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Méthode des éléments finis (élément fini poutre)

I . Introduction

L’étude statique ou dynamique de toute structure est très complexe. Afin de remédier à ce problème,
la structure est subdivisée en plusieurs parties de formes identiques, appelées éléments finis. Il suffit
par la suite d’étudier cet élément de la structure et déterminer sa matrice des raideurs [K], sa matrice
masse [M] et la répartition des charges aux extrémités de cet élément {F}. Ces extrémités
représentent les points de connexion entre les éléments et sont appelées, les nœuds. Une fois les
caractéristiques de l’élément déterminés, il suffira de faire l’assemblage de tous les éléments pour
reconstituer les caractéristiques globales ([K], [M], {F}) de la structure. Il existe, 3 grandes familles
d’éléments finis :
 Elément fini solide à trois dimensions, utilisé pour les structures massives telles les barrages.
 Elément fini plan à deux dimensions, utilisé pour les structures planes telles les dalles.
 Elément fini unidimensionnel, utilisé pour les structures linéaires telles les poutres ou les
poteaux.
1. Elément fini poutre
y
x y
z
1 Nœud 2
Nœud 1 E,I 3
x
2
4
l

Les ddl 1 et 3 sont des translations et les ddl 2 et 4 des rotations autour de l’axe z.
L’élément fini poutre est un élément unidimensionnel de longueur , d’inertie I et de module
d’élasticité E. Il comporte 2 nœuds aux extrémités avec 2 ddl chacun, une translation et une
rotation.

1.1. Matrice des raideurs de l’élément fini poutre


L’élément kij de la matrice des raideurs est définit comme étant la force de rappel appliquée au
ddl « i » induite par un déplacement unitaire du ddl « j », les autres ddl étant bloqués. L’élément
fini poutre comporte 4 ddl, par conséquent 4 états sont considérés.
1er état : 𝜹𝟏 = +1 , 𝜃1 = 0 ; 𝛿2 = 0 ; 𝜃2 = 0 2ème état : 𝛿1 = 0 , 𝜽𝟏 = +𝟏 ; 𝛿2 = 0 ; 𝜃2 = 0
𝑘21
𝑘42
𝑘41
𝑘22
𝛿=+1 𝜃1 =+1

𝑘12 𝑘32
𝑘11 𝑘31

3ème état : 𝛿1 = 0 , 𝜃1 = 0 ; 𝜹𝟐 = +𝟏 ; 𝜃2 = 0 4ème état : 𝛿1 = 0 , 𝜃1 = ; 𝛿2 = 0 ; 𝜽𝟐 = +𝟏

𝑘43
𝑘23 𝑘44
𝑘24
𝛿2 =+1 𝜃2 =+1

𝑘13 𝑘14 𝑘34


𝑘33

Détermination des éléments de la matrice des raideurs k ij en considérant le 2 ème état.


𝑑2 𝑦
𝑀(𝑥 ) = 𝑘12 𝑥 − 𝑘22 , d’autre part 𝑀(𝑥 ) = 𝐸𝐼
𝑑𝑥 2

D’où :

𝑑2𝑦 𝑑𝑦 1 1 1
𝐸𝐼 2
= 𝑘12 𝑥 − 𝑘22 ⟹ 𝐸𝐼 = 𝑘12 𝑥 2 − 𝑘22 𝑥 + 𝑐1 ⟹ 𝐸𝐼 𝑦 = 𝑘12 𝑥 3 − 𝑘22 𝑥 2 + 𝑐1 𝑥 + 𝑐2
𝑑𝑥 𝑑𝑥 2 6 2
𝑦(0) = 0 ; 𝑦 (𝑙 ) = 0
Conditions aux limites : {
𝑦 ′ (0) = 1 ; 𝑦 ′ (𝑙 ) = 0

𝑐2 = 0 𝑐2 = 0
𝑐1 = 𝐸𝐼 𝑐1 = 𝐸𝐼
1 1 𝐸𝐼
𝑘12 𝑙2 − 𝑘22 𝑙 + 𝐸𝐼 = 0 ⟹ 𝑘12 = 6
6 2 𝑙2
1 𝐸𝐼
𝑘12 𝑙2 − 𝑘22 𝑙 + 𝐸𝐼 = 0
{ 2 { 𝑘22 = 4 𝑙

De la même manière les autres éléments de la matrice des raideurs sont déterminés en considérant les
3 autres états. D’où la matrice des raideurs de l’élément fini poutre :

𝑇𝑔 𝑅𝑔 𝑇𝑑 𝑅𝑑
6 3ℓ −6 3ℓ 𝑇𝑔 1
2𝐸𝐼
[𝐾 ] = 3 2ℓ2 −3ℓ ℓ2 𝑅𝑔 2
𝑙
𝑠𝑦𝑚 6 −3ℓ 𝑇𝑑 3
[ 2ℓ2 ] 𝑅𝑑 4
𝑥 2
Pour le 2ème état l’expression de la flèche s’écrit : 𝑦(𝑥 ) = 𝑥 (1 − )
𝑙

𝑦(𝑥 ) est appelée fonction de forme correspondant au ddl 2, elle est notée 𝜓2 (𝑥 ).
En règle générale la fonction de forme 𝜓𝑖 (𝑥 ) représente le déplacement, suivant l’axe (yy’) d’une
section située à l’abscisse x, induit par un déplacement unitaire du ddl « i » les autres ddl étant
bloqués. Ainsi les fonctions de formes correspondant à chaque ddl sont les suivantes :
𝑥 3 𝑥 2
𝜓1 (𝑥 ) = 𝜓𝑇𝑔 (𝑥) = 1 + 2 ( ) − 3 ( )
𝑙 𝑙
𝑥 2
𝜓2 (𝑥) = 𝜓𝑅𝑔 (𝑥) = 𝑥 (1 − )
𝑙
𝑥 2 𝑥 3
𝜓3 (𝑥) = 𝜓 𝑇𝑑 (𝑥) = 3 ( ) − 2 ( )
𝑙 𝑙
𝑥2 𝑥
𝜓4 (𝑥) = 𝜓𝑅𝑑 (𝑥) = ( − 1)
𝑙 𝑙
Une fois les déplacements généralisés 𝛿𝑖 (translation et rotation) aux nœuds déterminés, le déplacement d’un
point à l’abscisse x peut être déduit en écrivant :
𝑦(𝑥) = 𝛿1 𝜓1 (𝑥) + 𝛿2 𝜓2 (𝑥) + 𝛿3 𝜓3 (𝑥) + 𝛿4 𝜓4 (𝑥)

1.1. a. Matrice des raideurs en utilisant le principe des travaux virtuels


Rappel : Principe des travaux virtuels
Soit une structure en état d’équilibre sous un chargement extérieur. L’application d’un déplacement
virtuel 𝛿 engendre des travaux virtuels, extérieur et intérieur, dont la somme est nulle.
Considérant le 2ème état :
𝑘42
𝛿1
𝜃2 =+1
𝑘22

𝑘12 𝑘32

Travail des forces extérieures : 𝑊𝑒𝑥𝑡 = 𝑘12 𝛿1


Travail des forces intérieures : Celui-ci correspond au travail du moment fléchissant induit par la
rotation unitaire du ddl 2 agissant sur les rotations virtuelles induites par le déplacement virtuel 𝛿1 .
Le travail intérieur s’écrit :
𝑙
𝑊𝑖𝑛𝑡 = ∫ ℳ (𝑥 )𝑑𝜃
0

La rotation d’une section située à l’abscisse x s’écrit :


𝑑𝑦 𝑑𝛿1 𝜓1 (𝑥) 𝑑𝜃 𝑑2 𝜓1 (𝑥) 𝑑2 𝜓1 (𝑥)
𝜃= = ⟹ = 𝛿1 ⟹ 𝑑𝜃 = 𝛿1 𝑑𝑥
𝑑𝑥 𝑑𝑥 𝑑𝑥 𝑑𝑥 2 𝑑𝑥 2
𝑑2𝑦 𝑑2 𝜓2(𝑥)
D’autre part : 𝑀 (𝑥 ) = −𝐸𝐼 = −𝐸𝐼
𝑑𝑥 2 𝑑𝑥 2

D’où :
𝑑2 𝜓2 (𝑥) 𝑑2 𝜓1 (𝑥)
𝑙
𝑊𝑖𝑛𝑡 = ∫ −𝐸𝐼 𝛿 𝑑𝑥
0 ⏟ 𝑑𝑥 2 ⏟1 𝑑𝑥 2
𝑀(𝑥) 𝑑𝜃

D’après le principe des travaux virtuels :


𝑙 𝑑2 𝜓2 (𝑥) 𝑑2 𝜓1 (𝑥)
𝑊𝑖𝑛𝑡 + 𝑊𝑒𝑥𝑡 = 0 ⟹ ∫ −𝐸𝐼 𝛿1 𝑑𝑥 + 𝑘12 𝛿1 = 0
0 𝑑𝑥 2 𝑑𝑥 2
𝑙
𝑘12 = ∫ 𝐸𝐼(𝑥) 𝜓1" (𝑥) 𝜓2" (𝑥) 𝑑𝑥
0

En généralisant :
𝑙
𝑘𝑖𝑗 = ∫ 𝐸𝐼(𝑥) 𝜓𝑖" (𝑥) 𝜓𝑗" (𝑥) 𝑑𝑥
0

1.2. Matrice masse de l’élément fini poutre


1.2.1. Matrice masses concentrées
La masse est considérée concentrée aux nœuds. Généralement, l’élément de masse affecté au
ddl de rotation est négligé et la matrice masses concentrées s’écrit sous la forme:
𝑚1 0 0 0
[𝑀 ] = [ 0 0 0 0]
0 0 𝑚3 0
0 0 0 0
Les expressions des masses 𝑚1 et 𝑚3 dépendent de la distribution de la masse linéique
𝜇(𝑥 ) de l’élément fini poutre. Ces expressions sont données dans le tableau suivant :

Tableau : Distribution des masses concentrées aux nœuds

Distribution des masses Masses concentrées aux nœuds

𝜇= Cte 𝜇ℓ
𝑚1 = 𝑚3 =
2
1 3

𝜇 𝜇ℓ 𝜇ℓ
𝑚1 = ; 𝑚3 =
6 3
1 3

1 ℓ
𝑚1 = ∫ (ℓ − 𝑥 ) 𝜇 (𝑥 )𝑑𝑥
𝜇(x) ℓ 0
1 ℓ
1 3 𝑚3 = ∫ 𝑥 𝜇(𝑥 )𝑑𝑥
ℓ ℓ 0
Parfois des éléments de masse sont affectés aux ddl de rotation selon l’expression suivante :
1 𝜇ℓ ℓ 2
𝑚2 = 𝑚4 = ( ) ( ) 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝜇 = 𝑐 𝑡𝑒
3 2 2

1.2.2. Matrice masses consistantes :


Un élément de la matrice masse 𝑚𝑖𝑗 représente la force d’inertie appliquée au ddl « i » induite
par une accélération unitaire au ddl « j ».
Les éléments 𝑚𝑖𝑗 de la matrice masse sont déterminés en appliquant le principe des travaux
virtuels.
Soit le système en état d’équilibre suite à une accélération unitaire du ddl 2 (𝜃̈2 = 1). Un
déplacement virtuel (𝛿1 ) est appliqué suivant le ddl 1.
𝑚42
𝛿1
𝜃2̈ =+1
𝑚22

𝑚12 𝑚32

Le travail des forces extérieures s’écrit : 𝑊𝑒𝑥𝑡 = 𝑚12 . 𝛿1


Le travail des forces intérieures correspond au travail des forces d’inertie induites par
l’accélération unitaire 𝜃̈2 , agissant sur les déplacements induits par le déplacement virtuel 𝛿1 .

𝑊𝑖𝑛𝑡 = ∫ 𝜇 ⏟̈ 2 𝜓2 (𝑥 ) 𝛿
⏟(𝑥 )𝑑𝑥 𝜃 ⏟1 𝜓1 (𝑥)
0 ⏟ 𝑑𝑚 𝑦̈ 2(𝑥) 𝛿𝑦(𝑥)
𝑑𝐹𝑖𝑛𝑒𝑟𝑡𝑖𝑒

𝑊𝑖𝑛𝑡 = 𝜃
⏟̈ 2 . 𝛿1 ∫ 𝜇(𝑥 ) 𝜓1 (𝑥 ) 𝜓2 (𝑥 )𝑑𝑥
+1 0

D’après le principe des travaux virtuels :



𝑊𝑒𝑥𝑡 = 𝑊𝑖𝑛𝑡 ⟹ 𝑚12 . 𝛿1 = 𝛿1 ∫ 𝜇(𝑥 ) 𝜓1 (𝑥 ) 𝜓2 (𝑥 )𝑑𝑥
0

D’où : 𝑚12 = ∫0 𝜇(𝑥 ) 𝜓1 (𝑥 ) 𝜓2 (𝑥 )𝑑𝑥
En généralisant :

𝑚𝑖𝑗 = ∫ 𝜇(𝑥 ) 𝜓𝑖 (𝑥 ) 𝜓𝑗 (𝑥 )𝑑𝑥
0
𝑥 2
𝜓2 (𝑥) = 𝜓𝑅𝑔 (𝑥) = 𝑥 (1 − )
𝑙

La matrice masses consistantes est déterminée en utilisant la formule ci-dessus. Cette matrice a la
forme suivante :
156 22ℓ 54 −13ℓ TG

𝜇ℓ 4ℓ2 13ℓ −3ℓ2 RG


[𝑀 ] =
420
𝑠𝑦𝑚 156 22ℓ Td
[ 4ℓ2 ] Rd
L’analyse dynamique d’une structure utilisant la matrice masses consistantes donne des résultats plus
précis, comparativement avec une utilisation de la matrice masses concentrées. C’est la raison pour
laquelle, la matrice masses consistantes est le plus souvent utilisée.

1.3. Matrice d’amortissement :

L’élément 𝑐𝑖𝑗 de la matrice d’amortissement est défini comme étant la force d’amortissement
appliquée au ddl « i » induite par une vitesse unitaire du ddl « j ».
En utilisant le même principe que celui de la matrice masse, l’élément 𝑐𝑖𝑗 s’écrit comme suit :

𝑐𝑖𝑗 = ∫ 𝑐 (𝑥 ) 𝜓𝑖 (𝑥 ) 𝜓𝑗 (𝑥 )𝑑𝑥
0

𝑐(𝑥 ) représente la distribution de l’amortissement par unité de longueur. En pratique, cette


distribution n’existe pas, le facteur d’amortissement 𝑐𝑖𝑗 est formulé en fonction du coefficient
d’amortissement 𝜉𝑖 déterminé pour chaque mode « i ».

1.4. Vecteur charge


Le vecteur charge est déterminé en répartissant les charges, appliquées le long de l’élément fini
poutre, aux 4 ddl définis aux 2 nœuds.
Afin de déterminer un élément 𝑃𝑖 du vecteur charge, un déplacement virtuel est appliqué au ddl i.
En égalisant le travail effectué par la charge 𝑃𝑖 et le travail des charges appliquées sur l’élément fini
poutre, la charge 𝑃𝑖 est déduite.
P(x ; t)
1 3

𝛿
2
𝑃1 4

ℓ ℓ
WP1 = WP(𝑥 ; t) ⟹ ⏟(𝑥; t). d𝑥 ⏟
P1 . δ1 = ∫ P 𝛿1 . 𝜓1 (𝑥) ⟹ P1 = ∫ P(x; t) . 𝜓1 (𝑥)𝑑𝑥
0 dP 𝛿𝑦1 (𝑥) 0

En généralisant :

𝑃𝑖 = ∫ 𝑃(𝑥; 𝑡) . 𝜓𝑖 (𝑥)𝑑𝑥
0
Dans le cas de charges concentrées l’élément de charge Pi s’écrit :

𝑃𝑖 = ∑ 𝐹𝑘 𝜓𝑖 (𝑥𝑘 )
𝑘=1

Elément de la matrice des raideurs tenant compte de l’effet axial :


Afin de déterminer les éléments 𝑘𝑖𝑗 de la matrice des raideurs, un déplacement unitaire est appliqué
au ddl axial 1 tout en bloquant le ddl 2.
𝛿1 =+1

𝑘11
𝑘21

𝐸𝐴 𝐸𝐴 𝐸𝐴
𝑘11 = ; 𝑘21 = 𝑘12 = − ; 𝑘22 =
𝑙 𝑙 𝑙
D’où la matrice des raideurs correspondant aux ddl axiaux :
𝐸𝐴 1 −1
[ [𝐾 ] = ]
𝑙 −1 1
Les fonctions de formes correspondant aux ddl axiaux s’écrivent :
𝑥 𝑥
𝑢1 (𝑥 ) = 1 − ; 𝑢2 ( 𝑥 ) =
𝑙 𝑙
Eléments de la matrice masse tenant compte de l’effet axial :
Afin de déterminer les éléments de la matrice masse, le principe des travaux virtuels est utilisé.

𝛿1̈ =+1
𝛿2

𝑚11 𝑚21


𝑊𝑒𝑥𝑡 = 𝑚21 . 𝛿2
𝑙 𝑙
𝑢1 (𝑥 ) 𝛿1̈
⏟(𝑥 )𝑑𝑥 ⏟
𝑊𝑖𝑛𝑡 = ∫ 𝜇 𝛿2 𝑢2 (𝑥 ) = 𝛿⏟1̈ . 𝛿2 ∫ 𝜇(𝑥 ) 𝑢1 (𝑥 ) 𝑢2 (𝑥 ) 𝑑𝑥

0 𝑑𝑚 𝑢̈ (𝑥) 𝑢(𝑥) +1 0

𝑙 𝑙
𝑊𝑒𝑥𝑡 = 𝑊𝑖𝑛𝑡 ⟹ 𝑚21 . 𝛿2 = 𝛿2 ∫ 𝜇(𝑥) 𝑢1 (𝑥) 𝑢2 (𝑥) 𝑑𝑥 ⟹ 𝑚21 = ∫ 𝜇(𝑥) 𝑢1 (𝑥) 𝑢2 (𝑥) 𝑑𝑥
0 0

En généralisant :
𝑙
𝑚𝑖𝑗 = ∫ 𝜇(𝑥) 𝑢𝑖 (𝑥) 𝑢𝑗 (𝑥) 𝑑𝑥
0

Dans le cas d’un élément fini poutre à section constante et par conséquent la masse linéique constante (𝜇(𝑥) =
𝜇 = 𝐶𝑡𝑒 ), la matrice masse correspondant aux ddl axiaux s’écrit :
𝜇𝑙 2 1
[𝑀 ] = [ ]
6 1 2
Matrices des raideurs et des masses en tenant compte de l’effet axial :
En tenant compte des ddl axiaux, l’élément fini poutre comporte 6 ddl, trois ddl à chaque nœud.

y
x y
z
1 Nœud 2
Nœud 1 E,I 3
x
2 6
5 4

Matrice des raideurs en tenant compte des ddl axiaux :

6 3𝑙 −6 3𝑙 0 0 𝑇𝑔 1

2𝑙2 −3𝑙 𝑙2 0 0 𝑅𝑔 2

6 −3𝑙 0 0 𝑇𝑑 3
2𝐸𝐼
[𝐾] =
𝑙3
𝑆𝑦𝑚 2𝑙2 0 0 𝑅𝑑 4
𝐴𝑙2 𝐴𝑙2
− 𝑈𝑔 5
2𝐼 2𝐼
𝐴𝑙2
[ 2𝐼 ] 𝑈𝑑 6

Matrice Masse en tenant compte des ddl axiaux :

156 22𝑙 54 −13𝑙 0 0 𝑇𝑔 1

4𝑙2 13𝑙 −3𝑙2 0 0 𝑅𝑔 2

156 −22𝑙 0 0 𝑇𝑑 3
𝜇𝑙
[𝑀 ] =
420
𝑆𝑦𝑚 4𝑙2 0 0 𝑅𝑑 4

140 70 𝑈𝑔 5

[ 140 ] 𝑈𝑑 6
Condensation statique :

L’analyse par la méthode des éléments finis prend en considération un nombre élevé de ddl. Afin de
simplifier le calcul, il serait avantageux de réduire le nombre de ddl. La condensation statique est une
technique permettant la réduction du nombre de ddl à considérer pour la résolution du problème. Le
principe de la condensation statique consiste à écrire certains ddl en fonction d’autres ddl de la
structure. Il est à noter que seuls les ddl non sollicités par des charges extérieures peuvent être
condensés.

Soit [K] la matrice des raideurs d’une structure. Cette matrice est subdivisée en 4 sous matrices
comme indiqué ci-dessous :

𝐾𝐴𝐴 𝐾𝐴𝐵 𝐴 ∶ 𝑖𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑒𝑠 𝑑𝑑𝑙 à "é𝑙é𝑚𝑖𝑛𝑒𝑟" (𝑑𝑑𝑙 𝑛𝑜𝑛 𝑠𝑜𝑙𝑙𝑖𝑐𝑖𝑡é𝑠)


[𝐾 ] = [ ] avec {
𝐾𝐵𝐴 𝐾𝐵𝐵 𝐵 ∶ 𝑖𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑒𝑠 𝑑𝑑𝑙 à 𝑔𝑎𝑟𝑑𝑒𝑟

L’équation d’équilibre statique s’écrit :

𝐾𝐴𝐴 𝐾𝐴𝐵 𝑋𝐴 0
[𝑲]{𝑿} = {𝑷} ⟹ [ ] { }= { }
𝐾𝐵𝐴 𝐾𝐵𝐵 𝑋𝐵 𝑃𝐵

𝐾𝐴𝐴 𝑋𝐴 + 𝐾𝐴𝐵 𝑋𝐵 = 0 𝑋𝐴 = − 𝐾𝐴𝐴 −1 . 𝐾𝐴𝐵 . 𝑋𝐵


⟹ { ⟹ {
𝐾𝐵𝐴 𝑋𝐴 + 𝐾𝐵𝐵 𝑋𝐵 = 𝑃𝐵 −𝐾𝐵𝐴 . 𝐾𝐴𝐴 −1 . 𝐾𝐴𝐵 . 𝑋𝐵 + 𝐾𝐵𝐵 . 𝑋𝐵 = 𝑃𝐵

⟹ [ −𝐾𝐵𝐴 . 𝐾𝐴𝐴 −1 . 𝐾𝐴𝐵 + 𝐾𝐵𝐵 ] {𝑋𝐵 } = {𝑃𝐵 }

∗ ]{
⟹ [ 𝑲𝑩𝑩 𝑿𝑩 } = { 𝑷 𝑩 } ∗ ]
𝑎𝑣𝑒𝑐 [ 𝐾𝐵𝐵 = [ −𝐾𝐵𝐴 . 𝐾𝐴𝐴 −1 . 𝐾𝐴𝐵 + 𝐾𝐵𝐵 ]

∗ ]
−𝐾𝐴𝐴 −1 . 𝐾𝐴𝐵
⟹[ 𝐾𝐵𝐵 = [𝑇]𝑇 [𝐾][𝑇 ] 𝑎𝑣𝑒𝑐 [𝑇 ] = [ ]
𝐼𝐵

𝐼𝐵 : Matrice identité d’ordre égal au nombre de ddl gardés.


∗ ]
De la même manière : [ 𝑀𝐵𝐵 = [𝑇]𝑇 [𝑀][𝑇]

Etapes à suivre pour la résolution par la méthode des élément finis :

1- Subdiviser la structure en plusieurs éléments finis.


2- Numéroter les ddl en donnant la dernière numérotation aux ddl bloqués.
3- Ecrire les matrices des raideurs et de masse de chaque élément, appelées matrices élémentaires.
4- Déterminer la matrice globale de la structure en assemblant les matrices élémentaires en
sommant les éléments de même indice. Cet assemblage est effectué en mettant à gauche de la
matrice globale les ddl à « éliminer ».
5- Si une condensation statique est envisagée, subdiviser la matrice globale en 4 sous matrices.
𝐾𝐴𝐴 𝐾𝐴𝐵
[𝐾 ] = [ ]
𝐾𝐵𝐴 𝐾𝐵𝐵
6- Déterminer la matrice de transformation [T]
−𝐾𝐴𝐴 −1 . 𝐾𝐴𝐵
[𝑇 ] = [ ]
𝐼𝐵
∗ ]
7- Déterminer la matrice des raideurs réduite [ 𝐾𝐵𝐵 = [𝑇]𝑇 [𝐾][𝑇 ].
8- Déterminer le vecteur charge correspondant aux ddl gardés {𝑃𝐵 }.
∗ ]{
9- Résoudre l’équation statique : {𝑃𝐵 } = [ 𝐾𝐵𝐵 𝑋𝐵 }
∗ ]−1 { }
10- Déduire le vecteur déplacement : {𝑋𝐵 } = [ 𝐾𝐵𝐵 𝑃𝐵 .
11- Déduire le vecteur déplacement des ddl « éliminés » : { 𝑋𝐴 } = [− 𝐾𝐴𝐴 −1 . 𝐾𝐴𝐵 ]{ 𝑋𝐵 }

Exemple :
Soit une poutre bi encastrée soumises aux charges F. Déterminer le vecteur déplacement, ainsi que le
déplacement du milieu de la poutre.
ℓ F ℓ F ℓ

3ℓ

F F
5 1 3 5

1 2 3
5
2 4 5

ℓ ℓ ℓ
3ℓ

3 4 5 5 3

1 2 3 4 2

5 5 1 2 1

1 2 3
𝑇𝑔 𝑅𝑔 𝑇𝑑 𝑅𝑑
6 3ℓ −6 3ℓ 𝑇𝑔 5 1 3
2𝐸𝐼
[𝐾é𝑙é𝑚𝑒𝑛𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒 ] = 3 2ℓ2 −3ℓ ℓ2 𝑅𝑔 5 2 4
𝑙
𝑠𝑦𝑚 6 −3ℓ 𝑇𝑑 1 3 5
[ 2ℓ2 ] 𝑅𝑑 2 4 5
1 2 3 4

𝑇𝑔 𝑅𝑔 𝑇𝑑 𝑅𝑑
12 0 −6 3ℓ 1
2𝐸𝐼
[𝐾𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒 ] = 3 4ℓ2 −3ℓ ℓ2 2
𝑙
𝑠𝑦𝑚 12 0 3
[ 4ℓ2 ] 4
Vecteur charge :
𝑃1 = 𝐹 ; 𝑃2 = 0 ; 𝑃3 = 𝐹 ; 𝑃4 = 0
𝐹
{𝑃 } = { 0 }
𝐹
0
L’équation d’équilibre s’écrit :
{𝑃} = [𝐾]{𝑌 } ⟹ {𝑌 } = [𝐾]−1 {𝑃}
=3m
12 0 -6 9
[K]= 2EI/ 3 0 36 -9 9
-6 -9 12 0
9 9 0 36

0,1975 0,0494 0,1358 - 0,0617


[K]-1=
0,0494 0,0494 0,0617 - 0,0247
3/2EI
0,1358 0,0617 0,1975 - 0,0494
- 0,0617 - 0,0247 - 0,0494 0,0494

0,3333
0,1111
{𝑌} = [𝐾]−1{𝑃} = 𝐹𝑙3 /2EI { }
0,3333
−0,1111
Déplacement du milieu de la poutre qui correspond au milieu de l’élément fini poutre 2.
𝑦(𝑥) = 𝛿1 𝜓1 (𝑥) + 𝛿2 𝜓2 (𝑥) + 𝛿3 𝜓3 (𝑥) + 𝛿4 𝜓4 (𝑥)
𝑥 3 𝑥 2
𝜓1 (𝑥 ) = 𝜓𝑇𝑔 (𝑥) = 1 + 2 ( ) − 3 ( )
𝑙 𝑙
𝑥 2
𝜓2 (𝑥) = 𝜓𝑅𝑔 (𝑥) = 𝑥 (1 − )
𝑙
𝑥 2 𝑥 3
𝜓3 (𝑥) = 𝜓 𝑇𝑑 (𝑥) = 3 ( ) − 2 ( )
𝑙 𝑙
𝑥2 𝑥
𝜓4 (𝑥) = 𝜓𝑅𝑑 (𝑥) = ( − 1)
𝑙 𝑙
Le milieu de la poutre bi encastrée se trouve au milieu de l’élément 2.
𝑙
D’où : 𝑥 =
2

𝑙 𝑙 𝑙 𝑙 𝑙 1 𝑙 1 𝑙
𝑦 ( ) = 𝛿1 𝜓1 ( ) + 𝛿2 𝜓2 ( ) + 𝛿3 𝜓3 ( ) + 𝛿4 𝜓4 ( ) = 𝛿1 + 𝛿2 ( ) + 𝛿3 + 𝛿4 (− )
2 2 2 2 2 2 8 2 8
3
𝑙 𝐹𝑙 1 𝑙 1 𝑙
𝑦( ) = [0,3333. + 0,1111 ( ) + 0,3333 . + (−0,1111) (− )]
2 2EI 2 8 2 8
3
𝑙 𝐹𝑙 𝑙
𝑦( ) = (0,3333 + 0,1111 )
2 2EI 4

Condensation statique des ddl 2 et 4 étant donné qu’ils ne sont pas sollicités par des charges extérieures.

1 2 3 4
𝑇𝑔 𝑅𝑔 𝑇𝑑 𝑅𝑑
12 0 −6 3ℓ 1
2𝐸𝐼
[𝐾𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒 ] = 3 4ℓ2 −3ℓ ℓ2 2
𝑙
𝑠𝑦𝑚 12 0 3
[ 4ℓ2 ] 4

2 4 1 3
𝑅𝑔 𝑅𝑑 𝑇𝑔 𝑇𝑑
4ℓ2 ℓ2 0 −3ℓ 2
2𝐸𝐼
[𝐾𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒 ] = ⏟
𝑙3
ℓ2 4ℓ2 3ℓ 0 4
𝑘 0 3ℓ 12 −6 1
[ −3ℓ 0 −6 12 ] 3

−𝐾𝐴𝐴 −1 . 𝐾𝐴𝐵
Matrice de transformation : [𝑇 ] = [ ]
𝐼𝐵
2 ℓ2 ] = 𝑘ℓ2 [4 1 1 1 4 −1
[𝐾𝐴𝐴 ] = 𝑘 [4ℓ2 ] ⟹ [𝐾𝐴𝐴 ]−1 = [ ]
ℓ 4ℓ2 1 4 𝑘𝑙2 15 −1 4

1 4
1 1 4 −1 0 −1 1 −1 −4
−𝐾𝐴𝐴 −1 . 𝐾𝐴𝐵 =− 2 [ ] 𝑘(3𝑙 ) [ ]=− [ ] = [ 5𝑙 5𝑙 ]
𝑘𝑙 15 −1 4 1 0 5𝑙 4 1 −4 −1
5𝑙 5𝑙
1 4
5𝑙 5𝑙
−𝐾𝐴𝐴 −1 . 𝐾𝐴𝐵 −4 −1
[𝑇 ] = [ ]=
𝐼𝐵 5𝑙 5𝑙
1 0
[ 0 1 ]
∗ ]
Matrice des raideurs condensée [ 𝐾𝐵𝐵 :

1 3

48/5 −33/5 1
∗ ] 2𝐸𝐼
[ 𝐾𝐵𝐵 = [𝑇]𝑇 [𝐾 ][𝑇] = [ ]
𝑙3
−33/5 48/5 3

∗ ]{ }
𝐹
Résoudre l’équation statique : {𝑃𝐵 } = [ 𝐾𝐵𝐵 𝑌𝐵 avec {𝑃𝐵 } = { }
𝐹

D’où le vecteur déplacement :

𝑦1
∗ ] −1 { }
𝐹𝑙3 1 9,6 6,6 1 𝐹𝑙3 1 16,2
{𝑌𝐵 } = { } = [ 𝐾𝐵𝐵 𝑃𝐵 = [ ] { }= { }
𝑦3 2𝐸𝐼 48,6 6,6 9,6 1 2𝐸𝐼 48,6 16,2

𝑦2 𝑦1
{𝑌𝐴 } = −𝐾𝐴𝐴 −1 . 𝐾𝐴𝐵 {𝑌𝐵 } ⟹ { } = −𝐾𝐴𝐴 −1 . 𝐾𝐴𝐵 { }
𝑦4 𝑦3

1 4
𝑦2 𝑦1 3 1
{ } = −𝐾𝐴𝐴 −1 . 𝐾𝐴𝐵 { } = [ 5𝑙 5𝑙 ] 𝐹𝑙 1
16,2 { }
𝑦4 𝑦3 −4 −1 2𝐸𝐼 48,6 1
5𝑙 5𝑙
𝑦2 𝐹𝑙3 1 1
{ }= 16,2 { }
𝑦4 2𝐸𝐼 48,6 −1

Transformation de coordonnées
L’assemblage de toutes les matrices élémentaires de raideur et de masse constituant la structure ne
peut se faire que si toutes ces matrices sont écrites dans un même repère global. Par conséquent, toute
matrice dont le repère local forme un angle avec le repère global doit être projetée dans le repère
global afin de pouvoir procéder à l’assemblage.
Y
2
y
y
x
1
x
3
y
x

D’après la figure au dessus, les éléments 1 et 3 forment un angle avec le repère global, par
conséquent il faudrait projeter les matrices élémentaires (matrices dans les repères locaux) sur le
repère global pour ensuite procéder à l’assemblage des matrices afin de déduire la matrice globale de
la structure dans le repère global XOY.
Transfert de la matrice des raideurs du repère local au repère global :

Y 𝑃̅4 P5
P4 𝑃̅4
P5
y P4
𝑃̅6 ; P6 θ
𝑃̅5 θ
𝑃̅5
𝑃̅1 P2
PP
1

1 X
𝑃̅3 ; P3 ̅
𝑃
𝑃̅22

Pi représente la charge sur le repère local xoy et 𝑃̅i la charge dans le repère global XOY.
𝑃1 = 𝑃̅1 cos(𝜃) − 𝑃̅2 sin(𝜃 )

𝑃2 = 𝑃̅1 sin(𝜃 ) + 𝑃̅2 cos(𝜃)

𝑃3 = 𝑃̅3

𝑃4 = 𝑃̅4 cos(𝜃) − 𝑃̅5 sin(𝜃 )

𝑃5 = 𝑃̅4 sin (𝜃 ) + 𝑃̅5 cos(𝜃)

𝑃6 = 𝑃̅6
{

L’équation s’écrit sous forme vectorielle :

cos(𝜃 ) sin(𝜃 ) 0 0 0 0
𝑃1 𝑃̅1
− sin (𝜃 ) cos(𝜃 ) 0 0 0 0
𝑃2 𝑃̅2
𝑃3 0 0 1 0 0 0 𝑃̅3
=
𝑃4 0 0 0 cos(𝜃 ) sin(𝜃 ) 0 𝑃̅4
𝑃5 𝑃̅5
{ 𝑃6 } 0 0 0 −sin(𝜃 ) cos(𝜃 ) 0
{ 𝑃̅6 }
[ 0 0 0 0 0 1]

D’où {𝑃} = [𝑇]{𝑃̅} avec [𝑇] est appelée matrice de transformation de coordonnées.

De la même manière : {𝛿 } = [𝑇]{𝛿̅}


Matrice des raideurs dans le repère global :
L’équation d’équilibre statique s’écrit :

{𝑃} = [𝐾 ]{𝛿 }
En remplaçant {𝑃} et {𝛿 } l’équation devient :
[𝑇]{𝑃̅} = [𝐾 ][𝑇]{𝛿̅} [𝑇]−1 [𝑇]{𝑃̅} = [𝑇]−1 [𝐾 ][𝑇]{𝛿̅}
D’où : {𝑃̅} = [𝑇]−1 [𝐾][𝑇]{𝛿̅} par identification avec l’équation d’équilibre dans le

repère global qui s’écrit : ̅ ]{𝛿̅}


{𝑃̅} = [𝐾 la matrice des raideurs dans le repère global

s’écrit alors : ̅ ] = [𝑇]−1 [𝐾 ][𝑇]


[𝐾
La matrice [𝑇] étant une matrice orthogonale alors : [𝑇]−1 = [𝑇]𝑇 .
La matrice des raideurs dans le repère global s’écrit alors :

̅ ] = [𝑻]𝑻 [𝑲][𝑻]
[𝑲
Cette relation est aussi valable pour la matrice masse :

̅ ] = [𝑻]𝑻 [𝑴][𝑻]
[𝑴

Application :

1 3
l=6m
l/2 q l/2 E= 31000 MPa
q = 8 t/m
5
l 6 30 cm
2 4
l 50 cm

30°

1) Déterminer les déplacements des ddl non bloqués.

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