Ciblez le malaise ou l’enjeu présent : Bris de confidentialité
Situation #3
Scénario 1 : Avertir ma collègue de mes craintes face à ce client.
Conséquences positives
Actrice 1 : Ma collègue
-Avoir le sentiment d’avoir été protégé.
-Être plus alerte face au client, en lien
avec des comportements inappropriés.
Acteur 2 : Le client
-Ma collègue pourrait lui offrir un suivi
plus adéquat en sachant tous les facteurs
en jeux.
-Continuer sa thérapie et ainsi travailler
sur des objectifs plus réalistes par rapport
à sa situation.
-Garder l’alliance thérapeutique.
Actrice 3 : Moi
-Sentiment d’avoir protégé ma collègue.
-Savoir que mon ancien client aura un
suivi mieux adapté à ses besoins.
-Je libère mon esprit en sachant que ma
collègue est au courant du danger.
Conséquences négatives
Actrice 1 : Ma collègue
-Sentiment de crainte face à ce client.
-Ambiguïté face à ce qu’elle doit faire.
-Se laisser influencer par mes craintes et
intervenir différemment, au lieu de se fier
à ce que le client lui dit et elle pourrait
donc, faire une évaluation biaisée. La
situation du client n’est peut-être pas la
même que dans le temps où il était mon
client.
Acteur 2 : Le client
-Perte du lien de confiance avec moi et
possiblement envers tous les
professionnels de la clinique, s’il apprend
ce que j’ai dit.
-La peur engendrée par mes suppositions,
réelles ou pas, au sujet du client, pourrait
lui apporter un suivi qui est biaisé et donc
inadéquat.
-Qu’il soit dirigé ailleurs, car il représente
une menace, réelle ou pas.
-Un sentiment de rejet ou de trahison, ce
qui pourrait avoir comme conséquence,
qu’il se renferme et qu’il perde confiance
envers tous professionnels thérapeutiques.
Actrice 3 : Moi
-Perte du lien de confiance du client et
possiblement des autres clients, s’ils
apprennent que j’ai fait un bris de
confidentialité.
-Perte de respect de mes supérieurs et
collègues, s’ils apprennent que j’ai fait un
bris de confidentialité, selon des
suppositions.
-Perdre mon ordre professionnel pour bris
de confidentialité, sans motif raisonnable.
Valeurs favorisées par ce scénario : Sécurité, pouvoir, réussite, le sens de
l'accomplissement, l’honnêteté, bienveillance
Valeurs négligées par ce scénario : Compétence, aide, l’ouverture d’esprit

Scénario 2 : Je ne dis pas que je le connais, mais je fais parler ma collègue, pour
qu’elle prenne conscience du danger, par elle-même, en faisant des reflets par exemple.
Conséquences positives Conséquences négatives

Actrice 1 : Ma collègue Acteur 1 : Ma collègue

-Ma collègue prend conscience du danger
et reste plus alerte, afin d’assurer sa
protection.
-Elle adapte ses interventions en lien avec
sa prise de conscience.
Acteur 2 : Le client
-Avoir un suivi plus adéquat, en lien avec
la prise de conscience de ma collègue.
-Continuer sa thérapie et ainsi travailler
sur des objectifs plus réalistes par rapport
à sa situation.
-Garder l’alliance thérapeutique.
-Améliorer son bien-être.
Actrice 3 : Moi
-Sentiment d’avoir protégé ma collègue.
-Savoir que mon ancien client aura un
suivi mieux adapté à ses besoins.
-Je libère mon esprit en sachant que ma
collègue a pris conscience du danger.
-Elle ne prend pas conscience du danger.
-Sentiment de crainte face à ce client.
-Ambiguïté face à ce qu’elle doit faire.
-Ma discussion pourrait amener ma
collègue à prendre conscience de mes
craintes, cela pourrait affecter l’évaluation
initiale du client et biaiser les
interventions. De plus, la situation du
client a peut-être changé.
Acteur 2 : Le client
-La peur engendrée par la prise de
conscience du danger, réel ou pas, au sujet
du client, pourrait lui apporter un suivi qui
est biaisé et donc pas adéquat.
-Qu’il soit dirigé ailleurs, car il représente
une menace, réelle ou pas.
Actrice 3 : Moi
-Sentiment de peut-être avoir biaisé la
relation de ma collègue et de mon ancien
client.
-Sentiment de ne pas faire confiance en
les capacités d’interventions de ma
collègue.

Valeurs favorisées par ce scénario : Sécurité, pouvoir, réussite, le sens de

l'accomplissement, aide, compétence, bienveillance
Valeurs négligées par ce scénario : L’honnêteté, ouverture d’esprit, l’égalité
 Scénario 3 : Garder le silence
Conséquences positives Conséquences négatives

Actrice 1 : Ma collègue Actrice 1 : Ma collègue

-Continue sa relation avec ce client sans
crainte.
Acteur 2 : Le client
-Continuer sa thérapie, recevoir de l’aide,
du soutien et de l’accompagnement face à
sa jalousie.
-Garder l’alliance thérapeutique et sa
confiance envers les professionnels.
-Avoir un suivi en lien avec sa réalité dans
le présent et non sa réalité, peut-être,
passée.
-Améliorer son bien-être.
Actrice 3 : Moi
-Sentiment de faire confiance en les
capacités de ma collègue.
-Garde mon lien de confiance avec mon
ancien client.
-Pourrait être en danger.
-Pourrait faire les mauvaises
interventions, car elle ne connait pas la
réalité possible.
Acteur 2 : Le client
-Avoir un suivi non adapté, car ma
collègue n’est pas consciente du danger
des comportements du client.
Actrice 3 : Moi
-Perte du lien de confiance de tous les
professionnels de la clinique, s’ils
apprennent que je savais que ce client
représentait une menace.
-Avoir sur la conscience la possibilité
qu’il soit un danger pour ma collègue.
-Me déresponsabiliser, puisque ce n’est
plus mon client.

Valeurs favorisées par ce scénario : Égalité, ouverture d’esprit

Valeurs négligées par ce scénario : Sécurité, bienveillance, honnêteté, aide

Choix : J’ai choisi le scénario 2 en comparant les valeurs et les conséquences de chacun
des scénarios. J’ai discuté longuement avec la travailleuse sociale et puisque ce n’est pas
un milieu interdisciplinaire, je me dois de penser aux conséquences du bris de
confidentialité. De plus, mes craintes sont des suppositions et il se peut que ce client ait
changé. Il demande de l’aide et a droit à un suivi. J’ai choisi de faire confiance en les
capacités d’interventions de ma collègue et de rester à l’écoute, tout en relevant les points
qui pourraient être alarmants. Aussi, j’ai réfléchi à la possibilité d’être radié de mon ordre
si je n’ai pas de motif valable de briser la confidentialité. De plus, les valeurs favorisées
et les conséquences positives, que j’ai ressortie faisait pencher la balance vers cette
décision.

Ciblez le malaise ou l’enjeu présent : Protection d’autrui et, ou versus, le bien-être du

client.
Situation #4
Scénario 1 : Annuler le suivi avec Rémi
Conséquences positives Conséquences négatives

Acteur 1 : Rémi Acteur 1 : Rémi

-Il n’a pas à continuer de faire le suivi.
-Il a plus de temps.
Actrice 2 : Moi
-Je peux commencer un nouveau suivi
avec quelqu’un qui sera présent aux
rencontres.
-Je suis le règlement, donc je me
déresponsabilise de toutes actions
possibles, suite à l’arrêt du suivi.
Actrices 3 : Les femmes
-Les deux rencontres avec lui auront peut-
être permis de protéger les femmes de
délits sexuels, de la part de Rémi.
-Perte de l’alliance thérapeutique.
-Perte de suivi dans un moment de
vulnérabilité.
-Risque qu’il puisse commettre un délit
sexuel, suite à l’arrêt du suivi.
-Possibilité d’être arrêté, suite à une
récidive de délits sexuels.
Actrice 2 : Moi
-Avoir sur la conscience la possibilité
d’une récidive de délits sexuels.
-Perte de respect, possible, de mes
supérieurs, s’ils apprennent que je savais
qu’il y avait des risques d’une récidive.
Actrices 3 : Les femmes
-Être victimes de délits sexuels, de la part
de Rémi.

Valeurs favorisées par ce scénario : Pouvoir, égalité

Valeurs négligées par ce scénario : Sécurité, réussite, ouverture d’esprit,
bienveillance, aide, compétence, sens d’accomplissement
Scénario 2 : Poursuivre le suivi avec Rémi
Conséquences positives Conséquences négatives

Acteur 1 : Rémi Acteur 1 : Rémi

-Sentiment d’être aidé, soutenu et
accompagné dans sa détresse.
-Une amélioration de son bien-être.
-Lien de confiance et alliance
thérapeutique possiblement maintenus et
peut-être même plus forts.
Actrice 2 : Moi
-Sentiment d’aider Rémi dans sa détresse.
-Sentiment de protéger les femmes.
-Garder mon lien de confiance et mon
alliance thérapeutique avec Rémi.
-Libérer mon esprit du danger que Rémi
peut être envers les femmes.
-Sentiment d’insécurité face au respect du
cadre.
-S’absente encore des suivis, car voit qu’il
n’y a pas de conséquence et donc il y a
absence d’aide sur une plus longue durée.
Actrice 2 : Moi
-Sentiment de perte de contrôle face au
cadre.
-Sentiment d’impuissance face aux
absences, lors des suivis, de Rémi.
-Perte de respect, possible, de mes
supérieurs, s’ils apprennent que je n’ai pas
suivi le règlement.

Actrices 3 : Les femmes

Actrices 3 : Les femmes -Possibilité de délits sexuels envers elles,
-Protéger de délits sexuels, de la part de de la part de Rémi, malgré le suivi.
Rémi.
Valeurs favorisées par ce scénario : Bienveillance, sécurité, aide, sens
d’accomplissement, compétence, ouverture d’esprit
Valeurs négligées par ce scénario : Pouvoir, égalité
 Scénario 3 : Arrêter le suivi et avertir les autorités de mes craintes face aux risques de
récidives imminentes, de délits sexuels, de la part de Rémi.
Conséquences positives Conséquences négatives

Acteur 1 : Rémi Acteur 1 : Rémi

-Qu’il reçoive de l’aide d’un psychiatre,
avec des interventions mieux adaptées.
Actrice 2 : Moi
-Avoir le sentiment d’avoir fait mon
devoir.
-Je peux commencer un nouveau suivi
avec quelqu’un qui voudra s’engager dans
celui-ci.
-Je suis le règlement et j’avertis les
autorités, donc je me déresponsabilise de
toutes actions possibles, suite à l’arrêt du
suivi.
Actrices 3 : Les femmes
-Protéger les femmes contre la possibilité
d’être victimes de délits sexuels, de la part
de Rémi.
-Rencontre avec les autorités.
-Obligation d’aller se faire évaluer par un
psychiatre.
-Privé de ses droits en attendant
l’évaluation du psychiatre.
-Possibilité de devoir rester un certain
temps à l’hôpital dans l’aile de la
psychiatrie.
-Perte du lien de confiance envers moi.
Actrice 2 : Moi
-Bris du lien de confiance auprès de Rémi.
-Avoir sur la conscience la possibilité
d’une récidive de délits sexuels.
Actrices 3 : Les femmes
-Possibilité d’être victimes de délits
sexuels, de la part de Rémi, malgré la
plainte contre celui-ci.

Valeurs favorisées par ce scénario : Sécurité, pouvoir, égalité

Valeurs négligées par ce scénario : Bienveillance, ouverture d’esprit, sens
d’accomplissement, aide

Choix : J’ai choisi le scénario 2, car Rémi a un besoin criant, ses fantasmes sont de plus
en plus présents et il est à risque de passer à l’acte. De plus, il a perdu son emploi et son
meilleur ami, il est donc plus fragile. Je veux m’assurer qu’il ne représente pas un danger
pour lui-même et pour les femmes. J’ai pris cette décision en regard des valeurs
favorisées et des conséquences positives qui étaient plus importantes que les valeurs
négligées et les conséquences négatives, selon moi. Il est plus important d’améliorer le
bien-être de Rémi que de suivre le règlement.
DÉMARCHE RÉFLEXIVE
1- J’ai discuté des vignettes avec une mère à la maison, une travailleuse sociale et un
vitrier. Pour la situation #3, la mère à la maison et le vitrier ont opté pour le bris de
confidentialité et d’avertir ma collègue, afin d’assurer sa sécurité. Tandis que la
travailleuse sociale a pensé à faire parler ma collègue, afin de faire ressortir des détails
qui lui feraient prendre conscience du danger des comportements de son client, afin de
respecter la confidentialité et de rester dans son ordre. Pour la situation #4, la mère à la
maison et la travailleuse sociale ont toutes les deux eu une réflexion qui s’apparente à la
mienne. Elles ont décidé de continuer le suivi avec Rémi, malgré le règlement, car le
contexte de perte d’emploi et de son meilleur ami le rend vulnérable. De plus, en
continuant le suivi, on peut l’aider et diminuer les possibilités qu’il y ait un danger pour
lui-même ou pour les femmes. Le vitrier a une opinion à l’opposé de la mienne, il a pris
la décision de ne plus faire le suivi avec Rémi, sans appeler la police. Il affirme qu’on
serait débarrassé d’un problème et qu’on n’aurait plus à s’en soucier. Il ne voit pas la
possibilité de récidive, en disant qu’il a surement eu sa leçon, avec la perte de son emploi
et de son ami. Il avance qu’on pourrait se concentrer pour intervenir avec quelqu’un qui
veut vraiment de l’aide. La travailleuse sociale a fait ressortir la possibilité d’être radié de
l’ordre et du danger de Rémi pour lui-même, ce qui m’avait échappé pendant ma
réflexion. Je me rends compte, que si on se laisse envahir par nos émotions, on n’arrive
pas à réfléchir sur les conséquences positives et négatives de tous les scénarios possibles
et que notre décision peut avoir un réel impact dans la vie des acteur.trice.s. Je
comprends, aussi, qu’il est important de confronter notre décision avec d’autres
personnes, afin de pouvoir voir toutes les conséquences et les scénarios possibles.

2- Dans la situation #3, ma première décision a été d’avertir ma collègue, mais en regard
des conséquences positives et négatives, j’ai trouvé plus juste de ne pas lui dire, mais
plutôt de relever les points qui pourraient comporter un danger, afin qu’elle prenne
conscience de celui-ci. En discutant avec la travailleuse sociale, elle m’a fait réfléchir à la
norme du bris de confidentialité et à la possibilité d’être radiée de mon ordre, en me
basant sur des suppositions, qui ne représentes peut-être pas la réalité. De plus, la
situation de mon ancien client a peut-être changé, il a peut-être eu un autre suivi dans un
autre milieu et il n’est peut-être pas un danger pour ma collègue. J’ai aussi décidé de faire
confiance en les capacités d’intervenantes de ma collègue, afin de ne pas biaiser la
relation entre elle et son client. Je resterais à l’écoute de ma collègue, ferais ressortir les
détails qui m’alerte et je vais l’aider à voir les possibilités d’interventions. Ce client est
venu chercher de l’aide et le mieux serais de laisser ma collègue l’accompagner dans ses
besoins. Dans la situation #4, ma décision spontanée a été la même que ma décision
finale. J’ai vu une personne qui a un besoin, qui vit une détresse et qui est dans un état de
vulnérabilité. J’ai vu un danger pour les femmes qui pourraient croiser le chemin de Rémi
et ma discussion avec la travailleuse sociale m’a permis de voir un danger possible pour
lui-même. J’ai trouvé que dans le scénario 2 les conséquences positives, ainsi que les
valeurs favorisées étaient plus pesantes dans la balance que les conséquences négatives et
les valeurs négligées. J’ai donc, décidé de garder l’alliance thérapeutique et de miser sur
le bien-être de Rémi, ainsi que la sécurité des femmes.

Lors de la lecture des situations, je me suis aperçue, que mes émotions spontanées
prenaient beaucoup de place dans ma tête et que j’ai le syndrome du super héros. Si je
n’avais pas fait cet exercice, qui m’a permis de prendre du recul, j’aurais pu prendre une
décision, qui aurait eu plusieurs impacts négatifs, sans réfléchir aux options possibles.
J’aime voir les deux côtés d’une médaille, donc voir toutes les conséquences positives et
négatives possibles. J’ai aimé avoir à confronter mes décisions avec des personnes de
mon entourage, car ça enrichit la réflexion et ça permet de prendre une décision finale,
qui prend en compte toutes les options et les impacts dans la vie des acteur.trice.s.

La valeur de l’honnêteté dans la situation #3 m’a beaucoup fait réfléchir. Pour moi, c’est
tellement important, puisqu’elle est de pair avec la confiance. Je risque de perdre la
confiance de mon ancien client ou de ma collègue. En choisissant de ne pas briser la
confidentialité, j’avais l’impression de mentir à ma collègue et de risquer qu’elle soit en
danger. Ma discussion avec la travailleuse sociale a fait ressortir le code de déontologie
de l’ordre et m’a fait réfléchir à une solution qui respecte celui-ci, en même temps de
veiller à la sécurité de ma collègue. Ma décision a été prise dans l’idée qu’elle allait faire,
elle-même une prise de conscience, si danger il y avait et que je l’aiderais dans ce sens. Je
me dis que mes suppositions étaient peut-être dues à des malaises face aux anciens
comportements de ce client et qu’il mérite d’avoir une chance d’obtenir l’aide dont il a
besoin. Ma valeur d’aide teinte beaucoup mes décisions dans la vie et c’est celle-ci qui
m’a fait choisir spontanément le scénario 2 dans la situation #4. Lors de la confrontation
de ma décision avec le vitrier, cette valeur a été rejetée par celui-ci et cela m’a fait réagir
sur le coup. J’ai ensuite réfléchi à tête reposée, aux valeurs et conséquences auprès des
acteur.trice.s de cette situation, afin de m’assurer que ma décision ne reposait pas que sur
mes valeurs personnelles.

Je m’aperçois que mes valeurs sont ancrées en moi et que lorsqu’on les confronte cela me
crée des émotions vives, qui ne sont pas en regard de la situation. C’est comme si je
sentais qu’il fallait que je défende mes valeurs. Cependant, j’ai la force d’être capable de
prendre du recul et de vouloir voir toutes les possibilités avant de prendre une décision.
De plus, je ne considère pas avoir la réponse absolue et j’aime aller confronter mes idées,
afin de voir d’autres perspectives. Vouloir aider les gens me permet d’essayer de prendre
une décision qui a le moins de conséquences graves, mais je crois que mon défi sera
d’avoir la capacité de mettre de côté ce qui m’appartient et de laisser aller ce qui ne
m’appartient pas. En bref, j’ai la crainte de vouloir plus que mon client.

C’est mon instinct qui a voulu décider au départ, mais lorsqu’il est venu le temps de
solutionner les dilemmes, j’ai mobilisé mes savoirs théoriques et mes savoirs
expérientiels et ceux de mon entourage, en plus de comparer les valeurs favorisées et les
conséquences positives aux valeurs négligées et aux conséquences négatives, afin de
mettre dans ma balance décisionnelle le gros bon sens, en lien avec un choix qui aurait le
moins de conséquences négatives auprès des acteur.trice.s.

Je me suis basée sur l’analyse des besoins des clients, j’ai utilisé l’outil de la balance
décisionnelle du modèle transthéorique du changement, afin de voir les bénéfices et les
désavantages de chaque scénario. Dans ce modèle, on mentionne que chaque individu,
suit un chemin unique, pour mener à un changement de comportement, qu’il peut
progresser ou régresser à travers plusieurs stades. Je me suis dit que mon ancien client et
Rémi étaient peut-être en processus et qu’ils pourraient avoir la chance d’atteindre cet
objectif. Concernant Rémi et son absentéisme, j’ai réfléchi à la théorie de
l’autodétermination en me disant qu’il était peut-être en contemplation et donc,
ambivalent face à la modification de son comportement, ce qui est une étape normale de
la motivation au changement. De plus, il est en période de deuil face à la perte de son
emploi et de son meilleur ami, il a donc, besoin d’accompagnement dans ces étapes. Tout
cela place Rémi dans un état de vulnérabilité et me permet de penser qu’il pourrait être un
danger pour lui-même ou pour autrui, si je cessais le suivi. Le scénario 3 de la situation
#4 a été réfléchi en regard de la loi P-38 qui est appliquée selon notre estimation de la
dangerosité. Si on croit que notre client est un danger, pour lui-même ou pour autrui, dans
l’immédiat, on peut contacter les autorités et donc, le priver de ses droits et briser la
confidentialité.

Je trouve que cette méthode peut être amené en intervention et lors de dilemme éthique,
on peut l’utiliser afin de voir les scénarios possibles, lors d’une situation que notre client.
e vit. Elle permet d’ouvrir la réflexion et de confronter nos idées, afin d’ouvrir notre
esprit. Elle permet de se rendre compte de nos émotions spontanées et de se questionner
sur le pourquoi de celles-ci. À priori, je ne vois pas de limites puisqu’elle nous permet
d’envisager le nombre de scénarios qui nous vient en tête, de les confronter, de prendre
en compte les scénarios de notre entourage, afin de ne pas prendre des décisions sur un
coup de tête ou d’émotion.

Je crois que mes décisions reflètent le besoin de bien-être du client, qu’elles prennent en
compte l’aspect affectif et que c’est ce qui démarque la sexologie des autres professions.
Je crois, aussi, que d’avoir fait cet exercice permet de faire une réflexion poussée et de les
confronter, afin de s’assurer qu’il y ait un raisonnement derrière la décision et cela
démontre le sérieux de la profession et de mon image professionnelle. Si mes supérieurs
apprennent que je n’ai pas appliqué le règlement ou que j’avais reconnu mon ancien
client, je pourrais expliquer mon choix et ma démarche réflexive.
En conclusion, cet exercice m’a fait connaître cette méthode, j’ai beaucoup apprécié avoir
à confronter mes décisions et à devoir réfléchir sur celles-ci, ainsi qu’à mes émotions
spontanées. Cela m’a fait prendre conscience que mes valeurs personnelles ressortent en
premier lieu et que je dois pouvoir les mettre de côté, afin de réfléchir sur la meilleure
solution pour tous et non selon mes convictions. J’ai trouvé difficile dans la première
situation d’avoir à prendre une décision, qui pouvait avoir plusieurs impacts négatifs sur
la vie des acteur.trice.s. Je veux tellement trouver la solution qui entraînerait seulement
des conséquences positives pour tous, mais cela est irréaliste et ça me montre que j’aurai
à prendre des décisions qui vont me confronter. Je dois travailler sur le lâcher-prise et
identifier ce qui m’appartient. Cet exercice m’a fait prendre conscience de certaines
valeurs qui m’habitent et dont je n’avais pas réfléchi. En les identifiants, je pourrais
mieux comprendre mes premières réactions, me remettre en question et entamer une
pratique réflexive. Je crois qu’il est important dans notre pratique professionnelle de
réussir à se remettre en question, afin de se connaître, de pouvoir pallier nos limites,
mettre de l’avant nos forces et continuer de perfectionner nos habiletés d’interventions.