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Université Mohammed V- Agdal ‫ﺟﺎﻣﻌﺔ ﷴ اﻟﺨﺎﻣﺲ – اﻛﺪال‬

Faculté des Sciences Juridiques,


‫ﻛﻠﯿﺔ اﻟﻌﻠﻮم اﻟﻘﺎﻧﻮﻧﯿﺔ واﻻﻗﺘﺼﺎدﯾﺔ واﻻﺟﺘﻤﺎﻋﯿﺔ‬
Economiques et Sociales
Rabat ‫اﻟﺮﺑـــــــﺎط‬

ECONOMIE MONETAIRE ET
FINANCIERE
SEMESTRE 3
GROUPE B
2020/2021

Abdellatif CHATRI
L’OFFRE DE LA MONNAIE ET
DYNAMIQUES DE DIVISEUR ET DE
MULTIPLICATUR DE CREDIT
Rappels
 La monnaie est créée par le secteur émetteur. Il est constitué aujourd’hui au Maroc des
entités suivantes:
 La banque centrale (Bank Al-Maghrib)
 Les autres institutions des dépôts , càd les banques de second rang et les OPCVM
monétaires
 Le Trésor (du point de vue fonctionnel)
 Historiquement, la masse monétaire évoluait strictement en fonction des stocks d’or et de
devises détenus par les agents économiques.
 Mais, avec l’apparition des billets, les banques se sont rendues compte qu’elles pouvaient
émettre plus de billets que la quantité strictement équivalente à leur stock d’or et de
devises. Dès lors, la masse monétaire ne correspondait plus strictement à la quantité d’or
ou de devises convertibles en or, le processus de création monétaire avait commencé.
 Création monétaire: On crée de la monnaie à chaque fois que l’on introduit dans
l’économie des moyens de paiement qui ne correspondent pas à une quantité de monnaie
déjà existante. Il s’agit d’une transformation des actifs non monétaires en actifs
monétaires. Exemple: créances sur un non résident en un compte chèques en dirhams.
 Destruction monétaire: lorsque les moyens de paiement (masse monétaire) baissent dans
l’économie
I- Le processus de création de la monnaie
A- L’émission de la monnaie par la Banque Centrale
La banque centrale émet ce qu’on appelle la monnaie banque centrale (ou monnaie de base)
avec ses deux principales composantes:
 La monnaie fiduciaire en circulation dans l’économie, à laquelle il faut ajouter les dépôts
des agents non bancaires auprès de la banque centrale. Seule cette composante fait partie
de la masse monétaire.
 Les disponibilités des agents bancaires (Banques) sous forme de monnaie fiduciaire en
caisse ou sous forme de comptes courants créditeurs auprès de la Banque Centrale. Cette
composante ne fait pas partie de la masse monétaire.
Remarques :
– La monnaie centrale détenue par la BC n’est pas incluse dans la masse monétaire car
elle ne sert pas comme moyen de paiement des transactions.
– Il est rare que la banque centrale crée directement de la monnaie centrale scripturale
(dépôts à vue du public auprès de la banque centrale).
– La banque centrale crée donc peu de monnaie, du fait qu’elle n’accorde pas
directement des crédits au secteur détenteur de la monnaie.
Bilan simplifié d’une banque centrale
Actif(avoirs) Passif (Engagements)

Refinancement des Bques Cles. Billets et monnaie en circulation


Réserves de change Réserves des banques :RO+RE
Titres de l’Etat
Les engagements
Les billets en circulation détenus par le public. Ceux détenus par les banques sont enregistrés au niveau
des réserves;
Les réserves des banques: constituées des sommes détenues par les établissements bancaires sur leurs
comptes ouverts sur les Livres de la banque centrale et par des billets conservés dans leurs encaisses.
Ces réserves constituent des engagements pour la Banque centrale parce qu’elle est tenue de les convertir
en billets sur simple demande. Elles sont divisées en deux catégories:
Les réserves obligatoires imposées aux banques sous forme d’une fraction des exigibilités à conserver sur
le compte de la banque ouvert à à la banque centrale;
Les réserves excédentaires constituées du reste des réserves.
Bilan simplifié d’une banque centrale
Actif(avoirs) Passif (Engagements)

Refinancement des Bques Cles. Billets et monnaie en circulation


Réserves de change Réserves des banques :RO+RE

Taux de la réserve obligatoire


Dernières modifications des taux de la réserve obligatoire:
30,00%
25,00% 0% en 2020 (crise liée aux conditions sanitaires COVID 19)
25,00%
16,00%
24,00% Septembre 2019: le taux est passé de 4% à 2%
22,50%
20,00%
15,00% 20,00%
Juin 2016: le taux a été porté de 2% à 4%
16,50% 15,00%

15,00% 12,00%
18,00% 14,00%
10,00%
10,00% 12,00% 10,00%
8,00%
6,00%
5,00% 4,00%

2,00%
0,00%
Les avoirs de la banque centrale:
-Refinancement des banques auprès de la banque centrale;
-Réserves en devises
1. Création de la monnaie centrale lors de la conversion des devises en monnaie nationale
La banque centrale émet de la monnaie fiduciaire quand un agent économique possédant des
devises, suite à des transactions avec l’étranger, les cède contre la monnaie nationale à sa
banque qui, à son tour les échange auprès de la Banque centrale. Cette opération se traduit
par une création monétaire, entraînant par là un accroissement de la monnaie en circulation.
Au niveau macroéconomique, deux situations se présentent:
Un solde positif de la balance des paiements signifie création monétaire (Entrée devises
> Sortie devises)

Un solde négatif de la balance des paiements signifie destruction de la masse monétaire
(Sortie devises > Entrée devises). Cas de besoin de devises exprimé par un agent
économique, celles-ci sont fournies par la banque centrale contre monnaie nationale qui
sera alors détruite (gelée), il s’en suit une diminution de la masse monétaire en circulation
Application: Un exportateur marocain en recevant 1000 Euro veut les convertir en dirhams, sachant que le
cours de change du Dirham est 1EUR= 11 MAD.
Passer les écritures comptables chez l’exportateur, chez sa banque. Déduire l’offre monétaire additionnelle
qui résulte de cette opération, avec et sans cession des devises à la banque centrale.
SANS CESSION

Exportateur marocain Banque commerciale (1er cas ) Banque commerciale (2ème cas )

Devises: -1000 Eur Devises: +1000 EUR Devises: +1000 EUR


DAV de
Caisse: +11000 MAD l’exportateur :
MF: -11000 MAD
+11000 MAD
Baisse des Crédit du
encaisses compte

AVEC CESSION: en plus des écritures précédentes


Banque centrale Banque commerciale

Devises: +1000 EUR Devises: -1000 EUR


MF: +11000
MAD
:+11000 Encaisses
OU
Compte de la OU
banque cédante Compte auprès de
: +11000 MAD la BC: +11000 MAD
Application n°2: Montrez comment la banque centrale crée la monnaie en
cas d’emprunt en devises émis par le Trésor.
2- Création de la monnaie centrale lors du refinancement des banques par
la Banque centrale
Les banques commerciales font appel aux mécanismes de refinancement de la banque
centrale pour répondre aux besoins de liquidité suivants:
 Faire face aux retraits des clients.
 Effectuer des règlement entre elles (opération de compensation).
 Satisfaire aux obligations de constituer des réserves obligatoires.
Pour satisfaire ces besoins en monnaie centrale les banques en contrepartie de leurs
portefeuille d’effets publics (ou privés dernièrement) se refinancent auprès de la banque
centrale.
Premier cas: le refinancement des banques en monnaie fiduciaire (MF) :
Il se fait de la manière suivante:
1-Création dans un 1er temps de la monnaie scripturale (MS) par la banque centrale:
Une banque de la place, pour faire face à ses besoins, a demandé à la banque centrale un refinancement de 100.
Passer les écritures comptable chez la banque centrale et la banque commerciale et déduire l’offre monétaire
additionnelle.
Banque centrale Banque commerciale

Prêt à la banque: Le compte de la banque: Compte à la BC: Dettes envers la BC:


+100 +100 +100 +100

2- La MS créée par la BC à ce niveau reste une monnaie interbancaire (créée par un agent bancaire au profit
d’un autre) qui n’influence pas le volume de la masse monétaire.
Supposons maintenant que ce montant de 100 a été transformé en monnaie fiduciaire. Passer les écritures
comptables afférentes à cette opération et commenter la nouvelle situation.
Banque centrale
Banque commerciale

Le compte de la banque: Compte à la BC:


-100 -100
MF:+100 MF (encaisses):+100

Bien que la monnaie ait changé de nature, l’offre monétaire reste inchangée car les encaisses des banques
viennent en déduction de la monnaie fiduciaire mise en circulation par la banque centrale

Supposons maintenant que ce montant de 100 a été mis à la disposition d’un client de la banque. Passer les
écritures comptables et commenter les résultats
3-Les écritures comptables de la fourniture de la MF au client de la
banque sont les suivantes:
Banque commerciale Client

Caisse:-100 Compte client: Compte à la banque:


-100 -100
Caisse: +100

Pour mémoire Banque centrale

Le compte de la banque:
-100
MF:+100

3- création de la monnaie lors du financement du Trésor public


Passez les écritures comptables nécessaires lorsque:
 La banque centrale accorde une facilité de caisse au Trésor pour un montant de 100
 La banque centrale achète un bon du Trésor sur le marché secondaire pour un montant de
100.
B- Création monétaire par le Trésor
Le trésor est considéré comme un agent neutre du point de vue monétaire. Mais
fonctionnellement, il est à la fois un agent non bancaire « détenteur de la monnaie » et
agent bancaire « émetteur de la monnaie.
1- Le Trésor public : agent non bancaire :
Le Trésor est la personnification financière de l’Etat dont la mission principale est
d’assurer la couverture quotidienne des dépenses publiques, de collecter les ressources et
d’exécuter les lois de finances.
Le
Le Trésor peut rencontrer deux types de difficultés :
 Des difficultés conjoncturelles dues à un décalage entre les recettes et les dépenses
publiques ;
 Des difficultés structurelles lorsqu’il s’agit d’un déficit budgétaire. Ce déficit
s’explique par le fait que les recettes de l’Etat sont inférieures aux dépenses de l’Etat.
La Banque centrale, interdite en règle générale de lui accorder des financements, peut aider
le Trésor à surmonter ses difficultés :
– En lui accordant une facilité de caisse « strictement encadrée par les statuts de BAM»
– Elle ne peut plus acheter par contre directement des bons que le Trésor émet pour
combler son déficit.
B- Création monétaire par le Trésor
 En général, face aux difficultés rencontrées, le Trésor est considéré comme un
agent non financier, car il a besoin de la monnaie pour y faire face. On parle
donc de la création de monnaie pour le Trésor .
2- Le Trésor public agent bancaire:
• Le Trésor se comporte en tant qu’agent qui a besoin de la monnaie, il peut à
son tour créer de la monnaie à travers le circuit des comptes à la trésorerie
générale (comptes à vue, comptes à terme).
• Avant la réforme (mise en place de Barid Bank), le circuit des « Comptes des
Chèques Postaux »:le Trésor crée directement de la monnaie lorsqu’il
effectue un règlement au profit d’un agent non financier sur un compte ouvert
dans son réseau des « Centres Chèques Postaux ».
C- Création monétaire par les OPCVM monétaires
 L’achat des agents non bancaires des OPCVM monétaires se traduit, toutes
choses égales par ailleurs, par une création monétaire
Exemple: un agent non bancaire a acheté 10 actions sicav d’une valeur unitaire
de 100
Agent non bancaire OPCVM monétaire

Opcvm monétaire: 1000 Banque: 1000 Capital:+ 1000


Ou caisse: 1000
Banque : -1000
Ou
Caisse: -1000

D- Le processus de création monétaire par les banques de second rang


Les banques commerciales créent de la monnaie scripturale dans trois cas:
-En constatant des créances sur agents non bancaires : sous forme de crédits ou en achetant
des titres « autres qu’actions » émis par ces agents
-En finançant le Trésor public;
-En échangeant des devises contre la monnaie nationale.
Exemple: Supposons que le système bancaire se limite à deux banques A et
B, dont les bilans se présentent ainsi:
Banque A Banque B

Crédits 1000 Dépôts à vue 1000 Crédits 500 Dépôts à vue 500

Calculer la monnaie créée par les banques de second rang :


• -La masse monétaire, consolidation des dépôts, est égale à M= 1000+500 =
1500
• Contrepartie exclusive: crédits à l’économie;
• Les parts de marché de A et de B (soit respectivement 2/3 et 1/3)
Hypothèse: Les part des deux banques sont supposées invariables.
1- Création de la monnaie dans le cas d’une seule banque puis de deux banques:
Tracer le bilan de la banque A lorsqu’elle accorde un crédit de 300 à un ANB1. Passer aussi
les écritures chez l’ANB1. Déduire la création monétaire nette ainsi que la masse monétaire
globale
Banque A ANB1
Crédits: 1000 Dépôts à vue: 1000 Cpte en banque: +300 Dette envers la banque: +300
Crédit à l’ANB: +300 Dépôt à vue: +300

Il y a création nette de la monnaie scripturale pour 300 au profit de son client
ANB1;
Dans ce type d’opération ce sont les crédits qui font les dépôts.
La masse monétaire s’éleve désormais à: M=1800 = 1500+300.
Supposons maintenant que l’ANB1 a, par la suite, remis un chèque de 150 à sa banque.
Quelles sont les écritures à passer à l’occasion de cette opération de remboursement ?
Commenter les implications de cette opération sur la masse monétaire
Banque A ANB1
Crédits: 1000 Dépôts à vue: 1000 Cpte bancaire: +300 Dette envers la banque: +300
Crédit à l’ANB: +300 Dépôt à vue: +300 -150 -150
-150 -150

Ce remboursement a entraîné une baisse de la quantité de monnaie en circulation et donc une


destruction de la masse monétaire, soit M=1800-150=1650

Supposons, cette fois-ci, que le client ANB1 n’avait pas remis ce chèque à la banque mais
l’a utilisé pour régler son fournisseur (ANB2). Commenter les implications de cette opération
sur le masse monétaire dans les deux cas suivants:
L’ANB2 détient son compte à la banque A
ANB2 détient son compte à la banque B
1er cas: Si cet ANB2 détient son compte à la banque A, le montant global des dépôts auprès
de cette banque reste inchangé;
2ème cas:
 Si, au contraire, ce fournisseur a un compte auprès d’une autre banque B; il va remettre le
chèque à celle-ci qui crédite son compte en transformant la monnaie scripturale créée par
A en sa propre monnaie (MSB);
 A la suite du Système Interbancaire Marocain de Télécompensation (SIMT), les deux
banques régularisent leurs situations comptables
 Une fuite de 150 de MSA est intervenue hors du réseau de la banque A.
 Le transfert de cette somme de la banque A à la banque B ne signifie pas une nouvelle
création monétaire mais un changement de propriétaire d’une telle somme.
 A l’issue de cette opération:
 Le compte de l’ANB1 est débité de 150; celui de l’ANB2 est crédité de la même somme;
 Le compte courant de la banque B, au niveau de la banque centrale est crédité de
150, alors que celui de la banque A est débité du même montant (lorsque son compte
créditeur enregistre une somme inférieure à 150, la banque A sera obligée de se
refinancer sur le marché monétaire pour alimenter son compte)
Les écritures comptables se présentent ainsi:
Banque A Banque B
Crédits: 1000 Dépôts à vue: 1000
Crédit à l’ANB1: +300 Dépôt à vue ANB1: +300 Crédits: 500 Dépôts à vue: 500
Compte à la BC: -150 -150 Compte à la BC:+150 Dépôts à vue ANB2:
+150

Banque centrale (BC)


Compte A :-150
Compte B: +150

A la suite de ces opérations, la masse monétaire s’élève toujours à M= 1800


De façon générale, la MS créée par une banque présente quatre situations possibles:
 Elle reste dans la même banque (transfert de compte à compte);
 Elle est transférée dans une ou plusieurs banques;
 Elle est transférée en dehors du circuit bancaire (Trésor public…);
 Elle est transformée en MF pour répondre aux besoins de liquidité des clients.
II- Création de la monnaie dans le cas d’un système bancaire hiérarchisé: la
dynamique du diviseur et du multiplicateur de crédit
• Ces deux mécanismes de multiplicateur et de diviseur de crédit portent sur la relation
qui existe entre création monétaire par les banques de second rang et la création
monétaire de la banque centrale.
• Ces deux mécanismes permettent de savoir qui des banques commerciales ou de la
banque centrale jouent un rôle déterminant dans la création monétaire ? Est-ce que le
processus de création monétaire est déterminé par les interventions des autorités
monétaires ou au contraire ce sont les banques de second rang qui créent la monnaie et
cherchent ex-post à constituer les réserves qui leur permettront de faire face aux fuites ?
• Si la monnaie banque centrale constitue un préalable à la création de monnaie scripturale
on dit que l’offre de monnaie est exogène, contrôlée par les autorités monétaires. Si les
banques font des crédits et qu’elles cherchent après à se refinancer, alors l’offre de
monnaie est dite endogène, induite par les banques commerciales.
II- Création de la monnaie dans le cas d’un système bancaire hiérarchisé: la
dynamique du diviseur et du multiplicateur de crédit
Définition de la MBC
MBC = B + R
• Avec : MBC : monnaie de banque centrale, B : billets en circulation et R : réserves des banques
R= RO+RE
Avec : RO: réserves obligatoires, RE: réserves excédentaires
Et donc : MBC = B + RO + RE

Définition de la Monnaie (au sens de M1 pour souci de simplification)


M=B+D

Avec: D: dépôts (à vue)


II- Création de la monnaie dans le cas d’un système bancaire hiérarchisé: la
dynamique du diviseur et du multiplicateur de crédit
A- Le diviseur de crédit:
• Le principe du diviseur repose sur l’hypothèse que c’est la monnaie créée par les banques
commerciales (M) qui déclenche le recours à la Monnaie Banque Centrale (MBC).

• Il convient de remarquer à cet égard qu’à chaque fois que les banques accordent de
nouveaux crédits, elles créent la monnaie. La création monétaire dans ce dernier cas est
liée au fait que « les crédits font les dépôts »
• Seulement, ces banques sont exposées à deux principaux types de fuites hors de leurs
réseaux, qui réduisent leur marge de manœuvre sur leurs ressources, à savoir:
 Les réserves obligatoires: il s’agit d’une monnaie banque centrale (MBC) non incluse
dans la MM
 Les fuites de liquidité en MF(retrait des billets): conversion de la monnaie scripturale en
monnaie fiduciaire créée exclusivement par la banque centrale (il s’agit aussi d’une
MBC)
II- Création de la monnaie dans le cas d’un système bancaire hiérarchisé: la
dynamique du diviseur et du multiplicateur de crédit
A- Le diviseur de crédit:
Pour faire face à ces fuites, les banques se trouvent contraintes de se tourner vers la Banque
centrale pour se refinancer.
Les agents non bancaires chercheront à convertir une partie de cette monnaie en billets (B =
b* M), b mesurant leur préférence pour les billets, il se calcule comme suit:
b=B/M est le coefficient de préférence du public pour les billets. C’est une variable exogène
sur laquelle la Banque centrale n’a pas de prise directe.
Ces agents conservent l’autre partie (non convertie en billets) sous forme de dépôts
[D = (1 – b) *M] sur lesquels les banques constituent des réserves (RO = g D).
Les banques devront assurer par conséquent un volume de refinancement égal à RF [bM +
g(1-b)M], qui correspond à la monnaie banque centrale MBC.
Avec g=le taux des réserves obligatoires sur les dépôts
On conclut que la création monétaire par les banques entraine automatiquement un besoin de
refinancement de celles-ci et « oblige » la banque centrale à créer la monnaie
Le diviseur de crédit, noté d, mesure le besoin global de monnaie centrale (billets +réserves)
apparaissant dans le compte des banques suite à l’octroi d’un crédit supplémentaire
Le diviseur de crédit: d = b+ g(1-b)
Remarque: d augmente avec le taux de la réserve obligatoire g. La banque centrale peut donc
influencer d en jouant sur g.
Exemple: On suppose que le système bancaire est composé de banques de second rang et
d’une Banque centrale dont les bilans respectifs se présentent ainsi:
Bilan consolidé des banques
Banque centrale
commerciales

-Réserves : 75 -Or et devises: 100 -Billets : 200


-Refinancement : 145
-Crédits: 1570 -Créances sur le Trésor: 30 -Réserves: 75
-Dépôts à vue: 1500 -Refinancement: 145

Si on suppose que le taux de réserves obligatoires est de 5%


Calculer les réserves obligatoires et les réserves excédentaires. Commenter les résultats
Calculer le diviseur du crédit. Commenter le résultat obtenu
Déterminer la monnaie centrale nécessaire pour que les banques puissent donner de
nouveaux crédits de l’ordre de 340
Passer les écritures comptables nécessaires et déduire la masse monétaire globale.
Sur la base d’un taux de réserves obligatoires sur les dépôts à vue de 5%. Dans cet exemple
le montant des réserves satisfait tout juste la contrainte des réserve obligatoire (0,05 x 1500
=75); donc pas de réserves excédentaires.
A partir de ces données, le diviseur de crédit
d= 200/1700 + 0,05(1-200/1700) = 0,16
(Avec b=B/M=200/1700)
Pour chaque dirham accordé sous forme de crédit les banques doivent disposer d’au moins
0,16 DH sous forme de monnaie centrale. Faute de quoi elles doivent baisser leurs crédits
prévus.
Si les banques commerciales accordent de nouveaux crédits d’un montant de 340. Elles
auront alors besoin de 340 x 0,16= 55 de monnaie centrale supplémentaire, dont:
40 pour faire face à des retraits en billets;
15 pour faire face à la contrainte des réserves obligatoires.
Si la Banque centrale accepte d’accorder un tel refinancement supplémentaire
équivalent, les bilans précédents se présententent fin du compte comme suit:
Bilan consolidé des banques commerciales

-Réserves : 75+13.6 -Refinancement : 145+51


-Crédits: 1570+340 =1910 -Dépôts à vue: 1500+302,6

Banque centrale

-Or et devises: 100 -Billets : 200+ 37,4


-Créances sur le Trésor: 30 -Réserves: 75+ 13.6
-Refinancement: 145+51

Le principe du diviseur met en évidence ce qui suit :


-Il souligne que la quantité de Monnaie Banque Centrale dépend du volume des crédits que les banques ont
pris l’initiative d’offrir à leurs clients. Cette hypothèse conduit ainsi à une conception de la monnaie
endogène.
-La demande de refinanancement à l’initiative des banques permet d’intégrer les taux d’intérêt dans la
fonction d’offre de monnaie. Les agents économiques sont en effet rarement altruistes, en la matière. Si la
banque centrale souhaite « brider » les crédits, elle peut augmenter le taux d’intérêt appliqué aux banques, qui
à leur tour, devraient répercuter cette hausse sur leurs clients.
B- Le multiplicateur de crédit:
 Le principe du multiplicateur repose sur l’hypothèse que c’est la monnaie banque centrale qui permet aux
banques commerciales de créer leur propre monnaie .

La monnaie créée par les banques est une fonction de leur détention de réserves en MBC, la quelle peut
s’écrire = ( + (1 − )
Par conséquent, le pouvoir de création monétaire par les banques dépend de leur excédent de monnaie
Banque Centrale

∆ =
+ (1 − )


∆ =

∆ =∆ ∗
∆ : é é

∶ é

La masse monétaire (M) est un multiple de la monnaie Banque Centrale. L’offre de monnaie est exogène du
fait qu’elle peut être contrôlée par les autorités monétaires en agissant sur le niveau des réserves des banques.
B- Le multiplicateur de crédit:
 Soient les hypothèses suivantes:
 La réserve excédentaire initiale RE = 100
 Le taux de réserves obligatoires g = 10% et le taux de fuite en billets b = 50% (M1=0.50MF+0.50MS)
 Les crédits sont distribués à hauteur des réserves excédentaires.
Le processus de création monétaire par le système bancaire se présente sous différentes vagues de crédits:
Réserves Nouveaux crédits Billets (B) Nouveaux dépôts Réserves
excédentaires B obligatoires (RO)

1ère vague de 100 100 50 50 5


crédits

2ème vague de 45 45 22.5 22.5 2.25


crédits

3ème vague de 20.25 20.25 10.125 10.125 1.0125


crédits

4ème vague de 9.1125 9.1125 4.55625 4.55625 0.455625


crédits

: : : : : :
: : : : : :
nème vague de
crédits
Total 0 181.8 90.9 90.9 9.09
Analyse:
sur 100 de nouveaux crédits,
1ère vague de crédits:
50 sont transformés en billets, et 50 vont
faire l’objet d’un nouveau dépôt, 5 des ces
dépôts vont constituer des réserves
obligatoires.
2ème vague de crédits: Les réserves excédentaires
des banques ne sont plus que 45 pour la
seconde vague de crédit:
(100 – 0,5*100) – (100 – 0,5*100)*0,1
50 de monnaie scripturale 5 de réserves obligatoires
Cette expression peut s’écrire encore:
100[(1-0,5)-(1-0,5)*0,1] = 100[(1-0,5)(1-0,1)] (1)
3ème vague de crédits: Les
réserves à ce niveau peuvent être
exprimées comme suit:
(45-0,5*45) - (45-0,5*45)*0,1 = 45[(1-0,5)-(1-0,5)*0,1]
= 45[(1-0,5)(1-0,1)]
En remplaçant 45 par sa valeur dans (1) on obtient:
20,25 = 100[(1-0,5)(1-0,1)] [(1-0,5)(1-0,1)]
= 100[(1-0,5)²(1-0,1)²]
On peut faire le même raisonnement pour les autres vagues de crédits.
Le montant total de crédit TC =100 + 45 + 22,5 +……………..

TC =100+ 100[(1-0,5)(1-0,1)] +100[(1-0,5)²(1-0,1)²]+......+100[(1-0,5)n(1-0,1)n]

TC = 100[1 + (1-0,5)(1-0,1) + (1-0,5)²(1-0,1)²+……………+ (1-0,5)n(1-0,1)n]

TC = RE[1 + (1-b)(1-g) + (1-b)²(1-g)² +……………+ (1-b)n(1-g)n]


Le terme entre crochets est une suite
géométrique de premier terme 1 et de raison
(1-b)(1-g), lorsque n +∞ la somme de cette
suite est:
1 1 1
= = =k
1-(1-b)(1-g) b + g – g.b b+ g (1-b)

• Ainsi, TC = k. RE où k représente le multiplicateur


de crédit.
• TC= K.100= 1/(0,5+0,1(0,5))*100= 181,8
• Cette relation entre le TC et les RE traduit la
capacité potentielle de création monétaire des
banques. Pour une unité de RE, les banques
peuvent donner k unités de crédit. Mais est ce que
les banques peuvent créer indéfiniment la monnaie ?
II- Les limites de la création monétaire des banques
La création monétaire des banques est limitée par trois facteurs:
a- La contrainte de la demande de crédit:
La demande de crédit est élevée pendant les périodes de forte activité, mais réduite pendant
les périodes de ralentissement de l’activité. Ainsi, les banques ne peuvent pas créer de la
monnaie en l’absence de demande de crédit même si elle disposent d’une capacité potentielle
assez élevée, ie disposant des réserves excédentaires par exemple.
b-Les besoins des banques en billets
 Les besoins de liquidité des banques peuvent être financés par :
 Emprunt sur le marché interbancaire
 Recours à la banque centrale (refinancement):
 Plus la fuite des billets du circuit de la banque est élevée, plus sa capacité à créer de la
monnaie est faible (au niveau de la formule du multiplicateur du crédit, plus le coefficient
b est élevé, plus faible est la valeur du multiplicateur et par conséquent, plus faible serait
la capacité de création monétaire).
 Si la banque n’est pas assurée de disposer de la monnaie centrale en cas de besoin, elle ne
peut créer davantage de monnaie.
c-Le contrôle de la banque centrale:
La banque centrale peut limiter la création monétaire des banques de différentes manières:
 En réduisant les montants de refinancement des banques sur le marché monétaire (réduire les
montants à injecter sur ce marché).
 En augmentant le taux directeur
 En augmentant le taux de réserves obligatoires. De cette manière la banque centrale augmente de
manière artificielle la fuite des billets du circuit des banques.
 en resserrant les collatéraux exigés pour bénéficier de ses financement
Un système bancaire est composé des banques commerciales et d’une Banque
Centrale dont les bilans respectifs se présentent comme suit :
c

Bilan consolidé des banques commerciales Banque centrale


-Réserves : 100 -Refinancement : 200 -Or et devises: 100 -Billets : 350
-Crédits: 1100 -Dépôts à vue: 1000 -Créances sur le Trésor: 150 -Réserves: 100
-Refinancement: 200

Supposons que le taux de la réserve obligatoire est fixé par la Banque centrale à 10% :
a- Déduire le montant des réserves obligatoires.
b- Déterminer le diviseur de crédit.
Supposons cette foi-ci que les banques de second rang accordent un nouveau crédit
d’un montant de 400 :
c- Déterminer le besoin supplémentaire des banques en monnaie centrale.
d- Déduire les montants respectifs des réserves obligatoires et des fuites en billets
correspondants.
e- Présenter les bilans précédents, en supposant que la Banque Centrale, accepte
d’accorder un refinancement équivalent au besoin supplémentaire des banques.
f: déduire la nouvelle masse monétaire. Commenter
g- Déduire le multiplicateur du crédit
h- Calculer le total crédit si les banques passent d’une situation d’emprunteuses de
liquidité à une situation où elles disposent d’une réserve excédentaire de 270
i-Discuter le processus de création monétaires dans chaque cas
J-Discuter les limites de la création monétaire
Exercice n°2 : Le système bancaire d’un pays est composé d’une Banque centrale ete banques
commerciales dont les bilans simplifiés se présentent comme suit:

Bilan consolidé des banques commerciales Banque centrale

-Réserves : 170 -Refinancement : 170 -Or et devises: 50


-Billets : 170
-Crédits: 850 -Dépôts à vue: 850 -Créances sur le Trésor: 100
-Réserves: 150
-Refinancement: 170

Le taux de la réserve obligatoire (g) est de 20% et le coefficient de préférence pour les billets (b) est
15%.
•Définir la réserve obligatoire.
•Les banques commerciales décident d’accorder des crédits pour un montant de 265,6. Déterminer
leurs besoins en monnaie centrale et établir les nouveaux bilans. Commenter les résultats obtenus.
•En repartant de la situation initiale (bilans avant octroi des nouveaux crédits), si la banque centrale
décide de réduire le taux de la réserve obligatoire à 10%, déterminer le montant des réserves
excédentaires.
•Si on suppose que les banques commerciales prêtent la totalité de ces réserves excédentaires sous
forme de nouveaux crédits; établir les nouveaux bilans bancaires.
•Dire en quoi l’analyse par le multiplicateur de crédit diffère de celle par le diviseur de crédit.
EXERCICE N°2 (Contrôle final/ 2013-2014/ 8 points) : Soit un secteur émetteur de la monnaie composé de banques
de second rang et d’une Banque centrale dont les bilans respectifs se présentent ainsi:

Bilan consolidé des banques commerciales Banque centrale

-Réserves : 1000 -Refinancement : 3000 -Réserves en devises: 2000 -Billets : 5000


-Prêts: 22000 -Dépôts à vue: 20000 -Réserves: 1000
-Créances sur le Trésor: 1000
-Refinancement: 3000

1. Déterminez le diviseur de crédit, sachant que les réserves des banques sont strictement égales aux
exigences de la réserve obligatoire (çàd réserves excédentaires nulles).
2. Déterminez le besoin supplémentaire des banques en monnaie centrale si ces dernières prévoient d’octroyer
de nouveaux crédits pour un montant total de 1000. Répartissez ce besoin entre billets et réserve obligatoire
et déduisez la nouvelle masse monétaire.
3. Déduisez le multiplicateur de crédit et calculez le total crédit si les banques passent d’une situation
d’emprunteuses de liquidité à une situation où elles disposent d’une réserve excédentaire de 1000.
4. Expliquez et discutez la différence entre multiplicateur et diviseur de crédit, en caractérisant notamment le
processus de création monétaire dans chaque cas.
EXERCICE N°3 ((Contrôle de rattrapage / 2013-2014/) 12 points) : Soit un secteur émetteur de la monnaie composé
de banques de second rang et d’une Banque centrale dont les bilans respectifs se présentent ainsi:

Bilan consolidé des banques commerciales

-Réserves : 1000 -Refinancement : 3000 Banque centrale


-Prêts: 22000 -Dépôts à vue: 20000

-Billets : 5000
-Réserves en devises: 2000 -Réserves: 1000
-Créances sur le Trésor: 1000
-Refinancement: 3000

1. Sachant que le taux de la réserve obligatoire s’élève à 4%, déterminez le total crédit pouvant être distribué par
les banques de second rang.
2. Calculez le supplément de crédit pouvant être distribué par ces banques dans les deux cas suivants : i) si ce
taux de la réserve obligatoire baisse à 3%, et ii) si ce taux augmente à 5% et que leur besoin global en monnaie
banque centrale s’élève à 240.
3. Discutez les limites de la création monétaire.
4. Lors de sa réunion du 17 décembre 2013, le Conseil de BAM a décidé de ne plus rémunérer la réserve
obligatoire des banques, constituée sous forme de dépôts indisponibles auprès de la banque centrale
(Jusqu’alors, cette réserve était rémunérée à 0,75%). Selon vous, quelles sont les conséquences de cette décision
sur la création monétaire.
CONTENU DU COURS

CHAPITRE 3: POLITIQUE ET MARCHE MONETAIRES


I. INTRODUCTION
La politique monétaire est une composante essentielle de la politique économique
ensemble d’interventions de l’Etat sur l’activité économique ) :
Selon Musgrave, les fonctions de la politique économique
Allocation Stabilisation Redistribution

•Politique fiscale, •Politique budgétaire •Politique fiscale


•Aménagement du territoire •Politique monétaire •Politique sociale
•Politique R&D •Politique des revenus

Ou de façon, plus simple, on distingue:


Politiques conjoncturelles Politiques structurelles
•Politique budgétaire • Politique industrielle
•Politique monétaire • Politique commerciale
•Politique de change (ouverture, libéralisation, concurrence…)
• Politique territoriale (aménagement du
territoire, régionalisation),
• Politique de formation et la politique
technologique (promotion de la
•Politique de Go
recherche-développement et de
•Politique de stop l’innovation).
• Politique de l’emploi (35 heurs en
France)
II. STRATEGIES MONETAIRES
Objectifs de la politique monétaire:
Dans le passé:
 Assurer une croissance soutenue de l’économie à même de favoriser
l’augmentation des revenus et par conséquent
l’épargne, l’investissement et l’emploi;
 Maintenir les prix dans des niveaux en adéquation avec le développement
économique;
 Réduire les pressions sur les avoirs extérieurs en confortant les réserves
de change et en maintenant une certaine stabilité de la monnaie
nationale;
 Préserver les équilibres fondamentaux tant internes qu’externes.

C’est ce qu’on résume généralement sous le mon du «Carré magique de N.


Kaldor »
II. STRATEGIES MONETAIRES
Difficultés d’atteindre simultanément ces objectifs:
ACTUELLEMENT:
L’objectif unique ou au moins prioritaire/premier de la politique monétaire est la maitrise
d’inflation
Remarques :
Si la politique monétaire se fixe pour objectif premier l’inflation, d’autres objectifs lui sont
assignés : plein emploi, stabilisation du taux de change, stabilisation des taux d’intérêt de
long terme ect
Après la crise de 2008, les banques centrales se sont vues conférées un autre mandat, la
stabilité financière en plus de la stabilité des prix
Pour le Maroc: la stabilité des prix est l’objectif premier (mais pas l’unique objectif) Pour
autant que cet objectif de stabilité des prix ne soit pas menacé, la politique monétaire peut
contribuer à la réalisation d’autres objectifs de la politique économique:
croissance, emploi…
Si l’objectif final/premier fait aujourd’hui un large consensus, plusieurs régimes monétaires
sont à distinguer:
 CIBLAGE MONETAIRE
 REGIME A INDICATEURS AVANCES
 CIBLAGE D’INFLATION
II. STRATEGIES MONETAIRES
REGIME DE CIBLAGE MONETAIRE
L’objectif final ne peut être atteint directement, d’où la nécessité de la
fixation des objectifs intermédiaires et opérationnels
Objectif intermédiaire
-Maîtriser l’évolution de la MM : M3 ou M1….
Remarque: d’autres objectifs intermédiaires peuvent être fixés: Maîtriser
l’évolution des taux d’intérêt à long terme; maîtriser le taux de change….
- Objectifs opérationnels
-Le taux du marché monétaire interbancaire
-La quantité de monnaie centrale en circulation (base monétaire).

Instruments • Objectif
Objectif Objectif s
1 de politique 2 opérationnel 3 intermédiaire 4 finaux
monétaire
II. STRATEGIES MONETAIRES
REGIME A INDICTAURS AVANCES : LE CAS DU MAROC
Les actions de politique monétaire doivent être précédées par une analyse des
conditions économiques et par une évaluation de leurs effets potentiels sur l’inflation, la
production, la balance des paiements….ect

Mise en place du cadre multicritère d’analyse du risque inflationniste (en


remplacement de l’objectif intermédiaire):
Le nouveau cadre inclut désormais, outre l’analyse monétaire, le suivi d’un ensemble de
variables d’offre et de demande susceptibles d’exercer des effets sur l’évolution de
l’inflation:
• Evolution de la demande globale : analyse des composantes de la demande, à
savoir la consommation, l’investissement et la demande étrangère nette ;
• Pressions sur les capacités de production : suivi de l’évolution des facteurs d’offre
en faisant ressortir principalement les tensions sur les capacités de production et les
tensions sur le marché du travail.
• Conditions monétaires et prix des actifs : analyse des variables monétaires et
financières qui influencent les décisions des ménages et des entreprises en matière de
dépense et de placement à court et moyen terme. Ces données portent sur les taux
d’intérêt, l’évolution de la masse monétaire, de ses contreparties et de ses
composantes, celles relatives aux placements alternatifs à la monnaie, ainsi que celles
concernant les prix des actifs financiers et immobiliers;
• Prix à l’importation : suivi de l’évolution de l’inflation dans le monde, des prix
internationaux des matières premières, notamment le prix du pétrole, ainsi que les prix à
l’importation des différentes catégories de biens ;
• Prévision de l’inflation : analyse de l’évolution des prix ainsi que des principales
composantes de l’IPC, et établissement des prévisions d’inflation, sur la base des
résultats issus des différents modèles économétriques prévisionnels développés au sein
II. STRATEGIES MONETAIRES
II. STRATEGIES MONETAIRES
 CIBLAGE D’INFLATION

Ce régime s’articule sur les principales caractéristiques


suivantes:
• l'annonce publique d'une cible numérique d'inflation à
moyen terme ;
• L’engagement institutionnel de la stabilité des prix
comme unique objectif, ou du moins un objectif
prioritaire de la politique monétaire, auquel les autres
objectifs sont subordonnés ;
• l’utilisation des instruments repose sur l’analyse d’une
batterie d’informations qui ne se limitent pas aux
agrégats monétaires;
• la transparence de la stratégie de la politique monétaire à
travers la communication avec le public sur le plan
d'action, les objectifs et les décisions des autorités
monétaires et
II. STRATEGIES MONETAIRES
TRANSMISSION DE LA POLITIQUE MONETAIRE
1. CANAUX TRADITIONNELS DE TAUX D’INTÉRÊT
M ↑⇒ ir↓⇒ I ↑⇒ Y ↑

M ↑⇒ Pe↑⇒πe↑⇒ ir↓⇒ I ↑⇒ Y ↑

Pe: prix attendus


2. CANAUX DES PRIX D’AUTRES ACTIFS

2.1. Canal du taux de change

M ↑⇒ ir↓⇒ E ↓⇒ NX (X-M)↑⇒ Y ↑

2.2. Canal du cours des actions

Coefficient de Tobin q: M ↑⇒ Pe↑⇒ q ↑⇒ I ↑⇒ Y ↑ Pe: cours des actions


Valeur marchande/valeur
comptable réelle M ↑⇒ Pe↑⇒ richesse ↑⇒ consommation ↑⇒ Y ↑

Effet richesse (Pigou)


3. CANAUX DU CRÉDIT
M ↑⇒ dépôts bancaires ↑⇒ prêts bancaires ↑⇒ I ↑⇒ Y↑

M ↑⇒ Pe↑⇒ sélection adverse ↓ et aléa de moralité ↓⇒ prêts ↑⇒ I ↑⇒ Y ↑

Pe: cours des actions


Cas particulier: canal du bilan: M ↑ ⇒ i ↓ ⇒ trésorerie ↑ ⇒ sélection adverse ↓ et aléa de moralité ↓ ⇒ prêts ↑ ⇒ I ↑ ⇒ Y ↑
II. STRATEGIES MONETAIRES
TRANSMISSION DE LA POLITIQUE MONETAIRE
Fonctionnement:
 Canal du taux d’intérêt:
Lorsque la banque centrale conduit une politique monétaire expansionniste (Plus
d’offre monétaire, baisse des taux d’intérêt nominaux de court terme), les agents
n’ajustent pas immédiatement leurs anticipations d’inflation ( du fait de la rigidité
des prix à court terme et de l’interdependance des agents).
Par conséquent, une baisse du taux nominal à court terme fait baisser le taux
d’intérêt réel de court terme, qui n’est autre que la différence entre le taux nominal
et l’inflation anticipée. (NB: En cas de hausse du taux nominal, c’est l’inverse qui
se produira).
La baisse du taux d’intérêt réel réduit le coût du capital et « pénalise » l’épargne.
Par conséquent, les agents augmentent leurs dépenses d’investissement et de
consommation. La hausse de la demande globale relancera alors la croissance, tant
que les prix ne se seront pas ajustés
NB: Ce canal du taux d’intérêt met l’accent sur le taux d’intérêt réel plutôt que
nominal, comme étant celui qui affecte les décisions des consommateurs et des
entreprises. De même, c’est bien le taux d’intérêt réel à long terme, et non à court
terme, qui a une incidence majeure sur les dépenses.
La transmission des variations des taux courts aux taux longs repose sur
l’hypothèse des anticipations rationnelles
II. STRATEGIES MONETAIRES
Fonctionnement:
TRANSMISSION DE LA POLITIQUE MONETAIRE
 Canal du taux de change:
Ce canal met l’accent sur les effets de la variation des conditions monétaires sur le
taux de change réel. Ainsi, une baisse des taux d’intérêt réels nationaux réduit
l’attrait des dépôts nationaux et induit des sorties des capitaux, ce qui entraîne la
dépréciation réelle du taux de change (en l’absence d’ajustement des prix). Cette
dépréciation de la monnaie nationale abaisse le prix des biens nationaux par
rapport aux biens étrangers, ce qui se traduit par une augmentation des
exportations nettes et donc de la production globale
Canal des prix d’actions:
-En cas de hausse de l’offre de monnaie, les agents estiment qu’ils disposent de
trop de liquidités par rapport au niveau souhaité et tentent, dès lors, de réduire
leurs
Encaisses en investissant sur les marchés, notamment le marché boursier.
L’augmentation de la demande sur les actions fait monter leurs coirs. Le Q de
tobin, ou rapport entre la valeur boursière ou marchande et la valeur comptable des
entreprises augmente, ce qui incite ces dernières à émettre de nouvelles actions. En
conséquence l’investissement augmente ainsi que la production.
-Plus généralement, l’on sait que les prix d’actifs entretiennent une relation
négative avec les taux d’intérêt. Ainsi, une baisse des taux d’intérêt découlant d’une
politique monétaire expansionniste augmente les prix des actions et mène à la
même conclusion
II. STRATEGIES MONETAIRES
TRANSMISSION
Canal du crédit:DE LA POLITIQUE MONETAIRE
Sur l’offre du crédit: Une politique monétaire expansionniste contribue à accroître
les réserves et les dépôts bancaires, augmente la quantité de prêts bancaires
disponibles, ce qui conduira à une hausse des dépenses d’investissement et de
consommation (rôle spécifique des banques). De la même façon, une politique
monétaire expansionniste réduit le coût de financement des banques, qui à leur
tour peuvent répercuter cet assouplissement sur la clientèle, ce qui doit aboutir à
plus de crédits distribués et plus de monnaie en circulation dans l’économie
Sur la demande du crédit: , car si les banques abaissent effectivement le taux du
crédit suite à la baisse du coût de leur refinancement, on peut en attendre que les
ménages et les entreprises demandent davantage de crédit et investissent
davantage.
Canal du bilan: Une politique monétaire expansionniste augmente les prix
d’actifs et donc les garanties (collatéraux) que les entreprises sont capables
d’apporter sous cette forme pour obtenir un crédit auprès des banques. Les
asymétries d’information (et le risque) baissent ce qui entraine une augmentation
des dépenses
En plus de cesd’investissement et la demande
canaux « objectifs globale
» y a des canaux subjectifs:
Ces canaux occupent de plus en plus une place grandissante dans les analyses des
banques centrales, notamment le canal du signal ou de l’information.
• Annonce par avance des intentions/ objectifs
• Renforcement de la crédibilité et de la transparence
II. STRATEGIES MONETAIRES
Effets de la politique monétaire sur les objectifs finaux:
 Quels effets de la croissance excessive de la monnaie?
 Quels effets d’une offre monétaire insuffisante?

Source: FMI
Si l’économie tourne à plein régime

2. ...mais n’affecte à
long terme que le
niveau des prix.
OALT

1. Une hausse de la
C
demande agrégée…
Niveau des Prix P

B
A OACT

DA 1

DA 2

Revenu, Production Y
Interprétation de la transmission de l’équilibre à CT à LT?
Y
I. POLITIQUE MONETAIRE
Si l’économie ne tourne à plein régime

OALT
Niveau des Prix P

B
A OACT

DA 1

DA 2

Revenu, Production Y

Y
I. POLITIQUE MONETAIRE
Application n°2:
 Analysez les effets d’une hausse de l’offre monétaire dans les conditions
suivantes:
I. POLITIQUE MONETAIRE
Application n°3:
 Analysez les effets d’une hausse de l’offre monétaire dans les conditions
suivantes:
III. TRANSMISSION DE LA POLITIQUE MONETAIRE
Efficacite de la PM:
FONCTIONS DE REACTION
REGLE DE TAYLOR

in +
iC1leETtaux
n d'intérêt considéré comme « neutre » à long terme
C2 des paramètres (ou par restriction sont égaux à ½ dans la spécification nitiale))
Deuxième terme différence entre le taux d'inflation courant et la cible d'inflation de la banque centrale
Troisième terme est la différence entre les niveaux respectifs de la croissance et de la croissance potentielle.

• Versions prospective: Forward-looking version

• Evaluation de l’orientation de la PM utilisant la règle de


Taylor :
– Si icurrent - itr < 0  PM restrictive
– If icurrent
• Plusieurs - itr > 0 augmentées,
versions  PM accomodante
notamment celle pouvant
prendre en charge le mandat de stabilité financière
TRANSMISSION DE LA POLITIQUE MONETAIRE
LA COURBE DE PHILLIPS

Dans sa version initiale, la courbe met en relation l’inflation et les salaires captés par des mesures d’excés de demande
 AUTRES REGLES
• Anticipations d’inflation:
• PM neutre si Et π t+i = πT
• Restrictive si Et π t+i < πT
• Laxiste si Et π t+i > πT

H0 : α=β=0

• Equation de Fisher
Prime de risque

Taux nominal

Taux réel

Inflation anticipée
III MISE EN ŒUVRE DE LA POLITIQUE MONETAIRE
1.Instruments de la politique monétaire:
Comment la banque centrale agit sur l’offre de monnaie?
1. Les instruments directs:
 Le réescompte auprès de l’Institut d’Emission: technique de
refinancement direct des banques en monnaie centrale en contrepartie
de titres de créance privés ou publics.
(Technique de réescompte automatique a été supprimée en juin 1995)
 Encadrement des crédits: limitation de l’extension des concours
bancaires par la fixation d’un taux maximum d’expansion au cours
d’une période donnée afin de contrôler la masse monétaire.
 Technique instaurée au Maroc en 1969 et abandonnée en janvier 1991 au
profit d’une politique par les taux.
 Sélectivité des crédits : favoriser le financement des secteurs jugés
prioritaires à travers des mesures incitatives :
 Exemptions aux restrictions et limitation des crédits en période
d’encadrement
 Possibilité de réescompte
 Taux de refinancement préférentiel
 Ou par des mesures contraignantes imposant aux banques d’accorder
des crédits aux secteurs auxquels elles se désintéressent : concours
aux organismes de coopératives agricoles, promotion de construction
de logements sociaux
 Technique abandonnée au début des années 90
Les derniers réaménagements de la politique monétaire
I. LES OPÉRATIONS PRINCIPALES:

• les avances à 7 jours


• et les reprises de liquidité à 7 jours.

Les avances à 7 jours sont réalisées sous forme d’opérations de pension livrée ou, le cas échéant, de prêts garantis et sont consenties au taux
directeur.
Les reprises de liquidités à 7 jours se font sous forme de dépôts à blanc et sont assorties du taux directeur minoré de 50 points de base.

Procédure: appel d’offres


Les derniers réaménagements de la politique monétaire
II. LES OPÉRATIONS DE RÉGLAGE FIN ;

-Pension livrée,
-Prêts garantis

III. LES FACILITÉS PERMANENTES (opérations à l’initiative des banques)

Avances à 24 heures et des facilités de dépôt à 24 heures


Les avances à 24 heures sont réalisées sous forme d’opérations de pensions livrées ou, le cas échéant, de prêts garantis et sont consenties au taux
directeur majoré de 100 points de base.
Les facilités de dépôt à 24 heures se font sous forme de dépôts à blanc et sont assorties du taux directeur minoré de 100 points de base.
Les derniers réaménagements de la politique monétaire
IV. LES OPÉRATIONS DE LONG TERME (Durée supérieure à 7 jours);

• de pensions livrées ;
• de prêts garantis ;
• ou de swaps de change; acheter ou vendre du Dirham au comptant contre devise et, simultanément, le revendre ou le racheter à terme, à une date
et à un taux de change prédéterminés (sur appel d’offres ou de gré à gré).

Eligibilité large à des institutions autres que celles soumises à la RO.

V. ET LES OPÉRATIONS STRUCTURELLES.

• les achats ou les ventes de titres émis par le Trésor sur le marché secondaire : open market ;
• et l’émission par Bank Al-Maghrib de titres d’emprunt négociables et leur rachat.
Réserve monétaire (voir ci-après)
Les derniers réaménagements de la politique monétaire
La réserve monétaire: constitution de réserves obligatoires
bloquées dans un compte auprès de la Banque Centrale dont
le taux est calculé sur la base des exigibilités des banques
libellées en dirhams (exceptées les exigibilités libellées en
dirhams convertibles). Entrent dans le calcul de ces
exigibilités les éléments suivants:
- Comptes ordinaires des sociétés de financement au Maroc.
- Comptes ordinaires des établissements de crédit assimilés au Maroc.
- Comptes ordinaires des établissements de crédit à l’étranger.
- Comptes et emprunts de trésorerie.
- Emprunts financiers.
- Comptes chèques et comptes courants créditeurs.
- Autres comptes à vue de la clientèle.
- Comptes d’épargne, hors comptes sur carnets .
- Dépôts réglementés.
- Dépôts de garantie.
- Autres dettes envers la clientèle.
- Dettes diverses en instance.
- Certificats de dépôts émis.
Récapitulatif des instruments de la la politique monétaire
Instruments Excédents de liquidités Besoins de liquidités
Appels d’offres hebdomadaires Reprises de liquidités à 7 jours Avances à 7 jours 3%
assorties du taux directeur minoré
de 50pb
Facilités permanentes Facilité de dépôt à 24h Facilité de prêt marginal à
2% 24h (4%)
Open Market Ventes de bons du trésor sur le Achats de bonds du trésor
marché secondaire sur le marché secondaire

Swaps de change Ventes de devises au comptant Achat de devises au


suivie rachat à un taux de change comptant suivie de cession à
et une échéance prédéterminée un taux de change et une
échéance prédéterminée
Pension livrée mise en pension Prise en pension
Emission de titres de la Banque Emission de ses propres certificats Rachat de ses propres
Centrale d’emprunt certificats d’emprunt

Prêts de long terme garantis - Augmentation des prêts


Réserve monétaire (obligatoire) Augmentation du taux et/ou Baisse du taux et/ou
modification de l’assiette modification de l’assiette

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