Vous êtes sur la page 1sur 12

Fondamentaux du droit

Cas de révision n°4 (mai 2023)

« Synthèse et annales » - ELEMENTS DE CORRECTION

I/ Revue d’exercices étudiés durant l’année : corrigés disponibles sur l’ENT


Les sources du droit : analyse documentaire, cas 2 p. 22 (TD n°3)
Les MARD : analyse documentaire, cas 5 p. 84-85 (TD n°6)
Le droit de propriété : cas pratique sur l’usufruit et la nue-propriété, application 5
p. 168 (TD n°11)
La location-gérance et la vente du fonds de commerce : cas 6 p. 256-257 (TD n°16)
Les sûretés : cas 4 p. 272 (TD n°17)

Bonus :
Les vices du consentement : cas 6 p. 212-213 (TD n°14)
La responsabilité civile contractuelle : cas 6 p. 235 (TD n°15)
Les contrats de financement de l’entreprise : cas 6 p. 274 (TD n°17)
La responsabilité pénale : cas 6 p. 295s. (TD n°21)

II/ Cas d’annales ciblés :

A. Sources du droit

Cas pratique (DCG 2016)


Gérard DUBLET, âgé de 55 ans, est propriétaire d’un domaine agricole dans le pays de Saint-Brieuc,
qu’il exploite sous forme d’entreprise individuelle depuis vingt ans. Il est marié à Germaine DUBLET,
âgée de 52 ans, qui assiste son mari dans l’entreprise familiale.
Le domaine comprend une centaine d’hectares de terrains affectés à la culture de céréales et une
quarantaine d’hectares de prairie pour les besoins de l’élevage d’un troupeau de chèvres.
Gérard DUBLET vend ses productions agricoles et laitières à des coopératives et à des intermédiaires
qui en assurent la commercialisation auprès de la grande distribution.

Un règlement européen, récemment adopté, fixe de nouvelles normes d’hygiène pour les cuisines
d’établissements recevant du public. La loi française comporte des dispositions contraires à ce règle-
ment en la matière.
Travail à faire

Auquel de ces textes Gérard DUBLET doit-il se conformer ?

Fondamentaux du droit – cas de révision n°4 mai 2023


DCG1 Cours de Monsieur Dabadie 1
Règle de droit
Le règlement européen est un acte de l’Union européenne. Il s’agit d’une norme à caractère général
et impersonnel qui s’applique directement dans les Etats membres dès sa publication, sans qu’il soit
nécessaire d’adopter des mesures nationales de transposition.
En vertu du principe de primauté du droit européen, le texte national contraire à une norme
européenne doit être écarté.
Application
Gérard DUBLET doit se conformer au règlement européen récemment adopté même s’il est contraire
à la loi française.

B. Les MARD

Cas pratique MARD (DCG 2015)


Charles HELDER a créé une épicerie fine à Lille qu’il exploitait avec son épouse Suzanne. Au décès de
Charles, son fils Jacques, âgé de 20 ans, a repris le commerce qu’il exploite sous l’enseigne « LILLE Ô
SAVEURS ».
Toujours soucieux de développer sa marque « LILLE Ô SAVEURS », Jacques HELDER s’apprête à signer
un contrat avec la société ALTOR pour permettre l’implantation de l’enseigne dans de nouveaux
espaces (gares, aéroports, parcs d’exposition, etc.). Souhaitant éviter le recours au juge en cas de
conflit avec ALTOR, Jacques HELDER aimerait prévoir dans ce contrat la possibilité d’un autre mode
de règlement des litiges.
Travail à faire
Quelle est la clause la plus pertinente pour régler les éventuels litiges pouvant survenir concernant
le contrat entre Jacques HELDER et la société ALTOR ?
Règle de droit : La clause compromissoire est une clause contractuelle par laquelle les parties à un
contrat conviennent de soumettre les litiges pouvant survenir à l’occasion de contrat à l’arbitrage.
Cette clause ne peut être stipulée qu’entre deux professionnels. Elle doit être écrite. Elle doit
désigner les arbitres ou prévoir les modalités de leur désignation.
La clause compromissoire rend irrecevable une action devant les juridictions ordinaires.

Application : Jacques HELDER et la société ALTOR sont deux professionnels. L’insertion d’une clause
compromissoire dans le contrat (écrit) qui les lie est donc valable et permet d’éviter le recours au
juge.

C. Le droit de propriété

Cas pratique propriété (DCG 2018)


Charles ACKER s’est remarié avec Sophie ROCHER en 2005 sans contrat de mariage. Leur
fille Victoire vient d’obtenir son baccalauréat et sera étudiante à Tours dès la rentrée
prochaine.

Charles ACKER souhaite faire donation à sa fille d’un studio situé à Tours et acquis
ensemble en 2010 par les époux. Or, Sophie s’oppose à cette donation.

Travail à faire

Fondamentaux du droit – cas de révision n°4 mai 2023


DCG1 Cours de Monsieur Dabadie 2
Charles ACKER peut-il consentir cette donation sans l’accord de son épouse ?

Règles juridiques

Pour la logique du régime légal :

Les époux mariés sans contrat de mariage sont placés sous le régime de la communauté
légale ou régime de la communauté réduite aux acquêts. En l’absence de régime
conventionnel, la loi place les époux d’office sous le régime légal.

Le régime légal comprend deux masses de biens :

- les biens propres à chaque époux sont les biens acquis avant le mariage et
ceux recueillis à titre gratuit après le mariage (donations ou les successions),
- les biens communs ou acquêts sont les biens acquis durant le mariage à titre
onéreux

Distinction des types d’actes

Pour les actes conservatoires et les actes d’administration, chaque époux a le pouvoir de
gérer seul les biens communs.

Mais pour d’actes de disposition c’est-à-dire les actes qui impactent le patrimoine, les
époux ne peuvent l’un sans l’autre les consentir.

Application

Le studio dont Charles ACKER veut faire donation à sa fille Victoire est un bien commun
acquis par les deux époux en 2010.

La donation est un acte de disposition qui requiert l’accord des deux époux puisque la
propriété en est conjointe.

Charles ne peut donc pas consentir cette donation sans le consentement de son épouse.

D. Les contrats sur le fonds de commerce

Cas pratique location-gérance (DCG 2015)


Jacques HELDER ouvre une deuxième épicerie à Lille. Après l’avoir exploitée pendant trois ans, il
n’est plus en mesure d’assurer simultanément la gestion des deux commerces. Pour cela, il souhaite
signer un contrat de location-gérance pour une durée de cinq ans concernant cette deuxième
boutique.
Travail à faire
Les conditions pour mettre ce fonds de commerce en location-gérance sont-elles remplies ?
Règle de droit : La location-gérance est un contrat par lequel le propriétaire d’un fonds de commerce
va en confier l’exploitation à un gérant libre. Le locataire-gérant exploite le fonds à ses risques et
périls.

Fondamentaux du droit – cas de révision n°4 mai 2023


DCG1 Cours de Monsieur Dabadie 3
Le locataire-gérant doit avoir la qualité de commerçant.
Le fonds doit avoir été exploité préalablement pendant au moins deux ans.
Le contrat de location-gérance doit faire l’objet d’une publicité dans un journal d’annonces légales
sous quinzaine et au BODACC. Le locataire-gérant doit être immatriculé au RCS et indiquer sa qualité
sur tous les documents commerciaux.
Application : Jacques HELDER est propriétaire de son fonds de commerce et l’a exploité pendant trois
ans. Il peut donc le mettre en location-gérances. Armand DESSAY doit avoir la capacité commerciale
et devra s’immatriculer au RCS.

Le locataire-gérant, Armand DESSAY, s’est fortement investi dans le développement de la clientèle du


magasin, ce qui a permis d’augmenter la valeur du fonds. Au terme du contrat, Jacques HELDER
souhaite toutefois confier la location-gérance à son cousin. Armand DESSAY exige une indemnité du
fait du non-renouvellement du contrat de location-gérance et de l’accroissement de la valeur du
fonds.
Travail à faire
Armand DESSAY peut-il demander une indemnité au terme du contrat ?
Règle de droit : Au terme d’un contrat de location-gérance, le locataire-gérant n’a droit à aucune
indemnité d’éviction ou compensant l’accroissement de la valeur du fonds.

Application au cas : Armand DESSAY ne peut demander aucune indemnité au terme du contrat.

Cas pratique vente du fonds de commerce (DCG 2018)


Charles ACKER est commerçant. Proche de la retraite, il aspire maintenant à davantage de
tranquillité. Il a beaucoup travaillé pour faire prospérer son activité et comme sa fille
n’envisage pas de reprendre l’affaire familiale, il est maintenant décidé à vendre son fonds
de commerce.

Hélène LEPAGE, cliente et amie de Charles ACKER depuis plusieurs années, entend saisir
l’opportunité et souhaite se porter acquéreuse du fonds de commerce. En effet, elle vient
d’être licenciée pour raisons économiques et considère qu’il est temps de réaliser son rêve :
se mettre à son compte. Elle possède des économies et ses indemnités de licenciement
peuvent constituer un apport intéressant en vue d’un prêt.

Par ailleurs, elle a acquis de l’expérience dans le domaine de la restauration car elle a
souvent donné un coup de main à Charles ACKER lorsque celui-ci avait besoin des services
d’une personne engagée en extra.

Charles ACKER est inquiet car il se demande si Hélène LEPAGE est bien solvable.

Travail à faire

Quelles sont les garanties dont Charles ACKER bénéficie en cas d’insolvabilité d’Hé-
lène LEPAGE ? À quelles conditions sont-elles effectives ?

Règles juridiques

Fondamentaux du droit – cas de révision n°4 mai 2023


DCG1 Cours de Monsieur Dabadie 4
Le privilège du vendeur est un droit qui garantit le paiement du prix par l’acquéreur et
confère à son titulaire un droit de suite et un droit de préférence :

- un droit de suite : en cas de cessions successives du fonds, le vendeur peut provoquer


la vente et se faire payer par le nouvel acquéreur,

- un droit de préférence : le vendeur est payé avant les autres créanciers en cas de re-
vente du fonds.

Il faut cependant réunir deux conditions pour que ce privilège soit opposable aux tiers :

- la vente doit être constatée par acte authentique ou sous seing privé enregistré au-
près d'un notaire,

- le privilège doit être inscrit sur un registre spécial tenu au greffe du tribunal de com-
merce dans les 30 jours de la vente.

L'action résolutoire qui permet au vendeur non payé de s’adresser au tribunal de


commerce et de demander la résolution de la vente avec éventuellement restitution de la
fraction du prix déjà payée.

Il faut cependant réunir deux conditions pour que cette action résolutoire soit possible :

- le privilège du vendeur a été inscrit lors de la vente,

- l'action résolutoire doit être notifiée aux créanciers qui ont fait confiance à l’acqué-
reur : ils disposent alors d’un délai d’un mois pour payer le vendeur à la place de leur dé-
biteur, l’acheteur du fonds. Passé ce délai, le tribunal de commerce pourra prononcer la
résolution de la vente du fonds.

Solution appliquée au cas

Charles ACKER a tout intérêt à faire constater la vente par notaire, et inscrire un privilège
dans les trente jours de la vente qui va lui conférer un droit de préférence et un droit de suite
en cas de non paiement du prix. Par ailleurs, il pourra exercer une action résolutoire le cas
échéant.

E. Les sûretés

Cas pratique sûretés (DCG 2015)


Jacques HELDER envisage d’aider sa mère pour le financement des travaux de sa maison. Il doit pour
cela obtenir un crédit mais sa banque exige une garantie. Il est propriétaire de son fonds de
commerce qui est évalué à 150 000 € se décomposant ainsi :
- clientèle : 85 000 €
- stocks de marchandises : 25 000 €
- matériel : 40 000 €.

Fondamentaux du droit – cas de révision n°4 mai 2023


DCG1 Cours de Monsieur Dabadie 5
Travail à faire
Jacques peut-il utiliser le fonds de commerce pour obtenir ce crédit ? À quelles conditions ?
Règle de droit : Le fonds de commerce peut être donné en garantie par le biais du nantissement. Il
s’agit d’une sûreté réelle constituée sur le fonds de commerce.
L’assiette du nantissement inclut toujours la clientèle, le droit au bail, le nom commercial et
l’enseigne. Elle peut inclure, par stipulation expresse dans l’acte, le matériel, les droits de propriété
industrielle. Elle n’inclut jamais les marchandises.
Le nantissement doit être constaté par écrit (acte authentique ou sous seing privé). Il doit être inscrit
dans un registre spécial au greffe du tribunal de commerce dans la quinzaine de l’acte. Cette
inscription est valable dix ans et peut être renouvelée.

Application : Jacques peut nantir son fonds de commerce. Seule la clientèle et éventuellement le ma-
tériel seront pris en compte pour garantir au total une somme maximale de 125 000€.

Cas pratique sûretés (DCG 2016)


Pour financer des travaux de rénovation de sa ferme, Gérard DUBLET obtient auprès de sa banque, le
Crédit Breton Rural, l’octroi d’un crédit de 200 000 euros. Ce prêt est garanti par un cautionnement
consenti en faveur de la banque par son frère Michel, d’une part, et par son fils Norbert, d’autre part.

Quelques mois plus tard, en raison de difficultés financières, Gérard DUBLET se trouve dans
l'impossibilité de rembourser ses échéances. La banque envisage de se retourner contre les cautions.
Or, Norbert, qui vient de démissionner de son emploi de salarié pour créer une start-up, n’a pour
l’instant aucun revenu.

Travail à faire

La banque est-elle en droit de demander à Michel DUBLET le paiement de la totalité des échéances
impayées de l’emprunt contracté par Gérard DUBLET ?

Principes juridiques
Le cautionnement est un contrat par lequel une personne – la caution – s’engage à payer à la place
du débiteur en cas de défaut de paiement de ce dernier.
Il faut distinguer deux types de cautionnement :
- Le cautionnement peut être simple. Pour se défendre contre le créancier, les cautions peuvent lui
opposer deux droits : le bénéfice de discussion, c’est-à-dire imposer au créancier d’agir d’abord
contre le débiteur principal ; le bénéfice de division, c'est-à-dire demander lorsqu’'il y a plusieurs
cautions que la dette soit partagée entre elles ;
- Le cautionnement peut être solidaire. Les cautions sont dépourvues du bénéfice de discussion et
de division. Le créancier est donc en droit d’exiger de chaque caution le paiement de la totalité
de la dette.

Application au cas
Dans le cas présent, à l’échéance de l’emprunt, deux hypothèses sont envisageables. Soit les deux
cautions sont des cautions simples, la banque devra alors réclamer à chacune la moitié de la dette.
Soit les deux cautions sont des cautions solidaires, la banque peut réclamer à Michel DUBLET, la plus
solvable des cautions, la totalité de la dette.

Fondamentaux du droit – cas de révision n°4 mai 2023


DCG1 Cours de Monsieur Dabadie 6
F. Cas d’annales bonus

Commentaire d’arrêt contrats (DCG 2013)


Travail à faire

À partir des annexes 1 et 2, vous répondrez avec précision aux questions posées :

1. Quels sont les faits ayant donné lieu à l’arrêt de la Cour de cassation ?
2. Quelles sont les parties en présence dans cette affaire ? Quelle a été la procédure suivie ?
3. Quel est le problème juridique posé à la Cour de cassation ?
4. Comment la Cour de cassation a-t-elle appréhendé la notion de dol dans cette affaire ?

1. Quels sont les faits ayant donné lieu à l’arrêt de la Cour de cassation ?

M. X… a acquis auprès de la société Patrick Metz une automobile d’occasion. Le bon de commande
du véhicule indiquait que le véhicule avait été accidenté (l’employé de la société faisait état à ce titre
d’une simple aile froissée) mais avait été réparé dans « les règles de l’art ». Une expertise ultérieure a
révélé que le véhicule avait été en réalité très gravement accidenté. M. X… a ainsi assigné la société
Patrick Metz en résolution de la vente pour dol et manquement du vendeur à son obligation
d’information.

2. Quelles sont les parties en présence dans cette affaire ? Quelle a été la procédure suivie ?

En première instance, le demandeur est M. X, le défendeur est la société Patrick Metz. Un TJ a été
saisi du litige. (L’affaire porte en effet sur un montant supérieur à 10.000 euros et oppose un
particulier à un commerçant). Rien ne nous permet en revanche de déterminer ici le sens du
jugement rendu par ce tribunal.

Une des parties a néanmoins fait appel de cette décision et l’affaire a été portée devant la Cour
d’appel de Besançon. Cette dernière, par un arrêt en date du 16 juin 2010 a débouté M. X… de ses
demandes. Celui-ci a donc formé un pourvoi en cassation donnant lieu à la décision commentée.

3. Quel est le problème juridique posé à la Cour de Cassation ?

La nullité d’un contrat peut-elle être prononcée pour dol alors que le vendeur lui-même ignorait
certaines informations relatives au bien vendu ?

Ou

La nullité d’un contrat peut-elle être prononcée pour dol alors que le vendeur avait fourni des
informations contradictoires relativement au bien vendu ?

4. Comment la Cour de cassation a-t-elle appréhendé la notion de dol dans cette affaire ?

Le dol est une tromperie qui a pour effet de provoquer dans l’esprit du contractant une erreur qui le
détermine à contracter.

Fondamentaux du droit – cas de révision n°4 mai 2023


DCG1 Cours de Monsieur Dabadie 7
La Cour de cassation décide de casser l’arrêt de la Cour d’appel. Pour elle, il importe peu de savoir si
le vendeur connaissait en l’espèce l’étendue de l’accident subi par le véhicule vendu : en sa qualité
de vendeur professionnel, celui-ci est tenu envers ses clients d’une obligation de renseignement et
de conseil qui implique à sa charge une obligation de transparence vis-à-vis de l’acquéreur. Ainsi, le
vendeur, s’il ignorait l’ampleur des réparations subies par le véhicule, aurait dû informer l’acquéreur
de sa propre ignorance plutôt que de présenter le véhicule comme réparé dans les règles de l’art
suite à un modeste accident. À ce titre, les imprécisions ou contradictions du vendeur constituent
des manœuvres dolosives au sens de l’article 1116 du code civil et peuvent conduire à l’annulation
de la vente en raison des informations erronées transmises à l’acheteur.

Annexe 1 – Cour de cassation, 1ère chambre civile, 12 janvier 2012

Sur le premier moyen pris en ses troisième et quatrième branches, réunies :

Vu l'article 1116 du code civil ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué, que M. X... a acquis de la société Patrick Metz, au prix de 51 500 euros,
un véhicule BMW M3 ayant parcouru 1 600 kilomètres, selon bon de commande, du 20 janvier 2006,
portant la mention "véhicule accidenté réparé dans les règles de l'art" ; qu'au vu d'un rapport
d'expertise judiciaire révélant que, contrairement aux déclarations de l'employé de la société faisant
état d'une simple aile froissée, le véhicule avait été gravement endommagé, ce qui avait nécessité
d'importantes réparations pour plus de 38 000 euros, M. X... a assigné la société venderesse en
"résolution" de la vente pour dol et manquement du vendeur à ses obligations contractuelles ;

Attendu que pour rejeter l'action, l'arrêt énonce que l'employé de la société a précisé à l'expert ne
pas savoir ni avoir pu savoir le dommage causé au véhicule vendu ni quelles réparations il avait
subies et situé sa déclaration relative "au froissement d'une aile" bien avant la vente, en dehors de
toute opération de commande, que M. X... sachant expressément par le bon de commande que le
véhicule avait été accidenté, l'on chercherait en vain comment il aurait pu être trompé, que s'il avait
fait de l'ampleur exacte de l'accident et de la réparation un élément déterminant de son
consentement, il aurait demandé une copie de la facture de réparation ou aurait pris des dispositions
pour connaître ce qui avait été réparé, ce qu'à aucun moment il ne justifie avoir sollicité ;

Qu'en statuant ainsi alors que constitue un dol le fait, pour le vendeur professionnel, tenu d'une
obligation de renseignement et d'information envers l'acquéreur profane, de présenter un véhicule
comme "réparé dans les règles de l'art", tout en reconnaissant avoir déclaré avant la vente que
l'accident avait été limité à une aile froissée, puis ensuite avoir tout ignoré de l'ampleur de l'accident
que ce véhicule avait subi et des modalités des réparations effectuées, la cour d'appel qui n'a pas tiré
les conséquences légales de ses constatations, a violé le texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il soit besoin de statuer sur les autres griefs :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 16 juin 2010, entre les parties, par la
cour d'appel de Besançon ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se
trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Dijon ;

Annexe 2 – Extrait du Code civil

Fondamentaux du droit – cas de révision n°4 mai 2023


DCG1 Cours de Monsieur Dabadie 8
Article 1116 – Le dol est une cause de nullité de la convention lorsque les manœuvres
pratiquées par l'une des parties sont telles, qu'il est évident que, sans ces manœuvres, l'autre
partie n'aurait pas contracté.

Il ne se présume pas et doit être prouvé.

(NB : cet article a été abrogé et a été transformé, pour devenir l’article 1137 du
Code civil).

Commentaire d’arrêt responsabilité contractuelle (DCG 2017)


À partir de l’annexe 3, vous répondrez aux questions suivantes :
1. Quel est le problème de droit posé à la Cour de cassation ?

L’obligation de sécurité d’une entreprise organisatrice d’activités à risque/de saut à l’élastique


est-elle une obligation de moyens ou de résultat ?

2. Quelle est la décision de la Cour de cassation ? Expliquez précisément les arguments


juridiques sur lesquels elle s’appuie.

La Cour de cassation rejette le pourvoi et confirme la décision de la Cour d’appel.


La Cour de cassation considère que l’obligation de sécurité constitue une obligation de résultat
dès lors que son créancier ne joue pas de rôle actif dans la mise en oeuvre de l’activité et qu’il
s’en remet en conséquence totalement à l’organisateur pour assurer sa sécurité.

3. Dans le cadre d’une activité de saut à l’élastique proposée par une organisation, quel
est l’intérêt de cette décision pour les participants ?
Dans le cas d’une obligation de résultat, la seule circonstance que le résultat attendu n’ait pas été
atteint suffit pour caractériser l’inexécution du contrat / elle fait présumer l’inexécution du contrat.
La victime n’a pas à prouver la faute de l’organisateur (renversement de la charge de la preuve).
La décision de la Cour de cassation qualifie l’obligation de l’entreprise organisatrice
d’obligation de résultat. Les participants à un saut à l’élastique n’ont donc pas de preuve à
apporter en cas d’accident, hormis le contrat passé avec l’organisateur.

Annexe 3

Cour de cassation, 1ère chambre civile, 30 novembre 2016


Attendu, selon l’arrêt attaqué (Aix-en-Provence, 4 juin 2015), que Mme X..., soutenant avoir été
blessée lors d’un saut à l’élastique organisé par la société Latitude challenge (la société Latitude),
a assigné celle-ci en réparation de ses préjudices ; […]
Attendu que la société Latitude fait grief à l’arrêt d’accueillir les demandes, alors, selon le
moyen :
1°/ que l’obligation de sécurité pesant sur l’organisateur de sauts à l’élastique est une obligation
de moyens car le client joue un rôle actif en prenant seul l’initiative de sauter et en ayant une li-
berté de mouvement (qu’il doit exercer conformément aux instructions reçues) lors du saut ; qu’au
cas présent, la cour d’appel a relevé que le client effectuant le saut à l’élastique prenait une initia-
tive dans la décision de sauter ou non et dans la force de l’impulsion donnée, ce dont il résultait
qu’il intervenait activement à l’occasion du saut ; qu’en considérant, néanmoins, que le participant
n’aurait aucun rôle actif à jouer durant le saut, qu’il ne disposerait d’aucun moyen de se prémunir

Fondamentaux du droit – cas de révision n°4 mai 2023


DCG1 Cours de Monsieur Dabadie 9
lui-même du danger qu’il courait en sautant et s’en remettrait totalement à l’organisateur pour as-
surer sa sécurité, pour juger que l’obligation de sécurité de la société Latitude était une obligation
de résultat, la cour d’appel n’a pas déduit les conséquences légales de ses constatations ; […]
Mais attendu qu’après avoir énoncé que le participant à une activité de saut à l’élastique ne contri-
bue pas à sa sécurité par son comportement, la seule initiative qu’il peut avoir résidant dans la dé-
cision de sauter ou non et dans la force de l’impulsion donnée, qu’il ne dispose d’aucun moyen de
se prémunir lui-même du danger qu’il court en sautant et s’en remet donc totalement à l’organisa-
teur pour assurer sa sécurité, de sorte qu’aucun élément ne permet de considérer qu’il joue un rôle
actif au cours du saut, la cour d’appel en a exactement déduit, sans être tenue de s’expliquer sur
les éléments de preuve qu’elle décidait d’écarter, que l’obligation contractuelle de sécurité de l’or-
ganisateur d’une telle activité est une obligation de résultat […] ; que le moyen n’est fondé en au-
cune de ses branches ;
PAR CES MOTIFS : REJETTE le pourvoi.

Cas pratique financement de l’entreprise (DCG 2014)


Pour répondre aux besoins croissants de la clientèle, un des associés de la société INFOTEC, Eric
CLAIRC, s’est spécialisé, au sein de la société, dans la maintenance et l’assistance informatique
professionnelle. Cette activité nécessite des déplacements incessants chez les clients. Le dirigeant de
la société INFOTEC réfléchit donc à la possibilité d’acquisition d’un véhicule utilitaire par la société.
Cependant, les moyens financiers de la société ne permettent pas actuellement une telle dépense.

Les associés envisagent le recours au crédit-bail auprès du CREDIT AIXOIS qui propose ce type de
financement. Le choix d’INFOTEC se porte sur un véhicule commercialisé par la société MARCHAND,
concessionnaire de la marque Renault.

Travail à faire

1. En quoi consiste le crédit-bail ? Quels seront les liens contractuels entre ces différentes par-
ties ?
2. À la fin du contrat de crédit-bail, la société INFOTEC sera-t-elle propriétaire du véhicule ?

1.

En droit
Le crédit-bail est un contrat de location avec option d’achat conclu entre un établissement financier (le
crédit-bailleur) et une entreprise utilisatrice. Le contrat doit porter sur un bien meuble utilisé à des fins
professionnelles.

C’est un dispositif qui associe deux contrats intéressant trois parties :


- un établissement financier : la société de crédit-bail ;
- une entreprise utilisatrice, qui a besoin d’un matériel qu’elle ne peut pas financer à ce moment
là ;
- un fournisseur de matériel.

Les conditions de formation du crédit-bail

 Les conditions de fond


 Le contrat doit porter sur des biens meubles à usage professionnel.
 Le bien doit avoir été acheté par l’établissement financier qui le loue.
 Le contrat contient une promesse de vente autorisant l’entreprise utilisatrice à acheter le bien en
fin de bail, moyennant un prix convenu, après déduction des versements effectués à titre de
loyers.

Fondamentaux du droit – cas de révision n°4 mai 2023


DCG1 Cours de Monsieur Dabadie 10
 Les conditions de forme
 Inscription, pour 5 ans renouvelable, sur un registre spécial tenu au greffe du tribunal de com -
merce, par l’établissement financier (formalité de publicité obligatoire).
 Le preneur doit mentionner l’opération de crédit-bail dans l’annexe de son bilan.

En l’espèce
Alain SIRET, au nom de la société INFOTEC-systèmes, pourra signer un contrat de crédit-bail avec
un établissement financier. Ce dernier va alors conclure un contrat de vente avec un fabricant de
véhicules. Ainsi, un véhicule sera mis à la disposition de la société INFOTEC-systèmes par ce
fabricant.

2.
Le crédit bailleur devient propriétaire du véhicule s’il lève l’option
En revanche il ne devient pas propriétaire s’il ne lève pas l’option ou s’il renouvelle le contrat pour le
même bien.

Questions théoriques droit pénal (DCG 2018)

1. Quelles sont les conditions de mise en œuvre de la responsabilité pénale des


personnes morales ?

2. Quelles sont les peines prononcées par le juge contre une personne morale ?

1. Quelles sont les conditions de mise en œuvre de la responsabilité pénale des


personnes morales ?

L’infraction est un acte ou une omission interdite par la loi par la menace d’une sanction
spécifique : la peine.
Les éléments constitutifs d’une infraction sont les éléments matériel, légal et moral.

En vertu de l’article 121-2 du code pénal, les personnes morales (de droit privé et de droit
public), à l’exclusion de l’État, sont responsables pénalement des infractions commises, en
leur nom et pour leur compte, par leurs organes ou représentants.

La responsabilité de la personne morale n’exclut pas la responsabilité des personnes


physiques auteurs de ces mêmes faits.

2. Quelles sont les peines prononcées par le juge contre une personne morale ?

Une personne morale peut être condamnée à titre principal par une peine d’amende des
personnes physiques multipliée par 5.

Selon l’article 131-39 du code pénal, elle peut subir par ailleurs une peine
complémentaire adaptée :

- la dissolution,
- une interdiction à titre définitif ou pour une durée de 5 ans au plus d’exercer
directement ou indirectement une ou plusieurs activités professionnelles ou sociales,
- le placement sous surveillance judiciaire,
Fondamentaux du droit – cas de révision n°4 mai 2023
DCG1 Cours de Monsieur Dabadie 11
- fermeture définitive ou temporaire des établissements ayant servi à commettre
les faits incriminés,
- exclusion définitive ou temporaire des marchés publics, confiscation des biens
ayant servi à commettre les faits incriminés.

Fondamentaux du droit – cas de révision n°4 mai 2023


DCG1 Cours de Monsieur Dabadie 12

Vous aimerez peut-être aussi