Vous êtes sur la page 1sur 4

Section 3.

Le commerce international dans un monde à un facteur :


3.1. Avantages comparatifs et spécialisation :
La spécialisation chez Ricardo se fait à partir de la comparaison des coûts ou des prix relatifs
internes. Si on suppose que le coût relatif du bien 1 en termes du bien 2 dans le pays A,
((Cr1/2)A), est inférieur à celui du pays B ((Cr1/2)B), alors le premier se spécialisera dans la
production du bien 1 et le second dans la production du bien 2.

Chez Ricardo, la spécialisation est complète. Autrement dit, à l’ouverture à l’échange le pays
A consacrerait la totalité de ses ressources pour la production du bien 1 et le pays B consacrerait
la totalité de ses ressources pour la production du bien 2. Ceci signifie que :
X1A = (L/l1)A et X2A = 0
X1B = 0 et X2B = (L/l2)B

Cette situation suppose vérifiée la condition que l’échange est intéressant pour les deux pays,
c’est à dire que :
(Cr1/2)A< p*1/2< (Cr1/2)B, ou encore (p1/2)A< p*1/2< (p1/2)B

Remarque :
Il est possible de concevoir une spécialisation partielle dès lorsque le prix international est égal
au prix relatif interne. Dans ce cas, l’un des deux pays continuera à produire les deux biens.
C’est le cas par exemple lorsque l’un des deux pays est très grand et que sa demande ne peut
être satisfaite par son partenaire commercial. Ce pays continuera à produire les deux biens et le
prix international sera déterminé par les conditions de production du grand pays. C’est l’une
des raisons pour lesquelles on fait généralement référence en économie internationale à un petit
pays qui n’influence pas mais qui subit les prix.

3.2. Les possibilités de consommation en économie ouverte :


A l’ouverture à l’échange international, les possibilités de consommation d’un pays se
dissocient de ses possibilités de production. En effet, une partie de la production est exportée et
une partie de la consommation est importée. Il est possible de montrer que les possibilités de
consommation deviennent dans chaque pays plus importantes que ce qu’elles étaient en
situation d’autarcie.
Supposons que la comparaison des prix internes des deux pays conduit à la spécialisation du
pays A dans la production du bien 1 et à la spécialisation du pays B dans celle du bien 2. Dans
ce cas les possibilités de consommation dans chacun des deux pays seront déterminées par les
équations suivantes :

Pays A :
RA = (wL)A = p1* (C1)A + p2* (C2)A
Or, RA = p1* (X1)A = p1* (L/l1)A (car A se spécialise dans le bien 1).
Donc, p1* (L/l1)A = p1* (C1)A + p2* (C2)A, et :
C2A = p1/2* (L/l1)A – p1/2* (C1A) :

C’est l’équation de la frontière des possibilités de consommation du pays A en situation de


spécialisation et de libre échange.

La comparaison de cette équation à celle relative aux possibilités de consommation du pays A


en situation autarcique montre que la première domine la deuxième. Pour voir ceci, il suffit de
comparer les deux combinaisons extrêmes relatives aux deux situations, c’est à dire :

Autarcie Libre échange


1ère combinaison extrême C1A = 0, C2A = (L/l2)A C1A = 0, C2A = p*1/2(L/l1)A
2ème combinaison extrême C2A = 0, C1A = (L/l1)A C2A = 0, C1A = (L/l1)A

Pour les deux droites, les 2èmes combinaisons extrêmes sont confondues. Par contre, la 1ème
combinaison extrême relative à la situation de libre échange domine celle de la situation
autarcique. En effet :
(p1/2* (L/l1)A) / (L/l2)A = p1/2* (l2/l1)A
= (p1/2*) / (l1/l2)A
= (p1/2*) / (p1/p2)A >1, puisqu’on a supposé ci dessus que (p1/2*) > (p1/p2)A.
(justifiant que A se spécialise dans la production du bien 1.).

On peut donc conclure que la droite représentant les possibilités de consommation en situation
de libre échange domine celle représentant la situation autarcique dans le pays A. La même
conclusion peut être obtenue pour le pays B.

Graphique : Possibilité de Consommation et de production en libre échange :


pays A
C2, X2
Libre échange
p*1/2(L/l1)

L/l2 Gains à l’échange

Autarcie

C1, X1
L/l1

Pays B :
RB = (wL)B = p1* (C1)B + p2* (C2)B
Or, RB = p2* (X2)B = p2* (L/l2)B (car B se spécialise dans le bien 2).
Donc, p2* (L/l2)B = p1* (C1)B + p2* (C2)B, et :
C2B = (L/l2)B – p1/2* (C1B) :

C’est l’équation de la frontière des possibilités de consommation du pays B en situation de


spécialisation et de libre-échange. La comparaison de la dernière équation à celle relative aux
possibilités de consommation du pays B en situation autarcique montre qu’elles ne diffèrent
que par leurs pentes. Elle est de (-p1/2*) en situation de libre échange et de (-p1/2) en situation
d’autarcie.

La frontière des possibilités de consommation en économie ouverte domine donc celle de


l’économie autarcique, puisque, par hypothèse :
p1/2* < (p1/2)B ou (-p1/2)* > (-p1/2)B.

La spécialisation et l’ouverture à l’échange améliorent donc les possibilités de consommation


du pays B par rapport à la situation d’autarcie. Ce dernier résultat peut aussi être obtenu en
comparant les deux cas extrêmes relatifs à la consommation dans les deux situations, autarcique
et de libre échange :
Autarcie Libre échange
1ère combinaison extrême C1B = 0, C2B = (L/l2)B C1B = 0, C2B = (L/l2)B
2ème combinaison extrême C2B = 0, C1B = (L/l1)B C2B = 0, C1B = (L/l2)B/p*1/2

La droite reliant les deux cas extrêmes relatifs à la situation de libre échange domine celle
relative aux deux cas extrêmes de la situation autarcique. En effet, alors que les deux premières
combinaisons extrêmes des deux situations sont confondues, la deuxième combinaison extrême
relative à la situation de libre échange domine celle relative à la situation d’autarcie :
((L/l2)B/p*1/2) / (L/l1)B = (l1/l2)B / p*1/2
= p1/2B / p*1/2 > 1, puisqu’on a supposé, par hypothèse, que le pays B se spécialise
dans la production 2 car p1/2B > p*1/2.

On peut donc conclure que la spécialisation et le libre échange améliorent aussi les possibilités
de consommation dans le pays B.

Graphique : Possibilité de Consommation et de production en libre échange dans


le pays B

C2, X2

L/l2 Autarcie Gains à l’échange

Libre échange

C1, X1

L/l1 (L/l1) / p*1/2

Vous aimerez peut-être aussi