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Les étapes de l’aménagement

L’aménagement passe par plusieurs étapes nécessaires, quelle que soit l’échelle considérée
(locale, régionale ou nationale) ou la nature de l’aménagement (urbain, rural, industriel,
touristique…).
On peut distinguer, en gros, cinq étapes :
 Le bilan-diagnostic,
 Les prévisions et scénarios,
 Les objectifs et les partis d’aménagement,
 Les implications
 Le montage.
 Le bilan-diagnostic
C’est une étude globale du territoire considéré. Il consiste à faire l’état des lieux de l’espace
concerné, procéder à un bilan territorial global qui touche tous les aspects de la zone : les
données physiques, la population et la démographie, les activités, les infrastructures et les
équipements sociaux, l’urbanisation etc…
C’est aussi une rétrospective sur l’espace d’étude. Le bilan consiste aussi à procéder à une
étude rétrospective de la zone pour pouvoir comprendre la situation actuelle dans une
perspective d’éclairage aussi à long terme.
Ce travail vise à identifier les contraintes, les potentialités et les spécificités. Le bilan doit
déboucher sur un diagnostic territorial qui permet de dégager les contraintes, les
potentialités, les spécificités, les atouts et les inconvénients en vue de déterminer les
principaux problèmes posés et d’en dégager les priorités.
Quels sont les principaux problèmes et blocages, et leurs priorités ?
Dans chaque domaine, le bilan-diagnostic consiste à déterminer les principaux problèmes
pour dégager dans une seconde étape les priorités et classer les problèmes en fonction de
leur urgence et leur priorité.
Le cadrage territorial est aussi nécessaire.
Dans l’analyse, il ne faut pas oublier de mettre la zone à étudier dans son cadre territorial
global, ses rapports avec les autres espaces et les interactions réelles et potentielles ainsi les
impacts des différentes actions, l’origine et le lieu de manifestation des problèmes posés.

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Le bilan-diagnostic consiste aussi à déterminer les contraintes et les opportunités mais aussi
les besoins.

1. Les prévisions et les scénarios doivent être exposés.

A partir de l’analyse de la situation d’une zone donnée, on doit établir les prévisions futures
selon les méthodes classiques de prévision.
Pour cela, il y a lieu de déterminer les besoins et de faire les projections futures sur la base
de normes communément acceptées comme la grille d’équipement de la population, des
taux de desserte indispensable, du niveau d’équipement de la population ou des conditions
de vie (logement, équipement des ménages…).
Trois échelles chronologiques
On peut distinguer trois échelles chronologiques pour l’aménagement : Le Court, Moyen et
Long terme :
 Le court terme (CT) : il est généralement de cinq ans. Il permet de déterminer les
petits projets et de mettre en place les correctifs nécessaires avant l’entrée en
vigueur des projets structurants.
 Le moyen terme (MT) : souvent c’est une dizaine d’années, le temps nécessaire de
réalisation de grands projets et de changement structurel de la population.
 Le long terme (LT) : souvent de 20 à 25 ans. C’est un horizon d’éclairage du moyen
terme. C’est aussi l’horizon des actions structurantes de l’aménagement concerté ou
différé qu’il s’agit de mener. On choisit souvent un chiffre rond et significatif.
Si on prend le cas du Plan Régional d’Aménagement de Tunis (PRA), élaboré entre 1976 et
adopté en 1977, il s’agit des horizons 1986 et 2001.
Les hypothèses doivent servir de base.
Les hypothèses retenues pour les prévisions sont de l’ordre de trois : le tendanciel ou
l’indésirable (Ho), le souhaitable (H1) et le possible ou l’acceptable (H2).
Le schéma tendanciel ou indésirable (Ht) : il consiste à prolonger les tendances observées
sur une période suffisante tout en prenant en compte les projets en cours ou prévus et les
tendances lourdes.
Le schéma volontariste ou souhaitable (Hv) : il consiste à adopter une évolution où
l’intervention des pouvoirs publics est nécessaire pour changer et corriger la situation. Cette

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hypothèse volontariste concerne la plupart des aspects de la vie socio-économique : natalité,
exode, emploi, équipement…
Le schéma possible ou acceptable (Hp) : il se situe souvent entre les deux, entre le
souhaitable et l’indésirable, à mi-parcours moyennant une intervention limitée mais
nécessaire des pouvoirs publics.
La prospective
On peut aussi envisager une démarche prospective, c'est-à-dire de type qualitatif où on
essaie de déterminer les futures possibles et les plus plausibles de la zone, compte tenu de
toutes les éventualités.

2. Les objectifs et les partis d’aménagement

En plus des hypothèses qui servent aux prévisions, il y a aussi les choix opérés au niveau de
l’aménagement qui concernent les partis d’aménagement. On peut envisager cela à
différents niveaux qu’il convient de combiner. On peut mentionner quelques exemples sans
être exhaustif :
 Ouverture ou non sur la mer avec tout ce que cela implique au niveau des zones à
urbaniser, du paysage urbain et ses répercussions sur les coefficients d’occupation ou
d’utilisation du sol…
 Habitat individuel à faible densité ou habitat collectif
 Ségrégation et déséquilibre inter-zones ou mixité sociale et rééquilibrage des
différentes zones avec la diversité et la création des zones d’emploi qui sont
nécessaires.
 Renforcer le centre principal ou développement de centres secondaires avec tout ce
que cela implique en matière de desserte, des centres secondaires à développer…
 Transport collectif ou développer la motorisation avec la voirie et les parkings
correspondants…
Les actions à entreprendre et les implications
Chaque parti d’aménagement conduit à mettre en place un certain nombre d’actions à
mettre en œuvre qu’il s’agit de recenser et de préciser davantage. Les études d’impact des
projets structurants sont à mener en matière d’avantages comparatifs, d’environnement.

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3. Le montage institutionnel et financier

Il s’agit de procéder aux études de faisabilités des principales actions préconisées dans un
plan d’aménagement avant de procéder au montage financier et institutionnel.
Les études de faisabilité : il s’agit de voir les possibilités offertes pour la réussite de certaines
actions à mener comme les ensembles résidentiels, les zones industrielles, les centres à
mettre en œuvre, les zones à urbaniser…
Le montage financier : il consiste à mettre en œuvre le schéma de financement de
l’opération et les différentes parties à impliquer. Il y a lieu de chiffrer financièrement le plan
d’aménagement et d’en évaluer les coûts pour pouvoir ensuite déterminer la part de chacun
des acteurs concernés.
Le montage institutionnel : il permet de voir la forme institutionnelle la plus adéquate pour
mener une telle opération : une société, un office, une structure déjà présente ou à créer
comme les sociétés de promotion des Berges du Lac de Tunis par exemple.
Le contenu du plan
Le contenu du plan d’aménagement varie selon les échelles et le secteur en fonction du
Code de l’aménagement mais deux documents sont souvent incontournables : le plan et le
règlement qui permettent la gestion et le suivi :
 Un plan ou plus à une échelle déterminée en fonction de la nature du plan et de
l’importance de la zone concernée
 Un règlement qui permet de fixer les règles d’occupation de chaque zone.

4. La mise en œuvre

La mise ne œuvre de tout plan d’aménagement nécessite le contrôle et le suivi de la


réalisation en vue de pouvoir corriger à terme et en temps opportun les mesures à
entreprendre. Un service ou une personne doit être affecté à cette tâche.
En plus, tout plan d’aménagement doit être révisé à terme totalement ou partiellement
selon les cas pour une période qui ne dépasse pas souvent les dix ans

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