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Université Abdou Moumouni de Niamey

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FSEG)


COURS DE COMPTABILITE DES ASSURANCES
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CHAPITRE 3 : ANALYSE DES OPERATIONS COURANTES

Le plan comptable (OHADA) (Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des


Affaires) a été créé par le traité du 17 octobre 1993, Port-Louis (île Maurice). Cette organisation
regroupe 16 pays (les 14 pays de la Zone du franc CFA, plus les Comores et la Guinée Conakry) et elle
reste ouverte à tout État du continent africain. Les travaux réalisés à la suite du Traité de l'OHADA
comportent un important volet de "Droit comptable" destiné à favoriser l'harmonisation comptable ; ils
ont servi de constante référence dans l'élaboration du SYSCOA (système comptable de l'Ouest africain).
Le SYSCOA s'appuie sur l'Acte uniforme relatif au Droit comptable prévu dans le Traité de
l'OHADA. Sont seuls exclus de son champ d'application les banques, les établissements financiers, les
compagnies d'assurances, ainsi que les entreprises soumises aux règles de la comptabilité publique (art.
2 et 5).

C’est pour cette raison que le code CIMA a mis en place une comptabilité propre aux
compagnies d’assurance. C’est ainsi que le livre 4 du code édicte les règles comptables applicables aux
organismes d’assurance.

En effet, l’article 401 du code des Assurances dispose : « Les entreprises d’assurance soumises
au contrôle de l’Etat, qu’il s’agisse d’entreprises de droit national ou de succursales d’entreprises
étrangères, doivent établir leur comptabilité dans la forme prévue par le présent Code. Leur comptabilité
doit notamment faire apparaître, par exercice et pour chacune des catégories indiquées à l’article 411, les
éléments suivants de leurs affaires brutes de cessions et de leurs affaires cédées : primes, sinistres,
commissions, provisions techniques. »

I. Dispositions générales

I.1 Valeur probante d’une comptabilité bien tenue

Tous les moyens ou procédés peuvent être utilisés en ce qui concerne les documents comptables. Ceux-
ci doivent toutefois conférer un caractère d’authenticité aux écritures comptables. En effet, la
comptabilité régulièrement tenue peut être admise en justice pour servir de preuve. En résumé, pas
d’obligation de moyens mais une obligation de résultat.

I.2 Qualification du personnel et contrôle interne

De façon à ce que la comptabilité soit bien tenue, le personnel de ce service doit être « qualifié » (article
310) et suffisamment nombreux. L’entreprise établit et met en œuvre des procédures suffisamment
fiables permettant un contrôle interne satisfaisant. Ces procédures doivent également permettre le
contrôle externe de sa comptabilité, par les commissaires aux comptes comme par la Commission.

I.3 Contrôlabilité du système comptable

D’après l’article 310, la Commission peut demander aux entreprises, outre la communication des
rapports de commissaires aux comptes, « tous documents comptables. » Le même article dispose qu’elle
peut aller jusqu’à demander la certification de ces documents.

I.4 Utilisation de l’informatique en comptabilité

Il est possible pour une société d’utiliser l’informatique pour tenir sa comptabilité, même si cela ne
l’exonère pas de disposer, pour chaque donnée, d’une pièce justificative constituée par un écrit. Dans ce
cas, différentes obligations doivent être respectées (article 407).
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I.4.1 Informatique : Obligation de contrôlabilité


Le système de traitement doit garantir toutes les possibilités d’un contrôle.
Le contrôleur doit avoir accès à la documentation relative aux analyses, à la programmation et à
l’exécution des traitements.
Les procédures de traitement automatisées doivent permettre de contrôler si les exigences de
sécurité et de fiabilité requises ont été respectées.

I.4.2 Informatique : Nécessité de garder des éléments papier


Chaque donnée doit s’appuyer sur une pièce justificative constituée par un document écrit.
De la sorte, l’origine, le contenu et l’imputation de chaque donnée est clair.
Un document écrit intelligible doit constater l’existence de données prises en charge par un
procédé qui, autrement, ne laisserait aucune trace.

I.4.3 Informatique : Piste d’audit


La notion de piste d’audit explicite la façon de justifier les chiffres figurant dans les comptes. La
piste d’audit consiste en un ensemble de procédures internes, qui doit permettre :
1. De reconstituer les opérations dans un ordre chronologique ;
2. De justifier toute information par une pièce d’origine. Pour cela, il doit exister un
cheminement ininterrompu entre la pièce d’origine et le document de synthèse. En
pratique, cela revient à décomposer le chiffre en sous-totaux ;
3. D’expliquer l’évolution des soldes d’un arrêté à l’autre par la conservation des
mouvements ayant affecté les postes comptables.

L’article 407 précise ainsi qu’il doit être possible, à partir des données de base, de reconstituer
les éléments des comptes, états et renseignements soumis à la vérification. Inversement, les données
entrées doivent pouvoir être retrouvées à partir des comptes, états et renseignements.
Tout solde de compte doit pouvoir être justifié par un relevé des écritures dont il procède à partir
d’un autre solde de ce même compte.

I.4.4 Informatique : Respect d’un ordre chronologique


Sur un support offrant des conditions de garantie et de conservation satisfaisantes en matière de
preuve, doivent être établies par le système des états périodiques et datés récapitulant dans un ordre
chronologique toutes les données qui y sont entrées.
Il est précisé que la forme retenue doit interdire toutes insertions intercalaires ainsi que toutes
suppressions ou additions ultérieures.

I.5 Justifications des écritures comptables


Toutes les écritures comptables doivent pouvoir être justifiées par l’entreprise. Cela concerne
également les écritures relatives aux opérations à l’étranger.

I.6 Référence dans le Code

Les entreprises sont astreintes à la tenue de documents comptables nombreux, qui sont
récapitulés à l’article 412. Ces documents sont normalisés, et leur liste est fixée.

I.7 Le livre-journal général


Le livre-journal général est le document, relié, sur lequel sont reportées les récapitulations
périodiques des différentes opérations.
Les opérations sont ainsi enregistrées « au jour le jour ». Cet enregistrement doit être :
-Chronologique (la date comptable est celle de la pièce justificative) ;

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-Effectuée opération par opération (les différentes opérations ne doivent pas être globalisées en
une opération unique) ;
-Sans blanc, ni lacune, ni transport de marge [ni rature].

I.8 Le grand livre général


A partir du livre-journal général, les opérations sont ensuite reportées sur le grand-livre général.
Il reprend toutes les opérations du livre-journal général, mais en les classant par comptes,
conformément au plan comptable des assurances.
Le grand livre général permet ainsi de faire le solde de chaque compte.

I.9 Autres Documents comptables

a) Les livres associés à l’inventaire


Le livre des balances trimestrielles de vérification donne, au dernier jour de chaque trimestre
civil (31 mars, 30 juin, 30 septembre et 31 décembre), la récapitulation des soldes de tous les comptes
ouverts au grand-livre général.
Le livre relié des inventaires annuels est celui où sont transcrits les résultats des inventaires.
Le dossier des opérations d’inventaire est, enfin, l’ensemble des documents justifiant les chiffres
d’inventaire, du bilan, du compte d’exploitation et du compte de pertes et profits.

b) Les livres associés à la caisse


Le ou les livre(s) de caisse(s) donnent le solde de caisse journalier, et classent les entrées et les
sorties.
Les livres de banques et de chèques postaux sont tenus de façon analogue.
Tous ces livres peuvent être tenus en un seul document.
Enfin, on attend de l’entreprise qu’elle dispose de relevés journaliers du montant des avoirs de
trésorerie : caisse, banques et chèque postaux.

II. Les documents supports


II.1 Enregistrement extracomptable des contrats

II.1.1 Numérotage continu des polices ou des assurés

Aux termes de l’article 414 du Code, les entreprises ont le choix entre :
1. Délivrer les polices sous un numérotage continu (pouvant comprendre plusieurs séries), sans
omission ni double emploi ;
2. Affecter aux assurés des numéros continus répondant aux mêmes exigences.
Si la 1ère possibilité est choisie, les avenants sont rattachés à la police qu’ils modifient.
Les informations relatives à ces documents doivent être d’un « accès facile ».

II.1.2 Mentions obligatoires

Les éléments suivants doivent obligatoirement être indiqués dans la liste :


o Soit le numéro de la police (ou de l’avenant), soit le numéro de l’assuré avec toutes les polices
ou avenants le concernant ;
o Date de souscription, durée du contrat ;
o Nom du souscripteur, de l’assuré ;
o Éventuellement nom ou code de l’intermédiaire ;
o Date et heure de la prise d’effet stipulée au contrat ;
o Date de motif de sortie éventuelle ;
o Monnaie dans laquelle le contrat est libellé ;
o Catégorie et sous-catégories d’assurance ;
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o Montant des limites de garantie, du capital ou de la rente assurée.

II.1.3 Intérêt de cet enregistrement

L’enregistrement permet de suivre en détail son portefeuille, en termes de nombre de risques, durée des
contrats, montants garantis, etc.
Il permet également de faire des études. Par exemple :
 Quel est le nombre d’assurés apportés par le courtier C ?
 Quelles sont les principales raisons des résiliations de contrats ?
L’archivage de la police et des avenants est de plus facilité.

II.2 Mention de la prime dans la police

II.2.1 Rappels sur la prime ou cotisation d’assurance

Le contrat d’assurance est un engagement réciproque.


En contrepartie de la prime que le souscripteur est obligé de payer (article 12 du Code),
l’assureur promet une prestation en cas de survenance de l’aléa défini.
A la place de « prime », on utilise aussi le terme de cotisation en assurance.

II.2.2 Inscription de la prime dans la police


La police d’assurance, qui est la formalisation par écrit du contrat d’assurance, doit
obligatoirement indiquer la prime ou cotisation d’assurance.
Ce principe est posé par l’article 8 du Code.
Dès lors, disposant de la liste des polices d’une part, et de la prime afférente à chaque police
d’autre part, il est aisé pour l’assureur de sommer les primes d’assurances.
A partir de là, on obtient le chiffre d’affaires (cf. plus loin).

II.3 La décomposition de la prime


II.3.1 La notion de prime pure

La prime pure correspond au prix du risque. On l’appelle parfois aussi prime théorique.
Il s’agit du prix du montant dont doit disposer l’assureur pour dédommager (en moyenne) les
assurés suite aux sinistres survenus, sans excédent, ni déficit.
La totalité de l’encaissement pur sera donc retournée aux assurés sous forme de prestations.

II.3.2 Le calcul de la prime pure


La prime pure est calculée en prenant en considération différents éléments : probabilité de
survenance ou fréquence des sinistres, coût moyen, etc.
En assurance non-vie, on néglige en général les produits financiers.
En assurance vie, les produits financiers sont le plus souvent modélisés (ce qui se matérialise par
une actualisation des flux).

II.3.3 Le chargement de sécurité

La prime pure correspond à l’espérance du coût du sinistre. Dès lors, faire payer la prime pure
revient à admettre que la compagnie fera des pertes, ce qui n’est pas satisfaisant. En pratique, on ajoute
alors à la prime pure un chargement de sécurité.
Cela permet également gommer les écarts de sinistralité liés au fait que les hypothèses de la loi
des grands nombres ne sont qu’imparfaitement vérifiées.

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II.3.4 Les chargements de gestion


Même une fois ajoutés le chargement de sécurité, la prime ainsi perçue risque de ne pas être
suffisante.
En effet, l’assureur doit supporter différents frais se rapportant directement à la gestion des
contrats.
Les frais relatifs à la gestion des contrats sont, par exemple :
•Envoi de documents ;
•Expertise des sinistres ;
•Gestion du paiement des prestations ;
•Etc.
On doit donc ajouter à la prime des chargements de gestion.

II.3.5 Les chargements d’administration


Outre les frais se rapportant à la gestion des sinistres, la compagnie doit également faire face à
des frais généraux, dits d’administration.
Les frais d’administration sont, par exemple :
•Paiement des factures (eau, électricité, etc.) ;
•Paiement des salaires ;
•Loyer de l’immeuble ;
•Etc.
Pour couvrir ces frais, il faut donc augmenter la prime de chargements d’administration.

II.3.6 Les chargements d’acquisition


Dans certains cas, la société d’assurance fait appel à des intermédiaires pour vendre ses contrats.
Le cas le plus courant est celui du courtier. Cet apporteur d’affaires doit être rémunéré, par ces
commissions.
La prime se trouve alors augmentée de chargements d’acquisition.

Remarque : Parfois, l’intermédiaire est également chargé de la gestion des sinistres.

II.3.7 Les chargements fiscaux


Les primes d’assurance sont majorées d’une taxe d’assurance, qui est reversée aux Etats.
Divers autres chargements fiscaux peuvent ou pourraient impacter le montant de la prime.

II.3.8 Décomposition théorique de la prime


Dans de nombreux cas, par souci de simplification, l’hypothèse théorique suivante est retenue pour la
décomposition de la prime commerciale (hors chargements fiscaux) :
66 % de prime pure ;
20 % de chargements d’acquisition ;
14 % de chargements généraux (8 % liés à l’encaissement + 6 % courant pendant la durée du
contrat).
Cette décomposition, à connaître, permet de comprendre certaines conventions (cf. provision pour
risques en cours).

II.3.9 Décomposition de la prime


Au final, la prime payée par l’assuré, qu’on appelle prime chargée ou prime commerciale est la
somme de :
•La prime pure ;
•Les chargements de gestion et d’administration ;
•Les chargements d’acquisition (s’il y a lieu) ;
•Les chargements fiscaux.
Le chiffre d’affaires d’un exercice est égal à la somme des primes commerciales nettes de tous
chargements fiscaux payées par les assurés durant l’exercice.
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II.4 Prime émise

La prime émise correspond à la prime commerciale hors chargements fiscaux.


Le chiffre d’affaires est donc égal à la totalité des primes émises (définition la plus courante).
La prime est comptabilisée au moment de son émission (= facture), et non au moment de
l’encaissement.

En pratique, il faut tenir compte de ce qu’il y a en général des intermédiaires (courtiers, agents
généraux, etc.) qui ont apporté l’affaire. Ces derniers sont intéressés à l’opération d’assurance, et sont
rémunérés via des commissions.
En général, le commissionnement s’exprime sur la prime hors chargements fiscaux, en
pourcentage de celle-ci.

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III. Enregistrement extracomptable des sinistres


III.1 Définition du sinistre
Un sinistre est un événement qui fait jouer la garantie du contrat d’assurance. Quelques exemples de
sinistres :
•Incendie d’une maison ;
•Décès ;
•Rachat partiel dans un contrat d’épargne ;
•Entrée en dépendance ;
•Bris de glace ;
•Etc.
Ce n’est pas l’événement en tant que tel qui définit le sinistre, sa survenance dans le cadre d’un
contrat bien précis !

III.2 Numérotage continu des sinistres

Les événements, les sinistres faisant jouer ou susceptibles de faire jouer au moins une des garanties
prévues au contrat, ou les sorties, sont enregistrés dès qu’ils sont connus, sous un numérotage continu
pouvant comprendre plusieurs séries.
Cela ne concerne pas les opérations d’assurance maladie et marchandises transportées.
A l’exception de la branche transport où il est effectué par exercice de souscription, il est effectué par
exercice de survenance
Cet enregistrement comporte les informations suivantes :
•Date et numéro de l’enregistrement ;
•Numéro de police ;
•Nom de l’assuré ;
•Date de l’événement.
D’autres informations doivent être portées sur un document facilement consultable :
•Numéro de l’enregistrement ;
•Numéro de la police et désignation du bureau décentralisé, de l’agence ou du courtier dont
dépend la police ;
•Nom de l’assuré ;
•Date de survenance de l’événement ;
•Catégorie ou sous-catégorie de la garantie mise en jeu ;
•Nature de l’événement ou du sinistre ou motif de la sortie ;
•Désignation des victimes ;
•Bénéficiaires ou adversaires ;
•Première estimation du coût ;
•Évaluation successive des sommes à payer (sauf si la société est réglementairement dispensée
d’utiliser la méthode dossier par dossier) ;
•Mention des réclamations en justice ;
•Date et montant des paiements effectués (distinction entre sommes payées en principal et en
frais accessoires) ;
•Date et montant des recours et sauvetages perçus ;
•Évaluation successive des sommes à recouvrer.

III.3 Généralités
a) Conséquences de l’occurrence d’un sinistre

La survenance du sinistre génère pour l’assureur une dette à l’égard d’un bénéficiaire prévu au
contrat.
Mais pas forcément nommé au contrat (ex : tiers victime en responsabilité civile)
L’assureur est en effet tenu de payer l’indemnité ou la somme stipulée au contrat.

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b) Rôle des différentes directions
En pratique, les sinistres sont gérés par un service sinistres, qui est parfois externalisé ou
découpé par risques ou par fonctions.
Il est chargé de :
•Déterminer les droits des bénéficiaires ;
•Ordonnancer les règlements ;
•Évaluer les restes à payer dossier par dossier.
L’actuariat évalue ensuite les restes à payer à inscrire dans les comptes par catégorie de risque et
par exercice de survenance.
L’assureur n’a pas d’augmentation de patrimoine en contrepartie, le sinistre constitue une
charge.
La comptabilité contrôle que les ordonnancements de règlement sont accompagnés des
justificatifs prévus par la procédure de l’entreprise (→ piste d’audit), puis procède aux règlements.
Elle vérifie aussi que les évaluations qui lui sont communiquées sont exhaustives puis les
comptabilise.

Classification des sommes à payer :


Outre la somme stipulée au contrat, l’assureur doit régler d’autres dépenses :
•Expertises (vérification du questionnaire de souscription, rapport sur l’état du dommage
ou du bien endommagé, etc.) et d’autres frais externes qualifiés d’accessoires de
sinistres ;
•Frais de gestion du sinistre (ouverture matérielle d’un dossier, missionnement d’expert,
etc.) du service sinistres ou d’un tiers à qui cette charge est confiée.
On distingue alors le paiement du sinistre en principal des frais de gestion.
Les frais peuvent être décomposés en frais de internes ou externes.

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IV. Comptabilisation

IV.1 Les primes

Exemple d’émission avec commission


On prend une société non-vie qui émet une prime de 1 000 (hors chargements fiscaux).
Les 1 000 comprennent un commissionnement de 20 % au courtier apporteur d’affaires et la taxe
d’assurances est fixée à 15 %.
Donnez les écritures comptables afférentes à l’opération.

A l'émission de la prime

N° de compte Intitulé simplifié Débit Crédit


N° comptes Intitulé simplifié Débit Crédit
41 Assurés et intermédiaires 1 150
435 Taxes sur les contrats d’assurance 150
702 Primes émises 1 000
Emission de la prime
65 Commissions 200
41 Assurés et intermédiaires 200
Constatation de la charge de commission
56 Banque 1.150
41 Assurés et intermédiaires 1.150
Encaissement de la prime
41 Assurés et intermédiaires 200
56 Banque 200
Règlement de la commission
41 Taxe sur les contrats d’assurance 150
56 Banque 150
règlement de la taxe due à l’Etat

IV.1 Les Sinistres payés

N° comptes Intitulé simplifié Débit Crédit


6020 Sinistres Payés 1 000
56 Banque 1 000
Au paiement du sinistre

V Notion de catégories d’assurance


V.1 Distinction assurance vie/non vie
L’article 300 du Code indique qui est soumis au contrôle de la CRCA :
1° Les entreprises qui contractent des engagements dont l’exécution dépend de la durée de la vie
humaine ou qui font appel à l’épargne en vue de la capitalisation […] ;
2° Les entreprises d’assurance de toute nature y compris les entreprises exerçant une activité
d’assistance et autres que celles visées au 1°.
Le 1° représente l’assurance vie, et le 2° l’assurance non vie (ou IARD).

V.2 Principe de spécialisation


Une entreprise d’assurance ne doit pas pouvoir pratiquer à la fois de l’assurance vie et de la non vie.
Pourquoi ?

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Le Code a intégré ce principe de spécialisation, dans son article 300 : « Toute entreprise réalisant des
opérations définies au 1° de l’article 300 ne peut pratiquer en même temps les opérations définies au 2°
du même article. »

V.3 Notion de branche et de catégorie d’assurance


Pour fonctionner, une entreprise d’assurance doit disposer d’un agrément dans une branche d’activité
(ex : branche caution).
L’utilisation de ces branches doit permettre d’étudier la rentabilité de la société sur ses différentes
activités.
Toutefois, la distinction opérée concerne non pas la branche d’activité, mais la catégorie comptable.

V.4 Liste des catégories d’assurance IARD - article 411


Les différentes catégories d’assurance IARD sont :
•Accidents corporels et maladie (dont accidents du travail) ;
•Véhicules terrestres à moteur : responsabilité civile ;
•Véhicules terrestres à moteur : autres risques ;
•Incendie et autres dommages aux biens ;
•Responsabilité civile générale ;
•Transports aériens ;
•Transports maritimes ;
•Autres transports ;
•Autres risques directs dommages ;
•Acceptations dommages.

V.5 Liste des catégories d’assurance Vie - article 411


Les différentes catégories d’assurance Vie sont :
•Assurance sur la vie humaine : grande branche ;
•Assurance sur la vie humaine : collectives ;
•Assurance sur la vie humaine : complémentaires ;
•Assurance sur la vie humaine : autres risques ;
•Capitalisation ;
•Acceptations vie.

V.6 Incidences comptables


L’article 401 indique que la comptabilité doit faire apparaître, pour chaque catégorie, les éléments
suivants de leurs affaires brutes de cessions et de leurs affaires cédées :
•Primes ;
•Sinistres ;
•Commissions ;
•Provisions techniques.
Un tel suivi permet d’observer la rentabilité de chaque catégorie d’assurance.
Signalons qu’en pratique, le découpage retenu par les assureurs est bien plus fin : c’est nécessaire à leur
gestion.

V.7 Cas particulier de l’assurance automobile - article 411-1


L’assurance automobile joue un rôle très important dans le secteur de l’assurance en Afrique (38 % des
primes en 2009, sur 16 pays représentatifs de la FANAF). Des catégories comptables plus détaillées ont
alors été créées pour les véhicules terrestres à moteur :
•Véhicules de tourisme ;
•Véhicules de transport privé ;
•Véhicules de transport public de marchandises ;
•Véhicules de transport public de voyageurs ;
•Véhicules à deux roues ;
•Autres véhicules (véhicules spéciaux, engins de chantiers, etc.).
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Bibliographie :
Code des assurances des états membres de la CIMA (Code CIMA)
Assurance (Comptabilité, Règlementation et Actuariat) Alain TOSETTI 2ème édition Février 2002
Cours de comptabilité des assurances à l’Institut International des Assurances de Yaoundé (MST-A2),
Dénis NEITER, Novembre 2011.

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