Vous êtes sur la page 1sur 67

09/04/2013

L’ASSURANCE DES
RESPONSABILITES CIVILES
PROFESSIONNELLES
1ere Partie: Règles communes aux
assurances des R.C

Chapitre I : Domaine des assurances des RC

Section 1: RC délictuelle - RC contractuelle


Section 2 : Obligations d’assurance RC

Chapitre II : Contenu d’une assurance RC

Section 1: Étendue de la garantie


Section 2 : Exclusions générales

Chapitre III : Particularités des


assurances RC en cas de sinistre

Section 1: Dispositions prévues


dans la loi des assurances
Section 2 : Participation de
l’assureur au procès pénal

1
09/04/2013

2 eme Partie : Principales


formules d’assurance RC

Chapitre I :Assurance RC des entreprises

Section 1 : Classification des entreprises


Section 2 : Assurance RC pendant l’activité

Chapitre II : Assurance RC de certaines


professions

Section 1 : Règles communes aux contrats


spécifiques à certaines professions

Section 2 : Assurance RC des médecins

2
09/04/2013

1ere Partie : Règles communes aux


assurances des R.C

Les assurances de responsabilité civile sont soumises à


un certain nombre de dispositions communes les
caractérisant et les différenciant des autres catégories
d’assurances.

Cette première partie vise précisément à exposer ce


contexte spécifique, dont la connaissance permet ensuite
de comprendre et d’analyser plus aisément et plus
rapidement toute forme particulière .

Dans un premier chapitre nous examinerons le domaine des


assurances de Responsabilité civile .

Le chapitre deux sera consacré à l’étude du contenu d’une


assurance de Responsabilité civile .

Enfin, dans un chapitre trois, nous cernerons les


particularités des assurances de Responsabilité civile en
cas de sinistre.

3
09/04/2013

Chapitre I : Domaine des assurances des RC

Pour cerner le domaine des assurances de


Responsabilités civile il est nécessaire de reprendre la
distinction entre Responsabilité délictuelle et
Responsabilité contractuelle (section 1) avant de faire
le point sur les obligations d’assurance de
Responsabilité civile (section 2).

Section 1: RC délictuelle - RC contractuelle:

Le domaine traditionnel des assurances de responsabilités


(§1) concerne la Responsabilité civile délictuelle ou quasi-
délictuelle. Mais de plus en plus les assurances de
responsabilités s’étendent à la couverture de
Responsabilités civiles contractuelles (§2) .

4
09/04/2013

§1: Le domaine traditionnel des assurances de


responsabilités :

Nous avons vu que la Responsabilité civile, par


opposition à la Responsabilité pénale, pouvait faire l’objet
d’une assurance .

Il nous faut à présent affiner l’analyse, à partir de la


distinction entre Responsabilité délictuelle et
Responsabilité contractuelle, et compte tenu de la nature
même de l’opération d’assurance .

L’assurance, par définition, couvre un risque aléatoire, c’est-à-


dire dépendant du hasard . Pour calculer la prime, l’assureur
doit disposer d’éléments statistiques fiables portant sur un
grand nombre de cas comparables .

Or, on constate que la Responsabilité délictuelle (ou


quasi )est de manière générale, liée à la notion de hasard
puisque victime et responsable ne sont pas, à priori, liés par
un contrat . De plus cette Responsabilité civile concerne tout
individu .

5
09/04/2013

Par contre la Responsabilité contractuelle résulte d’un


engagement entre deux personnes et, surtout, dépend du
contenu des obligations prévues au contrat. Ainsi l’aspect
aléatoire est beaucoup moins évident, en particulier
lorsqu’il s’agit d’une obligation de résultat.

Techniquement l’assureur éprouve de sérieuses


difficultés à cerner et à calculer le risque engendré par des
liens conventionnels .

Au vu de ces considérations générales, on peut


comprendre pourquoi les assurances de responsabilité
visent au premier chef des responsabilités extra-
contractuelles, c’est là le domaine traditionnel de
l’assurance depuis un siècle.

Cela ne signifie nullement l’exclusion de toute assurance de


responsabilité contractuelle ; cela implique par contre des
précautions et des limites importantes pour délivrer une
telle garantie.

§2: L’extension du domaine des assurances de


responsabilité:

Cette extension se situe essentiellement dans les


Responsabilités contractuelles et s’explique par la
combinaison de plusieurs facteurs .
- Accroissement du besoin et de la demande d’assurance du
publique .

6
09/04/2013

- Amélioration de la technique d’assurance qui permet de


maîtriser et de couvrir des risques nouveaux en réponse
de besoin de la société (statistiques, rédaction des contrats ,
gestion informatisée des risques , réassurance)

-Obligation de l’assurance de certains risques


professionnels : protection des clients : couverture des
responsabilités contractuelles .
L’extension du domaine des responsabilités concerne
également la responsabilité délictuelle
Exemple: pollution de l’environnement .

Section 2: Obligations d’assurance de


Responsabilité civile :

On va examiner la cause et la manière avec laquelle se


sont développées les assurances obligatoires, et comment
sont classées les obligations .

§1: Développement des obligations


d’assurance de Responsabilité .

Depuis presque une quarantaine d’année pas moins de


trente obligations d’assurance ont été instituées. Ces
dispositions concerne essentiellement l’assurance dite : «
Responsabilité civile professionnelle ».

7
09/04/2013

Pratiquement cela veut dire que pour exercer certaines


professions il faut justifier d’une assurance garantissant les
conséquences des dommages causés aux clients,
consommateurs ou aux tiers durant l’exercice de la
profession considérée.
L’objectif recherché à travers l’instauration de l’assurance de
Responsabilité et de permettre aux victimes non fautives
d’être indemnisées.

L’obligation d’assurance permet également à celui qui exerce


une profession de protéger son patrimoine sur lequel il
devrait inévitablement prélever les indemnités en l’absence
d’assurance . Assurance signifie pour le professionnel une
sécurisation de son activité.

Ainsi, les assurances de responsabilités obligatoires se


justifient sur un plan économique. Mais leur multiplication
excessive comporte un danger de déresponsabilisation en
raison du transfert de la charge de la réparation vers
l’assureur. Cela peut engendrer ainsi une démobilisation en
matière de prévention des risques .

Pour éviter ces inconvénients , on tend à moraliser


l’exercice de certaines professions en renforçant les
conditions d’accès et les sanctions pénales encourues. On
constate à ce sujet, que les nouvelles obligations
d’assurance de responsabilités s’inscrivent toujours dans le
cadre d’une réglementation accrue pour l’exercice de telle
activité.

8
09/04/2013

§2: Classification des obligations d’assurance de


responsabilités.

Notre propos n’est pas ici de dresser l’inventaire exhaustif de toutes les
obligations.
Nous limiterons délibérément nos développements à une présentation
globale et commentée des principales catégories .

pour la recherche du texte et du contenu précis inhérent à chaque


obligation, on pourra se référer utilement à l’ordonnance 95 07 du 25
janvier 1995 relative aux assurances et les conditions générales pour
chaque risque ou catégorie de risques.

Dans l’immédiat, nous avons retenu une classification en quatre


grandes catégories .

A) LES OBLIGATIONS RELATIVES AUX


TRANSPORTS :
Elles sont nombreuses et englobent non seulement l’assurance
automobile mais aussi l’assurance « responsabilité » de
transports fluviaux, maritimes et aériens, tant en ce qui
concerne les passagers que les marchandises .

B) LES OBLIGATIONS INHERENTES A L’EXERCICE


D’UNE PROFESSION :

C’est ici que l’on observe une véritable « inflation législative » et


que l’on emploie la notion d’ « assurance Responsabilité civile
professionnelle » .

9
09/04/2013

Les textes instaurent en générale une obligation d’assurance


à concurrence d’un montant minimum par année
d’assurance avec une franchise exprimée en pourcentage
des dommages.

L’assurance doit couvrir les conséquences d’erreurs,


d’omissions ou d’inexactitudes commises au cours
des activités professionnelles, au détriment des tiers
et surtout des clients.

Cela signifie que l’obligation d’assurance englobe la


Responsabilité contractuelle et la Responsabilité
délictuelle.

Les professions concernées sont essentiellement celles


libérales .
Citons à titre d’exemple les agents immobiliers, les
commissaires aux comptes, les conseils juridiques , les
experts en automobile, les notaires, les syndics de
copropriété…

Les professions du bâtiment sont également soumises à une


obligation d’assurance de responsabilité; mais elles
relèvent des dispositions tout à fait spécifiques .

N.B Souvent on ignore qu’il existe une obligation d’assurance


pour telle profession, mais à l’inverse, on retient des
obligations inexistantes .

10
09/04/2013

C) LES OBLIGATIONS SE RAPPORTANT AUX


ACTIVITES SPORTIVES OU AUX LOISIRS :

Nous trouvons dans cette catégorie, par exemple les obligations


suivantes:
-l’assurance chasse du particulier .
-l’assurance des groupements et établissements sportifs.
-l’assurance des exploitants de remontées mécaniques.
- l’assurance des agences de voyages.

D) LES OBLIGATIONS DIVERES :

Nous avons regroupé dans cette catégorie les obligations difficiles à


classer et ne ressortissant pas aux trois catégories précédentes.

Retenons deux exemples significatifs.

- Les assistantes maternelles, c’est-à-dire les gardiennes


d’enfants à titre onéreux, doivent souscrire une assurance
Responsabilité civile.

- Le locataire est tenu de s’assurer pour sa responsabilité .

Afin d’illustrer la diversité des obligations nous citerons


un dernier exemple : tout promoteur de recherches
biomédicales devra souscrire une assurance garantissant
sa Responsabilité civile vis-à-vis des personnes qui se
prêtent à des tests et essais de médicaments et de
thérapeutiques .

11
09/04/2013

Chapitre II : Contenu d’une assurance RC

Dans tout contrat d’assurance de responsabilités, on retrouve un


certain nombre de notions fondamentales dont la connaissance est
indispensable .

Ces notions figurent le plus souvent aux conditions générales qui sont,
rappelons-le, aménagées et complétées pour chaque formule par des
conditions particulières et/ou des conventions spéciales.

Les conditions générales constituent le tronc commun à partir duquel


les branches viennent se greffer. Le chapitre deux vise à cerner ce
tronc commun. Nous nous intéresserons aux greffes dans la troisième
partie.

Parmi les dispositions communes aux assurances de


Responsabilité civile nous distinguerons celles se rapportant à
l’étendue de la garantie (section I) de celles relatives aux exclusions
générales (section II).

Section 1: Étendue de la garantie

Nous examinerons successivement :


- l’objet d’une assurance de responsabilité;
- le contenu et l’importance des garanties;
- la période de garantie;
- l’étendue géographique des contrats ;
- la garantie défense/recours;

§1: l’objet d’une assurance de responsabilité civile

12
09/04/2013

A) Objet du contrat

La formulation exacte de l’objet du contrat d’assurance de


Responsabilité civile varie, bien entendu, selon la société
d’assurance et le contrat considéré. Mais on retrouve les
mêmes notions et le sens général est conforme à la
définition suivante:

« Par le présent contrat l’assureur garantit les conséquences pécuniaires


de la Responsabilité civile pouvant incomber à l’assuré à la suite de
dommages corporels, matériels causés aux tiers au cours
- soit de sa vie privée;
-soit de son activité telle que définie aux conditions
particulières ».

Cette définition appelle plusieurs observations .

1) La référence à la « Responsabilité civile » sans autre


précision implique la garantie , sous réserve des
exclusions, de Responsabilité délictuelle et de la
Responsabilité contractuelle.

Cette formulation correspond à des contrats récents où


l’assureur entend élargir sa couverture et mieux garantir le
client. En pratique, nombre de contrats limitent, a priori
l’assurance à la Responsabilité civile délictuelle en
précisant « Responsabilité encourue par l’assuré en vertu
des articles 124 et suivant du code civil algérien. »

13
09/04/2013

La formulation restrictive doit être abandonnée .


Si l’assureur ne souhaite pas couvrir telle hypothèse, de
Responsabilité contractuelle par exemple, il lui appartient
de le traduire par une exclusion .

Autrement dit, il est souhaitable de proposer à l’assuré une


garantie large, compréhensible par tous les assurés et
s’apparentant à une couverture « tout sauf ».

Remarque : l’idée qui consiste à dire que le meilleur


contrat est celui qui précise les seuls articles du code civil
relevant de la garantie est aujourd’hui totalement
abandonnée .

L’énumération des bases juridiques de la responsabilité


assurée limite l’assurance aux seuls cas prévus. Si
l’assuré est mis en cause sur un fondement non stipulé il
n’est pas couvert, alors qu’il le serait dans un contrat
retenant une formulation large.

2) L’assurance met en présence trois parties : « l’assureur »,


« l’assuré » et le « tiers ».

Cela signifie que nous nous trouvons dans une situation


inhabituelle, lourde de conséquences; l’assuré est bien la
personne garantie mais ce n’est pas lui qui a vocation à
toucher les indemnités d’assurance, contrairement aux
assurances de choses.

14
09/04/2013

ainsi, « être assuré » veut dire bénéficier de l’assurance


qui intervient à sa place pour indemniser le tiers victime.

On arrive ainsi à la situation suivante: l’assuré n’est jamais


celui ou celle à qui la compagnie d’assurance verse des
indemnités en cas d’accident couvert.

Par contre, c’est le tiers par opposition à l’assuré qui perçoit


le montant de l’indemnité versé par l’assureur.

Il y a lieu de mettre en relief l’articulation fondamentale de


tout contrat d’assurance de responsabilité.

Donc il y a nécessité absolue de définir la qualité de


chaque partie (assuré, tiers victime)

B) Concepts d’assuré et de tiers victime

Dans beaucoup de contrats et précisément dans les


conditions générales , ces notions sont définies avant
l’objet du contrat sous le chapitre définitions ou glossaire.
Ces définitions peuvent varier d’un contrat à un autre mais
le sens est toujours le même.

1) l’assuré est, en principe, le souscripteur ainsi que


toute personne pour le compte de laquelle il a stipulé
suivant mention expresse aux conditions particulières.

15
09/04/2013

souvent la qualité d’assuré est étendue à d’autres personnes,


par exemple au conjoint en assurance vie privée.

2) Le tiers ce définit, a contrario, comme toute personne


autre que l’assuré et autre qu’un certain nombre d’individus
limitativement énumérés.

On stipule en général, que ne sont pas considérés comme


tiers:

- le conjoint, les ascendants et les descendants de l’assuré;


- les préposés, salariés ou non, de l’assuré dans l’exercice
de leurs fonctions ;

Mais on prévoit une exception en ce qui concerne les recours


des organismes de Sécurité sociale. C’est-à-dire que l’on
garantira l’assuré pour les dommages subis par son
conjoint, ses ascendants, ses descendants ou ses
préposés lorsque sa responsabilité pourra être engagée
par les organismes sociaux.

Conclusion sur les notions d’assuré et de tiers


La situation est loin d’être simple et uniforme. En pratique il
convient de se référer expressément aux définitions de
chaque contrat.

16
09/04/2013

§2 : Contenu et importance des garanties

A) Les dommages garantis

Au titre de l’objet du contrat, nous avons retenu la


garantie des dommages corporels, matériels et immatériels
causés à autrui.

1) Dommage corporel : Toute atteinte corporelle subie par


une personne physique.

2) Dommage matériel : Toute détérioration ou destruction


d’une chose ou substance, toute atteinte physique à des
animaux .

3) Dommage immatériel : Tout préjudice pécuniaire


résultant de la privation de jouissance d’un droit, de
l’interruption d’un service rendu par une personne ou par
un bien meuble ou immeuble ou de la perte d’un bénéfice
qu’entraîne directement la survenance de dommages
corporels ou matériels garantis.

Nous devon relever ici, une règle fondamentale: les


assureurs de responsabilités ne garantissent que les
dommages immatériels consécutifs à des dommages
corporels ou matériels couverts, sauf extension expresse
ou contrat particulier .

17
09/04/2013

On a coutume de dire que, sauf exception, les dommages


immatériels purs, ou non consécutifs, sont exclus. Nous
verrons au titre de l’assurance Responsabilité chef
d’entreprise les extensions possibles .

En matière de Responsabilité civile professionnelle, le


principe souffre une exception: lorsque l’on garantie les
conséquences d’erreurs commises, par exemple, par un
expert comptable, on couvre nécessairement des dommages
immatériels purs, conformément aux textes instaurant
l’obligation d’assurance.

Pour revenir au principe et illustrer notre propos, prenons


un exemple :

une entreprise de chaufferie industrielle est chargée de


fournir de l’eau chaude à une usine. A la suite d’une erreur,
les vannes d’alimentation du client sont fermées. L’usine
subit des pertes d’exploitation pendant l’interruption de
l’alimentation en eau chaude, il s’agit de dommages
immatériels non consécutifs, et donc non couverts a priori,
par l’assurance responsabilité de l’entreprise de chaufferie.

18
09/04/2013

Observons que cette exclusion se justifie par la nécessité


de limiter la garantie à un risque accidentel.

Ici, il s’agit d’une Responsabilité contractuelle impliquant


une obligation de résultat. Nous vérifions ce que nous
avons évoqué dans le chapitre précédent (Section I) à
propos du domaine des assurances de Responsabilité
civile, c’est-à-dire les difficultés que soulève la garantie de
certaines responsabilités contractuelles .

B) Les évènements garantis

1) Pendant longtemps les assureurs ont limité leur garantie


aux seuls accidents.

L’accident est tout évènement soudain, imprévu et extérieur


à la victime et à la chose endommagée, constituant la
cause de dommages corporels, matériels et immatériels .

2) Cette limitation est apparue trop restrictive et les assureurs


étendent aujourd’hui leur garantie à d’autres évènements
tels notamment :

- les intoxications alimentaires ;


- les incendies;
- les dégâts des eaux

19
09/04/2013

C) Les montants des garanties

On distingue les dommages corporels des dommages matériels et


immatériels consécutifs .

1) montants des garanties pour les dommages corporels


Très souvent la garantie des dommages corporels est stipulée sans
limitation de somme, ou en illimitée, mais sous réserve des
dispositions dites « dommages exceptionnels »

La clause « dommages exceptionnels » apparaît méconnue et source de


confusions: elle prévoit une limitation chiffrée, selon les sociétés, pour
l’ensemble des dommages corporels, matériels et immatériels résultant
de certains évènements à caractère exceptionnel d’où le nom de la
clause.

Elle doit s’analyser en une clause de sauvegarde qui vient limiter les
engagements de l’assureur, si un des évènements énumérés survient et
relève de la garantie.

20
09/04/2013

Ce n’est pas une clause d’extension des garanties .


Nous reproduisons ci-dessous, le texte exact d’une clause pratiquée
par les assureurs .

Clause « dommages exceptionnels » :

Ce sont ceux qui résultent :


- de l’action du feu, de l’eau, des gaz et de l’électricité dans toutes
leurs manifestations

- d’explosion, de la pollution de l’atmosphère ou des eaux ou


de celle transmise par le sol, de l’effondrement d’ouvrages
ou constructions ( y compris les passerelles et les tribunes
de caractère permanant ou temporaire).

- d’effondrements, glissements et affaissement de terrain et


d’avalanches.

- d’intoxication alimentaire.

- d’écrasement ou d’étouffement provoqué par des


manifestations de peur panique quelle qu’en soit la cause.

21
09/04/2013

ainsi que les dommages survenus sur ou dans des moyens


de transports maritimes, fluviaux ou lacustres, aériens ou
ferroviaires, ou causés par eux ( à l’exclusion des chemins
de fer funiculaires ou à crémaillères, téléphériques ou
autres engins de remontée mécanique.

En cas d’évènement causant à la fois des dommages


corporels, des dommages matériels et des dommages
immatériels visés aux alinéas ci-dessus, les engagements
de l’assureurs, lorsque l’assurance comprend la garantie de
ces dommages matériels et immatériels, ne pourront pas
excéder, par sinistre l’ensemble des dommages corporels,
matériels et immatériels, étant précisé que la garantie des
seuls dommages matériels et immatériels ne pourra jamais
dépasser les sommes fixées pour ces deux catégories aux
conventions spéciales et/ou aux conditions particulières du
contrat.

22
09/04/2013

en cas de co-assurance, la garantie prévue par le présent


article est ramenée à un montant proportionnel à la quote-
part des engagements incombant à l’assureur.

2) Montant des garanties pour les dommages matériels et


immatériels

La plupart des sociétés limitent leur garantie à un montant


par sinistre pour les dommages matériels et immatériels. Ce
montant varie en général.
En principe, il est prévu une franchise absolue par sinistre
exprimée.
- soit en somme forfaitaire.
- soit en pourcentage des dommages avec minimum et
maximum; par exemple dix pour cent, minimum d’une
somme fixée.

23
09/04/2013

§3: Période de garantie

A) Le principe de la période de garantie

1) pour l’assuré et l’assureur il est clair – sinon évident-


que la garantie est acquise entre la date de prise d’effet et
la date de cessation du contrat: c’est-à-dire pendant sa
période de validité.

Ainsi sont couverts les « sinistres » survenant pendant cette


période de validité. Le sinistre, d’une manière générale, est «
la réalisation de l’évènement dommageable prévu et garanti
au contrat ».

Cette définition conduit, naturellement, à se référer à la


date du dommage. Schématiquement, la situation est la
suivante :

24
09/04/2013

SCHEMA N° 1
V V’ = période de validité
D = date du dommage

D1 V D2 V’ D3

D1 non garanti
D2 garanti
D3 non garanti

2) La solution apparaît comme satisfaisante pour les


assurances de biens (incendie, vol, dégâts des eaux, bris
de machines, etc.).

Elle ne soulève pas de difficulté lorsque les


dommages revêtent un caractère accidentel.

25
09/04/2013

Par contre, lorsque le dommage est progressif ( infiltration ou


accumulation d’eau par exemple), on peut théoriquement
retenir deux dates: soit celle du fait générateur (non
étanchéité d’un joint ou ouverture d’un robinet), soit celle de
la première constatation du dommage.

La deuxième solution, seule réaliste, semble s’imposer.

B) Adaptation du principe en assurance de responsabilité

1) En assurance de responsabilités, la situation devient


plus complexe car la notion de sinistre est liée à la
réclamation de la victime .

Or, les parties ont la faculté de définir leur période de


garantie soit par rapport à la date du dommage, soit par
rapport à celle de la réclamation, soit même en fonction
des deux.
2) Pour les assureurs, la solution la plus satisfaisante
– et qui a prévalu pendant (trop) longtemps – était d’exiger
que les deux dates soient situées pendant la période de
validité.
Schématiquement, la situation ressort ainsi :

SCHEMA N°2

D = date de dommage R = date de la réclamation

26
09/04/2013

1er cas V D1 R1 V’

Garantie acquise

2eme cas
D2 V R2 V’

Garantie non acquise

3eme cas
V D3 V’ R3

Garantie non acquise

En cas de changement d’assureur cela engendrait une


solution particulièrement choquante, comme nombre
d’auteurs éminents l’ont judicieusement fait observer.
Soit :
SCHEMA N° 3
V D V’ R
° °

Assureur X Assureur Y

27
09/04/2013

- Pour l’assureur X pas de garantie car la réclamation est


postérieure à la cessation du contrat.
- Pour l’assureur Y pas de prise en charge car le
dommage est survenu avant la prise d’effet.

Conclusion : le client assuré sans discontinuité n’est pas


garanti pour un sinistre survenu alors qu’il était titulaire d’un
contrat.

3) Pour les raisons ci-dessus évoquées, les assureurs ont dû


aménager leur période de garantie.
Pour éviter la non garantie dans le deuxième cas du
schéma n° 2, la solution consiste à accorder une extension
dite « reprise du passé ».

Nous pouvons relever ainsi une première acceptation du


cette notion :

la reprise du passé consiste à couvrir les réclamations


formulées après la cessation du contrat mais afférentes à
des dommages survenus avant la prise d’effet des
garanties (sous réserve de la non connaissance par
l’assuré à la souscription) .

28
09/04/2013

De même, pour garantir le sinistre évoqué dans le


troisième cas du schéma n° 2, il faut accorder une
extension dite « garantie subséquente ».

Relevons, là aussi, une première définition de cette


extension :
La garantie subséquente a pour objet de couvrir des
réclamations formulées après la cessation du contrat mais
afférentes à des dommages survenus pendant la période
de validité.

Remarque : A partir du schéma n° 3 il est aisé d’observer


que la garantie subséquente de l’assureur X devient la
reprise du passé de l’assureur Y.

4) Aujourd’hui, les assureurs de responsabilités prévoient


des périodes de garantie moins restrictives que celle
exposée au 2) ci-avant .

Mais il n’existe pas de clause type minimale retenue par


toutes les sociétés d’assurance. En pratique, il convient de
se référer expressément à chaque contrat.
C) Les applications particulières à certaines assurances
de responsabilités

Pour certaines assurances de responsabilités l’étendue de


la garantie dans le temps met en jeu trois éléments et trois
dates différentes.

29
09/04/2013

1) En assurance RC après livraison


Outre les dates des dommages et des réclamations, il
importe de tenir compte de la date des travaux ayant engendré
le sinistre.

Les assureurs ont la faculté de moduler leur période de


garantie selon une, deux ou trois dates en question .
Et Dans certains contrats on exclut, a priori, les sinistres
imputables à des produits livrés avant la date de prise d’effet.
On dit que l’on ne fait pas de « reprise du passé ». Ici, la notion
de « reprise du passé » est distincte de celle évoqué
précédemment.

Cas par cas, on accorde l’extension en la limitant en générale à


une certaine durée ( un an ou deux ans en général avant la date
de prise d’effet ). On exclut bien entendu, les dommages ou
évènements connus de l’assuré à la souscription.

Outre ce problème de date d’achèvement des travaux, la durée de la


garantie est formulée en fonction de la date des dommages et/ou celle
des réclamations, avec –comme nous l’avons signalé – des variantes
selon les sociétés.

Schématiquement la situation est celle décrite sur le

schéma n°4.

V V’ = Période de validité D = date des dommages

W = date d’achèvement des travaux R = date de réclamation

30
09/04/2013

1er cas W1 V D1 R1 V’

sinistre non garantie sauf « reprise du passé »

2e cas V W2 D2 R2 V’

Sinistre toujours garanti

3e cas

V W3 D3 V’ R3

À voir selon clause du contrat

4e cas

V W4 V’ D4 R4

sinistre non garanti sauf « garantie subséquente »

31
09/04/2013

Il apparaît, dans ce quatrième cas, que la garantie subséquente


consiste à couvrir les réclamations inhérentes à des produits livrés
pendant la période de validité, mais présentées après la cessation du
contrat.

Mais, au titre du troisième cas, on constate que la garantie


subséquente peut être formulée différemment, de manière plus
restrictive, en exigeant que les dommages soient situés pendant la
période de validité!

conclusion: pas d’unicité de traitement chez les assureurs et il


faut analyser chaque contrat et admettre un risque très important de
trou de garantie pour le client.

Remarque: l’assurance Responsabilité civile après travaux


soulève les mêmes difficultés. La date de livraison est remplacee par la
date d’achèvement des travaux.

2)En assurance Responsabilité civile des professions libérales et


juridiques

La troisième date à considérer est celle du fait générateur du sinistre:


par exemple, l’erreur commise lors de la rédaction d’un acte.

De la même manière les assureurs ont la faculté de moduler


leur période de garantie selon une, deux ou trois dates,
sous réserve du respect des conditions minimales prévues
au titre de l’obligation d’assurance « Responsabilité civile
professionnelle » .

3)En assurance construction obligatoire


(Responsabilité décennale)

La troisième date à prendre en compte est celle de


l’ouverture du chantier.

Jadis, on ne garantissait, a priori, que les dommages


survenant pendant la période de validité et afférents à des
chantiers ouverts pendant cette même période.

32
09/04/2013

Les problèmes de reprise du passé et de garantie


subséquente étaient examinés - et plus ou moins résolus –
cas par cas.

Aujourd’hui, l’assurance obligatoire de la responsabilité


décennale doit couvrir les travaux ayant fait l’objet d’une
ouverture de chantier pendant la période de validité, pour la
durée de la responsabilité pesant sur l’assuré.

la garantie est maintenue pendant dix ans à compter de


réception des travaux, sans paiement de prime
subséquente.

Cette solution permet de mettre un terme aux difficultés


précédentes pour les chantiers. la garantie reprise du
passé en cas de changement d’assureur, est inutile.

§ 4 : La garantie défense et recours

A) Les modalités d’octroi de la garantie:

1) Depuis plusieurs années, la majorité des assureurs, pour la


plupart de leurs contrats d’assurance de responsabilité civile,
prévoient l’extension « défense et recours » au titre des
garanties de base.

Ainsi, on indique à l’assuré que l’extension est accordée


gratuitement. Nous nuancerons le propos en précisant qu’elle
est, en général accordée systématiquement, sans surprime
spécifique, c’est-à-dire en fonction d’un tarif de base intégrant le
coût de l’extension.

Nous expliciterons le contenu de chacune des deux garanties,


défense et recours, dans les développements B) et C) ci-après.

33
09/04/2013

2) Auparavant il nous faut mettre en évidence un point


capital :
l’extension défense et recours d’un contrat d’assurance
de responsabilité ne doit pas être confondue avec une
garantie générale dite de « protection juridique ».

La confusion résulte de l’identité de nature des garanties


octroyées: dans l’un et l’autre cas, l’assureur prévoit une «
assistance juridique » soit à l’amiable, soit devant les
tribunaux, avec prise en charge des frais nécessaires.
Mais une différence fondamentale, souvent mal perçue par
les assurés, subsiste : l’extension « défense et recours »
est tout à fait accessoire à la garantie « responsabilité
civile » et limitée aux seuls évènements garantis, alors que
le contrat de protection juridique est accordé à titre
principal et général.

Prenons un exemple : un assuré a souscrit une police « Responsabilité civile


vie privé ».
Imaginons trois cas où il est mis en cause devant un tribunal.

Premier cas : à la suite de dommages imputables à des objets tombés du


balcon de son appartement ;

Deuxième cas : à la suite d’une infraction au Code de la route;

Troisième cas ; à la suite d’un litige avec son propriétaire à propos du bail de
location

34
09/04/2013

Observons que, seul le premier cas relève de l’extension


défense et recours du contrat « vie privé » car la garantie
principale est mise en jeu pour les dommages subis par les
tiers .

Par contre les deuxième et troisième cas ne concernent


pas notre assureur
« Responsabilité civile » . Ils relèvent d’un contrat «
protection juridique vie privé ».

B) La garantie défense

Nous proposons la définition suivante:


« l’assurance s’engage à prendre en charge la défense
de l’assuré devant les tribunaux répressifs devant
lesquels il est cité à la suite d’un dommage garanti. »
Observons que l’extension mentionne les seuls tribunaux
répressifs (ou pénaux). Cela ne signifie pas que l’assureur
n’intervient pas devant les tribunaux civils, bien au contraire
.

35
09/04/2013

Lorsque l’assuré est mis en cause devant un tribunal civil à la suite d’un
dommage garanti, l’assureur intervient forcément puisqu’il défend ces propres
intérêts, c’est-à-dire sa garantie! L'extension est parfaitement inutile dans ce cas,
puisque les «condamnations» consistant en une réparation seront à charge de
l’assureur.

Remarquons toutefois, que dans certains contrats, il est précisé que la défense
de l’assuré est prise en charge devant toute juridiction civile ou pénale.

C) La garantie recours

Nous proposons la définition suite :


« l’assureur s’engage à exercer à ses frais tout
recours amiable ou judiciaire en vue d’obtenir la
réparation des préjudices subis par l’assuré, lorsque
ces préjudice sont de même nature que ceux garantis
au contrat. »

36
09/04/2013

Voilà qui mérite quelques explications :


1) L’assureur accorde une assistance juridique avec prise en charge des frais,
mais il n’indemnise pas les dommages subis par l’assuré. Autrement dis ce
n’est pas une garantie « avance sur recours ».

2) Pour que l‘extension joue il faut un lien avec la garantie principale. On précise
que le recours est acquis pour des dommages « de même nature » que ceux
garantis.

Certains assureurs le stipulent d’une autre manière, en


indiquant qu’il doit s’agir d’un dommage qui aurait été
garanti s’il avait été causé par l’assuré.

Un exemple s’impose ! Reprenons le cas d’une assurance «


Responsabilité civile vie privé».
Notre assuré est renversé par une bicyclette utilisée par un
tiers et circulant sur le trottoir. L’extension recours jouera
car si l’assuré avait, à l’inverse, blessé un tiers avec une
bicyclette, il eût été garanti.

37
09/04/2013

Par contre, si l’assuré est victime d’un accident automobile, la garantie n’est pas
acquise, puisque l’assurance « vie privé » ne couvre pas les dommages causés
par un véhicule terrestre à moteur. Observons que c’est la garantie recours au
contrat d’assurance automobile, si elle existe, qui a vocation à intervenir.

En résumé, pour savoir, dans le cadre d’un contrat « Responsabilité civile », si


l’extension recours joue dans telle situation, il convient de se poser la question
suivante : en supposant que notre assuré soit l’auteur des dommages et non plus
la victime, serait-il garanti?

D) Les dispositions communes aux garanties défense et


recours

1) Pour les deux extensions l’assureur accorde à la fois


une prestation en nature, consistant en un conseil
juridique, et à la fois des prestations en espèces, se
traduisant par la prise en charge de certains frais.
Les frais à charge de l’assureur sont les frais et
honoraires d’enquête, d’expertise, d’instruction,
d’avocat, d’avoué et de procédure.
Une limite par sinistre est prévue. Ce montant varie
selon les sociétés.

38
09/04/2013

Nous constatons qu’une garantie limitée apparaît, aujourd’hui bien insuffisante


compte tenu des coût de procédure.

2) Nous ajouterons à cette remarque une observation d’ordre pratique.

L’extension défense et recours est mal exploitée par les assurés. De plus,
lorsque le client entend en bénéficier un conflit d’intérêt peut l’opposer à son
assureur, ou pour le moins, une divergence d’appréciation de la situation. Ainsi
l’assureur n’accepte pas d’engager une action judiciaire au titre de l’extension
recours pour telle ou telle raison.

Ou encore, l’assuré veut interjeter appel, voire aller en Cassation, alors


que l’assureur souhaite accepter la décision rendue en première
instance. Relevons ici le problème soulevé par le montant de la
garantie.

Conclusion sur la garantie « défense et recours »

Pour notre part, nous pensons que la meilleure solution pour le


client consiste en fait à souscrire un contrat de protection juridique,
distinct, à vocation générale, et auprès d’une société d’assurance
différente de celle garantissant le risque « Responsabilité civile ». Cette
solution permet à l’assuré une pleine application de ses droits et une
couverture non limitée à l’assurance. De plus cela évite la subtile
distinction entre ce qui relève ou non de la garantie recours, comme
nous l’avons examiné au C) précédent.

39
09/04/2013

Section 2 : Etendue de la garantie

Les exclusions générales


Comme dans tout contrat d’assurance IARD ( Incendie, Accidents,
Risques Divers), les exclusions en assurances de responsabilités sont
nombreuses.
Nous distinguerons:
- Les exclusions communes aux assurances de dommages (§1).
- Et les exclusions spécifiques aux assurances de responsabilités (§2).

§1: Les exclusions communes aux assurances de dommages

A) La faute intentionnelle ou dolosive de l’assuré


1) selon l’article 21 ORD 95-07
« l’assureur ne répond pas des pertes et des dommages
provenant d’une faute intentionnelle ou dolosive de l’assuré »

3) En second lieu, la faute intentionnelle ou dolosive n’est


pas simplement la faute volontaire commise par l’assuré.

L’exclusion suppose la réunion de deux conditions : la


conscience de l’acte et la volonté de provoquer le
dommage.

Comme nous l’avons expressément signalé dans la première


partie (chapitre 2 – section 1 - §1 ) , il n’y a pas coïncidence
entre la faute délictuelle relevant de l’article 124 du code civil et
la faute intentionnelle exclue en assurance de responsabilités.

Cela signifie que l’exclusion ne recevra application que dans de


très rares hypothèses où l’assureur aura rapporté la preuve des
deux conditions nécessaires, puisque la charge de la preuve lui
incombe.

Observons enfin, que le droit positif assimile la faute dolosive à


la faute intentionnelle dans la plupart des cas.

40
09/04/2013

Cette exclusion, liée au caractère aléatoire du contrat d’assurance, est


d’ordre public, c’est-à-dire impérative. Mais elle reçoit une application
restrictive afin de sauvegarder les droits des victimes.

2) En premier lieu, il convient de noter que seule la faute


intentionnelle ou dolosive de l’assuré lui-même est exclue.
« l’assureur est garant des pertes et des dommages causés par
des personnes dont l’assuré est civilement responsable en vertu de
l’article 136 Du code civil, quelles que soient la nature et la gravité
des fautes de ces personnes ».

Ce texte est également d’ordre public, ainsi, la Cour de cassation a


condamné l’assureur à garantir la responsabilité de l’assuré pris en
qualité de commettons, selon l’article 136 du code civil, à la suite de
blessures occasionnées volontairement par un préposé.

De même, la garantie « Responsabilité civile Chef de famille » est


intervenue au titre de la Responsabilité parentale engagée à la suite
d’un homicide volontaire commis par un enfant mineur non émancipé.

B) Les dommages résultant de la guerre, des émeutes, du terrorisme


et autres évènements collectifs.
L’exclusion est souvent formulée ainsi:
« Sont exclus les dommages occasionnés directement ou
indirectement:
- par la guerre étrangère; il appartient à l’assuré de faire la
preuve que le sinistre résulte d’un fait autre que le fait de guerre
étrangère;
- par la guerre civile, les actes de terrorisme ou de sabotage
commis dans le cadre d’actions concertées de terrorisme ou de
sabotage, les émeutes, les mouvements populaires, la grève et le
lock-out; il appartient à l’assureur de prouver que le sinistre
résulte de l’un de ces faits; »

C) Les dommages résultant d’évènements catastrophiques


Sont exclus les dommages causés par les ouragans, trombes,
cyclones, inondations, tremblements de terre et autres
phénomènes naturels à caractère catastrophique.

41
09/04/2013

D) Les risques atomiques


« Sont exclus les dommages ou l’aggravation des dommages
causés :
- par des armes ou engins destinés à exploser par modification
du noyau de l’atome;

- par tout combustible nucléaire, produit ou déchet radioactif, ou


par toute autre source de rayonnements ionisants et qui engagent
la responsabilité exclusive d’un exploitant d’installation nucléaire
ou trouvent leur origine dans la fourniture de biens ou de services
concernant une installation nucléaire à l’étranger ou frappent
directement une installation nucléaire;

- par toute source de rayonnements ionisants (en particulier tout


radio-isotope) utilisée ou destinée à être utilisée hors d’une
installation nucléaire et dont l’assuré ou toute personne dont il
répond à la propriété, la garde ou l’usage ou dont il peut être tenu
pour responsable du fait de sa conception, de sa fabrication, ou
de son conditionnement. »

E) La participation à des paris, courses ou compétitions

A priori, sont exclus les dommages résultant de toute


participation en tant que concurrent ou organisateur, de l’assuré
ou des personnes dont il est civilement responsable à des paris,
matches, courses ou compétitions sportives ou aux essais
préparatoires à ces manifestations.

F) Les amendes

on exclut les amendes, y compris celles qui seraient assimilées à


des réparations civiles et notamment les astreintes.

§2 : Les exclusions spécifiques aux assurances de responsabilités

A) Les biens appartenant ou confiés à l’assuré

42
09/04/2013

1) Sont exclus les dommages subis par tous biens meubles, immeubles
ou animaux, appartenant à l’assuré ou à lui confiés à quelque titre que ce
soit.

Pour les biens appartenant à l’assuré l’exclusion est parfaitement logiquement :


le contrat garantit les dommages causés aux tiers par l’assuré et non pas ceux
qu’il subit.

2) Pour les biens qui lui sont confiés, l’exclusion se justifie par la nécessité de
conserver un caractère aléatoire au contrat et donc de ne pas garantir a priori
des biens que l’assuré détient.

Cette exclusion des biens « confiés » est source de discussions, voire de litiges,
entre l’assuré et l’assureur. En effet le client est responsable en cas de
dommage subis par un bien qui lui appartient pas et il a du mal à admettre que
son assurance de responsabilités ne joue pas .

En pratique, et notamment dans les contrats « Responsabilité civile Chef


d’entreprise », on déroge partiellement à l’exclusion en garantissant certains
biens confiés mais dans des limites étroites, afin de maintenir un nécessaire
aléa.

Remarque : nous revenons fréquemment sur le caractère aléatoire du


risque en assurance car il nous apparaît, à l’expérience que nombre
d’aspects délicats peuvent être compris et traités à partir de ce
principe.

B) Les dommages prévisibles :


Sont exclus les dommages qui ont la conséquence inévitable et
prévisible des modalités d’exécution du travail ou de la mise en œuvre
de l’activité de l’assuré telles qu’elles ont été fixées par l’assuré ou, s’il
s’agit d’une personne morale, par la direction de l’entreprise.

- l’exclusion est formelle lorsqu’elle est stipulée au contrat, en


caractères très apparents.
Cette exigence ne pose pas de problème.
- l’exclusion est limitée lorsqu’elle n’a pas une portée générale, c’est-à-
dire que ce champ d’application doit être précis afin que l’assuré
connaisse exactement l’étendue de sa garantie.

43
09/04/2013

C) Les dommages causés par certains véhicules ou engins

1) Afin de ne pas garantir des risques relevant des assurances


automobile, maritime, fluviale, ou aérienne, on exclus les dommages
causés :
- par tous véhicules terrestres à moteur, y compris les engins de
chantier automoteurs, qu’ils fonctionnent comme véhicules ou
comme outils ;
- par tous véhicules terrestres construits en vue d’être attelés à
un véhicule terrestre à moteur destinés au transport de personnes
ou de choses;
- par tous appareils terrestres attelés à un véhicule terrestre à
moteur;
- par tous engins flottants ou aériens, tous véhicules aériens,
maritimes ou fluviaux ou lacustres;

Dont l’assuré, ou les personnes dont il est civilement responsable


ont la propriété, la conduite, la garde ou l’usage.

2) En pratique, pour éviter des trous de garantie, des dérogations,


partielles existent, selon les contrats. Par exemple, le contrat «
Responsabilité civile vie privée » garantira les dommages causés par
une planche à voile ou une petite barque.

D) Les dommages résultant de la pollution


1) Sont exclus les dommages corporels, matériels et immatériels
causés :
- par la pollution de l’atmosphère, des eaux ou du sol;
- par toutes les autres atteintes à l’environnement résultant :
- de l’émission du rejet ou du dépôt de substance solides,
liquides ou gazeuses;
- de bruits, odeurs, vibrations, ondes, radiations, rayonnement
ou modification de température, poussière.

2) En fait, les contrats modernes permettent de plus en plus de couvrir


les conséquences d’une pollution accidentelle mais à concurrence d’un
montant limité par sinistre.

44
09/04/2013

E) Les dommages matériels et immatériels résultant d’incendie,


d’explosion ou de l’action des eaux
1) On exclut les dommages matériels et immatériels causés par
les incendies, les explosion, les phénomènes d’ordre électrique ou
les eaux.
Cette exclusion de principe se justifie par l’existence de contrats
spécifiques garantissant les risques énumérés.
Mais, à l’inverse, et nous insistons sur ce point, les contrats
d’assurances de Responsabilité civile couvrent les dommages
corporels résultant d’incendie, d’explosion, d’incident électriques
ou de l’action des eaux.

C’est la logique de la compartimentation des branches d’assurance : on


ne garantit pas ce qui relève d’une branche différente et on couvre ce
qui est exclus dans les autres domaines
Rappelons, à propos des dommages corporels, que les assurances
incendie et risques divers sont des assurances de dommages matériels
et, éventuellement, immatériels. Ainsi, les dommages corporels en sont
toujours formellement exclu

2) La répartition des dommages entre la branche « Responsabilité


civile générale » et les branches « incendie et risques divers » soulève
cependant un très sérieux problème de « trou de garantie ».

En effet, au titre de l’incendie et des risques divers, on ne couvre que


les dommages dont le point de départ se situe dans les locaux assurés
et désignés au contrat.

Le résultat est que les dommages matériels et immatériels résultant


d’incendie et autres évènements, prenant naissance hors des
locaux occupés à titre habituel par l’assuré ne sont
automatiquement garantis ni par la branche «Responsabilité», ni
par la branche « incendie ».
La situation serait totalement injuste pour le client ayant souscrit tous
les contrats utiles.
Prenons un exemple: un chef d’entreprise est titulaire d’un contrat «
Responsabilité civile » et d’un contrat « Incendie et risques
accessoires » .

45
09/04/2013

Un des préposés de l’assuré, lors d’une livraison, jette un mégot et


provoque un incendie chez le client de l’entreprise. Aucun des deux
assureurs n’interviendrait. L’assureur Responsabilité se prévaudrait de
l’exclusion et celui Incendie refuserait le sinistre au titre de la garantie «
recours des voisins et des tiers » limitée aux dommages matériels
prenant naissance dans les locaux de l’entreprise assurée et se
communiquant aux voisins.

C’est pourquoi, de plus en plus, les assureurs de Responsabilité


civile étendent leur garantie de base aux dommages matériels et
immatériels résultant d’incendie, d’explosion, de phénomènes
d’ordre électrique ou de l’action des eaux et qui prennent
naissance hors des locaux occupés à titre habituel par l’assuré.

Concrètement, deux types de formulation sont envisageables :


- Soit une exclusion générale assortie d’une extension, comme nous
venons de la rédiger.

- Soit une simple exclusion plus restreinte limitée aux dommages


matériels et immatériels résultant d’incendie, d’explosion, de
phénomènes électriques ou de l’action des eaux, prenons naissance
dans les locaux occupés à titre habituel par l’assuré.

Au fur et à mesure de l’émission de nouvelles conditions générales, la


seconde solution tend à prévaloir.

Pour terminer sur ce point, notons que les contrats de type «


multirisques » évitent de telles difficultés en garantissant globalement
les dommages d’incendie, d’explosion ou les dégâts des eaux qui
engagent la responsabilité de l’assuré.

46
09/04/2013

Chapitre III : Les particularités des assurances des RC


en cas de sinistre

Les assurances de responsabilités revêtent au moins deux aspects


particulières :
- d’une part, elles sont tributaires des règles de Responsabilité
civile, voire de Responsabilité pénale.
- d’autre part, elles mettent en présence au moins trois parties :
l’assureur, l’assuré et le tiers.

En conséquence, les dispositions habituellement applicables en cas de


sinistre vont subir de nécessaires aménagements. Nous examinerons
ces particularités en analysant successivement :

- les dispositions prévues au Code des assurances (section I);


- la participation de l’assureur au procès pénale (section II);

Section 1: Les dispositions prévues au Code des assurances

Quatre dispositions spécifiques sont stipulées au Code des assurances.


Elles concernent respectivement :

- la notion de sinistre (§1)


- les reconnaissances de responsabilité (§2)
- l’action directe de la victime (§3)
- l’inopposabilité des déchéances (§4)

47
09/04/2013

§1: La notion de sinistre

A) Le principe

selon l’article 56 de L’ ORD 95-07


« Dans les assurances de responsabilités, l’assureur n’est tenu
que si, à la suite du fait dommageable prévu au contrat, une
réclamation amiable ou judiciaire est faite à l’assuré par le tiers
lésé. »

Ainsi, pour qu’il y ait sinistre, il ne suffit pas qu’il y ait réalisation
du risque, c’est-à-dire de l’évènement dommageable prévu et garanti
au contrat. Il faut en plus une réclamation de la victime.

L’assurance de Responsabilité civile s’apparente donc à une sorte de


stipulation pour autrui, puisque sa vocation est de bénéficier au tiers
victime, qui doit se manifester.

B) Les conséquences

1) En premier lieu, cela implique que, sauf disposition contraire, le


délai de déclaration du sinistre à l’assureur par l’assuré ne court
qu’à compter de la date à laquelle ce dernier a connaissance de la
réclamation du tiers victime.

Ce délai, rappelons-le, est de sept jours, et en cas de non respect la


sanction encourue est la réduction proportionnelle de l’indemnite.
Mais, en pratique les assureurs stipulent souvent au contrat que
l’assuré devra déclarer, dans les sept jours, la survenance de tout
évènement susceptible de mettre en jeu les garanties du contrat sans
attendre la réclamation de victime. Il s’agit, pour l’assureur, de pouvoir
intervenir le plus rapidement possible pour recueillir les preuves, les
témoignages et prendre toute mesure conservatoire.

48
09/04/2013

2) La seconde conséquence concerne le délai de prescription de


trois ans, édicté par l’article 27 de l’ORD des assurances .

« toutes actions dérivant d’un contrat d’assurance sont prescrites par


trois ans à compter de l’évènement qui y donne naissance.
Toutefois, ce délai ne court :

1° en cas de réticence, omission, déclaration fausse ou inexacte sur le


risque couru, que du jour où l’assureur en a eu connaissance;
2° en cas de sinistre, que du jour où les intéressés en ont eu
connaissance, s’ils prouvent qu’ils l’ont ignoré jusque-là.

Quand l’action de l’assuré contre l’assureur a pour cause le recours


d’un tiers, le délai de la prescription ne court que du jour où ce tiers a
exercé une action en justice contre l’assuré ou a été indemnisé par ce
dernier. »

En pratique, la prescription triennale opposable à l’assuré qui agit


pour obtenir le règlement du sinistre ne commence à courir que le
jour où il a connaissance de la réclamation du tiers.

Cette affirmation mérite deux précisions importantes :

- la prescription de trois ans ne vise que l’assuré et non le tiers,


comme nous le verrons au (§3);

- le fait de pouvoir agir contre l’assureur dans le délai de trois ans


après la réclamation de la victime, ne signifie pas pour autant la
garantie automatique du sinistre; les limitations du contrat
s’appliqueront et notamment celles relatives à la période de garantie. Il
ne faut pas confondre recevabilité de l’action et recevabilité des
arguments du demandeur sur le fond;

49
09/04/2013

3) La troisième conséquence vise la nécessité pour l’assureur de


délimiter sa garantie dans le temps par rapport à l’évènement
dommageable et à la réclamation du tiers.
Nous avons développé ce point dans le chapitre précédent, au
paragraphe intitulé « période de garantie ».

§2: Les reconnaissance de Responsabilité

A) Le principe

Il relève de l’article 58 de l’ORD 95-07


« l’assureur peut stipuler qu’aucune reconnaissance de
responsabilité, aucune transaction, intervenues en dehors de lui,
ne lui sont opposables. L’aveu de la matérialité d’un fait ne peut
être assimilé à la reconnaissance d’une responsabilité. »

Observons qu’il s’agit d’une simple faculté mais qu’en pratique tous les
contrats comportent une telle clause.
L’assureur entend éviter, que sous prétexte de l’existence d’une
assurance couvrant sa responsabilité, l’assuré n’hésite pas à faire jouer
la garantie en reconnaissant « ses torts » systématiquement, ou en
transigeant avec la victime.

Rappelons que l’assurance n’intervient que si la responsabilité est


engagée en vertu des règles du droit commun. L’assureur, garant de la
mutualité des assurés, se réserve le droit de discuter non seulement le
bien fondé de la mise en cause de son client, mais aussi l’importance
des réparations dues, c’est-à-dire « quantum » du préjudice. Ce point
est souvent mal compris et non admis par le public.

B) La distinction entre les faits et la responsabilité

L’article 58 précise que l’aveu de la matérialité d’un fait n’est pas


une reconnaissance de responsabilité et donc peut être opposé à
l’assureur.

50
09/04/2013

L’assuré peut, il le doit d’ailleurs, décrire les faits et rapporter les


éléments matériels du sinistre mais sans y ajouter des conclusions ou
des commentaires.

Observons que dans certains cas, la reconnaissance des faits par


l’assuré se traduira inexorablement par l’établissement de sa
responsabilité.

Ainsi, admettre que son chien, que l’on tenait en laisse, a mordu un
passant inconnu et passif équivaut à engager sa responsabilité.

§3: L’action directe de la victime

A) Principe

L’action directe est le droit reconnu à la victime d’agir directement contre


l’assureur du responsable.

Ainsi le tiers, non contractant par définition, peut se prévaloir d’un


contrat qu’il n’a pas signé. L’action directe constitue donc un droit
exorbitant.

Ce droit résulte d’une construction prétorienne (ou jurisprudentielle)


élaborée à partir des dispositions de l’ART 59 / ORD 95-07.

« l’assureur ne peut payer à un autre que le tiers lésé tout ou partie


de la somme due par lui, tant que ce tiers n’a pas été désintéressé,
jusqu’à concurrence de l’adite somme des conséquences pécuniaires
du fait dommageable ayant entrainé la responsabilité de l’assuré.

L’action directe de la victime, trouve son fondement dans le


droit propre que lui reconnait la loi sur l’indemnité due par
l’assureur du responsable.
La victime se voit conféré un droit propre et personnel, lui
permettant de percevoir effectivement les indemnités d’assurance et
lui évitant d’être en concurrence avec d’autres créanciers de l’assuré
responsable .

51
09/04/2013

2e Partie : Principales formules d’assurance RC

Les formules d’assurances de Responsabilité sont très diversifiées afin


de répondre aux besoins spécifiques de chaque catégorie d’assurés.
Ainsi il existe plusieurs dizaines de formules différentes, dont la
connaissance exhaustive nécessite plusieurs années de pratique
professionnelle, spécialisée en branche « Responsabilité civile ».

Parmi tous ces contrats, nous avons choisi d’analyser les produits les
plus usuels à partir desquels il est possible d’aborder d’autres formules
plus « pointues » ou plus sophistiquées.

- Les assurances des entreprises (chapitre 1)


- Les assurances de certaines professions (chapitre 2)

Chapitre I :Assurance RC des entreprises

Section 1 : Classification des entreprises


§1: La classification des entreprises

La notion d’entreprise recouvre des centaines de milliers d’entités


dont la forme juridique, la dimension et les activités varient
considérablement.
En dissociant les entreprises très spécifiques comme les
exploitations agricoles, les prestataires de services et les professions
libérales – que nus étudierons dans le chapitre suivant – on peut
admettre une classification des entreprises en trois grandes catégories.

A) Les entreprises du bâtiment et des travaux publics


Ce sont tous les entrepreneurs participant à des travaux du bâtiment
ou à des travaux publics, quel que soit le corps d’état auquel ils
appartiennent : maçonnerie, charpente, plomberie, terrassement,
serrurerie, démolition, etc.

52
09/04/2013

Dans cette catégorie, on distingue souvent les entreprises artisanales


des autres entreprises.

B) Les artisans et les commerçants ( sauf bâtiment et annexes)

Cette catégorie englobe les commerçants et les petites entreprises


ne relevant pas du secteur de la construction.

Le critère fondamentale est la taille de l’entreprise, on peut aussi se


référer à l’importance du chiffre d’affaires pour cerner la notion de «
petite entreprise ».

C) Les entreprises industrielles et commerciales

Sont visées les entreprises employant plus de dix personnes et ne


ressortissant pas au secteur du bâtiment et des travaux publics.

Les entreprises dont le chiffre d’affaires excède un certain seuil


relèvent de cette catégorie même si moins de dix personnes y
travaillent.
Notre classement vise simplement à faciliter notre tâche. Il peut être
remis en cause ou adapté par chaque assureur.

A) Les formules retenues par les assureurs

Au trois catégories que nous avons distinguées correspondent, en


général trois sortes de contrat d’assurance Responsabilité civile au
sein de chaque société.

Ainsi, on pourrait penser que l’étude des assurances Responsabilité


des entreprises nécessite l’examen successif des trois formules :

- Responsabilités entreprises du bâtiment et annexes;


- Responsabilités artisans et commerçants;
- Responsabilités entreprises industrielles et commerciales.

53
09/04/2013

En pratique, ce procédé présente de sérieux inconvénients pour les


raisons suivantes:
1) nombre de risques encourus, et donc de garanties, se retrouvent
dans chaque formule, en particulier beaucoup de responsabilités
inhérentes aux préposés.

2) certaines entreprises exercent des activités mixtes, retenons


l’exemple du commerçant qui vend des appareils de chauffage et qui
peut être amené à les installer.

3) La distinction suprême en matière de risques d’entreprise est celle


que l’on coutume d’opérer entre l’assurance pendant l’exercice des
activités et l’assurance après la livraison des produits ou la fin des
travaux.
B) Les risques pendant et après l’exercice des activités
1) Concrètement, on constate que la garantie de base de n’importe
quelle entreprise consiste en la couverture des responsabilités
encourues pendant l’exercice de ses activités.

S’il s’agit d’une entreprise de bâtiment ou de travaux publics, on


parlera de risques et d’assurance Responsabilité civile pendant travaux.
A défaut, on retiendra la notion d’assurance Responsabilité civile
pendant exploitation.

2) En plus de la garantie de base, on pourra assurer les risques


encourus après la livraison des produits ou la fin des travaux.

Pour les entreprises du bâtiment ou des travaux publics, l’assurance


est dite « Responsabilité civile après travaux », alors que pour les
autres entreprises elle est qualifiée d’Assurance Responsabilité civile «
après livraison », ou encore Responsabilité civile produits livrés.
En simplifiant à l’extrême, les professionnels précisent assurance «
RC pendant ».

3) Nous allons examiner les responsabilités encourues, les garanties,


les exclusions et les modalités de l’assurance à partir de cette
distinction « pendant » et « après ».

54
09/04/2013

Il nous suffira de signaler les particularités inhérente à chacune des


catégories d’entreprises en plus de leurs points communs.

Dans l’immédiat, il nous suffit d’indiquer que les formules destinées


aux artisans et aux commerçants se caractérisent, sauf exceptions, par
une garantie globale non dissociable des risques « pendant exploitation
» et « après livraison ». C’est une forme de contrat d’adhésion lié à la
notion de petite entreprise, et donc de risque limité.

4) Il n’est pas inutile de rappeler que l’assurance qui nous intéresse


n’est pas obligatoire.

Section 2 : Assurance RC pendant l’activité

Comme pour les formules précédemment examinés, nous verrons


successivement:
- les responsabilités encourues (§1)
- les garanties de base (§2)
- les extensions facultatives (§3)
- l’étendue des garanties (§4)
- les principes de tarification (§5)

§1: Les responsabilités encourues

A) La responsabilité vis-à-vis des tiers

1) Elle concerne les dommages imputables :

55
09/04/2013

- aux préposés et engageant la Responsabilité civile commettant du


chef d’entreprise : c’est le risque majeur;
- aux bâtiment, agencements et matériel professionnels ainsi qu’aux
marchandises, en vertu de la présomption de responsabilité pesant sur
le gardien. Rappelons que le salarié n’est pas, en principe, le gardien
de la chose utilisée pour le compte de son employeur.

B) La Responsabilité vis-à-vis des préposés

En ce qui concerne les accidents du travail et les maladies


professionnelles le code de la sécurité sociale interdit au préposé
victime de recourir contre son employeur et ses salariés.

Ce principe de l’immunité de l’employeur et des Co-salariés souffre


trois exceptions : en cas de faute intentionnelle, en cas de faute
inexcusable et en cas d’accident de trajet.

1) faute intentionnelle
Lorsque l’accident de travail est imputable à la faute intentionnelle de
l’employeur lui-même ou d’un co-salarié, la victime a droit à la
réparation intégrale de son préjudice et peut réclamer à l’employeur, la
part de préjudice non indemnisé par la Sécurité sociale.

De même, la sécurité sociale peut demander à l’auteur le


remboursement des prestations qu’elle a versées à la victime.

L’hypothèse de faute intentionnelle est rarissime : elle concerne des


coups volontaires portés par un salarié sur un « collègue » de travail.

2) faute inexcusable
• L’exception s’applique en cas d’accident du travail subi par un salarié
et imputable à la faute inexcusable soit de l’employeur lui-même, soit
d’une personne qu’il s’est substituée dans la direction.

56
09/04/2013

Le « substitué dans la direction » est le remplaçant de l’employeur investi


d’un réel pouvoir de commandement.

• Lorsque la faute inexcusable est retenue, la Sécurité sociale peut être


amenée à majorer les rentes dues à la victime ou à ses ayants droit en cas
de décès.

La victime bénéficie du droit de réclamer à l’employeur l’indemnisation de


ses préjudices non indemnisés par la Sécurité sociale : pretium doloris,
préjudice esthétique, préjudice d’agrément et perte de promotion.

• « la faute inexcusable s’entend d’une faute d’une gravité exceptionnelle,


dérivant d’un acte ou d’une omission volontaire, de la conscience du
danger que devait en avoir son auteur, de l’absence de toute cause
justificative mais ne comportant pas d’éléments intentionnel. »

3) Accident de trajet
Le préposé et les caisses de Sécurité sociale peuvent exercer un recours
contre l’employeur pris en qualité d’auteur ou de personne civilement
responsable du dommage occasionné par un copréposé.

3) Accident de trajet

Le préposé et les caisses de Sécurité sociale peuvent exercer un


recours contre l’employeur pris en qualité d’auteur ou de personne
civilement responsable du dommage occasionné par un copréposé.

C) Responsabilité vis-à-vis des clients

La responsabilité contractuelle de l’entreprise peut être engagée, par


exemple, en cas de dommages occasionnés aux biens confiés par un
client.

§2 : Présentation générale des garanties

1) On couvre la Responsabilité civile encourue par l’assuré à la suite


de dommages
corporels, matériels et immatériels causés aux tiers et résultant des
activités de son
entreprise telles que définies aux conditions particulières.

57
09/04/2013

2) L’assuré est :
- le souscripteur et toute personne précisée aux conditions
particulières.
- s’il s’agit d’une personne morale, cette dernière et son président,
ses administrateurs, ses directeurs généraux et ses gérants dans
l’exercice de leurs fonctions.

3) Les tiers sont toute personne autre que :


- l’assuré et, à l’occasion de leurs activités communes, ses associés.
- les conjoints, ascendants et descendants de l’assuré.
- les préposés de l’assuré dans le cadre de leurs fonctions.
4) Les notions de livraison et d’achèvement des travaux sont
nécessairement définies au contrat.
Par exemple, on trouve les définitions suivantes :
- La livraison est la remise effective d’un produit à un tiers dés lors
que cette remise fait perdre à l’assuré son pouvoir d’usage et de
contrôle sur ce produit.

- L’achèvement des travaux est la réception expresse ou tacite des


travaux et intervient, au plus tard, à compter du moment où les tiers ont
la faculté de faire usage hors de toute intervention de l’assuré, des
matériels ou installations ayant fait l’objet des travaux .

B) Les extensions liées a la garantie de base

Nous avons retenu les principales extensions prévues d’office par les
assureurs dans les contrats récents.

1) Les garanties défense/recours et dommages matériels (et


immatériels) d’incendie, d’explosion ou dégâts des eaux prenant
naissance hors des locaux habituels de l’assuré sont accordées.

La deuxième extension est capitale pour toutes les entreprises


effectuant des travaux à l’extérieur, c’est-à-dire réalisant des «
chantiers ».

58
09/04/2013

2) Extensions relatives aux dommages corporels subis par les


préposés

On relève quatre extensions nécessaires au chef d’entreprise.


Première extension : faute intentionnelle d’un préposé à l’origine
d’un accident du travail.
On couvre la responsabilité incombant à l’assuré en sa qualité de
commettant, en application le code de la sécurité sociale comme
maladies professionnelles.

La faute intentionnelle de l’assuré lui-même reste formellement exclue.

Deuxième extension : faute inexcusable à l’origine d’un accident


du travail.

On couvre les recours que peut subir l’employeur à la suite de sa


propre faute inexcusable ou de celle d’une personne substituée dans la
direction. Ces recours concernent :

- les préjudices complémentaires de la victime.


- les majorations de cotisations « accidents de travail »
A noter que, la faute inexcusable de l’employeur lui-même est de devenu
assurable.
Troisième extension : Sont garantis les recours exercés contre l’assuré
lorsqu’il est, soit personnellement, soit en qualité de commettant,
civilement responsable d’un accident de trajet subi par un préposé.

Quatrième extension : Sont garantis les recours exercés par les


préposés contre l’assuré à la suite de maladies ou infections contractées
par eux par le fait ou à l’occasion du travail et non reconnues par la
sécurité sociale comme maladies professionnelles.

Rappelons que les maladies professionnelles sont limitativement


énumérées au code de la sécurité sociale et qu’en dehors des cas
prévus aucune réparation n’est due par la sécurité sociale; mais le
salarié victime peut rechercher la responsabilité de son employeur selon
les règles du droit commun.

59
09/04/2013

3) Dommages matériels subis par les préposés

On couvre la responsabilité encourue par l’assuré à la suite de


dommages matériels et immatériels consécutifs causés aux préposés
pendant l’exercice de leurs fonctions.
L’extension formulée aussi largement englobe notamment, les
dommages vestimentaires et les véhicules des salariés stationnés sur
les parkings de l’entreprise.

4) Dommages corporels subis par des « préposés occasionnels »

On garantis la Responsabilité civile qui peut incomber à l’assuré à la


suite de dommages corporels subis par certaines personnes
lorsqu’elles ne bénéficient pas de la législation sur les accident du
travail :
- candidats à l’embauche effectuant des essais;
- stagiaires;
- aides bénévoles;

5) Dommages concernant « l’utilisation » de véhicules terrestres à


moteur
Deux extensions intéressent le chef d’entreprise.

Première extension : « besoin du service »


On assure la Responsabilité civile commettant encourue par l’assuré
lorsqu’un de ses préposés utilise, pour les besoins de l’entreprise, un
véhicule terrestre à moteur dont il n’a ni la propriété ni la garde.

On couvre les accidents causés aux tiers soit en cas d’utilisation


exceptionnelle au su ou à l’insu de l’employeur, soit en cas d’utilisation
régulière connue de l’assuré.
Dans l’hypothèse de l’utilisation régulière, l’employeur doit vérifier
que le véhicule est convenablement assuré en « automobile » selon un
usage déclaré conforme.

Concrètement, les véhicules concernés sont ceux des préposés ou de


tierces personnes, visiteurs ou clients par exemple.

60
09/04/2013

On exclut la Responsabilité civile personnelle du préposé et, en


général, les dommages subis par le véhicule utilisé.

Nous attirons l’attention sur le fait que l’extension « besoin du


service » couvre des hypothèses exceptionnelles et qu’elle ne
dispense pas l’employeur ou le salarié de la souscription d’une
assurance automobile.

Deuxième extension : « véhicules déplacés »

On couvre la responsabilité incombant à l’assuré à la suite de


déplacements de véhicules dont il n’a ni la propriété ni la garde, sur la
distance nécessaire pour qu’il ne fassent plus obstacle aux activités de
l’entreprise.

Par exemple, l’extension vise les dommages occasionnés par les


préposés qui soulèvent un véhicule stationné devant l’entrée de
l’entreprise ou du chantier.

6) Vol commis par les préposés

La garantie vise la responsabilité de l’assuré à la suite de vols commis


au préjudice de tiers par ses préposés dans l’exercice de leurs
fonctions.

La plupart du temps, les vols sont commis chez les clients, à leur
détriment.

7) Responsabilité du Comité d’entreprise

On couvre la responsabilités incombant au Comité d’entreprise ou


d’établissement ainsi qu’à ses membres dans l’exercice de leurs
attributions.

On englobe, en général, la responsabilité inhérente à la gestion de la


cantine, s’il y a lieu, par le Comité.

61
09/04/2013

8) Responsabilité service médical

On garantit les recours exercés contre l’assuré à la suite de dommages


causés aux membres de son personnel, ou aux tiers, par le
fonctionnement de son service médical.

9) Intoxications alimentaires

Sont visés les dommages corporels causés aux préposés ou aux tiers
par suite d’absorption de boissons ou de produits alimentaires, soit
dans les cantines, soit dans les locaux de l’entreprise.

10) Existants et objets confiés

 Remarque préliminaire : nous abordons là une extension absolument


indispensable pour toutes les entreprises réalisant des chantiers.

L’extension « existants-objets confiés » est très caractéristique des


formules destinés aux entreprises du bâtiment et annexes. La majorité
des assureurs prévoient d’office la garantie lorsque l’entreprise assurée
ressortit au secteur de la construction.

Par contre, pour les autres entreprises, l’extension nécessitait - et


nécessite encore relativement souvent – une clause et une surprime
spéciales.

Nous pensons qu’aujourd’hui, il convient d’intégrer systématiquement


l’extension dans toutes les formules d’assurance de responsabilités des
entreprises, et simplement de moduler la prime en fonction des activités.

62
09/04/2013

Contenu de la garantie

Les définitions des existants et des objets confiés varient


considérablement selon les assureurs et la distinction entre
les deux notions relèvent souvent de la sémantique .

Pour certains professionnels, les existants seraient les


parties anciennes (pré-existantes) d’une construction sur
lesquels l’assuré effectue des travaux. A contrario, les objets
confiés seraient des biens mobiliers que l’assuré doit
réparer, livrer, entretenir, installer. Mais cela prête à
discussion.

Section 3 : L’assurance RC des médecins

La formule d’assurance que nous étudions est destinée aux médecins


quelle que soit leur qualification ou spécialité; ainsi elle s’applique aux
généralistes, aux spécialistes, aux chirurgiens, gynécologues, aux
anesthésistes, ou encore aux chirurgiens dentistes.

§1 : Les Responsabilités encourues

A) Responsabilité civile délictuelle ou quasi-délictuelle

Elle est encourue vis-à-vis des tiers, en dehors de tout contrat médical.
- Responsabilité personnelle, selon l’ART 124 et suivant du code civil
pour non assistance à personne en péril ou absence de traitement;
- Responsabilité du fait des choses, à la suite de blessures subies par
une personne venue consulter et qui a glissé sur le dallage mal
entretenu.

63
09/04/2013

Rappelons aussi que le médecin salarié n’est pas le préposé de son


employeur en raison de sa nécessaire indépendance dans l’exercice de
son art médical.

B) La responsabilité contractuelle

1) le principe fondamentale de l’obligation de moyens


Depuis plus de cinquante ans, les principes dégagés par l’arrêt
Mercier régissent la Responsabilité des médecins vis-à-vis de leurs
clients .
L’arrêt Mercier du 20 mai 1936 édicte une obligation de moyens à
charge du praticien.

« Il se forme entre le médecin et son client un véritable contrat


comportant pour le praticien l’engagement, sinon, bien
évidemment, de guérir le malade, du moins de lui donner des soins
consciencieux, attentifs et conformes aux données acquises de la
science. »

Nous ne saurions trop insister sur cette règle que l’on a parfois
tendance à perdre de vue. Cela implique que la victime doit prouver
la faute du médecin qui est appréciée en fonction de la
qualification du praticien et des données acquises de la science au
moment de l’acte médical.

Nous pouvons dresser un panorama de la jurisprudence en présentant


dans un ordre croissant les risques encourues par les différents
médecins, du généraliste à l’anesthésiste.

 Le médecin généraliste
On ne doit pas confondre erreur et faute : une erreur de diagnostic
n’engendre pas de faute et donc pas de responsabilité, si le diagnostic
était particulièrement difficile.

Par contre un médecin qui confond kyste et grossesse engage sa


responsabilité!

Comment une faute, le généraliste qui ne procède pas aux


investigations et examens élémentaires, ou encore qui ne renvoie pas
le client à un spécialiste compte tenu de la particularité de la maladie ou
des symptômes constatés.

64
09/04/2013

Avant d’entreprendre un traitement de choc, le médecin doit procéder à


des examens cliniques sérieux et il doit obtenir le consentement du
malade.

 Le médecin spécialiste
L’exigence va être plus importante quant au diagnostic et aux soins que
l’on doit prodiguer.
Autrement dit, les erreurs « excusables » et non génératrices de
responsabilité seront plus difficilement admises.

 Le chirurgien
Le chirurgien n’est pas responsable des fautes commises par
l’anesthésiste, sauf lorsqu’il l’a imposé au malade ou lorsque ce dernier
n’a pu, même tacitement, accepter l’anesthésiologiste.

Par contre, le chirurgien est le patron responsable de l’équipe


chirurgicale, c’est-à-dire de ses assistants et infirmières.

Avant l’opération :
Le chirurgien doit informer le malade et obtenir son consentement.

En pratique, l’information et le consentement exigés dépendent de


l’urgence, de la nature de l’opération et de la personnalité du patient.

Il faut considérer a part le cas de la chirurgie esthétique de convenance,


dénommée aussi chirurgie plastic: en l’état actuelle de la jurisprudence
on ne peut soutenir qu’une obligation de résultat pèse sur le chirurgien.
Mais on peut parler de « faute virtuelle » retenue par les tribunaux et
constater leur extrême sévérité.

En particulier, le chirurgien esthétique plasticien doit une information


complète a son client, compte tenu du caractère non nécessaire de
l’opération.

Le consentement du patient, doit être particulièrement éclairé.

65
09/04/2013

pendent l’opération :
Le chirurgien est responsable des fautes qu’il peut commettre : section
de nerfs, perforation d’artères, oubli de compresse, voir d’instruments
dans le corps du malade.

Le chirurgien répond également des fautes commises par l’équipe qu’il


choisie.
Après l’opération :
Le chirurgien doit une surveillance post-opératoire et une certaine
disponibilité pour intervenir en cas de complications.
Il est tenu également de donner les instructions nécessaires aux soins
du malade.

 L’anesthésiste-réanimateur
L’existence d’un contrat tacite est souvent admise par les tribunaux.
Le médecin anesthésiste est celui dont la responsabilité est la plus
importante et la plus fréquente, abstraction faite du cas particulier du
chirurgien plasticien.

Avant l’opération :
l’anesthésiste doit examiner le patient et pour le moins consulter son
dossier, afin d’apprécier le mode d’anesthésie le plus adapté, en
fonction de la nature et de la durée de l’opération et de l’état du malade.

L’abstention est constitutive de faute, de même qu’une erreur grossière


dans le choix du produit anesthésiant en raison des antécédents du
patient.
Le médecin doit aussi vérifier la vacuité de l’estomac.

Pendent l’opération :
L’anesthésiste est tenu de surveiller la position du malade: par exemple,
la mauvaise position du bras à l’origine d’une paralysie entraine sa
responsabilité.

Il doit surveiller les fonctions vitales de l’opéré. Relevons qu’un arrêt


cardiaque ne suffit pas à engager la responsabilité : il faut établir la
faute, de surveillance par exemple.

66
09/04/2013

Après l’opération :
C’est le moment critique où l’obligation de l’anesthésiste-réanimateur
est la plus lourde.
La jurisprudence distingue deux phases :

- La première phase se termine au moment du réveil complet du


malade, de sa reprise de conscience. Pendent cette phase, il y a
obligation absolue de surveillance médicale du patient.
Cela implique une faute du réanimateur s’il n’est pas présent ou
remplacé par un confrère.

- La deuxième phase fait suite à la reprise de conscience et se


termine avec la reprise de toutes les fonctions vitales et en
particulier le transit intestinal.
Le médecin n’est plus tenu d’être au chevet du malade et peut confier
l’exécution des tâches nécessaires à des auxiliaires médicaux. Mais il
demeure responsable des fautes commises par lui-même, ou par ses
auxiliaires.

2) Les exceptions à l’obligation de moyens

- Dommage résultant de l’utilisation d’une chose défectueuse; par


exemple défaillance du bistouri électronique provoquant une explosion.
- Dommages inhérent aux transfusions sanguines.
- préjudices résultant de l’injection de sérums. Notons que l’Etat est
responsable des dommages engendrés par les vaccinations
obligatoires.
- Fourniture d’un appareil de prothèse (dentaire ou non);
- expérimentations et recherches biomédicales.

3) La responsabilité « dépositaire » du médecin

Il s’agit de la mise en œuvre de la notion de « dépôt nécessaire ». Le


patient doit rapporter la preuve d’une faute commise par le médecin
pour obtenir indemnisation.

67

Vous aimerez peut-être aussi