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L4 : Les fleurs de l’algérien

Introduction :
• Auteur : Marguerite Duras née en 1914, a vécu en Indochine (nom du Vietnam à l’époque qui
est encore une colonie française) .Temps passé avec sa mère et son frère qui va nourrir son
œuvre. A 18 ans, suit des études de droits/sciences politiques à Paris. Autrice à la fois de
roman, de pièces de théâtres et de films. Prix concourt « l’Amant ».
• Œuvre/Extrait : Dans un fait divers, un homme algérien va être sujet à une victimisation
raciste. Elle rédige un article (28 février 1957) sur ce fait divers. Premier article de son livre
Outside (ensemble d’article).
• Problématique : Comment l’article de M.D révèle–t–il / reflète-il son engagement
politique ?
• Plan : - L. 1 à 16 : Une histoire dans l’histoire

- L. 17 à 34 : Dénonciation de la xénophobie

- L. 35 à 48 : La solidarité comme acte de réticence

Développement :

1ère mouvement : (l. 1 à 16) : Une histoire dans l’histoire

La narration de cette scène s’inscrit dans toutes celles où chacun de nous peut être au quotidien
l’observateur d’une situation où la police procède à une justification d’identité. Elle prend ici une
dimension critique puisqu’elle est datée du 28 février 1957 (pleine bataille d’Alger) .M.D va
entremêler un rapport factuel et une dimension morale. Le cadre factuel oscille volontairement
entre l’approximation et la précision.
• L.5 : « Il est très misérablement habillé » →Adverbe de manière « misérablement ». Jeune
homme décrit par des attributs communs par l’auteur, sauf son allure vestimentaire :
élément distinctif ayant suscité le regard tendre de M.D. Annonce du héros tragique de
l’œuvre.
• L.8 :« il avance vers le carrefour Jacob Bonaparte, moins surveillé » →Reprise du nom du lieu
de l’incident →indique la stratégie opérée par le vendeur avec le comparatif « moins
surveillé ». « moins surveillé » ce qui montre une certaine habitude/routine du jeune
homme.
• L.13/16 : « Ceux-là […] chassent […] flairant […] leur proie » → Refus explicite de désigner les
policiers de manière courtoise →métaphore filée. Animalisation des policiers : comparaison
à des prédateurs/ chiens de chasse. Le vendeur aussi animalisé en proie.

2ème mouvement (l. 17 à 34) : Dénonciation de la xénophobie

La démonstration argumentative s’exerce dans un chassé-croisé entre les actes et les commentaires
de la journaliste.
• L.17 : « Papier ? » → injonction frappante : sa brièveté et l’absence de phrase manifeste le
sentiment de supériorité →question presque rhétorique comme montré à la ligne 18.
• L.21,22 : « ah ! comme il est fort ! » → Antiphrase exclamative mise entre tirets. L’auteur
dénonce les actes de violences exagérés des policiers : xénophobie vis-à-vis du vendeur.
• L.28 : « les représentants de l’ordre français » → métonymie → caractérise la police : valide
la violence exercée par le pouvoir. Nouvelle prise de position qui marque les convictions
politique de l’auteur.
3ème mouvement : L. 35 à 48 : La solidarité comme acte de réticence

• L.35 : « Mais une autre dame vient du marché qui la suivait » → tournure inattendue,
l’observatrice agrandit la dimension focale. Peu de détail distinctif sur la dame arrivante. M.D
montre son attentivité à l’imperceptible comme avec l’anxiété du vendeur à travers ses
yeux.
• L.38,39 : « se penche, […] ramasse […] s’avance, paye » →quatre verbes d’actions simultanés.
La femme monopolise toute l’attention de la scène qui se déroule dans le silence. En effet,
lignes 38- 39 « Et sans un mot » marque une absence de son dénonçant une injustice avec
l’adverbe privatif. Idée de tournure inattendu accentuée de + en +
• L.40/42 : « Après celle-là, quartes autres […] Quinze autres » → gradation : montre que la
majorité silencieuse prend le dessus sur l’indifférence mortifère. Le nombre témoigne par
l’ellipse que la scène suit un enchainement.

Conclusion :

Le récit journalistique mêlant la dénonciation d’une brutalité policière et politique s’imbrique avec le
chœur silencieux des femmes soutenant le jeune homme. La précision et la tension des faits
décrivent de manière forte réaliste, de sorte à qu’on l’on peut visualiser . Ici , Duras nourrit son récit
avec un évènement historique et en donne une dimension universelle.
Nous pouvons en ouverture penser aux écrivains-journaliste qui proposent à travers un article une
réflexion en lien avec les affiches qu’OdG placardaient sur les murs de Paris, affiche pouvant nous
faire penser à des articles.

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