Chapitre I : Mécanisme de transfert de matière

Introduction
Dans un système immobile, homogène et en équilibre la concentration des
différents constituants est la même en tout point. Il en est de même de la
température et de la pression. Si l’on fait varier l’un de ces facteurs, le système
n’est plus en équilibre et il se produit à l’intérieur du système un phénomène
appelé transfert qui tend à rétablir l’équilibre.

I.1. Définitions
Lorsqu’on s’intéresse au transfert de matière, on doit distinguer deux cas, si le
transfert se fait au sein d’une phase ou entre deux phases partiellement ou
totalement immiscibles.
Phase immobile : elle ne signifie pas qu’il n’y pas de mouvement d’ensemble
des molécules, mais au niveau de la phase, le transfert se fait uniquement par
diffusion moléculaire.

Phase mobile : dans ce cas, le transfert par diffusion des constituants n’est pas
dû uniquement à la diffusion moléculaire mais aussi à la diffusion turbulente.

Transfert de matière : c’est le passage d’une substance d’un milieu vers un autre
à l’échelle moléculaire. Le transfert de masse joue un rôle très important dans
les opérations unitaires de base mises en œuvre au cours de la transformation
des aliments ou de produits biologiques (séchage, salage, sucrage, l’absorption,
l’adsorption, cristallisation, extraction, distillation, …..).

I.2. Relation entre les opérations unitaires et le TDM

Les opérations unitaires servent à séparer des mélanges. Les séparateurs peuvent
être divisés en deux familles (Figure 1) :

Mécaniques (M)

Diffusionneles (D)

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Les premiers concernent, la séparation de systèmes hétérogènes (au sens

macroscopique du terme). On peut citer les opérations de filtration, décantation,
centrifugation, pressage. La consommation énergétique est en général faible.

Figure 1 : Schématisation du procédé.

Quant aux seconds, ils sont plus complexes, plus chers sur le plan énergétique et
concernent en général, la séparation des mélanges « homogènes » comme par
exemple l’épuration des gaz, l’extraction des huiles de graines…etc. Ils
nécessitent un agent de séparation, à titre d’exemple (Figure 2) cas de la
récupération de l’ammoniac, d’un mélange homogène air-NH3.

Figure 2 : Séparation du mélange air-NH3.

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I.3. Modes de transfert de matière

Il existe trois modes de transfert de matière :
 Diffusion : est un processus lent : les molécules migrent dans un solide ou
dans un fluide considéré comme immobile (écoulement laminaire).
Exemple : diffusion des molécules de sucre, dispersion par agitation
moléculaire suivant des trajectoires aléatoires entre les molécules d’eau.
 Convection : est un processus rapide : les molécules sont entrainées dans
un courant de fluide naturel ou forcé (convection naturelle ou forcée).
Exemple : l’agitation avec une cuillère est une convection forcée.
 Effet d’une force externe : qui est généralement une force de champ
(champ de pression, thermique, électrique, de gravité…….etc)
Exemple : L’osmose inverse (OI).

I.4. Transfert diffusif

La diffusion est le mécanisme de transport de la matière sous l’effet d’un

gradient de concentration, depuis les zones concentrées en matière vers les zones
moins concentrées. La loi empirique de Fick décrit ce phénomène en énonçant
que le flux de matière, N, est proportionnel au gradient de concentration par
l’intermédiaire du coefficient de diffusivité D.

Le cristal de permanganate de potassium KMnO4 va diffuser

dans l’eau. La diffusion s’arrête quand on obtient les mêmes
concentrations tout au long du flacon c'est-à-dire la solution
devient uniforme. On dit alors qu’on atteint l’équilibre
autrement dit le régime stationnaire ou régime permanent.

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I.4.1. Flux de diffusion

- Le flux de diffusion est exprimé en mol/surface.temps.

- La surface prise en compte est celle perpendiculaire à la diffusion.
- Pour déterminer la vitesse de diffusion autrement dit pour décrire le
mouvement d’un constituant lors d’une diffusion, il faut utiliser deux flux :
N : flux relatif à un repère fixe dans l’espace.
J : flux relatif à la vitesse moyenne molaire de tous les constituants.

Le premier flux N est utilisé dans le design (conception, dimensionnement) des

équipements industriels alors que le deuxième flux J est plus caractéristique de
la nature des constituants.

I.4.2. Coefficient de diffusion

DAB c’est le coefficient de diffusion de A dans B

DBA c’est le coefficient de diffusion de B dans A

Ce coefficient mesure la diffusion de A dans B à cause de sa mobilité. Il est
définit comme étant le rapport de son flux sur son gradient de concentration.
Loi de Fick :

La diffusion peut être décrite par la loi empirique qui suit :

JAZ= - DAB = - C DAB (I.1)

L’indice A désigne l’espèce chimique qui se diffuse alors que y indique la

direction dans laquelle le transport prend place. Dans ce cas, JAZ (mol/m2.s) ; est
définit comme le flux molaire de l’espèce A par rapport à la vitesse moyenne,
DAB (m2/s) ; le coefficient de diffusion, C (mol/m3) ; la concentration totale, xA;
la fraction molaire de l’espèce A, CA; la concentration molaire de A.

oz : axe de diffusion.

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Cette équation peut être exprimée soit en utilisant la fraction molaire ou la

fraction massique comme suit :

jAZ= - DAB = - DAB (I.2)

jAZ est définit comme étant le flux massique relative à la vitesse moyenne, la
concentration massique totale, et ; la fraction massique et la
concentration massique de l’espèce A, respectivement.

I.4.3. Notions de densité de flux de matière

Le transport de matière est quantifié par un flux de matière (ou plus exactement
une densité de flux de matière), J, qui représente la masse (ou le nombre de
moles) qui passe à travers une unité de surface (perpendiculaire à la direction du
transport) par unité de temps.

 Rappels

Molarité -1
)=

Concentration -1
)=
massique
(titre massique)
Relation entre la -1
)= -1
). Mm (g mol-1)
concentration molaire
et massique
-1
)=
Normalité

-1
Relation entre ) = M (mol.L-1) * X
normalité et molarité
Fraction massique %= %
Fraction molaire %= %

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I.5. Définitions des vitesses moyennes molaire et massique

a) La vitesse massique moyenne

Dans un mélange en diffusion les éléments sont en mouvement à des vitesses

différentes. En supposant que vi est la vitesse de l’élément i par rapport à un
repère fixe. On définit la vitesse massique moyenne v pour un mélange de n
constituants comme suit :

∑ )/ ∑ (I.3)

∑ ) (I.4)

est le débit de masse qui passe à travers une unité de surface placée
perpendiculaire à la surface.

b) La vitesse molaire moyenne

Dans la même façon, on pourrait définir la vitesse molaire moyenne comme

suit :

∑ )/ ∑ (I.5)

est le débit des moles qui passent à travers une unité de surface
perpendiculaire à la vitesse

I.6. Transfert convectif et combiné

- Il s’agit d’un transfert convectif lorsqu’il y a un déplacement de la matière suite au

mouvement de fluide :
Jconvectif = CA . V
V : vitesse du fluide
CA : concentration du soluté

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- Il s’agit d’un transfert combiné lorsque la matière se déplace suite à deux causes ; mouvement
de fluide et gradient de concentration

Jtotal = Jconvectif + Jdiffusif = CA . V - D (I.6)

I.7. Bilan de matière

On suppose A et B diffusent dans deux sens opposés :

Z
NA → ← NB
NA : flux molaire de A

NB : flux molaire de B

A l’état d’équilibre (état stationnaire) :

NA+ NB = N (Flux net) Et

NA= -NB

Si on calcule le flux de A qui s’est déplacé vers la droite, la vitesse moyenne est égale :

µmoy =

On sait que : NA = µmoy CA + JA= CA - DAB ……………(I.7)

NB = µmoy CB + JB= CB – DBA ……………(I.8)

(I.7)+(I.8) donne :

(NA + NB) = (CA + CB) - DAB - DBA

donc :

- DAB DBA

JA = - JB

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