovins ou caprins : dessiner le même signe avec une encre grasse.
-certaines marques doivent être indélébiles et durables : les animaux sont incurables
(tuberculose par exemple) ou restent contagieux durant toute leur existence (anémie
infectieuse des équidés par exemple). S'ils ne sont pas abattus immédiatement, Ils doivent
être définitivement détournés du commerce pour l’élevage et ne doivent pouvoir quitter
l’exploitation que pour être dirigés vers un établissement d’abattage.
Le marquage est alors réalisé selon le cas, soit au feu, soit avec une pince emporte-pièce
auriculaire d’un modèle agréé :
.marques au feu : par exemple lettres AI inscrites dans un triangle sur l’épaule gauche des
chevaux atteints d’anémie infectieuse qui ne sont pas abattus immédiatement;
.marques auriculaires à l’emporte-pièce : T à l’oreille droite dans la tuberculose bovine, O à
l’oreille gauche dans la brucellose bovine et la brucellose des petits ruminants, O à l’oreille
droite dans l’ESB, L l’oreille droite dans la leucose bovine.
4-6- Abattage sanitaire
L’abattage des animaux malades ou contaminés ou ayant été exposés à la contagion peut
être obligatoire (la décision d’abattage tient compte du danger de diffusion de la maladie ou
des risques de transmission à l’homme).
-Il est de règle dans les exploitations atteintes pour de nombreuses MRC ;
-Il est parfois étendu à titre préventif, pour une maîtrise rapide de l’épizoootie, à des
cheptels exposés afin de réduire le risque d’extension d’une MRC très contagieuse. Le
principe des abattages préventifs est inscrit dans la réglementation pour la fièvre aphteuse,
les pestes porcines et les pestes aviaires. Il devrait être étendu prochainement à d’autres
épizooties majeures. Il convient à cet endroit d’insister sur l’importance d’une enquête
épidémiologique exhaustive permettant de justifier le recours à cette méthode.
a-Animaux concernés :
-seulement les animaux reconnus atteints (anémie infectieuse des équidés...);
-tout l’effectif (fièvre aphteuse, peste porcine...), quel que soit le nombre d’individus atteints.
b-Modalités de l’abattage sanitaire
-Lieu de l’abattage
.sur place, pour permettre une intervention immédiate et limiter les risques de dissémination
de la maladie. Cette solution est privilégiée dans le cas des abattages d’effectifs importants.
L’abattage sur place doit être réalisé sans effusion de sang et de manière à provoquer une
mort rapide et sans souffrance.
.un abattoir ou un clos d‘équarrissage si le transport des animaux vivants vers ces
établissements n’engendre pas un risque de dissémination de la maladie ; l’abattoir ne sera
retenu que lorsque les viandes sont récupérables pour la consommation) et si leur
commercialisation ne constitue pas un risque de dissémination supplémentaire de la maladie.
-Transport vers le lieu de l’abattage
. après marquage des animaux et sous couvert d’un laissez-passer établi par le VS,
.à destination directe du lieu d’abattage et sans rupture de charge,
.en véhicule étanche, le chargement étant contrôlé à l’embarquement et mis sous scellé par un
agent des services vétérinaires, puis contrôlé à l’arrivée (véhicule nettoyé et désinfecté sur le
site de l’établissement d’abattage).
-Devenir des animaux abattus
.détruits (voir chapitre sur la destruction des cadavres) ou
.possibilité de récupération pour la consommation humaine ou animale avec certaines
maladies, dans les conditions réglementairement prévues.
c- Indemnités d’abattage :
Pour chaque MRC, des arrêtés conjoints des ministres de l’agriculture et des finances fixent
les conditions d’indemnisation des propriétaires dont les animaux ont été abattus sur ordre de
l’administration.
Le calcul de ces indemnités se réfère à la valeur d’estimation des animaux sur la base de leur
valeur de remplacement. Cette valeur inclut la valeur d’élevage (valeur avant abattage, en
faisant abstraction de l’existence de la maladie) et, en cas d’abattage total du troupeau, les
frais liés au renouvellement du cheptel. L’indemnité tient compte des sommes tirées de la
vente des viandes si celles-ci sont commercialisables après abattage.
Lorsqu’un troupeau fait l’objet d’un abattage total, les animaux sont estimés (aux frais
de l’administration) par deux experts indépendants choisis par l’éleveur sur une liste établie
par le préfet.
Lorsqu’il s’agit de l’abattage de quelques animaux seulement, l’estimation peut être réalisée
par le DE, le VS, ou un expert agréé choisi par l’éleveur sur la liste préfectorale d’experts.
NB-La réglementation peut imposer également la destruction de denrées animales ou
d’origine animale (ou tout autre produit) présents sur l’exploitation concernée ou en
provenant (lait, oeufs…). Des indemnités peuvent être alors versées sur la base de leur valeur
marchande.
4-7- Destruction des cadavres d’animaux
Le Code rural fait obligation de détruire les cadavres des animaux (animaux morts ou
animaux abattus pour raisons sanitaires non récupérables pour la consommation humaine ou
animale).
Trois possibilités existent : la destruction au clos d’équarrissage, l’enfouissement et
l’incinération.
a-Destruction au clos d’équarrissage La collecte des cadavres de ces animaux (ainsi que
celle des viandes et abats reconnus impropres à la consommation humaine et animale lorsque
l’abattage a eu lieu à l’abattoir) est normalement réalisée par l’entreprise chargée par le préfet
de l’exécution du service public de l’équarrissage (voir chapitre sur l’élimination et la
destruction des cadavres dans la partie consacrée à la protection sanitaire). Les cadavres sont
ensuite détruits par incinération ou autre procédé autorisé.
b-Enfouissement des cadavres
Pour des raisons sanitaires (risque élevé de dissémination à l’occasion du transport des
cadavres, clos d’équarrissage trop éloigné du lieu d’abattage, nombre d’animaux à éliminer
trop important), le préfet (sur les conseils du D.E) peut faire procéder à l’enfouissement des
cadavres sur place, généralement sur le territoire de l’exploitation (lieu d’enfouissement défini
après avis du maire,
c-Incinération
Pour les raisons sanitaires précédemment évoquées et dans l’impossibilité de procéder à
l’enfouissement des cadavres (absence de zone d’enfouissement acceptable par exemple), il
peut être procédé à l’incinération en constituant sur place des bûchers.
Le propriétaire doit en outre obligatoirement justifier la disparition des cadavres, en
Présentant .soit un certificat d’enlèvement délivré par l’équarrisseur,
.soit un certificat d’enfouissement ou de destruction délivré par le maire.
4-8- Traitement et vaccination
a-Traitement : selon la maladie, le traitement, lorsqu’il est possible (cas des maladies
bactériennes ou parasitaires),
.est interdit (cas le plus fréquent, comme dans la tuberculose ou la brucellose);
.peut être rendu obligatoire par l’arrêté préfectoral (réalisé par le VS aux frais du propriétaire)
(exemple de la métrite contagieuse des équidés);
.ou laissé à l’appréciation du VS (et réalisé aux frais du propriétaire) (MRC des abeilles par
exemple).
b-Vaccination : selon la maladie, la vaccination
.est interdite, cas le plus fréquent (fièvre aphteuse, peste porcine par exemple);
.peut être rendue obligatoire en particulier pour les animaux sensibles des exploitations
voisines (zone de protection) : elle est ordonnée par arrêté ministériel ou préfectoral et
réalisée par le VS aux frais des éleveurs;
.peut être facultative (mais souvent réglementée), réalisée par le VS à la demande et aux frais
des éleveurs. Elle peut concerner, selon la maladie, soit les animaux sensibles conservés dans
l’exploitation affectée (fièvre charbonneuse par exemple), soit les animaux sensibles des
exploitations voisines (vaccination des volailles contre la maladie de Newcastle par exemple).
Nous rappellerons ici que la vaccination, vis-à-vis de certaines maladies (maladies
épizootiques majeures), constitue un handicap commercial important. Dans ce cas, le recours
à des vaccins «marqueurs», permettant de distinguer les animaux vaccinés des animaux
infectés, est de plus en plus recherché. On parle aussi de «vaccination suppressive»,
l’objectif étant de réduire le risque de diffusion de la maladie sachant que les animaux
vaccinés seront éliminés une fois l’épizootie enrayée.
4-9- Désinfection, désinsectisation, dératisation
a-Désinfection
La désinfection est réalisée, sous le contrôle des services vétérinaires ou, selon le cas, du
VS.
Elle s’applique à tout ce qui peut receler les agents des MRC :
.locaux d’hébergement des animaux et produits en provenant (litières, fumiers, lisiers,
aliments...),
.matériel à usage des animaux et pouvant servir de véhicule à l’agent infectieux (objets de
pansage, etc.),
.véhicules ayant servi au transport des animaux,
.objets quelconques pouvant servir de véhicules à la contagion (éventuellement vêtements des
personnes en contact avec les animaux), éventuellement les parcours.
L’opération de désinfection (incluant les opérations de nettoyage préalables) est réalisée
selon les modalités techniques usuelles (voir cours sur les méthodes de désinfection), en
ayant recours à des désinfectants agréés.
La désinfection est habituellement confiée à des équipes spécialisées agréées par les services
vétérinaires.
La désinfection constitue la dernière étape des opérations sanitaires, après disparition de
la maladie (élimination ou guérison des animaux). Elle peut être parfois renouvelée à l’issue
d’une période de vide sanitaire fixée réglementairement.
b-Désinsectisation
Des mesures de désinsectisation sont préconisées dans les maladies à propagation
vectorielle (fièvre catarrhale ovine, fièvre West Nile des équidés). Elles concernent les locaux
d’élevage, éventuellement leurs abords (en particulier les lieux écologiquement favorables au
maintien des populations des arthropodes vecteurs) et parfois les zones géographiques plus
larges.
c-Dératisation : une dératisation des locaux d’élevage est prévue dans certaines maladies.
5- LEVEE DE L’APPDI
La levée de l’APPDI (prise par le Préfet) est effectuée lorsque toutes les mesures prescrites
ont été réalisées et le risque disparu.
Elle peut être conditionnée par une visite du VS, qui constatant ces faits, adresse au préfet
une proposition de levée d’arrêté.
Le délai de levée de l’arrêté peut être laissé à l’appréciation du DE, mais le plus souvent un
délai minimal est fixé pour chaque MRC par arrêté ministériel : 30 jours par exemple dans la
maladie de Newcastle, 5 mois dans la péripneumonie contagieuse bovine.
La reprise d’activité (repeuplement…) dans l’exploitation peut être conditionnée par le suivi
préalable d’animaux sentinelles. L’exploitation peut rester en outre sous surveillance
vétérinaire pendant un certain délai après la levée de l’arrêté.
III- PROPHYLAXIES DIRIGEES PAR L’ETAT
Les actions relevant du régime des prophylaxies résultent d’une évolution des principes de
l’intervention de l’Etat dans la lutte contre les maladies des animaux, complétant les actions
de police sanitaire par des mesures à caractère facultatif. Ces mesures, fondées le plus souvent
sur le dépistage, ont pour finalité première la limitation ou l’éradication des maladies visées.
Elles permettent en outre la qualification des élevages.
Nous distinguerons dans ce chapitre, d’une part les « prophylaxies obligatoires »,
d’autre part les « contrôles sanitaires officiels ».
1- LES PROPHYLAXIES OBLIGATOIRES
Il s’agit des prophylaxies collectives dirigées par l’Etat, initialement facultatives puis
devenues obligatoires.
Les propriétaires ou détenteurs d’animaux soumis aux opérations de prophylaxie sont tenus de
les faire assurer (y compris les opérations d’abattage). En cas de carence ou de refus, ces
opérations peuvent être exécutées d’office aux frais des intéressés par les services
vétérinaires.
Élaborées à l’échelon national après consultation des groupements professionnels et adoptées
après avis du comité consultatif de la santé et de la protection animales, elles font l’objet, pour
chaque maladie concernée, d’un arrêté ministériel précisant les conditions techniques de leur
réalisation.
1-1- Maladies et espèces concernées
Les prophylaxies obligatoires concernent actuellement ;
- dans l’espèce bovine : la tuberculose, la brucellose et la leucose bovine enzootique;
- dans les espèces ovine et caprine : la brucellose;
- dans l’espèce porcine : la maladie d’Aujeszky et la peste porcine classique.
- dans l’espèce Gallus gallus : salmonellose aviaire (Salmonella Typhimurium et Enteritidis).

1-2- Objectifs
Les prophylaxies obligatoires sont assimilables à des programmes de surveillance et
d’éradication des maladies visées.
Elles ont comme objectif le dépistage, l’assainissement des cheptels infectés et le contrôle
des cheptels indemnes. Elles débouchent sur leur qualification officielle.
Elles permettent également, à l’échelon national (et selon des critères communautaires),
d’établir une liste des départements officiellement indemnes (de brucellose bovine, de
leucose enzootique bovine, de maladie d’Aujeszky, de peste porcine, etc.), avec les avantages
que cela peut engendrer pour les échanges intra-communautaires et internationaux d’animaux
et leurs produits.
1-3- Organisation et exécution des prophylaxies obligatoires
(Pour détails, se référer aux documents consacrés spécifiquement à l’étude de chacune des
maladies correspondantes).
Le DG CeRPA organise et dirige la prophylaxie dans chaque département.
Les modalités d’organisation et de réalisation de ces prophylaxies varient cependant en
fonction des espèces et des maladies.
a- Organisation
Dans l’espèce bovine, le DG CeRPA organise les prophylaxies de la tuberculose, de la
brucellose et de la leucose enzootique avec la collaboration du GDS (Groupement de
Défenses Sanitaires).
Il établit chaque année un programme de prophylaxie (territoire des opérations, période de la
campagne, tarifs, etc.) et le soumet à l’approbation d’une commission (commission
départementale tripartite associant des représentants des services vétérinaires, GDS
(Groupement de Défenses Sanitaires et VS) chargée d’émettre un avis sur les modalités
d’exécution. Il s’agit actuellement d’une prophylaxie exclusivement sanitaire.
Le programme est ensuite communiqué au GDS et aux VS chargés de son exécution. Le
le DG CeRPA indique notamment à chaque VS les exploitations placées sous son contrôle ,
les opérations à effectuer et les délais d’intervention.
Depuis quelques temps, dans tous les départements, les DG CeRPA administrent la campagne
de prophylaxie sur le système d'information , qui a pour objectif le pilotage harmonisé au
niveau départemental, régional et national, des opérations concernant les maladies donnant
lieu à qualification (brucellose, tuberculose, LBE) ou à appellation (IBR, hypodermose). Les
GDS sont également utilisateurs directs du système.
Toutefois, à la différence de la prophylaxie de la brucellose bovine telle qu’elle est réalisée
actuellement (uniquement prophylaxie sanitaire), la prophylaxie peut être ici soit sanitaire,
soit, médicale mais seulement si la situation sanitaire et/ou les mouvements du cheptel
(transhumance) le justifient. La décision est prise, dans le cadre d’une politique régionale ou
inter-régionale, par le DDSV après avis des organismes agricoles et vétérinaires intéressés.
Chez le porc, soumis à la prophylaxie de la maladie d’Aujeszky et de la peste porcine
classique, la réalisation des prophylaxies n’a jamais été subordonnée à l’adhésion des éleveurs
à un GDS et leur organisation par le DDSV ne requiert pas la collaboration des GDS (bien
qu’il existe dans certains départements une section porcine du GDS).
Pour la maladie d’Aujeszky, deux catégories d’actions, établies à l’échelon national,
prophylaxie médicale (vaccination obligatoire) ou prophylaxie sanitaire (vaccination
interdite), sont possibles. Leur choix est défini localement par un comité départemental de
lutte contre la maladie d’Aujeszky au vu de la situation épidémiologique de la maladie dans le
département. Le DDSV organise l’exécution des mesures ainsi définies. Pour la peste porcine
classique (dont la France est indemne), la prophylaxie se résume en un simple programme
d’épidémiosurveillance (dépistage sérologique pratiqué par sondage dans les abattoirs et dans
les élevages porcins et de sangliers).
Chez les poules (Gallus gallus), la prophylaxie repose sur la déclaration, au préfet (DDSV),
des troupeaux soumis au dépistage systématique de l’infection salmonellique. Un VS est
désigné en vue de l’exécution des opérations de prophylaxie.
b- Exécution
Les tests de dépistage (opérations de dépistage allergique de la tuberculose ou éventuellement
de la brucellose) et les prélèvements (par exemples les prélèvements de sang destinés aux
examens sérologiques de la brucellose, la maladie d’Aujeszky ou la peste porcine, les
prélèvements de fientes destinés à la recherche de salmonelles, etc.) sont réalisés par les VS.
Ces opérations sont effectuées selon un rythme défini par le DDSV . Elles peuvent faire
l’objet d’aides financières, selon des modalités définies par des arrêtés financiers .
Les prélèvements sont traités au laboratoire vétérinaire départemental (à condition qu’il soit
agréé pour la réalisation des examens prévus). Les résultats sont transmis au DDSV et au VS,
ainsi qu’au propriétaire ou détenteur des animaux .
c- Conséquences
(pour détails, se référer aux documents consacrés spécifiquement à l’étude de chacune de
ces maladies).
-Si les contrôles sont favorables, un cheptel (ou un élevage) peut être qualifié indemne ou
officiellement indemne (cheptel bovin officiellement indemne de brucellose, etc.) Cette
qualification permet la délivrance aux éleveurs des attestations sanitaires indispensables au
déplacement et à la commercialisation des animaux pour l’élevage : attestation sanitaire à
délivrance anticipée (ASDA) pour les bovins, document sanitaire d’accompagnement des
porcins, etc. (voir chapitre relatif à la protection sanitaire).
-En cas de contrôle positif pour l’une des maladies visées, le cheptel concerné est
considéré infecté. Il perd sa qualification et est soumis à un programme
d’assainissement.
Pour certaines maladies, l’exploitation reste placée sous la surveillance du DDSV (avec le
concours du VS) jusqu’à son assainissement et sa requalification 288 : c’est le cas par
exemple pour la leucose bovine enzootique (qui n’est pas une MRC) et pour les formes non
réputées contagieuses de brucellose bovine.
Pour les autres, correspondant à une MRC (cas de la brucellose ovine et caprine, de la peste
porcine ou de la maladie d’Aujeszky, de la salmonellose aviaire), l’exploitation est placée
sous arrêté préfectoral portant déclaration d’infection (APPDI) et soumise aux mesures de
police sanitaire prévues par la réglementation.
Chaque année, le DDSV dresse également un bilan sanitaire qu’il adresse à l’autorité
supérieure, permettant de calculer la prévalence et l’incidence de l’infection des cheptels et
des animaux à l’échelon départemental et national. Ces données conditionnent notamment le
rythme des contrôles (annuels ou pluriannuels).
1-4- Evolution : exemples de la prophylaxie des maladies des bovins et projet
d’organisation d'un réseau national de surveillance et de maîtrise des risques sanitaires
bovins
La quasi-éradication de la tuberculose et de la brucellose dans certains départements français
a conduit l'Etat à envisager, dans ces départements, un allégement des conditions de maintien
de qualification des cheptels bovins au regard de la tuberculose et de la brucellose.
Au système de gestion des prophylaxies basé sur le dépistage systématique de la tuberculose
et de la brucellose, devrait se substituer ainsi prochainement un système de prévention
générale reposant sur une surveillance particulière des facteurs de risque dans les élevages,
associée à une formation des éleveurs aux règles de prévention sanitaire.
La surveillance devra reposer sur la collecte, dans chaque cheptel bovin, des informations
permettant d'apprécier leur état sanitaire (résultats de tests de dépistage, recherche de lésions à
l'abattoir...) et les risques de recontamination auxquels ils sont soumis (introduction ou non
d'animaux dans le cheptel, etc.). La collecte informatisée de ces informations pourra être
confiée aux GDS, sous le contrôle des DDSV. La gestion informatisée et le traitement à
l'échelon national de ces données (SIGAL) devrait permettre d'identifier les cheptels à risque
et d'y appliquer un contrôle renforcé, et de tenir à jour la liste des cheptels offrant toute
garantie sanitaire. Les frais du réseau sont à la charge des éleveurs.
La maîtrise des risques sanitaires implique une adhésion effective (et la formation) des
éleveurs, chargés de mettre en oeuvre les mesures destinées à préserver l'état sanitaire de leur
cheptel. La définition des mesures de protection sanitaire adaptées à chaque cheptel réclamera
également la participation des vétérinaires sanitaires et autres doivent apporter une
contribution importante à cette entreprise.
Le réseau mis en place restera sous le contrôle de l'Etat (soutien financier, contrôles de
l'efficacité des opérations de maîtrise des facteurs de risque dans certains cheptels). Son bon
fonctionnement permettra aux SV, sur la base des critères définis, de garantir la qualification
sanitaire des cheptels concernés.
2- LES CONTROLES SANITAIRES OFFICIELS (CSO)
2-1- Etablissements et maladies concernées
Ces contrôles s’adressent
-à des productions particulières dont les établissements sont peu nombreux et souvent
géographiquement dispersés : par exemple :
. contrôle sanitaire annuel des élevages agréés de salmonidés (en vue du maintien de leur
agrément) ;
. contrôle sanitaire officiel des élevages apicoles (orienté vers la lutte contre les MRC des
abeilles);
-à des établissements spécialisés situés en amont dans une filière particulière dont la
maîtrise conditionne l’état sanitaire des établissements situés en aval :
par exemple :
. contrôle officiel hygiénique et sanitaire (COHS) dans la filière
palmipèdes, qui s’adresse aux élevages de palmipèdes destinés à la production d’oeufs à
couver et des établissements d’accouvaison (COHS orienté vers la lutte contre les
salmonelloses aviaires) ;
-à des éleveurs intéressés qui, à titre individuel, veulent obtenir l’assainissement et la
qualification de leur élevage ou une certification sanitaire pour la vente de certains
animaux :
par exemple :
. contrôle sanitaire officiel de l’arthrite encéphalite caprine à virus s’adressant
essentiellement aux propriétaires de cheptels caprins exportateurs et en contrôle
de performances acceptant un programme d’assainissement par élimination des ovins
infectés et désirant accéder à une qualification officielle;
. contrôle sanitaire officiel de la pneumonie interstitielle chronique à virus s’adressant
aux élevages de sélection et vendeurs de reproducteurs ovins désirant accéder à une
qualification officielle .
. contrôle sanitaire officiel des élevages ovins et caprins de sélection et/ou à vocation
exportatrice vis-à-vis de la tremblante qui a pour objet la certification sanitaire des ventes de
reproducteurs.
2-2- Organisation et exécution
Les contrôles sanitaires, dont les programmes sont conçus par l’Etat en concertation avec les
organisations professionnelles d’éleveurs à vocation économique et sanitaire concernés et de
vétérinaires, sont dirigés à l’échelon départemental par le DDSV. Ils sont facultatifs.
Tout éleveur intéressé fait une demande au DDSV en s’engageant à suivre le plan
d’intervention pendant une durée minimale. Il s’engage notamment à mettre en oeuvre les
examens prévus (contrôles sérologiques, contrôles bactériologiques, etc.) et à en
communiquer les résultats au DDSV. Il peut être soumis au respect de certaines normes
d’aménagement des locaux et de fonctionnement de l’élevage. Il se soumet également aux
plans d’élimination éventuellement prévus en cas de maladie et de désinfection.
Les élevages sont sous la surveillance du DDSV, et des visites sont réalisées périodiquement.
En contrepartie, l’Etat apporte à l’éleveur une aide technique et financière dans la
réalisation des contrôles (gratuité ou participation financière des épreuves de laboratoire, etc.)
et en cas d’élimination d’animaux.
Le DDSV tient en outre une liste des établissements inscrits au contrôle et la communique
aux organisations professionnelles. Elle est accessible à tous les éleveurs qui désirent
s’approvisionner dans ces élevages pourvus d’une qualification officielle.
IV- ACTIONS DE PROPHYLAXIE ENGAGÉES PAR DES MAITRES D’OEUVRE
AUTRES QUE L’ETAT
Dans ce contexte, l’Etat n’intervient plus directement. Il encourage les groupements
d’éleveurs à concevoir leurs propres programmes d’action et/ou de certification.
1- LES PROGRAMMES SANITAIRES D’ELEVAGE
Ces programmes s’adressent aux groupements de producteurs reconnus en matière
d’élevage tenus réglementairement de les mettre en place chez leurs adhérents tout en
prévoyant un encadrement technique et sanitaire satisfaisant pour en assurer l’application.
Ces programmes 296 sont des plans de prophylaxie établis par une commission sanitaire
réunissant des responsables du groupement et des vétérinaires (vétérinaires praticiens avec
lesquels le groupement a passé une convention ou vétérinaires salariés du groupement) et
agréés par le DDSV (d’où le nom de prophylaxies agréées qui leur sont parfois donné). Ils
sont revus périodiquement, au maximum tous les 2 ans.
Ces programmes prévoient des mesures adaptées au type de production, associant des
examens de laboratoire réguliers, des vaccinations, des traitements antiparasitaires, des
désinfections, etc. Ils sont mis en oeuvre grâce à la participation de techniciens d’élevage
assistant les éleveurs sur les conseils de vétérinaires, ces derniers devant également visiter
personnellement et régulièrement les élevages. Sur les propositions d’une commission
régionale de la pharmacie vétérinaire chargée de formuler un avis sur les programmes
sanitaires proposés par ces groupements, l’Etat peut leur accorder la possibilité de
détenir et distribuer à leurs adhérents certains médicaments .
L’Etat peut également assurer des aides financières à la réalisation de ces programmes.
2- LES PROPHYLAXIES ENCOURAGEES
Le ministre chargé de l’agriculture peut conduire, à la demande des éleveurs intéressés, des
actions de prophylaxie contre certaines maladies animales, dans le cadre d’actions à
caractère collectif entreprises avec la collaboration d’organismes à vocation sanitaire.
2-1- Organisation et exécution
Dans ce cadre, un programme national de prophylaxie est défini en collaboration avec les
organisations professionnelles d’éleveurs concernées et de vétérinaires. Les actions retenues
font l’objet, pour une meilleure efficacité tenant compte de l’essaimage des éleveurs
intéressés et des particularités de l’élevage, de programmes établis à l’échelon régional.
Les actions qui en découlent sont gérées par un maître d’oeuvre local autre que l’Etat,
en l’occurrence un organisme à vocation sanitaire agréé (GDS par exemple).
Des conventions passées entre l’Etat et ce maître d’oeuvre précisent les modalités de
réalisation du programme et les modalités de contrôle et d’évaluation des actions réalisées.
Comme pour les prophylaxies dirigées, ces prophylaxies peuvent être rendues obligatoires
lorsqu’elles sont suivies par une majorité d’éleveurs (exemple de l’hypodermose bovine).
2-2- Productions et maladies concernées
Ces programmes concernent actuellement deux maladies en France :
-Programme national d’épidémiosurveillance et de lutte contre l’arthrite encéphalite
caprine à virus .
Ce programme est fondé sur la réalisation de contrôles sérologiques annuels et la mise en
place de mesures sanitaires visant à assainir progressivement les cheptels caprins infectés.
-Programme national d’éradication de l’hypodermose bovine.
Ce programme est fondé sur l’obligation de traitement préventif des bovins et le traitement
curatif des bovins porteurs de lésions d’hypodermose. Il fut d’abord rendu obligatoire dans les
départements où il concernait plus de 60 % du cheptel. Il s’intègre maintenant au sein d’une
prophylaxie obligatoire sur l'ensemble du territoire national à l'égard de toutes les
exploitations de bovins. Les maîtres d’oeuvre de cette prophylaxie sont les groupements de
défense sanitaire.
3- DEMARCHE DE CERTIFICATION POUR LES MALADIES NON
REGLEMENTEES
Les GDS ont conduit chez leurs adhérents différents programmes de prophylaxie vis-à-vis de
maladies non réglementées mais jugées importantes : rhinotrachéite infectieuse bovine,
paratuberculose, syndrome dysgénésique respiratoire porcin, etc. Des plans d’assainissement
ont été élaborés dans certains départements, mais une des actions les plus répandues consiste à
demander aux éleveurs de faire contrôler les animaux qu’ils veulent introduire dans leur
cheptel et, en cas de positivité, de les refouler. L’idéal serait toutefois d’inciter les éleveurs à
s’approvisionner uniquement dans des cheptels sains, posant la question de la garantie
officielle de leur état sanitaire.
Par ailleurs des exigences sanitaires pour l’exportation d’animaux vers des pays tiers
concernent souvent des maladies non réglementées, par exemple la rhinotrachéite infectieuse
bovine. En l’absence de données fiables sur l’existence ou non de telles maladies dans un
élevage, les services vétérinaires sont dans l’impossibilité de garantir leur absence dans les
troupeaux, ce qui entraîne des difficultés à l’exportation.

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