Vous êtes sur la page 1sur 8

Selon les acteurs du secteur des voitures d’occasion joints par Médias24, le constat est unanime : la

demande est bel et bien présente, mais l’offre ne suit pas. Les particuliers qui devaient vendre leurs
véhicules après quatre ou cinq ans d’usage tardent à le faire en raison de l’indisponibilité du neuf
chez les concessionnaires.

Joint par Médias24, Nizar Abdallaoui Maane, fondateur de Kifal Auto, société spécialisée dans la
vente de voitures d’occasion, souligne qu’il « y a une très forte corrélation entre les ventes de
véhicules neufs et celles des voitures d’occasion. Une voiture neuve en début de chaîne devient une
voiture d’occasion après trois à quatre ans d’utilisation ».

« La pénurie des semi-conducteurs fait qu’aujourd’hui, on a une croissance moins importante sur le
marché de l’occasion que ce qu’on aurait dû avoir, dans la mesure où 2020 a été impactée par la
crise du Covid. »

« L’année 2020 a été calme. Elle a connu un recul en termes de ventes par rapport à 2019. » Pour
2021, M. Abdallaoui estime que « l’on aurait dû avoir une année meilleure » mais, ajoute-t-il, « je
crois qu’elle s’achèvera avec des niveaux légèrement supérieurs à l’an passé ». Même son de cloche
auprès de Hicham Benouna, conseiller et spécialiste dans la mise en place des voitures d’occasion. «
Le marché d’occasion est très tendu en ce moment, puisqu’il connaît une très forte pénurie », nous
confie-t-il.

« Il y a une grande demande, mais très peu d’offre. Le marché du neuf connaît une indisponibilité des
véhicules, causée en grande partie par la pénurie de la crise des semi-conducteurs. »

Sopriam (qui regroupe les marques Peugeot, Citroën et DS) et Autohall (qui regroupe notamment les
marques Ford, DFSK, Nissan, Mitsubishi et Fuso), qui disposent également de services d’occasion,
font le même constat : « Beaucoup de demandes mais pas assez de stock, en particulier pour le
service de reprise. »

Rallongement des délais de vente


Hicham Benouna confirme :

Explosion des prix des voitures d’occasion


La deuxième conséquence a trait au prix de vente. Selon un responsable du service des voitures
d’occasion à Sopriam, « les prix de vente ont subi une hausse d’au moins 5% ».

« Les voitures d’occasion sont aujourd’hui vendues plus cher qu’avant« , confirme Nizar Abdallaoui
Maane, qui souligne que « sur certains modèles, cette hausse peut être estimée à 15%« .

« Nous avons des clients qui ont acheté leurs voitures d’occasion sur notre plateforme en 2019, qu’ils
vendent aujourd’hui au même prix qu’il y a deux ans. C’est une manière d’illustrer l’augmentation
des prix. Un véhicule pareil aurait dû subir au moins 20% de décote. »

« Il y a donc un effet boule de neige qui commence par le neuf. Le manque de stock chez les
concessionnaires fait que lorsque quelqu’un met en vente une voiture après une année d’usage, à un
prix 5% à 10% moins cher que son prix initial, les clients sont disposés à l’acheter. »

« Avant, ils étaient à la recherche d’opportunités. À présent, ils sont à la recherche de disponibilité,
ce qui pousse les vendeurs à afficher des prix supérieurs aux valeurs ‘théoriques’ des véhicules. »

Une crise qui se poursuivra au moins jusqu’en juin 2022

Tous nos interlocuteurs s’accordent à dire que cette crise devrait se poursuivre au moins jusqu’au
premier semestre de 2022, si ce n’est jusqu’à début 2023.

« Selon les concessionnaires et les importateurs, c’est une crise qui pourrait se poursuivre durant
toute l’année 2022 », indique Hicham Benouna. « Le problème de l’approvisionnement et des semi-
conducteurs ne sera pas réglé avant fin 2022 ou début 2023. Le marché restera donc très tendu d’ici
là. »

Et d’ajouter : « Toutes les gammes de voitures sont touchées, et particulièrement le haut de gamme.
Si une voiture entrée de gamme est équipée d’environ 5.000 semi-conducteurs, les voitures haut de
gamme en comptent plus de 25.000″, compte tenu des options qu’elles offrent.

Nizar Abdallaoui Maane estime pour sa part qu’un retour à la normale ne pourrait avoir lieu qu’à
partir du mois de juin de l’année prochaine.
Quel est?

Jusqu’à présent, les chiffres officiels relatifs au secteur n’ont pas encore été publiés selon nos
différentes sources. Les chiffres de mutations de carte grise sont publiés chaque fin d’année par le
ministère de l’Équipement et l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA).

Mais selon notre interlocuteur à AutoHall, la règle est la suivante : « Le nombre de voitures
d’occasion vendues en une année est généralement le triple de celui des véhicules neufs. »

Selon les chiffres publiés par la NARSA jusqu’en 2020, consultés par Médias24, 2020 a connu la vente
de 280.260 véhicules d’occasion, contre 405.145 en 2019.

Vous aimerez peut-être aussi