Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
BS-cadre - VF Section Loi 99 12
BS-cadre - VF Section Loi 99 12
4
INTRODUCTION GENERALE
L’élaboration du cadre de référence et lignes directrices IEL s’inscrit dans le cadre
des efforts déployés par le Ministère Délégué Chargé de l’Environnement et ses
partenaires-clés, notamment le Ministère de l’Intérieur à travers la Direction Générale
des Collectivités Locales, pour renforcer les capacités humaines des collectivités
territoriales en matière de protection de l’environnement et du développement local
durable. Ces supports didactiques visent principalement à permettre aux collectivités
territoriales d’adopter le cadre juridique national de protection de l’environnement et du
développement durable ainsi que les conventions internationales liées à la protection
de l’environnement mondial dans leurs démarches de planification stratégique locale. Il
s’agit respectivement des nouvelles dispositions de la Constitution de 2011 consacrées
au développement humain durable, des principes fondamentaux, droits et devoirs
énoncés par la Loi-cadre n°99-12, portant Charte Nationale de l’Environnement et du
Développement Durable (CNEDD), des grandes orientations de la nouvelle Stratégie
Nationale de Développement Durable (SNDD), des lois environnementales existantes
et/ou en cours de promulgation ainsi que les engagements internationaux liés aux trois
conventions onusiennes sur le changement climatique, la protection de la biodiversité
et la lutte contre la désertification.
Les destinataires du cadre de référence et lignes directrices IEL sont prioritairement les
collectivités territoriales, les régions, les provinces, les communes urbaines et rurales.
Les acteurs ciblés sont respectivement les élus locaux, les cadres et techniciens
des collectivités territoriales, les membres des différentes structures et institutions
locales associées à la planification stratégique locale, les Agents de Développement
Provinciaux (ADP), les comités locaux, provinciaux et régionaux du développement
humain, les équipes provinciales d’appui, et les équipes techniques communales
chargées de l’élaboration des plans territoriaux locaux. A ces acteurs peuvent s’ajouter
les associations locales actives dans les domaines de la promotion du développement
et la protection de l’environnement ainsi que les agences de développement des
provinces et les structures de l’enseignement supérieur et de recherche (universités).
La première partie de ce rapport concerne le cadre de référence IEL, qui se compose de
trois chapitres. Le premier chapitre traite les droits et principes fondamentaux inhérents
au développement durable et à la protection de l’environnement, notamment les
références relevant respectivement de la Déclaration de Rio, la Constitution nationale
de 2011 et la Loi-cadre 99-12, portant Charte Nationale de l’Environnement et du
Développement Durable (CNEDD). Le second chapitre passe en revue les principales lois
en vigueur en matière de protection de l’environnement et du développement durable
ainsi que les engagements internationaux du Maroc dans la cadre des trois conventions
onusiennes, portant sur la lutte contre le changement climatique, la protection de la
diversité biologique et la lutte contre la désertification. Enfin, le troisième chapitre aborde
la question de la gouvernance du développement durable en relation avec le rôle et
devoirs des collectivités territoriales.
La deuxième partie de ce rapport présente les lignes directrices pour améliorer la qualité
de la démarche d’intégration de l’environnement dans la planification stratégique locale.
5
PARTIE 1
Cadre de référence pour l’intégration de
la dimension environnementale dans la
planification stratégique locale
7
Chapitre 1
DROITS ET PRINCIPES FONDAMENTAUX DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE
8
En juin 1992, la Conférence des
Nations Unies sur l’environnement et le
développement, connue sous le nom de
Sommet de Rio, a adopté une déclaration
qui a fait progresser le concept des
droits et des responsabilités des pays
dans le domaine de l’environnement. La
Déclaration de Rio sur l’environnement
et le développement témoigne de deux
grandes préoccupations apparues
pendant l’intervalle de 20 années
séparant ces deux conférences: la
détérioration de l’environnement,
notamment de sa capacité à entretenir la
vie, et l’interdépendance de plus en plus
manifeste entre le progrès économique
à long terme et la nécessité d’une
protection de l’environnement.
Sur le plan juridique, la Déclaration de Rio n’est pas contraignante, ni obligatoire. Mais, elle
a plus un caractère inductif, puisque les gouvernements se sentiront moralement obligés
d’adhérer à ses principes. Deux de ses principes généraux insistent sur le droit de tout
citoyen au développement durable. Il s’agit respectivement du principe 1 et du principe 3.
Le premier considère que les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au
développement durable et leur proclame le droit à une vie saine et productive en harmonie
avec la nature. Le second concerne le droit au développement, en reliant sa réalisation à la
satisfaction équitable des besoins relatifs au développement et à l’environnement à la fois
des générations actuelles et futures.
9
Dans le Titre II de la Constitution
(2011) relatif aux « libertés et droits
fondamentaux », l’Article 31 considère
respectivement l’accès à l’eau et
à un environnement sain, et au
développement durable comme
deux droits fondamentaux de
tous les citoyens et invite l’Etat,
les établissements publics et les
collectivités territoriales à mobiliser
de tous les moyens pour en faciliter
les conditions de jouissance et l’égal
accès des citoyennes et des citoyens.
Il s’agit là d’une référence juridique
d’une importance capitale et décisive
qui reconnait que « le développement
durable est un droit de tous les
citoyens». Tout en conférant à la
protection de l’environnement et au
développement durable une assise
juridique solide, cet article traduit une détermination ferme du pays à inscrire ses politiques
générales, sectorielles et territoriales dans une perspective de développement durable. Toutes
les stratégies, programmes et plans d’action doivent donc être désormais menés dans le strict
respect des exigences de protection de l’environnement et du développement durable.
10
1-1-3- Selon la Loi-cadre 99-12 (CNEDD)
La déclinaison du droit universel de tout
citoyen à un « environnement sain »
dans le cadre juridique national a été
rapportée par la loi-cadre 99-12, dans
le Titre I « Objectifs, principes, droits et
devoirs ». En effet, l’Article 3 réaffirme et
énonce les droits dont doit jouir toute
personne en matière d’environnement
sain. D’une part, il reconnaît le droit de
toute personne de vivre et d’évoluer
dans un « environnement sain et de
qualité » qui favorise la préservation de la santé, l’épanouissement culturel et l’utilisation
durable du patrimoine et des ressources qui y sont disponibles. D’autre part, il institue le
doit de toute personne à accéder à l’information environnementale fiable et pertinente.
Aussi, il réaffirme le droit de toute personne à participer au processus de prise des décisions
susceptibles d’impacter l’environnement.
11
Principes de préservation de la diversité biologique et conservation
des ressources naturelles
Principes de précaution,
prévention et évaluation
Selon la Déclaration de Rio, l’inscription
des territoires dans la voie du
développement durable doit passer
nécessairement par la mise en place,
à tous les niveaux de décision, de
mesures de précaution, de prévention
et d’évaluation. En effet, l’adoption des
principes 15, 16 et 17 de la Déclaration
12
de Rio constituent le point de départ de tout projet de société qui ambitionne un véritable
développement durable. Ces principes doivent faire partie intégrante de toutes les stratégies
de planification et de développement ainsi que de toutes les démarches de conduite et
réalisation des projets territoriaux de développement durable. L’établissement des normes
écologiques, la prévision des mesures préventives, l’institutionnalisation des études d’impacts
environnementaux, l’internalisation des coûts environnementaux dans le système de
comptabilité nationale et le développement des systèmes de suivi-évaluation intégrés sont
autant de mécanismes qui peuvent aider les planificateurs et décideurs – à l’échelle nationale
et au niveau des collectivités territoriales- à prévoir, prévenir et internaliser les conséquences
environnementales des projets de développement. Au niveau des collectivités territoriales,
la déclinaison de ces trois principes doit être compatible avec les enjeux territoriaux de
développement économique et social. La manière la plus simple de les adopter localement
devrait être actionnée et articulée autour de trois axiomes : « prévenir c’est guérir », « prévoir
c’est savoir », et « évaluer c’est planifier ».
13
des modes de participation des organisations non gouvernementales afin de les impliquer
davantage à toutes les activités concernant le développement et l’environnement.
Dans le principe 22, le rôle vital des populations et communautés locales ainsi que
des collectivités a été mis en avant dans toutes les questions relevant de la gestion de
l’environnement et le développement durable. Ce principe sous-entend par ailleurs le devoir
de l’Etat à mettre en place des mesures d’appui nécessaires qui permettraient à ces différentes
catégories d’acteurs de participer efficacement à la recherche des solutions aux questions
environnementales et à la réalisation d’un développement durable.
14
2-2- Principes de développement durable énoncés par la Loi-cadre
99-12
15
Chapitre 2
LOIS NATIONALES ET CONVENTIONS INTERNATIONALES
EN MATIERE DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
En conformité avec le principe 11 de la Déclaration de Rio, invitant les Etats à promulguer des
mesures législatives en matière d’environnement, le Maroc a considérablement renforcé son
cadre juridique national en matière de protection de l’environnement et du développement
durable, avec la promulgation d’une dizaine de Lois. Celles-ci peuvent être classées en deux
catégories de textes :
• D’une part, les lois qui renforcent la protection de l’environnement, notamment la loi sur
l’eau, la loi sur les études d’impacts, la loi sur la lutte contre la pollution de l’air, la loi sur
la gestion des déchets, la loi sur les aires protégées et la loi sur les sacs et sachets en
plastique dégradables et biodégradables. A ces lois viennent s’ajouter d’autres en cours
de finalisation et/ou d’adoption à savoir la loi relative à la protection du sol et la loi relative
à la protection du littoral.
• D’autre part, les lois à caractère général qui s’inscrivent plutôt dans une perspective
de développement durable à savoir : la loi relative aux énergies renouvelables, les lois
relatives respectivement à la création de l’Agence nationale des énergies renouvelables
et de l’efficacité énergétique et de l’Agence marocaine de l’énergie solaire, et la loi-cadre
portant la Charte nationale de l’environnement et du développement durable. D’autres
lois sont en cours de finalisation et concernent l’accès à l’information environnementale
et le système de fiscalité environnementale.
D’autre part, sur la scène internationale, le Maroc a été parmi les premiers pays à signer et
ratifier les trois conventions issues du Sommet de Rio à savoir : la Convention-Cadre sur le
Changement Climatique, la Convention sur la Diversité Biologique et la Convention sur la
Lutte contre la Désertification. Aussi, il a mis en place un cadre institutionnel et juridique afin
d’honorer tous ses engagements dans le cadre de ces trois Conventions.
Dans cette section, il ne s’agit pas de présenter textuellement les lois environnementales
et les trois conventions internationales issues du Sommet de Rio, mais de se limiter à la
présentation succincte de leurs objectifs, dispositions et modalités d’application. L’objectif
est donc plus informatif qu’analytique, visant à sensibiliser et informer tout particulièrement
les acteurs-clés des collectivités territoriales sur ces principales références juridiques en
matière de protection de l’environnement tant au niveau national qu’international. Pour plus
de détails sur les lois environnementales, consulter le document intitulé « les nouvelles lois
de protection de l’environnement » édité par le Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et
de l’Environnement, en 2008.
16
Dispositions de la loi. Cette loi institue et définit un ensemble de principes et d’instruments
juridiques visant à résoudre un certain nombre de problèmes liés à la rareté et la répartition
inégale de l’eau, à la pression forte et non contrôlée exercée par les usagers, à la détérioration
de la qualité de l’eau et à la question de tarification de l’eau. L’innovation importante de cette
loi est l’introduction des principes « pollueur-payeur » et « préleveur-payeur » pour permettre
de financer la dépollution des eaux. Globalement, les principales dispositions de cette loi
concernent la rationalisation de l’utilisation de l’eau, la généralisation de l’accès à l’eau, la
solidarité interrégionale, la réduction des disparités entre la ville et la campagne et la sécurité
hydraulique sur l’ensemble du territoire du pays.
17
• Le décret n° 2-09-285 du 6 juillet 2010 concerne les plans directeurs préfectoral ou
provincial de gestion des déchets ménagers et assimilés, notamment les modalités de
leur élaboration et les procédures d’organisation et déroulement de l’enquête publique
y afférente. Il institue également la commission consultative chargée d’examiner et de
donner son avis sur ces plans.
• Le décret n° 2-09-683 du 6 juillet 2010 fixe les modalités d’élaboration du plan directeur
régional de gestion des déchets industriels, des déchets médicaux et pharmaceutiques
non dangereux, des déchets ultimes, des déchets agricoles et des déchets inertes. Il
institue également les autorités gouvernementales chargées de définir les objectifs et le
contenu de ces plans, la création de la commission consultative chargée d’examiner et
de donner son avis sur ces plans ainsi que la procédure d’organisation et déroulement de
l’enquête publique y afférente.
• Le décret portant sur les modalités et les conditions d’octroi des autorisations d’importation,
d’exportation et de transit des déchets. Il institue l’autorité gouvernementale chargée de
délivrer les autorisations d’importation, d’exportation et de transit des déchets.
• Le décret concernant l’incinération et la co-incinération des déchets. Il fixe et définit
les procédures administratives applicables aux installations d’incinération et de co-
incinération, ainsi que les exigences techniques.
18
sol, flore, faune, eaux continentales, littoral, montagne, etc., iv) dispositions visant à lutter
contre les pollutions et les nuisances, v) dispositions au sujet des nouveaux outils de gestion
et de protection de l’environnement, et vi) dispositions prévoyant un régime spécifique de
responsabilité eu égard des sources de dommages écologiques et de l’indemnisation des
victimes.
19
ou agricoles, ou des installations relatives à l’industrie artisanale ou des véhicules, des engins
à moteur, des appareils de combustion, d’incinération des déchets, de chauffage ou de
réfrigération. Cette loi instaure des sanctions précises selon le principe général d’interdiction
d’émettre, de déposer, de dégager ou de rejeter dans l’air des polluants au-delà des normes
fixées par voie réglementaire. Deux décrets d’application sont mis en application. Le premier
décret n° 2-09-286 du 8 décembre 2009 fixant respectivement les normes de qualité de
l’air, en prévoyant les valeurs limites des niveaux de concentration de certaines substances
polluantes de l’air à ne pas dépasser, et les substances polluantes devant faire l’objet d’une
surveillance et de suivi de leur niveau de concentration dans l’air. Aussi, il définit à la fois
les modalités de fixation des seuils d’information et des seuils d’alerte et d’installation des
réseaux de surveillance de la qualité de l’air au niveau régional. Ce décrit instaure la création
d’un comité national de l’air chargé de l’établissement d’un programme national de protection
et de surveillance de la qualité de l’air. Le second décret n° 2-09-631 du 6 juillet 2010 vise
d’une part, la fixation des valeurs limites de dégagement, d’émission ou de rejet de polluants
dans l’air émanant de sources de pollution fixes et la définition des modalités de contrôle et
d’auto-contrôle de ces émissions et d’autre part, la fixation des valeurs limites générales et les
modalités juridiques de fixation des valeurs limites sectorielles.
20
La loi n° 47-09 relative à l’efficacité énergétique
Objectifs de la loi. Cette loi vise à relever les défis dans le domaine de l’efficacité énergétique
afin d’optimiser le coût de l’énergie, mobiliser les ressources énergétiques renouvelables
en vue de permettre l’accès à l’énergie et préserver l’environnement par l’utilisation des
technologies énergétiques propres afin de réduire les émissions gazeuses polluantes dans
notre pays.
21
Dispositions. Les dispositions de cette loi concernent deux aspects importants du droit
d’accès à l’information environnementale. D’une part, des dispositions relatives à la
déclinaison des principes de transparence et de participation dans l’action gouvernementale
relative à l’environnement. D’autre côté, des dispositions relatives au renforcement de la
généralisation de l’information environnementale en donnant une assise réglementaire à la
parution régulière du rapport national sur l’état de l’Environnement.
22
2- Obligations et Opportunités dans le cadre des trois
Conventions
internationales en matière de protection de l’environnement
En plus du renforcement du cadre juridique national en matière d’environnement, le Maroc
s’est engagé fermement, auprès de la communauté internationale pour relever les défis liés à
la protection de l’environnement et le développement durable. Globalement, cet engagement,
s’est traduit par la ratification de plus de 80 Accords Multilatéraux de l’Environnement et
également par la participation active aux différents forums internationaux pour la recherche
de solutions aux problématiques environnementales. Dans ce domaine, le Maroc a signé
et ratifié les trois conventions issues du Sommet de Rio pour lesquels il a mis en place
un cadre institutionnel afin d’honorer tous les engagements pris. Il s’agit respectivement
de la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNU-CC),
la Diversité Biologique (CNU-DB) et la Lutte contre la Désertification (CCNU-LCD). Dans
ce qui suit, l’accent est mis essentiellement sur les obligations et opportunités prévues par
chacune des trois conventions.
Stabiliser les concentrations des Gaz à Effet de Serre (GES) dans l’atmosphère à un niveau
empêchant toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique. Cette
convention n’a pas un caractère obligatoire, mais invite de façon volontaire les pays
développés, premiers responsables de cette situation, à réduire leurs émissions en GES.
Tout particulièrement, elle vise, au niveau des pays Parties, à remettre en cause les options
de développement et choix technologiques responsables des émissions de GES. Mais, elle
pourrait aussi ouvrir de nouvelles opportunités en matière d’adoption d’un nouveau mode
de développement propre.
Obligations :
Les principales obligations prévues par la convention, pour les pays en développement, sont
énoncées respectivement par les articles 4, 5, 6 et 12 :
L’article 4 prévoit de recenser les moyens techniques et financiers nécessaires à l’exécution
des projets à proposer et des mesures de riposte à prendre dans les domaines portant sur
les technologies, les matériaux, l’équipement, les techniques ou les pratiques spécifiques
pouvant contribuer à la réduction des émissions et à l’augmentation de l’absorption des
GES.
L’article 5 concerne les engagements en matière de recherche et l’observation systématique
et invite les pays en développement Parties à s’engager d’une part, à soutenir et
développer davantage les organisations ou les programmes et réseaux internationaux et
intergouvernementaux dont le but est de définir, réaliser, évaluer et financer des travaux
de recherche, de collecte de données et d’observation systématique, en tenant compte
de la nécessité de limiter le plus possible les doubles emplois. D’autre part, à soutenir les
efforts menés aux niveaux international et intergouvernemental pour renforcer l’observation
23
systématique et les capacités et moyens nationaux de recherche scientifique et technique,
et pour encourager l’accès aux données provenant de zones ne relevant pas de la juridiction
nationale et à leur analyse, ainsi que pour en promouvoir l’échange.
L’article 6 consacre les engagements des pays en développement Parties en matière de
renforcement de leurs capacités institutionnelles et humaines. Il les invite respectivement à :
i) la mise au point et l’exécution de programmes d’éducation et de formation, y compris par
le renforcement des organismes nationaux et par l’échange ou le détachement de personnel
chargé de former des experts en la matière, notamment pour les pays en développement,
ii) l’élaboration et l’application de programmes d’éducation et de sensibilisation sur les CC
et leurs effets, iii) l’accès public aux informations concernant les CC et leurs effets , iv) la
participation publique à l’examen des CC et de leurs effets et à la mise au point de mesures
appropriées pour y faire face, et v) la formation de personnel scientifique, technique et de
gestion.
L’article 12 prévoit une série d’engagements que les pays en développement Parties doivent
honorer dont les plus importants et impliquant le Maroc sont comme suit :
L’article 12.1 précise les éléments d’information à communiquer à la communauté
internationale notamment l’inventaire national des émissions anthropiques par ses sources
et de l’absorption par ses puits de tous les GES non réglementés par le Protocole de Montréal,
la description générale des mesures qu’elle prend ou envisage de prendre pour appliquer
la convention et toute information que la Partie juge utile pour atteindre l’objectif de la
convention.
L’article 12.4 prévoit la possibilité des pays, sur une base volontaire, de proposer des projets
à financer pour les exécuter et en donnant si possible une estimation de tous les coûts
supplémentaires de ces projets, des progrès escomptés dans la réduction des émissions et
dans l’augmentation de l’absorption des GES ainsi qu’une estimation des avantages que l’on
peut en attendre ».
L’article 12.7 précise que la COP prendra ses dispositions pour assurer la fourniture aux pays
en développement Parties, sur leur demande, d’un concours technique et financier qui les
aide à réunir et à communiquer les informations demandées dans l’article 12.
Opportunités :
L’engagement pour honorer les obligations prévues par la convention est porteur aussi
de plusieurs opportunités pour les pays en développement Parties, notamment dans
les domaines de renforcement de capacités, d’obtention de financement, d’échange
d’informations et d’accès aux technologies propres.
L’article 6 offre l’opportunité de renforcer les capacités humaines et institutionnelles à
l’échelle nationale, mais peut aussi concerner les collectivités territoriales pour ce qui est de
développement des échanges d’information.
L’article 4 offre l’occasion de bénéficier des ressources financières correspondant aux coûts
supplémentaires entraînés par l’application des mesures nécessaires pour répondre aux
obligations de la convention. Aussi, il permet l’accès aux technologies propres et l’obtention
des aides pour faire face au coût d’adaptation aux effets néfastes des CC.
24
Mise en œuvre :
Pour la mise en œuvre de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques, les réalisations sont multiples et concernent la création d’un Comité National
Changement Climatique et un Conseil National pour le Mécanisme de Développement
Propre (MDP), l’élaboration de trois Communications Nationales, la mise en œuvre du Plan
National Climat, le lancement des Plans Climats territoriaux et l’élaboration de la stratégie
nationale Climat.
Les principales obligations des pays en développement Parties sont énoncées respectivement
par les articles 5 à 19 et à l’article 26.
L’article 5 invite les pays en développement Parties à coopérer avec d’autres Parties
contractantes ou des Organisations Internationales compétentes pour assurer la Conservation
et l’utilisation durable de la biodiversité.
L’article 6 stipule que chaque pays Parties doit élaborer des stratégies, plans ou programmes
nationaux tendant à assurer la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique et
les intègre dans ses plans, programmes et politiques sectoriels ou intersectoriels.
L’article 7 recommande d’identifier et surveiller les éléments constitutifs de la diversité
biologique importants pour sa conservation et son utilisation durable, en tenant compte de la
liste indicative de catégories de la convention ainsi que les processus et catégories d’activités
ayant une influence défavorable sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité
biologique.
Les articles 8 et 9 invitent chaque pays Parties à conserver in situ et ex situ les éléments
constitutifs de la diversité biologique.
L’article 10 définit les modalités organisationnelles pour une utilisation durable des éléments
constitutifs de la diversité biologique, en recommandant l’intégration des considérations
relatives à la conservation et à l’utilisation durable des ressources biologiques dans son
processus décisionnel national ainsi que la protection et l’encouragement de l’usage coutumier
des ressources biologiques conformément aux pratiques culturelles traditionnelles.
L’article 11 appelle à adopter des mesures incitatives économiquement et socialement
rationnelles qui visent à conserver et à utiliser durablement les éléments constitutifs de la
diversité biologique.
L’article 12 recommande à la mise en place des programmes de formation et de recherche
sur la conservation et l’utilisation durables de la diversité biologique en tenant compte des
besoins particuliers des pays en développement.
25
L’article 13 invite à procéder à une éducation et sensibilisation du public sur les questions
relatives à la préservation de la Biodiversité.
L’article 14 prévoit à adopter des procédures permettant d’évaluer les impacts sur
l’environnement des projets qu’elle a proposés et qui sont susceptibles de nuire à
l’environnement et prend des dispositions pour réduire les effets nocifs à ces projets.
L’article 15 et 19 appellent à créer les conditions propres à faciliter l’accès aux ressources
génétiques et au partage des avantages qui sont issus de leur utilisation écologiquement
rationnelle.
L’article 16 invite à s’engager pour assurer et/ou à faciliter à d’autres Parties contractantes
l’accès aux technologies nécessaires à la conservation et à l’utilisation durable de la diversité
biologique, ou utilisant les ressources génétiques sans causer de dommages sensibles à
l’environnement, et le transfert desdites technologies.
L’article 17 insiste sur l’échange d’informations, provenant de toutes les sources accessibles
au public, intéressant la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique en
tenant compte des besoins spéciaux des pays en développement.
L’article 18 recommande à encourager la coopération technique et scientifique avec d’autres
Parties contractantes, en particulier les pays en développement, pour l’application de la
présente Convention, notamment par l’élaboration et l’application de politiques nationales.
L’article 26 invite à élaborer et présenter à la Conférence des Parties des rapports sur les
dispositions qu’elle a adoptées en application de la convention.
Opportunités :
L’Article 20 demande aux pays développés Parties à fournir des ressources financières
nouvelles et additionnelles pour permettre aux pays en développement Parties de faire
face à la totalité des surcoûts convenus que leur impose la mise en œuvre des mesures par
lesquelles ils s’acquittent des obligations découlant de la présente Convention.
26
Mise en œuvre :
Obligations :
Les principales obligations des Parties relevant de « Région Afrique », dont le Maroc fait partie,
sont énoncées par les articles 4, 5 et 9 de l’annexe 1 du texte de la convention.
L’article 4 de l’Annexe 1 recommande les pays africains Parties de s’engager à : i) faire de la lutte
contre la désertification et/ou de l’atténuation des effets de la sécheresse le volet essentiel
d’une stratégie d’élimination de la pauvreté, ii) promouvoir la coopération et l’intégration
régionales, dans un esprit de solidarité et de partenariat fondés sur l’intérêt commun, iii)
rationaliser et renforcer les institutions concernées par la désertification et la sécheresse
afin d’en accroître l’efficacité et d’assurer une utilisation plus rationnelle des ressources, iv)
promouvoir l’échange d’informations entre eux sur les technologies, connaissances, savoir-
faire et pratiques appropriés, et v) mettre au point des plans d’urgence pour atténuer les effets
de la sécheresse dans les zones dégradées par la désertification et/ou la sécheresse.
Les articles 4 et 5 invitent les pays africains touchés Parties à i) allouer les crédits budgétaires
voulus à la lutte contre la désertification et/ou l’atténuation des effets de la sécheresse, ii)
poursuivre et intensifier les réformes engagées en matière de décentralisation et d’amélioration
du régime d’exploitation des ressources, iii) renforcer la participation des populations et des
collectivités locales, iv) identifier et mobiliser des ressources financières nationales nouvelles
et supplémentaires, et v) développer, en priorité, les moyens et mécanismes disponibles au
niveau national pour mobiliser des ressources financières internes.
27
L’article 9 de l’annexe 1 recommande à chaque pays africains Parties de désigner un organe
national approprié de coordination (ONC) pour jouer le rôle de catalyseur dans l’élaboration,
la mise en œuvre et l’évaluation de son PAN
Opportunités :
En vertu des obligations prévues dans les articles 4, 6 et 7 de la convention, les pays
développés Parties sont appelés à donner la priorité aux pays africains Parties vulnérables
et/ou touchés par la désertification. De ces obligations en découlent plusieurs opportunités
concernant l’appui et l’aide en matière de lutte contre la désertification et/ou à atténuer les
effets de la sécheresse (fourniture des ressources financières, transfert, adaptation et accès
aux technologies et aux savoir-faire écologiquement appropriés) tel que décidé d’un commun
accord et conformément à leurs politiques nationales, en tenant compte de leur stratégie
d’élimination de la pauvreté. Aussi, les pays développés sont tenus à mettre à la disposition
des pays africains les aides nécessaires en termes de renforcement du cadre institutionnel,
de moyens scientifiques et techniques, de collecte et analyse de l’information, de recherche-
développement. Et, à titre volontaire, fournir des technologies, des connaissances et des
savoir-faire relatifs à la LCD et/ou des ressources financières.
Mise en œuvre :
Dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention LCD, le Maroc a renforcé son cadre
institutionnel par la création d’un Service de la Coordination et du Suivi de la Convention
sur la Lutte contre la Désertification. Sur le plan législatif et réglementaire, des outils ont
été développés en matière de préservation et gestion durable des ressources forestières
notamment, le décret portant la compensation des mises en défens dans les périmètres de
reboisement et la loi n°1-06 relative au développement durable du palmier dattier. En termes
d’actions concrètes, un Plan d’Action National de Lutte Contre la Désertification (PANLCD)
a été élaboré et mis en œuvre ainsi que plusieurs programmes, projets et approches pour
lutter contre la dégradation des terres, la désertification et leurs conséquences négatives.
Tout récemment, le pays s’est doté d’une Agence Nationale pour le Développement des
Zones Oasiennes (ANDZOA) visant la protection et la valorisation des espaces oasiens et
de l’arganier.
28
Chapitre 3
ORGANISATION TERRITORIALE, GOUVERNANCE DU
DEVELOPPEMENT DURABLE ET ROLES DES COLLECTIVITES
TERRITORIALES
Depuis 2010, un projet de régionalisation avancée est entamé par le Maroc et qui prévoit de
consolider les processus de décentralisation et déconcentration, en étendant les pouvoirs
des régions et autres collectivités territoriales. Ce projet, institutionnalisé dans la Constitution
de 2011, définit l’organisation territoriale du Royaume et renforce la décentralisation selon
un modèle de régionalisation avancée. A travers la régionalisation avancée, le Maroc
vise le développement intégré et durable sur les plans économique, social, culturel et
environnemental, à travers la valorisation des potentialités et des ressources propres à chaque
région. Pour ce faire, le texte constitutionnel énonce une série d’articles, articulés autour des
principes fondamentaux de développement humain intégré et durable, qui constituent des
références incontournables pour les régions et autres collectivités territoriales en matière de
gouvernance territoriale.
30
élaborer, mettre en œuvre et suivre les politiques territoriales de développement durable.
Plus encore, un droit de pétition est donné aux citoyennes, citoyens et associations qui
peuvent l’exercer, en cas de besoin, auprès des Conseils des Régions et des Conseils des
autres collectivités territoriales. En découle l’un des piliers importants qui doit gouverner de
tout projet territorial de développement local durable, à savoir la participation et l’implication
des populations locales et de la société civile.
Le texte constitutionnel reconnait aussi le pouvoir réglementaire de l’organisation territoriale
pour exercer pleinement ses droits, devoirs et attributions en matière de gouvernance
territoriale. D’une part, l’Article 140 met en avant le principe de subsidiarité selon lequel
les régions et autres collectivités territoriales jouissent des compétences propres, des
compétences partagées avec l’État et celles qui leur sont transférables par ce dernier. Il stipule
aussi que les régions et les autres collectivités territoriales disposent, dans leurs domaines
de compétence respectifs et dans leur ressort territorial, d’un pouvoir réglementaire pour
l’exercice de leurs attributions.
D’autre part, l’Article 143 réaffirme la tutelle propre de la collectivité territoriale et le rôle
prééminent de la région, par rapport aux autres collectivités, dans l’élaboration et le suivi des
programmes de développement régionaux et des schémas régionaux d’aménagement des
territoires. Mais également, il insiste sur l’impulsion des modalités de coopération entre les
collectivités territoriales pour la réalisation des projets en commun. Cette voie de renforcement
de l’intercommunalité est consolidée davantage dans l’Article 144 qui donne la possibilité
aux collectivités territoriales de se constituer en groupements en vue de la mutualisation des
moyens et des programmes
31
du développement durable. Enfin, l’Article 153 stipule la fixation par une loi organique la
composition, l’organisation, les attributions et les modalités de fonctionnement du Conseil
économique, social et environnemental. C’est dire que le CESE constitue une institution-clé en
matière d’intégration des considérations environnementales dans les stratégies et politiques
de développement durable. Son rôle consultatif et sa force de proposition lui confère un
positionnement stratégique dans l’échiquier des instances nationales de promotion du
développement humain et durable.
A côté du CESE, plusieurs autres institutions et instances sont reconnues, par le texte
constitutionnel de 2011, comme structures incontournables en matière de consultation et
d’émission d’avis sur toutes les questions relevant de la bonne gouvernance et la promotion
du développement humain et durable, et la démocratie participative. Il s’agit respectivement
du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, le Conseil
consultatif de la famille et de l’enfance, et le Conseil consultatif de la jeunesse et de l’action
associative.
32
intéresse le Conseil consultatif de la jeunesse et de l’action associative qui est reconnue
comme instance consultative en vertu de l’Article 33. Ses missions portent sur l’étude
et le suivi des questions intéressant les domaines de la protection de la jeunesse et de la
promotion de la vie associative ainsi que la formulation des propositions sur tout sujet d’ordre
économique, social et culturel intéressant directement la promotion des jeunes, de l’action
associative et l’esprit de citoyenneté responsable.
De ces articles, portant sur les trois instances, en découle que le développement humain
et la prise en compte de l’environnement naturel vont en pair et qu’il est très difficile de les
dissocier dans toutes les stratégies, politiques, programmes et plans d’action. En d’autres
termes, le développement durable est en quelque sorte une question d’équilibre entre les
impératifs économiques, sociaux et culturels et les considérations environnementales de
durabilité des écosystèmes naturels. Cet équilibre prend tout son sens lorsqu’il est placé
dans un contexte de pauvreté qui caractérise une proportion non négligeable des collectivités
territoriales du pays.
33
Selon l’Article 13, les collectivités
territoriales, au côté de l’Etat, les
établissement et entreprises
publics, doivent veiller à l’intégration
des principes fondamentaux du
développement durable dans les
politiques de développement. Il s’agit
là d’une importante référence juridique,
conférant aux collectivités territoriale le
droit et le devoir de prendre en compte
la protection de l’environnement et de
traduire les principes fondamentaux
du développement durable en actions
concrètes sur le terrain.
34
précise, ce qui est du devoir et responsabilité des régions et autres collectivités territoriales.
D’une part, elles doivent veiller à l’intégration des principes et des objectifs énoncés dans la
loi-cadre dans les outils de planification et les programmes de développement relatifs à leurs
territoires respectifs. Elles doivent aussi garantir à la participation de leurs populations à la prise
de décision inhérente à la protection de l’environnement local et au développement durable
de leurs territoires et l’accès à l’information environnementale locale relative à ces domaines.
D’autre part, cet article appelle les régions limitrophes et les autres collectivités territoriales
limitrophes à s’engager, autant que possible, à poursuivre des politiques publiques locales
intégrées et coordonnées en matière de localisation des équipements et des infrastructures
relatifs à la protection de l’environnement et au développement durable.
De cet article découle plusieurs implications pratiques d’ordre méthodologique. Tout d’abord,
il a ciblé les outils de planification comme niveau prioritaire d’intégration de la dimension
environnementale et de concrétisation de la démarche de développement durable. Ensuite,
il a insisté sur la participation des populations locales comme condition fondamentale à la
réussite des projets territoriaux de développement durable, tout en soulignant l’importance
capitale de l’accès à l’information environnementale. Enfin, il a mis en avant le principe de
solidarité pour asseoir la culture de la mutualisation des efforts et des ressources entre les
collectivités territoriales.
35
Initier, soutenir et appuyer des actions partenariales de
sensibilisation, communication, et éducation environnementales
36
individuels et collectifs exemplaires en matière de la protection de l’environnement et du
développement durable. A ce sujet, l’engagement des collectivités territoriales, au côté de
l’Etat, les établissements et entreprises publics, est mis en avant pour mobiliser les ressources
et moyens nécessaires à ces fins. Le développement de partenariats, l’implication des
associations de la société civile et le secteur privé, la participation des populations locales et
l’encouragement des mécanismes de solidarité sont édictés comme mesures inspirées pour
la déclinaison et l’opérationnalisation desdits programmes à l’échelle territoriale.
Enfin, l’Article 33 institue le rôle de soutien et d’appui des collectivités territoriales, au côté de
l’Etat, des établissements et entreprises publics, dans les initiatives et actions de volontariat
en faveur de l’environnement et du développement durable. Ce rôle est précisé pour ce qui
est de la diffusion des bonnes pratiques dans le domaine du volontariat et le soutien à la
mise en œuvre desdites pratiques.
39
1- Objectifs des lignes directrices IEL
Les objectifs visés par les
présentes lignes directrices
IEL sont de nature à aider les
collectivités territoriales à adopter
une démarche de planification
stratégique locale, leur permettant
d’élaborer des « plans territoriaux
de développement durable »,
en conformité avec le cadre
juridique national, notamment les
dispositions légales de la loi-cadre 99-12, et les engagements internationaux en matière de
protection de l’environnement mondial.
Les objectifs opérationnels des lignes directrices IEL visent à :
• Fonder la planification stratégique locale sur les principes fondamentaux et les objectifs-
clés en matière de protection de l’environnement et de développement durable, en
conformité avec la Loi-cadre 99-12 et les conventions internationales;
• Baser le développement territorial sur une vision partagée du futur souhaitable à long
terme qui concilie les objectifs de développement économique, social et culturel aux
enjeux et défis de la protection de l’environnement et du développement durable ;
• Articuler les actions de développement territorial aux stratégies, politiques, programmes,
et plans nationaux ainsi qu’aux différentes conventions internationales en matière de
protection de l’environnement et de développement durable.
Ces objectifs constituent des éléments-clés de cadrage qui devrait désormais gouverner la
planification stratégique locale en vue de l’inscrire dans une perspective de développement
durable.
40
2. S’engager collectivement dans une stratégie d’amélioration continue au regard des
finalités de développement durable ;
3. Mettre à l’œuvre la transversalité à tous les niveaux décisionnels de la planification
stratégique locale ;
4. Faire de la participation des populations locales, associations de la société civile et
entreprises du secteur privé une valeur et un intérêt commun ;
5. Organiser un pilotage de haut niveau en réponse aux exigences de la transversalité de
l’approche de développement durable ;
6. Suivre, évaluer et partager, à tout moment, de la progression du projet territorial de
développement durable.
41
cohésion sociale et la solidarité entre
les générations, et la promotion
des modes de production et
consommation responsable. La
nécessité de cet alignement est
réaffirmé par le premier principe
directif de la Stratégie Nationale de
Développement Durable (SNDD)
qui consacre la « conformité
internationale ». Ce principe stipule
la nécessité de respecter les
engagements internationaux du
pays en matière du développement
durable, notamment la lutte contre
le changement climatique, la
lutte contre la désertification et la
protection de la biodiversité ;
• Prendre en compte les enjeux
environnementaux nationaux tels
qu’ils sont décrits par la Stratégie
Nationale de Développement
Durable (7 enjeux stratégiques) et ce, pour inscrire et converger les actions prévues dans
le projet territorial aux axes d’intervention prioritaires de ladite stratégie.
• Inscrire l’élaboration du projet territorial de développement dans une perspective de
développement durable de long terme, en privilégiant une démarche prospective
dynamique et proactive.
42
L’engagement des collectivités territoriales dans une stratégie d’amélioration continue requiert
à:
• S’approprier les principes fondamentaux
et les finalités de développement durable,
et de les traduire en un processus continu
d’amélioration des connaissances,
attitudes et pratiques, mais aussi des
modes d’organisation de la décision et
méthodes de travail. C’est l’ensemble de
ces points d’amélioration possible que le
territoire doit essayer de rassembler sous
la forme d’une stratégie d’amélioration
continu ;
• Fonder l’engagement dans une stratégie
d’amélioration continue, au regard des
finalités du développement durable, sur
un diagnostic prospectif et partagé des
réalités du territoire, qui identifie les défis
à relever et les atouts à valoriser, et une
vision collective du futur souhaitable, qui définit les axes à investir pour y parvenir.
• Fixer des objectifs clairs et hiérarchisés, selon une progressivité respectant les
capacités du territoire, anticipant les changements à venir, et visant à répondre à la
fois aux attentes d’aujourd’hui et à celles de demain. Pour plus de détails, voir les
étapes méthodologiques de la démarche consignées dans le guide IEL.
43
• S’appuyer sur l’intercommunalité pour réaliser des actions visant la mise en cohérence
des stratégies d’acteurs locaux, la mutualisation des moyens, la recherche de partenariats
et la lutte contre les enjeux et défis transversaux.
Selon cette référence, tout projet territorial de développement durable ne peut être viable que
si les acteurs, les habitants et les associations de la société civile l’ont conçu collectivement.
Ainsi, les collectivités territoriales sont appelées à :
• Eriger l’approche participative comme un intérêt commun pour le devenir du territoire, et
ne pas la considérer comme une simple formalité méthodologique ;
• S’appuyer sur des actions d’information, sensibilisation, concertation élargie et co-
construction en vue d’asseoir une dynamique du groupe et un engagement collectif dans
une stratégie d’amélioration continue ;
• Considérer la participation des populations, associations et entreprises du secteur
privé comme un atout pour approcher la diversité de leurs attentes, comprendre leurs
stratégies et comportements, et tirer profit de leurs savoirs et compétences au service du
projet territorial de développement durable.
44
Suivre, évaluer et partager, à tout moment, la progression du projet
territorial de développement durable
De par sa finalité, l’évaluation doit permettre à tout moment de vérifier et d’orienter la
progression du projet territorial vers la trajectoire des résultats visés à court, moyen et long
terme. L’implémentation du dispositif d’évaluation doit faire partie intégrante de la démarche
d’élaboration du projet territorial. En amont, elle requiert la mise en place d’un dispositif de
suivi permettant de renseigner, à des échéances régulières et sur la base des indicateurs,
l’avancement du projet territorial. L’un des apports importants du suivi est d’éclairer le pilotage
du projet territorial, en proposant, en cas de besoin, les ajustements et redressements
nécessaires pour lui conférer plus de cohérence et pertinence, au regard des finalités de
développement durable. Pour ce qui est de la composante évaluation, elle doit permettre, tout
au long du processus d’élaboration et de mise en œuvre du projet territorial, de mesurer les
performances à la fois de la stratégie, des actions et des résultats.
Sur le plan opérationnel, les collectivités territoriales sont donc amenées à implémenter, dès le
démarrage du projet territorial, un dispositif d’évaluation partagée. Pour ce faire, elles doivent :
45
Ce document a été élaboré par Monsieur Khalil Allali, consultant national.
Ont contribué à ce travail :
• Ministère de l’Intérieur
Zoubir Idrissi : Direction de l’Eau et de l’Assainissement
Khalid Serhane
Said El Amine : Direction de la Formation des Cadres Administratifs
et Techniques
• PNUD
Najwa Es-siari : Coordonnatrice Nationale du projet CB2
Pedro Munoz : Chargé de programmes
Houria Zerrouk : Assistante du Projet CB2