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Réf.

: PHA2026 V1

Lyophilisation de produits
Date de publication :
10 septembre 2013
pharmaceutiques et
Date de dernière validation :
biopharmaceutiques
12 février 2021

Cet article est issu de : Biomédical - Pharma | Médicaments et produits


pharmaceutiques

par Alain HEDOUX

Mots-clés Résumé La lyophilisation est un processus industriel utilisé pour améliorer la stabilité de
Etat de l'art | Transformations produits biopharmaceutiques très labiles en solution et pendant leur stockage. Il s'agit
de phase de l'eau | Transferts
de chaleur et de la matière | d'un procédé très consommateur en temps et énergie (sur plusieurs jours s'il n'est pas
Pharmaceutique | optimisé). Les phénomènes physiques associés à ce processus (transformations de
Agroalimentaire | Cryogénie |
Techniques du vide phase de l'eau, transferts de chaleur et de matière) sont décrits afin d'optimiser les
paramètres du mode opératoire (température d'étagère, pression de chambre, durée de
congélation) ou lors de la préparation d'un cycle (formulation, volume, conteneur,
équipement). Cette analyse permet de minimiser rationnellement le coût de la procédure
tout en respectant les normes requises de qualité du lyophilisat.

Keywords Abstract Lyophilization is an industrial process used in order to improve the stability of
state of art | phase very labile biopharmaceutical products in solution and during storage. It is a time and
transformations of water | heat
and mass transfers | energy consuming process (which can last several days if not optimized). The physical
pharmaceutical | food phenomena involved (phase transformations of water, heat and matter transfer) are
industries | cryogénics |
vacuum techniques described in order to optimize the parameters of the operating mode (shelf temperature,
chamber pressure, freezing time) or during the preparation of a cycle (formulation,
volume, container and equipment). This analysis allows for minimizing the process cost
whilst respecting the quality standards required for the lyophilizate.

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Lyophilisation de produits
pharmaceutiques
et biopharmaceutiques
par Alain HEDOUX
Professeur des Universités
Enseignant au département Mesures Physiques de l’IUT A de l’Université de Lille 1
Chercheur dans l’Unité Matériaux et Transformations, UMET – UMR CNRS 8207, Université
de Lille 1

1. Phénomènes physiques à la base de la lyophilisation................... PHA 2 026 - 3


Parution : septembre 2013 - Dernière validation : février 2021 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5

1.1 Changements d’état physique de l’eau ...................................................... — 3


1.2 Transferts de chaleur et de matière............................................................ — 4
2. Équipement et mode opératoire .......................................................... — 6
2.1 Équipement .................................................................................................. — 6
2.2 Cycle de lyophilisation et paramètres importants
qui gouvernent le cycle ............................................................................... — 7
3. Optimisation et contrôle du mode opératoire ................................. — 8
3.1 Congélation .................................................................................................. — 8
3.2 Séchage primaire ......................................................................................... — 10
3.3 Séchage secondaire..................................................................................... — 12
4. Formulation ................................................................................................ — 12
4.1 Agents tampon — 12
4.2 Agents stabilisants ....................................................................................... — 12
4.3 Agents de masse .......................................................................................... — 13
4.4 Agents modificateurs de température d’effondrement ............................ — 13
4.5 Agents isotonisants ..................................................................................... — 13
4.6 Agents tensio-actifs ..................................................................................... — 13
4.7 Agents antioxydants .................................................................................... — 13
4.8 Agents antimicrobiens................................................................................. — 13
5. Critères de qualité requis pour un lyophilisat
à usage thérapeutique ............................................................................ — 13
5.1 État physique du lyophilisat ........................................................................ — 13
5.2 Apparence physique du lyophilisat ............................................................ — 13
5.3 Degré d’humidité résiduelle ........................................................................ — 14
5.4 Temps de reconstitution.............................................................................. — 14
5.5 pH .................................................................................................................. — 14
5.6 Intégrité du principe actif ............................................................................ — 14
6. Conclusion.................................................................................................. — 14
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. PHA 2 026

a lyophilisation est un processus de déshydratation, consistant à éliminer


L l’eau à partir de la sublimation de la glace. La substance résultant de cette
opération, le lyophilisat, se présente à l’état solide friable et très poreux. De ce
fait, il se caractérise par une très grande affinité avec un solvant (l’eau en
général). Cette propriété est probablement à l’origine de la dénomination du
processus de lyophilisation, le mot lyophile signifiant « ami des solvants »
d’après le grec « lyophile ». Il s’agit à l’origine d’un phénomène naturel, qui per-
mettait la conservation de certains aliments, par des populations bénéficiant de
la combinaison de différentes conditions climatiques (vents froids et secs,
chaleur solaire et atmosphère raréfiée) réunies dans des régions montagneuses.

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LYOPHILISATION DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES ET BIOPHARMACEUTIQUES _______________________________________________________________

La lyophilisation a commencé à être utilisée à l’échelle industrielle pendant la


seconde guerre mondiale, pour pouvoir acheminer le sang humain sur de
longues distances, lorsque la demande est devenue critique. Elle est devenue
aujourd’hui une opération industrielle particulièrement répandue dans les
domaines de l’agroalimentaire et de la pharmacie. Malgré cette industrialisation
et une utilisation croissante, la technologie basée sur le maintien d’un produit
sous vide à basse température pendant de longues durées reste très coûteuse et
utilisée pour des produits à forte valeur ajoutée. Dans le domaine pharmaceu-
tique, la lyophilisation est utilisée pour conserver les vaccins, et de nombreux
produits pharmaceutiques et biopharmaceutiques, très labiles en solution,
émanant du développement intensif des biotechnologies pour ces derniers.
Afin de réduire les coûts d’un cycle de lyophilisation et d’obtenir un lyophilisat
conforme aux normes requises pour la commercialisation, il est nécessaire d’opti-
miser les différents paramètres, liés à la formation de la glace, et à la
transformation de la glace en vapeur d’eau afin de réduire la durée de l’opération
de sublimation de la glace. L’optimisation de ces paramètres, pour réduire la durée
de la sublimation, nécessite la compréhension de phénomènes physiques associés
aux transfert thermique, transfert de matière et transformation de phase de l’eau et
des mélanges eau-soluté. Les opérations de congélation et de sublimation doivent
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pouvoir être contrôlées, de manière à être stoppées dès que nécessaire afin de ne
pas allonger inutilement la durée d’un cycle de lyophilisation.
Lors de la lyophilisation de produits biopharmaceutiques (peptides, pro-
téines), ceux-ci sont exposés à différentes sources de stress (telles que la
formation de glace, la forte variation de pH, la basse température, la déshydra-
tation...), qui peuvent induire une perte d’activité biologique et rendre le
principe actif inefficace. Des excipients sont souvent utilisés, constituant des
formulations complexes et élaborées de manière empirique.
Cet article montre les différents phénomènes physiques impliqués dans la
technique de lyophilisation, et présente les principaux paramètres (aussi bien
au niveau du mode opératoire que de la formulation) qui doivent être opti-
misés et/ou contrôlés de manière à ce que le produit pharmaceutique respecte
les normes requises pour être commercialisable et à moindre coût.

Principaux symboles Principaux symboles (suite)

Unités Unités
Symbole Définition Symbole Définition
et équations et équations

Afl cm2 (2) (3) Section du fond du flacon cal · K–1 · cm–2 Coefficient de transfert
Kfl
· s–1 (2) de chaleur du flacon
AP cm2 (5) Section du produit
cal · K–1 · cm–1 · Conductivité thermique
KG
Maximum de concentration s–1 de la couche gelée
C g′ % en masse
de la solution sursaturée  cm (3) Épaisseur de la couche sèche
µm Épaisseur maximale de la couche
d Diamètre des pores  max cm (3)
congelée
dtc cm (5) Diamètre des tubes capillaires ME g · mol–1 (3) Masse molaire de l’eau
∆HS cal/g Enthalpie de sublimation Nfl Nombre de flacons
Pression de vapeur saturante
g/h par flacon P0 Pa, bar, Torr
à l’équilibre de la sublimation
dm/dt (4) (6) (9) Vitesse de sublimation
g/h (7) Torr (4) (6)
Pch Pression de chambre
(7) (11)
g· cm–2 · h–1 Vitesse de sublimation normée Pcond Torr (7) Pression au niveau du condenseur
(dm/dt)n
(figure 8) par la section du flacon
Pfl Torr (6) Pression dans le flacon
dQ/dt cal · s–1 Flux de chaleur Pression de vapeur de la glace
Pglace Torr (4) (11)
à l’interface de sublimation
ε Porosité de la couche sèche
Q cal/flacon Énergie reçue par flacon
Kn Nombre de Knudsen R J · mol–1 · K–1 Constante des gaz parfaits

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PHA 2 026 − 2 est strictement interdite. − © Editions T.I.

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________________________________________________________________ LYOPHILISATION DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES ET BIOPHARMACEUTIQUES

et amorphes, avec de nombreuses transformations inhérentes aux


Principaux symboles (suite)
propriétés des liaisons hydrogène. Pour procéder à la sublimation
Unités de la glace, les domaines de pression et de température sont
Symbole Définition restreints, et les transformations d’états subies par l’eau lors d’un
et équations
cycle de lyophilisation sont représentées sur le diagramme de la
RFM Torr · h · g–1Résistance au flux de matière figure 1. On note que l’unité de pression choisie pour la représen-
RFMB Torr · h · g–1 Résistance du bouchon tation du diagramme (P, T ) de l’eau est le bar, et non l’unité du
système international MKS (pascal), généralement peu utilisée
RFMcond Torr · h · g–1 (5) Résistance du condenseur dans le domaine de la lyophilisation. Le tableau 1 donne une défi-
Résistance de la couche sèche nition des principales unités de pression, ainsi que la conversion
RFMP Torr · h · g–1 (3)
du produit entre deux unités. Les deux premières étapes de la lyophilisation,
RFMtot Torr · h · g–1 (6) Résistance totale au flux de matière la congélation de la formulation et la sublimation de la glace, sont
représentées par les deux flèches en trait épais sur le diagramme.
T K (3) Température
La première transformation subie par l’eau est la formation de
TC K Température d’effondrement cristaux de glace (congélation), imposée par l’abaissement contrôlé
de la température. Il s’agit d’une transformation exothermique.
Tétag K (2) Température d’étagère
La sublimation est une transformation du 1er ordre endo-
Température du produit thermique entre l’état solide et l’état gazeux. L’enthalpie de la
Tfs K (3)
au front de sublimation glace par unité de masse (∆HS) absorbée au cours de la transfor-
mation est proportionnelle à :
Tg K Température de transition vitreuse
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Tempérture de transition vitreuse RT 2 d P0


Tg′ K de la solution sursaturée ∆H S ∝ (1)
P0 dT
au maximum de concentration
Tm K Température de fusion selon la formule de Clapeyron. La transformation est donc favo-
risée par un abaissement de la pression et une augmentation de la
Température du produit température (figure 1). La figure 2 [4] montre la variation de la
TP K (2)
au fond du flacon pression de vapeur saturante (P0) de la glace en fonction de la
τ Tortuosité température. De manière générale, une pression de 20 à 30 % de la
pression de vapeur de la glace à la température du produit
(figure 2), est requise dans le mode opératoire d’un cycle de
lyophilisation, afin que la durée de la sublimation ne soit pas
excessive. Lorsque le niveau de vide est plus important que P0
1. Phénomènes physiques à (P < P0) à la température du produit, le phénomène de sublimation
la base de la lyophilisation s’opère. Le niveau de vide se situe typiquement entre 0,13 et
0,25 mbar. Les lyophilisateurs industriels ne permettent pas de
stabiliser un niveau de vide inférieur à environ 0,04 mbar
Les principes de base de la lyophilisation, qui est une procédure (figure 2). De ce fait, pour des températures assez basses du
d’élimination de l’eau par sublimation de la glace cristalline, produit, inférieures à – 40 oC, il est difficile d’atteindre un niveau
reposent donc sur les changements d’états de l’eau. Cette opéra- de vide de 20 à 30 % de la valeur de P0 , et la sublimation est alors
tion, dont la durée dépend des caractéristiques physiques de la un processus extrêmement long.
glace formée, suit des mécanismes physiques basés sur les phéno-
mènes de transfert de matière et de chaleur impliqués dans le
phénomène de sublimation. Après sublimation, le gaz peut se solidifier par abaissement de
température. Il s’agit de la transformation inverse de la sublima-
tion, appelée condensation, qui se fait sur un point froid
(condenseur).
1.1 Changements d’état physique de l’eau
1.1.1 Eau pure 1.1.2 Mélange eau-excipient
L’eau est un matériau simple, d’un point de vue chimique, égale- Les transformations d’états physiques représentées sur la
ment un des plus courants dans la nature, et focalise pourtant à figure 1 sont bien sûr intentionnelles, à l’inverse de certaines trans-
l’heure actuelle les travaux de nombreux chercheurs dans le formations intempestives observées sur des excipients et induites
domaine de la physique des matériaux. Le diagramme par les propriétés de l’eau. Une des propriétés caractéristiques d’un
Pression-Température de l’eau est très riche en phases cristallines produit pharmaceutique lyophilisé (peptides, protéines ou petites

Tableau 1 – Unités de pression : définition et conversion


pascal bar atmosphère torr
Unités
(Pa) (bar) (atm) (Torr)
1 Pa ≡ 1 N/m2 10–5 9,8692 × 10–6 7,5006 × 10–3
1 bar 105 ≡ 106 dyn/cm2 0,98692 750,06
1 atm 1,01325 × 105 1,01325 ≡ Patm ≡ 760
1 Torr 133,3224 1,333224 × 10–3 1,315789 × 10–3 ≈ 1 mmHg
La dyne (dyn) est l’unité de la force dans le système CGS (1 dyn ≡ 10–5 N),
Patm est la pression atmosphérique et Hg le symbole chimique du mercure.

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eau non congelée) et du degré de sous-refroidissement de la formu-


lation. Ce dernier correspond à l’aptitude de la formulation à ne pas
Solide Liquide cristalliser sous la température de fusion (Tm melting temperature ).

La figure 3 présente le diagramme d’état d’une solution contenant


de l’eau et un soluté, le saccharose qui est un excipient régulière-
ment utilisé lors de lyophilisation de produits biopharmaceutiques. Ce
Pression (bar)

Congélation diagramme, tracé à partir de données expérimentales [1], montre


1,0 l’effet plastifiant de l’eau, c’est-à-dire sa capacité à réduire la
température de transition vitreuse Tg du soluté et par conséquent
Point triple à augmenter sa mobilité moléculaire à une température donnée. Une
Gaz augmentation de mobilité moléculaire favorise la nucléation et donc la
cristallisation du soluté. En partant d’une solution contenant 5 % de
Condensation saccharose à température ambiante (point D sur la figure 3), les
flèches montrent le chemin suivi dans le diagramme d’état lors de la
Sublimation congélation. On observe que lorsque la température de la solution est
abaissée à la température eutectique Te , le saccharose ne précipite
0 pas dans une phase cristalline, mais forme une solution sursaturée
100
avec l’eau non congelée. Cette solution contient de manière générale
Température (°C)
15 à 20 % d’eau non congelée. La solution sursaturée est thermody-
Diagramme d’état de l’eau pure montrant le chemin suivi namiquement instable, et son apparente stabilité repose sur sa visco-
lors des transformations de phase impliquées dans les sité extrêmement élevée. Une fois que le mélange de deux phases
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étapes de congélation et de séchage primaire (sublimation (glace + solution sursaturée) a atteint sa composition limite, caracté-
de la glace et condensation de la vapeur d’eau sur le risée par une concentration de soluté Cg′ et une température de tran-
condenseur) d’un cycle de lyophilisation sition vitreuse notée Tg ′ , la sublimation de la glace peut débuter à la
température inférieure ou égale à Tg ′. Si la température est élevée
Figure 1 – Diagramme d’état de l’eau pure au-dessus de Tg ′ , la glace fond et modifie la composition de la solu-
tion sursaturée, ce qui peut avoir des conséquences dommageables
pour le lyophilisat. La température Tg ′ est un point atypique du dia-
gramme saccharose-eau, qui est l’intersection d’une ligne d’instabilité
6 correspondant à la courbe de la température de transition vitreuse Tg
4 (glass transition temperature ) et d’une ligne de métastabilité corres-
pondant à la température de fusion Tm (melting temperature ). Tg ′
Pression de vapeur saturante P0 (mbar)

2 P0
5 30% dépend de la composition de la solution mais pas de sa concentration
0 20% initiale. Le choix de certains paramètres (température de congélation,
–2 température du produit pendant la sublimation...) est fonction de la
In(P0)

4 valeur de cette température (§ 2).


–4
–6
3
–8
1.2 Transferts de chaleur et de matière
– 10 La chambre de séchage du lyophilisateur contenant le produit à
2 220 240 260 lyophiliser est constituée d’étagères creuses dans lesquelles
circule un fluide cryogénique permettant leur mise en température.
Température (K) Des plateaux chargés des flacons contenant les formulations sont
1 positionnés sur ces étagères. Les plateaux sont en aluminium et
relativement fins (~ 5 mm) de manière à assurer le meilleur contact
thermique possible entre les étagères et les flacons. Les différents
0 types de flux de chaleur et de matière sont schématisés par les
flèches bleues épaisses sur la figure 4 [3]. Afin de simplifier les
200 220 240 260 mécanismes de transferts de chaleur et de matière, ceux-ci ont été
Température (K) analysés sur la base de deux approximations principales :
La courbe a été ajustée sur les points expérimentaux [4] à l’aide d’une – la première consiste à traiter les flux de chaleur et de matière
loi exponentielle A/exp(B/T) avec A = 3,59 × 1010 et B = − 6145. de manière unidimensionnelle, considérant une propagation
L’insert représente la variation de lnP0 en fonction de la température suivant la direction verticale ;
avec P0 en mbar. La zone hachurée correspond à l’intervalle dans lequel – la seconde consiste à considérer la cinétique de sublimation
doit se situer la valeur de la pression de chambre pour qu’il y ait comme une succession d’états stationnaires de très courte durée.
sublimation dans des délais acceptables. La droite horizontale indique Cette approximation impose d’une part, un flux de chaleur dQ/dt
la pression de chambre (0,04 mbar) généralement accessible sur un
constant de l’étagère au front de sublimation, et d’autre part un
lyophilisateur
gradient de température dT/dx linéaire à travers la couche
congelée à chaque instant du séchage primaire.
Figure 2 – Courbe de la pression de vapeur saturante en fonction
de la température
1.2.1 Transferts thermiques
molécules) est son état physique (amorphe ou cristallin) à la fin de Les transferts thermiques sont utilisés dans le but de refroidir la
l’opération. Si l’un des excipients cristallise intempestivement, les formulation dans les flacons pour former les cristaux de glace,
propriétés thérapeutiques du principe actif, ou la solubilité du pro- puis dans celui de créer un gradient de température entre le
duit lyophilisé peuvent être modifiées. Le degré d’instabilité de l’état produit congelé dans le flacon et l’étagère située au-dessus pour
amorphe de l’excipient, favorisant sa cristallisation, dépend de favoriser la sublimation. Durant cette dernière opération, une
l’effet corrélé du degré de sursaturation de la solution (excipient – quantité de chaleur d’environ 650 cal/g (∆HS) est nécessaire pour

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De ce fait, une différence de 30 oC peut exister entre le plateau et


Eau Saccharose le produit. Le flux de chaleur des étagères au produit s’exprime
Tm par l’équation [2] :
450
dQ
= Afl K fl (Tétag − TP ) (2)
dt
400 Courbe de
solubilité avec Afl section transverse du flacon,
Solution Kfl coefficient de transfert thermique du flacon,
sursaturée
350 Liquidus,
Tétag et TP températures respectives des étagères et du
Temperature (K)

Courbe Tm
produit au fond du flacon.
D Le coefficient Kfl est la somme de trois coefficients résultant de
300
trois mécanismes différents, représentés sur la figure 4, et corres-
Te pondant à :
250
Glace + solution – la conduction directe entre le flacon et le plateau aux points de
contact ;
Tg’ – la radiation de chaleur provenant des étagères situées en haut
et en bas, ainsi que des côtés du flacon ;
200
– le phénomène de convection provenant du gaz circulant dans
l’espace entre le plateau et la base du flacon.
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Courbe Tg Les deux premiers phénomènes sont indépendants de la


150
Cg’ pression dans la chambre contenant les flacons, contrairement au
troisième type de flux de chaleur pour lequel le coefficient de
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 transfert correspondant augmente avec la pression du gaz.
Concentration massique de saccharose Le flux de chaleur par conduction dans la couche sèche suit la
Le chemin suivi lors de la congélation d’une solution contenant au loi de Fourrier et s’écrit en fonction du gradient de température :
départ 5 % de saccharose à température ambiante (point D) est
symbolisé par les flèches. dQ dT T −T
= Afl K G = − Afl K G fs P (3)
dt dx  max − 
Figure 3 – Diagramme d’état solide-liquide pour le système
saccharose-eau
avec KG conductivité thermique de la couche congelée,
Tfs température du produit au front de sublimation,
 max épaisseur maximale de la couche congelée,
Étagère
 épaisseur de la couche sèche,
X T (°C)
– 20 ( max − ) épaisseur de la couche congelée pendant le
Flux de matière séchage primaire (figure 4).
– 10 Radiation
0 Interface
max 1.2.2 Transferts de matière
Produit sec de sublimation
10
max −  Radiation Le flux de matière correspond à la sublimation de la glace qui
20 Produit congelé s’opère pendant la première étape de séchage, qui est générale-
30 ment l’opération la plus longue dans un cycle de lyophilisation. Le
X=0 Plateau transport de matière durant cette étape a été exprimé par M.
40 Pikal [3], en termes de résistance au flux de vapeur d’eau du
Étagère
produit congelé jusqu’au condenseur RFM (résistance au flux de
Radiation
matière) endroit où s’effectue la condensation de la vapeur d’eau
Conduction (transformation gaz → solide). La vitesse de sublimation dm/dt est
proportionnelle au rapport :
Flux de chaleur : flèches en tiretés
Flux de vapeur d’eau : flèches bleues
dm Pglace − Pch
Le gradient de température entre l’étagère et l’interface de ∝ (4)
sublimation est grossièrement représenté durant le séchage dt RFM
primaire à partir de données tirées de la référence [3]
où (Pglace – Pch), différence entre la pression de la glace et celle de
la chambre de séchage, correspond à la force motrice de
Figure 4 – Représentation schématique des différents types
de flux de chaleur et du flux de vapeur d’eau sublimation [2]. La valeur de Pglace correspond à la pression de
vapeur saturante P0 de la glace située à l’interface de sublimation
et dépend bien sûr de la température du produit. La dépendance
transformer la glace en vapeur d’eau. Les transferts de chaleur en température de P0 est représentée sur la figure 2, à partir de
entre l’étagère et le produit peuvent être perturbés par différentes données expérimentales [4]. Celles-ci peuvent être ajustées par
causes, telles que : une loi exponentielle :
– l’inhomogénéité de température dans l’étagère ;
– le défaut de contact entre l’étagère et le plateau ; P0 = 3, 59 × 1010 exp (− 6 145 /T ) (5)
– et principalement le mauvais contact thermique entre le fond
du flacon et le plateau. où P0 exprimé en mbar et T en kelvin.

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LYOPHILISATION DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES ET BIOPHARMACEUTIQUES _______________________________________________________________

1.2.2.1 Résistance du produit 1.2.3 Équilibre des flux


La sublimation s’opère à partir de la surface supérieure du
Il est généralement considéré qu’il y a égalité entre le flux de
produit congelé vers le fond du flacon. Il se crée ensuite une inter-
chaleur dQ/dt pénétrant dans le produit et la variation de chaleur
face, ou front de sublimation, séparant les parties sèche et
accompagnant la sublimation (transformation endothermique) qui
congelée (figure 4). La vapeur d’eau créée par la sublimation doit
donc s’évacuer depuis ce front de sublimation, à travers la couche dm
préalablement séchée. Le régime d’écoulement de la vapeur d’eau s’exprime par ∆HS où ∆HS représente l’enthalpie de sublima-
dt
inhérente au gradient de pression, à travers la couche sèche
tion. L’équation (10) permet de modéliser la cinétique de sublima-
constituant une structure poreuse, dépend du nombre de Knudsen
tion de la glace afin de définir au mieux les paramètres opératoires
(Kn ). Le nombre de Knudsen est défini comme le rapport du libre
Pch , Tétag , et de prévoir la durée de la cinétique de sublimation :
parcours moyen λ sur le diamètre des pores d. Dans les domaines
de pression et température correspondant à une étape de sublima-
tion dans un cycle de lyophilisation, et en considérant une taille dQ dm
typique de pores (~ 20 µm), le nombre de Knudsen est générale- = ∆HS (10)
dt dt
ment largement supérieur à 10, indiquant un régime d’écoulement
de type moléculaire. Cela montre qu’il y a une probabilité plus
forte d’avoir des chocs des molécules contre les parois du flacon
que des chocs avec d’autres molécules. Dans le cadre d’un modèle
de capillaire tortueux, la résistance au flux de matière engendrée 2. Équipement
par la couche sèche s’exprime par la formule [3] [5] :
et mode opératoire
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1 3 τ 2  πRT
RFMP = (6) 2.1 Équipement
AP 4 ε d tc 2ME

avec  épaisseur de la structure poreuse, de porosité, Un lyophilisateur est généralement constitué d’une chambre de
séchage contenant le produit à lyophiliser, d’un condenseur qui
ε traversée par le flux de vapeur d’eau, sert à piéger la vapeur d’eau et d’un système de pompage. Ces
éléments sont décrits schématiquement sur la figure 5.
ME masse molaire de l’eau.
La structure poreuse est considérée comme étant formée d’un La chambre de séchage est une enceinte équipée de manière à
ensemble de tubes capillaires tortueux de diamètre dtc et de réduire suffisamment les fuites d’air pour atteindre un niveau de
tortuosité τ correspondant au rapport de la longueur effective sur vide acceptable, abritant généralement un ensemble d’étagères.
la longueur du capillaire. Il est notable qu’il n’y a pas proportion- Suivant le type de produits à lyophiliser, solides à haute teneur en
nalité entre la résistance du produit au flux de vapeur d’eau et eau (produits alimentaires) ou solutions (peptides ou petites molé-
l’épaisseur, ce qui a été vérifié expérimentalement [6]. La cules thérapeutiques), on est amené à les placer directement sur
résistance du produit est généralement importante dans le cas des plateaux ou dans des flacons. Dans le domaine pharmaceu-
d’un grand nombre de pores de petites tailles. tique, les formulations à lyophiliser sont donc introduites dans des
flacons disposés sur des plateaux placés sur les étagères
(figure 5). Les étagères sont creuses afin de permettre la circula-
1.2.2.2 Résistance du bouchon et de la chambre tion d’un fluide cryogénique qui assure la régulation et le contrôle
Dans le cas de la lyophilisation de produits pharmaceutiques, les de température de celles-ci. Les étagères sont également équipées
flacons sont souvent munis de bouchons, pour éviter une éven- d’un système de refroidissement et d’éléments chauffants pour
tuelle pollution des produits secs à leur sortie du lyophilisateur. leur mise en température puis celle du produit, par transferts de
Ces bouchons représentent une résistance RB au passage du flux chaleur schématisés sur la figure 4. La mise en température est
de vapeur d’eau exprimée par : nécessaire pour les différentes étapes de la lyophilisation (§ 2.2),
principalement pour atteindre les basses températures afin
d’obtenir la cristallisation de la glace, et pour chauffer le produit
Pfl − Pch dans le but de favoriser le phénomène de sublimation de la glace,
RFMB = (7)
dm /dt puis la désorption de l’eau résiduelle.

avec Pfl pression dans le flacon [3]. Le condenseur peut être situé à l’intérieur de la chambre de
séchage ou à l’extérieur. Dans ce dernier cas, il est relié à la
Le passage de la chambre de séchage, contenant les produits, chambre par une tubulure munie d’une vanne d’isolement. Il a
au condenseur présente également une résistance RFMcond au flux pour fonction de piéger en un point froid la vapeur d’eau ou de
de vapeur d’eau donnée par [3] : solvant, lors des opérations de séchage, opérant comme une
pompe à vide. Le condenseur est amené à des températures
Pch − Pcond basses (inférieures à – 50 oC), réduisant la pression de vapeur
RFM cond = (8) d’eau, ce qui a pour effet d’amplifier la capacité de pompage du
N fl (dm /dt ) système, d’atteindre de plus basses pressions et de favoriser les
transferts de matière.
avec Pcond pression au niveau du condenseur,
Le système de pompage (pompe à un ou deux étages) est situé
Nfl nombre de flacons. après le condenseur comme le montre la figure 5. Ce type de
Les résistances au flux de vapeur d’eau opèrent en série et pompe atteint des pressions de l’ordre de 15 à 25 µbar. Les
s’ajoutent donc entre elles : vitesses de pompage peuvent varier de 200 à 5 000 litres par
minute, avec le matériel régulièrement utilisé.
RFM tot = RFMP + RFMB + RFMcond (9)

Les contributions RFMB et RFMcond atteignent généralement à Des informations détaillées sur les pompes peuvent être
trouvées dans l’article [B 4 030].
peine 10 % de celle de RFMP .

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________________________________________________________________ LYOPHILISATION DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES ET BIOPHARMACEUTIQUES

Après l’introduction des flacons dans le lyophilisateur, la


Porte congélation est la première étape du cycle. Elle consiste à transformer
l’eau en cristaux de glace par abaissement de température, pendant
plusieurs heures. Lors de la cristallisation, le soluté résiduel devient
Chambre de une solution très concentrée principalement en excipient (figure 3) et
séchage principe actif, et se solidifie entre les cristaux de glace pour former un
Flacons réseau qui est le reflet de la structure poreuse obtenue après sublima-
Étagères tion. Les caractéristiques morphologiques et la distribution de tailles
des cristaux de glace ont une influence considérable sur les étapes de
séchage du cycle de lyophilisation et sur certaines caractéristiques
physiques du lyophilisat. À la fin de cette étape, la solution sursaturée
Vanne Conduit ou tubulure contient à peu près 20 % d’eau (en masse), ou un peu moins de 1 % de
d’isolement la masse totale d’eau avant formation de glace.
La seconde étape appelée séchage primaire correspond à la
sublimation des cristaux de glace. Comme le montre la figure 6, il
Condenseur s’agit de l’étape la plus longue et la plus onéreuse de l’opération,
permettant d’éliminer la majeure partie de l’eau, et nécessite donc
l’optimisation des paramètres opératoires afin de réduire au maxi-
mum la durée de cette étape. La vitesse de sublimation dépend
généralement de la surface à travers laquelle la transformation
solide-gaz s’opère, de l’épaisseur et de la porosité de la couche
préalablement séchée pendant la sublimation.
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Pompe
La troisième étape, le séchage secondaire consiste à éliminer
l’eau résiduelle qui n’a pas été transformée en glace durant l’étape
de congélation. Ce phénomène correspond à la désorption de l’eau
contenue dans la matrice vitreuse formée pendant la congélation, et
Figure 5 – Schéma d’un lyophilisateur courant dans l’industrie se produit après avoir chauffé le produit légèrement au-dessus de la
pharmaceutique
température ambiante (35 à 50 oC). La durée de l’opération est sou-
vent très courte (quelques heures) et l’étape ne nécessite pas d’opti-
misation particulière pour réduire le coût de la lyophilisation.
2.2 Cycle de lyophilisation et paramètres
Uniquement trois paramètres opératoires pilotent le cycle de
importants qui gouvernent le cycle lyophilisation. Ce sont :
Un cycle de lyophilisation est généralement composé de trois – la température d’étagère ;
étapes, montrées sur la figure 6. De manière générale, la majeure – la pression dans la chambre de séchage ;
partie du cycle s’effectue à basse température, afin d’assurer le – le temps (de refroidissement et de recuit dans l’étape de con-
maintien du produit au-dessous d’une température d’effondrement gélation, puis de séchage dans les étapes de séchage primaire et
Tc (collapse temperature, § 3.1.3). secondaire).

40 1000

20 100
Séchage primaire
Pressiion (mbar)
Congélation

secondaire
Température (°C)

0
Séchage

10

T Étagère
– 20 1
T Produit

– 40 0,1

Pression
– 60 0,01
0 500 1000 1500 2000 2500
Temps (min)

Représentation de la température d’étagère, la température du produit et de la pression de chambre au


cours des trois étapes d’un cycle de lyophilisation. Il doit être souligné que la température du produit au
cours du séchage primaire est la plus favorable possible, car proche de 0 °C.
Dans le cas où des excipients bioprotecteurs (saccharose par exemple) sont ajoutés pour stabiliser les
produits biopharmaceutiques, la congélation et le séchage primaire doivent être menés à des
températures inférieures à T’g ( ~ ~ – 35 °C pour le saccharose) pour éviter l’effondrement, ce qui a pour
effet d’allonger la cinétique de sublimation. La durée du séchage primaire est fortement dépendante de
la température à laquelle il est effectué

Figure 6 – Cycle de lyophilisation

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LYOPHILISATION DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES ET BIOPHARMACEUTIQUES _______________________________________________________________

Ces paramètres sont considérés comme indépendants car sous De ce fait, la nature aléatoire du phénomène de nucléation est per-
commande directe de l’opérateur. Cependant, d’autres paramètres çue comme un handicap dans le contrôle de la première étape du
influencent indirectement le cycle de lyophilisation. Les caractéris- cycle de lyophilisation qui conditionne le reste du cycle.
tiques du produit, telles que la composition de la formulation, la
concentration et la nature des excipients ont une influence sur la
température d’effondrement et de ce fait induisent une tempéra- 3.1.1 Cristallisation de la glace
ture de congélation et de sublimation à respecter. Il est nécessaire
La cristallisation de la glace débute, lorsqu’un degré de
également de considérer les paramètres du conteneur, le type
sous-refroidissement sous Tm permet la formation des premiers
(flacon, ampoule, seringue), sa géométrie, le volume de remplis-
noyaux de glace. Le phénomène de nucléation correspond à une
sage, les bouchons, qui influencent les étapes de congélation et
possibilité d’organisation d’un nombre minimal (critique) de parti-
séchage. L’équipement, c’est-à-dire le modèle de lyophilisateur, le
cules d’un système dans un cristal embryonnaire, pouvant survivre
chargement (étagères et plateaux) ainsi que les sondes de pres-
aux fluctuations imposées par son environnement [8]. Ce phéno-
sion et température à l’intérieur du lyophilisateur a une importance
mène est couramment appelé nucléation primaire [7]. Au-dessous
sur le suivi et le déroulement du cycle.
de cette taille critique, le noyau est instable et fond. Le degré de
sous-refroidissement, correspondant à la différence entre la
température Tm et la température de nucléation Tn où les premiers
noyaux sont observés, influence directement les propriétés des
3. Optimisation et contrôle cristaux de glace. Cette différence peut varier de 10 à 25 oC. Les
du mode opératoire plus fortes différences engendrent généralement des petites tailles
de cristaux caractérisés par une importante surface spécifique. La
croissance, ou nucléation secondaire, est également appelée cris-
tallisation. Le phénomène de croissance correspond à l’extension
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Compte tenu de la forte valeur ajoutée et de la stabilité marginale


(variation de l’énergie de Gibbs maximale de quelques kcal/mol) de des dimensions du noyau et s’opère avec une réduction impor-
produits biopharmaceutiques utilisés dans le cadre de nouveaux tante de l’énergie libre de surface (réduction du nombre de molé-
traitements (nouvelles biomolécules, nouvelles formes d’adminis- cules en surface). La nature exothermique de la cristallisation a
tration), la lyophilisation est devenue une opération fréquente et pour effet d’augmenter la température du produit à Tm et ainsi de
nécessaire, bien qu’onéreuse, pour assurer la conservation du prin- stopper la nucléation secondaire. La dernière étape : la solidifica-
cipe actif jusqu’à son administration chez le patient. Pour réduire le tion finale s’opère lentement par transfert de la chaleur de cristalli-
coût global du traitement, il est donc nécessaire de réduire celui sation, à partir de l’interface de solidification à travers la couche
imputable à la lyophilisation en optimisant les paramètres du mode déjà solidifiée et le fond du flacon, à l’étagère refroidie.
opératoire. L’étape de sublimation (séchage primaire) est de loin la Le phénomène impliqué dans la cristallisation est généralement
plus longue (> 24 heures) et la plus onéreuse, car elle nécessite la combinaison des mécanismes de nucléation et croissance. Les
d’opérer à basse température et basse pression impliquant une paramètres qui gouvernent ce phénomène peuvent être analysés à
consommation énergétique élevée. De nombreuses recherches sont partir d’un diagramme Temps-Température-Transformation [9]
toujours effectuées dans le but d’optimiser les paramètres liés à la (TTT), représenté sur la figure 7. On observe sur ce diagramme
durée de cette étape. Ces paramètres sont de natures différentes et qu’il existe une température à laquelle la vitesse de cristallisation
ne concernent pas uniquement l’étape de sublimation. La durée de atteint un maximum. Ce point est appelé nez de cristallisation. Il
cette dernière est également dépendante de la première étape est expliqué par une croissance inexistante à basse température,
(congélation) [7], dont certains paramètres dépendent de la inhérente à une forte viscosité et donc une très lente diffusion. À
composition de la formulation. haute température, n’importe quel noyau formé peut croître et se
développer, mais la vitesse à laquelle il est formé est très lente. Le
nez de cristallisation est donc l’image d’un taux de recouvrement
3.1 Congélation entre les courbes représentatives de la vitesse de nucléation et de
la vitesse de croissance. Ce diagramme met en évidence que non
Durant la formation de glace, la majeure partie de l’eau (§ 2.2) seulement la température est un paramètre important mais la
est séparée des excipients et du principe actif. Le système est alors vitesse de refroidissement doit être maîtrisée pour obtenir nucléa-
constitué de multiples phases et interfaces entre principe actif et tion et croissance. Le diagramme TTT montre également qu’il
glace, ce qui engendre des sources de stress lorsque le principe existe une vitesse critique de refroidissement (courbe qc) au-des-
actif est une biomolécule (peptide ou protéine). La formation sus de laquelle il y a nucléation uniquement (courbe q1 ), et que la
d’interfaces entre la glace et la solution, les variations importantes cristallisation ne peut être possible, dans ce cas, que par réchauf-
de pH inhérentes à la cristallisation des sels du mélange tampon, fage. En abaissant la température lentement (courbe q2 ), la cristal-
les fortes interactions protéine-protéine précurseur d’agrégation, lisation est favorisée, puisque la rampe de température q2 se
résultent de la congélation et doivent être minimisées pour éviter décale sur la droite du diagramme et pénètre dans la zone de
la dégradation de la protéine. Il est possible d’agir sur la nucléation et croissance. Ces considérations sont importantes
composition de la formulation, ainsi que d’agir sur les paramètres aussi bien pour la cristallisation de la glace que pour celle (atten-
du mode opératoire. due ou non) d’excipients.
La taille et la forme des cristaux de glace ont un impact sur le
temps de sublimation, dans la mesure où de petits cristaux créent 3.1.2 Vitesse de refroidissement
de petites cavités par lesquelles s’évacue la vapeur d’eau. La résis-
tance au flux de vapeur à travers la couche sèche RFMP est donc Pour agir de manière contrôlée sur la formation des cristaux de
plus importante et la durée du séchage primaire plus longue. Ces glace, la vitesse de refroidissement est un premier paramètre opéra-
paramètres sont directement liés au degré de sous-refroidissement toire dont l’influence sur la cristallisation a été largement étudiée [7].
de l’eau. Les méthodes les plus couramment utilisées pour obtenir des vites-
Les paramètres de congélation, en particulier la température, ont ses de refroidissement significativement différentes sont :
également une importance sur l’aspect physique du lyophilisat qui – l’immersion dans l’azote liquide ;
doit respecter certaines normes pour pouvoir être commercialisé. – le positionnement des flacons sur les étagères du lyophilisa-
Le contrôle de ces paramètres impose la connaissance et la teur préalablement réfrigérées ;
maîtrise des phénomènes de transformation de phase associés à la – la programmation d’une rampe de température pour refroidir
cristallisation, au degré de sous-refroidissement et à la vitrification. graduellement l’étagère.

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1,0
Tm

0,9

Nez de
0,8 cristallisation Nuclation
+
croissance
T/Tm

0,7

Tg Nucléation
0,6
seule

q1 > qc > q2
0,5
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0,4
lg (temps)
La courbe parabolique en tiretés rouge correspond à un taux de transformation (cristallinité
d’environ 0,001 %) où sont détectées les premières signatures de la cristallisation.
La courbe parabolique en trait continu noir correspond à un taux de cristallisation d’environ
50 %, directement déterminé par l’ajustement des lois cinétiques de cristallisation..
dT
Les courbes q1, qc et q2 correspondent à des rampes de température linéaire q = T = .
dt

Figure 7 – Diagramme TTT (Température-Temps-Transformation)

La congélation par immersion dans l’azote liquide donne les de nombreux excipients régulièrement utilisés dans des cycles de
degrés de sous-refroidissement les plus importants et augmente lyophilisation dans le domaine pharmaceutique [10].
les temps de sublimation, tandis que les plus faibles sont obtenus Le temps de congélation dépend bien sûr du volume de remplis-
par la méthode des étagères préalablement refroidies. Un refroi- sage du flacon, mais aussi de la température des étagères par
dissement lent des étagères (0,5 oC/min) provoque un degré de considération du transfert de chaleur.
sous-refroidissement plus important que la méthode des étagères
préréfrigérées. Par contre, cette dernière méthode engendre une En prenant l’exemple très répandu du saccharose pour excipient
hétérogénéité indésirable du sous-refroidissement entre les
flacons. À titre indicatif, il a été montré qu’un degré d’écart sous dont la température Tg ′ = − 38 o C , la température des étagères doit
Tm engendre 3 % d’augmentation de la durée de l’étape de être imposée à Tétag = – 40 oC. La température doit être maintenue
séchage primaire. Cela indique que les conditions les plus favora- pendant 1 h pour une épaisseur de remplissage de 1 cm, ou 2 h pour
bles pour obtenir des cristaux de glace, à l’image du diagramme 1 cm supplémentaire, 2 cm étant généralement l’épaisseur maximale
TTT, ne sont pas en bonne adéquation avec les conditions requises utilisée pour remplir les flacons.
pour la lyophilisation. De manière générale, il est donc recherché
de favoriser un sous-refroidissement modéré, uniforme à l’inté-
rieur d’un flacon et d’un flacon à un autre, ainsi qu’une vitesse de 3.1.4 Manipulation de l’état congelé
croissance rapide de manière à éviter la dénaturation des protéi-
nes lorsqu’il s’agit de produits biopharmaceutiques. Afin de réduire les étapes de séchage, en particulier la sublima-
tion qui est de loin la plus longue et coûteuse car forte
consommatrice d’énergie, l’état congelé doit être formé d’une
3.1.3 Température et durée de congélation distribution homogène de cristaux de taille importante. Pour opti-
miser cet état, il est possible d’agir sur l’état congelé lui-même par
recuit ou sur la méthode de nucléation.
Il est largement reconnu que le lyophilisat perd sa structure phy-
sique rigide, sous laquelle il est commercialisable, et s’effondre en
un amas coalescent, si la température du produit devient supé- 3.1.4.1 Recuit
rieure à la température d’éffondrement TC (collapse temperature ). Cette opération consiste simplement à maintenir le produit à
Si cette condition n’est pas respectée (TP > TC), les cristaux de une température supérieure à la température de congélation
glace fondent provoquant une diminution importante de la visco- pendant une période limitée de manière à faciliter la cristallisation
sité (figure 3) avec des conséquences irréversibles sur les proprié- d’agents de charge (bulking agent) tels que le mannitol ou la gly-
tés du lyophilisat. Cette température dépend de la composition de cine. En cas de non-cristallisation, ces agents contribuent à abais-
la formulation et se situe généralement 2 oC au-dessus de T g’ , ser la valeur de la température T g’ , ce qui peut engendrer des
correspondant à la température de transition vitreuse de la solu- répercussions sur la stabilité du produit, au cas où les excipients
tion gelée, ou bien à la température eutectique (Te) si le soluté est cristalliseraient pendant le stockage du produit lyophilisé. La tem-
cristallisé. La température des étagères doit donc être pérature de recuit est généralement comprise entre les températu-
programmée au-dessous de T g’ . La valeur de T g’ est tabulée pour res T g’ de l’état amorphe et Te de l’agent de charge. La durée de

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LYOPHILISATION DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES ET BIOPHARMACEUTIQUES _______________________________________________________________

cette opération est typiquement de deux heures minimum pour la sublimation de la glace (figure 1), la température du produit risque
cristallisation des agents classiques (mannitol ou glycine) en pro- d’atteindre et de passer au-dessus de T g’ , provoquant la fusion
portions usuelles (> 80 % de la masse totale de soluté). des cristaux de glace en solution concentrée gelée. Ce phénomène
Le recuit opéré au-dessus de la température T g’ provoque la crois- engendre généralement l’effondrement (collapse) du lyophilisat,
sance des cristaux de glace au détriment de ceux de petite taille qui avec des conséquences de dégradation chimique possibles.
deviennent instables et fondent [11]. Ce phénomène physique, Un paramètre supplémentaire à considérer pour programmer la
appelé Ostwald ripening est utilisé pour réduire les différences de température d’étagère est l’effet de migration du front de sublima-
morphologie entre les cristaux de glace, et rendre plus homogène la tion sur le transfert de matière. Au fur et à mesure de la sublima-
distribution de taille des cristaux de glace au sein d’un flacon et entre tion de la glace, les molécules d’eau rencontrent une résistance
les flacons. La résistance du produit au flux de vapeur d’eau est ainsi RFMP croissante à diffuser à travers la couche sèche poreuse.
abaissée, et diminue la durée du séchage primaire. Une autre Cette structure poreuse est l’image de la distribution des cristaux
conséquence de l’opération est la réduction de la surface spécifique de glace formés lors de l’étape de congélation. L’augmentation de
du produit qui a pour effet de diminuer la vitesse de désorption de l’épaisseur de la couche poreuse a pour effet de ralentir la subli-
l’eau et peut conduire à augmenter le temps de séchage secondaire mation, d’autant plus que les cristaux sont de petite taille, ce qui
ou bien à conserver un taux d’humidité résiduelle plus important. engendre un risque de surchauffe du produit pour une tempéra-
ture d’étagère constante.
3.1.4.2 Concepts techniques visant à maîtriser
la nucléation La température d’étagère Tétag requise pour une température du
produit à l’interface de sublimation Tfs donnée, a été établie par
Pour réduire l’impact d’une nucléation aléatoire sur les étapes Pikal et col. [2], en combinant les équations (2) et (10) :
de séchage d’un cycle de lyophilisation, différents concepts ont été
suggérés afin de manipuler la nucléation. Il s’agit essentiellement 1 dQ  1  max −  
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Tétag = Tfs + + (11)


Afl dt  K fl K G 
de pouvoir maîtriser la température et le temps nécessaire pour
que la nucléation soit initiée.
Une première technique consiste à induire la nucléation par de avec ( max − ) (cm) épaisseur de la couche congelée.
fortes impulsions électriques [12], avec une utilisation limitée pour
des formulations à base de sels. Une variante consiste à utiliser Le second paramètre opératoire est la pression de la chambre
des ondes acoustiques ultrasonores [13] dans le domaine de de séchage Pch . L’équation (4) montre que plus la pression de la
fréquences allant de 10 à 40 kHz. Cette technologie est cependant chambre est basse, plus la force motrice de sublimation est impor-
limitée à un environnement restreint et ne peut pas être utilisée tante et la vitesse de sublimation également. De manière générale,
pour des lyophilisateurs industriels. la pression de chambre des lyophilisateurs varie entre 50 et
200 µbar. La pression optimale résulte du compromis entre une
Une seconde technique, la congélation induite par le vide [14] vitesse de sublimation rapide et un transfert de chaleur homogène
[15], consiste à abaisser la pression dans la chambre contenant le obtenu dans la gamme 100-150 µbar.
produit, et provoque la congélation en surface. Cependant, cette
technique aurait des conséquences sur l’apparence du produit en Le problème majeur dans le choix des paramètres Tétag et Pch
fin de cycle et est donc peu utilisée. est qu’ils ont un effet corrélé sur la température du produit (TP). À
partir de la combinaison des équations (2), (4) et (10) et la
La technique du « brouillard glacé » (ice fog technique ) est considération que le produit et le bouchon contribuent significati-
certainement la plus connue et la plus simple à mettre en œuvre à vement à la résistance au flux de vapeur d’eau [16], on peut écrire :
l’échelle industrielle. Le concept a été proposé par T.W. Rowe en
1990 et appliqué à la lyophilisation en 2004 [5]. Dans cette technique, Pglace − Pch
la température du produit est amenée à la température désirée de Afl K fl (Tétag − TP ) = ∆HS (12)
nucléation de la glace par un flux d’azote gazeux refroidi. Celui-ci RFMP + RFMB
produit dans la chambre de séchage, à pression atmosphérique ou
dépressurisée, un brouillard dense de glace. Le brouillard glacé pro- L’équation (12) montre clairement l’interaction entre les deux
voque l’ensemencement de petits cristaux de glace en surface lors paramètres opératoires Pch et Tétag , et la température du produit TP .
de la pénétration dans les flacons, causant ainsi la nucléation. La vitesse de sublimation (dm/dt ) est maximale pour la valeur de TP
la plus haute admissible (< T g’ ) et pour une force motrice maximale,
c’est-à-dire pour la plus faible valeur possible de Pch . La corrélation
3.2 Séchage primaire de ces paramètres est montrée sur la figure 8 [14] tracée schémati-
quement à partir de données expérimentales obtenues dans le cas
Cette opération représente l’étape la plus coûteuse, en termes d’une lyophilisation d’une formulation particulière [17]. Ces mesu-
de temps et d’énergie consommés. De ce fait, l’optimisation d’un res sont reprises pour dégager une tendance sur la corrélation entre
cycle de lyophilisation consiste à réduire au maximum le temps de les différents paramètres [18] dm/dt, Pch , Tétag et TP . La figure 8
sublimation de la glace. Seulement, deux paramètres opératoires montre qu’à pression de chambre constante, la vitesse de sublima-
peuvent être contrôlés durant cette étape : la température des éta- tion augmente avec la température d’étagère. L’analyse des isother-
gères et la pression de la chambre de séchage. Des études ont mes de température du produit (TP = constante), montre que
conduit à la prédiction de ces paramètres en fonction des caracté- l’association d’une température d’étagère élevée et d’une pression
ristiques du produit, de la glace et du flacon [2]. de chambre assez basse favorise la sublimation. Si on se place en
un point A donné du diagramme, pour une formulation caractérisée
3.2.1 Optimisation du séchage primaire par une valeur de T g’ = −18 o C , la vitesse de sublimation peut être
abaissée (trajet 2) ou augmentée (trajet 1) en ajustant uniquement la
L’optimisation de l’étape de sublimation de la glace repose sur pression de la chambre de séchage (Pch). Augmenter la pression de
l’équilibre entre les transferts de chaleur et de matière (vapeur chambre uniquement (vers 50-55 µbar), a pour conséquence d’accé-
d’eau) donné par l’équation (10). L’énergie absorbée durant la lérer la sublimation et d’augmenter la température du produit au ris-
sublimation doit être compensée par un apport d’énergie (à la que d’atteindre T g’ (trajet 1). Par contre, diminuer Pch , ralentit le
bonne vitesse) provenant du transfert de chaleur entre l’étagère processus de sublimation (trajet 2). Afin de sécuriser l’opération, il
chauffée et le produit. Si cet équilibre n’est pas respecté, la tempé- est préférable de diminuer la pression vers 30 µbar, et d’augmenter
rature du produit est abaissée, la force motrice de sublimation la température d’étagère vers 40 oC (trajet 3), ce qui laisse une
réduite et la sublimation de la glace ralentie. Si les étagères sont marge de sécurité plus importante sur la température du produit par
amenées à une température excessive, dans le but de favoriser la rapport à T g’ .

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40 °C
−15 °C
0,3

30 °C
Vitesse de sublimation (dm/dt)n (g · cm–2 · h–1)

t
ui
od
pr
du
20 °C

Température d’étagère
0,2

e
ur
(1)

t
ra
pé A
m
(3)
Te

(2) 5 °C

0,1
0 °C
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— 5 °C

−20 °C
−25 °C
−30 °C
0,0
0 20 40 60
Pch (µbar)

Effets corrélés de la température d’étagère et de la pression de


chambre (Pch) sur la température du produit et la vitesse de
sublimation normée par la section du flacon [14]

Figure 8 – Corrélation des paramètres du séchage primaire

3.2.2 Mesures de paramètres compatible avec le chargement automatique et l’aspect stérile du


produit dans l’industrie pharmaceutique ;
La température TP du produit est accessible et peut être – la pesée des flacons est également un moyen de détermination
contrôlée pendant un cycle de lyophilisation par mesure directe de la fin de la sublimation ;
avec des thermocouples ou par mesure d’une augmentation de – la présence de vapeur d’eau à l’intérieur de la chambre de
pression lors du séchage primaire. Cette méthode, appelée séchage peut être suivie à l’aide d’un spectromètre de masse
« mesure de température manométrique » (manometric tempera- permettant l’analyse en gaz résiduels. Une diminution rapide du
ture measurement ), permet la mesure de la température du taux de vapeur d’eau indique la fin de la sublimation de la glace.
produit à l’interface de sublimation pendant le séchage primaire, Une technique utilisée à l’échelle industrielle pour déterminer la
en isolant rapidement la chambre de séchage du condenseur à fin de sublimation est le test d’augmentation de pression. Pour
l’aide de la vanne d’isolement (figure 5). L’analyse de l’augmenta- réaliser ce test, la chambre de séchage est isolée du condenseur
tion de pression pendant cette courte période d’isolement permet pendant un court laps de temps (< 30 s), à l’aide de la vanne d’iso-
d’obtenir la température du produit par ajustement sur une rela- lement (figure 5). Cette manœuvre a pour conséquence d’augmen-
tion théorique [19] entre la variation de pression et Tfs . Cette ter la pression de chambre au cours de la sublimation de la glace.
méthode présente l’avantage de minimiser l’intervention humaine Dans le cas contraire, la sublimation est terminée. Une autre tech-
en évitant de placer des capteurs dans les flacons. nique de détermination de la fin de sublimation consiste à
comparer la pression de chambre à l’aide de deux capteurs de
La durée du séchage primaire est également un paramètre
conceptions différentes [R 2 050] : un manomètre capacitif et une
opératoire important [20], dans la mesure où un séchage secon-
jauge Pirani. La jauge Pirani indique une valeur environ 60 % supé-
daire prématuré peut provoquer l’effondrement du lyophilisat et
rieure à celle obtenue par le manomètre capacitif en présence de
maintenir le produit sous conditions de séchage primaire entraîne
vapeur d’eau, essentiellement parce qu’elle mesure la conductivité
uniquement un gaspillage de temps et d’énergie. La fin du
thermique du gaz dans la chambre de séchage alors que le mano-
séchage primaire peut être déterminée par plusieurs critères à
mètre mesure une pression absolue. La diminution de la mesure
l’échelle pilote :
Pirani indique un changement de composition du gaz dans la
– l’instant auquel la température du produit approche celle de chambre, et la fin de la première étape de séchage. Il existe égale-
l’étagère marque la fin de l’étape de sublimation de la glace. ment des procédés d’analyse des gaz, Lyotrack commercialisés par
L’utilisation de ce critère nécessite de placer des thermocouples au Alcatel, et basés sur la spectroscopie d’émission optique,
sein du produit. L’utilisation de thermocouples n’est pas permettant la mesure de la concentration de vapeur d’eau.

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3.3 Séchage secondaire par rapport aux molécules de faible poids moléculaire, par une
stabilité marginale en solution, due à des effets de température
Dans cette étape, l’eau résiduelle non congelée est éliminée par (haute et basse) à des variations de pH, à la présence de cristaux
évaporation au-dessus de la température ambiante. La matrice de glace et à une déshydratation importante. Pour éviter la dégra-
vitreuse formée lors de l’étape de congélation, contient environ dation de la protéine durant le cycle de lyophilisation, et durant
20 % d’eau, pour des solutés amorphes (figure 3), qui sera son stockage à l’état sec, de nombreux excipients sont utilisés,
éliminée par désorption. La température finale du produit, souvent de manière empirique, transformant les formulations en
déterminée par la température d’étagère, et la durée de cette étape recettes de cuisine très complexes. Le rôle de chaque type d’exci-
sont deux paramètres importants car ils déterminent le degré final pient peut être décrit succinctement. La nature et la concentration
d’hydratation du produit. de ces excipients ont une influence prépondérante sur les
conditions à respecter lors d’un cycle de lyophilisation. On peut
La transition entre la fin du séchage primaire et le début du
différencier les excipients qui ont un rôle dans l’opération de
séchage secondaire est très importante, spécialement pour les
lyophilisation (les quatre premiers) de ceux qui sont ajoutés pour
produits amorphes. Dans la mesure où le produit renferme un
un rôle lié avec l’administration d’un principe actif.
degré d’humidité significatif, il y a risque d’effondrement si la
vitesse de réchauffage du produit n’est pas appropriée à la vitesse
d’évaporation de l’eau résiduelle. La valeur de T g’ augmente au fur
et à mesure que le taux d’eau résiduelle diminue, ce qui influe sur 4.1 Agents tampon
la température d’effondrement TC . La vitesse de chauffage idéale
correspond donc à la variation dT g’ /dt afin de ne pas allonger inu- Ils permettent de maintenir le pH constant au sein d’une solu-
tilement le temps de transition entre les deux étapes de séchage. tion, pendant le cycle de lyophilisation, le stockage et la reconstitu-
Des rampes de température de 0,1 ou 0,15 oC/min pour des pro- tion. Dans la plupart des cas, le produit reconstitué devrait avoir
duits amorphes sont régulièrement utilisées pour atteindre la tem- un pH se situant dans le domaine physiologique, entre 7,0 et 7,8.
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pérature du séchage secondaire en toute sécurité pour le produit. Un écart de pH du produit trop important par rapport aux valeurs
Pour des produits cristallisés, des rampes de 0,3 ou 0,4 oC/min physiologiques peut provoquer l’irritation des tissus, des
sont conseillées. La vitesse de désorption est indépendante de la douleurs... à l’administration. Les tampons phosphate, tris,
pression de chambre, et de ce fait la pression en fin de séchage histidine et lysine sont couramment utilisés. La concentration en
primaire est maintenue lors de la transition et durant le séchage sel tampon doit être suffisamment élevée pour maintenir correcte-
secondaire. ment le pH durant la congélation et le séchage, sachant qu’une
concentration élevée en sel va diminuer la valeur T g’ de la solution
La température finale du produit, est considérée comme le para- et aussi favoriser la cristallisation et la variation de pH lors de la
mètre critique notamment pour la lyophilisation de produits bio- congélation.
pharmaceutiques. De manière générale, il est reconnu qu’une
teneur en eau résiduelle importante a pour conséquence d’amoin-
drir la stabilité des produits pharmaceutiques durant leur stockage.
La concentration massique en eau résiduelle varie typiquement
4.2 Agents stabilisants
entre 0,5 et 3 % en fin de lyophilisation. Cependant, les biomolécu- Ils sont essentiellement utilisés pour lyophiliser les produits
les se dénaturent quand elles sont excessivement déshydratées, à biopharmaceutiques, lors de l’étape de congélation et lors des
des taux dépendant du type de biomolécules. En absence d’agents étapes de séchage [21]. Les excipients qui présentent la propriété
stabilisants dans la formulation, le cycle de lyophilisation doit être de stabiliser l’état natif d’une biomolécule contre toute source de
optimisé pour maintenir un taux d’hydratation suffisant pour ne stress sont également appelés agents bioprotecteurs. On distingue
pas dégrader la protéine. En présence d’agents bioprotecteurs deux catégories de bioprotecteurs :
(§ 4.2) efficaces, la concentration massique d’eau d’hydratation
peut descendre sous 1 %. La température d’étagère pour la – les cryoprotecteurs qui sont efficaces contre les basses
seconde étape de séchage, est généralement programmée à températures ;
35-50 oC [2]. Au-dessous de ces températures, le séchage secon- – les lyoprotecteurs qui stabilisent la biomolécule lors de la dés-
daire devient extrêmement long. hydratation.
Le séchage de produits amorphes est généralement plus long que Lors d’un cycle de lyophilisation d’un produit biopharm-
le séchage de produits cristallins. Le temps de séchage à une tempé- aceutique, il est nécessaire de stabiliser la biomolécule à la fois
rature donnée dépend également de la composition de la formula- contre ces deux sources de stress (basse température et déshydra-
tion. Dans une formulation composée d’une concentration en tation). Les excipients doivent donc être cryo- et lyoprotecteurs.
solutés importante, l’eau résiduelle est plus difficile à évaporer, à Les analyses les plus récentes menées in situ sur des protéines
cause d’une plus petite surface spécifique du produit sec. Les temps modèles durant un cycle de lyophilisation ont montré que les
de séchage dans cette phase sont typiquement de 3 à 6 h. Le temps opérations de séchage étaient la principale cause de
de séchage peut être estimé par la mesure en temps réel du taux dénaturation [22], indiquant la nécessité d’utiliser des lyoprotec-
d’eau résiduel, pendant le séchage secondaire par prélèvement d’un teurs efficaces. Afin de rationaliser l’utilisation de ces agents, de
échantillon du lyophilisateur sans interruption du cycle de lyophili- nombreuses études ont été menées pour déterminer les propriétés
sation. Les techniques usuelles pour mesurer la teneur du produit requises pour stabiliser les biomolécules lors de procédures de
en eau résiduelle, sont la titration selon la méthode Karl Fisher, lyophilisation. Deux hypothèses semblent émerger de la littérature
l’analyse thermique gravimétrique, ou la spectroscopie infrarouge. pour expliquer les mécanismes de bioprotection.
– La première (hypothèse de remplacement de l’eau [23])
consiste à considérer que les liaisons hydrogène entre la biomolé-
cule et l’eau sont remplacées par des liaisons du même type mais
4. Formulation entre biomolécule et bioprotecteur.
– La seconde (hypothèse de la vitrification [24]) consiste à inter-
La composition de la formulation va dépendre de la nature du préter la stabilité de la biomolécule comme une conséquence de la
principe actif à lyophiliser, petite molécule ou biomolécule. Les très faible mobilité moléculaire de la biomolécule enrobée dans
produits biopharmaceutiques sont souvent des produits très une matrice à l’état vitreux.
puissants, devant être administrés à faible dose, et nécessitant Actuellement, l’association des deux hypothèses semble être
l’ajout d’agents de masse pour préserver un aspect élégant au admise pour expliquer les mécanismes de bioprotection durant un
produit final. Les protéines ou peptides se distinguent également cycle de lyophilisation. La stabilité du produit pendant le stockage

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s’expliquerait, par contre, par la constitution d’une matrice vitreuse 4.6 Agents tensio-actifs
autour de la biomolécule. Les matériaux formateurs de verre dont
la valeur de Tg est élevée par rapport à la température ambiante On les retrouve dans de nombreuses formulations de protéines
sont donc potentiellement des bons candidats pour stabiliser le qui ont une tendance à la dénaturation et à l’agrégation à des
produit biopharmaceutique durant le stockage de la protéine. interfaces hydrophobes (glace, solides...). Ils peuvent également
Parmi les excipients les plus utilisés, et les plus efficaces pour améliorer le mouillage et favoriser l’opération de reconstitution.
stabiliser une biomolécule, figurent les sucres, les polyols, et Leur utilisation en grande quantité n’est pas recommandée à cause
certains polymères. Les disaccharides (saccharose, tréhalose...) de leur valeur de Tg assez basse, principalement pour les agents
sont à la fois cryo- et lyoprotecteurs, donc protègent la biomolé- tensio-actifs non ioniques les plus communément utilisés tels que
cule au cours des trois étapes d’un cycle de lyophilisation. Ce sont le polysorbate 80.
également des formateurs de verres à valeurs de Tg élevées (65 oC
pour le saccharose et 115 oC pour le tréhalose) et de ce fait, ils
protègent les biomolécules à température ambiante durant leur 4.7 Agents antioxydants
stockage à l’état sec. Dans cette famille de composés, le tréhalose
apparaît comme l’agent stabilisant le plus efficace contre différents Ils sont utilisés dans les formulations biopharmaceutiques
types de stress, principalement grâce à sa capacité à former des comme des pièges à radicaux libres car certaines régions de
liaisons hydrogène avec l’eau et probablement avec les biomolé- peptides ou protéines sont sensibles à l’oxydation. L’acide
cules. En contrepartie, l’inconvénient majeur des disaccharides est ascorbique est souvent utilisé pour cette fonction.
qu’ils présentent une valeur de T g’ très basse (– 35 oC pour le sac-
charose et – 30 oC pour le tréhalose), ce qui nécessite de procéder
à une lyophilisation à basse température (environ – 40 oC) et
engendre une étape de sublimation de la glace assez longue. 4.8 Agents antimicrobiens
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Ils permettent d’éviter la croissance microbienne dans le cas des


flacons multidoses dont le contenu doit être administré en plusieurs
4.3 Agents de masse fois. L’alcool benzylique, ainsi que des mélanges de parahydroxy-
benzoates d’alkyle (« Parabens ») sont régulièrement utilisés.
Leur rôle est de donner un aspect élégant (rigide et gonflé,
contrastant avec l’état effondré) au lyophilisat, principalement
lorsqu’il s’agit d’un produit biopharmaceutique très actif, donc
dissous à très faible concentration dans chaque flacon. Générale-
ment, ces agents utilisés ont d’autres fonctions, comme le manni-
5. Critères de qualité requis
tol qui est également un agent stabilisant et agent isotonisant.
Dans les formulations de protéines ou peptides, le mannitol
pour un lyophilisat à usage
représente généralement la majorité des excipients dans un flacon. thérapeutique
D’autres sucres tels que le sorbitol, le lactose, le glucose et le
saccharose présentent les fonctions d’agent de masse. Pour les
Afin de pouvoir commercialiser le produit, le cycle de lyophilisa-
agents les plus couramment utilisés (mannitol ou glycine), l’étape
tion doit être validé, par inspection de certains critères du lyophilisat
de congélation est programmée de manière à faire cristalliser ces
qui doivent satisfaire des normes fixées. Les plus importants dans le
agents (recuit, §. 3.1.4.1), ce qui a pour effet d’améliorer leur capa-
domaine pharmaceutique sont présentés ci-après.
cité à assurer une structure rigide et gonflée au lyophilisat. Dans
certaines formulations, ils doivent coexister avec d’autres agents
(stabilisants) sous forme amorphe. Le lyophilisat est dans ce cas
Ces normes varient suivant le principe actif (par exemple, la cou-
constitué de deux types de phases :
leur, le temps de dissolution,…) et sont fixées par les laboratoires
– un mélange à l’état amorphe composé du principe actif et de dans des cahiers des charges.
l’agent stabilisant ;
– une phase cristalline contenant l’agent destiné à assurer une
structure rigide au lyophilisat.
5.1 État physique du lyophilisat
L’état physique du produit dépend essentiellement de la phase
4.4 Agents modificateurs de température de congélation qui conduit à l’obtention d’un produit sec dans
d’effondrement l’état cristallin ou amorphe. L’une des formes peut avoir un effet
sur la procédure de reconstitution et/ou sur la solubilité du médica-
Ils servent simplement à augmenter la température d’effondre- ment. La stabilité du principe actif lors de son stockage dépend
ment et donc la température du séchage primaire, grâce à leur généralement de son état physique.
valeur de T g’ plus élevée que d’autres excipients utilisés dans la
formulation. Le dextrane est souvent utilisé ainsi que la gélatine.
5.2 Apparence physique du lyophilisat
Les types d’excipient suivants n’ont pas de fonction liée Lors du développement d’un produit pharmaceutique, il est
directement à la procédure de lyophilisation. nécessaire de prendre en compte son apparence physique et de
définir des critères d’acceptabilité sur l’élégance du lyophilisat.
Une description physique du lyophilisat doit être établie, fixant des
normes à respecter pour certains critères tels que la couleur, la
4.5 Agents isotonisants densité, l’uniformité, la mise en évidence d’effondrement... Ces
normes doivent être prises en considération lors de l’inspection de
Ils sont employés dans les formulations parentérales afin validation des lots, fournissant une mesure de la qualité attendue.
d’injecter une formulation isotonique avec les fluides corporels. Le Certains critères peuvent être parfois subjectifs, et le respect des
glucose est régulièrement utilisé, ainsi que le chlorure de sodium normes est contrôlé lors de l’inspection par les services de produc-
et le glycérol. tion et contrôle qualité.

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5.3 Degré d’humidité résiduelle 5.6 Intégrité du principe actif


Le degré d’humidité résiduelle acceptable à la fin d’un cycle Parallèlement à la détection de transition de phase, des mesures
pour qu’une biomolécule ne soit pas dénaturée est intrinsèque à d’intégrité du principe actif doivent être effectuées aux différentes
celle-ci. Compte tenu que l’eau favorise la mobilité moléculaire de étapes du cycle, partant du remplissage des flacons et de leur
la biomolécule (et sa dénaturation) au sein de la matrice vitreuse chargement dans la chambre de séchage jusqu’à l’étape de stoc-
formée avec les agents stabilisants, la teneur en eau résiduelle doit kage. Les mesures nécessitent l’utilisation de spectromètres infra-
être minimisée pour stabiliser la biomolécule pendant son stoc- rouge, chromatographes en phase liquide...
kage. Le degré d’humidité doit donc être déterminé au préalable
par des études de stabilité du produit consistant à suivre l’état
physique du produit ou la dénaturation de la biomolécule lors de
vieillissements accélérés. Des mesures de degré d’humidité sont
6. Conclusion
effectuées sur un échantillonnage soigneusement réglementé de
manière à quadriller les différentes zones de la chambre de La lyophilisation est une technologie basée des principes fonda-
séchage afin de s’assurer de l’uniformité de l’humidité résiduelle mentaux concernant les transformations de phase et les transferts
au sein d’un lot. La valeur et l’uniformité des mesures relative aux de chaleur et de matière. La compréhension de ces principes est
normes fixées rentrent dans les conditions de validation d’un nécessaire pour optimiser les différentes étapes d’un cycle de lyo-
cycle. De manière générale, l’humidité n’excède pas 1 % en masse. philisation de manière non empirique afin de développer des cycles
de lyophilisation efficaces. Les nombreuses études menées sur les
transformations de phases impliquées dans un cycle de lyophilisa-
tion (cristallisation et sublimation de la glace, vitrification de la solu-
5.4 Temps de reconstitution tion sursaturée eau-soluté) ont conduit à des avancées significatives
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sur la programmation d’un mode opératoire. Ces avancées résultent


Les temps de reconstitution sont généralement déterminés lors également du développement technologique dans le domaine des
d’études préalables au même niveau que les tests de stabilité. Le capteurs, utilisés pour suivre des paramètres cruciaux (température
temps de reconstitution correspond au temps mesuré à partir de la du produit, pression de chambre) in situ pendant un cycle. L’activité
dilution du produit dans le solvant jusqu’à l’obtention d’une solu- soutenue dans ces domaines scientifiques et technologiques devrait
tion claire. Il dépend de la nature et de la quantité d’excipients qui permettre d’améliorer l’optimisation des procédures de lyophilisa-
composent la formulation. Ces temps sont souvent évalués pour tion. Le secteur biopharmaceutique est en plein essor et demande
différents solvants, nécessaires à différents modes d’administra- une attention particulière sur les biomolécules très labiles. Dans ce
tion. Ce critère est également pris en considération dans l’évalua- contexte, des efforts portent également sur la formulation, et en par-
tion du produit durant les études de validation d’un cycle. ticulier sur la compréhension des mécanismes de stabilisation et
l’utilisation des matériaux bioprotecteurs afin qu’ils soient utilisés
de manière non empirique et plus efficace. Ces travaux pourront
également être sources de l’élaboration de nouveaux systèmes bio-
5.5 pH protecteurs plus performants, qui permettront d’améliorer la stabili-
sation de produits biopharmaceutiques en solution, pendant la
Les tests de pH doivent être effectués en routine lors du cycle de lyophilisation et lors de leur stockage à long terme. Ce domaine est
lyophilisation, lors du stockage et de la reconstitution, en suivant certainement crucial, pour stabiliser les nouvelles biomolécules
toujours le même plan d’échantillonnage. Aucune variation de pH émanant du développement intensif des biotechnologies, aussi bien
ne doit être détectée, excepté lors d’une reconstitution nécessitant lors de leur stockage, que lors de leur administration par de nou-
l’utilisation d’un solvant différent de celui de la formulation initiale. veaux dispositifs à libération contrôlée.

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P
O
U
Lyophilisation de produits R
pharmaceutiques
E
et biopharmaceutiques N

par Alain HEDOUX


S
Professeur des Universités
Enseignant au département Mesures Physiques de l’IUT A de l’Université de Lille 1 A
Chercheur dans l’Unité Matériaux et Transformations, UMET – UMR CNRS 8207,
Université de Lille 1
V
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À lire également dans nos bases

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http://www.freeze-drying.eu
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S http://www.serail.com
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Sciences, University of Colorado Health Sciences Center (Denver) USA
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Bloomington, USA
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